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 Everywhere ghosts hide ft. Lou

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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptySam 24 Fév 2018 - 7:04



Everywhere ghosts hide

No rest when you sleep in shadows. There's nowhere to run when all is coming undone. You can try. But you can't hide from the big guns.  



Et la pluie s'était finalement abattu sur Brisbane, le ciel sombre pleurait des larmes de rages, l'ambiance lourde avait finalement finit par craquer. Capuche vissée sur le crane, Liam cherche un endroit pour s'abriter, surprit par l'orage, errant dans Redcliffe comme une âme perdue. N'importe qui aurait choisit de rester a la maison, a l'abris. Lui, cherchait a fuir son propre appartement, tournant comme un lion en cage prit au dépourvu par ses démons depuis qu'Hannah avait remit les pieds chez lui. Cette invitation surprise qui l'avait finalement enfermé a nouveau dans cette prison mentale. Peu importe si les choses pouvait s'arranger entre eux deux, cette fille allait le hanter jusqu'au bout. Partir a la recherche d'air libre, libérer ses chaines. Son propre navire coulait et il était le principal responsable. Parcequ'il avait laissé, une nouvelle fois, ses émotions prendre le dessus. On ne l'y reprendra plus. Liam avait passé une partie de l'aprés midi a dépenser ce trop plein d'énergie a la salle de sport. Visiblement pas assez pour le laisser entre les mains de Morphée. Personne ne l'avait contacté pour travailler ce soir. Troquer ses outils de cambrioleur pour des shakers. La pluie avait commencé a tomber lorsqu'il avait commencé a trainer dans Redcliffe. L'orage l'oblige finalement a rentrer dans un café. L'ambiance le heurte de plein fouet, lui n'a pas envie d'y prendre part. Il s'assoit sur une table libre, a l'écart des autres, rabattant sa capuche sans pour autant se débarasser de son sweet noir humide. Son regard posé sur la fenêtre a sa droite. La rue est déserte bien que quelques parapluies passent de temps en temps semblable a des ombres au milieu des gouttes. Le tonnerre gronde comme pour relacher la pression. Liam aimait ce genre de temps sans réellement savoir pourquoi. Peut être parceque cela concordait parfaitement avec ce qu'il pouvait se passer a l'intérieur de lui. Il sort machinalement son portable, vient relire ce message qu'il connait par coeur, ne comptant plus le nombre de fois ou il l'avait lu. L'invitation de Zelda et le fameux rendez vous galant. Le genre de mot qui avait le pouvoir de le faire disparaitre. Mais pas avec elle. Il prenait le risque. Cette fille l'avait ensorcelé. Attendre le jour J, c'est tout ce qu'il pouvait faire. Se torturer l'esprit quant a ses retrouvailles, l'éventualité qu'elle puisse découvrir qui il était réellement. Ca ne devait pas arriver. Pas encore. Alors il range le téléphone, sentant une présence se rapprocher de lui. Un serveur. Il avait presque oublié qu'il était dans un café. Logiquement, il fallait commander. 

- Bonsoir. Qu'est ce qu'on vous sert monsieur ?

Un café. Mais les mots restent pendu a ses lèvres. Quelque chose a attiré son attention. Ou plutôt quelqu'un. Une silhouette reconnaissable entre mille. Un prénom ancré dans les mémoires. Inoubliable tant il avait pu l'entendre encore et encore. Une rengaine infernale qui avait finit par lui monter a la tête. Tout comme lui. Heller. La cause de sa chute. La traitresse du Club. Celle qui faisait profil bas jusqu'a disparaitre des écrans radars venait de réapparaitre sous ses yeux. Elle ne le voit pas mais passe devant sa table pour quitter le café. Happée par l'orage, elle s'évapore dans l'obscurité. Lou. Liam, lui, reste figé, le regard dans le vide aggripé là ou elle se trouvait quelques minutes plus tôt. L'envie de la suivre lui effleure l'esprit, rompre la promesse faites a Heller. Celle de ne jamais prendre part a sa vengeance personnelle. Lou était a lui. Sa proie. Lui seul. Pourtant, plus les secondes passent, plus il a envie de s'en mêler. Cette fille là qui avait autrefois été son amie, il avait apprit a la hair. La haine du boss était contagieuse. Virale
A ses cotés, le serveur s'impatiente, l'interpelle a nouveau, en quête d'une réponse. Liam décroche enfin, il le dévisage, finit par prendre la parole.

- Rien... je ne prend rien.

Puis il se lève sous le regard hébété du serveur. La seconde d'après, Liam est dehors, juste a temps pour voir la silhouette de Lou tourner dans la rue. Sa décision est prise, il va la suivre. Et c'est ce qu'il fait. Des distances raisonnables pour ne pas se faire repérer, il la suit jusqu'a un motel ou elle semble avoir une chambre. Liam monte les dernières marches, suivant le bruit des pas de Lou, il apparait dans le couloir, juste a temps pour voir la porte de la chambre se refermer. Sa capuche retombe dans son dos. Alors c'est ici que la brebis vivait. A l'abris du loup. Le regard sombre, Liam ne réfléchit pas. Pas de plan, comme souvent. Se laisse porter par son impulsion et sa haine, se dirige vers la porte ou il toque fermement. Il sait qu'elle est là. Son avant bras, posé contre le mur de droite, il attend, prêt a bloquer la porte avec son pied au cas ou la jeune femme le reconnaitrait et décide de lui fermer la porte au nez. La porte s'ouvre sur le visage de Lou. Lui, il prend son temps pour analyser ses traits.

- Bonsoir Lou.

Sa voix est posée, pourtant lourde de menaces. Il pousse la porte, sa force obligeant l'ennemie a reculer.

- Tu ne m'invites pas a entrer ? Dommage...

Alors il s'invite de lui même, sans aucun gêne. Le loup dans la bergerie. De son regard pesant, Liam fait rapidement le tour du propriétaire avant de venir s'échouer sur elle. Elle n'avait pas changé. 

- Alors, c'est ici que tu vis. Il fait une grimace. Comme quoi, certains montent en grade, d'autres ne font que baisser. L'argent du Club doit te manquer. Il fait quelques pas vers elle, laisse le silence faire monter la tension. Etonnant que tu sois toujours dans le coin. Mais ce qui l'est le plus...c'est le fait que tu sois toujours en vie.

Sa présence même résonne comme une menace pourtant il ne la toucheras pas. Les ordres, sont les ordres. Affaiblir un peu plus la proie avant l'arriver du grand méchant loup. 


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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyDim 25 Fév 2018 - 9:51


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Une averse est comme un morceau de musique offerte par la nature, un ballet. Je me souviens que malgré mon jeune âge et mes moues boudeuses, mes parents m’emmenaient souvent à l’Opéra de Brisbane assister à des représentations pendant lesquelles je m’endormais au bout du premier quart d’heure. Si j’aurais pu apprendre à apprécier avec l’âge, j’avais pour priorité de leur faire honte qui allait bien au-delà de l’amour de l’art. Aujourd’hui, je regrette ces moments où tout ce qu’ils essayaient de faire, c’était partager un bout de leur monde avec moi. Et maintenant, j’aperçois mon reflet dans la vitrine de la boutique de cupcakes où j’ai trouvé un boulot temporaire, précaire. Un tablier autour du cou, un sourire factice sur les lèvres, la lassitude dans le regard. Je devrais arranger le présentoir à côté de la caisse avant que la manager, qui a définitivement besoin de se trouver un amant, ne vienne me tirer les oreilles. Mais toute mon attention est captée par la pluie. La symphonie des gouttes qui ne font jamais le même bruit selon l’endroit où elles s’écrasent ; les vitres, la tôle des voitures, la toile des parapluies, le bitume de la rue. Elles explosent, se divisent, tombent encore. Elles glissent sur les fenêtres où elles semblent se faire la course. Elles fusionnent parfois pour donner des gouttes géantes et lourdes qui s’échouent jusqu’en bas. Il y a le bruit de fond de l’averse, comme le son de la neige sur la télévision de la chambre du motel quand elle capte mal. Il y a le clapotis des pieds des passants qui marchent dans les flaques. Ceux qui grognent, ceux qui en rient, et les enfants qui trouvent leur compte dans absolument tout. Tous ces parapluies aux formes et aux couleurs différentes défiles devant moi, toujours distraite. Des capuches bien serrées, et des abris de fortune comme des attaché-case, des journaux, de grands sacs à main. Ca court, ça marche un peu plus vite, c’est blasé, résigné. Le paysage a changé. Il est plus gris, mettant le béton en valeur et faisant oublier la verdure ; la pluie a le don de donner cet air de désolation aux villes, révéler leur aspect mort. On ne peut pas réfuter que ces grosses gouttes chaudes ne sont pas poétiques, tantôt mélancoliques. Qu’elles réveillent en nous une émotion un peu placide, qu’elles poussent à la contemplation. Parce qu’il y a trois choses qu’une personne normale ne peut s’empêcher de regarder, quoi qu’il fasse, qu’importe à quel point il essaye : un bébé qui pleure, un corps nu, et de la pluie sur une vitre. C’est hypnotisant, apaisant. J’ai déjà hâte de sentir la bonne odeur d’herbe mouillée qui s’en suivra. Celle des cupcakes commence sérieusement à me donner des hauts le coeur. Je jette un coup d’oeil à la pendule ; de toute manière, c’est la fin de ma journée. Je peux littéralement rendre mon tablier. Rentrer au motel ne m’inspire pas le moindre enthousiasme pour autant. C’est pesant, de n’avoir nul endroit à appeler un chez soi. Le chemin est toujours le même, en peu de temps je l’ai appris par coeur. Il suffit de longer le fleuve, tourner à gauche, et continuer tout droit jusqu’à l’établissement peu reluisant qui rappelle ce vieux titre d’Elvis. J’ai arrêté de regarder par-dessus mon épaule à chaque coin de rue depuis peu. Anwar m’a trouvé cette chambre depuis quelques temps après que ma planque dans la précédente, de l’autre côté de la ville, ait été découverte. Et je dois dire que je suis assez résignée ; on m’a trouvée une fois, on me trouvera une seconde fois. Ce qui doit arriver arrivera. Je ne peux pas courir de toute manière, même si j’ai abandonné mes éternelles chaussures à talons, juste au cas où. Machinalement, je trouve mes clés dans mon sac de dame respectable, puis j’entre dans la chambre et jette le tout dans un coin de la pièce. Mes chaussettes sont trempées, mes cheveux ruissellent, tout indique que la prochaine étape est une bonne douche chaude pour ne pas attraper la mort. Si seulement on avait pas frappé à la porte. Je suppose que c’était Anwar, qui vient assez régulièrement s’assurer que je vais bien, que je suis rentrée en un morceau, à l’heure, réglée comme une horloge ; j’ouvre donc en toute confiance, mais ce n’est pas le policier qui se tient devant moi. « Weiss. » Ce nom, je ne pensais pas le prononcer à nouveau un jour. Ancien ami du Club, le grand brun doit sûrement faire partie de ceux qui m’appellent traîtresse. Du temps où nous faisions les quatre cent coups ensemble, équipe chic et choc, l’ombre de son mètre quatre-vingt dix était le meilleur endroit au monde où se sentir en sécurité. Aujourd’hui, je réalise que ma tête tient dans le creux de son coude et que d’un simple mouvement il pourrait m’ouvrir le crâne comme une noix. Je n’oppose donc aucune résistance lorsqu’il s’invite à l’intérieur, soupirant simplement un « Fais comme chez toi » désabusé. Il fait le tour du propriétaire, ce qui s’effectue d’un simple regard puisque mon humble logis de fortune n’est composé que d’une chambre et une mini-salle de bains à peine assez grande pour la douche. Ca me tue de l’admettre, mais il est vrai que l’argent facile me manque. La belle époque où le toit sur la tête et le pain sur la table était assuré tant que le boulot était fait. Mais j’ai saisi le message depuis longtemps : ce n’est plus chez moi, tout le monde me hait, blablabla… C’est vrai que, depuis le temps, on pourrait s’attendre à ce que ma carcasse se fasse déguster par les asticots sous terre ou les poissons dans le fleuve. « T’es pas le seul étonné, crois-moi. » dis-je avec un petit rire, prenant la chose avec peut-être trop de légèreté. Il faut dire que j’ai eu mon lot de menaces, de regards noirs, de gens qui souhaitent ma mort, si bien qu’au final, je commence à croire que personne n’a ce qu’il faut pour en finir avec moi. Ou qu’ils ne sont pas encore lassés de ce petit jeu. « Si t’es venu là pour faire le sale boulot, fais ça vite et bien s’il te plaît. J’en ai marre de tout ça. » Mes bras ballants tapent mes cuisses. Allez, choisis son arme, le choix ne manque pas ; il y a des oreillers sur le lit, un rideau de douche, un vase vide, une télévision bien lourde. Mille et une manière de me faire tourner au bleu froid, de faire jaillir le sang, de m’écraser le crâne. « Mais tu diras à Mitchell que je suis très déçue qu’il ne soit pas venu se salir les mains lui-même et qu’il ait envoyé un grand nigaud qui croit que soulever de la fonte va lui faire pousser des couilles pour achever sa « graaaande vengeaaaaaance ». » Je mime les guillemets, effrontée, et annonçant le châtiment comme le titre d’un vieux film de série B douteux comportant sûrement un monstre dans un marécage ou un lézard venu de l’espace. Je provoque aussi, je titille, j’offense, je m’en fiche. J’ai bien compris que personne ne touchera à un cheveu de ma tête, alors autant m’en donner à coeur joie. Plus le temps passe, plus je les trouve pitoyables. « Oh, pardon, j’ai dit ça tout haut ? »
(c) loonywaltz

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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyJeu 1 Mar 2018 - 11:57



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*Les démons chantent et démentent. Je sais que je ne devrais pas être ici. J'avais gardé cette caractéristique qui rendait souvent les parents fou face a leurs enfants. Tester les ordres, foncer droit vers l'interdit, les yeux a demi clos. Tourner autour de la délimitation sans jamais franchir le cap jusqu'a ce que tout bascule. Jusqu'a franchir le point de non retour. Le gamin privé de voir ses amis parceque les parents n'appréciait pas ces relations. Déjouer l'obéissance. J'étais ce gamin. J'étais devant cette ligne. Et plus le temps passait plus je m'efforçais d'imaginer la réaction d'Heller si il savait. Si il pouvait nous voir en ce moment même. Devancé par l'homme a qui il avait tout apprit alors que lui même n'était probablement pas au courant du lieu ou Lou pouvait se cacher. Et je m'y trouvais. J'imaginais déjà son regard se dessiner a l'intérieur de mon esprit et ça me fait sourire intérieurement. Il avait cette folie dans les yeux qui n'était destiné qu'a une seule et unique personne. Et elle se trouvait devant moi. A ma merci. Lui annoncer que j'avais retrouvé Lou relevait probablement du suicide. Je garderais probablement cette information pour moi. Je n'étais pas le seul a avoir remarqué que les choses avait changées au Club depuis la sortie de prison du boss. En l'occurrence lui même avait changé. Heller. Son obsession pour la traitresse avait tourné en acharnement. J'imaginais son nom tourner en boucle. Lou. Le poison qui se diffuse, la maladie mentale qui s'incruste dans chacun de nos esprits. Replay. Le virus qui avait même atteint son calme légendaire. Lou était devenu celle dont on ne devait pas prononcer le nom. Je comprenais quand moi même j'avais du mal a cacher mon irritabilité lorsque l'on évoquait le nom de mon ex devant moi. Hannah. A chacun nos obsessions. A chacun nos démons. A croire qu'ils avaient désertés l'enfer même. Peut être bien que l'enfer, c'était ici. Je commençais a le croire. Alors je me laisse porter. Je dépasse le sens interdit. Aucune envie de faire marche arrière, au contraire. Le mal est déjà fait. Rien que le fait d'avoir posé les yeux sur elle, m'être incrusté dans son semblant de vie était déjà de trop. J'oublie Heller. La promesse a demi brisée. L'autre partie restera intact. Je n'avais jamais eu l'intention de terminer ce qu'il avait commencé. Je la sonde. C'est si facile de lire dans son regard. Désabusée. Lassée. Dépassée. En cavale depuis tout ce temps. Ca doit être épuisant. L'ombre derrière elle qui, peut importe ce qu'elle fera, peut importe ou elle ira, finira par la rattraper. Je me dis qu'elle doit avoir du courage pour ne pas céder a la peur. Cette peur viscéral qui obligeait parfois certaines personnes a commettre l'irréparable. Elle était pas comme ça Lou. Je la connaissais assez pour reconnaitre qu'elle n'était pas du genre a céder. Et sa réponse me prouve que malgré cette épée de Damocles au dessus de la tête, elle n'a pas perdu son caractère et son sens de la répartie. Elle utilise le pseudonyme de Mitchell. Comme si prononcer le prénom Heller pouvait lui filer des sueurs froides. Elle me tient tête, étrangement ça me fait sourire. Je ne tarde pas a répondre.*

- Tu sais, ce serait tellement simple pour moi d'en finir maintenant. Ici. Liam regarde autour de lui comme elle l'avait fait plus tôt. C'est vrai, je pourrais. T'étouffer sous l'oreiller. Fracasser ton crâne sur le pied du lit... le silence vient imprimer ses paroles dans l'esprit de Lou, dans l'intensité de son propre regard. Il s'approche d'elle, la faisant reculer, sa main parcourant sa joue pour finir sa course sur son cou qu'il effleure. Je pourrais t'étrangler aussi...

Certainement l'option la moins salissante. La plus efficace, aussi. Pourtant il ne fera rien de tout ça. L'intimidation comme seule approche. Lui montrer que peu importe le temps qui passe, le Club avait toujours une emprise sur elle. Liam fouille le regard de Lou, croit déceler une pointe de peur, ce qu'il attendait. Il finit par reculer, laissant la pression retomber lentement. Il s'approche de la fenêtre, regarde a travers, poursuivant sur le même ton. Enveloppé par un calme loin d'être familier pour un homme comme lui.

- Mitchell ne m'a pas envoyé, Lou. Penses tu réellement qu'il enverrait quelqu'un d'autre a sa place pour terminer ce qu'il a commencé ? Je croyais que tu le connaissais bien, pourtant. Il se tourne face a elle. Non, je t'ai vu dans ce café puis j'ai eu envie de te suivre. Il l'a scrute, son regard noisette un peu trop sombre ancré dans les yeux de Lou. Voir ce que la traitresse du Club était devenu.




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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptySam 10 Mar 2018 - 12:41


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Il a toujours été imposant, Liam. Et je vous entends dire qu’à côté de moi, n’importe qui l’est. Lorsque n’importe quelle personne de taille moyenne fait une tête de plus que vous, la définition « d’imposant » change. J’ai une autre perspective, d’en bas, un autre point de vue. C’est peut-être le nez, peut-être le front, le menton, ces immenses mains capables de se saisir de ma face comme d’un fruit trop mur, ces longues jambes ou cette voix grave, profonde, cette tonalité qui paraît résonner tout près de vos organes. C’est sûrement le tout, l’aura, la silhouette, la présence du colosse à l’ombre immense dans laquelle je disparais dès lors qu’il se penche sur moi. Liam n’est pas venu en ami, et il n’avait pas besoin de le dire pour que cela soit clair, transparent dans son regard, dans le rejet, le jugement, la colère qui transpire hors de lui, depuis le moindre de ses cheveux jusqu’à sa manière de respirer. Et je ne suis pas grand-chose, là, devant lui. Mais il n’est pas Heller, il n’est pas Champ, il n’est pas qui que ce soit qui puisse réellement m’intimider. Lui non plus n’est personne, rien de plus qu’un pion quelconque sur l’échiquier. Il joue son rôle, comme nous tous. Il a des rêves l’albatros, alors qu’en réalité, il est venu manger les miettes de son patron au creux de ma main, la perruche bien dressée ; de la crainte qu’il inspire, la peur qu’il laisse dans son sillage, Liam se satisfait des restes, et cela le rend bien moins grand à mes yeux. C’est désabusée que j’essaye de le provoquer, mais je n’ai jamais été une pointure en matière de manipulation, bien plus douée pour dire tout haut ce que je pense et exactement comme je le pense. Je peux toucher la corde sensible du grand brun, titiller son Mister Hyde, mais il est de marbre, bien trop heureux de m’avoir mis la main dessus, croyant sûrement avoir l’exclusivité alors que Lucan, la veille, m’avait fait parvenir une lettre et une invitation à dîner. Ce motel est un moulin et je ne serais pas étonnée d’apprendre que plus d’un meurtre ou d’un suicide a eu lieu entre ces murs. C’est le genre d’endroit où les gens viennent attendre, viennent laisser mourir un bout d’eux, étape secrète, inavouable dans une vie. Personne ne se vante jamais de ces quelques temps passés dans une chambre dénuée de charme et dont le seul luxe est de ne pas être un repère de puces de lit. Je laisse Liam fantasmer sur toutes les manières possibles de me tuer, et je jurerais que ça lui fait de l’effet dans le pantalon d’imaginer mon crâne en morceaux entre ses mains, la vision du cadavre désarticulé. Puis il se tourne vers moi, approche de trop près, plus que son patron ne le tolérerait pour sûr. Sa main froide frôle mon cou qui a connu des délires de mecs plus barges que lui, mais moins capables d’appliquer leurs menaces, leurs pulsions. Alors son truc ultime serait de me priver d’air, de regarder mes yeux sortir de leurs orbites, sentir mes ongles qui arracher la peau des bras, risquer de se prendre un coup de pied dans les noisettes, et finalement, me laisser bleue comme un Schtroumpf. That’s a turn on. “Tu sais parler aux femmes.” je murmure en battant des cils. S’il croit être le seul à imaginer à quoi mon corps sans vie ressemblerait selon toutes les options qu’offrent ce bas monde, qu’il se détrompe. Les nuits où je ne trouve pas le sommeil, je pourrais voir, clair comme du cristal, mon visage mangé par un chien, mes membres passés sous un train, mon sang vidé dans une baignoire, ma nuque en angle droit au pied d’un escalier. Je l’imagine, je me projette, comme si cela rendra les choses plus faciles le jour où j’y serais, où nous y serons, et où tout sera terminé. Mais Liam n’est pas là pour ça. Son truc, c’est la branlette masochiste ; se pointer en sachant qu’il ne peut pas y toucher. Il regarde, comme un vulgaire stalkeur, et il me crache dessus, mais il a le mérite de le faire en face. “C’est mon surnom officiel, hein ?” je soupire. Puisque je n’ai définitivement rien à craindre du jeune homme, j’en fais le tour et vent m’asseoir sur le lit. Le sommier est trop haut pour que mes pieds touchent le sol, et j’aime en frôler la moquette du bout des mocassins. “Il vous en rabâche les oreilles et vous le croyez sans poser de questions, comme des gosses. À croire que sa parole est d’évangile. C'est plus une mafia, c'est une secte.” Je me moque encore, je provoque, parce que c’est facile, c’est gratuit, et je le peux. Liam ne touchera pas à un cheveu de ma tête, j’en suis convaincue. Alors je peux bien faire ce que je veux, renforcer cette haine à laquelle il ne réfléchit même pas. Je me demande si, moi, dans un monde où je ferais toujours partie des leurs, j’agirais comme eux, je suivrais Heller aussi aveuglément. Sûrement que oui. Parce que déconnecter son cerveau et suivre la meute est une manière de survivre comme une autre, surtout quand le chef met la nourriture sur la table. On ne mord pas la main qui vous nourrit, et si le boss dit quelque chose, alors c’est une réalité, sans remise en question possible. Ses amis sont tes amis. Ses ennemis sont tes ennemis. “J’ai été stupide, Liam, mais je n'ai trahi personne, je reprends, sachant pertinemment par avance que ce couplet habituel n’aurait pas d’effet, que je l’articule pour moi, pour me dire que j’ai essayé. Mais j'imagine que ça ne sert à rien de te le dire. T’as toujours été la tête brûlée de service, pas du genre à écouter.”
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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyMer 14 Mar 2018 - 12:34



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*Sentir encore le contact de sa peau contre ma main, si douce, si fragile. Ces menaces qui résonnent. Un chant morbide a l'intérieur de ma tête, mélodie dévastatrice qui titille cette partie de moi qui se plait a laisser chaque onces de contrôle s'échapper. Retenir cette obsession de la violence a l'intérieur de ma tête c'était comme essayer d'attraper un fantome. Mettre la main dessus et le sentir s'évaporer entre mes doigts dans un nuage de fumé opaque. J'avais sentie cette montée d'adrénaline. Soudaine. Malsaine. Au fond, je carburais a ça. Et je craignais le jour ou tout allait déraper. Réellement. La balle qui transperce les âmes, le coup de trop qui fait léviter les esprits. J'avais parfois pu frôler ce moment sans jamais l'atteindre. J'avais vu ce que ça faisait. De tuer. Les dégats que ça laissait. Lucan avait été ce cobaye sur lequel j'avais pu observer les conséquences. Tout comme Heller, je préférais ne pas m'imaginer ce qui brulait dans sa tête, a quoi pouvait bien ressembler ses démons. La couleurs de ses pupilles lorsqu'il devait se réveiller en sueur après un cauchemar. Mes propres démons intérieurs était suffisant, pas la peine d'en rajouter. Au fond, je ne faisais que repousser le moment. Du moins j'espérais retrouver un semblant de stabilité avant la catastrophe. Cette instabilité allait finir par m'avoir. Voila a quoi ça ressemblait d'être piégé par soi même. Alors, avec Lou, je devais prendre mes distances. C'est ce que je fais. Le simple fait de la toucher était suffisant pour m'attirer les foudres d'Heller. Conscient. Mais tentant. Je me connaissais, venir ici était une profonde connerie mais comme toujours il fallait que j'y réfléchisse après. S'assurer que les langues se tairont, c'était tout ce que je pouvais faire. M'assurer que je ne dépasse pas une nouvelle fois les bornes. Et quelque chose me disait que Lou avait comprit. Bien trop facile de cerner la situation lorsque l'on me connaissait. Je n'allais pas la toucher, elle n'avait rien a craindre de moi tant que le boss n'était pas là. Le chasseur bien loin de son chien de chasse qui avait déjà flairé la piste du lapin. Et même si je devais l'attaquer, je n'étais pas certain de pouvoir allé jusqu'au bout. Peut être n'étais je pas le monstre que l'on croyait, Lou avait été mon amie, celle que j'avais protégé en la prenant parfois dans le creux de mes bras. Non, je n'étais pas certain d'arriver jusque là. Et je soupçonnais Mitchell de se complaire dans son éternel traque, le lapin plus robuste que l'on pouvait l'imaginer. La pression psychologique qui semblait marcher plus lentement que prévu. J'avais finis par me poser la question. Que deviendrait Heller si il achevait son ultime but ? L'obsession qui le maintenait éveillé. Avait il réellement envie que la chasse s'arrète ? Et même si j'étais curieux, je préférais ne pas y penser. 
La voix de Lou qui me ramène a la réalité, mon regard quitte l'horizon pour venir s'échouer sur elle. La jeune femme a fait le tour pour venir s'assoir sur le lit. Je baisse la tête. Si petite. Si frêle. Elle me fait confiance quand moi même je doute encore de ce pouvoir. 

- Oh, il y en a d'autres. Je ne te fais pas la liste...

Et c'était vrai. Il valait mieux ne pas trop porter d'attention sur les surnoms qu'Heller utilisait pour parler d'elle. Une source d'inspiration hors norme. Égal a sa haine, probablement. Je m'en sers, retourne le couteau dans la plaie, je savais que ça lui faisait mal de l'imaginer. Et quelque part a l'intérieur de moi, je suis dubitatif. Lou avait été mon amie, avais réellement besoin d'agir ainsi ? Et comme si Lou pouvait lire dans mes pensées, elle rajoute quelque chose qui me percute. Je vadrouille mentalement, attrape chacune de ses lettres avant de me raviser. Quel intérêt Heller avait il de mentir sur cette accident ? J'avais une confiance aveugle envers lui, tandis qu'elle... 

- ...Mais j'imagine que ça ne sert à rien de te le dire. T’as toujours été la tête brûlée de service, pas du genre à écouter.

Ca me fait sourire. Elle avait raison. Je saisis la perche avant de m'adosser contre le mur. Un peu plus de distance, comme ci ça pouvait effacer ce que j'avais fais auparavant.

- Avec le temps ça ce stabilise ce genre de chose. A croire que le temps n'agit pas sur moi. 

Et comme souvent lorsque je suis dans une position délicate, je cède aux tentations. Parfois l'alcool, parfois la clope. Je déniche un paquet dans la poche de mon blouson ainsi qu'un briquet. La première bouffée me fait du bien, je savais que ce n'était que de courte durée. Le fantôme de mon père jamais bien loin. Je soupire, pose mon regard sur elle.

- Je pourrais te surprendre. Écouter au moins une fois ce que tu as a dire. Les paroles d'Heller sont persistantes, les tiennes ne valent pas grand chose face a un baron de la mafia et ce qu'il a enduré a cause de toi. Défend toi et je pourrais faire semblant de te croire.

Je réalisais que je n'avais jamais entendu sa version des faits.



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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptySam 24 Mar 2018 - 11:29


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“On fume pas, ici.” dis-je d’une voix soudainement froide, presque autoritaire, en voyant Liam s’allumer une clope comme s’il était chez lui. Nous serions chez moi que je ne l’accepterais pas plus, mais ce n’est qu’une chambre, une halte ; le règlement du motel est tout de même clair et si habituellement les consignes ne me donnent envie que de faire ma propre loi, je ne suis pas là pour m’attirer des ennuis, et je doute que le grand brun ne veuille attirer l’attention. Je n’ai pas envie d’avoir l’odeur de sa clope sur mes vêtements et les draps où je dors la nuit, pas plus que je n’aimerais la voir caresser le détecteur de fumée un brin sensible qui se trouve au-dessus de nos têtes. Je le lui indique d’un index inquisiteur, pas l’air de plaisanter. Si sa présence ici vient à se savoir, je serais bonne pour déménager une nouvelle fois, et bien que je ne sois pas particulièrement fan de l’endroit, il y a bien un moment où j’aurais épuisé toutes les planques de la ville. Liam a donc plutôt intérêt à éteindre sa cancerrette et se tenir à carreau. Il m’a l’air plutôt calme, plus que je n’aurais cru qu’il en soit capable en ayant la si tristement célèbre traîtresse devant les yeux. Je pensais me prendre une droite, au moins une gifle, garder un petit souvenir de cette entrevue, mais il n’en est rien. Néanmoins, je note qu’il demeure à bonne distance de moi. La tentation de céder au feu intérieur ne doit pas être bien loin. Je pourrais lui raconter mon histoire, ma version des faits, de ce qu’il s’est passé lors de la chute de la maison Heller, mais je ne crois pas qu’il serait réceptif à mes explications. D’ailleurs, ma version ne me dédouane en rien, mais comme je le lui ai dit, être stupide n’est pas être une menteuse, et si j’avais pu faire partie du lot qui a terminé derrière les barreaux, je l’aurais fait. Ma parole a peu de poids et Liam prend un malin plaisir à me le rappeler. Alors je me demande définitivement ce qu’il fait là, s’il le sait lui-même. « C’est incroyablement encourageant. » je siffle tandis qu’il commence à me rendre impatiente. Si la bataille est perdue d’avance, je ne vois pas pourquoi il me fait perdre mon temps. La journée a été longue, le moral est bas, et je n’ai pas besoin qu’un petit rigolo vienne empiéter sur mes rares heures de paix pour garder vivante la menace d’un péril plus proche que je ne veux le croire. Il me lasse, et je n’ai plus envie d’être aimable et polie. J’épice le jeu, le regard noir, le menton haut, et un mouvement d’épaules dédaigneux pour lui rappeler qu’il n’est rien d’autre qu’un chaton qui se prend pour un lion. « Je ne vais pas gâcher ma salive pour toi, Liam, je reprends, le toisant de haut en bas. D’autant que tu risques de ne pas comprendre un mot sur deux de ce que je dis. Ce n’est pas pour rien que tout ce qu’on attend de toi, c’est que tu exécutes des ordres, et non de réfléchir.” Une impulsion me fait bondir du lit, et j’avance vers le grand gaillard avec cette défiance, cette assurance. Parce qu’il ne me fera rien, c’est chasse-gardée, et montrer les crocs sans action concrète a ses limites. S’il réfléchissait, Liam ne serait pas là. Mais dans le cas présent, il n’a pas même pas le droit d’être un petit exécutant. Je pourrais le narguer derrière une vitre en plexiglas que je ne craindrais pas plus pour ma peau. Et si j’ai envie de cracher sur ses bottes, écraser la queue du minou, je le peux, et il ne pourrait pas plus réagir. « Et qu’est-ce que j’en ai à faire, hm, de l’avis d’un sous-fifre dans ton genre ? » je demande avec un rictus moqueur. Qu’il n’oublie pas sa place. Cette affaire est hors de sa ligue, et moi, hors de sa portée. Qu’il retourne à ses petits cambriolages, qu’il continue de rendre des comptes, comme un bon petit soldat, pour ce baron de la mafia qu’il adore tant. “J’ai presque de la peine pour toi. Tu idéalises Heller alors que lui n’a aucune confiance en toi. Il te trouve instable, et perturbé. Je le sais, il me disait tout, avant.” Néanmoins, mon statut de privilégiée ne suffisait pas à être dans la confidence de ce genre de pensées de la part du patron, et j’avance en réalité sans savoir si mes paroles sont véridiques ou non, mais avec une telle assurance que Liam ne pourrait en douter. Il en a conscience, il l’a dit lui-même ; le temps n’arrange pas son état d’esprit, ne guérit pas ses déviances. “Je suis curieuse de savoir de qui il se débarrassera le premier. Moi… ou toi.” Mais la réponse est évidente. Un type dans son genre est une bombe à retardement, des ennuis à venir, fatalement, et Heller le sait, et Liam le sait, et je le sais. Je me contente de mettre le doigt dessus, et d’appuyer fort. Quant à moi, je suis un jouet, un os à ronger, un shoot d’adrénaline. La traque aurait pu prendre fin depuis longtemps, mais je suis toujours ici.

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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyMar 27 Mar 2018 - 13:20



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*Volute de fumée qui s'échappe a l'intérieur de moi. Quelques grammes de poison qui s'incruste sur mes poumons. Nocif et continuer a mettre le doigt dessus. Besoin de frôler ce qui pouvait tuer. Ce qui pouvait détruire. Pour me sentir en vie. Accumuler la rage. La colère. La haine. Âme en perdition. Celle qui encaisse jusqu'a exploser avant de renaitre de ses cendres. Sorte de phoenix qui avait besoin de sombrer au plus profond des émotions avant de remonter a la surface. Respirer. Et je me demandais si ce n'était pas ça, finalement, ce que j'étais venu chercher ici. Avec elle. La douleur qui ramène au conscient. Je n'avais cessé de couler ces derniers temps. Peut être me fallait il un dernier pic de douleur avant de pouvoir espérer reprendre les choses en main. Accroc a tout ce qui rendait ma vie trouble comme certain pouvait l'être avec la drogue. Dernière goutte d'acide qui se diffuse dans mon corps avant de comprendre qu'il fallait que je cesse de laisser parler mon instabilité, agir sur des coups de tête. La tension dans cette chambre qui prend plaisir a ravager mes neurones. Sorte de calme plat avant que je ne déraille. Je connaissais ça. Intérieurement effrayé par ce monstre que je gardais. Enfermé quelque part dans ma tête, tambourinant contre des barrières mentales inoffensives. Au fond, je carburais a ça. Cette énergie nocive. Celle que l'on m'avait tant de fois reproché. Et maintenant, tout ce que j'entend c'est ma propre voix. Je peux presque le voir en face de moi. Heller. Et cette promesse faite. Celle de ne jamais toucher a Lou. Celle a demi brisée par mes pulsions. C'est elle qui me ramène a la réalité. Cette voix qui hante et titille mes sens. Elle me dit qu'on ne fume pas ici. Qu'est ce que j'en ai a faire ? Pourtant mon regard suit la direction qu'elle semble vouloir m'indiquer, je ne tarde pas a remarquer l'objet de son interdiction. De quoi lui attirer des problèmes si il se mettait en marche. Ca me traverse l'esprit mais je n'en fais rien. Je prend mon temps, tire une nouvelle fois sur cette clope au gout tristement mortel avant de reposer lentement mon regard sur elle. Cette femme qui ne me craint pas alors qu'en cet instant je craignais mes propres actions a venir. 

-  Je ne vais pas gâcher ma salive pour toi, Liam, D’autant que tu risques de ne pas comprendre un mot sur deux de ce que je dis. Ce n’est pas pour rien que tout ce qu’on attend de toi, c’est que tu exécutes des ordres, et non de réfléchir.

Et c'est la distance que j'avais imposé plus tôt qui vient se réduire considérablement. Quelque chose vient de lacher dans ma tête. Je le sens. Et je prie pour que ça n'aille pas plus loin, que Lou n'attise pas ce feux intérieur qui grimpait en une ascension fulgurante au rythme effréné de ses pics. Je m'entend lui cracher quelque chose au visage. Ferme ta gueule. Et je sens mon regard qui change. Celui que je refusais d'affronter dans mon propre miroir. Ma main qui monte a mon visage, ma bouche qui s'entrouvre, prêt a aspirer une nouvelle bouffée cancérigène et je ne peux m'empêcher de penser a quoi pourrait bien ressembler le corps si frêle de Lou, couverte de brulure de cigarette. A quoi pourrait bien ressembler ses supplications. Je m'en délecte quelques secondes de trop avant de reprendre le dessus sur cet homme que je tentais de garder prisonnier a l'intérieur de ma tête. Celui qui prenait plaisir a sortir dans mes pires moments. Double personnalité dégradante et dangereuse. Ma main qui se met a trembler, alors je préfère me débarrasser de la tentation. Je jette rageusement ma clope a travers la fenêtre entrouverte. Chasser quelques démons avant d'en affronter d'autres. A ce rythme là, c'était moi même qu'il fallait fuir...

J’ai presque de la peine pour toi. Tu idéalises Heller alors que lui n’a aucune confiance en toi. Il te trouve instable, et perturbé. Je le sais, il me disait tout, avant.

Et je reste là, yeux dans les yeux, c'est a peine si je daigne cligner des paupières. Envie compulsive de lui faire ravaler ses mots. Maladie dégénérative qui touchait mes nerfs. J'ignore encore d'ou je puise cette force pour ne pas la toucher. Tout ce passe a l'intérieur de ma tête. Spectacle jouissif qui ne verra jamais le jour. Et pourtant elle avait raison. Je me savais en position de faiblesse, Heller craignait mon instabilité pour le Club. Raison pour laquelle j'avais vu le poste de bras droit me filer sous le nez. Mais que Lou puisse le mentionner a voix haute, ça me rendait juste un peu plus fou. Pensées noires qui s'obstinent a creuser mes nerfs, je reste de marbre, crispé. Promesse salvatrice. Elle sauvait Lou. Rongeait mon instabilité. Je finis par répondre a la fin de sa dernière remarque. Ma voix est presque tremblante. Rage et haine mélée que je peine a contenir. Dissumuler.

- J'imagine que ta traque avec Heller t'as rendu sacrément suicidaire pour oser tenir tête a quelqu'un que tu juges toi même d'instable. Surtout quand cette personne est animé par des pulsions et des idées noires. Crois moi, c'est difficile a contenir. 

Je la laisse imaginer a quoi pouvait ressembler le carnage mental qui prenait place a l'intérieur de ma tête. Douce torture condamnée a rester enchainée a l'intérieur d'un esprit malade. Fallait que je me calme. Je place a nouveau une distance raisonnable entre elle et moi, je me dirige vers la porte. Envie soudaine de me venger sur la boisson. Rien d'autre n'allait m'aider a me faire redescendre. Porté par une bourrasque nerveuse, je me retourne vers Lou.

- Si Heller, un jour, se lasse de toi, ce qui est trés peu probable, je te laisserai entrevoir ce qu'il y a dans ma tête.

Menace a peine dissimulée, pourtant je ne pars pas. Envie d'apercevoir une dernière once de peur avant de disparaitre définitivement. Je n'allais pas chercher a la retrouver. Je laissais ça pour Heller. Mais si le vent tournait, j'espérais qu'elle fuit assez loin pour que jamais je ne puisse la retrouver, pour que jamais je ne puisse céder a mes pulsions.



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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyMar 24 Avr 2018 - 4:19


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Instable, perturbé. Les mots paraissent presque doux aux oreilles de ce dégénéré qui m'a l’air se complaire dans ses travers dangereux tant il aime les agiter sous le nez de ses prétendues victimes. De la noirceur, un prétendu sadisme, des pulsions soit disant incontrôlables qu'il, quoi, décharge dans une bouffée de cigarette ? Liam perd sa saveur au fil de ses paroles, jusqu'à finir par m'ennuyer. Je titille, je provoque, je suis douée pour cela ; et rien. La laisse à son cou doit être bien accrochée pour qu'il se tienne bien ainsi, juste un peu trop longue pour que, lorsque l'on a le dos tourné, il se faufile jusqu'à moi. Et je me tiens à trente centimètres de lui que cela ne change rien, je souligne cette place de bras droit qui le nargue comme une médaille sur la poitrine de Champ qu'il sourcille à peine. Pas si instable que ça, le grand brun aux discours de vilain d'animés. Je ne sais pas s'il doit en être fier autant que j'en suis déçue. Mais pas étonnée pour autant ; il me semble qu'il y a plus de témoins de ses menaces que de cadavres dans les rues, tandis que j'ai déjà semé des morts dans mon sillage sans même avoir à lever la main sur eux. L'influence toxique, bien malgré moi, l'habitude de promettre monts et merveilles, illusions et chutes depuis les hauteurs où l'on plane à mes côtés ; elle séduit, habituellement, la liberté dont je me targue, et elle détruit quand le rêve prend fin. Mais Liam est un bœuf, Liam a des œillères, et je comprends que ébranler le sujet de sa place dans le club n’est que la surface de quelque chose de plus intéressant. Pourquoi ce besoin de faire peur, de faire fuir ? Croit-il se protéger lui même plus que les autres de lui ? S'il rejette, s'il se braque, c’est qu'il tient le monde à bonne distance des murs bâtis tout autour de lui ; il ferme la porte, en son cœur, et se croit en sécurité, mais ses mains tremblent sur la poignée. Je souris en coin tandis que le grand garçon s'éloigne encore de moi, comme un prédateur effrayé par sa propre proie. “Je crois qu'il y a quelque chose que tu ne comprends pas. Tu ne me fais pas peur, chihuahua.” Cette crainte là s'est envolée dès lors que j'ai compris que Liam ne toucherait pas un cheveu de ma tête. Je le toise, presque amusée, et je me demande s'il se prévaut avec autant d'ostentation à propos de tout, à commencer par ce qui conduit tous les hommes. Mais si sa violence est aussi difficile à contenir que sa ceinture n’est serrée, alors l'humanité n’a rien à craindre quant à l'apparition d'un Liam junior -pas que ce patrimoine génétique soit à regretter. “Tu es bien le seul à ne pas voir que je ne suis pas la plus menacée depuis que tu es entré ici…” j'ajoute, haussant les épaules. Car il est venu jusqu'à moi, le papillon attiré par la flamme ; il s’est approché de trop près, et désormais, je peux le brûler si l'envie m’en dit. Que dira Heller quand il apprendra qu'un membre de son précieux Club, le plus instable de tous, n’a pas pu résister à l'odeur de la traîtresse ? Sa traîtresse. Sa proie. Une chasse qui se joue sans chiens. Et Liam n’était pas invité. Que fera-t-il quand il verra sa confiance bafouée à nouveau par un homme de l'intérieur ? Malgré lui, le brun a mis la balle dans mon camp. Cette fois, sa main est littéralement sur la poignée, mais il ne part pas. S'il se masturbe en s’écoutant parler ou s'il se flagelle en se contenant, je ne sais plus. Néanmoins je le sens sur la corde raide, et je ne résiste pas, moi, à la tentation de pousser encore un peu, de secouer ses particules, lui mettre un pied dans le vide. À nouveau j'approche, et je me positionne entre lui et la sortie, adossée au batant. Une pichenette et je deviens le cale-porte qui s'envole, pourtant je me dresse là comme si c'était l'endroit où je devais me trouver à cet instant. “...et si je suis curieuse ?” dis-je, ce sourire diabolique en coin, ce regard pétillant soit de malice, soit de pure inconscience. S'il se croit seul, Liam, dans le paradis perdu, les purgatoires intérieurs, s'il pense avoir le monopole de la noirceur qui tâche l'âme, des ombres qui dansent sur les parois du crâne et forment des danses macabres, c'est que son nez est définitivement trop grand pour voir au-delà. Comme Heller, comme Champ, comme tout le monde, il me sous-estime et croit savoir, en un coup d'oeil, tout ce qu'il y a à savoir de cette poupée, insignifiant insecte qu'on vire du dos de la main, qu'on abat du plat de la semelle. Et ils oublient tous, au final, que je suis celle qui survit. Je suis toujours là. Ces joues roses ont connu plus grosses gifles qu'il ne pourrait en abattre à nouveau. Si la vie, le monde, ont tenté mille et une fois de me remettre à ma place, c'est moi qui ait fait le plus gros du travail, l'autodestruction dans les règles de l'art. Finalement, je ne me suis pas infligée l'enfer tout ce temps si je n'aimais pas ça, si je ne me sentais pas vivante en embrassant le pire de moi-même. Et Liam non plus, au fond.

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Message(#)Everywhere ghosts hide ft. Lou EmptyDim 29 Avr 2018 - 6:55



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Je te laisserais entrevoir ce qu'il y a dans ma tête. Et ça résonne. Et ça vibre. Comme un écho d'un autre temps. Une autre vie. Celle que j'essayais de fuir. En vain. J'ai signé un pacte avec le diable en échange de ma vie. Ca doit être ça. Dieu m'a laissé survivre a la folie de mon père, en échange je devais apprendre a survivre a la mienne. Si mon père ne m'avait pas tué, c'était moi même qui allait le faire, consumé lentement par l'enfer qui grandissait en moi. Ma main droite en suspend entre la poignet de la porte et le vide. Espace bien trop grand qui frolait ma peau, je savais qu'au moment ou ma main allait se poser je disparaitrais de cet endroit. Pour toujours. Pas assez fou pour oser y revenir. Trop brisé pour comprendre que les rôles s'était inversés. Cette promesse faites a Heller qui m'affaiblit et Lou le sait. Elle utilise l'alphabet comme prise de pouvoir. Chaque lettres qui s'incrustent dans mon esprit. Suicide verbal. Coup de poing dans l'estomac sans jamais me toucher. Je n'avais aucune emprise sur elle a partir du moment ou Heller avait choisit de nous écarter du jeu. Moi, je préférais me laisser bruler vif sur l'échiquier géant. Tellement plus doux de succomber aux démons que d'y résister. Et Lou avait raison. Difficile de savoir de qui des deux Heller allait se débarrasser en premier. Je lache un infime sourire au milieu du désastre mental sans trop savoir pourquoi. Elle a le pouvoir, j'avais la confiance du chef de meute. Et ça valait bien plus que des paroles. Si ce dérapage finissait par remonter jusqu'a lui, Lou n'avait aucune chance. Un simple colifichet. Elle n'avait aucune valeur comparée a moi. Les mots d'une victime sont souvent dénués de sens quand l'envie de s'en sortir nous agrippe l'âme. 

Je crois qu'il y a quelque chose que tu ne comprends pas. Tu ne me fais pas peur, chihuahua.

Ma main en suspend dans le vide qui se met a trembler. Overdose de folie qui s'infuse dans mes veines. La rechute est difficile. Je me sens tomber encore un peu plus dans les entrailles de mon propre enfer. J'ignorais a quel point la promesse d'un ami était difficile a briser, sans quoi, ce serait elle qui le serait. Brisée. Si j'avais du choisir un moment pour tuer pour la première fois, je pense que j'aurais choisis celui là. Peu propice au raisonnement. Et cette fois, personne pour m'arrêter. Je ferme les yeux et ça ne m'apaise pas. C'est pire. La violence incrusté sous mes paupières pour que mes démons ne me laisse jamais tranquille. Le jour, prêts a bondir, la nuit, prêts a me filer des nuits blanches au milieu du champs de bataille. Lou n'entendra aucune réponse. Moi, j'ai peur. De moi même. Seule chose que moi j'entend raisonner a l'intérieur de ma tête. Ma tête si malade. J'ai les yeux rivés sur cette main comme si je ne la controlais plus. Comme si a tout moment elle pouvait faire pression sur le cou de Lou et en finir a tout jamais avec cette histoire. Comme si elle pouvait nous perdre tout les deux. Pour toujours. Comme la fois ou j'avais bien faillit tuer cet homme, derrière ce bar. Coup de folie. Coup du destin. Je n'avais pas fais que perdre mon âme, non. J'avais perdu Hannah. C'était comme ça qu'elle m'avait quitté. En voyant ce qu'elle n'aurait jamais du voir. Mais ça ne sert jamais de leçon. J'étais apparement prêt a recommencer. Over and over.

...et si je suis curieuse ?

Je me sens craquer. Je me sens craquer et ce n'est qu'une question de temps. De minutes. De secondes. De millième de seconde. Elle s'est glissée entre ma folie et moi. Elle n'a définitivement aucune conscience du danger quand moi je pouvais le sentir a plein nez. Putain de sixième sens. Effort surhumain. Ma main se pose sur la poignet. Enfin. Je rêve déjà de l'air libre quand je me sens étouffer. Etouffé par mon propre fiel. Je m'empoisonne et a cet instant, je connais la suite. Si je ne pouvais pas me venger sur elle, j'allais choisir une autre option. Celle qu'aurait choisit mon père. L'alcool.

- Prie pour ne jamais me revoir...

La porte qui vole, je disparais en un temps record, évaporé entre les murs comme ci je n'étais jamais venu jusque ici. Illusion sordide. Ce qui ce passe entre ces parois, restent entre ces parois. C'est finit, Lou. Maintenant j'attendais le destin. Celui qui rattrape la réalité bien trop souvent. Il n'y aura pas de prochaine fois...



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