James n’avait pas dormir de la nuit - tournant dans son lit jusqu’à ce que Liviana ne vienne finalement le rejoindre - comme elle le faisait presque tous les soirs - encore plus depuis que Sam était à l’hôpital. ne souhaitant pas plus l’inquiéter, James avait tenté de cacher son trouble concernant le retour de Savannah à Brisbane. Mais la conversation qu’ils avaient eu le tracassait. Il ne voulait pas en parler - à personne et pourtant cette rencontre le perturbait assez pour le faire suer… Quittant son lit à 5h il avait déposé un baiser sur le front de Liviana avant d’enfiler un short et un T-shirt. Laissant un message à Liviana pour l’informé de son escapade matinale…. Il avait tenté de faire passer ça pour quelque chose d’anodin, sachant pertinemment que tous ses proches étaient au courant de son addiction pour le sport dès que les choses n’allaient pas comme il le voulait dans sa vie. Il avait couru assez longtemps pour sentir tous ses membres engourdis, pour lui donner l’envie de vomir. Fini devant les portes de l’hôpital de Brisbane, où il n’était pas rentré une fois de plus. Depuis le réveille de son frère il n’avait pas eu le courage d’aller le voir, la perte de mémoire de ce dernier mettant plus encore de drame dans toute cette histoire de divorce. Retournant chez lui il avait jeté un coup d’oeil à son agenda, et aux rendez vous professionnels de sa journée jusqu’à ce que son regard soit attiré par un nom qu’il connaissait sur la case 21h. « Milena… » Il en avait presque oublié ce rendez-vous et pourtant il lui avait fallu tout le courage du monde pour se décider à inviter la jolie brune à sortir. Il avait voulu faire les choses bien - avait attendu une soirée spéciale. Il savait pour avoir parlé avec elle qu’elle aussi avait suivi des cours de danse de salon et espérait que les restes de souvenirs qu’il avait des ses cours d’enfant suffiraient à la suivre. C’est comme ça qu’il avait repéré cette soirée un peu spéciale, destinée au danse de salon et décidé de l’invité en tout bien toute honneur.

Quelques secondes à peine il avait pensé à la possibilité d’annuler. le timing était mauvais - très mauvais même - il avait peur de ne pas être de bonne compagnie. Mais il s’était pourtant ravisé aussi vite - préférant envoyé un tout autre message à la brune. « Bonjour Milena, toujours libre ce soir ? Je passe te chercher à 21h ? Très belle journée. » Espérant pouvoir se changer les idées en compagnie d’une femme aussi belle que Milena. Et en annulant il n’était pas sur d’avoir une deuxième chance - considérant déjà celle ci comme une erreur de jugement de la part de l’avocate.

La journée passée à toute vitesse il avait quitté la maison avec un peu d’avance pour rejoindre le domicile de Milena. Habillé sobrement mais avec classe - il avait senti son ventre se nouer un peu - comme un adolescent sur le point d’avoir son premier rencard. Espérant ne pas tout gâcher entre eux avec cette soirée - ne sachant lui même pas trop ce qu’il en attendait - mais avec la certitude que Milena lui plaisait un peu plus qu’une simple potentielle amie. Soufflant un coup avant d’appuyer sur la sonnette de son appartement, son souffle s’était coupé quand la porte s’était ouverte sur la brune. « Milena… Tu est magnifique. » Déposant un baiser chaste et un peu timide sur la joue de sa partenaire pour la soirée. « Tu as mis les bonnes chaussures pour danser j’espère, parce que je n’ai pas prévu de te laisser t’assoir. » Un sourire assumé sur le visage il avait tendu sa main vers la jeune femme, espérant qu’elle la prenne pour l’accompagner jusqu’à la voiture.

Une journée chargée soit une journée comme une autre. Tu te demandais si un jour tu sauras t’arrêter, si tu sauras prendre un autre rythme. Pour l’instant, ce n’est pas nécessaire, personne ne t’attend chez toi quand tu rentres le soir, personne n’a besoin de ton attention le week-end. Tu sais prendre du temps pour toi et pour voir tes proches et c’est ce qui est le plus important à tes yeux. En tout cas pour l’instant car tu aimerais trouver quelqu’un qui veuille ton attention, qui te donne envie de partir plus tôt du boulot pour une petite soirée à deux. Mais tu as appris il y a bien longtemps qu’entre les rêves et la réalité, il y a un pas de géant. Alors tu fais avec et des fois, tu as la chance de te faire inviter à sortir. La plupart du temps cela ne mène à rien, les hommes semblent te fuir mais au moins tu passes de bons moments et pendant quelques heures tu as l’impression d’être importante aux yeux de quelqu’un d’autre que tes amis proches et ta famille. Peut-être que c’était ton châtiment. Une vie professionnelle resplendissante mais une vie personnelle à la dérive … Contrairement à d’autres jours, ce soir tu n’avais pas le droit de traîner au cabinet. James t’avait proposé de sortir. Depuis ton séjour à l’hôpital, tu l’avais revu à plusieurs reprises, seul ou avec son fils et aujourd’hui, tu ne regrettais pas de l’avoir appelé après qu’il t’ait laissé son numéro de téléphone. Vous étiez loin des deux presque inconnus que vous aviez été pendant longtemps quand vous vous croisiez au café. Mais tu aimais que les choses changent, la routine n’est pas toujours une bonne chose. Il t’avait donné rendez-vous pour vingt et une heures ce qui était parfait car cela te permettait de finir relativement tard au cabinet sans te mettre trop en retard. Quand James t’envoya un message pour confirmer que vous vous retrouviez bien ce soir, tu lui répondis sans hésiter qu’il te tardait d’y être. Tu avais réellement besoin de sortir, de te changer les idées et tu appréciais passer du temps avec James donc ce serait un plus.

Rentrant chez toi, tu te préparais sur un fond de radio locale. Tu aimais te tenir au courant de ce qui se passait à Brisbane. En ce moment, le nom de Cora Coverdale, ta cliente revenait souvent sur le début de la scène mais tu n’y prêtais pas réellement attention. Cora aura bientôt droit à sa conférence de presse où elle pourra mettre au clair son histoire et éviter de laisser les spéculations aller bon train. Tu ignorais où James t’amenait, tu savais juste que vous alliez aller danser. Il avait tenu à ce que cela soit une surprise mais il t’avait dit de ne pas trop en faire niveau vestimentaire. Tu avais donc suivi ses conseils et tu avais enfilé une robe classe mais qui ne faisait pas non plus robe de gala de charité. Tu avais toujours fait des efforts avec ton apparence et les choses n’allaient pas changer maintenant. Tu te maquillais ensuite légèrement et tu ajustais ta coiffure. Alors que tu finissais de préparer ton sac à main, la sonnette retentit. Tu allais ouvrir et comme prévu, James se trouvait de l’autre côté. « Milena… Tu est magnifique. » Un petit sourire se dessina sur ton visage alors que tu déposais à ton tour tes lèvres sur la joue du jeune homme. « Tu n’es pas mal non plus. » Lui dis-tu avec un clin d’œil attrapant le sac à main que tu avais laissé sur le comptoir de la cuisine. Tu attrapais ensuite tes clés et James te dit : « Tu as mis les bonnes chaussures pour danser j’espère, parce que je n’ai pas prévu de te laisser t’assoir. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire. Tu arborais une paire de talons qui devait faire penser à James que tu auras besoin de t’asseoir régulièrement. Mais tu portais des talons depuis que tu avais vingt-deux ans et tu avais les pieds rodés. C’était les baskets qui tendaient à te faire mal au pied étrangement. Alors que vous vous dirigiez vers la voiture, tu lui répondis : « Ne t’en fait pas pour ça, je ne sors jamais sans mes talons, ce sont mes plus fidèles amis. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu montes dans la voiture côté passager avant de lui demander : « Tu as passé une bonne journée ? »

Alors que vous discutiez tranquillement dans la voiture, tu laisses James vous conduire à votre destination. Le trajet ne fut pas très long, une vingtaine de minutes, un peu plus peut-être. Quand James se gara cependant, tu ne pus t’empêcher de te demander si vous étiez au bon endroit. Devant toi, sur une grande place de Brisbane semblait se tenir un bal dansant. En sortant de la voiture, tu ne pus t’empêcher de te dire que tout semblait d’un autre âge mais ce côté vintage ne te déplaisait pas. « Un bal dansant ? » Demandas-tu à James pour le taquiner. Tu lui avais confié un jour adorer la danse de salon et cela faisait longtemps que tu n’avais pas danser il fallait l’avouer.

Elle est belle Milena, c’est ce qu’il se dit quand il la regarde. Sans doute trop belle pour lui - il ne fait pas le poids et pourtant - pourtant elle est là ce soir avec lui. Perchée sur des talons qui la rendrait presque plus grande que lui. Ou qui creuse en tout  cas leurs bons vingt centimètres de différence habituelle. « Tu n’es pas mal non plus. » Il en rougirait presque, mais au lieu de ça lui tend son bras pour l’accompagner jusqu’à la voiture. Il aime cette ambiance de premier rendez-vous, il y a quelque chose de frais là-dedans. « Ne t’en fais pas pour ça, je ne sors jamais sans mes talons, ce sont mes plus fidèles amis. » Il rit un peu, mais à bien y réfléchir il ne l’a presque jamais vu sans talon - si ce n’est après son accident, les béquilles et les talons ne faisant pas bon ménage. « Et ta jambe ? Elle est parfaitement remise c’est sûr ? » Parce que s'il veut la faire danser toute la nuit - il a tout intérêt de s’en inquiéter avant. La voir su ses deux jambes semble déjà un miracle, qu’il ne veut pas risquer de détruire.

Tel un vrai gentleman il lui ouvre la porte - sait bien que c’est vieux jeu - que ça ne plaît pas à toutes les femmes non plus. Mais à lui ça lui plaît - il en a envie. Et prend place à côté d’elle dans la voiture. « Tu as passé une bonne journée . » La question raisonne quelques secondes dans son esprit - il n’a pas envie de répondre mais pas plus de casser l’ambiance joviale qu’il y a entre eux pour le moment. « Oui, enfin dans les circonstances actuelles elle n’était pas mauvaise. » Un fin sourire un peu forcé se dessine sur son visage. « J’imagine que tu as appris pour Samuel. » L’accident ayant eu lieu juste après le divorce de Liviana et Sam et Milena étant l’avocat de la jeune femme, il y avait de forte chance pour qu’il n’ait pas besoin de lui expliquer les événements. Ou de lui mentir sur son état d’esprit à ce propos. L’accident de Sam en soi était une tragédie, le timing pas plus glorieux donnait aussi à Liviana une impression de culpabilité. Mais c’était belle et bien la perte de mémoire qui rendait la situation complexe à gérer… Comment rappelle à un homme que toute sa vie s’est effondrée à cause d’une erreur qu’il ne se souvient même pas avoir commis. « Et toi comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée. » Parce que parler de lui n’était pas son fort, mais écouter oui, c’était avec plaisir qu’il lui renvoyait la question.

Il leur faut peu de temps pour arriver à destination. Et encore moins pour comprendre que quelque chose cloche. Sur la place du village il y a plusieurs personnes qui dansent… Plusieurs personnes dont la moyenne d’âge doit être le double du leur. Il écarquille les yeux devant cette vison. « Un bal dansant ? » Un regard vers Milena, un peu désolé et toujours aussi étonné. « Heu.. C’était pas… » Il se refait l’intitulé de la soirée et la description pour comprendre où il a fauté. « Je crois que j’ai du mal interpréter… » Un rire mélangé à un peu de malaise il lui accorde un regard désolé. « On peut remettre ça si tu veux… Je suis… Désolé. » Il voulait lui offrir une soirée parfaite - un moment de partage et d’échange et pas l’emmener faire du gardiennage de personnes âgées. Clairement ils n’avaient pas leur place ici - elle encore moins que lui. Et pourtant elle continuait de sourire. « Je peux aussi t’emmener ailleurs. » Il n’aurait pas leur soirée dédiée à la danse. Mais un verre pourrait sans doute aussi faire l’affaire.

Cela faisait un petit moment que l’on ne t’avait pas invité à sortir. Du moins pas aussi officiellement que l’avait fait James. La preuve, il était venu te chercher sur le pas de ta porte pour que tu le suives dans sa voiture. Depuis votre rencontre, James avait été une constante dans ta vie ou du moins dans ce café où vous partagiez des bribes de votre vie, seulement des bribes sans jamais partager toute l’histoire. Mais peut-être que cela allait changer ce soir ? Tu ne savais pas, tu ne savais même pas si tu en avais envie car tu ne voulais pas que tout soit gâché. Mais James avait joué un rôle important dans des moments de ta vie où tu avais eu besoin de quelqu’un alors il n’avait jamais était question de dire non. Alors que tu fermais ton loft à clé, il sembla s’inquiéter des talons que tu avais aux pieds. Beaucoup de femmes détestaient ces chaussures car elles avaient mal au pied très rapidement mais ce n’était pas ton cas, à force tu avais appris à marcher avec toute la journée. Tu avais presque plus mal quand tu mettais des chaussures plates ce qui amusait beaucoup tes amis. « Et ta jambe ? Elle est parfaitement remise c’est sûr ? » Un petit sourire se dessine sur ton visage. Tu es touchée que James te pose cette question car même si ta jambe est tout à fait remise et cela depuis un petit moment, c’est l’attention qui te touche. « Ma jambe est comme neuve si l’on oublie la cicatrice qui s’est invitée dessus mais sinon elle est comme neuve. » Lui dis-tu avec un sourire rassurant. « C’est gentil de t’en soucier. » Tout le monde ne l’aurait pas fait, tu le sais. Voilà que vous êtes arrivés devant la voiture de James et tu rentres du côté passager après que James t’ait ouvert la porte. Il a gardé le lieu surprise, il te tarde donc de découvrir ce qu’il cache.

Alors que vous rouliez vers votre destination, tu décides de briser le silence qui commence à s’installer en demandant à James s’il a passé une bonne journée. « Oui, enfin dans les circonstances actuelles elle n’était pas mauvaise. J’imagine que tu as appris pour Samuel. » Tu fronces les sourcils un instant, confuse et perdue. Puis tu te souviens du coup de téléphone de Liviana il y a quelques temps. Son divorce c’était très bien passé, tu ne t’étais pas attendue à avoir de ses nouvelles de suite, malgré le fait qu’elle soit devenue une amie. Par contre, tu ne t’étais pas attendue à ce qu’elle t’annonce que son ex-mari venait de perdre la mémoire suite à un accident de voiture. Tu avais été la voir une fois mais tu avais vite compris qu’il valait mieux ne pas y retourner. Tu étais bien consciente que la situation était difficile à gérer mais à ton avis, ce n’était pas bon pour Liviana de vivre dans cette fausse réalité plus longtemps. Tu le lui avais dit mais elle ne t’avait pas écoutée. « Liviana m’a appelée pour me prévenir. J’ai été la voir et mon point de vue ne lui a pas vraiment plu. Je n’ai pas eu de nouvelles depuis, j’espère qu’ils vont bien. » Dis-tu en laissant ton regard se perdre dans le paysage qui défilait. Posant de nouveau ton regard sur James tu lui demandas : « Ce n’est pas trop compliqué pour toi à gérer ? » Dans la famille de James, il semblait toujours y avoir une tragédie. Dès que les choses se calmaient, une nouvelle péripétie arrivait. Cela devait être assez difficile à gérer et tu admirais beaucoup James car tu n’étais pas certaine que tu te serais toujours relevée avec autant de grâce. « Et toi comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée. » Tu hoches la tête. Tu es dans une bonne période en ce moment, une période occupée dans laquelle tu as moins le temps de penser à ta solitude. « J’ai passé une très bonne journée. Très chargée mais c’est toujours le cas. » Tu t’ennuierais certainement dans le cas contraire.

Vous arrivâtes enfin à votre point de chute. James vint t’ouvrir la porte et tu souris en voyant l’ambiance qui se dégageait de loin de cet endroit. Cependant, alors que vous vous approchiez de plus près, il semblait que l’événement soit un événement réservé à une tranche d’âge un peu plus âgée. En même temps, qui de nos jours va à des bals dansant ? « Heu.. C’était pas… Je crois que j’ai du mal interpréter… On peut remettre ça si tu veux… Je suis… Désolé. Je peux aussi t’emmener ailleurs. » Tu observes James qui s’excuse, tout confus d’un air amusé. Oui, cela t’amuse plus qu’autre chose car après tout cela arrive à tout le monde de se tromper. Et contrairement à beaucoup de personnes de ton âge, les personnes âgées ne te font pas peur. « Tu m’as promis de me faire danser, j’espère que tu ne comptes pas te défiler. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant de t’avancer vers l’entrée. La personne qui s’occupait de la billetterie te regarda intriguée. « On peut se joindre à vous ? » On ne tarda pas à vous laisser rentrer pour ton plus grand plaisir. Il y avait à manger et à boire, il y avait une piste de danse et la chaleur était de la partie pour vous permettre de danser jusqu’au bout de la nuit. Que demander de plus ? « Prêt pour la piste de danse monsieur Beauregard ? » Lui demandas-tu en lui tendant la main.

Si James avait pu suivre l’évolution de la jambe de Milena pas à pas, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de béquilles. Il y avait bien longtemps que ce sujet n’était plus venu sur la table, et il n’était pas sûr qu’elle soit remise à 100%. Elle n’était pas passée loin de la perdre, et ne doutait pas que ce soit le type d’événement qui mérite quelques bon mois de rééducation avant de retrouver l’usage de son membre.  « Ma jambe est comme neuve si l’on oublie la cicatrice qui s’est invitée dessus mais sinon elle est comme neuve. » James eut un léger sourire à cette idée - une imperfection sur ce corps qu’il imaginait sans défauts. Cette idée avait étonnamment quelque chose de plaisant. « C’est gentil de t’en soucier. » Normal d’après lui. « Ce n’est pas que pas pure gentillesse, aussi un peu par intérêt. Je veux être sûr que tu pourras tenir le rythme toute la nuit. » Lui accordant un clin d’oeil il avait clos le sujet de cette façon en prenant place dans la voiture.

Parce qu’il ne voulait pas se cacher ou mentir sur son état d’esprit, l’état de son frère avait été vite abordé. Il n’était pas certain qu’elle connaisse l’histoire et avait donc finalement été rassuré de l’entendre en parler sans qu’il n’ait besoin de refaire l’historique de cet accident pour le moins dramatique. « Liviana m’a appelée pour me prévenir. J’ai été la voir et mon point de vue ne lui a pas vraiment plus. Je n’ai pas eu de nouvelles depuis, j’espère qu’ils vont bien. » La grimace de James en disait long sur le sujet. « Bien n’est peut-être pas le mot. » Les choses étaient compliquées… Elles l’étaient déjà avant l’accident mais ce dernier n’avait en rien aidé. « Et quel est ton point de vue ? » S'il pouvait se permettre de lui poser la question. « Ce n’est pas trop compliqué pour toi à gérer . » Un léger soupire lui avait échappé à cette idée. « Je suis juste heureux qu’il soit en vie. » Perdre un frère de plus était impensable, et pourtant ses frères et soeur avaient le don pour finir à l’hôpital, pour peu ils y feraient bientôt un abonnement familial. « Le reste on peut le gérer. » Ce n’était pas simple pour autant - mais c’était suffisant. « Et chez toi ? Comment se porte ta famille. » Il suivait pas à pas les relations un peu compliqué qu’elle pouvait avoir avec ses frères. Comprenant à quel point la présence de parents aimant et présent pouvait changer la donne. « J’ai passé une très bonne journée. Très chargée mais c’est toujours le cas. » C’était l’impression qu’elle donnait - celle d’une femme toujours occupée. Ce qui n’avait fait que de l’étonné un peu plus quand elle avait accepté son invitation. « Ton travail c’est ça ? » Il savait que Milena était une avocate en droit de la famille. Et si certaines questions personnelles lui brulaient les lèvres - il n’avait pas envie de l’utiliser pour régler ses soucis personnels. Ce soir était une soirée de détente.

Du moins c’est ce qu’il espérait jusqu’à ce que se dessine le vrai thème de la soirée. Un bal musette parmi le 3ème âge. Il aurait voulu faire fuir Milena il n’aurait pas mieux fait. « Tu m’as promis de me faire danser, j’espère que tu ne comptes pas te défiler. » Un peu étonné de la réponse, James avait relevé un regard médusé sur la brune. « Vraiment ? » Comprenant qu’elle était sérieuse, un sourire amusé pris place sur son visage. « Dans ce cas, je ne voudrais pas te décevoir. » Lui tendant la main pour qu’elle l’accompagne tous deux avaient pris leurs billets sour le regard médusé de la guichetière et des personnes déjà présentes à la soirée. Vieillards qui les avaient dévisagés une fois le pied posé dans la salle. « Prêt pour la piste de danse monsieur Beauregard ? » Hochant la tête James avait attrapé sa main pour la mener sur la piste. « J’espère que vous avez des bases en valse Mademoiselle Grimes. » Une de ses mains sur le bassin de la brune il était venu agripper l’autre avec force. Rapidement il avait eu sa réponse, Milena maitrisait la valse, sans doute mieux que lui et ses vieux souvenirs qui dataient de quelques années en arrières. Il s’évertuait pourtant à mener la danse sans lui marcher sur les pieds. « Je crois pouvoir dire que c’est toi la meilleure danseuse de la salle. » Souriant un peu il s’était rapproché de son oreille pour murmurer. « Et la plus belle aussi. » Même si la concurrence n’était pas rude, ce qui rendait la situation plutôt amusante. Sentant quelqu’un tapoter sur son épaule il s’était arrêté un instant. « Excusez-moi, je peux vous emprunter votre charmante partenaire . » Tous deux faisaient maintenant face à un vieil homme, qui avait un sourire malicieux. « Je ne suis pas le seul à le penser de toute évidence. » Faisant allusion  aux compliments qu’il venait juste de lui faire. S’assurant que ça ne la dérangeait pas. Il avait lâché sa main pour l’offrir au vieil hommes. Ne manquant pas lui aussi de se faire harponner par une mamie. Ils n’avaient de toute évidence pas vu de chair fraiche dans les environs depuis un moment.

Cela te touchait que James, qui avait prévu de t’amener danser, te demande comment se portait ta jambe. Cela faisait un moment que personne ne t’en avait parlé pour la simple et bonne raison qu’elle n’était plus un problème. Tu avais conscience que cela allait faire un an que cet accident de train avait eu lieu et heureusement que ta jambe était toute neuve. Enfin neuve était un bien grand mot, la cicatrice qui se trouvait dessus était une trace indélébile de ce qui t’était arrivé. Et tu savais que ce serait une tragédie que tu revivrais à chaque fois qu’un homme te verra nue car la curiosité humaine est plus forte que tout et la question de l’origine d’une telle cicatrice te sera répétée, encore et encore. « Ce n’est pas que pas pure gentillesse, aussi un peu par intérêt. Je veux être sûr que tu pourras tenir le rythme toute la nuit. » Tu souris à son clin d’œil mais tu n’ajoutais rien. Tu n’avais aucune crainte de ce côté là, tu allais tenir toute la nuit tu en étais sûre et certaine. Une fois dans la voiture, tu demandais à James s’il avait passé une bonne journée et ce dernier amena le sujet de l’accident de Samuel sur la table. C’était en effet un accident dont tu avais entendu parler et tu étais passée voir Liviana à l’hôpital. Ce n’est qu’une fois sur place que tu avais compris que cette situation était tout ce qu’il y avait de plus horrible pour ton amie. « Bien n’est peut-être pas le mot. Et quel est ton point de vue ? » Tu soupires avant de passer la main dans tes cheveux. Tu n’as nullement envie de le cacher, tu étais quelqu’un qui assumait ses points de vue et tu allais l’assumer devant James mais tu savais que cela allait paraître égoïste et déplacé certainement et pourtant, la situation dans laquelle Liviana se laissait emporter te faisait beaucoup de soucis. « Quand j’ai vu Liviana à l’hôpital et que j’ai vu la situation qui était en train de s’installer, je lui ai dit qu’elle devrait dire à Samuel la vérité une fois que son état de santé se sera stabilisé et s’éloigner de cette mascarade dans laquelle elle se laisse entraîner. » Cela pouvait paraître sans cœur et tu en avais bien conscience mais ce n’était pas sain pour Liviana. « J’ai bien conscience que c’est brutal à entendre mais elle a mis tellement de temps à se décider pour le divorce et maintenant qu’il est prononcé elle joue la femme parfaite avec une homme qui l’a blessée. Je me fais surtout du souci pour elle. » C’était ce souci que tu avais pour ton amie qui t’avait poussé à dire ce que tu pensais. Tu n’avais pas été surprise que Liviana ne soit pas prête à l’entendre mais elle était en train de s’enfermer dans une réalité alternative et le réveil ne sera que plus compliqué à gérer, pour elle comme pour lui s’il finit par retrouver la mémoire. Tu demandais à James comment il tenait le coup de son côté et il te dit : « Je suis juste heureux qu’il soit en vie. Le reste on peut le gérer. » Certes mais cela ne voulait pas dire que c’était facile à gérer pour autant. Surtout que connaissant James, il devait se montrer fort pour tout le monde sans se laisser la possibilité de craquer lui aussi. « Et chez toi ? Comment se porte ta famille. » Un changement de sujet nécessaire si vous ne vouliez pas passer la soirée à penser à Samuel et à Liviana qui traversaient une période compliquée. Il était évident que James avait besoin de se changer les idées et ça tu pouvais faire. « Ma famille se porte très bien. Mon frère aîné vient de débarquer à Brisbane sur un coup de tête après avoir été mis à pied pour une durée indéterminée de son boulot. » Dis-tu au jeune homme. L’impulsivité et le côté violent de Cade l’avaient menés là où il en était aujourd’hui, le privant de la capacité d’exercer son métier. Jusqu’à quand ? Très bonne question. Quand James te retourna la question sur ta journée, tu lui dis qu’elle avait été agréable mais chargée. « Ton travail c’est ça ? » Tu hoches la tête avant d’ajouter : « Je suis sur un gros dossier en ce moment qui me prend pas mal de temps. » Dis-tu au jeune homme sans en dire plus. S’il avait regardé les informations, il saura que ton gros dossier est Cora Coverdale, sinon ce n’est pas grave s’il ne le sait pas.

Une fois arrivés sur place, il était évident que vous n’étiez pas à la soirée que James avait prévue. Tu ne savais pas où il comptait t’amener mais pas à un bal de personnes âgées si tu en croyais l’étonnement de ton interlocuteur. Cela t’amusa plus qu’autre chose à vraie dire et James te laissa la possibilité de quitter les lieux en te proposant de boire un verre mais après tout, il y avait bien une piste de danse et c’était pour cela que vous étiez venus non ? « Vraiment ? Dans ce cas, je ne voudrais pas te décevoir. » Tu ne pensais pas qu’il allait te décevoir. Tu sentais déjà que cette soirée allait être très amusante et vous alliez certainement en rire un moment. Mais pour l’instant, vous achetiez des tickets au guichet d’entrée sous le regard surpris de la personne s’occupant de les vendre. Tu avais bien conscience des regards posés sur vous mais tu ne t’en formalisas pas. Tu avais l’habitude des regards posés sur toi au tribunal, c’était la même chose ici. Entraînant James vers la piste de danse, tu lui demandais s’il était prêt. « J’espère que vous avez des bases en valse Mademoiselle Grimes. » Vous vous mîtes à valser, comme si de rien n’était. Tu laissais James mener la danse, n’ayant pas réellement besoin de te concentrer sur des pas que tu avais l’habitude d’exécuter. « Je crois pouvoir dire que c’est toi la meilleure danseuse de la salle. Et la plus belle aussi. » Tu laissais échapper un petit rire. Certaines des femmes présentes devaient avoir été très belles en leur temps ce qui te fit espérer ne pas vieillir trop vite tout de même. Tu avais frissonné quand il était venu te complimenter en chuchotant à ton oreille. « Je voulais être à la hauteur de mon cavalier. » Lui répondis-tu avec un petit sourire et un clin d’œil. Mais vous ne tardâtes pas à vous faire interrompre par un vieil homme. « Excusez-moi, je peux vous emprunter votre charmante partenaire . » Tu souris au monsieur alors que James te dit : « Je ne suis pas le seul à le penser de toute évidence. » Tu levais les yeux au ciel avant de lui dire : « Que de compliments ! Si je ne te connaissais pas je penserais que tu essayes de marquer des points pour prolonger la soirée. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant d’attraper la main du monsieur et de laisser James aux mains d’une vieille dame. Tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre mais tu ne fus pas déçue. Ton nouveau cavalier était un très bon danseur et un vrai charmeur ce qui te fit rire plus qu’autre chose. Une dizaine de minutes plus tard, après avoir dansé plusieurs chansons avec le monsieur, tu retournais auprès de James cette fois accoudé au bar. Tu avais soif, la chaleur de l’automne à Brisbane était encore palpable. « Bien dansé avec ta cavalière ? » Lui demandas-tu avant de commander une limonade. Tu avais besoin de te rafraîchir et de te déshydrater avant tout.

Ce n’était pas un réel plaisir de parler de son frère, de se rappeler de l’accident qui les avait tous mis dans une situation plus que délicate. Une situation qui avait nécessité un peu de franc-parler mais surtout beaucoup de tact de la part de tous les proches de "l’ancien" couple. « Quand j’ai vu Liviana à l’hôpital et que j’ai vu la situation qui était en train de s’installer, je lui ai dit qu’elle devrait dire à Samuel la vérité une fois que son état de santé se sera stabilisé et s’éloigner de cette mascarade dans laquelle elle se laisse entraîner. » Il était du même avis évidemment. « J’ai bien conscience que c’est brutal à entendre mais elle a mis tellement de temps à se décider pour le divorce et maintenant qu’il est prononcé elle joue la femme parfaite avec un homme qui l’a blessée. Je me fais surtout du souci pour elle. » Un long soupire avait passé les lèvres de l’homme alors qu’il tournait son regard vers la brune. « Moi aussi… Liviana est une femme extrêmement dévouée pour les gens qu’elle aime… Elle est capable de tout, même de se sacrifier elle et son bonheur. » Et il l’admirait pour ça, mais c’était un trait de caractère dangereux pour elle-même. « Elle venait tout juste d’accepter cette situation et il a fallu que cette accident met tout en péril. » Un divorce qui l’avait blessé au plus au point, une trahison qu’elle n’avait jamais pu pardonner. « Enfin… nous ne sommes pas là pour parler d’eux. » Au contraire il voulait clore ce sujet - maintenant abordé il ne viendrait plus troubler la soirée, ils pouvaient se concentrer sur eux. Ou pour le moment sur la famille de Milena, puisque la sienne avait été abordée. « Ma famille se porte très bien. Mon frère aîné vient de débarquer à Brisbane sur un coup de tête après avoir été mis à pied pour une durée indéterminée de son boulot. » Un peu étonné de cette révélation, James avait grimacé un peu. « Ça ne doit pas être simple pour lui - c’est sans doute une bonne chose qu’il vienne vous rendre visite. » Du moins il l’espérait, ne connaissant pas tout des relations entre Grimes.

La conversation finie, ils étaient rapidement arrivés à bon port - du moins à l'adresse indiquée, le thème de la soirée étant un peu différent de celui escompté. Mais une fois de plus Milena ne l’avait pas déçu, le prenant avec le sourire et décidant de rester pour un bal avec le Moyen Âge. Rapidement elle lui avait accordé une danse, un moment de complicité qu’il avait tentée de parfaire avec un sobre compliment. « Je voulais être à la hauteur de mon cavalier. » Reculant un peu, il avait regardé la brune avec un sourire amusé et un peu complice avant d’être interrompu par un vieillard qui était jaloux de sa cavalière. « Que de compliments ! Si je ne te connaissais pas je penserais que tu essayes de marquer des points pour prolonger la soirée. » S’écartant de la brune il avait offert sa main aux vieil hommes avec un regard amusé. « Heureusement que tu me connais bien. » Avait-il rétorqué un brin joueur. Evidement, il aimerait que la soirée se prolonge un peu, assez vieux jeu pour ne penser à rien de sexuel il espérait pourtant partager des moments un peu plus simples et complices avec elle, en dehors d’une foule de personnes âgées.

À son tour, James avait été invité par une bonne femme de caractère qui n’avait pas manqué de lui toucher les fesses. Une grand-mère énergique qui l’avait mis un peu mal à l’aise avant de le laisser s’échapper pour se réfugier près du bar. Rapidement rejoins par Milena tout sourire. « Bien dansé avec ta cavalière . » Un rire un peu gêné avait franchi ses lèvres alors qu’il proposait de payer sa boisson à la brune, lui-même ayant déjà une bière à la main. « Disons qu’elle n’était pas aussi respectueuse que toi. je crois qu’elle n’avait pas touché d’homme depuis longtemps. » Manquant de s’étouffer avec sa bière il avait observé une fois de plus la brune. « Et toi, comment était ton cavalier ? » Il espérait que le vieil homme ait eu les mains moins baladeuses. Un léger silence s’installa entre les deux adultes alors qu’il échangeait un regard complice avec la jolie brune. « Tu es pleine de surprises Milena Grimes. » avait-il dit en plissant un peu les yeux. « Je n’aurais pas imaginé que tu te fondrais aussi bien dans la masse d’un bal musette. » Rigolant avec sincérité il s’était rapproché un peu plus d’elle pour accrocher son regard. « Qu’est-ce que tu me caches d’autre ? Des capacités de braqueurs de banques ? » Autant qu’il sache dans quoi il mettait les pieds. « Où est-ce que tu as appris à danser comme ça ? » S'il avait appris de sa bouche qu’elle n’était pas mauvaise en danse de salon, il ne savait pas grand-chose de plus.

La situation dans laquelle se trouvait Livianna était une situation bien difficile. Et cela devait être le cas pour toute la famille Beauregard. Tu ne savais pas exactement ce que les médecins pensaient de ce trou de mémoire, s’ils pensaient que Samuel allait la retrouver mais tu étais certaine d’une chose, Liviana était en train de faire le mauvais choix. Qu’elle ait joué la mascarade les premiers jours, tu pouvais comprendre, il fallait que Samuel se remette un peu mais désormais, elle n’avait rien à faire dans cet hôpital, du moins elle n’avait rien à y faire toute la journée à veiller sur un homme qui n’était plus son mari. Des observations dont tu lui avais fait part et qui n’avaient pas été bien reçues. Mais tu les assumais car pour toi, être une bonne amie voulait dire prévenir ses amis des dangers qui les guettaient, pas les soutenir dans n’importe quelle décision simplement par principe. « Moi aussi… Liviana est une femme extrêmement dévouée pour les gens qu’elle aime… Elle est capable de tout, même de se sacrifier elle et son bonheur. Elle venait tout juste d’accepter cette situation et il a fallu que cette accident met tout en péril. » Tu ne sais pas si c’est son bonheur qu’elle met en péril mais à tes yeux, le temps qu’elle avait mis à prendre cette décision montrait bien que la situation n’était pas aussi noire et blanche qu’elle le laissait penser et jouer à la femme parfaite n’allait pas l’aider à tourner la page ça c’était certain. « Enfin… nous ne sommes pas là pour parler d’eux. » Que James n’ait pas envie de s’attarder sur ce sujet te parus normal alors tu ne t’y attardais pas le laissant changer de sujet en te demandant comment se portait ta famille. En général, avec ta famille, tout le monde se portait bien, c’était vos relations qui se portaient plus ou moins bien mais tu y étais habituée désormais. « Ça ne doit pas être simple pour lui - c’est sans doute une bonne chose qu’il vienne vous rendre visite. » C’était en effet le moins que l’on puisse dire. La mise à pied de Cade avait été un choc pour lui c’était certain et il se retrouver à errer à Brisbane. Vous retrouver était une bonne chose mais il avait surtout beaucoup à se faire pardonner. « Il fait comme si de rien n’était pas ce n’est pas facile à digérer tout comme les retrouvailles ne sont pas simples non plus. Cade a coupé les ponts avec la famille depuis longtemps, une absence qui laisse des traces. » Votre famille n’avait rien d’une famille conventionnelle des fois à tes plus grands regrets.

James voulait t’amener danser et c’est ce qu’il fit mais il n’avait pas prévu de t’amener dans un bal musette. Toi, cela t’amusait plus qu’autre chose et tu décidais de te prendre au jeu. Après l’achat de deux billets d’entrée, James et toi vous retrouvâtes rapidement sur la piste de danse. Tu avais oublié à quel point tu aimais danser car prise dans ton boulot, tu n’avais pas vraiment le temps d’y consacrer beaucoup de ton énergie. « Heureusement que tu me connais bien. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rire. Flirter avec James était quelque chose de nouveau. En général, vous discutiez beaucoup mais sans aucun sous entendu quand vous vous croisiez au café. Mais depuis ton accident, les choses avaient changé et tu aimais te prendre au jeu. Tu plaisantais bien entendu parce que prolonger la soirée en compagnie de James n’était pas une idée qui te déplaisait, peu importe comment vous la prolongiez. Mais avant que tu ne puisses lui répondre, un couple de vieilles personnes vint vous interrompez et tu te retrouvais à danser avec un vieux monsieur très bon danseur et très amusant. Tu dansais une dizaine de minutes avec le monsieur avant de rejoindre James accoudé au bar en lui demandant comment c’était passé ses danses avec sa cavalière. « Disons qu’elle n’était pas aussi respectueuse que toi. je crois qu’elle n’avait pas touché d’homme depuis longtemps. Et toi, comment était ton cavalier ? » Tu ne pus t’empêcher de rire face à la remarque de James. Le monsieur qui t’avait fait danser avait tendance à mettre sa main un peu bas dans ton dos mais rien de bien méchant finalement. « Mon cavalier a été un vrai gentleman même si sa main était vraiment en bas de mon dos. » Lui dis-tu avec un sourire en coin. Après avoir bu une gorgée de ton verre, tu ne pus t’empêcher de dire à James : « Je pense que je vais suivre l’exemple de ta cavalière pour notre prochaine danse, moi non plus je n’ai pas touché d’homme depuis longtemps. » Lui dis-tu en plongeant ton regard dans le sien. Tu n’avais aucune honte à ce niveau là, tu n’étais pas une femme qui couchait à droite à gauche comme tu n’étais pas une sainte nitouche et cela faisait longtemps que tu n’avais pas été en compagnie d’un homme de cette manière. « Tu es pleine de surprises Milena Grimes. Je n’aurais pas imaginé que tu te fondrais aussi bien dans la masse d’un bal musette. Qu’est-ce que tu me caches d’autre ? Des capacités de braqueurs de banques ? » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un éclat de rire aux questions de James. Non, malheureusement tu n’étais pas très forte pour braquer les banques ou quoi que ce soit de ce genre. Tu ne te considérais pas vraiment comme détentrice de beaucoup de talents cachés. « Je suis désolée de vous décevoir monsieur Beauregard mais je ne braque pas les banques. Et quel intérêt y a-t-il à te livrer tous mes talents cachés ? Ne préfères-tu pas les découvrir au fil de la soirée ? Il me tarde de découvrir les tiens également. » Ne pus-tu t’empêcher de lui dire avec un clin d’œil. Tu avais bien conscience de flirter de manière presque agressive mais cela t’amusait et tu espérais que James se prendrait au jeu et pourquoi pas plus qu’au jeu d’ailleurs. « Où est-ce que tu as appris à danser comme ça ? » Ah l’apprentissage de la danse … Toute une histoire … « Je voulais absolument danser comme dans Dirty Dancing quand j’étais adolescente alors j’ai pris des cours plus ou moins tout au long de ma vie. La danse est mon seul loisir en dehors du travail donc je vais danser dès que j’ai le temps. » Lui dis-tu simplement avant d’ajouter : « Mais je ne suis pas la seule à bien danser ce soir. Où as-tu appris à faire tournoyer les demoiselles ? » Lui demandas-tu curieuse.

James n’était pas le seul à avoir des difficultés avec sa famille actuellement. Le fardeau des familles nombreuses sans doute, les choses ne semblaient jamais vraiment simples. Et le retour dans sa vie de son grand frère semblait un peu troubler la brune. Incertain sur l’envie de Milena d’en parler, il avait tâté le terrain sans oser poser de questions, en regardant si elle allait attraper la perche pour lui parler.  « Il fait comme si de rien n’était pas ce n’est pas facile à digérer tout comme les retrouvailles ne sont pas simples non plus. Cade a coupé les ponts avec la famille depuis longtemps, une absence qui laisse des traces. » Oreille attentive, il avait regardé furtivement la jeune femme, espérant en apprendre plus sur ses états d’âme avec son attitude qu’avec ses mots. « Son départ t’a blessé ? » Ça semblait être une évidence quand il voyait l’attitude de la brune. Et cela pouvait aussi expliquer les retrouvailles difficiles. Et si James était conscient que pardonner et oublier les erreurs du passé était souvent nécessaire pour avancer. Il avait lui-même la rancoeur tenace, se livrant sans trop de peine, donnant sa confiance, il était presque impossible de la retrouver une fois qu’elle s’en était allé… Et plus d’une personne avait réussi l’exploit de le blesser et de l’abandonner quand il en avait le plus besoin. Ne supportant pas l’idée de laisser ces gens gâcher sa vie, il avait continué à agir comme il en avait l’habitude, à donner sa confiance, mais chaque coup semblait l’affaiblir un peu plus et le faire se renfermer sur lui-même. Aujourd’hui sa confiance n’était pas intacte… Même s'il voulait se convaincre du contraire.

Mais une soirée avec une jolie fille comme Milena ne pouvait faire que gonfler son ego. Et même si le contexte n’était pas celui escompté, rapidement les deux jeunes avaient pris place sur la piste de danse. Une danse plus qu’agréable qui avait été écourtée par un vieil homme qui lui avait piqué sa cavalière, pour lui laisser une partenaire qui ne manquait pas de caractère. Réussissant à s’en défaire, James avait été heureux de retrouver Milena au bar, lui confiant ses déboires. « Mon cavalier a été un vrai gentleman même si sa main était vraiment en bas de mon dos. » Un léger rire lui avait échappé, pas tellement étonné. « Je pense que je vais suivre l’exemple de ta cavalière pour notre prochaine danse, moi non plus je n’ai pas touché d’homme depuis longtemps. » Soutenant le regard de la brune, un sourire avait étiré ses lèvres. « Dans ce cas, je devrais sans doute en faire de même, j’ai laissé mes mains raisonnablement hautes jusque-là. » James n’ayant jamais été bien doué pour ce genre d’initiative. Il avait passé une bonne partie de son adolescence à se faire remonter les bretelles par Ian parce qu’il n’avait pas profité d’une danse ou d’un moment propice. Son jumeau étant sans conteste le plus entreprenant et charmeur des deux. Plus d’une fois il avait dragué les femmes avant de lui laisser la place, un petit jeu un peu malsain qui les avait mis plus d’une fois dans le pétrin. Ian en avait toujours rit… Comme si jamais rien n’avait d’importance.

Il observe un peu longuement la jeune femme, se laisse séduire par sa simplicité, par son sourire et cet aisance dont elle fait preuve. En tout circonstance, ce soir en est la preuve. « Je suis désolée de vous décevoir monsieur Beauregard mais je ne braque pas les banques. Et quel intérêt y a-t-il à te livrer tous mes talents cachés ? Ne préfères-tu pas les découvrir au fil de la soirée ? Il me tarde de découvrir les tiens également. » Il lève un sourcil, amusé par ce petit jeu qui s’installe progressivement entre eux. « Eh bien j’espère réussir à te surprendre. » Des talents cachés il n’en a pas beaucoup, mais il a déjà réussi à l’emmener dans un bal musette. Et il est plutôt certain d’être le première à le faire. « Je voulais absolument danser comme dans Dirty Dancing quand j’étais adolescente alors j’ai pris des cours plus ou moins tout au long de ma vie. La danse est mon seul loisir en dehors du travail donc je vais danser dès que j’ai le temps. » Son seul loisir, il trouve cette idée un peu triste. Mais à bien compris que Milena était une femme occupée à souhait. « Mais je ne suis pas la seule à bien danser ce soir. Où as-tu appris à faire tournoyer les demoiselles ? » Il rougirait presque. « J’ai perdu beaucoup avec les années. » Il faut dire que contrairement à elle il n’a pas pratiqué depuis longtemps. « Il fallait bien que je trouve un moyen de séduire les femmes. » Il rit une fois de plus, osant à peine lui expliquer les vraies conditions qui l’ont mené à ce cours de danse. « En réalité c’était une idée de mon frère, il était vraiment persuadé que la danse serait un atout. Lui a vite abandonné. » Parce que Ian n’avait jamais eu besoin de ça pour séduire. Son bagou était suffisant. «  Et moi j’ai croché. Peut-être un peu aussi parce que c’était ma manière de me rebeller à l’époque. » Il rit un peu en y pensant. « J’étais le jumeau sage, mais je savais bien que mon père n’apprécierait pas à me savoir entrain de prendre des cours de danse. C’était mon petit pique d’adrénaline chaque semaine. » Au final son père ne l’avait jamais su - et avec le recul peut-être que ça n’aurait pas été sa priorité. Finalement James et Ian s'étaient engagés dans l’armée, comme son père l’avait toujours voulu. Ils avaient suivi la voie toute tracée.

Le sujet familial était toujours chez toi un sujet un peu compliqué. Tu aimais tes frères mais tu avais bien conscience que votre famille n’avait rien de traditionnel. Tu aimais penser que dans les moments difficiles, vous vous soutiendriez comme si vous ne faisiez qu’un mais tu n’étais pas certaine que cette solidarité soit aussi évidente pour tout le monde. En arrivant en Brisbane, c’est chez Nunzio que tu étais venue frapper le temps de trouver un logement à louer. L’argent n’était pas pour toi un problème mais tu refusais de louer quelque chose à distance et puis tu étais partie sur un coup de tête. Il t’avait accueilli avec plaisir du moins les premiers jours mais tu n’avais pas manqué de noter qu’il avait été soulagé de te voir trouver ton propre logement. C’était un peu ça votre famille, de petites doses de contacts familiaux mais jamais trop sinon tout commence à se gâter. L’arrivée de Cade à Brisbane et son retour dans vos vies était des plus surprenant et tu avais du mal à lui faire confiance. « Son départ t’a blessé ? » Tu soupires face à cette question. Tu aimerais que cela soit aussi simple que cela mais malheureusement ça n’est pas le cas. Oui, il t’a blessée mais tu savais aussi qu’il avait eu besoin de partir, un peu comme Leonardo. Mais des fois, la rationalité des décisions et les sentiments qui vous habitent ne coïncident pas toujours. « Cade avait besoin de se couper de nos parents, de ce monde dans lequel nous avions grandi et nous le savions tous les deux. Mais j’ai pensé, peut-être idiotement, que nous resterions en contact. Ca a été le cas, quelques coups de téléphone chaque année, des contacts si peu fréquents que nous sommes devenus des étrangers. » Dis-tu en haussant les épaules. « Je le regrette plus qu’autre chose. Il veut se faire pardonner mais je crains surtout qu’il ne s’enfuit à nouveau quand le FBI lèvera sa suspension. » Parce que c’était ça que tu craignais plus que le reste finalement. Tu n’avais aucun problème avec l’idée de laisser une seconde chance à ton frère mais si c’était pour qu’il t’abandonne une nouvelle fois, tu n’avais pas envie de faire trop d’efforts. Et pour l’instant, il avait été incapable de calmer tes craintes.

Après plusieurs danses avec James et plusieurs en compagnie d’un vieux monsieur aux mains baladeuses, tu retrouvais James près du bar, le regard amusé. Tu n’avais pas pensé t’amuser autant dans ce bal mais finalement, tu ne regrettais pas d’avoir mis James à l’épreuve de te suivre. Il avait prévu autre chose pour cette soirée, pensant certainement que cet événement ne serait pas réservé au troisième âge mais tu ne t’ennuyais pas et tu découvrais ton partenaire de danse attitré encore un peu plus ce qui était le but de cette soirée. « Dans ce cas, je devrais sans doute en faire de même, j’ai laissé mes mains raisonnablement hautes jusque-là. » Un sourire étira tes lèvres. James était un vrai gentleman, il n’y avait aucun doute là-dessus. Ses mains étaient bien restées à des endroits tout à fait appropriés jusque là mais tu ne dirais pas non à voir le James séducteur se mettre en action. Tu ne pouvais t’empêcher de te demander si James avait beaucoup développé ce côté de sa personnalité car avec un fils en bas âge, il ne devait pas avoir beaucoup de temps libre pour séduire les demoiselles qu’il pouvait rencontrer. « Tu ne recevras aucune complainte de ma part. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu avais envie de t’amuser ce soir et tu avais envie de laisser la possibilité à James de s’amuser aussi et de sortir de ce rôle du gentleman, du père célibataire et du frère protecteur à l’écoute de tous.

James te demande si tu lui caches d’autres talents. Tu ne cherches pas à jouer à la femme mystérieuse mais tu préfères laisser un peu de suspens s’installer. Quel intérêt de lui donner tous tes petits secrets alors que vous aviez la soirée pour vous découvrir ? « Eh bien j’espère réussir à te surprendre. » Tu ne répondis rien au jeune homme mais tu ne doutais pas qu’il allait réussir à te surprendre. Il te demanda ensuite où tu avais appris à danser car ce n’était pas courant de nos jours et tu lui racontais ta découverte de Dirty Dancing et les cours qui avaient suivis. Ils s’étaient avérés bénéfiques pour les nombreuses soirées de galas en tout genre où tu devais valser avec les différents associés de ton père. Tu ne tardais pas à retourner la question à James. « J’ai perdu beaucoup avec les années. Il fallait bien que je trouve un moyen de séduire les femmes. » Tu laissais échapper un petit rire à cette remarque en te retenant de lever les yeux au ciel. James n’avait pas besoin de ça pour séduire les femmes mais tu n’avais pas manqué de remarquer à plusieurs reprises son manque de confiance en lui. « Crois-moi, tu pourrais séduire les femmes sans ça si tu arrêtais de penser qu’elles méritent mieux. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. La confiance en soi n’avait jamais été un problème pour toi. Tu avais été élevée dans un milieu où on t’avait inculqué l’idée que tu étais mieux que tout le monde. Tu n’étais pas assez narcissique pour le penser mais tu savais ce que tu valais et tu ne revendiquais rien d’autre. « En réalité c’était une idée de mon frère, il était vraiment persuadé que la danse serait un atout. Lui a vite abandonné. Et moi j’ai croché. Peut-être un peu aussi parce que c’était ma manière de me rebeller à l’époque. J’étais le jumeau sage, mais je savais bien que mon père n’apprécierait pas à me savoir entrain de prendre des cours de danse. C’était mon petit pique d’adrénaline chaque semaine. » Cette histoire te fit sourire tendrement parce que tu savais que le frère jumeau de James était un sujet sensible. Tu ne manquais pas de remarquer que comme dans ta famille, son père semblait vouloir contrôler les actions de sa progéniture. « James Beauregard le rebelle. Dommage qu’en cours de danse c’était plus les collants que le blouson en cuir qu’on enfile, tu aurais pu avoir le look d’un vrai rebelle. » Lui dis-tu un sourire en coin sur les lèvres pour le taquiner. Alors qu’une nouvelle chanson commençait, tu lui proposais : « Tu m’offres une nouvelle danse ? Pour vérifier si ton frère avait raison et si c’est vraiment un atout. » Lui dis-tu le regard pétillant de malice.

Le jeu de la séduction s'était mis en place entre eux et il était évident que Milena maniait cet art bien mieux que James. Il était probablement le seul de la famille à avoir retenu un peu de ce que leur père avait voulu leur léguer, et son respect pour les femmes l’avait parfois handicapé dans le début de relation. Il était important de faire les choses dans les règles de l’art pour lui - et si les choses n’avaient pas toujours été aussi simples, il avait jusque-là plutôt bien suivi ses principes. Pourtant avec le temps - cette psychorigidité commençait à le peser et il n’était plus sûr aujourd’hui de suivre le bon chemin. Son père avait su récemment lui montrer qu’il n’était pas toujours un modele à suivre et que ses idées arrêtées sur les choses ne lui avaient pas apporté que des bonnes choses. « Tu ne recevras aucune complainte de ma part. » Il était amusé, mais incertain d’oser ce type de comportement aussi rapidement. Danser avec elle était déjà un plaisir et il ne souhaitait pas abuser des bonnes choses. « Crois-moi, tu pourrais séduire les femmes sans ça si tu arrêtais de penser qu’elles méritent mieux. » Ces joues avaient certainement rougi légèrement, mais rapidement il c’était repris pour planter son regard dans celui de la brune. « Pour certaine c’est le cas. » Ce n’était pas un moyen de se dénigrer, mais il était certain de ne pas pouvoir offrir à une femme comme Milena ce dont elle avait besoin. C’était un père de famille sans le sou qui vivait avec sa meilleure amie - actuellement ex-femme de son frère. Plus d’une fois il avait été abandonné par les femmes, assez souvent pour que ça soit devenu une habitude d’ailleurs et qu’il en vienne à se poser des questions sur lui-même. Il n’avait de toute évidence pas su leur apporter ce dont elles avaient besoin pour rester…

Mais il n’était pas là pour parler de ses états d’âme. Le but était de passer une bonne soirée et d’apprendre à se connaitre. Ce qu’il faisait comme il le pouvait livrant un peu de sa jeunesse à la brune. « James Beauregard le rebelle. Dommage qu’en cours de danse c’était plus les collants que le blouson en cuir qu’on enfile, tu aurais pu avoir le look d’un vrai rebelle. » Riant de bon coeur il avait légèrement levé les yeux au ciel. « Il n’est jamais trop tard, j’approche de la quarantaine, j’aurais peut-être ma crise moto et blouson en cuir. » Il avait de la peine à l’imaginer, mais l’idée de changer un peu de vie avait quelque chose d’attirant. Parfois il se sentait coincé dans cette vie de père de famille - de gendre bon sous tous les rapports - d’homme bien qui donnait une partie de sa vie pour aider les autres. Il l’avait choisi, avait voulu prendre cette succession. Mais il aurait aimé parfois être assez courageux pour envoyer tout bouler et partir loin de cette vie. « Et ne me dis pas que tu n’as pas eu ton époque rebelle . » Il l’imaginait bien en gothique en rébellion contre tout - ou alors en fêtard reine de son lycée. C’était peut-être même plus crédible.

« Tu m’offres une nouvelle danse . Pour vérifier si ton frère avait raison et si c’est vraiment un atout. » Hochant la tête il lui avait offert sa main pour l’emmener sur la piste de danse, sa main toujours aussi chastement posée en haut de son dos. Après quelques pistes, la musique s'était ralentie, leur offrant une danse plus lente, un slow que les couples de personnes âgées avaient noté bien plus vite qu’eux, les couples se collant l’un à l’autre. Avec délicatesse il avait remonté la main de la brune pour la poser sur son épaule, posant sa deuxième main au creux de ses reins. « Ça fait des années que je n’ai plus dansé un slow avec une jolie femme. » Un sourire tendre qu’il offre à la brune. Leurs deux corps collés l’un à l’autre alors qu’il se balance au rythme de la musique. « Si nous n’étions pas entourés du 3ème âge je me reverrais presque adolescent. » Même si a bien y penser il n’avait sans doute jamais eu la chance dans son adolescence de danser avec une fille aussi charmante. La danse finie il dépose un chaste baiser sur sa joue. « Merci pour cette danse. » Une petite courbette pour la faire sourire. « Et si on allait finir la soirée ailleurs . La soirée est belle et la plage pas si loin. Il se trouve qu’un de mes secrets cachés c’est d’être un professionnel du château de sable. » Un sourire un peu charmeur alors qu’il lui tend la main une fois de plus pour l’inviter à le suivre.

James n’était pas le genre d’homme qui, au premier regard, vous fait comprendre qu’il est bien dans ses bottes et qu’il pourrait être l’homme qui vous convient. Non, il avait été clair pour toi assez rapidement que James manquait de confiance en lui avec les femmes car s’il avait eu confiance en lui, tu ne doutais pas qu’il aurait déjà tenté quelque chose avec toi il y a un moment déjà. Mais non, les choses ne s’étaient pas passées ainsi et c’était sans doute pour le mieux parce que désormais, tu connaissais le jeune homme et c’était bien plus précieux pour toi. Tu ne pus t’empêcher de taquiner le jeune homme cependant car il n’avait pas besoin de trouver des artifices pour plaire aux femmes. Il fallait qu’il trouve celle qui puisse tomber amoureuse de lui sans aucun artifice car on ne peut pas jouer à être un autre toute sa vie. « Pour certaine c’est le cas. » Tu doutes que ce soit la réalité ou du moins, James n’était pas tombé sur les bonnes femmes dans sa vie. Peut-être que celles avec qui il avait partagé sa vie voulaient autre chose que ce qu’il pouvait offrir mais ça ce n’était pas parce qu’il n’était pas assez bien, c’était simplement parce qu’ils ne voulaient pas les mêmes choses. Tu n’ajoutais rien cependant, tu n’étais pas là ce soir pour jouer à la psychologue, ce n’était d’ailleurs pas ton métier en temps normal non plus. Alors que tu racontais à James comment tu t’étais mise à la danse, vous partagiez des anecdotes de jeunesse, des petits moments par-ci par-là qui vous permettaient d’apercevoir ce qu’avait été l’autre à l’époque. « Il n’est jamais trop tard, j’approche de la quarantaine, j’aurais peut-être ma crise moto et blouson en cuir. » Un grand sourire se dessina sur tes lèvres. Tu n’étais pas surprise que ce soit un style qui n’ait jamais attiré James mais tu étais certaine que cela lui irait bien s’il se lançait dans une imitation de Danny Zuko dans Grease. « Si cela arrive, voilà quelque chose que j’espère ne pas manquer. » Ne pus-tu t’empêcher de lui faire remarquer. On ne sait jamais après tout ? Ross dans Friends a bien eu son moment pantalon en cuir pour son plus grand malheur toutefois … « Et ne me dis pas que tu n’as pas eu ton époque rebelle . » Tu n’essayas même pas de nier parce que c’était vrai, tu avais eu ta période rebelle. Enfin, une rébellion plutôt douce finalement car aux premiers signes, c’était la main de ton père sur ta joue qui t’avait dissuadée de recommencer. Tu avais donc évité d’aller trop loin, restant dans les sentiers battus en essayant d’en sortir en même temps. « Dans mon bel uniforme de cheerleader, je dois avouer avoir fait plusieurs fois le mur pour me rendre à des fêtes diverses. Ce sont surtout de bons souvenirs. » Tu avais adoré ton adolescence. Tu en avais profité malgré tout et c’était une période dont tu étais nostalgique. Particulièrement de l’équipe de cheerleading que tu avais quittée en fin de lycée sans continuer à l’université. C’était pour ton père un passe-temps qui allait emprunter du temps pour construire ta belle carrière universitaire, du temps que tu ne pouvais pas perdre. Tu ne tardais d’ailleurs pas à entraîner James sur la piste de danse pour continuer à profiter pleinement de la soirée. Quelques musiques plus tard, un slow retentit à vos oreilles. « Ça fait des années que je n’ai plus dansé un slow avec une jolie femme. Si nous n’étions pas entourés du 3ème âge je me reverrais presque adolescent. » Tu te rapproches instinctivement de James au son de cette musique plus douce passant tes mains sur ses épaules. Il avait raison, vous n’aviez plus réellement d’occasions de danser des slows aujourd’hui. « Tu me vois ravie de te faire retrouver les joies de cette danse. » Et puis il ne fut plus question de parler. Vous profitiez tous les deux de ce moment intime sans l’être vraiment. Tu te laissais aller dans les bras du jeune homme, profitant de cette étreinte. Et puis ce fut terminé. « Merci pour cette danse. Et si on allait finir la soirée ailleurs . La soirée est belle et la plage pas si loin. Il se trouve qu’un de mes secrets cachés c’est d’être un professionnel du château de sable. » Tu ne réfléchis pas, tu attrapais sa main en lui disant : « Allons-y. » Tu le laissais t’entraîner vers la plage alors que vous continuiez à discuter. Vos rires vinrent s’entremêler à vos paroles, des taquineries vinrent s’immiscer dans vos jeux d’enfants alors que vous retrouviez les joies de vous balader sur le sable. Mais tout cela ne pouvait pas durer éternellement et il fut temps de rentrer. Vous repartîtes vers la voiture du jeune homme qui te ramena chez toi. Il descendit pour te raccompagner jusqu’à la porte de ton immeuble et tu ne pus t’empêcher de lui dire avec un sourire en coin sur les lèvres : « Un vrai gentleman. » Il ne te laissa pas le temps de le taquiner plus longtemps que ses lèvres vinrent se poser brièvement sur les tiennes. Ton cœur s’accéléra de lui-même car tu ne pouvais nier y avoir pensé toute la soirée, tu ne pensais pas que cela arriverait. C’est presque timide que tu lui dis : « J’ai passé une très bonne soirée. Merci pour tout. Je suis disponible si tu veux qu’on se refasse ça. » Ouvrant la porte de l’immeuble, tu lui dis : « Bonne nuit. » Avant de disparaître à l’intérieur où tu ne tardais pas de te retrouver au lit, la tête remplie des imagines de cette belle soirée.