Je me mets à rire. C’est vrai que si c’est pour être engrossé après une nuit de plaisir charnel avec lui, je n’en ai pas trop envie. Y’a juste avec Richard que j’aurai éventuellement pensé à faire un enfant, mais on n’a pas eu une vie assez stable pour vraiment se lancer là dedans. C’est maintenant que ça serait le bon moment pour moi, mais je crois que vu mon âge, je n’ai vraiment pas envie de me lancer dans cette aventure qui est quelque peu effrayante si je dis la vérité. C’est un adieu à toute liberté jusqu’à ce que notre enfant soit indépendant, ça veut dire que je serai bloqué jusqu’à mes 62 ans voir plus et c’est impensable. Les enfants, j’ai fait un trait là dessus. J’aime bien trop ma vie, voyager sans contraintes, profitant de la musique à fond.

Laz prend la grossesse de Molly au sérieux et ça fait plaisir à voir. Il s’implique. Il va vraiment être un bon père s’il agit comme ça dès les premiers instants. J’en doute pas. Son clin d’oeil veut tout dire. Ca me fait rire. Il appréhende quand même la grossesse de son amie, ça doit être bien flippant tout ça c’est sûr. Je vais pour lui dire de se réfugier au Triffid s’il a besoin d’un verre mais il le dit avant moi et j’ouvre grand la bouche, surprise, agréablement.

« J’allais te proposer exactement la même chose. »

J’adore quand on pense la même chose au même moment. C’est pas rare. Ca montre qu’on est vraiment sur la même longueur d’ondes tous les deux et ça a été comme ça toute notre vie. On se comprend facilement. On pense pareil sur beaucoup de choses.

« On leur dira que c’est pas leur oignons. »

Mon tour de lui faire un clin d’oeil, mais ouais, on retourne quand même à l’intérieur. Retrouvant nos places à la table. La conversation va bon train et je termine mon verre avant de m’en servir un autre avec le pichet qui est encore bien rempli sur la table. Ses amis n’ont pas été trop gourmand… A moins que ça en soit un autre ? Ca se pourrait.

Je me mélange à d’autres conversation pour la suite de la soirée, restant tout de même bien proche de mon ami. A sa toute disposition s’il a d’autres nouvelles aussi fracassante à m’annoncer. Sur les coups d’une heure et demi, alors que je termine mon verre, je me commande un Uber pour rentrer.

« Allé je file. »

Je lui fais un hug et un bisou sur la joue avant de faire un au revoir plus général aux derniers présent autour de la table.

« Et bon courage avec Molly. »

Parce que ça ne va pas être une mince affaire une grossesse alors qu’on ne vit pas avec la personne.

« Si t’as besoin de quoi que ce soit tu n’hésites pas. »

Que ce soit du fric, ou du temps ou n’importe quoi. Il sait qu’il peut m’appeler. Je lui souffle un dernier baiser et je file à l’extérieur du Triffid après avoir dit au revoir au staff encore présent.