| Au théâtre ce soir - Nathan - |
| | (#)Jeu 1 Fév 2018 - 11:47 | |
| Je me demandais bien ce que pouvais donner Orange Mecanique sur scène. J’avais vu ce film une seule fois et je n’avais pas su quoi en penser. Peut être étais-je trop jeune pour comprendre réellement. J’avais été très mal à l’aise et en même temps je ne pouvais pas l’arrêter avant de voir la fin. Et je n’ai jamais pensé à le revoir une seconde fois. Ce n’est pas le genre de film que j’apprécie regarder, ni même le genre de pièce que j’ai l’habitude de voir mais lorsque j’ai vu qu’il y avait une adaptation théâtrale, j’étais décidée à m’y rendre. Antony n’était pas plus emballé que ça et rien ne m’arrêtait lorsque j’avais envie de voir quelques choses, seul ou accompagnée, peu m’importe au final, quand on est plongé dans l’obscurité, on se retrouve seul avec ses sentiments et ses impressions. Bien sûr, s’il avait décidé de venir avec moi, nous aurions pu échanger ces impressions mais je pourrais lui faire un retour sans soucis. « Je vais dans la salle de bain, j’en ai pour moins d’une heure, tu n’as besoin de rien ? » je préfère lui demander avant de condamner cette pièce. J’allais me préparer, j’avais décidé de me mettre sur mon 31, j’étais habituée, par mes parents depuis toujours à être bien habillée pour ce genre de sortie. Le théâtre n’est pas donné à tout le monde, il faut une certaine sensibilité et il est destiné à une classe précise de la société. Il faut donc lui faire honneur. Certes, on pouvait constater que c’était un art qui se démocratisait depuis plusieurs années et on pouvait facilement repérer ces personnes moyennes dans la foule. Habillée de manière très négligée, assises à des places peu chères avec une visibilité médiocre. Ma robe était sur un cintre, prête à être enfilée. Je sortais de la douche, enfila une serviette autour de ma poitrine et me regardait simplement dans le miroir, je restais bloquée quelques instants comme ça, comme si, perdu dans mes pensées puis je revenais à la vie. Mes yeux balayèrent les doubles vasques devant moi et se posèrent sur ma brosse à dent électrique. Je la saisi d’une main et de l’autre pris le dentifrice, une petite pression suffisait à recouvrir les poils tendus, prêts à danser lorsque j’actionnerais le bouton. Je ne quittais pas des yeux la petite horloge qui était posée sur l’évier. Trois minutes, pas une seconde de moins. Comme si ma vie en dépendait. Il était 18h06, j’attendrais donc que le chiffre 07 apparaisse pour commencer et ce jusqu’à 18h10. Top départ, c’est parti. J’ouvris grand la bouche et après une pression sur le bouton marche-arrêt, un son retenti. Le son du petit moteur qui faisait faire des rotations à ma brosse. J’aimais la fraicheur du dentifrice dans ma bouche et cette sensation mentholée qui restait ensuite. Je parcourais l’ensemble de mes dents, intérieur, extérieur, prenant mon temps, trois minutes, c’était long. Puis, 18h10, j’actionne à nouveau le bouton pour éteindre la brosse à dent cette fois. Je la repose, vérifie que le travail soit bien fait et le tour était joué. Il n’y avait pas grand monde ce soir, peut être parce que nous étions en semaine. Ça ne me dérangeait pas d’aller voir des spectacles un mercredi, d’ailleurs, je préférais. Le public était souvent plus attentionné. Le samedi, c’était bien plus populaire que ça. J’avais mon billet en main, je savais exactement où me placer mais une jeune femme qui avait besoin de travail, surtout besoin d’argent pour payer son studio d’étudiante à mon avis, était venue à ma rencontre pour me conduire à ma place. Troisième rang dans l’orchestre, parfait. Il n’y avait plus qu’à attendre le début du spectacle. J’avais encore un bon quart d’heure devant moi. |
| | | | (#)Sam 3 Fév 2018 - 0:16 | |
| Ce soir, je suis au théâtre. Et pour la première fois je peux passer la soirée assit sur un de ces sièges rouge, moelleux et confortable et ne suis pas obligé d'être parqué dans la rangé handicapé pour fauteuil roulant. J'ai donc décidé de me faire plaisir et payer le surplus pour être au niveau de l'orchestre. Troisième rangée. J'ai payé moins cher que la plupart des gens présents, mais seulement parce que j'ai été invité par Myrddin qui fait parti de la pièce. Et cette réduction n'est vraiment pas négligeable. En temps normal il aurait proposé cette place à Thomas, mais il a été obligé de rester à la maison parce qu'Arthur a la gastro, il ne pouvait -ni ne voulait- se libérer. Et comme je n'avais rien à faire, j'ai sauté sur l'occasion.
C'est ainsi que je me retrouve assis sur ce siège, profitant de ce super confort depuis bien 15 minutes déjà. Même si je marche plus ou moins correctement, je n'arrive pas à me défaire de certaines habitudes, comme celles d'arriver 15 000 en avance. J'étais là bien avant que les portes ne s'ouvrent et ais été obligé d'attendre plusieurs minutes. J'en ai profité pour boire une bière au bar du théâtre, j'ai un peu discuté avec le serveur qui semblait s'emmerder autant que moi et, lorsque les portes se sont ouvertes, j'étais le premier à entrer dans le théâtre. J'ai laissé la jeune femme me guider jusqu'à ma place et l'ai bien chaleureusement remercier en allant me poser dans ce siège.
Caressant distraitement les accoudoirs, j'observe les gens arriver, suis obligé de me lever quelques fois pour laisser passer les spectateurs qui n'ont pas eu assez d'intelligence pour passer de l'autre côté, jusqu'au moment où mon regard tombe sur Eva. J'avoue que je n'en crois pas mes yeux mais c'est bel et bien cette harpie d'ancienne boss qui est entrain de s'avancer vers moi. Je prie pour qu'elle s'immobilise et suis tellement perdu dans mes pensées que je ne comprends que bien trop tard qu'elle souhaite passer. «uh .. ? Ah ouais, pardon » soufflais-je en me redressant pour le lever. Je la laisse passer, gardant le regard river au sol, quelque peu mal à l'aise. Je veux dire, la dernière fois qu'on s'est vu elle et moi ça ne s'est vraiment pas bien fini. Et rancunière comme elle est, j'suis sûr elle m'en veut encore maintenant de l'avoir faite craquer et pleurer devant les autres employés d'ABC radio. |
| | | | (#)Mer 7 Fév 2018 - 16:31 | |
| Je suivais cette jeune femme qui tenait mon billet entre ses mains, elle cherchait ma place alors que j’aurai facilement pu la conduire moi-même. Mais par politesse, je la laissais faire. Elle me guide et m’indique où m’assoir. Très bien, je lui donne une pièce en échange de ce service dont je n’avais pas vraiment eu besoin. Il était plus utile pour elle que pour moi, c’était certain. Je regarde alors ma place, entre deux autres personnes, une femme d’une cinquantaine d’année et un autre jeune homme dont je ne voyais que le haut du crane chevelu. « Excusez-moi. » je devais lui passer devant pour accéder à ma place. «uh .. ? Ah ouais, pardon » Il leva le bout de son nez pour me regarder et je reconnu Nathan. Mais en réalité, je n’en étais pas certaine. Ce mec avait exactement la même tête et la même expression de victime, un seul souci : il était assis sur une place normale et il allait se tenir sur ses jambes ensuite pour me laisser passer en toute tranquillité. Non, il était évident que je faisais erreur sur la personne. Je lui passe devant et je m’installe juste à côté de lui. Il ne me regarde pas, il baisse les yeux… je rumine. J’ai toujours eu une vieille habitude : ne jamais reconnaître les personnes que j’ai côtoyé dans le passé et pourtant, cette fois, j’en suis bien certaine. Et notre dernière rencontre n’était pas si lointaine. Je m’en souviendrai d’ailleurs sans doute toute ma vie. Ce Nathan avait bel et bien réussi à me faire perdre mes moyens devant tous les employés de ABC radio. J’avais entendu ces bruits de couloirs pendant de longues semaines jusqu’à ce que petit à petit, les ragots s’estompent et que je puisse de nouveau avoir du crédit face à mes collaborateurs. Je lançais quelques regards de temps en temps vers lui. « Pardon… » je devais m’assurer qu’il ne s’agisse pas de celui à qui je pensais. « Comment vous appelez vous ? » Une fois qu’il aura confirmer que je me trompais, je serai mieux concentrée pour la pièce qui allait commencer dans moins de dix minutes à présent. Du moins, c’est ce que je pensais. « Mesdames, Messieurs. La pièce aura quelques minutes de retard suite à un problème technique que nos équipes tentent de résoudre dans les plus brefs délais. Nous sommes sincèrement désolées pour l’attente. En attendant, n’hésitez pas à vous rendre au bar pour vous restaurer ou prendre des boissons. Toute consommation est interdite dans la salle de spectacle…» tu parles, c’était surtout pour permettre à leur barman de vendre plus de consommations… j’espérais que ça ne durerait pas trop longtemps. Du coup, j’attendais la réponse du jeune homme qui fu coupé dans sa lancé par cette voix sortie de nulle part. |
| | | | (#)Mer 7 Fév 2018 - 20:54 | |
| Eva me passe devant sans un regard vers moi et sans un merci. Hautaine et condescendante, comme à son habitude. Pourquoi ça ne m'étonne pas, franchement ? Elle a toujours été comme ça avec moi, ça ne changera sans doute pas de ci-tôt. Elle n'a jamais eu de respect envers moi donc ce n'est pas maintenant qu'elle va subitement en avoir. Je me décale un peu sur mon siège histoire de libérer un accoudoirs et éviter tout éventuels contact physique avec cette mégère. En vrai, je m'en fout. Je vais voir une pièce de théâtre, ce n'est pas pour discuter avec mon voisin- ou ma voisine en l’occurrence- donc ça va.
Mais c'est sans compter si Eva qui m'adresse la parole. En plus de m'étonner très sincèrement qu'elle daigne me parler, je suis très franchement surpris qu'elle me demande comment je m'appelle. Je me tourne vers elle, arque un sourcil en mode 't'es sérieuse' et ouvre la bouche pour lui répondre, avant d'être interrompu par une voix dans les hauts parleurs qui nous indique qu'un problème technique est survenu et que la représentation est un peu retardée. Je soupire doucement mais ne m'en fait pas de trop, avant de reporter mon regard sur la jeune femme. Je crois son regard et lui adresse un sourire en coin.
« T'es sérieuse, Eva ?» demandais-je « Ou devrais-je dire, Mme Adams ?» mon ton est mielleux, sans doute aussi un peu hautain. Mais je ne peux pas m'en empêcher. «Tu ne te rappelle donc pas de ton employé chéri, hm ? » demandais-je en inclinant la tête sur le côté, un sourire emplie d'ironie venant border mes lèvres. Je «Nathan » finissais-je par répondre «Mais c'est vrai qu'on met un peu de temps à me reconnaître maintenant qu'on ne peut plus me prendre d'en haut comme avant » haussais-je les épaules, comme si je lui trouvais des excuses «ça va ? Depuis la dernière fois ? » tu t'es remis de ta crise de larme, continuais-je dans ma tête. Elle n'a peut-être pas pleurer devant moi, mais ses yeux étaient très mouillé lorsqu'elle s'est détournée pour aller s'enfermer dans son bureau. Sur le coup, j'en était fier, je dois avouer. Mais après coup j'avoue que j'y suis aller un peu fort. Mais bon, ce qui est fait est fait. Je ne peux et ne veux pas revenir en arrière, ça ne sert à rien de ressasser le passé. Évidemment, si on arrive a avoir une discussion d'adulte ce soir je m'excuserais sans doute. |
| | | | (#)Lun 19 Fév 2018 - 17:13 | |
| Au vu de la réaction de cet homme, il semblerait que j’avais vu juste. Enfin, mes espérances étaient tombées à l’eau. Il savait comment je m’appelais et donc, Nathan était bien ce mec valide à côté de mois. Enfin, valide, c’était un bien grand mot. Il me semble que l’on ne défini pas uniquement l’invalidité par le manque de fonction motrice, mais ont peut aussi la définir par un handicap mental. Dans ce cas, ça pourrait coller à Nathan. Handicapé mentalement, socialement, il lui manquait pas mal de cases mais bon, il avait retrouvé ses jambes, il pouvait visiblement tenir debout et c’était déjà ça. C’est-à-dire que maintenant, au moins, on est obligé de lui parler avant de se rendre compte que quelque chose ne va pas. Et l’usage de ses jambes semblant lui avoir donner un grand coup de pied au cul et une prise de confiance surdimensionné pour sa petite taille. En même temps, il semblerait qu’il avait déjà commencé alors qu’il travaillait encore à ABC. Si je lui avais permis une seule fois de m’adresser la parole comme il l’avait fait et ce, devant tous les salariés de la radio, ça n’allait pas se reproduire, même au théâtre. J’étais venue ici pour passer un bon moment, pas pour me faire prendre de haut pas un gringalet. «Tu ne te rappelle donc pas de ton employé chéri, hm ? » je levais les yeux au ciel. « J’étais pas certaine, mon employé savait pas se mettre debout sur ses jambes. » dis-je en baissant mon regard sur ses membres inférieurs. «Mais c'est vrai qu'on met un peu de temps à me reconnaître maintenant qu'on ne peut plus me prendre d'en haut comme avant » J’haussais un sourcil en le regardant désabusé. « comme s’il fallait savoir marcher pour ne pas être regardé de haut. Et même en étant assis dans un fauteuil, rien n’empêche d’être méprisant, n’est-ce pas ? » dis-je pour lui rappeler son comportement envers moi, il y a quelques mois. «ça va ? Depuis la dernière fois ? » fallait-il vraiment que l’on fasse ça ? Ne pouvions nous pas faire comme si on ne se connaissait pas. « J’espère que ce problème technique ne va pas durer très longtemps… » histoire de vite être plongé dans le noir et regarder cette pièce. « Mais tout va très bien, la radio ne s’est jamais aussi bien portée que ces dernières semaines. » comme quoi, je n’avais pas saboté le travail de mon prédécesseur. |
| | | | (#)Dim 25 Fév 2018 - 11:28 | |
| Elle le prend mal Eva. Et puis-je la blâmer ? Vu comment j'ai agit en quittant ABC, lui crachant ses quelques vérités à la gueule. Lene m'a d'ailleurs félicité -en me prenant dans ses bras, chose vraiment incroyable quand on sait à quel point elle fuit le contact physique- et payer une bière. Mais soit. En vrai, je ne me suis vraiment pas senti mal, bien au contraire. Je savais que je ne reverrais plus Eva donc je ne m'en suis vraiment pas voulut. Et même là, maintenant, alors que je suis assis à ses côtés au théâtre, je ne me sens pas mal.
Je me montre un peu hautain mais surtout pas mal détestable. Je vois bien que le simple fait de me revoir énerve Eva et je dois avouer que c'est assez jouissif. Elle me scrute de haut en bas, me dis qu'elle ne m'avait pas reconnu parce que son ancien employé ne pouvait pas se mettre debout et darde son regard sur mes jambes. J'hausse simplement les épaule et lui offre un large sourire « Comme quoi, tout arrive hein» lui répondais-je simplement. Elle me dit alors que même assit dans un fauteuil je savais me montrer méprisant, ce qui me fait franchement rire. « Arrête un peu … je l'ai été une fois. Tu as vas vraiment m'en vouloir pour la seule fois où j'ai enfin oser m'assumer un peu et te faire comprendre à quel point t'étais conne ?» je roule des yeux, me rendant compte qu'elle n'a pas vraiment digérer cette altercation qui était fort obligatoire «Et entre nous, c'est toi qui a été le plus détestable pendant plusieurs mois. T'aurais du t'en douter qu'un jour ou l'autre ça péterait. Ou pensais-tu réellement que je me laisserais faire éternellement ? » demandais-je, sincère en tournant mon regard sur la jeune femme « Même toi tu ne peux pas être aussi bêtes pour penser une telle chose ...»
Je me calme tout de même un peu et fini par lui demander si elle va bien depuis la dernière fois. Elle marmonne d'abord qu'elle espère que le problème technique ne va pas durer longtemps et je me doute bien qu'elle n'ait pas envie de me faire la conversation. Ce qui, en soit, est totalement compréhensible. Et pourtant elle me répond, disant que la radio ne s'est jamais portée aussi bien. « C'est cool» dis-je doucement, avec une certaine sincérité dans la voix «Jamie serait fier de toi » |
| | | | (#)Jeu 8 Mar 2018 - 12:46 | |
| « Arrête un peu … je l'ai été une fois. Tu as vas vraiment m'en vouloir pour la seule fois où j'ai enfin oser m'assumer un peu et te faire comprendre à quel point t'étais conne ?» J’avais beau tenter de me rappeler mais il m’était impossible pour moi de me souvenir de quelqu’un qui s’était adressé d’une telle façon envers moi. On pouvait bien sure mettre Lene en dehors de ça, elle était dans une catégorie à part et en réalité, son statut de soi-disant sœur lui en donnait presque le droit. Mais lui, jamais. Encore aujourd’hui, il faisait preuve d’un tel manque de respect. Qui était ce Nathan pour se permettre de me dire que j’étais conne ? Sincèrement… le petit con, c’était lui. « Tu veux bien arrêter de te croire si familier avec moi pour penser pouvoir me dire que je suis conne ? » Il avait beau être un des meilleurs amis de Lene, ca ne lui donnait pas de raccourcis possible pour être un merdeux à ce point. «Et entre nous, c'est toi qui a été le plus détestable pendant plusieurs mois. T'aurais du t'en douter qu'un jour ou l'autre ça péterait. Ou pensais-tu réellement que je me laisserais faire éternellement ? » J’avais cette réputation de tortionnaire, de tyran dans les bureaux de ABC radio, voir ABC tout court et en réalité, j’en était pas peu fiere. Je préférais qu’on me craigne, qu’on travaille comme je le souhaitais plutôt qu’on fasse n’importe quoi et que je sois obligée de rattraper le travail des autres. C’était une bonne technique de management pour moi et comme je l’avais souligné déjà, les résultats étaient bon. Je n’avais aucune prétention à dire que tout était grâce à moi, bien qu’en partie, mais c’était aussi le résultat du travail de mes équipes qui étaient plutôt compétentes. Ceux qui ne le sont pas finissent rapidement par le savoir et je ne leur donne pas long feu pour se redresser. Nathan devait simplement apprendre à mieux travailler. Et sans aucune mauvaise foi, rien à voir avec le fait qu’il soit l’ami de Lene… enfin. Pas à chaque fois, en tout cas. « Même toi tu ne peux pas être aussi bêtes pour penser une telle chose ...» je n’avais aucune envie de lui donner raison. Pas après avoir pété un câble au beau milieu de l’open space à ABC, pas après m’être mise à pleurer ou presque devant lui lorsqu’il s’était permis de me faire toutes ces remarques. C’est vrai que sur le coup, je m’étais montrée assez faible, mais c’était du à un tas d’autres choses dans ma vie privée et à ce moment-là, je n’avais pas besoin de ça. « Je suis rédactrice en chef, je dois être exigeante et attendre des employés un travail irréprochable. » rien n’était diffusé sans que je ne sois informée, sans que j’ai signé mon accord, et même ce qui était destiné au site web de la radio. La radio, ce n’était pas que du son, c’était bien plus que ça, du contenu, de la diffusion écrite également. Il fallait sans cesse trouver de nouvelles techniques de communication, pour attirer les publics. De plus en plus, la radio est délaissée, le web est une grande partie de nos écoutes, on n’avait pas le droit à l’erreur. «Jamie serait fier de toi » je levais les yeux au ciel. « Jamie a fait le choix de quitter ABC. Crois-moi, sa fierté, j’en ai que faire. » bien sûr, je devais beaucoup à Jamie, je lui avais été reconnaissante de m’avoir tant appris sur le poste de Rédacteur en chef, il avait été un excellent mentor, mais à présent, il ne faisait plus partie de mon quotidien. |
| | | | (#)Sam 10 Mar 2018 - 22:21 | |
| Je crois que j'ai vraiment blessé la jeune femme en lui disant ses quatre vérité en face la dernière fois. Dans le fond j'avoue en être désolé et que si c'était à refaire je ne ferait peut-être pas, mais je ne peu pas non plus revenir sur mes paroles. Enfin, je pourrais m'excuser, certes, mais ce serait totalement contraire au fait que je souhaite m'assumer un peu plus. Ou pas ? Ne pourrait-on pas plutôt considérer des excuses comme une forme de politesse ? Je soupire doucement et observe Eva du coin de l'oeil, me demandant si elle accepterait ce genre d'excuse. Il est trop tard et puis une excuse vaut seulement ce qu'elle vaut. Eva a l'air d'être le genre de femme rancunière et totalement hermétique aux éventuelles excuses, ça ne servira sans doute à rien je pense.
Elle me dit que je dois arrêter de me montrer aussi familier avec elle et cesser de la traiter de conne. « ça peut se faire, oui» dis-je simplement, souriant et haussant les épaules avant de continuer en lui expliquant clairement que ce qui est arrivé au studio la dernière fois devait arriver vu comment elle m'a traité depuis tout ce temps. Et sa seule réponse ? Elle est rédactrice en chef et est obligé d'être exigeante et exiger un comportement irréprochable de ses employés. Je lèves légèrement les yeux au ciel soupire doucement « Pas besoin d'être tyranique comme tu l'es pour arriver à tes fins...» soufflais-je en reportant mon attention sur la jeune femme «Jamie y est parfaitement parvenue en étant bien plus agréable et bien plus conciliant que toi, tu sais » expliquais-je, calmement «Enfin, peu m'importe, de toute manière je ne suis plus concerné par tout ça, donc je m'en fou de comment tu gère la radio actuellement »
Je soupire alors, plus lourdement, lorsqu'elle me dit qu'elle n'en a que faire de la fierté de Jamie. «Qu'est-ce qui se passe Eva, à la fin, hm ? » demandais-je en me tournant vers elle « Je veux dire … pourquoi t'es aussi désagréable ? Je ne pense pas que ça ne me concerne que moi. Quelque chose ne va pas dans ta vie ? T'es frustrée de quelque chose ?» Effectivement, je ne pense pas qu'elle ne soit désagréable qu'avec moi-même. |
| | | | (#)Sam 31 Mar 2018 - 15:07 | |
| « ça peut se faire, oui» encore heureux. Il suffisait simplement d’un peu de savoir vivre. Surtout que nous étions dans un endroit qui ne se prêtait absolument pas à ce langage. Je n’allais quand même pas devoir le rappeler à ce jeune homme. J’étais d’ailleurs bien étonnée de voir qu’il était capable de s’intéresser au théâtre tien. « Merci. » même si finalement, je n’avais pas à le remercier d’être simplement respectueux envers moi. On pouvait dire ce qu’on voulait à propos de moi, je n’avais jamais insulté personne. « Pas besoin d'être tyrannique comme tu l'es pour arriver à tes fins...» je levai les yeux au ciel. Les grands mots, il n’y avait bien que lui pour employer ces termes. Je ne me définissais pas comme quelqu’un de tyrannique mais plutôt comme quelqu’un d’exigent et qui estime pouvoir demander le meilleur des personnes avec qui je travaille. La base. «Jamie y est parfaitement parvenue en étant bien plus agréable et bien plus conciliant que toi, tu sais » je soufflais, j’étais fatiguée de l’écouter. J’avais hate que la pièce commence. «Enfin, peu m'importe, de toute manière je ne suis plus concerné par tout ça, donc je m'en fou de comment tu gère la radio actuellement » « tu m’enlève les mots de la bouche je crois. Tu n’es plus là, Jamie n’est plus la. Personne ne vous a poussé dehors, vous avez su prendre vos décisions de votre libre arbitre, donc, si on arrêtait de ressasser le passé ? » merci. «Qu'est-ce qui se passe Eva, à la fin, hm ? » Il se passe que je venais tranquillement, seule, au théatre pour passer une bonne soirée et que finalement, je tombe à côté de quelqu’un que je n’avais aucune envie de voir et qui ne cesse de me prendre la tête. Le but de la soirée était tombée à l’eau à la seconde même où j’avais posé mes fesses sur ce fauteuil. « Je veux dire … pourquoi t'es aussi désagréable ? Je ne pense pas que ça ne me concerne que moi. Quelque chose ne va pas dans ta vie ? T'es frustrée de quelque chose ?» Mais, ce mec à sérieusement le don de me faire sortir de mes gongs. Il m’avait fait péter un câble devant l’ensemble des salariés de ABC radio avant son départ et il allait s’y remettre ici au théâtre ? Respire par le nez, souffle doucement, reste calme. « Bon, je vais changer de place. C’est un lieu de divertissement ici, un lieu culturel, un lieu fait pour s’échapper de son quotidien et non un lieu pour se faire emmerder. Mon seul problème, là, oui c’est toi ! » frustration de ne pas pouvoir lui en coller une oui !
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| | | | (#)Dim 1 Avr 2018 - 15:05 | |
| Bon ok, je comprends bien qu'elle n'a absolument aucune envie d'être agréable, et a encore moins envie de parler ou essayer de s'expliquer. Elle est frustré, se renferme comme une huître et est bien loin de la Eva que j'ai connu pendant de longs mois. Cela dit, je peux la comprendre. Nous sommes dans un endroit publique, un endroit où aucune personne censé de voudrait faire un scandale, moi la première. Pourtant, n'est-ce pas ce que je suis entrain de faire ? Mettre Eva à nouveau devant la vérité et essayer de la faire sortir de ses gonds ? Sans doute. En vrai, elle fait bien de ne pas répondre si ce n'est que le théâtre n'est pas un lieu pour se faire emmerder et que le seul problème, ici, c'est moi.
Indubitablement, je penses à Myrddin. Que dirait-il s'il venait à apprendre que j'ai tapé un scandale ici, dans ce lieu si sacré pour ça. Pour sur qu'il me ferait bien fortement savoir à quel point il désapprouverait mon comportement. Alors,soupirant doucement je secoue légèrement la tête «Non c'est bon » soufflais-je finalement «Reste ici, pas besoin d'aller essayer de chopper une autre place » je me redresse et regarde autour de moi «De toute façon tu as peu de chance de trouver une place libre et ça va bientôt commencé » reprenais-je avant d'hausser les épaules «J'vais me taire, t'inquiète pas » promettais-je avec un léger sourire, montrant bien que je suis quand même un peu désolé d'avoir, comme elle l'a dit, ressassé le passé.
De toute manière, au moment où je cesse de parler, les lumières s'éteignent et la scène s'éclaire. Je me redresse un peu, m'installe correctement et surtout plus confortablement, portant toute mon attention sur la scène. J'applaudis avec entrain en même temps que le reste du public et observe avec une très grande attentions ce qui se passe devant moi. Mon sourire s'agrandit en apercevant mon meilleur ami qui fait son entrée et, en tout objectivité, je trouves qu'il monopolise la scène. Aucun autre comédien ne lui arrive à la cheville, pas même Clément que je trouves très bon aussi. Mais Myrddin c'est ...Myrddin. Il est parfait, passionné et j'irais même jusqu'à dire, très sexy.
A la fin de la pièce, je me joins facilement à la standing ovation et aux applaudissements du public, tapant dans mes mains un peu plus fort lorsqu'ils présentent les comédiens et que le prénom de Myrddin tombe. Lorsque le rideau se referme, je me réinstalle à nouveau sur mon siège, histoire de me reposer un peu, le temps de laisser les autres gens sortir du rang. De toute manière il va y avoir un bouchon à la sortie, autant rester encore un peu assit et pas risquer que mes jambes ne me lâchent alors que je doive attendre trop longtemps debout.
Je décide, de ce fait, de me tourner, pour la première fois depuis le début de la pièce, à nouveau vers Eva et lui adresse un sourire « Alors ? T'en as pensée quoi ?» demandais-je, souhaitant sincèrement avoir son avis. Toutefois, si elle décide de s'éclipser sans un mot de plus, je la comprendrais, ne lui tiendrais pas rigueur car, de toute façon, je sais que ce sera sans doute la dernière fois qu'on se verra. |
| | | | (#)Jeu 12 Avr 2018 - 22:34 | |
| En réalité, j’étais sur le point de me lever et prête à aller demander qu’on m’installe ailleurs, quitte à faire déplacer quelqu’un, à ce que l’autre place soit moins proche de la scène même, mais par pitié, qu’on ne me laisse pas ici. « Non c'est bon. Reste ici, pas besoin d'aller essayer de chopper une autre place. De toute façon tu as peu de chance de trouver une place libre et ça va bientôt commencer. J'vais me taire, t’inquiète pas » bon et bien puisqu’il le disait et que j’avais l’impression qu’il était sincère, je me contentais de hocher la tête en guise de réponse et cette fois j’allais être à mon tour totalement silencieuse jusqu’au début de cette pièce. Rien ne nous disait que ce problème technique allait durer encore longtemps ou non mais même si je devais rester une heure sans ouvrir la bouche, je le ferai. Mais finalement, assez rapidement, les lumières finirent par s’éteindre. Aman, dieu existerait donc. La pièce peut enfin commencer et moi j’allais enfin apprécier cette soirée, allant faire totalement abstraction de ce qu’il se passait autour de moi et donc, de la présence de Nathan. Je ne regrettais donc pas d’être venu. La pièce et surtout les acteurs étaient de bonnes surprises, je ne manquerais pas d’en faire la publicité autour de moi. J’avais bien l’intention de recommander les acteurs également. Un en particulier m’avait touché et attiré mon attention. La pièce se termine, standing ovation à laquelle je me joins également. J’en avais presque oublié Nathan alors qu’il se tenait debout à côté de moi. J’étais toujours surprise de voir qu’il tenait sur ses deux jambes. Il semblerait que la science et la médecine aient bien fait leur travail pour cette fois. C’était une chance pour lui de ne plus être en fauteuil. Tant mieux pour lui donc. Alors que j’allais partir une fois le rideau fermé, je le vois qui s’assoit à nouveau. Bon, j’allais attendre avant de lui passer devant à nouveau. La salle se vidait petit à petit mais très lentement et chacun y allait de son commentaire et sa critique. Je guettais la foule qui quittait les lieux pour estimer le moment où je pourrais m’en aller à mon tour. « Alors ? T'en as pensée quoi ?» je baissais les yeux en entendant à nouveau la voix de Nathan. « très bon. » je l’avais sentie moins agressif qu’auparavant et son sourire me perturbait également. « Je recommanderai la pièce sans problème. Elle est assez surprenante. » bon, ce n’était peut être pas le moment pour faire une critique laborieuse de ce que j’en avais pensé d’autant plus que les deux personnes derrière moi semblent être assez impatiente de sortir à leur tour pour partir. « il va falloir que je passe… » dis-je en montant ses jambes qui bloquaient la sortie. J’attends alors qu’il se décale pour pouvoir passer et me faufiler dans l’allée à côté de lui. «bonne soirée. » dis-je tout de même en m’adressant une dernière fois à Nathan avant de disparaitre dans la foule. |
| | | | | | | | Au théâtre ce soir - Nathan - |
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