Pour ce dernier concours de l'année, Clément et Wendy ont décidé de tout donner. Ils se sont rapidement accordé sur le fait qu'ils devaient finir cette saison de concours en marquant les esprits. Oser les choses, faire ce qu'ils n'ont pas l'habitude de faire. Ils auraient pu présenter leur chorégraphie gagnante, celles qu'ils maîtrisent comme pas deux, mais, bien que magnifique, elle est devenue bien trop banale. L'histoire d'amour qu'elle raconte est quelque chose de vu et revu, chacun fait ça dans ce domaine. Du coup, ils ont choisit de refaire tout leur enchaînement. Nouvelle chanson, nouvelle chorégraphie, nouvelle histoire. Ils ont passé deux mois entiers, à se voir tous les jours au moins deux heures pour parfaire la fluidité dans leur mouvements, s'accorder et de synchronisé. Tous les jours ils avaient un entraînement de 19h à 21h30, et le week-end ils se voyaient régulièrement deux fois par jour. Ils ont mit une bonne partie de leur vie de côté mais c'est pour la bonne cause.
Aujourd'hui, ils se retrouvent dans les loges du southern cross theater, lieu que Clément ne connaît que trop bien. Il connaît exactement les mesures de la scène, connaît ses petites imperfections et les endroit qu'ils devraient éviter, ce qui ne peut qu'être un avantage pour eux. En passant par le hall, il aperçoit Peter, le propriétaire du théâtre, échange quelques mots avec lui puis monte les escaliers deux à deux. Il pousse une porte qui donne un grand hall déjà bien rempli de monde. Saluant les quelques personnes qu'il connaît, Clément se dirige vers la table des inscriptions et récupère son numéro, se rendant, en même temps, compte que le deuxième numéro a déjà été prit. Ainsi donc, Wendy est déjà là.
Sac épaulé nonchalamment, il se redresse et observe les gens présent dans la salle à la recherche de la tête blonde de sa partenaire. Fronçant les sourcils, il soupire doucement et fini par abandonner la recherche. Sortant son portable de sa poche, il compose le numéro de Wendy et, tandis qu'il se fraye un passage à travers les gens, il appel la jeune femme. Mais le téléphone n'a le temps de sonner que deux fois qu'il se retrouve nez à nez avec Wendy. Après un mouvement de recul dû à la surprise, Clément raccroche et range son son portable dans la poche de son jeans. « J'étais justement entrain de t'appeler» sourit-il en allant prendre l'australienne dans ses bras. «ça va ? Ça fait longtemps que t'es là ? » demande-t-il «Eh t'as vu ? On passe en neuvième position, si ça c'est pas bon signe ! » Tout le monde dans la compagnie, y comprit Wendy, savent que le chiffre neuf est le chiffre fétiche de Clément. Et en général, sa petite superstition leur a très régulièrement servi pour la réussite. Certes, leurs dernières victoires n'est pas seulement dû à ce chiffre, au contraire ! Mais Clément est persuadé qu'ils les a un peu aidé. « T'as vu Jeannine et Victor quelque part ?» change-t-il de sujet alors qu'avec Wendy ils se dirigent vers un endroit un peu plus calme. Jeannine et Victor se sont eux leur vrai rivaux. Très fort, une technique parfaite, leur victoire se joue toujours à seulement un ou deux points.
Les heures qu'on a passé à répéter, Clément et moi, ne se comptent pas sur les doigts d'une main. Non non, c'est plutôt sur les doigts de la population de Brisbane que ça se compte ! J'abuse un peu mais pas trop non plus. On a vraiment tout fait pour créer une nouvelle chorégraphie qui envoie du rêve. On n'a jamais fais les choses à moitié tous les deux et là, il faut vraiment qu'on se donne à cent pour cent. Non, il faut même qu'on se donne à cent un pour cent ! Je déteste perdre et je pense que je vivrais très mal de ne pas finir première avec tout le mal qu'on s'est donné ces derniers temps. Entre le boulot et les répétitions, Clément et la troupe sont mes seules relations sociales et amicales de ces derniers temps. Ça me manque un peu de sortir avec mes amis mais je voulais mettre toutes nos chances de notre côté. Clément, c'est un pro alors que moi c'est un passe temps. Enfin, un passe temps qui m'en prend pas mal, du temps. Je me rappelle encore de cette soirée à Los Angeles, avec ma mère, quand j'ai vu tous ces artistes fouler le parquet. Au troisième rang, je n'ai pas manqué une minute du show et depuis, je ne pense plus qu'à ça. Si je ne peux pas être infirmière pour X ou Y raisons, je crois que c'est dans la danse que je me convertirais. J'aime tellement ça...
J'arrive bien en avance au Southern Cross Theater et m'insère dans la file pour retirer mon dossard. Une fois le Saint Graal en mains, je file dans les coulisses pour me changer et commencer à m'échauffer. Je ressens une légère raideur et je ne voudrais pas que cela nous porte préjudice. Alors forcément, il faut bien que je chauffe chacun de mes muscles. J'irai voir le kinésithérapeute demain. Je sors mon téléphone pour me mettre une note demain - parce que sinon je risque d'oublier - et c'est à ce moment même que ce dernier se met à vibrer dans mes mains. Je relève le visage et nous entrons presque en collision, Clément et moi. « J'étais justement entrain de t'appeler » Je souris largement et verrouille mon téléphone que je balance dans mon sac de sport. « Ça va ? Ça fait longtemps que t'es là ? » Je secoue légèrement le visage de droite à gauche et lui réponds. " Non je viens d'arriver. Y a une petite dizaine de minutes, j'ai juste eu le temps de me changer " Mais bon, ça, il le voit puisque je suis face à lui. « Eh t'as vu ? On passe en neuvième position, si ça c'est pas bon signe ! » Je ris légèrement. Clément et sa superstition ... C'est à croire qu'on pourrait être les plus nuls, on finirait par gagner de toutes les façons tant qu'un chiffre 9 croise notre route. " Tu peux me le dire si tu les as supplié de nous mettre dans cet ordre là... Ça sera notre petit secret " Je lui adresse un clin d'oeil et un léger rire file entre mes lèvres alors que je commence à m'échauffer doucement. Je ne veux vraiment pas me faire mal et nous n'avons pas une minute à perdre. « T'as vu Jeannine et Victor quelque part ? » " Jeannine est partie leur trouver une place au calme pour qu'ils se concentrent " Lançais-je alors que continue à m'échauffer. Chaque articulation pour commencer. Il ne faut jamais danser, jamais faire aucun sport sans un minimum d'échauffement sinon c'est la mort ultime le lendemain. " Elle a tenté de me faire peur en me disant qu'ils avaient choisi de remanier leur plus belle création pour la rendre encore plus merveilleuseeeeee " Je termine ma phrase avec une légère voix de nunuche et je bats des cils, histoire d'en rajouter un peu plus. " Si elle croit que j'ai peur d'elle franchement, elle me connaît mal " La seule personne dont j'ai peur, c'est de moi. Parce qu'il n'y a que mon corps qui peut dire qu'il ne peut pas aller plus loin. " J'ai trop hâte de passer quand même " Pour qu'on en mette plein la vue de tout le monde. Oui, rien que pour ça. On va être magnifique avec Clément, je le sais d'avance. " Y a des gens que tu connais dans le public ? " Personne de mon côté maintenant que je ne suis plus avec Sonya et que ma mère est malade mais bon, c'est pas bien grave. Même face à une salle vide, je donnerais la même pêche.
Clément rigole de bon cœur lorsque sa partenaire de danse se fout gentiment de sa gueule. Oui, il croit en ce chiffre porte bonheur -ou porte-malheur, au choix- et fétiche, mais il n'irait quand même pas jusqu'à demander aux juges de leur attribuer ce chiffre de passage ! «Démasqué ! » se prend-t-il quand même au jeu avec un clin d'oeil «J'ai fait les yeux doux à la juge, elle a bien voulu m'accorder cette fleurs » il rigole doucement puis regarde autour de lui et observe un peu les gens, recherchant Jeanine et Victor du regard. Mais, ne les voyant pas, il pose la question à Wendy. Elle lui explique qu'ils sont parti de trouver une place au calme et que Jeanine a tenté de lui foutre la trouille en lui expliquant qu'avec Victor ils ont remanié leur plus belle création pour la rendre encore plus merveilleuse.
« aaaaah j'ai peuuuur» dit-il d'une voix faussement effrayé et emplie d'ironie avant de rigolé en roulant des yeux «Ils vont encore nous sortir une histoire d'amour et de break up et de retrouvaille comme d'habitude » hausse-t-il les épaules avant de se diriger vers le mur pour y déposer son sac. Il en sort ses habits et se change sans gêne devant tout le monde. Torse nu, boutonnant son jeans, Clément reporte son attention sur Wendy et hausse les épaules «Ma mère a dit qu'elle venait peut-être. Mais en tout cas je peux compter sur mon meilleur ami et peut-être aussi sa sœur » il s'accroupit, fouillant son sac à la recherche de sa chemise «Avec un peu de chance ma mère vient sans mon beau père, j'ai pas envie de danser pour lui » exprime-t-il froidement avant de se laisser tomber en arrière et s'asseoir en arrière pour mettre ses converses «T'as déjà eu le temps de t'échauffer un peu ? » demande-t-il avant d'attraper sa bouteille d'eau et en prendre trois longues gorgé «ça t'dit qu'on se trouve aussi un p'tit endroit pour qu'on révise encore la fin de la danse ? » demande-t-il en se levant. Il se penche en avant, remonte un peu le bas de son pantalon sur ses chevilles puis se redresse « Quoiqu'on s'est tellement entraîner qu'on est fin près je pense » rigole doucement « Mais se trouver un endroit pour s'échauffer ça peut être pas mal quand même» il regarde autour de lui
La danse, c'est une des plus belle chose au monde. S'exprimer sans qu'aucun mot ne sorte de la bouche, il n'y a pas plus beau. Et celui qui dit l'inverse devrait être pendu sur la place publique. Je ne m'intéressais pas trop à ce sport, à cet art jusqu'à mon passage sur le plateau de Danse avec les Stars, aux États-Unis. Enfin, aujourd'hui, c'était moi qui allait me retrouver à fouler le parquet et à tout donner pour gagner le concours. Je ne suis pas de celles qui y vont pour gagner et qui pleurent si elles ne sortent pas victorieuses mais bon ! Je voulais qu'on décroche la meilleure note, que les juges aient le clapet grand ouvert et nous tarissent d'éloges au moment de la remise des prix. Je le voulais pour Clément aussi. Je lui souris et lève légèrement les yeux au ciel. " J'en étais sûre ! " Et je ris légèrement. Jamais il ne ferait une chose pareille parce que ça nous couterait notre place dans la compétition, tout simplement. Demander une quelconque faveur revient à soudoyer le jury et ça... Bah ça passe pas quoi, ce qui est totalement normal.
Quand il fait semblant d'avoir peur face à ce que Jeannine m'a dit, je ne peux pas me retenir de rire en bonne et due forme. Je ne me retiens bien. Il est un très bon danseur et comédien mais des fois... Il fait plus rire qu'autre chose. C'est le cas là. " Comme tout le monde quoi " Lançais-je en haussant les épaules. C'est souvent ça qui fonctionne, les histoire d'amour, les je t'aime moi non plus, les oh my only love et tout le tralala. On avait gagné de nombreuses compétitions avec des histoires similaires. Mais cette fois, on avait décidé de changer de registres, de tirer sur une autre corde sensible, de se démarquer aussi, d'une certaine façon. Les danses un peu "show off" sont toujours magnifiques mais, de temps à autre, un peu de calme et des mouvements plus aboutis mais moins "spectaculaires" sont aussi bien, voire mieux. J'avais vraiment très hâte de performer cette chorégraphie devant tout le monde. Je savais que ma mère et Sonya serait là mais je ne savais pas trop si les autres personnes que j'avais invité viendraient. Personne ne m'avait répondu. Je regarde Clément et fronce les sourcils. " Tu danses pas pour lui, tu danses pour toi. Et pour moi " Soufflais-je avec un grand sourire. Je ne voulais pas que, si son beau père était présent, il perde tous ses moyens. Il s'en voudrait grave et ça, je ne l'accepterais pas. On devait donner le meilleur de nous même. " Un tout petit peu ouai. Je ressens un léger pincement dans le bas du dos, ça te gênerait d'appuyer dessus un peu ? Ou genre de masser légèrement ? " Demandais-je avec un large sourire. J'étais vraiment très à l'aise avec Clément. Vraiment très à l'aise. Je prends sa main libre et l'appui là où ça coinçouille un peu. " Fais marcher tes doigts de fée " Soufflais-je en regardant les coulisses et cherchant un petit endroit libre. Je ris doucement à sa remarque sur le fait qu'on a tellement bossé que ça va le faire. " J'te jure que si on gagne pas, je fais une vendetta parce qu'on le mérite grave " C'était mon petit "pep talk" à moi ça. Je pointe un coin de libre et tourne le visage pour voir Clément. " Là bas, ça fera l'affaire ? " Pour moi c'était bon. Et rapidement, on s'y dirigeait pour s'échauffer. Je craquais de partout et j'avais cette fâcheuse habitude de faire bouger mes bras de manière frénétique pour faire sortir le stress de mon corps. Je les secouais comme si j'étais entrain de pendre une machine, ridicule, mais c'était mon petit truc. " Ça va être long d'attendre " J'étais une grande impatiente alors forcément... Je posais mon sac et me rapprochait de Clément. " À trois heures, nos amis de toujours " Soufflais-je pour que seul lui m'entende. Jeanine et Victor. Belle danse, très belle même mais c'était du vu et du revu. Nos plus grands concurrents n'étaient peut-être pas si grand que ça, au final.
Clément se joint rapidement au rire de sa partenaire de danse lorsqu'elle lui dit qu'elle le savait qu'il soudoierait les juges pour passer en neuvième position. Bien évidement que jamais il n'oserait faire une telle chose, mais ça le fait tout de même bien marrer. Il finit par se déplacer vers une place de libre contre le mur et, s'installant au sol, commence à se changer. Sans aucune pudeur, il se retrouve en caleçon devant Wendy pour enfiler un jeans puis ses converse. Il retire ensuite son t-shirt pour enfiler une chemise qu'il laisse, pour l'instant, encore ouverte tant il a chaud avec toute cette excitation qui monte en lui.
Lorsque Wendy lui demande s'il y a quelqu'un qu'il connaît dans le publique, Clément lui répond avec joie qu'il peut compter à cent pour cent sur son meilleur ami et sans doute aussi sur sa mère, ajoutant, bien plus froidement, qu'il espère que son beau père ne viendra pas car il n'a pas envie de danser pour lui. Mais Wendy de lui rappeler que s'il danse pour quelqu'un c'est pour lui-même et pour elle. Avec un léger sourire, attendrit, Clément hoche la tête et fini par se lever « T'as tout à fait raison !» s'exclame-t-il avec un clin d’œil puis regarde autour de lui, observant la salle et fini par reporter son attention sur Wendy, lui demandant s'ils ne feraient pas mieux d'aller se trouver un coin tranquille pour s'échauffer. Sa partenaire approuve cette idée et Clément passe devant elle, connaissant parfaitement les moindres recoins de ce théâtre.
Une fois à l'écart, il repose son sac contre le mur, s'installe, écarte les jambes et tapote le sol devant lui, signifiant silencieusement à Wendy de s'asseoir devant lui pour qu'il puisse la masser un coup. Elle ne se le fait pas dire deux fois et prend place entre ses jambes dos à lui. Se frottant un peu les paumes de la main l'une contre l'autre pour réchauffer ses doigts, il finit par les poser sur les lombaires de Wendy et exerce de légèrement pression sur les muscles. «T'es bien tend- » commence-t-il avant que son amie le coupe pour désigner l'autre bout du couloir et montrer Jeanine et Victor.
Ils sont entrain de répéter quelques pas de leur danse. Une danse vraiment très jolie mais, comme Clément l'avait prévu, c'est du vu et revu à toutes les sauces possible et imagineable. Ç'en est presque lassant à vrai dire. « C'est d'un chiant ...» souffle-t-il en secouant la tête « Ils innovent pas, rien ...» il secoue la tête puis se redresseen croisant le regard de Victor et lui fait un signe de la main en lui souriant largement. Il voit bien que Jeanine roule hautainement les yeux avant de se diriger vers eux.
«Vous pouvez pas trouver un autre endroit pour faire vos truc là ? Genre une chambre ou je sais pas ? » demande-t-elle en les désignant d'un coup de tête «Nous nous préparez quoi ? Le kamasutra en danse ou quoi ? » surenchérit Victor. Imperturbable, Clément hoche la tête «Exactement. Pas vrai ma chérie ? » demande-t-il en caressant les épaules de Wendy «On a bien bosser notre 69ème pas » reprend-t-il sur un ton mielleux et malicieux «Wendy gère à fond l'arrachage du paquet de capote si tu veux savoir... » reprend-t-il en plantant son regard dans celui de Victor, remarquant comment, l'espace d'un instant, il déstabilise son rival.
C'était vraiment sympa de déconner de la sorte à peine nous nous étions retrouvés. Je stressais un peu et mon rire mêlé au sien me détendait beaucoup. Nous n'avions rien à craindre, nous étions très bons tous les deux. Il y avait une alchimie non négligeable entre nous. Nous étions Clément et Wendy, Winchester et Carmichael, Carminchester quoi. On allait détruire tout le monde sur notre passage, aucun doute là-dessus. Tout ça, ce sont les mots que je me répète depuis tout à l'heure. Et plus les minutes avancent et plus j'y crois. Il n'y a pas de raison que nous n'y arrivons pas, pas avec ce qu'on a travaillé. C'est d'ailleurs pour cela que je veux savoir si quelqu'un de son côté sera là pour nous admirer, pour nous applaudir, pour nous encourager aussi. Enfin, les gens sont respectueux pendant les passages, il n'y a pas un bruit. C'est une fois que la musique s'arrête, que les danseurs sont en âge, le souffle court, le cœur qui bat à cent milles que les acclamations se font entendre. " Les femmes ont toujours raison " Que je ne peux pas m'empêcher de balancer avec un large sourire. C'est n'importe quoi. Certaines ont tord. Genre ma mère et ma copine si elles ne se pointent pas pour me voir shine bright like a diamond. Je ne voulais pas regarder dehors pour voir si elles sont là. Je me retiens fortement. On a mieux à faire. S'échauffer et qu'il fasse partir cette douleur qui me tiraille dans le bas du dos.
Je m'assois rapidement et le laisse faire. Ma tête posée sur mes mains, je regarde autour de nous et je trouve nos principaux concurrents. J'écoute mon partenaire et souris doucement, même s'il ne me voit pas. " Que veux-tu, on a pas tous un créateur comme toi " J'étais là pour booster mon ami mais bon, j'en rajoutais une couche. " Et une partenaire comme moi ! " J'apprends vite, très vite et ça, Clément ne peut pas le nier. Je ne fais de la danse que depuis six ans et j'ai un tel niveau qu'on rafle des tas de prix. Ça en sidère certains. La danse est passée d'un passe-temps en soirée à une réelle passion pour laquelle je donne tout plusieurs heures par semaine. Avec mon emploi du temps c'est difficile mais qui veut peut.
Je vois les terreurs des bacs à sable arriver vers nous et je me redresse légèrement. La répartie de Clément me fait rire mais je me retiens, mordant mes lèvres pour ne pas éclater de rire. Surtout qu'à chaque fois qu'il ouvre sa bouche, il en rajoute une couche alors forcément, ça fait grandir mon sourire. Ses mains sont sur mes épaules alors je pose ma main par-dessus, créant un contact et je réponds au duo. " Un orgasme visuel " Il ne faut pas que j'éclate de rire comme une gamine de douze ans. Ça ne me ressemble pas. Ou peut-être que si, c'est un peu moi d'avoir des réactions d'enfants. " Je confirme, j'suis une pro ! Tu verras Jeanine, t'auras surement envie que je t'apprenne à le faire ! " Ça ou plein de choses. Il fallait vraiment qu'elle sorte le balai qu'elle avait coincé dans son postérieur. " Vous, vous jouez la rencontre et nous, on s'occupe de la suite du spectacle. L'apothéose, l'inoubliable " Je jouais de mon joli vocabulaire pour tenter de les faire marcher, comme si j'avais préparé le truc pour faire déguerpir nos concurrents. Sauf qu'ils n'ont pas franchement envie de partir. " Bon, mon petit amour et moi on doit se préparer si on veut pas se faire un tour de rein, si vous voyez ce que je veux dire " Je ris légèrement en me redressant, tendant une main à Clément pour l'aider à se relever maintenant que je lui fais face. " Par contre, si vous voulez regarder, c'est de plus loin, je veux pas de mains qui s'immiscent entre nous. Ni entendre le rythme cardiaque de Victor s'accélérer " Et mes épaules tremblent. Elles tremblent parce que je me retiens d'éclater de rire, d'hurler de rire même.
Une des raisons pour lesquelles Wendy est si parfaite et qu'ils se comprennent si bien, c'est sans doute parce qu'elle sait se prendre au jeu avec l'humour douteux de Clément. Du tac au tac elle réagit, faisant grandir encore et encore le mensonge dans lequel ils se foutent. Clément, lui, ne fait, au final, qu'attraper la perche que lui tend Victor pour continuer sur sa voie. Et Wendy le suit pour son plus grand bonheur. Elle en rajoute même une couche, s'en prenant gratuitement à leur rivaux. Clément remarque que, comme lui, elle doit se faire violence pour ne pas éclater de rire. [colo=darkblue] « Ouais, ce serait pas cool que Victor se retrouve à l'étroit dans son caleçon»[/color] répond-t-il avec un clin d’œil vers Wendy lorsqu'il s'aide de sa main pour se relever. Il pose ensuite son regard sur les deux autres qui se renfrogne brusquement avant que Jeanine ne rejette la tête en arrière et se détourne dans un mouvement hautain et détestable. Clément les observe s'éloigner puis éclater de rire une fois qu'ils ont quitté son champs de vision. Penché en avant, appuyer sur ses genoux, Wendy se joignant à son rire, Clément a du mal à se calmer.
Ce n'est qu'au bout de cinq bonnes minutes, qu'il fini par se reprendre et se redresse. Il s’essuie les larmes qui ont commencé à couler sous le fou rire et secoue la tête [colo=darkblue] «On l'es a eu ! »[/color] déclare-t-il en levant la main pour frapper dans celle de Wendy avant de souffler doucement pour se calmer d'avantage. [colo=darkblue] « Bon allez, c'est pas tout ça, mais faut qu'on s'échauffe un peu »[/color] dit-il avant de commence à trottiner le long du couloir.
Deux heures plus tard, habillé comme ils devraient l'être, ils se retrouvent sur le côté de la scène. Ils leur restent exactement 5 minutes avant de faire leur entrée derrière Victor et Jeanine. Clément en profite pour faire le petit rituel auquel il s'adonne à chaque fois qu'il doit entrer en scène et le fini au moment où leur rivaux ont droit à un tonnerre d'applaudissement. Mais pas de standing ovation. Donc ils étaient bon, mais pas trop. C'est un bon point. Au moment où le couple sort de scène, Clément leu offre un large au faux sourire. [colo=darkgreen] «Essayé de toper ça ! »[/color] souffle Jeanine sur un ton mielleux et détestable, comme si elle était déjà persuadé que la victoire leur revient. [colo=darkblue] « parle pas trop vite ma belle, c'est pas le publique qui choisit qui gagne ou pas hein»[/color] lui répond-t-il avec un clin d’œil avant de poser son regard sur Wendy et hocher une fois la tête [colo=darkblue] «C'est bon ? T'es prêtes ? »[/color] demande-t-il en s'approchant d'elle.
J'avais un drôle d'humour mais j'essayais toujours de rebondir sur ce que j'entendais, sur ce que l'on me donnait. Et là, à faire les beaux, les paons avec leurs réflexions sur notre position – merci le massage de Clément et merci mon mal de dos – je ne pouvais qu'en rajouter une couche. J'avais tout de la gamine alors pourquoi ne pas pousser le bouchon jusqu'au bout franchement ? Wendy Carmichael, 26 ans inscrits sur la carte d'identité mais douze ans d'âge mental. " Si tenté est qu'il ait de quoi être à l'étroit " Soufflais-je tout bas à mon ami. Ce sont souvent ce qui n'ont rien dans le pantalon qui jouent à qui a la plus grosse. Alors là, c'est difficile de juger. Mais quand je vois la sortie de scène dramatique de Jeanine, je me dis surtout que Victor n'est que son petit chihuahua qui la suit. Ce n'est pas du tout comme ça avec Clément. Certes, il est plus callé en danse que moi mais nous sommes d'égaux à égaux. Je ne supporterais pas de me faire commander par un mini monstre de toute façon.
En tout cas, une fois qu'ils sont partis, on éclate de rire et on passe quelques longues secondes à essayer de reprendre notre souffle et moi, à me calmer. Sa main frappe dans la mienne que j'ai relevé rapidement avant de souffler fortement, comme pour expulser tout cet air en trop de mes poumons. " Au moins, niveau des abdos, on est bon pour l'échauffement " Je lui adresse un clin d'œil et no s'échauffe un peu. Pendant tout le temps qu'on attend, je regarde nos concurrents mais j'en profite aussi pour continuer de chauffer chaque partie de mon corps. Je ne vois que ma mère dans la salle et ce n'est pas bien grave. C'est la personne la plus importante pour moi et je sais qu'elle sera toujours là pour me soutenir, pour m'encourager et me dire quand je fais une connerie. Ma mère, mon pillier. Et plus les concurrents se suivent et plus je me dis qu'on a réellement une chance de gagner. C'est même sûr, on ne peut que gagner. C'est beau, bien sur mais c'est souvent des chorégraphies qui ne servent qu'à montrer des tas de prouesses techniques mais au niveau artistique, on est bien loin des standards de la danse contemporaine.
Je n'écoute pas ce que Jeannine a à dire parce que je sais que je vais m'énerver et ce n'est ni le moment ni l'endroit. Je suis calme, posée, tout va bien se passer. Je regarde Clément et acquiesce doucement. Oui, je suis prête. Est-ce que je suis vraiment, toujours prête ? J'en doute sacrément mais là, je le suis. Tout va bien se passer, on va danser, on va boucler le clapet de tous ces gens insupportables qui se permettent des critiques et des commentaires alors qu'ils ne sont personnes. Bref, la routine quoi. On nous annonce et je prends la main de Clément dans la mienne pour aller sur scène. La musique retentit et j'entends chaque bruit que le public fait. C'est à croire que j'ai des oreilles bioniques. Et puis, quand je commence à danser, il n'y a plus que le rythme de la musique que j'entends. Mon visage est doux et chacun de mes pas est parfait, synchronisé. En même temps, comment aurait-il pu en être autrement ? Je suis dans mon monde, dans ce monde qui m'a accueilli les bras ouverts alors que je n'avais jamais fait attention à lui. On est presque à la fin et je ne réalise toujours pas de toutes ces semaines de préparations pour quelques minutes de danse. Mais quelle danse. Et aux derniers pas, à la dernière seconde, mon corps contre le sien, je me laisse aller : je l'embrasse. Il n'y a plus aucun bruit autour de nous. Sauf lui et moi. Et mon corps qui bat à cent milles à l'heure.
Ce fou rire fait du bien et permet surtout à Clément de relâcher toute la pression qui s'est emmagasiné en lui. Il est toujours stressé avant une représentation, peu importe que ce soit au théâtre ou avant une compétition de danse, il a toujours le trac. Et pourtant, il adore cette sensation qui lui noue les entrailles. Ces quelques minutes avant de monter sur scène, ces instants où le cœur bat si vite qu'il déverse ce joyeux cocktail d'hormones du bonheur en lui, il les chéri plus que tout au monde. Et quand le stress est trop grand il se laisse submerger pendant neuf secondes. Neuf seconde, pendant lesquelles il s'abandonne à cette pression et pendant lesquelles il a parfois envie d'abandonner. Pour lui, ces secondes sont souvent essentielles et lui permettent, malgré le fait qu'on pourrait penser le contraire, à tenir le coup.
Aujourd'hui n'est pas coutume, malgré le fou rire -qui s'est accentué lorsque Wendy a remis en question la taille du pénis de Victor – la pression remonte en flèche à quelques minutes de leur entré en scène. Ils observent leur plus grand rivaux enchaîner des pas à la perfection, mais Clément ne laisse pas le doute s'immiscer dans son esprit. Il ne devrait pas répondre à la pique de Jeanine, mais il ne peut s'en empêcher. Après avoir prit neuf profondes inspirations, sautillant légèrement sur place, Le jeune homme s'avance vers Wendy et pose une main dans son dos lui demandant si elle est prête. Celle-ci lui répond positivement avec un sourire avant que l'homme ne leur fasse signe de rentrer. Après un dernier clin d’œil vers sa partenaire, Clément fait le premier pas vers la scène et ils finissent par entrer en courant, faisant monter leur énergie respectives.
Sous le tonnerre d'applaudissement, le présentateur les qualifiant comme « le couple imbattable », le cœur du jeune danseur se gonfle de joie et de fierté. Ils saluent le publiques, Clément croise le regard d'Ambroise et lui offre un plus large sourire encore, avant qu'ils ne reculent vers le centre de la scène. Là, Wendy et lui s'éloignent légèrement l'un de l'autre. Ils n'ont pas besoin de parole pour se faire comprendre mais se prenne encore quelques petites seconde pour se concentrer avant de faire le signe comme quoi ils sont prêt.
Il n'y a pas de temps d'introduction. Dès lors que la musique commence, la danse commence. Et le départ est parfait, synchronisé. Leurs mois de préparations font effet. Des gestes précis, un rythme soutenu, des changements de rythme parfaitement maîtrisé et une très forte énergie émanant de chacun d'eux. Clément est concentré, laissant son corps s'exprimer comme il en a envie. Deux minutes. 3 mois de préparations journalières pour tout donner sur scène pendant seulement deux minutes. Et Wendy qui s'autorise une petite improvisation ! A la fin, leur corps l'un contre l'autre, le regard plongé dans celui de l'autre pendant que la musique se stoppe lentement, elle se penche vers lui et l'embrasse. Surprit pendant une petite fraction de seconde, Clément répond très rapidement au baiser. Tous les deux savent que ce baiser n'est là que pour la forme, qu'il n'est absolument pas sincère mais qu'il passe bien.
Ce n'est qu'à ce moment là que Clément prend en compte le tonnerre d'applaudissement du publique qui est debout. Mettant fin au baiser de manière synchronisé, ils se reculent, se prennent par la main, se tournent vers le publique et le saluent en bonne et due forme. Large sourire éternel sur les lèvres, Clément fini par quitter la scène et, une fois derrière le rideau, il laisse exprimer sa joie en tombant dans les bras de Wendy «ON A GERE PUTAIN ! » s'exclame-t-il joyeusement en la serrant contre elle avant de déposé un gros baiser sur sa joue «Et ce baiser putain!t'aurais pu me prévenir quoi ! » rigole-t-il de bon cœur en lui envoyant son poing dans l'épaule « T'as géré, comme d'habitude» conclut-t-il en la serrant à nouveau contre lui. Il reste encore deux couples à passer, puis de l'attente. Les résultats ne tomberont que dans trente minutes.
Je suis surexcitée et j'ai vraiment du mal à me contenir et à me calmer. Mon cœur bat à cent à l'heure et quand je regarde les différents couples passer, la pression monte un peu plus. Je sais qu'on gère, je sais qu'on est bien mieux que tous ces gens mais, en même temps … Je ne peux pas m'empêcher de douter légèrement, de tout remettre en cause. C'est normal, non ? Surtout qu'il n'y a personne pour moi dans la salle. Après, je ne le fais pas pour ça, je ne le fais pas pour me faire mousser à la fin mais parce que j'aime ça, que c'est une réelle passion que je me suis découverte il y a peu et que je compte bien continuer la danse même une fois en stage à l'hôpital. Ça sera plus difficile de trouver du temps pour la danse mais je ferais le maximum. Et alors que nos concurrents reviennent, fiers comme des paons, je lève les yeux au ciel. Tout ce cinéma, ça m'énerve carrément pour ne pas dire que ça me dégoûte. On a l'impression de participer au concours de "qui a la plus grosse" et visiblement, la leur est botoxé mais il n'y a rien de vrai. Même leur alchimie n'est plus au top, c'est pour dire. Et c'est en me rendant compte de ça, à une poignée de seconde d'entrer sur scène que mon stress s'évapore comme l'eau dans une casserole bouillante. Tout va très bien se passer, il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas. Nous, on a toujours une belle alchimie et ça se voit dans la danse.
Cette merveilleuse création qui me fait voyager, qui me fait kiffer encore plus le moment présent. J'aime la danse. Je ne pensais pas que ce soit possible un jour mais ouai, j'adore ça et, si ce n'est qu'une passion, je sais que c'est bien plus pour Clément. Alors je me donne trois fois plus parce que je veux qu'il soit fier de ce qu'on a réussi à créer tous les deux en peu de temps. C'est fou, cette alchimie. Et il y a tellement d'alchimie pendant la danse que je finis par l'embrasser. Et alors que je me rends compte de mon geste, je sens les lèvres de Clément se presser contre les miennes. Oui, rien que ça. C'est un baiser qui rendait bien, qui donnait bien à ce moment là. Absolument pas prévu et des fois, la spontanéité a du bon. J'espère juste que Clément ne se fait pas de films parce que je ne suis absolument pas intéressé par lui. Un peu trop… lesbienne pour ça en fait. On salue le public, le sourire large comme pas possible, sautillant pour changer de place et remercier les gens qui applaudissent de l'autre côté de la salle et, c'est main dans la main que l'on quitte la salle. Une fois derrière les rideaux, j'hurle et saute sur place comme une sauterelle. Et la nouvelle championne du saut en hauteur est Wendy Carmichael ! Il faut dire que l'état de Clément ne m'aide pas à redescendre sur terre et je le serre tout aussi fort dans mes bras. Mais quelle journée de folie ! " Eh ! Je t'ai pas forcé et tu m'as pas repousse hein ! " Que je lance plus sur le ton de la rigolade qu'autre chose. Je m'en fiche pas mal pour tout dire. C'était la bonne chose à faire à ce moment là. " J'avais pas prévu et je me voyais pas te dire 'Clément, je vais t'embrasser là' " Que je souffle avec un léger sourire sur le visage. " Tu trouves pas que c'était juste le moment parfait pour un peu de spontanéité ? " Que je finis par demander en me dirigeant vers nos affaires histoire de boire un coup et de se poser avant de recevoir notre prix. Ah oui, moi je m'imagine déjà gagnante. " Ça te gêne pas hein ? Fin, c'est trop tard mais ça voulait rien dire. T'es sympa comme gars, plutôt beau garçon mais je suis lesbienne quoi " Finis-je par lâcher en portant ma bouteille d'eau à mes lèvres. Au moins, les choses sont dites.
Le baiser est venue de manière tellement impromptue et en même temps tellement parfaitement bien gérer. Cette petite improvisation de la part de Wendy était incroyablement bien amené que ça n'a absolument pas gêner Clément de répondre à ce baiser. Et une fois derrière le rideau c'est un éclat de rire qui remonte les brettelles de Wendy, n'étant absolument et aucunement sérieux. C'est avec une moue adorable et mutine qu'elle lui répond qu'elle avait pensé que c'était le meilleur moment et que, de toute manière, elle ne s'était pas imaginé lui dire ça comme ça. Ça aurait gâcher le plaisir de la surprise. «t'as raison » dit-il avec un large sourire «Et t'as bien fait, c'était génial. Ça leur a cloué le bec à tout le monde je pense » répond-t-il en rigolant doucement.
Elle lui demande finalement si ça ne le gêne pas, ajoutant que de toute manière c'est trop tard et de toute façon elle est lesbienne. Clément arque un sourcil puis rigole doucement « ça tombe bien, j'aime les hommes moi» avoue-t-il. Ce n'est qu'à moitié vrai en fait. C'est surtout une excuse pour faire genre ce n'est pas du tout grave. Dans le font, il sait qu'entre lui et Wendy il n'y a rien d'autre que de l'amitié. Et c'est ça qui est beau, c'est grâce à leur limites bien marqué que leur entente est totalement réelle et pas seulement joué comme celle de Victor et Jeanine. Souriant, il secoue la tête et tend la main vers la bouteille de Wendy «évidement qu'on a gagné, t'as pas vu comment le jury a applaudit ? » demande-t-il, amusé, attrapant la bouteille que lui tend la jeune femme. « bon allez, vient, on va observer les autres»
Une heure et une remise des prix plus tard, Clément et Wendy se retrouvent, avec leur médaille d'or autour du cou et leur prix dans leur sac, au bar entrain de trinquer avec leur bière, rigolant et s'amusant de leur rivaux principaux qui en on vraiment gros, le regard de Clément se pose finalement sur son meilleur ami qui vient d'entrer dans le bar. «AMBROISE ! » l'interpelle-t-il avec de grands signes de bras. Il regarde Wendy puis pose sa bière sur le comptoir « J'reviens, faut que je te présente le meilleur des gars qui existent su cette terre « dit-il en allant se frayer un passage au travers des gens qui lui bloquent la route.
Les deux précédents concours, Bonnie n'a pas pu venir soutenir son meilleur ami. Pour des raisons diverses. Mais aujourd'hui, il est obligé d'être là. C'est une constante quelque part, il assiste à au moins une représentation de chaque pièce où Clément joue, et autant que possible à ses concours de danse. Il sait que c'est important pour lui, et, même si parfois le scientifique s'ennuie, il continu de venir. Il ne cachera cependant jamais son avis sur telle ou telle pièce, mais trouve toujours que le néo-zélandais assure. Rien que sa présence illumine la scène et à vrai dire, il ne tient sur son siège souvent uniquement parce qu'il sait que Wolf va apparaître. En revanche, question danse, il aime bien en général assister aux galas et au concours, on ne peut qu’être émerveillé devant le talent et le travail fourni. C'est un peu particulier aujourd'hui d'ailleurs puisque Clément a préparé, avec sa partenaire, une toute nouvelle chorégraphie qu’Ambroise n’a même pas eu le droit de voir. Ça sera donc la surprise totale pour lui aussi. Ce qui est assez cool il doit bien l’avouer. Il s’imagine qu’il aura l’impression de redécouvrir Clément et, en effet, il n'est pas loin.
Et le néo-zélandais a intérêt à ce que ca vaille vraiment bien le coup, car depuis deux mois, ils n’ont pas eu une soirée ensemble ou un week-end tranquille, et la possessivité de Bonnie a été mise à mal. Ainsi que sa jalousie, qui se traduisait souvent par un ton passif agressif et pouvait terminer en prise de bec s’il ne quittait pas la pièce avant. Ça n’a pas été une partie de plaisir pour lui, alors si le résultat n’est pas à la hauteur de ce que lui a vendu son ami, il va lui rabâcher les oreilles pour longtemps. Bonnie a toujours eu du ressentiment à propos de la partenaire de danse de son ami, mais rien de différent que les autres filles. Seulement là, avec ces deux mois à la voir tous les jours, et à la faire passer avant tout, il n'était pas serein. Et lorsqu'il y pensait plus de deux minutes, c'est ensuite qu'il ne pouvait se contrôler et qu'il laissait des mots acerbes dépassés sa pensée, souvent alors que le sujet était loin de la danse qui plus est. Clément n'a rien compris, de toute façon, trop obnubilé par son envie de victoire.
Assis dans la salle, l'austrlien attend patiemment le début du concours en traînant sur son portable. Plus patiemment que prévu d'ailleurs, car si sa loyauté le pousse à être venu, il ne sait pas encore comment il va réagir par la suite. Et Sybbie n’est même pas là pour lui souffler d'un regard de se calmer, occupée avec une association à préparer la prochaine manif’. Et il sera peut-être obligé de s’y pointer, elle l’entraîne parfois quand le sujet le concerne aussi, comme les droits LGBTQ+ ou ce genre de trucs. Ça l’intéresse assez pour qu’il ne fasse pas la tête et qu’il se dégage du temps pour cela. En tout cas, il est seul aujourd’hui dans l'assistance, à ce qu’il a vu, à être là pour Clément. Plusieurs fois il souhaite que sa jumelle ait pu se libérer, mais tient bon. Sa patience est bientôt récompensée quand l’animateur arrive, suivi bientôt du jury qu’il présente, et ainsi va le déroulement de ce concours comme de tous les autres avant lui. Ambroise repère deux ou trois bons couples, mais rien de transcendant. Il attend surtout son meilleur ami.
Le couple numéro neuf est annoncé et une petite voix souffle à Ambroise que ce sont eux. Quelques secondes plus tard, à peine, on les présente alors et ils entrent en scène. C'est de forts applaudissements qui les accueille, car les deux jeunes n'en sont pas à leur coup d'essais, et Brisbane reste une petite ville. Lui n'applaudit pas, plus stoïque que ça. Il réserve ça pour la fin. Il croise le regard de Clément, et aurait cru avoir rêvé si le sourire de son ami ne s'était pas à ce point agrandi. Il lui rend son sourire, par réflexe, parce qu'il ne peut s'en empêcher. A ce moment-là, dès que la musique commence, le scientifique oublie tout ce qui n'est pas son meilleur ami, et leur chorégraphie sublime passe en un rien de temps. Peut-être que toutes ses heures de répétitions étaient nécessaires, après tout, mais cela n'enlèvera pas sa frustration. C'est alors que la bulle se brise. Par un baiser qui ne plaît pas à Bonnie. Son petit démon se réveille, et il ne peut plus apprécier tout ça à sa juste valeur. Il applaudit pourtant, à la fin, mais ne sait pas exactement pourquoi. Il reste pour les trois couples suivants mais ne tient plus, il sort de la salle entre deux passages. Il passe la demi-heure avant la remise des prix à fumer dehors, avec des gens qu'il ne connaît même pas. Il revient dans la salle juste pour assister à la décision du jury. Même eux ont été sous le charme, il se doute du résultat sans problème.
Clément et Wendy ont gagné, bien sûr. Plus tard, Ambroise hésite à partir, simplement, n'ayant pas le courage ou la force (ni l'envie) de devoir jouer au meilleur ami parfait et de ravaler ce qui lui tourne l'estomac depuis un moment. Il reste planté devant le bar où ils doivent se retrouver un moment, terminant une dernière cigarette taxée à un beau mec. Ça fait la quatrième. Finalement, Clément le remarque par-delà la vitre et il entre automatiquement, et il se dit en arrivant vers le couple de danseurs qu'il aurait dû partir tant qu'il en avait le temps. Il se force pourtant à sourire quand son ami vient à lui, et le sert furtivement dans ses bras. Clément est tout excité de sa victoire, mais Bonnie n'arrive pas à partager cette joie. « T'étais magnifique, vraiment, t'as géré comme un dieu », lui lance-t-il, sincère à ce propos, alors qu'il garde une main sur l'épaule de Clément. Son expression aussi est plus sincère, mais elle s'assombrit quand le néo-zélandais l'entraîne à la rencontre de Wendy, à qui il n'a jamais vraiment parlé ou quoi, mais qu'il connait par les récits de son pote. Son bras est passé autour de ses épaules d'ailleurs, un geste plus qu'inconscient, pour montrer que c'est son meilleur ami, son Clément, son Wolf. « Hey », est tout ce qu'il lâche avant que le comédien ne fasse les présentations comme il se doit.
Cette prestation était géniale et, même si je suis assez triste qu'il n'y ait personne de mon côté, je dansais aussi bien pour moi, pour Clément, que pour toutes les personnes qui n'ont pas pu venir, ma mère en haut de la liste. J'ai vécu cette expérience comme si c'était la plus belle et la dernière de ma vie aussi, par la même occasion. J'aime la danse, j'aime ce que je fais, j'aime ce que l'on fait tous les deux. On est un joli duo au final et ça, ça vaut tout l'or du monde. Même ce baiser semblait parfait, comme marquant la fin d'une danse-relation parfaite. Je suis sur un petit nuage et je n'arrive pas à en descendre. Et quand les réflexions bienveillantes et rigolotes de Clément me reviennent aux oreilles, je souris et réponds tout aussi rapidement. Et quand il m'apprend qu'il est homosexuel, mon visage s'ouvre encore plus, comme si c'était humainement possible. " Ouaaaa ! Trop cool ! Je savais pas !! Moi qui avait peur que tu prennes mal certains de mes gestes … " Pas du tout en fait ! Et pour accentuer le tout, je lui donnais un petit coup de fesses sur la cuisse, telle une grande enfant. C'était vraiment cool ça et ça me détendrait sans soucis aucun aux prochaines répétitions. Parce qu'il allait y en avoir. Hors de questions que cette danse soit un one-shot. Souriante, je me dirige avec Clément vers la scène, sac sur l'épaule pour aller observer la fin des festivités. Et, c'est de nombreuses minutes plus tard qu'on est accueilli sous une horde d'applaudissements parce qu'on a gagné. Mes lèvres s'écrasent sur la joue de mon partenaire alors que mon bras est autour de ses épaules, le sourire aux lèvres, au plus proche de lui. Au bar, la coupe qui dépasse de mon sac de sport, ma bière à la main, je sursaute quand j'entends Clément appeler un certain Ambroise. Jalousie. Il n'y a personne pour moi. " Tu as vu ta mère au fait ? " Que je lui souffle avant qu'il file pour aller chercher son ami. Mon regard le suit et je souris quand je les vois se prendre dans les bras. Ils sont choux ces deux là. Des émotions et effusions de joie en public, c'est rare. Surtout chez deux hommes de cet âge là. Mais moi, j'aime trop. Et, intérieurement, je les imagine ensemble. C'est mon esprit de bisounours qui fait ça, tout simplement. Et c'est aussi parce que Clément m'a parlé de sa sexualité. Alors forcément, maintenant, je vais le voir en couple avec tout le monde et choisir qui serait le mieux pour lui. Je lui ferais peut-être part de mon top cinq à la fin du mois. Ou peut-être pas. Les deux garçons reviennent vers moi et je pose ma bière pour saluer Ambroise. Je fais un pas vers lui et quand il pose son bras autour des épaules de Clément, je me remets à ma place. Bon. Pas très ouvert ce petit. " Vous êtes trop mignons " Soufflais-je en regardant Ambroise puis Clément avant de sourire à mon partenaire de danse. " Le meilleur des gars, je vois ce que tu veux dire " Que je balance en haussant les sourcils plusieurs fois d'affilés. J'ai l'air d'un cas social mais c'est pas bien grave. La joie m'irradie de part en part. Que voulez-vous. Moi l'amour, j'aime ça. " Wendy, enchantée ! " C'est tout ce qu'il y a à dire non ? Il doit savoir qui je suis. " Alors, tu nous as trouvé comment ? Le baiser, c'était un peu trop ou pas ? " Certes, c'est l'ami de Clément mais il est peut-être super objectif dans l'histoire. Oui, c'est même sur ça.
Suis-je réellement homosexuel ? Genre, vraiment ? A 100 pour 100 ? Ou ne pourrait-on pas plutôt dire de moi que je sois bisexuel ? Franchement, je n'en ais aucune idée. Je n'ai jamais eu de copine et je n'ai jamais eu de copain non plus. Ce n'est pas faute d'avoir essayé et cherché cela dit, c'est juste ...peut-être par choix, tout simplement. Avec mes obligations externes comme le théâtre ou la danse et mes cours je n'ai pas vraiment le temps pour une relation en bonne et due forme. Toutefois, ça ne me dérange pas des masses, je dois avouer. Certes, Wendy est le genre de fille avec qui je m'entend parfaitement bien et avec qui j'adore passer du temps. En vrai, elle serait la seule qui m'intéresserais réellement, mais elle aime les filles ce qui fout tout à l'eau. Et c'est peut-être pas plus mal que ça.
«On va pouvoir s'embrasser à tout bout de champs et ça ne sera même pas awkward, t'imagines un peu le bonheur ? » dis-je en rigolant de bon cœur, sortant de la salle de spectacle une fois changé. Un peu plus loin sur la gauche je remarque Jeanine et Victor en pleine discussion ultra animée, sans doute qu'ils sont entrain de se prendre mutuellement la tête. Mais ça m'est tellement égal pour le coup ! Wendy et moi avons gagné, c'est ce qui compte et nous allons fêter ça comme il se doit.
Dans le bar, bière en main, je ne met pas longtemps avant d'apercevoir Ambroise que j'ai prévenu du fait que j'irais encore boire un coup avec ma partenaire et qu'il était, évidement, le bienvenue pour se joindre à nous. Il m'a répondu par un simple 'ok' et je sais que je peux compter sur lui. Alors, lorsque je le vois se frayer un chemin à travers le gens agglutinés les uns sur les autres, je lui adresse de grands signes de bras, pose ma pinte sur le comptoir et me précipite dans ses bras pour le serrer contre moi, sincèrement content de le voir ici. Dans un premier temps il me félicite et je remercie la lumière tamisée du bar qui empêche que mes joues, qui prennent une teinte un peu trop rouge sous ses compliments, ne soient trop visibles. D'après lui, j'ai été magnifique et j'ai géré comme un dieu. Bien que l'australien ne soit pas des plus objectifs, je suis extrêmement content et presque fier qu'il pense ainsi de moi. «Merci » soufflais-je en lui tapotant l'épaule avant de l'entraîner vers Wendy.
«Eh voilà ! Ambroise, Wendy. Wendy, Ambroise » m'empressais-je de faire les présentations, ne faisant même pas attention que mon meilleur ami ait passé un bras autour de mes épaules, m'attirant contre lui dans un geste possessif. Mais, lorsque ma partenaire me fait un sous entendu des plus compréhensibles, j'arque un sourcil avant de rigoler nerveusement, m'éloignant un peu d'Ambroise « haha, non. Non c'est pas ce que tu crois. Ambroise c'est un ami. Mon meilleur ami, certes, mais c'est tout» expliquais-je en souriant à l'australien. J'attarde, d'ailleurs mon regard sur lui, bien friand de connaître son avis extérieur sur la question de Wendy. Et en vrai, quelque part, j'ai comme l'impression que la réponse du jeune homme ne sera pas celle à laquelle nous nous attendons.
Ils ont été merveilleux, mais Ambroise se serait bien passé de ce baiser. Déjà qu’il n’a pas si bien vécu l’éloignement de Clément à cause de ces incessantes répétitions (qui, au moins n’ont pas été vaines, puisqu’ils ont remporté haut la main la compétition), il réagit plutôt mal. Et il met du temps à se calmer, ainsi que plusieurs clopes au passage. Mais il les rejoint tout de même au bar, presque sans y réfléchir au final, car dès qu’il a croisé le regard de son meilleur ami, il ne pouvait plus reculer. Il entre, évite les gens sur son chemin, esquisse un léger sourire, et finit dans ses bras. Il le serre contre lui en le complimentant sur sa performance, très sincèrement. Car si le baiser l’a dérangé pour une raison qu’il ne comprend pas, qu’il supporte simplement, le reste était parfait. Il suit Clément à la rencontre de la jeune femme dont il entend si souvent parler, et il ne parvient pas à garder tout à fait un sourire ou une expression si avenante. Le néo-zélandais fait de rapides présentations, tandis qu’il passe un bras autour de ses épaules en saluant Wendy d’un simple mot. Un geste quasi inconscient, qui n’est pas si rare, mais démontre dans cette situation son envie – besoin – de marquer son territoire. Lorsqu’il ne connait pas la personne, il peut être très possessif auprès de son Wolf.
Wendy le comprend fort bien, même mieux que les deux garçons réunis, et ne cherche pas à s’avancer de plus d’un pas. Elle est tout sourire en leur disant qu’ils sont mignons, et Ambroise se contente d’hausser un sourcil, surpris. Avant de clairement tourner la tête vers son meilleur alors qu’elle glisse un sous-entendu. Elle est bien trop rayonnante pour que Bonnie reste contrarié ; le même genre d’effet que Sybbie peut avoir sur lui. Il en oublie le baiser et s’interroge plutôt sur ce que Clément à raconter à son sujet, et plisse légèrement les yeux, suspicieux. Surtout lorsqu’il s’éloigne, et explique dans un rire nerveux qu’ils ne sont que meilleurs amis. Et il ne peut résister. Il adore quand le comédien est ainsi, gêné, privé de son assurance naturelle, et ne peut s’empêcher d’en rajouter une couche. Connaissant son espèce de malaise vis-à-vis de tout ça. ‘’Ça’’, impliquant la sexualité de l’australien, et le côté tactile de leur relation. La limite peut être floue pour un œil extérieur, et Ambroise met un point d’honneur à titiller Clément là-dessus. Ayant lâché ses épaules, il le récupère par la taille pour l’attirer à nouveau contre lui, son autre main attrapant son t-shirt. Son nez effleure sa joue, alors qu’il arbore un sourire taquin. « Mais quel timide. Tu n’as pas avoir honte Wolfie, je sais que tu m’aimes... » lance-t-il d’une voix doucereuse. Il dépose un bref baiser sur sa joue, ravi de le voir rougir, puis éclate de rire. Le lâchant totalement pour lui donner un léger coup de coude dans les côtés. « Relaxe, je plaisante. Ouais on n’est que meilleurs amis, rien d’plus », précise-t-il en portant son regard sur Wendy.
Le sourire qu’il arborait, un léger, un poil encore amusé par la réaction de Clément à cette taquinerie qui ne loupe jamais, se dissolve à la question de la jeune femme. Le baiser. Ben voyons. Il n’y pensait même plus et le voilà replonger dans ce moment qu’il aurait souhaité ne pas voir. Il tente de garder l’expression de son visage sous contrôle, se retrouvant à lancer un coup d’œil à son ami avant de répondre. « Génial. Vous étiez parfaits. » Il est peu trop sec, bien que sincère. Comme si les mots avaient dû sortir plus vite que prévu avant qu’il n’y réfléchisse réellement. Mais ce qui doit arriver arrive, et Ambroise est parfois trop honnête. Trop brusquement. Quoique sa brusquerie prenne l’apparence d’une phrase passive agressive qui pique. « Au moins ces répétitions tous les soirs de la semaine depuis des mois ont servi à quelque chose. » Il arrive à insister sur le sous-entendu. A bien faire passer son message. Il n’a pas aimé être à ce point mis de côté. Tout en parlant, il regardait Clément, mais maintenant il hausse les épaules, passant à Wendy. « Et ouais le baiser, c’tait pas nécessaire. » Il n’en dira pas plus, car il profite du fait que le barman soit enfin proche d’eux pour se pencher vers le comptoir et commander une pinte. Il ne peut même pas expliquer le pourquoi du comment, c’est comme ça c’est tout. Rien que l’idée qu’ils le refassent plus tard l’agace profondément. La danse, il s’en fiche, qu’ils soient sensuels, serrés l’un contre l’autre, complices dans leurs mouvements... C’est du jeu, de la comédie, né d’un travail acharné. Mais le baiser, non. C’est différent à ses yeux.