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 joally + find a dream, make it real

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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyDim 25 Fév - 14:54

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Lorsque l’on veut du bon vin, du vrai bon vin, il ne faut pas regarder le prix. Avoir confiance dans une appellation ou simplement suivre son instinct sans s’attarder sur la colonne de droite peut parfois mener à de belles rencontres gustatives. Néanmoins, le mieux reste encore de faire appel à une personne qui s’y connaît. Le QAGOMA avait compris cela, et c’était pour cette raison que les services de Kelly étaient nécessaires lors des grandes occasions. Son étroite collaboration avec Sirromet et le traiteur dont l’établissement était un grand habitué s’était déjà montrée fructueuse par le passé, et depuis, la jeune femme s’était montrée aussi incontournable que serviable. Elle entretenait une bonne relation professionnelle avec Carrie du service communication du musée, relation consistant à s’entre-liker compulsivement les publications sur facebook et instagram afin de feindre une entente allant au-delà de ce dont il était réellement question. Cela faisait simplement bon genre de si bien s’entendre avec une cliente, un fournisseur, et permettait de s’assurer la reconduction d’une prestation qui payait fort correctement. Carrie gloussait. Du moins, c’était ce que Lee pensait à chaque fois qu’elle entendait cet étrange chant de dinde enrouée qui sortait de la gorge de son interlocutrice dès qu’elle articulait quelque chose qui n’était pas spécialement amusant ou pensé pour plaisanter -ce qui perturbait grandement la jeune femme qui avait alors non seulement conscience que son humour ne crevait pas le plafond, mais celui de Carrie non plus. Et elle ne savait pas pourquoi, dès qu’elle se trouvait en la présence de cette femme, Lee se calquait sur ce rire, et elles gloussaient en coeur pour tout et n’importe quoi. Petite blonde frôlant la quarantaine et au carré plongeant toujours absolument impeccable, l’assistante marketing était en charge de l’organisation des soirées données par le musée dont celle qui aurait lieu le lendemain. Elle aimait inviter Kelly, son expertise, et ses échantillons la veille de ce genre d’événements. Le brune avait également remarqué qu’elle ne recrachait pas dans le seau les verres de vin qu’elle lui faisait déguster et se demandait si le gloussement n’était pas lié à cela, maintenant qu’elle constatait qu’il résonnait de plus en plus au fil du temps jusqu’à ce que cela devienne embarrassant. Alors Lee feinta un autre rendez-vous et quitta la salle de réception avec ses affaires dans une petite valise roulant à ses pieds. L’on pouvait la suivre à la trace, le son des roulettes résonnant dans le musée comme dans un couloir d’aéroport. Il y avait peu de monde dans les salles d’expositions ce jour-là. Les vacances scolaires avaient pris fin. Plutôt que de se ruer vers la sortie, la jeune femme s’accorda un pas plus lent une fois arrivée dans la grande salle de la collection historique. Elle n’estimait pas avoir la moindre fibre artistique, sa rencontre avec Kane avait prouvé qu’elle n’avait pas de sensibilité particulière pour la musique et ses retrouvailles avec Leena avaient souligné qu’elle n’aurait jamais le don créatif de sa cousine. Elle comprenait rarement un tableau, elle ne lisait les sculptures qu’au premier degré, et elle était particulièrement dubitative face à certaines installations contemporaines. Ancien, nouveau, grand, petit, classique ou méconnu, Lee n’avait pas été initiée à l’art païen lorsqu’elle était plus jeune, et aujourd’hui, cela l’empêchait d’apprécier les musées autant qu’elle le voudrait. Ce qu’elle aimait ici, c’était le calme et le beau étalé un peu partout, tout simplement. L’harmonie de chaque œuvre cohabitant avec l’autre, qu’importe les siècles qui les séparaient, comme si elles se parlaient et se répondaient, et racontaient ensemble de belles histoires. Puis elle eut un sursaut. La silhouette d’une petite blonde lui fit craindre que Carrie découvre la supercherie de sa fuite en la voyant traîner ici. Elle fila se cacher derrière un mur sans prendre garde au cadre qui trônait dessus et que son épaule heurta, déclenchant une alarme à faire trembler la terre. Elle lâcha un cri de surprise qu’elle étouffa dans ses mains. Paralysée, elle ne put prendre ses jambes à son cou et s’épargner la honte d’attirer l’attention de cette manière. Pourtant une partie d’elle fut soulagée de constater que la silhouette aperçue plus tôt n’était pas celle de Carrie, mais de Joanne. « Je suis tellement désolée, je ne voulais pas... »
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyDim 25 Fév - 18:20


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La bague au doigt aurait presque pu passer inaperçue. Elle n'était ni dissimulée, ni exhibée. Joanne se permettait de la regarder dès qu'elle était dans son bureau, un brin rêveuse, ce léger sourire aux lèvres. Il n'y avait que son supérieure, Simon, qui l'avait remarqué et qui s'était simplement permis d'esquisser un sourire satisfait avant de vaquer à ses propres occupations. Difficile de réaliser qu'ils étaient mariés, qu'ils vivianet à nouveau ensemble. Comme s'ils reprenaient une vie qui avait été mise sur pause il y a de très nombreux mois de cela. La petite blonde avait pris un peu d'avance sur les tâches qu'elle devait accomplir. C'était volontaire de sa part, car elle consacrait son temps libre soit pour se plonger dans ses recherches personnelles, soit pour profiter un peu des galeries. Surtout que ce jour-là, elles étaient bien peu fréquentées, et l'on avait un silence quasi religieux dans chaque salle. C'était ces moments-là que Joanne préférait, lorsqu'elle avait l'impression d'être la seule entre ces quatre murs. Elle commençait à connaître les oeuvres par coeur, elle avait déjà pris de longues heures ici et là pour apercevoir le moindre détail qu'un visiteur lambda ne remarquerait pas. Les couleurs épurées apportaient un peu de sérénité. La petite blonde déambulait donc d'un pas lent, se disant qu'elle avait déjà grand hâte de retrouver Daniel et Jamie le soir-même. Ces fins de journée n'avaient rien de particulier, en soi, mais elle les passait avec sa famille et cette simplicité lui suffisait énormément. Depuis leur mariage bien discret, Joanne ne l'avait pas encore annoncé à ses parents. Elle en avait la boule au ventre rien que d'y penser, mais elle se disait qu'elle ne pouvait pas non plus patienter trop longtemps. La blonde savait qu'elle allait déjà en parler à sa mère, que de ses deux parents, c'était elle la plus calme et la plus compréhensive. Non, le plus dur allait certainement d'en faire part à Martin, qui, bien trop ancré dans certaines traditions, pourrait prendre cette union comme un véritable affront. Joanne ignorait totalement comment il allait bien pouvoir réagir et elle appréhendait énormément. Mais il fallait le faire, tôt ou tard, c'était une étape importante à franchir. Difficile, mais importante. Dans un premier temps, elle n'avait pas fait attention au bruit des petites roulettes d'une petite valise. Il y avait beaucoup de prestataires, de collaborateurs, des collègues qui se promenaient avec le même attirail, ce son n'avait rien d'étrange. Mais, une poignée de minutes plus tard, il y eut un bruit bien plus strident qui fit sursauter Joanne et bondir son coeur dans sa poitrine. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'entendre l'alarme. Ses iris bleus cherchaient du regard une silhouette quelconque jusqu'à sur ce qu'elle tombe sur une belle brune à la mine particulièrement désolé. A peine quelques secondes plus tard, l'un des agents de sécurité apparut et regardait Joanne afin de lire sur son visage qu'il n'y avait aucun vol de commis, juste une maladresse. Il fit donc arrêter l'alarme. "Merci beaucoup, Frank." dit doucement Joanne avec un sourire. "On va finir par devenir sourd, avec ce nouveau système." dit-il dans un rire en faisant de grands gestes avec ses bras. Un signe de main en guise de salutations et quelques mots échangés à son portable pour prévenir que c'était une erreur, et l'agent de sécurité au crâne bien dégarni s'éclipsa aussitôt. "Plus de peur que de mal." ajouta-t-elle avec un sourire, tout en réajustant délicatement le cadre afin qu'il soit à nouveau bien droit. "Vous ne vous êtes pas blessée ?" s'assura-t-elle tout de même et ignorant où l'inconnue avait bien pu se cogner. "Le nouveau dispositif est extrêmement sensible, au grand dam des agents de sécurité." On s'approchait de trop près et tout sonnait. La direction comptait un petit peu réajusté les paramétrages, le technicien était supposé venir dans les jours qui viennent. Voyant que la brune se frottait l'épaule, Joanne supposa qu'elle devait être bien basse pour que cette partie du corps ne touche le cadre du tableau accroché. "Qu'essayez-vous donc de fuir, en voulant vous faire si petite ?" dit-elle d'un air amusé et doux, sans pour autant être moqueur. Elle n'avait pas l'air d'être un visiteur habituel, ou peut-être n'en était-elle tout simplement pas une. Pourtant, Joanne n'avait pas souvenir d'attendre qui que ce soit dans cette galerie de la journée, ce qui la laissait quelque peu perplexe. "Vous cherchez peut-être quelqu'un qui travailler ici, je peux vous aider si vous voulez." Avec ses les deux bâtiments qui composaient le musée et ses nombreuses galeries, elle pouvait comprendre que l'on s'y perde facilement. Joanne avait déjà perdu le compte du nombre de fois où elle devait réorienter des visiteurs perdus.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyMer 7 Mar - 14:35

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Ses os tremblaient, son cœur semblait détaler hors de sa poitrine, ses jambes en coton peinaient à la maintenir debout ; Kelly se demandait si le cor de l'enfer résonnait de la même manière pour accueillir les âmes en perdition, et si le jingle était adapté à chaque méfait alors c'était forcément par ce son que les voleurs étaient hantés jusqu'à la fin des temps. On se précipita vers elle, vers la peinture qui était toujours bien accrochée au mur, l'incident évident et cocasse. L'alarme fut stoppée, pourtant il lui sembla continuer de l'entendre résonner entre ses deux oreilles, tambouriner dans son crâne, comme un écho coincé dans une vallée. Ses mains avaient la moiteur de la culpabilité, ses joues le rouge de l'embarras. Lee souffla un timide “Merci…” à l'agent de sécurité venu constater la bêtise dont elle était l'auteure et dont elle ne savait déterminer si le sourire était simplement aimable ou moqueur. Mais il devait en voir tous les jours, des gens qui touchaient les œuvres, des enfants principalement. La jeune femme se l'imaginait retourner à son poste et regarder en boucle la vidéo de la caméra de surveillance, se bidonnant devant la maladresse d'une visiteuse au comportement étrange. Une scène se jouant encore et encore, un enfer dont seule son image serait victime. Lee nota les regards des autres se posant furtivement sur elle, leur curiosité déçue de ne pas avoir plus croustillant qu'une emportée à juger de loin. Puis il ne resta qu'elle et Joanne. “Oh, non, tout va bien. Et le tableau aussi.” Le système d'alarme avait au moins le mérite d'être efficace ; Kelly ne connaissait personne que ce son terrible ne détournerait pas immédiatement de son intention de voler une œuvre pour plutôt s'assurer de ne pas mouiller son pantalon. Du moins, c'était ce qu'elle ferait. Quoi qu'elle n'aurait jamais l'idée de voler quoi que ce soit, Dieu l'en garde. Elle aurait aimé que cela ne soit le plan de personne, mais la malice faisait partie de ce monde et rappelait chaque jour le danger de se détourner du droit chemin. Quant à ceux qui usaient de leur libre arbitre à mauvais escient, la brune croyait que leurs erreurs d'un jour nourrissaient un but plus lointain. Forcément, elle voyait dans ce petit incident la punition pour avoir été malhonnête vis-à-vis à Carrie, tout comme la perspicacité de Joanne -ou était-ce la culpabilité qui se lisait sur son visage comme dans un livre ouvert ? “Fuir ? Non, non, je… j’ai juste admiré cette œuvre de trop près. J'aime beaucoup…” Kelly posa son regard sur la peinture en question, qu'elle découvrait pour la première fois. À dire vrai, elle ne trouvait rien de remarquable dans ce champ, ce ciel, ces trois vaches et le garçon de ferme dégustant un sandwich sous un arbre. De l'intérêt, encore moins. “... le cadre.” dit-elle donc, sans se trouver crédible pour un sou. La petite blonde face à elle n’achetait pas non plus et se proposait d’aller lui trouver l’interlocuteur dont elle avait besoin, ce à quoi à un grand “NON” s’échappa de la bouche d’une Kelly paniquée et résonna dans toute la salle. Elle pâlit à nouveau face à tous ces visages soudainement tournés vers elle et préféra baisser son regard noisette -notant une tâche de rouge sur ses chaussures, un peu d’usure sur le côté, et un noeud de lacet approximatif. “Pardon. C'est que j'allais partir, et je me suis un peu laissée divaguer ici.” Sa main se tendit vers Joanne ; malgré cette entrée fracassante, la politesse avant toute chose. “Je suis Kelly Ward, je ne sais pas si vous vous souvenez -je ne vous en voudrais pas, on dit souvent que j'ai un visage de madame tout le monde.” Du moins, elle aimait le croire. Elle ne tenait pas à être remémorée pour un grain de beauté disgracieux, une dent de travers, des sourcils trop fins, trop épais, un gros nez, un front large, un long cou. Faire partie du décor lui convenait, être une femme moyenne, juste un petit poisson nageant dans le banc. “Je m'occupe du vin pour les réceptions du musée. J'avais rendez-vous avec Carrie de la com’ pour celle de demain.” Au final, Kelly passait au musée relativement souvent, discrète comme un courant d’air, travaillant dans l’ombre de ses petites mains, accompagnée de sa valisette. Elle n’était pas non plus un meuble et ne s’offusquait pas qu’on ne la considère pas comme un membre de la famille ; elle venait, elle faisait son travail, elle repartait, elle parlait peu, souriait beaucoup, et voilà tout. Et elle ne savait pas si Joanne remettait son visage et son nom ou pas -elle n’en avait pas l’air, ce pourquoi elle ajouta ; “Je suis la voisine d’Hassan.” avant de se trouver intrusive, indiscrète, presque désolée d’exister, d’être dans les parages malgré eux, de l’avoir vue passer, de faire partie du décor ; d’être la figurante dont ils n’avaient pas conscience dans leur histoire.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyMer 7 Mar - 17:05


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Certains visiteurs oubliaient régulièrement que les oeuvres d'art étaient surveillées de près, qu'il y avait des capteurs qui faisaient résonner les alarmes dans toute la galerie au moindre mouvement semblant suspect. Pour Joanne, c'était une évidence, mais sa patient l'empêchait de s'exaspérer à chaque maladresse ou méconnaissance de ceux qui venaient ici. Elle était en revanche beaucoup moins indulgente par rapport aux personnes qui parlaient trop forts et qui ne respectaient pas le calme des lieux. La brune était rongée de culpabilité et d'embarras d'avoir fait ainsi remarquer sa présence à la conservatrice. L'alarme une fois éteinte et l'attention des autres écartées, Joanne ne manquait pas de lâcher un petit rire à sa remarque. "Alors tout va bien, dans ce cas." lui assura-t-elle une fois qu'il n'y avait plus qu'elles dans les environs. Son interlocutrice semblait avoir bien du mal à se remettre de ses émotions. Et la gêne qu'elle affichait ne semblait pas être du au fait qu'elle ait déclenché l'alarme. C'était suffisant pour Joanne, qui, la curiosité soudainement éveillée, se permit de poser quelques questions pour en savoir plus.  La brune regardait le tableau, cherchant certainement de la matière pour terminer sa réponse. Joanne n'était pas dupe, mais elle se contetait simplement d'esquisser un large sourire. Elle savait bien que des tableaux étaient plus intéressants pour les uns, et moins pour d'autres. Si Joanne ne traînait quasiment que dans les galeries d'art historique, c'était parce qu'elle n'était pas réceptive à l'art contemporain, par exemple. La petite blonde sursauta à la réponse de Kelly, alors qu'elle ne lui avait que proposer de trouver la personne qu'elle pourrait éventuellement chercher. Elle avait même eu un très léger mouvement de recul, les yeux sensiblement écarquillés. Joanne se demandait si elle avait mal formuler la questions ou si elle avait dit quelque chose qui aurait pu la froisser. Mais la brune s'excusa rapidement et expliquait dans les grandes lignes les raisons de sa réaction surprenante. "C'est donc à vous que nous devons le vin de chacune de nos soirées." conclut Joanne, ravie de faire sa rencontre. "J'ai eu l'occasion de me rendre à quelques événements, mais pas tant que ça, ça fait moins d'un an que je travaille ici." Mais il n'y avait aucun doute que Joanne aurait l'opportunité d'être présente à d'autres occasions similaires. Elle affichait un regard presque désolé de ne pas la reconnaître. Joanne n'avait pas souvenir de l'avoir rencontré, se disant qu'elle ne parlait pas à Carrie si souvent que ça. Elle n'avait pas la meilleure mémoire des visages que ça, cela étant dit. Mais Kelly ne semblait pas s'en offusquer. C'était assez perturbant, que la brune sache qui était Joanne mais que ce ne soit pas réciproque. Il suffisait à Kelly qu'elle spécifie un détail pour que la blonde ne se remémore chaque fois où elle avait pu la croiser quand elle venait voir Hassan. Il ne s'agissait que de simples formalités, un "bonjour" et un sourire échangé, parfois même un regard. "Oh." dit-elle tout bas, alors que son sourire s'effaçait peu à peu de son visage. "Ca fait... longtemps que je ne me suis plus allée à Logan City." Puis un sourire gêné prenait place sur son visage et elle se mit à croiser les bras. La petite blonde finissait par croire que l'univers tout entier lui envoyait des signes pour qu'elle aille enfin revoir son ex-mari. En dehors des messages très formels échangés après qu'elle ait réceptionné son colis, elle ne lui avait donné aucune nouvelle depuis, ne sachant comment réellement s'y prendre. "Mais j'y ai vécu, pendant un temps." Ou comment éviter l'éléphant dans la pièce. Joanne n'était pas vraiment à l'aise. Elle ne s'était pas vraiment intéressée au voisinage de Logan City, et pour le peu de personnes rencontrés, cela s'était résulté avec un désastre ayant bouleversé de nombreuses vies, celle de Jamie en premier. Le regard de la blonde devenait quelque peu fuyant. Forcément, beaucoup de questions lui brûlaient les lèvres mais elle ignorait à quel point Kelly pouvait connaître Hassan. La première chose qu'elle aurait voulu lui demander était de savoir s'il allait bien. Juste ça. Mais elle ignorait ce que Kelly pouvait savoir, l'avis qu'elle pourrait avoir d'elle. Rien de très gratifiant, certainement. "Vous le connaissez bien ?" s'essaya-t-elle à demander malgré tout, hésitante au possible, craignant bien la réponse que la brune allait lui formuler. Parce qu'elle pouvait être très bien être le genre de voisine qu'on se contenter de saluer tout comme celle que l'on invitait régulièrement à dîner et où l'entraide était quotidienne. "Le monde est petit." finit-elle par conclure. "Et pourtant Brisbane est une grande ville." Qu'elle croise Kelly dans le musée où elle travaillait, que Kelly connaît Hassan, et qu'elle connaisse Joanne. Tout ceci était très perturbant. "Je ne pensais pas pouvoir marquer les esprits comme ça, pour que vous vous souveniez de moi. Je ne suis pas la personne que vous abordez le plus souvent dans ce musée, et je ne côtoie que très peu Carrie." Un rire gêné échappa de ses lèvres pendant qu'elle passait l'une de ses mains dans ses cheveux. "Beaucoup de coïncidences." bredouillait-elle. Peut-être même un peu trop de coïncidences. Voilà que ses mains jouaient nerveusement entre eux. Après avoir pris une profonde inspiration, Joanne se permit d'ajouter. "Désolée, c'est juste que... Ca fait un moment que je n'ai pas entendu parlé de lui, plusieurs mois. Mais je ne peux que m'en prendre à moi-même." Elle lui sourit finalement, bien que toujours gênée.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyLun 19 Mar - 0:16

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Elle acquiesça vivement, car s’il était une chose dont Kelly n’était pas peu fière, c’était de son travail. D’autant qu’elle appréciait sa collaboration avec le musée, là où elle se sentait à la fois utile et reconnue pour son savoir, ce qui n’était pas aussi fréquemment le cas qu’elle le souhaiterait. La prochaine étape serait, éventuellement, d’être invitée à l’une de ces soirées auxquelles elle participait à sa hauteur, mais jamais ne le réclamerait-elle de son propre chef. Elle comprenait que l’on estime qu’elle n’avait pas sa place, ou que l’on ne songe pas qu’elle puisse être intéressée -et elle ne l’était pas plus par amour de l’art que pour le principe de se sentir voulue, acceptée, approuvée, ainsi qu’à des fins professionnels visant à gonfler son carnet d’adresses. L’on avait jamais trop de clients potentiels lorsque l’on avait le goût des belles choses comme Lee. Quoi qu’il en soit, si le goût des quelques vins semblait obtenir plus de résonance dans la mémoire de Joanne que l’identité exacte de son interlocutrice, celle-ci fit appel aux quelques fois où elles s’étaient aperçues dans le voisinage de Hassan. Un salut depuis l’allée de garage, un regard par-dessus la clôture, rien de plus à première vue. Mais cela parut troubler la jeune femme qui baisse instantanément les yeux, et bien qu’elle ne soit pas experte en micro-expressions, la brune comprit aussitôt que quelque chose clochait. « C’est un quartier adorable avec un voisinage très agréable. Et je ne dis pas cela parce que j’en fais partie. » dit-elle, ne souhaitant pas creuser un sujet qui mettait visiblement Joanne mal à l’aise et espérant que cette perche tendue leur permette à toutes les deux d’embrayer sur des futilités qui abrégeraient rapidement et efficacement la conversation. Pourtant, la conservatrice préféra lui demander à quel point elle connaissait son voisin, et sans entrer dans les détails, mais sans mentir pour autant, Kelly se contenta d’hausser les épaules et de répondre un « Sans plus. » timide. Il était son voisin, ils communiquaient comme tels. Il s’avérait que, par le plus grand des hasard, ils avaient fréquenté la même université et qu’elle se souvenait de lui bien plus que lui d’elle. De même, elle se souvenait de Joanne, et cela datait de bien avant sa collaboration avec le musée ou son déménagement. Mais comme son ex-mari, la jeune femme ne sembla pas s’en souvenir, peinant déjà à remettre son visage en tant que simple voisine, entourage lointain, silhouette vaguement familière. « Oh, ce n’est pas vous, j’ai tout simplement une très, très bonne mémoire. » rassura-t-elle la petite blonde. Elle ne voulait pas dire par là que Joanne n’avait rien de remarquable, qu’elle était banale, quelconque, ou peu digne d’attention, sûrement pas, pas du tout -quoi qu’être dans la moyenne était une bonne chose à ses yeux, et Joanne ne semblait ni meilleure ni pire que qui que ce soit ; elle n’était tout simplement pas remarquable pour de mauvaises raisons, ce qui ne signifiait pas non plus que c’étaient ces raisons qui ne la rendaient pas notable plus qu’une autre, elle ne la connaissait pas assez pour émettre pareil jugement de valeur, sauf peut-être qu’elle était jolie, et qu’elle avait cette moue distraite qui effaçait constamment son visage, lui donnait cet air de poupée qui pourrait tout à fait être un détail remarquable pour d’autres, mais pas pour Kelly qui, encore une fois, n’y voyait aucun mal non plus. En somme, la brune n’avait pas besoin de quoi que ce soit pour se souvenir. Elle voyait parfaitement à quel point cette révélation avait rendu la jeune femme mal à l’aise et ne savait quoi faire afin d’apaiser cette nervosité ambiante. Elle ne pensait pas avoir lâché pareille bombe, et pourtant, croyant bien faire, elle s’apprêtait sûrement à jeter un pavé dans la marre ; « J’avais cru comprendre que vous vous voyez à nouveau pourtant. » Après tout, si Lee avait croisé Joanne à plusieurs reprises dans le voisinage, c’était lors de ses visites à Hassan, et les deux ex-époux lui avaient paru plutôt proches. Elle réalisa, un peu tard, que ses paroles laissaient sous-entendre qu’elle en savait finalement bien plus qu’elle ne l’admettait au départ et que le divorce faisait partie de ses connaissances à leur sujet. La brune se gardait bien de mentionner l’époque de l’université alors, et de cette histoire digne d’un conte de fée qu’elle avait espéré pour eux tandis que le destin en avait décidé largement autrement.  « Pardon, ce ne sont pas mes affaires. » se reprit-elle en réalisant toute l’indiscrétion dont elle avait fait preuve par sa simple remarque. Elle n’était que la voisine, et ce statut ne lui donnait aucun droit de regard sur cette relation, rien d’autre qu’un coup d’oeil lointain, comme cela était déjà le cas il y avait une dizaine d’années.

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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyLun 19 Mar - 1:52


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Joanne ne rejoignait pas tout à fait l'avis de la brune selon Logan City. Elle aimait beaucoup ce quartier, elle avait y apprécier y vivre, mais elle ne dirait pas que tout le voisinage avait été toujours agréable. La première personne qui lui venait en tête était bien évidemment Saul. Au début, il était un voisin comme un autre et il avait fini par être la personne qui avait envoyé Jamie devant le tribunal en pensant ainsi être un bon samaritain, en pensant être juste. "J'aurais aimé pouvoir en dire autant que vous, lorsque j'y habitais." se contenta-t-elle de dire. Elle avait laissé ce souvenir derrière elle, cela ne la bouleversait plus autant qu'avant, mais ça n'en restait pas moins indélébile. Mais le temps avait bien fait les choses. Elle était mariée, et elle était heureuse. Peut-être n'était que l'exception à la règle, de ce voisinage qui était vraisemblablement idéal aux yeux de la brune. Celle-ci révélait qu'elle se souvenait très facilement des visages. Joanne venait à se demander si c'était le cas pour chaque inconnue qu'elle pouvait croiser dans la rue ou durant une quelconque soirée ou si elle ne mémorisait que les personnes qui l'intéressaient pour une raison ou pour une autre. Mais elle connaissait tout aussi bien celui d'Hassan et révélait qu'elle ne le connaissait pas tant que ça. Le voisinage, rien de plus, rien d'important tout du moins. Cela était suffisant pour la conservatrice de se montrer bien moins à l'aise qu'elle ne l'était initialement. Oui, Hassan était toujours un sujet épineux, elle n'était absolument pas fière de la manière dont elle s'était comportée avec lui. Ils ne s'étaient pas revus depuis, ils n'avaient communiqué qu'une fois par correspondance suite au colis qu'il lui avait gentiment envoyé. Rien n'avait encore été mis à plat, pas correctement du moins, la valse d'émotions ayant joué franc jeu et les empêchant de discuter comme ils auraient pu. Et puis, Joanne ignorait comment l'approcher. Où, quand, comment, pourquoi. Elle savait qu'elle le devait mais elle se sentait particulièrement démunie. Alors qu'elle songeait à cela, Kelly fit une remarque qui surprit son interlocutrice. Joanne la fixa, écarquilla ses yeux, ne s'attendant clairement pas à de tels propos. Hassan lui en avait-il parlé ? Les observait-elle ? Pourtant Kelly venait tout juste de dire que le brun et elle se connaissaient à peine. Joanny n'y comprenait rien, et l’hébétement qui se lisait sur son visage l'empêchait de prononcer la moindre phrase correcte. Quelque peu brusquée, Joanne fronçait ensuite ses sourcils, peu ravie que l'on se penche autant sur sa vie sans qu'elle en sache quoi que ce soit. Oui, ça la contrariait que la brune semblait en savoir autant sur elle et que ce n'était absolument pas réciproque. Ce n'était que bien trop tard que Kelly réalisa sa bourde et tenait à s'excuser par la suite. "Effectivement, ce ne sont pas vraiment vos affaires. Mais ça n'a plus vraiment d'importance désormais." reprit Joanne, le ton calme malgré tout, se refermant peu à peu comme une huître. Elle était particulièrement observatrice, cette Kelly. Mais si elle l'était suffisamment, elle se serait rendue compte d'elle-même que cela faisait un bout de temps que la petite blonde n'avait pas mis les pieds à Logan City. Joanne se sentait presque épiée par cette inconnue qui, au premier abord, lui semblait être des plus sympathiques. Désormais, elle ne savait plus trop. Elle savait uniquement qu'elle était très mal à l'aise en restant ainsi, en face d'elle. Ce n'était pas son genre, de laisser quelqu'un en plan comme ça, elle n'était pas impolie non plus. Mais elle ignorait pourquoi elle restait aussi. "Vous me semblez plutôt bien informée malgré tout, et ça, ça n'a pas grand chose à voir avec votre très bonne mémoire." fit-elle remarquer. "Mais pas assez informée." Joanne n'était pas agressive dans le ton de sa voix, ce n'était pas sa tasse de thé. On ne pouvait plus vraiment parler de proximité entre Hassan et elle, loin de là. "Ca fait un moment, que nous ne nous voyons plus." La blonde se demandait elle-même pourquoi elle lui en disait autant. Peut-être qu'elle voulait simplement lui éclairer sa lanterne. Que Kelly ne reste plus dans cette piste fanée depuis plusieurs semaines déjà. Pas de fausses informations. Ou qu'elle ne se fasse pas d'idées si elle avait remarqué l'alliance à son annulaire, ne sait-on jamais. Elle était très bien placée pour savoir qu'une imagination bien nourrie permettait de créer un univers totalement illusoires, construit par des idéaux, ou au contraire, par de véritables cauchemars. Joanne avait connu le des deux, elle savait de quoi elle parlait. "Voilà que vous en savez bien plus sur moi que moi sur vous, c'est ... perturbant." finit-elle par confesser, plus que gênée. A vrai dire, Joanne était peut-être même effrayée de savoir à quel point Kelly était renseignée à ce sujet et qu'importe la façon dont elle avait obtenu ses renseignements. Elle n'avait songé à ce que l'on s'intéresse à elle de cette façon, ni de près, ni de loin.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyLun 26 Mar - 19:30

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Il y eut un changement d'atmosphère particulièrement inconfortable, dès lors où Lee avoua avoir remarqué que les ex-époux s'étaient à nouveau fréquentés pendant un temps. Elle était attentive, comme voisine, elle notait ce genre de choses ; les allées et venues fréquentes, le nom des restaurants qui livraient dans la rue aux mêmes maisons, les dates et heures auxquelles les uns préféraient tondre leur pelouse, la fréquence de jogging des autres, les races de chiens, les modèles de voitures et les nouvelles éraflures sur les portières, les changements de rythme, les expressions inhabituelles, les habitudes qui apparaissaient, disparaissaient. Elle observait, elle notait, elle connaissait son environnement sur le bout des doigts. Elle s'intéressait et voyait plus loin que le bout de son nez ; souvent dans le but de se faire bien voir, il fallait l'admettre, demeurer cette bonne voisine. Chose qui ne fut pas un franc succès auprès de Joanne, braquée, froide derrière ce sourire pincé et ce regard plissé. Kelly se sentit plus rejetée que nécessaire, plus jugée qu'elle ne le devrait, mais cela était certainement sa faute ; elle comprit qu'aux yeux de la jeune femme, elle avait franchi une limite, mis un pied dans sa zone de confort. “Pardon si je vous ai vexée.” souffla-t-elle alors, prête à balayer l'incident, changer de sujet, passer à quelque chose de plus agréable pour elles deux, voire s'en aller si telle était la meilleure solution. Néanmoins, bien qu'elle estimait que la brune avait outrepassé son degré d'implication dans cette histoire, paradoxalement, Joanne l’alimenta en informations actualisées. Lee n'appréciait guère les insinuations de la conservatrice qui faisait passer son intérêt pour son voisinage pour une malveillance, et l'une de ses quelques qualités pour un vice, la mettant dans la peau d'une fouine non assumée. Mais elle prit sur elle le revers de son indiscrétion. “Je n'en sais pas tant que ça, visiblement.” fit-elle remarquer avec un rictus discret. Jamais n’avait-elle concrètement cherché à l'être, à dire vrai, se complaisant dans le scénario qu'elle avait elle-même écrit pour ce couple qu'elle n’aurait jamais pensé croiser à nouveau des années plus tard. Une vie dans laquelle des bambins à profusion leur apportait autant de joie que d'amour, de larges sourires blancs sur leurs lèvres, comme dans les publicités de lessive ou la boue et le sang ne sauraient entacher un bonheur parfait. Mais il n’y avait pas de couples parfaits. Il ne fallait jamais rencontrer ses héros, que l'on disait avec raison ; le piédestal sur lequel ils sont placés dans l'imaginaire est souvent bien plus haut que ce que leur réalité humaine ne le permet. “Je trouvais simplement ça dommage. Je pensais…” Mais avait-elle seulement le droit de penser quoi que ce soit la situation exposée par Joanne ? Si un constat était le trop, alors une opinion encore plus. Kelly se ravisa donc, le regard bas. “Rien. Ce ne sont pas mes affaires. Désolée d'avoir été si intrusive.” Elle soupira. Sa première impression était ratée, et pour ce qu'elle en savait, peut-être ne croiserait-elle plus jamais la conservatrice puisqu'elle ne s'attardait plus dans ce voisinage qu'elle abhorrait sans ménagement, même auprès de l'une de ses habitantes. “Et pour l’alarme.” ajouta-t-elle dans un murmure. De leur premier contact à ce moment, les quelques minutes écoulées relevaient de ce genre de fiasco dont Lee n’était absolument pas habituée. Elle qui savait tout régler dans un sourire et un claquement de doigts, elle qui respirait la bienveillance, qui avait cette sociabilité naturelle, elle qui n’était jamais accusée de malice mais, tout au plus, de maladresse. Elle était déçue. Elle s'en remettrait. Après tout, elle devait se réconcilier avec ses propres échecs avant de pleurer sur ceux des autres. Dieu écrasait ses fantaisies une à une afin de la pousser dans le vrai monde, voir les choses telles qu'elles étaient. Sa main était posée sur la poignée de sa valisette. Les paroles les plus banales permettant de s'y retrouver dans n'importe quelle situation lui venaient habituellement si facilement ; cette fois, elle ne savait comment s'esquiver sans paraître plus impolie qu'elle ne l'était sûrement déjà aux yeux de son interlocutrice.

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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyMar 27 Mar - 15:18


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L'ambiance n'était plus aussi légère que lorsque l'alarme fut éteinte. Les sourires s'étaient perdus depuis de longues minutes et une certaine tension était assez palpable. Ce n'était pas électrique non plus, personne n'était fusillé du regard et personne n'était devenu médisant. Seulement, la révélation de Kelly avait fait quelques étincelles, ce qui fut largement suffisant pour que son interlocutrice se referme aussitôt sur elle-même. Par chance, il n'y avait pas grand monde dans la galerie ce jour-là. Pas grand monde pour les écouter, les épier de loin ou pour se poser la question de ce dont elles pouvaient bien parler pour que la conservatrice se sente si embarassée. Joanne n'aurait jamais songé à ce que sa réaction affecterait autant la belle brune. Elle n'avait tellement pas l'habitude que l'on se mêle de sa vie ainsi, elle qui était plutôt discrète et qui aimait avoir sa zone de confort. On n'avait jamais véritablement embêté Joanne, on ne s'était jamais vraiment intéressé à sa vie. A l'école, elle était la discrète, celle qui n'embêtait personne et que personne n'embêtait. Et ça lui convenait parfaitement ainsi. Elle se disait que sa vie n'intéresserait pas grand monde et elle s'en accomodait très bien. Elle était devenue plutôt protectrice et se refermait comme une huître. La dernière fois qu'elle s'était ouverte à une personne qu'elle ne connaissait pas tant que ça, Jamie avait failli finir derrière les barreaux. Kelly était gênée, embarrassée, et ne semblait plus savoir où se mettre. Elle s'excusait le plus platement possible, pour un tout et il semblerait que c'était pour elle le meilleur moyen de s'éclipser. Joanne se sentait alors terriblement mal. Son interlocutrice n'y pouvait rien, si les choses s'étaient mal terminée avec Hassan; elle savait qu'elle ne pouvait que s'en prendre à elle-même. "Attendez." dit-alors Joanne d'une voix bien plus douce qu'avant, une voix qui lui ressemblait bien plus. "Je suis désolée, je ne voulais pas me montrer aussi dure avec vous, ni être désagréable." La jeune femme soupira. Nerveuse, elle replaçait délicatement une de ses mèches blondes derrière son oreille. A présent, c'était à elle de se sentir mal car elle savait qu'elle l'avait blessée d'une certaine manière. Il y avait bien peu de chances qu'elles viennent à se revoir à jour, mais Joanne tenait à ce qu'elles ne se quittent uniquement parce qu'elle s'était totalement fermée comme une huître alors que l'on mettait le doigt sur un sujet sensible. "J'ai été particulièrement... déroutée par le fait que vous en sachiez tant sur moi alors que nous ne nous sommes jamais véritablement parlées, en dehors d'aujourd'hui." Joanne avait été surprise et l'inégalité des choses qu'elle savait sur elle et le fait que ce ne soit pas réciproque la perturbait énormément. "Et pour le peu que j'ai pu entendu de vous, vous en savez certainement plus sur moi que la plupart de mes collègues ici. Et... Je n'ai pas l'habitude que l'on en sache autant sur moi." Joanne ne se trouvait pas spéciale, elle ne pensait pas être si différente des autres ni être ainsi remarquée un jour. "Mettez-vous à ma place... Comment réagiriez-vous si je vous disais que je savais quelque chose sur vous ?" Joanne ne voulait certainement pas retourner la situation, loin de là. Son ton était doux, calme. Elle cherchait tout simplement à expliquer sa réaction, rien d'autre. "J'ignore ce que vous pouvez savoir de moi, de mon ex-mari. Je me demande à quel point pour que vous pensiez que vous trouvez le fait que nous ne soyons plus ensemble... dommage." Kelly devait en savoir certainement plus que la petite blonde ne pourrait le penser. "Qu'est-ce que vous pensiez ?" A dire vrai, avec les minutes qui passaient, le fait que la brune en sache autant finissait par rendre Joanne particulièrement curieuse. Beaucoup de questions trottaient dans sa tête : pourquoi elle ? Pourquoi un tel intérêt ? Que pensait-elle à son sujet ? "Dès que l'on essaie d'approcher ma sphère privée, j'ai tendance à me renfermer. Ce n'est pas contre vous personnellement, ce sont à cause de mauvaises expériences." Et même, Joanne était discrète par rapport à ses problèmes. Par exemple, le nombre de personnes qui savaient pour sa fausse-couche, surtout durant l'année qui avait suivi ce drame, se comptait sur les doigts d'une seule main. Les sujets sensibles, elle ne les abordait qu'avec très peu de personnes. Son principal confident restait Jamie parce qu'il savait comment s'y prendre pour gérer les larmes ou le mal être de son épouse. Depuis qu'ils étaient à nouveau ensemble, ils n'avaient pas abordé des sujets qui devraient l'être, ils étaient bien trop occupés à profiter de leur bonheur. Et Kelly, elle venait de montrer du doigt une de ces choses dont ils n'avaient pas encore parlé. "Que savez-vous à mon propos ?" finit-elle par lui demander timidement, sa curiosité finissant enfin par s'exprimer.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptySam 28 Avr - 19:24

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Même s’il n’était pas son genre de laisser une conversation inachevée et la quitter sur une note négative, souhaitant toujours laisser derrière elle la meilleure des impression, Kelly conclut finalement qu’il valait certainement mieux qu’elle s’en aille et laisse la conservatrice poursuivre son travail et sa journée sans plus l’importuner. Elle l’oublierait vite, cette visiteuse maladroite et indiscrète, celle qui avait osé avoir de l’intérêt pour elle, tandis que Lee effacerait cette discussion de sa mémoire en y laissant, à la place, un petit nota bene concernant ses prochains rendez-vous au musée ; ne pas tomber sur Joanne Prescott. Sa main avait donc saisi la poignée de sa petite valise contenant les vins sélectionnés pour le lendemain, sa tête commençait à songer à tout ce qui lui resterait à faire afin de parfaitement préparer cet événement, et elle espérait que la petite blonde n’y soit pas afin de leur épargner plus d’embarras. Car la brune n’aimait pas non plus éviter sciemment une personne qu’elle connaissait, et quand bien même les deux femmes n’étaient ni amis ni prêtes à l’être, son réflexe premier serait d’aller à sa rencontre, lui faire une bise et balancer quelques banalités d’usage par politesse. Tandis qu’elle s’apprêtait à effectuer un pas de côté pour contourner Joanne et rejoindre la sortie de la galerie, puis du musée, Kelly fut stoppée par la voix de la jeune femme qui la retenait timidement. Et si Lee n’accordait pas autant d’importance au fait d’être bien vue, elle ne se serait sûrement pas arrêtée et aurait abandonnée son interlocutrice là, sur le carreau, à réfléchir à la manière dont elle l’avait si brutalement envoyée paître. Mais elle se stoppa, et bien qu’un brin amère, elle accepta les excuses de Joanne d’un signe de tête. « Je sais, ce n’est pas grave. » Et elles auraient pu s’en tenir à cela, vague réconciliation sans heurts et un accord tacite de ne plus aborder le sujet. Elles auraient pu, si la conservatrice n’avait pas tenu à étaler l’entièreté de ses états d’âmes comme une motte de beurre sur une biscotte, laissant Lee particulièrement mal à l’aise. « Je pense que j’ai saisi. » répondit-elle, monotone, tandis que la blonde l’invitait à se mettre à sa place comme s’il n’avait pas déjà été particulièrement clair que le problème était justement que Kelly n’était pas restée à la sienne. Il n’était guère nécessaire d’ajouter couche sur couche alors qu’elle avait déjà présenté ses excuses et admis s’être mêlée de ce qui ne la regardait pas, l’intérêt de tout ce discours lui échappait, et elle peinait à ressentir autant d’empathie qu’habituellement face à une jeune femme qui n’avait pas hésité à formuler les pires suspicions à son sujet la minute précédente. Désormais, elle s’inventait une oreille attentive concernant ce que Kelly avait à dire, ce qu’elle pensait, et celle-ci se demanda si Joanne se moquait d’elle. « Rien d’intéressant. » insista-t-elle alors afin de garder son avis pour elle, comme s’il s’agissait d’un test qu’elle raterait si elle se laissait tenter par cette opportunité de se montrer à nouveau trop curieuse, trop voyeuse à propos de la vie d’autrui. Elle trouvait cela étrange, incongru, que la jeune femme puisse refuser à quiconque le moindre aperçu sur sa vie, préférant se braquer et se renfermer comme si l’intérêt pour sa personne relevait du danger. Aux yeux de Kelly, personne n’était foncièrement mauvais, il existait forcément des qualités en chacun et c’était cela qu’elle aimait exploiter afin de s’entourer le plus possible, trouvant sa place auprès de n’importe qui comme un véritable caméléon. Il lui était parfaitement impensable de fermer la porte au nez de potentielles connaissances en partant du principe qu’ils pourraient la décevoir ou la blesser ; car ainsi était la vie, et les gens allaient et venaient, les amitiés se faisaient et se défaisaient, et personne n’était responsable de ce cycle naturel. Joanne, elle s’en coupait en toute conscience, comme si la nature du monde lui en voulait à elle tout spécialement. « Vous ne devez pas avoir beaucoup d’amis. » commenta Lee, sans jugement, mais sans comprendre, et sans forcément le vouloir tant elle songeait qu’une personne de ce genre était forcément triste, et elle écartait de sa vie ceux qui manquaient optimisme. Un léger rire lui échappa, qu’elle jugea beaucoup plus moqueur qu’elle ne l’aurait souhaité, mais la question de Joanne était formulée d’une manière si bizarre que la brune ne put le retenir. « Vous pensez que je suis une sorte d’agent du KGB envoyée pour vous espionner et prendre contact ? » Tout ce qu’elle savait dire en russe était « Da, vodka », comme la moitié du monde, et cela n’était pas un message codé. Elle soupira. Jouer cartes sur table s’avérerait certainement en sa défaveur, et l’honnêteté n’était pas spécialement un principe avec lequel elle s’obligeait de vivre, elle pouvait donc très bien se passer d’aveux et reprendre le chemin de la sortie en rappelant à la jeune femme ses propres paroles ; qu’elle n’était pas assez informée. Elle baissa les yeux pour prendre ses doigts en flagrant délit de tripotage nerveux de la poignée de sa valisette. C’était injuste, le sentiment de culpabilité avec lequel la laissait Joanne alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Et ce fut ce même sentiment qui la poussa à confesser ; « Je vous connais de l’université, c’est tout. J’avais vaguement remarqué votre relation avec Hassan, parce que… vous étiez mignons. » Comme la conservatrice n’avait pas non plus besoin d’une visite guidée au sein du jardin secret de Kelly jusqu’au moindres recoins de ses pensées, de ses songes et son imagination, la brune se passa de lui narrer tout le conte de fée qu’elle leur avait écrit dans sa tête et se montra brève ; « Et maintenant il s’avère que je vis à côté de chez lui, j’ai appris que vous aviez divorcé, et ma foi en l’amour d’une vie en a pris un coup. » Existait-il encore une personne qui n’ait pas divorcé sur la planète ? Existe-t-il de ces couples de vieilles personnes qui persistent à se tenir la main en se baladant dans le parc sur l’exact même chemin que la vieille, le jour d’avant, et toutes leurs années de vie commune ? Y a-t-il des amours de jeunesse qui perdurent jusqu’au dernier jour, ou qui renaissent après des années de séparation ? Qui meurt encore par amour, comme les Romeo et Juliette modernes ? « J’aime les belles histoires d’amour. C’est mon pêché mignon. » conclut-elle en haussant les épaules. Mais les livres et les films n’offraient pas le même frisson que celui d’en être témoin dans la réalité. Même si cela n’était qu’un fantasme, une fantaisie.

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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptySam 28 Avr - 22:39


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Que Joanne se braque si abruptement ne surprenait pas lorsqu'on la connaissait bien. Mais, les conséquences la faisaient bien souvent culpabiliser, comme ce fut le cas avec Kelly. La petite blonde paraissait bien moins encline à la moindre conversation lorsqu'elle se refermait comme une huître. Les lèvres restaient pincées, le regard qu'elle pensait impassible reflettait trop bien les émotions qu'elle ressentait à ce moment-là. Elle culpabilisait, bien sûr, et ne désirait pas que la conversation ne se termine ainsi avec l'inconnue. Des excuses étaient de rigueur, c'était la moindre des choses. Le ton évasif de Kelly laissait comprendre qu'elle n'y était pas trop réceptive, au grand désarroi de la jeune femme. Celle-ci tentait d'expliquer sa réaction, ce qui l'avait mis le plus mal à l'aise. Elle la sentait amère, peut-être même avec un peu de rancoeur, ce qui ne faisait que culpabiliser davantage la petite blonde. Les réponses de la sommelière étaient courtes, concises, n'invitant guère à poursuivre la conversation malgré les tentatives futiles de Joanne de s'expliquer. Oui, elle avait espéré se faire un peu dédouaner ainsi, mais il semblerait que ce soit un échec. Joanne ne comprenait pas vraiment ce que la brune pouvait sous-entendre, lorsqu'elle supposa que son interlocutrice n'avait pas beaucoup d'amis. Au fond, elle n'avait tort. Des connaissances, elle en avait beaucoup. Des amis sur qui elle pouvait compter en toute circonstances, à l'heure actuelle, il y en avait bien peu. Jamie était le premier en ligne. En plus d'être son époux, c'était bien la personne qui la connaissait le mieux et qu'elle connaissait le mieux. Il y avait Irene sur qui elle pouvait compter, elle s'entendait bien avec Ginny mais n'avait pas eu de nouvelles depuis sa visite en décembre. Elle ignorait comment approcher Hassan à nouveau, elle avait revu Rhett il n'y a pas si longtemps, et tentaient de rattraper toutes ces années manquées inutilement. Sophia ne donnait pas de nouvelles. Elle avait fait la connaissance d'autres personnes avec qui le courant était bien passé, mais elle n'en savait guère sur eux, et eux sur elle, elle ne se permettait pas de les considérer comme amis. Plongée dans ses pensées, Joanne s'était mise à jouer nerveusement avec ses doigts. "Mais ce sont des personnes sur qui je peux compter en toutes circonstances." répondit-elle avec un doux sourire. Joanne préférait la qualité à la quantité, cela allait sans dire. Mais depuis toute petite, elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis. Ils se comptaient toujours sur les doigts d'une seule main et cela lui suffisait amplement. Le rire de Kelly la surprit et la dérouta, venant à se demander ce qu'elle avait bien pu dire, ou mal dire, pour qu'elle puisse se moquer ainsi. Joanne rit nerveusement, par gêne, mais aussi par amusement en entendant les propos de Kelly. Elle se grattait nerveusement la tête. "Rien de tout ça, non." dit-elle toujours dans un rire. "Je me suis mal exprimée." reconnut-elle quelques secondes plus tard. La brune n'était pas franchement à l'aise non plus, cela. Joanne avait bien remarqué que sa main jouait nerveusement avec la poignet de sa petite valise. Enfin, elle s'ouvrait un peu plus et lui dévoila qu'elle les avait vu, Hassan et elle, à l'université. "Je... suis désolée que cela ait pu autant vous affecter." dit-elle, l'air sincèrement navré. Bien qu'elle n'y pouvait rien, et Hassan non plus. C'était ce fichu cancer. Cette fichue maladie. "C'est une sacré coïncidence, tout de même. Que vous soyez sa voisine, et que nous sommes venues à nous rencontrer ensuite. dit-elle avec un léger sourire. Encore une fois, Joanne doutait fort que cela soit dû au hasard. Cette rencontre devait avoir lieu, mais elle ignorait encore pourquoi. "Moi aussi." lui répondit-elle. Voilà qu'elles venaient de se trouver un point commun. "Un peu trop romantique et fleur bleue sur les bords, ça se devine très facilement apparemment. Mais je le vis plutôt bien." reconnut-elle dans un rire. "C'est toujours plus beau dans les livres, pas vrai ? Ou dans les films." Elle haussa les épaules. "C'était une belle histoire d'amour." reprit-elle, par rapport à Hassan. Comme Kelly restait très secrète, de manière intentionnelle certainement, et qu'elle semblait lasse de ce que Joanne pouvait dire, cette dernière se retenait d'ajouter qu'elle en vivait une autre, une très belle histoire d'amour. Avec bien plus de rebondissements, bien plus particulière et souvent incomprise, mais elle en était heureuse. Elle avait pris du temps à se réhabituer de porter une alliance dans le sens où elle peinait à réaliser que c'était fait. Elle était mariée, et heureuse. Rien que de voir ce bijou, ou de le sentir avec un autre doigt, l'exaltait, la faisait sourire. "Reprenons depuis le début, voulez-vous ? Je ne voudrais pas que vous partiez ici en vous sentant mal à l'aise parce que j'ai eu une réaction exagérée, ni que vous cherchiez à m'échapper la prochaine que vous viendrez ici, en allant faire malencontreusement sonner l'alarme dans une autre salle." dit-elle avec un sourire sympathique, reprenant simplement pour exemple l'origine de leur rencontre. "Et je ne me suis même pas présentée lorsque vous l'aviez fait." réalisa-t-elle, l'air navré. "Je m'appelle Joanne, Joanne Keynes." Elle se fichait bien que cela soit étrange, comme un cheveu sur la soupe. Une manière bien peu conventionnelle de faire connaissance, et surtout, ce n'était absolument pas dans l'ordre. "Et je suis l'une des conservatrices de ce musée." Au moins, elles étaient désormais sur un pied d'égalité sur les noms et les métiers. L'on retrouvait enfin une Joanne que l'on connaissait un petit peu plus; ouverte et sociable. Tout aurait pu s'arrêter là. A des présentations plus conformes, plus sympathiques, afin de ne pas partir en de mauvais termes. Mais pour la petite blonde, il était inconcevable que cette conversation ne s'achève ainsi. "Vous savez... Ce n'est pas parce qu'une histoire d'amour n'a pas fonctionné comme vous l'auriez espéré qu'il faut totalement perdre espoir en l'amour d'une vie. Parce que ça existe, il y en a." dit-elle avec certitude. Elle en était fermement convaincue, ce n'était pas le genre de vérités que l'on pouvait ébranler chez elle. Joanne avait des croyances qui lui étaient particulièrement propres. "Et si cela peut faire regagner votre foi en l'amour, sachez juste que ce n'est pas la disparition des sentiments qui a été la cause de ce divorce." Qu'importe ce que Kelly pouvait s'imaginer, qu'importe ce qu'elle pouvait croire, peut-être que ces propos là allait rendre sa désillusion moins violente. Et si elle savait la véritable raison de ce divorce, pourquoi Hassan préférait cette séparation à autre chose, elle n'aurait pas tant perdu espoir en l'amour.
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Message(#)joally + find a dream, make it real EmptyMer 16 Mai - 9:55

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S'il avait suffi de ce petit rire commun pour débloquer la situation, leur conversation aurait enfin pu, peut-être, se terminer sur une illusion de légèreté. Kelly n’était plus tant intéressée par l'idée de se rapprocher rien qu'un peu de cette Joanne qui l'avait intriguée par le passé, et qu'elle regrettait presque d'avoir remarqué et idéalisé pendant des années. Quoi qu’elle ne savait plus vraiment ce qu’elle espérait en matière de personnalité. Son idée était faite, et il était malheureusement fort difficile de s'arracher aux étiquettes décidées par l'australienne une fois celle-ci collée sur votre front. Elle était tenace dans ses jugements, attachée à la classification facile des gens au premier contact, de par leur apparence, leurs premiers mots. La première impression était forcément la bonne. Puisque la conservatrice feulait comme un chat dès que l'on approchait trop près, alors Lee veillerait à garder une distance raisonnable. De toute manière, elle ne doutait pas non plus que l'avis de Joanne à son sujet était scellé, ce qui la désolait profondément. Quand bien même la petite blonde n’aurait pas tort de considérer son interlocutrice comme une indiscrète ascendant maladresse, celle-ci préférait que l’on se souvienne d’elle sous un jour plus glorifiant. Cela aurait pu bien mieux se dérouler, en somme. “Oh, ce n’est pas tant ça…” corrigea Kelly d'une voix douce, haussant légèrement les épaules. Le mythe déçu du couple parfait dont elle pensait avoir aperçu la naissance à l'Université n'était qu'un élément parmi d'autres qui la dépitaient des chansons d'amour et des romans à l'eau de rose, ces ramassis de mensonges pour les rêveuses comme Joanne et elle. Et malgré toute la peine qu'elle observait chez les amoureux autour d'elle, elle ne savait pas pourquoi, elle persistait à vouloir sa part de ce gâteau bien gras et sucré jusqu'à s'en lécher le bout des doigts. “J'ai divorcé moi-même récemment.” avoua-t-elle, essayant de ne plus en faire un petit secret honteux. Un mariage sur deux finissait en divorce ; Kelly s'était simplement tant persuadée qu'elle ferait partie des autres cinquante pour cent qu'elle réalisait l'échec doucement. Elle se disait que face à la versatilité des Hommes, afin de s'épargner bien des tourments, le seul véritable amour dont elle ne douterait jamais était celui du Dieu qu'elle avait appris à adorer en retour depuis toujours. Lui qui était aussi terrible que miséricordieux, Lui que personne ne méritait vraiment et que tous avaient failli ; Il était toujours présent lorsqu'elle se sentait seule, l'oreille attentive, le soutien sur lequel elle pouvait s'appuyer. Il n’était pas d'homme pour en dire autant, bien qu’elle n'eût rien à reprocher à Chad. Il était tout aussi coupable et victime qu’elle d’avoir vécu bien trop longtemps dans un mensonge. La chair est faible et le cœur changeant. Elle l’avait déçu, son Dieu, elle aussi, et avait peut-être craché sur son seul moyen d'être heureuse en préférant croire en ce que ses tripes lui disaient ; qu'il existait autre chose, ailleurs. En y songeant, Kelly se demanda s'il existait une quelconque raison à cette rencontre fortuite avec Joanne, cette conversation bancale. Une raison pour elle, pour la conservatrice, ou delà d'elles deux. Ou si cela n'était en effet qu'un hasard. La brune trouva une maigre consolation dans les paroles de la blonde qui lui assurait que les années passées avec Hassan furent agréables, mais elle ne souhaitait plus se risquer à leur inventer des souvenirs. Car, et cela lui sauta aux yeux lorsque Joanne se présenta à elle comme pour défaire leur faux départ, quand Lee s'apprêta à lui rappeler qu'elle savait déjà qui elle était, pragmatique ; elle ne le savait pas, non. Elle l'avait cru, elle avait eu tort, et elle avait été déçue. La conservatrice était, finalement, un grand point d'interrogation qui s'entretenait fort bien elle-même. La brune se contenta d'un sourire passe-partout, et acquiesça d'un signe de tête. Pouvait-elle simplement effacer la manière dont cette conversation s'était déroulée ? Absolument pas. Mais le prétendre était on ne peut plus dans ses cordes. Elle lâcha un petit soupir résigné, encore trop abattue pour croire qu’il existait encore un moyen de sauver le concept du sentiment amoureux à ses yeux. Quant à la manière dont Joanne sous-entendait vaguement que son mariage ait pris fin, Kelly la stoppa d’un geste de la main bienveillant ; “Vous savez Joanne, vous avez été assez claire concernant la frontière de votre vie privée et la manière dont vous y tenez, alors vous n'avez pas besoin de m'en dire plus. Je ne voudrais vraiment pas vous retenir plus longtemps non plus.” Elles avaient toutes deux du travail qui les attendait, et leur bavassage avait assez duré. Conclure sur cette note lui suffisait, tant que le désastre était évité. “J’étais ravie de faire enfin votre connaissance” prétendit Lee sans le penser. Elle tendit néanmoins une main à Joanne, un point final, et un accord tacite d’oublier cet incident.
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