i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
“Je doute que ce soit une bonne idée.” lâche Lene, pas gênée, alors que j’essaye de me faire discrète, penchée face à la porte de l’appartement de Finnley, les crochets dans la serrure comme je l’avais appris dans mes années de gangsta. Un œil fermé, l’autre sourcil froncé, grimaçante, la langue qui passe sur ma babine, je triture, je n’arrive à rien. J’ai perdu la main, je me sens rouillée, mais c’est sûrement une bonne chose. Néanmoins, si mon habileté pouvait faire son retour furtif, ne serait-ce que le temps de me forcer cette entrée, cela serait particulièrement bienvenu. De toute manière, je ne compte pas lâcher l’affaire. “Ça sera le cadet de ses soucis quand il verra tout ce que j'ai préparé.” Car il n’est pas question d’un cambriolage, et l’entrée par effraction est l’unique partie illégale de mon plan. J’ai prévu une surprise pour le rouquin. Ma présence en soi, me savoir toujours en vie, en ville, devrait déjà l’étonner dans la mesure où nous ne nous sommes pas vus ni parlés depuis des mois. Mais je compte mettre le paquet, déterminée à rattraper le temps perdu. Allez, Lou, un petit effort. Je craque mes doigts, étire mes cervicales, respire un bon coup ; je tente une nouvelle fois de glisser le premier crochet, le second, puis on tourne et… Bingo. La porte s’ouvre, et je lâche un « yes ! » victorieux. Doutant que Finn possède le moindre système d’alarme qui lui coûterait un rein par mois, j’entre, comme chez moi –si j’en avais un en ce moment. Le regard de Lene et le mien se posent sur ce qui ressemble à une chambre d’adolescent. Les rideaux tirés, le tout est un peu plus lugubre. Je relève l’interrupteur pour faire la lumière sur tout le travail qui nous attend pour rendre aux lieux un peu d’allure. “Quel bordel.” je souffle en attachant mes cheveux. Je suis plus douée pour cacher la poussière sous le tapis que pour concrètement nettoyer quoi que ce soit, l’aspirateur, le balai et les chiffons ne sont pas mes amis, et l’idée n’est pas tant de jouer les conchitas que de simplement rendre l’appartement moins déprimant. “Allez, au boulot.”
J’ai apporté des cactus et des bougies parfumées au patchouli pour la touche finale. C’est zen, c’est bien. Nous avons tapé les coussins, redressé les cadres, les livres, jeté tout ce qui devait l’être. Le reste est planqué dans les tiroirs, les placards, rangé sur les étagères. Et c’est déjà une assez bonne action comme ça. Mes ambitions de préparer des spaghettis à la bolognaise faites maison sont tombées à l’eau lorsque j’ai réalisé que le propriétaire des lieux n’avait pas même de quoi se faire des croque-Monsieur dans sa cuisine. Alors j’ai improvisé. J’ai troqué mon jean et mon t-shirt pour une robe que j’avais emportée dans mon sac. La veille, Lene m’avait aidée à choisir entre les trois ou quatre tenues qui m’appartiennent dans lesquelles je ne ressemble pas à une fille qui sort de désintox, pour finalement me prêter l’un de ses rares vêtements qui la font bel et bien ressembler à une fille tout court. C’est rouge, c’est très au corps, ça me donne presque l’allure de mon âge. Avec la bonne dose de maquillage, des talons à hauteur convenable, j’ai même l’air fréquentable. Quasiment tout est prêt. “Je suis si nerveuse.” j’avoue à Lene qui est sur le départ. Si j’ai un bon souvenir des horaires de travail de Finn, il ne devrait plus tarder, et il est hors de question que mon amie me vole la vedette. “Tu fais bien.” répond-t-elle, toujours pas convaincue que mes bonnes intentions soient perçues comme tel. Je me demande depuis quand elle s’est transformée en nain grincheux rabat-joie qui roule des yeux bien souvent face à tout ce que je débite parfois. Mais j’ai si peur que cette amitié devienne forcée que je fais mine de ne pas noter. “La ferme, dégage, j’ai pas besoin de tes mauvaises vibrations.” j’ordonne en la poussant hors de l’appartement avec un petit rire. Puis je claque la porte derrière elle, et me retrouve seule avec mon angoisse.
Plongée dans le noir, cela doit faire une heure que j’attends. J’ai compté mes doigts jusqu’à dix jusqu’à ce que cela ne soit plus drôle. Le temps ne passe pas, mes soupirs las ponctuent les minutes qui s’étirent. Je n’avais pas songé que Finn pourrait ne pas venir. Mais où pourrait-il être ? Enfin, le bruit de la clé dans la serrure résonne dans le silence de l’appartement. La porte s’ouvre, et le temps que Finn tente d’allumer la lumière et réalise qu’agresser l’interrupteur ne sert à rien, je peux reprendre la pose que j’avais répété dans le miroir de la salle de bains une vingtaine de fois. “Serait-ce la version rousse de Joseph Gordon-Levitt que je vois là ?” dis-je en guise de salut après des semaines de silence radio. Cela me paraissait plus adapté et percutant dans ma tête, je dois avouer. Tout haut, ça ne donne décidément rien. Peut-être qu'il n'a même pas la référence. J’approche, presque moins à l’aise pour me mouvoir sur des escarpins normaux que sur les échasses de strip-teaseuse dont j’ai l’habitude. Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, je prends ses mains et le fait avancer dans le salon, le sourire crispé, à la fois nerveuse et excitée –surtout morte de peur. “J'ai fait un brin de ménage pour que ton appart’ soit plus présentable. Je dis pas au c’était un taudis, ni que je fais des miracles, mais c’est plus joli, non ? ” Certaines personnes sont très attachées à le bazar, peut-être qu’il déteste, peut-être que c’est mes doigts que je croise avec les siens qui lui hérisseront le poil. “Je sais que les bougies sont too much mais les plombs de l'immeuble ont sautés.” Le tirant quelques mètres plus loin encore, nous arrivons face à la table que j’ai dressée. Belle nappe, deux vraies assiettes, des couverts propres ; les verres à pied sont en plastique, eux, mais le vin que j’ai chipé à la supérette devrait être assez bon pour compenser l’arrière-goût de bisphénol. “Et je voulais faire à dîner avec ce que j'aurais trouvé dans les placards, c'est à dire rien, mais de toute manière je ne sais pas cuisiner donc…” J’ôte le torchon qui couvre la pizza dans un geste théâtral parfaitement exagéré, terminé par une courbette princière et un très fier ; “Je l'ai commandée moi-même.” Ce n’est pas exactement aussi romantique que des pâtes et des boulettes. C’est froid, depuis le temps que ça a été livré. L’appartement sent bien plus le fromage grillé que le patchouli et le mélange des deux dans l’air pique un peu. Ce n’est pas aussi parfait que prévu, et je me trouve aussi idiote et maladroite que toujours face à lui. Il ne dit rien, c’est angoissant. Je ne lui ai pas laissé en placer une, mais quand même. Ma main devient moite, alors je lâche la sienne. J’ajuste un peu le bas de ma robe, nerveusement. “Et… voilà.” je souffle, le regard bas. S’il te plaît ne sois pas fâché.
(c) loonywaltz
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
(FORTITUDE VALLEY, LOGEMENTS).Ses supplications auprès de son chef, entamées depuis le début de la semaine, n’ont pas été couronnées de succès (contrairement à ce qu’il espérait) ; c’est donc dépité que Finn quitte l’hôpital en début de soirée, avec l’obligation de prendre son week-end. Là où cette perspective enchanterait le commun des mortels, elle déplaît fortement au rouquin qui espérait échapper à cette contrainte – car oui, à l’heure actuelle, s’éloigner de son lieu de travail représente une sérieuse contrainte. Bien évidemment, rien ne l’oblige à passer les deux prochains jours enfermés chez lui, il n’a aucun boulet à la cheville qui l’empêche d’être libre de ses mouvements, mais depuis les révélations sur le passé de Cora, il a cette désagréable sensation d’être persécuté où qu’il se rende, et si jusqu’ici il s’est souvent contenté de plaider la coïncidence concernant leur nom de famille commun, le fait que les journalistes s’arrachent les moindres détails de cette histoire digne des meilleurs drames l’empêche de se faire oublier comme il le voudrait. Il en va de même pour Bryn, probablement, mais il n’a guère eu de nouvelles de sa petite sœur – il n’en a surtout pas vraiment demandé. Depuis leur dispute à l’annonce du retour de Danielle dans la vie de Bryn, il s’est contenté du strict minimum relationnel auprès d’elle, et elle peut déjà s’estimer suffisamment chanceuse qu’il ne lui ait pas réservé le même sort qu’à Cora, sa rancune étant probablement le plus gros défaut du jeune homme. Ayant toujours refusé les contacts avec son nouveau beau-père et les enfants de ce dernier, les personnes susceptibles de changer les idées du rouquin se compte sur les doigts d’une main, mais là-aussi la situation est loin d’être optimale. Des connaissances peu saines, mais sur lesquelles il peut toujours compter pour s’enivrer, Lydia ne donne plus signe de vie et Vittorio a participé à ce qu’il soit banni du dernier bar où il avait pris ses quartiers, le McTavish devenant bien trop peuplé de connaissances auxquelles il ne souhaite pas se confronter. Il plaçait ses derniers espoirs en Lou, d’autant plus qu'elle lui a prouvé qu'il n’y a qu’en sa compagnie qu’il se sent bien, mais Lou ne donne plus signe de vie. Probablement qu’elle a trouvé un garçon plus intéressant, moins compliqué, susceptible de lui apporter plus que Finn ne le pourrait. Alors ces heures supplémentaires passées à l’hôpital, c’est tout ce qu’il lui restait pour ne pas penser à tout ce qui s’écroule autour de lui, ainsi qu’à ce verre, ces verres même, qu’il a en tête pendant la majeure partie de la journée.
Après un détour à la supérette du coin pour acheter de quoi manger (et boire, surtout), ainsi que chez Jude pour récupérer son chien, Finn entreprend enfin de rejoindre son appartement, n’ayant plus d’excuse pour repousser cette échéance. S’acharnant sur l’interrupteur pendant quelques instants sans succès, Finnley finit par abandonner non sans laisser échapper un lourd soupir. Ce n’est définitivement pas son jour et les quelques aboiements stridents de Wernicke ne viennent que confirmer cette impression. « Hé, du calme. » Il ronchonne un peu, alors qu’une voix féminine se fait entendre, ne manquant pas de le faire sursauter. La jeune femme en question (qu’il a reconnu sans peine) peut s’estimer heureuse qu’il ne soit pas violent par nature, sans quoi elle aurait probablement reçu un téléphone portable propulsé sous l’impulsion de la peur. Retenant un Wernicke tout aussi surpris que lui, mais bien plus curieux, il finit par déposer son sac de courses dans un coin près de l’entrée. Se contentant d’un haussement de sourcils surprit à la comparaison de Lou (bien que légèrement flatteuse, l’acteur en question ayant son petit succès), Finn se veut muet, partagé entre la joie de la savoir toujours en vie, et la colère d’avoir été privé de cette bonne nouvelle tout ce temps. Il sait qu’il doit s’abstenir de parler trop vite, il met souvent les pieds dans le plat et cette fois-ci, il ne serait pas question d’une maladresse presque charmante, bien au contraire. Se laissant toutefois faire lorsqu’elle se saisit de ses mains (ce contact lui ayant manqué, bien qu’il préférerait lui faire penser le contraire en reprenant sa liberté – ce qu’il n’est pas capable de faire, dans l’immédiat) il se veut malheureusement docile alors qu’elle l’oblige à avancer un peu plus dans le salon. Il écoute la jeune femme expliquer les raisons de sa présence ici, il écoute distraitement parce que lui, ce qui l’intéresse, c’est surtout les raisons de son absence dans sa vie. À la lueur des bougies (qu’il ne juge ni too much ni romantique, étant bien trop concerné par la possibilité d’avoir oublié de payer sa facture d’électricité), il distingue le brin de ménage qui a effectivement été fait dans cet appartement. Il fronce les sourcils, pousse un léger soupir, mais se veut toujours muet. Il n’apprécie pas que l’on touche à son désordre parfaitement ordonné (quoi qu’on en dise), et de manière générale à ses affaires. Mais Lou n’est pas décidée à lâcher ses mains, continue de parler, encore et encore pour se justifier, et il écoute, tout simplement, parce qu’il ne sait pas vraiment comment réagir et comme à chaque fois qu’il est dans cette impasse ; il préfère se braquer. Tout juste exprime-t-il un petit sourire spontané lorsqu’elle avoue fièrement avoir commandé la pizza elle-même. Reprenant possession de ses mains qu’il longe le long de son corps, il regarde un peu autour de lui avant de poser son regard sur Lou. « Salut Lou, ouais moi ça va, merci, et toi ? Toujours aussi jolie je vois, et surtout toujours bien en vie, c’est cool de le savoir. Ah, et je te présente mon chien. » Il dit dans un premier temps, alors qu’il lâche enfin Wernicke pour que ce dernier puisse s’empresser d’aller (gentiment) à la rencontre de cette charmante compagnie. « Tu vois, ça, c’est le genre de blabla classique que tu balances en premier lieu quand tu te souviens tout à coup de quelqu’un que t’as ignoré pendant des mois et qui pensait sérieusement avoir fait quelque chose de mal. » Ce qui ne semble pas être le cas, donc, sans quoi elle n’aurait pas préparé tout ça. Le voilà rassuré. « Disons que c’est un peu plus poli que le fait de débarquer, mettre la main sur des affaires qui sont pas les tiennes et critiquer le contenu des placards de la personne chez qui tu t’es invitée de force. » Le ton de sa voix n’est même pas froid, il se veut normal, comme si la conversation en elle-même l’est – ce qui n’est pas le cas. Restant à bonne distance pendant encore quelques secondes, il est surpris de trouver la situation presque amusante en fin de compte, cette façon qu’à Lou de souffler le chaud et le froid est quelque chose qui lui plaît, et voilà pourtant qu’il s’en plaint. Mettant un terme à la distance qui les sépare en se rapprochant d’elle, il vient déposer un baiser doux mais furtif sur les lèvres de la jeune femme, non sans afficher un léger sourire satisfait par la suite ; le monopole de la réaction incongrue est désormais à partager. Reprenant sa position initiale (étant toujours dans l’incertitude quant à savoir s’il lui en veut ou non), il finit par croiser les bras avant de reprendre la parole. « Tu m’énerves, Lou. T’es bien la seule personne qui peut me faire un coup pareil et être quand même accueillie ainsi. Sauf que c’est la deuxième fois que tu me laisses avec autant de questions, et que je pense pas mériter d’être traité comme ça, comme un jouet avec lequel tu t’amuses avant de t’en lasser. » C’est plus compliqué que ça, en réalité, le fait de ne pas savoir à quoi s’attendre avec Lou est une des raisons pour laquelle il est si attiré par elle, mais ne jamais avoir d’explications commence à être sérieusement désagréable, voire carrément agaçant. « Qu’on soit clair, je ne compte pas faire honneur à tes talents d’oratrice téléphonique sans avoir eu la moindre explication, parce que je sais pas si je suis censé t’aimer ou te détester. » Et ce n’est pas une jolie robe ou une odeur d’huile essentielle qui changera quelque chose, à l’inverse d’une véritable explication.
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Dernière édition par Finnley Coverdale le Mar 1 Aoû - 13:14, édité 1 fois
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
Loin de moi la naïveté de croire que j’allais être accueillie à bras ouverts. Néanmoins, j’espérais un sourire, et un once d’enthousiasme. D’abord, parce que je suis là, devant lui, après tout ce temps sans se voir. Mais le chien de Finn me fait presque plus la fête que le principal intéressé. Et puis, parce que je ne suis pas venue les mains vides, comme une malpropre, j’ai fait des efforts, j’y ai mis la forme. Cependant, l’aspect surprise de la chose ne me paraît pas en ma faveur, et je sens que le jeune homme se braque, se ferme comme une huître, et me toise d’un regard désapprobateur régulièrement. Il ne crie pas, me dis-je. C’est une bonne chose, pour commencer. Il ne me hurle pas dessus, ne me jette pas dehors -cela ne serait pas son genre, mais à l’usure, peut-être que cela le sera un jour. Et je ne suis pas stupide ; Finnley est contrarié. J’ai senti ses mains se raidir, tenter de me fuir, j’ai deviné ses pas qui traînaient, qui ne voulaient pas me suivre, j’ai vu ses yeux rouler au ciel et ses soupirs ébranler mon propre enthousiasme. Mourante de nervosité face à lui, les jambes devenant peu à peu du coton, le coeur me brisant le thorax, mes inspirations s’espacent jusqu’à me donner l’impression de cesser -et peut-être est-ce bien le cas tant je sens le monde qui tourne, le parquet qui ondule sous mes pieds, le sang qui monte jusqu’à mes tempes. Même lorsque Liam s’était invité dans ma chambre d’hôtel n’avais-je pas autant eu l’impression de ne tenir qu’à un fil, de me liquéfier au moindre contact avec ses yeux. Qu’il m’en veuille, qu’il me réprimande, je peux le supporter car j’ai parfaitement conscience de mes abus. Mais qu’il ne me rejette pas. Qu’il ne me demande pas de disparaître. Finn ne se montre toujours pas particulièrement réceptif, cependant mes intentions lui inspirent un élan de cynisme que je mérite. Et il me trouve jolie, ce qui est un bon point qui me permet de reprendre ma respiration ainsi qu’un brin de sourire. Son chien trotte jusqu’à mes pieds, et comme à chaque fois, c’est plus fort que moi, je m’accroupis afin de lui flatter le poil de la bouille au bidon ; « Salut, mon tout beau. C’est qui le bon toutou ? » J’en profite pour faire mine de n’écouter Finnley que d’une oreille, remettre bien en place le masque de poupée sur mes pommettes saillantes, ce côté un peu stupide, un peu peste, pour lequel j’opte au lieu de me sentir comme un tas de détritus plus longtemps. C’est ma fierté qui me sort de toutes les situations, qui forme un mur entre moi et les moments, les paroles, les gestes susceptibles de me toucher au coeur. Parfois même avant que ces moments aient lieu. Je finis par me redresser et m’apprête à servir au rouquin mon plus bel air de dédain total lorsqu’il approche et me vole un baiser qui me liquéfie instantanément. Romantisme maladif et idiot qui transforme mes tripes en une nuée de papillons et me stimule les zygomatiques. Je reste là, bouche ouverte prête à gober les mouches, figée dans ma surprise et cette moue niaise. Malgré cette courte trêve, les reproches recommencent à pleuvoir peu après. Mes lèvres se scellent, mes yeux se baissent, mon coeur balance entre mille et une stratégies pour me sortir de ce faux pas. Comment embrouiller ses pensées, quelle poudre de perlimpinpin lui jeter aux yeux, quelle pirouette le pousserait à me pardonner sans obtenir des explications que je ne peux lui donner. « La plupart des gens optent pour un savant mélange des deux. Tu peux aimer me détester, ou détester m’aimer... » Deux options dont je ne me vante pas, mais tel est mon entourage, l’équilibre tacite entre moi et ceux qui restent dans les parages. Il faut partir du principe que je serais sauvage. Je vais décevoir, je vais être loyale, je vais n’en faire qu’à ma tête, et je vais revenir, la queue entre les pattes, réclamer des câlins comme si de rien n’était. Indépendante, farouche, capricieuse et pourtant, une boule d’affection. « Dans un cas comme dans l’autre, tu sais très bien que tu serais ennuyé si j’étais une fille classique et bien polie. » Ou pas, d’ailleurs. C’est peut-être ce qui lui manque chez moi, de ressembler à n’importe quelle fille, d’être un peu plus normal, domestiquée, fidèle et toujours prête à rendre des comptes. Peut-être que c’était amusant, au début, et plus maintenant. Mais malgré mon sale caractère et mes habitudes de chat de gouttière, je n’ai jamais songé que Finn n’est qu’un jouet, une passade. Et je ne sais pas comment m’y prendre dans ces situations-là. « Ne sois pas si fâché, je souffle en arborant un petit rictus mutin, faisant un pas pour me coller à lui et poser mes mains sur ses épaules. Même si ça te rend encore plus adorable. » Quel cinéma je lui joue ? Aucune idée. La stratégie ? Improviser. Faire ce que je sais faire habituellement pour détendre tout mâle à fleur de peau. Minauder, battre des cils, être une belle poupée qui tortille des fesses jusqu’à ce qu’il soit impossible de lui en vouloir. Je ne me trouve pas crédible, pas autant que je peux l’être. Je me trouve même un peu ridicule d’agir ainsi face à Finn, car c’est là tout le contraire de ce que je veux être en sa présence, et il le sait. « Je suis désolée d’avoir touché à ton désordre, je recommencerais plus. » j’ajoute comme une fillette qui a fait une bêtise, sachant parfaitement que cela n’est pas ce qui m’est reproché. Je fais celle qui ne comprend pas tout, qui ne pensait pas à mal. Et les vraies excuses, les explications ? Au placard, on oublie. Ce ne sont pas les Jedi que vous recherchez. « Enfin, si tu n’apprécies pas ce que j’ai fait ici, je ferais sûrement mieux de remballer ce qu’il y a dans ta chambre... » Le sous-entendu est à peine voilé tandis que mon visage approche du sien d’autant que je peux me dresser sur la pointe des pieds, mon souffle frôlant ses lèvres. J’espère que le poisson mordra à l’hameçon, qu’il oubliera le reste. Qu’il se dira que je suis là, pour lui, et qu’il peut bien se contenter de ça.
(c) loonywaltz
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Sa réaction quant au fait de découvrir que Lou est bel et bien en vie et non pas en train de pourrir dans un fossé quelque part dans le pays n’est pas celle qu’il aurait imaginé être la sienne. Mais c’est plus fort que lui, Finnley peut se montrer très rancunier et malgré toute l’affection qu’il peut porter à Lou, elle n’échappe pas à ses foudres. Parce qu’elle n’a pas jugé suffisamment important, elle ne l’a pas jugé suffisamment important, pour donner une quelconque justification à ce silence, préférant le laisser dans l’ignorance, une multitude de scénarios peu réjouissants en tête pour expliquer cette disparition. Parce qu’égoïstement, il aurait eu besoin de sa présence durant cette tempête qui a secoué son quotidien il y a quelques semaines, Lou ayant prouvé par le passé qu’elle est actuellement la seule personne capable de véritablement lui changer les idées. Mais il n’a pas pu compter sur elle. Et il se sent stupide de lui en vouloir, en quelque sorte, pour ça, conscient que finalement, il n’y a pas grand-chose d’officiel qui les lie, et qu’il est déplacé de sa part d’en attendre plus d’elle que ce qui semble convenu de manière tacite. Alors il lui en veut, un peu, pas suffisamment longtemps pour qu’il refuse ce contact qu’elle instaure, pas suffisamment pour rester campé dans le coin de la pièce à bonne distance de la jeune femme, et encore moins pour lui ouvrir la porte d’entrée et l’inviter à sortir définitivement de sa vie. À défaut d’avoir été capable d’opposer une quelconque résistance physique, ce sont les mots qui se heurtent à une barrière invisible et qui lui imposent de murement réfléchir à ceux-ci afin de ne pas prendre le risque de les regretter. Mais les barrières tombent bien vite ; et l’attaque fuse, sincère, cynique, avant que la parole ne cède la place à l’acte ; irréfléchi, impulsif, spontané, juste comme Lou lui l’a appris. Un baiser volé sans autre signification que celle d’une pulsion qu’il n’a pas réprimée, qui n’est finalement qu’un juste retour des choses.
La douceur de ce contact n’est pas pour autant synonyme de trêve et Finn n’en oublie pas les explications qu’il souhaite obtenir. Des explications que, de son côté, Lou n’est pas prête à lui donner, à en croire la réflexion qu’est la sienne quand il admet ne pas savoir se positionner quant aux sentiments qu’il devrait ressentir pour elle. « Traite-moi de prétentieux si tu veux, mais j’ai pas l’impression d’être la plupart des gens. » Il fait remarquer en jetant un coup d’œil autour de lui, à cet appartement qu’il peine à reconnaître comme le sien. Il n’est pas certain qu’elle se serait donné cette peine-là avec la « plupart des gens », ses efforts ne ressemblent pas à ceux de quelqu’un pouvant se satisfaire d’un savant mélange des deux, rendant la chose tout de même catégorique. « Dans l’immédiat, je me situe ni d’un côté, ni de l’autre. » Il précise malgré tout, preuve que malgré son incapacité à lui donner une explication qui saurait le satisfaire, son opinion n’est pas arrêtée. Et probablement qu’elle ne le sera jamais, concernant Lou. « Et dans un cas comme dans l’autre, tu n’as pas besoin d’être une fille classique et bien polie pour comprendre le principe du téléphone, ou si c’est trop t’en demander, celui du sms. » Il fait remarquer, à défaut d’admettre qu’elle marque un point. Évidemment qu’il en a conscience, qu’il serait ennuyé si elle était la fille classique qu’on croise à chaque coin de rue. Lou est unique, et c’est très probablement cliché, mais c’est la vérité. Il lève furtivement les yeux au ciel lorsqu’elle lui demande de ne pas être si fâché, prétendant ainsi que la situation ne s’y prête pas, alors qu’elle apparaît à Finn comme étant parfaitement adaptée. Détournant légèrement la tête sur le côté pour laisser échapper un soupir lorsqu’elle se rapproche de lui, il secoue brièvement la tête tout en retrouvant le regard de Lou. « Va pas croire que je vois pas clair dans ton jeu, c’est limite vexant que tu me penses aussi naïf. » Il ne peut pas lui en vouloir, ceci dit. Pas souvent réceptif aux sous-entendus, ce n’est pas pour autant qu’il ne les comprend pas. Et ce n’est pas ce qu’il attend de Lou, ni dans cette situation spécifique, ni dans une autre. Ça ne lui ressemble pas, du moins pas lorsqu’ils sont tous les deux, et de toute évidence ça ne fonctionne pas non plus. « Tu en auras surtout plus l’occasion si tu continues ainsi. » C’en devient presque agaçant cette fausse innocence, cette fausse Lou, cette fausse tentative d’apaiser la situation qui, finalement, ne fait que l’alourdir un peu plus. Malgré la proposition toute en légèreté de la jeune femme, faisant une nouvelle fois rouler des yeux le rouquin, bien qu’il soit forcé d’admettre qu’il est (légèrement) plus réceptif. « Voyez-vous ça… » Souffle-t-il en venant poser ses mains sur celles de Lou, toujours placées sur ses épaules, les caressant machinalement du bout des doigts. Inutile de prendre de quelconques pincettes et prétendre que le sous-entendu est tombé dans l’oreille d’un sourd ; ce n’est pas le cas. Et bien évidemment que cette proposition est tentante, il reste un homme face à une jeune femme qui l’attire, et ce serait mentir que d’affirmer qu’il n’a pas envie de sentir Lou près de lui, qu’il n’a pas envie de s’emparer de ses lèvres si proches des siennes, qu’il n’a pas envie de caresser sa peau et la couvrir de baisers mais encore une fois ; il n’est pas assez naïf pour tomber dans son piège, peu importe les moyens utilisés. Et si elle veut jouer, elle est tombée sur un adversaire redoutable, en fin de compte il n’est rien d’autre que son élève sur ce point. « … Alors je ne te retiens pas, et quand ce sera fait j’imagine qu’on pourra peut-être l’avoir, cette conversation ? » Sourire satisfait plaqué sur les lèvres, ses mains viennent se saisir de celles de Lou pour replacer celles-ci le long du corps de la jeune femme, tandis qu’il se détache d’elle, lui passant à côté, afin de s’appuyer sur le meuble derrière elle. « Ça sert à rien de jouer à ça avec moi, Lou. Tu le sais peut-être pas, mais je peux être très têtu quand je veux, et ça va être interminable si on se lance dans ce petit jeu. » Et il part du principe que ni elle, ni lui, ne souhaite passer sa nuit à faire renoncer l’autre à ses attentes. « Je te demande juste des explications, en quoi c’est si compliqué ? Tu sais que je suis pas du genre à juger, et t’as même pas besoin de développer si t’en as pas envie, je veux juste comprendre. » Et à la rigueur, il est prêt à accepter un « va te faire foutre » suivi d’un claquement de porte en bonne et due forme, ça reste une explication toujours plus valide que celle en sa possession à l’heure actuelle. « Je sais pas ce qui t’empêche d’être honnête avec moi, mais dans le contexte actuel, sache que je peux tout entendre, je suis plus à ça près. » Après les révélations sur ses sœurs, il est presque immunisé, et rien ne pourra être pire, du moins pas dans les scénarios qu’il a envisagés. « Et si malgré ça, tu préfères prétendre qu’il ne s’est rien passé, que je ne mérite pas de savoir où tu es passé durant tout ce temps et pourquoi ce silence, je crois que tu sais déjà où est la porte. » Il conclut, non sans une pointe d’amertume à l’idée que ce soit la solution qu’elle puisse envisager, croisant les bras sur son torse et lui laissant le lourd choix d’opter pour la décision qu’elle juge comme étant la moins impactante et la moins importante concernant leur relation, ou leur absence de relation, justement.
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
Finnley n’est pas la plupart des gens, ne l’a jamais été. Un an après avoir quitté l'hôpital, c'est étrange, mais j'ai la sensation qu'il a toujours été dans ma vie. Pas d'avant, pas d'après ; une présence ambiante qui me suit même lorsqu'il n’est pas là. Il est tous ceux qui ont essayé de m'approcher et d'aider sans récolter plus qu'un crochet du droit, et ceux qui n'ont jamais eu d'autre prétention que d'être là. Mais eux vont et viennent avec différents noms et différents visages d'année en année. Il est celui vers qui je reviens à chaque fois pendant que je sème des drames dans mon sillage. Je ne sais même plus vraiment comment il s'est imposé de cette manière. Pas à pas, doucement, insidieusement, sans prétention, sans trop en faire, sans trop essayer. Et j'aime recevoir son sourire adorable, son regard tendre et malicieux, toutes les intentions qui me font un peu sentir comme la princesse que je prétends être depuis mes cinq ans -je les aime bien plus que ses traits fermés, ses regards tantôt froids tantôt déçus, et les joutes incisives qu'il me rejette à chacune de mes tentatives d'apaiser la situation. Ça ne prend pas, qu'importe à quel point j'insiste, lui faisant du mal -nous faisant du mal- avec mes stratagèmes pas chers, banals. Je pince les lèvres de temps en temps, souris, penche la tête, l'air de ne pas comprendre pourquoi il se vexerait, le prenant un peu plus pour l'idiot qu'il n’est absolument pas, comme si insister finirait par lui laver le cerveau. Mais à chaque fois, le pique en réponse me serre le cœur, mes dents mordent dans mon orgueil voyant l'espoir qui s’amenuise et une certaine fatalité qui se profile tandis que je tente de jouer la dernière carte, la plus facile, la plus stupide aussi. Et je crois qu'il mord à l'hameçon, j’y crois plus fort à chaque centimètre d'espace qu'il réduit entre son visage et le mien. Je me vois déjà gagner, la soirée sauvée en prime. Le rictus mutin, le regard qui retrouve son pétillement, j'imagine déjà ses mains, posées sur les miennes, glisser sur mes bras, mon dos, me serrer contre lui et accepter mon offrande de bonne foi, oublier tout ce qui n’a pas d'importance. Cette victoire là ne restera qu'un fantasme furtif. Je me décompose lentement alors que mes bras retombent, ballants, de part et d'autre de mon corps. Quand je comprends qu'il prétend, autant que moi, qu'il m’embobine, et que je ne suis que l'arroseur arrosé. “T’es pas drôle.” je souffle, dépitée, agacée. Statique, je profite de tourner le dos à Finn pour laisser mon visage se crisper, l'estomac acide de peur et de frustration, le goût âpre dans la bouche, le souffre d'une situation qui m'échappe, qui ne va pas dans mon sens, pas comme je l'avais prévu. Ce n’était pas supposé être aussi difficile. Refroidie, prise d'un frisson entre l'angoisse et l'air ambiant dont le ton du rouquin a fait chuter la température, je croise les bras, le menton bas. Ce n’est pas qu'il ne mérite pas la vérité, même partielle, quand bien même il n’y ait pas de petite vérité que je puisse lui faire picorer pour satisfaire son propre orgueil blessé par des semaines de silence. C'est qu'il peut prétendre le contraire autant qu'il le veut, il jugera, il sera inquiet, il voudra faire quelque chose, il exigera une conduite de ma part, et je ne peux rien promettre, rien céder ; c'est ma survie, c'est la sienne, ce sont mes propres démons qui me rendent un peu plus parano de jour en jour. Dans le pire des scénarios, ou le meilleur, il comprendrait le danger et m’éjecterait de sa vie. Mais à cet instant, je ne sais plus quoi faire, et je vois la porte du coin de l'oeil, la gorge serrée. “Finn…” Je m'imagine choisir cette option, le silence et la sortie. Ouvrir la porte puis la fermer sur la silhouette du jeune homme que je ne reverrais plus. J'imagine le vide qu'il laisserait, cette sensation de solitude, la déception. Et je me demande comment il se sentirait lui, puisqu'il propose de couper court si facilement, comme s'il n’y avait pas d'entre-deux possible, aucune autre option. Normalement, je partirais, juste pour marquer un point, montrer que personne n’a le droit de me mettre au pied du mur, d'essayer de me dresser comme bon lui semble. Mais je sais que cela ne prendra pas non plus. Il ne reviendrait pas. “T’es pas sérieux.” dis-je en forçant un sourire que je tiens dans l'espoir qu'il se mette à rire à son tour, avouant la mauvaise blague juste pour me faire peur, juste pour me faire payer l'absence, mais sans le penser. Un rire qui n'arrive pas. Mon sourire se fane. Mon estomac se tord. Finnley me fait du chantage pur et simple, et j’ai du mal à le croire, à le comprendre. Je le dévisage avec ce brin de colère qui me maintient toujours debout, cette indignation généralisée que je dirige désormais droit sur lui. “Il n’y a rien à comprendre, Finn. C'est comme ça, c'est tout. Arrête de demander des explications parce que je ne peux pas t’en donner.” Lui parler de mes ennuis, de l’angoisse qui me fait regarder deux fois les coins de rue, toiser des passants qui n’inspirent pas confiance ; partager ma peur ne me fera pas sentir plus en sécurité, cela ne changera rien au danger qui plane au-dessus de ma tête, et peut-être de la sienne depuis que je me suis introduite ici. J’aurais dû écouter Lene, venir était une mauvaise idée. “Aujourd'hui je suis là, j’insiste, comme pour lui faire comprendre que cette donnée-là est précieuse, demain… j'en sais rien.” Je ne prends pas les lendemains pour acquis. Et le moment présent est tout bonnement gâché. “En quoi c'est si important ? Pourquoi tu dois tout compliquer ?” je demande, bien que j’ai conscience d’être le facteur le plus compliqué de nous deux. Au moins, pour une fois, le caprice et l’ingratitude ne viennent pas de moi. Je voulais un bonheur simple, un moment de légèreté, faire le plein d’oxygène avant de sûrement disparaître à nouveau. “Je suis là, ce soir, pour toi. Et tu vas devoir te contenter de ça, et de savoir que je suis vraiment désolée de t’avoir laissé sans nouvelles tout ce temps, parce que j'ai rien de plus à donner.” Dans le fond, Finnley a raison de ne pas m’accorder son temps, si cela est la porte ouverte la maltraitance de son affection. Qu’il marche sur la mienne afin d’obtenir ce qu’il veut est un juste retour des choses, d’une certaine manière. A ce train-là, personne ne sera gagnant.
(c) loonywaltz
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Il a souvent pensé à Lou au cours de ces quelques mois sans nouvelles de sa part. En cogitant, dans un premier temps, sur la situation qui l’a amenée à disparaître ainsi, poussée par une raison qu’il a supposé être lui. C’est une explication qui lui était apparue comme plausible ; du fait de leur première (et, tristement, dernière) virée à deux qui avait connu un agréable dénouement, au profit duquel il oubliait volontairement le début quelque peu chaotique de cette même soirée. Un début chaotique dont il avait été là-aussi le déclencheur, sans réellement avoir compris pour quelle raison. Il n’avait pas obtenu de réponses sur ce qu’il s’était passé ce soir-là, et dans la continuité des choses, il n’en avait pas obtenu non plus sur ce qui avait réduit Lou au silence du jour au lendemain et il n’en obtiendrait probablement pas plus aujourd’hui. Toutefois, cette fois-ci il est en mesure de comprendre pour quelle raison il est l’élément déclencheur d’une soirée qui devait se dérouler sous les meilleures auspices (sous condition d’opter pour le point de vue de Lou sur la situation) et qui finalement prend le chemin du fiasco. Dans le contexte actuel, il est un élément perturbateur ; il en a conscience, mais ce n’est pas ce qui empêche les accusations de franchir ses lèvres. Lou pourrait presque passer pour une petite veinarde ; l’indifférence de Finnley primant généralement sur sa colère, le traitement qui lui offre ce soir n’est réservé qu’aux rares privilégiés qui parviennent à le blesser suffisamment pour qu’il en vienne à demander des explications. Mais celles-ci ne viendront pas, pas de la part de Lou tout du moins, et à cette constatation Finn songe à changer de stratégie, mais l’idée est brève car il se heurte à la réalité : il n’est pas indifférent à Lou et il est incapable de l’être. En démontre le baiser furtif qu’il lui a offert, et sa longue hésitation qui suit ce qui semble être l’ultime tentative de la jeune femme pour qu’il en oublie son objectif. Il ne peut pas lui reprocher d’avoir essayé ; ça a presque fonctionné, et il serait mentir que d’affirmer que Finn est insensible à l’idée. Mais au-delà de son objectif de réponses, il ne veut pas que les choses se fassent de cette manière ; comme si ce n’était pas important, comme si Lou n’était pas importante. Haussant simplement les épaules non sans afficher un maigre sourire satisfait alors qu’elle râle qu’il n’est pas drôle, il reprend ses distances avec elle, non sans une pointe de déception à cette idée.
Un instant, alors qu’elle lui tourne le dos, il ne peut s’empêcher de douter de ses motivations, comme si elle avait finalement réussi à implanter l’idée dans son esprit ; celle qui lui reproche de trop en demander, comme si le fait de disparaître ainsi pendant quelques mois est en fin de compte parfaitement normal et ne devrait pas faire l’objet de telles tensions. Comme s’il était trop exigeant, trop insistant (bien qu’il reconnaisse ce point), trop dramatique concernant une situation qui n’en demande pas tant. Comme si les rôles s’inversaient et qu’il passait du statut du juge à celui d’accusé, comme si c’était son comportement qui méritait des réponses. Mais il se ravise lorsqu’il songe au soulagement qui l’a envahi quand il a vu Lou, bien en vie, bien présente, dans son appartement, ainsi que la colère qui a paradoxalement accompagné cette sensation. Et ce n’est pas tant cet ascenseur émotionnel qui le perturbe (au contraire, sans quoi il n’apprécierait pas autant la jeune femme), c’est le fait d’avoir été soulagé de la savoir en vie, ce qui en dit long sur le ridicule de cette conversation de sourds, mais aussi sur l’effet qu’a eu ce silence sur le trentenaire. Alors il persiste ; il est en droit d’obtenir des explications. Elles n’ont pas nécessairement besoin d’être détaillées, justifiées, rationnelles, il veut juste savoir à quoi s’en tenir. Savoir s’il doit s’attendre à ce que la situation se reproduise, parce qu’il sait très bien qu’il ne le supportera pas une seconde fois. Savoir surtout s’il vaut mieux mettre un terme à tout cela avant même que quelque chose ne commence véritablement. Et tant pis si cela implique d’opter pour l’option la plus radicale ; celle qui consiste à inviter Lou à sortir elle-même de sa vie, tant pis si c’est quelque chose qu’il regrette aussitôt après l’avoir formulé.
Et c’est avec un visage fermé qu’il accueille la réflexion de Lou, incapable d’asséner une réponse affirmative sans prendre le risque de se trahir quant à l’option qu’il préfère, et ne voulant pas concéder cette victoire à Lou. Son petit jeu ne marche pas, il ne doit pas marcher, peu importe si la réalité des faits s’oppose à cette affirmation. Et c’est presque avec un sourire qu’il écoute la suite des propos de la jeune femme, parce que ceux-ci le remettent sur le droit chemin. Elle ne peut pas lui en donner, et il lui offre un bref soupir en guise de réponse, alors qu’elle avoue que ce silence ne sera peut-être pas un acte isolé. Et à cette information, Finn se braque encore plus. Parce qu’il n’est plus seulement question d’explications qu’il n’obtiendra vraisemblablement jamais ; mais aussi d’une situation dont il a la confirmation qu’elle se reproduira probablement. Silencieux, la porte en visuel, il hésite alors que les mots ne demandent qu’à frapper. À quoi bon lui expliquer ? À quoi bon lui partager ses états d’âme, lui qui ne le fait jamais, d’autant plus à la dernière personne qui semble s’en soucier ? C’est ridicule. Il est ridicule, toute cette situation l’est. Tout comme cette escalade stupide qu’il a en tête, par le fait de lui apporter des réponses alors qu’elle, de son côté, ne le fait pas. « Parce que j’en ai marre de toi, Lou, j’en ai marre de tous les autres, je - » Il s’interrompt quand il prend conscience des mots qui viennent de franchir ses lèvres. Non, bien-sûr que non, il n’en a pas marre d’elle. Il devrait se taire, il devrait se murer dans le silence comme il l’a toujours fait, il devrait écouter cette petite voix dans sa tête qui tente de le raisonner. Il devrait aussi comprendre qu’il perdra toujours face à cette petite voix parce qu’il n’est jamais foutu d’être rationnel en présence de Lou, sans quoi ils n’en seraient pas là. « J’en ai juste marre que les gens se permettent d’entrer dans ma vie pour en ressortir dès qu’ils trouvent mieux ailleurs, d’accorder ma confiance à des gens qui s’en servent comme ça les arrange. » Et qui le lui font regretter, tôt ou tard. « Je t'ai laissé entrer dans ma vie, j'ai voulu que tu entres dans ma vie, et… je ne veux pas le regretter. » Il insiste à son tour sur ses mots, parce qu’il est le mieux placé pour savoir que les gens ne retiennent que ce qu’ils veulent. « Et c’est important, parce que je - » S’interrompant une nouvelle fois, il laisse échapper un soupir. Ce n’est pas le genre de conversation qu’il apprécie, c’est un type de sincérité dont il se passe volontiers, préférant celle qui se veut blessante pour les autres, et non pas pour lui. « Je tiens à toi. Et je suis sûrement un peu maso, un peu con, ou probablement les deux à la fois, parce que je sais que tu n’es pas une fille classique et bien polie, pour reprendre ses propos, et c’est bien pour ça que je t’apprécie, que je t’apprécie vraiment, et je- j’ai pas le droit de m’en plaindre maintenant. » C’est la vérité, et c’est en partie pour cette raison qu’il se sent aussi en tort. « Mais cette absence, et savoir que ça peut se reproduire, ça me tue, parce que - » Il s’interrompt une dernière fois, ayant un léger rire quant à ce qui lui traverse l’esprit. « C’est complètement ridicule, dit ainsi, mais ta présence me rend dingue. » Le ton de sa voix se veut plus calme, presque inaudible. Ce n’est pas le genre de choses qu’il a l’habitude de dire, ni même qu’il sait dire. Ce n’est pas plus une déclaration qu’une explication, c’est une franchise nouvellement assumée, bien qu’il soit loin d’être réellement à l’aise. « Et si tu peux accepter ça, je crois que je peux me contenter de ta présence, au moins pour ce soir. » Cette fois, son ton se veut plus fataliste, conscient que le moment où Lou passera le pas de la porte (que ce soit maintenant ou plus tard), marquera peut-être la dernière fois qu’il peut poser les yeux sur elle, l’un comme l’autre ne pouvant tenir de promesse à l’autre.
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
Passée par tout l'éventail d'émotions qu'il m'était humainement possible de ressentir, ayant subi toutes les montées, les descentes, les boucles et les virages du discours de Finnley, parfois bouche-bée, parfois émue, parfois accablée, mes bras croisés, défensifs, sont désormais ballants de part et d'autre de mon corps, et mes jambes en coton vibrent comme deux brindilles sèches sous le vent d'automne. Et je reste silencieuse, là, à rassembler mes idées éclatées aux quatre coins de mon crâne, à déterminer quelle cadence mon cœur doit adopter, et moi, où aller. Il y a toujours la porte, mais je n’ai pas assez peur pour l'emprunter. Pourtant j'ai les mains moites désormais, des frissons plein le dos à la pensée de rester après ces paroles. Risquer de l’user, d'abuser, le peiner, même malgré moi, dans cette situation qui n’est plus que partiellement entre mes mains. Accepter l’affection avouée entre les lignes, de l'attachement comme j'en ai déjà vu, rarement ressenti -mais jamais à moitié. Néanmoins je le ressens, ce tiraillement, cet écartèlement qui provient de l'intérieur, tout ce qui m'attire vers lui, tout ce qui me pousse vers la sortie, les mêmes motivations des deux côtés. Alors il y a l'autre option, il y a les bras ouverts de Finn. Pour ce soir, pour le temps qu'il voudra bien m'accorder avant de n'en plus pouvoir, et celui qu'on voudra bien me laisser avec ma tête sur les épaules, ma conscience dans mon corps encore tiède de futur cadavre. Parce qu'il y aura bien un jour où je ne reviendrais pas, et il me croira peut-être lassée, partie. Il se sentira trahi, utilisé une fois de plus, m'ajoutera à sa liste de personnes ayant rincé sa bonté, ceux qui ont pris leur part avant de s'en aller sans se retourner. Au delà de tout ceci, il y a ce que je veux, maintenant. J'ai envie de le prendre dans mes bras. J'ai envie de passer une main dans cette crinière rousse qui lui tombe sur les yeux. J'aimerais qu'il me serre tout contre lui, écrasée sur les fibres de son t-shirt où je pourrais vider les torrents d'angoisse qui me plombent l'estomac. Je pourrais faire des promesses d'éternité impossibles à tenir pour obtenir tout ça, mettre le cours du temps sur pause pour avoir le droit d'être un peu plus heureuse rien qu'un moment. Lene vomirait sur mes élans de sentimentalisme dégoulinant, elle mourrait de honte, planquée dans un coin ou sous un meuble, à l'abri de tout le glitter qui fait briller mon regard. Mes yeux passés plusieurs fois du sec à l'humide en quelques secondes traduisent en un clignement de paupières que je ne sais plus où j'en suis, où nous en sommes. Et quand je fuis le visage de Finnley, j'ai l'impression de redécouvrir le salon, l'appartement, de me revoir tout ranger à ma manière en croyant que tout serait bien différent. Mais l'on peut nettoyer le désordre apparent sans concrètement remettre les choses en état. On peut polir la surface, et cacher, à peine, un sacré bordel. Et je pense encore, je pense trop, dans cette minute qui passe comme une heure tandis que je garde sur le visage cet air de poisson pané. Alors que je veux articuler quelque chose, je remarque que ma bouche a eu tout le temps de devenir pâteuse, sèche. Je déglutis, passe furtivement le bout de ma langue sur mes lèvres râpeuses, les pince en un maigre et timide sourire. Les mains dans le dos, je tortille de l'escarpin sur le parquet, le regard bas. “Qui aurait cru que tu serais plus romantique qu'une pizza froide ?” dis-je, le rictus timide au coin de la bouche qui demande d'avance pardon pour la maladresse. Il y a sûrement mieux à dire face à de telles déclarations, et si je me creusais la tête pour autre chose que ressasser mes peurs je pourrais trouver quelque chose d'aussi joli à lui servir. Car malgré des mots parfois rudes et l'espèce de résignation dont Finnley fait preuve, battu par mon naturel sauvage à prendre ou à laisser, par tout ce dont il n’a même pas conscience non plus, je n'entends que la sincérité de chaque syllabe, les lignes à multiples lectures, l'honnêteté avec laquelle il ouvre une brèche, montre encore une fois la vulnérabilité qui m’a toujours touchée chez lui. Ma bouche s'ouvre alors même que je cherche les mots, et rien ne sort d'autre qu'un “je…” sans suite. Je souffle, passe une main dans mes cheveux, sent la chaleur monter vers mes joues. Je sais préparer une seringue de meth, je sais couper de la coke, je peux chanter des choses, hurler des choses et taper du pied comme une enfant. Mais dire ce que je pense, comment je le ressens, utiliser mes mots me noue la gorge. Faire simple, faire vrai, honnête. Renouer avec émotions est brutal, sans le filtre opaque de la dope qui adoucit les contours. Le positif comme le négatif me frappe, me plaque, m'étouffe. C'est être humain, être normale, être telle que Finn m’a toujours perçue. Faire un pas vers lui, lui qui en a tant fait vers moi. “Je tiens à toi aussi.” dis-je finalement, la voix fluette, cassée. Il finira forcément déçu, tôt ou tard. C'est ma grande spécialité. C'est un fait triste et immuable. C'est la seule promesse que je peux lui faire ; tu finiras déçu. Cependant, je crois qu'il le sait, dans le fond. Que nous en avons tous deux conscience. Quelque chose cloche là-dedans, quelque chose ne file pas droit. Cette relation est borgne, boiteuse, cette affection biaisée par le besoin de s'appuyer sur quelqu'un. Nous avons l'un et l'autre un puits sans fond à remplir, quelque chose qui nous manque, et ce manque qui nous définit. Mais sa compagnie est douce. Ses lèvres sont douces aussi, et sa peau, maintenant que j'ouvre les yeux pour constater que je viens de l'embrasser. Ma main sur sa nuque lui voûte le dos afin d'attirer son visage vers moi sans grandes précautions. J'ai menti, il n’y a rien de prévu dans la chambre ; c'est quand même là que je l'attire. Parce que je le veux, parce que c'est plus simple ainsi ; parce que je suis ainsi et qu'il a décidé de l'accepter pour ce soir. Si je garde ma bouche collée à la sienne assez longtemps, peut-être qu'il oubliera ses questions. Qui sait si je aussi qu'il y a des chances qu'on se fasse du mal.
(c) loonywaltz
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Et elle finit par gagner. Dans cette escalade d’accusations portées par l’un à l’encontre de l’autre, elle parvient à retourner la situation. Lui dans le rôle de l’accusé, elle dans celui du juge, il est celui qui fournit des explications quand ce serait à elle de lui en donner. Par résignation, par dépit, par fatigue de se battre de la sorte avec celle qu’il voudrait plutôt étreindre, par anticipation de la séparation qui va suivre, aussi. Parce que ça va se reproduire, elle l’a admis à demi-mot. Et dans un premier temps, il l’acceptera une fois de plus, deux fois, ou peut-être même des dizaines de fois, jusqu’au jour où il ne le supportera plus. Et il ne sait pas à qui il en voudra le plus ce jour-là ; à lui de s’être attaché à Lou plus que de raison malgré ses avertissements, ou à elle lorsqu’elle réalisera qu’il n’y a pas de place pour lui dans sa vie et qu’il ne mérite pas plus qu’un lourd silence radio en guise d’adieu. Il en voudra à quelqu’un, et finalement peu importe l’identité du malheureux, sa colère éclatera sous sa forme usuelle : silencieuse et rancunière. Dirigée contre lui-même, ce ne serait pas tant un problème, mais ça le serait si Lou en devient la cible. Parce que ce jour-là, il ne sera pas en mesure de lui fournir la moindre explication sur son comportement, sur la raison pour laquelle certaines choses ont effectivement de l’importance à ses yeux, sur les sentiments qu’elle parvient à animer en lui. Ce jour-là, il n’y aura pas de demi-mesure, il n’y aura pas de questions, mais des attaques, il n’y aura pas d’invitation à prendre la porte, mais une obligation pure et simple. Et toutes les surprises préparées, toutes les minauderies du monde n’y changeront rien. Au fond de lui, il a conscience que ce jour finira par arriver, que le fait qu’elle n’ait pas franchi cette porte ce soir ne remet en question que la date et non l’expiration en elle-même. Et si le discours est sincère, il n’en demeure pas moins biaisé, dans une tentative de repousser l’échéance qu’il a, pour la première fois, vu se dessiner. Et il le sait, que rendre muettes ces interrogations n’est pas une solution adéquate sur le long terme. Mais dans l’instant, le résultat demeure ce qu’il est, et si Lou se veut silencieuse, elle n’a pas encore quitté les lieux. Parce qu’elle a marqué un point ; aujourd’hui elle est là. Et à défaut d’être certain de pouvoir se contenter de ses allers-retours furtifs dans sa vie, il concède à s’en suffire pour ce soir. Parce qu’au-delà de ses absences, il a besoin de cette présence qu’elle peut lui offrir. Et qu’importe si ce n’est que le temps de quelques heures, qu’importe si demain elle disparaît à nouveau, qu’importe si ce soir ils décident d’évoluer dans cette petite bulle hors de la réalité qu’ils ont construite au fil du temps, qu’importe si tout ceci n’est qu’une chimère, ça l’a toujours été, au fond. Sa présence, éphémère mais si nécessaire, rend supportable la douleur de l’absence, l’inquiétude permanente, les questions sans réponses. Elles resteront sans réponses, et peut-être que c’est mieux ainsi, peut-être qu’il peut lui accorder ce second point ; peut-être qu’il est préférable de rester dans l’ignorance et de continuer à se complaire dans cette petite bulle qui leur appartient plutôt que de prendre le risque de voir celle-ci imploser par des vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire.
Il ne saurait définir l’ambiance régnant dans la pièce, entre le soulagement, malgré tout toujours teinté de curiosité, qu’est le sien et le silence assourdissant de Lou. Cette dernière fuit son regard, et le sien se surprend à observer la porte ; peut-être qu’elle va la franchir, finalement. Peut-être que ce trop-plein de sincérité dont il vient de faire preuve, contrastant avec son mutisme, achève de la convaincre d’accepter l’invitation qu’il a formulée quelques minutes plus tôt et qu’il a aussitôt regretté. Et l’apaisement qu’il a pu ressentir en s’essayant (pour une fois) à la concession se transforme en une appréhension qui finit par lui provoquer un bref rire nerveux à la réflexion de Lou. « Et on sait à quel point c’est difficile de rivaliser. » Son regard se porte à nouveau sur elle, sur ses traits qu’il se surprend à observer sous un nouveau jour, celui sans lendemain qui lui dicte de mémoriser chaque détail, d’imprégner ce sourire timide dans un coin de son esprit, d’enregistrer le son de cette voix qu’il pourrait bientôt ne plus entendre. Et d’enregistrer les mots qu’elle vient de prononcer, aussi. Il ne les attendait pas, il les avait formulés sans espérer qu’ils le soient en retour, sans même le vouloir ou l’envisager. Et c’est peut-être ce qui les rend aussi agréables à entendre, c’est peut-être ce qui leur permet de prendre la forme d’une explication dont il peut se satisfaire, non pas par rapport à sa disparition, mais par rapport à la raison de sa présence ici après celle-ci, alors qu’elle aurait pu se contenter de ne jamais revenir. Une vision optimiste scellée par un baiser initié cette fois-ci par la jeune femme, auquel il répond aussitôt, non plus avec retenue, mais avec cette ferveur traduisant de l’envie qu’il ressent dès lors qu’elle est si proche de lui. L’hésitation qui l’a envahi plus tôt quant à cette possibilité se retrouve oubliée, balayée momentanément alors que ses lèvres refusent de se séparer de celles de Lou. Il n’a pas envie d’arrêter, il n’a pas envie de rompre le contact, il n’a pas envie de la sentir loin de lui, il n’a pas envie d’éteindre ce feu qui brûle en lui, animé par la jeune femme. Et pourtant, c’est presque en la repoussant qu’il se détache de cette étreinte, et c’est dans un silence qu’il se mure, tandis que son regard est, lui, toujours accroché à Lou, à la recherche d’un signe, n’importe quoi, pour qu’il sache que ce n’est pas seulement pour taire ses interrogations. Qu’elle en a envie autant que lui, qu’elle est en mesure de contredire cette petite voix dans sa tête qui lui assure que c'est une mauvaise idée. C’est une mauvaise idée de céder à cette tentation qu’elle représente, c’est une mauvaise idée de régler les choses de cette manière, c’est une mauvaise idée de s’éprendre d’elle plus qu’il ne l’est déjà. Elle va recommencer. Elle va franchir cette porte, et ce sera comme s’il n’existait plus, comme s’ils n’existaient pas. La situation se présentera encore et encore, et elle n’aura pas toujours une issue aussi agréable. Mais ce soir, c’est le cas. Ce soir, elle est là. Ce soir, il a accepté de s’en contenter. Et ses lèvres rejoignent à nouveau celles de Lou, sa langue cherche la sienne. L’une de ses mains vient se poser délicatement au creux du dos de la jeune femme, contrastant avec la fermeté dont il fait preuve pour l’attirer au plus près de lui, pour sentir son corps contre le sien, tandis que l’autre se fraie un chemin jusqu’à sa nuque. Du bout de son pouce, il caresse l’arête de sa mâchoire, commence à sa familiariser avec cette peau qu’il souhaite explorer et couvrir de baisers, ne met un terme à la détermination de ses gestes qui expriment son désir brûlant pour elle que pour se laisser docilement bousculer en direction de la chambre. Peu concerné par la potentielle surprise que la pièce aurait pu contenir, il n’accorde aucun regard à ce qui l’entoure. Ses lèvres finissent par abandonner celles de la jeune femme, effleurent sa mâchoire pour finalement glisser le long de son cou. De la chute de reins de la jeune femme, sa main remonte jusqu’à son épaule, et de ses doigts il joue distraitement avec la bretelle de cette robe qu’il souhaite lui ôter sans pour autant s’exécuter, comme un ultime avertissement de sa conscience quant au potentiel déraisonnable de cette idée, comme une ultime invitation à la jeune femme de partir tant qu’il en est encore temps, tant que ça ne fait pas trop mal, tant que ça ne lui fait pas trop mal.
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
La ferveur des baisers de Finnley imprègnent l'étreinte dans ma chair et mes muscles crispés, jusqu'alors terrifiés qu'il ne change d'avis, qu'il se rende compte qu'il le pouvait encore. Dire non, refuser de se faire abuser, indiquer la porte, dire au revoir pour de bon. Mais il continue de me garder tout contre lui, m'empêchant de m'enfuir si je le voulais ; et j'aime l'idée fantaisiste qu'il ne me laisserait pas partir, ni maintenant ni jamais. Qu'il abdique, se plie à ce caprice, pardonne et veuille malgré tout de moi, parce qu'il tient à ce petit animal, tandis que je m’adoucis, me fait docile et tendre pour lui, ronronnant le visage près du sien. Un sursaut dans ma poitrine me fige un instant pendant lequel le jeune homme sonde mes intentions. Le silence tremble comme la surface d'un verre d'eau. Tout est réel, cette fois. Plus de diversions, plus de jeux ou d'indécision. Pourtant je n'avais jamais songé à Finn de cette manière jusqu'à présent ; l’envie qui brûle le bas ventre et picote le bout des lèvres se sont éveillés lorsque j’ai effectué ce pas vers lui, en une seconde, une fulgurance qui ne laisse place à aucun doute. Et si c’était leur seule occasion ? Je l’avais avoué à Cole ; j’ai conscience que si je ne fais pas une place à Finn maintenant, alors peut-être que je ne le pourrais jamais. Je suis là ce soir, et demain peut être notre premier jour, notre dernier. Cette pensée qui me terrifie habituellement trouve une accalmie dans ses bras, là où plus rien n’est important, plus rien ne m’atteint, frêle et indestructible sous ses mains délicates, lovée dans une étreinte ferme. Le décor change mais l’ardeur est la même. Je peux plonger entièrement mes doigts dans les cheveux du jeune homme tandis que son souffle frôle mon cou. La bretelle de la robe traînant sur mon épaule traduit encore une bribe d’hésitation. “Je ne mordrais pas.” je promets, sourire malicieux et yeux vitreux adressés à Finnley, les ongles glissants doucement sous son t-shirt, sur sa peau. D’une légère pression sur son torse, je l’installe sur le bord du lit. Et pour lancer la machine, empêcher tout retour en arrière, je glisse moi-même cette bretelle sur mon épaule, puis l’autre, et laisse la robe tomber à mes pieds dans un bruit de tissu froissé. J’ai conscience que ma silhouette n’ayant jamais passé le cap de l’adolescence, qui a connu des privations, bon nombre de mauvais traitements de ma part et d’autres, n’a strictement rien du canon de beauté que vendent les magazines. Mais le fossé entre moi et cet idéal a tendance à me laisser indifférente ; c’est à prendre ou à laisser quoi qu’il en soit. Finalement, mes jambes de part et d’autre du jeune homme, je prend place sur ses genoux, poitrine collée à son torse, lèvres plaquées aux siennes. Message limpide, sans ambiguïté. Parcourue de frissons, électrisée du bas au sommet de l'échine, la chair de poule dresse les poils sur mes bras. Furtivement, je jette un œil furtif à ma carapace subitement à fleur de peau, songeant que c'est là un détail que je n’avais pas noté depuis longtemps. Parce que j’ai désacralisé ces moments, qu'ils ont cessé de signifier quoi que ce soit il y a des années de ça, ne devenant qu'une mécanique, une quête égoïste, une offrande sans valeur. Je peux prendre n'importe qui pour cible dans un bar et repartir avec, c'est ce que je fais, quand je suis seule, triste, heureuse, d'humeur -je l'ai sûrement fait encore une fois il y a à peine quelques jours de ça. J'attends, je cherche, je pousse, je force les sensations qui ne viennent jamais dans les bras de types qui se fichent bien de qui je suis, d'où je viens. Parfois, même les baisers me donnent la nausée, un sourire éveille en moi l'envie de les étrangler ; alors je donne le dos, j'attends que le temps passe. Ce n’est jamais aussi long que cela en a l'air, et rarement aussi plaisant que ce que je prétends. À plusieurs reprises je me suis surprise à m'imaginer fourrée comme un foutu cannelloni. À d'autres, après m'être interrogée sur ce que je fichais là, je me demandais pourquoi, pourquoi je persiste dans cette perte d'énergie, cette perte de sens, d'humanité. Cela ne me fait pas sentir moins vide, moins triste, plus heureuse, ni épanouie. Je ne m'aime plus, je ne me supporte plus, et je n’y pense plus. Je balaye, j'oublie, je recommence, conditionnée par l'illusion que ma valeur est là. Mais cela ne rime à rien, à rien. Et plus je m'enfonce dans l'indifférence, plus se dessinent devant moi, dans le miroir, les traits d'une poupée déjà tiède comme la mort qui grignote le terrain. Je ne suis rien pour eux, ni eux pour moi. J’ai parfois contemplé la table de chevet vide, frappée par l'idée que l'argent n’est même plus une justification pour cette dernière forme d'errance qu'il me reste. Ce n’est plus qu'une mauvaise habitude qui persiste, la dernière cigarette que l'on arrive pas à écraser, le fond du verre de whisky vidé d'une traite soir après soir dans un geste machinal transformé en instinct primaire. Mais cette fois sera différente, je le sens. Finnley lui donne du sens. Mon coeur tambourine, mes joues sont chaudes, l’impression de n’être qu’un empilement d’os dans un sac est loin. La sensation est là, véritable et sans superficialité. Alors je redécouvre la valeur qu’il y a dans ce moment, d’avoir sur soi les mains d’une personne qui compte, d’un quelqu’un spécial.
(c) loonywaltz
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Les lèvres de Lou contre les siennes ont un goût de délivrance, faisant fuir les tourments de son absence, réduisant ce besoin d’explications à de l’indifférence, traduisant du soulagement qui résulte de sa présence ici. Comme une ultime affirmation silencieuse que ce soir, elle est là, tout contre lui, aussi longtemps qu’elle le voudra, aussi longtemps qu’il la gardera près de lui et qu’ils décideront que le reste n’a pas d’importance. Que ces longues semaines sans nouvelles, et celles qui suivront, seront sans conséquence et un instant, il se laisse bercer par cette illusion, alors que son souffle se mélange à celui de Lou, que son corps frôle le sien. Un éclair de lucidité, un retour à la raison, un pas en arrière et une hésitation persistante de sa part manquent de faire éclater cette petite bulle dans laquelle ils se sont à nouveau réfugiés, avant que la raison ne cède du terrain – sans pour autant s’avouer vaincue – face à la passion, qui s’infiltre dans ses veines, dans chaque parcelle de son organisme, qui s’exprime par les nombreux frissons qui parcourent l’ensemble de son corps. La chaleur qui se propage en lui de par le contact de leurs lèvres, de leurs corps, refuse d’être éteinte, et si Finnley s’interdit de briser leur étreinte, l’incertitude subsiste, ses doigts caressent l’épaule de Lou sans jamais y laisser glisser la bretelle qui l’orne. L’envie est présente, commence à se manifester sous une autre forme que des baisers enivrés, son corps cède mais son esprit résiste encore. Ils s’apprêtent à franchir une ligne, à laquelle Finn n’avait jamais vraiment songé jusqu’ici et qu’il meurt désormais d’envie de transgresser. Celle qui achèvera de les lier dans cette relation indescriptible ; celle qui ne permettra plus de retour en arrière ; celle qui est susceptible de le rendre définitivement accro à la jeune femme. Mais les quelques mots qui s’échappent des lèvres de Lou, le léger rire que cela lui provoque, les frémissements qui traversent son organisme au contact de ses mains sur son torse lui confirme qu’il ne peut pas l’être plus. « Et si j’en avais envie ? » Il glisse à son oreille, joueur, mais néanmoins sincère. Elle a le don de le faire sortir de sa zone de confort, et il se surprend à envisager la possibilité avec un certain sérieux, une certaine envie, presque. Il se laisse docilement pousser sur le bord du lit, regrettant que les doigts de Lou ne continuent pas leur exploration sur sa peau. La bribe de déception qui l’a traversé à cette idée est rapidement remplacée par un nouvel embrasement provoqué par la jeune femme lorsqu’elle se débarrasse de la robe qui couvrait son épiderme. Durant les quelques instants où elle se retrouve face à lui, son regard divague sur sa silhouette, l’observant, l’admirant, mais ne la jugeant pas, de la même manière qu’il ne voudrait pas l’être. Ils sont sur un pied d’égalité sur ce point-là, leurs corps respectifs ne correspondent pas aux standards de la société. Aux yeux de celle-ci, Lou n’est peut-être pas parfaite. Aux siens, elle donne du sens à ce terme. Son cœur manque un battement, puis un second, et s’il se veut silencieux, l’expression sur son visage traduit du désir qu’elle ne cesse d’animer en lui. Elle est magnifique. Elle l’a toujours été, mais il y a cette fois cette vulnérabilité dans sa forme la plus pure, il y a plus que son corps nu, il y a plus que cette passion à laquelle ils s’apprêtent à céder, dans ce simple geste de s’être dévêtue. Alors qu’elle prend place sur ses genoux, il ôte à la hâte son t-shirt qui fait encore barrière entre leurs deux corps. Les lèvres de la jeune femme joignent à nouveau les siennes, l’une de ses mains remonte le long de sa peau désormais nue pour venir se perdre dans ses cheveux, son bras libre l’entoure pour la sentir encore un peu plus près de lui. Il descelle l’étreinte de leurs lèvres après quelques minutes, désireux d’en explorer plus. Il glisse à nouveau le long de son cou, effleure de baisers sa clavicule, puis son épaule, descendant finalement jusqu’à sa poitrine où il continue ses embrassades. Sa main finit par quitter les cheveux de Lou pour descendre le long de sa nuque, s’arrêtant sur son omoplate, resserrant un peu plus sa prise autour de sa frêle silhouette pour finalement la faire totalement basculer sur le lit. De là, il parcourt à nouveau la peau de la jeune femme du bout des lèvres, dans une douce provocation, un avant-goût, une envie de jouer avec ses sensations, une envie de lui en faire ressentir, surtout. Dans une envie aussi de ne pas brusquer les choses, de lui montrer que malgré le feu qui brûle, ce moment a de la valeur, elle a de la valeur, elle est désirée, entièrement et éperdument. À tel point qu’il finit par mettre de lui-même un terme à ce petit jeu pour venir s’emparer à nouveau de ses lèvres, avec toujours la même ferveur que la première fois.
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
L’échange d’un rictus complice et taquin ôte un peu de la nervosité qui crispe mes muscles. L’aise que je ressens auprès de Finnley n’a encore jamais été mise à l’épreuve de pareil désir commun, et cette envie, aussi nouvelle que déstabilisante, me laisse dans le brouillard. Ce que je veux, ce qu’il attend, le déroulement de ces prochains instants ; tout n’est que mystères à élucider à deux, au fur et à mesure, minute par minute, baiser après baiser. Cela fait partie de la beauté de la chose, la magie d’une première fois. Ces papillons dans le ventre, cette impression de maladresse constante, cette appréhension de ne pas être assez bien. Je n’ai jamais douté de moi-même à ce sujet, je dois dire, rien ne m’en a donné matière. Mais la valeur que je donne au regard de Finn n’est pas nouvelle, et je ne souhaite pas le laisser avec des regrets de m’avoir accordé son temps, son attention, et son corps pour la nuit. Cependant, je joue cartes sur table. Sans filtre, sans honte, sans me cacher ni prendre de pincettes ; la robe à mes pieds envoie un message clair et la brillance dans le regard du jeune homme y répond comme espéré. Alors je me rappelle que je n’ai rien à craindre de ces yeux là, ni lui des miens. Qu’importe à quel point je le trouve charmant, à quel point j’aime glisser mes doigts dans ses cheveux et recevoir ses sourires, ce n’est pas tant cela qui m’attire vers lui que la bonté qui se cache sous la silhouette maigre, la peau pâle ponctuée de taches de rousseur, et ce qu’il est capable de déceler derrière ma propre allure d’éternelle adolescente en équilibre sur le fil du rasoir. Je peux être qui je suis, qui je veux être. Et je peux mordre s’il en est ainsi, si l’envie m’en dit. Ventre à ventre, ma poitrine contre son torse, ses lèvres collées au miennes, je laisse l’appréhension de côté et prend mes aises, mes marques, sur sa peau officiellement mienne. Du bout des doigts, le long de son dos, ses bras, dans le creux de sa nuque, je le parcours et le découvre sous cet autre jour, cette nouvelle facette. Il engage la danse à sa manière, ferme dans ses caresses, délicat dans ses baisers, sensuel dans son parcours qui le mène de mon cou à mes seins (je t’entends rire, Tad). Électrisée des reins aux omoplates, lèvres pincées, je ne fermerais les yeux pour rien au monde, surtout pas pour manquer la moindre seconde, la moindre miette de ce moment. Un air brûlant traverse mes lèvres dans un soupir, mes phalanges se serrent autour des mèches rousses de Finnley. Ma tête se vide de pensées, s’emplit de sensations en lieu et place. Le sang gorgé d’envie brûle mes joues et mon front, dans les veines qui battent sous mes tempes. Le monde tourne tandis qu’il me bascule sur le lit ; l’ivresse du moment rend les traits de la chambre flous, mais ceux du jeune homme, précis à s’imprimer dans le fond de mon crâne. Chaque caresse apporte son lot de frissons, attise l’envie de plus. Ses lèvres tatouent ma peau, ne laissant aucune parcelle où il n’aurait pas laissé sa marque. Je décèle son attention, sa précision, la patience et la délicatesse qu’il y met, comme lorsque l’on glisse ses mains sur un animal pour la première fois. Ce n’est pas dénué de sens pour lui non plus. Lèvres prises en otage, collée au lit, je glisse une main déterminée jusqu’à son entrejambe pour y confirmer l’évidence, deviner son sexe sous les couches de tissu, la traduction d’un désir auquel j’incorpore les bribes de plaisir, l’aperçu tout en finesse devant lui donner envie de plus. Puis à même la peau, sous la ceinture, j’insiste et persiste ; je le veux autant qu’il me veut, tout entier, mis à nu, sans rien à cacher que je ne saurais aimer chez lui. Et je brûle dans cette attente, je me languis, impatiente et pourtant soucieuse de faire les choses bien. Mais surtout à notre façon. Je finis par déboutonner le pantalon de Finn et le lui ôte avec son aide, le désencombre de son sous-vêtement, me déleste du mien. Je ne veux pas perdre de temps à le chercher, seulement à le trouver, gagner du terrain, marquer mon territoire sur sa chair. Allongés sur le flanc un instant, jambes et bras entremêlées comme une bête à deux têtes, je reprends ma respiration, calme le rythme effréné de mon coeur, notant que la chaleur n’a pas diminué d’un cran ; mon pouce caresse sa joue pâle, mon nez frôle le sien tendrement, mes lèvres esquissent un discret sourire, satisfaite par anticipation. Mes yeux sont plongés dans les siens, dans le moment présent, dans cet instant précis où ses bras me serrent tout contre lui, son corps épouse le mien, et je me sens au bon endroit, au bon moment. En sécurité. Puis je le renverse, grimpe, l’introduis en moi sans autre cérémonie qu’un murmure de plaisir commun. Parce que j’en ai l’habitude, sans fioritures, droit au but, ce qui ne m’a pas l’air dommage ou d’un gâchis quelconque tant que chacun y trouve son compte.
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Finnley Coverdale
le roux de secours
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TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
L’envie irrépressible de sentir son corps contre le sien, ses lèvres qui se mêlent aux siennes, ses doigts qui frôlent sa peau, achève définitivement de transformer la froideur des reproches en la chaleur des gestes, d’abandonner le langage des mots pour celui des corps. Le jeune homme ne regrette pas d’avoir repoussé sa première tentative de rapprochement, faussée par le besoin de lui ôter de l’esprit des explications qu’elle ne veut pas lui donner, dirigée par la nécessité de reporter son attention sur autre chose ; mais toujours sur elle, seulement pas de la même façon qu’à l’accoutumée, pas avec le même regard qu’il porte habituellement sur elle. Et si l’envie aurait été présente de la même manière ; l’acte n’aurait pas eu la même valeur, le même sens. La convoitise du corps de Lou ne se serait pas traduite de cette façon ; lente, passionnée, attentive, et peut-être que cette première fois aurait été trop expéditive, trop dénuée de sens pour être véritablement importante. Mais il a résisté, et là où il a cédé, c’est dans ces explications qu’il est, lui, en mesure de lui donner, et qui permettent à la seconde approche de la jeune femme d’avoir cette sincérité qui manquait à la première. Les barrières de l’intimité qu’ils n’avaient jusqu’ici jamais franchies cèdent les unes après les autres, et c’est bientôt une Lou presque entièrement dévêtue qui lui fait face. Cette fois-ci son cœur ne se serre pas à cause de l’exaltation qui s’empare de lui, mais à la crainte, furtive, de se mettre complètement à nu, dans tous les sens du terme, face à elle. Ce n’est pas tant un complexe, dont il a appris à se défaire avec les années, à cause de sa silhouette longiligne que l’angoisse d’une première fois, la crainte de décevoir. Mais la jeune femme efface ce doute aussi rapidement qu’il est apparu alors qu’elle l’emprisonne entre ses genoux, et que ses doigts effleurent sa peau, le rendant un peu plus fou à mesure qu’elle entame son exploration, et qu’il poursuit la sienne à l’aide de baisers furtifs et fiévreux. La respiration de Lou, la prise dans ses cheveux, dictent le parcours de ses lèvres sur son épiderme. Il a un fin sourire au constat du ressenti de la jeune femme, appréciant de la sentir frissonner sous ses gestes, mais loin de pleinement s’en satisfaire, décide de la basculer sur le lit, pour mieux persévérer dans ses caresses. Il prend son temps, et peut-être que ça risque de lui déplaire, dans quel cas il ne doute pas qu’elle saura lui l’indiquer. Mais pour l’instant, le corps de Lou continue de réagir à son affection, et bientôt les rôles s’inversent, alors qu’il capture une nouvelle fois ses lèvres. C’est elle qui se veut désormais entreprenante ; loin de s’en plaindre, la main audacieuse de Lou provoque un nombre incalculable de frissons qui le traversent, son souffle commence à s’accélérer, répondant positivement à ce nouveau contact initié par la jeune femme. Elle aussi sait jouer à ce petit jeu, lui donner envie, le faire gonfler, s’arrêter, le frustrer brièvement. C’est un juste retour des choses, et il ne peut pas s’en plaindre, il n’a pas à le faire car déjà elle persiste dans son initiative, avec son aide, permettant la parité de leur nudité. Son cœur qui tambourine violemment dans sa cage thoracique implore une trêve que la jeune femme autorise un instant durant, alors que son regard se plonge à nouveau dans le sien, que le temps semble suspendu, que la tendresse reprend furtivement le dessus sur l’ivresse. Et cette fois-ci, c’est lui qui se retrouve renversé par une Lou qui ne s’encombre plus des préliminaires, parce que ceux-ci ne sont plus nécessaires, parce que l’envie n’a plus besoin d’être attisée, le feu a été allumé et ne peut plus s’arrêter de crépiter. Surpris par cette directive franche, mais pas déçu, il ne retient pas le bref râle qui s’échappe d’entre ses lèvres alors que leurs corps achèvent leur fusion et qu’il ne se contente plus seulement de la sentir contre lui, mais d’être en elle. Ses mains viennent se poser sur les hanches de la jeune femme, les caresser délicatement, alors qu’il lui laisse donner le rythme. Celui-ci accélère à mesure que les minutes défilent. Et peu-à-peu, entre deux baisers et quelques caresses, coup de rein après coup de rein, le souffle s’intensifie, le palpitant s’emballe, les sensations se réveillent comme jamais, précieuses, vives, réelles et ô combien agréables, ponctuées parfois par quelques murmures de plaisir qui ne sont qu’annonciateurs d’une future explosion, qui pour l’instant reste en suspens, parce qu’il n’est pas encore décidé à mettre fin aux tressaillements de son corps, ceux de Lou, qui se complètent dans une symbiose parfaite et exaltante.
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Passant une main dans ses cheveux humides pour décoller ceux-ci de devant ses yeux, il prend une profonde inspiration, dans une vaine tentative de calmer les battements excessifs de son cœur, de se libérer des effets encore présents de cette décharge électrique qui a parcouru auparavant l’intégralité de son corps. Entourant Lou de ses bras, il ne saurait dire s’ils sont dans cette position depuis quelques minutes ou une heure, il demeure que c’est toujours aussi agréable et reposant et qu’il n’est pas prêt de la lâcher. Pourtant, elle commence à se défaire de son étreinte, se rapprochant du bord du lit, et il devine sans peine qu’elle est la suite logique des choses. « Tu restes ? » Deux mots pour une demande qui prend la forme d’une question, formulée du bout des lèvres, comme une supplication. S’il te plaît, dis-moi que tu restes. Un sourire étire ses lèvres, non pas comme un moyen de la convaincre, mais en songeant à leur prédisposition à faire les choses dans le désordre, maladroitement. À leur façon, à leur image. Ça a commencé par des reproches, ça a fini par une déclaration. S’en est suivi des baisers qui ont mené à ce moment, à cet acte, qui a lui-même ouvert à de nouvelles caresses, de nouvelles incursions sur le corps de l’autre, dans la continuité de ces préliminaires avortés un peu plus tôt. Ça se termine par une proposition déguisée, pour ce qui semblerait être une évidence. Pendu aux lèvres de la jeune femme, dans l’attente d’une réponse, il réalise que s’il a pu lui pardonner son silence, ses mystères, il ne serait peut-être pas aussi clément si elle en vient à fuir maintenant. Il aurait pu s’en accommoder si elle avait pris cette initiative quelques heures plus tôt, quand ça aurait encore ressemblé à une fuite et non pas à un abandon. Et Lou concède, reste, pour l’instant du moins, et c’est toujours mieux que rien.
Les aboiements de Wernicke le font doucement sortir de sa torpeur. Il lui faut de nombreuses minutes pour réellement émerger et prendre conscience de ce qu’il l’entoure. La fine lumière du soleil qui se fraie un chemin dans la pièce lui indique que son chien va commencer à s’impatienter devant la porte d’entrée et que les aboiements ne tarderont pas à se faire plus intempestifs. Oubliant l’animal en même temps que celui-ci lui offre un instant de répit, c’est dans un mouvement abrupt qu’il se retourne dans le lit, traversé par une incertitude qui se veut brève, dès l’instant où ses yeux se posent sur le visage de Lou. Elle est restée. Et elle aussi semble avoir été dérangée par les grognements du deuxième locataire des lieux. « Désolé, il y a plus agréable comme réveil. » Il s’excuse, alors qu’il vient déposer un baiser sur l’épaule dénudée de la jeune femme, dans une tentative de rattraper la brutalité de l’instant. Après quelques minutes de silence, pour lui laisser à son tour le temps de s’éveiller, il se permet de reprendre la parole, un peu incertain. « Tu… enfin, t’as quelque chose de prévu ce matin ? » Et il espère évidemment qu’elle répondra par la négative. « Comme t’as pu le constater en fouillant mes placards, j’ai pas de quoi te proposer un petit-déj. Par contre, je connais un petit café sympa pas loin d’ici, alors si ça te tente… » Comme une impression de marcher sur des œufs, comme l’impression de trop lui en demander, il se pince la lèvre dans l’attente d’une réponse. Il a bien compris la leçon de hier soir, elle fait sa vie et elle n’a pas de compte à lui rendre, quand bien même il aimerait parfois être informé des raisons qui la poussent à disparaître ainsi. Pour autant, s’il a l’occasion de prolonger l’acte de sa présence, qu’elle ne compte pas sur lui pour l’en empêcher. « Ou sinon, on peut aussi rester là, comme ça. Je suis pas bien compliqué. » Il propose, un fin sourire sur les lèvres, alors qu’il l’attire un peu plus contre lui. Juste quelques minutes encore, juste un instant. Et là-encore, il a bien intégré la leçon ; ils peuvent faire ce qu’elle souhaite, parler de ce qu’elle veut, il évitera le sujet sensible. Pour aujourd’hui, du moins.
i'll be fine Cause when it all falls down, then whatever When it don't work out for the better If it just ain't right, and it's time to say goodbye When it all falls down, when it all falls down ∆ ∆ ∆
Pas habituée à m’émouvoir de la mécanique des corps, factuelle au possible face à tout ce qui compose l’attraction physique des hommes et des femmes, un romantisme frustré par les nombreuses désillusions époussette des années de crasse accumulée par les regards sales, les rires gras, les touchers indélicats et les mots crus dont j’ai fait l’expérience, devenus une banalité. Les émotions n’ont jamais eu d’importance, enterrés sous le couvercle des yeux fermés, m’épargnant la vue et la conscience de la culpabilité que mon habituel manque d’estime de soi provoque dès lors où je laisse un anonyme goûter ma peau. Les soupirs et les sensations presque forcées, sans teneur, sans saveur, ne comblent pas la véritable quête derrière la simple chaleur humaine et le plaisir primitif ; celle d’un quelqu’un qui donnera du sens à ces danses, ces frissons et ces palpitations. Une tendresse, un quelque chose en plus, peut-être un regard ou un sourire qui laisse comprendre que les choses sont différentes. L’envie de se sentir importante pour quelqu’un, spéciale, et d’inspirer plus que du désir. Tout un chacun y aspire, je n’y fais pas exception. Et du bout des lèvres, du bout des doigts, d’un regard vitreux, d’un râle étouffé provoqué les mouvements de bassin, Finn me donne cette impression si précieuse et confère de la valeur à un moment désacralisé. Ce n’est pas que de l’envie, et mon corps au service du sien. Alors j’embrasse ces émotions, me déleste de la honte qui teinte généralement mes sensations, tout ce dont j’ai appris à me déconnecter. Loin de la besogne qui doit être faite sans y mettre le coeur, je m’applique, je prends le temps, attentive. Ce jeu se joue à deux, cette danse se mène ensemble, en équilibre entre ses envies et les miennes qui dictent le rythme de la houle, l’intensité de cet inlassable va et vient. Je scrute l’effet sur ses traits, les lèvres pincées, les doigts enfoncés dans sa peau. Et dans le doute, dans le cas où il n’y aurait pas de prochaine fois, je n’oublie pas de retenir chaque seconde de ce moment-là ; la manière dont il me regarde, la manière dont il me touche, et comment nos corps s’épousent parfaitement. Mais ce que j’espère, c’est que cette première fois en engendrera d’autres ; je veux qu’il aime, qu’il en garde le souvenir, qu’il en veuille encore, car il se peut bien que je me sois dégotée une nouvelle addiction en son affection. Une volonté presque effrayante, autant que l’hypothèse qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible suite à cela, d’être incapable de débrancher à volonté ce qui lie le coeur à la tête. Or, bien souvent, c’est cette connexion qui nuit à la survie ; et je n’oublie pas qu’en dehors de ce moment, de ces murs, de cette illusion de sécurité, je ne suis rien de plus qu’un petit animal traqué. J’ai trouvé refuge pour un soir, une échappatoire. Finn n’imagine pas son rôle dans tout ceci, pour moi ; peut-être qu’on se condamne, au fond, mais avant cela, il aura un peu réanimé cette partie de moi qui ne souhaitait plus croire en rien.
C’est une habitude ; je me glisse hors des bras, hors des draps, et m’arrache au confort d’une chambre qui n’est pas la mienne avant d’y prendre assez mes aises pour m’y assoupir ou que le silence devienne étrange et nécessite d’être rempli de paroles forcées. Mais il n’y a jamais rien qui soit autre chose que pure sincérité dans la tonalité de Finnley, et lorsque je l’entends me demander si je compte partir immédiatement, sans cérémonie et sans assurance de ne pas disparaître à nouveau de sa vie, je discerne la complainte, l’espoir d’une faveur. Assise sur le bord du lit, lui donnant le dos, je lui adresse un regard par-dessus mon épaule, silencieuse le temps de jauger le pour et le contre. Rapidement, la réflexion se résume en un fait simple ; je ne veux pas partir, et il ne devrait pas exister d’autres facteurs pour guider ma décision. Si je lui ai accordé la soirée, s’il m’a donné sa tendresse, je peux concéder la nuit. « D’accord. » je souffle, esquissant un faible sourire, craintive. Peut-être qu’il sera déjà lassé demain, qu’il se souviendra à quel point il souhaitait me voir prendre la porte. Il aurait raison de prendre garde à son trop grand coeur, et prévenir plutôt que guérir. Car il y a de plus grandes chances qu’il soit à nouveau déçu ou blessé après la trêve de ce soir, et c’est une réalité qui lui reviendra forcément après avoir passé une nuit à serrer fort ses illusions.
Même sans avoir la moindre idée de l’heure exacte, je sais qu’il est trop tôt pour être réveillée par les aboiements du chien de Finnley -parce qu’il n’y a jamais de bonne heure pour cela. Comme pour m’enfoncer dans le déni de ce sommeil qui s’achève brutalement, je serre un peu plus la couverture contre moi, grogne dans l’oreiller et me love tout contre le jeune homme, mon bouclier humain contre le monde réel. Les jappements se taisent un instant, le baiser que je sens sur mon épaule adoucit légèrement mon tempérament grognon du réveil. Je n’ai jamais été du matin, et répondre à la proposition de Finn est immédiatement un sacré challenge pour mon esprit embrumé. Je ne veux pas abuser de sa tolérance, de sa patience, et encore moins prendre le risque que les sujets planqués sous le tapis hier en ressortent aujourd’hui. Je ne veux pas non plus retourner à ma vie, à vrai dire. Pas avant le café. C’est l’étreinte dans laquelle il m’emprisonne délicatement qui termine de me convaincre que je n’ai définitivement rien de mieux à faire que d’accepter d’être un peu choyée. Cela n’est pas désagréable après tout. « J’adorerais rester au lit toute la journée. Mais il paraît que manger est pratique pour pas mourir. Et un café n’est pas de refus. » Péniblement, je relève la tête et entrouvre enfin les yeux. Je troque un vague sourire pour un léger baiser volé au bord des lèvres de Finn -ce qui aurait pu être si cinématographique si Wernicke ne s’était pas remis à aboyer de plus belle. « Va le faire cesser avant que je m’en occupe. » je souffle sans un rire pour faire planer le doute sur la véracité -et la dangerosité- du propos. Quoi qu’il en soit, il est préférable pour le chien que ça ne soit pas moi qui le réduise au silence dans un coup de sang. Suivant le mouvement ainsi lancé par Finnley, je m’arrache au lit et récupère mes affaires, déplorant de ne rien avoir à me mettre sur le dos que les sous-vêtements de la veille et la robe empruntée à Lene. Pas de quoi ravaler ma façade démaquillée, je me contente de nouer mes cheveux en chignon lâche au dessus de ma tête pour limiter les dégâts sur mon allure de cette tignasse rebelle. Le chien satisfait par anticipation par la laisse autour de son cou qui signe l’imminence d’une balade attend à la porte. Avant de quitter l’appartement, je le flatte de quelques caresses. Il trotte non loin de mes pieds pendant que j’emboîte le pas de Finn nous guidant dans le quartier jusqu’au café en question. J’en demande un long, sucré, éclairci par une goutte de lait et l’accompagne d’un donut trop gras et trop sucré pour cette heure de la journée. A table, le silence ambiant sonne comme un what’s next ? qui n’attend que le courage de l’un d’entre nous pour prendre la parole le premier et choisir une stratégie à adopter. Je n’ouvre pas la bouche avant la seconde gorgée de café, au moins, et un gros soupir révélant toute la difficulté que cela représente pour moi de me jeter à l’eau comme j’ai l’intention de le faire. « Merci pour… ne pas m’avoir jetée de ton appart’ comme une mal propre, hier soir. » dis-je pour débuter, songeant que cela est déjà la moindre des choses, et le plus facile à articuler. Mon regard reste néanmoins vissé sur ma tasse, et mes doigts tripotent la surface huileuse du donut entamé d’une bouchée. « Tu sais, je pensais ce que j’ai dit. A propos de plus toucher à tes affaires... » Un léger rire relâche un peu de pression qui m’oppresse sous la soupape de ma pudeur. Mes lèvres se pincent, forcent mes traits à retrouver du sérieux. « … et le reste. » je souffle timidement, me remémorant autant les déclarations verbales que physiques échangées la veille. Et même si je glisse sur ma chaise comme pour me cacher sous la table, je ne fais pas à Finn l’insulte de nier que chaque minute était sincère ; je ne sais tout simplement pas comment l’exposer sans me noyer dans ma nervosité. « Peut-être que je peux essayer de, well... éviter de disparaître complètement des radars à l’avenir. » C’est sans promesse, et non sans craindre que ma bonne foi ne suffise pas. C’est sûrement une erreur de ma part, également, une réponse égoïste à ma solitude, à la peur dont je suis l’otage depuis des mois alors qu’aujourd’hui plus que jamais, ce que je touche peut finir en cendres.
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Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Malgré le cœur qui tambourine et demande une accalmie, les frissons qui ne cessent d’électriser l’entier de son corps, ce désir si brûlant qu’il en deviendrait presque insupportable, la précipitation n’est pas de mise. Que leurs corps ne forment plus qu’un ne le dissuade pas de rompre tout autre forme de contact ; ses lèvres ne se détachent de celles de Lou que pour goûter à sa peau, ses doigts continuent de caresser délicatement son épiderme de part et d’autre, son regard cherche parfois celui de la jeune femme, son oreille est particulièrement attentive au rythme de sa respiration ; un fin sourire traduit de l’écoute d’un changement de celle-ci. Attentif par nature, il l’est également entre les murs de cette chambre, et Finn prend à cœur de chérir le corps de la jeune femme autant que ses sensations, de lui montrer la valeur qu’elle a à ses yeux ; exprimée plus tôt par les mots, démontrée désormais par les gestes. Qu’elle prenne conscience que la trêve demeure sincère, pas seulement guidée par une pulsion primitive à laquelle il n’a pas su résister. Qu’elle prenne conscience que, malgré les mots qui ont pu franchir ses lèvres, il lui accorde une certaine confiance qui lui permet de se perdre de la sorte dans ses bras. Qu’elle prenne conscience qu’elle est importante, et que tous les reproches du monde, le ressentiment, l’inquiétude ou la colère n’y changeront rien ; elle l’a toujours été et elle le restera toujours. Parce que c’est différent avec elle, ça a toujours été différent avec elle. Jusqu’à cette première fois, aussi tendre que passionnée, aussi agréable qu’angoissante. Ce n’est pas surprenant, il veut être à la hauteur pour Lou ; entre ces murs comme à l’extérieur de ceux-ci, lui montrer qu’elle n’a pas à regretter de lui avoir accordé son intérêt, qu’elle n’a pas à regretter d’être revenue ce soir auprès de lui quand bien même il a essayé de la persuader du contraire, qu’elle n’a pas à regretter de ne pas avoir renoncé comme il était prêt à le faire. La délicatesse de ses gestes n’a pas pour seul rôle de satisfaire ce plaisir commun, cela prend aussi la forme d’excuses pour les propos passés et tout ce qui pourrait suivre, conscient que cette trêve, aussi sincère soit-elle, relève aussi d’une certaine illusion. Les absences de Lou ne sont pas le seul facteur susceptible de mettre à mal cette relation, car dans la finalité, la preuve est là : elle est revenue ; quand de son côté il a cherché à la fuir, il l’a déjà fait et probablement qu’il le fera encore. Parce que l’absence de la jeune femme n’est pas le seul manque qu’il ressent, c’est seulement le plus sain, celui qu’il assume pleinement, celui qu’il peut combler sans que cette mauvaise conscience n’accapare son esprit, celui dont il pourrait très vite devenir dépendant tant il se veut agréable, alors qu’il détecte l’attention dans les gestes de Lou, lui confirmant ainsi que cela a du sens pour elle autant que pour lui, et qu’il n’est pas seulement question de taire ses interrogations désormais reléguées aux oubliettes. Il n’y a plus grand-chose qui existe autour de lui de toute manière ; quelque part entre la sensation des doigts de la jeune femme enfoncés dans sa peau et ce plaisir qu’elle lui procure, Finnley lâche prise, oublie ce qui l’entoure, se perd et c’est bien la première fois depuis longtemps qu’il parvient à s’en satisfaire.
Un instant, il se demande ce qu’il a pu dire, ce qu’il a pu faire, pour que Lou soit ainsi sur le départ dès lors que leurs corps se séparent. Si c’est l’envie qu’il a pu laisser présager lors de leur échange verbal, ce n’est plus celle du moment ; c’est à mille lieues de celle du moment. Il n’oublie pas que sa présence ce soir est une offre limitée dans le temps, raison pour laquelle il veut repousser l’échéance tant qu’il le peut, tant qu’elle le veut. La présence de Lou n’a jamais été acquise, et quitte à ce que ce moment reste unique, autant qu’il s’achève en douceur et qu’il puisse encercler son frêle corps de ses bras pendant quelques instants encore. Son visage tend à se fermer tandis qu’il est pendu à ses lèvres dans l’attente d’une réponse, songeant un instant à la possibilité qu’elle refuse. S’il peut accepter l’absence, le flou dans lequel elle le laisse, il n’est pas certain qu’il parviendrait à faire de même avec un départ précipité après ce partage d’affection qui pourrait être interprété comme le signe d’un regret. Et égoïstement, la perspective de ne pas rester seul avec ses pensées comme tant d’autres nuits est un facteur qui n’est pas négligeable et qui démontre une nouvelle fois l’importance de la jeune femme à ses yeux, l’effet apaisant qu’elle lui procure qui domine sur tout le reste. Et Lou concède, l’illusion est garantie pour encore quelques heures et c’est un soupir de soulagement qui s’échappe d’entre ses lèvres avant de faire place à un sourire sincère.
Wernicke le tire d’un sommeil réparateur comme il n’en a pas connu depuis longtemps, et si d’ordinaire Finn cède aux caprices de son chien dans la seconde, ce matin il reconnaît que l’animal tend à l’exaspérer plus qu’à l’attendrir. Ce dernier passe rapidement au second plan alors qu’il s’interroge sur la présence – ou non – de Lou à ses côtés, et il ne peut avoir meilleure réponse que celle de la jeune femme qui se colle tout contre lui. Silencieux quelques instants pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits, elle qui semble accueillir le matin avec plus de difficulté que lui, il finit par reprendre la parole, bien qu’un peu hésitant. Il a l’impression d’abuser, de trop lui en demander, et la dernière chose qu’il désire est de la faire fuir avec une demande qui s’ajoute aux nombreuses autres formulées depuis hier soir. Mais il ne peut pas s’en empêcher ; il n’est pas prêt à la laisser filer tout de suite, et il ne tient qu’à elle de lui faire comprendre que ce moment est venu. Toutefois, dans l'immédiat elle n’est pas décidée à s’en aller, et c’est avec un sourire de satisfaction qu’il accueille sa réponse, bien que très légèrement déçu à l’idée de ne pas pouvoir la garder plus longtemps dans ses bras (c’est qu’il s’habitue à ce contact, et qu’il en deviendrait presque accro), déception bien vite balayée par le baiser qu’elle lui vole au coin des lèvres. Ce sera donc la première option, dès qu’il sera parvenu à calmer les supplications du chien qui se fait à nouveau entendre. « À vos ordres, chef. » Il murmure d’un ton amusé, prenant toutefois la menace (à moitié) au sérieux. S’extirpant péniblement du lit, c’est vers son placard qu’il se dirige en premier lieu pour s’habiller – et il n’a clairement pas la tête à chercher de quoi ne pas trop dénoter à côté de Lou et sa robe, tant pis, il n’a aucun sens du style et ce sera d’autant plus flagrant ce matin. Il rejoint enfin Wernicke qui ne semble pas le calculer, trop occupé à accueillir bien plus chaleureusement leur invitée, provoquant à Finnley un bref soupir amusé, ce chien prend décidément bien trop de plaisir à narguer son propriétaire. Et même sur le chemin, l’animal ne semble pas se lasser de Lou, puisqu’il trotte à ses côtés jusqu’au café en question. De par son désamour pour le café, c’est sans grande surprise que le jeune homme opte pour un simple earl grey et un muffin aux myrtilles, combinaison classique mais toujours appréciée. Le silence qui s’installe en même temps qu’eux à table le met autant mal à l’aise qu’il est le bienvenu, partagé entre le fait de risquer d’abuser des efforts de Lou et profiter de cet instant de calme qui prend des airs de répit. C’est finalement la jeune femme qui sort de son mutisme la première, pour confirmer l’hypothèse de la trêve. Merci à toi de ne pas avoir pris la porte, qu’il est tenté de lui répondre, mais il reste silencieux, ne voulant pas la couper dans ses paroles, conscient que l’hésitation dont elle fait preuve traduit d’une difficulté à trouver les mots, d’une maladresse qu’il ne connaît que trop bien. Alors pour seule réaction, il lui offre un sourire du coin des lèvres, pincé par le regret d’avoir formulé une telle proposition, néanmoins sincère, un remerciement silencieux de ne pas l’avoir suivi dans sa demande. Un bref rire s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle évoque ses affaires, très vite remplacé par un nouveau sourire alors qu’il tente de capter son regard. « Tu sais, je n’en doutais pas. » Qu’il tient à lui assurer, parce que c’est la vérité, parce que même s’il a pu remettre en cause sa sincérité, elle a su lui prouver qu’il avait tort, et dès lors, il n’a plus été question de se méfier, ni d’elle, ni de ses paroles. « Ce serait bien, oui. » Plus que cela, même, mais il ne veut pas que Lou regrette d’avoir formulé cette proposition, qui n’a rien d’une promesse, il en a conscience. Mais il s’en contente, parce que c’est mieux que rien, c’est mieux que ce silence des derniers mois. « Et peut-être que je peux essayer d’être moins pénible et profiter plus de ta présence, parce que c’est finalement ça le plus important. » Il concède à son tour, tandis que le bout de son index est venu caresser machinalement le dos de la main de la jeune femme. Parce que c’est bien là le point qu’il doit garder en tête. Pas qu’elle a disparu pendant des mois, pas qu’elle n’a donné aucune nouvelle, pas qu’elle lui a fait du mal sans le vouloir ; mais le fait qu’elle est revenue, qu’elle n’a pas pris la fuite quand il l’invitait à le faire, qu’elle est restée. Et qu’elle reste encore.