| (miassan) never been so many, never been so alone |
| | (#)Mer 14 Fév 2018 - 21:16 | |
| mia & hassan never been so many, never been so aloneSee the devil on the doorstep now, my oh my), telling everybody oh just how to live their lives. Sliding down the information highway, buying in just like a bunch of fools, time is ticking and we can't go back. What about the world today ? What about the place that we call home ? We’ve never been so many, and we've never been so alone. ☆☆☆ Moiteur d'une soirée d'été où la température semblait ne pas vouloir descendre, coincée sur un vingt-cinq degrés que l'air chargé d'humidité rendait à peine respirable au terme d'une journée caniculaire. La rentrée scolaire approchait, imminente, et pourtant l'été lui semblait vouloir jouer les prolongations, plongeant Brisbane dans la semi-torpeur des vacances dont on ne voulait pas voir venir le bout, alliée au rush des obligations sur lesquelles on souhaitait prendre de l'avance. Temple de l'air climatisé, le cinéma avait été pris d'assaut quel que soit le film et la séance, et Hassan était ressorti du visionnage de Phantom Thread – comme chaque année il tentait de voir un maximum de la sélection des Oscars avant le grand soir – avec l’impression d’avoir subi les bavardages et le craquement des sachets de bonbons plus qu’il n’avait apprécié le film. Agressé par l’air à peine respirable dès le nez remis dehors, le brun s’était malgré tout payé le luxe d’une cigarette tout en remontant à pas lents le long de Turbot Street, pas encore décidé à héler un taxi ou un Uber, pas non plus certain d’avoir envie de rentrer chez lui malgré la soirée qui s’avançait vers la nuit et les rues qui changeaient de visage et de fréquentation. Le bâton de nicotine coincé entre les lèvres et le téléphone à la main, il avait fait défiler son répertoire du bout des doigts, et contemplait avec amertume la ribambelle de ces personnes sur lesquelles il n’osait plus compter, qui n'en auraient probablement que faire, qui n’avaient pas le temps pour ça. De gré, de force, par fatalisme ou par orgueil, le cercle s’amenuisait et la solitude prenait de plus en plus de place, alourdissant un air déjà vicié. Vite allumé, vite consumé, le mégot avait terminé dans le caniveau et la pointe de sa chaussure avait shooté dans la cannette vide abandonnée au milieu du trottoir, par quelqu’un que la préservation de l’environnement n’intéressait à priori pas trop. Et l’envie de rentrer chez lui toujours absente, toujours pesante quand il s’imaginait se heurter au silence à peine l’embrasure de la porte passée, troublé uniquement par le bruit des clefs qu’il déposerait dans le vide-poches, du verrou qu’il refermerait, de la porte du placard lorsqu’il irait y chercher un verre, du robinet lorsqu’il le remplirait d’eau … Et les griffes de Spike sur le parquet, peut-être, certains jours un réconfort suffisant, ce soir-là probablement pas assez. 23h35. Et les angles d’un immeuble qu’il connaissait déjà, pour s’être déjà assis dans le canapé du loft 316 et pour avoir déjà bu dans les verres du propriétaire, bien que cela ne lui semblait pas être arrivé depuis une éternité, ou presque. Maintenant qu’Hassan y songeait Priam et lui ne s’étaient pas vus de tout l’été, depuis que le rugbyman avait fait un voyage en Floride pour y accompagner sa Cora, en n’en mentionnant auprès de lui que le demi-scandale qu’avait fait son agent à l’idée de vacances improvisées qu’elle n’avait pas prévues dans l’agenda de ministre qu’elle tenait pour lui. Presque happé par l’air climatisé du hall le brun avait laissé ses doigts glisser contre le bouton d’appel de l’ascenseur, pianoter sur la rambarde de la cabine, jusqu’à l’étage où son incertitude l’avait fait s’arrêter au beau milieu du couloir. Il était tard, et on ne débarquait pas chez les gens comme ça, sans prévenir. Tu passes quand tu veux c’était le genre de truc qu’on disait sans forcément le penser, et si Hassan en pensait chaque moi, lui, il n’était pas certain que Priam raisonne de la même façon. A attendre qu’il se décide, la minuterie du couloir avait fait s’éteindre la lumière et il était resté de longues secondes dans la pénombre, à se demander ce qu’il foutait là et se questionner sur son problème. Il y avait forcément un problème, il avait forcément un problème. Il était peut-être un problème. Retour de l’ascenseur, réouverture des portes, redémarrage de la minuterie et lumière qui baignait à nouveau le couloir tandis qu’au bout ce n’était pas le Strand qu’il attendait qui se dessinait, pieds nus et sa paire de talons dans une main. Mia avait l’air soucieux, contrarié, ou peut-être autre chose, difficile à dire pour lui qui ne la connaissait pas tant que ça. « J’avais demandé un Strand, mais il était un peu plus grand. Et un peu plus barbu. » Forçant un sourire, et par la même occasion la tentative d’humour pour jauger le terrain de la mauvaise humeur en face, il s’était senti obligé d’ajouter ensuite « J’ai sonné. Il doit pas être là. » comme pour justifier le fait qu’il ait l’air d’attendre le milieu du couloir. Et tant pis s’il s’agissait d’un mensonge éhonté, tant pis si dans le loft de gauche Priam était peut-être là, en vérité. « Est-ce que tout va bien ? » Et pourtant si la réponse était non ce n’était probablement pas ses affaires, à lui, et pas non plus sa place de demander si la jeune femme devait ensuite mal l’interpréter. Mais il demandait, pourtant, et attendait la réponse les bras ballants. Parce que même la petite sœur au comportement trop ambigu semblait soudainement une option plus enviable que la solitude d'un retour à la rue.
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| | | | (#)Sam 24 Fév 2018 - 20:00 | |
| Quand tu avais reçu le sms de tes amis, tu n’avais pas hésité une seule seconde à les rejoindre. La réponse était tombée quelques jours plus tôt et tu avais décroché le rôle que tu voulais, il était à toi et rien qu’à toi si tu acceptais la proposition que l’on te faisait. Tu n’avais pas hésité une seule seconde à dire oui bien entendu parce que ta chance était là, tu pouvais le sentir. Ce film n’était que le début de ta carrière mais un beau début car sa distribution était prévue au cinéma ce qui signifiait une tournée en Australie. Pour l’instant, la diffusion serait australienne mais tu t’en fiches, c’est déjà bien assez pour toi. Alors depuis tu fêtes ça dignement. Ton contrat au commissariat prend fin dans deux semaines, la personne partie en congés maternité fait son retour te permettant de laisser ta place et de prendre la direction des plateaux de tournage. Il y a encore des choses à préparer, des contrats à signer avant le début du tournage, ce ne sera pas pour tout de suite mais déjà la production organiser des rencontres entre les différents acteurs, particulièrement les acteurs principaux pour vous donner l’occasion de vous connaître et de créer une alchimie entre vous si possible. Il te tarde de commencer tout cela mais tu ne peux nier que le fait que ton frère ne partage pas ton bonheur était quelque chose qui te faisait très mal. A peine avais-tu raccroché le téléphone après le coup de fil ayant annoncé la bonne nouvelle, tu étais déjà dans l’appartement de ton frère à lui annoncer ce qui t’arrivait. Il avait été super content pour toi bien sûr jusqu’à ce que tu lui donnes les grandes lignes du scénario et qu’il comprenne exactement ce que cela voulait dire. Il s’était alors transformé en grand frère déçu et moralisateur et avait refusé de te soutenir dans ce projet. Des mots violents avaient été échangés des deux côtés et depuis tu n’avais ni vu, ni parlé à ton frère. La conversation que tu avais eue avec Cora à ce sujet te revenait à l’esprit et tu savais que tu devais tenir. Tu ne pouvais pas renoncer à ce projet pour ton frère, parce qu’il pensait que c’était un mauvais choix. Tu faisais confiance à Cora et tu étais persuadée que ce projet était fait pour toi. Il allait te demander de dépasser tes limites, de surmonter certaines craintes, certaines peurs et tu avais besoin de ça. Alors tu avais souri, tu étais sortie avec tes amies pour fêter cette bonne nouvelle mais tu ne pouvais pas être pleinement heureuse parce que tu ne voulais pas choisir entre ta carrière et ton frère, te demander de choisir te semblait cruel. Tu avais rejoint des amis dans un bar où vous aviez passé la soirée à boire un peu, à discuter puis à danser vers la fin. Mais alors que minuit approchait, ils avaient pris la direction d’une boîte de nuit et ce soir, tu n’avais pas réellement envie de te joindre à eux. Tu avais donc pris un Uber pour rentrer chez toi. En arrivant dans le hall de l’immeuble, tu avais enlevé tes talons pour monter les escaliers. Tu sentais les effets de l’alcool dans ton sang sans être bourrée, tu étais joyeuse c’était indéniable. Arrivée devant ta porte, tu ne pus t’empêcher de jeter un regard sur celle de Priam. Et malgré toi tu te retrouvais à frapper sur la porte en le suppliant de te laisser entrer, de te comprendre. Mais la porte resta fermée. Pourtant, tu savais que ton frère était derrière, de la lumière sortait de sous la porte quand celle du couloir s’éteignait. Alors que tu soupirais t’appuyant contre le mur avec une envie de pleurer, tu entendis une voix que tu n’avais pas entendue depuis un moment : « J’avais demandé un Strand, mais il était un peu plus grand. Et un peu plus barbu. J’ai sonné. Il doit pas être là. » Hassan Jaafari … Ton ancien professeur à l’université, celui que tu draguais sans te cacher et avec beaucoup de plaisir. Tu ne l’avais pas revu depuis la remise des diplômes, pourtant, tu aurais aimé le croiser par hasard. L’idée de le croiser devant chez ton frère ne t’avait pas traversé l’esprit et c’était pourtant ce qui était le plus probable. « Je sais, c’est allumé à l’intérieur. Désolé de ne pas coller à la description. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Les habitudes reprennent vite leurs droits. Et Priam vivait tout seul donc cela ne pouvait être que lui. Ton visage devait dire des choses que tu aurais aimé cacher car Hassan te demanda : « Est-ce que tout va bien ? » Tu secoues la tête avec un sourire ironique sur le visage. Non, ça ne va pas bien mais as-tu réellement envie de te confier à Hassan sur ce sujet ? Pas sur la totalité du problème en tout cas. « Mon frère refuse de me parler depuis plusieurs jours. Apparemment je suis une gamine qui fait les mauvais choix et qui est en train de foutre sa vie en l’air. » Dis-tu avec amertume revoyant la scène où ces paroles avaient été prononcées. « Mais je peux vous retourner la question. C’est une drôle d’heure pour une visite. Vous allez bien ? » Il avait l’air d’aller aussi bien que toi pour tout dire. « Je rentre d’une soirée, le cœur n’y était pas. » Dis-tu en te doutant qu’il avait deviné. Si ta tenue légèrement aguicheuse et les talons que tu tenais dans la main n’étaient pas un indicatif assez important.
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| | | | (#)Lun 12 Mar 2018 - 22:57 | |
| C’était bête, au fond. Priam n’avait rien fait de mal en soit, il était simplement occupé, avec ses propres soucis et ses propres choses à gérer, et Hassan se savait par ailleurs particulièrement mal placé pour juger de ce genre de comportement. C’était simplement le temps qui filait et l’absence qui s’installait, fatalisme vieux comme le monde, et avec pour Hassan l’impression que grossissait la liste de ceux qui – lentement ou plus brutalement – s’évaporaient de son quotidien. Sohan. Yasmine. Joanne. Et Priam, maintenant, peut-être. Et ça ne tenait qu'à lui au fond, il était là, deux mètres à faire et le bras à tendre pour se manifester et mettre un peu de clarté dans cette bouillie indigeste d'incertitude … Mais non. Et pour le prendre en flagrant délit de lâcheté l'autre Strand qui arrivait en face, s'échappant de l'ascenseur avec l'air de porter le poids du monde sur les épaules ou simplement la moiteur extérieure, rallumant la lumière du couloir d'un air las seulement pour se retrouver face à lui. Lui et sa couardise, même pas capable d'assumer son incapacité à frapper chez Priam. Il avait fallu qu'il s'annonce pourtant, qu'il se manifeste, tandis que se pensant seule la jeune femme allait frapper, elle. Frapper sans obtenir de réponse, et ainsi fournir à Hassan l'alibi dont il avait besoin pour expliquer sa présence dans le couloir plutôt que dans l’appartement de leur connaissance commune. « Je sais, c’est allumé à l’intérieur. Désolée de ne pas coller à la description. » Le clin d'œil qui un autre jour aurait simplement provoqué son malaise avait aujourd'hui arraché à Hassan un sourire un brin compatissant, un brin amusé aussi, bien que la jeune femme n'ait pas l'air d'avoir le cœur à rire. « Mon frère refuse de me parler depuis plusieurs jours. Apparemment je suis une gamine qui fait les mauvais choix et qui est en train de foutre sa vie en l’air. » La bouche du brun s'était ouverte avec surprise, mais sans qu'aucun commentaire ne lui échappe, finalement. Le mystère était entier, les questions nombreuses, et avant qu'il ne se soit décidé sur laquelle poser Mia avait repris « Mais je peux vous retourner la question. C’est une drôle d’heure pour une visite. Vous allez bien ? » Haussant les épaules, il avait glissé ses mains dans les poches de son jean pour tenter de se donner une contenance « Je passais dans le coin. Je n'avais pas réalisé qu'il était si tard. » Demi mensonge, il savait bien qu'il était tard. Mais il réalisait qu'il n'avait plus aucune idée de l'heure qu'il était, tout comme il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé dans ce couloir à fixer une porte près de laquelle il n'était pas parvenu à résoudre à sonner. « Je rentre d’une soirée, le cœur n’y était pas. » La faute à cette brouille entre Priam et elle, ou la faute à autre chose ? La question ne lui semblait pas judicieuse, mais avançant d'un pas en direction de la jeune femme il avait avoué « J’ai l'impression de ne pas avoir parlé à Priam depuis une éternité. » Et il disait cela presque penaud, tant parce que la situation le désespérait que parce qu'il s’en savait en partie responsable. « Qu'est-ce qui s'est passé, pour que vous vous disputiez ? » Une partie de lui craignait de devoir lui dire qu'il se rangeait du côté de Priam si elle lui exposait le problème, mais dans l'immédiat tout ce qu'il voyait c'était une brouille entre une sœur et son frère, quand ce dernier parlait pourtant toujours de Mia avec tendresse et éloge. Au fond tout cela n'était peut-être qu'une broutille, un désaccord de chiffonnier amplifié par le fait que le rugbyman semblait avoir la tête ailleurs depuis quelques temps.
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| | | | (#)Sam 17 Mar 2018 - 10:51 | |
| S’il y avait une chose que tu regrettais en décrochant ce rôle c’était ta relation avec ton frère. Depuis que tu l’avais informé de l’opportunité qui s’était présentée à toi et que tu lui avais dit avoir acceptée, il s’était énervé avant de ne plus t’adresser la parole. Tu t’étais attendue à ce genre de réaction mais s’y attendre et la vivre étaient deux choses bien différentes. Les mots prononcés par Priam avaient fait mal, son incompréhension et son incapacité à comprendre que tu avais grandi, que tu n’étais plus une enfant, que tu ne te lançais pas dans ce projet tête baissée sans y avoir pensé te faisait mal mais comme te l’avait dit Cora, c’était sans doute nécessaire. Heureusement que tu avais son soutien d’ailleurs parce que tu t’en serais certainement sortie sans mais cela aurait été beaucoup plus compliqué et il aurait fallu prendre sur toi. Tes amis étaient aussi ravis pour toi et t’encourageaient tous les jours. En réalité, seul ton frère semblait complètement opposé à ce projet et tu aimerais lui faire comprendre ton point de vue, avoir la chance de lui expliquer pourquoi tu faisais ce choix. Tu étais sortie ce soir, refusant de te priver d’un bon moment entre amis mais n’ayant nullement envie d’aller danser jusqu'au bout de la nuit, tu avais pris un Uber pour rentrer chez toi. Et bien sûr, c’est en arrivant devant ta porte que la tentation de frapper à celle de ton frère se fit sentir. Il était là, la lumière était allumée, tu pouvais le voir quand celle du couloir s’éteignait. Mais tu savais déjà qu’il n’ouvrirait pas, cela serait trop beau. Tu te demandais ce qu’il se passait dans la vie de ton frère en ce moment parce que tu ne l’avais pas beaucoup vu et Cora t’avait confié que ce n’était pas la joie avec son équipe sans plus élaborer mais jamais il ne t’en avait parlé. Tu ne pouvais t’empêcher de te demander quels secrets il gardait enfermé dans son appartement. Peut-être qu’un jour il te les confiera ? Vu la situation actuelle, ce jour n’est pas prêt d’arriver. Tu frappais plusieurs fois sans réponse avant de perdre espoir et de soupirer. En relevant la tête, tu posais les yeux sur la dernière personne que tu t’attendais à voir aujourd’hui, à une heure pareille. Ton professeur, enfin ancien professeur se tenait devant toi et venait sans doute rendre visite à ton frère. Tu te demandais ce qui pouvait l’avoir poussé à venir à une heure pareille mais cela ne te regardait pas vraiment. Tu ne pus t’empêcher de demander à l’homme en face de toi si tout allait bien. Tu ne l’avais pas vu depuis ton dernier cours à l’université et tu l’avais aperçu à ta remise des diplômes mais ne visite à cette heure était à tes yeux inquiétante. « Je passais dans le coin. Je n'avais pas réalisé qu'il était si tard. » Tu lèves un sourcil, peu convaincue de ce que tu venais d’entendre. Tu ne connaissais peut-être pas personnellement l’ami de ton frère mais quand ton clin d’œil légèrement aguicheur lui décrocha un sourire au lieu d’un air réprobateur, tu savais que quelque chose n’allait pas. La question était : allais-tu oser lui demander quoi ? Tu n’ajoutais rien pour l’instant mais tu attrapais les clés de ton loft dans ton sac à main avant de dire : « Vous voulez entrer ? Mon canapé est plus confortable que le sol du couloir et je peux même vous préparer quelque chose à boire. » Dis-tu avant d’ajouter un sourire en coin sur les lèvres : « Vu que mon frère est un hôte exécrable. » La vérité c’était que tu ne comprenais pas ce qu’Hassan faisait dans le couloir car que ton frère ne t’ouvre pas à toi, c’était compréhensible mais qu’il laisse un de ses meilleurs amis traîner dans le couloir, c’était vraiment étrange. Cela ne te surpris pas qu’Hassan rebondisse sur ce que tu venais de lui confier par rapport à ta dispute avec Priam. Mais ce dernier semblait perdu dans cette histoire et tu compris vite pourquoi : « J’ai l'impression de ne pas avoir parlé à Priam depuis une éternité. » Priam n’avait donc pris le temps de voir personne ces derniers temps ? Quand tu lui avais annoncé avoir décroché ton rôle, cela faisait un moment que tu ne l’avais pas vue en personne, vous contentant de coups de téléphone de temps en temps. « Vous n’êtes pas le seul. Il semble n’avoir vu que Cora ces derniers temps. A croire qu’il essaye de ranimer une flamme alors que la mèche a été enterrée depuis des années. » Tu secoues la tête. Tu avais été la première à vouloir voir Priam et Cora se remettre ensemble quand tu étais adolescente. Mais tu avais grandi aujourd’hui et tu savais que la vie n’était pas aussi simple. Et puis ta conversation avec Cora t’avait bien fait comprendre qu’elle ne reviendrait jamais en arrière. « Qu'est-ce qui s'est passé, pour que vous vous disputiez ? » Cette fois tu soupires. Comment expliquer ça simplement ? Tu ne sais pas trop. Surtout que tu ne doutes pas qu’il y ait de fortes chances qu’Hassan soit d’accord avec ton frère. Mais l’avis d’Hassan sur la manière dont tu menais ta vie t’importait peu, contrairement à celui de ton frère. « J’ai décroché un des rôles principal pour une production cinématographique qui va être tournée à Brisbane. Un groupe de trois amis qui pendant leurs études découvrent leur sexualité à travers des expériences plus ou moins sympathiques. C’est une comédie qui est censée être éducative aussi un peu. » Dis-tu laissant une petite pause s’installer. « Priam n’arrive toujours pas à comprendre que je ne suis plus une gamine et l’idée de me voir à l’écran dans ce genre de film lui est insupportable. Il ne comprend pas que c’est un challenge pour moi, un challenge parfait pour une première expérience qui n’a rien d’un film porno contrairement à ce qu’il peut penser. » Dis-tu légèrement agacée que nudité pour quelques scènes se transforme en film porno. Contrairement à ces derniers, tu n’allais nullement coucher avec tes partenaires à l’écran et le film n’était pas fait pour se focaliser sur les scènes de sexe à proprement parler mais plutôt ce qui venait avant et après.
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| | | | (#)Dim 22 Avr 2018 - 16:11 | |
| C’eut été un euphémisme que de dire d’Hassan qu’il se sentait bête d’être ainsi pris sur le fait devant la porte de l’appartement de Priam, presque certain que la détresse et la solitude se voyaient sur son visage comme le nez au milieu de sa figure, alors qu’il n’en était probablement rien. Tout était dans sa tête, le problème avec Priam, le problème avec tout, et l’impression infondée qu’on le jugeait ou le jaugeait. Chaque situation était prétexte au regard fuyant et à la volonté de se défiler, et sans y faire exception la proposition de Mia « Vous voulez entrer ? Mon canapé est plus confortable que le sol du couloir et je peux même vous préparer quelque chose à boire. » lui avait fait détourner le regard avec hésitation, tandis que le « Vu que mon frère est un hôte exécrable. » ajouté ensuite faisait poindre chez le brun un semblant de culpabilité, vis-à-vis d’un Priam qui n’était coupable de rien d’autre que de se tenir de l’autre côté d’une porte contre laquelle son ami n’avait pas eu le courage de frapper. « Je ne pense pas que ce soit … » Raisonnable ? Approprié ? Intelligent ? Les trois qualificatifs et probablement d’autres s’appliquaient probablement à la situation, mais plutôt que d’aller jusqu’au bout de sa pensée Hassan s’était laissé interrompre par la confession faite par la jeune femme d’être en froid avec Priam et de ne pas lui avoir adressé la parole depuis déjà plusieurs jours. « Vous n’êtes pas le seul. Il semble n’avoir vu que Cora ces derniers temps. A croire qu’il essaye de ranimer une flamme alors que la mèche a été enterrée depuis des années. » Cachant à peine son cynisme face à la situation, Mia faisait réaliser au brun que quand bien même Priam lui avait déjà souvent mentionné Cora – plus que quelqu’un qui aurait totalement tourné la page, si Hassan était honnête – lui n’avait jamais eu l’occasion de la rencontrer. Et par conséquent jamais eu l’occasion de se faire une propre idée sur à quel point la mèche était enterrée ou non. « Priam n’a pas l’air d’avoir enterré cette histoire, lui. » s’était-il alors permis de faire remarquer, avec dans la voix un brin d’incertitude quant à la violence du mur que son ami risquait de se prendre dans la figure si sa sœur voyait plus clair que lui dans le jeu de l’actrice. Les mains glissant dans les poches de son blouson avec une pointe de malaise, comme s’il ne savait plus quoi faire de ses mains, il n’avait pu s’empêcher finalement de questionner son ancienne élève quant à la brouille qui l’opposait actuellement à son frère, et dont il s’étonnait véritablement, n’ayant jamais entendu sortir de la bouche de Priam autre chose que des louanges et de l’affection à l’égard de Mia. Il peinait à les imaginer véritablement fâchés, oubliant trop facilement que l’amour que son propre frère et lui se portaient ne les empêchaient pas de se fâcher, parfois. « J’ai décroché un des rôles principal pour une production cinématographique qui va être tournée à Brisbane. Un groupe de trois amis qui pendant leurs études découvrent leur sexualité à travers des expériences plus ou moins sympathiques. C’est une comédie qui est censée être éducative aussi un peu. » avait alors commencé Mia, s’interrompant un court instant avant de reprendre ses explications tandis qu’Hassan tentait de démêler les nœuds de cette histoire qu’elle lui servait. « Priam n’arrive toujours pas à comprendre que je ne suis plus une gamine et l’idée de me voir à l’écran dans ce genre de film lui est insupportable. Il ne comprend pas que c’est un challenge pour moi, un challenge parfait pour une première expérience qui n’a rien d’un film porno contrairement à ce qu’il peut penser. » L’air passablement contrariée, comme si le simple fait de devoir remettre le sujet de cette dispute sur le tapis mettait ses nerfs en pelote, Mia lui avait offert un regard presque suspicieux, comme si elle attendait de voir s’il jouait la compréhension ou s’il se rangeait automatiquement et catégoriquement derrière l’avis de Priam comme dans un sursaut soudain de solidarité masculine. « Je vois. » s’était-il pourtant contenté de commenter dans un premier temps, avec prudence. « Je suis sûr que ça ne part pas d’une mauvaise intention, tu sais … Il s’inquiète probablement pour toi. » Adoptant une certaine douceur dans le ton pour ne pas la braquer, et glissant sans s'en rendre compte vers le tutoiement, il ne se sentait malgré tout pas de taille à jeter des pierres sur Priam et sa façon de réagir. « C’est un peu difficile pour lui, de réaliser que sa petite sœur n’est plus l’enfant qu’il a laissée en quittant Sydney. » Il suffisait d’écouter Priam parler de sa cadette pour s’en rendre compte, pour comprendre que le temps passé n’avait pas eu la même emprise que le temps écoulé dans l’esprit du sportif. « Mais … Peut-être qu’il a besoin de ça, pour en prendre conscience. » Pour réaliser qu’il n’avait pas besoin de se positionner en Père-la-morale face aux décisions qu’elle devait prendre, qu’elle était majeure et vaccinée, et que s’il avait le droit de donner son avis elle avait le droit de choisir de ne pas en tenir compte, ou de penser qu’il avait tort. Et si Hassan semblait aussi certain de ce qu’il avançait c’était probablement parce qu’il l’avait vécu, lui aussi, le temps où Yasmine lui semblait toujours être cette petite chose sans défense qu’il fallait protéger du monde extérieur … Et s’il était honnête avec lui-même le brun n’était pas plus à l’aise avec l’idée de sa Yasmine se dénudant devant une caméra et en offrant ainsi la vision à des dizaines de milliers d’inconnus qui n’y verraient qu’un joli bout de chair, quand elle était bien plus. Secouant prestement la tête comme pour chasser la pensée de son esprit, mal à l’aise, il avait butté un instant sur les mots avant de reprendre d’un ton incertain « Je crois que je ne suis pas contre un verre, finalement. » Comme si, la langue se déliant, l’idée de sa compagnie plutôt que de la solitude qui le retrouverait à la sortie de l’immeuble semblait d’autant plus alléchante.
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| | | | (#)Ven 27 Avr 2018 - 7:22 | |
| Trouver ton ancien professeur dans le couloir menant à ton appartement n’était pas quelque chose auquel tu t’étais attendu. Tu rentrais tranquillement de soirée, peu encline à suivre tes amis pour la deuxième partie. Et puis en rentrant tu avais vu la porte de Priam et tu avais frappé avant de te rendre compte que tu n’étais pas seule dans le couloir. Qu’importe de toute manière car Priam refuse encore et toujours de t’ouvrir. Tu te demandes s’il acceptera un jour de te laisser t’expliquer ou s’il compte continuer à dégrader votre relation et à te prendre pour une gamine alors qu’il n’avait pas la moindre idée de l’enfer que tu avais traversé ces dernières années. Il aurait dû être heureux pour toi et il l’avait été pendant quelques secondes. Tu décidais de proposer à Hassan de venir s’installer sur ton canapé. Le couloir n’était pas très confortable et pour une fois tu n’avais pas de mauvaises arrières pensées. Tu avais bien compris qu’Hassan ne s’intéressait pas réellement à toi mais malgré ses dires, il n’avait pas l’air au mieux de sa forme et à l’intérieur vous seriez mieux pour discuter. Mais bien sûr, il n’était pas facile à convaincre. « Je ne pense pas que ce soit … » Tu attends qu’il finisse sa phrase mais la chute ne semble pas venir. Bon, tu ne sauras pas la raison pour laquelle il refuse de rentrer mais ce n’est pas grave, vous pouvez continuer à discuter dans le couloir quelques temps. Pas trop longtemps cependant car tu continues à trouver l’endroit très inconfortable. Hassan te fait remarquer qu’il n’a pas vu Priam depuis un moment et tu essaies de le rassurer en lui disant qu’il n’était pas le seul à avoir vu Priam disparaître de sa vie. Dernièrement tu avais autant vu Priam que lorsque tu vivais à Sydney et pourtant vous étiez voisins de pallier. Et cela même avant qu’il arrête de t’adresser la parole. Tu ne savais pas ce que manigançait ton frère, il avait refusé de te le dire mais il préparait quelque chose et cela avait un rapport avec ce qui se passait dans son équipe, tu en étais certaine. Tu dis donc à Hassan que Priam n’avait vu pratiquement que Cora ces derniers temps, manœuvre inutile car elle ne retournera jamais ses sentiments, plus maintenant. « Priam n’a pas l’air d’avoir enterré cette histoire, lui. » Tu laisses échapper un petit rire cynique en levant les yeux au ciel. Non, ton frère n’a pas tourné la page sur cette histoire et en faisant ce constat aujourd’hui, tu te demandes comment il n’a pas ouvert les yeux plus tôt. Tu sais que, sans te le dire, ton frère a toujours espéré reconquérir Cora d’où tes petites remarques pas toujours bien placées mais tu avais vu Cora et quand tu avais abordé le sujet, elle avait été tout à fait claire. Tu plaignais réellement ton frère car il s’était privé depuis des années de belles relations très certainement pour pas grand chose. Car il avait dû rencontrer des demoiselles qui en valaient la peine. « Je sais. Et ça me fait mal pour lui, vraiment car depuis tout ce temps il aurait pu trouver quelqu’un d’autre mais non. Il n’y avait que Cora, une Cora qui a enterré cette histoire et qui est passée à autre chose. » Dis-tu en soupirant. Devant le regard interrogateur d’Hassan, tu lui dis : « C’est elle qui a tenu à clarifier les choses. J’ai toujours aimé les taquiner au sujet de leur relation. » Ils étaient pour toi le couple modèle quand tu grandissais. Un exemple d’amour et de beauté que tu aurais aimé trouver toi aussi. Et puis tout s’était terminé sans que tu ne comprennes pourquoi à l’époque et une partie de toi avait toujours espéré. Mais tu avais grandi aujourd’hui, les princes et les princesses c’était une autre époque et il ne te restait plus que la cruelle réalité. Une réalité qui était que le lien qui t’unissait à ton frère était en train petit à petit de se briser. Tu expliquais à Hassan que ton frère et toi ne vous parliez plus trop et quand il se montra curieux, tu lui racontais l’histoire qui vous avait amenés à en arriver là. Tu n’avais rien à cacher, ton rôle n’était plus réellement un secret de toute manière. Hassan t’écouta sans t’interrompre et resta un moment pensif face à tes paroles. Tu ne pouvais pas t’empêcher d’être intriguée par la réaction qu’il allait avoir. Est-ce qu’il prendrait la défense de Priam ? C’était le plus probable mais il semblait qu’Hassan ne soit pas aussi catégorique dans son analyse de la situation. « Je vois. Je suis sûr que ça ne part pas d’une mauvaise intention, tu sais … Il s’inquiète probablement pour toi. C’est un peu difficile pour lui, de réaliser que sa petite sœur n’est plus l’enfant qu’il a laissée en quittant Sydney. Mais … Peut-être qu’il a besoin de ça, pour en prendre conscience. » Tu ne peux t’empêcher de sourire en remarquant qu’il a trouvé un moyen de ne donner raison à personne. Il a défendu Priam mais il t’a défendue aussi d’un autre côté. Il n’y a pas de doutes, il est plutôt doué à ce jeu là. Mais ça te rassure de savoir qu’il pense comme toi finalement que ce conflit est nécessaire. Tu avais toujours su que Priam était protecteur mais tu ne pensais pas que cela deviendrait étouffant de la sorte. « Ca fait un an que je suis à Brisbane, un an que j’essaie de lui montrer que j’ai grandi sans succès. Je sais que mon frère veut ce qu’il y a de mieux pour moi mais j’aimerais juste que des fois il me fasse confiance. » Dis-tu en soupirant. C’était peut-être un peu hypocrite de ta part car de ton côté, tu lui cachais ton plus grand secret, un secret que tu cachais à tout le monde. Peut-être que si Priam savait que tu avais vécu tout cela, il comprendrait. Mais ce n’était même pas sûr … Le plus probable serait qu’il se montrerait encore plus protecteur et cela te rendait malade rien que d’y penser. Un silence s’installa entre vous pendant quelques instants et puis un détail finit par te surprendre. Trop absorbée par le contenu de ses paroles, tu en avais oublié la forme. Mais il t’avait bel et bien tutoyé. Alors que tu avais décidé de le faire remarquer à Hassan, il te dit : « Je crois que je ne suis pas contre un verre, finalement. » Tu ne pus t’empêcher de le regarder surprise pendant quelques secondes avant de te décaler de l’entrée de la porte pour le laisser entrer. Tu te demandais bien ce qui l’avait fait changer d’avis mais tu n’allais pas demander, ce n’était pas très important. Une fois à l’intérieur tu lui demandais : « Qu’est-ce que je vous sers ? J’ai un peu de tout. » Si tu n’avais pas, tu lui dirais mais tu espérais qu’il n’avait pas des goûts de luxe. Une fois installés dans le salon, tu ne pus t’empêcher de lui demander : « Vous êtes sûr que vous allez bien ? Parce que vous m’avez tutoyée tout à l’heure et vous avez accepté d’entrer. Ca me fait plaisir, vraiment, mais ça ne vous ressemble pas. » Tu avais passé la plus grande partie de l’année dernière à draguer Hassan, à lui faire des avances et des propositions sans cesse et il les avait toujours refusées. Qu’est-ce qui faisait que ce soir c’était différent ?
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| | | | (#)Ven 25 Mai 2018 - 23:28 | |
| Peut-être était-ce de ne pas avoir connu Priam à l’époque de sa relation avec Cora, qui donnait à Hassan cette impression que la jeune femme était revenue au centre des intérêts du rugbyman presque du jour au lendemain. Comme ces vieilles relations devenues des braises sur lesquelles il suffisait de souffler un tout petit peu pour rallumer la flamme. Et le sportif donnait définitivement l’impression d’avoir entretenu la flamme de si côté, au point d’en oublier un peu le reste, et en dépit à l’évidence des signaux indiquant qu’il était le seul à s’emballer dans cette histoire « Je sais. Et ça me fait mal pour lui, vraiment car depuis tout ce temps il aurait pu trouver quelqu’un d’autre mais non. Il n’y avait que Cora, une Cora qui a enterré cette histoire et qui est passée à autre chose. » avait alors simplement soupiré Mia, arrachant à Hassan un sourire un brin dépité en réalisant que le portrait de la situation brossé par la jeune femme n’était pas sans lui rappeler ses propres désillusions. « C’est elle qui a tenu à clarifier les choses. J’ai toujours aimé les taquiner au sujet de leur relation. » Et s’il avait vaguement secoué la tête, les mains glissant dans les poches de son jean avec l’air de se résigner, le brun n’avait pu empêcher la pointe d’agacement venue avec son « Elle devrait peut-être penser à les clarifier avec lui également, à l’occasion. Avant que la chute ne soit trop rude. » Et dieu sait qu’à ce sujet, Hassan était bien placé pour avoir connaissance des dégâts que pouvaient provoquer les faux espoirs entretenus pour de mauvaises raisons. Bientôt pourtant, il n’avait plus tant été question de la rouquine occupant le temps et les pensées de Priam que des raisons pour lesquelles le jeune homme était visiblement en froid avec Mia, fait dont le brun s’étonnait tant l’ainé Strand avait toujours paru considérer sa cadette comme la prunelle de ses yeux. Quelques éléments de réponse plus tard il avait revu un brin son jugement, incapable de condamner ce qu’il voyait comme une inquiétude exacerbée couplée à la difficulté de réaliser qu’en son absence le temps avait passé, et sa sœur avait grandi. Tentant de mettre de l’eau dans son vin sans condamner ou défendre un parti ou l’autre, il s’était heurté au soupir de la concernée « Ça fait un an que je suis à Brisbane, un an que j’essaie de lui montrer que j’ai grandi sans succès. Je sais que mon frère veut ce qu’il y a de mieux pour moi mais j’aimerais juste que des fois il me fasse confiance. » et avait vaguement secoué la tête en retirant les mains de ses poches « Ce n’est pas une question de confiance, il s’inquiète seulement pour toi. C’est dans ce qui gravite autour de toi, qu’il n’a pas confiance. » Et cela faisait toute la différence à ses yeux, il était à peu près certain de pouvoir parler au nom de Priam à ce sujet parce que c’était presque un problème universel. Un comportement d’aîné envers son cadet, un comportement de frère envers une sœur … Une manière maladroite de s’inquiéter sans forcément savoir le témoigner de la meilleure des manières, comme Qasim l’avait souvent fait avec lui, et comme lui-même avait tendance à le faire avec Yasmine. « J’ai une … cousine. Que je considère pratiquement comme une sœur. » avait-il finalement repris, ne sachant jamais trop comment présenter Yasmine ou les Khadji en général vis-à-vis de lui. « Et je sais que c’est une adulte, avec la tête sur les épaules qui plus est. Mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour elle en permanence, et pas parce que je ne lui fais pas confiance, mais parce que j’aimerais avoir le pouvoir de la préserver des coups durs et des erreurs éventuelles, même si je sais que c’est totalement utopique. » Et que cela ne lui rendrait pas service, au fond, car l’être humain apprenait de ses erreurs mieux que de n’importe quoi d’autre. « Je ne suis pas en train de dire que Priam s’y prend de la bonne manière, j’en sais rien. Mais juste … il ne pense probablement pas à mal. » Et c’était probablement tout pour la minute psychanalyse de couloir, Hassan ayant laissé après cela le silence s’installer un moment avant d’accepter, contre toute attente, la proposition précédemment faite par Mia de continuer leur discussion dans son appartement plutôt que sur le palier, avec en guise d’excuse ce verre généralement avancé comme passe-droit. Devant le bref moment d’incertitude qu’elle lui avait offert en échange le brun avait été à deux doigts de se rétracter, mais avant qu’il n’en ait eu le temps elle avait tourné les talons pour ouvrir la porte de son appartement et l’inviter à y entrer. « Qu’est-ce que je vous sers ? J’ai un peu de tout. » Avançant de quelques pas dans l’appartement, il y avait trouvé un air de déjà-vu probablement dû au fait qu’il soit construit sur le même modèle que celui qu’occupait Priam de l’autre côté du couloir. « Ce qui vient en premier. Juste, pas d’alcool. » La laissant s’occuper des verres, il avait jeté un œil distrait par la fenêtre avant de revenir à Mia. Pour avoir déjà observé la photo de famille que Priam gardait sur une étagère de son salon, il pouvait sans le moindre doute affirmer que si le rugbyman avait hérité du physique de leur mère, la jeune femme tenait de son côté beaucoup plus de leur père. Les traits plus doux atténuaient cet air un brin sévère que pouvait arborer le frère de temps à autres, et souvent Hassan avait trouvé au regard de Mia quelque chose de plus juvénile, plus insolent, sans doute cet air derrière lequel se cachait Priam pour continuer de considérer sa sœur comme une enfant. Débarrassée des talons hauts qu’elle tenait déjà à la main dans le couloir, elle semblait soudain plus petite que dans les souvenirs d’Hassan, probablement influencé par le fait de l’avoir plus souvent vue assise dans un amphithéâtre que dans un autre cadre … Ce qui le ramenait à nouveau à ce qu’il faisait là ce soir, dans le salon d’une ancienne élève, détaillant ses courbes du regard, phasant sur les mèches de cheveux qui encadraient son visage et lui tombaient devant les yeux tandis qu’elle remplissait leurs verres. « Vous êtes sûr que vous allez bien ? » Se sentant pris sur le fait, il avait tressailli légèrement et secoué la tête « Parce que vous m’avez tutoyée tout à l’heure et vous avez accepté d’entrer. Ça me fait plaisir, vraiment, mais ça ne vous ressemble pas. » Il l’avait tutoyée ? Il n’y avait même pas prêté attention, un comble quand on savait qu’il l’avait déjà reprise à ce sujet par le passé. « Désolé, ça a dû m’échapper. » s’était-il alors justifié, le regard glissant vers le verre qu’elle était venue lui tendre. « Vous me donniez l’impression d’avoir besoin de compagnie ... et je ne suis pas non plus pressé de rentrer chez moi. » Une main remontant le long de son propre bras, il s’était adossé au mur près de la fenêtre et avait haussé les épaules, faisant tourner son verre entre ses doigts, la moiteur de l’air lui donnant l’impression de mourir de chaud. Le regard la fixant à nouveau, il avait repris « Si le vouvoiement vous gêne tant que ça, on peut le mettre de côté, vous savez. Maintenant que vous n’êtes plus mon élève. » Elle n’était plus que la sœur de Priam, au fond, et cela ne valait pas d’entretenir artificiellement le ton formel sur lequel il s’était senti obligé d’insister pour calmer des velléités qu’il n’imaginaient être que celles d’une élève prenant le pouls de ce qu’elle pouvait ou non se permettre à l’égard d’un enseignant.
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| | | | (#)Jeu 7 Juin 2018 - 8:52 | |
| Priam et Cora, Cora et Priam … Ils auraient certainement pu être un couple merveilleux et se rendre heureux jusqu’à la fin des temps mais la vie en avait voulu autrement. Tu ne pouvais nier que tu avais toujours pensé qu’ils finiraient par revenir l’un vers l’autre, un rêve de gamine en quelques sortes que tu avais appelé de tes vœux car tu aurais aimé compter Cora dans la famille Strand, de manière officielle. Cependant, maintenant que tu avais débarqué à Brisbane et que tu voyais la situation, tu comprenais petit à petit que c’était vain. Cora te l’avait bien dit voilà pourquoi tu étais agacée du fait que ton frère ne semblait voir qu’elle et elle seulement. La jolie rousse te l’avait dit, Priam n’était et ne sera désormais plus qu’un ami dans sa vie. « Elle devrait peut-être penser à les clarifier avec lui également, à l’occasion. Avant que la chute ne soit trop rude. » Tu ne manques pas l’agacement d’Hassan dans ce qu’il vient de te dire. Certes, il n’a pas tord. Cora devrait éclaircir la situation avec Priam mais tu ne peux t’empêcher de te demander si elle ne l’avait pas déjà fait. Tu avais du mal à imaginer Cora donner volontairement de faux espoirs à ton frère. C’était quelqu’un d’honnête qui n’avait pas peur de la confrontation. De ce fait, tu te demandais si elle n’avait pas déjà dit quelque chose à ce sujet. Mais ton frère était-il prêt à l’entendre ? Tu en doutais beaucoup mais pourtant, il devra bien un jour se rendre à l’évidence. « Peut-être qu’elle l’a fait et que Priam n’était pas prêt à l’entendre ? » Proposas-tu à Hassan avant de hausser les épaules. « La chute sera rude dans tous les cas mais ça les regarde, ils sont grands. » Tu te souviens le nombre de fois où ils n’avaient pas voulu que tu les accompagnes parce qu’ils allaient faire des activités d’adultes. Cela t’avait beaucoup énervé à l’époque mais aujourd’hui, tu le retournais contre eux. Ce n’était pas à toi à gérer leur histoire, ils devaient se débrouiller tous seuls. Ton frère ne t’adressant plus vraiment la parole ces derniers temps, tu serais en plus vraiment mal placée pour lui jeter à la figure que la femme qu’il aime ne l’aimera plus jamais de la même manière en retour. Et parce que tu n’es pas cruelle, tu te refuses de lui balancer cette information à la figure lors d’une dispute. Toutefois, tu te retrouves à expliciter à Hassan les raisons pour lesquelles ton frère refuse de te voir et de te parler. Le rôle que tu avais choisi en était la cause et alors que tu aurais aimé profiter pleinement de cette expérience, elle se retrouvait entachée de la désapprobation fraternelle. Elle ne t’empêchait pas de tourner ou quoi que ce soit de ce genre mais ce serait plus agréable de savoir que ton frère te soutenait. « Ce n’est pas une question de confiance, il s’inquiète seulement pour toi. C’est dans ce qui gravite autour de toi, qu’il n’a pas confiance. J’ai une … cousine. Que je considère pratiquement comme une sœur. Et je sais que c’est une adulte, avec la tête sur les épaules qui plus est. Mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour elle en permanence, et pas parce que je ne lui fais pas confiance, mais parce que j’aimerais avoir le pouvoir de la préserver des coups durs et des erreurs éventuelles, même si je sais que c’est totalement utopique. Je ne suis pas en train de dire que Priam s’y prend de la bonne manière, j’en sais rien. Mais juste … il ne pense probablement pas à mal. » Le pire dans l’histoire c’est que tu sais qu’Hassan a raison. Tu sais que ce qu’il est en train de te dire est très juste et tu ne doutes pas de la sincérité de ses paroles. Toutefois, est-ce que cela justifiait de refuser de te parler et d’accepter ton choix ? Que ton frère s’inquiète, tu pouvais le concevoir mais tu ne pouvais pas comprendre qu’il pense que son jugement et son avis allaient guider à eux seuls tes choix. Et puis si jamais tu venais à faire une erreur, n’était-ce pas la vie ? Tu ne pourras pas être protégée de tout pour toujours et tu en as assez d’être considérée comme une gamine. Tu n’en es plus une et s’il faut en passer par là pour que ton frère le comprenne, tu en passeras par là car tu refuses de t’excuser, ce n’est pas à toi de le faire. « Je sais que Priam ne pense pas à mal et qu’il veut jouer au super-héros. Et son côté protecteur ne me gêne pas de manière générale, j’adore le taquiner à ce sujet mais quand ce côté protecteur empiète sur mes choix professionnels, amoureux et amicaux, cela va trop loin. » Dis-tu en soupirant. Tu voudrais juste que Priam se mette à ta place trente secondes et imagine ce qu’il ferait à ta place. Il aurait été sans doute bien moins calme et diplomate que tu étais en train de l’être avec lui. « Je pense de plus en plus à déménager. Il est temps de couper le cordon à tous les niveaux. » Finis-tu par dire. Le plus ironique c’est que tu n’avais parlé de cette idée à personne pour l’instant et voilà que tu en parlais à Hassan, la personne la plus à même d’aller rapporter cette information à Priam. Tu n’avais pas encore pris ta décision mais tu y pensais de plus en plus parce que vivre en face de chez ton frère dans un appartement payé par ce dernier te rendait dépendante de ses choix et tu n’aimais pas ça. A ta plus grande surprise, Hassan accepta d’entrer à l’intérieur. Voulant jouer à l’hôte parfaite, tu lui proposais quelque chose à boire. « Ce qui vient en premier. Juste, pas d’alcool. » Sans rien répondre, tu attrapais une bouteille de jus de pomme et tu en servais deux verres. Tu avais bu assez d’alcool pour la soirée, tu n’avais pas besoin de plus. Tu n’étais pas saoule, loin de là, tu étais joyeuse tout au plus mais cela ne t’empêchait pas de remarquer que ton ancien professeur n’avait pas l’air dans son assiette. Alors que tu préparais vos deux verres, tu sentais son regard sur toi et tu te rendis compte que c’était certainement la première fois qu’il te regardait vraiment. Il avait cherché à t’éviter à tous prix quand tu étais son élève et ne pas poser son regard sur toi très longtemps faisait parti du deal. Les deux verres à la main, tu allais retrouver Hassan près de la fenêtre et tu ne pus t’empêcher de lui demander s’il allait bien. Il avait un comportement ce soir tellement aux antipodes de celui que tu lui connaissais que cela t’inquiétait légèrement. « Désolé, ça a dû m’échapper. Vous me donniez l’impression d’avoir besoin de compagnie ... et je ne suis pas non plus pressé de rentrer chez moi. » Tu lèves un sourcil à ces paroles. Il est vrai que durant les mois où tu avais flirté avec Hassan sans aucune gêne, tu ne t’étais jamais demandée s’il pouvait avoir quelqu’un. N’ayant pas vu d’alliance à son doigt, tu en avais déduit qu’il était célibataire et puis il te l’aurait dit s’il était pris non ? Enfin, il était clair désormais que personne ne l’attendait chez lui et tu trouvais cela assez amusant que ce soit chez toi qu’il trouve du réconfort et qu’il oublie sa solitude. De ton côté, tu ne pouvais nier préférer la compagnie également. « Si le vouvoiement vous gêne tant que ça, on peut le mettre de côté, vous savez. Maintenant que vous n’êtes plus mon élève. » Un petit sourire en coin se dessine sur ton visage. Comme quoi, des miracles peuvent arriver ! « Voilà une proposition qu’il serait bête de refuser. » Lui dis-tu avec un petit sourire sur les lèvres. Tu pris une gorgée de ton verra avant de lui dire : « Je suis ravie de te servir de refuge pendant quelques heures. » Ajoutas-tu presque taquine. Tu ne voulais pas le mettre mal à l’aise non plus, il était évident qu’il n’était pas dans son assiette, même s’il refusait de l’admettre. Posant ton bras sur le sien d’une manière que tu espérais réconfortante, tu lui dis : « Nous ne sommes pas condamnés à rester seuls toute notre vie. En attendant de trouver la bonne personne, je propose mes services pour te tenir compagnie. Je n’ai jamais fait d’interim mais mieux vaut tard que jamais non ? » Lui demandas-tu un sourire amusé sur le visage. Tu espérais faire apparaître un sourire sur le sien. Ta main n’avait pas bougé, toujours appuyée sur ton bras. Premier vrai contact en vérité, un contact peut-être trop brusque mais pour une fois pas mal placé.
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| | | | (#)Sam 23 Juin 2018 - 18:44 | |
| Hassan s’était déjà demandé si la proximité des deux appartements du frère et de la sœur était due à un simple heureux hasard, ou si elle avait au contraire été guidée par une volonté de l’ainé de pouvoir garder un œil sur sa cadette. À moins que ce ne soit plutôt une volonté de leurs parents, une requête de leur part que leur grand garçon garde un œil avisé sur leur toute petite fille maintenant qu’elle vivait loin d’eux. « Je pense de plus en plus à déménager. Il est temps de couper le cordon à tous les niveaux. » avait-elle d’ailleurs fini par conclure, semblant plutôt songer à voix haute qu’attendre véritablement un avis de la part d’Hassan après lui avoir expliqué quelle limite Priam avait récemment franchi selon elle. « Ça pourrait être une solution, oui. » avait malgré tout fini par admettre le brun d’un ton pensif, avant de rajouter malgré tout en roulant vaguement des yeux « Mais évitez de lui dire que j’ai dit ça. » à propos de Priam, parce que la dernière chose dont il avait envie actuellement était de se retrouver au milieu d’une querelle familiale qui ne le concernait pas. Quitte à être là, et malgré la seule de ses certitudes consistant à songer qu’il ne s’agissait probablement pas d’une bonne idée, le brun avait accepté la proposition de Mia d’entrer un instant, et l’avait laissée lui servir un verre en bannissant simplement l’alcool comme à son habitude. Malgré lui le regard s’était attardé plus longtemps qu’à l’accoutumée sur la jeune femme, observant avec moins de professionnalisme qu’il ne se l’était jusqu’à présent forcé à le faire, détaillant du regard ce qu’il n’aurait même pas remarqué avant parce que le lieu et son statut d’enseignant ne s’y prêtaient pas. Tiquant sur l’entorse au vouvoiement à laquelle il s’était soumis sans même y prêter attention, la brune avait affiché un sourire teinté d’une certaine satisfaction au moment de répondre « Voilà une proposition qu’il serait bête de refuser. » et les lèvres à peine trempées dans son verre elle s’était empressée d’ajouter « Je suis ravie de te servir de refuge pendant quelques heures. » dans un sourire qu’il devinait être empreint de sous-entendus dont elle ne s’était jamais montrée avare. Les ayant jusqu’à présent mis sur le compte d’un interdit que chaque étudiante se plaisait avec plus ou moins d’insistance à imaginer braver, force était de constater que la volonté de Mia se trouvait ailleurs, et la main qu’elle était nonchalamment venue poser sur son avant-bras servait le propos tandis qu’elle ajoutait « Nous ne sommes pas condamnés à rester seuls toute notre vie. En attendant de trouver la bonne personne, je propose mes services pour te tenir compagnie. Je n’ai jamais fait d’interim mais mieux vaut tard que jamais non ? » Attrapant à peine une gorgée de son propre verre, Hassan avait laissé son regard glisser vers la main de Mia et songé un court instant à s’en défaire pour couper court à toute idée qu’elle serait susceptible de se faire, pour finalement y renoncer et simplement hausser les épaules. Du bout des lèvres il avait fait remarquer « Qui a dit qu’il s’agissait forcément d’une condamnation. » et se laissant de boire une gorgée supplémentaire il avait adressé à la jeune femme un sourire amusé « Tu fais sonner ça comme si tu avais décidé de faire une bonne action en tenant compagnie à un vieillard en maison de retraite. » D’accord, il exagérait un peu. Quoi qu’intimement persuadé qu’au même titre que certains élèves tombaient des nues en découvrant l’un de leurs professeurs sur la plage ou au détour d’une allée de supermarché, à force d’oublier qu’eux aussi avaient une vie en dehors de l’université, la plupart rangeaient par automatisme le corps enseignant dans la case « vieux » parce qu’il fallait bien l’être pour avoir la vie d’un adulte rangé et supposément loin de la liberté étudiante. Se penchant vers la table basse pour y déposer son verre, le brun s’était éclairci la gorge avant de poser à nouveau les yeux sur Mia « Bon allez, parle-moi un peu de ces débuts d’actrice. Que j’ai une vague idée de ce pourquoi l’université avait des allures de cage. » Sans véritable reproche dans la voix, Hassan relativement au fait des compromis parfois nécessaires pour arriver à ses fins d’un point de vue professionnel, avoir un aperçu même bref de ce que devenaient ses élèves une fois leur diplôme en poche ne lui semblait jamais inintéressant. Et avec malgré tout dans un coin de sa tête la demi-volonté de détourner Mia des sous-entendus dans lesquels elle continuait de se complaire en sa présence, faute de savoir proprement comment y répondre, et la proximité de Priam de l’autre côté du corridor ne semblant pas la dissuader. Voir même au contraire l’encourager comme on se satisfaisait d’un pied de nez savamment distribué.
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| | | | (#)Jeu 5 Juil 2018 - 8:47 | |
| Quand tu étais arrivée à Brisbane, tu avais été ravie à l’idée d’habiter en face de ton frère. Ne connaissant personne en ville, cela t’avait rassuré et puis tu t’étais dit que cela vous permettrait de renouer plus facilement les liens. Et c’est bien ce qui s’est passé. Tu savais que pour ton frère c’était une manière de garder un œil sur toi mais cela ne t’a jamais empêché de faire ce que tu voulais. Mais cela fait plusieurs mois déjà que ta relation avec ton frère n’est pas au beau fixe et si tu veux lui montrer que tu sais être indépendante, il faut que tu déménages. L’idée t’était venue naturellement et tu savais que c’était la bonne chose à faire mais tu redoutais la réaction de ton frère car tu doutais qu’il le prenne avec le sourire. « Ça pourrait être une solution, oui. Mais évitez de lui dire que j’ai dit ça. » Un petit sourire se dessine sur tes lèvres aux paroles d’Hassan. Tu n’es donc pas la seule à trouver que c’est une bonne idée … Il n’a pas à s’en faire, vu la teneur de tes conversations avec Priam en ce moment, tu doutes être amenée à lui parler d’Hassan. Il ne sait d’ailleurs pas grand chose de la relation que tu entretiens avec ton ancien professeur et c’est sans doute mieux ainsi. Contrairement à ce qu’Hassan a certainement pensé au début, tu ne cherches nullement à créer un conflit entre les deux hommes. « Je ne vois pas assez Priam pour lui confier quoi que ce soit ne vous en faites pas. » Tu ne savais finalement pas grand chose de ce qui se passait dans la vie de Priam. Tu ne savais pas où il était et ce qu’il faisait, tu ne savais pas où il en était avec Cora mais avoir trouvé Hassan dans le couloir te semblait étrange. Tu l’avais bien entendu invité à entrer car tu ne voulais pas finir ta soirée dans le couloir de l’immeuble. L’homme en face de toi qui avait essayé de mettre toutes les distances possibles et inimaginables entre vous depuis votre rencontre te proposait de passer au tutoiement. Cela t’amusa mais tu sautais sur l’occasion pour accepter car tu n’avais jamais aimé les artifices pour faire croire à une quelconque distance. Surtout que bon, il avait accepté de rentrer chez toi ce qui en soi était déjà très surprenant. Mais alors que tu t’afférais pour vous servir quelque chose à boire, tu ne pus t’empêcher de remarquer que ton ancien professeur ne semblait pas dans son assiette. Il était évident en cours qu’il était passionné et cette passion cachait tout le reste. Ce soir, il n’avait rien derrière quoi s’abriter le laissant vulnérable ce qu’il ne devait pas apprécier. Toi, cela te touchait de voir cet homme qui n’allait pas bien. Tu étais très certainement la dernière personne à qui il allait confier ses soucis mais tu pouvais au moins lui offrir un peu de compagnie. Etablissant un contact physique qui, malgré tes diverses tentatives, n’avait jamais eu lieu jusqu’ici, tu lui fis remarquer que la solitude n’était pas quelque chose dans laquelle vous étiez condamnés à rester. C’était un peu facile à dire pour toi qui étais si jeune mais tu n’arrivais pas à croire qu’Hassan ne pouvait pas trouver quelqu’un pour le sortir de cette solitude. « Qui a dit qu’il s’agissait forcément d’une condamnation. Tu fais sonner ça comme si tu avais décidé de faire une bonne action en tenant compagnie à un vieillard en maison de retraite. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire à cette réponse. Hassan est loin, très loin même d’être un vieux en maison de retraite. Bien sûr, Hassan est plus vieux que toi, certainement d’une dizaine d’années, tu ne lui as jamais réellement demandé son âge. Mais tu n’es pas en train de faire une bonne action, du moins pas comme si tu allais visiter des personnes âgées en maison de retraite. Partager ce moment avec Hassan c’est inouï après presque un an de drague incessante. Et c’est bien pour cela que tu savais qu’il ne devait pas être dans son assiette. « Si tous les vieillards dans les maisons de retraite étaient comme toi, je m’y rendrais plus souvent. » Lui dis-tu avec un clin d’œil mettant en pratique le tutoiement qui t’avait été refusé lorsque tu étais encore élève à l’université. Tu voulais le taquiner, préférant voir sur son visage un sourire ou sa frustration à ton égard mais pas cet air mélancolique. « C’est moi qui ait dit qu’il s’agissait d’une condamnation. Finir seul c’est un peu triste non ? Je reste persuadée que l’on fonctionne mieux à plusieurs et puis si l’on est seul, avec qui est-ce qu’on pourra partager les hauts et les bas de la maison de retraite quand on y finira ? » Lui demandas-tu avec humour. Tu n’étais nullement pressée de te caser avec quelqu’un par contre tu avais envie de le faire à un moment dans ta vie. Mais Hassan ne tarda pas à changer radicalement de sujet. « Bon allez, parle-moi un peu de ces débuts d’actrice. Que j’ai une vague idée de ce pourquoi l’université avait des allures de cage. » Tu ne pus t’empêcher de sourire à ces paroles. Tu sentis ton cœur se serrer parce que tu aurais aimé les entendre prononcées par ton frère. Tu aurais aimé qu’il s’intéresse à tes débuts sur un vrai plateau de tournage mais bien entendu ce n’était pas le cas. Qu’Hassan s’y intéresse te surprenait d’ailleurs mais tu n’allais pas te faire prier plus longtemps. « Je n’ai rien contre l’université en soi. Je suis la première à encourager mes amis dans leurs études mais ce n’était pas fait pour moi. » Dis-tu en haussant les épaules. « Cela fait des années que je passe des castings, cette chance que j’ai aujourd’hui je la savoure parce que dans quelques mois, si le film ne marche pas, je retournerai passer casting après casting. Jouer la comédie c’est ma passion depuis longtemps. C’est ce que j’ai envie de faire et l’université c’était du temps que je ne pouvais pas passer dans les castings ou à m’entraîner. J’aurais préféré être partout ailleurs que dans une classe. » Tu marquais une petite pause avant d’ajouter : « J’ai commencé le tournage du film et pour l’instant cela se passe plutôt bien. C’est un tournage rempli de défis pour moi mais c’est important que je puisse surmonter certaines appréhensions. » Dis-tu pour terminer. Tu finis par boire une petite gorgée du verre que tu avais devant toi avant de demander : « Et vous ? Enseigner c’est votre passion ? Ce qui vous donne envie de vous lever le matin ? » Tu ne peux pas envisager faire un travail pour lequel tu n’as aucune passion. Pas sur le long terme en tout cas.
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| | | | (#)Lun 23 Juil 2018 - 23:03 | |
| L’ironie était belle et bien là, dans le fait que Mia soutenait et insistait pour être traitée en adulte, notamment par son frère, tout en ayant parfois de vagues soubresauts d’un comportement qui rappelait à Hassan – ou Priam – qu’elle était encore jeune, qu’elle n’était pas de la même génération, qu’elle voyait encore le monde et les choses d’un regard juvénile. Comme dans cette façon qu’elle avait eu de formuler une phrase toute bête mais qui avait donné au brun l’impression d’avoir cent ans, chose dont il s’était malgré tout amusé plus qu’offusqué. « Si tous les vieillards dans les maisons de retraite étaient comme toi, je m’y rendrais plus souvent. » Amusée en retour, la jeune femme, de lui répondre sur le même ton amusé avant de reprendre, avec un poil plus de sérieux « C’est moi qui ait dit qu’il s’agissait d’une condamnation. Finir seul c’est un peu triste non ? Je reste persuadée que l’on fonctionne mieux à plusieurs et puis si l’on est seul, avec qui est-ce qu’on pourra partager les hauts et les bas de la maison de retraite quand on y finira ? » Laissant échapper un léger rire, le brun lui avait au moins reconnu « La maison de retraite est probablement plus fun quand on a un partenaire attitré pour jouer aux cartes, c’est vrai. » avant de néanmoins secouer la tête, marquant une courte de façon à nuancer un peu son propos « Mais il y a des tas de façons différentes d’être entouré … Tout ce que je veux dire c’est que, je ne pense pas que s’attacher à une seule et unique personne soit la seule manière de ne pas finir seul. La solitude c’est une notion relative, c’est propre à chacun. » Mais Mia était peut-être encore trop jeune – et pas suffisamment désabusée – pour envisager autre chose que la solution la plus évidente, et Hassan n’avait pas l’intention de lui jeter la pierre à ce sujet. « Mais tu es jeune, tu as encore le temps de trouver chaussure à ton pied avant que n’arrive l’heure de la maison de retraite, si c’est ce que tu souhaites. D’ici là même ton frère et sa tête de bois se seront fait une raison depuis longtemps. » avait-il alors assuré, la gratifiant d’un clin d’œil pour accompagner la gentille pique à son frère, mais libérant finalement son bras de la main de la jeune femme au prétexte de se saisir à nouveau de son verre. Sans doute, pourtant, l’infantilisait-il aussi un peu en mettant cela sur le compte de son âge plutôt que sur ses opinions, en se cachant derrière les désillusions liées à ses propres déceptions pour ne pas admettre qu’avant de rencontrer Joanne il était déjà un fervent partisan de la possibilité pour tout à chacun de ne pas s’enchaîner « jusqu’à ce que la mort nous sépare » comme s’il n’y avait rien d’alternatif. Et ce Hassan-là n’était à l’époque pas plus âgé que ne l’était Mia aujourd’hui. Imaginant néanmoins la jeune femme contrariée par les agissements de son aîné vis-à-vis de la tournure de son parcours professionnel, et parce que le professeur avouait s’intéresser toujours avec un brin de curiosité et de fierté à ce qu’il advenait de ses élèves après l’obtention de leur diplôme, il l’avait finalement questionnée sur ce dans quoi elle s’embarquait maintenant qu’elle avait obtenu un premier « vrai » rôle « Je n’ai rien contre l’université en soi. Je suis la première à encourager mes amis dans leurs études mais ce n’était pas fait pour moi. » avait-elle alors tenu à clarifier. « Cela fait des années que je passe des castings, cette chance que j’ai aujourd’hui je la savoure parce que dans quelques mois, si le film ne marche pas, je retournerai passer casting après casting. Jouer la comédie c’est ma passion depuis longtemps. C’est ce que j’ai envie de faire et l’université c’était du temps que je ne pouvais pas passer dans les castings ou à m’entraîner. J’aurais préféré être partout ailleurs que dans une classe. » Contre toute attente l’explication de Mia avait arraché à Hassan un sourire pensif, et une moue plutôt compréhensive. En vérité le discours lui rappelait un peu Rhett et son ennui en classe, lorsqu’ils étaient eux-mêmes étudiants. Rhett qui ne vivait et ne respirait que pour le rugby, et subissait les cours et les examens pour le simple fait de devoir conserver sa moyenne pour continuer à jouer en équipe universitaire ; Au fond le deal que Mia avait passé avec ses parents à propos des études s’en rapprochait un peu. « J’ai commencé le tournage du film et pour l’instant cela se passe plutôt bien. C’est un tournage rempli de défis pour moi mais c’est important que je puisse surmonter certaines appréhensions. » avait-elle en tout cas fini par expliquer, avant de se saisir de son verre. Et contre toute attente un brin étonné par le professionnalisme de la réflexion et la mentalité plus mature qu’elle ne le laissait penser, il s’était autorisé à commenter « C’est rare d’avoir autant la tête sur les épaules au début d’une carrière, quelle qu’elle soit. C’est tout à ton honneur. » Et sans doute y’avait-il aussi là-dedans un fond de volonté faire ses preuves face à son frère, face à ses parents, mais peu importe le moyen tant qu’il y avait le résultat, comme on dit. « Et vous ? Enseigner c’est votre passion ? Ce qui vous donne envie de vous lever le matin ? » avait à son tour questionné Mia, s’estimant – à raison – en droit de retourner les questions qui lui étaient posées. Dodelinant doucement la tête le professeur avait nuancé « Je ne sais pas si je parlerais de passion, je ne pense pas à mes cours ou à mes élèves du matin au soir. » avec amusement. « Ce n’était pas vraiment ce que j’envisageais de faire quand j’ai démarré mes études. Mais un de mes profs d’université m’a conseillé de postuler comme chargé de travaux dirigés en parallèle de mon doctorat, et finalement on peut dire que ça s’est révélé être une vocation. » Vocation pour laquelle il n’avait pas mis longtemps à abandonner ses projets initiaux, poussé à la fois par la volonté de s’établir à Brisbane de manière définitive pour des raisons purement personnelles et affectives, et par la certitude habituelle que rien n’arrivait jamais par hasard et que si en fin de compte l’enseignement lui était apparue comme une révélation il avait tout intérêt à la suivre sans se poser une seconde fois la question. « Je n’ai jamais été un adolescent très fixé sur ce qu’il voulait faire plus tard, j’étais plutôt du genre à laisser les choses venir. Pas comme ton frère ou toi, si j’en crois ce qu’il m’a dit. » Mais plus jeune Hassan avait toujours eu un brin d’admiration pour ceux qui, dès très tôt, avaient une idée bien faite de ce qu’ils souhaitaient faire de leur vie. Peut-être parce qu’il fallait à la fois une volonté de faire et une certaine constance de caractère pour y parvenir. « Mais tu m’as l’air d’être le genre de personne qui sait très bien ce qu’elle veut. » Et pas uniquement dans le cadre de ses aspirations professionnelles, comme le laissait entendre l’œillade que le brun lui avait lancé.
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| | | | (#)Mar 14 Aoû 2018 - 8:55 | |
| Parler de maison de retraite avec Hassan était bien le dernier sujet que tu pensais aborder avec lui un jour. Surtout que vous en étiez tous les deux encore loin. Tu avais déjà du mal à t’imaginer ce que tu seras dans cinq ans alors la maison de retraite … S’l le faut, tu n’y mettras jamais les pieds car tu ne seras déjà plus là si la vie décide de te faire mourir plus tôt que prévu. Pensée morbide sur laquelle tu n’aimais pas t’attarder mais théoriquement, tout le monde peut mourir à n’importe quel moment. Tu espères que ce n’est pas ton cas mais pour le découvrir, il faut continuer à vivre. « La maison de retraite est probablement plus fun quand on a un partenaire attitré pour jouer aux cartes, c’est vrai. Mais il y a des tas de façons différentes d’être entouré … Tout ce que je veux dire c’est que, je ne pense pas que s’attacher à une seule et unique personne soit la seule manière de ne pas finir seul. La solitude c’est une notion relative, c’est propre à chacun. » Tu regardais Hassan pensive. Il avait raison bien entendu, se lier à une seule personne ne voulait pas dire se sentir moins seul. Tu n’avais pas de petit ami ou quoi que ce soit qui puisse y ressembler et tu ne te sentais pas seule et isolée. Tu étais entourée par tes amis et les personnes que tu rencontrais tous les jours. Cela te suffisait pour l’instant mais tu aimais l’idée de trouver un jour une personne avec qui tu affronteras la vie et sur laquelle tu pourras compter comme elle pourra compter sur toi. C’est peut-être naïf mais tu as encore envie d’y croire. Contrairement à Hassan qui n’a pas l’air ou plus l’air d’y croire. Tu ne connaissais pas sa vie sentimentale mais il était évident qu’il avait été blessé dans ce domaine de sa vie mais tu n’allais pas demander même si la curiosité te démangeait. « Mais tu es jeune, tu as encore le temps de trouver chaussure à ton pied avant que n’arrive l’heure de la maison de retraite, si c’est ce que tu souhaites. D’ici là même ton frère et sa tête de bois se seront fait une raison depuis longtemps. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire en secouant la tête. Que cela plaise à ton frère ou non, il y aura bien un jour où un homme entrera dans ta vie. Est-ce qu’il sera celui avec qui tu finiras pour toujours ou est-ce qu’il sera de passage ? Ca vous ne pourriez pas le savoir. Pas à l’avance, l’histoire s’écrira au fur et à mesure. Et ton frère devra accepter cette réalité. Tu comptes sur le fait qu’il finisse par se trouver quelqu’un de son côté pour qu’il ait moins de temps à consacrer à ta surveillance. « Ce n’est pas un objectif de vie pour l’instant. Je préfère me laisser porter et je suis plutôt bien entourée alors je ne vais pas me plaindre. » Lui dis-tu en haussant les épaules. « Tu n’as peut-être pas besoin ou envie d’une seule personne pour te tenir compagnie mais tu es bien entouré ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. Tu n’arrivais pas à te défaire de cette image d’Hassan, assis seul dans ce couloir devant l’appartement de Priam. En vérité, tu ne savais rien de la vie de l’homme en face de toi ce qui compliquait ton analyse de la situation. Tu voulais t’assurer qu’il allait bien même si le fait qu’il ait accepté ton invitation et qu’il te permette de le tutoyer te donnait déjà un indice. Jamais tu n’avais pensé qu’il accepterait de passer le pas de la porte mais si tu pouvais le sortir de sa solitude quelques heures, tu n’allais pas t’en priver. Tu te retrouvais ensuite à expliquer à Hassan pourquoi l’université avait été pour toi une prison. Elle ne l’était pas pour beaucoup et tu étais bien consciente de cela mais ce n’était pas une institution qui te convenait et ça tu l’avais toujours su. Mais tu voulais être claire sur le fait que tu n’avais rien contre l’université. Tu y pousseras certainement tes enfants un jour si c’est ce qu’ils veulent faire de leur vie. Tu lui parlais aussi de ton projet que tu étais en train de tourner en ce moment même. « C’est rare d’avoir autant la tête sur les épaules au début d’une carrière, quelle qu’elle soit. C’est tout à ton honneur. » Un petit sourire se dessina sur ton visage. Tes professeurs à l’université étaient tous persuadés que tu étais une gamine immature. Ils n’arrivent pas à envisager que tu puisses être autre chose et cela ne te surprend pas qu’Hassan se montre étonné à son tour. Tu n’as pas toujours été très mature mais le combat pour te sortir de ton anorexie t’a fait grandir. « J’ai conscience de mettre les pieds dans un milieu impardonnable où rien n’est jamais acquis. La bataille pour s’y faire une place ne fait que commencer. » Dis-tu simplement parce que tu avais pu rencontrer au fil des castings et des rencontres que tu avais pu faire, des personnes qui avaient décroché quelques rôles avant de disparaître de nouveau des radars et de ne plus arriver à s’y faire une place. Rien ne sera facile dans la carrière dans laquelle tu te lances mais tu te dois d’essayer. Tu interroges ensuite Hassan sur son métier à lui cherchant à savoir si enseigner était sa passion, sa vocation. « Je ne sais pas si je parlerais de passion, je ne pense pas à mes cours ou à mes élèves du matin au soir. Ce n’était pas vraiment ce que j’envisageais de faire quand j’ai démarré mes études. Mais un de mes profs d’université m’a conseillé de postuler comme chargé de travaux dirigés en parallèle de mon doctorat, et finalement on peut dire que ça s’est révélé être une vocation. » Il n’est pas rare que le chemin que l’on prenne dans la vie dépende d’une rencontre, d’une proposition qui des fois arrive de nulle part. Hassan était un bon professeur, tu en étais persuadée et tes camarades étaient tous d’accord à ce sujet. Malgré ton désintérêt certain pour l’université, tu avais appris quelques petites choses dans son cours, des notions qui te serviront comme culture générale désormais car tu doutes te tourner un jour vers le journalisme. « Je n’ai jamais été un adolescent très fixé sur ce qu’il voulait faire plus tard, j’étais plutôt du genre à laisser les choses venir. Pas comme ton frère ou toi, si j’en crois ce qu’il m’a dit. Mais tu m’as l’air d’être le genre de personne qui sait très bien ce qu’elle veut. » Un petit sourire en coin se dessina sur ton visage. Hassan n’avait pas tord. Tu étais le genre de personne qui savait très bien ce qu’elle voulait et qui savait prendre les choses en main pour forcer un peu les choses. Tu te laissais rarement porter même si cela t’arrivait bien sûr. « Je ne peux pas nier avoir une certaine détermination, j’aime me fixer des objectifs. » Lui dis-tu en gardant ton sourire avant d’hausser les épaules, feignant la nonchalance. « Mes petites séances de question à la fin du cours te manquent ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. Des séances de questions qui se transformaient rapidement en flirt non déguisé quand il ne restait que vous dans la pièce. « Parce que si ce n’est que ça, nous pouvons y remédier. » Lui dis-tu avec un clin d’œil te rapprochant légèrement du jeune homme. Laisser passer une pareille occasion ? Non, ce n’était pas ton genre.
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| | | | | | | | (miassan) never been so many, never been so alone |
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