| Nous n'irons plus aux bois |
| | (#)Mer 7 Mar 2018 - 0:59 | |
| Dans la nuit noire. Dans la nuit noire et obscure. Obscure et sombre. FT. Greta JonesQuelle bonne idée Maze avait eu de proposer une sortie dans la forêt de Mangroves à Greta au coucher de soleil ! La vue qu'elles avaient depuis le pont en bois traversant la forêt et amenant à la Fisherman Island était splendide. Cela aurait même pu être très romantique...mais ce n'était pas exactement le genre de relations que Greta et Maze entretenaient. Les deux jeunes femmes s'étaient rencontrées il y a plus de 10 ans déjà, dans la file d'attente d'un concert. Levées chacune de leur côté aux aurores, elles s'étaient retrouvées l'une derrière l'autre et avaient très vite sympathisé en se découvrant plusieurs points communs : londoniennes avec un caractère bien trempé et visiblement de très bons goûts musicaux. Elles avaient passé les 10 heures d'attente à discuter de tout et de rien, puis les 2 heures suivantes à se déchaîner tout en chantant leurs chansons préférées (c'est-à-dire à peu près toutes...), et puis elles ne s'étaient plus vraiment quitté depuis. Aujourd'hui, Greta accompagnait parfois Maze lors de ses longues soirées de travail passées à participer à des concerts et à s'occuper des exigences des musiciens...mais, on est d'accord, il y avait pire que ça dans la vie...surtout quand cela leur permettait la plupart du temps de rencontrer leurs idoles. 28 ans mais toujours fangirls. Réciproquement, Maze se faisait régulièrement un plaisir de découvrir en avant première les nouveaux chapitres du livre de Greta. Elles avaient aujourd'hui de nombreux souvenirs en commun, dont un qui revenait maintenant en mémoire à Maze, pour une raison qui lui était inconnue. Elle se souvenait de l'une des conversations vidéo Skype qu'elle avait eu avec Greta....Elles devaient avoir 16 ans environ à cette époque là, et Maze visualisait très clairement Greta en train de lui présenter l'un de ses ours en peluche qu'elle avait nommé Flocon. Flocon le gros con, pour être exact. Flocon était vraiment fluffy et adorait jouer avec des fers à repasser...C'est fou ce qu'on est imaginatif à cet âge là....et surtout complètement stupide. Même si, à vrai dire, cela aurait très bien pu être le genre de conversations que les deux jeunes femmes étaient capables d'avoir aujourd'hui encore. Assez souvent en fait. Trop peut-être ? Toujours est-il qu'à ce souvenir, Maze se mit soudain à rigoler. Son rire redoubla en voyant l'air surpris de Greta. Elle s'arrêta net, pliée en deux, pour essayer de reprendre son souffle. En vain. C'est entre deux rires hystériques qu'elle réussit à articuler à l'attention de Greta : "Flocon...le...le gr....gros con !" Et elle se mit à rire de plus belle, au point qu'elle dû finalement s'asseoir par terre pour se calmer. Maze était très bon public en matière de blagues, et c'était toujours les choses les plus ridicules qui la faisaient rire aux éclats. Au bout de quelques minutes, la jeune femme finit par reprendre son souffle, un sourire aux lèvres. "Pardon. Quand ça me prend....c'est fini. Alors, t'en es où dans l'écriture de ton livre ?"
Le vent commençait à souffler doucement et l'air refroidissait quelque peu. La vue du coucher de soleil était splendide mais, assez logiquement, la nuit s'ensuivait et l'ambiance allait devenir peut-être un peu trop lugubre aux goûts de Maze. La suite du chemin leur réservait en plus une probable rencontre avec des bêtes à poils, à plumes et à griffes au cœur de la nuit.....ça ne la réjouissait pas vraiment plus que ça. Elle pouvait d'ailleurs déjà les entendre depuis le pont. Maintenant qu'elle y réfléchissait, Maze n'était plus aussi convaincue que cette promenade était une bonne idée.... |
Dernière édition par Maze Crawley le Sam 7 Avr 2018 - 18:08, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 10 Mar 2018 - 16:28 | |
| On dit qu'une amitié qui dépasse les sept années dure toute une vie. Greta n’avait pas compté le nombre d’années exactes depuis lesquelles elle connaissait Maze mais n’avait pourtant aucun doute en affirmant que leur amitié était indestructible. Elles étaient le genre d’amies à courir tout le long d’un hall de gare pour se jeter dans les bras l’une de l’autre lorsqu’elles se retrouvaient. Greta admirait beaucoup de choses chez Maze et il était difficile pour elle de savoir quelles caractéristiques de sa personnalité était celle qu’elle appréciait le plus. Si on lui demandait, comme ça, subitement, sans réfléchir, elle répondrait probablement sa folie. Et ce trait de sa personnalité se vérifiait assez rapidement durant cette sortie : elle avait décidé d'emmener Greta en forêt à la tombée de la nuit et surtout, elle venait de s’asseoir par terre pour reprendre ses esprits tellement elle avait ri. Comment ne pas adorer cette fille ? Flocon, Greta avait dû réfléchir un peu avant de s’en souvenir puis avait vite accompagné Maze dans sa crise de rire. C’était à croire que la spontanéité de Maze avait un effet contagieux car en de présence, Greta s’oubliait totalement et pour d’uniques fois, n’avait pas honte d'être wild. Malgré ses allures de petite fille pourrie gâtée, Greta ne craignait pas le genre de balade durant lesquelles elle risquait de se salir, ni même les balades nocturnes en forêt qui sont pourtant pour la plupart plutôt déroutantes. Et rares. Mais elle n’avait pas été étonnée par la demande de son amie et avait accepté, c’était le genre d’aventure dont elle avait besoin. Les montées d’adrénaline, casser la routine, tout ça permettait d’alimenter petit à petit une histoire. C’est comme ça que Greta trouvait l’inspiration, en vivant à 100%. "Pardon. Quand ça me prend....c'est fini. Alors, t'en es où dans l'écriture de ton livre ?" Malgré ses périples cependant, son livre n’avançait pas beaucoup et Greta ne le réalisait que lorsque quelqu'un lui demandait où elle en était. “Eh bien j'étais plus inspirée durant ma période Flocon figure toi. J’avance pas et je suis limite soulagée que mon éditeur m’ait laissée en plan. Moins de pression!” Elle n'écrivait pas aussi vite que pour le premier et c'était probablement parce qu’elle s'était remise de sa rupture et n’avait plus de drame pour nourrir son imagination. Un mal pour un bien. Vivre à 100% rappelez vous. On y était. Greta prit soudain conscience que le visage de son amie était en train de changer. Si jolie d’habitude, elle ressemblait maintenant à un rat apeuré. Elle explosa de rire à son tour. “Nan mais tu verrais ta tête… allez, courage, les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi!” Elle doutait que les insectes étaient la seule crainte de Maze mais elle essayait tant bien que mal de détendre l'atmosphère. |
| | | | (#)Lun 12 Mar 2018 - 0:31 | |
| Il est vrai que Maze entrainait souvent Greta dans des aventures improbables. En même temps, elle savait que si quelqu'un était capable de l'accompagner dans ses idées les plus folles, c'était bien Greta. Maze n'avait souvent aucune limite, et cela ne dérangeait pas le moins du monde son amie. Elle s'imaginait déjà continuer leurs conversations existentielles quand elles auraient 80 ans, à l'exception près que leurs sms du style "Ahhhh ! T'as vu que la femme de machin est de nouveau enceinte ????!" laisseraient la place à des "Oh ! T'as vu le nouveau déambulateur de truc ? Abusé." C'était certain. Dans un futur plus proche, Maze voyait bien Greta être demoiselle d'honneur à son mariage. Enfin, "futur plus proche", façon de parler....il manquait encore un élément capital à la jeune femme pour songer à se marier : un mari. Mais pour l'instant elle profitait avec son amie des concerts, des coulisses, des after parties, des journée à parler de tout et de rien à refaire le monde, et elle n'aurait échangé cela pour rien au monde. Ceci étant dit, c'était aussi suite à ses idées folles et souvent peu réfléchies que Maze et Greta se retrouvaient maintenant au milieu d'une forêt inquiétante à la nuit tombée. Soit. Peut-être que Greta était une pro des arts martiaux et qu'elle lui avait caché cela toutes ces années durant. Oui, c'était tout à fait probable. Elle n'allait simplement pas lui poser la question histoire de pouvoir continuer de se raccrocher à cette idée. Elle se releva et reprit un peu son sérieux lorsque Greta lui parla des dernières avancées sur son livre. "C'est peut-être ça la solution Jones....d'écrire sur Flocon le gros con. Je suis sûre que ça pourrait attirer pas mal d'éditeurs et faire un tabac. Imagine, t'en fais un livre pour enfants !" Elle sourit en coin. Après tout, pourquoi cela ne serait-il pas une bonne idée ? Un livre pour enfant intitulé "Go the fuck to sleep" était bien devenu un bestseller plusieurs semaines durant, alors pourquoi pas..."Tu sais que je suis dispo à toute heure du jour ou de la nuit pour relire ce que tu veux en tout cas. Je peux te faire des suggestions aussi mais, comme tu viens l'entendre, je suis pas certaine que ce soit la meilleure des idées...." En entendant la dernière réplique de Greta, Maze lui tira la langue; réaction tout à fait digne et acceptable de la part d'une personne de 28 ans. "C'est pas les insectes qui m'inquiètent ! Enfin si...non... j'aime pas trop ça mais...attends, c'est pas toi qui as un jour failli casser une chaise en sautant dessus après avoir aperçu une araignée ?!...Bref, c'est pas le problème, t'entends pas tous ces bruits ?" En plus des quelques cris d'animaux, on pouvait entendre des bruissements de feuilles autour des deux jeunes femmes. Maze tourna la tête de chaque côté pour essayer de distinguer une quelconque menace, avant de reporter son attention sur son amie. "Au pire, tu pourras écrire une histoire sur deux meilleures amies dont la balade nocturne qui avait si bien commencée finit dans la douleur et le sang. Et la boue. Et les feuilles. Et la sève. Mais bon...faut juste que tu sois encore en état de pouvoir écrire ça. S'il te manque des doigts ou quoi, ça risque de pas le faire." Maze essayait de tourner leur situation en dérision pour tenter de se rassurer...mais, on n'allait pas se le cacher, cela ne fonctionnait absolument pas. "Très beau ce coucher de soleil, haaaa, c'était chouette, génial, fantastique, incroyable, mémorable ! Bon on fait quoi maintenant ? On avance ? On recule ? On se cache...?" Derrière un tronc d'arbre, sous une feuille ; de très bonnes cachettes s'offraient à elles ! Ou pas. |
Dernière édition par Maze Crawley le Sam 7 Avr 2018 - 18:11, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 16 Mar 2018 - 19:05 | |
| L’atmosphère se faisait de plus en plus calme et le paysage changeait d’une minute à l’autre. Le temps s’assombrissait, les bruits devenaient plus inquiétants et même le crissement des feuilles sous leurs pieds devenaient source de stress. Pourtant, Greta continuait à avancer avec le même enthousiasme et continuait la conversation comme si de rien était. Evidemment, en bonne sportive - ou pas - qui se respecte, elle avait apporté des frontales pour pouvoir se déplacer aisément dans la pénombre et ce, même en pleine forêt. Maintenant que Maze avait voulu l’entraîner en forêt en début de soirée, elle allait devoir assumer et Greta allait se faire un plaisir de lui faire payer. Qui aime bien, châtie bien. “Nan mais flocon c’est du passé, je suis adulte maintenant.”. Greta avait accompagné sa phrase d’un petit sautillement joyeux pour prouver sa bonne foi. ”J’te fais pas confiance Crawley, tu m’aimes tellement que tu ne me ferais que des compliments même si j’avais écrit le pire des polars.” Puis, soudain, une idée traversa l’esprit de la jeune fille, inspirée de ce qu’était en train de dire son amie à propos de l’histoire d’une balade qui finit dans la douleur et le sang. “Mais ouais, c’est ça ! Tu sais, le genre de polar nul où deux amies se baladent dans la forêt et l’une d’elle disparaît, d’un coup, sans prévenir, et que l’autre se retrouve totalement seule dans le silence le plus total. Enfin les polars qui finissent mal quoi, avec une jeune fille destinée à un magnifique avenir qui finalement se retrouve assassinée par un psychopathe dans les bois. The end.” Greta continuait sa route sans laisser paraître quoi que ce soit. En voyant son amie tirer la langue, elle poursuivit. ”’Nan mais sérieux, arrête, t’as l’air aussi intelligente qu’une soupière en faisant ça!” Ne vous méprenez pas, malgré leurs multiples attaques verbales, elles s’adoraient. Et en parlant, Greta avait profité que la nuit soit totalement tombée ainsi que de l’avance de Maze pour disparaître derrière un arbre. En effet, Maze, qui semblait pourtant plutôt apeurée, avait avancé sans réellement s’en rendre compte alors que la discussion continuait. Maze venait de demander à Greta quelle était la suite du plan et c’était le moment idéal de disparaître et de lui faire la peur de sa vie. Elle avait voulu une balade nocturne en forêt alors qu’elle était une flipette notoire? Elles y étaient. Enjoy! |
| | | | (#)Lun 19 Mar 2018 - 18:18 | |
| Maze regrettait définitivement son idée de ballade nocturne. Elle n'était pas particulièrement peureuse mais préférait sortir accompagnée...de gros costauds...avec une bombe lacrymogène toujours à portée de main...et en plein jour. Bon d'accord, elle était plutôt du genre à flipper très facilement mais elle tenait son cerveau pour responsable. Ce dernier était toujours très prompt à lui faire revivre dans son intégralité une discussion passée afin de lui faire réaliser tout ce qu'elle aurait dû dire sur le moment. Et il se plaisait également à lui faire imaginer des scénarios catastrophes. Maze observa son amie sautiller et leva un sourcil interloqué. "C'est vrai que présentement t'as vraiment l'air très adulte...Des fois, je me demande si on est pas restées bloquées à nos 16 ans." L'âge auquel on aimait critiquer tout ce qui nous entourait : les gens, les études, les devoirs, les obligations domestiques. A cet âge là, on se plaisait à rêver d'indépendance, du moment où on aurait son chez soi et où plus personne ne pourrait nous obliger à sortir des poubelles ou vider un lave vaisselle. Mais à 28 ans, Maze réalisait maintenant à quel point l'insouciance de ses 16 ans lui manquait parfois. En plus, n'ayant pas de lave vaisselle dans son appartement, elle devait maintenant tout laver à la main...Elle avait l'impression de s'être faite arnaquer quelque part. Mais elle avait tout de même le job de ses rêves aujourd'hui, et ça elle ne l'aurait échangé pour rien au monde. "Mais non enfin ! Tu sais bien que quand j'ai quelque chose à dire, j'hésite pas. C'est valable pour tes romans aussi. Est-ce de ma faute s'ils sont parfaits ?!" Elle exagérait peut-être un tantinet. Cela étant dit, Maze était effectivement du genre à dire ce qu'elle pensait. Elle n'avait déjà pas de filtre en temps normal quand elle parlait, alors quand quelque chose la tracassait ou l'irritait elle n'hésitait pas une seule seconde à le faire savoir. Un léger frisson parcouru la jeune femme en écoutant l'histoire d'horreur de Greta. Pourquoi s'était-elle sentie obligée de surenchérir en racontant cela ? Quelle sadique. "Je vote pour être la première qui disparait alors. Elle a peut-être une chance de s'en sortir." Maze continuait d'avancer pendant ce temps. Elle ne s'était pas rendue compte que Greta -qui venait de la traiter de...soupière ???- était maintenant quelques pas derrière elle. "Alors, tu me réponds ? On rebrousse chemin ou...", elle se retourna pour faire face à son amie...qui avait disparu. "...on continue. Heu...Greta ?" Elle tourna sur elle-même et regarda aux alentours. Pas l'ombre de son amie. "Hahahaha ! Très drôle ! Qu'est-ce qu'on se marre ! Tu peux sortir de ta cachette maintenant ?" Maze attendit quelques secondes mais Greta ne fit pas de réapparition. Quelle plaie ! Elle l'imaginait parfaitement ricaner dans son coin, bien cachée. Pourtant, son cerveau recommençait à lui souffler des scénarios horribles et sanglants. Elle se sentait l'âme d'une souris piégée dans une souricière, complètement perdue et désemparée. Lorsqu'un bruissement se fit entendre à quelques centimètres de la jeune femme, celle-ci sursauta et fit un bond sur le côté. Elle finit par faire une moue résolue et lâcha un "TU VEUX LA JOUER COMME CA JONES ?". Très bien. Maze s'assit en tailleur par terre, plaqua ses mains sur ses oreilles, ferma les yeux et se mit à chanter (hurler serait plus juste) : "COMME UN OURAGAN, QUI PASSAIT SUR MOOOOI, L'AMOUR A TOUT EMPORTÉÉÉÉ. DEVASTER NOS VIES, DES RÊVES EN FURIE, QU'ON NE PEUT PLUS ARRÊTEEEEER." Elle espérait faire suffisamment honte à Greta pour la faire sortir de sa cachette. Ou, à défaut, lui casser les oreilles. Elle connaissait la chanson de Stéphanie de Monaco par coeur et était prête à la chanter aussi longtemps, aussi fort et aussi faux qu'il le faudrait. Sa vengeance serait terrible. |
Dernière édition par Maze Crawley le Sam 7 Avr 2018 - 18:16, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 21 Mar 2018 - 21:43 | |
| Les amis servent à révéler la meilleure version de soi, et pourtant, Greta doutait sincèrement que la meilleure version d’elle-même soit la folle furieuse qui était en train de se cacher derrière un arbre dans une forêt et en riait à s’en faire pipi dessus. Avec Maze, elles en avaient connu des fous rires, que ce soit en plein milieu d’un concert car l’une d’elle pleurait à chaudes larmes en voyant son artiste favori, ou alors au milieu de la rue, sans raison. Les raisons étaient parfois vagues, mais l’éclat de rire n’en était pas moins franc. Encore une fois, Greta riait mais devait tout de même s’assurer de rester discrète pour que la blague - très drôle, il faut l’admettre - ait le temps de faire son effet. Malheureusement, même si la jeune fille n’avait aucun doute sur le fait que Maze était en train de mourir de terreur, se cacher n’avait pas eu l’effet escompté. Quand elle entendit son amie se mettre à hurler au beau milieu de la forêt, Greta n’eut plus envie de rire. “Purée mais tais toi ! T’es folle ou quoi, si jamais il y a vraiment un psychopathe dans cette forêt il va savoir où nous trouver maintenant ! Si il demande qui il tue en premier comme dans les films d’horreur bah je te jure que je te désignerais sans la moindre hésitation. T’as flippé au moins? Sérieux t’as flippé nan?” Elle était sacrément fière d’elle. En parlant, Greta s’était rapprochée de Maze en prenant soin de récolter des tas de feuilles par terre, qui commençaient à s’accumuler en ce début d’automne. Une fois les munitions prêtes, elle se mit derrière Maze qui était encore assise et déversa tout sur ses jolis cheveux châtains. Encore une fois, la maturité était la plus grande qualité de la jeune auteur. “Tiens, ça t’apprendra à me casser les oreilles et à me gâcher ma blague en prime. T’es une rabat-joie.” Puis, souhaitant tout de même profiter de la présence de son amie, Greta s’installa à ses côtés, ne craignant pas la revanche inévitable qui se préparait. “Bon sinon, je sais plus si je t’ai demandé mais quoi de neuf? T’as des trucs à me raconter? Allez, jette moi des feuilles pour copier sur moi et te venger mais après tu me racontes hin!”. Cette sortie n’avait ni queue ni tête mais elle avait le mérite de faire tout oublier à Greta. Sa presque solitude, le manque de sa famille, la peur de la page blanche et la notoriété à retrouver. Plus rien ne l’effrayait tout simplement parce qu’elle n’y pensait pas à ce moment précis. Elle s’amusait et se décontractait même si le lieu ne se prêtait absolument pas à la détente. Puis, couverte de feuilles mortes, Greta se mit à regarder autour d’elle. Elles étaient au milieu de nul part et cela devenait tout de suite moins amusant. Elle prit son sac à main pour en sortir une lampe torche - elle était prévoyante, il fallait l’admettre - pour scruter les environs. “Merde Crawley je crois qu’on s’est paumées! Avec nos conneries on a avancé un peu trop, t’as checké par où on passait… ?” Finalement, le brin de causette allait devoir être écourté et s’il fallait que Greta compte sur Maze et son sens de l’orientation, autant dire que la nuit allait être longue. Fuck. |
| | | | (#)Lun 26 Mar 2018 - 13:16 | |
| Maze se doutait qu'elle devait avoir l'air particulièrement intelligente à cet instant précis. Mais à vrai dire, elle s'en fichait bien. Elle n'était pas connue pour être particulièrement courageuse, mais cela ne signifiait pas non plus que les gens la percevaient comme une froussarde finie pour autant. Et pourtant, à cet instant, c'est bien à cela qu'elle ressemblait, en train de chanter du Stéphanie de Monaco à plein poumons. En présence de parfaits inconnus, elle savait se comporter -un minimum au moins-. Mais dès qu'elle se retrouvait avec Greta, tout son self-control partait en fumée. Dans le bon sens comme dans le mauvais : elle savait qu'elle pouvait être elle-même en présence de son amie, même quand cela signifiait mourir de peur perdue dans une forêt inquiétante à la tombée de la nuit. "COMME UN OURAGANNN, LA TEMPÊTE EN MOIIII A BALAYÉ LE PASS...." Maze s'arrêta brusquement de chanter et osa ouvrir un oeil : ok, son amie était réapparue, elle pouvait donc arrêter le massacre. Cette technique était décidément imparable. Maze était maintenant en train de se demander si elle pouvait tenter cela au boulot, quand elle n'arrivait pas à obtenir ce qu'elle voulait de ses clients et de ses collègues...A défaut de fonctionner, cela lui permettrait au moins de marquer les esprits. "Tu sais pas apprécier la bonne musique Greta. Si ça se trouve, le psychopathe est ravi de ce petit intermède musical et va me laisser la vie sauve. De toutes façons tu peux dire ce que tu veux mais, c'est bien connu, les blondes meurent toujours en premier dans les films d'horreur." C'était bien comme ça que ça fonctionnait non ? De toutes façons, Maze avait fait il y a quelques semaines de cela un test en ligne intitulé "Combien de temps survivriez-vous dans un film d'horreur" et elle ne se faisait assassiner qu'en 3e ou 4e position. C'était toujours mieux que rien. Oui, la jeune femme de 28 ans avait beau avoir son propre logement, un travail épanouissant, payer des factures et des impôts...en bref, être bel et bien une adulte, elle adorait passer ce genre de quizz de temps en temps. Le dernier en date était "Avec quel personnage de série Netflix pourrais-tu matcher ?". Inutile de préciser que la productivité était définitivement au rendez-vous les jours où elle se décidait à répondre à ce genre de questions existentielles. "Évidemment que j'ai flippé !!!! Ça va se payer ch...." Alors que Maze s'apprêtait à proférer les pires menaces sur son amie, elle reçut soudain un paquet de feuilles mortes sur la tête. Entre la chanson de la brune et la bataille de feuilles de la blonde, on était résolument tombé à un niveau maternelle de réjouissances. "Ça va se payer très très cher....je réfléchis déjà à ma vengeance et je te promets qu'elle sera particulièrement élaborée." Elle attendit que son amie vienne s'installer à ses côtés pour lui balancer quelques feuilles au visage. Elle prit ensuite un peu de boue sur ses doigts pour dessiner deux traits horizontaux sur les joues de Greta, avant d'en faire autant sur son propre visage. "Voilà, si le psychopathe ose toujours nous attaquer avec ces peintures de guerre...je sais pas ce qu'il faut pour lui échapper !" Elles avaient l'air fines toutes deux assises par terre, avec des feuilles dans les cheveux et de la boue sur le visage. Si quelqu'un voulait les humilier, c'était le moment où jamais de prendre une photo ! D'ailleurs...."SOURIS !" : Maze sortit rapidement son téléphone de sa poche pour prendre une photo de Greta et elle. Le flash -qu'elle n'avait pas anticipé- les fit toutes deux grimacer, à moitié éblouies. Cette photo était définitivement une oeuvre d'art. Elle adressa un énorme sourire à son amie "Je te l'enverrai ! Et, est-ce que j'ai des trucs à te raconter ? Non, pas vraiment. Rien de bien passionnant au travail : des crises, des caprices, des demandes incongrues, des stars insupportables...mais y en a des sympas aussi ! J'ai rencontré Sting la semaine dernière. Hyper cool ! Hyper beau aussi. Bon il est marié, c'est dommage. Et il a aussi l'âge de mon père accessoirement, mais c'est un détail. Il est vraiment bien conservé ! Et sur scène il est....wow." Heureusement que Maze n'écrivait pas des critiques sur les artistiques qu'elle programmait : "Sur scène, il est wow" ne lui aurait sûrement pas valu un Prix Pulitzer. Mais, pour sa défense, il était difficile de mettre par écrit les sensations et les émotions qu'elle ressentait en assistant à certains concerts. La jeune femme fut soudainement sortie de ses rêveries quand Greta lui rappela qu'elles étaient visiblement perdues au milieu de nul part. "J'ai absolument rien checké du tout....je pensais qu'on avancerait heu...tout droit. On va bien finir par atterrir quelque part non ? Au pire, tu n'as jamais rêvé de passer une nuit à la belle étoile ? Regarde, grâce à moi, ton rêve va enfin être exaucé...." lâcha-t-elle accompagné d'un rire jaune. C'était clair, elles étaient perdues à cause d'elle. Et il aurait été prévoyant que Maze se renseigne davantage sur la ballade qu'elle proposait et le chemin à suivre....mais elle s'était dit qu'il ne devait pas y avoir 36 possibilités de parcours. Evidemment, elle n'avait pas prévu que la nuit serait un handicap supplémentaire. Maze se baissa brusquement quand un oiseau passa au-dessus de leurs têtes -bien trop près à son goût- en piaillant bruyamment. Il fallait vraiment qu'elles sortent de là. Elle ressortit à nouveau son téléphone de sa poche et regarda Greta avec un sourire dépité "Heu...je tente Google Maps ?" Cette application l'avait sauvée plus d'une fois. Mais était-elle vraiment efficace au milieu d'une forêt ? |
Dernière édition par Maze Crawley le Sam 7 Avr 2018 - 18:19, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 2 Avr 2018 - 21:38 | |
| Les films d’horreur n’était pas le pêché mignon de Greta mais elle refusait de laisser le dernier mot à son amie, quoiqu’il arrive. « Je suis bien trop canon pour mourir en premier dans un film d’horreur, sans moi y a plus de film ! » Elle n’était pas actrice et encore moins dans un film d’horreur, ce scénario était donc totalement imaginaire mais elle se devait de répondre et de clouer le bec de Maze. Encore une preuve de la maturité et l’immense modestie de Greta. Certes, elle avait beaucoup de mal en ce moment à se persuader qu’elle était douée et capable d’écrire un roman rapidement, mais pour ce qui était du reste, elle était totalement sûre d’elle. Maze était la seule personne sur cette planète capable de prendre un selfie dans une situation telle que celle dans laquelle les deux jeunes femmes se trouvaient actuellement. Greta était pourtant habituée à l’excentricité de son amie - qui devait d’ailleurs beaucoup lui servir dans son métier - mais il était tout de même toujours difficile de ne pas être étonnée face à son comportement. Quelques exemples se dessinaient dans l’esprit de la jeune femme comme des flashbacks. Elle se souvenait notamment d’une convention littéraire à Londres où Maze avait décidé de se présenter avec un déguisement grotesque car Greta lui avait interdit de venir. En effet, cette dernière était alors encore nouvelle dans le monde de l’écriture et présenter son livre la rendait nerveuse, elle n’avait donc pas souhaité le faire devant des personnes qu’elle connaissait. Normalement, c’est plutôt l’inverse, voir ses proches à un événement stressant est rassurant, mais pas pour Greta qui se sentait bien plus à l’aise face à des inconnus. Maze était donc venue les cheveux attachés, avec une casquette et une fausse moustache. Sans mentir. Greta l’avait reconnu tout de suite et s’était retenue d’exploser de rire et ainsi de perdre toute crédibilité devant ses potentiels lecteurs. Ou une autre fois où Maze s’ennuyait et avait décidé de faire un selfie - les selfies, c’est clairement son truc - avec un parfait inconnu en prétendant le connaître, ce qui avait valu un moment de gloire à ce pauvre monsieur et un énorme fou rire à Greta. Evidemment, toutes ces bêtises étaient étudiées pour toujours apporter un peu d’humour ou de joie aux gens, et non pas pour se moquer ou les blesser. Maze était un peu folle, mais vraiment adorable. With friends like these who needs ennemies, eh? « Non mais même comme ça je suis canon, avoue ! » Greta devait être l’amie la plus agaçante au monde mais elle savait très bien que Maze ne pouvait pas se passer de son humour si particulier. Et puis, il fallait avouer que la photo prise par Maze était très avantageuse pour les deux filles. « Si j’étais pas trop préoccupée par le fait qu’on soit perdues je t’aurais peut être poussé dans les ronces de jalousie. Mais on est perdues et je voudrais pas te blesser et aggraver la situation. » Le stress rendait visiblement la blonde un peu plus agressive que d’habitude. « Mais google maps en pleine forêt … Ah mais sinon je sais, t’as qu’à appeler Sting pour qu’il vienne nous sauver nan? » Boudeuse et dissimulant difficilement la panique qui commençait à naître en elle, Greta avança en claquant les pieds comme une enfant. Elle adorait piquer Maze gentiment et la situation dans laquelle elle l’avait mise lui faisait être encore plus amère. Maze continuait à blaguer et Greta avait également avancé pour ne pas montrer qu’elle riait alors qu’elle était loin d’en avoir envie. La nuit était tombée et la balade n’était plus amusante du tout. |
| | | | (#)Mer 4 Avr 2018 - 16:43 | |
| Maze prit un air faussement offusqué. "Dis tout de suite que je suis moche pendant que t'y es !" La joute verbale des deux jeunes femmes pouvaient durer longtemps quand elles étaient lancées ainsi. Elles avaient l'habitude de s'envoyer des piques, au point que cela en était même devenu un jeu. Pourtant, une personne extérieure à la situation aurait très certainement pensé que leur conversation allait dégénérer à un moment ou à un autre. Mais cela arrivait très rarement ; elles avaient beau se chercher l'une et l'autre, la méchanceté gratuite n'avait jamais sa place dans leurs échanges. "Oui Cendrillon, tu es la plus belle c'est clair !" Maze tentait d'amadouer son amie du mieux qu'elle pouvait. En effet, elle sentait que celle-ci s'était crispée par rapport au début de leur balade. Et ce à juste titre d'ailleurs : elles étaient toutes les deux complètement perdues au milieu d'une forêt, entourée d'animaux étranges, et en pleine nuit, tout ça grâce aux super bons plans de Maze ! Cette dernière aurait très certainement dû se renseigner davantage mais, quelque part, elle avait toujours hâte de vivre de nouvelles aventures innatendues aux côtés de Greta. Peut-être qu'inconsciemment, c'était cette envie qui l'avait poussée à ne pas prendre un plan ou à vérifier le chemin qu'elles devaient emprunter. Ou peut-être que c'était simplement son côté insouciant...oui, cette solution était des plus probables également. Maze rattrapa la jolie blonde qui avait maintenant quelques pas d'avance sur elle. En voyant qu'elle n'avait pas l'air de vouloir se départir de son air boudeur, Maze se positionna devant Greta pour la stopper. Elle sortit ensuite son téléphone portable de sa poche, chercha quelque chose dessus puis composa un numéro avant de le porter à son oreille. "Sting ? Enfin...Gordon ? Oui bonsoir, Maze à l'appareil. Désolée de te déranger mais je suis perdue avec une amie dans une forêt du côté de Bayside. Est-ce que tu penses que tu pourrais nous filer un petit coup de main ? Oui ? Super, merci ! On patiente." La jeune femme raccrocha puis regarda son amie très sérieusement avant de lâcher le plus naturellement du monde : "Sting va nous aider. Il nous envoie....THE POLICE." Elle explosa de rire, extrêmement fière de sa blague. Si elle était la reine de quelque chose, c'était bien des blagues nulles et des jeux de mots lamentables. Pourtant, elle éprouvait toujours une certaine fierté à les partager avec son entourage. Elle n'était pas sûre que cela fasse réellement rire Greta étant donné le stress qu'elle commençait très justement à ressentir au regard de leur situation, mais elle l'avait tentée tout de même. Elle aurait au moins eu le mérite d'essayer et, en général, son amie était plutôt bon public quand cela concernait ses blagues pourries...même si elle la soupçonnait à l'occasion de rigoler pour lui faire plaisir. "Pardon. Ceci dit, j'ai vraiment appelé quelqu'un....Alejandro, il bosse dans mon équipe logistique et il parle pas un mot d'anglais. Je crois que je vais avoir des explications à lui donner en allant bosser la semaine prochaine..." La scène risquait d'être comique; il allait falloir qu'elle trouve une bonne excuse d'ici là. "Bon, sérieusement, si on continue d'avancer on va bien finir par arriver dans un endroit...habité ? Il faut juste qu'on réussisse à croiser quelqu'un pour qu'on puisse lui demander notre chemin. Ça me paraît pas complètement foireux comme plan, si ?" Bien qu'elle s'amusait vraiment beaucoup de cette situation, tout en étant en même temps de moins en moins rassurée, Maze s'en voulait et avait des scrupules d'avoir entraîné Greta dans cette histoire. La prochaine fois, elle abandonnerait les idées originales et proposerait un simple, prudent mais toujours efficace cinéma. |
Dernière édition par Maze Crawley le Sam 7 Avr 2018 - 18:21, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 4 Avr 2018 - 20:46 | |
| Les plans imprévus, la spontanéité et les surprises étaient des choses que Greta adorait et dont elle avait besoin dans sa vie. Elle aimait à dire que c’était ces moments improvisés qu’elle vivait qui lui permettait une telle imagination. Depuis son arrivée à Brisbane, tout était un peu plus cadré et il était devenu rare qu’elle vive des moments aussi mouvementés qu’à Londres où elle se retrouvait toujours dans des soirées improbables avec les peoples les plus improbables. Si elle enviait Maze de ses connaissances, la jolie blonde pouvait elle aussi se vanter d’un répertoire conséquent et impressionnant. Mais parlez lui de stars australiennes ou de célébrités qu’elle fréquente toujours et le silence suivra. Malheureusement pour elle, si Maze lui apportait ce grain de folie au quotidien, cela virait parfois à l’extrême et voila qu’elles étaient à présent perdues dans une forêt qui - elle en était pratiquement sûre - ne devait pourtant pas être si dense que cela. « Crawley, si t’étais moche tu serais pas mon amie, ce serait mauvais pour mon image et ma carrière tu vois ? Carrière inexistante, je te l’accorde, mais je hais l’admettre mais t’es une bombe, même si je suis évidemment bien au dessus. » Greta avait grossièrement insisté sur le “évidemment” en faisant de grands gestes avec ses bras et en désignant son tatouage “great” sur l’avant bras comme l’aurait fait une jeune de quartier fière de son clan. Un geste bien éloigné de sa personnalité, donc. Il faut dire qu’avec ses baskets boueuses, son pantalon noir boueux et la moindre parcelle de son corps boueuse, elle ne ressemblait plus en rien à la Greta Sighbury des pages de magazines. Pourtant, grâce à Maze, l’auteur ne pouvait pas s’empêcher de rire et d’elle-même tenter de poursuivre la blague de son amie. « Je vois. Tu as… envoyé… un SOS quoi ? » Sa phrase avait été ponctuée d’éclats de rire, elle s’était cambrée à plusieurs reprises et se frappait la cuisse en riant. Clairement, Maze Crawley savait détendre l’atmosphère.« Don’t call my name, don’t call my name, ROBERTO ! » Lady gaga s’était mise à jouer dans son esprit et Greta, esquissant quelques pas de danse, s’était retournée en pointant ce qu’elle croyait être le vide du doigt après avoir fini sa chanson. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était d’entendre un “si?” et de se retrouver face à deux jeunes hommes qui la regardait les yeux ecarquillés. « Oublie tes idées pourries, j’crois qu’on l’a notre plan ! » Greta s’était dirigé vers ses spectateurs surprises sans penser une seule seconde qu’il était étrange de croiser deux garçons dans la forêt la nuit. Après tout, Maze et elle y étaient et il aurait été totalement absurde de se retrouver dans un scénario de film d’horreur après en avoir évoqué tous les clichés. « Salut, on est perdues, vous pouvez nous indiquer le chemin ? » « Qué ? No entiendes ... » En millième option, Greta aurait en effet pu penser qu’elle allait tomber sur des espagnols en plein milieu de la forêt. Improbable. En tout cas, si ils ne parlaient pas la langue, ils avaient des lampes frontales et avaient l’air bien plus assurés que les deux nazes et leurs loupiotes d’iPhone qui commençaient à faiblir en batterie. « Err… Si, somos perdidas.. Err.. el camino ? Donde ? Por favor ? » Magnifique espagnol, magnifique roulage des “r”, Greta et son plus beau sourire n’avaient définitivement aucune honte. En attendant, les deux compères avaient indiqué la direction avec leurs index - visiblement la seule chose dont ils étaient encore capables après avoir été terrorisés par les deux energumènes qui se baladaient en pleine forêt avec un espagnol approximatif - et semblaient sûrs d’eux. Greta s’était étonnée de tomber sur des touristes ici mais ne s’était pas posée plus de questions. La seule chose à laquelle elle songeait - hormis la blague sur The Police dont elle se souviendrait longtemps - c’était de trouver la sortie de ce foutu bosquet maudit. « Gracias muchachos ! On y va ? Et tu peux rire sale garce, je viens de te sauver la vie ! » Et Greta partit de nouveau plusieurs pas en avance de son amie - si elle le restait car elles n’étaient pas encore sorties de l’auberge. |
| | | | (#)Sam 7 Avr 2018 - 17:56 | |
| Maze, le sourire aux lèvres, observa son amie jouer la comédie et pointer exagérément son tatouage du doigt. "Beau rattrapage Jones, beau rattrapage. Et attends donc un peu pour ta carrière ! Tu peux pas devenir la star de Brisbane du jour au lendemain, mais je suis sûre que ça va finir par payer à un moment ou à un autre. Tu seras tellement demandée que t'auras même plus le temps de te libérer un créneau pour te perdre en forêt avec moi..." La jeune femme était sincère. Elle ne doutait pas un seul instant que Greta finirait par percer en tant qu'auteur en Australie. Son amie pensait que le succès de son premier roman était principalement dû à son nom de famille, ses parents étant réputés en Angleterre. Cependant, de son côté, Maze n'avait jamais douté du talent de Greta et elle avait hâte que son prochain livre soit un franc succès pour qu'elle ne puisse plus douter de ses capacités. Fière de sa blague qui avait réussi à dérider la jolie blonde, Maze explosa de rire en entendant sa surenchère. Elles faisaient définitivement un duo d'enfer. Son fou rire redoubla en observant la scène que Greta était en train de lui offrir : une Lady Gaga plus vraie que nature. Mais elle se tut quand soudain deux inconnus firent leur apparition. L'un d'eux répondait visiblement au nom de Roberto et son timing n'aurait pas pu être plus adéquate au petit show que Greta venait de donner. Maze repartit aussitôt dans un fou rire incontrôlable en réalisant l'ironie de la situation : quelles étaient les chances pour qu'elles tombent sur un Roberto à cet instant précis ?! Elles devaient toutes les deux passer pour de vraies tarées auprès de ces deux pauvres espagnols qui n'avaient rien demandé. Et il aurait sûrement été de bon ton que la jeune femme cesse de rigoler pour essayer de regagner un peu de contenance face à eux, mais en entendant l'espagnol approximatif de son amie, son fou rire redoubla à nouveau. Cependant elle pouvait rire autant qu'elle le voulait, Greta venait de réussir un tour de force : elles savaient maintenant vers où aller. "C'était vraiment très impressionnant ! Je ne te savais pas si polyglotte. Muy bonita señorita, olé ! Heu...Tacos ?" Son espagnol s'arrêtait là, autant dire qu'elle aurait difficilement pu demander leur chemin à ces deux inconnus. Elle rattrapa Greta qui tentait visiblement de la semer; on ne se débarrassait pas aussi facilement de Maze Crawley ! "Bon, donc d'ici quelques minutes on devrait être sorties de ce pétrin !" Pétrin dans lequel elles étaient par sa faute, était-il utile de le rappeler à nouveau...Alors qu'elle songeait une énième fois à toutes les précautions qu'elle aurait dû prendre avant de proposer ce plan foireux à son amie, Maze s'arrêta soudain. Elle venait d'entendre un bruit derrière elles et, en se retournant, son regard fut rapidement attiré par quelque chose. Est-ce qu'elle rêvait ou était-ce bien une silhouette d'homme -seul et visiblement plutôt baraqué- qu'elle discernait un peu plus loin ? "Heu, Greta...." Elle avait chuchoté par réflexe, même si cela n'avait pas dû servir à grand chose car cet homme semblait les avoir remarquées. "Est-ce que ce gars est en train de nous suivre ?" Elle avait beau ne pas avoir eu peur de deux espagnols ne parlant pas un mot d'anglais, elle rigolait beaucoup moins face à un inconnu plutôt costaud et étrangement seul en plein milieu de la nuit. Toutes les boutades relatives à un scénario de film d'horreur que les deux jeunes femmes avaient pu faire un peu plus tôt paraissaient soudain beaucoup moins drôles aux yeux de Maze. Son cerveau avait à nouveau décidé de lui faire imaginer les pires scénarios. Pourquoi une personne saine d'esprit déciderait-elle de se promener seule dans une forêt à cette heure-ci ? Elle cherchait frénétiquement une explication logique et rassurante à toute cette situation mais la conclusion à laquelle elle aboutissait à chaque fois était que cet homme ne pouvait être qu'un agresseur à la recherche de ses futures proies. Et il venait visiblement de les trouver. Était-il là depuis le début ? Elle ne s'était pas sentie suivie au début de leur ballade mais, d'un autre côté, elle n'avait pas non plus prêté d'attention particulière à ce qu'il se passait autour d'elles, hormis les quelques animaux qui faisaient leur apparition ici et là. Et cet homme avait été plutôt silencieux jusqu'ici. Pourquoi ne bougeait-il plus à présent ? Qu'étaient-elles censées faire ? Courir ? Crier ? Essayer de retrouver les deux espagnols de tout à l'heure ? |
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| | | | (#)Mer 18 Avr 2018 - 20:14 | |
| Parler de sa carrière au milieu de la forêt n’était pas dans les plans de la jeune auteure. « Non mais vivement que je sois trop célèbre pour avoir le temps de traîner avec toi, tu crains et en plus tu me fous dans la merde. » Maze était formidable. Maze débordait d’une énergie positive et répandait le bonheur partout où elle allait, sa façon d’être ne laissait pas indifférent et rendait les gens heureux. Elle était spontanée et créative, elle était… Non. Maze était une catastrophe ambulante et Greta faisait de son possible pour ne voir que les bons côtés de sa personnalité. Clairement, c’était un exercice difficile et pourtant, Greta répondait sans la moindre hésitation lorsqu’on lui demandait qui était sa meilleure amie. Rarement avait-elle connu quelqu’un qui portait aussi bien son prénom tant l’esprit de cette fille était compliqué et tordu, pourtant, il était devenu inconcevable pour l’auteure de ne pas la compter dans sa vie. Si il n’y avait aucun doute sur tout cela, la forêt, les feuilles qui craquaient et les bruits menaçants tout autour ne constituaient pas le contexte idéal à une déclaration. Résumons rapidement la situation. D’une petite escapade champêtre - à la tombée de la nuit, certes - le duo infernal s’était retrouvé dans ce qui ressemblait être un scénario de film d’horreur, ce sur quoi elles avaient osé blaguer tout à l’heure, quand l’humour était encore possible. Bien sûr, Maze allait encore se permettre de plaisanter mais vu le niveau de crispation de Greta, l’ambiance serait tout autre. « Franchement j’étais une élève studieuse, faut pas croire ! Et en parlant du lycée quand on faisait course d’orientation t’étais pas tout le temps indisposée ? Genre deux fois par mois bizarrement ? Tu vois que ces cours absurdes te servent dans la vie bon sang ! Je suis vachement étonnée que tu aies réussi dans la vie… » Le mot réussi avait été accompagné de guillemets avec les doigts, pour souligner la folie de l’idée et pour surtout insinuer à son amie qu’elle ne la voyait pas du tout comme quelqu’un ayant réussi dans la vie. Evidemment, c’était encore là une plaisanterie. Cependant, Greta avait en effet un souvenir de Maze très peu assidue en cours, même si, s’il fallait être complètement honnête, elle l’accompagnait souvent lorsqu’elle séchait. En tout cas, savoir se servir d’une boussole ou se repérer au milieu d’une forêt étaient des choses qui leur seraient bien utiles à ce moment précis. Bien plus que des notions d’espagnol - quoique, l’exemple venait de démontrer que cela pouvait servir et non pas uniquement lors d’un voyage à Barcelone. « Un hippodrome ! Maze, je vois un hippodrome, je crois qu’on approche de la ville ! » Sa voix était aiguë, ses pas pressés et maladroits, elle manquait de trébucher à chacun d’entre eux. Malheureusement, difficile de savoir si ce qu’elle voyait était réel ou si son imagination commençait à lui jouer des tours. Perdues en forêt depuis maintenant deux heures, tout pouvait paraître absurde. Revenons sur ces espagnols. Les filles avaient-elles réellement croisé des touristes espagnols qui leur avaient indiqué la route ? Des touristes pouvaient-ils vraiment savoir mieux leur direction que des habitantes de Brisbane ? Les questions se bousculaient dans sa tête mais son regard était fixé sur les immenses lumières devant elle. Un stade ou un hippodrome, elle ne savait plus trop. Vu l’état de la situation actuelle, se retrouver face à une soucoupe volante l’aurait peut-être même rassurée. Greta allait être tout sauf rassurée, alors qu’elle continuait à arpenter les bois à une vitesse frénétique - peut-être dans une tentative vaine et inconsciente de semer Maze - elle fut rapidement stoppée par l’intervention de son binôme. Maze semblait sûre d’elle en affirmant que les espagnols et leurs indications allaient les sortir du pétrin et elle semblait encore plus sûre d’elle lorsqu’elle annonça que quelqu’un était en train de les suivre. Sa phrase était une question mais son ton démontrait combien elle était rhétorique. Sa façon de prononcer chaque mot l’avait alerté : elles étaient dans une situation bien pire que quelques minutes avant. Terrorisée, Greta ne riait plus du tout. « COURS. CRAWLEY, COURS ! Mais couuuuurs plus vite t’es pas à ta salle que tu payes 50$ par mois pour y aller une fois tous les trois mois pour trotter sur un tapis, bordel ! » Oui, même en fuyant et en étant apeurée, Greta était capable de s’énerver et de piquer Maze. Et, alors qu’elle courait, le visage de Greta se décomposait de plus en plus car à la peur venait s’ajouter une prise de conscience, le fameux hippodrome, stade, soucoupe volante, se trouvait bien plus loin que prévu. Malgré sa course folle pour fuir le sois-disant suiveur, le point de repère que s’était fixé Greta ne semblait absolument pas se rapprocher d’elles, par contre, c’était de très près qu’elles sentaient les branches et autres ronces leur frapper le visage alors que les deux filles se presser dans cet amas d’arbres. La scène de l’extérieur devait être prodigieuse. |
| | | | (#)Dim 22 Avr 2018 - 22:44 | |
| Maze était habituée aux piques de son amie car depuis qu'elles se connaissaient, cela avait toujours été leur façon de fonctionner. Existait-il une autre manière de communiquer ? Cependant si habituellement il ne lui fallait pas plus d'une demi-seconde pour répondre de la même manière à Greta, ce soir là faisait exception. Elle n'avait pas hésité à glisser des plaisanteries ici et là, mais elle faisait bien moins la maligne depuis quelques minutes maintenant. Si son amie avait été à l'origine de toute cette situation, elle ne se serait certainement pas faite prier pour le lui faire remarquer toutes les deux secondes et pour le lui faire payer. Mais voilà, Maze était bien la coupable dans l'histoire, et elle n'avait pas vraiment le loisir et la légitimité de faire des remarques désagréables. Évidemment, elle ne manquerait pas de rendre au centuple chaque remarque ironique et acerbe à son amie une fois qu'elles seraient sorties d'affaire...si elles s'en sortaient...Et malgré l'intervention de ces deux aimables Espagnols quelques minutes plus tôt, la perspective de retrouver à un moment ou à un autre leur chemin semblait continuer de s'éloigner d'elles. Bon, Maze pouvait se retenir de faire des réflexions mais son égo ne la laissait tout de même pas tout ignorer et elle ne put s'empêcher de rebondir suite à la dernière remarque de Greta. "Eh oh ! Vas-y, sors-nous ta boussole -comment ça tu n'as pas de boussole dans ton sac à main ?- et indique-nous la sortie ! J'aimerais bien savoir ce que t'as retenu des courses d'orientation toi...si ce n'est qu'une forêt te laissait pas mal de possibilités pour te cacher du monde extérieur pendant que tu embrassais Daniel Fletcher ! Étrangement, vous reveniez toujours en derniers et complètement à la bourre tout les deux..." Elle plissa les yeux en regardant son amie, essayant de prendre l'air le plus suspicieux possible...Et bien que les deux jeunes femmes réussissaient encore à plaisanter malgré la situation, il était tout de même indéniable que le ton de leur discussion était bien moins léger qu'habituellement. Mais Greta venait soudainement de se positionner comme le Messie aux yeux de Maze, en annonçant qu'elle apercevait un hippodrome. Ça ne pouvait qu'être une bonne nouvelle ! L'hippodrome se situait probablement en plein milieu de la ville et, éclairé comme il était, elles n'auraient aucun mal à se diriger plus ou moins vers lui pour se sortir de cette situation ! Cela semblait plutôt évident et bien trop simple comme solution. Elles avaient toutes deux accéléré le pas, pressées de rejoindre la civilisation et un endroit familier. Elles semblaient tellement bien parties et sur la bonne voie qu'il avait évidemment fallu qu'un nouveau rebondissement fasse son apparition. Les héros menant leur quête et étant dérangés toutes les deux secondes par des péripéties multiples et variées...tout cela n'était-il pas censé être réservé aux romans ? En parlant de romans, Greta n'allait certainement pas manquer d'inspiration pour son prochain livre si les deux jeunes femmes sortaient de cette histoire vivante. Voilà qu'elles se retrouvaient maintenant à courir comme deux dératées en plein milieu de la nuit, poursuivies par un inconnu baraqué et plus que louche. Et pourtant, Greta trouvait encore le moyen de plaisanter tout en courant -cela relevait d'ailleurs de l'exploit sportif-. "T'as l'impression que je fais une promenade de santé peut-être là ????!" Mais elles n'allaient pas pouvoir courir comme cela éternellement. Maze était en effet capable de tenir sur un tapis de course à une cadence modérée en regardant le dernier épisode de sa série préférée, mais courir à une vitesse élevée envahie par la peur, cela était au-dessus de ses forces. Elle se sentait déjà essoufflée et il devait en être autant pour son amie, à moins qu'elle ne soit devenue une marathonienne aguerrie et qu'elle le lui ait caché. Elle se risqua à jeter un coup d'oeil par dessus son épaule et ne distingua pas leur poursuivant. Elle attrapa Greta par l'épaule pour l'arrêter et, alors qu'elle s'apprêtait à lui dire que l'homme n'était plus là, elle se ravisa et poussa brusquement son amie derrière un arbre en lui plaquant la main sur la bouche avant qu'elle ne puisse répliquer. Maze essayait tant bien que mal de calmer sa respiration saccadée et de faire le moins de bruit possible. Elles étaient maintenant sorties du chemin principal pour se retrouver cachées derrière un arbre. Maze fit comprendre du mieux qu'elle pu à son amie qu'elles ne devaient pas faire de bruit. Puis elle retira sa main de sa bouche pour lui désigner l'ombre de leur poursuivant qui se trouvait maintenant à quelques mètres d'elles. Il s'était vraisemblablement mis à courir en même temps qu'elles....Difficile maintenant de croire qu'il ne les avait pas suivies. Mais, pour le moment, il ne semblait pas les avoir repérées. Qu'étaient-elles censées faire à présent ? Elles n'auraient décemment pas pu continuer de courir indéfiniment de toute manière.
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| | | | (#)Sam 28 Avr 2018 - 12:06 | |
| Si Greta se pensait brave et courageuse et n’avait pas réellement de phobie, finalement, se faire poursuivre par quelqu’un, la nuit, dans une forêt figurait peut-être en top liste de ses plus grandes peurs. Une chose était sûre, si le scénario qui se profilait s’avérait être vrai et que l’homme devenait menaçant, Greta n’hésiterait pas à sacrifier Maze en premier. Après tout, tout était de sa faute. C’était cruel, oui, mais il n’y avait visiblement plus d’amitié qui comptait dans ce genre de moment. Alors que la situation ne s’y prêtait pas du tout et que les filles auraient normalement dû être en train de se serrer les coudes, elles continuaient à se chamailler, comme si qu’être aussi puériles leur éviterait une mort certaine. Clairement, Greta et Maze auraient été les candidates parfaites pour un film d’horreur humoristique. « Daniel Fletcher, t’es sérieuse ? On s’est parlés genre deux fois et franchement, j’aurais mieux fait de me mettre avec lui plutôt qu’avec tu-sais-qui. » Harry Potter était une référence populaire entre les deux jeunes femmes, Hazard-Perry en était une autre. Bien sûr, Maze avait pour ordre de ne jamais contredire Greta lorsqu’elle critiquait Charlie et cette règle s’appliquait encore plus lorsqu’elles étaient perdues en forêt. Ceci arrivait rarement, mais la jolie blonde plaçait tout de même cette règle en priorité. Continuant à courir et ignorant son amie qui râlait tout en étant essoufflée, Greta ne broncha pas lorsque celle-ci lui couvrit la bouche. Malheureusement, même si la situation était effrayante, Greta avait du mal à imaginer que tout cela soit vrai et c’est donc de légers rires qui s’échappaient de la main qui lui recouvrait le visage. Puis, alors que toute tentative d’être discrètes et de se cacher était vaine, Greta prit conscience qu’elles étaient en train de fuir … Roberto. Le bel espagnol qui leur avait indiqué le chemin peu de temps avant. Certes, l’idée qu’il les ait suivi aurait pu paraître extrêmement étrange à Greta dans une situation normale, mais, là, elle était toute ouïe. « Señorita, debes seguir este camino ! La ciudad está ahí » Camino ? Ciudad ? A en croire ce que pointait du doigt leur ami espagnol, les filles avaient déjà dépassé la sortie de la forêt interdite - Harry Potter, vous vous souvenez ? - et étaient en train de courir comme des folles vers un chemin qui n’aurait fait que les amener de nouveau en plein milieu des arbres. Une catastrophe donc. La ciudad, c’était la ville. L’hippodrome n’était donc pas que de la poudre aux yeux mais bel et bien un indice. En plissant les yeux, Greta avait en effet vu des panneaux indiquant clairement “parking” et elle s’était souvenue que c’était d’ici qu’elles arrivaient. Encore une fois, Roberto les avait bien aidé et à cause de l’imagination débordante de Maze, elles étaient à deux doigts de rater celui qui les avait, cette fois réellement, sorties de cette mauvaise passe. « Gracias Roberto ! No hablo español pero… pero te quiero. Mucho. » Pour remerciement, Greta avait déposé un baiser sur la joue de l’espagnol, mais n’avait pas hésité une seule seconde pour lui tourner le dos et enfin retrouver la voiture, qui n’était finalement qu’à quelques mètres. « Ca y est. On est sorties. J’y croyais plus… Crawley putain, ramène moi chez moi j’ai besoin d’un bain et de mon lit. T’en as assez fait en plus.... Mais je t’avoue, j’espère qu’on recroisera Roberto même si je trouve ça suspect qu’il se balade dans la forêt la nuit, comme nous quoi. » Greta était épuisée et ce flot d’émotions lui donnait envie de se réfugier chez elle. « Mais… c’était quand même bien drôle. Alalala, je t’aime Crawley. » Dans un geste ridicule, imitant les films d’amour à l’eau de rose, Greta avait adressé ces mots à Maze avant de rentrer dans la voiture. Pleine de boue, les cheveux couverts de feuilles et les joues roses de stress et d’effort, elle s’était endormie dans le véhicule pour ne se réveiller que devant son loft, qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse de retrouver. |
| | | | | | | | Nous n'irons plus aux bois |
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