Tu viens d’avoir ta paye et c’est bien trop tentant de la dilapider, alors t’as proposé une virée shopping à Ryleigh pour votre session d’espagnol. Oui, tu l’apprécies bien cette fille et elle se débrouille plutôt très bien dans ta langue natale, alors t’es pas contre l’aider à l’entretenir. Ca te plaît de parler espagnol, c’est pas souvent que tu le fais depuis que t’es à Brisbane. Généralement c’est quand tu passes la soirée chez les Russo que tu prends ta dose d’espagnol colombien. Ca fait du bien. Mine de rien t’aime ton pays, même si t’y retournerai vivre pour rien au monde. T’es trop bien ici.

C’est donc sur Queen street que tu lui as donné rendez vous. En face du McDonald’s. Lunettes de soleil sur le nez, t’as la tête baissé sur ton téléphone. Tu regardes instagram et tu likes quelques posts vite fait. Tu jettes des coups d’oeil autour de toi en même temps au cas où elle arriverait. Tu te mates un bref instant dans la vitrine en face de toi. T’as un bermuda en jeans et une chemise blanche sur le dos. Tu te passes une main dans les cheveux. Ca va t’es beau gosse. Tu comptes pas tenter de la séduire parce que tu la connais surtout professionnellement. T’as pas envie de ruiner le lien qui vous lie. Elle te passe des commandes de photos parfois, faut pas que ça s’arrête.

Tu souris quand elle est enfin dans ton champ de vision. Elle arrive jusqu’à toi.

« ¡Ola! »

Tu cherches pas à la toucher, un simple bonjour fait donc l’affaire. Tu lui parles bien évidemment en espagnol, t’as pas oublié que vous êtes là surtout pour ça à la base. Le shopping n’est censé n’être que secondaire.

« J’aime les gens qui sont à l’heure. J’ai des amis, c’est une plaie pour les retrouver à une heure précise. Je crois que jamais je ne partirai en voyage avec eux. Ce serait à s’en arracher les cheveux. »

Tu parles beaucoup, mais tu parles pas trop vite non plus. Tu veux juste parler pour parler. C’est ça que vous avez prévu de faire tous les deux.

« T’as des trucs à acheter ou bien juste on se balade et on regarde ce que y’a ? J’ai bien envie de dépenser de l’argent même si j’ai besoin de rien précisément. »

Compte bancaire gonflé oblige. Tu es faible.

Ryleigh n'est pas pressée par le temps aujourd'hui, elle n'avait rien à faire d'autre que de se préparer pour sortir voir Andy, son adorable partenaire de shopping et seule personne avec qui elle peut parler espagnol à Brisbane sans se sentir ridicule. Ryleigh a beau être comme un poisson dans l'eau quand il s'agit d'évoluer en société, elle est bien moins douée qu'elle se plaît à l'admettre quand il s'agit de se faire des amis. Rencontrer Andy, qui en plus d'être un artiste talentueux est un garçon bien, a été un coup de chance. Elle n'a pas l'impression d'être jugée en sa présence et peu se montrer décontractée et oublier le statut et la bienséance qu'elle est censée préserver en toute circonstance. Ils ont rendez-vous à deux rues d'ici. Décidant qu'une petite balade dans les rues de Brisbane ne lui fera pas de mal, elle attrape son Saint-Cloud rose ballerine dans lequel repose sa carte de crédit encore inconsciente de ce qui l'attend. Perchée sur des talons compensés, histoire de n'avoir pas mal aux pieds après une demi-heure de marche, elle sort de l'immeuble direction Queen Street.

Le soleil qui tape sur sa peau sans remord l'aurait aveuglée si les lunettes de soleil n'étaient pas devenues l'accessoire indispensable de sa garde-robe deux heures après avoir foulé le sol australien pour la première fois. Les gens sont heureux, vivants, bien plus souriants qu'à Londres. Presque trop, elle a l'impression de dénoter avec sa mine un peu froide et son allure pressée. Apercevant le bel Andy devant un fast-food (parce qu'il n'y a rien de plus glamour que de se retrouver devant un fast-food), Ryleigh se met à sourire. « ¡Ola! » dit-il, en espagnol, avec un sourire digne d'une pub de dentifrice. « ¿ Como estas ? » s'enquiert-elle en s'arrêtant à son niveau. Elle sait que son accent britannique est un peu plus prononcé qu'elle l'aimerait -elle l'aimerait totalement inexistant- mais ayant grandi dans une famille où parler moins de trois langues parfaitement était inadmissible, elle sait qu'avec le temps et la pratique elle se rapprochera d'une prononciation proche de celle d'un natif. « J’aime les gens qui sont à l’heure. J’ai des amis, c’est une plaie pour les retrouver à une heure précise. Je crois que jamais je ne partirai en voyage avec eux. Ce serait à s’en arracher les cheveux. » continue-t-il d'un ton enjoué. « Heureusement que je suis maladivement ponctuelle ! » fait-elle en essuyant une goutte de transpiration imaginaire de son front à l'image d'un personnage de dessin animé qui a eu chaud ou l'a échappé belle. Andy est une boule d'énergie positive et en tant que tel, il rayonne et sa bonne humeur est communicative. Il parle relativement vite, mais pas assez pour qu'elle perde la moindre miette. Ryleigh a parlé avec des espagnols qui n'avaient que peu de considération pour sa vitesse de compréhension alors quand Andy se montre attentif et soucieux, elle apprécie le geste. « T’as des trucs à acheter ou bien juste on se balade et on regarde ce que y’a ? J’ai bien envie de dépenser de l’argent même si j’ai besoin de rien précisément. » qu'il la questionne. Un petit rire désabusé lui échappe quand une image mentale de son dressing apparaît. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien acheter ? « Je n'ai jamais besoin de rien, mais je me retrouve toujours à acheter quelque chose malgré tout. Société de consommation et compagnie. » répond-elle en cherchant un peu ses mots. Elle a toujours un peu de mal à changer de langue, les premières phrases sont toujours un peu hésitantes et puis son cerveau se branche sur la bonne fréquence. « On peut faire du lèche-vitrine et si quelque chose nous tente entrer dans la première boutique qui semble bien ? » propose-t-elle en se mettant en marche, passant son bras au coude du charmant jeune homme. Quitte à faire les boutiques avec un beau garçon, autant en profiter pour faire râler les demoiselles. Dieu ce qu'elle peut être peste.

Elle a encore du boulot niveau accent, mais tu sais très bien que c’est pas évident. Toi même t’as toujours un accent espagnol quand tu parles en anglais, même si tu as vécu en Australie pendant de longues années. Tu t’en fiches un petit peu. Tu te dis que l’important c’est de savoir parler anglais et ça tu le sais, même si tu fais toujours quelques petites erreurs de temps en temps. Normal. T’es quand même pas à plaindre, au moins tu parles deux langues, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Sauf à Ryleigh. Elle en parle même plus que deux, ça force le respect.

Ryleigh est donc maladivement ponctuelle, elle monte donc un peu plus dans ton estime, déjà qu’elle était pas mal. Tu dis ça mais tes potes tu les changerais pour rien au monde même s’ils sont toujours en retard. T’as des astuces pour qu’ils arrivent pas trop en retard, ça marche pas toujours malheureusement.

Visiblement vous allez tous les deux faire du lèche vitrine sans but précis. Vous craquerez chacun votre tour pour un dernier vêtement ou une paire de chaussure. Tu le sens gros comme une maison. Tu hoches la tête quand elle parle de la société de consommation. Tu comprends que trop bien ce qu’elle veut dire par là. Elle galère un peu à trouver ses mots mais elle se débrouille vraiment bien.

« Et le salaire est tombé y’a quelques jours alors ça aide pas. »

Tu fais un signe positif quand elle propose de simplement marcher et voir au fur et à mesure de votre balade. Du coup vous commencez à marcher tranquillement. Tu fais des commentaires sur les vitrines, histoire de continuer à parler. Tu veux faire ça bien comme échange linguistique. Vous entrez dans quelques boutiques de fringues, vous ne restez pas bien longtemps à chaque fois, n’ayant pas vraiment le feeling avec ce qu’ils proposent. T’es pas encore arrivé à tes boutiques favorites. Vous tombez devant un magasin de lingerie et tu fais un sourire en coin à Ryleigh.

« J’ai bien envie de jeter un oeil là dedans. »

Et tu rentres sans attendre son approbation. T’aimes bien trop la lingerie pour ton propre bien. Les filles qui en portent te font fantasmer sérieusement. Tu ôtes tes lunettes de soleil pour bien voir tout ça et tu commences à regarder ce qu’ils proposent. Tu jettes aussi des coups d’oeil aux femmes qui sont en train de faire leur achats. Tout de suite elles t’ont l’air beaucoup plus attirantes.

« T’achètes ce genre de lingerie ? »

Tu te tournes vers Ryleigh alors que tu marches lentement entre les rayons. Tu fais des sourires aux femmes que tu croises. Tu voudrais limite leur filer ton numéro de téléphone mais quelque chose te dit que y’a quand même beaucoup de chances qu’elles fassent des emplettes pour une personne spécifique déjà. Pour faire plaisir à quelqu’un. Certains diront qu’ils achètent ça pour eux, mais tu n’y crois pas tellement. Tu te retiens un commentaire sur une fille que t’as baisé y’a pas longtemps qui avait vraiment quelque chose de qualité. Tu ne penses pas que ce soit le genre de conversation que Ryleigh recherche. Vous n’êtes pas assez intimes pour te laisser aller de ce côté là.

Une femme prend dans les mains un ensemble rouge en dentelles et tu la regardes en hochant la tête.

« J’approuve. »

T’es vraiment pas croyable.

« Et le salaire est tombé y’a quelques jours alors ça aide pas. » ajoute-t-il et sans réfléchir, Ryleigh répond du tac au tac : « Oh, tu sais moi le salaire, il me dure trois ou quatre jours... » avant de réaliser qu'elle vient de lui jeter sa richesse à la gueule. Ce n'est pas malin, ni très sympa mais elle n'a pas fait exprès. C'est sa franchise qui l'a emporté sur son cerveau. Elle n'a aucun mérite à être bien née et à avoir un père qui lui fait des virements qui représentent plus que ce que les gens normaux gagnent en un an chaque mois. « J’ai bien envie de jeter un oeil là dedans. » dit-il quand ils passent devant une boutique de lingerie. C'est pas vraiment son élément de base, de faire les boutiques de lingerie avec des hommes qui ne sont pas là pour lui pointer du doigt ce dans quoi ils aimeraient la voir. C'est généralement seule, avec Maura ou avec un de ses amis homos qu'elle traîne dans ce genre de magasin mais elle va faire un effort pour être enjouée à l'idée. « D'accord. » dit-elle alors qu'il est déjà rentré l'entraînant à sa suite.

Après quelques minutes à papoter dans les rayons et à voir Andy baver presque littéralement sur les demoiselles qu'il croise, il demande : « T’achètes ce genre de lingerie ? » comme si ça le regardait. Ryleigh n'est pas offensée par la demande, c'est pas comme s'il lui avait tendu un string taille 8 en lui disant « c'est ta taille ? ». Considérant sa réponse elle décide de le prendre à la légère. « Oui, évidemment, pas que j'en porte souvent mais j'ai ma petite collection. Et toi, ça t'arrive souvent d'en porter ? » Ryleigh se considère comme une jeune femme normale. Elle aime se faire belle et enfiler une jarretière, un porte-jarretelles, un corset, un string et faire son entrée dans la chambre, voir la surprise et le contentement dans le regard de son amant et voir la tension se répandre dans son corps.

« J’approuve. » lâche Andy à l'intention d'une demoiselle qui regarde un ensemble rouge très provocant. La jeune fille sourit, embarrassée et histoire de la sauver, Ryleigh tire doucement l'oreille du jeune colombien. « Andy, arrête d'embêter les demoiselles et aide-moi à choisir. » dit-elle en l'attirant vers une autre allée. « Tu sais quoi, choisis quelque chose dans lequel tu aimerais voir une nana avec qui tu couches. J'ai envie de voir ce qui te plaît. » enchaîne-t-elle, amusée par l'idée de le voir dévoiler ses goûts. Plutôt nuisette qu'il faut retirer pour révéler les biens ou micro-string et push-up bra qui ne laissent rien à l'imagination. « Personnellement, j'aime montrer mes fesses, avec l'effort que je mets dedans... Je prends une noisette je la casse avec mes fesses tu vois, tellement je suis musclée. » dit-elle avant d'exploser de rire devant le visage incrédule d'Andy. Peut-être qu'elle n'a pas dit ce qu'elle pensait dire ? Une faute de vocabulaire est si vite arrivée. Peut-être qu'au lieu de dire noisette, elle a dit testicule et qu'il imagine la scène ?

Tu rêves de pouvoir dépenser ton salaire en quelques jours seulement. Il fut un temps t’avais pas besoin de bosser pour vivre. T’avais reçu un héritage assez conséquent pour te le permettre. Ca t’a permis de faire tes études l’esprit tranquille. C’était le bon vieux temps. Mais bon ça va, t’as pas trop à te plaindre, t’aimes bien ton boulot. C’est dans ta branche, c’est pas donné à tout le monde de faire ce qu’il aime vraiment. Après sa remarque, il est clair que tu envies Ryleigh à ce moment précis, parce que l’argent ça fait quand même le bonheur contrairement à ce qu’on peut en dire.

Tu essaies de ne pas imaginer Ryleigh porter ce genre de lingerie quand elle avoue en acheter, mais tu échoues. Bien sûr que c’est la première chose à laquelle tu penses maintenant. Une femme qui a une petite collection de ce genre, ça t’intéresses forcément. Peut être bien que tu commencerais à fantasmer à ses dépends. Peut être bien. Tu lâches un rire quand elle te demande si t’achètes ce genre de truc de ton côté.

« C’est vrai que je devrais en acheter pour que les filles se changent chez moi avec ce que j’ai à leur proposer. Au moins je serai toujours satisfait de ce qui arrive dans mon lit. »

Parce que clairement les filles c’est pas ta priorité si elles n’ont pas leur atouts mis en valeur dans de la dentelle. Tu n’expliques pas cette fixation que t’as là dessus. Tu t’es même déjà demandé si les mecs dans des dessous en dentelles ça t’exciterait autant, mais non. L’image n’est pas très attrayante à ton avis.

Tu te laisses tirer par l’oreille et tu suis Ryleigh qui apparemment a besoin d’aide sur son choix. Tu souris largement et tu la suis sans protester. T’as quand même bien remarqué que la fille à qui t’avait fait ta remarque l’a pris à la rigolade et ça te fait plaisir. Les gens doivent se prendre un peu moins au sérieux dans la vie. Faut rire. Elle te propose de lui montrer un ensemble qui te plairait particulièrement et cette question est pas mal compliqué.

« Franchement, je prends tout. Mais c’est vrai que j’ai jamais eu droit à ça… »

Tu montres un ensemble corset, porte jarretelle.

« Ni à ça… »

Tu indiques une nuisette bien sexy.

« J’ai toujours dû me contenter de jolis ensemble de ce genre. »

Tu montres un string et un soutien gorge en dentelles noir. Tu mets ça sur le compte des non relations que tu entretiens avec la gente féminine. Elles ne peuvent pas te faire ce genre de petit plaisir parce que ça se prépare à l’avance. On ne met pas ce genre de truc élaboré quand on sort en club. Et puis après, les rares fois où t’es allé chez la fille, vous étiez trop rapidement dans le feu de l’action pour qu’elle puisse penser à se changer. T’es pas assez intime avec les filles pour qu’elles sachent que c’est quelque chose que t’apprécie. T’as pas de fuck friend en filles. Juste des mecs. Peut être que c’est le moment que ça change ? Peut être bien. En tout cas tu regardes Ryleigh qui te fait part de ses préférences et tu approuves. Tu jettes un coup d’oeil à ses fesses à sa remarque qui te fait plutôt rire.

« T’as autant de force dans tes fesses ? »

T’aurais presque envie de toucher mais tu te retiens.

« Tu vas t’acheter quelque chose ? »

Tu continues de faire des allés retours entre les sous vêtements qui sont sous vos yeux et le corps de Ryleigh.

« On aurait pas dû venir ici… Maintenant j’ai des pensées impurs. »

Comme si t’en avais pas en temps normal de toute façon. Mais bon ça, elle ne te connait pas assez intimement pour le savoir.

« J’aurai presque envie de lancer un appel à toutes les femmes de cette boutique… Même si ça voudrait dire raccourcir notre séance de conversation. »

Ca te fait marrer, parce que tu le considères quand même assez sérieusement.

« Enfin sauf si… Si t’es partante. Avec un bel ensemble. »

Plus fort que toi, tu n’as pas pu t’empêcher de lui faire une proposition plutôt direct. Tu n’as pas été cru, c’est plutôt pas mal. Comme quoi tu sais quand même te tenir quand tu veux. T’es pas un animal. Mais c’est vrai qu’avec les filles tu n’utilises pas les mêmes techniques qu’avec les mecs.

« C’est vrai que je devrais en acheter pour que les filles se changent chez moi avec ce que j’ai à leur proposer. Au moins je serais toujours satisfait de ce qui arrive dans mon lit. » dit-il sans qu'elle ne puisse savoir s'il est sérieux ou non, la barrière de la langue l'empêchant de lire entre les lignes avec autant d'aisance qu'elle ne le fait dans sa langue maternelle. « Goujat ! » s'esclaffe-t-elle en lui donnant une tape sur l'épaule. Il est vraiment incorrigible, comme les autres gars qui sont déçus quand une fille ne déballe pas le grand jeu alors qu'ils sont dans un vieux caleçon délavé. « Franchement, je prends tout. Mais c’est vrai que j’ai jamais eu droit à ça… » dit-il en pointant du doigt un ensemble corset, porte-jarretelles, « Ni à ça… » ajoute-t-il en montrant une nuisette qu'elle trouve un peu trop habillée -et pourtant elle ne l'est pas beaucoup-. « J’ai toujours dû me contenter de jolis ensemble de ce genre. » « Te contenter... et toi tu leurs offres quoi à tes nanas ? » demande-t-elle curieuse, parce que les femmes sont toujours poussées à faire des efforts supplémentaires.

« T’as autant de force dans tes fesses ? » demande-t-il quand elle plaisante sur la possibilité de casser une noisette et elle lui répond mystérieuse : « Tu veux pas savoir. » avant de laisser un sourire entendu glisser sur ses lèvres et de passer une main dans ses cheveux. Pauvre Andy, il va vraiment finir par perdre la tête entouré de toutes ces phéromones.

« Tu vas t’acheter quelque chose ? » demande-t-il un peu trop intéressé par le sujet. Elle se contente de répondre :« Peut-être... » Histoire que plane un léger doute. Elle n'a pas le temps de jouer avec ses émotions davantage qu'il admet déjà sa faiblesse.« On aurait pas dû venir ici… Maintenant j’ai des pensées impurs. » Elle éclate de rire parce qu'il est tombé dans son propre piège. « Les mecs, vous êtes vraiment tous les mêmes... » Un peu de lingerie et ils perdent la tête. Faibles créatures. « J’aurais presque envie de lancer un appel à toutes les femmes de cette boutique… Même si ça voudrait dire raccourcir notre séance de conversation. » dit-il le regard filant à droite, à gauche, sur le corps de chaque jeune femme qui passe. Cette boutique est réputée pour n'avoir des vêtements que dans les tailles considérées comme des tailles mannequins. Une honte à laquelle Ryleigh s'oppose mais ploie parce qu'elle y rentre parfaitement et que mine de rien, leur lingerie est sublime. « Romantique. » note-t-elle avec une dose d'ironie dans la voix et dans le regard.

« Enfin sauf si… Si t’es partante. Avec un bel ensemble. » dit-il mi-sérieux mi-plaisantin, ce qui arrache un rire exaspéré à Ryleigh. Il est incorrigible. « Andy, tu ne saurais pas comment t'y prendre avec moi, même si je venais avec un mode d'emploi. » répond-elle malicieuse, sous-entendant qu'au lit elle est bien plus qu'il ne peut supporter, avant d'interpeler une des beautés plantureuses typiquement australiennes qui sert de vendeuse (et de modèle une fois la nuit tombée?). « Mademoiselle, je prendrai cet ensemble, celui-ci et cette guêpière. » dit-elle d'un ton impérieux et montrant du doigt trois articles -cinq si on compte les deux pièces des ensembles- qui l'intéressent avant de se retourner vers Andy comme si de rien n'était. Voilà qui lui donnera de quoi penser pour le reste de l'après-midi. Ryleigh dans une body noir à dentelle légèrement transparent ou un ensemble guêpière string. Est-ce qu'elle aurait acheté tout ça s'il n'avait pas été là ? Probablement pas, mais voir l'expression sur son visage en vaut largement le coup et le coût. « Et si on allait voir chez les hommes ? » dit-elle avant de se diriger vers une section minuscule qui propose une gamme réduite de boxers, slips, jockstraps et strings. À son tour de s'amuser un peu. « Pourquoi je te vois bien en adepte du jockstrap ? » Andy qui se trimballe cul nu sous son jean ? Elle trouve ça plutôt plausible, il a l'air d'avoir chaud aux fesses. Laissez-lui cinq minutes et elle lui fera essayer un modèle.

Ryleigh te traite de goujat. T’as déjà entendu ce mot et tu sais que c’est pas bon signe, mais elle le dit en se marrant, donc ça va. Mais elle n’aime pas non plus ce que tu dis, la façon dont tu le dis. Elle te demande ce que tu offres aux filles. Tu réfléchis un instant.

« Tu voudrais quoi toi ? »

Parce que ça t’intéresses, même si les filles c’est clairement secondaire chez toi. Mais la lingerie ça change tout. Alors si tu peux en avoir tu dis pas non. Même si c’est avec un échange de bon procédé. T’es pas non plus le mec super égoïste dans le sexe. T’aimes faire plaisir à ton partenaire. Le lui rendre bien. C’est meilleur comme ça. En plus ça ouvre des possibilités pour remettre le couvert incessamment sous peu, donc c’est tout bénéf.

Ryleigh compte s’acheter quelque chose et tu regardes avec attention ce qu’elle a dans son champ d’action. Tu commences à l’imaginer avec ce genre de chose sur elle et ouais, ça te réveille l’entrejambe. Tu souris quand elle dit que vous êtes tous les mêmes. Peut être que c’est pas complètement faux. Ton idée de lancer un appel aux femmes de la boutiques ne la fait pas vraiment rire, alors que toi t’as un beau sourire amusé aux lèvres. Elle qualifie ça de romantique. Ca te fait marrer. Si y’a bien un truc que tu n’as jamais essayé d’être, c’est romantique.

Tu ouvres une porte à Ryleigh si jamais elle a envie de s’amuser avec toi. Quelque chose te dit que ça ne va pas marcher, mais t’as pas pu t’empêcher de le proposer. Ca aurait été contre nature. Tu ne dis jamais non à une opportunité avec une jolie fille (qui achète de la lingerie qui plus est). Elle dit que tu ne saurais pas comment t’y prendre avec elle et ça te fait marrer. Ca t’excites aussi. T’es bien curieux de voir comment elle est au lit cette fille. Tu la laisses s’entretenir avec une vendeuse, que tu mates bien aussi au passage. Tu regardes les articles qu’elle donne à la vendeuse et tu te mords la lèvre. Elle te capte et tu n’essaies même pas de te cacher.

« Tu m’enverras des photos. »

Tu rêves. Elle veut aller voir chez les hommes. Ouais allé, pourquoi pas. Tu la suis et elle te parle de jockstrap. Ca te fait marrer.

« Ca te plairait ça ? »

T’en prends un dans tes mains et tu regardes un peu sous toutes les coutures. Pas la première fois que t’en vois un, mais première fois que tu réfléchis à en acheter un éventuellement. T’as déjà baiser des mecs qui avaient ça sur le dos. Plutôt pratique dans ces situations là, c’est vrai, mais pas ce que tu préfères.

« J’aime moyen. Je suis plutôt… »

Tu lui montres des boxers juste à côté.

« … ça. Classique. »

Tu regardes le reste.

« Y’a pas des string pour homme ? Pas que ça me branche. Je crois que je préfère le jockstrap plutôt que d’avoir une ficelle coincé dans le cul. D’ailleurs je vais peut être en prendre un. Comme ça. Pour tester. »

Ta main se tend pour choper un jockstrap rouge et noir. Tu regardes la taille, ça devrait être bon pour toi.

« Putain c’est pas donné. »

Vous êtes pas rentré dans n’importe quelle boutique. Tu l’avais presque oublié.

Après être passé chez son dealer Ryleigh imagine qu'un addict se sent soulagé, soulagé de n'avoir pas été chopé par les flics, soulagé d'avoir sa dose. Ryleigh comprend et compatit, c'est un peu la sensation qu'elle ressent quand elle sort d'une boutique de luxe en ayant dépensé plus que ce qu'elle prévoyait. Ce n'est pas en achetant de la lingerie qu'elle ressentira cette excitation mais qu'importe, ce n'est que le premier arrêt sur leur itinéraire. « Tu voudrais quoi toi ? » demande-t-il, faisant référence à ce qu'elle aimerait qu'un homme lui offre en terme de lingerie. « Honnêtement, je préfère qu'un homme découvre mes achats plutôt que de m'acheter lui-même quelque chose. Sauf quand il s'agit de bijoux. » précise-t-elle parce que c'est l'exception qui confirme la règle. Enfin, les robes de soirée sont aussi acceptables, mais à choisir un cadeau, elle préfère un diamant plutôt qu'un string. C'est peut-être un peu superficiel, mais elle est le fruit de son éducation après tout. « Tu m’enverras des photos. » plaisante-t-il après qu'elle ait sélectionné ses emplettes. Elle sourit, presque gênée de la franchise avec laquelle il flirte. Ryleigh est habituée à un peu plus de subtilité mais cet aplomb est rafraichissant. « Si t'es sage, je l'envisagerai. » répond-elle mutine avant d'approcher le sujet des sous-vêtements masculins. « Ca te plairait ça ? » demande Andy quand elle lui parle de jockstraps. « Si c'est bien porté, peut-être. » répond-elle en faisant semblant de checker son postérieur. Il n'y a rien de pire qu'un homme qui porte des jockstraps avec des fesses flasques et tombantes. Surtout quand il est dans la fleur de l'âge. « J’aime moyen. Je suis plutôt… » avoue-t-il quand même avant de pointer du doigt un boxer. « … ça. Classique. » Elle opine du chef et ne peut pas s'empêcher de glisser : « Très, presque banal. » Parce que c'est la vérité, un boxer reste sexy, bien sûr, mais ce n'est rien de folichon ou de particulièrement excitant. « Y’a pas des string pour homme ? Pas que ça me branche. Je crois que je préfère le jockstrap plutôt que d’avoir une ficelle coincée dans le cul. D’ailleurs je vais peut être en prendre un. Comme ça. Pour tester. » cède-t-il finalement. Ryleigh est fière de son petit manège. Le pauvre Andy va finir par tourner en bourrique si elle continue de jouer avec lui sans aucune pitié. « Putain c’est pas donné. » fait-il en voyant le prix des articles dans le magasin. Ryleigh comprend qu'il soit surpris, elle oublie parfois qu'elle n'a pas le même rapport à l'argent que les gens qu'elle fréquente. Et si Andy vient de toucher son salaire, elle ne voit pas de raison d'amputer ses économies pour un truc qu'elle n'est pas sûre qu'il porte et qu'elle lui fait acheter. « Allez, va, je te l'offre. Je paie pour la perte de ta virginité quand il s'agit des jockstraps. » plaisante-t-elle en attrapant un jockstrap bleu marine. « Bon, maintenant qu'on a les sous-vêtements, on peut passer à ce qui les couvre ? » propose-t-elle en se dirigeant vers la caisse, bien plus à l'aise à l'idée d'enfiler une veste en satin devant Andy que de l'avoir à côté d'elle quand elle choisit ses nuisettes et guêpières.

Ryleigh n’aime donc pas les cadeaux de type lingerie. Pas que tu prennes véritablement note, mais c’est quelque chose dont tu vas te souvenir. Tu te demandes si c’est le cas de toutes les filles. Tu sonderas un peu tes connaissances, à commencer par Ariane et Lene. Ryleigh accepte les bijoux en cadeau par contre. Toi t’as jamais eu de relation sérieuse, alors t’as jamais eu besoin de te creuser la tête à réfléchir à un cadeau pour une personne spéciale. Tu galères assez avec les cadeaux que tu dois faire à ta famille et tes amis.

Tu souris en coin quand elle envisage de t’envoyer des photos d’elle portant ses achats. Elle est vraiment fun Ryleigh. En tout cas ça te changerait des dick pic que tu reçois. Tu partageras avec Lene comme à votre habitude, elle appréciera sûrement la vue elle aussi.

Ryleigh fini par t’offrir le jockstrap alors tu la laisses choisir lequel. T’es pas mécontent de finir avec un cadeau de sa part. Maintenant tu te demandes à quel occasion tu vas porter ça. Faut certainement avoir de la visite, sinon ça sert à rien de porter ça pour soit même. C’est ton avis. T’es pas complètement sûr d’être bien à l’aise là dedans, donc tu vois pas l’intérêt de le porter sans spectateur.

« C’est gentil merci ! »

Tu souris en coin avant d’ajouter.

« T’auras sûrement le droit à une photo… Si t’es sage. »

Si elle veut aussi. T’es pas sûr que ça l’intéresse réellement. Tu verras en fonction de sa réponse. En tout cas tu penses que la photo que tu prendras fera un petit tour. Ca mérite d’être vue par plusieurs personnes ce genre de truc. Un avant goût de ce que certains pourront goûter en vrai.

La jeune anglaise propose de continuer les achats dans des boutiques pour vêtements. Tu hoches la tête. On va à la caisse et je la laisse payer le tout. Je la remercie une fois de plus avant de demander au caissier de mettre le jockstrap dans un sac à part. Histoire de pas l’oublier parmi ses achats à elle. Ce serait con.

Vous reprenez votre balade dehors à regarder les vitrines des boutiques.

« J’ai envie d’une nouvelle paire de baskets. »

Tu sors ça comme ça d’un coup. Même si t’en as des tas. Vous croisez un mec plutôt très mignon qui porte un bermudas et tu le suis du regard jusqu’à te retourner pour avoir une petite vue sur ses fesses. Pas mal.

« Et des shorts. Ou bermudas. »

Tu mets toujours les mêmes. T’aurais envie de changer. Oui t’as été bien inspiré. Tu reprends de marcher normalement aux côtés de Ryleigh.

« Mais pas des trucs hors de prix hein. »

Tu la regardes de manière entendu.

« Sauf si tu me les offres bien évidemment. »

Tu bats un peu des cils en la regardant. Tu dis pas non à des cadeaux supplémentaires.

« C’est gentil merci ! » dit-il quand elle lui offre son sous-vêtement. C'est rien du tout aux yeux de Ryleigh mais si ça lui fait plaisir sans faire un trou dans son budget autant qu'elle fasse une bonne action. Elle lui sourit, l'air de dire qu'il n'y a pas de quoi la remercier, parce qu'au fond c'est vraiment pas grand chose et il ajoute : « T’auras sûrement le droit à une photo… Si t’es sage. » L'imbécile. « Non merci, tes fesses poilues n'ont pas besoin d'atterrir sur mon téléphone. » taquine-t-elle en sortant de la boutique, le premier sac cartonné de la journée au bras. Elle lui propose de continuer leurs emplettes et Andy se lance dans une liste des trucs qu'il veut acheter. « J’ai envie d’une nouvelle paire de baskets. » Très bien, ils ont passé deux magasins de chaussures en venant, ça devrait pas être trop compliqué à trouver. « Et des shorts. Ou bermudas. » continue-t-il avant de se prendre un regard un peu réprobateur de la part de Ryleigh. Le bermuda c'est vraiment pas un truc qu'elle trouve attirant. Genre, sur personne. Le short c'est mieux, ça met en valeur la cuisse, le bermuda c'est flasque et inintéressant. Et inélégant. Bref, ça n'a pas un seul avantage sinon celui d'être supposément confortable, quoiqu'elle a du mal à imaginer comment on peut être à l'aise dans un truc aussi laid.
« Mais pas des trucs hors de prix hein. » Elle espère bien, parce que pour un gars qui dit qu'il vient de toucher son salaire, il va finir rapidement à la rue s'il dépense sans compter. Ceci dit, si c'est pour pas acheter des trucs hors de prix, peut-être qu'ils auraient dû aller faire du shopping dans un autre quartier. « Sauf si tu me les offres bien évidemment. » ajoute-t-il ce qui la fait sourire. Il a raison d'essayer, avec Ryleigh on sait jamais, pour peu qu'elle soit d'humeur à jouer les Mères Noël... « Ohhh je vois. T'as pas compris que c'est donnant-donnant. Je t'ai offert un jockstrap, maintenant c'est à toi de m'offrir un truc que je veux et j'ai justement repéré une paire de boucles d'oreille en diamant la semaine dernière. » répond-elle du coup, histoire de lui faire comprendre que s'il commence à s'endetter auprès d'elle il va s'en mordre les doigts. Les besoins d'une lady n'ont pas le même price tag que ceux d'un jeune homme normal. Y'a qu'à voir, chacune des tenues sexy qu'elle a acheté avait un zéro de plus que son jockstrap. Et ne la lançait pas sur les bijoux... Tout ce qui brille n'est pas d'or, mais c'est souvent du platine. « Vas-y je te suis, tu connais mieux les magasins dans lesquels tu peux trouver une paire de short qui t'aille. » Et on oublie tout de suite cette idée de bermuda. Merci.

Elle refuse la photo de toi en sous vêtement. Tu poses une main sur ton torse faisant mine d’être blessé.

« Mes fesses sont pas poilues ! »

C’est surtout ce que tu retiens de ce qu’elle a dit. De toute manière tu sais que tu vas lui envoyer la photo. Ce sera sûrement un envoie multiple une fois que t’auras pris le bon shot, parce que y’a quelques autres personnes à qui t’as envie de montrer ça.

Ca parle shopping de nouveau et elle t’explique comment ça marche pour elle. Quand elle te sort qu’elle veut des diamants t’éclates de rire. Mais bien sûr. Qu’elle ne compte pas là dessus. T’es loin d’avoir ses moyens.

« Je vais t’offrir des tacos si tu veux. »

Tu dis pas non pour improviser un resto mexicain après votre séance de shopping. Ryleigh te dit de prendre le lead pour la suite du shopping et tu fais demi tour parce que tu te souviens d’une boutique précisément qui pourrait correspondre à ce que tu cherches.

« Mais sinon j’étais sérieux pour les tacos. Je connais un bon resto mexicain en ville… Ca pourra te faire pratiquer encore plus ton espagnol. »

Parce que oui, c’est tenu par des véritables mexicains expatrié et ça te plaît. Dès que tu peux te sentir un peu plus proche de chez toi, ça te plaît. Tu retournerai pas vivre en Amérique du Sud pour le moins du monde, mais avoir un bout de chez toi, ou pas loin de chez toi, ici, c’est parfait.

Et vous continuez vos emplettes pendant encore deux bonnes heures. Tu te trouves ce que tu veux. Tu écoutes les conseils de Ryleigh, même si t’es pas toujours d’accord avec elle. Tu te dis qu’elle est une femme de goût alors tu perds rien à suivre ses indications. Tu te fais plaisir avec quelques shorts et une chemise. T’es bien content de tes achats, même si t’as pas pris de baskets. T’en as déjà bien trop chez toi de toute façon.

Vos paquets dans les mains, l’air de rien tu prends le chemin vers le resto mexicain dont tu parlais. Dois y en avoir pour dix minutes à pied. Il est en plein centre.

« Mes fesses sont pas poilues ! » qu'il s'indigne, ce qui finit de convaincre Ryleigh qu'elle a vu juste. Il n'y a rien de grave à avoir les fesses poilues, tant que ce n'est pas la jungle. À bien l considérer, Andy n'a pas l'air d'être particulièrement velu, elle décide donc que sa pilosité fessières ne doit pas être trop effrayante. « Si tu le dis ! » répond-elle avant de s'en retourner à ses achats. Elle lui fait comprendre que c'est à lui de lui acheter quelque chose et Andy lui fait une proposition qu'elle ne saurait refuser. « Je vais t’offrir des tacos si tu veux. » Il n'en faut pas plus pour la convaincre. Ryleigh est une amoureuse des saveurs exotiques à la cuisine anglaise. Probablement parce que lorsque ses parents partaient en voyage d'affaire et qu'ils les laissaient seuls à Londres, elle et ses frères exploraient un monde culinaire nouveau grâce aux dons de cuisiniers des différents employés de maison qui aidaient à les élever. Et puis plus tard, vers les quatorze ans de Ryleigh, c'est Drew qui s'est mis en tête de faire leur éducation : de la cuisine française à des expérimentations en gastronomie japonaise, ce sont les membres de la fratrie qui ont participé à la création de ses premiers menus. « Tu sais parler à une femme ! » rit-elle avant de suivre Andy qui vient d'effectuer un demi-tour pour entrer dans une boutique. « Mais sinon j’étais sérieux pour les tacos. Je connais un bon resto mexicain en ville… Ca pourra te faire pratiquer encore plus ton espagnol. » Elle n'en a pas douté une seconde mais apparemment, sa réponse ne laissait pas entendre son approbation pour le plan. « À une seule condition ! Que j'ai le droit à une margarita aussi. » Quitte à ce qu'il lui offre un repas mexicain, elle veut aussi boire un cocktail typiquement de là-bas.

Deux heures plus tard, -après qu'elle ait claqué près de dix mille dollars en fringue sous le regard un peu médusé d'Andy qui n'avait peut-être pas conscience d'à quel point Ryleigh peut-être dépensière- elle estime qu'il est temps de manger, surtout parce que son estomac crie famine et qu'elle veut satisfaire son appétit. « On va manger ? » propose-t-elle avant de lui emboîter le pas dans la direction du petit restaurant mexicain. Au bout de quelques minutes de conversation, ils approchent dangereusement du lieu du crime. « Tu me laisses commander hein ? Sauf si je commande 200 enchiladas par erreur, là tu peux intervenir ! » plaisante-t-elle alors qu'ils entrent dans le restaurant. Trouvant une table disponible, elle ouvre la carte -dont la partie droite est en anglais et la partie gauche en espagnol-. Elle est soulagée de comprendre la majorité des ingrédients et de reconnaître les plats par nom. « Qu'est-ce que tu veux manger ? »

Elle dit pas non pour les tacos, c’est pour ça que tu remets ça sur le tapis un peu plus tard. Pour vérifier que tu as bien compris ses paroles. Elle te balance une condition et t’attends le verdict. Elle veut une Margarita, ça te fait marrer.

« Et même deux ! »

T’es venu en voiture mais tu te dis que si t’abuses de l’alcool, tu pourras prendre un uber. Toujours des solutions à tout. Surtout si tu passes une bonne soirée. Faut pas gâcher ça. Avec un peu de chance Ryleigh ne sera pas à 100$ près et finira par sortir la carte bleu pour payer le repas de ce soir. Elle a l’air d’être habitué à payer à tout va. Tu veux pas lui gâcher ce plaisir.

Tu hoches la tête quand elle te demande de passer la commande. Elle a visiblement envie de changer de partenaire de conversation le temps d’une minute ou deux.

« Je serai là pour éviter les drames. »

Tu la rassures en plaisantant. T’es sûr qu’elle n’aura pas besoin que tu interviennes. Elle sait parfaitement parler espagnol. Elle n’a pas fait de fautes de l’après midi, tu n’as jamais eu à lui faire de petite remarques sur ses phrases. Tu te dis qu’elle doit entretenir son espagnol autrement parce que clairement, elle ne le perd pas.

Une fois à l’intérieur du restaurant, tu mets tes paquets à côté de ta table. Tu t’asseois et tu prends le menu qu’on te donne. Ryleigh demande ce que tu vas commander et tu fais une moue pensive. Tu examines bien le menu. T’hésites entre les tacos et une quesadilla puis ton coeur tranche.

« Hmmmm… Je vais tenter la quesadilla au poulet… Et des chips avec guacamole. »

Tu poses le menu et tu regardes Ryleigh.

« Les chips pour commencer. En apéro. A partager. Ou bien on peut prendre carrément un plat de Nachos si t’es partante. Avec supplément guacamole. »

Parce que t’es juste fan de cette sauce. Tu prends le menu des boissons maintenant, pour choisir ta Margaritas. Tu mets un moment à te décider là encore. Trop de choix.

« Pour la Margarita, je te laisse choisir et on prend une carafe. »

Oui tu vois grand. Mais autant prendre une carafe si vous allez de toute façon finir par prendre deux verres chacun.

« Tu tiens bien l’alcool ? Parce qu’ils chargent pas mal leurs verres ici… »

Tu t’es déjà cuité ici, sans vraiment le vouloir, c’était y’a longtemps. T’étais jeune. Mais tu t’en souviens bien. Le serveur arrive et tu regardes la brune pour voir si elle a choisit elle aussi.

« Peut être quelques minutes supplémentaires pour choisir… »

Tu t’avances légèrement. Parlant toujours dans ta langue natale, ce qui ne surprend pas le serveur le moins du monde. Comme quoi y’a bel et bien une communauté latino à Brisbane.

« Hmmmm… Je vais tenter la quesadilla au poulet… Et des chips avec guacamole. » l'informe Andy. Ryleigh acquiesce mais elle sait déjà qu'elle ne prendra pas la même chose. Le poulet n'est pas une viande qu'elle consomme autrement que rôtie, force de l'habitude et des repas de la fratrie autour d'un poulet rôti sur l'os par leur nanny dans leur enfance. Il n'y a que Drew qui lui fait aimer le poulet et elle a toujours peur qu'il soit en sous-cuisson et donc porteur de salmonelle. « Les chips pour commencer. En apéro. A partager. Ou bien on peut prendre carrément un plat de Nachos si t’es partante. Avec supplément guacamole. » « Ouais faisons ça. » dit-elle en approuvant la deuxième option.  Ce qui l'intéresse c'est surtout la boisson. Fille d'un patron de l'industrie alcoolière, Ryleigh a très tôt développé un palais pour tout ce qui est alcoolisé. Généralement elle se satisfait de grand millésime mais elle n'est pas aussi élitiste pour ses boissons qu'elle ne l'est pour sa nourriture. Tant que l'alcool est de bonne qualité, elle ne fait pas la fine bouche. « Pour la Margarita, je te laisse choisir et on prend une carafe. » propose Andy, ce qui lui semble raisonnable. « Y'a rien de mieux qu'une margarita traditionnelle. » juge-t-elle parce que les versions fruitées sont toujours sujettes à l'approbation de tous et sont parfois trop douces ou trop sucrées. « Tu tiens bien l’alcool ? Parce qu’ils chargent pas mal leurs verres ici… » demande un Andy qui semble presque concerné. « J'ai été élevée par un magnat de l'industrie de l'alcool. Si tu essaies de me rendre ivre, va falloir t'accrocher. » plaisante-t-elle à moitié. C'est bien vrai que les enfants Egerton ont tendance à très tôt développer une tolérance pour la bouteille, peut-être parce que leur père possède des entreprises dans le domaine ou peut-être parce qu'ils commencent jeunes à voler des bouteilles dans la cave familliale. Qui sait ? Le serveur se pointe et elle n'a pas vraiment eu le temps de regarder le menu, mais elle sait ce qu'elle veut. C'est l'avantage d'être quelqu'un de sûr de ses choix. « Peut être quelques minutes supplémentaires pour choisir… » fait Andy, soucieux de ne pas la presser. « Non, ça ira. Une carafe de Margarita classique, un plat de Nachos avec un assortiment de sauces mais un supplément de guacamole. À suivre, une quésadilla au poulet et une quésadilla au bœuf. Merci ! » Elle commande ça comme si elle était dans les cuisines d'un grand restaurant à annoncer le ticket. Le serveur récupère la carte et disparaît non sans un sourire. Probablement son accent qui trahit ses origines, mais il n'avait pas l'air trop offensé par son espagnol et c'est un peu tout ce qui compte. « Alors, t'en es où de tes amours ? » demande-t-elle parce qu'elle sait qu'Andy a une vie sentimentale un peu rocambolesque et que c'est un sujet distrayant, surtout vu l'état de sa vie amoureuse à elle...

Ryleigh te suit sur tes décisions et t’aimes bien ça. Vous êtes sur la même longueur d’ondes. Une bonne soirée se profile à l’horizon. Tout comme votre après midi. Apparemment elle tient bien l’alcool. Dommage, ça aurait été encore plus facile de lui faire payer le repas dans le cas contraire. T’es encore plus en phase avec elle quand elle sort sa carte Visa, comme c’est étrange. Tu gardes un espoir qu’elle le fasse de nouveau ce soir, ça serait un pas de plus vers une belle amitié. Un peu intéressé, certes, mais belle quand même.

Elle passe la commande et comme tu le savais, elle fait ça parfaitement bien. Elle n’a clairement pas besoin d’aide de ta part avec la langue hispanique, mais tu peux comprendre qu’elle veuille se dérouiller de temps à autre, c’est pour ça que tu acceptes de jouer le jeu. Secrètement t’aimerais bien qu’elle chope ton accent colombien. Avec le temps peut être. Sur certains mots, y’a des chances. Tu verras bien, mais son accent anglais lui colle à la peau même si elle est pas dégueu.

De nouveau seul, tu regardes l’heure sur ton téléphone mais ton attention est vite rattrapé par la question que Ryleigh te pose. Les amours ? Ca te fait marrer. Tu sais pas si elle fait référence à quelque chose de précis ou non. Peut être que tu lui as déjà parlé d’un fuck friend à l’occasion, mais tu n’en as pas le souvenir.

« Quoi tu veux la liste des personnes que j’ai baisé ces derniers temps ? »

Tu pourrais même pas la lui filer parce que tu prends pas de notes. Tu ris et tu secoues la tête dans un signe négatif. Non, vraiment, c’est pas très intéressant, à part si elle veut des détails sur quelques unes de tes pratiques. Mais non, tu n’iras pas jusque là.

« Y’a franchement rien de nouveau à raconter sur ‘mes amours’. »

Tu prends rien au sérieux à ce niveau là. C’est toujours que du cul pour toi, même si y’a des gens qui te montrent un intérêt plus important, tu ne leur donnes aucun espoirs de construire quoi que ce soit.

« Je te ferai un compte rendu de l’expérience jockstrap. »

Parce que tu comptes le faire tôt ou tard. Tu verras si ça plaît. T’es pas complètement sûr, donc tu attends de voir ça avec impatience. Votre carafe de Margarita arrive et tu vous sers avant de reprendre la conversation de plus belle. Tu sens que tu vas finir cette carafe en moins de deux parce que t’as soif mais t’es pas décidé à demander de l’eau pour te désaltérer. L’alcool, c’est mieux.

« Tu me diras aussi qui a profité de tes nouveaux achats. »

Parce que t’es curieux comme ça. La conversation va bon train et vous passez une agréable soirée autour de très bonne nourriture. Vous prenez même une deuxième carafe comme tu l’avais senti. Tu verras au moment de quitter les lieux si tu te sens de prendre ta voiture ou non. Le plus important étant surtout de repartir avec tes sacs de shoppings, parce que te connaissant tu risques de partir en les laissant au resto.