| | | (#)Jeu 8 Fév 2018 - 16:16 | |
| « Antony, tu avais remarqué que le chambranle de la porte de la chambre était abimé ? » Dis-je à mon fiancé les yeux rivés vers le haut de cette porte. Je me demandais bien ce qui avait pu arriver, on avait l’impression que le bois avait été griffé. Antony s’approcha de moi et haussa les épaules. En effet, il n’avait jamais fait attention mais ne semblait pas s’y intéresser plus que ça. Après tout, nous étions chez ses parents et non chez nous. Nous étions arrivés la veille au soir. Nous avions pris la décision d’enfin annoncer la date de notre mariage, la date que nous avions choisi ensemble il y a quelques semaines déjà. Il nous restait à présent 5 mois pour tout boucler et ce n’était pas mince affaire. Nous savions au moins que la réception allait se faire dans le domaine des Brownson. C’était un magnifique endroit et il aurait été dommage de ne pas en abuser. Ce n’était pas une question de budget, celui-ci nous était illimité mais c’était l’endroit rêvé pour faire un mariage en été. Le domaine était si grand et je m’y voyais déjà. Et il y avait ici suffisamment de place pour héberger nos invités qui viendraient de loin. Je pensais surtout à ma chère tante qui habitait en Angleterre. Ma mère m’avait donné la liste de leurs invités, ceux qui étaient non négociable. Ceux qui devaient absolument savoir que l’ainée Adams allait se marier une bonne fois pour toute et laisser derrière cette mésaventure de mon premier mariage raté. J’espérais que cette fois ci, tout se passerait bien, il n’y avait pas d’inquiétude, j’avais une confiance aveugle envers Antony et Lene n’était pas invitée. Les chances étaient de mon côté. Par contre, je pensais qu’il était nécessaire qu’on ait une discussion avec mon fiancé, car j’avais l’impression qu’il était distant et notamment depuis que je lui avais annoncé ma stérilité. S’il s’était, dans un premier temps, montré très conciliant et rassurant, petit à petit son comportement ne l’était plus. Il passait de plus en plus de temps chez ses parents, fuyant Brisbane, ou me fuyant moi-même. Ses parents s’étaient engagés à accueillir une dizaine de chevaux en pensions alors qu’ils n’avaient pas pour habitude d’en avoir autant. En temps normal, il n’y a pas plus de cinq chevaux sur le domaine. Antony s’était alors montré très disponible pour ses parents. Concernant l’agence immobilière, il travail à distance, prend les appels et est sur son ordinateur professionnel et si besoin, il se déplace à Brisbane mais passe rarement par notre appartement… Nous n’avions pas discuté des alternatives possibles… et si pour moi il était indiscutable de penser à une assistance à la procréation, il est vrai que j’y pensais régulièrement… je crois que l’avoir annoncé à ma famille et à mon fiancé m’avait permis de me sentir mieux avec cette idée là… Je voulais vraiment construire cette famille avec Antony. Alors que je me rendais dans le grand salon où tout le monde s’était réuni, je remarquai la présence de Nina à l’extérieure de la grande bâtisse. Cette jeune femme qui non seulement sortait avec mon frère Simon, mais qui plus est, est régulièrement au ranch. Si j’ai bien tout suivi, la jeune femme était dans une famille d’accueil qui connait très bien les Brownson et donc, elle connait le ranch surement aussi bien que moi. Rien que le fait qu’elle sorte avec mon frère pourrait me donner des boutons en la voyant mais je sais aussi qu’Antony l’apprécie beaucoup et la considère comme quelqu’un de sa famille… peut être aurait-il pu se confier auprès d’elle… je sortais de la grande bâtisse et alla à sa rencontre. Elle était sur un cheval, très élégant. Un des nouveaux chevaux qui était en pension ici… J’arrivais à sa hauteur… « il est magnifique… » elle était bien plus grande que moi sur cette bête. Je levais les yeux au ciel, éblouie par le soleil juste derrière elle. « Bonjour Nina… tu as choisi le bon jour pour venir ici… Antony et moi avons une nouvelle à anoncer à tout le monde. » |
| | | | (#)Dim 11 Fév 2018 - 19:45 | |
| La vie est belle sous le soleil. Elle est encore plus belle dans son petit coin de paradis qu’est le ranch des Brownson. Il n’y a plus de problème, rien d’autre que la joie et l’envie de sourire tout le temps, quand on profitait d’un si beau paysage. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, cet endroit lui avait toujours fait cet effet. Aujourd’hui, encore, elle était venue pour se ressourcer. Arrivée après midi, elle avait rejoint madame Brownson dans la cuisine où elle préparait son déjeuner. En effet, les autres avaient déjà mangé alors qu’elle était occupée avec les nouveaux chevaux qu’ils venaient d’accueillir. Au menu, une grande salade composée avec uniquement des produits venant de la ferme. Mûrs, gorgés de soleil, leur goût était inégalable. Dans la joie et la bonne humeur, elle lui donna un coup de main. Elle avait ciselé finement le basilic pendant que la mère d’Antony parlait des nouveaux chevaux qu’ils avaient reçu en pension. Une fois les brins hachés menus, elle les ajouta dans le saladier sur la laitue, lavée, séchée, en petits morceaux. Suivant les indications de la maîtresse de maison, on entend des clac-clac réguliers quand la lame s’écrase contre la planche. D’un geste souple mais dynamique, elle coupe en tranches tomates et oignons. Avec plus de minutie car elle n’a pas le coup de main, elle fait des petits cubes de pomme. Le tout est ajouté au fur et à mesure à la préparation. Pendant que madame Brownson continue de couper un melon et des avocats, Nina ayant terminé la salade, s’occupe de la vinaigrette, celle typique de la famille. Dans un bol, elle mélange huile d’olive, vinaigre de framboise, sel, poivre et une pointe de moutarde et de sirop d’agave. Nina possédait un statut privilégié au sein de cette famille, ce qui expliquait le fait qu’elle connaisse la recette. Elle avait toujours été très bien accueillie ici, elle s’y sentait bien et c’était une chance de pouvoir profiter, à sa guise, de la nature, des animaux, des grands espaces et des champs qui s’étendaient à perte de vue. Et d’un côté, tout aurait été différent s’il n’y avait pas eu le ranch, les chevaux… et Antony. C’est de la bouche de madame Brownson qu’elle a appris, pendant qu’elle mangeait sa salade et que Nina s’attaquait aux fruits, qu’Eva et lui étaient présents. Elle avait très envie de revoir celui-ci qui avait toujours été si gentil avec elle mais comme il était en compagnie de sa fiancée, elle n’avait pas insisté pour le rencontrer tout de suite. Avec un peu chance, elle tomberait sur lui, seul — c’était préférable.
Les nouveaux chevaux arrivés en pension n’étaient pas là depuis longtemps mais madame Brownson était déjà capable de tous les citer. Elle eût le droit à une liste de nom mais aussi pour chacun, leurs caractéristiques et leur personnalité. Elle lui proposa même de monter son petit chouchou parmi le lot et ne fut pas avare de compliments pour un certain Versailles mais si Nina refusait catégoriquement de monter un autre cheval que Sonny, elle se laissa convaincre en voyant l’animal. Ils s’étaient longuement toisés, yeux sombres dans yeux sombres, après qu’il ait dressé les oreilles à leur approche. Partageant l’admiration de la mère d’Antony pour la belle robe palomino de Versailles, elle avait ensuite posé une main sur ses naseaux pour guetter sa réaction. La relation entre un cavalier et son cheval était une histoire d’alchimie. Elle avait mis du temps à ce que la forte tête qu’était son étalon préféré lui fasse confiance et depuis, elle n’avait pas voulu d’une autre monture. Là, pour une première fois, elle ne pouvait pas se permettre toutes les fantaisies qu’elle se permettait d’habitude mais Versailles se montra coopératif et il possédait une bonne énergie. Elle pensa, alors qu’ils revenaient de leur longue balade, que cela avait son petit charme de découvrir un nouvel animal. Alors qu’elle prenait le chemin des écuries, toujours sur son dos, une silhouette baignée d’un rayon de soleil vint à sa rencontre. Elle la reconnut instantanément mais resta impassible quand elle vit Eva Adams se poster devant eux. Les yeux d’abord sur le cheval, elle semblait être captivée par la beauté de l’animal tandis que Nina observait les alentours. Pas de doute… la présence d’Eva devait être corrélée à toutes ces nouvelles voitures garée et les aller-venues dans l’entrée. L’hypothèse ne tarda pas à être confirmée. « Oh… une annone ?! » Elle ne put réprimer un petit sourire en coin. « Je vois qu’on fait des efforts en matière de communication. » Les souvenirs du feuilleton lui reviennent en mémoire. Eva et son secret lourdement porté, Antony et ses espoirs. Ils avaient surmonté tout ça et c’était une bonne chose, Nina savait à quel point il était amoureux d’elle. Elle ne pouvait pas détester la femme qui rendait heureux celui qu’elle considérait comme un frère mais personne ne lui interdisait de lui lancer des piques. Enfin, comme c’était ses propres règles, elle ne tarda pas à enchaîner. « Est-ce que c’est une invitation pour votre petite réunion ? Je peux me passer des poignées de mains et des petits fours, tu sais, alors tu peux me le dire maintenant ou cela attendra que je rentre ce petit père à son box… et que je me débarrasse de mon odeur sueur-écuries. » Elle n’était ni tranchante, ni désagréable mais ne lui décrocha pas de sourire… elle était juste… indifférente. |
| | | | (#)Ven 23 Fév 2018 - 14:21 | |
| Je n’étais pas aussi douée que les Brownson pour monter à cheval, Roman avait ça dans le sang et il considérait ces animaux surement bien plus que certains Hommes. L’équitation aurait pu faire partie des sports que j’aurais pu pratiqué étant enfant mais j’avais choisi l’escrime. Sport de haut niveau également, une classe qu’on ne décrit plus à présent, ce sport avait fait ses preuves et c’était toujours un vrai plaisir d’assister à des matchs. Même si je ne pratiquais plus depuis des années, j’étais sûre de pouvoir encore manier l’épée, cachée derrière mon masque, scrutant les mouvements de mon adversaire pour mieux le toucher. Mais, oui, c’était loin derrière moi et aujourd’hui, je ne pratiquais plus grand-chose. Si ce n’est que je m’étais remise à la danse depuis que Milena s’était décidé à me faire bouger, me sortir de mon quotidien. Nina avait beaucoup d’élégance, tout autant que l’animal sur lequel elle se trouvait, ils faisaient bien la pairs, comme si l’un et l’autre étaient fait pour se trouver. Alors que j’étais juste à côté, tentant d’apprivoiser la bête à mon tour en posant doucement ma main sur sa tête. Ses yeux se fermèrent doucement et elle s’inclina délicatement. Au moins, je ne lui faisais pas peur. Alors que j’annonçais à la jolie brune que Roman et moi avions une annonce à faire à l’ensemble de nos invités, sa réponse me laissa doucement de marbre. Je la pris comme un reproche, peut être n’était-ce pas le but de la manœuvre, c’était maladroit. « Je vois qu’on fait des efforts en matière de communication. » Et en même temps, elle n’a pas tord. Je savais bien qu’elle était au courant de mes problèmes depuis bien longtemps. Bien avant tout le monde et elle avait malgré tout réussi à n’en parler à personne. Pour cette raison, je savais déjà qu’elle était une personne de confiance. Sur le coup, je ne savais pas trop comment lui répondre, mais j’avais un besoin de me justifier à propos de ça. « Il était temps oui et maintenant, tout est dit… et c’est aussi bien comme ça. » même si je pouvais sentir que Roman n’était pas réellement à l’aise avec ça, je savais qu’avoir enfin brisé la glace allait nous permettre de vraiment avancer. Pour moi, c’était le cas. J’avais bien moins de difficultés à me projeter à présent. « Est-ce que c’est une invitation pour votre petite réunion ? Je peux me passer des poignées de mains et des petits fours, tu sais, alors tu peux me le dire maintenant ou cela attendra que je rentre ce petit père à son box… et que je me débarrasse de mon odeur sueur-écuries. » J’acquiesçais. « Bien sûr que c’est une invitation. J’imagine que ce n’est pas pensable pour Roman que tu ne sois pas conviée, enfin, j’en suis sûre. Alors, il en est de même pour ma part… » Je la regardais dans cette tenue, ce n’était en effet pas forcément adapté. « Il serait mieux que tu prennes une douche oui. Pour cette monture, on peut demander à Denis de s’en occuper. » je l’avais vu quelques minutes avant qui rodait près des écuries. Il faisait partie des employés du ranch qui n’était pas saisonnier mais qui avait un contrat à temps plein et a durée indéterminée. Et comme ça, s’il s’occupe de l’animal, ca me permettra de pouvoir discuter plus tranquillement avec Nina. Je regarde rapidement autour de moi pour voir si je l’aperçois et par chance, il passe derrière à ce moment même. « Denis ! » dis-je en haussant la voix, pour qu’il m’entende. Il s’approche de nous. « Pouvez vous ramener ce cheval dans son box, j’ai à faire avec Miss Farrell. S’il vous plait ? » il hocha la tête et attendait visiblement que la belle descende de son cheval. Je n'avais pas trop de temps à perdre, nous étions attendues.
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| | | | (#)Mar 6 Mar 2018 - 22:18 | |
| La présence d’Eva suffisait pour inspirer des grimaces à la jeune femme. Elle ne pouvait pas savoir si oui ou non elles avaient des atomes crochus, faute de l’avoir beaucoup croisé. Les fois où elles s’étaient parlées devaient sûrement se compter sur les doigts d’une seule main. Comme pour les autres Adams, sa seule impression sur elle lui venait des récits de Simon. Voir Eva lui rappelait son petit-ami et par extension, son quotidien et ses lots de problèmes, les affaires et les responsabilités alors qu’elle avait toujours considéré le Ranch Brownson comme un rempart contre tout ça. C’était dur de voir qu’on empiétait sur son territoire. Ce n’était pas une histoire de jalousie, elle s’était habituée à l’idée qu’Eva soit la femme qui rendait heureux Roman, depuis quelques années maintenant. Non, plutôt un drôle de pressentiment concernant l’arrivée de quelqu’un d’extérieur dans ces lieux. Eva, c’était ce quelqu’un qui chercherait à faire sa place ici, puisque le ranch était indissociable de la vie de Roman, mais elle n’y parviendrait pas sans perturber un peu l’équilibre que Nina connaissait. Ironie du sort, ses craintes profondes se retrouvaient fondées, moins de deux minutes à peine après que la fiancée de Roman s’adresse à elle. La tournure de sa phrase était neutre, elle aurait pu annoncer qu’ils allaient manger des pommes de terre pour le dîner sur le même ton et pourtant… Elle saisit la subtilité de ses mots, l’invitation implicite derrière, elle dictait subtilement ce qu’elle voulait que Nina fasse. Bien sûr, sans manquer de la presser en évoquant Roman. Au vu de sa carrière, de la famille dont elle était issue et son éducation, ce n’était pas surprenant qu’elle soit si forte. Pourtant, la jeune femme parvenait encore à lui répondre avec un ton neutre, teinté de désinvolture et d’une pointe de sarcasme… Cela ne perturba pas son interlocutrice. « Ooh, comme c’est gentil de venir me voir personnellement. » Elle fit de son mieux pour ne pas lever les yeux au ciel. Que cherchait-elle à lui dire ça ? Lui faire plaisir ? Est-ce qu’elle considérait ça comme un devoir d’être gentille avec elle juste parce qu’elle était la protégée de Roman ? Si c’était son intention, elle n’allait pas tarder à lui faire ravaler son hypocrisie. Pour l’instant, Nina s’était toujours montrée diplomate. Elle serra les dents en l’entendant prendre les devants, juger qu’elle avait mieux à faire que de brosser un canasson… comme se rendre à sa petite réunion. Tout était insupportable. Son nom, le miss Farrell prononcé, son air pincé mais pourtant, elle s’exécuta sans répliquer. A quoi bon créer un scandale ? Elle était peut-être rebelle mais pas bête pour autant. Elle descendit de cheval, prenant bien plus de temps qu’il ne lui en aurait fallu d’ordinaire. A contrecœur, elle remit les rênes à Denis, en le remerciant d’un signe de tête. Elle ôta sa bombe avant de faire quelques pas pour se poster pile-poil en face d’Eva. « Jolie tenue. » Un regard qui se promène sur toute sa hauteur. « Il y a un dress code particulier ? Vu comme tu as l’air de gérer mon emploi du temps et mes activités, tu aurais peut-être un mot à dire sur la tenue que je dois porter ? » fit-elle, un air de défi sur le visage et sur un ton beaucoup plus agressif qu’elle ne l’aurait voulu. « Je n’ai pas grand chose, ici, mais on trouvera sûrement quelque chose qui me permettra de ne pas trop faire tâche. » Sans prendre le temps d’attendre sa réponse, elle prit la direction à l’arrière du bâtiment principal, prenant un escalier qui les amenaient directement à l’étage, où se trouvaient les chambres. Alors qu’Eva suivait ses pas, elle prit tout de même la peine de s’enquérir de son état. « Tout va bien ? Tu m’as l’air… tendue. » Elle n’aimait pas les surprises et personne ne l’avait prévenue concernant l’événement… peut-être que quelques mots d’Eva pourraient la mettre sur la piste. |
| | | | (#)Lun 19 Mar 2018 - 22:40 | |
| « Ooh, comme c’est gentil de venir me voir personnellement. » Serait-ce une once d’ironie que j’aurais entendue dans sa voix ? Je n’en étais pas sûr, en tout cas, j’avais cette impression de déranger. De la déranger. J’étais, pour une fois, venue en « amie » si je peux dire. En faisant les efforts nécessaires pour faire un pas vers elle. Mon invitation était sincère. J’avais réellement l’envie qu’elle soit présente à cette annonce puisque je savais pertinemment que sa présence était importante pour Roman. Mais pas que…enfin, ce n’était pas uniquement pour lui. J’avais fait cet effort, un pas en avant, mais en réalité, j’ignorai si elle en était réceptive. Je préférais ne rien dire. J’attendais qu’elle descende de sa monture dont Denis allait s’occuper par la suite. Et ce temps me parut être une éternité… la voilà enfin face à moi alors que ce domestique s’éloigne avec l’animal. « Jolie tenue. » Je jetais un œil à ma robe, qui faisait un peu tâche dans le décor bucolique d’ailleurs. Pas vraiment adaptée pour gambader dans le domaine. « Merci. » une fois de plus, j’ignorai la sincérité de son compliment. « Il y a un dress code particulier ? Vu comme tu as l’air de gérer mon emploi du temps et mes activités, tu aurais peut-être un mot à dire sur la tenue que je dois porter ? » J’avalais ma salive, chacune des paroles qui sortait de sa bouche ressemblait à des fléchettes bien aiguisée qui m’arrivaient droit dessus. « Non… » je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’elle enchaine encore. « Je n’ai pas grand-chose, ici, mais on trouvera sûrement quelque chose qui me permettra de ne pas trop faire tâche. » j’allais sans doute pouvoir lui prêter une robe qui m’appartenait… mais une fois de plus, elle haussa le pas, accélérant la marche pour prendre une petite avance sur moi. Le ton était donné, je n’étais pas de bonne compagnie pour Nina. J’ignorais comment réagir. Je crois que je l’aurais envoyé sur les roses depuis bien longtemps si elle n’était pas si importante aux yeux des Brownson… « Tout va bien ? Tu m’as l’air… tendue. » Je levais les yeux au ciel. Incompréhension totale. « On prend des nouvelles l’une de l’autre maintenant ? » oups, c’était sortie. Je soupire et fait un pas chassé pour me mettre à nouveau à sa hauteur. « bon écoute. Je suis pas venue te voir pour gerer ton emploi du temp ou quoi, j’ai pas envie de te dire quoi faire. Il se trouve juste que nous avons une annonce importante à faire… qui nous concerne Roman et moi et comme tu restes importante à ses yeux, tu es conviée. Maintenant, si tu penses avoir mieux à faire. Je ne te retiens pas… » j’avais fini un peu sèchement ma phrase. « Mais, ta présence serait un honneur… » Dis-je plus doucement… « c’est important… » on arrivait près de l’entrée du bâtiment, j’ouvrais la porte, la laissant passer pour la suivre ensuite. « et je pourrais te prêter une robe… » je m’attendais sincèrement à un refus de sa part. Il fallait que je créer un moment de complicité entre nous, un moment de détente. Qu'elle arrête de se sentir persécuté de la sorte. Ensuite, peut être que je pourrais aborder le sujet de Roman... entre deux essayages. |
| | | | (#)Ven 23 Mar 2018 - 22:11 | |
| Eva en imposait, d’une certaine façon, par sa froideur rigide… mais son image était si éloignée de celle de Roman qu’elle se demandait comment ils pouvaient s’entendre. L’idée qu’elle avait d’Eva, et d’un membre de la famille Adams en général, était qu’ils étaient un peu plus caractériels que la femme qui se tenait en face d’elle à ce-moment précis. Les gens remettaient en place Nina quand elle prenait ses grands airs de princesse et bien sûr, elle rétorquait. Pas Eva. Elle restait sur sa réserve, fade, voire même gênée. Sur cette pensée, elle comprit qu’elle cherchait à obtenir ses bonnes grâces. Elle se trouvait en position de force, en quelques sortes, comme le dragon qu’il ne fallait pas réveiller. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle cherchait ? Était-ce juste par rapport à sa relation privilégiée avec le fils Brownson ? Il était une des rares personnes avec qui elle était gentille, parce qu’il avait su gagner sa confiance… Elle doutait qu’un jour elle puisse avoir la même relation avec sa (doublement) quasi-belle-soeur. Depuis le temps qu’elle “sortait” avec Simon, madame n’avait jamais cherché à en savoir plus sur elle… avant de découvrir son lien avec la famille de son fiancé. Nina savait d’avance que Roman n’approuverait pas ses manières et lui reprocherait de ne pas être plus gentille avec la femme qui aller partager sa vie. Elle déglutit difficilement… Elle réalisait encore mal ce qui les liait, ils étaient fiancés et il était un homme droit, ce qui signifiait qu’il se projetait à long terme avec Eva. Ugh. Sans s’en rendre compte, elle s’était pressée comme si elle tentait de semer, d’échapper à ses propres pensées. Dans sa course, elle se tourna tout de même vers son interlocutrice, arquant un sourcil devant ce qui ressemblait à du sarcasme. Sans commentaire. Allait-elle finir par lui révéler sa vraie nature ? Le discours et les manières d’Eva la surprenaient, au fond, elle se donnait beaucoup de mal. Nina le vit à son expression en passant devant elle alors qu’elle lui tenait la porte. La seule chose que cela lui inspirait, c’était l’envie de la provoquer encore pour la pousser dans ces derniers retranchements. Elle se posta droit devant elle, ne laissant que très peu d’écart entre leurs deux corps et leurs deux visages. « J’apprécie ta considération Eva. Je suis sûre que Roman, aussi, apprécierait tous les efforts que tu fais pour parfaire le tableau. Mais sache que je préférerai que tu m’ignores plutôt que tu te sentes obligée de bien m’aimer. Je crois que cela te faciliterait beaucoup la vie. Je veux bien prétendre, pour cette fois, mais sache que ton petit numéro ne prend pas avec moi, d’accord ? » Les yeux rivés dans les siens, elle n’avait pas eu besoin de parler très fort pour être certaine d’être entendue et comprise. Après tout, cette histoire les concernait toutes les deux. Son ton n’avait pas été spécialement menaçant mais elle savait que son regard avait su exprimer toute l’aversion qu’elle ressentait pour Eva. Nina laissa passer un petit temps de flottement pour que ses paroles percutent les neurones de son interlocutrice avant de reprendre son chemin. « Ok pour la robe, Eva. J’espère que tu as remarqué qu’on n’avait pas tout à fait le même gabarit. » lui lança-t-elle, distraitement alors qu’elles montaient les escaliers jusqu’à la chambre d’amis où elle avait l’habitude d’être installée. Malgré la porte encore ouverte tandis qu’Eva s’y engouffrait à sa suite et sa présence, elle n’eût aucune gêne à retirer ses vêtements devant ses yeux. « On a combien de temps ? » Loin d’un strip-tease langoureux, elle se défit rapidement de ses habits d’équitation, les roula en boule pour les laisser dans un coin avant de prendre une serviette et de disparaître en sous-vêtements dans la salle de bain. « Promis, je me dépêche. » |
| | | | (#)Mer 11 Avr 2018 - 12:37 | |
| « J’apprécie ta considération Eva. Je suis sûre que Roman, aussi, apprécierait tous les efforts que tu fais pour parfaire le tableau. Mais sache que je préférerai que tu m’ignores plutôt que tu te sentes obligée de bien m’aimer. Je crois que cela te faciliterait beaucoup la vie. Je veux bien prétendre, pour cette fois, mais sache que ton petit numéro ne prend pas avec moi, d’accord ? » Ça c’est fait. « Comme tu voudras. » Je n’avais rien de plus à ajouter. Moi qui était venue vers elle pour tenter une approche et de prendre des informations sur Roman, visiblement, c’était foutu. J’allais devoir abandonner mon idée car je pense que si je pose la moindre question à Nina, elle n’y répondrait absolument pas. C’était comme attendre une Eclipse solaire alors que la dernière venait juste de passer… je manquais clairement de temps. Je n’avais plus qu’à aller affronter Roman en face à face dès que l’occasion me sera présentée. Maintenant que nous étions tous les deux au domaine Brownson, il ne pourrait plus me fuir. Et donc je n’avais pas grand-chose à faire avec Nina à présent. Et moi qui lui propose encore de lui prêter une robe, mais elle a raison, nous n’étions pas taillées pareil et elle ne rentrerait pas dans un de mes vêtements. Où avais-je la tête… La voilà qui se déshabille sans aucune pudeur devant moi. Je tourne alors les yeux, loin d’avoir envie de me rincer l’œil sur Nina. « On a combien de temps ? » « On est déjà en retard. » en effet, tous les convives étaient surement déjà dans le grand salon à attendre que j’arrive. J’imaginais que Roman s’impatientait également. « Promis, je me dépêche. » la voilà qui disparaissait dans la salle de bain pour prendre sa douche. J’espérais qu’elle se dépêche en effet. Je tournais en rond dans cette chambre, ne sachant comment agir ensuite. Nina n’était absolument pas conciliante. Peut être que Simon avait sa part de responsabilité également. Peut être qu’il lui avait dépeint un tableau de moi qui ne donnait en aucun cas envie à la brune de faire un effort envers moi. Alors que j’étais prête à mettre bien de l’eau dans mon vin. Je l’avais également jugée pour sortir avec mon frère, et maintenant, je comprenais bien ce qu’ils faisaient ensemble. Avec leurs caractères bien trempés de prince et princesse. Je tentais de rester encore un peu, pour l’attendre, et peut être que je pourrais tenter à nouveau une autre approche. J'entendis l'eau se couper sous la douche, peut être avait-elle finis. Je m'approche alors de la porte qui est entre-ouverte. « Dis moi... tu as eu l'occasion de discuter avec Roman ces derniers temps?» dernière tentative de ma part... |
| | | | (#)Dim 1 Juil 2018 - 0:35 | |
| Et qui aurait pu croire qu’elle vivrait cette scène un jour ? Rencontrer une Eva qui cherchait à faire un pas vers elle. Qui aurait pu se douter que derrière son image lisse et contrôlée, elle était à tel point désespérée qu’elle se tournait vers la jeune Australienne ? Que le doute la rongeait tellement qu’elle mettait de côté leurs différences pour venir lui parler ? Son sourire vague n’était qu’une façade, elle la sentait embarrassée, comme on traînerait un boulet mais Nina n’avait pas vraiment envie de l’aider. Si ce n’était pas pour Roman, elle n’aurait même pas pris la peine d’expliciter le fond de ses pensées auprès de la fiancée de ce dernier. Pourtant, elle est là, à se presser sous la douche pour pouvoir assister à leur petite réception.
En soi, elle devait apprendre à se détacher de ses émotions. Ce genre de pensée la faisait replonger dans ses cours, quand on leur disait que le relationnel était très important et qu’il fallait être capable de communiquer avec tous types de personnes, même celles avec qui on avait des différends. Bien sûr, c’était cette partie qui lui posait le plus de problème. Andrina avait été habituée à ce qu’on obéisse à ses caprices, habituée à voir défiler les différentes gouvernantes car aucune ne lui revenait, habituée à avoir le contrôle sur son petit monde d’un simple geste ou sur un simple mot. Le monde extérieur ne tournait pas autour d’elle. Elle était prise entre l’envie d’envoyer les gens balader pour de bon et l’envie d’être appréciée de tous. Ce n’était qu’une histoire de choix, se disait-elle, et chaque décision avait son lot de conséquences. Si elle commençait par ignorer ses préjugés sur l’aînée Adams, elle pouvait voir qu’elle faisait face à une femme préoccupée et ne pas l’écouter n’allait pas améliorer sa relation avec elle, ni celle avec Roman. Si elle pensait plus loin que sa propre personne, oui, elle se disait qu’Eva méritait sa chance.
Comme un premier test pour voir si elle allait s’en tenir à sa décision, une voix hésitante lui parvient de derrière la porte pendant qu’elle se sèche et enfile des sous-vêtements propres. Elle ne dit rien, d’abord, s’accordant un temps pour réfléchir à ce qu’Eva espérait comme réponse. Elle repensa à toutes ses dernières discussions avec Roman aussi bien physiques que numériques, y avait-il eu dans leurs échanges quelque chose qui concernait Eva ou leur couple ? Rien ne lui venait en tête. « Oui, plus fréquemment ces derniers temps, d’ailleurs. » lâcha Nina alors qu’elle sortait de la salle de bain pour se trouver nez-à-nez avec une Eva derrière la porte. Elle la contourna pour chercher dans les armoires et dans ses affaires quelque chose de convenable. « Vous m’avez l’air tous les deux pas mal préoccupés. Il ne s’est pas confié à moi concernant quoique ce soit, cependant, je crois qu’il venait juste me parler pour se distraire l’esprit de ses problèmes. » Je trouve un polo à manches longues noir et avec, j’enfile un jean slim de la même couleur. Pour les chaussures, je n’ai que mes sneakers mais si je me mets derrière pour les photos, personne ne verra rien. Ce n’est pas vraiment une tenue de cocktail mais je crois que je ne pourrais pas trouver mieux, ici. « Quoi ? Tu penses qu’il te trompe ? … Ou qu’il n’est plus amoureux de toi ? » Je penche la tête sur le côté en lui faisant face, pour tenter de deviner à ses expressions faciales si j’ai bon mais non… ça ne m’a pas l’air d’être ça du tout. A moins que mes suggestions l'aient encore plus stressée... |
| | | | (#)Dim 12 Aoû 2018 - 13:11 | |
| Les minutes passaient et l’heure de la réception arrivait à grand pas. Je ne pouvais pas me permettre d’arriver en retard, ce n’était pas le moment de me faire désirer, je n’avais pas le droit de faire des faux pas en ce moment. J’allais surement en prendre assez pour mon grade les jours à venir. Au vue des tentatives qui ont échouée à faire un pas en avant vers Nina, ce n’était pas la peine que je perde plus mon temps mais j’avais quand même décidé de me lancer une dernière fois pour voir si Nina avait des informations intéressantes à me dire. Je me doute bien qu’elle ne trahirait pas Roman s’il s’était confié à elle, sa petite protégée mais je pourrais au moins déceler un petit indice qui pourrait m’aider à y voir plus clair. Lorsque je lui demande si elle a eu l’occasion de lui parler ces derniers temps, la réponse est assez évidente. « Oui, plus fréquemment ces derniers temps, d’ailleurs. » je me demandais bien de quoi il pouvait parler pour que ce soit plus fréquent comme elle venait de le dire. Avait-il besoin de discuter ? De lui dire ce qu’il ressentait depuis qu’il savait pour ma stérilité ? Lui avait-il dit qu’il comptait annuler notre mariage ? « Vous m’avez l’air tous les deux pas mal préoccupés. Il ne s’est pas confié à moi concernant quoique ce soit, cependant, je crois qu’il venait juste me parler pour se distraire l’esprit de ses problèmes. » J’avais du mal à croire qu’il ne s’était pas confié ceci-dit mais elle ne me dirait surement pas le contraire, je m’en doutais bien. Je me laisse adosser sur le mur derrière moi, la suivant du regard alors qu’elle s’apprête à se changer. Je réfléchissais à ce que je pourrais bien lui dire à nouveau puis elle reprend. « Quoi ? Tu penses qu’il te trompe ? … Ou qu’il n’est plus amoureux de toi ? » Je fis les gros yeux, comme si j’étais surprise par cette question, mais c’était exactement ce à quoi je pensais. « Non, non, bien sûr que non… » du moins, je n’avais jusqu’à lors jamais pensé qu’il pourrait me tromper. « En fait, je pense qu’il s’éloigne de moi… » et donc le sens de cette réception n’était plus. « c’est compliqué en ce moment entre nous, c’est tout. » et je crois bien en avoir déjà trop dit. « je dois y aller, je vais me faire attendre. Ne traine pas trop, on se retrouve à la réception. » je sortie rapidement de cette chambre, assez confuse par cette conversation qui pourtant n’était pas grand-chose. Il fallait sincèrement que j’aille affronter Roman dès que possible. |
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