It's all your fault + Coryn

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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyJeu 18 Jan - 0:10

It's all your fault
Cora & Bryn Coverdale

Elle a fait arrêter note mère. Je savais qu’elle allait se retourner contre elle mais à ce point et si vite ? La veille d’un tournoi ? La veille du Carve Pro, réellement ? Il fallait qu’elle tombe aussi bien dans ses dates. Elle ne pouvait pas me prévenir plus tôt, me le dire clairement ? Je sais qu’elle ignore tout de l’accord qui me lie à notre génitrice mais de là à l’arrêter ? Elle n’aurait pas pu convoquer une réunion de famille pour savoir si c’était une bonne idée ou non ? C’est Simon qui me l’a appris. Alors que je me dirigeais vers la plage pour rejoindre Danielle et voir les derniers arrangements pour demain, mon portable a vibré, me forçant à m’arrêter. Paniquée, la voix de mon meilleur ami a changé toute la donne. Il se passait quelque chose. Danielle ne serait pas là. Pourtant, je pensais que cela ne durerait pas. Après deux heures au téléphone avec la police, ils m’ont annoncé garder cette femme pour un petit temps. Je n’aurais pas de manager pour mon tournoi, parfait. Tournant en rond dans ma chambre après avoir tout tenté : footing, sucre, yoga, explosion de ce qui me passe sous la main, méditation, défouloir avec Connor, Simon, Lola, Théo, je ne tiens plus. Attrapant mon téléphone, je tape plusieurs fois un message long, court, sec, gentil à ma sœur avant de me décider sur deux phrases, 7 mots. Elle ne tarde pas à me répondre et heureusement. Sautant sur mon skate, je prends la direction de l’Emporium, profitant du fait que les journalistes ne soient pas encore devant chez moi. Je ne sais pas comment balancer ça à ma sœur. Je ne sais pas comment la blâmer pour quelque chose qu’elle ignorait. Je sais que cela va se retourner contre moi. De la même manière que cela a pu le faire avec Finn, mais je n’ai pas le choix. Pour la première, j’ai besoin de Danielle, et malgré l’heure très avancée de la soirée, voire de la nuit, et de mon réveil tôt le lendemain, je n’arrive pas à voir de solution. J’ai atteint un niveau où je ne peux plus être mon propre représentant, elle connait tous mes sponsors, mes potentiels contacts et elle a tous mes documents pour cette compétition plutôt déterminante dans mon année sportive…

Arrivant devant l’hôtel, je claque ma planche pour qu’elle revienne dans ma main et m’avance dans l’enceinte du bâtiment un peu trop coloré à mon goût. Prenant soin de ne pas croiser de caméra pouvant amener les indications sur la présence de ma sœur dans cet endroit. Dire qu’il y a quelques semaines, j’aurais tout fait pour rendre cet instant insupportable pour elle, je ne sais maintenant plus sur quel pied danser. A quoi s’attend-elle ? Son message me fait sourire, ironiquement. Malheureusement pour elle, je ne viens pas pour m’assurer que tout va bien de son côté. « Bonsoir, on m’attend à l’étage privé. Elle a prévenu de ma visite. » Petite vérification de ma carte d’identité et l’ascenseur s’ouvre devant moi en direction de la suite de ma sœur. Toujours plus d’excentricité… Ma chambre chez Finn est plus petite que cet ascenseur… Je tapote nerveusement mon skate, le cœur battant. J’ai perdu tout le discours que je m’étais préparée durant mon trajet. J’hésite entre haine, colère, accusation et remontrance ou compréhension, apitoiement, empathie et glaner des informations du mieux que je le peux… Le son distinct de l’élévateur retenti et un frisson me prend alors que je frappe attendant de voir la crinière de ma sœur. Je suis épuisée, je me lève dans quelques heures pour mon vol vers Maroubra et je n’ai rien de mieux que de venir ici ? La porte s’ouvre, son visage apparait et sans même la voir réellement, je me lance, sachant que je serais coupée autrement. « L’envoyer en prison, sans prévenir c’est ce que tu appelles 'tourner la page' ? » Ne pas craquer, ne pas lui donner la raison essentielle… Je ne peux lui prouver que je suis simplement comme elle et pourtant… Je refais les erreurs de ma sœur en pire, car elle m’a montré avant ce que cela pourrait donner. Pourtant me voilà, à défendre cette femme que j’ai détesté toute ma vie pour mon bien être personnel. « J’aurais apprécié plus de détails et les dates de ton procès avant, ils vont la garder combien de temps ? » Je sais pertinemment de quoi ma mère est accusée, je sais qu’il est probable qu’elle ne soit pas relâchée avant un bon moment, je connais un bout de l’histoire, assez pour savoir que les accusations sont graves et que je suis l’enflure qui arrive pour enfoncer encore plus la victime de l’histoire. Bravo Bryn, mettre toutes ses croyances dans un sac, et les écraser pour son bien personnel n’est pas terrible, surtout pour elle… Heureusement que nous avions parlé d’essayer avec Cora la dernière fois, car je pense qu’à ce moment ma sœur doit passer par toutes les émotions ou plus toutes les couleurs…
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyVen 19 Jan - 0:40

Elle s’était efforcée de retrouver son calme pendant tout l’après-midi. Les nouvelles avaient fusées. Les rumeurs étaient allées de bon train et après l’orage, elle se tient encore debout, prête à prendre plus. Elle avait réussi à vivre sa journée sans trop perdre le contrôle grâce aux multiples d’amis, de connaissances et d’admirateurs qui, venant juste d’apprendre la nouvelle, avaient compris que la situation n’était pas facile pour la star. Il y’a ces gens-là et les autres, qui eux ne se sont pas privé pour aller aux commérages, à la méchanceté. Des inconnus pour la plupart, ce qui fait que Cora s’attèle à ignorer. Puis entre tous, il y’avait eu un message de Bryn, bref, rapide, mais elle souhaitait la voir et ça, c’est tout ce qui suffit à Cora pour continuer à maîtriser ses émotions. Sans attendre, elle lui avait donné les instructions pour parvenir à sa chambre et avait pris les dispositions pour qu’on la laisse venir. Depuis leur dernier échange, leur relation semblait plus saine. Si Cora n’avait pas jugé bon de la noyer d’information quant à Arthur, elle s’était dit qu’elle devrait le faire quand la machine serait lancée. Déjà parce que, cet acharnement médiatique qu’elle subit depuis le matin, Bryn le subira à un moment et ça la rassure d’ailleurs de savoir qu’à ce moment, elle risque d’être assez loin pour ne pas être perturbée.  

« L’envoyer en prison, sans prévenir c’est ce que tu appelles 'tourner la page' ? » annonce Bryn, à peine eut-elle franchi le pas de la porte. Le sourire de Cora s’efface rapidement. Le sentiment d’en être revenu à cette période de reproche se saisit d’elle. Pourtant, s’il y’a une chose qu’elle ne comprend pas, c’est qu’elle prenne aussi mal cette arrestation. C’était tout ce que Finn lui avait demandé lors de leur échange, que Danielle finisse derrière les barreaux et pour une fois, les jumeaux s’étaient entendus. Pourquoi ça ne semble pas être le cas de Bryn ? « J’aurais apprécié plus de détails et les dates de ton procès avant, ils vont la garder combien de temps ? » La colère de la jeunette continue de la surprendre. Aucun mot ne sort de la bouche de la star. Elle accuse le coup. Elle fait le deuil de ce qu’elle avait espéré être une entrevue sympa. Elle se concentre sur le fait de garder le contrôle d’elle-même. Elle fait face à l’incompréhension totale. Pourquoi ça semble l’affecter autant. Elle ne sait pas quoi commencer : répondre à sa question, ou bien, s’étonner ouvertement de sa réaction. Elle est si abasourdie. Voilà quelque chose qu’elle n’avait vraiment pas prévu. « Si elle est condamnée, elle pourrait y rester pour le reste de sa vie je suppose. Ou presque, c’est au juge de décider. » Que Cora répond, d’une voix petite, parce que malgré le coup qu’elle avait fait, elle n’était pas fière, juste qu’il fallait que ça se passe ainsi. « Mais… » Mais elle ne comprend pas pourquoi tant de colère. Certes, il s’agit de leur mère, mais Bryn plus qu’eux même devrait se sentir détachée de ce qui arrive. C’est pas comme si Danielle avait un jour daigné s’intéresser à elle. « Je ne comprends pas ta réaction. On dirait que …. » Qu’elle a fait arrêter sa mère ? Bingo. Sauf que dans le cas des Coverdale, c’est différent de chez les autres. « Je ne pensais que ça te toucherait autant. Je pensais que, tu serais comme Finn, pas le moindrement émue de son sort. » Qu’elle justifie avant d’ajouter, comme pour se défendre. « Elle le mérite. »
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyVen 19 Jan - 8:41

Le silence de ma sœur me donne l’envie d’éclater. Je sais qu’elle n’en sait rien, qu’elle a pensé pour son affaire, qu’elle ne pouvait pas imaginer et surtout qu’elle ne devait pas s’attendre à une colère même minime de ma part mais pourtant la voilà et même moi je ne sais pas quoi en penser. « Si elle est condamnée, elle pourrait y rester pour le reste de sa vie je suppose. Ou presque, c’est au juge de décider. » Je préférais peut-être quand elle était silencieuse. A vie. Je déteste ma mère. Sincèrement. Mais est-ce que je lui souhaite cela ? Est-ce que je souhaite à ce point mettre derrière nous, mes rêves de famille unie ? Je retrouverais un manager, mais pas un aussi bon, pas un qui peut faire comme si, il est cette personne que j’attends depuis si longtemps dans ma vie. J’ai grandi avec un père puis avec Finn, même si mon père n’était pas le plus démonstratif et le plus aimant – du fait qu’il ne m’avait pas réellement souhaité- il n’était pas méchant. J’ai toujours eu cette présence masculine à mes côtés pour me soutenir, jamais, jusqu’à l’année dernière je n’ai eu l’attention d’une mère et aussi fou que celle puisse être, aussi colérique notre relation puisse être, j’ai l’impression d’avoir son intérêt et ça faisait du bien… « Mais… » Oui ? Je me retourne vers elle, accrochant son regard, d’un air sévère, un de ceux que je n’utilise jamais, sauf peut-être vers Cora même si au fond, je n’aime pas ça. « Je ne comprends pas ta réaction. On dirait que ….» Ma gorge se serre, qu’est-ce que je peux répondre à ça ? La vérité ? Ce serait dangereux et tout se retournerait contre moi, même si c’est peut-être mérité… « Je ne pensais que ça te toucherait autant. Je pensais que, tu serais comme Finn, pas le moindrement émue de son sort.» Je cherche mes mots. Je ne sais pas quoi dire. Je n’avais prévu que l’entrée, pas la suite. Je me retrouve bête et démunie face à ma propre bêtise. Avant l’année dernière, j’aurais sauté dans les bras de ma sœur pour ce qu’elle vient de faire. Organisée la plus grande fête de l’année et rit au nez de cette femme. Aujourd’hui, on ne m’enlève pas ma mère mais bien mon manager et une partie de ma carrière avec. « Elle le mérite. » Probablement. Mes poings se ferment, ma tête dessine des non en battant de droite à gauche et mon regard s’échappe, s’enfonçant dans le sol, honteux. « Je sais. » Mon ton est descendu, je ne peux faire autrement, pourtant je bouillonne. Je me rencontre simplement maintenant que ce n’est pas contre l’actrice mais bien contre moi que ma colère se dirige…

C’est dur. Je sais que si je ne lui dis pas maintenant, elle l’apprendra dans la semaine. Si ce n’est pas par les journaux, ce sera par Danielle qui fera un plaisir d’exploser le restant de famille qui nous reste. « Mais j’aurais souhaité que tu me préviennes du moment pour un geste si dur. » Je tourne en rond, j’ai besoin de trouver une cachette, un endroit où je ne pourrais voir son regard sur moi, j’ai besoin de disparaitre et de ne jamais revenir. Ne pouvant rester là dans son entrée, je m’avance sans y avoir été invité, découvrant la grandeur de cette suite incroyable. « Je pensais pas qu’elle disparaitrait de nos vies comme ça. » Démontrant un claquement doigt, je me retourne vers elle. « Parce que j’en ai besoin. » Ma voix se fait bien plus faible sur la fin de ma phrase, comme si je n’assumais pas mes dires. Je tente de relever mes iris vers elle, contrant ce poids qui me ramène au sol. « Je pense que tu vas vouloir t’assoir, Cora. » Comme si nous étions en affaire, je l’invite à prendre place dans son propre espace personnel. Je ne vois pas comment faire autrement et je ne suis pas bien placée pour penser. Je ne veux d’ailleurs pas laisser mes pensées prendre le dessus, sinon je sais ce qui me tombera dessus et comme depuis toujours, je refuse que ma sœur me voit ainsi, lui montrant réellement pourquoi et comment toute cette situation familiale m’a affaibli… Avec autant d’effort qu’il en faut, je relève la tête, affrontant le regard de ma sœur, la peur au ventre. « J’ai besoin de Danielle… pour ma carrière… » Quel beau retournement de situation… A ce moment, mon portable vibre, de cette résonnance annonçant un nouveau gros titre du journal people du coin. J’imagine déjà le gros titre : « Le conflit des sœurs Coverdale. » Je sais que les intérêts seront portés sur ma sœur et heureusement, c’est son histoire qui doit bien se passer. Pourtant, j’aurais aimé finir la saison et ne pas devoir mettre ma carrière entre parenthèse pour une erreur qu’elle a faite il y a douze ans. A croire que l’égoïsme est dans les gênes féminin dans notre famille…
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyJeu 25 Jan - 17:43

La réaction de Bryn est pour le moins surprenante. Si Cora savait qu’aux yeux du monde, ce qu’elle avait fait à sa mère pouvait être ignoble et ingrat, elle n’avait pas pensé que cela choquerait sa sœur qui est tout de même censée savoir à qui ils ont affaire. Si la liste des sévices n’avait jamais été clairement énoncée par Cora, le peu qu’elle avait partagé semble justifier son acte. Elle tombe des nues et ne sait pas trop quoi dire quand la benjamine arrive dans sa chambre d’hôtel, visiblement outrée et perturbée par l’annonce qui s’est faite le matin. Elle n’attend pas pour partager sa surprise et appuyer que ce qui lui arrive, leur mère l’avait vu venir. Elle a eu un répit trop long pour que les histoires dont elle est à l’origine ne lui tombent pas dessus. « Je sais. » admet finalement Bryn, devenue soudainement plus calme. En apparence du moins. Le ton de Cora ne change pas. Avec toute l’action qui se déroule autour d’elle, elle sait qu’elle est mieux à ne pas se laisser emporter par ses émotions.

« Mais j’aurais souhaité que tu me préviennes du moment pour un geste si dur. » Qu’elle ajoute après un instant de silence. Cora n’avait pas donné le moment précis de l’arrestation, certes. Elle avait par là voulu respecté le souhait de Finn, de ne rien voir, ne rien savoir et d’être laissé en dehors de cette histoire. Si Bryn avait réagi différemment, qu’elle avait émis le souhait de la soutenir, Cora ne voulait pas l’attirer dans ses ennuis, faire d’elle une cible encore plus qu’elle ne l’est. Elle avait espéré que le fait d’être en compèt loin d’ici allait la préserver de tout ça. Visiblement, elle avait eu tort. « Je ne voulais pas que tu t’inquiètes. Puis, je ne pensais pas que tu voudrais savoir ça pour être honnête. » Qu’elle justifie, avant d’expliquer plus précisément. « Finn m’a demandé de ne pas le mêler à ça. Et Danielle n’a rien fait pour toi, comme pour lui. Je ne pensais pas que son sort te toucherait à ce point. Je suppose que j’ai mal évalué le fait qu’elle reste ta mère, malgré tout ce qu’elle nous a fait. » Sa méconnaissance de sa sœur l’avait amené à prendre cette décision. Après tout, Cora avait été rejeté tellement de fois, elle s’était tellement accroché alors que Danielle n’avait fait que dénigrer ses autres enfants face à elle, ça n’était pas claire pour elle que ce serait la réaction. Visiblement, elle a encore beaucoup de chose à apprendre. « Je pensais pas qu’elle disparaitrait de nos vies comme ça. » Pour ça, il aurait déjà fallu qu’elle apparaisse. Cora se retient de lancer ce commentaire, consciente qu’il peut très bien être détournée vers elle. « Parce que j’en ai besoin. » Là, Cora marque une expression de complet ahurissement. Pourquoi aurait-elle besoin d’elle ? Pourquoi aurait-on besoin de Danielle ? Hormis pour un éventuel don d’organe, et encore, on ne sait pas si ce serait pas empoisonné. Les sourcils froncés, le regard de Cora ne quitte pas sa sœur. Elle attend qu’elle s’explique parce que là, ce n’est pas clair. « Je pense que tu vas vouloir t’assoir, Cora. » Sans émettre la moindre objection, elle obéit, désireuse d’en savoir plus maintenant que sa curiosité a été piquée. « J’ai besoin de Danielle… pour ma carrière… » Qu’elle explique. En premier lieu, Cora ne voit pas trop ce que Danielle pourrait lui apporter au niveau de sa carrière. Et lentement, elle comprend. Danielle a fait ce qu’elle avait toujours réussi à faire : tirer profit de ses enfants. Elle comprend maintenant que si Bryn marchait aussi bien, c’est que la matronne avait mis son grain de sel dedans. Forcément, elle est le meilleur des agents. Mais à quel prix ? Et Cora n’arrête pas de se ressasser, toutes ces fois où elle avait été remballée après avoir proposé son aide pour l’aider à percer, après lui avoir proposé de voir ce que son propre agent avait à offrir et ça lui brise le cœur d’y penser parce qu’elle avait été remballée de façon injuste, alors que Danielle avait été accueillie à bras ouvert. Elle ne peut s’empêcher de se mordre la joue en sentant à quelle point cette information démontre qu’il y’a toujours eu un malin plaisir à lui faire mal. Sa respiration s’accélère, elle ne dit rien, elle accuse juste le coup et tente de rester sur sa décision de ne pas se laisser emporter par les émotions. « Donc, tu … » Elle n’arrive même pas à finir sa phrase. Elle essaie de ne pas se faire accusatrice. Elle aussi a laissé Danielle gérer sa vie. Elle aussi est tombée dans ce travers. Bon, elles n’avaient pas tout à fait le même âge au moment de signer avec le diable, mais, elle aussi. « Est-ce que Finn est au courant ? » Qu’elle demande, car si elle peut gérer cette nouvelle, essayer de ne pas être rancunière. Elle ne peut s’empêcher de penser à la blessure que cela va apporter à son jumeau. « Tu as conscience que, je ne retirerais pas la plainte ? » Non, même si cela est présentement en train de briser la carrière de sa sœur. Cora ajoute rapidement. « Je te trouverais un autre agent pour la remplacer. »
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyJeu 1 Fév - 22:01

Mon regard fui, mes esprits s’évadent et je ne sais même plus quoi dire ou comment réagir. J’ai la boule au ventre de savoir que demain mes chances d’avoir de nouveaux contrats diminuent, j’ai les tripes en vrac de me rendre compte que je viens plaider la cause du diable et je me dégoûte de réagir ainsi. Pourtant voici l’état dans lequel je me trouve. Perdue, sans savoir où je vais pouvoir aller ni ce que je vais faire. Être partout à la fois, c’est possible. Quand on débute et que l’on fait seulement les compétitions du coin, seulement demain, je devrais gérer le côté « paperasse » et le côté compétiteur, et je ne suis pas certaine d’avoir le bon état d’esprit pour cela, actuellement. J’ai la rage, pas contre ma sœur qui a fait ce qui lui semblait juste et qui l’est pour une fois, mais contre moi, de réagir ainsi et d’avoir fait de base l’erreur de prendre Danielle comme manager… Je fais face à une Cora presque vexée mais pourtant calme face à mes propos qui auraient pu la faire réagir rapidement. Nous en avions déjà parler, pourquoi revenir dessus ? « Je ne voulais pas que tu t’inquiètes. Puis, je ne pensais pas que tu voudrais savoir ça pour être honnête. » Un rire jaune, sort malgré moi d’entre mes lèvres. Je me déteste. Pour la première fois de ma vie, alors que seules ma sœur et moi sommes dans une salle, je suis la personne que je hais le plus dans la pièce. J’ai envie de vomir et en même temps de lui acérer les pires atrocités au visage. Par sa faute, pour son erreur de jeunesse, par sa niaiserie passée, je devrais mettre ma carrière en parenthèse ? « Finn m’a demandé de ne pas le mêler à ça. Et Danielle n’a rien fait pour toi, comme pour lui. Je ne pensais pas que son sort te toucherait à ce point. Je suppose que j’ai mal évalué le fait qu’elle reste ta mère, malgré tout ce qu’elle nous a fait. » Je ne dois pas penser que bien m’entendre avec mon frère et ma sœur en même temps est impossible mais il n’y a pas de souci pour qu’elle fasse cette amalgame entre mon frère et moi ? Elle reste ma mère ? Peut-être, en réalité, je me fiche de cette personne-là, même royalement. La personne qui m’inquiète est mon manager. Je n’ai pas, plus besoin de câlin le soir avant de dormir, je veux seulement de la meilleure personne que je connaisse pour gérer le moindre aspect de ma carrière sportive. Donc oui, cela me touche. Je ne la voyais pas partir à ce point-là de nos vies et encore moins de la mienne. Partie, encore plus rapidement qu’elle n’y a refait surface…

Un fois ma sœur assise face à moi, je dois respirer fortement pour lui expliquer. Ou plutôt pour lui indiquer pourquoi mes nerfs sont à vifs et pourquoi cette femme est actuellement si importante pour moi. Même si elle a mis cette période derrière elle, Cora n’est pas la mieux placer pour me comprendre. Petit à petit, je vois le visage de l’actrice se déformer, en même temps qu’elle saisit mes propos. Elle reste silencieuse, mais je décide de ne pas rompre le silence que j’ai imposé. Voyant la respiration de ma sœur devenir plus importante, je me crispe. A quoi pense-t-elle ? « Donc, tu … » Je lève les sourcils qu’elle n’ose même pas critiquer mes actes. Ils sont criticable, mais elle est loin d’être celle pouvant me faire des reproches. J’attends, mais rien ne vient, pas de suite, je… rien donc ? « Est-ce que Finn est au courant ? » Ma gorge se serre, mon cœur s’accélère et instinctivement, mon visage effectue des allers et retours entre la droite et la gauche. Comment pourrait-il le savoir ? Comment pourrais-je avoir assez de force pour lui expliquer que j’ai fait la seule chose qui peut le faire me détester ? « Non. » J’ai dû mal à m’exprimer en imaginant l’effet de cette annonce sur cet homme que j’aime plus que tout. « Et je dois être celle qui lui annoncera. »  Pas toi. Elle le sait, mais je préfère le préciser. L’impact de cette révélation sur mon frère sera bien plus grand que n’importe laquelle. En agissant ainsi, j’ai brisé sa confiance, détruit ses croyances en moi et si je repousse cette discussion depuis mon retour, c’est que je ne suis simplement pas capable de l’assumer devant lui. Refusant d’en dire plus, je ne veux ni m’expliquer, ni en rajouter, pourtant je boue intérieurement mais ne dois rien laisser passer. « Tu as conscience que, je ne retirerais pas la plainte ?» Je lève les yeux au ciel. Je ne suis pas là pour cela. Je lui ai dit que je la soutenais dans sa démarche, je ne retirerais pas mes paroles. Je suis simplement là pour évacuer la pression, ce qui ne fonctionne absolument pas. Mes dents ne se desserrent pas, laissant une douleur nouvelle naître dans ma mâchoire. « Je ne t’ai pas demandé de le faire. » Je veux juste que tu me comprennes, ou peut-être même que tu me guides, mais je suis bien incapable de te demander ça, encore moins sur ce sujet. Le fait qu’elle se sente obligée de le préciser me fait tout de même froid dans le dos. Nous avons dû mettre nos vies de côté pour sa carrière, elle serait incapable de mettre sa vengeance entre parenthèse pour la mienne ? « Je te trouverais un autre agent pour la remplacer. » « Tu es au courant que je ne fais pas du cinéma ? » Mon ton est sec. Tout m’agace. Remplacer Danielle Coverdale ? Si cette femme sait faire quelque chose c’est bien la gestion de carrière. Cinéma ou sport, rien ne l’arrête, elle est capable de nous dégoter les meilleurs contrats comme personne. J’ai mis du temps à l’accepter comme manager, j’ai simplement dû m’y résoudre en voyant que je ne pouvais trouver mieux. Grâce à elle, j’ai signé plus de contrat en un an qu’en cinq avec mon ancien manager. J’ai trouvé le meilleur coach de la côte et je progresse assez pour me retrouver prochainement dans le top 20 des meilleures surfeuses au monde. « Personne n’est capable de remplacer Danielle, tu le sais parfaitement. » Je tente de rester calme, le ton de ma voix vibrant au même rythme que les mouvements incessants de ma jambe. « Et à moins que tu trouves un manager qui s’y connait en surf avant demain quatre heures du matin, je ne vois pas comment faire. » Et je pense que c’est impossible.

Ses questions me reviennent. Finn. La plainte. Ma carrière. Un manager… En plus de mettre fin à ma carrière, cette épisode va probablement marquer la fin de ma relation avec mon frère. Comment les piliers de ma vie peuvent-ils s’envoler aussi facilement ? Je dois me lever dans quelques heures pour affronter un tournant plus que négatif dans ma carrière montante du sport et faire face à mon retour à un frère qui ne voudra même plus que je l’appelle ainsi. Voilà. J’ai réussi. Réussi à être meilleure que Cora sur un point mais je ne suis pas sûre que ce soit celui-là que je souhaite atteindre depuis ma tendre enfance… Je me lève. « J’y arriverais pas, je sais plus ce que je dois faire… » je ne suis pas de nature pessimiste, je suis même habituellement l’opposé. Seulement, tout cet évènement me stress, me panique et je n’aime pas les signaux de mon corps dans ce genre de moment. Mon cœur s’accélère, ma respiration se fait difficile, je sers les poings. Moites. D’instinct, je me rassois, sans faire attention à l’étrangeté de mon action. J’ai foiré et je le sais, pourtant, mon esprit m’oblige à tout mettre sur le dos de ma sœur, parce qu’au fond, tout doit être de sa faute, toujours. Mon pouls me fait mal et ma vision se trouble. Merde. J’ai chaud, j’étouffe, j’ai l’impression que mon monde s’envole et je suis incapable de le retenir. Je ne vois plus rien autour de moi, je tremble et j’ai peur. Peur que ma vie m’échappe, peur de décevoir, peur de prouver que depuis le début je n’étais finalement qu’une erreur, peur que Cora me voit ainsi mais Finn n’est pas là et je ne vois pas comment me canaliser en ce moment, plus rien ne peut m’aider. Sur le fauteuil, je me recroqueville comme je pouvais le faire étant enfant, les poings serrés contre les genoux et la tête entre eux, tentant de me concentrer sur ma respiration. J’en suis pourtant incapable, je le sais, il faut que cette crise passe mais savoir qu’elle reviendra tout de même me paralyse autant que cette sensation de ne plus pouvoir respirer. « Ça va passer, ça va passer... »Alors que je ne cesse de répéter cela, je ne sais même plus si je parle à ma soeur ou à moi, pour me persuader que ma crise et cette situation passera... Je suffoque et des larmes chaudes s’écoulent sur mes joues. Je n’ai jamais voulu ça. L’idée que Cora puisse me voir dans cet état me bouleverse d’autant plus. Je suis incapable de lever les yeux sur elle, persuadée qu’elle doit en rire, me trouver ridicule ou pour une fois meilleure actrice qu’elle. Seulement, j’aimerais que cet acte ne soit que de la comédie, que ma respiration puisse s’adoucir d’un instant et que mes esprits se calment. Pourtant, je vais rester dans cet esprit longtemps, j’ai déjà perdu la notion du temps et je ne sais plus comment m’en sortir car tout me semble si loin et plus rien n’a d’importance, excepté ce qui s’envole par sa faute. Par ma faute…


arf:
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyMer 7 Fév - 0:04

Elle accuse plutôt bien le coup quand on se rend compte de ce que signifie cette trahison pour elle. Ainsi, Bryn est de mèche avec leur mère et lui a permis de mettre le nez dans ses affaires, là où Cora avait toujours été exclue alors qu’elle n’avait que demandé à aider Bryn, à lui rendre service, là où elle n’avait jamais eu le droit de poser la moindre question, ou d’avoir la moindre démarche. Ainsi, Bryn avait tendu à leur mère une main qu’elle lui avait refusée, ou accordée à moitié depuis très récemment. Elle minimise la blessure qu’elle ressent à l’annonce de Bryn, parce que c’est pas le moment de flancher, c’est pas le moment de foutre tout ça en l’air et ajouter plus de rancœur qu’il n’y en ai. C’est dur, mais elle tient bon alors qu’intérieurement, elle bouillonne de savoir que pour Bryn, Danielle est plus digne de l’approcher qu’elle. Elle tient bon, alors que le sentiment d’être éternellement celle à qui l’on reproche tout, d’être la responsable et le réceptacle de leur méchante ne fait que grandir en elle. Elle le cœur qui bat, les larmes au bord des yeux mais elle tâche de ne rien en montrer. C’est pas le moment d’être mauvaise et de faire des reproches. Et alors, elle souffle. Elle va au moins tenter de réparer les dégâts causés par sa décision. Le reste, ce sera pour plus tard.

Et forcément, la première pensée vient à Finn, parce que cette annonce, ça lui pince le cœur violemment mais elle sait que pour lui, l’effet sera beaucoup plus fort, que ça lui fera bien plus mal. Il a élevé Bryn, seul. Il l’a mise en garde contre cette mère, leur mère qui avait déjà éloignée de Cora. Il nourrit une telle envers Danielle, que de savoir que sa petite sœur, son prunelle est de connivence avec elle. Cora a bien peur sur le moment que, de l’apprendre va le tuer. « Non. » Et c’est un soulagement que de savoir qu’il n’est pas au courant. Elle ne dit, mais elle le pense très fort qu’il ne doit pas l’apprendre, que Bryn doit arrêter avec Danielle et garder ce secret, au moins pour le protéger, parce qu’il aura si mal. Il est impossible de Cora de penser que l’on puisse faire subir ça à Finn. L’envie de le protéger fait surface. « Et je dois être celle qui lui annoncera. » Bryn ajoute. Cora reste silencieuse. Elle ne dit rien, elle n’ose pas inviter sa sœur à mentir. « Tu comptes lui dire alors ? » Et ne pas attendre que le procès est lieu, de connaître l’issue de cette histoire ? Cora tente de ne pas s’écouter, car si elle le ferait, elle expliquerait à sa sœur qu’elle doit mentir pour le préserver, mais y’a cette autre partie d’elle qui lui dit de ne pas le faire, de ne pas se mêler de ça et s’insérer entre son frère et sa sœur. Elle a l’impression que, entre eux trois, peu importe ce qu’il se passe, il y’a toujours un parti à prendre. Elle change de sujet, en commençant à réaliser que Bryn n’est pas venue entrer en conflit avec elle pour lui annoncer qu’elle travaille avec Danielle. Non, elle doit attendre quelque chose et Cora préfère être claire immédiatement : elle ne retirera pas sa plainte. « Je ne t’ai pas demandé de le faire. » Alors quoi ? Que veut-elle ? Et elle se retient de poser la question, car elle ne répondra pas. Depuis le temps, elle devrait comprendre, Bryn est venue pour lui cracher des saloperies au visage. Pour faire mal, parce que c’est le jeu depuis des années et toujours aussi stupide, Cora accepte et tend la joue, parce qu’elle est incapable de faire quoi que ce soit qui déplairait à sa sœur. Et la conversation file, elle se décide à réparer son erreur. Ou du moins, y apporter une solution. « Tu es au courant que je ne fais pas du cinéma ? » « Tu es au courant que la polyvalence n’est pas uniquement dédiée à Danielle Coverdale. » Qu’elle répond aussi sec devant la remarque de Bryn. Elle essaie d’aider, c’était à elle de ne pas pactiser avec le diable. Des agents, il y’en a des très bien, et dans tous domaines. « Personne n’est capable de remplacer Danielle, tu le sais parfaitement. » Qu’elle ajoute, ce qui ferait presque sourire Cora. Personne n’est capable de la remplacer parce que personne n’est capable de ce dont elle est capable. Voler un bébé. Isoler sa propre enfant du reste de sa famille. L’affamer pour qu’elle ne grossisse pas devant les caméras. Et c’est tous les mauvais traitements subies qui remontent à la surface. « Et à moins que tu trouves un manager qui s’y connait en surf avant demain quatre heures du matin, je ne vois pas comment faire. » « Je verrais ce que je peux faire. » Bon, elle ne trouvera pas un agent dans un aussi court laps de temps, mais elle trouvera un agent, elle le sait. Pas aussi bon que Danielle, mais pas aussi inhumain.

Et sa réplique marque la fin de la conversation. Elle a la boule à la gorge de ce sujet, de se rappeler tout, de penser à tout ce qu’elle a subi et de voir qu’on lui demande des comptes le jour où elle décide de se faire justice. Cela n’arrêtera jamais. Et Cora pense, très fort, à toute vitesse à une solution, à ce qu’elle peut faire et comment aider. C’est Bryn qui la tire de là, « J’y arriverais pas, je sais plus ce que je dois faire… » Qu’elle prononce, attirant les yeux de Cora sur elle, mais aucune solution miracle. Elle aimerait tellement l’aider, malgré tout ce qu’elle vient d’annoncer, malgré le cœur de Cora qui commet des dératés dès qu’elle pense à l’aveu que Bryn vient de lui faire, malgré ses paroles difficiles et ses intentions en venant là, malgré le fait que Bryn cherchera toujours inconsciemment à la blesser, Cora veut désespérément l’aider et lui éviter d’être le dommage collatéral de ce procès à venir. Et Bryn perd sa contenance. C’est le bruit de son souffle irrégulier qui parvient aux oreilles de Cora, c’est la vision d’elle en train de s’allonger sur le sofa qui apparait et une incompréhension totale qui se fait dans la tête de la star. Que lui arrive t-il ? Que se passe t-il ? Ses yeux se révulsent et la panique grimpe alors qu’elle comprend que la benjamine ne parvient pas à respirer. Elle avait assez vu de crise de panique dans sa carrière pour en reconnaître une, mais depuis quand Bryn y est sujette ? Est-ce que c’est normal ? Lui a-t-on caché ? Sans attendre longtemps, elle bondit de son fauteuil au sofa « Bryn ! » Elle hurle son prénom, pour avoir son attention. Sur la table trône plusieurs sachets de bouffe à emporter, bien ranger dans un sac en papier qu’elle vide sur la table sans réflechir pour le porter au visage de sa sœur qu’elle tient fermement. « Respire dedans, ça va aller. » Et elle la tient bien, elle ne panique pas et observe le sac qui se vide et se rempli tout en parlant doucement, tout en essayant de se faire rassurante. « Ssshht, calme toi. Tout va bien aller » Et elle l’entend penser, que comment ça irait mieux. Elle l’entend, même si elle ne dit rien et qu’elle tente de respirer, lui dire qu ses paroles ne servent à rien. « Je vais m’en occuper. Maintenant, respire calmement. Je ne te laisserais pas. » Qu’elle poursuit, la voix pas très assurée. C’était une chose d’assister à ces crises pendant des casting. Une autre quand il s’agit de sa propre sœur.
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyLun 19 Fév - 21:25

J’ai mal. Mal au cœur, mal à la tête. J’ai mal d’inverser les rôles, d’être celle qui aujourd’hui est la traitre, d’être celle qui déçoit et celle qui a mal agit. Mes tempes battent dans un rythme soutenu mais irrégulier et je n’ai qu’une envie : crier. Pourtant, je me retiens, probablement pas pour mon bien mais parce que c’est ce qui doit être fait. L’évocation de Finn à cet instant me fait perdre légèrement les pédales et je ne sais plus du tout où j’en suis. Alors que j’étais venue me déchainer sur ma sœur qui pour une fois est celle qui a bien agis, je me retrouve mise en porte à faux et plutôt mal à l’aise. Chaud, froid, mon corps ne se régule plus et je dois me concentrer sur ma respiration pour ne pas trop penser. « Tu comptes lui dire alors ? » Bien entendu. Cela fait un an que je compte lui dire. Seulement, ce n’est jamais le bon moment, le bon endroit, la bonne discussion… Je sens le jugement dans sa voix et en même temps l’inquiétude. Peut-être que l’un est destiné pour moi et l’autre pour notre frère. Je dois lui dire, même si c’est la chose la plus difficile de ma vie, je lui dois cette vérité. Je ne suis pas prête à le faire, je repousse cette discussion depuis des mois mais aujourd’hui, il peut l’apprendre à n’importe quel instant alors autant ne pas trop traîner… « Je ne peux pas continuer à lui mentir, ça fait déjà trop longtemps. » S’il y a une personne au monde à qui je dois une totale transparence c’est mon frère. Il a tout fait pour moi et je crois que je ne lui rends pas de la bonne manière. Seulement, je préfère qu’il apprenne cela par mes propres mots plutôt que ceux de quelqu’un d’autre. Même si je dois l’avouer, je préfèrerais qu’il ne l’apprenne tout simplement pas. Je retiens une nouvelle pique à destination de ma sœur, jugeant en avoir déjà bien assez fait mais sert rapidement la mâchoire lorsque l’on reprend le sujet de mon manque imminent et non prévu de manager pour la fin de la saison. Me trouver un nouveau manager, elle est adorable mais nous ne sommes pas dans le même milieu et vu comment elle a réussi à s’en sortir au départ sans Danielle, je ne suis pas sûre que ses agents soient les meilleurs… « Tu es au courant que la polyvalence n’est pas uniquement dédiée à Danielle Coverdale. » Nos regards n’ont absolument rien de tendre et une personne tierce pourrait croire que nous allons nous entretuer. C’est ironique mais un agent j’en avais presque un à l’époque. Je pensais cela inutile et futile, seulement pour remplir quelques papiers importants. Le reste, je pouvais parfaitement gérer. Seulement, je suis partie aux Etats-Unis et là-bas, ma carrière a pris un tournant. Pas uniquement par la présence de ma génitrice mais également par ma progression qui est montée en flèche. Ce stage a totalement changé ma carrière et m’a permis de gravir des échelons que je ne pouvais espérer. A ce moment, j’ai commencé à avoir besoin d’un agent et si seulement, ils le savaient. Jamais je n’ai demandé à Danielle de prendre cette place. Je ne suis pas allée la chercher, c’est elle qui m’a suivi. C’est elle qui est venue à moi avec ce contrat en or, comment pouvais-je refuser ? Je suis trop faible pour refuser un pacte avec le diable. Trop faible à encore croire que ma mère peut changer, trop nulle pour ne pas avoir vu qu’elle n’avait pas tant changer que cela. Trop rêveuse pour penser qu’elle voulait réellement devenir cette femme qu’elle aurait toujours dû être pour moi…

« Bryn ! » La voix de ma sœur est lointaine. J’halète, incapable de me calmer et tentant d’attraper un peu d’air. Je la vois loin de moi, j’ai cette impression de ne plus être dans la même pièce, le même monde. Le regard noir de ma mère revient à moi, celui qu’elle m’offrait à chaque crise alors que ma sœur dormait dans la chambre d’à côté. Cette souffrance que je devais d’autant plus cacher pour ne pas la réveiller. Comme si j’avais six ans à nouveau, je tente de souffrir en silence, pensant qu’ainsi elle ne me verra pas, pensant ainsi ne pas lui montrer, ne pas lui faire peur, ne pas lui montrer cette faiblesse qui me hante depuis toujours. J’exerce un mouvement de recul lorsque les mains de ma sœur attrapent mon visage. La panique. C’est exactement ce qui m’envahi en cet instant, comme si tout mon corps sombrait dans un noir infini, comme si jamais je ne retrouverais d’air et comme si je finissais ma vie de cette manière. Mon corps ne me répond plus et je suis incapable de trouver ce visage si proche du mien. « Respire dedans, ça va aller.» Je tente d’attraper à mon tour le sac qu’elle pose prêt de mes lèvres et fais tous les efforts possibles pour y respirer. Elle ne crie pas, ne s’isole pas. Elle est là, elle ne me lâche pas et ses mains fermes et rassurantes assemblent petit à petit mes pensées. Pourquoi fait-elle ça ? Pourquoi ne pas me laisser dans ma panique, me laisser là comme ça ? Elle doit me détester, surtout en ce moment, alors pourquoi faire ça pour moi ? Je lutte, tentant de changer mes pensées, d’être reconnaissante. La remerciant intérieurement de rester si calme face à ma terreur personnelle. Je la déçois, et je me rends compte que je ne vaux réellement pas le coup, comme le disait parfaitement notre mère alors que je venais de rentrer à l’école. « Ssshht, calme toi. Tout va bien aller » Mes paupières se ferment, lourdes, elles laissent passer des larmes brulantes qui s’échappent sur mes joues alors que je ne sais plus quoi faire, plus quoi penser. J’essaie de la croire, de me le dire, mais comment ? Comment tout ça peut-il s’arranger ? Mon corps me fait mal mais je commence à apercevoir les formes de ma sœur de plus en plus nettes. J’ouvre les yeux et la fixe alors que je voudrais disparaitre, je ne veux pas qu’elle parte, pas maintenant. « Je vais m’en occuper. Maintenant, respire calmement. Je ne te laisserais pas. » Je tente un sourire, pas réellement réussi et fait non de la tête instinctivement. Elle ne doit pas se sentir obligée, pas parce qu’elle m’a vu ainsi. Je ne veux pas de sa pitié, et je reste trop fière pour la laisser régler mes problèmes sans rien faire. D’un coup, toute la chaleur de mon corps m’échappe mais je m’accroche à son regard, à sa pression contre moi et à ma respiration dans son sac et ce mouvement censé me calmer. Un instant, je reste ainsi puis tente d’éloigner le sac, souhaitant parler. « Je… Je suis… désolée. » Je ne sais pas comment, mais j’arrive à articuler en plusieurs fois cette excuse, cette vérité. Le pourquoi je suis réellement là. La pression ne partira pas, mais cette vérité est là. Je suis désolée. Désolée de lui ramener ça en pleine figure, désolée de la rejeter sans cesse alors que je pactise avec le diable, désolée d’être aussi mauvaise, désolée d’être qui je suis tout simplement… Désolée d’être ce poids dans sa vie qui continue malgré tout à s’accrocher telle une huitre à son rocher.

Des minutes passent sans que je ne dise plus un mot, sans que je n’en sois capable, tentant de contrôler mes tremblements et mes larmes. Des minutes pendant lesquelles elle est à mes côtés et sans que je puisse le lui dire, je lui suis entièrement redevable pour ça. Trop de personnes partent en courant ou crie pendant mes crises, ce qui n’arrange absolument rien à la situation. Elle, elle représente cette présence qui m’a toujours manqué et que j’ai toujours souhaité avoir dans ce genre de moment. Pour la première fois de ma vie pourtant, c’est de Finn dont j’ai besoin et c’est lui qui n’est pas là. Comme la situation reste ironique… Doucement, ma respiration se calme, mon corps se détend et d’un coup, une fatigue innommable s’empare de moi. Alors que je me réveille de cette transe, je me rends compte que ma main tient celle de ma sœur qui ne doit plus avoir beaucoup de sang… Je la lâche légèrement, sans rompre réellement le contact qui me lie à elle. Mon deuxième bras vient s’abattre sur mon visage afin d’y sécher les dernières larmes présentes. Mon cœur, lourd et léger à la fois raisonne en moi et d’un coup, une vague de honte s’étend en moi. Je n’ai pas fait de crise depuis des mois et c’est maintenant, face à elle que je dois en faire une aussi violente ? Face à ma sœur, alors que toute ma vie durant, j’ai évité de lui montrer cet aspect de moi ? Fuyant d’un coup son regard, je me sens ridicule et n’ai plus la force de me battre. « Merci… » J’ai beau tenté d’avoir un peu de contenance, je sais que c’est parfaitement raté. « J’aurais jamais dû venir, je ne sais pas ce que je cherchais, je suis désolée… » Ce n’est pas contre elle mais bien contre moi que j’en ai, que j’en avais, alors pourquoi déverser à nouveau ma haine sur elle ? Pourquoi vouloir lui faire porter ce poids qui est aujourd’hui le mien. Je suis à bout de souffle mais malgré ça, j’ai l’impression de chercher un moyen de reprendre la face, pour ne pas paraitre faible face à elle. Ne pas lui montrer alors qu’elle vient de voir cette partie si faible que je porte en moi. Me replaçant convenablement, je pose mes pieds au sol et lâche la main de l’actrice. « Je vais te laisser et concentre toi sur ton combat, je me débrouillerais, ne t’inquiète pas. » Je l’ai toujours fait, ou plutôt, Finn l’a toujours fait pour moi, je dois bien pouvoir y arriver, non ? Je me lève, chancelle deux pas jusqu’à ce qu’un rire m’échappe et que je me rassoie directement. « Tu as pas faim plutôt ? » Elle vient d’ouvrir tous ces paquets de nourriture pour que je respire dedans, si elle ne les mange pas maintenant, ce sera gâché et puis… Je l’avoue, il me faudra plus de forces pour repartir de chez elle, surtout que je suis venue en skate… Je reprends enfin son regard et tente un sourire pour y enlever l’inquiétude qui y est perceptible. Je suis explosée, je ne sais pas comment je vais réussir à prendre cet avion demain matin et encore moins monter sur ma planche… Quitte à être dans un mauvais état, mieux vaut tenter de réparer ce que je viens de causer tout en tentant de lui faire oublier cet épisode, non ?
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyVen 23 Fév - 2:41

Si Bryn ne faisait pas face à elle, Cora perdrait tout aplomb pour s’écrouler au sol avec ce qu’elle vient d’apprendre. C’est juste tellement difficile de réaliser qu’elle en est là dans la vie de Bryn, à passer après Danielle, qu’il y’a tellement de rancœur et de haine envers elle qu’elle en arrive à passer après la personne la plus abject qu’elle connaisse. Et ça fait mal, et elle doit compartimenter chaque émotion qu’elle ressent très rapidement si elle veut que ça continue à ne pas se voir parce qu’après un tel aveu, comment peut-elle s’autoriser à perdre contenance devant Bryn ? Elle a le sentiment que c’est la seule chose qu’elle attend depuis des années, que tout ce qu’elle lui envoi dans la face depuis toujours doit mener à ce moment : celui où elle s’avoue finalement vaincue. Et sa fierté n’arrive pas à l’admettre. La rancœur qui fait son apparition ne peut pas la laisser baisser les armes maintenant. Beaucoup trop de chose sont en jeu. Cora est à un tournant de sa vie. Elle ne peut certainement laisser ses émotions parler pour elle. Elle se le répète : faire preuve de sagesse, discernement et empathie. Et puis, Finn apparait dans ses pensées, parce qu’il ne sait pas, parce ce qu’elle ressent, il le sentira au centuple et pour le moment, elle s’essaie à ne pas détester Bryn pour ça, parce que tout à une explication et qu’elle n’est pas en position de juger. « Je ne peux pas continuer à lui mentir, ça fait déjà trop longtemps. » Qu’elle admet, alors que Cora serait prête à l’encourager de mentir si ça pouvait protéger son frère de tout ça, parce que même s’il ne le montre pas, qu’il fait le fort, ça va l’abattre. Mais, elle ne dit de tout ce qu’elle pense parce que Bryn a raison, qu’elle ne peut continuer à lui mentir. C’est l’erreur qu’elle ferait, elle. Déjà, à paniquer comme elle le fait de la façon dont il réagira, elle le voit, elle prendrait encore la mauvaise décision et malgré l’annonce, tout ce qui fourmille en elle, elle ne peut pas dire à Bryn de reproduire les mêmes erreurs qu’elle. Ce n’est pas souhaitable. Et le sujet de Danielle revient sur la table. Parce que Cora précise qu’elle ne retirera pas sa plainte, que si celle-ci va jusqu’au bout, elle n’échappera pas au magazine qui publiera les liens de parentés entre les trois femmes, le fait que leur mère gère la carrière de la benjamine et elle n’évitera pas que cette information arrive aux oreilles de Finn, quand bien même qu’il veuille être en retrait. Et même si Bryn répond qu’elle ne lui demande pas de retirer le jugement, elle reste là, à blâmer la perte de vitesse que va prendre sa carrière. Cora se sent responsable, elle l’est, elle ne cherchait pas à réduire à néant les rêves de Bryn en faisant ça. Et avant d’agir trop rapidement, elle se fixe que la première chose à faire, c’est réparer cela.

Et finalement, la conversation coupe court au moment où Bryn s’effondre. Où la priorité n’est plus cet échange de regards accusateurs, les reproches qui pleuvent et cette bataille contre cette rancœur qui prend racine. Non, la priorité passe à Bryn, à la calmer, à arrêter ce cercle vicieux pleins d’hostilité l’une envers l’autre, arrêter les accusations l’une envers l’autre pour ce qui arrive. Non, la priorité est à composer avec la situation et ne pas céder à leur vieux travers, car elles n’avanceront sûrement pas comme ça. Cora n’avancera pas comme ça. Sa rédemption n’est pas dans un quelconque ressentiment envers sa sœur pour avoir fait les mêmes erreurs qu’elle. Non, la situation est à ce qu’elles se soutiennent, qu’elles trouvent le moment où elles vont s’entendre et c’est tout ce que Cora réalise au moment où elle prend sa sœur dans ses bras, où elle commence à lui murmurer de se calmer et qu’elle s’attèle à faire passer la crise comme elle peut. Le sac en papier qu’elle pose son visage pour l’aider à mieux respirer. Elle a mal quand elle la regarde qui halète difficilement. Elle ignorait cette partie-là de Bryn, et ça lui brise le cœur. Parce qu’elle devrait. Parce que si elle en est rendue là, c’est sa faute à elle de ne pas avoir assez pensé, assez anticipé sur ce qui allait se passer. Et elle s’inquiète à mort, tout en tentant d’être là, de passer ses doigts dans ses cheveux pour la calmer, de lui serrer la main fort pour qu’elle sente sa présence (pour ce qu’elle vaut) parce que c’est ça la chose à faire, parce que c’est plus important que tout que d’être là pour l’autre. Et que cette histoire avec Danielle a assez duré. Que tout a assez duré et que les choses vont changer. Qu’elle s’interdit d’être à nouveau la cause de la détresse de Bryn. « Je… Je suis… désolée. » Qu’elle tente d’articuler alors que le souffle n’est pas revenu. Automatiquement, Cora replace le sac devant le visage de la jeunette. « Sshht, c’est rien, respire. » Qu’elle lui indique, parce qu’elle se moque maintenant de ce qu’elle a fait. Que ce n’est pas ça l’important. « Respire. » Qu’elle ajoute, tout doucement en continuant de l’observer qui se calme, en continuant à se sentir mal pour ce qui arrive.

Et les minutes passent. Bryn semble prendre contenance. Le visage abattu de Cora laisse place à une certaine sérénité.  L’inquiétude est toujours là, mais moins vive, moins présente sur son visage alors que Bryn reprend peu à peu vie. Qu’elle s’anime, qu’elle respire normalement et qu’elle bouge. « Merci… » Qu’elle finit par articuler correctement. « J’aurais jamais dû venir, je ne sais pas ce que je cherchais, je suis désolée… » Ses sourcils se froncent. Est-ce qu’elles vont revenir à ça ? Les excuses, les regards fuyants et le silence qui sont la matérialisation de tout ce qui ne va pas entre elle. Cora ne dit rien, elle laisse Bryn se redresser tranquillement, ses mains l’accompagnant délicatement, des fois qu’elle ait le tournis. Elle y va doucement, parce que ce genre de crise, ça draine, ça prend toute la vitalité, ça transforme en légume. « Je vais te laisser et concentre toi sur ton combat, je me débrouillerais, ne t’inquiète pas. » Qu’elle annonce, avant de tenter de se relever, ce que Cora tente d’empêcher en levant la main vers elle « Bryn ! » Non, il ne faut pas qu’elle parte de suite. Pas alors que cela vient d’arriver, pas avant d’avoir convenablement repris des esprits. Et Cora n’a pas le temps de réagir, d’annoncer quoi que ce soit que la sportive retombe aussi sec dans le canapé. Et elle ne dit rien, parce qu’elle ne veut pas pointer son état pour que Bryn s’obstine à faire la forte. Là, elle veut tout sauf lui donner matière à fuir et pas pour les mêmes raisons que d’habitude, mais parce que ce serait pas sain. « Tu as pas faim plutôt ? » Qu’elle demande en pointant la nourriture éparpillée sur la table basse. Déjà ça, c’est mieux. Ça, elle est d’accord. Qu’elle s’alimente, qu’elle reprenne des forces. « Non, mais tu peux te servir autant que tu veux. » Qu’elle répond, en rassemblant presque tout devant elle, sans la forcer à manger mais en l’y invitant très très sérieusement. Elle prend encore conscience de ce qu’il s’est passé. Elle réfléchit à ce qu’il faut qu’elle fasse, comment l’aider ? Comment prévenir ? Comment le faire sans brusquer sa fierté ? Si elle doit aborder le sujet, ou l’observer manger sans rien dire. Cora est démunie. Mais Bryn mange, et c’est déjà ça. C’est déjà quelque chose de positif. Elle n’arrive pas à s’empêcher de la regarder faire pendant un moment, se rassurant que tout ça soit passé. « Bryn, il faut qu’on parle. » Qu’elle finit par dire, brisant le silence, avant de se relever, pour lui faire face. « Qu’on parle entre adulte. » Qu’elle ajoute, parce qu’elle préfèrerait laisser les gamineries au vestiaire, les guerres de fierté, la lutte à qui aura le dernier mot, tout ça. Ça doit s’arrêter. « Je suis désolée que ma situation t’ait mise dans cette position. Je vais tout faire pour réparer, au moins ce qui touche à ta carrière. Je te trouverais pas un agent comme Danielle, mais je t’en trouverais un bon, et ça marchera parce que tu sais, c’est pas elle qui est sur la planche, c’est toi et que t’as pas besoin d’elle. » Elle s’épargne d’en dire plus, de commenter plus au sujet de leur mère. Qu’elle soit l’agent de Bryn est un fait avéré, ce n’est plus le moment de polémiquer sur ça. « Ce qui m’importe, c’est que tu sois bien. Pour ça, j’ai besoin que tu me dises ce qu’il te faut, quand tu as besoin de quelque chose. Je ne te jugerais jamais. » Non, et sûrement pas pour des erreurs qu’elle a elle-même commise et qu’elle continue de faire.
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyDim 25 Fév - 23:14

« Sshht, c’est rien, respire.» Je ne sais pas comment elle fait. Alors que la moindre respiration me brûle, je ne peux m’empêcher d’y penser. Comment fait-elle pour être là, avec moi, alors qu’elle vient d’apprendre que j’ai accepté l’aide de notre mère pour ma carrière alors que toute notre vie durant, je lui en ai voulu de laisser Danielle nous tenir à l’écart ? L’ironie ? Peut-être. En attendant, Cora est là alors qu’elle aurait pu me laisser gérer ma crise seule, alors qu’elle aurait pu exploser de colère, alors qu’elle aurait pu me mettre à la porte dès mon entrée. Elle reste là, comme elle me l’a toujours dit, elle fait ce que je n’ai jamais cru. Finn a toujours été physiquement là pour moi, il s’est battu pour que j’ai une vie, celle qui me plait. Cora n’a jamais été là, pour sa carrière et par la demande de notre génitrice, pas parce qu’elle ne le souhaitait pas. Ce sont ses gestes, ses mots et sa patience qui me le prouve. Seulement, je suis trop fière et actuellement dans un bien piètre état pour le faire valoir et pour le reconnaitre. Ma sœur n’est pas le diable, elle n’a simplement pas eu le choix car dès son plus jeune âge, le diable l’a accaparé. Au contraire, j’ai accepté que le diable entre dans ma vie. Ce n’est pas rien et même si cette pensée ne m’aide pas à calmer ma respiration, ne m’aide pas à me dire que je n’étoufferais pas, je ne peux l’accepter. Ce n’est pas rien. « Respire. » Pourtant, je l’écoute, débutant une respiration profonde qui me fait tout d’abord mal puis calme les sueurs froides que je ressens, les pulsations de mes muscles jusqu’à ce que toute énergie quitte mon corps et que je puisse enfin mettre mes esprits un peu plus en ordre. La panique laisse place à la honte, la honte à la peur et tout se mélange dans un cocktail sur lequel je ne veux pas m’attarder par peur de repartir dans une transe non agréable et dans laquelle je ne pourrais pas m’en sortir. Je n’ai jamais voulu la mettre dans cette situation. Depuis mon plus jeune âge, je fais tout pour que jamais Cora ne me voit ainsi, pour ne pas la paniquer et pour ne pas qu’elle me voit faible. Je m’excuse, ne voit pas comment fuir mais trouve quelques mots à lui distribuer comme si elle allait les accepter avec un calme olympien alors qu’elle vient de m’épauler pendant plus d’un quart d’heure dans une bataille contre moi-même. Je sens parfaitement ses gestes maternels envers moi et ne sait pas dire si je les apprécie ou s’ils m’agacent. J’ai déjà un frère comme père, ma sœur n’a pas besoin de prendre le rôle de la mère. « Bryn ! » Quoi ?! Comment fait-elle pour vouloir me retenir alors que je ne lui apporte que des ennuis ? Pourquoi continue-t-elle à s’accrocher à moi, alors que je viens de lui prouver de A à Z que je ne suis rien de bon pour elle ? Elle ne le comprendra donc jamais ? Peut-être que l’éloignement avec Finn est impossible pour elle, il est son jumeau mais est-ce qu’un jour ma présence dans sa vie a été quelque chose de positif ?

Ma tête tourne, mes jambes ne tiennent pas et je suis bien obligée de me rendre à l’évidence : je n’irais pas bien loin. Tentant une approche bien moins méchante, bien moins sévère qu’à mon habitude, je tente même de partager un moment avec elle. Je lui ai promis d’essayer d’enterrer la hache de guerre et au final, alors qu’elle me donne toutes les raisons de le faire, je suis celle qui ne cesse de remuer le couteau dans la plaie. « Non, mais tu peux te servir autant que tu veux. » Elle bouge rapidement, ou peut-être à vitesse normale mais tout ça me semble bien fatiguant de là où je suis. Ramenant la nourriture devant moi, elle m’invite à manger sans plus de mots. Je souris, légèrement. « Merci. » Un souffle, un mot mais une véritable reconnaissance. Pas uniquement pour la nourriture mais encore une fois, pour tout le reste. J’hésite un moment. Je ne suis pas censée manger n’importe quoi avant une compétition, mais si je ne mange rien, ce sera pire. Je pioche gâteau, probablement, le truc le moins saint de la pile mais pour une fois, je n’aurais pas le regard accusateur de Danielle sur moi. Au moins un avantage – ou pas – à ce qu’elle soit derrière les barreaux. Doucement, j’enlève des bouts avant de les manger dans un silence de plomb que je ne sais briser. « Bryn, il faut qu’on parle. » Je mâche lentement, à l’écoute de ce qu’elle veut partager avec moi. Pourtant, mon regard fixe encore le gâteau. Il le faut, ça c’est sûr. « Qu’on parle entre adulte.» Un sourire en biais s’affiche sur mon visage et je tourne légèrement la tête, comme une enfant coupable. Ok, d’adulte en adulte, ce qui veut donc dire ? Ne pas crier pour n’importe quoi ? Ne pas s’énerver, ne pas paniquer, ne pas pleurer, ne pas accuser l’autre sans raison ? Entre personnes sages donc, je pense que c’est ce qu’elle attend. J’acquiesce enfin. Je dois pouvoir faire ça. « Je suis désolée que ma situation t’ait mise dans cette position. Je vais tout faire pour réparer, au moins ce qui touche à ta carrière. Je te trouverais pas un agent comme Danielle, mais je t’en trouverais un bon, et ça marchera parce que tu sais, c’est pas elle qui est sur la planche, c’est toi et que t’as pas besoin d’elle. » Pour respecter sa volonté, je préfère ne pas rebondir sur la première partie de sa phrase mais ne peut qu’être touchée par la suite. J’ai fini par ne plus y penser, par l’oublier au final. J’ai toujours su que je valais réellement quelque chose en surf. Pourtant, face à Danielle, j’ai douté bien trop rapidement, comme si sans elle, tous mes efforts ne serviraient à rien. Je n’ai pas besoin d’être prise pour des rôles, il n’y a pas de discussions à avoir avec le manager. Je gagne, ou je perds. Il n’y a pas de corruptions dans ce sport, pas de trop. Les managers n’ont qu’un rôle pour la gestion de carrière et les à côté. Elle est là pour monétiser ma carrière pas pour la réussir. Cependant j’ai commencé à croire sincèrement que je ne pourrais aller plus loin sans elle et même si ce que dit Cora est vrai, je ne cesse de penser qu’il est tout de même possible que tout se détruise à cause de ça. «  Ce qui m’importe, c’est que tu sois bien. Pour ça, j’ai besoin que tu me dises ce qu’il te faut, quand tu as besoin de quelque chose. Je ne te jugerais jamais.» Comment est-ce que je peux dire ce qu’il me faut quand j’en ai besoin à une personne à qui j’ai toujours voulu cacher mes besoins ? Il faut donc que j’apprenne à mettre ma nature devenue profonde au placard pour pouvoir passer ce cap. Je bois une gorgée d’eau pour tenter de pouvoir parler. Mon sourire est réel, je ne pensais pas qu’elle s’inquiétait à ce point pour moi. Je ne sais toujours pas pourquoi, ni comment elle fait ça, mais cela me touche. Je refais les phrases dans ma tête, cherchant une réponse ‘adulte’ à ça. Comment peut-elle ne pas me juger sur ça ? Personnellement, je me serais déjà prise de haut et aurait tout renvoyé à l’envoyeur sans rien omettre, tout ce que je lui ai fait subir pendant des années pour finalement, faire la même chose, consciemment. Je me mords la joue. C’est dur d’être adulte. Je me tourne vers elle, la regarde un moment, sans réellement savoir combien de temps s’écoule, cherchant ce que je peux lui répondre. J’hausse les épaules. Je ne sais pas être adulte. « Je ne suis pas sûre que ce soit très adulte, mais… » Je pense que parfois, le côté enfant n’a rien de mal s’il n’est pas tourné pour faire du mal. Sans prévenir, et sans réellement savoir d’où cela me vient, peut-être dû à la fatigue intense que je ressens et à ce que je viens de lui montrer, je m’approche d’elle et la prend dans mes bras, laissant ce contact rassurant faire son bout de chemin. Voici la meilleure réponse que j’ai pu trouver, celle qui me venait simplement à l’esprit après ses paroles et ses actes. « Tu m’impressionnes Cora. Je ne sais pas comment tu fais mais merci. » Je ne sais tout de même pas de quoi j’ai besoin, alors je ne sais comment je pourrais lui avouer mes désirs en ce moment. Doucement, les pensées eues durant ma crise me reviennent et un frisson parcours mon échine alors que doucement, je romps l’étreinte avec ma sœur. Pourtant bien plus proche d’elle et dans un contexte plus intime, je baisse les yeux, cherchant probablement mes mots. « Je pense que ce que tu m’as dit peut déjà m’aider. Mon envie de la faire changer et de lui plaire, m’a probablement fait oublié cet aspect-là. Je pense qu’il faut que j’arrête de vouloir être toi aux yeux de Danielle parce que ce n’était pas une bonne chose pour toi et ça je ne l’avais peut-être pas compris avant. Tu avais notre mère, je n’aurais jamais dû te jalouser ça. » Ironie du sort quand tu nous tiens. Ce que je dis est évident et pourtant, j’aurais mis plus de vingt ans à m’en rendre compte. Comme quoi les querelles entre fratrie sont souvent risibles, non ? Comment cette femme, vénale, pleines de défauts a réussi à engendrer des enfants attentionnés, en manque de confiance absolu en eux, dévoués… ? Je me mords la lèvre, tente de m’exprimer à plusieurs reprises et reprend le regard de l’actrice. « Cora… Tu te souviens de papa ? » Car je n’ai pu me faire une véritable idée sur cet homme, était-il réellement quelqu’un de bien ? Pourquoi avoir laissé Danielle agir ainsi avec Cora ? Je n’étais qu’une gamine, je ne pouvais me faire cette idée, mais les jumeaux l’ont connu bien plus longtemps et si la conversation est presque impossible avec Finn, peut-être que Cora aura de meilleures réponses…
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyMar 6 Mar - 1:22

C’est Bryn qui remet les choses en perspective dans cette bataille de celle qui arrivera à avoir le dernier mot. Quand sa petite sœur s’écroule, Cora n’a qu’en tête la pensée de la calmer, de s’occuper d’elle et de mettre au tapis ces vieilles rancœurs qui sont responsables de mauvaises choses comme celle-ci. C’est nocif, toute cette relation où l’on compte les points de celui qui aura fait le plus de torts à l’autre. C’est toxique qu’elle ait pensé un instant à la facilité à s’embarquer là-dedans. Non, Cora chercher autre chose et ça passe par des actes plus sains. Mais cette réflexion, elle ne joue pas alors que la benjamine de la famille halète pour reprendre son souffle. Curieusement, Cora a une gestion assez poussée de ce type de crise pour y avoir été régulièrement témoin lors de tournage ou d’émission. Des filles qui ne supportent plus la pression et le stress. Et en y repensant, elle saisit que c’est justement le cas de Bryn et qu’en un sens, si elle est dans cet état, c’est bel et bien sa faute. C’est parce qu’elle lui impose cette situation bien loin de tout confort. C’est parce qu’à cause d’elle, son rêve quitte presque ses bras et qu’elle est dépourvue de solution pour l’en empêcher. Cora ne peut s’empêcher de ressentir le poids de la culpabilité qui s’impose à elle et c’est bien parce que sa priorité est de calmer la transe de Bryn, qu’elle ne s’effondre pas à son tour.

« Merci. » Qu’elle souffle, alors que Cora dépose devant elle tout un tas de snack à se mettre sous le dent. Qu’elle mange, qu’elle prenne des forces, c’est tout ce que la star a en tête après ce qu’il vient de se passer. Bryn doit être épuisée. Ce genre de moment, ça puise dans l’énergie. Elle se retient d’être trop alarmiste, de proposer à appeler un médecin. Elle se dit que si Bryn ne mange pas assez, elle le fera. En attendant, qu’elle fasse à nouveau des réserves de sucres. Cora ne la quitte pas des yeux alors qu’elle dévore les petits gâteaux qu’on lui a apporté dans l’après-midi. Elle l’observe, tout en faisant le point sur la situation, ce qui doit continuer et ce qui doit s’arrêter maintenant. Aujourd’hui, c’est le jour où elles arrêteront de se faire du mal parce que c’est un cercle vieux sans fin qui les a déjà privés d’une véritable relation pendant des années, et que ça non plus, ça ne peut plus durer. Plus rien ne peut continuer ainsi, et c’est pourquoi, Cora finit par prendre la parole. Elle appelle à la maturité, au souhait de sa sœur, qui elle l’espère est de mettre fin à tout ce vice, à cette manie de vouloir retourner à l’autre les coups reçus. En premier lieu, elle présente ses excuses pour la situation qu’elle lui impose et elle s’engage à arranger les choses du mieux qu’elle le peut. Elle est de toute manière convaincue – maintenant qu’elle le sait – que Bryn s’épanouira beaucoup plus dans sa carrière si elle n’est pas aux prises de Danielle. C’est une chose que Cora ne saurait toléré, même si la matriarche n’avait pas été en prison, ne sachant que trop les traitements qu’elle pourrait avoir à l’égard de Bryn et ce talent pour la manipulation. Puis, elle se décide à mettre les points sur les « i ». A répéter ce discours qu’elle a tenu si souvent face à elle : qu’elle est là, toujours, qu’elle verra toujours ses intérêts et qu’elle ne la jugera jamais. Elle vide ce qu’elle a sur le cœur dans un discours très simple, qui n’ira pas prendre toute la capacité de concentration de Bryn alors qu’elle est au bord de la glycémie. Elle fait simple. Comme une adulte. Ce qu’elle veut, c’est que les choses changent. Et c’est le silence, en attendant la réaction de l’étudiante. Cora patiente parce que, même si elle n’a rien à répondre, c’est correct. « Je ne suis pas sûre que ce soit très adulte, mais… » Mais ? Elle s’approche, l’entoure de ses bras dans un geste qui la surprend de prime abord. Hormis quand Bryn était enfant – et là encore, une très jeune enfant – elle ne l’avait jamais tenu dans ses bras. Ce geste a de quoi la surprendre, mais plutôt que de mal réagir, ou de perdre du temps à trop réfléchir, elle s’empresse de serrer ses propres bras autour d’elle.  « Tu m’impressionnes Cora. Je ne sais pas comment tu fais mais merci. » Et le sourire se joint à la partie, alors que naturellement, ses doigts viennent à caresser sa chevelure qui tombe sur son dos. Lentement, Bryn rompt le contact, reprend sa position initiale. D’un geste étrangement naturel et très maternant, Cora n’arrive pas à s’empêcher de regarder la nourriture sur la table et à penser qu’elle devrait continuer à en prendre. « Je pense que ce que tu m’as dit peut déjà m’aider. Mon envie de la faire changer et de lui plaire, m’a probablement fait oublié cet aspect-là. Je pense qu’il faut que j’arrête de vouloir être toi aux yeux de Danielle parce que ce n’était pas une bonne chose pour toi et ça je ne l’avais peut-être pas compris avant. Tu avais notre mère, je n’aurais jamais dû te jalouser ça. » Elle lui épargne le regard qui veut tout dire sur le fait que y’avait pas de quoi être jaloux d’être présente dans le quotidien de Danielle. Non, elle essaie d’être adulte comme elle a dit et de ne pas aller dans la critique facile, ou même chercher à se faire plaindre pour un passé sur lequel elle aura bientôt tir une croix. « Tu sais Bryn. C’est naturel d’avoir voulu aller vers elle. C’est un être ignoble, mais elle reste ta mère. Une mère que tu ne connais pas. C’est normal d’avoir voulu aller vers elle et d’y avoir cru. Je ne peux pas te blâmer pour ça tu sais. » Non, peu importe la personne, il n’empêche que les liens du sang restent fort. C’est probablement ce même motif qui avait empêché pendant des années Cora d’agir contre elle. « Mais, tu sais, on ne peut pas lui faire confiance. Danielle, c’est une femme qui te fait croire que tu as besoin d’elle, elle te manipule pour que tu fasses ce qu’elle veut même quand tu penses aller contre sa volonté. Elle arrive, elle t’en colle plein la vue et sans le vouloir, tu es à sa merci. Tu es une jeune fille avec ta propre valeur et tu peux réussir sans elle. Je te le promets. » Qu’elle ajoute, hésitant à se citer comme exemple car après tout, elle avait construit une carrière seule. Elle se ravise, en s’disant que peu importe ce qu’elle fasse, le fantôme de sa mère planerait au-dessus d’elle minimisant cet effort. « Ne fais pas comme moi. Ne te réveille pas dans dix ans en sachant que tu lui dois tout, surtout pour une carrière qui s’est révélé être plus un fardeau qu’autre chose. » Parce qu’elle y avait sacrifié tant de chose qu’elle avait continué. Mais, Cora s’en rend compte. Être actrice, belle et célèbre. Ça l’aura viré loin de ses réelles aspirations. Un emploi où elle s’épanouit. Une famille. « Cora… Tu te souviens de papa ? » La question la tire de ses pensées. Elle a de quoi surprendre. Jamais. Pas depuis les quinze dernières années du moins, elle n’avait parlé de son père. Cel dit, personne n’avait posé la question et maintenant que Bryn l’a fait, elle se sent saisie d’une grosse émotion. Papa, cet homme si généreux, ce modèle. Celui qui n’aurait jamais dû partir trop tôt. « Oui, bien sûr. » Qu’elle répond, sans trop savoir quoi raconter par la suite, les souvenirs défilant à grande vitesse, de même que les regrets. « Si papa était encore en vie, on n’aurait pas le quart des problèmes que l’on a aujourd’hui. Il était si généreux et tellement attentionné. Il me manque beaucoup tu sais. » Et elle se sent obligée de serrer les poings pour lutter contre une certaine émotion qui s’empare d’elle. Il y’a des sujets intimes comme ça, qui bouleverse dès qu’ils sortent de la boite.  « Il était dingue de foot. Puis, il était grand, comme Finn, en plus costaud aussi. Quand on était petit, il arrivait à nous poser tous les deux sur chacune de ses épaules quand on allait voir un match. Puis, il était toujours là pour me demander comment ça se passait quand je rentrais à la maison entre les tournages, il était toujours après moi, à s’assurer que j’aille bien, à me demander si ça me plaisait la comédie. Maintenant que je suis adulte, je me rend compte que c’était pas facile pour lui, mais il gardait le sourire. » Et elle raconte, les souvenirs comme ils lui viennent sans vraiment se rendre compte.
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyMer 14 Mar - 21:43

Les bras de ma sœur qui s’enroulent autour de moi, mimant les miens contre son corps me donnent une impression de légèreté. Comme si cette étreinte arrivait à effacer les vingt dernières années de nos vies, comme si un simple contact pouvait faire s’envoler des années de rancœur. La chaleur de l’actrice se répand autour de moi et je dois fermer les yeux alors que son odeur m’englobe. D’aussi loin que je me rappelle, je n’ai jamais eu ce genre d’étreinte venant d’une femme importante de ma vie. Ma mère n’a jamais, avant l’année dernière, posé les yeux sur moi de manière aimante et ma sœur, n’avait simplement pas le temps pour la petite fille que j’étais. Par la suite, nous avons grandi, j’ai compris qu’accepter une étreinte de Cora revenait à une trahison envers mon frère, jamais je n’aurais pu l’accepter. Encore une fois, la personne que je cherchais le plus à impressionner n’avait d’yeux que pour elle, pourquoi irais-je lui montrer de l’affection ? Elle était ma rivale après tout, non ? Celle qui faisait souffrir mon frère. Ainsi, je me suis rapidement fermée à ces attentions, imaginant que ça n’avait aucun intérêt. Aujourd’hui seulement, alors que le souffle de ma sœur s’abat sur mon épaule, je comprends que même si Finn m’a tout donné, tout offert et montré la plus grande attention depuis toujours, il manquait un aspect de ma vie, une affection féminine ou peut-être simplement ses bras plus aimant que je ne le pensais. J’ai toujours eu besoin de ma sœur, je n’ai simplement jamais voulu l’avouer et il m’aura fallu une nouvelle crise pour m’apercevoir que peut-être, je n’étais pas allée vers la bonne femme de ma famille et qu’accepter l’aide de Cora était bien moins diabolique que signer avec Danielle… Peut-être que je ne suis pas encore assez mûre pour agir en tant qu’adulte, mais je suis loin de regretter cet acte même si je dois rompre le contact avant de me montrer fleur bleue.

« Tu sais Bryn. C’est naturel d’avoir voulu aller vers elle. C’est un être ignoble, mais elle reste ta mère. Une mère que tu ne connais pas. C’est normal d’avoir voulu aller vers elle et d’y avoir cru. Je ne peux pas te blâmer pour ça tu sais. » J’ai honte. Mes yeux quittent son visage et je préfère écouter son regard en m’afférant à nouveau à manger quelque chose même si mon estomac n’acceptera plus grand-chose. J’ai honte de m’être targuer d’une grande maturité, d’un non besoin d’attention, d’une indépendance que je n’avais pas alors que dès qu’elle m’en a offert la possibilité, j’ai sauté dans le piège de notre génitrice. « Mais, tu sais, on ne peut pas lui faire confiance. Danielle, c’est une femme qui te fait croire que tu as besoin d’elle, elle te manipule pour que tu fasses ce qu’elle veut même quand tu penses aller contre sa volonté. Elle arrive, elle t’en colle plein la vue et sans le vouloir, tu es à sa merci. Tu es une jeune fille avec ta propre valeur et tu peux réussir sans elle. Je te le promets. » Je me pince les lèvres. Je le sais maintenant. Et même si je n’arrête pas de penser que peut-être cette horrible femme pourrait changer, je ne peux nier le fait qu’elle a refait la même chose avec moi que ce qu’elle a pu faire avec Cora. A un bébé près. J’hoche la tête, ne voulant pas hausser les épaules comme l’enfant en moi voudrait le faire. Ais-je si peu d’estime pour moi à espérer ainsi, encore et toujours ? « Ne fais pas comme moi. Ne te réveille pas dans dix ans en sachant que tu lui dois tout, surtout pour une carrière qui s’est révélé être plus un fardeau qu’autre chose. » Mes sourcils se froncent. Un fardeau ? C’est ainsi donc qu’elle voit sa carrière ? Elle la grande star, l’enfant prodige de l’Australie ? Elle n’aimerait donc pas ce qu’elle fait ? Je pensais pourtant que le cinéma était une de ses seules raisons de vivre. J’ouvre la bouche et la referme aussitôt. Etre adulte. Ne pas trop la confronter même si cette question me turlupine. « J’essaierais. » Comme une promesse, j’ai l’impression d’y croire un peu plus en le lui disant. Pourtant, j’ai encore du travail à faire et je ne sais pas si le calme qui s’étend en moi est dû à cet instant avec elle ou au vide ressenti après une nouvelle crise de panique que je viens de vivre.

Le silence reprend, sans que je n’ose reprendre la conversation sur le sujet qui nous sépare habituellement. Seulement, mes idées s’entassent et sans même que je la vois venir, une question s’envole, une qui me brûlait la gorge et qui jamais n’a trouvé de réponse. Notre père a toujours été un mystère pour moi. Certes, je n’étais plus un bébé lorsqu’il nous a quitté mais je pense avoir volontairement occulter ce passé dans mes souvenirs, enterrant en même temps mes maigres souvenirs et moments heureux avec cet homme qui a un jour dû aimer Danielle Coverdale. « Oui, bien sûr. » Je me tourne vers elle, un léger sourire se dessinant sur mon visage en voyant la lueur apparaitre dans les iris de ma sœur. « Si papa était encore en vie, on n’aurait pas le quart des problèmes que l’on a aujourd’hui. Il était si généreux et tellement attentionné. Il me manque beaucoup tu sais. » Une boule se forme dans ma gorge. De temps en temps, je me surprends à rêver d’une vie avec cet homme mais jamais mon imagination n’a réussi à occulter tous nos problèmes. Je me rappelle vaguement, de lui tenter vainement de prendre notre défense mais jamais il ne s’est interposé, jamais je ne l’ai entendu mettre dehors Danielle ou faire en sorte qu’elle lui obéisse. Il essayait, mais le faisait-il assez fort. Notre père aurait peut-être empêcher les problèmes de Cora, les problèmes d’argents mais auraient-ils pu réellement tout résoudre ? Peut-être, si elle le pense. Les poings de ma sœur se crispent alors que je me tourne vers elle et doucement pose ma main sur son avant-bras comme pour lui montrer que je suis là, qu’elle n’est pas seule dans ses souvenirs. Silencieuse, je respecte cependant sa réflexion, lui laissant tout le loisir de se laisser submerger par l’émotion. Après tout, elle n’a jamais eu ni Finn, ni moi pour en parler, une telle perte, n’est pas anodine, surtout si elle l’aimait réellement. Comme je me rappelle l’avoir également aimé. « Il était dingue de foot. Puis, il était grand, comme Finn, en plus costaud aussi. Quand on était petit, il arrivait à nous poser tous les deux sur chacune de ses épaules quand on allait voir un match. Puis, il était toujours là pour me demander comment ça se passait quand je rentrais à la maison entre les tournages, il était toujours après moi, à s’assurer que j’aille bien, à me demander si ça me plaisait la comédie. Maintenant que je suis adulte, je me rends compte que c’était pas facile pour lui, mais il gardait le sourire. » Je souris, à pleine dents cette fois-ci. J’imagine l’homme des photos que nous avons, celui lointain dans nos souvenirs. Puis je ne peux que voir mon frère, avec des épaules bien plus carrées, une casquette de foot vissée sur la tête et deux petits gnomes roux sur les épaules. Fort, imposant, beau, gentil et attentionné. Voilà une peinture parfaite de l’homme que j’ai toujours imaginé. Que j’ai connu, que j’ai aimé mais qui doucement s’est évadé, se transformant en souvenirs transformés d’une petite fille plus que de véritables mémoires. J’ai envie de lui demander, pourquoi il n’a rien fait pour éviter la folie de sa femme, mais je me retiens. Ce n’est pas le moment et peut-être que ça ne le sera jamais. Je ne souhaite pas détruire ses souvenirs, cette émotion, et comme elle a demandé d’être adulte, je ne peux pas simplement revenir sur un débat stérile. Je ne peux pourtant que lever les yeux au ciel. « Qu’est-ce qu’il doit bien penser de nous maintenant ? » Je n’en sais rien mais je pense qu’il doit se retourner tous les jours dans sa tombe. Ses enfants se sont détruits les uns les autres, et ça ne s’arrête pas. Ils ont doucement été anéantis par leur mère, la femme qu’il a aimé et chéri, puis ils se sont tournés les dos ou certains ont trahi l’autre pour avoir une carrière. Qu’est-ce qu’il doit penser de nous ? Un fils qui a mis sa carrière de côté ses études et sa vie pour élever sa dernière, une fille pris dans le piège de sa mère et de sa vie qui a dû abandonner son propre enfant pour continuer à faire plaisir à son pire cauchemar et cette dernière qu’il n’avait pas forcément voulu qui refait les mêmes erreurs encore et toujours pour un simple besoin d’attention, trahissant même l’unique personne qui a toujours réellement cru en elle. « On fait une belle équipe tous les trois, non ? » Question rhétorique et totalement ironique, je pense pourtant qu’avec un peu d’effort et beaucoup d’eau dans le verre de chacun, nous formerions une équipe magnifique.

Mes paupières se font lourdes et je me rends compte du temps écoulé, pourtant je n’ai plus envie de partir, même si je sais que demain n’en sera que plus difficile. Je m'installe un peu plus confortablement sur la canapé, abandonnant toute la nourriture. J’ai encore un dernier point à revoir avec ma sœur, une question qui ne met toujours pas sortie de l’esprit. « Il avait peur que tu ne t’épanouisses pas, n’est-ce pas ? » Il voulait le bien de ses enfants, ça c’est une certitude et je m’en souviens maintenant, je me souviens de lui expliquant à Finn, assez grand pour comprendre que rien ne pourrait l’empêcher d’être un grand chirurgien si c’était ce qu’il voulait réellement mais que jamais il ne devait le faire si ça ne lui plaisait pas. A cette époque, je voulais être caissière au Coles du coin, alors il ne pouvait pas réellement me sortir le même discours, il devait vouloir un peu mieux pour l’avenir de sa fille surtout lorsque l’on regardait l’avenir des deux premiers… « Est-ce que c’est le cas ? Est-ce que tu aimes toujours ce que tu fais ? » Parce que si elle considère sa carrière comme un fardeau peut-être que ça ne l’est plus et alors tout partirait en fumée, parce que tout ce qu’elle a vécu, tout ce que nous avons vécu, n’aura été qu’une machination veine de la part de Danielle pour que finalement, aucun de nous trois, ne finisse heureux, aucun de nous quatre même…
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyMar 20 Mar - 23:01

Compte tenu des circonstances, il est étonnant de constater qu’il a toujours été plus simple pour Cora de parler de sa mère que de son père. Le mystère se cachant derrière ce fait étant entier puisque l’empreinte de Danielle Coverdale dans la vie de Cora a toujours été bien plus forte et bien plus douloureuse que celle de son défunt mari. Toutes les personnes qu’elle avait fréquenté étaient au courant de l’existence de sa mère, cette femme omniprésente et à la poigne de fer qui avait dirigé sa carrière, mais jamais personne n’avait rencontré ce père ou même assumé qu’il existait en dehors de sa paternité. Le constat est là, triste à dire, triste à admettre et surtout, il donne raison aux reproches de Finn mais, son père n’avait pas eu la place qu’il méritait dans la vie de Cora et c’est là une énième tragédie, un énième sacrifice sur l’autel de sa carrière qui la laisse avec le regret de ne pas avoir donné la place méritée à cette homme qu’elle qualifie du plus généreux qu’elle ait croisé. Les quelques souvenirs qui lui viennent en mémoire restent douloureux à partager. C’est étrange, voir pénible, de partager une vie que Bryn n’a pas connu alors qu’elles sont de la même famille. « Qu’est-ce qu’il doit bien penser de nous maintenant ? » Qu’elle soupire, questionnant la situation actuelle, faite de rancœur et de non-dits. Elle n’arrête pas de se répéter que la situation serait totalement différente s’il avait été là, que c’est un comble de ne pas avoir su être assez digne de lui pour s’éviter de se tirer dans les pattes. « Je ne sais pas. » Elle sait, il serait affreusement déçu que la situation en soit arrivée là, mais peut-elle le partager à Bryn ? Non, parce que ça ne changerait rien à leurs affaires que de pointer qu’ils sont tous trois une déception. « Je pense qu’il regrette de ne pas pouvoir être là et arranger les choses. » Qu’elle ajoute, revenant au fait que rien de tout cela ne se serait déroulé de cette façon avec lui dans les parages.  « On fait une belle équipe tous les trois, non ? » Que Bryn lance avec ironie, Cora se retient de répondre. Le sujet lui tient bien trop à cœur et lui fait bien trop mal pour qu’elle s’en moque ou qu’elle réponde par un quelconque sarcasme. Elle aurait aimé, qu’ils soient les dignes héritiers de leurs pères, mais fatalement, c’est bien les gènes de leurs mères qu’ils ont et mettent en pratique dès qu’ils se tirent dessus à coup de reproche. « Il avait peur que tu ne t’épanouisses pas, n’est-ce pas ? » Bryn l’interrompt dans ses pensées. Elle revient à leur père, son comportement vis-à-vis d’elle, cette relation et probablement, son souvenir qu’il était assez aux p’tits soins avec elle  dès qu’il était possible de venir passer quelques jours à Cambera. « Il ne voulait pas que je passe à côté de mon enfance et que je sache ce que c’est qu’être une enfant normale, mais je lui disais sans arrêt que c’était ce que je voulais : jouer la comédie, j’étais trop jeune et stupide pour me rendre compte que c’était ce que Danielle voulait. Je voulais faire plaisir à ma maman, ce qui est normal pour une petite fille, ce n’est que quand il est mort que je me suis rendue compte de tout ce dont j’suis passée à côté. » Qu’elle raconte, plutôt mal à l’aise avec ce souvenir, ces explications qui rendraient les choses tellement plus simple si Cora était capable de les fournir au bon moment.  « Tu sais, c’était pas une bonne période, j’étais en plein dans l’adolescence, les autres enfants sur les plateaux étaient beaucoup plus épanouie et avait le droit de sortir quand moi, je devais travailler et faire attention à ce que je mangeais. » Très certainement une pression et des réflexions qu’elle connait déjà, maintenant qu’elle y pense. Cora semble être sur sa lancée et alors qu’elle n’est pas du genre à partager grand-chose sur tout ce qui touche à des souvenirs douloureux, elle semble plus bavarde, ou du moins plus qu’elle ne l’a jamais été. Se faire plaindre en racontant ce quotidien n’ayant jamais été dans ses pratiques. « Je commençais à être un peu revêche, je me concentrais moins et j’avais cette grosse audition. Danielle a attendu que je la passe pour tout m’dire, j’avais quitté papa avec sa maladie en lui promettant de venir le voir et j’étais au courant de son décès, il était déjà dans la tombe. Et là, j’ai compris tout ce que j’avais manqué, ça m’a heurté en plein visage, de plein fouet mais la machine était lancée trop loin pour s’arrêter. » Non, elle avait des contrats, des fan, des gens dont le travail dépendait d’elle et cette famille laissée avec pour seule ressource que ses cachets à la télévision. La pression était là, de même que des responsabilités étouffantes pour une adolescentes. Elle avait pris le coup dans la figure et était revenue sourire devant la caméra. « Est-ce que c’est le cas ? Est-ce que tu aimes toujours ce que tu fais ? » que Bryn finit par demande. Question difficile. A certaine période, Cora aurait répondu que non, elle déteste. Et pourtant, à chaque fois, elle y revient. Dès qu’elle s’arrête sur des idées, c’est pour le mettre en image. Ses pensées, elles vont versle cinéma, la création et tous ces artistes qu’elle cotoie. « J’aime le cinéma. C’est une passion malgré tout ce que j’ai vécu, mais si je pouvais tout défaire, je changerais l’intégralité de mon parcours. J’ai continué de sacrifier pour ma carrière pour ne pas avoir perdu en vain tout ce que j’avais mis de côté. C’était stupide, ça a tout gâché. » Et elle le voit maintenant, alors qu’elle est ça de retrouver son enfant mais que cet entêtement lui vaut le risque de ne jamais le récupérer. « Mais, je vais faire les choses autrement à partir de maintenant. Tout va changer. »
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Message(#)It's all your fault + Coryn EmptyJeu 19 Avr - 19:23

Alors que les paroles de ma sœur s’enchainent, je m’imagine parfaitement cet homme gentil et généreux avec ses enfants. Bêtement, je n’arrive pas à lui enlever le visage de Finn. Je sais parfaitement à quoi ressemblait mon père, simplement, quand elle le raconte, j’ai l’impression que Cora parle de Finn, le Finn que je connais, qui a tout donné pour moi et qui a toujours été là, donnant assez de liberté pour forger un caractère tout en gardant un cadre pour que je ne parte pas en vrille à la moindre occasion. Une personne qui a la vie dure mais qui continue de sourire pour les gens qu’il aime. Finn est donc celui qui a pris le plus de papa… En ayant cette pensée, je ne peux que me questionner, en nous imaginant comme les futurs enfants de notre frère, s’ils agissent ainsi, qu’est-ce qu’il pensera d’eux ? « Je ne sais pas. » Moi je me doute. S’il est tel qu’elle le décrit, il doit être sacrément déçu. « Je pense qu’il regrette de ne pas pouvoir être là et arranger les choses. » Je baisse les yeux jouant de nouveau avec mes mains. « J’aurais aimé le connaître un peu mieux pour tenter de l’honorer d’une meilleure façon. » Certains diront que je n’étais pas si jeune à la mort de notre père et c’est vrai. J’ai des souvenirs de lui mais ils restent vagues et effacés comme si j’avais préféré les occulter plutôt que d’y repenser, plutôt que de souffrir de la perte d’un autre membre de ma famille, un qui aurait pu nous aider, Finn et moi. Alors je préfère ironiser, en rire, alors qu’au fond de moi, une boule immense se créer devenant de plus en plus douloureuse. Il me manque.

Je ne m’en rappelle peut-être pas, mais elle si. Elle l’a vu et s’en souvient, elle connaissait ses inquiétudes et lorsqu’elle me les annonces, j’ai l’impression qu’elle les a abandonnés en même temps que toutes ses croyances dans le reste du monde. Comme si Danielle avait simplement effacé la personnalité profonde de ma sœur. Elle se lance alors dans le récit des souhaits de papa et je l’écoute, attentivement, aussi sérieusement que mon énergie restante me le permet. En l’écoutant, je vois parfaitement la petite fille qu’elle pouvait être, tiraillée entre sa mère et le reste de sa famille. Entre une carrière sympa et prometteuse mais également une vie normale et agréable. Entre sa passion et sa vie. Son souvenir ainsi partagé me donne l’impression de la comprendre un peu mieux et d’être plus proche d’elle que je ne l’ai jamais été. A y penser, j’ai l’impression que nous sommes passées par les mêmes stades ingrats, ceux que Finn n’a pu se permettre. Plus elle parle, plus je me dis que nous sommes vraiment trop similaires pour avoir été élevé pourtant de deux manières très différentes. « Danielle a attendu que je la passe pour tout m’dire, j’avais quitté papa avec sa maladie en lui promettant de venir le voir et j’étais au courant de son décès, il était déjà dans la tombe. Et là, j’ai compris tout ce que j’avais manqué, ça m’a heurté en plein visage, de plein fouet mais la machine était lancée trop loin pour s’arrêter. » Les paroles de ma sœur me heurtent de plein fouet. Je me rappelle de la colère de Finn sur l’absence de notre sœur à l’enterrement de papa. Je me rappelle de celle que j’avais ressenti, celle qui m’avait définitivement mis d’accord avec mon frère sur la rancœur que nous devions porter sur cette personne.  Jamais je n’avais su… Jamais je n’avais voulu savoir. Elle n’a simplement pas été au courant ? Finn devait le savoir. Je ne lui en veux pas de ne pas l’avoir partagé, seulement, la crispation de mon visage se transforme automatiquement. Elle n’était pas au courant. Comment Danielle a-t-elle pu cacher à une gamine de quatorze ans la mort de son père pour une audition ?! J’ai envie d’aller moi-même exploser la tête de notre génitrice entre les barreaux de sa cellule mais je me retiens de partager cette idée, qui serait bien trop vite acceptée et défendu par ma sœur comme par mon frère… « Tu n’étais pas au courant ? » J’ai honte mais je dois poursuivre… « J’ai toujours pensé que tu avais vu ta carrière comme étant plus importante… » Ma voix est faible à cet aveu, je n’en suis pas fière mais je vois maintenant comment toute notre relation a été trompée. « Je suis sincèrement désolée. » Je le suis pour notre mère mais au moins, une personne l’est.

Tentant de revenir au sujet qui m’intéressait au départ, je préfère par ne pas passer par quatre chemin en le lui demandant. Plus nous parlons, plus j’ai l’impression que la carrière de ma sœur ne lui convient plus. J’ai besoin de le savoir. Elle a bien trop mis de chose de côté pour être dans une vie qui ne lui plait pas. « J’aime le cinéma. C’est une passion malgré tout ce que j’ai vécu, mais si je pouvais tout défaire, je changerais l’intégralité de mon parcours. J’ai continué de sacrifier pour ma carrière pour ne pas avoir perdu en vain tout ce que j’avais mis de côté. C’était stupide, ça a tout gâché. Mais, je vais faire les choses autrement à partir de maintenant. Tout va changer. » Je la regarde, sincèrement. Hésite puis me lance. « Je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais tu sais que tu dois le faire pour toi. Tu as trop sacrifié pour devoir être malheureuse dans ta vie. Tu as vécu pour elle trop longtemps, tu ne dois pas passer ton temps à vouloir réparer. Mais tu as raison, c’est en changeant de méthode que tout reviendra. » J’en suis la preuve, c’est en parlant réellement que j’ai compris, c’est en découvrant la vraie Cora, pas celle qu’elle voulait me montrer. « Je ne sais pas pour les autres, mais je pense que nous sommes finalement tous pareil. La vraie Cora mérite bien plus l’attention du monde que celle que les journaux dépeignent. » Je ne sais pas quand est-ce que notre famille s’est envolée, pourquoi j’ai toujours suivi l’idée de mon frère, peut-être que c’était plus simple de détester celle qui avait la mère et l’argent alors que nous avions tout ce qu’il fallait : le soutient et l’amour de l’autre. Sans que je sache pourquoi, mes yeux tombent sur un réveil me dévoilant l’heure. Une heure trente du matin. Merde. En plus d’être épuisée par ma crise, ma fatigue est aussi naturelle. En même temps, je ne suis pas arrivée tôt… « Mon dieu, j’avais pas vu l’heure ! Je suis vraiment désolée Cora, mais le temps que je rentre, je vais tout juste avoir de quoi taper les deux heures de sommeil… » Parce que je n’habite pas la porte à côté et que je suis en skate… Le chemin allée semblait bien court mais la colère devait aider… « Je… Je ne sais même pas quoi te dire. Désolée et merci. Vraiment. » Désolée d’être venue pour crier, désolée d’avoir cru que tout était de ta faute, désolée d’avoir craqué, désolée pour tout ce qu’elle a vécu. Et Merci pour avoir été aussi simple et à l’écoute, merci d’avoir acceptée sans trop juger, merci d’avoir été simplement elle et pas une personne qu’elle essaye de forger pour me plaire…

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