| Passer par la porte, c'est has been |
| | (#)Sam 10 Mar 2018 - 4:16 | |
| Passer par la porte, c'est has been. Essayez plutôt le balcon.
Un samedi, 15h. Maze était en train de s'acharner sur sa porte d'entrée qui refusait comme toujours de s'ouvrir. Elle avait emménagé peu de temps auparavant dans un appartement du quartier de Redcliffe, et n'avait définitivement pas encore réussi à apprivoiser sa serrure. Enfin, au bout de quelques minutes et après de nombreux soupirs exaspérés, sa porte finit par céder. La jeune femme jeta ses clés dans la desserte qui se situait dans son entrée, laissa tomber peu soigneusement son sac à main au sol, et se dirigea finalement vers son canapé pour s'affaler dessus. Maze avait accepté un travail de Chef de projet événementiel dans un festival de Brisbane. Elle adorait ce job plus que tout; il lui permettait notamment de rencontrer à l'occasion des musiciens qu'elle avait toujours admirés. Mais parallèlement, cela la faisait également travailler à des horaires chaotiques. Elle avait passé la nuit du vendredi à faire en sorte qu'un concert se déroule sans accros, elle avait ensuite aidé son équipe logistique à tout démonter et ranger, puis elle avait enchaîné avec quelques papiers administratifs à signer, pour enfin finir par rentrer chez elle. Après cette nuit blanche, elle était évidemment fatiguée et se demandait quelle pièce elle allait choisir pour passer les prochaines minutes à paresser honteusement. En même temps, elle n'avait pas non plus des dizaines de possibilités : le lit de sa chambre, ou le canapé de son salon. L'appartement de Maze n'était pas gigantesque, mais sa taille lui convenait parfaitement. Il était composé d'une pièce principale qui comprenait le salon et une cuisine américaine, et d'une chambre à part par laquelle il fallait passer pour se rendre dans la salle de bain. La pièce principale était particulièrement lumineuse, notamment grâce à un balcon auquel Maze pouvait accéder depuis le salon. C'était un plus non négligeable à ses yeux. Fatiguée mais pas réellement résolue à jouer les marmottes en dormant en plein milieu d'un samedi après-midi, la jeune femme se décida enfin à bouger ses fesses pour se diriger vers sa chaîne hi-fi. Elle lança le premier CD qui lui tomba sous la main et retourna s'affaler sur son canapé. Elle venait probablement d'accomplir ce qui serait l'action la plus productive de son samedi après-midi. Maze adorait la musique, notamment à cause de son métier. C'était même l'inverse à vrai dire : elle avait choisi son métier parce qu'elle adorait la musique. A 16 ans, après son tout premier concert, elle avait décidé très fermement de devenir Chargée de projet événementiel dans un festival. Sa vie entière semblait parfois tourner autour de la musique. Son appartement en était la preuve parfaite : toutes ses étagères étaient remplies de CD et de vinyles en tout genre, une collection dont elle n'était pas peu fière. De plus, la jeune femme s'était habituée à mettre de la musique dès qu'elle était seule, souvent pour avoir ne serait-ce qu'un bruit de fond. Elle n'était pas particulièrement fan du silence qui régnait chez elle lorsqu'elle se retrouvait en tête-à-tête avec elle-même. Par dessus la chanson qui était en train de jouer, Maze sembla soudain distinguer un bruit proche d'elle. Elle se redressa brusquement, assise bien droite sur son canapé, à l'affut d'un autre bruit. Elle n'avait pas d'animal de compagnie, cela ne pouvait donc pas être ça, et elle était assez paranoïaque pour imaginer le pire des scénarios. Lorsque le bruit recommença, le regard de Maze balaya son salon avant de se poser brusquement sur son balcon. Est-ce qu'elle était en train de rêver ou un homme sorti de nul part se tenait bel et bien sur son balcon ? Elle cligna des paupières plusieurs fois, sentant les battements de son coeur accélérer. Son cerveau était maintenant en train de lui souffler qu'elle ne rêvait pas et qu'elle allait peut-être mourir assassinée dans les 5 prochaines minutes. Elle se leva donc rapidement pour s'asseoir derrière son canapé, la cachette la plus proche qu'elle ait trouvée pour le moment...Qu'est-ce qu'elle était censée faire ? Appeler la police ? Ils n'allaient pas arriver assez vite...Crier au secours ? Et si aucun de ses voisins n'étaient là ? Elle balaya à nouveau la pièce du regard pour essayer de trouver un semblant d'arme qui lui permettrait de se défendre... |
| | | | (#)Jeu 22 Mar 2018 - 8:17 | |
| Ca faisait maintenant quelques semaines que Nino habitait chez Mikel. L’Italien avait rencontré le grand blond lors d’une soirée et rapidement, ils avaient sympathisé. Il lui avait même proposé de venir squater chez lui plutôt que d’être chez une nana qui s’empêchait de faire venir son mec chez elle à cause de la présence de Nino. C’est sûr que ca pouvait poser question. Ce mec semblait ne pas connaitre l’existence de l’italien et son passage chez Cass. Du coup, il avait accepté en ayant pris le temps de remercier la jolie brune. Dommage pour lui, il n’avait pas eu le temps de passer du bon temps avec elle. Elle semblait bien trop être accro à son mec pour se laisser aller à des plaisirs charnels avec un autre. C’est donc sans regret que Nino avait quitté son appartement pour venir se réfugier chez l’Australien à Redcliff, nouveau quartier général donc pour Marchetti. L’appartement de Mikel était plutôt cool d’ailleurs, assez grand pour les accueillir tous les deux sans qu’ils ne soient l’un sur l’autre. Nino allait quand même dormir sur le canapé, mais au moins, celui-ci pouvait se déplier pour faire place à un grand lit la nuit. C’était mieux qu’un canapé deux place ou un matelas au sol. Pour lui, c’était même royal. Il venait de revenir de son travail, le Livuel où il avait fait l’énorme effort de retourner après s’être embrouillée avec la patronne, Liviana. Nino avait ravalé sa fierté comme il avait surtout besoin d’argent pour son argent de poche et payer un peu de bouffe pour l’appartement. Et aussi pour avoir suffisamment de fiches de paie à présenter à de futurs propriétaires. Pour lui, il était bientôt temps de se trouver son propre appartement. Le coin lui plaisait bien d’ailleurs. Il semblerait que selon les rumeurs, il s’agissait de l’un des quartiers les plus durs de la ville… mais l’italien venant de Naples et plus précisément de Scampia, il riait bien quand il entendait cela. Surtout qu’ici, il n’avait jamais croisé personne qui ne lui avait pas dit bonjour dans la rue… surprise totale. En arrivant à l’appart, Nino alla directement à la douche. Il n’était pas du genre à faire très attention à sa propre hygiène corporelle mais de temps en temps il fallait bien passer par la case eau chaude et savon. Un miraculeux mélange qui peut faire de belles choses. Il ne resta pas une éternité pour autant, se dépêchant ensuite d’aller s’habiller. Toutes ses fringues ou presque se trouvaient sur le balcon dehors. Il les avait étendus sur un séchoir à linge pour que le soleil puisse faire son taf. Il devait donc traverser le salon avec sa serviette autour de la taille pour aller récupérer des vêtements. Il s’habilla rapidement en commençant pas son slip et son pantalon et lorsqu’il voulait récupérer d’autres vêtements pour les rentrer, il en fit tomber deux, trois sur le balcon du dessous. « et merde ! » il se pencha pour évaluer la distance à descendre, rien de bien haut, peut être deux mètres cinquante et encore, c’était pas sûre… Il posa ses fringues de nouveau sur le séchoir et passa au-dessus du balcon sans faire attention à la hauteur jusqu’au trottoir plus bas. Un faux pas et il aurait pu finir écrasé comme une crêpe mais il voulait surtout récupérer ses deux slips et son t shirt. Les bras tendus, la pointe des pieds sur le rebord du balcon en dessous, il lui suffisait de trouver un point d’appuy sur le mur en face de lui pour pouvoir s’élancer ensuite sur le balcon. Il réussi à te tenir à des barreaux qu’il y avait devant une toute petite fenêtre, peut être celle de la salle de bain ou des toilettes… et le tour était joué. Il ramassa ses vêtements et lorsqu’il voulait repartir de la même façon qu’il était arrivé, il se rendit compte qu’il lui manquait de prise cette fois… il observa tout ce qu’il y avait autour de lui, même s’il se mettait debout sur la barrière du balcon et qu’il arrivait à glisser ses doigts sur le balcon du dessus… impossible pour lui de se hisser aussi haut sans sécurité… cette fois, il finirait bel et bien comme une crêpe… « Merde ! » encore… le voilà torse nu sur le balcon d’on ne sait qui, bloqué… avec de la chance, quelqu’un allait surement appeler la police pour intrusion dans l’espace privé… Il s’approcha de la fenêtre pour jeter un œil à l’intérieur, il ne vit personne. Du moins, pas tout de suite car en scrutant bien, il remarqua cette silhouette cachée derrière un mur. Il frappa a la fenêtre pour qu’elle puisse le voir, du moins, l’entendre. Et ainsi, venir lui ouvrir.
|
| | | | (#)Mar 3 Avr 2018 - 8:46 | |
| Maze se força à analyser correctement et avec bon sens les différentes solutions qui s'offraient à elle : 1. Courir jusqu'à sa porte d'entrée et appeler un voisin à la rescousse. A deux, ils seraient déjà plus dissuasifs que le spectacle que la jeune femme offrait actuellement, lamentablement recroquevillée derrière son canapé. Mais compte tenu de l'heure qu'il était présentement, Maze était persuadée que la seule personne disponible serait son voisin de 88 ans...et cela rendait la situation à nouveau plutôt pathétique et risible. Pas vraiment de quoi impressionner un cambrioleur. 2. Appeler la police. L'inconnu était maintenant en train de tambouriner à sa fenêtre comme s'il cherchait à attirer son attention. C'était toutefois peu probable dans l'esprit de la jeune femme. Il devait plutôt penser être seul et tenter d'ouvrir sa fenêtre pour entrer par effraction. Auquel cas, il ne tarderait pas à la rejoindre dans le salon et cela ne laisserait sûrement pas le temps à la police d'arriver. 3. Faire preuve de courage et régler la situation elle-même. Maze n'était de loin pas la personne la plus courageuse du monde. Au contraire, elle avait même plutôt tendance à flipper pour tout et n'importe quoi, notamment par la faute de sa très chère imagination qui était un peu trop abondante à son goût. Bien que risquée, cette dernière situation lui semblait être celle qui lui offrait le plus de chances de s'en sortir indemne, ou tout du moins elle l'espérait. Elle se mit donc à ramper jusqu'à son entrée -la scène était vraiment ridicule- pour attraper son sac à main et en sortir une bombe lacrymogène. Elle continua son travail de limace en rampant ensuite jusqu'à la table basse de son salon. Elle débrancha une petite lampe et en retira l’abat-jour : le pied de la lampe ferait une arme parfaite. Enfin, Maze attrapa un stylo d'insuline qu'elle glissa dans la poche arrière de son jean. Au pire des cas, il lui suffirait d'injecter cette substance au voleur pour qu'il tombe dans les pommes. Cela allait juste nécessiter qu'elle court en rond dans son salon le temps que l'insuline fasse effet, mais c'était un détail.
A nouveau cachée derrière son canapé mais cette fois-ci armée jusqu'aux dents, Maze se risqua à jeter un coup d'oeil à son balcon. Pourquoi cet inconnu était-il torse nu exactement ? Était-ce une nouvelle méthode pour cambrioler les gens ? Il y avait vraiment des dégénérés dans le coin. Ceci étant dit, elle songea un instant qu'il y avait pire comme vision : son agresseur était loin d'être déplaisant à regarder. Mais ça n'était pas le moment de penser à ça ! Elle aurait tout le temps de l'admirer une fois qu'il serait inconscient sur son balcon, en attendant la police ou un quelconque renfort. Le jeune homme se détourna un instant et Maze en profita pour se lever et courir jusqu'à la porte fenêtre de son balcon : elle l'ouvrit brusquement et, au moment où l'inconnu se retournait à nouveau vers elle, elle lui assena un coup de lampe assez violent sur la tête. Assez violent mais néanmoins pas suffisamment pour que qui que ce soit finisse inconscient. N'ayant pas envisagé cette possibilité et le fait qu'elle n'avait définitivement pas la force de The Rock, elle commença à paniquer et sortit fébrilement sa bombe lacrymogène de sa poche. Elle la plaça à quelques centimètres du visage de l'homme qui lui faisait face. Elle n'était pas certaine d'être vraiment menaçante mais tant pis, elle n'avait pas mieux en réserve. "Heu....N'avancez pas !!! Je vous préviens, je n'hésiterai pas à m'en servir ! Qui êtes-vous ??? Et putain....qu'est-ce que vous foutez sur mon balcon ???!!!" Maze constata qu'il tenait des vêtements dans ses mains mais son cerveau ne percutait toujours pas. Elle était trop paniquée pour faire le lien entre cette histoire de vêtements et d'inconnu torse nu qui tambourinait à sa fenêtre quelques secondes plus tôt. "J'ai appelé la police, ils ne vont pas tarder à arriver !" Sa voix n'était clairement pas des plus assurée et elle n'était pas certaine que ce mensonge passe. Ça n'était que maintenant qu'elle se disait qu'elle n'avait peut-être pas choisi la meilleure des solutions...et qu'appeler la police, ne serait-ce qu'en prévision de la suite des événements, aurait pu être une bonne idée. Au moins, s'ils n'arrivaient pas assez tôt, ils retrouveraient certes le cadavre de Maze mais auraient tout de même une chance d'attraper et de coffrer son assassin. Visiblement, le cerveau de la jeune femme n'était toujours pas en mesure de faire son travail correctement et de lui faire réaliser qu'un homme torse nu sur son balcon n'allait certainement pas la tuer. Ceci étant dit, même si elle avait été lucide et qu'elle s'était décidée à raisonner logiquement, elle n'aurait probablement jamais imaginé qu'un homme puisse tomber du balcon de son voisin du dessus et rendre ainsi la chanson "It's raining men" plus vraie que nature. |
| | | | (#)Ven 13 Avr 2018 - 7:38 | |
| Nino tambourinait à la fenêtre, espérant attirer l’attention de la jeune femme mais à vrai dire, le soleil venait de pointer le bout de son nez et le reflet de celui-ci dans la vitre ne lui permettait plus de voir correctement à l’intérieur de l’appartement. Le soleil qui l’éblouissait lui faisait mal aux yeux. Il se recula un instant et s’approcha à nouveau pour poser ses mains contre la vitre et coller son front contre celle-ci pour pouvoir à nouveau voir à l’intérieur. Plus personne. La jeune femme avait disparu. Merde. L’italien soupira, il allait bel et bien rester coincer sur ce balcon… pour combien de temps encore ? Il avait peut être à attendre que Mikel rentre du taf pour qu’il puisse l’aider à remonter et passer par son balcon également pour rentrer. Nino fit un pas en arrière et se tourna, s’appuyant contre la barrière pour observer la vue qui s’offrait à lui. Et soudainement, une douleur lui prit à la tête. Il se plia en deux et ramena sa main contre son cuire chevelu pour faire pression là où il avait mal. « merda! » reflex de l'italien. Il se tourna et vit cette nana avec une lampe dans la main, elle l’avait volontairement frappé ? C’est quoi son problème à celle-là ? Il fallait qu’il tombe encore sur une tarée. A aucun moment il n’avait capté qu’en effet, elle aurait pu avoir peur de voir un mec sur son balcon. Un mec qu’elle ne connaissait pas en plus. Il faisait la grimace, elle aurait pu l’assommer mais elle avait manqué son cou. Elle avait l’air paniquée et voilà qu’à présent elle lui sortait une bombe lacrymogène. Nino ne savait que trop bien qu’il n’avait aucune envie de se prendre ça dans le visage, surtout à la distance où elle tendait l’arme contre lui. Une simple pression pourrait presque le rendre aveugle. Il fit un pas en arrière, s’adossant à la barrière, le dos penché vers le vide. A croire qu’il préférait presque tomber plutôt que de se prendre ça dans le visage. "Heu....N'avancez pas !!! Je vous préviens, je n'hésiterai pas à m'en servir ! Qui êtes-vous ??? Et putain....qu'est-ce que vous foutez sur mon balcon ???!!!" Ah, c’était donc bien ça. Elle flippait. « Ca va… calmos… » il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit de plus qu’elle ajouta qu’elle avait appeler la police. Merde ! «Putain, t’es pas serieuse ! » Nino avait passé une nuit au commissariat il y avait quelques semaines et il ne voulait pas y retourner à nouveau pour quelques choses dont il n’était pas coupable. « j’suis pas un voleur ! » il leva ses mains dans lesquels se trouvaient encore ses fringues. « j’habite au dessus, mes fringues sont tombés du balcon. » il avait encore bien mal au crane et fermait les yeux au cas où elle presse sur sa bombe lacrymo. « tu peux baisser ça s’il te plait… » qui sait ce qu’elle pouvait faire maladroitement. Enfin, si elle s’en servait aussi bien que la lampe qu’elle avait dans les mains, finalement Nino ne risquait pas grand-chose. « et rappelle les flics pour leur dire de pas venir ! J’veux juste pouvoir repartir ! » elle devait sans doute ne pas comprendre grand-chose… |
| | | | (#)Sam 21 Avr 2018 - 0:14 | |
| Maze n'en menait pas large. Pourquoi n'avait-elle jamais pris ces cours de Krav Maga dont elle parlait depuis des mois ? Si elle ressortait vivante de toute cette situation, elle venait de se promettre d'aller s'inscrire dès le le lendemain matin à la première heure. Elle avait toujours les doigts fermement et ridiculement serrés autour de sa lampe, et l'autre main menaçant cet inconnu avec sa bombe lacrymogène. Avait-elle seulement le droit d'en détenir une ? Celle-ci lui avait été donnée par son père, qui se sentait plus rassuré de la savoir ainsi équipée dans les rues de Londres. Mais cela remontait maintenant à 5 ans et la bombe lacrymogène avait probablement dû perdre de son efficacité...Maze se souvenait en revanche très bien l'avoir testée lorsqu'elle l'avait reçue. Elle avait pris soin d'aller dehors, en revanche elle n'avait pas pensé à vérifier le sens du vent avant de presser dessus...et elle s'était ainsi retrouvée avec du gaz dans les yeux, pouvant plus que jamais témoigner que le produit fonctionnait parfaitement bien. Elle était rentrée chez ses parents les yeux rouges et l'air à la fois dépité et très vexé. Mais, à défaut de toujours fonctionner, cette bombe lacrymogène ferait au moins illusion pour tenir l'intrus à distance. La jeune femme fronça les sourcils alors que ce dernier lui demanda de se calmer. Elle ne comprenait rien à la situation. Et d'où se permettait-il de la tutoyer juste avant de l'agresser ? Il aurait tout de même pu faire preuve d'un minimum de savoir vivre ! Maze essayait de comprendre ce qu'il racontait mais son cerveau ne semblait toujours pas percuter. Elle leva un instant les yeux vers le balcon au-dessus du sien puis les reposa sur l'inconnu en face d'elle, avant d'enfin réaliser qu'il tenait des vêtements dans ses mains et que son histoire semblait plutôt cohérente. Elle resta de longues secondes sans rien dire, interdite, avant de finalement comprendre qu'elle avait très mal interprété cette situation depuis le début. Elle lâcha de surprise la lampe qu'elle tenait en main et rangea rapidement sa bombe lacrymogène dans la poche arrière de son jean -son cerveau lui dictait malgré tout de la garder à proximité en cas de danger-. Elle se pinça les lèvres, les sourcils froncés, l'air extrêmement gêné. Elle ne savait plus où se mettre ni quoi dire pour expliquer tout le cirque qu'elle venait de faire. "Heu......pardon ?" Cela semblait être un bon début en effet. "Je suis une parano finie capable de s'imaginer les pires scénarios possibles et....c'est ce que j'ai fait." Son coeur battait encore à 100 à l'heure, partagé entre la peur qu'elle avait ressenti quelques secondes plus tôt et la honte qui l'envahissait maintenant insidieusement, et elle avait prononcé tout cela très vite. Elle se sentait obligée de se justifier de tout ce qui venait de se passer. Elle se recula pour permettre au jeune homme de s'écarter de la rambarde de son balcon où elle l'avait poussé sans le vouloir en le menaçant avec sa ridicule bombe lacrymo. Elle ne se sentait toujours pas entièrement rassurée et en sécurité, mais s'il avait dû l'attaquer, cela serait certainement fait depuis longtemps après tout. "Et j'ai pas appelé les flics, c'est bon...heu...Rentre ?" Elle ne savait absolument pas comment se comporter ni quoi dire. Elle se détourna finalement de lui et rentra dans son appartement puis se dirigea vers le congélateur dans sa cuisine. Elle revint ensuite vers le jeune homme, un air contrit sur le visage et lui tendit une poche de glace. "Pour le...coup de lampe...Désolée. J'ai pas l'habitude de rencontrer mes voisins de cette façon." Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour faire un trait d'esprit mais c'était tout ce qui avait bien voulu sortir de sa bouche pour le moment. Après lui avoir asséné un coup de lampe et l'avoir menacé avec une bombe lacrymogène, qu'était-elle censée faire exactement à présent ? Lui proposer un café ? Un peignoir ? Lui prouver qu'elle n'était pas une folle hystérique échappée d'un asile du coin ? "Moi c'est Maze....enchantée". Se présenter était en effet un bon début, comme ça il avait maintenant son nom s'il souhaitait l'attaquer en justice, parfait ! Et le "enchantée" était définitivement très mal placé, mais Maze n'avait jamais été du genre à réfléchir avant de parler. |
| | | | (#)Dim 13 Mai 2018 - 20:19 | |
| En Italie, à Scampia plus exactement, cette scène aurait très bien pu être celle dont s’imaginait la jeune femme : Nino sur un balcon, tentant de s’introduire dans un appartement pour faire son petite cambriolage, repartir discrètement avec son butin. Ce qui était bien dans ce quartier et d’autres aussi miséreux de Naples, c’est que la sécurité des habitations n’étaient pas une priorité. Du coup, il était simple de s’introduire dans un logement car une fenêtre n’avait pas été fermée. Se faufiler, dérober, s’échapper. Trois maitres mots que Nino avait appris. Par contre là il n’était absolument pas question de ça. Pour une fois, il était tout à fait innocent et de bonne foi. Il pouvait quand même comprendre la peur qui s’était emparée de la jeune femme. La paranoïa pouvait se lire sur son visage, enfin, qui ne le serait pas dans de telles circonstances ? "Je suis une parano finie capable de s'imaginer les pires scénarios possibles et....c'est ce que j'ai fait." Nino avait toujours cette attitude de défense, les mains en l’air, il était venu en paix. «le seul scénario envisageable, c’est ce que je repasse chez toi pour repartir et t’entendras plus parler de moi. » et finalement, le seul gage de confiance qu’elle pouvait avoir, c’était uniquement sur parole. Il fit un petit pas en avant, toujours très prudemment. Il ne voulait pas recevoir ni un coup de lampe, ni cette bombe lacrymo en plein visage. Elle semblait se détendre petit à petit, tant mieux. "Et j'ai pas appelé les flics, c'est bon...heu...Rentre ?" Nino était soulagé. C’était un coup de bluff. Il entra alors chez elle puisqu’elle l’y invita. « merci. T’inquiète, j’vais faire que passer… tu peux même me suivre avec ta lampe, prête à me défoncer le crâne si jamais je tente quoi que ce soit ! » elle s’excusa d’ailleurs pour cette tentative d’auto-défense. "Pour le...coup de lampe...Désolée. J'ai pas l'habitude de rencontrer mes voisins de cette façon." Tu m’étonnes. « moi non plus t’en fais pas. » et il se retrouvait assez con d’ailleurs. "Moi c'est Maze....enchantée" passons par les présentations, il semblerait que la jeune demoiselle se soit vraiment calmée pour le coup. « Nino. » c’était rapide, succins. « Et du coup, c’est moi qui m’excuse. J’capte bien que t’as du flipper. Mais c’était pas le but. La prochaine fois, j’passerai par la porte. J’sais même pas c’qui m’est passé par la tête de jouer à Yamakasi. » surtout qu’il était pas forcément très habile de son corps dans ces cas là. « j’peux me faire pardonner ? » il perdait pas le nord en effet… |
| | | | (#)Lun 4 Juin 2018 - 2:04 | |
| Plus Maze repensait à sa réaction, plus elle se sentait ridicule. Il allait falloir qu'elle se calme sur les séries à suspens et autres histoires dramatiques et sanglantes ; visiblement, tout cela commençait à lui monter sérieusement à la tête. Enfin de là à annuler son abonnement Netflix, il ne fallait pas abuser non plus. A choisir elle préférait pouvoir continuer à bingewatcher ses programmes préférés, même si cela signifiait assommer un ou deux inconnus une fois de temps à autre. Reprenant enfin son sang-froid et son calme, elle se surprit à sourire lorsque le jeune homme lui proposa de le suivre armée de sa lampe, juste au cas ou il tenterait quoi que ce soit. "C'est gentil merci. Mais j'ai pour principe de n'asséner qu'un seul coup de lampe par jour." Nino, voilà donc le prénom de son dangereux assaillant. "Non mais en y réfléchissant bien, c'est pas si bête comme façon de se présenter à ses voisins. Tu marques bien les esprits...je risque pas de t'oublier de si tôt, crois-moi !" Maze n'avait pas vraiment une excellente mémoire...ou disons plutôt qu'elle avait une mémoire très sélective. Elle avait tendance à oublier les rencontres et les événements qui n'avaient pas marqué son esprit de manière spectaculaire. Considérant cela, il allait effectivement être difficile pour elle d'oublier Nino. Elle haussa un sourcil interrogateur à l'intention du jeune homme lorsqu'il lui demanda s'il pouvait se faire pardonner. N'avaient-ils pas chacun quelque chose à se faire pardonner ? Entre l'intrusion sur son balcon et le coup de lampe, la faute lui semblait assez bien partagée. Restant silencieuse quelques secondes, réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien demander, elle l'observa de haut en bas. Présentement, elle avait donc un homme toujours torse nu dans son salon qui lui demandait ce qu'il pouvait bien faire pour se faire pardonner. Et c'est à ce moment précis que son cerveau jugea bon de lui rappeler que l'homme en question possédait un physique plutôt agréable à regarder. Elle fit un léger effort pour que son regard repasse du torse de Nino à son visage. "Pour commencer, je pense que tu peux remettre ton T-shirt si tu veux que je sois capable de tenir une conversation. Sinon..." Maze désigna le corps dénudé de Nino d'un geste de la main. "...sinon ça va faire trop de distractions pour moi." Elle accompagna sa réponse d'un sourire en coin. Que cela soit avec des amis de longue date ou de parfaits inconnus, elle était réputée pour son franc-parler et son manque de filtre. Si elle pensait à quelque chose, cela finissait en général par franchir la barrière de ses lèvres avant même qu'elle n'ait eu le temps de véritablement y réfléchir. Ceci étant dit, elle imaginait plutôt mal un homme se prenant pour un Yamakasi s'offusquer d'une telle remarque. Après tout, il s'agissait plutôt d'un compliment très peu -voire pas du tout- déguisé. "Je crois que j'ai aussi des choses à me faire pardonner du coup...je peux t'offrir un café, du thé, un verre d'eau, autre chose...?" En soit, n'importe quoi qui puisse lui faire oublier son mal de crâne dont elle était responsable. Elle ne put s'empêcher d'ajouter avec une légère pointe de provocation et un sourire en coin : "Ou bien un baudrier et une corde pour remonter chez toi ?" |
| | | | (#)Mar 19 Juin 2018 - 7:19 | |
| La jeune femme baissa sa garde, la lampe n’était plus brandit contre le jeune homme prête à frapper si besoin. Nino avait montré patte blanche et tout était bien plus tranquille à présent. Elle n’avait pas l’intention de le suivre avec son arme jusqu’à ce qu’il sorte de là et tant mieux. La maladresse pouvait vite arriver. « Non mais en y réfléchissant bien, c'est pas si bête comme façon de se présenter à ses voisins. Tu marques bien les esprits...je risque pas de t'oublier de si tôt, crois-moi ! » l’italien sourit à cette remarque. « peut être que je t’avais déjà repéré et que je savais pas comment venir te voir autrement. » dit-il amusé. « Du coup, j’ai tout gagné ! » il lui lança un clin d’œil. C’est sûr que lui non plus n’était pas prêt d’oublier cette scène. D’ailleurs, Mikel allait surement se foutre de sa gueule lorsqu’il lui raconterait sa péripétie. Il s’inspirerait peut-être même de son histoire pour tenter à son tour de faire connaissance avec sa jolie voisine. « Pour commencer, je pense que tu peux remettre ton T-shirt si tu veux que je sois capable de tenir une conversation. Sinon... » Nino baissa la tête et regarda son torse imberbe, suffisamment gonflé pour qu’on puisse deviner ses muscles et sans être dans l’excès du mec body buildé et gavé de protéines en poudre. Tenant son t-shirt dans la main, il le remis alors rapidement avant qu’elle n’ajoute. « …sinon ça va faire trop de distractions pour moi. » une fois de plus Nino fu amusé par sa remarque. « décidément, t’as pas ta langue dans ta poche. » mais ça plaisait assez au jeune homme. Les nanas qui ont de la gueule sans pour autant aller trop loin dans leur propos. On voyait clairement que la jeune femme était spontanée et qu’elle ne cherchait pas à se donner un genre. Et cette spontanéité semblait plaire à l’italien. « Désolé, c’était pas le but que tu te mettes dans tous tes états. J’vais me couvrir. » dit-il en tirant bien sur son vêtement. « Ça y est, la distraction est terminée ! » il avait peut-être manqué une occasion de jouer de ses atouts masculins. « Je crois que j'ai aussi des choses à me faire pardonner du coup...je peux t'offrir un café, du thé, un verre d'eau, autre chose...? » Il haussa les épaules à sa première phrase. Il n’avait pas vraiment cette impression, après tout, sa réaction devait être naturelle, la défensive, n’importe qui aurait réagit de la sorte, c’est juste légitime. Donc, non, il ne lui en voulait pas vraiment. Mais il allait quand même accepter de boire quelques choses. « J’suis pas un gros consommateur de café…encore moins d’eau. » il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui propose aussi une corde pour remonter, ce qui le fit sourire. « j’apprécie ta proposition. Mais, sincèrement, je risquerai pas ma vie à repartir dans ce sens. Maintenant que les présentations sont faite, j’ai plus d’intérêt à joué au super héros. Tu vois… » fit il en passant ses mains derrière son crâne. « si nan, t’as pas genre ,une bière ? J’ai tendance à mieux supporter les bulles. » il était certain qu’elle devait bien avoir ça dans son réfrigérateur. |
| | | | (#)Mer 27 Juin 2018 - 2:22 | |
| Maze ne put s'empêcher de sourire à la remarque de Nino et à son clin d'oeil. "Dans ce cas, très bonne technique d'approche. Un peu dangereuse, mais diablement efficace." Maintenant que le jeune homme avait enfilé son T-shirt, elle était à nouveau libre de reporter son attention sur son visage et de se concentrer sur la conversation. "Non, c'est vrai...et je dois avouer que j'ai même carrément un problème avec les langues de bois." Sur un plan privé comme professionnel d'ailleurs. De son point de vue, dans un cas comme dans l'autre, les non-dits finissaient toujours par créer des problèmes et des disputes à un moment donné. Mais dire les choses comme elles étaient pouvait également amener son lot d'altercations houleuses ; il ne lui manquait donc plus qu'à faire un petit effort et tenter de maîtriser cet art qu'était la subtilité. Chose dont elle n'avait jamais réussi à faire preuve jusqu'à maintenant. Et puis, être franche et directe était bien plus marrant, il fallait l'avouer. "Et merci ! Non parce que tu comprends...on était pas sur un pied d'égalité...Après j'aurais été obligée d'enlever mon T-shirt pour rééquilibrer la situation, ça aurait été hyper gênant." De quoi parlait-on déjà ? De subtilité ? Ha oui, ça n'était décidément pas son fort. Maze avait beaucoup trop souvent la fâcheuse tendance à piquer -mais toujours gentiment- son interlocuteur, ce qui faisait régulièrement ressortir son humour plutôt...mauvais. Son stock de répliques stupides et de blagues nullissimes était inépuisable. Si on lui avait demandé, elle aurait certainement été capable d'assurer toute une journée l'animation de l'anniversaire de n'importe quel gamin de 10 ans ; ce qui correspondait environ à son âge mental dans certaines situations. Toutefois, elle essayait tout de même de bien se tenir et de se comporter correctement. En général. Mais en l'occurrence cette fois-ci, la situation n'avait pas grand chose d'habituelle et elle avait déjà littéralement assommé son interlocuteur, alors il serait sûrement capable de subir ses répliques stupides et un peu déplacées. Quel meilleur moyen de faire connaissance ?! Tout en se dirigeant vers le réfrigérateur, elle sourit en entendant que Nino allait visiblement plutôt choisir sa porte d'entrée pour repartir. "Ça en serait presque décevant !" Mais plus sûr que de passer par le balcon, à n'en pas douter. Ils avaient déjà eu tout deux leur lot de péripéties pour les jours à venir, il n'était en effet pas utile d'en rajouter et de tenter le diable en essayant de reprendre le chemin par lequel le jeune homme était arrivé. Maze sortit deux bouteilles de bière du frigo et en lança une à son invité, juste avant de grimacer. Trop tard, la bouteille était déjà dans les airs et prête à atterrir dans les mains de son destinataire. "Hum....j'aurais peut-être dû réfléchir avant de lancer une boisson gazeuse..." Elle lui tendit un ouvre bouteille tout en ajoutant : "T'es plutôt du genre joueur Nino ou tu préfères que je te passe une autre bouteille en évitant cette fois-ci de la secouer dans tous les sens ?" Elle s'installa sur son canapé en attendant sa réponse. "Et sinon, que fais-tu de tes journées quand tu ne les passes pas à te déplacer de balcon en balcon ?" C'était l'occasion rêvée d'en apprendre plus sur son voisin après tout. |
| | | | (#)Jeu 12 Juil 2018 - 19:23 | |
| « Non, c'est vrai...et je dois avouer que j'ai même carrément un problème avec les langues de bois » L’italien aurait pu le remarquer oui. Elle semblait être sans filtre et naturelle, la spontanéité dont elle faisait preuve avait tendance à plaire à Nino d’ailleurs. Il ne regrettait pas d’avoir presque risqué sa vie pour un t-shirt tombé sur le balcon en dessous et d’avoir failli se prendre une lampe en pleine tête. Maintenant que tout était rentré plus ou moins dans l’ordre, il n’avait plus qu’à se satisfaire de la situation : être avec une nana qui lui plaisait en tout point et surtout qui ne savait absolument rien à propos de lui. Alors qu’il se rhabilla devant les yeux de la jeune femme, sa remarque le fit sourire, encore. « Et merci ! Non parce que tu comprends...on était pas sur un pied d'égalité...Après j'aurais été obligée d'enlever mon T-shirt pour rééquilibrer la situation, ça aurait été hyper gênant. » il n’aurait pas forcément employé le mot gênant pour décrire une telle situation… « me tente pas de l’enlever à nouveau ! » dit-il presque sérieusement. Il voulait aussi la tester, pour voir si elle était du genre à parler plus qu’elle ne pouvait agir. La jeune femme se dirigea ensuite vers le réfrigérateur pour en sortir des canettes de bières, heureusement, elle n’avait pas que des sodas bourrés de sucres ou de la caféine, ce n’était pas pour lui. Il préférait le houblon ou le raisin. Par surpris, il se retrouva à voir voler une canette en sa direction. Il eut le bon reflex de lever les bras pour réceptionner la bombe volante. « C’était une nouvelle tentative de meurtre ? J’pensais pourtant t’avoir fait comprendre que j’te voulais pas de mal ! » dit-il amusé. « T'es plutôt du genre joueur Nino ou tu préfères que je te passe une autre bouteille en évitant cette fois-ci de la secouer dans tous les sens ? » il regarda sa canette dans les mains, il pourrait prendre le risque de l’ouvrir. « au pire, si j’me retrouve avec plein de bière sur moi, j’vais être obligé de me foutre à poil. Et pour équilibrer la situation, tu vas devoir suivre ! Donc, on va dire que j’suis plutôt joueur. Et toi ? » lui lança-t-il attendant impatiemment la réponse à sa question. Il attendait également avant d’ouvrir sa bière. « Et sinon, que fais-tu de tes journées quand tu ne les passes pas à te déplacer de balcon en balcon ? » La chance de Nino, c’est que pour une fois, il n’allait pas passer pour un imbécile qui ne faisait rien de ses journées et qui attendait que le temps passe. Par chance pour lui, en ce moment, il avait un travail. « J’bosse dans une épicerie. Mon taf c’est agent polyvalent. Enfin, j’suis un peu le larbin de service en fait, mais c’est plus classe de m’appeler comme ça : agent… mais j’vais pas m’plaindre, la patronne est plutôt cool. » loin de se rendre compte que quelques semaines plus tard, tout allait basculer pour lui. « et toi ? T’es dans la défense ? Service de sécurité ? »
|
| | | | (#)Dim 29 Juil 2018 - 2:30 | |
| Maze resta silencieuse lorsque son invité lança l'idée d'enlever à nouveau son T-shirt. Pour seule réponse, elle haussa un sourcil et eut un sourire en coin. Elle était toujours prête à se jeter corps et âme dans ce genre de défis. Elle ne savait toujours pas exactement si elle devait tenir son égo ou bien tout simplement son goût du challenge pour responsables, mais lorsqu'on la mettait au défi de faire quelque chose, ou lorsqu'on la provoquait pour une quelconque raison que ce soit, elle se devait de répliquer. Cette suggestion de Nino ne sonnait pas encore comme un véritable défi mais cela y ressemblait néanmoins sérieusement. Cette histoire de bière volante la détourna de cette idée le temps d'un instant. "Non promis, j'abandonne toute tentative de meurtre pour le moment. Par contre...."Mort assommé par une bière", je dois avouer que je trouverais ça plutôt classe comme nécrologie !" lâcha-t-elle en rigolant. Ça n'était pas exactement le genre de conversation qu'on pouvait s'attendre à avoir avec une personne que l'on rencontrait pour la première fois...sauf quand cette personne était Maze. L'Anglaise avait un humour bien particulier et n'hésitait pas à sortir des remarques stupides sans faire de distinction : ses amis, sa famille, ses collègues, de parfaits inconnus, ils étaient tous dans la même galère en sa présence. Toutefois, elle était plus que convaincue que Nino n'allait pas s'offusquer face à ce genre de remarques. Il avait plutôt l'air aussi effronté et joueur qu'elle -ce qui n'était clairement pas pour lui déplaire- et sa remarque suivante vint d'ailleurs le confirmer rapidement. Elle marqua une petite pause pour la forme, un sourire amusé aux lèvres. Comment étaient-ils passés d'une situation initialement anxiogène, à cet échange finement provocateur ? Tout ce que Maze savait, c'était que le défi était cette fois-ci bel et bien lancé, et il était hors de question qu'elle se débine et fasse marche arrière. Et cette touche de suspens qui demeurait tant que Nino conservait sa bouteille fermée ne rendait que le jeu plus amusant encore. Heureusement pour elle, la jeune femme n'avait jamais mis les pieds à Vegas ; elle n'aurait pas donné cher de la peau de son compte en banque là-bas. Sa curiosité, son goût du challenge, sa volonté de montrer qu'elle était loin d'être une dégonflée, tout la poussait à suivre le jeune homme sur ce coup là. Et dans le pire des cas, que se passerait-il ? Il se retrouvait effectivement arrosé, plein de bière, et donc tout deux forcés et contraints de retirer leurs vêtements. Oh well. Quel drame. "Joueuse aussi, je suivrai. Ce suspens est insoutenable !" Elle but une gorgée de sa propre bière en attendant que le jeune homme n'ouvre la sienne pour décider de leur sort. Elle acquiesça de la tête par réflexe en écoutant Nino parler de son métier. "Agent, ça me va. À l'avenir je me vanterai donc d'avoir presque assommé un agent, c'est plutôt classe non ?" Elle sourit lorsqu'il lui demanda si elle travaillait dans la défense. "Plus ou moins. Je suis tueuse à gages mais ces derniers temps on me donne pas d'armes suffisamment efficaces pour que je puisse faire mon boulot correctement." Elle désigna la lampe qui lui avait servi quelques minutes plus tôt d'un geste de la main, avant d'enfin laisser de côté ses blagues lamentables. "Non, je suis Chargée de projet événementiel pour un festival du coin. En fait...je suis aussi un peu le larbin de service...mais pour les artistes invités." Et dieu qu'ils pouvaient être insupportables certaines fois. C'était peut-être pour cette raison qu'elle appréciait tant son échange avec l'Italien ; il lui permettait de se couper de son travail de manière tout aussi surprenante qu'agréable. |
| | | | (#)Lun 13 Aoû 2018 - 0:58 | |
| Nino était joueur, pour tout, parfois il se brulait les ailes et redescendait bien vite sur terre, rattrapé par sa connerie, rattrapé par la réalité. Cette réalité dans laquelle il n’est pas légal de vendre de la drogue, pas légal de s’introduire chez les gens sans autorisation. Ces lois qu’il avait longtemps survolé en se moquant de toute justice. La justice qui n’osait même pas foutre les pieds dans son quartier pourris de Naples. La justice qui relâchait un à un des petits merdeux parce qu’ils n’étaient pas assez intéressant pour eux, pas rentable. Ce qu’ils voulaient c’était les gros caïds, les requins du quartier, ceux qui font couler le sang, ceux qui ont des vrais dettes. Nino l’avait bien compris, il n’avait pas hésité un seul instant à balancer le nom d’un des leurs pour sauver son propre cul. Maintenant, le voilà contraint depuis bientôt deux ans à se cacher, s’enfuir à des milliers de kilomètres pour mener une vie bien plus tranquille. Alors ouvrir cette canette de bière qui a volé à travers la pièce au risque de se retrouver mouillé ? Aucun problème. Le regard impatient de Maze sur lui le faisait sourire. « Joueuse aussi, je suivrai. Ce suspens est insoutenable ! » Aller, l’italien se lança alors et ouvrit la canette car il n’y avait plus une seconde à perdre. Et là… rien. Absolument rien ne se passa, pas une goute n’en sortie et il resta complétement sec face à une Maze qui, d’après sa tête était presque aussi déçue que lui. « Bon, tant pis. » dit-il en haussant les épaules et buvant directement une gorgée de sa boisson gazeuse. « C’est le destin, faut croire ! Cache ta déception… » Joueur en carton ouais. Il y avait combien de chance pour que cette canette ne l’éclabousse pas après un tel vol plané ? Très peu, on aurait pu parier sur aucune. Et bien, c’est foutu. Il alla alors s’asseoir sur le canapé, faisant comme s’il était chez lui, après tout, après avoir failli mourir d’un coup de lampe sur la tempe et d’une canette de bière ensuite, il pouvait prendre ses aises. « Plus ou moins. Je suis tueuse à gages mais ces derniers temps on ne me donne pas d'armes suffisamment efficaces pour que je puisse faire mon boulot correctement. » Nino suivi le regard de la brune vers cette lampe. «J’me disais bien… alors, qui veut ma mort ? » en réalité, il y avait réellement des personnes qui voulaient sa mort. Mais dans ce cas précis, il savait bien qu’elle ne faisait que continuer le petit jeu qu’ils avaient mis en place. « Non, je suis Chargée de projet événementiel pour un festival du coin. En fait...je suis aussi un peu le larbin de service...mais pour les artistes invités. » Un point en commun donc, tous les deux à la Mercie de ces grands, les artistes d’un côté, la patronne de l’autre. « Nous sommes des victimes de la société. J’espère qu’un jour, on sera au dessus de tout ça. Les donneurs d’ordres, ce sera nous ! » fit-il tel un discours d’un grand optimiste. « C’est quoi ce festival en question ? » |
| | | | (#)Lun 3 Sep 2018 - 8:23 | |
| Maze était particulièrement friande de bonnes histoires. Non pas par curiosité maladive, mais simplement parce qu'elle était persuadée que tout le monde avait quelque chose à raconter. Elle avait certainement gardé son âme d'enfant quelque part ; abreuvée de Disney en tout genre étant plus jeune, elle cherchait aujourd'hui à découvrir les conteurs de demain. Elle vivait littéralement en suivant la citation de Rudyard Kipling "Si l’Histoire était racontée sous la forme d’histoires, elle ne serait jamais oubliée", à l'exception près qu'elle ne l'appliquait pas à l'Histoire avec un grand H, mais plutôt aux petits tracas ou grandes mésaventures du quotidien. Et cette péripétie retraçant l'arrivée d'un bel et dangereux -à première vue tout du moins- inconnu sur son balcon allait être une sacrée bonne histoire à raconter. Si l'Anglaise avait eu la moindre idée de tout ce que Nino avait pu vivre jusqu'à présent, elle aurait sans aucun doute passé l'après-midi à le séquestrer pour en savoir plus et lui poser tout un tas de questions. Les bonnes histoires lui permettaient aussi et avant tout d'en apprendre davantage sur les gens qu'elle avait en face d'elle. Mais malheureusement ignorante du passé de son invité, elle se contentait actuellement d'adopter une moue déçue suite à cette bouteille de bière qui n'avait même pas eu la décence -ou l'indécence- de leur exploser à la figure. Moue spontanée et dont elle ne se rendit pas nécessairement compte avant que Nino ne lui réponde du tac au tac "Cache ta déception". "Disons que ça n'est que partie remise !" Il n'habitait pas loin après tout, non ? "Qui veut ta mort ? Je suis pas censée révéler le nom de mes clients mais c'est ta vieille voisine d'en face. Elle en a marre que tu ne sonnes pas aux portes comme tout le monde." Le comique de répétition, vous connaissez ? Maze maîtrisait particulièrement bien cette technique et elle ne manquait jamais une occasion d'être gentiment moqueuse. Avec un sourire, tout passait. Du moins elle l'espérait. Le jour où quelqu'un lui enverrait un quelconque objet à la figure en représailles, elle saurait que non, en fait tout ne passait pas nécessairement avec le sourire. Le regard dans le vague, perdue dans ses pensées, elle répéta après le jeune homme : "Les donneurs d'ordres..." Il lui arrivait de donner des ordres à certaines personnes mais elle était plutôt habituée à bosser en équipe, au même niveau hiérarchique que ses collègues. Elle avait encore quelques échelons à gravir avant de pouvoir donner des ordres à tout le monde. "Ça me plait beaucoup comme idée ! Et je bosse pour le Brisbane Festival. On organise à la fois des spectacles de danse, de cabaret, des pièces de théâtre, on diffuse des films...bref on touche à tout ; mais moi je suis spécifiquement responsable de la partie musique, depuis la programmation des artistes jusqu'aux concerts le jour J. Dans l'ensemble j'ai vraiment pas à me plaindre, je fais ce que j'aime." Il lui avait fallu du temps et beaucoup d'expériences pourries pour en arriver là, mais elle était plutôt fière du chemin accompli. Assise sur le canapé, elle posa ses avant-bras sur ses cuisses tout en se penchant légèrement vers son interlocuteur : la posture parfaite pour les confidences, car c'était bien là ce qu'elle s'apprêtait à réclamer. "Mais dis-moi Nino, qu'est-ce que tu rêvais de faire comme métier quand t'étais plus petit ? Quels sont tes rêves les plus fous ? Et tes secrets les plus sombres ?" Elle avait accompagné ses questionnements d'un sourire en coin, espérant qu'il n'allait pas prendre ses jambes à son cou et repasser par le balcon pour s'éclipser. Finalement, elle avait beau tout ignorer de son passé, il allait tout de même devoir survivre à son interrogatoire. Mais c'était sa façon à elle -toute particulière il fallait l'avouer- de s'intéresser à son invité. |
| | | | (#)Dim 9 Sep 2018 - 21:44 | |
| « Disons que ça n'est que partie remise ! » Le message était reçu, l’italien reviendrait sans doute – sans passer par le balcon cette fois – pour boire une nouvelle bière en prenant le risque qu’elle lui explose au visage cette fois. Et il y avait surement peu de chance pour que ca ne se produise pas. Les probabilités pour qu’une canette de bière n’éclabousse pas l’italien après avoir été secouée était si minime que ca ne lui arrivera plus avant dix ans sans doute. « Je reviendrai demain alors ! » petit clin d’œil. « Qui veut ta mort ? Je suis pas censée révéler le nom de mes clients mais c'est ta vieille voisine d'en face. Elle en a marre que tu ne sonnes pas aux portes comme tout le monde. » l’italien se mis à rire. « pas étonnant le coup de la lampes alors, surement une vielle technique ancestrale. Peut être que ca marchait dans son temps… mais j’prends note, je ne manquerai pas de la regarder de travers quand je la croiserai et de lui faire peur de temps en temps. Du genre « je suis toujours envie », petits mots dans la boite aux lettres ou alors, l’attendre sagement sur son balcon. Le seul soucis, c’est que j’ai pas d’accès direct… t’es sûre que c’est pour ça qu’elle veut me tuer ? » l’italien était partie aussi loin dans son délire que Maze ne l’avait emmené. Ca ne pouvait pas lui faire de mal un peu de légèreté. . « Ça me plait beaucoup comme idée ! Et je bosse pour le Brisbane Festival. On organise à la fois des spectacles de danse, de cabaret, des pièces de théâtre, on diffuse des films...bref on touche à tout ; mais moi je suis spécifiquement responsable de la partie musique, depuis la programmation des artistes jusqu'aux concerts le jour J. Dans l'ensemble j'ai vraiment pas à me plaindre, je fais ce que j'aime. » Nino restait assez surpris de la jeune femme. Surpris ou plutôt épaté. Il avait l’impression qu’elle faisait un travail rempli de responsabilité et qui demandait d’être très compétant. Il était bien incapable d’en faire autant. « tu pèse dans l’milieu comme on dit. » fit-il pour la complimenté tout en ayant un air amusé. « ca m’a l’air pas mal. Je ne peux que m’incliner… » il avait l’impression qu’avec son petit taf d’agent polyvalent, il n’avait aucune valeur à côté d’elle. « Mais dis-moi Nino, qu'est-ce que tu rêvais de faire comme métier quand t'étais plus petit ? Quels sont tes rêves les plus fous ? Et tes secrets les plus sombres ? » L’italien s’approcha d’elle tout comme elle l’avait fait juste avant, il imita sa posture. « J’suis un fugitif recherché par la mafia italienne. » dit-il assez naturellement pour ensuite se redresser. « J’avais pas de rêve quand j’étais môme. J’avais pas les moyens d’en avoir en fait. » fit il en laissant planer le doute sur sa première révélation. Partant du principe que Maze penserait qu’il plaisante.
|
| | | | (#)Jeu 27 Sep 2018 - 8:23 | |
| Maze répondit au clin d'oeil de l'italien par un sourire en coin. "C'est noté pour demain alors. Ma porte t'est grande ouverte". Et pour ce que ça valait, son balcon lui était lui aussi grand ouvert à présent. Elle était plutôt habituée à avoir de vieux voisins grabataires et loin d'être marrants, alors découvrir qu'une personnalité comme celle de Nino se cachait au-dessus de chez elle était comme une bouffée d'air au milieu de la sénilité ambiante. Son invitation à repasser était donc tout à fait sincère. Et si elle ne le lui avait proposé à ce moment là, nul doute qu'elle l'aurait fait après la surprenante tirade de Nino qui s'ensuivit. Il était a priori tout à fait enclin depuis le début de leur conversation à entrer dans les délires que Maze pouvait inventer ; mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il puisse partir aussi loin. D'abord surprise, elle resta silencieuse quelques secondes avant de finir par éclater de rire. Elle l'appréciait décidément de plus en plus. "C'est bête, je trouvais que l'idée de l'attendre sagement sur son balcon était vraiment bonne ! En ce qui concerne la personne qui a mis ta tête à prix...je ne sais pas. T'as d'autres choses à te reprocher peut-être ? Auprès d'autres personnes ?" Peut-être avait-il davantage l'habitude de faire des virées de balcon en balcon que ce qu'il ne laissait supposer. Et si Maze n'était peut-être pas si loin que ça de la vérité avec ses questions, l'air amusé qu'elle affichait prouvait bien qu'elle était à des années lumières de se douter que son sens de la déduction n'était pas si mauvais. Comment aurait-il pu en être autrement ? La logique lui faisait cruellement défaut et elle était la première à échouer lamentablement aux escape games auxquels on la faisait participer. Ça ne l'empêchait en aucun cas de s'amuser, mais elle était aussi bien souvent désolée pour ses partenaires. Elle sourit quand l'italien déclara qu'elle pesait dans le milieu. C'était une idée qui lui plaisait bien, mais elle était pourtant bien loin de la considérer comme véridique. Elle savait que n'importe quelle personne de son équipe aurait pu la remplacer au pied levé si elle avait été amenée à disparaître brutalement et de manière inexpliquée. "Y a pas à s'incliner, je pense que tous les métiers sont parfaitement louables et utiles. Mais si un jour tu préfères devenir agent polyvalent pour un festival plutôt que dans une épicerie histoire de profiter de concerts à l'oeil...tu m'appelles. Ou bien tu sonnes directement maintenant que tu connais l'adresse." La britannique fit mine de reprendre son sérieux tout en plissant les paupières pour observer son interlocuteur. "Un fugitif recherché par la mafia italienne, vraiment ?" Un fin sourire vint s'afficher sur ses lèvres, signifiant clairement qu'elle ne le prenait pas une seule seconde au sérieux. Ce qui ne l'empêchait pas de rentrer dans son jeu pour autant. "Et qu'est-ce que t'as bien pu faire pour qu'ils te recherchent ? Suis-je finalement bien en présence d'un horrible criminel depuis le début ?" Son air amusé laissa place à une expression plus douce avant qu'elle ne réagisse à la dernière révélation de Nino : "En ce qui concerne les rêves...il n'est jamais trop tard pour en avoir !" Maze, cette éternelle optimiste. |
| | | | | | | | Passer par la porte, c'est has been |
|
| |