"Mais où est-ce que je l'ai mis...." 2h du matin un samedi; Maze était en train de pester toute seule au milieu d'un parc désert du quartier sud. Elle venait de réussir à s’éclipser discrètement d'une soirée à laquelle elle n'avait jamais eu l'envie d'aller en premier lieu. En effet, cela faisait maintenant deux jours que la jeune femme était malade. Deux jours qu'elle allait faire la loque dans son lit au milieu de ses couvertures dès la porte de chez elle passée, une fois rentrée du boulot. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser, que son nez ne cesserait jamais de couler et que sa toux ne lui permettrait jamais plus de dormir ne serait-ce qu'une seconde. Mais voilà que l'un de ses amis lui avait rappelé à la dernière minute la fête qu'il organisait ce soir-là. Il lui avait bien fait comprendre qu'il s'attendait à ce qu'elle soit présente, d'autant plus qu'elle avait déjà annulé l'un de leur rendez-vous à la dernière minute quelques jours plus tôt. Et le coup de la culpabilité, cela fonctionnait décidément bien avec Maze. Elle détestait plus que tout décevoir les gens, et c'était ainsi qu'elle s'était retrouvée à cette fameuse soirée, bien habillée et maquillée mais rien qui ne permettait de cacher sa tête de déterrée malade. Elle avait fait acte de présence et avait fini par craquer et décider de rentrer chez elle à 2h du matin. Evidemment, elle n'avait plus assez d'argent pour payer un taxi et elle se retrouvait maintenant au milieu d'un parc qu'elle ne reconnaissait pas du tout de nuit. Personne dans les environs, les ombres des arbres formant ce qui pourrait parfaitement ressembler à la silhouette d'un homme prêt à surgir pour l'égorger. Oui, l'imagination de Maze était plutôt fertile et cela faisait environ 10 minutes qu'elle avait commencé à s'imaginer les pires scénarios possibles. Pour couronner le tout, elle avait un sens de l'orientation absolument déplorable. Elle ne pouvait pas vivre sans GPS.
Voilà donc pourquoi elle était en train de chercher frénétiquement son téléphone portable dans son sac à main : pour activer Google Maps. Elle était malade, avec une tête comme une citrouille, irritée, effrayée et complètement perdue. Un cocktail du tonnerre ! Dans sa tête, elle était déjà en train d'imaginer la meilleure façon d'assassiner son ami qui l'avait forcée à se rendre à cette soirée. Il n'allait définitivement pas s'en tirer comme ça. En plus de se sentir coupable assez facilement, Maze était également très rancunière. Toute cette situation n'était évidemment pas la faute de son ami qui, après tout, voulait simplement la voir à la soirée. Mais l'état actuel de la jeune femme ne lui permettait pas vraiment de faire la part des choses et de réaliser tout cela. Pour le moment, elle voulait simplement mettre la main sur son téléphone et cela semblait assez mal parti. Elle avait cherché absolument dans les moindres recoins de son sac et de ses vêtements et ne l'avait pas trouvé. Génial, perdue et sans téléphone. Qu'est-ce qu'elle en avait fait bon sang ? Est-ce qu'en plus elle allait devoir retourner à cette soirée pour vérifier qu'elle ne l'avait pas laissé là-bas ? Maze soupira à cette idée, quand soudain elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle n'avait ni vu ni entendu qui que ce soit depuis qu'elle était entrée dans le parc et était donc persuadée d'être seule. Son cerveau lui souffla presque immédiatement qu'elle était en train de se faire agresser et, sans qu'elle réalise réellement ce qu'elle était en train de faire, Maze se retourna brusquement en balançant son bras en avant avec la ferme intention de mettre un coup de poing dans la figure de la personne derrière elle. Cependant, elle n'avait jamais pris de cours de boxe ou de self-defense et n'était pas certaine que cette histoire allait bien se terminer....
Je ne suis pas contre le fait de faire la fête. Mais je reste généralement très méfiante avec ce qui pourrait arriver, mais forcément que je sais que ce qui m’est arrivé n’arrive pas à chaque soirée même avec l’alcool coulant à flot. Après ce genre de personne qui m’avait brisé, n’avait pas besoin d’alcool pour être des êtres dégoutant. Alors, je tente de pas y penser, même si me pointer à cette fête pour accompagner et faire plaisir à Laura ma collègue du bar ne me réjouis pas à cent pour cent. Je ne vais pas dire que je n’ai pas dansé un peu, en restant toujours assez loin pour qu’on ne vienne pas me frôler. Après, je ne suis pas pudique, j’évite juste les contacts. J’ai juste peur qu’on prenne ça pour un accord. C’est con, mais je tremble toujours à l’idée que je pourrais revivre cela. Tout allait bien jusqu’à ce que ma collègue ne s’amuse à flirter avec un mec ou deux, puis trois … ça change. Mais je ne juge pas, elle ne pourrait pas comprendre pourquoi je ne suis pas aussi volage, surtout avec mes lèvres. Ces dernières n’ont pas touché d’autres lèvre ou partie d’un corps depuis bien des années. C’est ainsi et peut être que dans dix ans j’arriverais à entreprendre l’idée d’embrasser une personne, mais pour le moment je trouve cela bien trop précieux. Coucher ne me paraît rien de spéciale désormais, même si je n’arrive pas non plus à sauter sur les occasions, car je ne veux pas. Sans doute au plus grand damne de ma mère. Elle me veut enceinte et me voir donc fonder une famille, avec un homme gentil. Mais j’ai parfois du mal à me dire que cela arrivera un jour. Je n’arrive pas à me projeter en avant.
J’étais affalée avec un verre de bière en main sur le comptoir quand j’aperçue une brune partir tout en oubliant son téléphone. Elle n’avait pas l’air super bien, étrangement ça me ramenait en arrière, me rappelant quand j’étais sortie de cette tente, totalement ailleurs, le regard vide. Je mis un temps avant de me décider à me bouger les fesses, mais faut dire que ça devait être l’heure pour moi de partir, vu que Laura avait disparu avec le troisième gars avec qui elle avait flirté juste à mes côtés. Prenant le téléphone, je récupérais ma veste pour aller rendre l’appareil à la jeune femme. Je ne m’attendais juste pas à ce qu’elle marche si vite, quoi que vu la pénombre de ces petites ruelles je pouvais aussi le comprendre. Bref, j’essayais de rattraper la jeune femme et je me devais de marcher très rapidement pour y parvenir. On avait fini dans un parc, les ombres des arbres se balançant aux grés du vent qui était présent en cette nuit fraîche. Je venais de déposer ma main sur son épaule, sans même parler, chose que j’aurais sans doute dû faire. Je ne m’attendais pas à ça, je ne sus comment réagir, mais en voulant éviter son point j’avais attrapé le sien qui parvenu quand même à toucher mon visage, ce qui me poussa vers le sol et me fit tomber au sol. Mes pieds avaient glissé à cause de la plaque d’égout sur laquelle j’étais et qui était humide. Je n’étais pas la seule à être tombée ayant embarqué avec moi la jeune femme. « Aie … » Elle m’était tombée dessus, en plein sur les côtes. Je ressentais même une douleur au niveau du coccyx. Puis en voulant sortir son téléphone de ma poche … l’écran était cassé … « oh merde … » Je regarde la fille écroulée sur moi et qui a des cernes qui feraient peur à … je ne sais pas un croquemitaine. « Ça va ? » Que je finis par demander.
Malade et fatiguée, Maze gardait tout de même de bons réflexes et elle en était très certainement la première surprise. Ceci étant dit, si elle s'attendait à ce que son poing laisse le nez de son adversaire cassé, le résultat en était tout autre. Voilà qu'elle s'était retrouvée à basculer sur son agresseur. Dans son état, elle ne se voyait pas trop reprendre ses esprits, regrouper ses affaires, se relever et s'échapper en vitesse. Non, au lieu de ça elle fixa avec des yeux vitreux la personne sur laquelle elle était maintenant affalée de tout son long. Maze était en train de jauger du mieux qu'elle pouvait le degré de dangerosité de la jeune femme en face d'elle. Honnêtement, elle avait beau être malade et ne pas avoir toute sa tête, elle la visualisait très mal en chef de file d'un quelconque gang de truands. En plus de ça, elle avait l'air de lui avoir sérieusement fait mal en lui tombant dessus. En réalisant cela, Maze s'écarta brusquement et se releva difficilement en poussant quelques jurons. Il ne manquait vraiment plus que ça pour finir sa soirée en beauté. Bon sang, pourquoi n'était-elle pas restée chez elle, sous ses couvertures, à regarder une série toute la journée ?! Elle n'avait fait qu'enchaîner les contrariétés depuis qu'elle était sortie de son appartement. Son regard fut soudain attirée par un objet que la jeune inconnue venait de sortir de sa poche. Son téléphone ! Ses neurones se mirent enfin en marche et elle comprit qu'elle venait d'agresser une personne qui souhaitait simplement lui rendre son téléphone. Téléphone qui était maintenant cassé, par la faute de son imagination débordante et de son côté en permanence angoissé. "Franchement, je suis plus à ça près....je le remplacerai." lâcha-t-elle d'un ton désabusé en regardant l'écran brisé de son portable. Même si elle l'avait voulu, elle n'avait pas présentement la force de s'énerver. En plus cela aurait été plutôt mal venu étant donné que la jeune femme souhaitait simplement lui rendre son téléphone. Enfin, c'était le scénario le plus plausible en tout cas.
Elle finit par lui tendre la main pour l'aider à se relever. "Ça va...et vous ? Je suis désolée, j'ai un peu....paniqué. Je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un m'interpelle dans un parc à 2h du matin." Elle tenta un sourire, malgré la fatigue qu'elle ressentait. "Et puis, je suis malade, ça n'aide pas." Elle s'était sentie obligée de le préciser, des fois que sa tête de déterrée ne soit pas assez flagrante. "Je m'appelle Maze. Et j'étais justement en train de chercher désespérément mon téléphone pour essayer de retrouver mon chemin. Mon sens de l'orientation est déjà déplorable en plein jour alors de nuit...." Combien de fois s'était-elle déjà retrouvée perdue sur un chemin qu'elle avait parcouru maintes et maintes fois ? Et combien de fois était-elle arrivée en retard à un rendez-vous parce qu'elle avait sous-estimé la durée du temps de trajet ? Ok, elle partait assez tôt pour respecter la durée indiquée par google maps. Par contre, elle oubliait toujours de prendre en compte les minutes supplémentaires qu'il allait lui falloir pour rattraper l'itinéraire proposé par son GPS. Elle manquait à coup sûr les intersections qu'il lui indiquait. C'était assez pathétique.
L’esprit ouvert c’est ainsi quand je sors dans une fête. Avant j’y allais insouciante, mais pas prête à tout, comme tout le monde en somme. Maintenant, je suis plus casanière que jamais, mais autant dire que c’est plutôt une bonne chose aussi, car j’aime bien avoir du temps pour les séries. Je suis une geek. Mais bon, ce soir, je me suis retrouvée à cette soirée avec une amie collègue qui m’avait demandé de venir avec elle. Puis, finalement après quelques pas de danse avec elle, j’avais fini par me retrouver au bar, une bière à la main. L’alcool m’aide à me rassurer ce qui est sans doute un con dans le fond. Je pensais juste finir ma bière et surtout m’en aller, mais j’avais même abandonné ma bière pour tenter de rattraper une personne, une jeune femme ayant oublié son téléphone sur le bar. Mon téléphone n’est pas précieux pour moi, donc l’oublier n’est pas une chose qui me mettrait en nerf ou autre. Mais je sais que pour bien d’autre personne c’est le cas.
Je suivais donc la jeune femme, qui marchait plutôt rapidement, limite s’il ne fallait pas que je fasse une petite foulée pour la rattraper. Une fois vraiment à son niveau ma main se déposait sur la jeune femme, exactement sur son épaule. Je n’avais pas prévu que tout ça finisse comme ça. J’étais juste là pour rendre service. Une erreur sans doute ? Je ne sais même pas ce qui avait fait que je m’étais précipitée pour aller le lui rendre. Enfin, son poing avait presque fini avec violence dans ma figure, je l’avais évité de peu, mais glissant bêtement sur la plaque d’égout se tenant sous mes pieds, je fus les quatre fers en l’air et surtout la jeune femme tombant brutalement avec moi sur moi, surtout. Je sortis son téléphone, je comprenais le pourquoi elle avait voulu me tuer avec son poing, mais son téléphone était juste sous mes fesses, ces mêmes fesses qui me faisaient souffrir, enfin le coccyx. « Je suis vraiment désolée … » Aucune chance qu’il ne s’allume celui-ci étant plié presque en deux avec l’écran complétement pété de toute part.
Une fois la jeune femme relevée de ma personne, elle me tendit la main, mais en tendant le bras j’avais presque le souffle coupé. Mes côtés me faisaient horriblement mal. Pinçant mes lèvres je pris sur moi pour me relever. « Ce n’est pas grave ! » Que je lui disais et je tentais vraiment de respirer un minimum. « Non mais c’est ma faute … j’aurais dû … » J’aurais dû quoi au juste ? « Vous appelez, mais je n’étais pas sûre que vous m’entendiez … ! » lâchais-je en souriant. Bon en gros c’était un peu de ma faute. « Je suis désolée … » Je m’excuse depuis tout à l’heure et c’est tout ce que je sais faire apparemment. Je me sens vraiment fautive et j’ai mal partout. « Je suis Blaze ! » Nos deux prénoms se ressemblant me faisaient sourire, puis j’ajoutais. « Enchantée et je peux vous aider à vous retrouver dans cette ville, même de nuit ! » Lâchais-je en rigolant. Puis ayant encore son téléphone dans la main je lui tendis. « Encore désolée … » Je pinçais mes lèvres entres elles en la regardant. « Il faut que j’arrête de rire, je crois que la chute a fait plutôt pas mal de dégât ! » Disais-je en grimaçant un peu tout en regardant la jeune répondant au prénom de Maze, je ne sais pas si j’avais plus mal aux côtes qu’au fessier.
La situation était à peine croyable. Pour une personne qui ne demandait qu'à rester au fond de son lit, l'équation de la soirée de Maze était loin d'être simple : un mal de crâne amplifié, un coup de stress au beau milieu d'un parc à 2h du matin, un téléphone portable cassé, une Maze complètement pommée, et une Blaze visiblement blessée. Quelle réussite ! Ironiquement, cela rappela à la jeune femme le dernier épisode d'une série Netflix qu'elle avait regardé juste avant de partir - et de se traîner, malade et fatiguée, à cette fabuleuse soirée-. Le titre de l'épisode ? "Nothing good happens after 2 a.m". Et cela venait effectivement de se vérifier...Si Maze était restée chez elle à comater, rien de tout cela ne se serait jamais produit. Honnêtement, elle avait très envie de se laisser choir par terre, là, maintenant, en plein milieu du parc, et de ne plus bouger. Son cerveau n'était pas actuellement en état de lui suggérer une meilleure option que celle-ci. Elle fit néanmoins un effort pour se concentrer sur la conversation et y répondre au mieux. "Non vraiment, vous n'avez pas à vous en vouloir. Si vous m'aviez appelée, j'aurais probablement fui en courant...je ne suis pas particulièrement courageuse en journée, alors à 2h du matin au milieu d'un parc déserté..." C'était effectivement ce qui se serait produit. Cette situation lui était d'ailleurs déjà arrivée. Elle se souvenait très bien d'un après-midi -il ne faisait même pas nuit cette fois-ci !- où elle se promenait seule dans les rues. Elle avait soudainement eu l'impression d'être suivie et avait fini par entendre quelqu'un l'interpeller. Alors que la réaction logique eut été de se retourner pour voir qui cherchait à lui parler, la jeune femme avait décidé d'accélérer le pas sans jeter un seul coup d'oeil derrière elle. Ce cirque avait duré quelques minutes avant que son interlocuteur ne finisse par la rattraper. Il s'agissait d'un ami de Maze qui, l'ayant aperçue de loin, avait simplement voulu prendre des nouvelles...Elle s'était sentie particulièrement stupide ce jour là ; la bonne nouvelle étant que son ami ne s'était visiblement rendu compte de rien, si ce n'est qu'elle marchait très vite. Nul doute que si Blaze l'avait interpellée à 2h du matin dans ce parc, elle aurait couru à toutes jambes droit devant elle, malade ou non. Les prouesses physiques que l'on était capable de faire sous le coup du stress étaient absolument phénoménales.
Maze récupéra son téléphone complètement cassé. Il faisait peine à voir. Elle se demandait bien ce qu'elle allait en faire, mais cela était un problème à charge de la future Maze guérie et capable de réfléchir. La Maze présente et malade glissa simplement son téléphone dans la poche arrière de son jean : si jamais elle tombait à nouveau, il ne risquerait de toutes façons plus grand chose. Et elle n'avait par ailleurs pas prévu de faire d'autres cascades ce soir-là. "Blaze ?! Enchantée." Malgré son état de fatigue avancé, la jeune femme ne put réprimer un sourire en réalisant à quel point leurs deux prénoms se ressemblaient. L'ironie de la situation n'en était que plus grande encore. "Oh, vous allez définitivement sauver ma soirée si vous êtes capable de vous repérer et de me ramener chez moi ! Je commençais sérieusement à songer à dormir sur un banc..." Mais aurait-elle vraiment été capable de mieux se repérer le lendemain matin ? Elle en doutait. Maze se rendit soudain compte de l'état de la jeune femme. Elle ne s'était pas juste égratignée en tombant ; elle avait l'air de s'être véritablement blessée. En même temps, avoir amorti sa chute n'avait clairement pas dû lui faire le plus grand bien. Ceci dit, Maze lui en était reconnaissante -mais elle était polie et elle allait se garder de lui en faire la remarque et d'en rajouter une couche-. "Heu...je suis désolée, je vous ai vraiment fait mal en fait ?!" Elle grimaça en constatant la souffrance de Blaze. La jeune femme avait beau être diabétique et forcée de se soigner au quotidien, elle était absolument lamentable quand il s'agissait de s'occuper d'autrui. Elle ne savait jamais comment se comporter, ce qu'il fallait dire, ce qu'il fallait faire : elle se sentait complètement gauche dans ce type de situation. "Il faudrait peut-être vous emmener à l'hôpital pour faire examiner tout ça ?" Elle n'y connaissait rien. Peut-être que cela serait passé d'ici demain...ou bien au contraire cela aurait pu empirer. Elle n'avait pas vraiment d'autres solutions que l'hôpital actuellement. Et comment allaient-elles s'y rendre ? En taxi ? En appelant les urgences ? Son téléphone était hors-service et Maze se voyait plutôt mal sonner chez des inconnus à 2h du matin pour leur demander si elle pouvait emprunter leur téléphone...
Voilà je paye ma gentillesse par une affreuse douleur que je n’avais pas prévue. Mais heureusement, cette douleur n’est pas aussi affreuse que d’autre chose que j’ai pu vivre dans ma vie. Ce n’est rien même, quoi que ne pas réussir à respirer sans souffrir, c’est pas forcément rien. Enfin, la douleur passera, j’en doute pas, après tout avec toute les fois où mes mains étaient couvertes d’hématome bien souvent, comme mon cœur, avec le sport de combat que je pratiquais, mais aussi avec ma maladresse qui faisait rage en moi quand je me cognais dans un meuble ou même dans un poteau. Je ne sais pas comment j’aurais pu lui rendre son téléphone sans lui faire peur ou encore sans même me retrouver dans une telle situation. Pour le coup, je me sens tellement coupable de lui avoir fait si peur. Et en plus de ça, j’ai ruiné son téléphone en tombant avec mes fesses dessus. Quelle idée ai-je eu ? C’est bien ce que je me demande, sans doute que ce téléphone fut aussi pour moi un moyen de fuir la fête, de la fuir pour me retrouver seul, dans ces rues peu éclairées parfois et parfois plutôt réconfortante. Je pinçais mes lèvres, après m’être encore confondu en excuse, alors que j’écoutais la jeune femme, avant de laisser un rire étirer les commissures de mes lèvres. Qui serait courageux la nuit ? Qui ? Qu’on lève le doigt maintenant. Car je sais que j’ai de quoi me défendre, mais qu’en fait on pourrait être costaud et courageux, puis tout de même se retrouver dans une position atroce.
« J’aurais dû vous courir après pour vous le rendre vos téléphones ! » Disais-je avant d’ajouter. « Personne n’est réellement courageux à deux heures du matin … surtout sans téléphone et sans aucun moyen d’être sûr de l’endroit où on va ! » Tentais-je de la rassurer avant d’ajouter. « Puis les seuls à craindre dans ce parc, c’est sans doute les écureuils ! » Oui, enfin, je sais que je mens. Car pour le coup, je sais qu’on peut craindre beaucoup plus que de vulgaire écureuil sauvage et tout. Des humains, ce sont sans doute les pires et c’est pour ça que je conçois que j’ai pu effrayer énormément la jeune femme répondant au prénom de Maze. Je laissais l’appareil à sa propriétaire, même si la seule chose encore bonne dans ce dernier sera sans nul doute la carte puce ou encore la carte mémoire. J’espère qu’à cause de moi, elle ne perd pas trop de souvenirs d’elle et ses proches. Rien que l’idée me rend un peu plus coupable à mon goût. J’ai l’impression que quand je bouge mes fesses ou mes hanches, je ne serais trop dire que ça craque et ce n’est pas du tout appréciable. Puis ma respiration était douloureuse, alors je m’efforçais de ne pas respirer trop fort et encore moins de rire. Les présentations fait, je souris à la jeune femme, Maze. « Les bancs ce n’est pas très confortable, surtout dans le coin … vous auriez pas pu dormir ainsi ! » Non, les bancs c’est dur comme de la pierre dans le coin, à croire que voir les gens assis énerve les personnes ayant conçu c’est banc, droit.
« En tout cas, oui je peux te mener à chez toi avec plaisir ! » Je grimaçais à nouveau en soufflant, alors que je tentais de ne pas trop expirer. Bref, pinçant mes lèvres. « Tu vis où ? » Je secoue la tête. « J’espère que le fait que je te tutoie te conviens ? » à cette heure de la nuit, le fait de la tutoyer avait fait en sorte que j’en oublie mes bonnes manières en continuant de la vouvoyez. « Oui, puis enfin, tu n’es pas la seule responsable … j’ai été gourde dans ma manière d’agir … j’aurais dû le faire autrement … » Puis je souris. « Puis, j’ai déjà eu des côtés fêlées, je peux survivre à ça ! » Je m’en rappelle très bien de cette fois où j’ai été battu de tous les côtés pour des raisons qui ne me sont pas encore réellement convenable à mon humble avis. Je souffle et grimace tout en laissant mon cou craquer, j’ai horreur de ça, mais j’ai vraiment l’impression que tout mon être peut craquer à chacun de mes mouvements. « Han on peut oublier l’hôpital je pense … » Je tentais de sourire, mais c’était tout de même compliqué, alors je commençais à marcher en direction du quartier où elle vivait. Mais c’était plutôt compliqué d’avancer tout en respirant, je commençais même à suffoquer. « Oki, on devrait faire une pause ! » Quoi ça fait pas une éternité qu’on marche là ? Oui, ça ne fait que quelques pas, mais voilà, je n’arrive pas à respirer, enfin je le peux, mais c’est bien trop douloureux à mon goût.
"Je note que les écureuils sont donc les seuls à craindre dans ce parc, c'est toujours bon à savoir !" Encore que, vu son état et l'heure tardive, un écureuil aurait très bien pu l'effrayer tout aussi facilement qu'un être humain. En ce qui concernait le peu de confort que les bancs auraient pu lui offrir pour la nuit selon Blaze, la jeune femme était à peu près certaine que son esprit embrumé et son état de fatigue avancé auraient fait qu'elle n'aurait strictement rien remarqué. Et avec la possible fièvre qu'elle devait avoir, Maze n'aurait pas réellement eu froid. Finalement, à bien y réfléchir, son rhume avait plutôt de bons côtés : il lui permettait de dormir à la belle étoile sur un banc sans avoir besoin de quelconque équipement pour se sentir à l'aise et au chaud. Quelle découverte ! Si elle avait été seule à cet instant précis, elle aurait très certainement succombé à l'appel du banc en pierre inconfortable. Mais Blaze lui proposait maintenant de la raccompagner chez elle et cette solution lui semblait tout de même plus satisfaisante...Par ailleurs elle n'allait pas laisser la jeune femme en face d'elle seule alors qu'elle était en train de souffrir le martyr. "J'habite le quartier de Redcliffe ! Et pas de problème pour le tutoiement." A cette heure tardive, le fait que Blaze la tutoie avait même plutôt pour effet de la rassurer. Elle n'insista pas quand son nouveau GPS ambulant lui expliqua qu'elle avait déjà vécu pire et que l'hôpital n'était pas nécessaire. Maze avait la nette impression que Blaze souffrait terriblement mais, n'ayant pas de solution de repli à lui proposer à cet instant, elle pensa que cela ne leur coûterait rien d'essayer d'avancer puis d'improviser quelque chose d'autre plus tard si cela s'avérait nécessaire. Elle aurait pu proposer à Blaze de la porter sur son dos...mais elle avait déjà suffisamment de mal à porter le propre poids de son corps. Ses muscles étaient douloureux, elle avait l'impression de peser une tonne et, depuis le début de la soirée, elle n'avait fait que se traîner très littéralement d'un point A à un point B. Elle se sentait actuellement plus proche que jamais d'une limace. D'ailleurs, est-ce qu'elle n'avancerait pas plus vite en rampant par terre finalement ? Le cerveau de Maze avait donc une capacité à lui souffler des idées complètement stupides, même lorsqu'elle était au bout de sa vie.
Les deux jeunes femmes commencèrent à marcher vers le quartier de Redcliffe. Maze surveillait Blaze du coin de l'oeil pour vérifier qu'elle tenait le coup et qu'elle n'allait pas s'évanouir. Elle avait l'air de tout faire pour continuer d'avancer mais sa respiration semblait tout de même de plus en plus saccadée. Il ne manquerait plus que Maze se retrouve seule au milieu d'une rue, dans la nuit, sans téléphone, avec une Blaze inconsciente à ses côtés. Lorsque cette dernière lui demanda de faire une pause, la jeune femme réfléchit un instant avant de lancer : "Reste-là, je reviens." Elle s'assura que Blaze soit assise et puisse reprendre son souffle avant de filer vers un immeuble voisin. Elle appuya ensuite sur plusieurs sonnettes, jusqu'à ce qu'une voix endormie se fasse finalement entendre à l'interphone. "Heu...excusez-moi mais il y a le feu en bas de votre immeuble, je crois que vous devriez venir voir !" Elle n'avait pas trouvé mieux comme mensonge. Elle avait besoin que la personne qui lui avait répondu descende afin de pouvoir lui expliquer correctement la situation. Si elle avait tenté de raconter tout cela par interphone interposé, nul doute que l'inconnu aurait raccroché sans scrupule. Elle attendit quelques instants jusqu'à ce que la porte de l'immeuble s'ouvre. En voyant qu'il n'y avait strictement aucun feu, le jeune homme qui lui faisait maintenant face s'énerva et amorça un geste pour refermer la porte. Trop tard, Maze avait été plus rapide et avait glissé son pied dans l’entrebâillement. Elle expliqua vivement la situation et pointa Blaze du doigt. Elle avait simplement besoin d'un téléphone pour appeler une ambulance. Après plusieurs minutes et quelques éclats de voix, le jeune homme sortit un téléphone portable de sa poche et le tendit à Maze. Considérant l'état dans lequel elle était, ce qu'elle venait de faire tenait pratiquement du miracle. Elle en était d'ailleurs la première surprise. A croire que, même malade, ses capacités à convaincre (et baratiner) étaient encore acceptables.
Une fois le coup de téléphone passé et l'inconnu retourné se coucher, elle retourna vers Blaze. "Une ambulance arrive. Direction l'hôpital."
« Peut-être les petites blondes aux yeux bleus … et sans doute toi ! » Je toussote un peu, mais ce n’est pas une bonne idée dans le fond. Elle est aussi dangereuse que moi à en croire les douleurs que je peux ressentir au niveau de mon thorax. C’est presque naturellement que j’en viens à lui proposer de la ramener chez elle. Ça ne me gêne pas même si je ne sais même pas où vit la jeune femme. On est dans le sud de la ville, alors je ne sais pas du tout d’où vient la jeune femme, une personne que je vouvoie et tutoie d’un coup, sans même m’en rendre compte. La douleur ou alors le fait qu’elle m’inspire confiance. Je n’ai pas un problème de confiance envers les autres, mais c’est parfois compliqué de vouloir faire confiance instantanément, mais parfois faut aussi savoir sauter la falaise et se lâcher, ça peut amener de bonne chose, pas vrai ?
Le quartier où vit la jeune femme n’est pas très loin à quelques minutes. Redcliffe c’est dans l’est de la ville, alors ce n’est pas non plus juste à côté, faut traverser quelques petites quartiers avant d’y atterrir. « Ça va, je vais t’expliquer comment te repérer au pire ne même temps ! » Je souris au fait que le tutoiement ne la gêne pas et heureusement, car depuis tout à l’heure je jonglais avec le vous et le tu, pas comme une princesse, tout au contraire je dois être une charcutière et encore c’est tout sauf un compliment pour la charcutière. Allez, ce n’est rien que je ne cessais de me dire à propos de cette douleur, c’était peut-être même qu’une douleur passagère, tellement foudroyante qu’elle me coupait limite la respiration. Du moins ma douleur au cul s’était estompée, je l’oubliais presque et je crois que je me forçais à ne plus respirer, pour justement ne plus souffrir par la même occasion. Mais faudrait aussi que je cesse de rire comme une conne ça évitera pas mal de douleur.
Je pensais pouvoir marcher, mais autant dire qu’une pause fut ma seule solution pour pâlir la douleur qui m’irradier tout mon être après quelques petits pas ridicule. Pour respirer sans douleur, il me faut déglutiner, pour pouvoir reprendre délicatement de l’air dans mes poumons. Mon dieu, combien pèse Maze ? À vue d’œil elle doit même être plus légère que moi, alors je suis juste mal tombée c’est ça ? Ou alors les séquelles des autres blessures passaient on fait que la douleur soit si foudroyante ? « Mais .. ? » Que je finis par la questionner, autant dire que je n’eus le temps de rien dire et encore moins de rouspéter, en laissant faire Maze, même si finalement je ne savais même pas ce qu’elle était en train de préparer loin de moi à cet instant. J’aurais bien voulu être dans sa tête pour avoir une petite partie de son plan. Fronçant les sourcils, je la suivais du regard en m’appuyant contre l’un des arbres présent sur la route, tout aussi qu’assise, car je n’étais pas sûre de savoir me relever. Ça pouvait plutôt bien aider d’avoir un arbre dans le coin, autant dire que je le bénissais à cet instant précis. Je me sens de moins en moins bien. Je sens même de la salive en abondance dans ma bouche, je le sais, je ne vais pas tarder à vomir. La douleur est-elle trop forte pour mon petit corps ? Je plisse les yeux essayant d contrôler ma nausée, mais je n’arrive pas à le faire assez, finissant par vomir sur ce pauvre arbre, essayant de mon mieux de ne pas vomir sur ma personne.
« Quoi, une ambulance, mais je vais bien ! » Disais-je sans doute aussi pâle que Morticia, je pouvais dès à présent rejoindre madame la main et faire n’importe quoi avec la famille Addams. Une violente douleur vint à arpenter mon crâne, fermant les yeux je tentais de me concentrer à rester correctement appuyer sur un autre arbre que le précédent sur lequel j’allais tenter de ne pas rendre à nouveau ce qui était dans mon estomac. Un ramdam violent se fit entendre assez rapidement, les sirènes résonnèrent dans mon esprit. Une ambulance se gara devant nous après que Maze leur ait fait signe. Une fois dans l’ambulance je regardais Maze en dehors de l’ambulance. « Tu viens avec moi ? » Que je demande, alors que l’ambulancier attend sa réponse, alors que je commence à me tordre de douleur alors que je tente de me dresser sur mes fesses. Maze étant monté, on fila assez rapidement à l’hôpital, pendant que je me retrouvais bêtement coincée dans une minerve, pour que mon cou ne bouge pas, et que l’ambulancier fixait la jeune femme qui m’accompagnait. « Vous allez bien ? Vous avez l’air mal … » Elle était malade avait-elle dit, peut-être était-elle déshydraté avec toutes cette histoire où avait-elle autre chose ? On le découvrira à l’hôpital sans doute … vu qu’on arrivait.
(c)luckyred
fin
ps: voilààà maintenant on se fait un concours de chaise roulante entre malade
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