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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyVen 23 Mar 2018 - 18:32


delilah & anwar
everything comes into focus

Suddenly my eyes are open, everything comes into focus, oh. We are all illuminated, lights are shining on our faces, blinding. Swing me these sorrows and try delusion for a while. It's such a beautiful lie. You've got to lose inhibition, romance your ego for a while. Come on, give it a try. ☆☆☆



Il avait l'impression de relire le dossier pour la centième fois. Et si le chiffre exact n'était probablement pas si élevé, reste qu'il l'avait parcouru en long et en large bien plus qu'il n'était raisonnable. Même Patton, son équipière d'ordinaire si prompte à chercher la petite bête, semblait s'être résolue à accepter ce qui, aux yeux d'Anwar, relevait de la pure solution de facilité. Dans le meurtre de Dustin Anderson – la vingtaine chancelante et le deal à la petite semaine comme gagne-pain – Noa Jacobs avait la mauvaise posture de posséder à la fois le mobile, le moyen, et l'absence d'un alibi irréfutable. Et pourtant, malgré cela, Anwar avait l'intime conviction que la jeune femme n'était pas coupable du crime et que la vérité était ailleurs : mais quelle valeur pouvait bien avoir sa seule intime conviction face à un faisceau de preuves : aucune, comme le lui avait fait remarquer le chef de service, en tentant malgré tout de garder un ton courtois face à un inspecteur qu'il savait de bonne foi. « Les citoyens ont besoin de se sentir en sécurité, Zehri, ils ont besoin de savoir que ceux qui tuent dorment en prison. Parfois les enquêtes de police sont simplement d'une grande clarté, réjouissez vous plutôt que celle-là n'ait pas été un casse-tête. » Non, en effet. Elle avait été limpide, elle avait coulé de source, et c'était ce qui chiffonnait Anwar. « Donnez-moi jusqu'à la fin de la semaine. S'il vous plait. » Ce n'était même pas comme si Jacobs risquait de s'enfuir, son passeport avait été provisoirement confisqué. Et si le chef de service avait accepté en se faisant un peu prier, en exigeant des preuves en béton armé, le policier tentait malgré tout de faire bonne figure en quittant le bureau. Et maintenant ? Anwar avait besoin d'un regard neuf. Extérieur à son équipe, extérieur à l'enquête ; Un regard vierge, mais néanmoins avisé. Un regard d'expert.

Deux étages plus bas, accolé aux frigos du légiste, Anwar avait gagné les bureaux de la scientifique à peine l’heure de fin de sa journée de boulot arrivée, un café dans chaque main histoire de faire bonne impression ; Il descendait rarement voir Delilah les mains vides, cela dit. Les quelques années de plus et une entrée dans la police sans doute un peu moins tardives que lui permettaient à la blonde d’avoir déjà accédé au grade qu’Anwar se contentait encore de viser, pour l’instant : être chef d’équipe c’était plus de contraintes et plus de comptes à rendre, certes, mais c’était aussi plus de responsabilités. « T’as le temps pour un café ? » Ayant frappé à la porte en la trouvant là, concentrée et lui tournant le dos, il avait levé les deux gobelets de caféine en posant sa question. « Je me disais que ça faisait longtemps que je n’étais pas descendu t’embêter. » S’autorisant un brin de sourire, il avait contourné le bureau pour venir déposer le second gobelet devant elle, ayant pris soin de moduler la boisson telle que la policière la préférait, quand de son côté il s’était satisfait d’un americano avec double ration de sucre – une honte, diraient les puristes de la caféine. « Comment tu vas ? Je commence à croire que tu ne mets plus le nez hors de ce bureau. » avait-il finalement repris avec une pointe d’amusement, restant debout mais allant s’appuyer contre l’encablure de la fenêtre, où dehors l’automne qui s’étirait faisait tomber le soir de plus en plus vite. Qu’il soit descendu avec une idée derrière la tête ne devait pas l’empêcher de prendre des nouvelles de celle qui, plus que simplement une collègue, était au fil des années devenue une amie.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 24 Mar 2018 - 20:33



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delilah & anwar
Delilah s'était pincée le nez, légèrement. Elle le faisait, parfois, quand elle avait mal au crâne. En ce moment, elle avait un peu mal à la tête. Un peu trop. Sans doute ses nouvelles lunettes. Elle les avait fait changer. Il n'y avait pas si longtemps. Elle devait encore s'adapter à ... Elle devait s'adapter à sa nouvelle vue. Et c'était pas évident. C'était chiant mine de rien. La vieillesse. Devoir porter des lunettes. Ouais. C'était pénible, c'était un fait. Mais elle s'en fichait. L'âge ne lui faisait pas peur. Non. On vieillissait tous après tout. Elle finit par cligner quelque peu des yeux et ôta ses lunettes. Là, tout de suite, elle n'en avait pas besoin. Elle allait faire une pause. Elle allait penser à autre chose. Laisser divaguer son esprit un petit moment. Ca faisait du bien. Ca faisait toujours du bien à dire vrai. Et pas qu'un peu. Ouais. Ne penser à rien. Oublier. Se détendre. Elle passa une main dans ses cheveux. Ca lui faisait penser à ce genre d'affaires sur lesquelles elle se triturait les méninges. Elle retournait les choses sans dessus dessous, en quelque sorte. "Bon ... ma grande ..." Elle hocha quelque peu de la tête. Fallait qu'elle se concentre un peu. D'autant plus que ... d'autant plus qu'elle avait du mal à le faire. Elle pensait encore à cette histoire avec Noëllie. Le fait que ... le fait qu'elle avait pu se battre avec une de ses camarades de classe. C'était dingue. Noëllie n'avait jamais été violente. Elle n'avait jamais haussé le ton. Elle avait toujours été très sage. Et savoir qu'elle avait usé de violence pour défendre l'honneur de ses parents ... Ca pouvait être louable. Mais ce n'était pas concevable. Non. Delilah resterait ferme à ce propos. Elle ne voulait pas que sa fille se batte. Non. Ce n'était pas bien. Elle s'était tournée durant quelques instants. Juste le temps ... de regarder la vue par la fenêtre. Elle poussa un soupir quand la porte s'ouvrit. Elle finit par se tourner à nouveau et eut un sourire en voyant la personne qui venait de débarquer. "J'ai toujours le temps pour un café. Je crois, d'ailleurs, que j'en avais bien besoin." Elle hocha de la tête. Ouais. C'était le bon moment pour un petit café. Et pas qu'un peu. La blonde aurait presque ri en entendant Anwar lui dire que ça faisait longtemps qu'il n'était pas venu l'embêter. "Et pourtant, tu sais que ma porte est toujours ouverte pour toi." Ils ne bossait pas dans le même service. Mais qu'importe. Si jamais quelqu'un avait besoin de venir la voir, de lui parler ou quoi que ce soit dans le genre, elle ne fermait pas sa porte. Jamais. Non. Surtout qu'ils étaient bien potes tous les deux. Ils ne bossaient peut-être pas dans la même section. Mais ils s'entendaient bien. Et ça, c'était le principal. Elle savait que si elle avait besoin, elle pouvait compter sur lui. Et inversement. "Merci pour le café." dit-elle dans un hochement de la tête. Elle avait récupéré le gobelet afin de le porter à ses lèvres et d'en boire un peu. "Ni trop chaud. Ni trop froid." Parfait ouais. Juste ce qu'il lui fallait. Bien assez sucré aussi. Non. Sérieusement, il savait s'y prendre. Elle l'observa se rapprocher de la fenêtre avant qu'il ne commence à lui parler. Lui demander comment ça allait. "Oh ... Et bien ... je dirais que j'ai connu mieux." Elle eut un hochement de la tête. "Le boulot, ça va ... mais j'ai été convoquée ... l'autre jour. Par le directeur de l'école de ma fille. Je peux te dire que ça m'a fait tout drôle." Elle avait eu ... comme l'impression d'être suspecte dans une affaire et qu'on la convoquait pour l'entendre. Oui, bon, c'était pas une affaire criminelle. Et elle n'irait pas en prison parce que sa fille s'était battue. Mais oui, c'était trop bizarre. Elle espérait que ça soit la première et la dernière fois. Ni plus. Ni moins. "Mais sinon, ça va. Et je sors souvent de mon bureau." ajouta-t-elle dans un hochement de la tête. "J'ai une petite à la maison qui me ferait la tête si je ne rentrais pas souvent." A nouveau, elle porta son gobelet à ses lèvres. "Et toi alors ? Que me vaut l'honneur de ta visite ?"
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyDim 22 Avr 2018 - 16:03

Avec le temps Anwar pensait avoir plus ou moins compris ce qui le mettait un brin mal à l’aise lorsqu’il descendait à cet étage : le calme. Dans un commissariat les choses allaient toujours à cent à l’heure, l’animation et l’urgence étaient toujours présentes dans un coin de la pièce ou entre les lignes d’un rapport rédigé sur le vif, alors qu’à l’étage de la scientifique c’était tout le contraire. On prenait les choses – et les preuves – avec des pincettes et l’on faisait preuve de calme et de prudence, tout le contraire du tempérament qu’était celui d’Annie, en somme. Sans s’attarder il avait donc directement pris la direction du bureau de Delilah, où il s’était invité à peine les coups frappés à la porte et le café offert en guise de passe-droit. « J'ai toujours le temps pour un café. Je crois, d'ailleurs, que j'en avais bien besoin. » Esquissant un sourire léger, il ne s’était donc pas fait prier plus longtemps pour lui tendre le gobelet de café qu’il réservait pour elle, s’amusant d’un « Heureusement que je suis là. » sans sérieux avant d’aller s’installer dans un coin de la pièce avec sa propre boisson. « Et pourtant tu sais que ma porte est toujours ouverte pour toi. » lui avait alors fait remarquer Delilah tandis qu’il mentionnait le temps depuis lequel tous les deux ne s’étaient pas vus, ou mieux vu qu’au détour d’un couloir et dans un bref signe de bonjour, du moins. « Merci pour le café. » Hochant la tête, elle en avait bu une gorgée ou deux avant d’ajouter « Ni trop chaud, ni trop froid. » avec un bref regain de satisfaction. Laissant chez l’un et chez l’autre au café le temps de faire son petit effet le policier avait ensuite pris des nouvelles de la blonde, conscient de s’être suffisamment laissé noyer dans le travail ces dernières semaines pour en avoir un peu délaissé Delilah mais gageant qu’elle avait probablement été aussi occupée que lui, au fond. « Oh ... Et bien ... je dirais que j'ai connu mieux. » avait-elle alors admis, avant d’expliquer « Le boulot, ça va ... mais j'ai été convoquée ... l'autre jour. Par le directeur de l'école de ma fille. Je peux te dire que ça m'a fait tout drôle. » A cela il avait froncé les sourcils, la curiosité désormais piquée sur fond d’inquiétude latente commune à tous les parents « Convoquée à propos de quoi, il s’est passé quelque chose de particulier ? » Probablement, on convoquait rarement les parents d’un élève pour discuter de la pluie et du beau temps, et Anwar avait eu ses propres expériences de passage dans le bureau du principal puis du proviseur au fil de la scolarité de son fils. Avec en en ressortant le sentiment d’impuissance le plus frustrant du monde. « Mais sinon, ça va. Et je sors souvent de mon bureau. » avait en tout cas repris Delilah, un mince sourire aux lèvres « J'ai une petite à la maison qui me ferait la tête si je ne rentrais pas souvent. » et à son tour Anwar avait esquissé un sourire attendri en songeant à la chance que l’un et l’autre avaient d’avoir des enfants compréhensifs quant à leur métier ; Dieu sait quand il écoutait certains collègues que ce n’était pas leur cas à tous. « Tu as bien raison. » lui avait-il accordé, avant de boire une nouvelle gorgée de café et de reprendre plus prudemment « Ça se passe bien, avec le retour de son père ? Elle n’a pas eu trop de mal à s’y faire ? » Et si Anwar se permettait ainsi de poser la question en donnant l’impression de savoir de qui il parlait, c’était justement parce qu’il savait de quoi il parlait. Parce que les allers et venues incessants de la mère de Tarek dans leur vie à l’un et à l’autre n’était pas de tout repos et amenaient souvent avec eux des situations difficiles et des sentiments qu’ils auraient préféré ne pas connaître, souvent sans qu’elle n’en ait conscience et sans qu’elle ne soit en mesure de comprendre le mal que sa carrière militaire faisait à leur semblant de famille. « Et toi alors ? Que me vaut l'honneur de ta visite ? » L’arrachant à ses brèves pensées, Delilah avait sans le savoir obtenu de lui qu’il ne tourne pas autour du pot cent sept ans et aille droit au but « En fait j’ai besoin d’un conseil. D’un flic à un autre, disons. » Le genre de conseil qu’il aurait probablement pu aller quémander à n’importe quel collègue, mais qu’il tenait à obtenir de la blonde et de personne d’autre, à la fois parce qu’elle était une amie et parce qu’il avait confiance en sa capacité de jugement et en son expérience en tant que membre de la police. « J’ai cette affaire sur laquelle je travaille depuis un moment, un gamin poignardé à mort dont on a retrouvé le corps dans une benne à ordures, y’a quelques semaines. » Le tableau ne faisait pas rêver, mais Annie estimait n’avoir pas besoin de prendre de pincettes lorsqu’il avait affaire à un collègue. « On a un suspect principal, une éducatrice de rue qui s’est querellée avec lui quelques jours avant le meurtre, et qui n’a pas de véritable alibi. Le mobile est un peu mince, mais … c’est tout ce qu’on a. » Autant dire, donc, que cette enquête n’était pas une grande réussite à ses yeux, peu importe ce qu’en disait le chef de police. « Et je ne saurais pas vraiment t’expliquer pourquoi, mais je suis certain qu’elle n’est pas coupable de ce meurtre. Je sais pas c’est … disons que c’est une intuition. » Mais une intuition cela ne valait rien devant un juge, cela ne valait rien devant qui que ce soit à vrai dire, c’était bien là le problème. « J’te laisse imaginer l’avis du big boss sur la question, il tient son coupable, il ne veut rien entendre d’autre. Alors je ne sais plus, maintenant … Est-ce que je dois suivre mon intuition quitte à me faire taper sur les doigts ensuite, selon toi, ou bien est-ce que tu me conseillerais de lâcher l’affaire ? » Le gobelet de café serré entre ses doigts, Anwar affichait désormais un air soucieux, véritablement embêté par le dilemme moral auquel il se retrouvait confronté.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyMar 1 Mai 2018 - 10:37



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delilah & anwar
Avoir la visite de Anwar, ça faisait plaisir. Elle était toujours contente de l'avoir dans le décor, c'était certain. De part son statut de chef d'équipe, elle ne pouvait pas vraiment se lier avec tous ses collègues. Elle n'avait pas envie qu'on l'accuse de copinage ou de petites choses dans le genre. Ce n'était pas le genre de Delilah. Le copinage pour progresser, avoir une promotion, non, c'était pas elle. Du tout. Et puis, de toute manière, ce n'était pas vraiment elle qui décidait des ... des promotions. De l'évolution. Elle avait déjà pas mal de responsabilités. Elle n'avait pas besoin de jouer les RH et de décider qui avait le droit d'avoir une promotion ou qui n'en avait pas le droit. Enfin, passons.

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, oui, avoir Anwar dans son bureau, c'était ... chouette. Ca allait leur permettre de rattraper un peu le temps perdu. Ouais. De papoter un peu. Même si c'était sans doute pas le meilleur moment pour le faire. Mais alors pas du tout. Delilah lui avait parlé des petits soucis avec sa fille. Sur le fait que la blonde avait été convoquée chez le directeur de l'école à cause de Noëllie. Elle eut un hochement de la tête. "Grave, oui et non." Enfin, ça l'était quand même un peu. "Elle s'est battue avec une gamine de sa classe. Apparemment, je suis une tortionnaire et son papa un meurtrier ? Ou dans l'autre sens, je sais plus." Non. Elle préférait pas trop se souvenir. "Enfin, tout ça pour dire que le directeur, j'pense pas qu'il va aimer me revoir de sitôt dans son bureau. Parce que j'ai pas été tendre avec lui." Du tout. "Noëllie est une bonne élève. Elle a un bon dossier. Pourtant, au lieu de lui mettre un avertissement, elle a eu le droit à une semaine d'exclusion." Ca, ça avait été le pire d'ailleurs. Noëllie n'avait pas vraiment pris ça comme des vacances. Parce qu'elle aimait bien l'école. "J'me tâte à la changer d'établissement." Ca ne pourrait pas lui faire de mal. Et au moins, elle serait dans une nouvelle école et elle repartirait de zéro.

Anwar avait posé une question sur Noëllie, justement. Delilah essayait de ne pas trop rester au bureau à cause de la petite. Et lui cherchait à savoir comment elle prenait le retour de son père. "Tu m'aurais posé la question il y a un mois, je t'aurais dit que ça la perturbait pas plus que ça. Mais avec cette bagarre, j'me demande." Elle ne savait pas trop. Non. Du tout. "Après, j'le vois. Elle est contente de l'avoir à la maison. Quand il s'en va pour quelques jours, elle est toujours un peu morose. Mais bon." En fait, elle ne savait pas vraiment comment se comporter avec Ethan. Quoi faire. Est-ce que c'était bien qu'il soit encore à la maison ? Qu'ils vivent avec elles ? Sans qu'il ne soit vraiment en couple avec Delilah ? Elle se demandait si la situation ne perturbait pas un peu Noëllie quand même. Ca devait être le cas, d'une certaine manière. Ou peut-être qu'elle s'en faisait trop. Peut-être qu'elle s'inquiétait trop. Ou peut-être qu'elle avait une vraie raison de le faire. A voir.

Afin de ne pas parler uniquement d'elle, Delilah avait fini par lui demander pourquoi il était là. Il avait besoin d'un conseil. Professionnel. "Et bien, je t'écoute." Elle eut un hochement de la tête. Elle ne savait pas précisément ce qu'il lui voulait. Mais elle allait le savoir assez rapidement à dire vrai. Oui. Il commença à lui parler de l'affaire. Elle en avait entendu parler. Elle n'avait pas forcément tous les détails parce que ... Et bien, parce qu'elle n'était pas en charge de l'enquête. Mais oui, elle en avait entendu parlé. Il avait un suspect. Qui n'avait pas d'alibi. Mais pas de réel motif pour un meurtre. Pour lui, au fond de ses tripes, il était certain qu'elle n'était pas responsable. Il voulait savoir quoi faire. S'il devait ... S'il devait continuer à creuser. Ou bien s'il devait écouter son patron. "Moi, j'suis une fouine." Elle eut un hochement de la tête. "Et en tant que fouine, je suivrais mon instinct et continuerais à creuser." Dénicher les preuves, les analyser et tout ça, oui, c'était son boulot après tout. Elle excellait dans son domaine. "D'autant plus que si elle n'est pas coupable et qu'elle se retrouve incarcérée, ça va lui faire du tort." Et pas qu'un peu. "J'dis pas que laisser un criminel en liberté, si c'est bien elle, c'est une bonne chose pour autant. Mais vaut peut-être mieux un criminel en liberté qu'un innocent en prison." Enfin, c'était son avis. "Tu te feras peut-être taper sur les doigts par ton patron. Après tout, on n'aime pas vraiment qu'on outrepasse nos ordres. Mais j'préfère qu'on désobéisse pour la bonne cause. Plutôt que pour des raisons complètement stupides." Et ça, c'était une bonne raison. Une très bonne raison.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyMer 30 Mai 2018 - 2:02

Il s’agissait probablement plus d’une question de timing que d’autre chose, mais que le sujet de la fille de Delilah soit mis sur le tapis donnait l’impression à Anwar que le temps filait beaucoup trop vite ; Il avait déjà eu l’occasion de rencontrer Noëllie à quelques reprises, mais la dernière fois semblait remonter à une éternité, avant que le père de la fillette ne réapparaisse dans le paysage. « Grave, oui et non. » lui avait finalement répondu la scientifique en dodelinant la tête, lorsqu’il avait questionné sur la gravité de ce qui l’avait amenée à être convoquée à l’école de la petite. « Elle s'est battue avec une gamine de sa classe. Apparemment, je suis une tortionnaire et son papa un meurtrier ? Ou dans l'autre sens, je sais plus. » À cela Annie avait arqué un sourcil, bien que conscient des mots durs que pouvaient avoir les enfants entre eux, et avait laissée Delilah continuer ses explications « Enfin, tout ça pour dire que le directeur, j'pense pas qu'il va aimer me revoir de sitôt dans son bureau. Parce que j'ai pas été tendre avec lui. Noëllie est une bonne élève. Elle a un bon dossier. Pourtant, au lieu de lui mettre un avertissement, elle a eu le droit à une semaine d'exclusion. » Surpris par la sévérité de la sanction, qui lui paraissait exagérée même pour lui dont il ne s’agissait pas de la fille, il n’avait pu s’empêcher de faire remarquer avec une pointe de cynisme « C’est une idée intéressante de la pédagogie, en effet. » mais malgré tout sans être aussi étonné qu’il aurait pu l’être ; Anwar était assez blasé vis-à-vis du système scolaire et de ses impairs, pour avoir assisté lui-même aux embûches auxquelles avait été confronté son fils. « J'me tâte à la changer d'établissement. » lui avait en tout cas confié Delilah, peut-être encore un peu brin échauffé par les événements, mais du genre à ne pas prendre de décisions hâtives. « C’est un peu difficile de faire admettre ses erreurs au corps enseignant, j’ai l’impression. » avait-il de son côté amené dans un léger soupir « Faut voir comment j’ai été reçu, quand j’ai demandé des explications à propos des ennuis qu’a eu Tarek … » Mal, comme on pouvait l’imaginer, bien qu’Annie n’ait pas envie de rentrer dans les détails à ce sujet. Le harcèlement qu’avait subi son fils pendant des mois était resté impuni, mis sur le dos de « gamineries sans gravité » dont lui avait pourtant vu les effets au quotidien sur la personnalité et le comportement de Tarek. Et dieu merci tout cela était désormais derrière eux, mais pas grâce à l’aide du lycée, au contraire. « Tu m'aurais posé la question il y a un mois, je t'aurais dit que ça la perturbait pas plus que ça. Mais avec cette bagarre, j'me demande. » Que lui avait en tout cas confié la blonde lorsqu’il avait mentionné le retour dans le paysage du père de la petite, et les chamboulements qu’il pouvait avoir entraîné. « Après, j'le vois. Elle est contente de l'avoir à la maison. Quand il s'en va pour quelques jours, elle est toujours un peu morose. Mais bon. » Et hormis un sourire compatissant le brun n’avait pas été en mesure de lui apporter la solution miracle à ce sujet. La mère de Tarek rentrait sans que l’on sache jamais jusqu’à quand, ni combien de temps elle s’absenterait la fois suivante, et si leur fils semblait s’être résigné à ce sujet et prendre les choses avec un certain fatalisme Anwar s’était toujours senti relativement impuissant face au manque que laissait sa future-ex-femme, incapable de le compenser à lui seul, et pas en mesure de calmer les angoisses que provoquait chaque nouveau bulletin d’informations relatif aux troupes australiennes engagées à l’étranger. « Il est rentré pour de bon, du coup ? » qu’il avait questionné à Delilah avec une pointe de curiosité, une pointe d’envie aussi, peut-être.

Le café avalé au fil de la conversation avant de trop refroidir – et dieu sait qu’Annie détestait le café froid – le policier avait fini par mettre sur le tapis ce qui l’avait en premier lieu amené à descendre jusqu’à l’étage de la scientifique. Si s’octroyer un brin de causette avec la blonde n’était pas pour lui déplaire, c’était bien pour obtenir un avis professionnel qu’il avait d’abord décidé de venir, et le gratifiant d’un « Et bien, je t'écoute. » Delilah l’avait laissé lui exposer son problème sans l’interrompre. Le laissant aller au bout de ses explications et de ses interrogations, elle avait pris un bref temps de réflexion avant de confier « Moi, j'suis une fouine. Et en tant que fouine, je suivrais mon instinct et continuerais à creuser. » visiblement assez sûre d’elle. « D'autant plus que si elle n'est pas coupable et qu'elle se retrouve incarcérée, ça va lui faire du tort. » Et pas qu’un peu, d’autant plus qu’Anwar était relativement certain que le métier de Noa Jacobs en ferait une cible de choix pour les détenues au milieu desquelles elle se retrouverait. Elle jouait les dures, mais si elle était véritablement innocente, se retrouver enfermée pour quelque chose qu’elle n’avait pas commis pourrait très bien l’écraser. « J'dis pas que laisser un criminel en liberté, si c'est bien elle, c'est une bonne chose pour autant. Mais vaut peut-être mieux un criminel en liberté qu'un innocent en prison. » avait néanmoins jugé utile de préciser la scientifique, obtenant d’Annie un hochement de tête approbateur « Tu te feras peut-être taper sur les doigts par ton patron. Après tout, on n'aime pas vraiment qu'on outrepasse nos ordres. Mais j'préfère qu'on désobéisse pour la bonne cause. Plutôt que pour des raisons complètement stupides. » Et bien que cela ne résolve pas son problème en profondeur – il avait toujours un meurtrier à débusquer, s’il souhaitait prouver ce qu’il avançait – d’entendre Delilah donner du crédit à son instinct plutôt qu’aux conclusions trop faciles à tirer venait de retirer un poids de ses épaules. « Tu es sûre que tu ne veux pas revenir bosser là-haut ? » avait-il alors demandé sans sérieux, un sourire boudeur sur le visage, et avalant une nouvelle gorgée de café. « Tu me rassures. » avait-il par ailleurs assuré « J’avais un peu peur d’avoir l’air de pinailler, ou de me poser des questions pour pas grand-chose. » Bien qu’à ses yeux, la possible innocence d’une personne que l’on accusait de meurtre était tout sauf « pas grand-chose ». « Va falloir que je me replonge dans le dossier depuis le début, je doute que mon Lieutenant me file un coup de main sur ce coup-là. » Patton n’était pas un mauvais flic, et Anwar appréciait de travailler avec elle, mais sur cette affaire elle ne semblait pas partager son point de vue et cette même certitude qu’une erreur judiciaire était en train d’être commise. « Et il va me falloir beaucoup plus qu’un seul gobelet de café. » Un thermos, plusieurs même. Presque une chance que Tarek vive en internat et qu’il n’ait plus de comptes à rendre à personne s’il décidait de traîner au bureau jusque tard dans la nuit. Une chance aussi que le canapé de la salle de pause ne soit pas trop inconfortable, pour l’heure du coup de barre.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 16 Juin 2018 - 16:47



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Elle aurait bien fumé le directeur. Une semaine d'exclusion. Ou alors seulement trois jours mais avec des excuses publiques envers cette petite peste. Non. Heureusement que Ethan avait eu le bon réflexe de refuser. Sans quoi ... Sans quoi elle n'était pas certaine qu'elle n'aurait pas pêté un plomb et qu'elle ne lui aurait pas collé son poing dans la figure. Oui, bon, c'était pas une chose à faire. Parce qu'elle pourrait elle-même se retrouver avec un procès au cul pour une agression. Et ça serait con. D'autant plus qu'elle était chef du laboratoire. Donc, autant l'éviter. Mais il était vrai que garder son calme, ça avait été compliqué. Maintenant, elle allait essayer de ne pas trop y penser. "Je sais pas trop ce qu'il avait en tête." Mais alors pas du tout. "J'veux dire, Noëllie serait mauvaise élève, elle serait tout le temps en retard et elle en viendrait aux mains souvent, oui, ça serait compréhensible." Et elle aurait accepté. Sans aucune hésitation. Mais là. Non, c'était trop. C'était vraiment trop. En tout cas, Anwar semblait être ... Comment dire ... désabusé par rapport au corps enseignant et tout ça. "Oui, j'me souviens. Tu m'avais raconté." Elle ne dirait pas qu'elle se souvenait de tous les détails. Mais oui, il lui avait parlé de Tarek. Des ennuis que ce dernier avait eu à l'école. Et le fait qu'Anwar n'avait pas vraiment été bien reçu. "Directeur Pecko, ça te dit quelque chose ?" Parce qu'au point où elle en est, si ça se trouvait, c'était le même directeur pour sa fille et son fils. "Je sais pas s'ils sont tous comme lui. Mais lui, il a un sérieux grain au plafond. A croire qu'il a une petite araignée qui se balade dans la tête." Et elle ne pouvait pas laisser sa fille. Non. Delilah était là pour soutenir Noëllie. Elle avait fait une bêtise, elle avait le droit à sa punition. Mais le directeur n'avait pas à agir de la sorte. C'était trop. Et c'était vraiment pas une punition adéquate. Mais alors pas du tout. Il avait exagéré. Après, avait-il cherché à taper du poing plus fort sur la table parce qu'elle était flic ? "Ou alors, il se venge parce qu'un flic lui a mis un pv et c'est Noëllie son exutoire parce que je suis flic." Ouais, non, là, elle allait chercher un peu loin mais bon. An' en avait profité pour parler un peu d'Ethan. Demander s'il était à la maison. Si ça perturbait Noëllie ou pas. A dire vrai, maintenant, avec la bagarre, Delilah se demandait si tout ceci, c'était bien pour la petite. Ne devait-elle pas mettre une frontière nette et précise avec Ethan ? Est-ce que c'était une bonne chose qu'ils soient toujours sous le même toit ? Ou est-ce que le père de famille devrait déménager pour le bien de la petite ? Elle ne savait pas ce qui était le mieux. "Pour le moment." répondit Delilah. "Mais on sait jamais. J'suis sûre que si on lui propose un nouveau job, il partira." C'était ce qu'il faisait. Il allait et venait. "Enfin, il m'a dit qu'il restait. Mais je verrais bien s'il le fait ou pas." S'il restait, c'était bien pour Noëllie. Parce qu'elle adorait l'avoir dans les parages. Sinon, oui, ça serait ... moins bien pour elle.

Ils en vinrent, finalement, au vif du sujet. Pourquoi Anwar était là. Il avait besoin de conseils. Il avait besoin qu'elle l'aide, en quelque sorte, à y voir un peu plus clair. Alors, elle l'avait écouté. Sans l'interrompre. Parce que c'était pas facile de reprendre son récit quand ... Et bien, quand on était interrompu toutes les cinq secondes. Alors oui, Delilah l'avait laissé parler. Et bien évidemment, elle ne manquerait pas de donner son avis. Non. Elle, oui, elle fouinerait. Sans aucune hésitation. Parce que la blonde était une sacrée fouine. Elle aimait ça d'ailleurs. Chercher la petite bête. Parce que parfois, c'est ce qui permettait de choper un criminel. L'experte n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était la meilleure dans ce domaine. Parce que c'était un travail d'équipe après tout. Mais il était vrai qu'elle s'en sortait plutôt bien. Delilah eut un sourire amusé à la remarque de Anwar. Sur le fait qu'elle change de service. "Et être de nouveau sous les ordres de quelqu'un qui risque de me taper sur le système ?" Elle pencha la tête sur le côté. "Même si ça me ferait plaisir de travailler à nouveau avec toi, je suis bien là où je suis." Elle eut un hochement de la tête. Elle n'avait pas envie de quitter son service. Non. Sa réponse sur le fait qu'elle fouine, elle, si elle en avait l'occasion, faisait plaisir à Anwar. Il avait peur de faire mauvaise route, en quelque sorte. "Ne pense pas ça." Elle secoua la tête. "J'veux dire, les questions qu'on se pose, elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Et parfois, vaut mieux se poser tout un tas de questions que rester dans le doute." C'est ce qu'elle faisait, elle, quand elle était plus jeune. Et qu'elle avait un superviseur au dessus de sa tête. Elle posait toutes les questions qui pouvaient lui passer par la tête. Elle ne l'aurait pas fait, Delilah n'était pas certaine qu'elle en serait là aujourd'hui. Au contraire. En tout cas, Anwar était déterminé à faire la lumière sur toute cette affaire. Il allait devoir regarder tous les détails. Et préparer la dose de caféine. "Tu veux un coup de main ?" lui demanda Delilah alors qu'elle était en train de terminer son café. "On dit qu'une nouvelle paire de yeux, ça ne peut pas faire de mal." Après, elle ne voulait pas non plus s'immiscer dans les affaires du policier. Mais s'il voulait de l'aide, elle le ferait avec plaisir.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyVen 29 Juin 2018 - 1:56

Anwar gardait envers le corps enseignant une rancœur toujours palpable, bien que sans doute pas entièrement justifiée. Au fond il était capable de se raisonner et de savoir que tous les établissements scolaires ne se valaient pas, que tous les profs n’étaient pas à mettre dans le même panier, que tous les dirigeants d’établissements ne fonctionnaient pas selon la même logique … Mais la plupart du temps il se laissait aveugler par les manquements auxquels il avait lui-même assisté comme on se laissait engluer dans une mélasse infâme. « Je sais pas trop ce qu'il avait en tête. » avait en tout cas repris Delilah à propos du principal de l’école de sa fille. « J'veux dire, Noëllie serait mauvaise élève, elle serait tout le temps en retard et elle en viendrait aux mains souvent, oui, ça serait compréhensible. » Mais ce n’était pas le cas, et de toute évidence les motivations du bonhomme n’étaient connues et limpides que de lui seul. L’amertume à peine voilée le brun n’avait pu s’empêcher d’être pessimiste quant à la possibilité d’avoir gain de cause, quand bien même la chose était hautement frustrante « Oui, j'me souviens. Tu m'avais raconté. Directeur Pecko, ça te dit quelque chose ? » Presque aussitôt Anwar avait secoué la tête avec négation « Rien du tout. » Mais rien d’étonnant à cela au fond quand on savait qu’à l’âge de Noëllie Tarek était encore scolarisé à Samsonvale, là ses parents avaient grandi et fait leur propre scolarité. « Je sais pas s'ils sont tous comme lui. Mais lui, il a un sérieux grain au plafond. A croire qu'il a une petite araignée qui se balade dans la tête. » Fin sourire à l’appui, le brun avait néanmoins repris un air sérieux lorsque la blonde avait repris « Ou alors, il se venge parce qu'un flic lui a mis un pv et c'est Noëllie son exutoire parce que je suis flic. » parce qu’aussi improbable l’idée pouvait-elle être, elle n’était pas à exclure entièrement. « Peut-être … » avait-il pourtant simplement répondu d’un ton pensif, sans pouvoir malheureusement lui être d’une grande aide à ce sujet. Mais puisqu’ils en étaient à parler de la fille de Delilah Anwar en avait profité pour questionner sur le retour du père, qu’il imaginait sans mal être un brin perturbant pour une enfant. Mais l’homme semblait être décidé à s’attarder dans les environs à en croire la blonde « Pour le moment. Mais on sait jamais. J'suis sûre que si on lui propose un nouveau job, il partira. » Trahi sans doute par son air dubitatif, le policier n’avait pas eu besoin de faire le moindre commentaire pour que la jeune femme ajoute « Enfin, il m'a dit qu'il restait. Mais je verrais bien s'il le fait ou pas. » comme si elle lisait dans ses pensées. Et terminant son gobelet de café dans un haussement d’épaules, Annie avait simplement commenté « J’espère qu’il le fera, qu’il tiendra parole. Ça serait bien pour elle. » Pour Delilah aussi, peut-être, à moins que ce soit tout le contraire … Lui n’était pas assez intrusif pour se permettre de poser la question, en tous les cas. Parce que le naturel revenait souvent au galop mais aussi et surtout parce que le brun n’était pas descendu jusqu’à la scientifique sans une petite idée derrière la tête, il avait fini par exposer à Delilah la véritable raison de sa présence ici, autre que la simple volonté de prendre de ses nouvelles bien que cela soit l’agréable qui s’alliait à l’utile. Il avait besoin d’un avis de flic à flic, un point de vue extérieur pour tenter de démêler cette affaire qui le tarabustait et dont il craignait de ne plus être entièrement objectif en la jugeant. Presque soulagé d’entendre la blonde lui conseiller de suivre son instinct, il s’était senti plus écouté qu’il ne l’avait été en plusieurs semaines au sein de sa propre brigade, où l’on avait que faire de ses intuitions. « Et être de nouveau sous les ordres de quelqu'un qui risque de me taper sur le système ? » s’était-elle malgré tout amusée d’un ton narquois lorsqu’il avait suggéré sans sérieux qu’elle revienne à ses anciennes amours. « Même si ça me ferait plaisir de travailler à nouveau avec toi, je suis bien là où je suis. » La gratifiant d’un sourire malgré tout sincère, Anwar l’avait quittée un court instant des yeux pour chercher la poubelle du regard et viser avec succès pour y lancer son gobelet vide, avant de répondre « J’vais me contenter de prendre ce compliment, va. » et de lui lancer un clin d’œil amusé. Puis reprenant néanmoins un minimum de sérieux il avait fini par mettre quelques mots sur les doutes que cette affaire semait chez lui, et par cette impression de faire fausse route que l’insistance de son supérieur à arrêter le plus évident renforçait indubitablement. « Ne pense pas ça. J'veux dire, les questions qu'on se pose, elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Et parfois, vaut mieux se poser tout un tas de questions que rester dans le doute. » Acquiesçant pour faire savoir que le message était bien reçu, laissant les mots de Delilah le fait cogiter silencieusement tandis qu’il invoquait le dieu de la caféine face au travail de fourmi qui l’attendait s’il devait reprendre le dossier de zéro tout seul, faute de pouvoir compter sur ses deux équipiers habituels pour qui l’affaire était définitivement pliée, il l’avait écoutée proposer « Tu veux un coup de main ? » après qu’elle ait à son tour terminé son café. « On dit qu'une nouvelle paire de yeux, ça ne peut pas faire de mal. » Un brin surpris, il avait questionné comme pour être certain d’avoir compris « Vraiment, tu accepterais de me filer un coup de main ? » La vérité c’est qu’il ne voulait pas non plus monopoliser inutilement le temps de la scientifique, qui pour sûr devait déjà avoir sa propre dose – probablement colossale – de travail à accomplir sans devoir en plus se coltiner les élucubrations d’un collègue qui cherchait la petite bête. « Je ne te cache pas qu’un second avis éclairé sur les conclusions du légiste ne serait pas de refus … J’veux dire, je sais lire un compte-rendu, mais, lu par quelqu’un qui a l’habitude je me dis que ça fera peut-être ressortir d’autres choses ? » Loin de lui l’envie de remettre en cause le travail du dit légiste, par ailleurs. Mais il se contentait simplement de disposer des faits et de tirer des conclusions, plus scientifique que policier, et ce qu’il manquait à Anwar c’était un second avis quant aux conclusions qui pouvaient être tirées des certitudes scientifiques que contenaient ce compte-rendu. « Mais avant ça je t’offre le dîner, si tu veux … On pourrait commander indien. » Lui réfléchissait toujours mieux l’estomac plein, quand bien même ses collègues vous diraient qu’Anwar donnait l’impression d’avoir toujours faim. Et ils n’avaient pas totalement tort, ignorant simplement qu'Anwar oubliait régulièrement de manger lorsqu'il était chez lui en revanche, au grand damn de Lili qui ne cessait de trouver qu'il maigrissait.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 7 Juil 2018 - 16:56



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Ce qu'allait faire Ethan ? Est-ce qu'il allait rester comme il avait promis ? Ou bien est-ce qu'il repartirait à droite, à gauche ? Elle n'en savait trop rien. Bien sûr, elle avait envie ... Elle avait envie qu'il soit là. Pour Noëllie. Mais également aussi pour elle. Parce que ... Et bien, parce qu'elle aimait bien l'avoir dans les parages. Et pas qu'un peu. Ce n'était pas que pour elle. Quand il était dans les parages, oui ... C'était chouette. C'était grisant quand il était là. Et puis, elle pouvait se reposer sur lui. Elle pouvait ... il était là pour pallier à ses absences quand elle ne pouvait pas être là pour leur fille. Ce qui était rare puisqu'elle faisait toujours en sorte de pouvoir se dégager du temps pour elle. Mais bon. C'était pas facile. Non. Avec les horaires qu'elle avait, il lui arrivait parfois de faire quelques heures supp Mais jamais aux dépends de sa fille. Enfin. "J'espère aussi." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Parce qu'elle aime bien l'avoir à la maison. Et moi ... Moi, j'me dis qu'au moins, si jamais j'ai un pépin au taf, je peux compter sur lui." Et ça, c'était plutôt bien. Après, elle savait très bien que ... Et bien, elle savait très bien qu'il ne pouvait pas toujours être disponible. Mais pour leur fille, oui, il faisait son possible. et ça, elle ne pourrait jamais assez le remercier. C'était certain.

S'ils avaient parlé de Noëllie pendant un moment, ils en vinrent rapidement à changer de sujet. Et surtout parce que Anwar avait un souci. Il ne savait pas vraiment comment faire pour ... Et bien, avec l'affaire qui l'embêtait. Il avait des preuves. Mais il ne savait pas comment les étudier. Et surtout, il ne savait pas s'il avait le bon responsable. D'où le fait qu'il était un peu ... perdu. En quelque sorte. Voilà pourquoi Delilah était prête à lui donner un coup de main s'il le voulait bien. Elle était prête à regarder toute l'affaire avec lui. Etudier les preuves. Apporter un regard neuf. Elle pouvait être utile. Du moins, elle le pensait. Elle le pensait sincèrement. "Si je te le propose ..." Elle eut un grand sourire. "C'est pas pour changer d'avis dans les cinq minutes et te dire que c'était une blague." Elle secoua la tête. "Et puis, qui sait ? Un nouveau regard sur cette affaire pourrait t'aider." Elle n'en était pas certaine pour autant. Mais bon. Elle avait envie d'essayer quand même. "Et quand moi-même j'ai des soucis, que je n'arrive pas à trouver ce que je veux, je fais souvent appel à des collègues." C'était pas rare qu'elle fasse appel à quelques spécialistes. Donc, oui. Si elle pouvait filer un coup de main à Anwar, c'était avec plaisir. Delilah eut un hochement de la tête. Son collègue avait un bon raisonnement. "D'autant plus qu'à la section scientifique, j'ai souvent l'occasion d'avoir à faire au légiste." Elle le côtoyait souvent. Et oui, elle avait besoin de le voir, de lui parler, et de connaître ses conclusions. Elle ne se contentait pas de lire son rapport. Elle préférait ... Et bien, elle préférait voir, lui parler, directement. C'était parfois plus simple. En tout cas, Delilah avait proposé son aide. Et Anwar acceptait. Mais avant, dîner. "Ah, ça, c'est une très bonne idée." Et pas qu'un peu. "Et j'pense qu'on en aura besoin. Surtout si on se tire les cheveux à cause de ton affaire." Elle se doutait que ça n'allait pas être simple mais bon. "On se retrouve dans dix minutes ici ? Le temps que t'ailles chercher ton dossier. Et moi, le temps que j'appelle Ethan pour Noëllie." Et prévenir qu'elle allait sans doute rentrer tard. mais bon. C'était ... C'était comme ça quoi. Anwar avait besoin d'aide. Et elle n'allait pas le laisser se débrouiller tout seul. Oh que non. "Et j'en profite également pour commander. A moins que tu le fasses en allant chercher ton dossier." Tant qu'ils avaient à manger, c'était tout ce qu'il fallait, non ?
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 28 Juil 2018 - 9:50

Un pépin au taff. Dans leur métier cela voulait tellement tout et rien dire à la fois. Cela allait de la réunion de dernière minute qui vous faisait quitter le poste de police en retard, à l’affaire urgente qui vous faisait appeler entre deux portes pour prévenir que vous rentreriez tard, voir par avant le lendemain. Cela voulait dire vivre en ayant conscience des risques de ce métier, et les accepter. Cela voulait dire devoir envisager le pire pour ne pas se laisser surprendre et ne pas laisser ses proches dans le désarroi si quelque chose devait arriver ; Et en cela pouvoir compter sur le père ou la mère de ses enfants était un besoin, une nécessité. Dans le cas de Delilah la situation n’était pas idéale, et si Anwar le savait c’était en grande partie parce que sa situation était similaire et qu’un retour au bercail ne voulait jamais forcément dire un retour définitif. Mais la blonde espérait, et faute de pouvoir lui être d’une quelconque aide à ce sujet Anwar avait simplement agité la tête ; Il espérait, lui aussi. Reste qu’au fil de la discussion la conversation était revenue à ce qui amenait le brun dans le bureau de la scientifique en premier lieu, à savoir le dossier sur lequel il travaillait et pour lequel il était persuadé de laisser passer un élément crucial. À raison ou à tort, nul ne le savait, mais ce qui ne semblait pas de nature à perturber le sommeil du chef de police rongeait en revanche la conscience de l’inspecteur. « Si je te le propose ... C'est pas pour changer d'avis dans les cinq minutes et te dire que c'était une blague. » lui avait alors assurée la blonde, amusée, alors qu’il se sentait soudainement un peu coupable de lui demander de faire plus que de s’occuper de ses propres dossiers, pour lesquels il ne doutait pas qu’elle avait déjà bien assez à faire. « Et puis, qui sait ? Un nouveau regard sur cette affaire pourrait t'aider. Et quand moi-même j'ai des soucis, que je n'arrive pas à trouver ce que je veux, je fais souvent appel à des collègues. » Acquiesçant en sachant déjà très bien qu’elle avait la bonne attitude et qu’il n’était pas tant question d’elle et de sa volonté que de lui et l’ego qui faisait hésiter à demander de l’aide, il avait néanmoins grimacé vaguement lorsqu’elle avait ajouté « D'autant plus qu'à la section scientifique, j'ai souvent l'occasion d'avoir à faire au légiste. » et fait remarquer dans la foulée « Un an et demi, et j’ai toujours pas réussi à capter son humour. » Humour noir, grinçant, le genre d’humour que l’on attendait typiquement de la part d’un médecin légiste en somme, mais auquel Anwar ne s’était pas encore vraiment fait, habitué au côté beaucoup plus pince sans rire de celui auquel il avait affaire lorsqu’il était aux stups dans son précédent district. Conscient néanmoins de faire travailler Delilah en supplément il avait proposé de lui offrir le dîner « Ah, ça, c'est une très bonne idée. Et j'pense qu'on en aura besoin. Surtout si on se tire les cheveux à cause de ton affaire. » Sans compter qu’Anwar réfléchissait toujours mieux l’estomac rempli. « On se retrouve dans dix minutes ici ? Le temps que t'aille chercher ton dossier. Et moi, le temps que j'appelle Ethan pour Noëllie. » avait renchéri la scientifique, le brun acquiesçant tandis qu’elle proposait enfin « Et j'en profite également pour commander. À moins que tu le fasses en allant chercher ton dossier. » et lui faisait maintenant secouer la tête. « J’te fais confiance pour commander. Je reviens. » La gratifiant d’un clin d’œil, il avait récupéré le gobelet de café vide de Delilah en même temps que le sien pour les jeter dans la poubelle du couloir et ne pas encombrer inutilement sa corbeille à papier. Proposer à autrui était toujours un pari risqué pour le végétarien qu’il était, mais la blonde le connaissait depuis suffisamment longtemps pour avoir l'habitude. S’attardant un peu plus que prévu à son étage en croisant un collègue avec lequel il avait travaillé conjointement récemment, et qui en avait profité pour le mettre au parfum des suites du dossier qu’ils s’étaient partagés, Anwar était finalement redescendu au moment où le livreur débarquait à l'accueil, le casque de son scooter encore sur la tête et demandant après Delilah. « C’est moi ! Enfin non, mais c'est pour elle et moi … bref. » Peu soucieux de ce qu’il advenait de la nourriture une fois la monnaie du policier entre les doigts – et gageant probablement que sa livraison ne tomberait pas entre des mains malhonnêtes dans un commissariat – le bonhomme était reparti avant même qu’Anwar n'ait atteint la cage d’escaliers. L’odeur de curry et de légumes lui chatouillant les narines, le brun était réapparu quelques instants plus tard dans le bureau de Delilah en claironnant « Une livraison pour le meilleur des lieutenants de ce poste de police ! » et avait déposé les deux sacs en plastique sur un coin de bureau, son dossier toujours sous le bras « J’ai croisé le livreur à l’accueil, le moins qu’on puisse dire c'est que c’est du rapide. Enfin un resto qui a conscience que l'estomac ça n’attend pas. » Et malgré tout Lili était toujours la première à lui demander s'il mangeait assez, la ride du lion se creusant doucement sur son visage tandis qu'elle donnait l’impression de l'inspecter sous toutes les coutures. Mais Anwar avait l’impression de n'avoir faim que s’il était accompagné et pas le reste du temps … Comme si se nourrir était devenu quelque chose de purement social, et non plus de gustatif. « Tu nous as pris quoi ? » avait-il d'ailleurs questionné avec curiosité, bien décidé à goûter avant de même songer à ouvrir son précieux dossier. « J’espère que ta puce ne m’en veux pas trop de réquisitionner sa mère pour le dîner. » Il en doutait, mais cela ne l’empêchait pas d'avoir un peu mauvaise conscience en se rappelant la blonde prévoyant de profiter de son absence pour prévenir chez elle qu'elle rentrerait tard.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyMar 7 Aoû 2018 - 20:20



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Anwar était parti pour chercher son dossier. Delilah s'était saisie de son téléphone portable afin d'appeler Ethan. "Oui, c'est moi." Elle passa une main dans ses cheveux. "Ca ne te dérange pas de t'occuper de Noëllie ce soir ?" Elle secoua légèrement la tête. "Non, j'ai un imprévu au travail. Un collègue a besoin de moi pour une affaire." Autant lui dire le pourquoi du comment de la chose après tout. C'était normal qu'elle lui avoue pourquoi ... Et bien, pourquoi elle ne pouvait pas rentrer tout de suite. "Je ne sais pas pour combien de temps." Autant être honnête. "Merci. Tu lui fais un gros bisous. Et tu vérifies qu'elle fasse bien tous ses devoirs." Delilah eut un sourire. "Ca marche. Merci beaucoup." Elle coupa la communication. Sur son ordinateur, elle avait lancé le site du restaurant où elle commandait souvent quand elle se faisait un petit repas avec Anwar. Parce qu'ils faisaient de tout. Et parce qu'ils faisaient pas mal de choses avec des légumes. Alors, pour son collègue, c'était le restaurant parfait comme il était végétarien. Ce qu'elle avait fini par commande ? Elle avait opté pour quelques pakoras, des beignets sauce au yaourt et coriandre. Il y avait dedans de la pomme de terre, de l'auberge, de l'oignon, de la feurete de chou-fleur, de la courgette, un peu de curry, de curcuma et de cumin. Et pour faire la sauce, un yaourt, de la coriandre et un peu de piment vert. Ca faisait bizarre le goût au départ, surtout quand on n'avait pas l'habitude. Mais Delilah rafolait de ces petits beignets. Ensuite ? Du Dal Makhani. C'était des lentilles brunes cuites, du concassé de tomates, un peu de curcuma, cumin, paprika et curry pour les épices. Avec, en accompagnement, un peu de riz. Bien sûr, elle ne passerait pas outre le célèbre curry. En pain ? Des chapatis. Un pain traditionnel indien. Et dessert ? Un peu de riz au lait. Ca serait parfait. Ils ne devaient pas trop manger non plus. Ils devaient se concentrer sur l'affaire après tout. Ils étaient là pour bosser. Et non pas pour manger beaucoup.

Anwar était revenu ... Après une vingtaine de minutes. Peut-être un peu plus ? Il avait les sachets entre les mains. "Oh !" Elle était surprise qu'il revienne avec la nourriture. "Le livreur est déjà passé ?" C'était du rapide. Vraiment. En tout cas, ça sentait bon. Ca sentait vraiment bon. Et ça donnait envie. Anwar lui avoua qu'il avait vu le livreur à l'accueil. Elle eut un sourire amusé à la remarque qu'il venait de faire. "ah, c'est rare les restaurants de ce genre." Et pas qu'un peu. "La plupart du temps, ils prennent leur temps pour nous livrer. Et quand ça arrive, c'est froid." Et pas forcément bon quand c'était froid. Non. Du tout. "Au moins, on pourrait leur mettre une bonne note sur leur site." Livraison rapide. Nourriture chaude. Parfait quoi. Tout simplement. Delilah avait poussé quelques affaires sur la table basse qui était dans son bureau, histoire qu'ils puissent s'installer dans le canapé. Ils pourraient étudier le dossier. Ils pourraient manger en même temps. Oui. C'était pas une mauvaise chose. Mais alors pas du tout. Non. "Viens, on s'installe là." Ils seraient vraiment bien. Anwar lui demandait ce qu'elle avait commandé. "Alors, des beignets. Du curry, bien sûr. Un peu de riz nature. Du Dal Makhani. Des pains façon chapatis. Et du riz au lait comme dessert." Elle eut un sourire. "Que des bonnes petites choses." Ils avaient mangé, une fois, quelque choses en ce sens. Oui. Elle savait qu'il aimait. C'était pas plus mal comme ça, non ? Anwar en profita pour lui poser une question tandis que Delilah était en train de sortir les plats des différents sachets. Pour qu'ils puissent commencer à manger. "Elle n'est pas encore au courant. Ethan devait la récupérer." Elle eut un hochement de la tête. "Et puis, je pense que c'est pas mal qu'elle passe un peu de temps avec son père." Ca lui ferait du bien. Surtout après ce qui s'était passé à l'école. "Mais si j'lui dis, demain, que c'est pour aider un collègue, elle comprendra." Oui. Elle ne lui en tiendrait pas rigueur. "Alors, tu me fais voir tout ça ?" C'était déballé. Mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils allaient manger tout de suite. "On devrait peut-être manger tant que c'est chaud remarque." Parce qu'elle n'avait pas de micro-ondes dans son bureau. Et ça serait plus compliqué et moijns amusant de manger quelque chose de froid après tout.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 25 Aoû 2018 - 2:06

Ayant des allures de fourmilière la plus grande partir de la journée entre ses portes qui claquaient, ses téléphones qui sonnaient, ses contribuables qui s’impatientaient et ses suspects qui clamaient leur innocence à qui voulait bien les entendre, le poste de police retrouvait un semblant de calme et un niveau sonore plus vivable passée la fin de l’après-midi. Remonté dans les étages pour y chercher le dossier Jacobs – ou plutôt le dossier Anderson, puisque donner le nom du suspect à un dossier n’était pas déontologiquement correct – le brun en avait donc profité pour échanger quelques mots et tuyaux avec un collègue et était redescendu juste à temps pour réceptionner et régler la commande que Delilah avait passé en son absence. « Oh ! Le livreur est déjà passé ? » s'en était d’ailleurs surprise la principale intéressée en le voyant revenir les mains pleines, et son dossier sous le coude. « Ah, c'est rare les restaurants de ce genre. La plupart du temps, ils prennent leur temps pour nous livrer. Et quand ça arrive, c'est froid. » Grimaçant pour lui donner raison, Anwar était malgré tout habitué à manger froid lorsqu’il mangeait au bureau, souvent sur le pouce ; La plupart du temps son attention était incapable de se concentre sur sa nourriture et sur son dossier en simultané, et pris dans les méandres de l’enquête il retrouvait son riz ou sa soupe froids et bons pour le micro-ondes. « Faut croire que ce soir on a de la chance. » avait-il alors avancé, en haussant vaguement les épaules « Au moins, on pourrait leur mettre une bonne note sur leur site. » Par exemple, et puisqu’elle avait commandé il la laisserait se charger de cette contrepartie également. Lui qui n’avait pas si faim et avait surtout proposé de manger par principe avait en tout cas entendu son estomac gargouiller tandis que l’odeur de nourriture venait chatouiller ses narines. Déblayant un peu son bureau – dans le même état de paperasse avancée que celui d’Anwar trois étages plus haut – la blonde avait fait de la place pour poser leur repas « Viens, on s'installe là. » Anwar lui déjà plus intéressé par le contenu des sacs et le déroulé de ce qu’avait commandé sa collègue. « Alors, des beignets. Du curry, bien sûr. Un peu de riz nature. Du Dal Makhani. Des pains façon chapatis. Et du riz au lait comme dessert. Que des bonnes petites choses. » L’appétit d’autant plus ouvert désormais, Anwar avait déposé son dossier sur l’étagère la plus proche de lui pour ne pas risquer de le tâcher en mangeant, et tiré la seconde chaise du bureau pour s’attabler en face de Delilah « Tu gères, en plus j’ai pas mangé de chapatis depuis une éternité. » Depuis la dernière fois qu’il avait mangé chez son oncle et sa tante, maintenant qu’il y songeait. Repas malaisant s’il en fallait, comme souvent, et dont Anwar gardait de meilleurs souvenirs du moment passé en cuisine avec sa tante pour filer un coup de main que de celui passé à table sous le regard lourd de son oncle. Le même regard invariable depuis dix-huit ans, comme si sa rancœur n'avait ni prescription ni date de péremption. Alors que Delilah et Anwar faisaient le tri de ce qui était à l’un ou à l’autre dans toute cette commande, ce dernier s’était inquiété un instant à l’idée d’avoir mis Delilah fasse au mécontentement éventuel de sa fille. « Elle n'est pas encore au courant. Ethan devait la récupérer. Et puis, je pense que c'est pas mal qu'elle passe un peu de temps avec son père. » lui avait-elle alors assuré, visiblement certaine de ce qu’elle avançait. « Mais si j'lui dis, demain, que c'est pour aider un collègue, elle comprendra. » Et Anwar d’esquisser un sourire, et se dire qu’ils avaient quand même de la chance d’avoir eu des enfants si faciles. Du moins dans l’ensemble. « Et je ne pense pas qu’Ethan se désole d'avoir sa fille pour lui seul quelques temps. » C’était toujours des moments un peu privilégiés, ceux que l’on passait en tête à tête avec sa progéniture. La nourriture finalement partagée, Delilah avait alors non pas commencé à manger mais plutôt suggéré qu’il en vienne au fait. Et si Annie lui était reconnaissant de prendre le temps de lui donner son avis sur ce dossier épineux, à cet instant précis son cœur s’était fendu à l’idée de repousser encore de quelques minutes le moment de se remplir l'estomac. Peut-être parce qu’elle avait vu son expression changer, la scientifique avait néanmoins proposé « On devrait peut-être manger tant que c'est chaud remarque. » et le brun avait saisi l’occasion au vol en proposant aussi vite « Laisse-moi inaugurer ce curry comme il se doit, et ensuite je te fais un topo. Deal ? » Et ainsi inauguration du curry il y avait eu, Anwar réalisant seulement maintenant qu'il ne s'agissait pas uniquement d’une question d'odeur et de gourmandise ; Il avait véritablement faim. Et en même temps qu’y avait-il de surprenant à cela dans la mesure où son repas de midi s’était composé d’une barre de céréales et d'un paquet de Skittles ? L’estomac un peu moins à vide, il s’était alors enfin décidé à récupérer son dossier après s’être vaguement essuyé les mains « Bon, que je te résume rapidement. » S’ils n’avaient pas été en train de manger il lui aurait très certainement balancé les photos d’autopsie directement au prétexte qu’une image valait mille mots, mais au lieu de ça il s’était contenté d’énoncer « La victime est un ado de 17 ans, déscolarisé, défavorablement connu des services, bref tu vois le genre. Il a été retrouvé au petit matin dans une benne à ordures de Redcliffe, pas loin du Suncorp Stadium, par un homme qui promenait son chien … en réalité c'est plutôt le chien qui a trouvé le corps. » Grimaçant légèrement, Anwar avait repris en refermant le dossier, qu'il connaissait de toute manière sur le bout des doigts « D’après le légiste il est resté entre quarante-cinq et cinquante-cinq heures dans la benne. Il a identifié la cause de la mort comme étant une double-plaie au niveau de l’abdomen ayant perforé la rate, et causée par le tesson d’une bouteille de bière si l’on en croit les résultats d'analyse des résidus trouvés dans la plaie. » Voilà pour le côté purement médecine légale de l’histoire. « Il n'avait ni papiers ni portefeuille sur lui, donc possibilité d’un racket qui a mal tourné. D’autant plus qu’une bouteille de bière en guise d’arme, ça sent le crime d’opportunité et pas l’acte prémédité. » Premier point sur lequel la culpabilité de Noa Jacobs n’était, à ses yeux, aussi évidente qu’on le disait. « Pour ce qui est de ma suspecte, avait-il alors repris, elle travaille comme éducatrice, et s’occupait du cas d'une des connaissances de la victime. Elle et lui se seraient verbalement opposés quelques jours avant le meurtre. Et bien sûr elle n’a pas d'alibi. » Bien sûr. Pas d'alibi et un mobile, si l'on considérait leur dispute récente, bien qu’à première vu cela paraisse un peu léger … Mais si Anwar avait appris une chose en intégrant les homicides, c'est qu’on tuait parfois pour bien peu de choses. « Le truc c'est que je ne vois pas quel intérêt elle aurait eu à tuer ce type. J’veux dire elle passe sa vie entourée de jeunes dans ce genre, c'est son boulot, elle en a vu d’autres … Et l'analyse du légiste ne colle pas. Selon lui d’après l’examen de la plaie, l'auteur faisait entre un mètre soixante-dix et un mètre quatre-vingts ; Ma suspecte dépasse à peine le mètre soixante. » Et certes, elle aurait pu porter des talons … Mais il suffisait d'avoir Jacobs devant les yeux pour comprendre que ça ne collait pas. « L'ennui c’est que je n'ai pas d'autre suspect. Juste elle, qui n’a pas d'alibi et un vague mobile, mais j’arrive pas à m'en contenter. » C’était trop bancal, trop incertain. Et pourtant face à un jury, avec un mauvais avocat de la défense et un substitut persuasif cela pouvait passer. « Imagine. Si j’étais rentré directement chez moi au lieu de dîner avec toi, et que le type qui m’a fait une queue de poisson la semaine dernière était assassiné en ce moment-même … J'aurais pas d'alibi, et un mobile bancal. » Ça faisait froid dans le dos, en y songeant.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 8 Sep 2018 - 13:33



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delilah & anwar
Ils allaient pouvoir manger. Et tant mieux d'ailleurs. Parce que ... parce qu'on se le dise, elle avait quand même un petit creux. Elle savait que si elle était rentrée chez elle, elle n'aurait, sans doute, pas mangé tout de suite. Au final, c'était pas une mauvaise chose que ... Et bien, ce n'était pas une mauvaie chose qu'elle fasse des heures supplémentaires et qu'elle reste un peu plus longtemps pour aider Anwar. Oui. Enfin, si elle pouvait l'aider. Elle ne pouvait pas en être certaine pour autant. Elle allait bien voir à dire vrai. Elle allait consulter, avec lui, les preuves qu'il avait. Les informations qu'il pourrait lui communiquer. Et elle aviserait. Oui. A deux sur une affaire, parfois, ça avait du bon. Delilah n'hésitait jamais à faire appel à d'autres personnes. Elle se reposait sur son équipe. Elle leur demandait leur avis. Et ils avaient ... ils avaient de bonnes idées. Souvent. Donc oui, si Anwar avait besoin d'un avis éclairé, et si elle pouvait l'aider, elle le ferait. Sans aucune hésitation. Pour l'heure, ils allaient manger. Elle lui avait parlé du menu de la soirée. De ce qu'ils allaient manger. Et ça allait être super bon. Et pas qu'un peu. "Je savais que ça te ferait plaisir." Elle eut un sourire jusqu'aux oreilles. "En plus, j'ai toujours trouvé que les chapatis avaient un petit plus par rapport aux autres." C'était qu'une impression peut-être bien. oui. Mais le principal, c'était que ça soit bon. Et pas qu'un peu. "Enfin, on va se régaler." Oui. Et c'était le principal. Après, ils étaient là pour bosser. Elle ne perdait pas le cadre de vue. Oui. Manger. Et bosser par la suite. Mais avant, le trentenaire lui avait posé une question. Sur Noëllie. Si elle savait que sa mère ne rentrerait pas ce soir. Ou alors, qu'elle rentrerait tard. La petite serait gardée par son ex. "Oh non. Il sera content." Elle hocha la tête. "J'ai toute confiance en lui. Même si Noëllie sait très bien l'attendrir pour avoir ce qu'elle veut. Comme du gâteau au chocolat par exemple." Le chocolat. C'était son pêché mignon. Et pas qu'un peu. "J'les vois bien tous les deux aller à la supérette du coin, récupérer des brownies ou un vrai gâteau au chocolat. Et se poser dans le canapé pour en manger comme si de rien n'était." Elle disait cela. Mais elle savait que ... Elle savait que ça pouvait arriver. Elle les avait déjà vus faire. Donc, hein, plus rien ne les étonnait. Non. "Y'a une fois, j'les ai retrouvés dans le lit de Noëllie. Elle se servait d'Ethan comme peluche géante. Et il s'était même assoupi." C'était trop mignon de les voir comme ça. C'était certain.

Ils avaient commencé par le curry. Donc. Ils avaient un peu mangé. De quoi faire taire leurs estomacs qui criaient famine. Après quoi, même s'ils n'avaient pas tout dévoré, pas pour le moment, il avait commencé à lui énoncer les fait. Delilah s'était arrêtée de manger. Ca ne serait pas poli. Et elle avait besoin de sa concentration pour entendre ce qu'il avait à dire. Et se faire une idée. Un ado. Pas encore majeur. Pas forcément ... dans la meilleure situation au monde. Le chien qui avait trouvé le corps. Il avait passé environ un peu plus de deux jours dans la benne à ordure. Il lui donna les circonstances de la mort. Ou plutôt, ce qui avait pu la provoquer. L'arme du crime. Delilah ne l'avait pas interrompu. Elle le laissait parler. Cette fois-ci, au lieu de parler de la victime, il parlait de la principale suspecte. Mais pour lui, ça ne collait pas. Même si elle n'avait pas d'alibi, c'était pas ... Il ne la voyait pas tuer un jeune qu'elle aurait pu tenter d'aider. D'autant plus qu'elle était plus petite que celui ou celle qui aurait pu faire. La blonde passa une main dans ses cheveux. La taille, ça ne voulait rien dire pour beaucoup. Mais pour des experts, et quand la scène était reconstituée, oui, ça prenait tout son sens. Ou presque. "Si tu allais au procès avec ces preuves, le jury pourrait avoir un doute raisonnable et prononcer une condamnation qui n'aurait pas lieu d'être si ta suspecte n'est pas la criminelle." Elle eut un hochement de la tête. "Et pendant ce temps, le vrai criminel, lui, il est encore dehors. Prêt à faire n'importe quel méfait." Et pas qu'un peu. Donc, oui, ce n'était pas une bonne idée. "Après, si tu tombes sur le procureur McRady, lui, il s'en fiche de faire condamner un innocent. Tant qu'il y a quelqu'un derrière les barreaux." Delilah leva le nez en direction de son collègue. "J'espère qu'il n'est pas sur l'affaire." Parce que ça allait être compliqué. Vraiment. "La bouteille de bière a été retrouvée ? Ou reconstituée ? parce que ça devrait te permettre d'éliminer rapidement ta suspecte. Sauf si on trouve ses empreintes sur la bouteille." Ca pouvait être à double tranchant après tout. "J'présume que là où le corps a été retrouvé, il n'y avait pas de caméra fonctionnelle ? Ou de boutique qui pourrait avoir une caméra dans le coin ?" Elle demandait. Même si Anwar avait déjà dû vérfier ces pistes là. Enfin, elle le pensait.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptyMar 30 Oct 2018 - 0:43

L’habitude aidant et Anwar se sentant comme toujours plus en appétit lorsqu’il était accompagné que lorsqu’il mangeait seul, Delilah et lui avaient convenu de s’occuper de remplir leurs estomacs avant de se lancer pour de bon dans l’étude du dossier sur lequel le brun bloquait depuis déjà trop longtemps. Malgré tout, le policier avait eu un brin de mauvaise conscience en songeant à la fille de sa collègue, qui devrait se passer de sa mère pour le dîner – et Dieu sait que cela pouvait parfois être sujet à contrariété. « Oh non. Il sera content. » lui avait de son côté assuré la mère de famille à propos de son ex-conjoint et père de la petite « J'ai toute confiance en lui. Même si Noëllie sait très bien l'attendrir pour avoir ce qu'elle veut. Comme du gâteau au chocolat par exemple. J'les vois bien tous les deux aller à la supérette du coin, récupérer des brownies ou un vrai gâteau au chocolat. Et se poser dans le canapé pour en manger comme si de rien n'était. » Sans trop de mal Anwar avait imaginé la scène et laissé un sourire amusé se dessiner sur son visage d’un air songeur. Delilah était chanceuse, malgré des situations similaires elle pouvait contrairement à lui désormais compter sur l’autre parent – lui attendait toujours que ce jour arrive, et malgré cela leur Tarek était désormais majeur. Difficile parfois de ne pas nourrir la rancœur qu’il pouvait parfois ressentir envers la mère de son fils, dans ces conditions, mais il savait que comparer n’avait aucun sens ; Chaque famille avait son histoire, et chaque histoire était différente, unique. « Y'a une fois, j'les ai retrouvés dans le lit de Noëllie. Elle se servait d'Ethan comme peluche géante. Et il s'était même assoupi. » avait de son côté continué Delilah avec attendrissement, arrachant à Annie un léger rire après lequel il avait secoué la tête, assurant sans trop d’hésitation « Je suis sûr que ça ne devait pas tant lui déplaire non plus. » et avec la certitude que si tel était ce que le bonhomme avait prétendu, il s’agissait probablement d’un mensonge.

Après l’intermède garde d’enfant et le temps raisonnable pris pour manger une partie de leur festin, le policier s’était enfin senti d’attaque à s’attaquer au gros morceau de la soirée, autrement dit le dossier pour lequel il avait accepté les lumières que sa collègue était décidée à lui apporter. Ce n’était pas tant qu’il ne se sentait plus capable ou qu’il doutait des capacités d’investigation de ses collègues – mais il lui fallait un regard neuf. Alors il avait tout déballé, les conditions sordides dans lesquelles avait été retrouvé le corps de la victime, le doute raisonnable pesant sur Noa Jacobs et les contradictions que lui-même trouvait pour rendre moins évidente la conclusion d’une culpabilité basée sur les seuls mobile et absence d’alibi. « Si tu allais au procès avec ces preuves, le jury pourrait avoir un doute raisonnable et prononcer une condamnation qui n'aurait pas lieu d'être si ta suspecte n'est pas la criminelle. Et pendant ce temps, le vrai criminel, lui, il est encore dehors. Prêt à faire n'importe quel méfait. » Probablement occupé à continuer sur la voie de la délinquance ordinaire, comme Anwar en avait la certitude car depuis le départ persuadé que le véritable coupable se cachait parmi les jeunes peu recommandables auxquels la victime était associée, elle-même tout sauf l’enfant de chœur du quartier. « Après, si tu tombes sur le procureur McRady, lui, il s'en fiche de faire condamner un innocent. Tant qu'il y a quelqu'un derrière les barreaux. J'espère qu'il n'est pas sur l'affaire. » Quittant le dossier des yeux pour relever le nez vers lui, Delilah avait obtenu de son collègue un signe de tête négatif avant qu’il ne réponde « Non, c’est Huang qui est sur le coup. Mais ça ne change rien au problème, mobile + absence d’alibi ça sera suffisant pour qu’il tente de tourner le reste dans ce sens-là : il dira que Jacobs portait sans doute des talons pour expliquer l’écart de taille, et trouvera probablement sans mal un moyen de la relier au Suncorp Stadium – les trois-quarts des habitants de Brisbane sont déjà allés voir au moins un match de crickett, de footy ou de rugby. » Rien de vraiment étonnant dans un pays où le sport était presque élevé au rang de religion. Sans se laisser démonter par cette soudaine vague de pessimisme émanant d’Anwar, Delilah avait jeté un œil plus avisé au dossier avant de reprendre « La bouteille de bière a été retrouvée ? Ou reconstituée ? Parce que ça devrait te permettre d'éliminer rapidement ta suspecte. Sauf si on trouve ses empreintes sur la bouteille. » Là encore il avait secoué la tête, s’accoudant sur l’un des bords du bureau pour l’observer cogiter « Non on n’a pas retrouvé le tesson, on a que les éclats retrouvés dans la plaie. Le coupable s’en est probablement débarrassé ailleurs, et comme le corps a été retrouvé la veille du ramassage des ordures ça a pu être jeté n’importe où et récupéré avant qu’on ait fait fouiller toutes les autres poubelles du quartier. » Un travail de fourmi que les enquêteurs chargés de cette séance de fouille archéologique n’avaient que moyennement apprécié ; Mais il fallait savoir se salir les mains pour obtenir des résultats, après tout. « J'présume que là où le corps a été retrouvé, il n'y avait pas de caméra fonctionnelle ? Ou de boutique qui pourrait avoir une caméra dans le coin ? » Elle présumait bien, ou tout du moins en partie. Le service de vidéoprotection n’avait pas été en mesure de les aider après les avoir informé ne pas avoir de caméra dans ce secteur, quant à la laverie qui faisait face au lieu de découverte du cadavre … « Le seul commerce à proximité directe a une caméra mais qui n’a jamais fonctionner, elle est seulement là pour dissuader les intrus d’après le gérant. On a obtenu un mandat pour quelques autres caméras privées du secteur, mais ça n’a rien donné de probant. » Chou blanc de ce côté-là, donc.

Piquant un peu machinalement ses baguettes dans son riz, et tant pis que cela ne soit pas considéré comme convenable du point de vue de ceux dont étaient originaires ces plats, Anwar avait soupiré un bref instant avec lassitude, avant que son attention ne soit happée par les vibrations de son téléphone dans la poche de son jean. L’en extirpant tout en tentant de ne pas se mettre de la sauce au curry partout, il avait grimacé vaguement face à l’identité de l’interlocuteur à l’autre bout du fil mais s’était néanmoins levé en s’excusant « C’est la mère de mon fils, faut que je réponde. Je reviens. » et avait quitté le bureau un moment pour régler ce qui devait l’être. Revenu plus rapidement qu’on aurait pu le penser, il n’affichait néanmoins plus du tout l’air serein et avait attrapé son blouson sur le dossier de sa chaise, la ride du lion marquant plus qu’à son habitude entre ses deux yeux « Je suis vraiment désolé, je vais devoir y aller. Un contre temps, ça serait un peu long à expliquer, mais … » Songeur, ses yeux avaient atterri sur le dossier toujours ouvert sur le bureau de la blonde, cette dernière ayant profité de son absence pour en parcourir une ou deux pages supplémentaires, probablement à la recherche d’autres points qui pourraient faire pêcher le raisonnement actuel. « Je peux te laisser le dossier ? Comme ça tu rentres vérifier qu’on ne fait pas une indigestion de chocolat chez toi, tu jettes un œil si tu as le temps, et je passerai le récupérer demain ? » Il aurait aimé pouvoir répondre lui-même aux questions qui pourraient éventuellement lui venir à l’esprit, mais enfin … Peut-être pourrait-il y répondre rapidement le lendemain. Pour l’heure il donnait fébrilement l’impression de vouloir déjà être ailleurs, dans sa voiture dont il écraserait comme à son habitude la pédale d’accélération sans aucune demi-mesure.
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Message(#)(delinwar) everything comes into focus EmptySam 10 Nov 2018 - 14:33



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L'affaire de Anwar, c'était pas une mince affaire. Le manque de preuves est affligeant. Et surtout, Anwar a la sensation que sa suspecte n'y est pour rien dans cette histoire. Seulement, quand il n'y a pas de preuves pour appuyer tel ou tel point, ça devient compliqué. C'est pour cela que Delilah s'est lancée dans la police scientifique. Pour trouver la moindre petite preuve, même si ... Et bien, même si c'est pas toujours glorieux de faire ce genre de recherches. Delilah prend une lente inspiration. Déjà, ce n'est pas McRady qui est sur l'affaire. C'es déjà fait. Huang ... "Hmmm ... On a des atomes crochus avec Huang." Elle déteste travailler avec ce type. D'une, parce qu'il est misogyne. Deux, parce qu'elle lui a rabaissé son clapet à plusieurs reprises et qu'il n'apprécie pas de se faire ramasser par une nana. "Les talons ne font pas tout. Quand bien même il pourrait prouver qu'elle portait des talons, encore faut-il qu'il trouve la bonne paire de chaussures avec la bonne paire de talons. Et crois-moi, il y a tout un art derrière les chaussures et les talons." Sur une affaire, ils ont été obligés de vérifier les chaussures de toute une équipe de pompom-girl. Et faut pas croire que ça a été simple de trouver la paire de chaussures qu'ils cherchaient. Donc, oui. A ce propos, elle pourra lui filer un coup de main. S'il faut des arguments pour démonter cette preuve qui n'en est pas une, Delilah pourra trouver, sans aucun souci. L'arme du crime ? personne n'a réussi à lui mettre la main dessus. Anwar lui énonce que les poubelles ont été ramassées entre temps. Et que la bouteille a pu finir n'importe où. "Dommage. Je pense que ça aurait pu te donner de bons indices si la bouteille avait été retrouvée." Et avec un peu de chance, ça aurait, surtout, permis d'innocenter Noa. La pauvre femme. Elle a tout contre elle, si on peut dire ça ainsi. C'est vraiment la faute à pas de chance. Non. Et les caméras ? Rien de tout ça. "A croire que c'est un coup monté pour piéger ta suspecte." Parce qu'il est clair qu'il n'y a rien pour l'innocenter et qu'elle est désignée coupable directe, ou presque. Ca va être compliqué pour la jeune femme de s'en sortir. Mais pas impossible. Non.

Delilah entend son collègue soupirer. Il n'a pas vraiment de pistes. Sans doute qu'il doute un peu. Et qu'il ne sait pas où aller. Quelle direction prendre. "On va bien trouver quelque chose." Elle hoche la tête. Seulement, elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit de plus. Pour le moment. Parce qu'il est dérangé par son téléphone. La mère de son fils. "Fait, vas-y." Delilah va en profiter pour manger un peu. Parce qu'à dire vrai, à part discuter avec Anwar et regarder les preuves sous un nouvel angle, elle n'a pas vraiment eu le temps de toucher à son repas qui refroidit, petit à petit. "Ah mince ..." Ouais. Quand c'est pas chaud, c'est plus aussi bon. Tant pis. La blonde va devoir faire avec. Elle porte à ses lèvres sa boisson afin de boire un peu. Anwar ne tarde pas à revenir. Après quelques minutes. Il ne va pas pouvoir rester plus longtemps. Non. "Rien de grave j'espère ?" finit-elle par lui demander. Parce qu'elle n'aimerait pas savoir qu'il est arrivé quelque chose à Tarek, par exemple. Il est chouette ce gosse. Et Noëllie l'aime bien. Anwar lui propose de garder le dossier. Qu'elle rentre, et qu'elle y jette un oeil si possible. "On fait comme ça." Elle hoche la tête. "Tu veux prendre des choses à emporter ?" Parce qu'elle n'a pas l'impression qu'il ait eu le temps de manger autant qu'il le désirait. "Bonne soirée à toi et on se dit à demain." Peut-être que Delilah va trouver des petites choses intéressantes. Peut-être qu'elle va trouver quelque chose qui va pouvoir aider Anwar dans son affaire. Ou peut-être que ça ne sera pas le cas. Quoi qu'il en soit, elle ne va pas le laisser se débrouiller seul. et elle va faire son possible pour l'aider. C'est certain.
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