kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Naomie ouvrit difficilement les yeux ce matin… On était dimanche, le temps semblait magnifique et ses deux chats – Charmant et Jasmine – ronronnaient doucement contre elle. Elle était tellement bien qu’elle se rendormît encore une bonne demie heure. Lorsqu’elle émergea enfin, ses chats s’étaient blottis un peu plus près contre elle. Naomie sortit délicatement du lit afin de ne pas réveiller ses petits félins. Elle s’étira longuement alors qu’elle descendait silencieusement les quelques marches la menant de sa chambre à la cuisine. En effet, le même jeune homme dormait – et ce, depuis son arrivée à Brisbane, c’est à dire 3 mois – dans son canapé - ou plutôt le squattait ? - Naomie n’avait pas pu refuser l’hospitalité à son meilleur ami. Il était une partie intégrante de sa vie New Yorkaise, un véritable ami sur lequel elle savait qu’elle pouvait compter. Et le voilà donc, ayant aménagé dans sa petite maison qu’elle venait tout juste d’acquérir. La brésilienne avait toujours rêvé de pouvoir habiter près de la mer et voilà, c’était chose faite. Avec le travail, on ne pouvait pas dire qu’elle avait beaucoup eu le temps de véritablement aménager surtout que ses cartons avaient mis plus d’un mois à faire le voyage New York – Brisbane … Heureusement qu’elle avait eu l’intelligence de prendre quelques affaires sinon elle serait arrivée … Et bien tout simplement à poil ! Après ça avait été un peu de la débrouillardise : elle s’était fait une nouvelle garde-robe, faisant tout de même attention parce qu’elle ne roulait pas sur l’or mais tout était bien arrivé, plus ou moins en bon état.
Sa nouvelle petite maison était composée de deux chambres, une cuisine ouverte donnant sur une assez vaste salle à manger. Elle possédait un petit jardin, pas bien grand mais assez pour contenir deux transats, une table et ses deux chaises et bien sûr un barbecue. Elle n’avait qu’à marcher quelques mètres pour se retrouver sur une petite plage. C’était une endroit de la côte qui était, semble-t-il peu fréquenté parce que, pour le moment, elle n’avait pas vu grand monde sur la plage. Ce qui n’était pas plus mal après tout.
Soupirant longuement, Naomie détacha sa lourde chevelure chatain qu’elle avait noué en une tresse pour la nuit. Elle sortit la nourriture du poisson rouge de Thaïs qu’elle versa pour nourrir la petite bestiole gluante. Bien qu’elle dise qu’un poisson rouge, c’était d’un ennui mortel, elle aimait vraiment nourrir Maurice. Là encore, c’était un curieux nom pour un poisson mais il appartenait à Thaïs. Ce même Thaïs qui ronflait la bouche ouverte, un mince filet de bave coulant à la commissure de ses lèvres. « C’est d’un sexy ! » murmura-t-elle.
Néanmoins, elle ne le réveilla même quand elle aperçut les fringues éparpillées un peu partout dans le salon. Comme d’hab’ Thaïs arrivait le soir et laissait ses fringues trainer partout. Elle leva les yeux au ciel et préféra se préparer une taille de thé à l’ananas. Naomie pouvait boire des litres de thé, elle trouvait ça plus sain que le café. Elle ne s’autorisait qu’à boire un cappuccino de temps à autre mais pas le café … Non, elle était suffisamment nerveuse comme ça !
S’il y avait une autre chose qui caractérisait Naomie c’était sa maladresse dans la vie de tous les jours. Elle venait de faire infuser sa boule à thé dans l’eau brûlante de son mug quand elle se cogna bruyamment son pied contre un meuble de la cuisine : « AIE BORDEL DE MERDE !!!! » s’écria-t-elle, la douleur était vraiment lancinante et elle se baissa pour examiner son petit orteil : « J’ai dû me le casser, ça peut pas faire si mal !! » Elle aurait même pu continuer longtemps dans sa litanie d’amabilité encore longtemps quand un rire moqueur la déconcentra. Sans même se retourner, elle savait déjà que son meilleur ami se moqua d’elle : « C’est ça moques-toi ! ça m’apprendra à pas vouloir te réveilller … » se plaignit-elle. Oui la prochaine fois, elle ferait tout le bordel qu’elle voudrait xD
Un dimanche ordinaire sur la terre. Allongé de tout son long sur ce canapé. Cette espère de couverture ne couvant que partiellement son corps masculin. Il ronfle de bon cœur. Bavant très certainement. Faut il encore savoir à quoi peut rêver le séduisant jeune homme châtain qui est rentré à pas d'heure. A peine était il fraichement débarqué à Brisbane que le français était venu chercher hospitalité chez sa grande amie brésilienne. Une amitié qui remonte à New-York. Des rires, des joies, du plaisir mais également pas mal de confidences. Depuis trois longs mois, le gars squatte ce canapé comme si sa vie en dépendait. Se tournant non sans faire du bruit. Il n'a même pas entendu son amie qui déambule non loin de lui.
Thaïs est le genre de mec qui ne se prend vraiment pas la tête. Il était venu à Brisbane pour y faire ses études de droit. Ce qui avait surpris plus d'une personne. Non pas par ambition d'être avocat mais au mieux assistant. Ce qu'il est désormais dans un cabinet de la ville. Une chambre universitaire ne pouvait en rien rivaliser avec le canapé douillet de sa meilleure amie. Il est également ce genre de garçon toujours joyeux. Sourire est une marque de fabrique comme faire des conneries ou ne rien prendre au sérieux. Quitter son pays natal avait été d'une facilité déconcertante puisqu'il n'a jamais eu de véritable lien avec ses parents et la femme qui l'a élevé, sa grand-mère, est morte. Sans ce pilier dans sa vie. Il n'avait fait que suivre ses envies, ses désirs.
Dans un sursaut, il vient à bondir. Se retrouvant assis sur le canapé. Passant le revers de sa main sur le coin de sa bouche où sa salive avait coulé. Fixant la jeune femme qui venait de beugler comme une vache parce qu'elle venait de se faire mal. Ne pouvant se retenir d'éclater de rire. Il l'observe. « Tout dans la finesse et la délicatesse. Comme quoi, rien ne change. » Là, il souligne la maladresse presque maladive de la brésilienne. Autant dire que ce n'est pas la première fois qu'il peut être le témoin de ce trait de caractère chez la splendide jeune femme. Soupirant tout en poussant la couverture. Il pose ses deux pieds sur le sol. Se frictionnant la tignasse tout en baillant d'une manière sonore. Se levant, en boxer. Posant son regard sur le bordel qu'il avait pu laisser hier au soir. Il vient rejoindre la jeune femme qui admire son orteil. « Rassures toi, il est pas cassé. » Siffle le jeune homme tout en déambulant désormais dans la cuisine à la recherche de café. Comme il est le seul à en boire. Il a rapidement appris à être ami avec la cafetière.
Sortant une tasse du placard. Il écoute la jeune femme ronchonner. Il hausse les épaules. « Me dis pas qu'on doit aller aux urgences. C'est dimanche. Quoique ? avec un peu de chance, je peux tomber sur un doc sexy en blouse !. » On peut entendre tout l'humour dont il peut faire preuve. Tournant sa tête vers elle. Affichant son plus beau sourire. Il vient à faire une petite moue presque boudeuse. « Dis plutôt que tu veux un bisou magique. »
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Bon ok … Naomie faisait peut-être sa pleurnicharde. Peut-être ? Non c’était même certain mais la douleur était tellement vive et puis elle était mal réveillée … Quiconque la connaissait savait qu’elle était particulièrement ronchon au réveil. Il lui fallait au moins avoir bu une tasse de thé, les cheveux au vent et l’océan à perte de vue.
« Tu t’attendais à quoi ? C’est pas parce que j’ai déménagé à l’autre bout de la planète que je suis devenue gracieuse et délicate. » plaisanta la brésilienne.
En matière de catastrophe, on pouvait dire que la miss Toretto était devenue une experte. Dans ce cas, comment avait-elle réussi à devenir présentatrice de la météo ? La jeune femme se posait encore la question. Par, elle ne sait quel miracle, la jeune n’avait pas encore renversé son thé sur sa robe juste avant de passer à l’antenne ou à trébucher et s’étaler de tout son long … Longtemps, la brunette s’était sentie honteuse de tant de maladresse. A vrai dire, ce trait de personnalité s’était accentué quand elle s’était mise en couple avec Rob, son mari. Il se moquait toujours d’elle quand elle renversait son verre à table … Alors au départ, elle pensait qu’il se moquait d’elle gentiment avant de se rendre compte que ça l’agaçait beaucoup et qu’il se moquait d’elle méchamment … Et quand les insultes ne suffisaient pas et qu’elle continuait ses maladresses, les coups pleuvaient. Aujourd’hui, elle n’avait plus honte de cette particularité et en riait. C’était totalement grâce à Thaïs qui l’avait aidé sans même le savoir sur beaucoup de points.
Alors qu’elle se massait en grimaçant son petit orteil, elle eut une fois de plus un sourire en coin. « Et comment tu sais ça ? T’es docteur maintenant ? » demanda-t-elle. La douleur diminuait légèrement et son orteil était surtout rouge mais pas violet. Il n’était pas cassé. La douleur était beaucoup plus forte quand on se cassait quelque chose. Naomie en savait quelque chose malheureusement. Rob lui avait cassé les côtes bon nombre de fois ainsi que les poignets ; la douleur ça la connaissait.
« Ahah … Pour que le sexy doc te soigne toi et me laisse souffrir … Rien que pour ça, on ira pas aux urgences. » répondit-elle avant de lui tirer la langue comme une ado qui tirerait la langue à son frère. Naomie s’avança alors vers son ami et s’appuya un peu sur son épaule tandis qu’il lui disait qu’elle voulait un bisous magique. « T’as deviné mes intentions ! » dit-elle malicieusement avant de tendre sa joue et d’attendre ledit bisous avec des propriété magiques. « Je me sens déjà mieux mais tu serais trop mignon si tu pouvais sortir m’apporter une des poches de gel froid du congelateur s’il te plait. » demanda-t-elle avec son regard le plus séducteur même si elle savait qu’elle n’avait aucune chance parce que : premièrement ils étaient comme frère et sœurs et deuxièmement, elle n’avait pas l’équipement nécessaire pour le mettre dans son lit ! Elle lui envoya un autre baiser : « Merciiiiii t’es un amour ! » Et autant profiter de la terrasse, du soleil et de la chaleur autralienne.
C'est un bruit étrange, guttural, mélange entre douleur et surprise qui vient de le tirer de son sommeil. Le principe du jeune homme châtain pour le dimanche, dormir jusqu'à pas d'heure. Peut-être était il sorti hier soir et qu'il n'était rentré qu'aux premières lueurs du petit matin. Face à se hurlement de douleur. Thaïs venait de se redresser légèrement. Assis dans ce canapé. La couverture ne couvrant que partiellement son corps. Sa tête tournée vers celle qui sautille dans la cuisine. La voir ainsi se dandiner ne pouvait que lui soutirer ce petit sourire en coin fort moqueur. Rien de méchant mais le jeune assistant est du genre à s'amuser de tout. Ne rien prendre au sérieux certainement pour se sentir libre. Ses seuls attaches étant Maurice, son poisson rouge qu'il traine partout et elle. La brésilienne tient une grande place dans sa vie. Elle avait été présente dans les bons comme les mauvais moments. Il peut compter sur elle mais surtout ils savent que tout n'est que taquinerie entre eux. Qu'en cas de problème, l'autre sera là pour soutenir et protéger. Que le châtain sera une épaule et une oreille attentive si elle en a besoin.
Quittant, enfin le canapé. Laissant la couverture rejoindre le sol où se trouve déjà ses fringues. On peut rapidement comprendre et saisir que le jeune homme est du genre bordélique. Ramasser n'est pas une priorité à ses yeux même si cela lui arrive. Peut-être que la rigueur dont il doit faire preuve au quotidien dans son travail fait que dans sa vie de tout les jours, il ne fait attention qu'à peu de chose. « Gracieuse et délicate, je n'aurais pas pu trouver mieux pour te décrire. » Souffle Thaïs, le nez dans un placard de la cuisine comme pour étouffer son rire moqueur. Naomie, gracieuse et délicate. On peut entendre toute l'ironie dans la phrase du jeune homme qui fait mine de retenir cette petite pointe de moquerie. Car, s'il y a bien une chose que Thaïs sait. C'est que Naomie n'est ni gracieuse et encore moins délicate. Qu'elle est le genre de fille gaffeuse, maladroite et qu'on peut compter sur elle pour mettre les pieds dans le plat devant certaines situations. Elle ne cherche pas à être méchante. Elle est juste franche, vive et manque tout comme lui, d'une certaine retenue. Peut-être que l'un comme l'autre parle trop rapidement. « Je préfère la place du patient. » Vient il à ricaner tout en sortant du placard cette tasse.
Un simple petit boxer sur le derrière. Il est avec elle dans la cuisine qui cherche sans doute l'attention du jeune homme en pleurnichant comme une petite fille. Peut-être que si Thaïs avait été hétérosexuel, cela aurait fonctionné mais pour l'homosexuel qu'il est. Tout cela n'est que parfaite comédie. De la très belle comédie mais de la comédie tout de même. Amusé de la voir agir de la sorte. Il n'est pas plus surpris que ça lorsqu'elle vient à le suivre dans sa propre connerie. « Tu penses vraiment qu'à toi ! Tu pourrais souffrir en silence et me laisser profiter de l'aprem avec un charmant doc !. » L'assistant de justice n'avait pas perdu son sourire tout en répondant à sa meilleure amie. Lui qui n'a jamais vraiment eu de lien avec sa propre famille. Retrouve avec elle ce sentiment de vivre avec sa sœur. Cette sensation d'être aimé pour ce que l'on est et sans rien attendre en retour. De pouvoir agir sans craindre d'être jugé. Qu'en cas de besoin, elle sera là. Toutefois, on peut lire sur les traits du visage du trentenaire que l'idée de se taper un médecin ne lui déplait pas. Thaïs en ayant le regard dans le vague un court instant. Cependant, il n'est pas certain qu'il parviendrait à vivre une relation avec un type venant de se domaine professionnel. La crainte de passer après son travail ou se voir finir jalouser un bipeur qui aurait plus d'importance que lui. Ayant rempli sa tasse de café. Le jeune homme espiègle en était venu à déposer un tendre baiser sur la joue de la jeune femme. Tenant sa tasse entre ses deux mains. Se redressant tout en laissant son regard rivé dans celui de la splendide brésilienne. « Ce qu'il faut pas faire. » Pour autant, il venait de déposer un autre baiser sur sa joue. A les regarder, on aurait pu dire deux adolescents qui s'amusent à se taquiner.
Posant sa tasse. Le français vient à ouvrir le congélateur pour en prendre une poche. Se saisissant de sa tasse contenant son café chaud tout en revenant près de son amie. Il lui donne la poche de glace. Car, même s'il s'amuse à taquiner ou la provoquer parfois. Thaïs n'aime pas la voir souffrir. L'amour qu'il lui porte est sincère et son plus grand souhait est de la voir heureuse. « Et, voilà !. » Peut-être même que le baiser qu'elle lui avait envoyé quelques minutes plus tôt avait changé la donne. Que le frère de cœur en avait été touché. C'est ainsi que tous se trompaient sur leur lien. Les pensants réellement frère et sœur. Il faut dire que leur complicité saute aux yeux.« Évidemment que je suis un amour. » Rétorque le jeune homme tout en haussant ses épaules et venant poser son cul sur une chaise se trouvant sur la terrasse. Qu'il est agréable de pouvoir profiter de l'extérieur. Déjà avoir cette sensation de pouvoir trainer, flemmarder afin de simplement profiter. Buvant un peu de son café. Il vient poser son regard sur la brésilienne qui s'occupe de son doigt pied. « Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ? Une après-midi plage, bronzette et beaux mecs en maillot de bain ?. » A cet instant précis, on peut voir que le regard du français pétille à l'idée même de pouvoir être allongé sur une plage tout en profitant de la chaleur et des beaux garçons qui déambuleront sur le sable.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ On pouvait dire que Naomie et Thaïs se connaissaient par cœur. Amis depuis de nombreuses années, le français était la bouteille d’oxygène de la jolie brunette. Il était toujours là pour elle, la faire rire, la faire boire, la faire prendre des risques mais il était tout simplement toujours là. Et c’était ça le plus important : avoir un ami sur lequel compter à n’importe quel moment. Et avec Thaïs c’était exactement ça.
« Oh oui, ça me ressemble totalement, y’a pas photo. » répondit-elle avec une certaine assurance avant de sourire, amusée par la situation. Grâce et délicatesse … deux termes aux antipodes de ce qu’était la jeune femme. Elle est maladroite au possible, franche et elle met souvent les pieds dans le plat sans le vouloir : une vraie petite ballerine !
« Ahah tu m’étonnes ! Te faire tripoter par un médecin sexy c’est ton fantasme ultime. » Quoi que non, il ne valait mieux pas s’embarquer dans les fantasmes de Thaïs parce que sinon on avait pas fini. Parce que ce charmant jeune français était tout ce qu’il y a de plus homosexuel. Pas un poil hétéro, les petites feintes que pouvaient faire Naomie ne lui faisaient pas le moindre effet … Et tant mieux parce qu’elle ne voulait pas la moindre ambigüité entre eux : elle le considérait comme son frère et rien de plus. Il n’y avait jamais eu et il n’y aurait jamais rien de sexuel entre eux. « Je pense qu’un médecin ne te conviendrait pas … Ils sont tous allergiques à la monogamie : regardes Grey’s anatomy, ils se sont envoyés en l’air à un moment ou à un autre. »
Et même si le ton est le plus souvent à la plaisanterie, la brésilienne sait qu’elle peut compter sur son meilleur ami pour prendre soin d’elle. « Tu le fais parce que tu m’aimes et que tu sais pertinemment que si je rencontre un mec homo dans le cadre de mon boulot – du genre un journaliste canon – je te le présenterais sans hésiter. » dit-elle alors qu’elle savait qu’il la suivait de près, assez près pour entendre ses paroles.
Se jetant quasiment dans un des transats – telle une baleine échouée comme elle aimait si bien le dire – Naomie le remercia de son plus beau sourire lorsqu’il lui apporta la poche de gel froid. Elle appliqua la-dite poche sur son pied qu’elle posa sur un tabouret et soupira d’aise en fermant les yeux.
« Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Une après-midi plage, bronzette et beaux mecs en maillot de bain ? » Cette simple phrase la fit encore rire et ouvrant un œil, elle lui repondit : « Jamais on pourra se lasser de ça : la plage à l’année. A New York, ça nous faisait rêver mais ici, c’est le pied. Donc oui, je vote pour la plage, bronzette, beaux-gosses et éventuellement un mojito en fin de journée. »
Elle se redressa alors légèrement, et but une gorgée de thé. Le liquide était brûlant mais ça lui faisait un bien fou. « Il faudrait qu’on s’essaye au surf. Je suis sûre que ça pourrait vraiment être sympa ! » Et surtout l’occasion de gros fou rire. Comme ça, cette activité avait l’air simple mais en pratique se mettre debout sur une planche gluante et glissante qui tangue, ça doit être sacrément. « Ou au paddle si tu veux prendre moins de risque. »
Libre. Voilà comment le jeune homme se sent lorsqu'il est avec elle. Il squatte chez sa brésilienne préférée sans se poser la moindre question. Il déambule quasiment à poil. N'ayant que son petit boxer moulant. Le français parle de tout avec elle. De sa déception face aux hommes. De ses envies d'un soir ainsi que de ses fantasmes. Oh ! tout ne tourne pas autour du sexe même si Thaïs reste étonnamment un type qui ne fait qu'y penser. L'entendre parler d'une ambition professionnelle serait l'imaginer enrhumé. Non pas qu'il est feignant mais ce n'est pas une priorité pour lui. Être assistant peut paraître peu glorieux mais il aime son travail. Il y trouve son plaisir sans avoir toutes les responsabilités des avocats. Un éclat de rire lorsqu'ils viennent à parler de délicatesse et grâce car ce n'est en rien ce qui caractérise sa meilleure amie. C'est d'ailleurs pour sa maladresse, sa franchise et sa joie de vivre qu'il aime cette fille à ce point. Au delà d'être sa meilleure amie, son pilier ou encore son soutien, elle est sa sœur. Tout n'est pas rose. Ils peuvent se prendre de bec, se taquiner ou s'engueuler mais rien ne dure jamais bien longtemps.
« L'idée me plait bien. » Dit-il de sa voix grave tout en laissant une petite moue charmeuse paraître sur ses lèvres. Il n'allait pas le nier. Être enfermé dans une petite salle de consultation en compagnie d'un beau médecin ayant les mains baladeuses ne lui déplairait pas. Passer un moment agréable avec un type en blouse. Alors oui, rien que de l'imaginer le fait sourire. Il redescend d'un étage lorsqu'il entend la suite des propos de son amie brésilienne. Comme tout le monde ou la plupart d'entre nous, Thaïs ne se prend pas la tête. Il profite de toutes les occasions qui se présentes. Alors, si un soir, le feeling passe bien entre lui et un mec, il fonce. Cependant, il ne l'admettra pas ouvertement mais il aimerait pouvoir se poser avec un mec sérieux. Et, ça, Naomie le sait. Elle doit être la seule d'ailleurs. Ce qui explique qu'elle puisse prendre soin de lui en lui indiquant que les hommes dans le corps médical ont tendance à aller voir un peu partout. « Un pompier alors ?. » Ajoute le jeune homme châtain tout en levant ses sourcils.
« Je suis démasqué. » Un grand sourire sur ses lèvres. Il ne lui cache rien et l'idée de rencontrer un beau journaliste ne lui déplait pas également. Du moins, ce qu'il attend est d'avoir enfin du feeling avec un mec. D'avoir un projet de vie, de se sentir bien. Du moins, Thaïs ne peut nier que pour l'heure, il n'échangerait sa place avec personne. Être avec Naomie est juste un véritable bonheur. De toute façon rien ne peut les séparer. Lui donnant sa poche de glace alors que la miss vient de s'avachir dans le hamac. Que lui a posé son cul sur une chaise et qu'il boit son café. « Tu te souviens lorsqu'on en parlait. » Comme quoi ! il faut toujours croire en ses rêves. « Complètement partant pour les mojitos. » Là encore, ce n'est pas lui qui allait refuser de boire un verre surtout sur une plage, enfin de journée. Avec un peu de chance, ils pourront croiser quelques mecs sympathiques même si la finalité ne serait que se rincer l’œil.
« Houlà ! du calme ma belle. On va commencer par le paddle et on verra pour le surf par la suite. Moi et le sens de l'équilibre on est pas super copain. »
Mais qui mieux que Naomie sait que l'assistant de justice est toujours prêt pour essayer de nouvelles choses sans se prendre au sérieux. Même s'il n'arriverait pas à rester sur une planche. Thaïs n'allait pas manquer un moment de pure rigolade.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Avec Thaïs je savais que je pouvais être moi-même qu’importe les circonstances. Que si j’allais mal, il serait la première personne vers qui je me tournerais. Thaïs était ma famille, ma moitié … Oh je savais pertinemment que j’étais en partie responsable de l’éloignement entre ma famille et moi. J’avais commencé par épouser Rob quand j’étais adolescente alors que mes parents se seraient saignés pour que je fasse des études, j’avais laissé ce même Rob me couper complètement de ma famille et je savais qu’ils m’en voulaient encore pour cette sombre période. Quand j’avais été enfin libérée de cet homme violent, je n’avais rien trouvé de mieux que de m’installer à New York. Consciemment ou non, j’avais mis de la distance avec ceux qui m’avaient éduqué. J’avais honte de ce que j’étais devenue, de la peine que je leur avais fait et j’étais aussi en colère qu’ils m’en aient voulu de m’être éloignée d’eux alors que j’étais sous l’emprise de Rob. Ils n’avaient pas compris ce que j’avais vécu et je pense qu’ils ne le comprendront jamais. Les gens ne peuvent pas imaginer ce que vit une femme battue tant qu’ils n’y sont pas passés. Et d’un côté, heureusement qu’ils ne savent pas ce que je ressens. Je ne le souhaite à personne.
Avec le temps, Thaïs était devenu ce qui se rapprochait le plus de ce qui pourrait être ma famille et il avait même été jusqu’à me suivre à Brisbane. Je lui en étais très reconnaissante parce qu’au moins je n’étais pas seule. « Moi ça me plairait pas de partager mon mec avec toute une caserne de pompiers. » Dis-je en tout sincérité. Les pompiers étaient une grande famille et je pense que Thaïs seraient malheureux de partager son homme… Être dépendant des gardes que ce soit en semaine, la nuit, les week-end, les jours fériés … Je pense que le beau français, ça lui plairait 5 minutes et il se lasserait vite. « Et j’aurais trop peur de jamais le voir revenir d’une mission. » Sous-entendu, toi aussi ça te ferait ça et je pense que c’est vraiment pas pourquoi. J’avais beau manquer de tact, avec Thaïs j’essayais parfois de faire des efforts parce que je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il était du genre à faire tout le contraire de ce qu’on lui disait rien que par défis ou par fierté/orgueil mal placé.
Tandis qu’un journaliste, ça éveillait plus sa curiosité. Un journaliste, ça sous entendait un homme curieux, avide de culture et avec une bonne culture général … Un homme bien et surtout avec des horaires plus normaux que ceux d’un pompier ou d’un médecin. « Je te connais comme si je t’avais fait ! » Plaisantai-je alors que je m’affalais comme une baleine échouée dans mon transat. Thaïs me tendit la poche de glace que j’appliquais sur mon orteil en grimaçant. Le froid apaisât la douleur quelques secondes plus tard. Non ce n’était pas mais bordel! ça faisait un mal de chien.
« Bien sûr que je m’en souviens, » répondis-je avec un sourire rêveur à l’encontre de mon meilleur ami, « mais – personnellement – je me prenais plus à rêver aux plage de Miami – qui me paraissait plus réalisable – que d’aller en Australie. Mais on en a fait du chemin … Il ne nous reste plus qu’à garder notre boulot parce que perso, c’est un visa de travail que j’ai pour le moment. Je suis toujours américaine sur le sol Australien.» Je ne l’oubliais pas et il n’était pas question que je m’endorme sur mes lauriers. Si je voulais mon visa permanent, je devais garder mon emploi pour les 3 prochaines années. « Donc on fait d’abord paddle après mojitos parce que là c’est clair qu’on tiendra pas debout : ni sur le paddle, ni sur le sable. » fis-je remarquer avant d’éclater de rire.
Je me relevais légèrement et attrapais ma tasse de thé que je commençais à déguster. « Ok ok, on verra pour le surf la prochaine fois ! » dis-je en faisant tourner ma cuillère dans ma tasse. « Tu vas te doucher et pendant ce temps je prépare notre pique-nique ? Après je vais me doucher et on passe la jour. » Bon c’est vrai qu’une fois que j’avais LA place sur la plage, je détestais qu’on me la vole quand je rentrais manger chez moi :p
Aller chercher la poche de glace n'était rien en vérité. Je râlais pour la forme. Pour maintenir un certain équilibre entre nous. Je grommelais comme un frère peut le faire lorsqu'il doit rendre service à sa sœur et que cela démontre son attachement, ses sentiments, sa proximité avec elle. Puis, s'est également pour la faire chier. J'ai peut-être une vision étrange ou particulière sur la famille mais je crois qu'on a pas besoin de partager le même sang pour être une famille. Je crois que la famille la plus importante, la plus solide et fiable est celle que l'on se choisie. Qui a décrété, un jour, qu'on devait s'entendre absolument avec celle de sang justement sous ce prétexte merdique de partager le même sang. Je ne peux pas décrire ce que représente Naomie à mes yeux. Uniquement dire et affirmer qu'elle est ma sœur. Une possession qui précise bien qu'elle est à moi. Qu'elle m'appartient. Qu'elle peut rencontrer n'importe qui, elle restera pleinement à moi puisqu'elle est ma soeur.
Je venais de reprendre place sur cette chaise. En tailleur voire dans une position peut confortable dont moi seul est le secret. Ma tasse contenant ce liquide sombre caféine. Mon regard espiègle posé sur celle qui échouée tel un cétacé vient à gindre une souffrance exagérée. C'est comme ça que Naomie me soutire un large sourire moqueur, amusé. Je porte ma tasse à mes lèvres afin de profiter des bienfaits du café sur mon corps. Enfin, je suis loin d'être médecin donc je ne peux que supposer. « Pour le jeu, jeune fille, pour le jeu. » Je sais qu'elle ne va pas me croire car je mens ouvertement. Même si jouer est dans ma nature. J'aurais beau essayer de me faire passer pour un gars hyper libre et ouvert d'esprit que m'envoyer toute une caserne de pompiers n'est pas un fantasme. Je suis comme elle. Qu'il soit pompier ne me dérangerait pas. Mais hors de question de le partager. Que mon mec ne soit pas fidèle. Imaginer qu'un homme qu'on puisse croire sérieux puisse aller jouer ailleurs me rend malade. Je ne comprends pas. Venant à bouger ma tête sur le côté droit avec une petite moue dubitative. Dans ce simple geste, je lui donne raison. Il est vrai que je serais trop inquiet, trop dans l’interrogation, à savoir si l'homme que j'aime rentera chaque soir où si un événement aura décidé de l'éloigner de moi. Je ne suis pas le genre de trentenaire qui cherche une situation chez l'autre mais je souhaite juste vivre. Être heureux, partager, profiter. L’inquiétude ne fait pas vraiment partie de ma liste.
Je viens à hausser mes épaules. L'idée du journaliste me tente de bien mais sur l'instant je me dis que si déjà un gars existait dans ma vie. Limite même un gros connard, cela serait déjà pas mal. Car là, la solitude commence à peser. Je me demande même parfois si je n'ai pas un problème dont je n'aurais pas conscience et qui fait fuir les mecs. « L'angoisse quotidienne. » Soufflais-je de ma voix grave en tournant légèrement ma tête. Profitant de ce paysage que l'on eut voir de la terrasse de chez ma sœur. Reportant toute mon attention sur elle. Un sourire étire mes lèvres et doucement, je lui tire la langue dans une mine moqueuse. J'aime rien que l'idée qui est vrai, confirmée quant elle affirme me connaître comme si elle m'avait fait. Je ne lui dissimule rien. Elle connait mes joies, mes chagrins, mes espoirs. Elle est la garante de ce bonheur que j'espère me construire aujourd'hui. Elle est mon dernier fou-rire de journée et mon sourire du matin. Ce qui me touche la touche et inversement.
Je soupire faiblement tout en levant les yeux en direction du ciel. Non pas pour montrer que je me fiche de ses propos mais pour montrer que comme à mon habitude, ce qui est un peu trop sérieux me passe par-dessus la tête. « Ça me fatigue. » je devrais être un peu plus mature car j'ai trente quatre ans après tout. Mais il est dans mon caractère de tout prendre à la légère puis je sais qu'elle est là pour me rappeler ce genre de chose voire pour prendre les choses en mains. Après tout, je suis dans la même situation. Je ne suis pas né ici. Je n'ai qu'un visa qui me permet de travailler dans ce cabinet d'avocats. Je devrais me soucier un peu plus de tout ça mais je n'y arrive pas. Je ne vois que soleil, chaleur, plage et les mecs en maillots de bain. « Si, on restait concentré sur la plage. » Ajoutais-je tout aussi rapidement en portant ma tasse à mes lèvres. Un autre mouvement de ma tête lorsque je quitte la chaise. Je termine mon café. « Très bien maman. » Je ne fais cette remarque que pour la taquiner car je n'ai aucun souci avec le fait que Naomie puisse tout prendre en mains. Je n'ai aucune honte à admettre que s'est elle qui gère notre quotidien. Faut dire que dans ma tête, je reste un adolescent.
« Je prends ma douche. Tu t'occupes du pique-nique. Je prépare nos affaires de plage pendant que tu prépares et fais le brin de vaisselle avant de partir. » Comme quoi ! cela est surprenant mais je peux être un véritable amour quand je le décide.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Thaïs et moi, nous en avions fait du chemin depuis que nous nous étions rencontrés. C’était un fait, on avait progressé et je savais que j’avais beaucoup de chance de l’avoir avec moi dans ma vie. Il ne s’en rendait peut-être pas compte mais il était une bouée pour moi, c’était lui qui m’avait aidé à avancer, à vivre avec ce que j’avais vécu et c’était bien évidemment lui qui m’avait embarqué dans toutes les galères auxquelles j’avais pu être confronté. Grâce à lui, j’avais pu vivre une vie normale. Alors quand j’avais su qu’il n’avait pas de maison ici à Brisbane, je n’avais pas hésité une seconde : j’avais proposé de l’héberger autant qu’il le souhaiterait.
« Le jeu n’en vaut pas forcément la chandelle jeune homme. » lui assurais-je avant de lui faire un clin d’œil complice. Je savais que sous son air je m’en foutiste, la fidélité était hyper importante pour lui. C’était comme avoir un pompier, un médecin, un policier … ce genre de métier où il fallait se donner à 1000% et qu’on était jamais sûr de rentrer à l’heure, ce n’était pas fait pour lui comme pour moi : l’angoisse quotidienne de ne pas voir l’autre rentrer. C’était insupportable et je savais que Thaïs n’avait pas le mental pour … Ce n’était en rien un reproche, au contraire il fallait avoir les épaules solides ou faire ce même genre de métier pour être avec une personne qui n’existait quasiment que par son job. Moi je sais que je ne pourrais pas et je savais que c’était pareil pour mon meilleur ami. « Et puis même si j’aime mon boulot, je ne vis pas que pour ça et j’aimerais que la personne qui partage ma vie soit pareille … Et je pense que c’est pareil pour toi. » Je savais que son travail lui plaisait mais soyons honnête ce n’était pas non plus un acharné du boulot et il n’était pas un requin à espérer LA promotion !
Mais mon colocataire semblait, pour le moment, bien plus focalisé par la plage – et par extension les beaux surfer – que par nos potentiels futurs problèmes de VISA. Et je devais avouer qu’il n’avait pas complètement tort. Je m’inquiétais beaucoup trop vite : nous avions encore du temps pour faire nos preuves même si je gardais toujours en tête cette échéance. « Tu as raison, allez en piste ! »m’écriais-je enthousiaste. Je posais la poche de glace sur la tablette à côté de moi et me relevais en même temps que le beau français. Quand il m’appela maman je ne pus m’empêcher d’éclater de rire et je lui assénais une tape sur les fesses pour l’obliger à avancer. « Maman … Si j’étais ta mère, tu laisserais pas tes caleçons trainer partout ! » Bien entendu, je râlais quand il ne rangeait pas ses affaires mais je disais surtout ça sur le ton de la plaisanterie !
Une bonne journée s’annonçait pour nous. Les après-midi plage comme celles que nous allions passées, étaient devenues notre quotidien … Alors bien sûr, je ne niais avoir passé de magnifiques journée à Central park ou sur les plages des Hampton mais je préférais largement les plages de Brisbane !