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 that's the truth (mariane♡)

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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyLun 26 Fév 2018 - 21:31

Assise à mon bureau à plus de vingt heures, je soupire doucement. Je suis carrément fatiguée mais j'ai encore du boulot à faire pour demain, c'est ça de prendre du temps à mener ses projets personnels à bien plutôt que de travailler quand le boss est en réunion. À côté de moi, Gina gazouille. Mon père est encore coincé au bloc opératoire alors j'ai dû aller chercher la crevette chez la nourrice et la ramener ici. Je sais que si j'étais rentrée à la maison, je n'aurais rien fait. Les tensions avec Jamie ne sont pas franchement agréables et quand je rentre, je veux que mon travail reste – au maximum – devant la porte d'entrée. Du coup, Gina joue avec sa sucette et son doudou et moi, je lis et relis les mêmes pages, les mêmes articles, les mêmes mails depuis cinq minutes. Mon bureau est un vrai foutoir et puisque tout est plus intéressant que de travailler, je commence à ranger. Je balance le sachet en papier bien gras – où se trouvaient des beignets il y a encore heures – dans la poubelle et fais de même avec mon verre starbucks qui est vide depuis de nombreuses heures. Les papiers volent, finissent à la poubelle ou bien déplacés de quelques centimètres sur mon bureau. J'attrape mon bullet-journal et coche ce que j'ai fait aujourd'hui d'un point de vue professionnel. Well. Pas grand-chose, on ne va pas se mentir. Je le retourne et regarde la partie personnelle où là, je colorie de nombreux petits carrés. J'ai pris mes rendez-vous médicaux et ceux de Gina, j'ai fait notre shopping en ligne et j'ai même avancé dans la publication de mon histoire sur Wattpad. C'est sensé être un chapitre par semaine parce que je n'ai jamais le temps de relire et corriger mes fautes mais là… J'ai plein de temps. Et alors que je tourne les pages de mon petit journal, une feuille glisse et je m'abaisse pour la ramasser. Il s'agit de l'arborescence du site que j'ai presque créé pendant ma dernière année d'études. Ce site qui aurait dû voir le jour en début d'année mais dont tout est tombé à l'eau. Ma belle-mère n'a pas bien vécu la naissance de Gina et toute ma vie a changé du jour au lendemain. On adore. Ou pas. Je me rassois et crayonne sur cette feuille qui a déjà quelques années. Je déplace les catégories, les développe un peu plus jusqu'à ce que j'entame Gina se mettre à pleurer à côté de moi. " Qu'est-ce qu'il se passe mon cœur ? " Soufflais-je en me baissant pour l'attraper parce que j'avais placé son cosy à même le sol. " On va bientôt rentrer, promis. Je finis juste ça " Je réponds à un mail d'une main et alors que certains de mes collègues me disent au revoir d'un signe de main, mon regard se repose sur la page du site. Quelle déception. Le regard perdu, je n'entends plus rien autour de moi. Je suis partie loin de GQ, loin de cette tension et ambiance anxiogène… Et ça fait du bien, y a pas à dire.


Dernière édition par Marianna Rodriguez le Ven 2 Mar 2018 - 10:11, édité 1 fois
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyVen 2 Mar 2018 - 4:39

Vendredi soir, 20h. L’horloge à l’écran de l’ordinateur qui nargue, et le portable à l’oreille qui chauffe. Du bout du doigt, j’alterne entre les touches du clavier que je presse distraitement, et cette mèche de cheveux, là, celle qui m’énerve, celle que je couperai sûrement d’un trait de ciseau déterminé en fichant le camp d’ici. « Oui, je sais. » que la période intense est passée, que j’aurais tout à gagner à prendre ça molo et à faire des heures normales maintenant que la St-Valentin est derrière nous. J’hoche de la tête sans vraiment le faire, confirmant presque à mon interlocuteur  à l'autre bout du fil que j’y pense, mais j’ai déjà la tête ailleurs, et deux idées d’articles que je note sur le bloc-notes qui traîne à ma droite, et une pour le podcast. C’est Hugo qui s’inquiète au téléphone, qui joue son rôle de figure d’autorité de substitution à merveille, l’adulte de nous deux, pas mieux pour avoir passé sa journée caché au creux de son appartement à taper frénétiquement sur son propre ordinateur, la tronche d’un chapitre qu’il a supposément bouclé aujourd’hui - mais que je ne croirai que lorsque je le verrai. « Non, viens pas. » un bref coup d’oeil à l’open space me confirme qu’il s’emmerderait plus qu’autre chose s’il passait, le temps que je termine les dossiers du jour. Personne, pas une âme qui vive, les derniers échos de la réunion de fin de semaine qui pullulent encore dans ma tête, et le bruit incessant de la machine à café qui tourne en mélodie synthétique, rythme ambiant presque du ressort de l’acouphène. Tout va bien, je ne suis pas encore en train d’imaginer un orchestre qui prend vie à même les fournitures de bureau de GQ, il y a encore de l’espoir pour ma tête. « Reste dans ta grotte. » et je chante, et je finalise un courriel alors qu’il insiste, qu’il me fait presque sentir coupable le petit, ou pas du tout. Encore quelques notes, encore une vérification ou deux, et ce sera bon. C’est ce que je me dis chaque soir au fond, avant de quitter le bureau à pas d’heure. Mais quand il relance, quand il se la joue presque concerné, je roule des yeux, concède, soupire même. Gamine gâtée. « Je pars dans 5. Promis, papa. » et la promesse a tout de même l’intention d’être tenue, quand je finis par raccrocher la ligne et fermer tout ce qui reste d’illuminé sur mon bureau. La lampe d’appoint tinte et j’attrape mon sac, les pas qui mènent vers l'ascenseur, la docilité dont je fais preuve qui m’épate à chaque fois. C’est un gazouillis qui m’arrêtera dans mon élan, le doigt qui venait tout juste d'appuyer sur le bouton pour descendre. Un gazouillis, et une voix que je reconnaitrais entre 100, Marianna la piquante, Marianna la copine, qui elle aussi semble avoir élu domicile à son poste de travail. « Mon coeur? Je croyais que dans la famille vous ne faisiez pas dans les surnoms. »  je m’annonce, m’appuyant dans le cadre de porte de son bureau, les iris qui tombent directement sur Gina la mignonne, et ses joues rosies. « Tu es toujours sur le dossier du prochain shooting? » parce qu’aux dernières nouvelles attrapées au vol à la machine à café, c’était ce qui la tenait occupée ces jours-ci. Et comme je n’ai pas non plus envie de déranger, je scrute, j’observe, j’attends sa réponse. Et je découvre rapidement des bribes de papiers, de schémas, de notes auxquelles je ne reconnaissais aucun schéma reliés de près ou de loin à ici. « Oh. » clairement pas pour GQ, clairement pas relié à son boulot au mien. Un plan de match, un projet et son architecture, un truc qui semble lui valoir ces quelques traits de stylos déterminés sur les paumes, et ce regard qui brille. « Oh. »  la curiosité qui l’emporte, et j’entre un peu plus chez elle, je m’incruste, je lorgne, et je finis même pas lever la tête dans sa direction, intriguée, déplacée, mais confortable. « C’est quoi? C'est d’actualité? Ou ça date? »  
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyVen 2 Mar 2018 - 10:42

Ce n'est pas une vie que je mène mais je veux leur montrer, à tous, ce que c'est que d'être une femme accomplie. En fait, c'est à mon géniteur que je veux montrer ça. C'est à lui que je veux boucher un coin en lui montrant qu'on peut-être la meilleure à son boulot tout en sachant s'occuper de sa petite sœur. C'est une façon de lui montrer qu'il peut très bien s'occuper de sa fille et me redonner ma liberté aussi, en quelque sorte. Ou changer de femme. Après tout, il avait bien réussi à se trouver une nana pour surmonter le décès de maman, alors pourquoi est-ce qu'il ne trouverait pas quelqu'un pour surmonter la dépression d'Eva ? Oh. Il est toujours marié à elle alors, forcément, ça ne facilite pas les choses. Elle est toujours dans le champ alors que bon, s'il pouvait s'en débarrasser, il le ferait. Ce caractère volage, toujours à la recherche du mieux, je ne le sors pas de nulle part non plus. Le fruit ne tombe jamais très loin de l'arbre après tout. Mais tout ça, ça me chagrine sacrément pour Gina. Elle n'a rien demandé elle, comme je n'avais rien demandé à l'époque. J'essaye d'être sa sœur, sa mère, son ange gardien. Tout ça à la fois et c'est plutôt éreintant, on ne va pas se mentir. Surtout quand j'ai la tête ailleurs. " Mon coeur? Je croyais que dans la famille vous ne faisiez pas dans les surnoms " C'est la voix d'Ariane qui me sort de mes rêveries, de cette vie de famille que je n'ai pas demandé mais aussi de ce magazine qui me titille depuis des années déjà. Un jour, peut-être. " Jamie a rétréci et a un uterus, il est bien plus mignon, tu trouves pas ? " Que je balance en souriant légèrement, baissant les yeux sur une Gina fatiguée qui tape sur toutes les touches de mon clavier. C'est magique, c'est rigolo, ça fait un barouf d'enfer mais je m'en fiche pas mal. Mes collègues ont tous des écouteurs vissés sur leurs oreilles et ceux que ça agace n'ont qu'à dégager. Et puis, je dois avouer aussi que je n'en ai rien à faire que l'histoire du "bébé de Marianna" revienne aux oreilles du boss. Il sait ce que j'en pense et il sait que, si j'avais le choix et que je n'étais pas si consciencieuse, je serais avec elle à la maison et pas ici. « Tu es toujours sur le dossier du prochain shooting ? » Mes sourcils se froncent et mon regard est plein de questionnement. Le prochain quoi ? Oh. Ça. Non, absolument pas. Je l'avais oublié. Enfin, presque. Il va donc falloir que j'arrive plutôt demain. Ou que je me porte malade et le fasse depuis mon lit, depuis mes draps de soie qui me manquent plus que tout à ce moment précis. Leur douceur, sous mes doigts… On en est loin. « Oh. » Je la regarde et vois ses iris balayer mon bureau, des planches de projets partout, des arborescences qui se baladent de partout. Bref, un beau projet qui n'a jamais vu le jour. Un enfant, on le porte neuf mois et après il vient au monde. Celui là, ça fait plutôt quatre ans que je l'épluche, que je le monte et le démonte pour le rendre encore plus parfait. Et jamais il n'est venu au monde. Ce n'est jamais le bon timing et je suis bien trop prise par mon travail ici pour avoir le tiers du temps que je suis sensée lui accorder. « Oh. » P, Q, R, S ? On va faire tout l'alphabet Ariane ? Bien qu'elle soit bloquée sur la même lettre, le même son depuis tout à l'heure « C'est quoi ? C'est d'actualité ? Ou ça date ? » J'ai l'impression d'être au commissariat de police et ça me plait presque. Ariane en tenue de flic, un sourire se dessine sur mon visage alors que je me redresse et pousse le clavier des doigts boudinés de Gina. Je sors une lingette désinfectante pour décrasser ses petites mimines et lui tend ma bouteille d'eau presque vide. Fascinée par une bouteille, c'est bien sa sœur celle-là. " C'est mon projet de fins d'études " Mais je les ai fini il y a un bout de temps, mes études. " J'étais sensée lancer mon magazine avant que ce petit truc vienne au monde et que je passe de future business woman à … grande sœur avec un job stable " Et ce n'est pas sans un pincement au cœur que je confie ça à Ariane. Parce que cette vie, ce n'est pas la mienne. J'aime ce que je fais mais être le bras droit de quelqu'un, ce n'est pas moi. Être sa main droite, le soir, sous les draps, à la limite mais là. Triste réalité. Triste rappel qu'on ne fait pas ce qu'on veut dans la vie. " J'aimerais bien me remettre dessus un peu mais je n'ai pas le temps nécessaire " Soufflais-je en passant une main dans mes cheveux, mes yeux de grande sœur protectrice se glissant sur Gina, juste pour voir si elle ne s'est pas crevé l'œil avec la bouteille ou si elle n'a pas réussi à soulever le bouchon. Si je pouvais éviter de finir trempée, ça serait cool. " Magazine LGBT " J'attrape un stylo et appuie sur une feuille que je tire vers moi. On est salement limité dans ses mouvements avec un bébé sur les genoux. " C'est le premier Edito " Que je lance à ma collègue et amie. Parce que ouai, c'est comme ça que je considère Ariane, sinon je ne piperais mot de tout ça. Parce que là, elle a toute les balles pour me faire descendre par Jamie. Mais je suis passionnée par ce projet et, qui sait, peut-être que s'il me foutait dehors, j'aurais le temps pour tout ça, pour vivre ce rêve que j'ai mis entre parenthèse, plantant un peu Charlie à une poignée de jours de l'annonce de la nouvelle. J'y ai passé du temps, sur ce putain d'édito et chaque mot est choisi pour marquer, pour réveiller. Piquante et tellement vraie. C'est ce que mes professeurs avaient dit. Mais l'écrit date un peu. Un peu trop sûrement.
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyLun 5 Mar 2018 - 6:02

Aucune intrusion, aucun dérangement, juste de l’intérêt. Je reste dans l’embrasure de la porte au départ, attendant que d’un coup d’oeil mon amie m’invite à entrer, à faire autre chose qu’à m’exclamer sur ce que j’entr’aperçois de ses notes, sur les grimaces que fait Gina et qui m’arrachent quelques sourires au passage. Évidemment que je pose des questions, lorsque je comprends que le truc n’est pas du tout relié à GQ, et qu’au contraire, il s’agit là d’une chose toute autre, qui suffit à ce que Marianna soit encore ici à cette heure, qu’elle ait l’air d’avoir complètement oublié le shooting dont elle ne tarissait pas de commentaires quelques heures plus tôt. Son engouement est lent à monter, elle doit flirter entre l’envie de garder le tout pour elle au cas où j’aille bavasser à quiconque, ou celle de rester la tête plongée dans ses réflexions et son brainstorm, sous peine de perdre une idée au vol. « Ah quand même. » que je rétorque, sarcastique un brin, lorsque la jeune femme préscise que le tout date de la fin de ses études. Si je me souviens bien de ce qu’elle avait mentionné à ce sujet, ça remontait à une poignée d’année, et c’était tout de même intriguant vu la drive dont elle faisait preuve dans toutes les sphères de son boulot qu’elle ait laissé ça sur la glace aussi longtemps. Mais je ne dis rien, au contraire, lorsqu’elle pointe du menton l’autre mini-humain à la bouteille d’eau qui gazouille - ultime excuse pour ne pas s’être permis de prendre le temps de mener à bien le projet. L’important, c’est qu’il soit sorti d’outre-tombe là, non? « Il est encore temps de la vendre au marché noir. L’esclavage infantile, ça peut avoir du bon pour le compte en banque de grande soeur. »  et je prends place face à Marianna, laissant mon regard couver Gina avant d’éclater de rire à la vue de l’expression de mon amie qui au moins comprend la connerie derrière ma fausse suggestion. C’était pas tout le monde encore qui était adapté à mon humour piquant, pas toujours propre, très souvent gris, nébuleux. Mais la colombienne s’y greffait comme un charme, et là est encore la confirmation. Toujours les prunelles plongées sur les différents papiers qu’elle met maintenant à ma disposition, je l’écoute d’une oreille, scrute en même temps. C’est pas encore tout à fait terminé, je vois quelques trucs ici qui me semblent avoir besoin d’un peu d’amour et de profondeur à travers, mais ce n’est pas mon projet, et au-delà de ça, je sens que la brune a beaucoup plus besoin de ventiler, de se motiver à garder le rythme, qu’à entendre mes commentaires pas toujours bienvenus ni livrés avec tact légendaire.  « T’as l’air déjà pas mal remise dessus à ce que je vois. » et je lève les iris dans sa direction, sourire complice à la clé. Elle peut bien dire que le truc a pris la poussière pendant un temps, ce que je vois là, c’est en plein une séance de remue-méninge qui a justement su remuer pas mal à voir les gribouillis qu’elle exhibe. Un édito qu’elle sort d’en-dessous de la pile et qu’elle me tend sans vraiment le pouvoir, Gina qui lui prend toute son attention. Et je demande, plus polie que ce à quoi Marianna s’attend sûrement de moi. « Je peux? » elle acquiesce, je me lève de mon siège, étire mes doigts pour attraper le texte, revient m’installer confortablement dans ma chaise. Des secondes passent, des minutes aussi sûrement.  Et chaque mot s’aligne naturellement, chaque phrase renchérit sur la prochaine, j’y découvre même un style dont la Rodriguez ne s’est jamais vanté, ici. Elle écrit bien la petite, elle est solide, et je me surprends à pincer les lèvres, signe ultime de concentration à la Parker, détail qu’on remarque quand on sait que je suis concentrée, immuable. « Marianna... »  que je commence, terminant ma lecture au même moment où je lève la tête vers elle. « Pourquoi tu m’as jamais parlé de ça? » les raisons sont nombreuses, la question est rhétorique. C’est un lexique que je ne lui connaissais pas, et qui lui va à merveille. Le sujet est juste assez piquant, je dois m’avouer déçue de ne jamais avoir pu capter qu’écrire là-dessus l’intéressait à ce point-là. « Attends. » l’impulsion de lui partager un truc personnel aussi, de ne pas la laisser s’ouvrir ainsi sans faire la part des choses. Plongeant la main dans mon sac, j’en ressors un vieux cahier, de ceux qui ont du vécu, qui ont vu du monde, qui ont vu des lignes et des stylos et des idéaux. il ne me quitte pas même s'il est bariolé de toutes ses pages. « Ça date d’il y a un peu plus de 5 ans. Avant GQ. »  à mon tour de lui faire offrande, et j’attends qu’elle ait le carnet en main pour revenir me caler contre le dossier, nerveuse tout de même. Entre ses doigts s’étalent des pages et des pages de notes, de textes, de réflexions, de brèves nouvelles. Des écrits sur l’amour comme à mon habitude, mais sur l’humain aussi, sa psychologie, son histoire, des entrevues d'inconnus prises à travers le monde du temps de la tournée avec la troupe de théâtre, et retranscrites à ma façon dans le but de se transformer en autre chose, un projet qui lui aussi n’a pas vu le jour. Un peu de vulnérabilité plus tard, et je lui sourie. Elle n’est pas seule à penser à ce que ça aurait pu être, si. « Comme pour toi, c’était ça mon plan initial.  »
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyLun 5 Mar 2018 - 21:07

" Ah quand même " Ce projet, c'est mon enfant. Au sens propre comme au sens figuré. Il n'a pas de visage, il ne parle pas ni rien mais il m'a pris du temps, il m'a pris la tête, m'a empêché de dormir de nombreuses nuits et il a été difficile à mettre au monde. Oh. Wait. Il n'est pas encore venu au monde. Je ne sais pas quel animal à une gestation aussi longue que la mienne et, intérieurement, j'espère que ce n'est le cas de personne parce que c'est invivable ce genre de situations. J'avais tout mis dans un coin de ma tête, comme si ça n'avait pas existé mais ces derniers jours, tel une remontée d'égouts, je ne pensais plus qu'à ça, plus qu'au fait que tout semblait si logique et simple avant. " Il est encore temps de la vendre au marché noir. L'esclavage infantile, ça peut avoir du bon pour le compte en banque de grande soeur " Mes yeux glissent d'Ariane à Gina et de ma petite sœur à ma collègue. Si avoir un enfant – un vrai – me file la chair de poule, m'occuper d'elle me semble tout ce qu'il y a de plus logique et de plus important à l'heure actuelle. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Je ne veux surement pas qu'elle ait la même enfance que la mienne. Je ne veux pas qu'elle se retrouve élevée par des gens qui ne sont pas son sang et que, toute sa vie, elle se demande pourquoi personne de sa famille ne s'est battue pour elle. C'est pas facile tous les jours mais… C'est comme ça. " J'y penserais quand elle sera trop encombrante " Que je réponds avec un léger rire, bien heureuse de l'humour d'Ariane, son rire résonnant dans la pièce. Avec elle, tout était sympa, drôle et je savais que ses remarques et réflexions n'étaient pas là pourpiquer et faire du mal. Loin de là même. Écrasant mes lèvres sur le front de la miss bouteille d'eau assise sur ma jambe et qui, bien étonnement, ne braille pas parce qu'elle n'a pas de sucette en bouche, j'explique un peu tout ce beau bordel sur mon bureau. Mon projet donc. Un magazine LGBT et un édito rédigé il y a bien longtemps auquel j'aimerais qu'on jette un œil. Peut-être que ce serait quelque chose à montrer à Hugo lors d'une prochaine session d'écriture. Je note cette idée dans un coin de mon cerveau et souris à la rousse. " T'as l'air déjà pas mal remise dessus à ce que je vois " Et elle n'a pas tord, loin de là même. Je suis remise dessus depuis peu mais j'en oublie tout ce qui se trouve autour de moi dès que mes yeux se posent sur cette écriture sûre d'elle, sur ces traits et grabouillages qui sont la preuve de mon acharnement passé et présent. J'en ai besoin. C'est ma bouffée d'air, ma bouffée d'oxygène une fois que tout le monde dort à la maison. Sauf que, je suis incapable de me contenter de tout ça, de me limiter à ces quelques heures de travail picorées à droite à gauche. Sur ces heures où je mets mon sommeil entre parenthèse. J'ai besoin de ça aussi, pour survivre à mes journées de bureau. Heureusement que je suis en fin de publication de mon histoire sur Wattpad sinon l'anti-cerne serait mon meilleur ami. " Je peux ? " Un signe de tête et le papier file d'entre mes doigts pour aller dans les mains de mon amie. Moi, je préfère faire des grimaces à Gina et coller mon visage derrière une autre bouteille d'eau, ce qui la fait éclater de rire parce que je dois avoir l'air bien déformé derrière le plastique et l'eau. Il en faut peu pour amuser un enfant et je préfère me fixer sur elle que regarder Ariane décortiquer ce papier vieux de plusieurs années. Rien n'a jaunis mais, dans mon cœur, c'est comme si tout était aussi jaune que la couleur de peau des Simpsons. " Marianna… " Je lève les yeux vers ma rousse et je croise son regard. " Pourquoi tu m'as jamais parlé de ça ? " Parce que c'est mon jardin secret et que depuis la fin de mes études, je n'ai plus écrit grand-chose de cette qualité, de cette force. Le journalisme me manque et c'est d'ailleurs pour cela que je m'évertue à écrire ces fictions qui en feraient rire plus d'un. Mais c'est tellement facile. Les mots qui s'enchaînent, les frissons à la relecture parce que chaque mot traduit un centième du personnage. L'écriture de fiction et l'écriture journalistique n'ont pas le même effet, la même force et je m'efforce de manier les deux à la perfection. " Attends " Je fronce les sourcils et tends légèrement le cou pour voir ce qu'elle fait. Je vous présente la Mary Poppins des temps moderns : Ariane Parker et son sac à main. Ou plutôt le cahier qu'elle en sort, corné, légèrement décoloré à des endroits et noircis de parts et d'autres. Il n'y a pas que moi qui passe son temps à griffonner visiblement. Et c'est pour ça que je l'aime tant, ma petite Parker. Elle est pleine de surprises mais de belles surprises, pas le genre où ton visage se déforme. " Ça date d'il y a un peu plus de 5 ans. Avant GQ. " Et bien, nous avons le même timing. Je tends le bras pour attraper son jardin secret et je le pose sur le bureau, par-dessus des papiers dont je n'ai plus rien à foutre à ce moment précis. Je tourne les pages, j'attrape quelques mots par ci par là, quelques phrases pleines de sens et je fais rouler mon visage légèrement en arrière quand Gina tend les bras pour attraper – et surement saccager le travail d'Ariane, sans le vouloir bien sûre. " Allez, va chez tata Ariane " Que je lance en attrapant la crevette et la tendant à Ariane par-dessus le bureau. C'est l'histoire de la viiiiie. Et alors que ma sœur est dans les bras de la jeune femme, je me réinstalle mieux pour lire quelques pages en diagonales. Tout ça, ça aurait besoin d'heures d'études, de concentration et je sais bien que je ne les ai pas. Alors je feuillette, je survole pour une autre fois où j'aurais plus de temps à accorder à son travail. Jusqu'à une petite interview. Surement une retranscription vu le nombre de détails qu'il y a. Et un sourire se dessine sur mon visage. " Comme pour toi, c'était ça mon plan initial " Je lève les yeux vers elle et si nous étions dans un film, je pense qu'un feu d'artifice exploserait, que les couleurs seraient plus claires, comme si tout était parfait, que nos deux âmes se rencontraient pour la première fois. Mais la réalité est toute autre. Sur un point de vue visuel parce que je ressens la même chose. " Ça te manque ? " Je pense que la réponse coule de source. Si ça ne lui manquait pas, ce cahier serait dans une caisse en plastique sous son lit ou tout en haut de son armoire. Et pourtant, il est là, sur mon bureau et était dans son sac à main, au plus proche de son cœur, quelques minutes auparavant. Et si je suis plutôt du genre insensible comme nana en temps normal, qu'elle s'ouvre à moi de cette manière me fait beaucoup de bien. " Quelqu'un sait pour tout ça ? " Que je demande en continuant de lire quelques lignes de ce qu'elle a écrit, barré et corrigé au fil des pages mais surement aussi au fil des années. " Y a qu'Hazard-Perry qui est au courant. Je l'avais embarqué dans cette folle aventure avant de tout abandonner " Et Charles ne m'en veut pas mais tout de même. Je pense que ça a du le faire chier. Pas autant que moi. Mais tout de même. " J'aimerais beaucoup lancer quelque chose, un jour " Parce qu'aujourd'hui, il y a GQ, il y a Gina et ma situation n'a pas changé. Ou peut-être qu'elle est en train de changer. " Parce que je me sens… incomplète sans ça. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai postulé pour être l'assistante de Jamie. Je voulais garder un pied dans le montage d'un magazine " Et c'est à Ariane que je fais cette confidence. Personne n'est au courant de ma démarche. Personne ne savait jusqu'à lors que j'en tirais énormément de cette expérience d'assistante. C'est mon alternative à ce projet avorté, à cette envie d'être détentrice d'un magazine, de mon magazine. " Ça reste entre nous, bien entendu " Que je souffle, mon regard croisant le sien. Je n'avais aucune envie que Jamie soit au courant de tout ça. Et c'était d'ailleurs pour ça que je ne sortais ces feuilles que lorsqu'il avait quitté l'enceinte du bureau. J'avais une place à garder et mon jardin à préserver.
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyLun 12 Mar 2018 - 2:56

Marianna est limitée dans ses mouvements, l’autre girouette ayant décidé que c’était là le meilleur moment pour attraper tout ce que ses petits doigts joufflus trouvaient attirant à faire craquer, tinter, plier. Même si je tente d’un geste d’aider la brune à attraper le carnet que je lui tends, c’est peine perdue avec le micro-humain qu’elle garde sur ses genoux, et l’échange se fait tout naturellement, mes paumes se posant sur les hanches de Gina et la soulevant jusqu’à mes propres cuisses comme tant d’autres fois avant. C’était toujours un choc de me voir avec un enfant, les gens croyant direct que mon manque de tact et mon caractère bouillant me rendait incapable de les tolérer - et ils ne pourraient pas avoir plus tort. Un gamin, c’est un adulte en format réduit qui me donnait toujours l’impression d’être bourré et ça, c’est fun à regarder aller. « Oula, y’a du poulet frit et du gâteau au chocolat dans ses purées ou? » le poids de la gamine me fait tout de même sursauter, à mon souvenir, elle n’était pas aussi massive la dernière fois où je m’étais baladée dans le bureau avec ses petites mains collantes me tirant les cheveux. C’est signe qu’elle grandit assurément, logique implacable, et son sourire innocent additionné d’une bulle de bave des plus assumées me fait éclater de rire. « J’rigole. Et je donnerais n’importe quoi pour avoir ses p’tites joues rosies. »  je pouvais parier qu’aucune infusion de botox dont les potes à Vogue deux étages plus haut pouvaient vanter ne me donneraient le look de Gina right this second. Et même si j’avais pu passer les prochaines minutes à imaginer comment dresser la gamine pour en faire un membre à part entière de mon armée de minis, Marianna reprend la parole, constate à son tour mes écrits, et m’arrache un soupir lorsqu’elle pose la question qui tue. Si ça me manque, d’écrire sur ce que je veux, de faire ma loi, d’être ma propre éditrice. « La réponse officielle c’est : non, pas du tout, i grew out of it. » et ce serait mature d’en rester ainsi. La majorité des trucs écrits là-dedans étaient teintées de mes idéaux d’adolescente rebelle, de roadie la tête pleine de conviction qui se découvrait alors qu’elle découvrait le monde aux côtés d’artistes en phase avec leur art, justement. « La réponse officieuse, par contre… ouais. Tous les jours. » ma voix baisse d’un cran, comme si à mon tour, la confession s’arrachait d’elle-même difficilement. Ce n’était pas dit que j’étais fière de tout ce qu’il y avait de gribouillé dans ces pages, mais y'avait du vrai là-dedans, du beau, du cool. Une partie de moi, en bref, tout comme la colombienne le mentionnait à propos de son propre projet. « Et j’peux pas vraiment me plaindre, parce qu’on m’impose pas grandes restrictions ici, sauf être sympa avec la femme du boss. »  le clin d’oeil est complice, le rire en dit long sur le souvenir de la soirée de Noël et sur l’autre blonde s’accrochant au rocher qu’est Jamie. M’enfin, passons. Marianna questionne toujours, et j’hausse le sourcil de la voir si facilement entrer dans le rôle de la journaliste. M’en voulant presque de ne jamais l’avoir vu être autre chose qu’une kickass adjointe, l’occasion jamais venue, fort probablement. « Hugo. Il a jamais vraiment compris pourquoi j’ai arrêté, ça m’enrageait au départ qu’il lâche pas l’affaire. » à qui j'en ai parlé, donc? À Abraham, obvi, lui qui était collé à mes baskets tout au long du périple, qui avait assisté à la majorité des entrevues faites sur le tard, et des écrits dont il avait été témoin entre mes grognements d’être dérangée trop souvent à mon goût, et ses coups d’oeil trop curieux par-dessus mon épaule. « Et toi? » logiquement, je la relance, apprenant par le fait même que Charles avait eu son mot à dire sur l’arborescence qu’elle m’a présentée plus tôt. Le souvenir que l’un et l’autre m’aient déjà mentionné s’être croisés sur les bancs d’école me revient, et j’hoche de la tête en pensant à ce à quoi ça devait ressembler, un Charles studieux. Probablement une pelletée de gel dans les cheveux, un carnet à la reliure en cuir, et la main toujours levée à la Hermione à être au taquet sur les réponses. Chiant au possible, comme d’hab donc. « Ça sort pas d’ici. » accord implicite, qu’elle n’a même pas besoin de m’imposer. Je capte que devant le tempérament changeant et pas toujours facile du boss, elle n’a pas envie qu’il sache qu’elle est là avec des motifs autres - quoi que, n’est-ce pas notre cas à tous? « Dommage que mon enregistreur était en marche, tho. » c’est même pas assez sérieux pour la stresser, c’est même pas assez sarcastique pour la faire rire, mais le coup d’oeil est complice, et son secret est en sécurité. « Si tu le refaisais, si tu recommençais, tu changerais quoi? » que je finis par demander, reprenant une place plus confortable dans mon siège après avoir évité savamment l’index baveux de Gina à deux millimètres de m’arracher ma boucle d’oreille. Elle dit que c’est fini, que l’époque est révolue, que ça ne sert à rien de s’accrocher - et c’est pas la Marianna que je connais qui parle, c’est pas la nana débordante de confiance, d’assurance, de guts qui s’agite, mais bien une amie qui a besoin d’un p’tit push. « T’es pas encore croulante tu sais. Y’a espoir. »  je bats des cils, Gina roucoule, avant d’échapper sa bouteille de plastique au sol et de passer à un poil d’éclater en sanglots. Et hop, on la dépose par terre, allez, va, vole, découvre le monde mini-créature qui tangue autant que moi après une dizaines de shots. « Et il en pense maintenant quoi, Charles? » parce que si elle le mentionne, c’est qu’il avait dû prendre part à l’affaire pas mal jadis. Il y pense encore lui, peut-être. « Il sait que tu as ressorti tes vieux grimoires? »  
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyDim 1 Avr 2018 - 22:59

L'échange fut plutôt périlleux mais j'ai le carnet d'Ariane en mains et elle a la personne la plus importante à mes yeux dans les siens. Je vais prendre soin de sa possession et je sais qu'elle va prendre soin de la mienne. " Oula, y’a du poulet frit et du gâteau au chocolat dans ses purées ou ? " Je lève les yeux du carnet que je feuillette et je ris doucement. C'est le sang colombien, on pèse quinze tonnes, mais c'est quinze tonnes de muscles pardi ! Parce que nous, les colombiennes, on botte le cul des méchants garçons. Et peut-être même des gentils parce que c'est drôle. N'importe quoi Maria. " J’rigole. Et je donnerais n’importe quoi pour avoir ses p’tites joues rosies " Je souris et retourne à ma lecture. Moi, ce ne sont pas ses petites joues rosies qui m'intéressent mais plutôt la facilité à laquelle elle vit sa vie. Je veux dire, elle passe sa journée à jouer, à crapahuter de partout, à manger, boire, dormir et à passer de bras en bras. C'est la belle vie quand même non ? En tout cas, c'est ce dont j'aurais bien envie en ce moment, qu'on s'occupe de moi toute la journée, qu'on me fasse rire et rêver. Les responsabilités d'adulte c'est bien mais des fois, ça fait carrément chier. Et tout ce qui vient avec l'âge adulte, ça peut être super chiant. Comme le fait de mettre ses rêves de côtés pour avoir un job alimentaire. On a pas trop à se plaindre, elle et moi. Du moins, moi je n'ai pas trop à me plaindre parce que mon job, je le kiffe. " La réponse officielle c'est : non, pas du tout, I grew out of it " Je la regarde et souris. Je sais déjà que s'il y a une réponse officielle, il y en a une non officielle et c'est celle-ci qui m'intéresse plus que tout au monde. Même si bon, je la déduis sans difficultés aucune. " La réponse officieuse, par contre… ouais. Tous les jours " Et je ne peux que la comprendre, que la soutenir, que lui crier que moi aussi, il me manque quelque chose. Mais pour le moment c'est d'elle dont on parle et, bien que mon égo soit plutôt… surdimensionné, je sais faire la part des choses. Elle puis moi. Parce qu'elle a des choses à voir aussi, des choses qui me tiennent à cœur. La deuxième chose la plus importante pour moi. Ma number one priority jusqu'il y a peu, fichue bébé joufflue d'amour. " Et j’peux pas vraiment me plaindre, parce qu’on m’impose pas grandes restrictions ici, sauf être sympa avec la femme du boss " J'éclate de rire parce que je ne peux pas faire autrement. " T'es pas invitée chez Keynes après-demain pour une soirée rôti-haricots verts avec les enfants ok. Tu vas pas chez elle, genre littéralement " Et je ronchonne légèrement en disant tout ça mais je suis contente que Jamie m'ait proposé cette soirée, en quelque sorte. Je sais que ça va être un supplice de me contenir toute la soirée, surtout s'ils sont niais et bisous-câlins à souhait mais qu'est-ce que j'y peux après tout ? J'ai dit oui, je vais faire avec et peut-être qu'en sortant, j'aurais changé d'avis au sujet de la femme de mon boss. Joke. Never going to happen. L'insipide. Et la première impression est toujours la bonne. Mais une fois encore, il y aura le temps pour les gossips, pour les lynchages et bitchages. Là, nous sommes sur un lieu pro et on parle pro alors… Quelqu'un est-il au courant à part moi ? A-t-elle un ange gardien dehors, qui veille à ce qu'elle ne perde pas son goal de vue ? Et la réponse me fait sourire. " Hugo. Il a jamais vraiment compris pourquoi j’ai arrêté, ça m’enrageait au départ qu’il lâche pas l’affaire " Au départ. Chaque mot qu'elle choisit me permet de voir une autre Ariane et j'aime tellement ça. Au départ, ça l'enrageait. Mais peut-être que maintenant elle est contente qu'il l'ait fait. " Personne ne peut comprendre pourquoi on baisse les bras " Que je lui lance alors que le sujet de la conversation change de protagoniste. " Et toi ? " Hazard-Perry. Charles. Chaminou. Bref, cette tête d'enclume venu d'outre Manche est l'un des seul à être au courant. Avec mes anciens camarades de classe mais je ne suis pas connue pour entretenir de bonnes relations avec des gens qu'on m'a collé dans les pattes pendant de longues années. Mes amis, je les choisis. Les connaissances, c'est autre chose. Ils sont là pour me servir à avancer, pour m'aider, même si je suis plus du genre à me servir d'eux qu'autre chose. Cruelle manipulatrice que je suis. " Ça sort pas d'ici " Je souris légèrement. Merci. C'est important pour moi, bien plus qu'elle ne peut l'imaginer. J'ai encore mes preuves à faire ici et je ne veux pas me retrouver avec Jamie sur le dos, pas alors qu'on parvient enfin à discuter sans que j'ai envie de lui balancer mon thé brûlant au visage. Il en aura fallu du temps. Mais c'est pour montrer à quel point je peux être mauvaise et rancunière quand quelqu'un que j'apprécie me plante dans le dos. Gamine capricieuse, peut-être un peu. Je plaide coupable. " Dommage que mon enregistreur était en marche, tho " Je souffle doucement en haussant les épaules. Je sais qu'elle bluffe. Le ton n'est pas là et puis, elle se met elle-même en danger de la sorte. On parlait d'elle avant donc elle aurait tout enregistré. Je n'y crois pas un quart de secondes. " Si tu le refaisais, si tu recommençais, tu changerais quoi ? " Rien ? Je ne sais pas. Je l'aime comme il est, ce magazine, j'aime ces valeurs que j'ai détaillé et décrite sur de nombreuses pages. Je l'aime du fin fond de mes entrailles mais… Ce n'est pas le temps, pas le moment, pas… J'ai trop d'excuses et je déteste ça. " Le temps. Je changerais le temps en général. Pour en avoir plus mais aussi pour que mon père ne foute pas Eva enceinte. J'aime Gina de tout mon cœur mais on va dire que… Je m'imaginais éditrice en chef à mon âge, à ce moment de l'année et pas… Pas ça " J'aime cette vie et je m'en veux d'être si critique. Je suis bien là, avec ma petite sœur qui gambade à quatre pattes, qui file vers le bureau de Jamie. Un claquement de langue, quelques mots en espagnol et elle fait demi tour. " T'es pas encore croulante tu sais. Y'a espoir " Oui, peut-être bien que y a de l'espoir. Mais pas en ce moment. Je ne peux pas tout faire en même temps et je sais très bien qu'il me faut des offices hour pour être sûre de m'en sortir avec Gina. Je me connais. Workaholic à la con. C'est aussi bien que mal d'être comme ça. Parce que je me retrouve dans cette difficile position : je dois avoir un temps pour le boulot et un pour ma petite sœur. " Et il en pense maintenant quoi, Charles ? Il sait que tu as ressorti tes vieux grimoires ? " Je ferme tout ce qu'il y a d'ouvert sur le bureau et quand Gina s'accroche à mes jambes pour se redresser, je pose ma main sur sa tête, au cas où elle glisse et tombe. Si elle pouvait éviter de s'éclater la tête sous ma garde, ça serait cool. " J'veux pas lui faire ça. J'veux pas le planter une seconde fois " Parce que je l'ai déjà laissé en plan une fois. Il ne m'en veut pas, je ne pense pas du moins. Si c'était le cas, il me l'aurait dit non ? Avec son accent aiguisé et sa petite tête de souris. De Chaminou pardon " Une fois que je serai sûr de mon coup, je lui en parlerais. Mais pour le moment… " Pour le moment c'est difficile. S'il est aussi excité que moi à l'idée de repartir sur ce projet, ça pourrait nous tuer si tout tombe à l'eau une nouvelle fois. Je sais que moi, ça me briserait carrément le cœur en douze mille deux cent quarante deux morceaux. Au minimum. " J'suis pas seule là dedans tu vois ? " Bien que des fois, je me dis que si je n'avais pas demandé d'aide à mon ami, ça serait plus facile, il n'y aurait que moi de déçu. Et ça, c'est pas bien grave. " Et toi alors, avec le soutien d'Hugo, t'as pas envie de te lancer ? " Que je demande à mon amie. " Je le connais cet Hugo ? " Et je ne sais pas que oui, je le connais cet Hugo et plutôt bien.
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyMar 3 Avr 2018 - 15:16

D’apprendre que Marianna a enfin réussi à se gratter une place à la table des Keynes m’arrache un sourire, et surtout, un sifflement bien impressionné. « Il a cédé! » parce que c’était chose connue, que Jamie n'était pas du tout du genre à inclure l’équipe dans sa vie personnelle. La colombienne avait fait des pieds et des mains durant les derniers mois pour avoir ne serait-ce qu’une bribe d’amitié hors du boulot, et voilà qu’après l’épisode désastreux de la soirée des Fêtes, notre rédacteur en chef avait fini par lui faire ce cadeau. Et même si elle cache sa lassitude de se retrouver sous le même toit que l’autre blonde insignifiante, je savais bien qu’au fond, elle était contente Marianna. Elle voyait de l’avancement, elle voyait de l’évolution, elle voyait ses efforts qui payaient. Grand bien lui en fasse. Comme la révélation du jour, je réalise que les réflexions qui ont ponctué mon quotidien ces jours-ci ressemblent pas mal à ce qui a pu occuper l’esprit de mon amie, et même si les gazouillis de Gina ont de quoi être plutôt adorables, mon attention est entièrement vrillée vers la brune lorsqu’elle commence à énumérer les raisons qui, elle-même, l’arrêtent dans son élan de vouloir plus. « Et tu penses que c’est seulement ça la raison, ou y’a autre chose qui aurait pu te bloquer? » parce que de rejeter la faute sur des éléments qu’on ne peut pas contrôler, c’est là la pire erreur. Oui, son père avait eu une gamine, et oui, sa belle-mère était incapable de s’en occuper ce qui rendait la tâche aux mains de Marianna. Mais combien de femmes dirigeaient des boîtes d’une main de fer, tout en ayant des familles nombreuses, des tonnes de hobbies, une vie personnelle remplie? Loin de moi l’idée de diminuer ce que fait la jeune femme au quotidien pour arriver à joindre tous les bouts, mais je la connaissais plus forte, plus courageuse, plus solide que tout ça, et si elle mettait ne serait-ce qu’une fraction de la poigne que je la voyais user chaque jour au bureau pour mettre son projet sur les rails à nouveau, cette discussion serait un vieux souvenir hilarant d’ici quelques mois à peine.  « Parce que même si Eva a le dos large… Gina se gère bien, et elle dort parfois, tu sais. » même si elle n’avait que 5 minutes à consacrer à son magazine par jour, que ces 5 minutes y soient dédiées, pleinement. Il arriverait plus tard, il passerait peut-être à une forme plus convenient, mais si elle ne prenait pas le temps pour, si elle n’y consacrait que quelques regrets par ci par là, le concret attendrait la prochaine décennie et la suivante.

La mention du Hazard-Perry me fait sourire, surtout lorsqu’elle s’en fait pour lui. La blague. « Charles a les nerfs solides ; la preuve, il me tolère depuis presque 7 ans. » et je papillonne des yeux pour prouver mon point. Non seulement ça, mais surtout le fait le jeune homme ne soit pas au bout de ses ressources, et que son poste relativement convoité à ABC rende la chose moins dramatique si leur projet prend plus de temps à se mettre en place que s’il n’avait que sur ça à bosser. Il me ferait pas pleurer pour la question monétaire non plus. Ce dude pourrait être en sabbatique à se faire bronzer sur toutes les plages de l’Australie pendant un an que son compte en banque n’y verrait que du feu. « Bah, y’a toujours la prise de nouvelles. Tâte le terrain, vois s’il y pense encore comme toi, ou si c’est rangé dans un coin de sa tête. » pas besoin de le bombarder avec un plan de match et du gros, du vrai, du solide tout de suite. Peut-être qu’en effet, il a tout rangé dans un dossier clos, mais peut-être aussi que dans sa tête la graine a eu le temps d’évoluer, de grandir, de changer, de s’adapter avec les années. « Son côté anglais nostalgique a sûrement gardé que de bons souvenirs du truc si tu veux mon avis. » la pique vole aussi naturellement que toutes les attaques que je peux cumuler au sujet de Charles quotidiennement. Parfois, j’aimerais qu’il ait posé des micros dans les bureaux de GQ juste pour être assurée qu’il entende chaque insulte que je lui dédie du fond de mon coeur. « Et c’est une mauvaise chose, de pas être seule? » ma réponse claque un peu trop vite, du tac au tac, tentant de la pousser dans ses retranchements alors qu’à l’entendre, en effet, de tenir le truc sur ses épaules et sur celles d’autres potentiels impliqués semblaient lui peser. « Parce qu’en soit, je pense que c’est ça qui te ferait avancer mieux et plus vite, là. De t’entourer. »  ce n’est pas pour rien qu’on encensait le fait de déléguer, surtout dans le monde de l’édition. Garder sa tête, ses doigts, ses idées sur les zones qu’on aime, sur les sujets qu’on maîtrise, dont on veut parler parce qu’on y tient, et s’assurer d’avoir une tribu diffuse qui s’ajoute là où y’a besoin, là où eux aussi pourront mettre leurs forces à profit.  La conversation file doucement, Gina trottinant et Marianna qui se rabat maintenant sur le peu d’éléments que j’ai pu laisser aller au sujet de mon propre rêve d’adolescente à défaut d’avoir fait le tour de la réflexion pour elle. « Oh, il a fini par lâcher l’affaire, Hugo. Et puis il est occupé à bien d’autres choses ces temps-ci. » la grosse crise de la page blanche de l’écrivain qui ponctuait presque toutes nos conversations, et les excès de panique qu’il me faisait hebdomadairement pour la peine. Le pauvre, j’allais pas le faire chier avec un autre de mes plans qui restait en suspens en plus, il n’y survivrait pas. La colombienne demande de ce fait si elle le connaît, et c’est un sourire carnassier qui prend place sur mes lèvres, presque déçue qu’elle joue à ce jeu-là avec moi. Voyons, voyons, à d’autres. « Ouais, c’est mon pote écrivain. Le grand brun qui colle à mes baskets quand il passe dire bonjour. »  et je laisse un temps couler, espérant qu’elle fasse l’association, qu’elle n’ait pas besoin que je précise. Mais devant sa réflexion et mon impatience, j’ajoute, malicieuse. « Essaie pas, j’t’ai vu le mater la dernière fois. » assise à son bureau, la petite paresseuse, alors qu’Hugo était passé devant en cherchant comme un pauvre plouc la machine à café que je lui avais pointée 15 fois dans l’autre direction. Et je rigole, un peu du fait que mon ami pouvait bien se faire reluquer une dizaine de fois par jour qu’il ne verrait rien, et du capital de flirt ambulant qu’était la belle brune au sang chaud. Mais comme je ne bosse plus pour le reste de la journée, je laisse doctor love à mon poste pour reprendre, plus sérieuse. « Tout ça pour dire qu’en ce moment, j’y pense. J’ai les idées, j’ai le contenu, j’ai la ligne éditrice, mais j’ai pas le contenu, la structure. » et j’hausse les épaules, parce qu’il n’y a rien à faire d’autre que de laisser mariner, en espérant que la réponse soit assez évidente pour que j’arrête de me faire chier avec des détails un jour. À voir. « Alors que toi, il me semble qu’avec un peu de temps, et quelques rencontres intensives avec Charles, t’aurais du potentiel. » et je tente doucement de lui mettre les faits sous le nez, de la faire réaliser que là, de suite, la balle est dans son camp et que si elle le veut vraiment, y’a rien qui l’en empêche. « Je vais suivre ça de près. » la proposition de babysitter Gina pour lui laisser un peu d’air viendra après, si elle se risque encore à cette excuse de merde.  

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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyVen 27 Avr 2018 - 14:30

" Il a cédé ! " Oui et je ne sais toujours pas comment je dois réagir face à cette nouvelle. Je ne sais toujours pas comment je dois prendre cette invitation. Est-ce qu'il veut que je rencontre sa femme et voir si tout se passe bien ou est-ce qu'il veut que je m'excuse devant elle ? Parce que, on ne va pas se voiler la face, si c'est l'option deux qui l'intéresse, il est tombé sur la mauvaise personne... J'ai fait des efforts pour lui, pour nous, pour cette relation professionnelle que l'on entretient mais ça s'arrêtera là. Et puis, il l'a dit lui-même ; il veut de l'efficacité et pas quelqu'un qui s'excuse pour ses actions passées. Forcément, ces mots ne sont pas tombés dans l'oreille d'une sourde, loin de là même. Je ne m'excuse jamais et la seule fois où je le fais, on me fait comprendre que ça ne sert à rien. Eh bah, tant mieux, ça n'arrivera plus. Pas d'excuses, juste une nouvelle page. Un nouveau chapitre même ; celui où je m'incruste doucement dans le quotidien de Jamie. Peut-être que ça me plaira ou peut-être que je vais vouloir faire un pas en arrière à la seconde où j'aurais franchi la porte de son humble demeure. Enfin, leur humble demeure parce que la blonde et le boss vivent ensemble. Ils sont même mariés et je ne mentionne même pas la nouvelle à Ariane. Elle est aussi observatrice que moi, si ce n'est plus alors forcément qu'elle l'a vu, l'alliance à son doigt. Mais tout comme moi, elle ne veut pas en parler. Ça ne sert à rien voyons. Le privé c'est privé, le professionnel c'est professionnel. Mensonge. Mais pas trop non plus. Et ramener sa petite soeur au boulot, ce n'est pas vraiment la définition du professionnalisme que j'avais. Mais bon, les choses changent et il faut changer - et surtout s'adapter - à elles. " Et tu penses que c’est seulement ça la raison, ou y’a autre chose qui aurait pu te bloquer ? " Je ne sais pas trop. Quand Gina est venue au monde, j'étais la plus heureuse puis tout a basculé et j'ai dû faire des choix. Et les choix semblaient simples. Si simples et pourtant si douloureux. " Je sais pas Ariane. Je voulais pas que le magazine pâtisse du fait que je n'avais plus 24h à lui consacrer mais seulement 4h par jour. On monte pas un magazine, on le tient pas à flot, on le fait pas connaître avec 4 heures par jour " Et c'est ça qui m'a fait tout avorter avant le lancement. Parce que je savais très bien que je n'avais pas le temps nécessaire pour le faire. " Si je ne peux pas me donner à cent pour cent en phase de lancement, la plus compliquée... J'ai pas envie que ce soit un échec, j'ai travaillé trop longtemps dessus pour qu'on se souvienne du magazine comme d'un mouchoir kleenex à usage unique " Il ne faut jamais se précipiter dans ce genre de choses et c'était pour cela que j'avais décidé de prendre du temps, de tout mettre sur pause avant de se relancer dans cette course folle plus tard, quand j'aurais un peu plus de temps, quand Gina sera plus grande. C'est un rêve, c'est mon rêve et il peut bien attendre un petit peu encore. Je ne suis plus à ça près de toute façon. " Parce que même si Eva a le dos large… Gina se gère bien, et elle dort parfois, tu sais " Je ris légèrement et lui souffle, en montrant mon visage d'un léger signe de la main, " Ça aussi ça a besoin de sommeil si tu vois ce que je veux dire " Je tente de déconner un peu, de me détendre parce que je sais bien qu'elle a raison mais ce n'est pas mon moment de gloire, pas encore. " Mais regarde, j'y pense de plus en plus, je bosse un peu dessus, c'est bon signe non ? Peut-être que maintenant que j'ai une petite vie de mamie, avec sa routine et tout, j'aurais la force et le courage de rajouter une couche de boulot " J'étais une fonceuse en temps normal mais avec les choses qui me tiennent à coeur, j'étais un peu plus... posée, réfléchie. Foncer pour GQ, soit. C'est une enseigne vieille comme le monde - ou pas - mais surtout, ce n'est pas la mienne. Revenir à la maison après la naissance de Gina pour m'occuper d'elle ? Pas de problèmes, mon rythme de vie restera le même niveau achat, dépense et tout ce qui va avec. Mais là... foncer tête baissée et risquer de tout foutre en l'air... Pour moi comme pour les autres. Chaminou pris dans la tempête, une nouvelle fois. Je ne veux pas lui faire ça. Mais je sais qu'il va falloir que je lui en parle à nouveau. Peut-être qu'en prenant la température avec lui, je me sentirais à ma place et prête à merelancer. Après tout, il connaît le prochain aussi bien que moi. Il a bien buché et ce mec ne lâche rien, c'est ce que j'aime chez lui. " Charles a les nerfs solides ; la preuve, il me tolère depuis presque 7 ans " Je ris légèrement. Pas faux. Il faut pouvoir la suivre la petite Parker. Mais c'est toujours un plaisir de discuter et de passer du temps avec elle. Lui avouer ? Pas tout de suite pardi ! " Bah, y’a toujours la prise de nouvelles. Tâte le terrain, vois s’il y pense encore comme toi, ou si c’est rangé dans un coin de sa tête " C'est une possibilité oui, une option. Et peut-être que demain, je me rendrais chez lui pour en discuter. Demain ou après-demain. Ou peut-être plus tard. Parce que je me vois déjà appuyer avec les deux pieds sur le frein dès que je l'approcherais. Est-ce que je veux vraiment tout remettre en route maintenant ? Oui, je le veux. C'est un engagement, tel un mariage. Oui, je le veux. Yes, I do. " Son côté anglais nostalgique a sûrement gardé que de bons souvenirs du truc si tu veux mon avis " Je ris légèrement. " Et puis bon, on ne peut garder de bons souvenirs d'une quelconque collaboration avec moi " Que je souffle, tentant de reprendre une réellement consistance et une vraie force face à la rousse. Elle avait le don de détruire toutes les bases, tous les questionnements pour les rediriger d'une meilleure façon. Et j'étais vraiment heureuse de la connaître. Pour ça et pour des tas de raisons. Elle est vraiment cool Ariane. Sauf quand elle fait la con avec Andy. Là, elle prend un coup dans les dents. " Et c'est une mauvaise chose, de pas être seule ? " Et, du tac au tac, je réponds " J'ai pas pour habitude de laisser qui que ce soit entrer dans mes petites affaires tu sais... C'est bien d'avoir de l'aide et du soutien mais des fois, ça veut dire prendre l'autre en compte. Et c'pas facile " Et je pense qu'elle me connait assez pour savoir que déléguer, ce n'est pas trop mon truc. Je préfère tout contrôler et c'est pour ça que je suis si efficace à mon rôle, aux côtés de Jamie. Je collecte tout, je revois tout avant d'aller plus loin. Et j'aime ça. J'aime avoir le contrôle, c'est plus fort que moi. " Parce qu’en soit, je pense que c’est ça qui te ferait avancer mieux et plus vite, là. De t’entourer " J'hausse les épaules. Je sais qu'elle a raison mais c'est dur de lâcher du lest. Ça prend du temps. Et peut-être que ce temps, je l'ai pris en arrêtant d'y bosser tous les jours, en remettant de l'autre dans ma vie, en me remettant sur les rails avec un "vrai" boulot, une petite vie familiale et tout ce qui va avec. Peut-être que là, maintenant que je me suis détachée du magazine, je vais pouvoir déléguer. Tout est sujet à réflexion et beaucoup de choses sont à changer. Elle m'aide sans le savoir, elle me fait réaliser, sans le savoir, que tout ça, je peux le faire. " Oh, il a fini par lâcher l’affaire, Hugo. Et puis il est occupé à bien d’autres choses ces temps-ci " Lâcher l'affaire ? S'il est aussi déterminé qu'elle ou moins, il n'a pas lâcher l'affaire. Il faut se méfier de l'eau qui dort, comme on dit si bien. " Ouais, c’est mon pote écrivain. Le grand brun qui colle à mes baskets quand il passe dire bonjour " Je souris doucement. Oui, bien sûr. Hugo. Cet Hugo là. Après tout, ce n'est pas un nom courant ici, en Australie. Peut-être un peu plus en France. Quoi que, je n'y connais rien en fait. Ça aurait presque besoin d'une petite infographie pour savoir quels sont les prénoms les plus donnés aux enfants en Australie en 2017. Je trouve toujours ça ridicule. " Essaie pas, j't'ai vu le mater la dernière fois " J'hausse les épaules et soupire doucement " On t'a jamais parlé du complexe de l'étudiante sur le prof plutôt sexy ? " Non mais franchement Ariane, réfléchis un peu ... Sans compter que je cherche n'importe quelle distraction après de longues journées de travail. Enfin... Même si je viens d'arriver, j'observe mon environnement. " J'ai pris quelques cours d'écritures et tout avec lui l'an dernier. Il est vraiment pas mal mais alors un peu trop la tête dans les bouquins quand même. Tu dois faire quelque chose pour son style vestimentaire et encore plus pour son vélo Ariane. Par pitié " Soufflais-je en riant doucement. Ce n'était plus le plan professionnel dont on discutait pour quelques minutes et c'était sympa. Après tout, Ariane est une amie non ? Et les amies, ça bavasse sur la vie de tous les jours. Et Hugo a vraiment besoin d'une nouvelle paire de jeans et d'un nouveau pull. des fois, il me fait penser à Sheldon Cooper, carrément à côté de la plaque mais tellement hilarant. " Tout ça pour dire qu’en ce moment, j’y pense. J’ai les idées, j’ai le contenu, j’ai la ligne éditrice, mais j’ai pas le contenu, la structure " Je souris légèrement. " Il serait peut-être temps de s'entourer, tu ne crois pas ? " Étais-je entrain de lui servir le même argument qu'elle m'avait servi quelques minutes plus tôt ? Oui. Elle avait Hugo. Et peut-être que Charlie voudrait se lancer dans le truc si elle lui en parlait. " Alors que toi, il me semble qu’avec un peu de temps, et quelques rencontres intensives avec Charles, t’aurais du potentiel " Je le sais ça. Mais le temps... Ça ne s'invente pas. Ça se trouve. Mais j'ai encore des choses à faire. La première ? Trouver une réelle nourrice à Gina ou une au pair. Je suis sûre qu'il y a des tas de jeunes filles qui rêveraient de débarquer en Australie pour s'occuper d'un bébé aussi mignonne qu'elle. " Je vais suivre ça de près " Qu'elle me balance doucement. Pas de menace mais pourtant, je suis sûre qu'elle va se la jouer Hugo, à pousser la chose jusqu'au moment où... Ouai, je la vois tellement comme ça la petite Parker. " Pas trop près hein, je pourrais croire que ça t'intéresse plus qu'autre chose... " Que je lance avec un large sourire. " T'as jamais voulu proposer à Charlie de te joindre sur le projet ? Ce mec est une usine à idées, je sais pas trop comment il fait " Que je lance en éteignant mon ordinateur et rangeant rapidement le bordel sur mon bureau. " Je vais prendre le temps demain d'aller le voir à ABC. Ça me fera quitter à l'heure déjà... " Parce que là, même avec le meilleur Uber, il avait surement déjà quitté les locaux de la station radio et télé. Quelques clics sur mon téléphone et je lui adresse un sourire. " Un jour, on sera à la place de Jamie. Et j'te jure que ce jour là, on bottera encore plus de cul qu'à l'heure actuelle " Je ris légèrement. Mais pas tant que ça. " On finit 2018 avec notre grand rêve lancé ou en phase de lancement ? " On avait neuf mois devant nous. C'était plus que faisable. Et j'avais déjà hâte de relever ce défi avec elle. " Tu veux venir à la maison boire un coup ? Mon uber arrive dans cinq minutes... Faut juste que je donne son bain et son biberon à cette petite chose et on sera tranquille... " Boire un verre ou deux, discuter et elle avait éveiller cette envie de se lancer en moi alors bon... Il était peut-être temps de se lancer à nouveau. Pour de vrai, pour de bon.
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyDim 6 Mai 2018 - 19:24

Et il est honnête le rire qui suit ses paroles, il résonne dans les bureaux vides, contre les murs, contre Hugo et sa tête de grand dadais, son incapacité à voir qu’il avait un ticket avec la majorité des nanas qu’il côtoyait, non sans jamais en tirer profit. Année après année, rien ne changeait. « Je connais très bien. Mon prof de théâtre en troisième année de lycée tout autant. » mais c’est pourtant sur le point précédent sur lequel je tique, le sourire en coin qui ressasse le vague flirt entre prof et élève, les mains baladeuses dans les loges avec un type qui venait à peine d’être embauché, qui sentait frais les bancs de la fac, et qui n’avait pas résisté longtemps à ma drague lourde de sens. C’était le bon vieux temps, celui des idylles secrètes et de l’interdit dans les coulisses. Puis, la colombienne revient sur le sujet qu’est Abraham, et d’un soupir, j’espère qu’elle comprenne que malgré ses espoirs, y’a pas grand chose que l’amie que je puisse être soit en mesure de faire sur le cas de l’écrivain. Ouais, mon avis comptait pour beaucoup et ouais, il comptabilisait les années à me supporter tout autant que Charles, mais il y avait encore des trucs sur lesquels je ne pouvais pas dire un traître mot sans qu’il se braque catégoriquement. C’était pas pour autant que j’avais arrêté de le bombarder de nouveaux vêtements à Noël, ou de le forcer à prendre le volant de ma bagnole parfois, pour qu’il se sente un peu plus viril que derrière un guidon ayant vu la deuxième guerre, mais on en était encore bien loin. « 10 ans que je suis sur son cas Marianna ; c’est une créature d’habitude, ce vieux garçon-là. »  et en soit, ça me dérangeait pas des masses. Parce que ses habitudes, je m’y étais calquée dessus. Et parce qu’entre vous et moi, s’il n'était pas aussi ringard et tellement dissipé, j’aurais beaucoup moins de matériel pour râler sur son cas en sa présence et en son absence, soyons honnêtes. Mais voilà, Hugo n’était pas le sujet principal de cette discussion, ni même un aparté concernant mon propre projet, maintenant que j’affirme à la brune que plus je m’isole, mieux je me sens. Et elle se moque la nana, et elle reprend mot pour mot ce que j’ai bien pu lui dire, me le renvoie d’un revers à la tronche, s’allonge sur sa phrase comme un chat au soleil. Doucement, l’extrémité de mes lèvres s’hausse en un rictus mauvais, mais amusé. « T’attendais que le bon moment pour la lâcher celle-là, si? » à force de passer mes journées à donner des conseils à tous et pour tout, j’étais passée habituée dans l’art de me faire répéter les mêmes dits conseils, comme si je devais absolument preach what i teach. La blague. C’était beaucoup plus fun et beaucoup plus cool de dire à tout le monde quoi faire et d’appliquer entièrement l’inverse. À qui on ment?    

Ce n’est qu’une poignée de minutes, et quelques babillements de Gina la baveuse aux joues de poupée que Marianna tente le tout pour le tout - et que je sens mes doigts se contracter contre les accoudoirs de mon siège, mes griffes qui entrent dans le matériel direct. Charles. La dernière fois - la seule - où on avait parlé d’un projet me concernant, j’avais déversé sur lui un peu pas mal plus de venin que ce à quoi il était habitué à mon égard. Particulièrement secrète, très certainement sauvage lorsqu’on s’approche trop près de mes projets, surtout celui-là, j’étais prêt à sortir les crocs avant même de céder à quoi que ce soit le concernant. Marianna avait un pass pour m’avoir partagé la même lubie, mais le Hazard-Perry pouvait bien rester dans ses beaux quartiers de marbre et de rubis encore un peu avant que je ne daigne lui mentionner la chose. « Charles et moi on a nos moments, mais bosser ensembles… je pense que personne y survivrait, nous les premiers. » et je balaie la possibilité d’un haussement d’épaule, étrangement déçue de mes propos. Parce que s’il y avait bien quelqu’un qui arrivait à me challenger dans la vie, c’était l’anglais. Et parce que si j’avais besoin d’avoir la vérité sur quoi que ce soit, et d’être en mesure de connaître l’heure juste pour mieux avancer, il serait le candidat tout indiqué pour le faire. Mais la vie est belle quand il me fait chier aux moments où je l’ai décidé. Et là, c’est pas le cas. Parlant de candidat à me faire rouler des yeux, la brunette en a un bon à se mettre sous la dent lorsque de but en blanc, elle annonce qu’un jour, nos jolis postérieurs prendront la place de celui particulièrement musclé pour son âge, du Keynes. En soit, j’aspire pas tant à diriger un magazine plus qu’à avoir le libre-arbitre sur ce que j’écris, mais elle marque un point en me brandissant sous les yeux une position de pouvoir pas piquée des vers. « J’espère qu’il aura un meilleure vue notre bureau, que le sien. Et que le poste vient pas avec une trophy wife de service. »  la pointe est trop facile, surtout maintenant que je sais mon amie à quelques jours d’assister à leur vie de famille au quotidien. J’espère pas moins d’elle une ou deux vannes salées qui remettront l’autre blonde à sa place et pas dans son univers de paillette à saveur vanille. Mais elle, on s’en balance. L’objectif est lancé, le ton est donné, et étrangement, pour la première fois depuis que j’ai remis les yeux sur mon carnet, recommencé à écrire pour le fun, y’a possibilité que je termine l’année avec plus que des pages blanches et un goût d’inachevé en bouche. « Deal. » simple, concis, vif, honnête. Et d’un geste, j’arrache une des pages encore vierge de mon carnet, y gribouille l’entente, la signe, la tend à Marianna pour qu’elle fasse de même. Une jolie dédicace colorée à la “suck it, loser.” qui orne le coin droit de la page, comme pour me narguer si je fail. Ça me fera rager, pour sûr. « Tiens, à exhiber le 31 décembre prochain. » qu’elle le garde dans sa poche, son portefeuille, son soutien-gorge, qu’en sais-je, mais qu’elle le garde, qu’on voit si nos complaintes ont eu le moindre impact sur notre stagnation. Ce n’est que lorsque mon amie se lève enfin, attrape Gina, passe devant le bureau et m’invite que je réalise que le type ringard qui me sert de meilleur ami m’attend sagement depuis un bon moment déjà. Oupsie. « Ouais, bien sûr. Je dois passer chez Hugo l’ermite avant, j’apporterai du vin.  »  il n’en fera pas de cas, que j’aille refaire le monde avec quelqu’un d’autre ce soir. De toute façon, j’ai les idées plein la tête, et le goût d’un bon rouge rubis qui me titille déjà les lèvres. Ce sera une bonne soirée, Marianna, j’te jure.
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Message(#)that's the truth (mariane♡) EmptyMer 18 Juil 2018 - 0:53

Le complexe du prof et de son élève… Un doux schéma répété à outrance qui a des conséquences désastreuses sur les victimes de ce petit coup de foudre. Ce coup de foudre pour Hugo est complètement idiot et ne signifie rien. Par là, je veux dire… Il a quelque chose d'hypnotisant, d'attirant mais les idylles, les coeurs qui sortent des yeux et tout ce qui va avec, très peu pour moi. Ça me titillait, il a éveillé ma curiosité alors je me suis intéressée à lui. Pas facile parce qu'il est aussi ouvert qu'un tombeau. Mais c'est ce qui fait son charme aussi. Par contre son style, c'est une autre histoire. Et je soupire fortement quand Ariane m'apprend qu'elle est sur son cas depuis quelques - nombreuses - années déjà. " 10 ans que je suis sur son cas Marianna ; c’est une créature d’habitude, ce vieux garçon-là " Si elle venait à m'apprendre qu'il vit avec plusieurs chats et qu'il passe ses journées chez lui, dans le noir, je ne serai pas surprise pour un sous. Il serait vraiment le cliché parfait du professeur un peu pommé, celui qu'on a envie d'aiguiller jusqu'au… chemin de son lit, entre adultes consentants, bien entendu. Mais Hugo n'est pas le sujet de cette conversation, il n'est pas ce qui nous fait rester ici, échanger nos petits projets secrets depuis quelques longues minutes. Gina nous écoute, les deux billes qui lui servent d'yeux allant de la rousse à la brune aussi vite qu'elle le peut. On pourrait croire qu'elle est devant son premier match de tennis. " T’attendais que le bon moment pour la lâcher celle-là, si ? " Je souris largement et hausse les épaules, soufflant un léger " T'as pas idée ! " De la manière la plus nonchalante qui puisse exister sur cette planète. C'est toujours facile de donner des conseils et Ariane est la Reine de ce côté, il n'y a pas à dire. Seulement, à un moment, il faut pouvoir se les appliquer ces conseils. Pas facile, n'est-ce pas ? C'est plus facile à dire qu'à faire, y a pas à dire. Et nous sommes toutes les deux similaires, plus ou moins sur la même longueur d'onde, sur le même mode de fonctionnement, en ce qui concerne nos projets du moins. Encore beaucoup de boulot devant nous. À mes yeux, ça revenait à escalader le Mont blanc à mains nus mais qui sait, peut-être que je serai assez forte pour le faire ? À coup de 4 heures par jour, qui sait ? Avec Charles à mes côtés, tel un filet pour me rattraper en cas de chute ? Qui sait. Tout méritait réflexion, recherche et je savais d'avance qu'une fois à la maison, c'était le retour du calepin pour et contre. Peut-être avait-elle réussi à faire pencher la balance du côté des pour. Je dis bien peut-être… " Charles et moi on a nos moments, mais bosser ensembles… je pense que personne y survivrait, nous les premiers " Et c'est bien dommage. Mais bosser en binome - ou plus - ça demande des efforts, des règles et de la patience. Personne n'a le même agenda, le même temps à consacrer et ça peut-être aussi facile que difficile à gérer. Chaque chose en son temps. Et même si je prends un plaisir fou à écraser, remballer et faire fuir les gens dont je n'ai pas envie de côtoyer dans la vie de tous les jours, ce magazine, ce bébé auquel j'ai consacré de nombreuses journées de ma vie, je ne veux pas le diriger, le monter en étant haïs de tous. Adulée oui. Mais hais… La différence est très fine mais elle est là. " J’espère qu’il aura un meilleure vue notre bureau, que le sien. Et que le poste vient pas avec une trophy wife de service " Je ris légèrement et hausse les épaules. " Ariane… Un minimum de respect s'il te plait ! J'aurais tristement honte d'avoir une pleurnicheuse à mon bras " Et mon côté dramatique me fait lever les yeux au ciel. Mon dieu. Je l'ai voulu ce dîner au sain de la baraque des Keynes mais maintenant que ça va arriver, je ne sais pas si je suis assez forte pour ça. L'arrogance de Jamie m'a bien refroidie et fait comprendre que ce type est un con qui a besoin de rabaisser pour briller. C'est peut-être pour cela que sa femme est meh. " Powerful couple ou rien " Que je finis par lancer, le plus simplement du monde. Et je pense même que la solution est 'rien'. Parce que je ne me vois pas en couple, adoucie et docile. Jamais. Homme ou femme, celui qui aura son mot à dire sur ma vie, mon caractère n'est pas encore venu au monde. Il n'y a que Gina qui pourrait me faire changer, vriller, me calmer. Mais pas totalement non plus. N'abusons rien. Je lance l'idée de finir l'année avec un projet en cours de réalisé, avancé, presque finalisé, qui sait. Des paroles en l'air mais pas tant que ça. Surtout avec la feuille que mon amie me tend. " Tiens, à exhiber le 31 décembre prochain " et d'un coup de stylo aiguisé, j'appose ma paraphe à côté de la sienne. Je plie le papier en quatre et le scotch sur la planche de fond du tiroir. Notre contrat à nous, notre A4 plein de promesse. Et aussi vite, j'attrape Gina et file vers l'ascenseur, Ariane derrière moi, un peu rêveuse, sûrement entrain de réaliser ce qu'elle a fait. Ou pas. " Ouais, bien sûr. Je dois passer chez Hugo l'ermite avant, j'apporterai du vin " Mon index écrase le bouton du parking réservé au personnel et je la regarde prendre place à côté de moi. " Nous manquerait plus qu'une blonde pour faire le trio de super nana " Que je lance à la demoiselle. N'importe quoi. " Notre blonde, c'est Charlie " Que je souffle avant d'éclater de rire. Ça résonne dans cet ascenseur et encore plus dans le parking. Il n'y a plus beaucoup de voitures ici. Ce sont toujours les mêmes qui quittent les bureaux en dernier. Mais de beaux projets finiront par voir le jour. Et pour une fois les heures supplémentaires valent vraiment le coup. Je clipse le cosy de Gina dans la voiture et Ariane et moi nous séparons… Pour mieux nous retrouver.

hj ; you may never read this but... rp done that's the truth (mariane♡) 1949770018 that's the truth (mariane♡) 1949770018
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