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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMar 16 Jan 2018 - 4:58

nothing on you
TAD & MATT


Ce qu’il y a de chiant avec la vie, c’est que lorsqu’elle décide de se moquer de vous, elle le fait sur tous les fronts, de toutes les façons, et jusqu’à ce qu’elle vous ait saigné à quantité raisonnable - à son sens à elle. C’est d’une douce ironie de voir que du moment où vous touchez le fond, où tout semble être pour le pire, il reste toujours quelqu’un ou quelque chose pour vous asséner le coup final, jusqu’au prochain. La viste d’Ezra au café reste encore imprimée sur ma gueule et mes jointures, trop fraîche dans ma mémoire et mes os pour qu’il en soit autrement. La hargne décuplée à son égard, et le jeu de la faute qui passe de sa tête à la mienne, nous fichant tous les deux sous la guillotine, alors que je ne peux m’empêcher de rager en sachant très bien qu’il s’en sortira, qu’il s’en sortira toujours. Que Ginny lui a déjà tout pardonné, que sa lâcheté, que son faux cul particulièrement hypocrite l’ait bien arrangé le jour où il a tout bousillé, où il a cassé ma soeur en plusieurs milliers de morceaux, tous éparpillés aux quatre coins du globe. Et cette foutu culpabilité qui ne fait que monter, qui ne fait que m’enrager encore plus, contre lui et contre moi-même, d’avoir laissé faire ça, de ne pas avoir réagi, d’avoir pris part au jeu de mes parents et probablement d’avoir été celui qui a mis le dernier clou dans l’histoire, la touche de finition. Les clés dans la serrure du café, je laisse derrière ce qui s’y est produit entre le Beauregard et moi il y a quelques heures à peine, avant de rêver d’une longue douche, d’une nuit lourde où j’enivrerai mes sens dans du whisky bon marché ou n’importe quelle bouteille - ou reste de - qui traîne sur les comptoirs à la maison. J’veux juste oublier, j’veux juste ravaler, et retenir cette dernière impulsion de retrouver Ezra, et de finir ce que j’ai commencé. Mais il en vaut pas la peine que je pense, il l’a jamais valu. Et tout ce beau discours sur la synchronicité, sur les doux hasards, sur la vie qui se marre, qui s’éclate de voir la tronche des pauvres humains sur qui elle dégouline d’ironie et d’humour noir prend tout son sens quand Tad tourne le coin de la rue et finit dans mon sillage. You gotta be kidding me que je souffle intérieurement - et je suis pas le seul à voir l’air qu’il tire, et le poids de plusieurs kilos qui semble tomber sur ses épaules. Tad, c’était le plus vieil ami de Ginny, mon frère à une époque. C’était le gamin qui était toujours fourré avec nous, qui s’était fait une place à notre table, qui connaissait tout de nos vies. Tad, c’était celui à qui j’avais tout balancé quand j’avais su pour Ezra et Ginny, à qui j’avais raconté l’histoire dans son entièreté dans un élan de lucidité, comme s’il méritait de savoir, comme si toute cette situation était normale, et qu’il n’allait qu’approuver à la suite. Ce qu’il avait pas fait, évidemment. Mais j’avais fait promettre de rien dire, j’avais fait jurer. C’était pas compliqué, il savait que s’il bavassait à Ginny, il allait en prendre plein la gueule - ça, et le fait qu’ainsi, il ne serait pas du genre à lui mettre des idées en tête pour creuser un peu trop l’histoire, et la potentielle réaction d’Ezra. Ouais, toutes ces manigances avaient pris des proportions inimaginables ; et je pariais que j’avais pas fini d’en entendre parler. « Hey. » il est loin le ton joueur de jadis, les souvenirs d’avant et l’amitié fusionnelle qui nous unissaient. « Tu tombes ici par hasard ou t’as décidé qu’il était temps de régler tes comptes comme Ezra? » et même si Brisbane est en plein été, c’est une vague glaciale qui vient de déferler en trombe sur la promenade.
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMer 24 Jan 2018 - 17:40

Les jours avaient passé depuis qu’il avait fait amende honorable à Ginny en lui avouant son implication (si tel est le mot juste) dans l’œuvre de Matt pour lui faire quitter Brisbane, et depuis, Tad n’avait cessé de se remuer cette histoire dans la tête. La culpabilité avait bien fait son travail et Tad qui n’étant pas de nature à accomplir de mauvais actes en est totalement victime, même si Ginny lui garantit qu’elle n’a aucune rancœur contre lui, qu’il n’avait rien fait d’autre qu’être happé dans cette histoire malgré lui et que ce n’était pas sa faute, lui ne fait que ressasser les évènements et se monter dans la tête la façon dont il aurait dû agir pour que la situation actuelle ne soit pas le résultat de cette histoire. Les choses ont pris un tournant malheureux et il se rend compte que tout l’monde souffre dans cette histoire et que ça ne serait pas le cas si les choses s’étaient passées comme elles auraient dû. Et malgré lui, ilse sent responsable. On ne saurait expliquer le raisonnement qui l’aura poussé à aller voir Matt sur son lieu de travail, alors que, depuis que ce dernier est revenu de Londres, Tad n’avait fait aucun geste pour le revoir. Certainement encore trop en colère contre lui depuis leur dernière conversation, celle où, il lui avait avoué qu’il avait tout orchestré pour briser le cœur de sa sœur et l’emmener à Londres pour cacher la disgrâce pour la famille McGrath d’avoir une enfant fille-mère. Encore plus aujourd’hui, il est en colère contre lui-même de n’avoir rien fait, de ne pas être intervenu en promettant que ses maigres économies de garçon de supermarché iraient à la jeune fille et son enfant, qu’il aiderait, qu’il n’y avait pas besoin de Londres ou d’un mariage forcé. Mais Tad ne l’avait pas fait, trop peureux de s’insérer dans ce drama familial, trop gêné de cette position dans laquelle Matt avait placé tout le monde et trop résigné qu’au moment où il l’a appris, tout était déjà prévu et bouclé. Dire la vérité aurait été plus incendiaire que de ne rien faire, alors il s’était fait une raison et avait dans son coin espéré que les choses ne prennent pas une tournure dramatique. « Hey. » annonce l’aîné McGrath à son approche. Visiblement, quelqu’un d’autre énervé par son comportement est passé par là. La gueule de Matt lui coupe le sifflet quelques secondes. « Tu tombes ici par hasard ou t’as décidé qu’il était temps de régler tes comptes comme Ezra? » Qu’il balance, interrompant Tad dans son flot de pensée. « Pourquoi ? Tu penses que tu pourrais gérer de t’en manger un deuxième ? » Qu’il rétorque, en s’trouvant très peu crédible. Tad est un non-violent, qui s’est battu très peu de fois et qui doit bien avouer qu’il n’a jamais eu la main supérieure sur qui que ce soit, alors au lieu de sortir les poings pour le moment, il les range dans ses poches. « J’étais venu te voir. Je voulais voir ta face, maintenant que tu dois assumer les conséquences de ton plan foireux. » Et bon, ça doit être parce qu’Ezra est passé par là mais, la pitié qu’il inspire est à la hauteur de ce que Tad espérait. « J’ai tout dit à Ginny, que tu m’avais fait part de tes plans, et elle me pardonne. Faut croire que ta menace de me pourrir à ses yeux a pas marché et que maintenant, t’as vraiment plus d’alliés. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyVen 26 Jan 2018 - 4:48

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TAD & MATT


How convenient, qu’il passe par là, qu’il atterrisse face à moi, qu’il prenne le temps de constater les dégâts avant d’ajouter une pointe d’humour tout sauf bienvenue. « Y’a qu’une seule façon de le savoir. » qu’il soit violent ou qu’il n’en ait pas du tout envie, j’étais pas à un coup prèt. Certains diraient qu’à l’intérieur, c’était ce que je voulais. Me faire casser la gueule, me faire remettre à ma place, en avoir plein la tronche pour arriver à chasser la culpabilité et les remords que je m'assurais de faire remonter depuis que Ginny savait tout, et depuis plus longtemps avant. « Admire Tad, admire et apprécie le travail. Je sais que t'en meurs d'envie. » qu’il frime alors, qu’il joue sur les mots, qu’il s’en prenne aux attaques verbales si un combat devant public ne lui plait pas pour régler ses comptes. Les clés qui tombent dans la poche de mon jeans, je prends la pause, m’assurant de lui montrer ma tête sous tous les angles, le résultat d’Ezra qui en avait drôlement sur le coeur pour un mec qui n’avait pas bougé d’une semelle les 7 années où Ginny aurait eu besoin de lui. Et parlant de quelqu’un qui n’a rien fait, qui aurait dû, si aujourd’hui il décide de jouer dans les repentants, dans les pauvres âmes esseulées ayant été prises au jeu. « Oh, give me a break. » et le soupir suit sans même que je le force, les yeux qui roulent vers le ciel et le rire qui est mauvais, trop pour Tad, trop pour le gamin qui était jadis comme un frère pour moi, trop pour sa petite tête frisée que j’avais gardée en oeillère tout ce temps, lui offrant tout l’amour du monde à une époque. Foutaises. « Peu importe qu’elle te pardonne ou pas, le mal est fait et tu le sais. » il se croit bien stoïque, l’ange gardien qui a fait amende honorable, qui a expié tous ses péchés, faute avouée à moitié pardonnée et toutes ces conneries qu'on raconte aux enfants pour leur expliquer que le mal est mal, que le bon est bon. « T’es pas mieux que moi parce que tu lui as dit avant qu’elle le découvre elle-même. » c’était ça le truc, le problème. Une question de timing, et voilà que tout le monde s’en sortait indemne. Pourtant, c’était pas le regard d’un type soulagé que j’avais sous les yeux. Il était grugé par le poids de ses actes Tad, peu importe la pression qu’il s’était retirée de ses épaules après avoir tout balancé à Ginny, restait toujours qu’il pensait exactement comme moi, je parierais ma main - ou ce qu’il en reste à la vue des doigts un peu trop bleutés à mon goût. « T’as juste sauvé ton cul au bon moment ; quand elle prendra le temps de voir la big picture, elle comprendra. » Ginny n’était pas sotte, ni même naïve. Elle était submergée par tout ce qui se passait dans sa vie, par l’état de Noah, le divorce, les parents, nos secrets. Mais lorsqu’elle aurait enfin pris le temps de se poser, qu’elle aurait retrouvé un semblant de stabilité, qu’elle aurait tout le loisir de revenir sur ce dossier, d’en étudier toutes les failles, d’en faire le résumé long et laborieux plutôt que court et concis, elle verrait tout de suite clair dans son jeu. « Que t’es un lâche, comme Ezra. Comme moi. » tadam, et le verdict tombe. Personne dans cette histoire n’avait bougé un seul doigt, quand on était partis pour Londres. Personne n’avait arrêté l’avion, personne n’était venu la rejoindre, personne n’était même passé à l’hôpital, après sa tentative. Rien, même pas un appel, ni un mail. De bonnes intentions et des confessions n'y changent rien. Qu’il m’excuse, mais aucune larme ne sera versée devant son acte de bravoure composé d’une minable phrase ou même deux s’il a fait l’effort, résumant à quel point j’ai été le méchant dans l’histoire et comment j’ai tout orchestré avec les démoniaques parents McGrath comme alliés. Si je pleure, c’est parce qu’il me fait pitié dans son déni, pire encore que le mien.
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyVen 26 Jan 2018 - 18:00

Et il observe, cette face dépouillée, sa gueule arrachée. Il se sent un peu mal pour lui, parce que même s’il avait eu l’intention de lui en coller une, Tad savait au fond qu’il n’en aurait pas le courage. C’est une règle, le premier qui frappe est le perdant. Peu importe ce dont ça peut avoir l’air, la violence n’est pas une solution. Et il en est convaincu, c’est pourquoi, au lieu de s’avancer, il reste en place. Y’a pas d’en venir aux mains. Ça ne l’intéresse pas. « Y’a qu’une seule façon de le savoir. » répond Matt, l’air qui provoque, le ton qui arrache plus de pitié à Tad, il fait de la peine là à demander des coups, à vouloir qu’on expie pour ses conneries. Et Tad, il comprend. Lui aussi s’en prendrait bien une si ça pouvait alléger sa confiance mais ce n’est pas de lui que l’absolution viendra. « Admire Tad, admire et apprécie le travail. Je sais que t'en meurs d'envie. » Et il joue à fond, devant la mine imperturbable de Tad qui reste les bras croisés à attendre que Matt termine le numéro. « Tu te ridiculises Matt. » Ce n’était pas vraiment la façon dont il aurait imaginé des retrouvailles avec celui qui avait un jour fait office de grand frère, mais toute cette relation était partie aux oubliettes au moment où, de son initiative, Tad a trahi Ginny sans même le vouloir. Et c’est de ça, dont il parle ensuite. Ses aveux. Ses confessions. Ginny sait et Ginny a pardonné. Même si intérieurement, ça ne signifie pas que Tad se sente mieux ou quoi que ce soit, au moins, il aura arrêté de faire croire qu’il est blanc comme neige. C’est un brin hypocrite et Matt ne se gêne pas à le soulever. « Oh, give me a break. » Il sonne à bout, plutôt mauvais, très soulé. Ezra n’y est pas allé de main morte avec lui, il le voit bien. Et il le sent, que là, ça va être à Matt de dire ce qu’il pense.  « Peu importe qu’elle te pardonne ou pas, le mal est fait et tu le sais. » Oui, mais ce n’est pas lui qui a mis le feu au poudre. Il fronce les sourcils, le fait que Matt cherche à le placer dans le même sac que lui ne lui plait pas. Leurs situations n’ont rien à voir. « T’es pas mieux que moi parce que tu lui as dit avant qu’elle le découvre elle-même. » Justement, il a eu le courage d’avouer à Ginny le rôle qu’il avait joué dans cette mascarade (bien que rôle soit un grand mot, vu qu’il n’a rien fait à proprement parlé) Il n’avait pas attendu que la vérité craque d’elle-même. Ça n’excuse pas Tad, mais ça ne fait pas de lui un Matt. « T’as juste sauvé ton cul au bon moment ; quand elle prendra le temps de voir la big picture, elle comprendra. » Et Tad partage le regard désabusé. « Et elle comprendra quoi au juste ? » Parce qu’il n’y a pas grand-chose à voir. Matt semble sous-estimer jusqu’où l’honnêteté de Tad l’avait amené. Et quand bien même, il assumerait. Il serait qu’il ne serait pas comme Matt, à se chercher des compagnons d’infortunes, parce qu’ils n’ont rien à voir. « Que t’es un lâche, comme Ezra. Comme moi. » Le rire de Tad apparait. De mémoire d’homme, ça n’était probablement jamais arrivé qu’il prenne cet air, qu’il se moque méchamment de quelqu’un. « J’ai rien à voir avec toi. » Et il rit, franchement, parce que c’est très culotté comme comparaison. Que c’est risible, parce que Tad n’a jamais voulu faire de mal à Ginny, alors que Matt a agi en connaissance de cause. Tad peut être lâche, mais il n’est l’instigateur de rien. « Je suis peut-être lâche. J’ai pas agi et je sais que j’aurais dû. Mais, je ne suis pas comme toi. Toi, tu savais que tu lui ferais du mal, tu savais quelle serait la monnaie de ta pièce et t’es pourri Matt, parce que tu savais très bien en venant que je ne ferais rien, que je ne voudrais pas être le messager qui allait briser Ginny. » Et c’est ça aussi qu’il l’énerve le plus, il est complètement tombé comme un con dans le piège de Matt. « Tu savais et tu m’as laissé ne rien faire, parce que tu savais que le jour où ça se saurait, tu ne serais pas seul. T’aurais eu ce gros con de Tad, labellisé traitre, juste comme toi, juste parce que j’ai pas voulu être celui qui allait dire à Ginny que son frère, son modèle, était le responsable de la fin de sa relation. » Et au fur et à mesure qu’il le dit, il rit encore plus, parce qu’il a été con Tad, parce qu’il a été trop gentil. « Ginny peut décider de m’en vouloir pour avoir été lâche, elle en a tous les droits tu sais. J’assume. » Qu’il explique, avant de poursuivre. « J'ai été lâche. » Et s’il faut qu’il le répète, il ferait. C’est la vérité. « Mais toi, t’es qu’un putain d’enfoiré qui a manipulé tout l’monde. Et t’es tout seul dans ce sac-là. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMer 31 Jan 2018 - 4:08

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TAD & MATT


J’hausse le sourcil direct alors qu’il pique déjà, que son ton calme augure bien pire dans sa répartie, dans son questionnement. Il fallait que je lui fasse un dessin, j’imagine. Que je lui explique bien clairement à quel point la situation était facilement divisible entre blanc et noir. Les gentils, et les méchants. À l’entendre, il ne prenait le blâme que parce que je lui avais tout raconté. Mais s’il avait été vraiment le meilleur ami de Ginny comme il se targuait de l’être depuis leurs 5 ans, s’il avait vraiment cru sa promesse, lorsqu’il avait avancé haut et fort qu’il ne la quitterait jamais d’une semelle, ses paroles avaient de loin dépassé ses actions. « Tu peux bien t’excuser dans toutes les langues à Ginny - reste que t’as rien fait pour elle quand elle en avait besoin. Rien. Du. Tout. » et j’insiste, oh que je pique, oh que je craque. Il a pas affaire à me passer le discours de celui qui s’en sort indemne, blanc comme neige, à venir chercher ma pitié et à tenter des remords de lui avoir tout balancé dans un moment de faiblesse. Rien que d'assister à sa walk of shame, rien que d’être témoin de l’expiation de ses péchés en pleine rue me donne un haut-le-coeur. Pour qui se prenait-il? « Ah ouais? Ben dis-moi où j’ai rien compris. Explique-moi comme tu lui as si bien expliqué. » et ma voix grince, elle flirte avec un ton sournois, avec des intentions malsaines. Le simple fait de savoir que ma soeur a pu lui pardonner à lui alors qu’elle me filait encore entre les doigts me serre le coeur, sachant qu’au final, personne dans cette histoire ne la méritait tout court, ni même moi. Amour fraternel maladif, et je ne le réalisais que trop fort, trop tard. Et Tad s’enflamme, et il s’explique, et il accuse, et tout ce que j’entends dans son discours, c’est simplement un mec paumé qui tente d’alléger sa conscience en se qualifiant de lâche. C’est facile, de se traiter de pauvre type, de prendre le blâme parce qu’on se sait stupide, niais, naïf. C’est facile de passer les torts sur quelqu’un d’autre que soi, de se dire trop idiot pour avoir vu la supercherie plus tôt. Et je plisse les yeux plus son discours avance, plus je réalise que c’est avec ces mots-là que Ginny a levé le voile sur son pardon. Qu’elle soit tombée dans le piège de l’autre épave qui se traîne piteusement devant moi ne fait que me décevoir au plus haut point. « Alors c’était ça ton pitch de vente? Et elle t’a pardonné d’un coup, direct? » de longues secondes ont eu le temps de passer avant que j’hoche de la tête, loin d’être satisfait, les mains dans les poches et les poings qui s’y resserrent. « Elle s’en sort enfin Tad. Elle a enfin une pause de toutes les merdes qui lui sont arrivées ; et elle en profite. » je pouvais parier que Ginny respirait enfin, entre Noah et sa survie, entre tout ce qu’elle avait sacrifié pour lui, et maintenant la vie qui lui souriait. Elle était pleine d’espoir envers l’avenir, et avait probablement décidé de mettre toute cette histoire derrière elle - le seul problème, serait que le jour où elle y repenserait, et ça arriverait, elle réaliserait que tous ceux qui restent à ses côtés, que Tad, qu’Ezra, qu’ils l’avaient échouée jadis, et qu’elle les aurait excusé du revers simplement pour tourner la page. « Mais un jour elle va réaliser que tes bonnes intentions l’ont pas sauvé quand elle a gobé la totalité de ses anti-dépresseurs. » et l’attaque est trop facile, et le coup du revers est trop acide. Parler de sa tentative de suicide est vache, est cruel, mais est nécessaire pour exposer mon point à Tad, et pour lui fermer la gueule une bonne fois pour toute devant son speech de messie du vendredi soir. « Alors j’ai peut-être manipulé ma soeur, ouais. J’ai peut-être manipulé Ginny pour l’éloigner d’Ezra parce que je savais qu’overall, il était pas digne d’elle. »  les mots claquent sur ma langue, comme à l’époque, mêmes accusations que je n’ai pas du tout peur d’avancer à nouveau. « J’en ai eu la preuve quand lui non plus a pas bougé le petit doigt pour venir la réclamer, elle avec qui il voulait supposément passer sa vie. » ils étaient beaux tous les deux à lever la main bien haute, à signifier présent maintenant que tout allait mieux, maintenant que le pire était passé. Personne mis à part les gens à ses côtés à Londres n’avaient ce droit, à mon sens. « C’est facile de dire ça 7 ans plus tard. T’étais pas là, lui non, plus, vous l’avez pas vue. Et votre silence a juste prouvé mon point. » et je soupire, par rage, par dépit, par déception un peu. J’aurais espéré qu’il soit mieux que ça, j’aurais vraiment cru qu’il l’était. « In times of need, y’a aucun de vous qui a ne serait-ce que levé le petit doigt. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMer 31 Jan 2018 - 19:34

Et c’est triste d’en arriver là. Lors de son plaidoyer, il n’arrive pas à ne pas penser à l’époque où justement, il crevait de ressembler à Matt, d’être aussi drôle et bout en train que lui, d’avoir autant d’amis et de facilité avec les autres. Il avait été un modèle pendant près de vingt ans de sa vie, jusqu’à ce jour où Tad avait perdu foi en lui, en son bien-fondé. Et aujourd’hui, rien qu’être comparé à lui fait monter la bile à la gorge et le rend malade. Ils n’ont rien plus rien à voir tous les deux, c’est acté et Tad tente de le faire comprendre. « Alors c’était ça ton pitch de vente? Et elle t’a pardonné d’un coup, direct? » Il provoque, et Tad commence à se répéter qu’il n’est pas étonnant qu’Ezra ait décidé de lui dégommer la gueule s’il le prenait sur ce ton. Il accuse le coup, se disant qu’il est naturel qu’il riposte, qu’il ne soit pas d’accord avec ses propos. Il comprend même qu’il ait besoin de complice, de s’apaiser de sa connerie. Mais, c’est pas parce qu’il comprend qu’il est d’accord ou qu’il va accepter d’être mis dans le même sac. « Elle s’en sort enfin Tad. Elle a enfin une pause de toutes les merdes qui lui sont arrivées ; et elle en profite. » Oui, justement. Elle en profite, parce que Matt n’est plus dans le tableau et que Ginny peut redevenir la fille épanouie qu’elle aspirait à être avant qu’il ne se décide à l’emmener loin. « Mais un jour elle va réaliser que tes bonnes intentions l’ont pas sauvé quand elle a gobé la totalité de ses antidépresseurs. » Et Tad affiche un sourire, devant la pique, le poignard même que Matt lui balance en plein visage. C’est bas. Tellement bas qu’il peine à croire qu’il ose utiliser la tentative de sa sœur pour continuer à le culpabiliser. « Alors j’ai peut-être manipulé ma sœur, ouais. J’ai peut-être manipulé Ginny pour l’éloigner d’Ezra parce que je savais qu’overall, il était pas digne d’elle. » Et ça justifie à ses yeux ? Matt semble croire du bien fondé de ses actes, mais quand bien même qu’il ait raison, ça ne lui donnait pas le droit d’agir. « J’en ai eu la preuve quand lui non plus a pas bougé le petit doigt pour venir la réclamer, elle avec qui il voulait supposément passer sa vie. » Et maintenant, il pointe leur inactivité. Inactivité qu’il, pour sa part, avait très probablement prédit au moment où il s’était livré. S’il était intervenu, Tad savait qu’il n’aurait pas pu tirer Ginny de là indemne. Il regrette, parce qu’il aurait dû prendre ce risque, il aurait dû être digne de l’amitié qu’elle lui porte et il s’en blâme sans ménagement de cette lâcheté, mais il ne la légitimise pas comme Matt le fait avec ses actes. « C’est facile de dire ça 7 ans plus tard. T’étais pas là, lui non, plus, vous l’avez pas vue. Et votre silence a juste prouvé mon point. » Il hausse un sourcil. Son point, il ignorait que toute cette mascarade avait été un test.  « In times of need, y’a aucun de vous qui a ne serait-ce que levé le petit doigt. » « Mais tu t’entends parler ? » Qu’il réplique, aussitôt qu’il termine sa tirade, énervé de ses propos, énervé par cette mauvaise foi dont il se couvre. « A t’entendre, on croirait que tu as eu raison d’agir comme tu l’as fait. T’as pas l’impression que ça part de là, le fait que ta sœur ne veuille plus te voir. Tu sens pas comme une problème dans les excuses que tu te trouves, dans ta façon de rejeter la faute sur moi, sur Ezra alors que t’as juste assez bien ficelé ton truc pour savoir qu’on ne ferait rien. » Et il hausse le ton, dégouté de celui que Matt est devenu, dégouté de ses paroles et de lui-même, d’avoir voulu le préserver. « On a pas été là pour elle quand elle voulu se tuer, mais n’agis pas comme si j’étais responsable. C’est toi, qui a mis cette boite d’antidépresseur entre ses mains. Pas moi. Pas lui. C’est toi. C’est toi qui est responsable de tout ça, et c’est ça que ta sœur voit, qu’on a rien demandé à personne, alors que tu as voulu lui faire du mal, juste parce que ton égo a pas supporté qu’elle s’épanouisse sans toi. » Et il insiste, c’est lui l’origine du problème, c’est lui qui a voulu. « Et punaise, quand je te vois te dérober de la sorte, je regrette juste d’avoir voulu couvrir tes arrières, d’avoir refusé que Ginny apprenne l’enfoiré qu’était son frère et j’aurais dû intervenir, j’aurais dû n’avoir aucune pitié pour la fraude que tu es. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyVen 2 Fév 2018 - 5:45

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Il a ses arguments, il a son angle, il a ses mots, et j’hoche de la tête, non sans le fusiller du regard. « Le résultat c’est quand même ça, Tad. Que peu importe comment les choses ont été ficelées, vous avez rien...  » et même si je me répète, et même si j’ai l’impression de parler à quelqu’un d’aussi buté si ce n’est plus que moi, ce que j’avance vaut la peine d’être dit et dit encore, d’être gravé dans sa tête et dans la gueule d’Ezra. Mais il me coupe, il renchérit, et j’écoute d’une oreille distraite, assez pour que son discours me pique, me tease, mais pas suffisamment pour que je le laisse paraître. Ma soeur et le monde des possibles, ma soeur et sa tentative, ma soeur et la raison ultime, ce pourquoi j’avais tant voulu la préserver, pourquoi j’avais voulu mieux que ça pour elle. Mieux qu’Ezra. « Elle aurait pas pu, avec lui. » être heureuse, être accomplie, être la femme qu’elle s’apprêtait à devenir, qu'elle aurait dû. Tad savait autant que moi la valeur qu’avait Ginny à mes yeux, comme elle m’était précieuse, petite prunelle qui aurait pu tout faire, tout voir, tout vivre, si elle avait été disposée, si on l’avait laissée loin de l’autre Beauregard et de ses pulsions charnelles qui avaient causé un dommage collatéral 9 mois après. « Elle aurait pas pu, parce que c’est un égoïste fini. Parce qu’il la voyait comme une de plus, parce qu’il a eu peur, qu’il a pas pris ses responsabilités. »  on pouvait me reprocher beaucoup dans cette histoire, et je ne le savais que trop. D’avoir été impitoyable, d’avoir mis mon nez trop creux, de m’être mêlé de ce qui ne me regardait pas, d’avoir jugé trop vite. Mais personne ne pourrait dire que j’avais été égoïste, que mes choix, mes décisions, mes actions avaient été guidées par de la méchanceté pure et dure, par de l'ego. Me démoniser passait, me filer toutes les pires intentions du monde pas du tout. « Ouais, j’ai tenu les ficelles. » et je prendrai toujours le blâme, et je m’en cachais pas, surtout maintenant que Ginny savait tout ce que les parents et moi avions pu faire pour son bien à l’époque. « Mais personne a sorti les ciseaux. Personne m’a proved wrong. » qu’il se dise facile à manipuler me répugne, parce que c’est trop facile. C’est trop simple, c’est trop pur, et il le voit à mon expression exaspérée, à mon ton qui ne donne aucune latitude. Et oui, ça avait pris des proportions plus grosses encore que c’était censé et ça, c’est bien une façon moindre de quantifier le désastre que toute cette histoire avait pu occasionner, le raz-de-marée, le tsunami tout entier. Au départ, c’était pour la protéger. De ce que je connaissais par coeur, chez mon ancien meilleur ami, ce traître. « Elle le nie, que c’est qu’un connard qui l’aimait pas assez pour venir la sortir de là. » elle aurait dû le voir, la première année, quand il n’a jamais donné signe de vie. Et les suivantes, quand, au fil des semaines, elle a arrêté de fixer son téléphone comme s’il portait le messie, d’être bourrée de malaise dès qu’Edward la touchait. Dès que Noah levait sa tête blonde et ses prunelles irisées vers elle, trop comme son père pour qu’elle l'ignore. « J’ai fait c’que j’ai pu Tad. En vrai, j’ai jamais voulu qu’elle en soit là. » ce serait le comble, qu’il soit assez con pour penser que c’était volontaire, que ses médicaments et la débandade aux urgences, je l’avais prémédité. Ginny était la personne la plus importante au monde à mes yeux, ma pupille, fragile, petite, trop sensible, trop blanche pour être bafouée. Jamais je n’aurais voulu que ça dégénère à ce point. Néanmoins, ma voix n'est pas plus douce ni plus implorante. Sec, froid, désintéressé. « J’ai juste voulu qu’elle ait une chance d’avoir la vie qu’elle méritait. » et déçu, surtout. D’annoncer d’un claquement de langue que la brune avait perdu au change sans jamais le mériter. « Mais je le regrette pas. J’regette rien, parce qu’aujourd’hui, je vous vois Ezra et toi, et je sais qu’à l’époque, c’était la meilleure décision de l’éloigner de vous. De la protéger de vous. » la provocation tout sauf nécessaire, le mot de la fin qui résume ma pensée, qui résume ce pourquoi je le regarde ainsi, pourquoi je lui parle de cette manière. « J’ai plus rien à te dire. » et j’amorce le déplacement, parce que peu importe ce qui sortira de cette conversation, le mal est déjà fait et j’en vivrai avec les conséquences pour cette vie et la prochaine.
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyLun 5 Fév 2018 - 11:33

Et c’est peut-être ça le pire. Le fait qu’il reste convaincu d’avoir eu raison d’agir comme il l’a fait, qu’il reste buté dans ses choix comme si tout était mieux avec son intervention, comme si tout ce qu’il lui était reproché était injuste. Mais voilà, Matt aurait dû relativiser sa décision au moment même où Ginny a tenté de mettre fin à ses jours et le fait qu’il reproche à Tad sa lâcheté, qu’il rejette la faute sur lui, c’est trop pour lui, il s’enflamme. Le plus difficile pour lui, c’est de se rendre compte à quel point il a merdé juste par soucis de ne pas empirer la situation, de ne pas être la source de la séparation des McGrath mais, aujourd’hui, il réalise que Matt avait déjà tout cassé, que rien n’aurait été sa responsabilité. « Elle aurait pas pu, avec lui. » Et Tad lève les yeux au ciel, se demande pourquoi il est encore là à discuter avec lui, puisque visiblement, il ne l’écoute pas, qu’il parait trop occupé à parler d’Ezra, le dénigrer (cela dit, vu qu’il vient de lui en coller une, ça se comprend) alors que là n’est pas le propos de Tad. Tad, il se fiche qu’Ezra ne soit pas bon pour Ginny, qu’il n’aurait pas pu assumer, il se fiche de cette relation, de ce qu’il se passait. Pour lui, la décision d’être avec lui revenait à Ginny, pas à son frère. C’était à elle de décider, un point c’est tout. « Elle aurait pas pu, parce que c’est un égoïste fini. Parce qu’il la voyait comme une de plus, parce qu’il a eu peur, qu’il a pas pris ses responsabilités. » Et il s’enfonce, il poursuit dans ce thème dont Tad se fout royalement. Ezra n’est pas sa meilleure amie et c’est pas son bonheur qui l’intéresse. Au fond, Matt justifie cette crise d’égo qu’il a eu, que sa sœur choisisse son meilleur ami. C’est un brin œdipien, mais il ne va se lancer dessus. « Ouais, j’ai tenu les ficelles. » Enfin. Il semble assumer. Même si Tad est d’un naturel patient, il se rend compte qu’il n’était pas loin d’en atteindre les limites. « Mais personne a sorti les ciseaux. Personne m’a proved wrong. » Et rebelote. Il soupire. Ils avaient eu cette conversation, des années auparavant, ou Tad avait refusé de suivre ses idées, cette m^mee conversation qui lui vaut aujourd’hui d’être lâche. « On en a parlé il y’a huit ans, je t’ai dit que tu faisais une erreur et t’as préféré rester du côté de tes parents. » Piqûre de rappel sur un ton sec, blasé, pas loin de la fatigue. « Tu aurais dû arrêter ce jours-là. » Tout comme il n’aurait pas dû lui confier à lui, l’initiative de tout empêcher, parce que Tad ne l’a pas fait et que là, il le voit. Matt n’avait pas été clair ce jours-là, mais ses confessions, c’était un appel à l’aide. Et il soupire, parce qu’il le voit maintenant et qu’en effet, il a merdé big time. « Elle le nie, que c’est qu’un connard qui l’aimait pas assez pour venir la sortir de là. » « C’est pas question d’Ezra Matt ! » Tad prend un air plus calme, sans aucune animosité mais avec plus de sincérité à lui faire comprendre. « Tu n’aurais jamais dû les séparer. Si ta sœur n’avait pas été faite pour être avec lui, elle s’en serait rendu compte. Et ce qui doit lui faire plus mal encore, c’est que t’as pris cette décision à sa place. Arrête de parler d’Ezra ! C’est pas lui le problème. » Non, parce que Ginny lui avait expliqué et à aucun moment, elle ne reprochait à Matt d’être à l’origine de cette rupture, à aucun moment Tad a senti qu’il y’avait tant de rancœur à ce sujet. Non, le problème, c’est sa trahison, d’avoir voulu prendre le contrôle sur sa vie et que Ginny a dû aller loin pour rappeler que c’était elle qui décidait de son avenir et qu’elle pourrait trèsbien y mettre fin si elle le souhaitait. « J’ai fait c’que j’ai pu Tad. En vrai, j’ai jamais voulu qu’elle en soit là. » « Je sais. » Et là n’est pas la source de son animosité. Il sait, qu’il a juste voulu la protéger. Mais, il regrette qu’il l’ait fait de façon aussi égoïste, qu’il n’ait pas pensé à elle, qu’ils aient été aussi extrême avec ses parents. C’est là la source du silence de Ginny. Pas ses intentions. Ses actes. « J’ai juste voulu qu’elle ait une chance d’avoir la vie qu’elle méritait. » Et il justifie, et Tad écoute silencieusement. La minute des reproches est terminée (enfin, il le pense) et c’est sa gentillesse qui prend le dessus, le fait qu’il cherche plus à le comprendre qu’à le condamner. Il est con des fois Tad. « Mais je le regrette pas. J’regette rien, parce qu’aujourd’hui, je vous vois Ezra et toi, et je sais qu’à l’époque, c’était la meilleure décision de l’éloigner de vous. De la protéger de vous. » Et ça retombe. Enième soupir. « J’ai plus rien à te dire. » Qu’il conclut, alors qu’il tourne les talons. Et Tad commence à faire face à l’inutilité de cette conversation,  au fait qu’il n’aura rien obtenu de Matt, si ce n’est reproche et mauvais foi. « Tu sais, Ginny est la personne la plus miséricordieuse que je connaisse. » Qu’il ajoute, pour l’interrompre. « Je connais personne qui ait tellement d’empathie, qu’elle en serait capable de pardonner la personne la plus abjecte, et je sais qu’elle songe à venir vers toi, parce que t’es son frère et que tu lui manque, mais quand je te regarde te défausser comme ça, rejeter la faute sur les autres et refuser d’assumer que tu lui as pris cette vie que tu lui souhaitais, que tu refuses d’admettre le mal que tu as fait, je suis bien content qu’elle tienne encore le coups, parce que ça me ferait mal qu’elle te pardonne avant que tu aies assez de recul sur toi-même pour voir que de nous tous, tu es celui qui est le plus indigne d’elle. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMer 14 Fév 2018 - 4:06

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TAD & MATT


J’étais enragé. J’étais las. J’étais en colère, foncièrement. J’étais épuisé, sincèrement. Et c’était pas dit que j’allais lâcher le morceau, que j’allais concéder. Tout autant que je n’allais pas faire amende honorable, ou juste lui cracher ma haine au premier écart. D’avoir été si droit toute ma vie, d’avoir toujours suivi ce qui me semblait logique, fait les bons choix, ou ceux qui auraient dû l’être. Jouer l’aîné, le grand frère à outrance, dans un monde où personne ne l’a demandé, où personne n’a voulu que je le fasse, ne l’a imploré. Ginny était forte, Ginny était autonome, elle n’avait besoin de personne si ce n’était que de Noah et ça, je ne le savais que trop. Mais c’était plus facile de m’imposer dans sa vie, de m’y faire une place, de me persuader qu’elle était toujours cette petite chose fragile, ce bébé d’à peine un an aux prunelles noisettes qui percent, qui sondent, qui comprennent. Petite gamine délicate aux sentiments à fleur de peau, prunelle qui n’avait rien demandé à personne si ce n’est d’avoir le droit de vivre la vie qui lui était dû, qu’elle méritait. Une vie douce, une vie simple, une vie qui ne la mette pas à l’écart, qui ne l’isole pas, à 19 ans, dans une chambre de bébé à l'autre bout du Royaume-Uni à jouer les nourrices d’un fils qu’on lui a foutu entre les mains comme la responsabilité qu’elle devrait incessamment encaisser sur ses frêles épaules. « Ça lui a certainement brisé le coeur sur le moment, mais c’était pour le mieux. » ce n’est pas parce que je lui laisse du terrain que ma voix se fait moins froide, moins sèche. Mais il aurait pu à répétition m’accuser d’hypocrite, de menteur si je n’avais pas concédé cela, si je n’avais pas au moins assumé qu’à l’époque, l’éloigner d’Ezra avait probablement suffit à ce que son coeur éclate en mille morceaux, s’éparpillant à tous les coins du globe. Elle l’aimait beaucoup plus que ce que je m’avouerais un jour, elle était très certainement aveugle, trop naïve, mais elle l’aimait, et ça, qu’elle s’en voile la face ou que je fasse pareil, c’était un fait, inévitable. « Elle était trop jeune, Tad. Beaucoup trop jeune pour que ça lui arrive, et que personne lève la main pour l’aider. » et ça aussi, c’en était un - et tout un. Qu’il soit arrivé dans sa vie en raflant tout sans même penser une seule seconde que sa négligence aurait cet effet, qu’il n’ait même pas eu la décence de savoir qu’à son âge, il prenait un risque, il jouait gros, il assumait trop, et voilà qu’il n’avait même pas eu le courage de me tenir tête, d’assumer son geste, ses responsabilités, ce rôle pour lequel il était venu pleurnicher sur mon épaule à coup de rage quelques heures plus tôt. « S’il avait pas été là, si j’avais vu leur connerie bien avant, on discuterait pas des 7 dernières années et du tsunami que ça a créé. »  bien sûr, le simple souvenir d’Ezra et de sa gueule d’égoïste franchissant le café ce matin suffit à ce que je ressasse, à ce que je rectifie, que j’abonde, acide envers sa personne. Le rire est jaune, il fait mal lorsqu’il passe le long de ma gorge, lorsqu’il se casse sur l’expression fermée du Cooper. « S’il avait pas existé, on serait à l’intérieur à boire un café et à parler des derniers voyages de Gin, de sa prochaine expo.  » promise à tout et à plus encore, dérobée au reste par les parents, par moi, par Ezra. On avait chacun joué un rôle dans cette histoire, et si le mien était plus traître encore aux yeux du meilleur ami de ma soeur, ce n’était pas dit que je prendrais le blâme pour tout le monde. Le mien, déjà, suffisamment. « Je sais, Tad. T'inquiètes pas, je sais très bien. » ma voix s’enroue d’elle-même maintenant qu’il a fini sa tirade, qu’il a posé ses dernières accusations, qu’il a insisté pour m’assurer que Ginny allait bien sans moi, et qu’au bout du compte, je ne l’avais jamais vraiment méritée. « Je l’ai toujours su. »  fallait pas être bien allumé pour reconnaître qu’elle avait été trop couvée par ma faute, qu’elle avait sûrement bien souvent manqué d’air. Autrement, elle ne m’aurait jamais caché toute cette histoire avec Ezra. Et j’aurais pu arrêter ces histoires bien plus tôt. « Que j’en faisais trop, qu’elle avait pas besoin de moi. » mon ventre se serre de le dire à haute voix, de l’affirmer aujourd'hui à l’attention de Tad, alors que je le sens depuis bien plus longtemps qu’il peut s'en douter. « Je l’ai toujours su, et je l’ai nié et je le nierai probablement toute ma vie. » silence, et je ravale, et je soupire, et je réalise tout ce que ça signifie, tout ce que ça m’arrache, maintenant qu’elle s’est exclue volontairement de mon quotidien. « Se mentir à soi-même, ça fait beaucoup moins mal que de savoir très clairement qu’elle s’en sort mieux depuis qu’elle m’a sorti de sa vie. »
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Message(#)tatt ▲ nothing on you EmptyMer 14 Fév 2018 - 18:35

Et il poursuit. Il n’a qu’Ezra à la bouche, ses propres excuses de mec qui se voile la face, et Tad s’impatiente de le voir s’enfoncer dans ses mensonges, parce qu’il pense à Ginny. A elle, qui a dans l’idée d’aller faire le pas vers Matt, d’aller engager la conversation, de peut-être même lui pardonner et Tad, qui est de plus en plus convaincu que c’est une très mauvaise idée parce que Matt n’est pas prêt, Matt n’a rien compris à ce qui lui était reproché. Matt n’assume rien, et c’est bien ça qui bloque la situation. « Ça lui a certainement brisé le cœur sur le moment, mais c’était pour le mieux. » Et il a les yeux grands ouverts. Pour le mieux Et encore une fois, Tad se demande s’il se rend compte de ce qu’il dit, il se rend compte que, ce qui était le mieux pour lui a failli être la fin pour Ginny. « Elle était trop jeune, Tad. Beaucoup trop jeune pour que ça lui arrive, et que personne lève la main pour l’aider. » « MAIS TU NE L’AS PAS AIDE ! » Qu’il répond aussi sec, il s’impatiente parce que Matt a créé un problème de lui-même. Ginny est tombée enceinte jeune, d’un type avec lequel elle n’aurait probablement plus été en couple des années après, ou peut-être que si, là n’est pas l’important. Le fait est, qu’elle n’avait pas besoin d’aide, elle avait pas besoin que son frère l’envoi à l’autre bout du monde, que ses parents se liguent contre elle pour cacher la honte que leur benjamine soit une fille mère, elle avait besoin de soutien et ça, Matt lui a tout pris. « S’il avait pas été là, si j’avais vu leur connerie bien avant, on discuterait pas des 7 dernières années et du tsunami que ça a créé. » Et là, Matt continue de pointer le mauvais fautif. « Si ça n’avait pas été lui, ça aurait été un autre et tu aurais la même réaction, parce que le problème, ce n’est pas Ezra, c’est toi qui ne peut pas t’empêcher de vouloir que ta sœur ait besoin de toi, c’est toi qui n’assume pas qu’elle avait l’âge de prendre ses propres décisions. Ezra a significativement, zéro importance là-dedans. » Parce que Tad s’en moque. Parce qu’Ezra, c’est rien et qu’il ne peut pas donner tort à Matt dans le fait qu’il n’a rien fait pour aller chercher Ginny. Mais là, c’est pas son procès à lui et cette opinion ne change pas le propos que Matt a totalement empêché tout le monde de savoir ce qui se serait véritablement passé. « S’il avait pas existé, on serait à l’intérieur à boire un café et à parler des derniers voyages de Gin, de sa prochaine expo.  » « Si tu n’avais pas existé. » Qu’il corrige. Certain que, si Matt n’avait pas fait ça, ils seraient là à se taper sur l’épaule comme deux vieux frères. Mais Matt a privé tout l’monde de ça. Rien ne dit qu’avec Ezra, elle aurait arrêté la peinture, ou bien qu’elle aurait arrêté de rêver. Rien ne dit qu’Ezra l’aurait empêché d’être tout ce qu’elle voulait, et Tad s’agace, Tad s’emporte, Tad lui fait comprendre le fond de sa pensée. « Je sais, Tad. T'inquiètes pas, je sais très bien. » Qu’il admet enfin. C’est déprimant pour lui, d’en avoir été jusqu’à pointé devant lui combien Ginny n’a pas besoin de lui. « Je l’ai toujours su. » Et c’est peut-être là le fond du problème. Question qui restera interne. C’est à Matt de peser les conséquences de ses actes seuls, et d’avoir vu combien il s’obstine ne donne pas à Tad l’envie de l’aider à mieux voir. « Que j’en faisais trop, qu’elle avait pas besoin de moi. » Du moins, elle n’avait pas besoin de lui comme il le pensait. Parce que malgré tout, ils ont ce lien contre lequel on ne peut pas faire grand-chose, même eux. Mais Matt n’a pas bien calculé la situation, il n’a pas pris la bonne décision et voilà, des années plus tard. « Je l’ai toujours su, et je l’ai nié et je le nierai probablement toute ma vie. » « C’est pas comme ça que ça s’arrangera tu sais ? » Non, clairement pas. Pas c’est pas sincère, ça vient pas de lui directement. « Se mentir à soi-même, ça fait beaucoup moins mal que de savoir très clairement qu’elle s’en sort mieux depuis qu’elle m’a sorti de sa vie. » « Et bien, reste dans tes mensonges alors. Mais, tu vas rester malheureux si tu t’obstines à croire que t’as pas fait la connerie de ta vie. » Prévient-Tad avant d’enfouir ses mains dans ses poches, d’accèder à sa demande, formulée un peu plus tôt que de le laisser tranquille. Et avant de lui tourner le dos, Tad poursuit, appelle son attention une dernière. « En tout cas, je te présente mes excuses. Je me rends compte que, quand t’es venu me voir, c’était un appel « à l'aide » et j’ai pas été vigileant, je vous pas sauvé, Ginny et toi, de ta décision. Mais, t’avais déjà à peu près conscience à l’époque que c’était de la merde. Faudra que tu re-emprunte ce chemin là. » Dernier conseil, dernière parole. Tad tourne les talons. Il a plus rien à faire ici.
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