| | | (#)Jeu 8 Mar 2018 - 18:26 | |
| " Fais un gros dodo mon bébé. À demain " Que je souffle en me redressant légèrement, marchant sur la pointe des pieds pour sortir de la chambre de ma petite sœur. Ce soir, je sors, et c'est le cœur léger que je le fais puisque c'est ma cousine qui garde Gina. Tout comme Andy, nous ne sommes pas liés par le sang mais c'est tout comme. J'ai grandi quatre ans avec Alba et j'ai toujours appelé sa mère 'Tata'. Il faudrait que j'aille la voir un jour aussi. Il faut que je prenne le temps pour ma vie familiale mais ce n'est pas facile tous les jours. Le travail est bien plus important pour moi. Un sourire à Alba, deux-trois mots échangés en espagnol et je file vers le Canvas. J'ai rendez-vous avec des amies là bas pour passer une bonne soirée, une soirée aussi réussie que celle qui nous a guidé vers l'Electric Playground l'autre soir. Et la soirée est à la hauteur de mes attentes. La musique est bonne, on s'entend parler et discuter et je ne paye aucun verre. Il faut dire que c'est un sacré avantage. Je pourrais me la jouer femme indépendante qui ne veut pas qu'on l'importune avec son groupe de copine mais c'est tout l'inverse. J'aime avoir l'attention des hommes et j'aime encore plus que mon verre se remplisse sans que j'ai quoi que ce soit à faire. Un coup d'œil vers une table de jeunes hommes, un large sourire suivi d'un signe de mains et mes copines s'éclipsent quand le grand blond aux yeux bleus et bien musclé débarque. Forcément, elles me connaissent et elles savent que si je ne migre pas avec elles, c'est que j'ai peut-être trouver l'homme de ma vie. Euh, non, pardon, de ma nuit tout au plus. Les minutes files, on discute, on rit légèrement et, un de ses commentaires me braque en quelques secondes à peine. Mon visage se ferme, mon sourire disparaît et je pose rapidement ma main sur mon verre. " Je dois y aller " Que je lâche en faisant un pas en arrière. Comment ça, les femmes n'ont pas à avoir les mêmes droits que les hommes parce qu'elles leur sont inférieures ? Comment ÇA les gays, les lesbiennes, les trans et toute la communauté LGTBQ+ ne devrait pas pouvoir se marier, se reproduire, élever ou pouvoir adopter des enfants ? Un claquement de secondes et mon prince charming devient un prince boring, pour être gentil. " Si tu veux aller t'enfiler une franfreluche, y en a surement plus là bas " Que je lance en montrant un groupe de jeunes filles qui rient à gorge déployée. " Mais j'ai pas plus de temps à perdre avec toi. Merci pour les verres et bonne soirée " Je suis gentille encore. Mais ce calme, je le perds rapidement quand il pose sa main sur mon poignet, m'empêchant de partir. Mon verre dans ma main, j'essaye de m'extirper. Je n'entends pas vraiment ce qu'il me dit. Il y a un nombre incalculable de -asse qui arrivent à mes oreilles et j'en conclus que j'en prends cher pour mon grade. " Tu me fais mal, lâches moi " Que je lance fermement en le regardant droit dans les yeux. Je n'ai pas peur, il y a du monde autour de nous, beaucoup de monde. Mais peut-être pas assez parce que tout le monde semble concentré dans ses affaires et le barman ne bouge pas, coincé à l'autre bout du bar depuis bien longtemps. Donnant un coup violent avec sa main, le liquide de mon verre sort de ce dernier et finis sur ma robe. Mais il ne me lâche pas et me tire à lui. " Lâche moi ! " Lançais-je plus fort, le regard froid et dur alors que, pourtant, je n'ai qu'une envie : pleurer. Je sais me défendre, j'apprends à me défendre mais avec ce que j'ai bu … Pas sûre que ça me soit très utile.
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| | | | (#)Dim 11 Mar 2018 - 6:49 | |
| Petite soirée au Canvas entre amis, quoi de mieux pour se changer les idées ? Abel était chez Angelina cette semaine donc tu n’avais pas à te soucier d’engager une babysitter ou de rentrer tôt, tu étais libre. L’idée de la soirée était venue d’un de tes collègues qui venait de se faire larguer et qui ne pensait donc qu’à sortir. Cela te rappelait une période de ta vie où tu avais été exactement le même mais tu n’avais pas invité tes collègues à se joindre à tes soirées de débauche. D’ailleurs, tu avais eu de la chance que des collègues ou des étudiants ou des parents ne t’aient jamais croisés dans ces moments là parce que tu doutais que tu aurais gardé ton job très longtemps. Tu n’avais pas hésité à accepter l’invitation de ton ami et c’est avec un jean et un t-shirt ajusté que tu te mis en route vers le Canvas. Enfin en route … Tu pris les transports en commun pour éviter de prendre la voiture et tu rentreras certainement en Uber. Malgré tout, tu ne comptes pas finir la soirée complètement ivre mort. Tu ne peux t’empêcher de remarquer en arrivant sur les lieux que la plupart des collègues ayant accepté l’invitation sont bien plus jeunes que toi et soudain tu as l’impression que tu es plus là pour chaperonner la soirée qu’autre chose. Tu ne t’es jamais senti vieux. Tout le monde vieilli, c’est une réalité mais tu te sentais encore jeune. Mais pas ce soir. Tu avais proposé de payer la première tournée et tu avais été la chercher au bar pour revenir en pleine discussion autour des femmes présentent dans le bar. Tu ne participais que peu à cette discussion mais tu étais amusé. Tu te voyais quelques années plus tôt à leur place. En vérité il t’arrivait encore de faire la même chose mais tu n’étais pas certain que ce soir soit un soir où tu allais ramener qui que ce soit chez toi. Par contre, tes collègues étaient déjà en train d’organiser les festivités. Tu laissais ton regard se balader sur les petits groupes présents dans le bar. C’était un exercice qui te faisait toujours sourire car il y avait réellement de tout et c’était assez drôle à observer. Cependant, tu perdis rapidement ton sourire quand ton regard tomba sur un couple qui au premier abord pouvait paraître des plus insignifiant. Mais à y regarder de plus près, tu ne manquais pas de remarquer la main trop serrée sur le poignet de la jeune femme et alors que tu posais ton regard sur son visage, la surprise fut double. Tu y trouvais de la peur mais tu reconnus aussi la jeune femme. Tu n’hésitas pas une seconde de plus te levant brusquement et marchant à grand pas vers le couple. La musique était trop forte pour que tu entendes quoi que ce soit de loin mais il était hors de questions que tu laisses une telle scène se produire, peu importe ce qui t’arriverais après car Marianna et toi n’étiez pas toujours en très bons termes. Quand tu arrivais à leur hauteur, elle essayait encore de se débattre. « A ta place je la lâcherais tout de suite. » Dis-tu en utilisant un ton le plus autoritaire possible. Tu étais quelqu’un de souriant mais tu savais que ton visage pouvait se transformer pour montrer que tu ne plaisantais pas et c’était le cas. Tu croisais également tes bras devant toi faisant comprendre à l’homme en face de toi que toi aussi tu avais du muscle. Il recula d’un pas mais ne lâcha pas de suite Marianna. « Sinon quoi ? » Demandas-t-il avec un sourire en coin sur le visage. Tu détestais les hommes qui se croyaient tout permis juste parce qu’ils avaient un pénis entre les jambes. Tu n’étais pas parfait et tu avais fait pas mal de conneries dans ta vie mais jamais tu ne t’étais senti supérieur de cette manière. « Sinon tu risques fortement de te prendre mon poing dans la figure avant que je n’appelle la police pour déposer plainte pour harcèlement sexuel. Et je suis certain que je n’aurais aucun mal à trouver des témoins. Ce serait bête que cela soit inscrit dans ton casier judiciaire. » Dis-tu en levant un sourcil. Le blond en face de toi sembla considérer la situation pendant un moment avant de lâcher brusquement le poignet de Marianna et de dire : « Cette pétasse n’en vaut pas la peine. » Avant de s’éclipser dans la foule, loin de vous. En quelques secondes, tu te retournais vers Marianna, pour lui demander : « Ca va ? Tu n’as rien ? » Tu étais réellement inquiet car la peur que tu avais lue sur son visage te rappelait celle que tu avais été incapable de lire sur le visage de ta sœur toutes ces années auparavant. « Tu veux qu’on aille s’asseoir ? » Lui proposas-tu en te demandant si c’était une bonne idée. Marianna n’avait jamais caché que tu n’étais pas la personne qu’elle préférait.
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| | | | (#)Dim 1 Avr 2018 - 15:18 | |
| L'homme des cavernes. Il fallait forcément que je tombe sur un homme des cavernes. Je ne peux donc pas tomber sur quelqu'un de décent, sur quelqu'un qui en vaut la peine ? Non. Un abruti de plus. Un homme de plus qui me fait bien comprendre que tout ça, ce n'est pas pour moi. Que je ne suis pas en adéquation avec leurs conneries de sexisme et leur supposé supériorité. Je le déteste, je les déteste tous autant qu'ils sont. Et je suis presque tétanisée face à cet homme de Cro-Magnon. Parce que j'essaye de m'extirper de sa poigne de fer et je n'y arrive pas et je déteste ça. Ça me fait vraiment flipper. Surtout quand je ne vois personne bouger le petit doigt. C'est donc ça, le sort que l'on réserve à une demoiselle en détresse quand elle a envoyé des signes positifs une bonne partie de la soirée ? Est-ce que c'est ça, les elle le méritait qu'on voit pop-up dans les commentaires d'articles sur des affaires de viol, d'agressions et autres ? " A ta place je la lâcherais tout de suite " Je tourne le visage rapidement et je le reconnais tout de suite. Arthur. Le seul garçon pour qui j'ai eu des sentiments. Le seul et l'unique. Rien ni personne depuis. C'est peut-être sa faute. Ou peut-être que je ne veux plus jamais me sentir si vulnérable. Il m'a surement rendu service en me brisant le cœur. Et je ne pouvais pas être plus heureuse que de le voir à ce moment précis, totalement muette face à la scène. Surtout que le blond ne me lâche pas, même avec la présence de mon ex à nos côtés. Un combat de muscles qui va se finir en combat à poings fermés. " Sinon quoi ? " Je tourne le visage vers le blond et ouvre grand les yeux. Sinon il te casse la gueule ? sinon il te fait traverser le bar à coup de coups de pieds au lit ? Sinon il te faut faire le tour de la ville en raclant le sol avec les dents ? Je pourrais lui en balancer des tas d'autres mais je suis incapable de bouger, grimaçant parce que sa poigne me fait terriblement mal, sa main serrant un fin bracelet qui me rentre dans la peau. Pourquoi payer des centaines de dollars pour un tatouage quand une brute peut vous imprégner votre bijou préféré dans la peau ? " Sinon tu risques fortement de te prendre mon poing dans la figure avant que je n’appelle la police pour déposer plainte pour harcèlement sexuel. Et je suis certain que je n’aurais aucun mal à trouver des témoins. Ce serait bête que cela soit inscrit dans ton casier judiciaire " Mon sang ne fait qu'un tour dans mon esprit quand j'entends ces mots. Harcèlement sexuel. C'est donc réellement ça, que des dizaines, des centaines de femmes subissent tous les jours. Un long frisson parcourt mon échine et je sens mes lèvres commencer à trembler. Il est hors de question que je craque en public. Je ne suis pas seule, ça va aller. Everything is going to be ok que je me répète sentant sa poigne se défaire légèrement. Il finit par me lâcher et j'ai un mouvement de recul, buttant contre un tabouret. " Cette pétasse n'en vaut pas la peine " Et si, en temps normal, je lui aurais balancé le contenu de mon verre – ainsi que mon verre – en pleine gueule, je suis obligée de me tenir au bar pour ne pas vaciller pour de bon. " Ça va ? Tu n'as rien ? " Je tourne le visage vers lui, sûrement blanche comme un linge, incapable de parler, de le remercier ou, par rancune, de lui balancer que je n'avais pas besoin de lui, que je m'en sortais très bien. Alors que ce n'est pas du tout le cas. Et il l'a vu au point de venir à mon secours, quitte à se faire rabrouer. " Tu veux qu'on aille s'asseoir ? " Je secoue légèrement la tête de droite à gauche, ne le quittant pas des yeux. Et je fais un pas vers lui, peut-être même deux. J'enroule mes bras autour de son torse et pose mon visage sur ce dernier. Et pour la première fois depuis longtemps, mes bras se referment réellement autour de son corps. " Merci " Soufflais-je doucement, les yeux fermés, une larme coulant le long de ma joue. Et lorsque je la sens s'écraser sur son haut, je me recule vivement et lui tourne le dos pour l'essuyer. " J'ai cru qu'il… Qu'il allait pas me laisser tranquille " Soufflais-je en lui faisant face, serrant les poings, plantant mes ongles fraîchement manucurés dans la paume de mes mains. " Il y a toujours des hommes de Cro-Magnon sur cette planète. Des hommes qui ne comprennent pas que Non, c'est Non. Et que ce n'est pas parce que j'ai dit Oui il y a vingt minutes que c'est toujours Oui " Et c'était sûrement plus pour moi que pour lui que je disais tout ça. Je soupire doucement et je le regarde droit dans les yeux. " Tu peux retourner à tes occupations, tu as dû en impressionner plus d'une, elles vont toutes être à ta merci " Que je lui lance, mi-jalouse, mi-critique. Après tout, il est comme moi le petit Arthur. Il les drague, il se les fait, il leur dit au revoir. On aurait vraiment été un sacré golden couple tous les deux. Vraiment. Mais la vie en a décidé autrement. Enfin, non, pas la vie. Lui. Il en a décidé autrement.
hj ; je suis désolée pour le temps de réponse... J'ai honte mais ça devrait aller mieux maintenant |
| | | | (#)Jeu 5 Avr 2018 - 14:46 | |
| Cela fait longtemps que tu n’as pas assisté à ce genre de scène. Ce n’est pourtant pas rare de voir des hommes trop insistant et le problème est bien là. Dans ce genre d’endroit, tout le monde est occupé de son côté, il y a du monde et personne ne fait réellement attention. Une aubaine pour s’attaquer à une jeune femme sans défense. Tu n’avais jamais compris pourquoi des hommes pensaient que si une jeune femme les draguait, elle devait aller jusqu’au bout. C’était complètement ridicule à tes yeux. Cela faisait un moment que tu n’étais pas allé dans un bar et que tu n’avais pas passé la soirée à draguer une jeune femme mais tu avais toujours mis un point d’honneur à respecter les femmes que tu draguais. Après tout, draguer une femme ne signifie pas qu’elle acceptera de se laisser entraîner dans ton lit. Tu t’étais déjà fait planter comme un con après une bonne soirée et l’idée de forcer la jeune femme à te suivre ne t’avait pas effleuré l’esprit. Actuellement, le harcèlement sexuel était un sujet assez chaud et il animait beaucoup de débats entre tes élèves. Certains étaient de vrais machos tu ne pouvais le nier et ce n’était pas toujours simple d’essayer de leur faire voir les choses du côté de leurs camarades féminines mais tu essayais et puis ces dernières ne se laissaient plus faire. Quand tu avais vu cette jeune femme essayer de se débattre alors que la main de l’homme se refermait un peu plus sur son poignet, ton sang n’avait fait qu’un tour et tu t’étais levé. Le fait que ce soit Marianna renforçait ton côté protecteur parce que même si vos relations n’avaient pas été très amicales ces dernières années, Marianna aura toujours une petite place dans ton cœur et il était hors de question que tu laisses un abruti lui faire du mal simplement parce que son égo est incapable d’accepter un refus. Tu t’interposes sans hésiter et tu n’es pas vraiment surpris de constater que l’homme en face de toi n’est pas prêt de lâcher l’affaire. Cependant, quand tu lui fais remarquer qu’il allait avoir bien plus à perdre qu’à gagner, il sembla retrouver ses esprits quelques secondes, assez longtemps en tout cas pour lâcher Marianna et partir retrouver des amis un peu plus loin. Tu n’avais pas pensé une seule seconde à ce qui se passerait quand l’homme serait parti et tu aurais dû car Marianna et toi n’étiez pas en très bons termes depuis votre rupture en fin de lycée. Il y avait autant de chances qu’elle te remercie qu’elle te crie dessus donc tu aurais dû y penser plus tôt mais Marianna restait muette. Tu lui proposais d’aller s’asseoir quelque part pour qu’elle puisse se remettre de ses émotions car il était clair qu’elle était sur le point de craquer. Toutefois, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle passe ses bras autour de ton cou et se colle à toi. Tu ne réfléchis pas, tu entourais tes bras autour de sa taille, lui donnant sans hésiter le réconfort qu’elle semblait chercher. « Merci. » Tu ne réponds rien te contentant de la serrer un peu plus contre toi jusqu’à ce qu’elle s’écarte brusquement pour sécher ses larmes. Réaction naturelle du corps alors que la pression redescends. Tu lui laisses ce petit moment et puis elle te refait face et te dit : « J'ai cru qu'il… Qu'il allait pas me laisser tranquille. Il y a toujours des hommes de Cro-Magnon sur cette planète. Des hommes qui ne comprennent pas que Non, c'est Non. Et que ce n'est pas parce que j'ai dit Oui il y a vingt minutes que c'est toujours Oui. » Tu hoches la tête. Le consentement n’est pas un concept compris de la même manière par tous malheureusement. Tu aimerais que cela ne soit pas le cas mais tu n’es pas idiot. Des hommes comme celui-là il en existe encore beaucoup trop voilà pourquoi tu essaies de faire ce que tu peux auprès de tes élèves. « Si ça n’avait pas été moi, quelqu’un serait venu s’interposer. » Tu levais ta main pour venir placer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Tu n’en étais pas certain mais tu voulais espérer qu’il y avait autant de connards que de personnes respectables. « Et j’aimerais te dire que ces hommes se font rares mais je ne suis pas certain que ce soit vrai. J’espère que tu n’en croises pas souvent cependant. » Lui dis-tu avec un sourire timide parce que tu avais été celui qui avait trompé Marianna à l’époque mais tu aimais penser que tu t’étais assagi avec les années et que tu avais grandi. Particulièrement depuis qu’Abel était entré dans ta vie. « Tu peux retourner à tes occupations, tu as dû en impressionner plus d'une, elles vont toutes être à ta merci . » Tu regardes autour de toi et la scène n’est pas passée inaperçue car des regards sont encore posés sur vous. Mais tu n’es pas venu pour ça ce soir, du moins pas vraiment. Et tu ne te vois pas abandonner Marianna alors qu’elle tremble encore comme une feuille. « Cela t’étonnera peut-être mais je suis venu avec des collègues qui pourront se passer de moi et sans grande envie de rentrer accompagné. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu n’avais pas complètement perdu tes habitudes mais tu cherchais autre chose désormais et tu ne pouvais pas le trouver en couchant à droite à gauche. « Et puis quel homme serais-je si je t’abandonnais encore toute tremblante. » Dis-tu en lui attrapant les mains. « Si tu penses pouvoir me supporter encore un peu, laisse-moi t’offrir un verre. » Tu n’étais pas encore totalement rassuré car elle te semblait bien pâle et puis tu avais toujours été protecteur, c’était plus fort que toi. |
| | | | (#)Ven 20 Avr 2018 - 10:11 | |
| C’est une expérience que j’aimerais ne jamais revivre. Il y a des expériences que l’on a hâte de revivre et d’autres que l’on préfèrerait oublier. Et, bien entendu, celle-ci fait partie de la seconde catégorie d’expériences. Je me sens faible, vulnérable, mal dans ma peau et c’est vraiment une sensation que je déteste. Moi qui suis si fière, si forte, qui passe ses journées à montrer que la femme a sa force, qu’elle est une force de la nature… C’est si facile de parler, de dire de belles phrases mais quand il faut agir, c’est souvent très différent. Et cette scène que je viens de vivre, aussi bien comme témoin que comme victime, me dépasse et me terrifie. Je ne peux donc pas faire ce que je veux, changer d’avis ? C’est honteux et je bouillonne de l’intérieur. Il faut que je me calme avant de craquer pour de bon. Et je sais que ça ne va pas tarder parce que de légères larmes coulent le long de mes joues quand je prends Arthur dans mes bras. Il faut que je me ressaisisse et plus vite que ça. J’ai été assez faible bien trop longtemps ce soir, je n’ai aucune envie de me montrer en spectacle. Alors je me redresse, m’écarte de mon ex petit ami et tente de retrouver mes esprits. C’est du passé, il faut tirer un trait dessus. Et pourtant, je sais que ce moment risque de me hanter pour quelques jours encore. Ces moments en fait. Celui avec cet homme de Cro-Magnon mais aussi moi, trouvant refuge dans les bras de l’homme qui m’a brisé le cœur. C’est vraiment une soirée pleine d’expériences et la deuxième est bien plus agréable que la première, on ne va pas se mentir. Mais ça, il ne l’entendra jamais. Oh non, il n’entendra jamais que cette légère accolade m’a fait du bien. " Si ça n’avait pas été moi, quelqu’un serait venu s’interposer " Je le regarde, un léger rire se faufilant entre mes lèvres. " Permets moi d'en douter " Parce que bon, il était venu mais très peu de regards étaient tournés vers nous, vers moi. Et ça serait restée comme ça jusqu'au moment où j'aurais réussi à attirer l'attention de quelqu'un, devant surement en faire des caisses pour être vue. " Oh tiens, finalement, ce n'est pas un jeu sexuel un peu étrange, elle a vraiment besoin d'aide " Je déteste causer des scènes, sauf quand je l'ai décidé. Et là, plus rien n'était mien. Je n'avais plus vraiment de contrôle. " Et j’aimerais te dire que ces hommes se font rares mais je ne suis pas certain que ce soit vrai. J’espère que tu n’en croises pas souvent cependant " Je le regarde et me retiens de lui rire au nez. C'est lui qui dit ça, lui, l'homme qui m'a trompé ? Et je doute qu'un homme de ce genre change. Il reste un connard toute sa vie et c'était d'ailleurs pour cela - et pour sauver toutes ces jeunes femmes d'une relation qui ne mènera jamais à rien - que je m'étais attelée à briser tous ses coups. Du moins, ce que je voyais naître sous mon nez. C'était plus fort que moi. Je leur ai rendu service à ces filles et, je me vengeais en même temps. D'une pierre deux coups. " Peu souvent... Mais ça n'en reste pas moins trop souvent " Même une fois tous les dix ans, c'est une fois de trop. Et on sait tous que ce n'est pas une fois par décennie que ça arrive. La drague, la séduction est un jeu et certains la prennent bien trop au sérieux, à mon grand regret. En tout cas, maintenant que je suis tirée d'affaire et que j'ai retrouvé mes esprits, je souhaite rentrer chez moi. Rentrer pour pleurer, pour craquer sans avoir peur d'être jugée, d'être cataloguée comme la fille qui l'a bien cherché. Parce que c'est toujours comme ça. Tu t'es fait agresser ? Eh bien, fallait pas mettre de short, fallait pas répondre à ses avances. Pardi. Comme si c'était si simple. Et après, on se demande pourquoi je suis si protectrice avec Gina... Les hommes, c'est le mal. Alors autant s'en débarrasser et c'est ce que j'essaye de faire avec Arthur, un peu sur la défensive. " Cela t’étonnera peut-être mais je suis venu avec des collègues qui pourront se passer de moi et sans grande envie de rentrer accompagné " Je croise les bras au niveau de ma poitrine et je le toise légèrement. Pourquoi est-ce que je n'y crois pas une seule seconde ? " Pourtant à jouer les super héros tu vas toucher le pactole ce soir " Lançais-je dans un ton hautain et condescendant au possible. Il m'a aidé mais tout ce que je vois, c'est le gamin qu'il était à l'époque, celui qui m'a brisé le coeur. Il est toujours le même, n'est-ce pas ? Je ne lui ai pas suffit une fois, ça ne changera jamais, j'en suis persuadée. " Et puis quel homme serais-je si je t’abandonnais encore toute tremblante " Je lève les yeux au ciel et soupire fortement. " Un vrai prince charmant " Mais quand ses mains se posent sur les miennes, c'est comme si toutes mes barrières tombaient en un claquement de doigts. " Si tu penses pouvoir me supporter encore un peu, laisse-moi t’offrir un verre " J'hausse les épaules, comme si je capitulais pour de bon. " D'accord, pourquoi pas " Que je souffle, presque comme si je n'en avais rien à faire, comme si je me foutais bien de sa proposition alors que ça me fait chaud au coeur, je dois bien l'admettre. Les boissons sont rapidement commandées et je regarde autour de moi, un sourire aux lèvres. " Alors, laquelle de ces jeunes filles va débarquer dans cinq minutes et me dire que t'es le pire con de la planète et que je ferai mieux de partir en courant ? " Il n'y avait pas que moi qui réagissait de la sorte non ? " Pas de conquête ce soir, comment ça se fait ? " Je suis plutôt curieuse, on ne va pas se mentir. Je veux tout savoir, absolument tout. Ça m'évitera de penser à ce qu'il vient de se passer mais aussi de voir où il en est, le petit Iver...
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| | | | (#)Lun 23 Avr 2018 - 2:07 | |
| Cette soirée étant censée tourner autour de ton collègue, tu n’avais même pas envisagé la possibilité de rencontrer quelqu’un que tu connaissais ce soir. Pourtant, il n’était pas rare que tu croises Marianna dans les bars et les boîtes de nuit. Vous vous étiez croisés de nombreuses fois depuis que Lily t’avait quitté et tu savais que ces soirs là, tu allais rentrer seul chez toi. Tu ne savais pas si c’était par vengeance ou pour une autre raison que Marianna se faisait toujours un malin plaisir de faire fuir tes conquêtes d’un soir. Jeu étrange que tu lui laissais jouer car tu n’avais nullement envie de rentrer dans un débat sans fin avec Marianna au sujet de ce qui s’était passé entre vous au lycée. En tout cas, une chose était certaine, Marianna avait la rancune tenace car cette histoire avait plus de dix ans désormais. Oui, tu l’avais trompée. Perdu dans une histoire familiale tragique, perdu dans ce qui allait se passer l’année d’après, tu avais fauté. Tu en as toujours assumé les responsabilités mais tu ne pensais pas que cette histoire aurait un impact sur votre relation encore aujourd’hui. Toutefois, ce n’était pas parce que Marianna avait ces dernières années brisé toutes tes chances avec les demoiselles quand vous étiez dans le même bar que tu allais la laisser se faire agresser. Tu étais le premier à aimer jouer le jeu de la séduction mais tu étais aussi le premier à savoir quand il s’arrêtait. Tu étais toujours clair avec les demoiselles que tu ramenais chez toi. Leur offrir une relation n’était pas sur la table. De toute manière, quelle relation sérieuse commençait avec une première rencontre se terminant dans un lit ? Tu n’en connaissais pas. Pour répondre à Marianna, tu lui dis que si tu n’étais pas venu à sa rescousse, quelqu’un d’autre l’aurait certainement fait car tu ne veux pas croire que des gens soient assez mesquins pour laisser faire un harceleur sexuel de la sorte. « Permets moi d'en douter » Tu étais peut-être trop naïf, c’était une forte possibilité voilà pourquoi tu essayais d’inculquer à tes élèves certains principes qui n’avaient rien à voir avec les mathématiques. Apprendre à respecter les femmes, c’était la base, une base que tu n’avais pu qu’apprendre dans ta famille composée uniquement de femmes. En trompant Marianna, tu savais que tu avais failli à ce principe mais personne n’est parfait à chaque instant de sa vie, tout le monde fait du mieux qu’il peut. Tu ne rajoutais rien, tu préférais laisser les choses ainsi car personne ne pouvait savoir ce qui se serait passé. Tu ne pus t’empêcher de t’excuser plus ou moins pour le comportement de cet homme qui en discréditait des dizaines d’autres qui n’auraient jamais agis ainsi. « Peu souvent... Mais ça n'en reste pas moins trop souvent » Elle avait raison. Aucun homme ne devrait se comporter de cette manière avec une femme, ce n’était pas correct. Et pourtant, trop le faisaient. Elle ne tombait pas à chaque fois sur ce type d’hommes mais trop souvent pour que cet épisode soit une exception. Tu espérais ne pas être un de ces hommes et tu espérais élever ton fils dans le futur de manière à ce qu’il respecte les femmes qu’il rencontrait. « C’est à nous de mieux les éduquer. » Nous les parents, les professeurs, toute personne susceptible d’avoir de l’impact sur ce genre de norme. Il fallait que les choses changent mais cela prendra du temps et ton action au lycée n’est qu’une goutte d’eau dans un vase peu rempli. Mais malgré les tremblements qu’elle ressent, Marianna ne tarde pas à redevenir Marianna et à te remettre à ta place. Tu n’as jamais réellement compris pourquoi elle avait toujours refusé d’envisager que tu avais pu grandir et mûrir mais tant pis. « Pourtant à jouer les super héros tu vas toucher le pactole ce soir » Tu n’avais jamais été un manipulateur assez puissant pour aller jusque là. Certes, ton action n’était pas passée inaperçue mais contrairement à ce que ton interlocutrice semblait penser, tu n’étais pas constamment à la recherche de l’attention de la gente féminine et tu n’étais pas constamment en train de penser à te soulager avec une demoiselle dans ton lit. « Des fois, toucher le pactole n’est pas le plus important. » Lui répondis-tu avant de poser tes mains sur les siennes encore tremblantes. Malgré une relation chaotique ces dernières années avec la belle brune, tu tenais toujours à elle et tu ne voulais pas la laisser seule dans cet état. « Un vrai prince charmant » Tu levais presque les yeux au ciel mais tu préférais ne rien dire, c’était beaucoup mieux ainsi. A la place, tu lui offris de prendre un verre en ta compagnie. « D'accord, pourquoi pas » Qu’elle accepte te surprenne mais tu n’ajoutas rien préférant l’entraîner vers une petite table disponible. Tu l’installais sur la banquette où elle sera bien installée pour reprendre ses esprits avant de t’installer en face d’elle. « Alors, laquelle de ces jeunes filles va débarquer dans cinq minutes et me dire que t'es le pire con de la planète et que je ferai mieux de partir en courant ? Pas de conquête ce soir, comment ça se fait ? » Tu ne pus t’empêcher de secouer la tête avec un petit sourire. « En général c’est plutôt toi qui fais ça, personne d’autre n’a eu à le faire car je concentre mon attention sur une seule demoiselle par soirée. » C’était la réalité. Le but n’était pas de blesser ton interlocutrice ou quoi que ce soit de ce genre mais de trouver des demoiselles qui recherchaient comme toi un peu de compagnie sans prise de tête. « Je sais que tu refuses d’envisager que je puisse mûrir ou changer mais ce n’est plus seulement ce que je recherche désormais. J’en ai assez de me réveiller seul et puis j’ai un fils dont je dois m’occuper désormais, c’est le genre de responsabilité qui te fait grandir. » Dis-tu à la jeune femme avant que le serveur n’arrive et qu’il prenne votre commande. |
| | | | (#)Ven 27 Avr 2018 - 5:37 | |
| Avec ce que vient de faire Arthur, je pourrais juste baisser les bras, arrêter d'être si rancunière, de lui en vouloir comme s'il avait mis le feu à ma maison et avait tué mon chat au passage. Je devais avancer, pardonner et peut-être que ça irait mieux pour moi - dans ma vie privée - par la suite... Mais je ne me laissais pas la peine de penser à mieux, il m'avait brisé le coeur et jusque dans son cercueil, je lui en voudrais. Ou alors peut-être que si, un jour, il m'aide avec Gina... Who knows ? Je n'avais jamais pensé qu'il serait capable de me briser le coeur à l'époque et pourtant, il l'a fait. Et je dois dire que cette période a été plutôt difficile pour moi. Pour ne pas dire très difficile. Je me souviens encore des nuits à réfléchir à ce que j'avais pu faire de mal, à me remettre en question, à me remettre en cause avant de tout lui foutre sur le dos et de devenir celle que je suis aujourd'hui. Changer de mecs dès que ça me chante, ne plus s'attacher parce qu'on finit toujours par souffrir. " C’est à nous de mieux les éduquer " Je sors de mes pensées, le regarde et fronce les sourcils. À nous de quoi ? Je n'ai pas le temps pour ça, pour passer vingt minutes à expliquer à un homme majeur et vacciné ce qu'il peut et ne peut pas faire avec une femme. Ce n'est pas mon travail et si je dois avoir cette conversation avec l'un d'entre eux, je risquerais de lui donner un coup dans les parties intimes pour ne pas le savoir de base. Et, pour tout dire, je ne suis pas prof et encore moins pédagogue alors... Très peu pour moi. Mais j'apprendrais à Gina à casser la gueule du premier homme - ou femme d'ailleurs, parce que les comportements abusifs ne sont pas exclusivement masculins - qui osera poser sa main sur elle sans son consentement. " Des fois, toucher le pactole n’est pas le plus important " Je lève les yeux au ciel et me retiens de dire que c'est mal de mentir. Ou alors peut-être qu'Arthur n'est pas si mauvais que ce que je veux m'imaginer. Bien entendu que j'ai envie qu'il soit un petit con et qu'il se serve de ce petit acte héroïque pour aller chopper la blonde qui a ses yeux sur nous depuis quelques minutes. Bien sûr que je n'attends qu'une chose : qu'il me laisse en plan pour pouvoir le haïr encore plus. Mais ça n'arrivera pas parce que j'accepte de prendre un verre avec lui. Pas que je baisse les armes mais je sais que j'en ai besoin et peut-être que je verrais une nouvelle facette de sa personnalité autour d'un verre... Peut-être qu'il est toujours plein de conversations, comme il l'était à l'époque. Il doit être beau parleur mais c'est quelque chose d'autre. Sinon je n'aurais jamais craqué à l'époque. " En général c’est plutôt toi qui fais ça, personne d’autre n’a eu à le faire car je concentre mon attention sur une seule demoiselle par soirée " J'hausse les épaules, comme si je n'en avais rien à faire de ses explications. Intérieurement, je suis un petit peu fière qu'il n'y ait que moi qui lui réserve ce traitement. Ouai, intérieurement, je suis bien contente qu'il n'ait pas de soucis avec d'autres filles. Mais dans mon fort intérieur. Je n'en parlerais jamais, bien entendu. " C'est bien, t'as retenu la leçon " Que je lâche avec un léger sourire sur le visage. Je suis plus taquine qu'autre chose dans le ton de ma voix, légèrement adoucie pour mieux attaquer dans la seconde qui suit, bien entendu. On ne change pas une équipe qui gagne. Je pense avoir de nombreuses cartes en mains, les cartes de la vengeance éternelle mais quand il ouvre la bouche une nouvelle fois, pour m'annoncer qu'il a un fils, c'est comme si je venais de perdre la main. En tout cas, j'ai perdu la face. " Je sais que tu refuses d’envisager que je puisse mûrir ou changer mais ce n’est plus seulement ce que je recherche désormais. J’en ai assez de me réveiller seul et puis j’ai un fils dont je dois m’occuper désormais, c’est le genre de responsabilité qui te fait grandir " Je le regarde et souffle un léger " Quoi ? " Ne faisant absolument pas attention au serveur qui vient d'entrer dans mon champ de vision. " T'es quoi ? " Non parce que là, j'ai vraiment du mal à suivre et à y croire. Le serveur se racle légèrement la gorge et je lève les yeux vers lui. " Un coca light. Avec de la glace pilée et deux tranches de citron, merci " Pas un sourire, pas un clin d'oeil, rien. Parce que, une fois encore, Iver a tout mon attention. Lui, père ? Bizarre. " Quelle pauvre fille t'as été foutre en cloque sérieusement ? " Que je demande en levant les yeux au ciel. La base numéro une dans une relation, c'est de se protéger. Et j'allais devoir l'éduquer là-dessus si ça continue. Mais il s'en occupe et ça, c'est déjà bien. Peut-être que j'ai un peu plus de respect pour lui. " Devoir m'occuper d'un enfant ça me calme pas moi ... " Que je balance en levant les yeux au ciel avant de clarifier rapidement. " C'est pas la mienne hein. Mais c'est ma petite soeur et ma belle-mère s'en occupe pas et ... tu sais, mon père c'est mon père quoi. Il a eu deux filles et il refait les mêmes erreurs avec la plus petite " Que je finis par lancer en soupirant doucement, plus énervée contre mon géniteur qu'autre chose. Il voit des femmes enceintes à longueur de journée, il met au monde des centaines de bébés par an mais il n'a aucune envie d'être père. Pourtant, des enfants, il en a deux... Deux adorables filles qui ont près de 30 ans d'écart. " T'as intérêt d'apprendre à ton fils à respecter les femmes parce que je vais apprendre à ma soeur à tous vous émasculer hein " Que je lance avec un large sourire alors que nos commandes arrivent rapidement. Comme quoi, le destin nous réunit une nouvelle fois sur un autre plan. Arthur, papa. Woaw. Ça a son charme quand même. Je me retiens de lui lancer qu'avec ça, il doit chopper encore plus. Oui, c'est pas bien Marianna. C'est la jalousie qui parle. Et c'est pas joli.
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| | | | (#)Lun 7 Mai 2018 - 16:34 | |
| Le harcèlement sexuel, un problème exacerbé par votre génération. Tu ne pouvais pas croire qu’il n’existait pas ce genre de comportements avant mais les femmes avaient l’habitude d’être soumises à tous les niveaux alors tout le monde devait trouver ça normal. Mais ce n’était plus le cas aujourd’hui et c’était bien mieux ainsi. Marianna aimait te reprocher tous les tords du monde mais tu n’étais pas un macho qui ne respectait pas ses partenaires. Tu avais au moins ça pour toi. Quand on te disait non merci, tu faisais demi tour et tu allais vers quelqu’un d’autre ou tu rentrais chez toi en fonction de l’heure. Il y avait toujours de la déception bien entendu mais pas de l’amertume. Tu avais grandi dans un foyer rempli de femmes depuis que ton père était parti de la maison à tes huit ans alors tu n’avais eu d’autres choix que de les respecter. Certes, tu avais trompé Marianna à l’époque, il y a de cela plus de dix ans mais ce n’était pas pour la blesser. Elle ne t’avait jamais laissé t’expliquer mais c’était une période où tu étais complètement perdu, où la dépression te guettait et tu venais de te mettre tes deux sœurs à dos. Tu n’aurais pas dû et tu l’as regretté mais il a fallu accepter les conséquences de tes actes et tu dois encore les supporter aujourd’hui car Marianna a la rancune tenace. Tu es persuadé que pour éviter ce genre de scène, c’est les enfants et les adolescents qu’il faut éduquer. Tu essaies donc de faire de ton mieux tous les jours quand tu es au lycée mais ton influence seule ne suffira pas, tu en es bien conscient. Tu vois le regard dubitatif de Marianna quand tu lui dis que vous devez éduquer la nouvelle génération mais elle ne commente pas ce qui est sans doute mieux. Malgré le fait qu’elle tremble encore, le fait qu’elle te balance à la figure des répliques cinglantes et qu’elle essaie de te faire déguerpir te rassure car cela veut dire qu’elle redevient elle-même et que le choc commence à s’estomper. « C'est bien, t'as retenu la leçon » Tu te retiens de lever les yeux au ciel. Depuis votre séparation qui remonte à plus de dix ans, Marianna n’a cessé de te rappeler à chacune de vos rencontres par des petites remarques que tu l’avais trompée et que tu l’avais blessée. Tu pouvais comprendre qu’elle t’en veuille mais en plus de ça, elle n’avait jamais voulu voir ou même essayer d’imaginer que tu puisses avoir changé, que tu puisses avoir mûri. Tu étais rancunier toi aussi mais tu savais lâcher prise quand cela était nécessaire et tu ne comprenais pas pourquoi Marianna s’accrochait désespérément à cette haine qu’elle ressentait pour toi depuis vos dix-huit ans. Vous alliez vous asseoir pour prendre un verre et Marianna revient à la charge pou savoir pourquoi tu n’étais pas déjà au bras d’une demoiselle. « Quoi ? T'es quoi ? » Tu ne pus t’empêcher de laisser un petit rire s’échapper de tes lèvres. Cela ne te surprenait pas vraiment que Marianna ne puisse pas concevoir que tu avais un enfant car elle ne voyait en toi qu’un adolescent de dix-huit ans. Malheureusement, tu en avais trente-deux aujourd’hui et ton anniversaire approchait à grands pas … Avant que tu ne puisses lui répondre le serveur arriva. « Un coca light. Avec de la glace pilée et deux tranches de citron, merci » « Je vais vous prendre une bière, merci. » Lui dis-tu et ce dernier repartit à ses occupations. Marianna semblait avoir du mal à se remettre de cette nouvelle que tu venais de lui annoncer ce qui t’amusait beaucoup. « Quelle pauvre fille t'as été foutre en cloque sérieusement ? » Ah ton histoire avec Angelina allait beaucoup plaire à Marianna tu n’en doutais pas. Tu ne pouvais d’ailleurs t’empêcher de penser que les deux jeunes femmes s’entendraient à merveille ou voudraient se tuer car elles se ressemblaient beaucoup finalement. « Ce n’est pas ne pauvre fille, c’était ma copine de l’époque. On est pas resté ensemble très longtemps, un peu plus de six mois. Notre relation n’était pas vraiment très saine mais ça nous convenait jusqu’à ce qu’elle finisse par me tromper. » Marianna allait certainement beaucoup rire car c’était la situation de l’arroseur arrosé pour le coup mais personne ne pouvait changer le passé. « Elle a ensuite disparu de la circulation, quittant l’Australie et revenant quatre ans plus tard accompagné de mon fils. Et donc je suis devenu papa. » Dis-tu tout simplement. Tu en voulais encore à Angelina de t’avoir privé de ton fils pendant les trois premières années de sa vie mais la détester à tout jamais n’était pas une solution viable dans la situation actuelle. « Devoir m'occuper d'un enfant ça me calme pas moi ... C'est pas la mienne hein. Mais c'est ma petite soeur et ma belle-mère s'en occupe pas et ... tu sais, mon père c'est mon père quoi. Il a eu deux filles et il refait les mêmes erreurs avec la plus petite » Tu étais surpris que Marianna se retrouve à s’occuper de sa petite sœur parce que tu avais du mal à la voir comme une maman poule mais après tout pourquoi pas ? Ta famille n’était pas la seule famille où rien ne fonctionnait comme prévu en tout cas mais sa sœur avait de la chance de l’avoir. « Au moins elle t’a toi, c’est déjà ça. » Lui dis-tu avec un sourire sur le visage. « La présence d’Abel me calme car je me suis rendu compte que je cherchais autre chose. Je suppose que tu n’es toujours pas prête à te poser ? » Tu t’en voulais un peu parce que tu n’étais pas assez bête pour penser que le fait que tu aies trompé Marianna au lycée ne jouait pas sur sa décision de ne jamais se poser. « T'as intérêt d'apprendre à ton fils à respecter les femmes parce que je vais apprendre à ma soeur à tous vous émasculer hein » Tu laissais échapper un petit rire à cette remarque. Tu comptais bien apprendre à Abel à respecter les femmes mais il était encore un peu jeune pour ça. « Je n’y manquerai pas. J’essaie déjà de le faire tous les jours avec mes élèves. » Tâche plus difficile qu’il n’y paraît mais tu essaies au moins, c’est déjà ça. « Ca va mieux ? » Lui demandas-tu alors pour t’assurer qu’elle allait bien. |
| | | | (#)Dim 27 Mai 2018 - 18:39 | |
| Ça me choque, ça me perturbe, ça me retourne, ça me fait beaucoup trop de chose. Arthur, père ? Il doit y avoir une caméra cachée et je me retiens de lui éclater de rire au nez. C'est donc ça ! Il a tout mis en scène. L'agression, le sauvetage, la nouvelle. Ça ne peut être que ça parce que cette soirée est tout sauf réelle. J'ai l'impression d'être dans un film, un très mauvais film. Vous savez, ceux dont on vous montre tous les moments drôles dans la bande annonce pour vous faire dépenser près de vingt dollars australiens pour matter... un navet. Autant aller au super marché, ça coute bien moins cher. Et c'est d'ailleurs pour ça que je commande une boisson sans alcool. Peut-être que par magie, ça sera de la vodka pure, j'en sais trop rien. Rien de tout cela ne me semble probable alors je tente le tout pour le tout. Et je me demande qui peut bien être cette fille qui est tombée dans le panneau. Celle qui a cru que quelque chose de sérieux pouvait se construire avec lui. C'est juste impossible. Je ne sors donc pas assez. Ou alors mes techniques pour faire fuir les nanas de la ville ne sont pas assez bonnes. Il va falloir que je revois tout ça à la hausse pour éviter à une demoiselle de se faire avoir. " Ce n’est pas une pauvre fille, c’était ma copine de l’époque. On est pas resté ensemble très longtemps, un peu plus de six mois. Notre relation n’était pas vraiment très saine mais ça nous convenait jusqu’à ce qu’elle finisse par me tromper " Je le regarde et ouvre la bouche, un peu choqué. Putain, le karma. Qui est cette fille que je lui offre un verre ou deux. Voire une nouvelle maison sur la plage. " Elle a ensuite disparu de la circulation, quittant l’Australie et revenant quatre ans plus tard accompagné de mon fils. Et donc je suis devenu papa " Je le regarde et mets quelques secondes avant de répondre, haussant les épaules " Eh bah ça c'est moche " C'est moche parce qu'il s'est fait avoir comme un bleu et c'est moche parce qu'il a loupé les premières années de vie de son fils aussi, par la même occasion. " Et t'es sûr que c'est le tien au moins ? Non parce qu'elle t'a trompé et tu sais, ces gens o peut jamais trop leur faire confiance... " Je souris doucement en le regardant dans les yeux. C'est ma façon de lui dire que je ne pourrais sûrement jamais lui faire confiance et donc jamais lui pardonner complètement ce qu'il m'a fait. Ça m'a fait beaucoup de mal, ça m'a détruit et ce, beaucoup plus que je ne l'aurais voulu à l'époque et encore aujourd'hui. Enterrer la hache de guerre ? Très peu pour moi ! Je préfère décapiter avec cette dernière. Décapiter et émasculer au possible. C'est comme ça. Rancunière et caractère de merde. C'est le sang latino qui veut ça, c'est dans les gênes, j'y peux rien moi, je ne suis qu'une victime. C'est ce que j'aime me répéter quand je m'emporte rapidement avant de revenir sur terre. Se calmer, respirer, prendre sur soi. Il y a trop de colère et de haine en moi pour y arriver. Il n'y a qu'avec Gina que j'arrive à me tempérer et c'est d'ailleurs d'elle dont je parle. Parce que si avoir un enfant a leur de calmer Arthur, j'aimerais bien connaître son remède. Peut-être que si c'était la mienne... Ça n'arrivera jamais. " Au moins elle t'a toi, c'est déjà ça " Laisse moi rire et mourir. Un enfant a besoin de ses parents, de leur amour ou sinon quelque chose finira par déconner. Et j'en suis la preuve vivante. J'hausse les épaules et je l'écoute s'expliquer. " Ma présence d’Abel me calme car je me suis rendu compte que je cherchais autre chose. Je suppose que tu n’es toujours pas prête à te poser ? " Il cherche autre chose. Et bien. C'est qu'il a grandi le petit Iver. Ce n'est pas mon cas. " J'ai pas le temps pour l'engagement. Ça prend vraiment trop de temps d'entretenir une relation et souvent c'est pour pas grand chose, un peu comme les plantes vertes et les fleurs en tout genre " Beaucoup de temps et d'efforts pour quoi ? Un peu de couleur et de gaité dans la vie ? Y a des tas de choses qui prennent bien moins de temps et qui provoquent les mêmes effets dans la vie alors pourquoi s'embarrasser ? Et puis, j'avais accordé ma confiance une fois et j'avais vu à quoi ça ressemble, de baisser sa garde. Les coups font beaucoup plus mal et je n'avais pas envie de revivre ça. Bien sûr, je lui en voulais un peu - voire beaucoup - pour ça mais peut-être qu'il m'avait rendu service au final. Je n'avais pas l'air de l'une de ses pétasses lobotomisées qui peuplent une petite partie de ce bar. C'était presque si on pouvait en entendre se vanter d'à quel point leur petit ami est si parfait. Ugh. Jusqu'à ce qu'il aille tremper son biscuit dans la tasse d'une autre. Je vous jure. La niaiserie, ça en tuera plus d'un. Et la violence aussi ça en tuera plus d'un. La scène de ce soir aurait pu très mal se finir et c'est d'ailleurs pour cela que tu lui balançais ces quelques mots, sur le fait d'éduquer son fils et bien comme il le fallait. " Je n'y manquerai pas. J'essaie déjà de le faire tous les jours avec mes élèves " Bon, c'est déjà ça. Il essaye. Pas sur que ça fonctionne mais, intérieurement, j'espérais que la graine qu'il plantait dans la tête de ces gamins allaient donner une belle plante et pas de celle qui crève si on ne s'en occupe pas pendant une petite semaine de rien du tout. " Ça va mieux ? " Je le regarde et laisse glisser mes yeux sur mes mains qui ne tremblent plus. " Je crois ouai " Que je lui souffle avec un léger sourire sur le visage. " Alors comme ça t'es papa... J'arrive pas à y croire putain " Et comme toutes les adolescentes amoureuses, si on m'avait demandé avec qui j'aurais un enfant plus tard - genre quinze ans plus tard - j'aurais pensé à lui. Bien sûr que je pensais à lui quand je lisais les magazines débiles des copines et quand on me demandait "tu te verrais où dans dix ans ?" Dans les bras de l'homme que j'aime, un job de folie à portée de main et qui sait... La belle blague. J'avais un job de rêve mais pas celui de mes rêves et le reste, n'en parlons pas. " Ça veut dire que je vais plus pouvoir casser tes coups si t'es calmé... Qui est-ce que je vais pouvoir emmerder maintenant ? " Que je lui demande avec un léger sourire, remerciant à peine le serveur qui ramène - enfin - nos boissons. La paille au fond du verre, je bois une gorgée de ma boisson fraîche et soupire fortement. " J'ai pas signé pour cette soirée chelou moi " Que je ronchonne plus qu'autre chose. Mon ex qui me sauve. Et qui me fait un petit peu comprendre que je devrais grandir. Et si j'ai pas envie de grandir hein ? On m'a demandé mon avis à moi ? On m'a demandé si j'avais envie de vivre une expérience bien flippante avec un inconnu avant d'être sauvée par celui qui m'a brisé le coeur ? Qu'on rembobine cette soirée merdique ! " Ils ont des pailles en fer, c'est un bon point pour ce bar " Que je baragouine plus pour moi qu'autre chose, un peu perdue dans tout ça. Le retour à la réalité, c'est moche.
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| | | | (#)Sam 23 Juin 2018 - 7:27 | |
| Jusqu’ici, tu n’avais jamais fait le rapprochement mais tu ne peux t’empêcher de penser qu’Amelia et Marianna ont pas mal de points communs. Leur principal réside dans le fait qu’elles sont toutes les deux très rancunières et qu’elles ne semblent pas prêtes à te pardonner tes erreurs d’adolescent, peu importe ce que tu fais, peu importe ce que tu dis. Amelia l’a traduit par un silence complet pendant plus de dix ans, Marianna en étant tout le temps présente au mauvais moment et t’empêchant régulièrement de ramener chez toi une belle demoiselle. Tu aurais dû te douter que la jeune femme te tiendrait rigueur de cette erreur pendant longtemps mais jamais tu n’aurais pensé que cela durerait aussi longtemps. Malgré le fait que tu viens de la sortir des griffes de son agresseur, tu sais qu’au final cela ne changera rien parce qu’elle te verra toujours comme celui qui lui a brisé le cœur. Tu sais être rancunier toi aussi mais tu sais aussi tourner la page quand il le faut. Tu profites du choc de Marianna quand à l’annonce du fait que tu es papa pour l’entraîner sur une table. C’est à cause de l’entrée de ton fils dans ta vie qu’elle ne te croise plus sans cesse à droite à gauche dans les bars. Lui raconter ce qui s’est produit avec Angelina c’est lui tendre le bâton pour te faire battre mais tu as envie qu’elle comprenne que ce n’était pas parce que tu l’avais trompée quand vous étiez adolescents que ta vie amoureuse était mieux que la sienne. « Eh bah ça c'est moche. Et t'es sûr que c'est le tien au moins ? Non parce qu'elle t'a trompé et tu sais, ces gens o peut jamais trop leur faire confiance... » Preuve qu’il est impossible pour Marianna de réellement s’arrêter, elle vient de t’insulter en essayant de faire passer ça comme du réconfort. Tu comprends très bien ce qu’elle est en train de te dire et tu ris jaune. Oui, elle t’avait fait confiance et tu l’avais trahie cette unique fois mais est-ce que cela voulait dire que toute ta vie tu devais être catalogué comme un gars à qui on ne pouvait pas faire confiance ? Tu estimais que non, la preuve était que tu n’avais jamais trahi la confiance de Lily, ni celle d’Angelina qui avait été celle qui t’avait trahie. Tu n’avais pu trahir celle de personne d’autre vu que tu ne t’étais engagé dans aucune autre relation depuis les deux jeunes femmes. « On a fait un test de paternité pour en être certain, c’est le mien. » Tu n’étais pas stupide non plus. Tu n’acceptais pas le retour de ton ex dans ta vie avec un gamin sans vérifier qu’il pouvait être le tient. Et il s’était avéré que c’était le cas donc il avait fallu composer avec Angelina. Tu ne manquais pas de remarquer que tes confessions dérangeaient Marianna pour une raison que tu ignorais mais elle te parla de sa petite sœur dont elle semblait s’occuper à la place de son père et de sa femme. « J'ai pas le temps pour l'engagement. Ça prend vraiment trop de temps d'entretenir une relation et souvent c'est pour pas grand chose, un peu comme les plantes vertes et les fleurs en tout genre. » Tu hoches la tête parce que tu peux comprendre ce point de vue. Il a été le tient pendant plusieurs années mais tu comprends aussi l’autre point de vue. Celui qui dit qu’une relation est quelque chose qui vaut le coup. On construit un lien unique avec l’autre, on se soutient, on s’entraide, on construit sa bulle et on a toujours quelqu’un sur qui compter, quelqu’un dont on prend soin et qui prend soin de vous. Tu as toujours aimé être en couple, ce sont les séparations qui sont le plus compliqué. « Ce n’est pas fait pour tout le monde. » Dis-tu en haussant les épaules. « Si tu n’as pas envie de t’engager, ne t’engage pas. Moi j’ai besoin d’autre chose maintenant et s’engager en fait parti, peu importe les conséquences. » Il faut apprendre à prendre des risques dans la vie et c’est ce que tu es décidé à faire dans ta vie amoureuse. Il fallait avouer que tu n’avais pas de personnes pour l’instant dans ta vie avec qui tu te voyais tenter l’aventure mais qui sait ? Peut-être que cela pouvait changer ? En tout cas, tu n’étais pas du genre à mettre une pression sociale sur ceux qui ne voulaient pas s’engager. Changeant de sujet, tu demandais à Marianna si elle s’était un peu remise de son agression quelques minutes plus tôt. « Je crois ouais. Alors comme ça t'es papa... J'arrive pas à y croire putain. » Tu souris face au désarroi de la jeune femme. A l’entendre, tu voulais bien croire qu’elle n’arrivait pas à se remettre de cette nouvelle. A cet instant, Marianna te fit penser à Peter Pan. Cet individu qui ne voulait pas grandir. Tu ne savais pas si c’était comme ça que vivait la jeune femme aujourd’hui mais cela ne te surprendrait pas. « Ça veut dire que je vais plus pouvoir casser tes coups si t'es calmé... Qui est-ce que je vais pouvoir emmerder maintenant ? » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit rire à ces paroles. En effet, cela allait compliquer sa tâche mais tu ne doutais pas qu’elle allait la relever avec brio. « Je suis désolé de venir gâcher ton plaisir. Mais tu vas bien trouver quelqu’un d’autre à traumatiser. » Lui dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. « Et je ne suis pas encore casé, j’ai juste moins de temps pour courir les bars et les boîtes de nuit. » Et moins l’envie également mais ce serait mentir que de dire que de temps en temps tu ne ramenais pas une demoiselle chez toi pour le plaisir quand Abel n’était pas là. « J'ai pas signé pour cette soirée chelou moi. Ils ont des pailles en fer, c'est un bon point pour ce bar » Tu fronçais les sourcils à sa dernière remarque ne comprenant pas très bien où elle voulait en venir mais tu décidais de laisser tomber. Tu comprenais bien que tu venais de lui casser sa vision de toi, de ta vie et briser vos habitudes en quelques sortes. « Tu veux danser ? » Lui proposais-tu pour lui changer les idées. |
| | | | (#)Sam 30 Juin 2018 - 19:53 | |
| Trahison, disgrâce et tout ce qui va avec. Je sais très bien que c'est complètement idiot de réagir de la sorte avec Arthur. Je sais que je devrais être reconnaissance et baisser les armes mais… ça n'arrivera pas. Je n'y arrive pas. Le revoir là, ce soir, dans ce moment où je suis au plus bas, me ramène à l'époque de notre couple. Fragilisée par l'amour, par les sentiments. Ce n'est pas la même faiblesse aujourd'hui, loin de la même et pourtant… Il semble avoir changé mais est-ce vrai ? N'est-ce pas juste une façade pour m'amadouer, me faire baisser les armes ? Et si entretenir cette rancune envers Arthur n'était pas la seule façon d'avoir un minimum d'interaction avec lui ? Après tout, il est père maintenant, il s'est posé. Il a terriblement changé depuis nos années lycées et moi, pas tant que ça, je crois. Je suis toujours la même peste, celle qui veut écraser tout le monde, qui ne se préoccupe que d'elle. Enfin, d'elle et de sa soeur. Parce que Gina est partie plus qu'importante de ma vie, il n'y a pas à dire. " On a fait un test de paternité pour en être certain, c’est le mien " Je le regarde avec un regard un peu désolé. Ça craint d'avoir un gosse si tôt, surtout quand il n'est attendu, ni voulu. Parce que de ce que j'en comprends, c'est ça pour lui. Et je ne peux que savoir ce que c'est avec Gina. Je n'en veux pas à ma frangine mais aux adultes qui lui servent de géniteur et génitrice. " Félicitation alors, je suppose " C'est ça qu'on dit aux gens quand ils attendent un enfant non ? Les effusions de joie, les embrassades, les larmes de joies. Et toute démonstration affective qui ferait gerber n'importe quel être humain en temps normal. Je me demande s'il est bon père, s'il s'en sort bien avec son petit bout et ce que ça lui fait d'être père. Oui, il s'est calmé sur les sorties mais, il y a tant d'autres choses… " Ce n'est pas fait pour tout le monde " Là dessus, on est plus que d'accord. L'engagement, ce n'est pas fait pour tout le monde et ça peut être aussi cool que merdique. Un jour, peut-être. Ouai, peut-être qu'un jour j'arriverais à voir plus loin que le bout de mon nez. Peut-être qu'un jour, avec le garçon adéquat j'arriverais à dépasser cette peur de l'abandon qui ne me quitte plus depuis mon enfance. Les hommes que j'aime m'abandonne, me trahisse. Que voulez-vous, quand on naît Rodriguez, on est maudite à vie en matière de relations amoureuses. " Si tu n'as pas envie de t'engager, ne t'engage pas. Moi j'ai besoin d'autre chose maintenant et 'engager en fait parti, peu importe les conséquences " Et bah ça, putain, je ne m'y attendais pas. Et je trouve que ça craint. Autant s'accrocher un boulet à la cheville plutôt que de s'enquiquiner dans une relation. Je sais bien que les relations ne sont pas qu'ennuis et trahisons. Après tout, on a eu quelques mois plus que géniaux tous les deux. Mais depuis, tout semble aigri, gris et douloureux. C'est comme ça. Ainsi va la vie, comme on le dit si bien. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde là dessus et peut-être qu'un jour je rejoindrais son avis, qui sait. Mais pour le moment, j'avais d'autres chats à fouetter ; trouver une nouvelle victime à traumatiser. Andy ferait grave l'affaire mais j'en avais assez de voir cette grosse tête de mort à longueur de journée. Et puis… Aucune envie de m'approcher des plans culs de mon "cousin". Non, c'était bien trop cool de faire chier Arthur. Parce que oui, j'y prenais plaisir à chaque fois. Une vraie gamine, que voulez-vous. " Je suis désolé de venir gâcher ton plaisir. Mais tu vas bien trouver quelqu'un d'autre à traumatiser " J'hausse les épaules et soupire fortement, mon côté drama queen sortant à 300 %. " Et je ne suis pas encore casé, j'ai juste moins de temps pour courir les bars et les boîtes de nuit " Je souris largement. " Le temps ça se trouve mon grand. C'est comme tout. Quand on veut, on peut " Simple constat qui vaut pour tout. Quand on veut rester en couple et sérieux, on le peut. Quand veut coucher à tout va, on le peut. Bref, le schéma est assez simple. Perdue dans mes pensées, dans l'absorption de toutes ces données, j'en perds le fil de mes pensées et de mes paroles. " Tu veux danser ? " Je manque de m'étouffer et je tousse de longues secondes en le dévisageant. " Quoi ? " Ma voix monte sacrément dans les aigus alors que je tente de me remémorer ce qu'il vient de me demander. Mais qu'est-ce qu'il se passe ce soir putain ? J'ai l'impression d'avoir mis les pieds dans une autre galaxie, comme si la porte du bar était un peu une porte des étoiles. " Je crois que ouai " Soufflais-je en finissant rapidement mon verre, un peu parano. On ne laisse pas son verre trainer en soirée, règle de base. Je me lève et quand les premières notes de Rewrite the stars retentissent, je lève les yeux au ciel. C'est une blague ? Chanson assez douce, jolie, avec des paroles qui auraient pu - pourraient - nous aller à la perfection. Je soupire fortement et le regarde. " Gardes tes mains sur des zones adéquates stp " Et alors que je oins mes mains derrière sa nuque, je lui souris légèrement et demande, un peu curieuse, surement un peu trop envieuse. " Dis m'en plus sur ton petit bout " Plus jeune, complètement insouciante, c'était moi que j'avais imaginé en mère de l'enfant d'Arthur. Parce que je ne fais pas les choses à moitié et que lorsque je fais quelque chose, ce n'est pas à moitié. Ma relation me semblait saine et viable. Quelle idiotie. Je le regarde droit dans les yeux et souris " Ça m'intéresse vraiment. Et puis ça rendra cette danse un peu moins chelou pour les trois minutes et des poussières que durent la chanson " Un clin d'oeil, un sourire et j'attends sa réponse. Ça va vite trois minutes et je suis bien là, pour le moment. Comme en sécurité. Comme au lycée. Petit retour en arrière qui fait tellement de bien. Beaucoup trop surement. " Et après ça, je peux t'aider à pécho qui tu veut. Pour une fois que papy Arthur sort de chez lui … " Je souris un peu plus. On ne va pas abuser, je reste moqueuse et taquine. |
| | | | (#)Jeu 12 Juil 2018 - 2:57 | |
| Rancunier, tu sais l’être. Mais quand tu vois la rancune de Marianna à ton égard, tu sais que tu ne peux pas aller aussi loin qu’elle. Tu en es incapable. Elle ne t’a jamais pardonné de l’avoir trahie quand vous étiez au lycée et elle ne semble pas décidée à te pardonner. Peut-être que cela arrivera un jour en tout cas, cela ne t’empêche pas de venir à son secours ce soir et de discuter avec elle. Tu sais à quel point cela doit lui faire plaisir que toi aussi tu te retrouves dans sa position, que toi aussi tu aies été trompé comme elle l’avait été toutes ces années auparavant. Mais elle ne s’attend pas à ce que tu lui dises que tu es papa et finalement cette nouvelle prend le dessus sur le reste et c’est sur ça qu’elle se focalise. Tu peux le comprendre, pendant des années tu avais été ‘équivalent d’un chaud lapin, entraînant dans ton lit une fille différente tous les soirs. Et tu avais adoré ça, c’était une période de ta vie que tu ne regrettais pas vraiment aujourd’hui mais tu avais désormais besoin d’autre chose et tu avais un fils qui avait besoin de stabilité. Le cap de la trentaine ne s’était pas fait ressentir chez toi par contre, l’arrivée de ton fils ans ta vie t’avait comme ramené dans une réalité parallèle que tu ne voulais pas voir auparavant. « Félicitation alors, je suppose » Tu ne pus t’empêcher de laisser un petit sourire se dessiner sur ton visage. Quand Abel est entré dans ta vie, tu n’étais pas certains d’avoir envie qu’on te félicite. Tu étais complètement flippé à l’idée de devenir père si soudainement et puis tu étais persuadé qu’Abel n’allait pas arriver à s’attacher à toi cependant, tout cela n’était pas arrivé et tu aimais ce rôle que tu avais endossé, tu aimais ton fils qui passera avant tout le reste désormais. « Merci. » Dis-tu simplement à Marianna à qui tu confias que tu aimerais désormais te poser. Cela ne te surprit pas qu’elle n’ait pas du tout cette envie. Il était évident que la jeune femme avait encore besoin de cette liberté et ne voulait pas faire de compromis et tu pouvais le comprendre. Il faut de tout pour faire un monde et tout le monde n’est pas fait pour se mettre en couple et fonder une famille. Tu n’en avais pas été prêt non plus pendant longtemps alors tu pouvais comprendre ce qu’elle voulait dire. Mais aujourd’hui tu avais changé et tu voulais autre chose voilà pourquoi tu étais aussi moins dans les bars et les boîtes de nuit parce que tu savais très bien que c’était les deux endroits où l’on ne cherche pas vraiment de relation sérieuse. « Le temps ça se trouve mon grand. C'est comme tout. Quand on veut, on peut » Tu ne pus t’empêcher de secouer la tête amusé. Certes, tu pourrais certainement trouver le temps mais quel était l’intérêt d’avoir ton fils chez toi une semaine sur deux si c’était pour engager une babysitteur pour s’en occuper le soir pendant que tu sortais ? Non, tu voulais être un bon père pour Abel voilà pourquoi quand il était là tu ne sortais pas. C’était quand il était chez sa mère que tu sortais une ou deux fois par semaine en fonction de ton emploi du temps. « Je préfère passer du temps avec mon fils que dans les bras, je l’avoue. » Dis-tu malgré ta présence ici ce soir. Mais Abel était chez sa mère et tu préférais un bar et des potes à une maison vide. La conversation commençait à s’essouffler alors tu décidais de proposer à Marianna de danser. Après tout pourquoi pas ? La jeune femme fur prise de court par ta proposition mais elle finit par te dire : « Je crois que ouai » Tu terminais ta dernière gorgée avant de te lever et la jeune femme fit de même. La musique changea alors pour quelque chose de plus doux et tu secouais la tête, amusé. Décidément, vous n’aviez pas de chance ce soir. « Gardes tes mains sur des zones adéquates stp » Tu laissais échapper un petit rire alors que tu posais tes mains sur sa taille. Tu avais l’impression de remonter le temps, de revenir toutes ces années auparavant aux différents bals du lycée où vous vous étiez rendus tous les deux. Il y avait toujours ce moment dans la soirée où c’était le moment de danser un slow. Ah le bon vieux temps. « Je sais me tenir. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant qu’elle ne passe les bras autour de ta nuque. « Dis m'en plus sur ton petit bout. Ça m'intéresse vraiment. Et puis ça rendra cette danse un peu moins chelou pour les trois minutes et des poussières que durent la chanson. Et après ça, je peux t'aider à pécho qui tu veut. Pour une fois que papy Arthur sort de chez lui … » Tu espères ne pas encore être un papy mais tu comprends où veut en venir Marianna. Tu es étonné qu’elle te pose des questions sur Abel en réalité mais cela te fait plaisir. C’est comme un petit moment de trêve et tu vas le savourer car tu ne doutes pas qu’elle saura revenir à la charge dès que l’occasion se présentera. « Il s’appelle Abel, il a eu quatre ans en février et j’ai réussi à l’avoir avec moi une semaine sur deux. Il était timide, renfermée et solitaire quand je l’ai rencontré mais au fil du temps il s’épanouit et devient un petit garçon bien entouré. Il a mis plusieurs mois à m’appeler papa et j’ai mis plusieurs mois à me faire à l’idée mais nous avons désormais trouvé notre rythme. » Lui dis-tu avec un petit sourire avant d’ajouter : « Toi tu m’aiderais à pécho ? Eh ben dis donc, ça se serait une première ! » Lui dis-tu pour la taquiner. |
| | | | (#)Dim 22 Juil 2018 - 15:23 | |
| " Je préfère passer du temps avec mon fils que dans les bras, je l’avoue " Je souris doucement. Je crois que je peux le comprendre. Si Gina était ma fille, je me serai calmée. Bon, elle aurait ravagé mon corps au passage mais la question n'est pas là. En tout cas, c'est très étrange de parler avec Arthur, d'apprendre qu'il a un fils et qu'il a donc décidé de se poser un peu pour son fils. Mais c'est encore plus étrange quand il me propose de danser avec lui. Cette soirée est de plus en plus étrange. Quelle est la prochaine étape ? Arthur qui pose un genou à terre et me demande en mariage ? Non, ça c'est beaucoup beaucoup trop bizarre et je ne suis pas sûre de pouvoir le supporter. Ouai, je crois que ça serait direct la crise cardiaque et tout ce qui va avec. Taquine, essayant de me détendre, je lui demande de garder ses mains sur des zones adéquates et sa réaction m'arrache un sourire. Oui, son rire a quelque chose d'agréable à mon oreille. Un petit retour en arrière. Nos bals, nos sorties ensemble, nos moments de bonheur. Et comme à chaque fois qu'il y a du bonheur dans ma vie, le malheur n'est pas loin. Un jour, tout sera différent. Mais pas maintenant. " Je sais me tenir " Je le sais. Enfin, je l'ai déduis de la façon dont il s'est comporté il y a quelques minutes et tout ce qu'il m'a dit. Il n'a absolument aucun intérêt à se faire passer pour le prince aux pattes blanches alors qu'il n'est qu'un animal parmi tant d'autres. Surtout avec moi. Je ne suis pas celle qu'il faut impressionner, sous aucun point. Alors que l'on commence à danser, je cherche à en savoir plus sur son fils. Ça m'intéresse réellement et je ne le cache pas. Ça ne sert à rien de jouer l'autruche, de faire comme si ces questions n'étaient que pour faire passer le temps. Parce que j'aurais des tas de questions à lui poser, juste pour faire passer le temps. Mais, comme dans une interview à propos de quelqu'un qui m'intéresse vraiment, je veux en savoir plus, je gratte un peu plus loin que la surface. " Il s’appelle Abel, il a eu quatre ans en février et j’ai réussi à l’avoir avec moi une semaine sur deux. Il était timide, renfermé et solitaire quand je l’ai rencontré mais au fil du temps il s’épanouit et devient un petit garçon bien entouré. Il a mis plusieurs mois à m’appeler papa et j’ai mis plusieurs mois à me faire à l’idée mais nous avons désormais trouvé notre rythme " Je souris doucement. Il s'est donc battu pour lui et je n'en attendais pas moins de la part du jeune homme. Il est de ceux qui se battent pour ce qu'ils veulent, qui ne lâchent rien. Et je suis vraiment contente que ce petit bonhomme lui offre tout l'amour du monde. Ça ne doit pas être facile tous les jours parce qu'ils ne se connaissent pas depuis toujours mais une relation, ça se construit, ça s'entretient… Et c'est souvent avec les gens que l'on ne connaît pas depuis toujours qu'on accroche le mieux. Parce qu'après tout, Arthur l'a voulu cette relation. Il aurait pu tourner le dos. Mais non. Et c'est admirable, je crois. " Toi tu m'aiderais à pécho ? Eh ben dis donc, ça se serait un première ! " Je lève les yeux au ciel en souriant légèrement. " Tu me fais pitié, c'est tout. Je veux te rendre service, ça s'arrête là " Que je souffle en riant doucement. C'est ça Marianna, trouves toi une excuse. Parce que je ne suis pas gentille sans aucune raison, il faut le savoir. Mais pour mon sauveur, je peux bien faire une exception. Et puis, je repars sur le sujet d'Abel. " Je suis contente que ça se passe bien avec Abel en tout cas " Ça ne doit pas être facile tous les jours mais je suis sûre qu'Arthur s'en sort très bien. Je tourne le visage vers mon sac à main qui trône sur la table où nous nous trouvions quelques secondes auparavant et je vois l'écran de mon téléphone s'allumer. Je m'écarte rapidement d'Arthur et m'excuse avant de filer vers mon cellulaire. Je décroche rapidement et entends Alba me parler en espagnol. " J'arrive " Que je lance rapidement, Arthur pas très loin de moi. " Il y a un problème avec Gina, il faut que j'y aille " Lançais-je rapidement. Je sors une carte pro de mon sac à main et lui donne. " Si jamais t'as envie que je devienne ta wingwoman un jour ou l'autre " Je souris doucement, embrasse sa joue et souffle un " Merci " avant de filer. Putain. Je dois attendre un taxi pour rentrer. Et il n'y en a pas dans le coin parce qu'il n'est pas assez tard pour qu'ils se baladent dans le cas en attendant de ramasser un détritus imbibé d'alcool. Merde ! Je pianote rapidement sur mon téléphone pour commander un Uber. Cinq minutes à attendre. Ça va être long…
hj ; ouverture/relance ou clôture, c'est comme tu veux désolée pour la lenteur avec laquelle je rp… J'ai honte :( |
| | | | (#)Sam 18 Aoû 2018 - 4:24 | |
| Dans l’esprit de Marianna, tu devais être condamné à rester cet adolescent qui l’avait trompée et qui ne pouvait être qu’un salaud notoire. La vérité c’était que tu avais grandi depuis le temps, tu t’étais pris des revers toi aussi, on t’avait trompé à plusieurs reprises de manière différente et tu t’étais relevé. Tu avais toujours su que la rancune de Marianna serait terrible et plus de dix ans après les faits, elle restait toujours bien ancrée. Mais ce n’est pas parce que la jeune femme t’en a fait voir de toutes les couleurs depuis plusieurs années que tu as hésité à lui venir en aide face à cet homme trop insistant. Tu espères sauver sa soirée en quelques sortes et puis si tu peux lui faire comprendre que tu as changé, c’est encore mieux. Elle a du mal à se remettre d’apprendre que tu es un père responsable. Pourtant, tu as plus de trente ans, c’est l’âge parfait pour les enfants. Mais Marianna n’est pas le genre de femme à se poser, elle te le rappelle encore une fois aujourd’hui pourtant, elle te confie aussi qu’elle s’occupe de sa sœur comme d’une mère ce que tu trouves assez paradoxal mais tu ne relèves pas. Du moment qu’elle est heureuse et épanouie dans sa vie, c’est ce qui compte. Tu seras le dernier à lui faire des histoires à ce niveau-là car en grandissant, tu as appris à respecter les choix de chacun. Tu l’invites à danser, la surprenant encore plus mais tu as envie de t’amuser toi-aussi et puis la danse apaise les mœurs non ? Peut-être pas mais ça vaut le coup d’essayer. Marianna accepte ce qui te fait plaisir et vous commencez à bouger ensemble sur la piste de danse. Mais elle ne peut pas rester sans rien dire trop longtemps, tu la comprends, il y a quelque chose de trop intime dans cette danse et le silence qui l’accompagne alors elle t’interroge sur Abel. Tu n’as aucun mal à parler de ton fils mais la plupart du temps tu te retiens car tu te souviens très bien d’avoir été à la place de tes interlocuteurs. Quand on n’a pas d’enfants, entendre les autres ne parler que des leurs c’est un moyen de tuer l’ambiance d’une soirée en deux temps trois mouvements. Mais puisque Marianna te le demande, tu lui parler un peu d’Abel. Et l’entrée de ton fils dans ta vie a mis ta libido à mal. Tu ne peux plus sortir aussi souvent et tu as commencé à vouloir autre chose des relations que tu as avec les femmes. Tu n’es pas devenu moine, tu couches toujours avec des demoiselles de temps en temps mais tu as envie d’autre chose, une envie que tu sais non partagée par ta partenaire de danse. Quand elle te propose de t’aider à choper des demoiselles, tu ne peux t’empêcher de la taquiner en lui faisant remarquer que ce serait une première pour le coup. « Tu me fais pitié, c'est tout. Je veux te rendre service, ça s'arrête là. Je suis contente que ça se passe bien avec Abel en tout cas » Tu ris avec elle car tu connaissais assez bien la jeune femme pour savoir qu’elle n’avouera jamais faire les choses par gentillesse. C’est plus simple de faire croire que l’on n’a pas de cœur, cela évite qu’on le brise en mille morceaux. Mais tu n’es pas dupe. « Je n’hésiterai pas à t’appeler si j’ai besoin d’un bras droit. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Et puis brusquement Marianna s’écarte de tes bras et suivant son regard, tu le vois braqué sur son téléphone qui vibre sur la table et dont l’écran est allumé. Tu la laisses filer vers la table et répondre et tu la suis. Son visage passe de joueur à légèrement inquiet et tu comprends que cela doit concerner quelque chose d’important. « Il y a un problème avec Gina, il faut que j'y aille. Si jamais t'as envie que je devienne ta wingwoman un jour ou l'autre. Merci. » Tu la laisses filer sans rien dire, tu n’as pas eu le temps d’en placer une. Regardant autour de toi, tu remarques que le groupe avec lequel tu es venu a disparu. Ce n’est pas vraiment surprenant d’ailleurs. Soupirant, tu paies vos consommations avant de prendre la direction de la sortie. Et tu tombes sur Marianna qui trépigne devant le bar certainement en train d’attendre un taxi ou un Uber. Tu t’approches de Marianna avant de lui dire : « Hey. » Puis après une petite pause tu ajoutes : « Je t’aurais bien ramenée mais je suis venu en transports en commun. » La voyant anxieuse, tu passes ta main sur son bras en lui disant : « Ca va aller. Tu vas bientôt la retrouver et tout va rentrer dans l’ordre. » Tu ne savais pas quel était le problème mais tu te voulais rassurant. Tu restais donc avec Marianna à essayer de la rassurer le temps que son Uber arrive. Tu l’aidais à monter dans la voiture avant de lui dire : « On se revoit bientôt. » Tu étais persuadé que cette soirée allait jouer un rôle décisif dans votre relation, du moins tu l’espérais. |
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