| | | (#)Ven 23 Fév 2018 - 19:23 | |
| Il a mal. Et ça n'a rien à voir avec le nombre de flûtes de champagne qu'il s'est enfilé la veille. Peut être un peu, mais pas que. Roman il a mal, mais pas à la tête, pas à l'estomac. Même si cette douleur lancinante lui broie les intestins. Il a mal parce qu'il voit cette tête brune endormie à ses côtés. Il a mal parce qu'il n'a pas pu lui avouer que cette situation était impensable pour lui. Roman il aime Eva. C'est simple ça, c'est acquit. Sinon il ne l'aurait jamais demandé en mariage. Mais Roman il souffre depuis décembre, depuis qu'elle lui a avoué qu'elle ne pourrait pas avoir d'enfants. Ce n'est pas possible pour lui, pas concevable. Fonder une famille après le mariage, élever des bambins dans le ranch dans lequel il a grandit ou même ailleurs si Eva ne voulait pas déménager, c'était ce qu'il avait prévu. Mais maintenant il ne sait plus où il en est. Il y a des jours où il arrive à relativiser, à se dire que de toute façon ce n'est pas grave. Et puis il y a des jours où ce n'est pas possible. Où son cerveau carbure à 2000 sans lui laisser un instant de répit. Et dans ces moments là, il a besoin de prendre le large. Depuis quelques semaines maintenant, il se réfugie au ranch. Ses parents ont besoin d'aide alors ce n'est pas bien bizarre. Sauf que hier soir, avec la fête qu'ils avaient organisé pour annoncer la date du mariage, il avait du faire bonne figure. Passer du temps avec Eva n'a jamais été un problème, loin de là. Mais faire comme ci tout allait bien, c'était un vrai rôle de composition. Evidemment, il s'était endormi avec sa belle dans les bras, la sentir près de lui après cette séparation lui faisait du bien. Et le réveil n'en fut que plus difficile, lorsque les effets de l'alcool se sont effacés, qu'ils ne pouvaient plus le tromper. Un léger soupir s'échappe de ses lèvres. Il a besoin de prendre l'air. Et dans ces moments, le meilleur endroit ce sont les box où se trouvent ses petits pensionnaires. Le cheval ne parle pas, le cheval voit qu'il ne va pas bien mais le cheval ne le juge pas. Il s'habille en faisant le moins de bruit possible ayant dormi en caleçon et une fois prêt, il sort de la chambre, un dernier regard vers sa belle calfeutrée dans les draps. La maison est encore endormie, le soleil vient à peine de se lever. Il traverse la cour, entend ses petits protégés qui hennissent en le sentant arriver. Il sourit. En voilà qui sont contents de le voir. " Hey Thunderstorm, du calme. " Il s'agite, l'animal et Roman va pour lui caresser l'encolure. " Soirée éprouvante hein... " Il n'y était pas, il a juste du sentir l'agitation. Dans la sacoche, il sort la brosse et commence à la passer sur sa robe noire. Le temps défile bien trop vite dans ce genre de moment, mais c'est un exutoire comme un autre. |
| | | | (#)Mar 27 Fév 2018 - 4:28 | |
| Je m’étais couchée le sourire aux lèvres, ce qui, en réalité, n’était pas arrivée depuis plusieurs semaines voire quelques mois. D’abord pour ce fardeau que je portais sur mes épaules, partagé avec ma meilleure amie mais pas avec ceux qui m’étaient les plus chers. Roman, ma famille. Vivre au jour le jour avec la parfaite impression que comme toujours, je maitrisais tout, que rien ne m’échappait. J’y arrivais parfaitement bien, faire bonne figure, poursuivre la vie comme elle arrivait. Laisser trainer, mais c’était devenu bien trop lourd à porter. Puis, j’ai lâché le morceau, enfin. Et bien que je redoutais par-dessus tout la réaction de Roman, il s’était montré rassurant, patient. La réaction était parfaite, j’étais à mon tour bien plus détendue. Mais le soulagement fu de courte durée. Roman s’était rapidement éclipsé de notre appartement pour apporter de l’aide à ses parents, il n’était alors devenu plus qu’un courant d’air. On se croisait de temps en temps, il passait à Brisbane pour récupérer des affaires, des documents pour son travail, mais il ne dormait plus là. C’était déjà arrivé quelques fois qu’il se rende au Ranch plusieurs jours de suite pour être un soutient pour sa famille mais là, c’était bien trop long. Pourtant, je voyais bien qu’il fallait de la main d’œuvre au domaine, que son père avait réellement besoin de lui. Mais je sentais aussi qu’il y avait autres choses… dont il ne voulait pas forcément me parler… Mais dans l’euphorie de cette soirée, tout soupçons s’étaient volatilisés. Cette soirée avait été parfaite, comme je l’avais imaginé. Aucun dérapage, aucun éclat de voix, pas de scandale à venir. J’avais bien sûr fait en sorte d’éloigner toutes les mauvaises ondes, les éléments perturbateurs. Les invités ne s’étaient pas montrés si surpris que ça à l’annonce de notre mariage, rien d’inédit, la rumeur courrait depuis bien longtemps et en réalité, il ne s’agissait que d’annoncer la date du grand jour. Le 7 juillet 2018, moins de cinq mois à présent. Je n’avais toujours pas ma robe de mariée, Milena devait m’accompagner pour les essayages, j’avais intérêt à m’y mettre très vite. Concernant le reste, tout était presque bouclé. Le traiteur, la musique, la location du mobilier pour recevoir tout ce monde, la décoration…et surtout les alliances. Nous les avions choisis, elles étaient en fabrication et nous allions bientôt les recevoir. J’avais hâte de porter ce bijou au doigt. J’avais laissé Roman s’occuper de nos noces, j’avais au moins envie d’avoir cette surprise. Je me réveillais avec ce même doux sourire sur les lèvres que celui avec lequel je m’étais endormie. La lumière du soleil avait percé les volets pour s’introduire doucement dans la chambre, cette lumière était chaude et avait fait monter la température dans la pièce. Je me réveillais en douceur et ne tarda pas à remarquer que j’étais seule dans ce lit. Roman avait déjà quitté la pièce alors qu’il me semblait être encore bien tôt. Matinal, d’accord mais j’aurai aussi apprécié passer du temps en tête à tête avec lui avant de devoir affronter à nouveau sa famille et les quelques invités qui étaient restés dormir sur place. Je me décide alors à sortir du lit, enfiler un pantalon et une chemise, par la fenêtre je pouvais l’observer dehors, avec un cheval, on dirait bien celui qu’avait monté Nina la veille. Je m’attarde un moment, à le regarder, prendre soin de cette majestueuse bête. Sourire aux lèvres, je sors de la pièce, de la grande demeure et va le rejoindre. « Un petit déjeuner au lit n’aurait pas été de refus… » dis-je en m’approchant et venant déposer un tendre baiser sur sa joue. « Je crois que je vais commencer à être jaloux de tes chevaux… on dirait qu’ils passent plus de temps avec toi que moi… »
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| | | | (#)Ven 9 Mar 2018 - 14:39 | |
| Il se demande parfois si ce ne serait pas préférable qu'il parte. Un temps. Juste un temps. Loin de tout ça. Le mariage, il en a envie. Evidemment qu'il le veut, il aime Eva. C'est logique sinon il ne l'aurait pas demandé en mariage, faudrait être con. Et lui con, il ne l'est pas. Du moins pas à ce niveau là. Parce que con, il peut l'être. Déjà en repoussant Eva. Oui, ça c'est con. C'est une sorte d'autodéfense. S'il n'est pas avec elle, il ne souffre pas, il ne pense pas à tout ça. Et là encore, il est con. Parce que même sans être avec elle, il pense à ce désir d'enfant perdu. Et surtout, il souffre de l'absence de sa fiancée. Définitivement, il est con. Ce matin, il aurait pu rester près d'elle, la prendre dans ses bras, lui caresser le dos, les cheveux, l'embrasser et pourquoi pas lui faire l'amour. Oui, il aurait pu faire toutes ces choses. Mais il ne l'a pas fait. Encore une fois, il est parti, il s'est enfuit et il se retrouve dans ce box avec ce cheval. Un des anciens, un de deux qui a déjà pu panser ses peines. C'est plus facile avec ces bêtes là. Elles ne jugent pas. Elles ne questionnent pas. Elle ne font pas de remarques. C'est bien pour ça. Mieux qu'un psy finalement. Il peut se confier sans entendre de "mais encore" ou "qu'avez vous ressenti à ce moment là ? ". Il peut simplement parler. Il n'a jamais été voir un psy. Tout ce qu'il pense est tout droit sorti de films, séries ou livres qu'il a pu lire. Ce ne sont pas des preuves en soi, mais bon, quand on ne sait pas, on cherche dans nos connaissances. Et voir des gens discuter avec un psy, ça donne des idées. Ce cheval est ce qui s'apparente le plus à la nana tirée à quatre épingle, chignon parfait et petites lunettes vissées sur le nez qu'il s'imagine. Mais ce ne sera pas pour ce matin visiblement. Il entend des pas derrière lui et surtout une voix. Pas besoin de se retourner pour savoir qui s'avance près de lui. Il la reconnaît, il la connaît par coeur. Il ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire lorsqu'il sent ses lèvres douces se poser sur sa joue. Mais son sourire se transforme bien vite en grimace à la suite de ses paroles. " C'est vrai, je suis désolé. " Il finit de brosser la croupe de l'animal et range l'instrument dans la sacoche. Une dernière caresse et il se permet d'enfin la regarder. Eva. " Y'a beaucoup à faire ici, j'ai peut être sous estimé le travail. " Mensonge. Gros mensonge. " C'était sympa hier soir. " Innocemment lâche, il s'approche quand même d'elle pour cueillir ses lèvres des siennes. Baiser chaste mais il garde le contact pendant quelques secondes. " Tu as bien dormi ? " Et hop, on change de sujet. |
| | | | (#)Lun 19 Mar 2018 - 17:58 | |
| " C'est vrai, je suis désolé. " Des excuses, j’avais l’impression d’en entendre à la pelle ces derniers jours, depuis qu’il avait fui notre appartement pour venir se réfugier ici. Au début, j’avais naïvement cru qu’il venait ici pour donner un coup de main à ses parents. L’arrivée des nouveaux chevaux tombaient à pic, une belle excuse pour pouvoir prendre le large, une bouffée d’air frais, loin de moi. Il s’excusait de ne pas repasser à la maison, de ne pas pouvoir rester plus longtemps au téléphone, de ne pas avoir répondu à tous mes messages, de ne pas m’avoir donné des nouvelles chaque jours et de ne pas être restée au lit avec moi pour passer un temps ensemble. Tous les deux, sans personnes d’autres, jusqu’à maintenant, ce temps était minime, très précieux à chaque fois, si éphémère. Et ce matin, rien devait presser, nous avions le temps et pourtant… " Y'a beaucoup à faire ici, j'ai peut être sous estimé le travail. " je hoche la tête et fini par soupirer… « je vois ça… » qu’est ce qui me retient de crier, de hurler ? C’est en moi, enfui, dans ma poitrine, mais pourtant, rien ne sort. Il s’éloigne et je le regarde donc faire sans rien dire. " C'était sympa hier soir. " il m’embrasse et tout s’apaise. Comme s’il suffisait d’un baiser pour me libérer, mais cet effet est temporaire. La pression va bien finir par revenir, rapidement. " Tu as bien dormi ? " oui, en sa présence et depuis un moment, ca n’avait pas été le cas. « très… » je fais un pas en arrière. « Je rentre. Je vais voir si ta mère a besoin d’aide… » pour telle ou telle raison. J’étais venue pour que l’on discute et finalement, je fuyais moi-même. Comme si je m’interdisais d’avoir cette discussion importante avec lui. Je fais un pas en arrière, tourne les talons et de nouveau, cette sensation de cœur écrasé dans ma poitrine, je suffoque. C’est difficile, un pas en avant, un deuxième, puis je m’arrête. Il est finalement hors de question qu’une fois de plus je contourne le problème. Je lui fais de nouveau face. « Qu’est ce qu’il se passe Roman ? » une boule se forme dans ma gorge et à peine ces mots prononcés, mes yeux se brouillent déjà. « tu passes tes journées ici, tu prétends travailler mais personne ne travaille ici aujourd’hui ! C’est notre moment à nous, ce weekend est pour nous… et tu te défile encore en venant te confier à tes chevaux… ils te voient bien plus que moi… » calme toi Eva, calme toi… je souffle, me redresse. « si tu veux tout annuler, c’est maintenant… je ne me laisserai pas ridiculiser une seconde fois… » cette fin de l’histoire était pour moi impensable. |
| | | | (#)Jeu 22 Mar 2018 - 19:54 | |
| Il ne va pas lui mentir longtemps. Il ne peut pas se mentir plus longtemps. Mais la discussion effraye, elle fait peur. Roman n'aime pas avoir peur, c'est pas son genre. Lui il est plus fort que ça, c'est le grand frère, le fils sur qui on peut compter. Roman, c'est la force, pas la faiblesse. Pourtant, face à Eva, il redevient parfois un gosse. Un de ceux qui ont peur de tout, des représailles, des disputes, des mots qui font mal, des mots qui sont vrais. Il s'excuse, il ne sait rien faire d'autre. Le conflit, il le veut loin. Pas dans leur couple. Mais force est de constater que le conflit est bel et bien là. L'air en est empli, toujours lorsqu'ils sont tous les deux. Ils l'évitent, passent au travers. Enfin surtout Roman. Véritable funambule, il est devenu expert en la matière. Ce qu'il ne veut pas, c'est voir de la tristesse dans les yeux de sa fiancée mais il est évident qu'il ne sait pas s'y prendre. Que ce qu'il fait pour l'éviter, au contraire fait naître en elle ce sentiment si désagréable à voir. Il se dédouane, elle ne semble pas être d'accord avec lui. Oui, il y a du boulot, mais les employés du ranch ne sont pas là en décoration de base. Pourtant il ne peut s'empêcher de l'embrasser, de garder ce contact avec elle. De rester lié. Foutue dépendance. Il tente de changer de sujet, ce n'est pas franchement une réussite. Elle répond vaguement, elle s'échappe, elle s'enfuit. Roman soupire, Roman souffre. Il est peut être soulagé, mais pas comblé. C'est bien trop difficile à accepter, que tout ça ne soit que fatalité, qu'une finalité de leur couple. Il l'a attendu tellement longtemps que ça parait improbable que ça se passe comme ça maintenant. Il tente de retourner à ses occupations, de se concentrer sur autre chose. Mais les pas se rapprochent alors qu'ils auraient du s'éloigner. Elle est face à lui, il la regarde, tente de décrypter la suite. Ce qu'il se passe... Lui en tout cas, il se passe la main dans sa tignasse. Comme si c'était une réponse à tout. Bien sur que non. Il se prend tout dans la tête, il encaisse. Il le mérite ce con, oh ça oui. Mais elle, elle ne mérite pas ça. Ses yeux s'écarquillent, il panique à sa dernière phrase. " Non mais non ! " Un peu trop virulent mais il ne peut pas la laisser penser ça. Hors de question, impensable. Il l'attrape par les épaules, plante ses yeux dans les siens, tente de faire passer tout son amour par ce simple regard. Il ne faut pas qu'elle pense ça. Ce n'est pas vrai. " Bordel Eva je t'aime, je ne veux pas rompre nos fiançailles. " Il grimace, la ridiculiser non, il ne peut pas. " Pourquoi ridiculiser ? " Il pense avoir une idée mais son esprit est trop embrouillé. " C'est juste que ... c'est compliqué j'arrive pas à m'y faire. Je sais que c'est égoïste, que c'est stupide mais je ne peux pas y croire tu comprends ? " Qu'est ce qu'elle peut ne pas comprendre ? C'est elle qui ne peut pas avoir d'enfant, qui a du faire face à ça avant lui. Qui doit faire avec, qui doit renoncer à son désir de maternité. Lui, il peut. C'est juste que ça ne se fera pas avec elle. Et ça, c'est hors de question. |
| | | | (#)Mer 11 Avr 2018 - 5:47 | |
| Percer l’abcès, c’était ma dernière solution et sans doute la meilleure. Il fallait arrêter de jouer au chat et à la souris de la sorte. Roman me fuyait et ça se voyait comme un nez au milieu de la figure. Et puisque même lorsque je tente une approche en douceur, il ne saisit pas la perche que je lui tends, il est maintenant temps d’aller droit au but, d’être bien plus claire. Si quelque chose ne va pas qu’il me le dise directement. Ca m’évitera peut être une seconde humiliation le jour de mon mariage. Une fois c’était déjà bien assez. Alors maintenant que j’avais fait demi-tour et que je m’étais lancée, il fallait aller jusqu’au bout de cette conversation. « Non mais non ! » j’étais surprise du ton qu’il avait employé pour me répondre, ce cri du cœur. Surprise et en même temps, plutôt rassurée. « Bordel Eva je t'aime, je ne veux pas rompre nos fiançailles. » Je souffle, de soulagement sans doute. Alors, c’était quoi le problème ? Enfin, non, quelle question, je le connaissais parfaitement le problème. C’était moi, c’était ma stérilité, le fait que je ne puisse jamais lui offrir la famille qu’il avait tant désiré. Que nous attendions tous les deux. « Pourquoi ridiculiser ? » Je mettais cette question sous la pression que je venais de lui mettre. Il avait l’air confus, comme si je n’avais pas le droit de me poser toutes ces questions, comme si c’était bête de ma part de penser tout ça et qu’il ne s’attendait pas à ça de ma part. A quoi s’attendait-il alors ? « C’est juste que ... c'est compliqué j'arrive pas à m'y faire. Je sais que c'est égoïste, que c'est stupide mais je ne peux pas y croire tu comprends ? » Voilà, nous y sommes. Il est incapable de dire les choses telles qu’elles sont mais je comprends exactement ce qu’il pense. « Tu ne peux pas y croire, mais c’est pourtant la réalité Roman. » et puis, ça voulait dire quoi ? Quelle serait la suite pour nous deux ? « Alors quoi ? Il va se passer quoi maintenant ? Tu restes ici sans jamais venir à l’appartement, ca fait des jours et des jours que l’on ne se voit pas… je pense qu’à présent, tu as suffisamment eu le temps de réfléchir à tout ça… Je suis stérile Roman. » j’insistais bien sur ces deux derniers mots. Stérile ça veut bien dire aucun retour en arrière possible, je n’allais pas guérir, c’était impossible. Mon corps ne voulait pas que je donne la vie, je ne la donnerai donc jamais. « j’ai réfléchis… » et c’était assez difficile d’en venir à cette conclusion. « on va trouver d’autres solutions… il y a d’autres solutions… » j’imaginais que c’était compliqué à envisager pour lui, ça l’a été pour moi également. C’était même inconcevable il y a quelques deux ou trois semaines… |
| | | | (#)Mer 11 Avr 2018 - 19:21 | |
| Il est peut être un peu virulent, mais il ne peut pas la laisser penser ça. Il l'aime Eva. Il l'aime plus que tout. Il a été patient, il l'a attendu, il a été là pour elle, il l'a réconforté, fait rire, essuyé ses pleurs. Il a tout fait pour qu'elle soit sienne et maintenant, tout lui échappe. Elle semble soulagée lorsqu'il lui annonce qu'il ne veut en aucun cas rompre leurs fiançailles. Ce n'est même pas une issue possible pour le moment. C'est la femme dont il a toujours rêvé. Eva elle est plus dure dans ses paroles. Ce n'est pas un mal bien évidemment. Elle a raison de le secouer, c'est ce dont il a besoin, c'est qu'il faut pour qu'il se reprenne et qu'il atterrisse. Mais c'est un gosse dans le fond. Et comme tous les gosses qu'on bouscule, il y a le risque qu'il se braque. Il ne veut pas s'énerver contre Eva, il ne veut pas lui faire plus de peine qu'il ne lui en cause déjà. Alors oui, il grimace. Elle insiste, elle se reprend, elle pose ce mot horrible. Stérile. Il ne devrait pas exister dans le vocabulaire, il ne devrait pas être dans le dictionnaire. Stérile. Sept petites lettres qui peuvent briser un rêve. Ce n'est pas le premier couple qui doit affronter ça. Et ce ne sera surement pas le dernier. Mais jamais Roman aurait pu imaginer que ça leur arriverait à eux. Ce n'est pas le couple parfait par excellence, mais ils sont soudés, l'amour est là alors pourquoi le destin vient foutre la merde de cette façon ? Ce n'est pas juste. Ce n'est définitivement pas juste. " J'en sais rien... Non, enfin non. " Non quoi... Alors ça... Non, il ne restera pas ici ad vitam aeternam. Il a besoin d'Eva, il ne peut pas la laisser seule chez eux parce que lui ne peut pas rester seul sans elle. Ses mains descendent sur les bras d'Eva pour lui attraper les siennes. Il les serre, il a besoin de sentir ce contact, cette connexion. Ce qui va certainement réussir à le sortir de cette foutue transe dans laquelle il s'est enfermé ces dernières semaines. Elle lui parle de solutions. Elle a eu le temps d'y réfléchir. Bien sur, il y a pensé aussi. Mais ça lui semble tellement improbable tout ça. " Mais est ce que c'est pour nous ça ? Est ce qu'on peut se.. contenter de ça ? " Elle a peut être plus de recul sur la question. C'est encore beaucoup trop récent dans sa tête. Bon, les jours sont passés, les semaines aussi, faut pas trop abuser non plus. C'est comme s'il était dans une sorte de bulle temporelle qui le coupe de la réalité. Que cette annonce a rendu le temps incertain. " Je sais qu'on a pas le choix mais est ce que ça peut nous suffire ? " Il a besoin d'être rassuré. Eva a le rôle de mère finalement. Sauf que son gosse, c'est l'abruti qui se tient face à elle et qui ne comprend rien à ce qu'il se passe dans sa vie. |
| | | | (#)Mer 25 Avr 2018 - 4:26 | |
| « Mais est-ce que c'est pour nous ça ? Est ce qu'on peut se.. contenter de ça ? » se contenter de ça. De quoi voulait-il se contenter si non de ça ? Il n’y avait aucune autre possibilité. Si ce n’est de prendre une route différente, il avait encore l’opportunité de faire marche arrière, de tout annuler. L’amour qu’il avait pour moi était-il suffisant pour accepter cette fatalité ? Les mots qu’il employait m’étaient difficiles à entendre. « Mais qu’est-ce que tu crois ? » m’agaçais-je. Je piétinais la terre sous mes pieds, je restais sur place mais j’avais beaucoup de mal à me contenir. « Je sais qu’on n’a pas le choix mais est-ce que ça peut nous suffire ? » bien sûr que non, mais là, j’ignorai ce qu’il attendait de moi. Quelle réponse devais-je lui apporter ? « Il n’y a aucun retour en arrière possible Roman. Je suis stérile, je ne porterai jamais d’enfant, du moins, pas un enfant qui m’appartient à part entière. Alors de quoi veux tu te contenter de plus ? » Comme s’il attendait le signale de départ, comme s’il s’attendait à ce que je lui dise que s’il veut plus, s’il veut un enfant, fruit d’un amour, de la chair de deux êtres qui s’aiment profondément, alors il devra trouver cette personne qui lui correspondra. « Je crois que tu as besoin de temps pour réfléchir… je t’ai mis la pression visiblement… mais si c’est pour que dans cinq ou dix ans tu me reproches de ne pas t’avoir donné d’enfant… » je ne savais même pas comment terminer ma phrase… je le regardais, les larmes n’étaient pas loin, mes yeux se brouillaient petit à petit. « ou alors, on se fait juste confiance … » c’était pas une mince affaire. Il ne s’agissait pas de juste se faire confiance en sautant ensemble d’un avion pour faire du parachute, l’enjeu était bien plus important, il s’agissait de construire une famille une bonne fois pour toute… avec les difficultés supplémentaires que la procréation assistée pouvait engendrée. Je devais sans doute être plus clémente avec Roman… après tout, j’avais mis plus d’un an, une longue année à lui avouer ma stérilité, j’avais eu le temps pour y réfléchir réellement, le temps pour me poser un tas de questions et le temps pour en venir à cette conclusion… et pourtant, je lui demandais d’être sûr de lui après si peu de semaine… |
| | | | (#)Ven 11 Mai 2018 - 21:21 | |
| Il doit prendre sur lui, il le sait. Eva est la femme de sa vie. Eva est celle qu'il aime. Plus que tout. " Mais qu’est-ce que tu crois ? " Elle s'énerve. Oui, il ne peut pas lui en vouloir. Il est perdu, il ne sait pas quoi faire. Il ne sait pas comment parler à sa fiancée. Pourtant, il veut être là pour elle. Être là pour quelqu'un quand on ne peut pas être là pour soi c'est un miracle quand on y pense. Il faut qu'il soit fort pour le coup. Il faut qu'il laisse son égoïsme de côté. Qu'il pense à elle avant lui. " Il n’y a aucun retour en arrière possible Roman. Je suis stérile, je ne porterai jamais d’enfant, du moins, pas un enfant qui m’appartient à part entière. Alors de quoi veux tu te contenter de plus ? " Ses mots sont durs mais elle a raison de lui parler ainsi. Il faut qu'il se secoue les puces. Elle est capable de ça. Elle peut le faire. La seule à pouvoir avoir cette force. " Je crois que tu as besoin de temps pour réfléchir… je t’ai mis la pression visiblement… mais si c’est pour que dans cinq ou dix ans tu me reproches de ne pas t’avoir donné d’enfant… " Il comprend ou elle veut en venir et ça ne lui plait pas des masses. Il ne veut pas être séparée d'elle. Il ne veut pas qu'elle s'éloigne de lui. Il ne veut pas que leur couple soit disloqué. " ou alors, on se fait juste confiance … " Ca il peut faire, parce que ça il y croit. A leur couple. " Je te fais confiance. " Oui, il lui fait confiance, il croit en elle, il croit en tout ça. Il a juste du mal mais elle le comprend. " C'est toi que je veux Eva mais juste... Je mets du temps à encaisser je crois. " Peut être un peu trop. C'est un mec il faut pas trop lui en demander. Ca parait con et regressiste dit comme ça mais c'est vrai. Les hommes sont plus immatures que les femmes. Il s'approche d'elle, pose sa main sur sa joue et la caresse doucement. " Je t'aime Eva. Quoiqu'il arrive ça, ça ne changera jamais. Je n'ai pas galéré autant pour t'avoir pour te laisser filer. Je suis idiot mais pas totalement stupide... Enfin je crois. " Il lâche un petit rire. Il tente de dédramatiser. Le rire est la meilleure défense.
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| | | | (#)Mar 15 Mai 2018 - 5:07 | |
| " Je te fais confiance. " des mots qui faisaient du bien, un gage pour la suite. Ces quelques mots n’étaient pas anodins, pas de simples paroles en l’air. J’en avais besoin, de cette confiance, besoin d’un engagement réciproque, comme un contrat informel qui nous réunissait encore. Pour combien de temps. Il avait besoin de temps, mais je n’étais pas sûre que ce temps soit bon pour moi. Je n’étais sûre de rien de toutes façons. Comme disait Milena, il fallait que j’arrête de vouloir tout contrôler sans cesse, que certaines variables de la vie n’étaient pas de mon ressort et contrôler les sentiments et les pensées de Roman n’était pas de mon ressort. " C'est toi que je veux Eva mais juste... Je mets du temps à encaisser je crois. " J’acquiesçais, il avait besoin de temps comme j’en avais eu besoin. Mais pour lui, c’était différent, la personne défaillante, la faiblesse de ce couple, c’était moi. J’étais à présent ainsi, je n’avais d’autres choix que de subir, que d’accepter et faire avec, me résigner à ne jamais fonder une famille. Mais lui ? Lui n’avait aucun souci de santé – du moins qui ne soit connu – lui pouvait toujours procréer, donner la vie, avoir sa propre famille. « On va se dire une chose, Roman… » je souffle et me lance. « Plus jamais ça. Il n’est plus question que tu me fuis, que tu te réfugiés ici parce que tu as besoin de temps pour toi. Maintenant, on se dit tout, plus de secret, plus de non-dit. » et ces paroles valaient aussi pour moi. Même si j’ignore ce qui finalement était le plus dure. Garder ce secret pour moi pendant tant de mois ou alors l’avoir enfin dit et voir mon fiancé me tourner le dos. " Je t'aime Eva. Quoiqu'il arrive ça, ça ne changera jamais. Je n'ai pas galéré autant pour t'avoir pour te laisser filer. Je suis idiot mais pas totalement stupide... Enfin je crois. " Je l’accompagnais dans son rire. Les tensions étaient redescendues et visiblement, cette conversation nous avait fait du bien à tous les deux. J’étais contente d’avoir pu enfin aborder ce sujet avec lui et dire les choses telles qu’elles étaient. J’espérais qu’à présent, tout aille pour le mieux, jusqu’au mariage et bien après. « Non, tu n’es pas totalement stupide… » dis-je en m’approchant de lui, plus sereine, moins en colère. « Je t’aime aussi Roman. Dans quelques mois tu vas enfin me passer la bague au doigt, tout ça me prend tellement d’énergie que j’aimerai pouvoir profiter pleinement du bonheur qu’apporte un mariage. J’espère qu’à présent, ca ira mieux. Mais, à la moindre hésitation, le moindre questionnement, on en parle. » je posais mes mains sur sa taille et m’approcha encore un peu pour l’embrasser. |
| | | | (#)Lun 4 Juin 2018 - 18:39 | |
| " On va se dire une chose, Roman… Plus jamais ça. Il n’est plus question que tu me fuis, que tu te réfugiés ici parce que tu as besoin de temps pour toi. Maintenant, on se dit tout, plus de secret, plus de non-dit. " Il sourit doucement mais il hoche la tête. Il a compris. Il est d'accord avec ça. Dire la vérité, ne plus rien se cacher. Du moins pas de cette façon. Parler surtout. De toute façon il n'y a pas trop de mystères. Pour que ça fonctionne dans un couple, il faut communiquer. Et ils sembleraient qu'ils aient oublier cette partie du contrat ces derniers temps. Les erreurs tout le monde en fait mais ils faut apprendre de celles ci. Il faut arriver à en faire une force par la suite. Blesser quelqu'un c'est bien trop facile. Si les mots peuvent faire mal, l'absence de mots peut être pire. Il rigole légèrement, il lui répète qu'il l'aime parce que ces mots là, on ne les dit jamais assez. Il faut qu'elle le sache et surtout, il ne faut pas qu'elle en doute. Roman l'aime, vraiment. Là dessus, il ne peut même pas, il n'a pas à se poser de questions, c'est comme ça, c'est ancré en lui. Il détend l’atmosphère, la journée a bien trop mal commencée quand on y pense. Pourtant la soirée d’hier était la leur, rien qu’à eux. Enfin… Il faut avancer maintenant. ” Non, tu n’es pas totalement stupide... Je t’aime aussi Roman. Dans quelques mois tu vas enfin me passer la bague au doigt, tout ça me prend tellement d’énergie que j’aimerai pouvoir profiter pleinement du bonheur qu’apporte un mariage. J’espère qu’à présent, ca ira mieux. Mais, à la moindre hésitation, le moindre questionnement, on en parle. “ Il acquiesce et tend ses lèvres un peu plus vers elle pour l’embrasser comme il faut. Il ne la laisse pas repartir tout de suite, place ses mains de chaque côté de son visage et approfondis le baiser quelques instants. ” On en parlera oui. Que ce soit moi ou bien toi. “ Après tout, c’est plutôt les futures mariées qui ont des doutes avant un mariage. C’est dans les statistiques. Même s’il a une confiance totale en Eva. C’est peut être ça le plus dangereux. Cette dépendance.
- H.J. :
J'pense qu'on peut le terminer là mais si tu veux répondre vas y :3
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