« Bon Noah, et si on éteignait la télévision avant d’être en retard ? » Simple suggestion venant du légiste qui avait commis la terrible erreur de faire découvrir au jeune garçon l’un de ses séries d’enfance parce que, comme il aurait dû s’y attendre, le petit avait été réceptif et parvient à montrer dès son jeune âge les mêmes prédispositions que son parrain à dévorer des saisons entière en un après-midi. Histoire de dire à Ginny que le môme a réussi à prendre un peu d’air (parce que clairement, c’est pas avec Tad qu’il mettra en exercice la politique de : faire de l’exercice) il avait planifié la veille une sortie au planétarium avec Charlie et son neveu, de quoi faire copiner tout ça. Inviter Ariane à venir avec eux avait été l’idée de Noah, et ni Tad, ni Charlie n’avait contredit. « Mais, j’ai pas fini l’épisode. » objecte le petit, du haut de son jeune âge, comme si l’annonce de Tad était d’une grande injustice. « Il serait terminé si tu en étais resté à celui d’avant, quand je t’ai dit qu’on allait pas tarder à partir. » Parce que oui, il existe certains moments où, le Cooper tente d’avoir une attitude un minimum parental avec un semblant de morale. Ça dure trente secondes. « Mais ! » poursuit Noah, avant de foutre en l’air les efforts de son parrain à avoir un minimum d’autorité « S’il te plaaaait ! » parce qu’il suffit de ses grands yeux ouverts, de cette petite voix qui supplique pour qu’il cède. « Okay, tu peux le finir. T’as de la chance que Charlie sera en retard anyway. » Qu’il soupire, en partant plus loin pour finir de préparer les affaires du garçon pour que celui-ci soit prêt à rapidement sauter dans la voiture. « Parce qu’il va vouloir changer de vêtement encore ? » Qu’il fait remarquer presque choqué parce que là où les vacances chez Tad et la vie d’adulte inspiraient à Noah la non-obligation de changement de vêtement régulièrement, Charlie était un mystère. « Exactement ! »
« Noah, ceinture. » Qu’il ordonne, aussitôt les portières du véhicule fermées. Le petit s’exécute rapidement. Conscient que, avec Tad, c’est les vacances mais qu’on ne dit jamais non à la sécurité. « Tad, tu crois que je pourrais avoir un truc en or comme Teal’c pour Noël ? Ce serait trop cool ! » Qu’il demande, portant la main à son front, ses petits doigts mimant l’objet comme s’il était possible que ça arrive. « Tu sais que, son bijou sur le front, c’est une marque d’esclavage. » demande Tad, en débutant sa marche arrière. Réplique classique. Pertinente, s’il n’avait pas été adressée à un enfant de huit ans. « C’est quoi eksclavage ? » demande t-il alors, avec pas mal de peine pour articuler ce nouveau mot. Pas encore engagé sur la route, Tad pose les yeux sur le garçon, réfléchit à une définition correcte avant de lui donner la réponse la plus opportune à donner. « Tu demanderas à Ariane. Elle sait plus de chose que moi. » Oui, gros lâche.
Et quelques minutes plus tard, les voilà sur le parking du planétarium. A l’horizon, une Ariane, qui ne doit pas être ravie d’avoir attendu le temps que Noah finisse son épisode. « Bon, c’est le moment où tu sors ta face la plus mignonne. » Qu’il indique au petit en se garant aux côtés de la jeune femme. Bon, ils attendent toujours après Charlie donc, il n’est pas le plus à blâmer. « T’es déjà là ! Je te jure qu’on a foncé pourtant ! » Il ment, effrontément. Et il sent qu’elle va le sentir parce qu’elle le connait trop bien pour qu’il se risque à ce comportement. La main de Noah dans la sienne, il rejoint la rousse, embrasse sa joue (parce que tout d’même, de la pudeur devant les enfants ) « C’est cool que tu sois libérée, y’en a qui attendait après toi. » Qu’il annonce, désignant le garçon soudainement timide.
Depuis que Clara m’avait passé le commentaire sur de potentielles vacances, fallait dire que le truc germait un peu pas mal dans ma tête. La veille, dans un élan de rebellitude extrême, j’avais même décidé de faire la grasse matinée, livraison de céréales à même le lit et rattrapage des pires téléréalités du monde qui avaient valu des soupirs en continu de la part du coloc qui n’en pouvait plus de m’entendre m’exclamer à chaque fois que Bachelor en chef en venait à foutre un vent à n’importe laquelle de ses prétendantes si elle n’avait pas un nom qui se terminait par un “Y”, ou si son décolleté n’était pas proportionnel aux notes aigus de sa voix. Bref, c’était un bon week-end, le genre qui fait du bien au moral, mais pas à l’estime physique et à la propreté corporelle en général. C’est un peu pourquoi j’avais pas réfléchi plus que ça avant d’accepter le plan de match du jour, Tad et Charlie qui s’étaient assuré que je reçoive le message en bonne et dûe forme et la demande du gamin qui vivait en pension chez l’italien depuis quelques jours. En soit, pour avoir été de ceux qui passaient leur ingrate adolescence dans le stationnement du planétarium à boire des bières et à fumer des joints en tentant de rentrer dans le bâtiment une fois la nuit tombée, l’endroit me semblait être un aller simple vers nostalgia land, et j’étais arrivée un peu plus en avance qu’à mon habitude juste pour faire le tour du propriétaire, voir s’ils avaient fini par rénover les clôtures de métal qu’on avait craquées une nuit de beuverie en particulier, question de rentrer ni vu ni connu dans le parc extérieur avec panorama sur la ville. Enquête menée, et un coup de pied sur leur pâle imitation de barbelée plus tard j’avais regagné le stationnement au même moment où Tad s’exhibait de sa bagnole, Noah sur les talons.
En vrai, ce gamin, il me fascinait. C’était con, mais y’avait un truc vraiment cool qui se passait dans ses yeux, dans sa façon d’agir, ses réflexions. Il avait encore pas mal de traits d’enfant typique, mais tout ce qu’il avait bien pu vivre dans les dernières années l’avait rendu beaucoup plus mature que la grande majorité des marmots de son âge. De ce fait, c’était toujours sympa de discuter avec lui, d’osciller entre le côté hyper enfantin qu’il avait ces jours-ci, et ses moments plus calmes où il me faisait penser à un mini-Buddha de 8 ans. « C’est cool, ça m’a permis de passer à la boutique de souvenirs. » que je râle à peine, devant leur retard presqu’anticipé à la minute près, profitant de la proximité de Tad pour caler sur sa tête une casquette bien flashy aux couleurs du planétarium, blague vaseuse sur l’astronomie à la clé. À Noah, j’offre quand même le choix, c’est qu’avec ses grands yeux brillants vissés dans ma direction, il gagne des points le bonhomme. « Tu le feel mars, ou uranus? » son petit doigt pointe la casquette turquoise ornée d’une immense sphère bleutée, avant que je lui lance d’un geste affirmé. Noah l’attrape, l’enfile sur ses couettes blondes éméchées, et dans une grande inspiration, m’accuse d’un air plus sérieux qu’à son habitude. « J’ai eu une bonne note à mon examen, Ariane! » et par réflexe, je glisse ma main dans mon sac, lui sort les chocolats de sûreté que j’y garde toujours pour les bonnes nouvelles dans ce genre, ou du moins, pour souligner le défi qu’il avait remporté haut la main. « Un deal est un deal. T'as eu quoi? » j’ignore comment il fait, mais à peine 3 secondes plus tard il a déjà la gueule recouverte de cacao et de caramel. Seigneur. « Un B. » satisfaisant, surtout aux yeux de l’adolescente à problème que je pouvais être au temps du lycée, et qui n’avait jamais vraiment volé plus haut que C, sauf en langues, oblige. « J’t’avais dit que mes techniques étaient meilleures que les tiennes. » et je papillonne des yeux vers Tad, insistant bien sur le fait que mes moyens mnémotechniques pour apprendre à Noah ses verbes irréguliers en anglais avaient porté fruit. Bon, dans les faits, lui lister en rappel différentes positions de kama sutra comme référents selon les verbes à appprendre et leur prononciations n'étaient peut-être pas la façon la plus legit de garder son innocence intacte longtemps, mais hey oh, si ça fonctionne, qui suis-je pour être blâmée?
Here we are, under the stars, heaven is not so far. Under the stars, we'll find a love to hold our hand through the cold, we'll find an angel light out in the storm, we'll see a light to lead us all the way home and wherever we go we will know. △
tad, ariane & charlie
Enfilant un jean noir en quatrième vitesse, je m’empressais de boucler ma ceinture quand la petite tête d’Oliver passait la porte de ma chambre : « Charliiie ! On va être en retard, encore ! » s’impatientait-il. « A queen is never late. » lui dis-je, clin d’œil à l’appui, terminant de me préparer. Et une fois présentable, j’avais entrepris de quitter ma chambre. « Mais attends, est-ce que tu serais en train de sous-entendre que je suis souvent en retard, kiddo ? » lui demandais-je sourcil arqué en me mettant à lui courir après dans les couloirs de la maison. « Tu vas voir, si je t’attrape sale gosse ! » Et si Théo m’aurait sûrement arraché la tête à me voir le poursuivre de la sorte alors qu’il descendait les escaliers en quatrième vitesse – du moins aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient – je n’en avais que faire aujourd’hui. C’était presque triste au fond de songer que, pour une fois que la villa Hazard-Perry était vidée de ses occupants habituels – chacun vaquant à ses occupations en extérieur – je n’allais pas pouvoir profiter de la maison puisque nous étions attendu avec mon neveu. Une fois Oliver arrivé en bas des marches sans la moindre égratignure à signaler, j’étais venu le cueillir à même le sol pour le faire virevolter un instant, ne me privant pas de l’occasion pour le chatouiller allégrement et sans la moindre pitié alors qu’il s’agitait dans tous les sens pour chercher à m’échapper. « Charlie, arrête ! » qu’il criait entre deux éclats de rire. Et son rire restait à ce jour la meilleure mélodie que j’avais pu entendre. Clément et conscient d’être presque exagérément en retard, j’avais daigné reposer le garçon à même le sol. « Prêt ? » Et il avait hoché la tête, s’élançant déjà vers la porte d’entrée pour trottiner dans l’allée de graviers blancs jusqu’à la voiture, alors que je fermais la clé. Je le retrouvais installé sur son rehausseur sur la banquette arrière. « Il va y avoir Noah ? » qu’il me demandait quand je venais attacher sa ceinture. J’avais hoché la tête en signe d’approbation avant d’ajouter : « Et Tad et Ariane aussi. » que je précisais. « J’aime bien Tad, il est drôle. Plus drôle que toi. » qu’il me narguait en me regardant d’un air innocent qu’il maitrisait un peu trop à mon goût. J’étais venu tapoter le bout de son nez de mon index : « A force de traîner avec, tu vas finir aussi beauf que lui et crois-moi, tu n’as pas envie que ça arrive. » rétorquais-je, un sourire en coin venant creuser une fossette dans ma joue. Refermant la portière de la voiture, j’avais pris place derrière le volant pour démarrer sans plus tarder. Nos chances d’arriver à l’heure étaient complètement grillées mais j’avais toujours l’espoir de glaner quelques minutes sur le trajet pour ne pas me faire assassiner par Ariane qui s’exaspérerait sûrement de mon incapacité à m’en tenir aux horaires convenus, pas tant par principe que pour le plaisir indéniable qu’elle retirait à me tenir responsable de tout le malheur du monde dès qu’elle en avait l’occasion. Pour sûr, aujourd’hui ce serait un tout autre genre de fine équipe qui serait réunie sous le toit du planétarium, pas nécessairement moins mature cependant, même avec deux enfants de moins de dix ans dans les parages. J’étais même prêt à parier que Noah et Oliver seraient davantage là pour relever le niveau mis à mal par la réunion d’un trio légendaire. Et ce n’était pas mécontent que je me rendais au planétarium pour retrouver deux de mes meilleurs amis qui avaient semble-t-il, et pour mon plus grand plaisir, retrouvé un moyen de cohabiter tous les deux. Et c’était avec presque dix minutes de retard sur le programme originel que je garais la voiture sur le parking du planétarium, Oliver sautant aussitôt hors du véhicule à peine avais-je serré le frein à main. Le rejoignant, j’étais venu lui prendre la main pour nous diriger tous les deux en direction du petit groupe qui s’était formé devant le planétarium, les cheveux flamboyants d’Ariane et les casquettes aux couleurs criardes arborées par Tad et Noah signalant leur position de loin. Et alors que nous arrivions à leur hauteur, c’était la voix de la rousse qui m’était parvenue : « J’t’avais dit que mes techniques étaient meilleures que les tiennes. » Surgissant derrière le dos d’Ariane, je notais alors : « Phrase à ne pas sortir de son contexte de toute évidence. » Parce que clairement, à les voir tous les deux tenter de s’occuper de Noah qui, heureusement, semblait parfaitement capable de se gérer tout seul, tout en parlant de techniques, il y avait de quoi se poser des questions quand on connaissait un peu les deux individus qu’ils étaient, surtout lorsqu’ils étaient réunis. « Bonjour ! » que s’était aussitôt exclamé Ollie, large sourire sur les lèvres, possédant déjà du haut de ses cinq ans tous les charmes inhérents aux Hazard-Perry et les bonnes manières digne d’un jeune homme de son rang. Saluant la compagnie d’un vague geste de la main agrémenté d’un petit sourire, j’étais venu préciser : « Désolé, Ollie a mis beaucoup trop de temps à décider quelle tenue il allait mettre. » Et c’était le regard courroucé de mon neveu que je m’attirais : « Menteeeur ! C’est toi qui arrêtait pas de te regarder dans le miroir » rigolait-il en rétablissant aussitôt la vérité pour laver son honneur. « Comment tu vas, Noah ? » demandais-je en baissant le regard sur le fils de Ginny, qu'Oliver avait eu l’occasion d’apercevoir une fois ou deux brièvement lors de nos visites chez Tad. « Et je te présente Ariane. » indiquais-je à mon neveu, une main affectueuse posée sur le haut de son crâne alors qu'il relevait le regard pour observer la jeune femme. « Tu l’as déjà rencontré plus d’une fois, mais t’étais encore petit. » lui précisais-je. « T’as de jolis cheveux. » qu’il notait alors, avec toute l’innocence et l’absence de filtre que pouvait avoir un enfant de son âge. « Si jeune et déjà à essayer de te mettre tout le monde dans la poche, y a pas de doute, t’es de la famille toi. » raillais-je avant de reporter mon attention sur les couvre-chefs qui revêtaient les deux autres mâles de notre groupe plein de testostérone. « Autant vous prévenir de suite : très peu pour moi. » me sentais-je alors obligé de préciser en désignant d’un index celle qui trônait sur la tête de Cooper. « On y va ? » suggérais-je alors, comme si ce n’était pas moi qu’ils attendaient depuis dix bonnes minutes.
Et maintenant, la mission « Sortir Noah pour faire craquer Ariane » est en route et il faut avouer que le gamin a réussi à intégrer et mettre en pratique les sages conseils de son parrain en la matière. Après tout, s’il arrivait à être cute pour faire rater chacune de ses tentatives d’autorité, il pouvait bien mettre en service ce pouvoir magique pour lui éviter des ennuis avec Ariane, surtout parce que ce n’est pas sa faute à lui, Tad n’est qu’une victime dans cette affaire. Et bientôt, à voir l’attitude pas du tout excédée de la rouquine Tad comprend vite qu’il va regretter son retard et autrement qu’en se faisant passer un savon. Non, il y’a un enfant dans l’équation et Ariane est bien trop intelligente pour ça. « C’est cool, ça m’a permis de passer à la boutique de souvenirs. » Qu’elle répond, avant de sortir de son sac la casquette et de poser sur sa tête la casquette la plus laide et ridicule qui ait pu être imaginé par un designer, et le pire dans tout ça, c’est que ça a l’air tout droit sorti des nineties et, ça lui plait un peu. « Tu le feel mars, ou uranus? » Qu’elle demande, Noah ayant le droit de choisir l’horreur qu’il va devoir se coller sur la tête, contrairement à lui et Tad relativise, en s’disant que dans un sens, ils sont tous les deux punis. Et en même, il s’épargne de sortir une blague à l’humour douteux sur le fait qu’Ariane ait prononcé le mot Uranus. « J’ai eu une bonne note à mon examen, Ariane! » Annonce le p’tit, chose que Tad aurait préféré qu’il ne lui rappelle pas. « Un deal est un deal. T'as eu quoi? » Elle porte déjà la main à son sac, sans même demander de preuve de ce qu’il avance. « Un B. » Et Tad sourcille en s’disant que, y’avait mieux que le B quand même, mais il réprime sa remarque parce que tout l’monde n’a pas une Mama italienne psychorigide qui participe à la compétition des gosses du quartier censée décider lequel réussi mieux sa vie. « J’t’avais dit que mes techniques étaient meilleures que les tiennes. » Balance Ariane, et c’est bien parce que Tad ne veut pas minimiser la prouesse de son filleule et risquer de foutre en l’air sa carrière scolaire qu’il ne réplique pas que, la réussite est à relativiser dans le sens où le petit n’a pas décrocher de A. « Ne me fais pas ce regards là, ce n’est pas toi qui va te retrouver à expliquer à sa mère comment il a retenu tout ça. » Quoique, il pouvait toujours mise sur la pudeur de Ginny et prier pour qu’elle n’ait pas eu vent de ce qui se cache derrière les fameux moyens mnémotechniques d’Ariane. Malheureusement, il sait d’avance qu’il ne peut pas attendre à ce que sa meilleure amie soit aussi ingénue. Note mentale de remercier la rousse plus tard pour l’avoir glissé dans ce beaux draps. « Phrase à ne pas sortir de son contexte de toute évidence. » Par derrière, on entend la voix d’un britannique, et Tad se retourne observant que, Charlie est moins en retard que prévu, minus son propre retard. « Tu n’as pas idée. » Qu’il se contente de répondre, le visage indiquant que le sujet de conversation n’est pas adapté aux enfants. « Bonjour ! » Annonce le neveu de ce dernier, et Tad tend déjà la main pour checker la main du p’tit garçon comme il lui avait appris la dernière fois. « Heey ! Ollie mon pote ! Tu connais déjà Noah ?» Qu’il ajoute en les approchant tous les deux, c’est à peine s’il leur intimerait pas l’ordre immédiatement d’être copain. « Désolé, Ollie a mis beaucoup trop de temps à décider quelle tenue il allait mettre. » Ajoute Charlie, faisant froncer les sourcils de Tad qui n’y croit pas un mot, et heureusement, le concerné s’occupe très rapidement de faire triompher la véritée. « Menteeeur ! C’est toi qui arrêtait pas de te regarder dans le miroir » Et là, on sent le regard qui se partage entre Noah et Tad, celui des garçons qui avaient prédit à l’avance, ceux là même qui savent de quoi on parle et qui se high five mentalement pour pas éveiller trop de soupçons. « Comment tu vas, Noah ? » « Pas trop mal. Je regarde Stargate avec Tad » Qu’il répond, énergiquement, avec une tempérance que Tad admire parce qu’on lui pose régulièrement la question. « Et je te présente Ariane. » Qu’il ajoute à l’adresse d’Ollie. « Tu l’as déjà rencontré plus d’une fois, mais t’étais encore petit. » « T’as de jolis cheveux. » Que le garçon se plait à commenter. Noah avec Cora. Ollie avec Ariane. Est-ce que la génération 2010 est né sous une étoile qui fait aimer les roux ? « Si jeune et déjà à essayer de te mettre tout le monde dans la poche, y a pas de doute, t’es de la famille toi. » « Mais la différence, c’est que pour lui, ça marche. » ajoute Tad, n’ayant pas pu résister à la perche tendu tout droit par son meilleur ami. « Autant vous prévenir de suite : très peu pour moi. » Avant de voir le regard de Charlie, Tad en avait oublié ce truc posé sur sa tête. « T’en fais pas. Ta chemise fait déjà le travail des casquettes. » Répartie. Again. Il se tourne vers Noah, prend un air las. « Quand je le vois, je me dis que ta mère a bien fait de te tirer de ce pays de fou. » dit-il en parlant très clairement de l’Angleterre, avant de porter le regard Ollie « Tout comme la mère de celui-ci. » Parce que clairement, être élevé en bon p’tit australiens allait sauver ses gosses. « On y va ? » propose Charlie, l’air de s’impatienter alors que c’est lui qu’on attendait. Tad parait désabusé, mais il passe très vite ce détail pour charier son pote. « C’est parti, je t’emmène dans les étoiles Rose ! » Qu’il lâche à l’adresse de Charlie, phrase référente à Titanic, à laquelle il ajoute un clin d’œil pour un peu de faux romantisme entre eux avant de se retourner vers Ariane pour lui prendre la main et avancer au même pas qu’elle vers l’entrée. « En revanche, j’ai pas pris de résa pour les films dans le dôme, j’ai presque l’impression en regardant la programmation qu’elle avait pas changé depuis que je suis venu ici en étant gosse. » Parce qu’il avait tenté de faire ça bien, mais que rien de ce qui était fait pour les mômes ne l’avait convaincu. « Finalement, c’est pas bête cet achat de casquette, ça m’évitera de perdre le gosse. » Qu’il fait bien de penser alors que les deux têtes blondes sont déjà à marcher dix mètres devant eux en parlant entre eux de tout ce qui a attrait à l’espace et c’est ça la magie de la casquette dégueu, avec ça, il le perdra pas de vue. Et soudainement, ce qu’il réalise, c’est qu’il en a aussi une. « Oh well, me dis pas que t’as acheté ça pour ça. » Et là, il prend l’air véritablement désabusé, qu’Ariane lui ait mis un signe distinctif soulignant qu’il a le potentiel de perdabilité d’un enfant. « TAAAAAD ! TU CROIS QU’ILS ONT UN CHAPAÏ ! » balance Noah, probablement déjà en train de pitcher tout Stargate à son nouveau copain.
Il fait son entrée en grand le Charles, et déjà à une vanne de se croire drôle, c’est mon regard noir qui le salue parce que si j’ai maîtrisé ma lassitude devant le retard de Tad et Noah, l’anglais ne risque pas d’avoir droit à la même clémence. Simple habitude de le blâmer pour tout over and over. « Surtout quand tu donnerais cher pour les voir, ses techniques, à Tad. » que je souffle, profitant de la poignée de main que le Cooper lance avec Oliver pour me pencher, salace, à l’oreille du Hazard-Perry senior. C’est on ne peut plus satisfaite que je vois ses joues rosirent devant ma remarque, avant de laisser mon attention dériver vers le petit nouveau haut comme trois pommes, qui n’en manque pas une pour piquer son oncle de sa voix de gamin pas encore à même de savoir tout le potentiel que sa naïveté peut m’offrir comme armes de guerre. « Il faisait le truc aussi, où il pince les lèvres, genre cette moue-là? » et j’accompagne mes mots du geste, imitant l’expression dans laquelle se mure Charles du moment où il sait qu’on l’observe de loin, ou pire/mieux, qu’on le prend en photo. À la limite entre Kylie Jenner et la nana au visage de morue dans 50 shades, je tente de maîtriser au mieux le truc question d’avoir la confirmation d’Ollie, et son rire communicatif me fait office de réponse adéquate. Lui, il va devenir l’un de mes plus chers alliés. Comme s’il voulait s’assurer une place au soleil à côté de mes futures grimaces et autres blagues ciblées sur Charles, le mini-anglais à la bouille d’ange renchérit d’un compliment qui n’en est plus un à mes oreilles, pour l’entendre au moins une fois par jour, sans compter. C’est qu’on vivait dans un monde où les cheveux roux avaient la cote, et en soit, je ne l’entendais plus tellement j’en étais blasée. Mais pour lui et ses grands yeux brillants d’innocence, je peux faire la part des choses. « Et toi, t’as de jolies gencives. » que je rétorque en guise de merci, une fraction de seconde plus tard et sa dent du devant qui semble avoir sauté récemment dégarnissant son sourire de la plus mignonne et édentée des façons. Y’a des choses qui changent pas, et d’entendre Tad vanner Charles m’arrache un éclat bien senti, pas du tout déçue que l’italien ait pris ma suite pour énerver un peu son meilleur ami au sujet de ses capacités limitées à réussir une drague en bonne et dûe forme, le temps que je fasse mes marques avec les deux gamins du lot. Il râle comme le râleur qu’il est, et c’est tout sourire, la main qui plonge dans mon sac, que j’en exhibe ce qui, pour Charles, fera office de souvenir pour aujourd’hui. « T’inquiètes, j’ai mieux encore pour ton cas. » j’avais bien sûr enfoncé la casquette d’uranus - well played pour le sourire en coin, Tad - sur ma tête, avant de me pencher à la hauteur des hanches de Charles, refusant ses complaintes pour attacher autour de son bassin un joli sac banane en forme de fusée. À côté, y’a l’aversion pour l’Angleterre qui remonte, et si le HP se débat sous mes manoeuvres pour gâcher son style - ou l’upgrader, selon le point de vue - c’est distraitement que j’ajoute, les sourcils froncés devant l’effort. « C’était pas si mal quand je suis allée ; le weed était bon. » oh. Et je me reprends, parce que mine de rien, j’ai déjà le kama sutra à justifier à Ginny, la drogue, on attendra pour l’an prochain, pardi. « Le tweed, pardon. Le tweed était bon. Très à la mode. » et l’inspiration du moment, additionnée à l’épisode de Buffy que j’ai écouté ce matin en me préparant font le reste. Un regard désolé en direction de Tad et déjà on n’en parle plus, tout le monde se mettant en marche vers la billetterie, puis enfin, le planétarium. Y’a la main de Coop qui se glisse dans la mienne, y’a la vague d’habitudes aussi qui remonte, et mes doigts qui jouent naturellement avec les siens. « De toute, j’ai toujours trouvé que la salle avec le plafond lumineux rendait beaucoup mieux que les vieilles diapos. » Tad qui parle du cinéma intérieur, et je me rappelle direct la projection ennuyante à laquelle j’avais tout autant eu droit du temps du lycée ; valait mieux capitaliser sur les valeurs sûres. Et de ce fait, j’ai l’idée du siècle qui passe, parce qu’autant offrir aux deux gamins un spectacle devant lequel ils n’auront pas besoin de nous réveiller 45 minutes après. « Je connais même le spot parfait pour avoir pleine vue sur la scène du big bang. » parce que c’est ça l’important, et que le reste, narré avec la voix d’un pseudo Morgan Freeman, n’est pas ce qui est le plus stimulant. Les gamins au loin, Tad réalise que les casquettes sont à elles seules d’excellentes façons pour moi de ne pas perdre la trace de tout le monde et je ne m’en cache même pas, le sourire victorieux aux lèvres. « C’était soit ça, soit le ballon en forme de lune attaché direct au bras. » mais comme Charles n'aurait jamais survécu à ce qu’autre chose que de la soie pure ou du satin importé touche sa fragile peau, y’a fallu que je sois un brin plus créative. Noah reporte son attention vers nous, essoufflé, exposant direct ce qu’ils avaient bien pu faire en duo depuis les derniers jours. « Vous êtes en mode marathon Stargate? » question rhétorique, et coup d’oeil entendu à Charles. « Ouaaaaaaais, et c’est trop cool, et y’a des vaisseaux, et y’a des aliens et y’a... » On savait tous les deux à quel point Tad était fana de cette série, et à quel point le choix de lieu pour la sortie du jour devait en être déteint. Oula. « Ils sont pas assez cools pour en avoir un en stock, Tad a déjà validé la dernière fois. » que j’explique au gamin, anticipant déjà son air déçu de réaliser que dans le vrai monde, on est pas aussi géniaux que sur un plateau télé aux décors de carton relativement croyables quand t’es un fan, un vrai. « Mais le vaisseau pour passer dans la salle anti-gravité ressemble pas mal au Puddle Jumper, vous voulez voir? » et le tout me semble être une excellente façon de commencer la journée - et de renvoyer son petit-dej dans la seconde sur les pantalons trop bien repassés de Charles. « OUIIII! » « OUIIII! » Win, win.
Here we are, under the stars, heaven is not so far. Under the stars, we'll find a love to hold our hand through the cold, we'll find an angel light out in the storm, we'll see a light to lead us all the way home and wherever we go we will know. △
tad, ariane & charlie
En retard comme à l’accoutumée, je me présentais, Ollie dans les pattes, face au petit groupe constitué de Tad, Noah et Ariane, m’adressant à cette dernière à propos du double sens évident que contenaient ses paroles précédentes que j’avais réussi à capter en m’approchant : « Tu n’as pas idée. » rétorquait aussitôt l’australien que je ne tardais pas à saluer. « Surtout quand tu donnerais cher pour les voir, ses techniques, à Tad. » qu’était venue me souffler la rousse dans l’oreille me tirant une moue désabusée surjouée, juste pour le plaisir. Oliver s’était empressé de saluer tout le monde, faisant étalage de sa bonne éducation qu’il semblait avoir dans les veines. « Heey ! Ollie mon pote ! Tu connais déjà Noah ? » L’empressement avec lequel Tad poussait les deux enfants l’un vers l’autre me tirait un sourire amusé, comprenant aussitôt qu’il espérait les voir tisser une amitié à l’image de la nôtre, la cellule de dégrisement en moins, je l’espérais – persuadé que Ginny ne serait pas contre l’idée de se l’épargner, elle aussi. « Oui même qu’on a joué sur la plage une fois. » expliquait mon neveu, torse bombé et sourire en château en ruines à l’appui. Profitant de l’occasion pour tacler Oliver en le tenant responsable pour notre retard, le petit n’avait pas tardé à rétablir la vérité avec aplomb, Ariane se précipitant sur l’occasion pour se moquer de moi : « Il faisait le truc aussi, où il pince les lèvres, genre cette moue-là ? » Et c’était son rire qui m’avait vendu, approuvant les propos de la rousse bien mieux que ne l’auraient fait des mots. Au sourire carnassier qu’affichait Parker, je devinais sans peine qu’il venait de gagner toute sa sympathie, enfonçant le clou en complimentant sa chevelure flamboyante. « Mais la différence, c’est que pour lui, ça marche. » avait répondu Tad aussitôt que j’avais révélé voir clair dans le jeu du petit garçon. « La chance du débutant sans doute. » tentais-je, dans un vague haussement d’épaules, l’air presque désinvolte si je ne souriais pas avec malice. Remarquant aussitôt le couvre-chef ridicule dont étaient affabulés mon meilleur ami et son filleul, j’avais aussitôt fait valoir ma position de gourou de la mode en refusant catégoriquement de porter ces horreurs. « T’en fais pas. Ta chemise fait déjà le travail des casquettes. » Décidément, Cooper semblait bien en forme aujourd’hui, certainement ragaillardi par la présence du fils de Ginny à ses côtés. « Ma chemise ? Qu’est-ce qu’elle a ma chemise ? » demandais-je en jetant un coup d’œil à cette dernière : c’était une simple chemise blanche avec des paliers bleus en imprimé. Mais rapidement Oliver qui riait de nouveau, visiblement amusé de voir Tad me remettre à ma place de la sorte, à moins que lui aussi n’ait quelque chose à redire face à mon choix vestimentaire. « Si vous ne comprenez rien à la mode, je ne peux rien pour vous. » Et voilà que l’australien se mettait à murmurer à Noah : « Quand je le vois, je me dis que ta mère a bien fait de te tirer de ce pays de fou. » s’attirant un reniflement de mécontentement de ma part alors qu’il enchainait en regardant Ollie : « Tout comme la mère de celui-ci. » Et il n’aurait pas pu mieux dire compte tenu du fait que jamais Oliver n’aurait été un Hazard-Perry si Théodora n’avait pas fait le choix de suivre Gauthier à Brisbane pour échapper à la coupe de nos parents. Mais je ne trouvais pas le temps de répliquer quoi que ce soit parce qu’Ariane s’était en même temps adressée à moi : « T’inquiètes, j’ai mieux encore pour ton cas. » commençant à me nouer autour de la taille une banane à la forme de fusée et aux couleurs criardes. Et j’avais eu beau gesticuler, tenter de l’empêcher de nouer cet accessoire ridicule autour de mes hanches, elle n’avait pas cédé du terrain, me frappant les mains avec énergie dès que j’osais esquisser le moindre mouvement pour retirer le sac. « C’était pas si mal quand je suis allée ; le weed était bon. » commentait-elle alors que je pouffais de rire. Et sans savoir si c’était mon rire, le regard évocateur de Tad ou les yeux interrogateurs des deux enfants qui venait de lui faire prendre conscience de la présence d’oreilles encore innocentes dans les parages, mais elle se reprenait bien vite : « Le tweed, pardon. Le tweed était bon. Très à la mode. » Et si l’envie de lui demander ce qu’était le tweed se faisait sentir, juste pour le plaisir de voir comment elle comptait retomber sur ses pattes cette fois-ci, je décidais plutôt d’emboiter le pas à Tad et Ariane en silence, quand ceux-ci se mettaient en mouvement à la suite de ma proposition, les enfants prenant rapidement la tête de notre petit cortège. « C’est parti, je t’emmène dans les étoiles Rose ! » n’avait pas manqué de lâcher mon meilleur ami, déclenchant mon hilarité avant que je ne m’adresse à Ariane : « A moi bientôt le solo avec Tad sur My heart will go on. » C’était là un débat que nous avions eu lors de la soirée sur la terrasse de son nouvel appartement et que je ne me privais pas de remettre sur le tapis, l’occasion bien trop parfaite pour la laisser passer sans la saisir. « En revanche, j’ai pas pris de résa pour les films dans le dôme, j’ai presque l’impression en regardant la programmation qu’elle avait pas changé depuis que je suis venu ici en étant gosse. » commentait finalement Tad, en parlant d’un film que je n’avais jamais vu, parce que n’ayant jamais mis les pieds au planétarium avant aujourd’hui. « De toute, j’ai toujours trouvé que la salle avec le plafond lumineux rendait beaucoup mieux que les vieilles diapos. » surenchérissait Ariane, sans que je ne trouve rien à contredire puisqu’ignorant sur le sujet, à mon grand dam. « Je connais même le spot parfait pour avoir pleine vue sur la scène du big bang. » Mains dans les poches, un rictus venait creuser une fossette dans ma joue. « Que Cooper soit le genre de nerd qui passait ses aprèms au planétarium, je veux bien mais je pensais que t’étais un peu plus cool que ça au Lycée, Parker. » raillais-je alors. « Finalement, c’est pas bête cet achat de casquette, ça m’évitera de perdre le gosse. » commentait l’australien qu’on ne risquait pas de perdre de vue avec ce qu’il avait sur la tête lui aussi, chose qu’il réalisa bien vite : « Oh well, me dis pas que t’as acheté ça pour ça. » Pinçant les lèvres, je lui avais adressé un sourire compatissant, l’air de dire que je pensais qu’il venait de percer les motivations d’Ariane à jour. « C’était soit ça, soit le ballon en forme de lune attaché direct au bras. » Personnellement, j’étais plutôt content qu’elle ait opté pour les casquettes qui étaient bien plus drôles à mon sens sur la tête de Cooper et de son filleul que de vulgaires ballons. C’était en courant que Noah, suivi d’Oliver étaient revenus à notre hauteur en criant : « TAAAAAD ! TU CROIS QU’ILS ONT UN CHAPAÏ ! » Et m’étonnant moi-même de comprendre la référence, je ne tardais pas à faire le lien entre la demande de Noah et le fait que les deux aient sûrement passé une grande partie du week-end à regarder des épisodes de Stargate. C’était d’ailleurs la même chose pour Ariane qui me lançait un regard lourd de sous-entendus. « T’es bien placée pour savoir que c’est un rite de passage chez Cooper. » dis-je en haussant vaguement les épaules. J’étais moi-même totalement ignorant concernant la série avant de mettre les pieds à Brisbane, ayant toujours eu par réflexe de zapper lorsque c’était Stargate qui défilait sur l’écran de télévision. « Je crois que ça ne faisait même pas un mois qu’on se connaissait que tu m’avais déjà embarqué dans un marathon de visionnage. » Je me souvenais encore nettement du regard outré qu’il m’avait lancé lorsque je lui avais avoué ne jamais avoir regardé la série. « Ouaaaaaaais, et c’est trop cool, et y’a des vaisseaux, et y’a des aliens et y’a... » répondait Noah lorsqu’Ariane lui demandait si lui aussi s’était fait embrigader par Tad. « Ils sont pas assez cools pour en avoir un en stock, Tad a déjà validé la dernière fois. » écoutais-je la rousse expliquer au garçon. « C’est donc vraiment votre point de chute ici ? » raillais-je de nouveau en les imaginant tout de suite se donner rendez-vous en cachette au planétarium pour aller fricoter dans les recoins de celui-ci, et cette idée me tirait un sourire amusé. « Mais le vaisseau pour passer dans la salle anti-gravité ressemble pas mal au Puddle Jumper, vous voulez voir ? » Et il n’en fallait pas plus pour enthousiasmer les deux enfants, Oliver se tournant aussitôt vers moi : « Chaaarlie, on peut y aller ? Dis ouiiiii ! » et quand j'avais donné mon approbation, c'était leur deux petites silhouettes qu'on voyait courir aussitôt en direction de la salle indiquée par Ariane. J’étais à peu près certain qu’Oliver n’avait pas la moindre idée de ce dont tout le monde parlait depuis tout à l’heure en dehors des brèves explications que Noah avait pu lui fournir à propos de la série que Tad lui faisait regarder, mais les enfants de son âge n’avaient pas besoin de grand-chose pour s’exciter et j’étais à peu près certain que l’enthousiasme communicatif de Noah suffisait à lui donner envie de découvrir le fameux Puddle Jumper. « T’es conscient qu’avec tes manigances maintenant, Oliver va vouloir regarder Stargate lui aussi ? » demandais-je alors à Tad, presque persuadé que c’était une machinerie de sa part, lui qui aurait été prêt à convertir le monde entier à Stargate s’il en avait eu l’occasion. « Si c’est le cas, j’espère que tu seras disposé à lui faire son éducation, comme tu t’es chargé de la mienne. » Pressant le pas pour ne pas perdre de vue les deux enfants qui détalaient au milieu des couloirs du planétarium, nous arrivions finalement dans la fameuse salle anti-gravité. « T’es sûre que tu ne vas pas avoir trop peur Parker ? Je peux te tenir la main si tu veux. » la taquinais-je aussitôt, en adressant un petit clin d’œil à Tad pour la blague.
Et il semblerait que sans concertation, aujourd’hui soit la fête de Charlie. Du moins, c’est ce que ça présage les paroles et pensées de tout un chacun dès que le britannique entre en jeu avec un certain retard. « Il faisait le truc aussi, où il pince les lèvres, genre cette moue-là ? » imite Ariane, provoquant un rire gras chez Tad, elle lui avait fait remarquer cette mimique du jeune homme et depuis, dès qu’il la faisait, il ne pouvait s’empêcher de ce marrer. Le rire d’Olliver suit, c’est déjà une première attaque contre l’intégrité de dernier arrivé. Et rapidement, les casquettes, achetées par Ariane ne manquent pas de se faire remarquer de par leur chic et leurs couleurs pouvant se revendiquer d’être dans la gamme du vomis. Elles ne font pas l‘unanimité et bon, on ne saurait dire si c’est une question de fierté où il veut défendre son apparence ou parce que ça reste un présent d’Ariane, que Tad sort sa première vanne, posant ici la pierre proclamant la Saint Charlie. « Ma chemise ? Qu’est-ce qu’elle a ma chemise ? » En soi, rien qui ne déroge d’ordinaire qu’il répondrait, mais parce qu’il avait lancé des petites hostilités, Tad n’avait pu retenir un « Ils font la même pour homme ? » très taquin, qui accompagne un sourire qui trahit tout de sa fierté à avoir exposé sa vanne. « Si vous ne comprenez rien à la mode, je ne peux rien pour vous. » Que Charlie répond, l’air faussement outré, bien que le rire d’Olliver ne doit pas être tout plaisant à entendre vu le propos. « T’inquiètes, j’ai mieux encore pour ton cas. » Et c’est là qu’Ariane intervient, avec sa blague perso, sa mauvaise surprise, le boulet que Charlie devra porter : une banane affreuse en forme de fusée qui aurait inspiré les pires blagues phalliques s’ils n’avaient pas été tous les trois en compagnie d’enfants. C’est là que Tad s’interrompt dans ses commentaires sur le Royaume-Uni, ce que Charlie prend assez cher maintenant. « C’était pas si mal quand je suis allée ; le weed était bon. » Et c’est le regard de Tad qui répond à cette affirmation. Cette conversation doit adaptée aux enfants, malgré que les révisions d’examens ne semblent pas se prêter à cette règle. « Le tweed, pardon. Le tweed était bon. Très à la mode. » Il préfère ça, avant de finalement lancer tout l’monde vers l’entrée de l’observatoire. Se foutre de Charlie, c’est drôle, mais ils étaient venus pour autre chose. C’est en chemin qu’il en vient à expliquer qu’il avait décidé de garder la visite simple. Les documentaires du lieu manquant d’actualité et d’intérêt. De plus, il lui parait plus sympathique que les enfants s’amusent plutôt qu’être collé devant un écran (et c’est lui qui dit ça alors qu’il passe son temps devant sa télé) « De toute, j’ai toujours trouvé que la salle avec le plafond lumineux rendait beaucoup mieux que les vieilles diapos. » annonce Ariane, avant de relancer « Je connais même le spot parfait pour avoir pleine vue sur la scène du big bang. » Ce qui semble être un bon plan, le visage de l’italien semble répondre que c’est une bonne idée. Il n’ajoute rien, son regard occupé à accomplir son job de parrain et surveiller que Noah ne s’éloigne pas. « Que Cooper soit le genre de nerd qui passait ses aprèms au planétarium, je veux bien mais je pensais que t’étais un peu plus cool que ça au Lycée, Parker. » Et là, il se retient les remarques sur l’Ariane adolescente qu’il a pu entrevoir parce que s’il critiquait le nerd boutonneux, la gothique n’allait pas trouvé plus de grâce. Les laissant dans leur échange, il en vient à les couper en faisant la réflexion que d’avoir marqué les enfants avec une casquette bien criarde était plutôt un bon truc, jusqu’à ce qu’il réalise que, Ariane l’avait fait exprès et qu’elle avait collé cette chose sur sa tête dans le même esprit. « C’était soit ça, soit le ballon en forme de lune attaché direct au bras. » Et il le voit, sur le visage de Charlie le contentement, que le ridicule les amuse et c’est pourquoi il finit par répondre, un faux air de diva sur les lèvres. « J’aurais préféré, ça vous aurait donné une excuse pour « mater ma lune ». Et c’est à ce moment qu’il aurait pu accomplir une démarche mettant en valeur son postérieur, mais Noah est vite revenu vers eux pour le couper dans son élan. « Vous êtes en mode marathon Stargate? » en conclue Ariane, elle ne pourrait mieux mettre le doigt dessus puisque les deux garçons sont déjà parvenu à regarder une saison entière. « T’es bien placée pour savoir que c’est un rite de passage chez Cooper. » Et ? On devrait le remercier pour faire découvrir de si bonnes choses aux autres. Stargate est clairement plus élaborée que la série avec l’autre fou dans son grille-pain bleu. « Je crois que ça ne faisait même pas un mois qu’on se connaissait que tu m’avais déjà embarqué dans un marathon de visionnage. » « Et six ans après, t’es toujours là. Ose prétendre que ça n’a pas marqué le début de notre histoire ? » Qu’il demande, en papillonnant des yeux tandis que Noah ressent le besoin de partager à Ariane le contenu de la série. S’il savait. « Ouaaaaaaais, et c’est trop cool, et y’a des vaisseaux, et y’a des aliens et y’a... » Et le gamin s’extasie, fait les mimes avec ses mains jusqu’à ce qu’elle se décide à répondre à sa question. « Ils sont pas assez cools pour en avoir un en stock, Tad a déjà validé la dernière fois. » A cela, il ajoute une grimace, signe au gamin qu’il est désolé de la nouvelle. « C’est donc vraiment votre point de chute ici ? » moque Charlie, tandis qu’Ariane poursuit « Mais le vaisseau pour passer dans la salle anti-gravité ressemble pas mal au Puddle Jumper, vous voulez voir ? » et que Tad répond, en même temps qu’elle parle aux enfants, avec un grand sourire pour justifier « Le meilleur endroit pour un échange de fluide sous les étoiles. » Réflexion que ce sera à peine fait entendre, vu qu’immédiatement Olliver surgit. « Chaaarlie, on peut y aller ? Dis ouiiiii ! » Et c’est attendre que l’approbation est donnée que les gamins repartent plus loin alors que le trio pénètrent dans le batîment. « T’es conscient qu’avec tes manigances maintenant, Oliver va vouloir regarder Stargate lui aussi ? » Son sourire répond à sa question. Tad est parfaitement fier de son entourloupe. Il imagine déjà Gauthier râler après lui parce que la science-fiction est un passe-temps très prolétaire. « Je suppose que c’est le moment où tu te rend compte que je suis un maître de la manipulation. » annonce Tad en riant. « Si c’est le cas, j’espère que tu seras disposé à lui faire son éducation, comme tu t’es chargé de la mienne. » Et là, Tad fronce les sourcils, rétorquant un « Il est pas un peu jeune pour ça ? » Sous entendu, qu’en parlant d’éducation à faire, Charlie pointait un autre thème bien plus adulte et éloigné de l’univers prôné par la série. Rapidement, la troupe rejoint la fameuse salle anti-gravité, au « T’es sûre que tu ne vas pas avoir trop peur Parker ? Je peux te tenir la main si tu veux. » que Charlie balance à Ariane, Tad se retient d’ajouter une blague salace.
La distribution des présents - et autres symboles de rappel - faite, je me détache des hanches ma foi un peu trop fragiles merci de Charles qui se débat à peine, mais que mes paumes immobilisent avec la peur vache de craquer son squelette de porcelaine. Une fois remontée à hauteur d’homme, c’est un Tad qui se dandine presque qui m’attend, et la déception que je lis faussement sur son visage de ne pas s’être retrouvé avec de quoi pallier sur des blagues grivoises toute journée. « J’aurais préféré, ça vous aurait donné une excuse pour « mater ma lune. » » et c’est là que ça me frappe, il a capté direct la référence, il savait exactement là où je m’en allais avec ma connerie de ballon lunaire. Encore là, pas de surprises ici ; on avait tout de même 5 ans derrière la cravate à se tirer des vannes grivoises et des sous-entendus salaces larges comme le bras, mais c’est pas dit que ce sourire niais de fierté de voir qu’on est toujours aussi cons ensembles qui se dessine sur mes lèvres est prêt de partir. « Pas besoin d’excuse pour ça. » je papillonne des paupières, m’adapte aux pas du groupe, jeu de sourcils qui est accentué par le fait que Noah est trop occupé à babiller à Ollie sur Stargate pour me demander une nouvelle fois si ces yeux-là ça veut dire que Tad et moi on est amoureux, ou si je lui fais cet air juste pour avoir une double portion de tiramisu. Le gamin, il a l’oeil - et j’ai déjà assez de Charles à gérer avec ses questions un peu trop répétitives sur notre relation en l’état. « T’es bien placée pour savoir que c’est un rite de passage chez Cooper. » l’anglais qui se rappelle les doux moments où Tad s’était chargé de nous éduquer spatialement parlant, et c’est ma voix piteuse, ma lèvre inférieure qui tremble avec exagération et quelques reniflements plus tard qui pallient à ma peine. « À l’époque au moins, on se sentait spécial. » qu’en est-il de ce rite si unique si tous ceux et celles qui passent la porte de Coop se retrouvent avec les mêmes référents? Faudra trouver de quoi différencier les vieux, les originaux des nouveaux potes, des nouveaux tout court. L’idée d’un tatouage marquant au fer rouge ceux qui étaient là au tout début me branche, mais j’entends déjà Nad et Charles pleurer à la seconde où l’aiguille arrivera dans leur champ de vision. Autant les marquer au crayon Sharpie la prochaine fois où ils s'endormiront sous ma surveillance. « Je suppose que c’est le moment où tu te rend compte que je suis un maître de la manipulation. » « Eeeeet, c’est aussi le moment où Charles se sort un mouchoir pour sécher son menton baveux d’envie que tu le manipules, justement. » du revers, je pointe le sac vaisseau du Hazard-Perry senior, ravie qu’il puisse enfin y voir ce que j’ai caché avec attention à l’intérieur. Des mouchoirs, bien sûr, mais quelques capotes, un peu de lubrifiant, et ma sélection imprimée à la va vite ce matin de photos sassy de David Hasselhoff dans Baywatch. Y’a de quoi faire. Les gamins requièrent mon attention, je trottine jusqu’à eux, juste à temps pour entendre Charles qui se dépêche de reléguer le sale boulot à Tad jusqu’à la dernière goutte. Mais ça va, c’est cool, en tant qu’aristo, il avait la délégation facile et c’en était presque une déformation professionnelle. Pendant qu’ils se négocient, moi, je négocie les deux mini-humains qui passent de la mine déconfite à celle uber-enjouée de savoir qu’on est à environ 30 secondes à pied d’une salle sans gravité. C’est lorsque Noah glisse sa petite main dans la mienne que je me fais violence de pas lui dire que c’est pas cool, de me passer ses paumes gommantes de ce qui semble être de la sauce pizza, du ketchup, de la confiture de fraises ou du sang - c’est selon. Mais il presse, il tire, il entraîne tellement que j’ai à peine le temps de tourner la tête vers un Charles moqueur pour lâcher un « Garde tes mains baladeuses et vachement bien exfoliées pour ta banane. J’ai des trucs plus importants à faire. » avant de m’engouffrer dans la pièce précédant la fausse fusée refaite et son environnement lunaire. Là, on nous passe un bac pour y laisser nos effets personnels, bijoux et autres babioles. Ça râle un peu le temps des instructions du côté des enfants, mais mes roulements d’yeux à chaque nouvelle mention de garder bras et jambes près du corps leur confirment que y’a pas grand chose à se faire chier là. Tad arrive à mes côtés sur la fin, et un « Toi par contre, tu tripotes quand tu veux. » murmuré à l’oreille passe par là, tout innocemment, avant de finir par faire un pas, puis un autre, entrer dans la fameuse salle et sentir direct le pied qui lève, l’autre qui suit. « Ouuuuuuuh t’avais raison! » Oliver qui se réjouit, qui prend appui sur une des barres latérales dispersées sur les murs. « Trop cool. » et Noah qui renchérit, avec l’air un peu trop vert pour que ça ait l’air vrai. « J’ai mal au coeur un peu. » ouais, ouais, called it. Et quand je me penche vers la droite pour flotter jusqu’à sa hauteur. « Si tu vises Charles, t’as un billet de 10$ direct qui t’attend à la sortie! » qui vient se annoncer mes couleurs, avant que les siennes ne menacent de colorer les vêtements de sa nouvelle cible en Charles qui ne se doute de rien - ou presque.
Here we are, under the stars, heaven is not so far. Under the stars, we'll find a love to hold our hand through the cold, we'll find an angel light out in the storm, we'll see a light to lead us all the way home and wherever we go we will know. △
tad, ariane & charlie
« Ils font la même pour homme ? » Tad était décidemment en pleine forme, ne me laissant pas un instant de répit. Aussitôt avait-il fini de se moquer avec l’aide d’Ariane et d’Oliver du temps qu’il me fallait pour me préparer que c’était ma tenue qui en prenait pour son grade. Et habitué que j’étais à ses piques, bien qu’amusé au fond de moi (mais refusant à tout prix de le lui montrer pour ne pas l’encourager), je conservais cet air snob qui me valait tant de plaisanteries de sa part. Et comme si ma tenue ne suffisait pas à me rendre risible aux yeux de meilleur ami, il avait fallu qu’Ariane en rajoute une couche en m’affabulant de cette banane ignoble. « Hé ! Mais à trois contre un, on ne vous a jamais appris que c’était de l’injustice ? » tentais-je vainement dans une tentative de les pousser à m’accorder une trêve. Heureusement pour moi, le sujet de conversation déviait rapidement vers le planétarium, me permettant de leur lancer une petite pique à mon tour, histoire de leur donner le change et de ne pas laisser mon honneur d’anglais sur le carreau (bien que je fusse persuadé qu’ils n’en auraient que faire, les traitres). Profitant d’une brèche, je me moquais aussitôt des casquettes dont Ariane avait équipé les enfants et Tad, quand elle disait qu’elle avait hésité avec un ballon de baudruche (et j’étais satisfait qu’elle ait abandonné l’idée). « J’aurais préféré, ça vous aurait donné une excuse pour « mater ma lune » » rétorquait aussitôt Tad qui m’arrachait un petit rire. C’était là son vrai talent, celui de parvenir à me faire rire avec les blagues les moins subtiles qui soient. Etait-ce parce qu’on riait à une blague beauf que nous en devenions un ? C’était une question que je me posais un peu plus chaque jour que je passais en sa compagnie et en celle de Parker. « Parfois, je me dis que vous avez vraiment une terrible influence tous les deux. » soulignais-je alors en poursuivant ma réflexion à voix haute. « Si vous avez des gosses un jour, je ne veux pas être là pour voir le massacre. » taclais-je en leur adressant un clin d’œil entendu. Et sans que le sujet puisse être évité puisqu’il y avait Tad, Noah et le planétarium réunis à l’instant présent, Stargate était venu sur le tapis de la conversation presque naturellement. « Et six ans après, t’es toujours là. Ose prétendre que ça n’a pas marqué le début de notre histoire ? » rétorquait aussitôt Tad quand je mentionnais à Ariane le fait que j’avais été initié à la série par son petit-ami de l’époque dès les prémices de notre amitié. « Ça a définitivement ajouté à ton charme, je le conçois. » rétorquais-je avec un rictus sur les lèvres, clairement sarcastique. « À l’époque au moins, on se sentait spécial. » râlais finalement Ariane et j’acquiesçais d’un signe de tête. Alors que Noah se plaignait du manque d’influence Stargate dans le planétarium, je m’étonnais vraiment d’apprendre qu’Ariane et Tad passaient autant de temps dans pareil lieu (où je n’aurais probablement jamais mis les pieds si ce n’était pas pour faire plaisir à mon neveu ou mes meilleurs amis). « Le meilleur endroit pour un échange de fluide sous les étoiles. » Avec toute la théâtralité dont j’étais capable (ce qui représentait donc une bonne dose), je grimaçais en prenant un air dégoûté : « T’as prévu de donner tes secrets à Noah lorsqu’il sera en âge aussi ? » me moquais-je alors en imaginant Ariane et Tad raconter leurs aventures crapuleuses à un Noah adolescent à l’aube de sa vie sexuelle. « Savoir si je dois m’inquiéter pour Ollie aussi. » dis-je en souriant en coin, clairement amusé. Ariane était alors venue s’adresser aux enfants pour les proposer la première attraction de la journée qui n’avait pas manqué d’attirer leur attention et de les exciter un peu plus si tant était possible pendant que je plaignais que Tad réussisse à initier mon neveu à sa série favorite à son tour. « Je suppose que c’est le moment où tu te rends compte que je suis un maître de la manipulation. » J’avais haussé les épaules en lui adressant un regard entendu : « Comme quoi, on peut toujours être surpris, n’est-ce… » mais c’était Parker qui intervenait aussitôt pour rétorquer : « Eeeeet, c’est aussi le moment où Charles se sort un mouchoir pour sécher son menton baveux d’envie que tu le manipules, justement. » en désignant avec insistance la banane que je portais toujours autour de la taille. Ouvrant la fermeture de celle-ci, je remarquais aussitôt le contenu tendancieux qu’elle m’avait tout particulièrement adressé. « Quelle attention, j’en suis tout ému. Tu me connais bien trop, Parker ça commence à me faire peur. Promis, j’en ferai bon usage ce soir en pensant à la lune de ce cher Cooper. » plaisantais-je en entrant volontairement dans son jeu. Je sautais sur l’occasion pour charger Tad de s’occuper lui-même d’initier Oliver à sa série pour m’épargner le re visionnage de l’intégrale. « Il est pas un peu jeune pour ça ? » Je riais alors à sa réponse, comprenant sans peine le sous-entendu : « C’est un Hazard-Perry, on est souvent en avance sur les autres tu sais. » dis-je alors, le menton relevé avec fierté. Arrivés devant l’attraction en question, je proposais à Ariane de lui tenir la main si celle-ci avait peur. « Garde tes mains baladeuses et vachement bien exfoliées pour ta banane. J’ai des trucs plus importants à faire. » Je reniflais alors avec mépris : « Si t’es sage et que tu me laisses profiter un peu de Cooper, promis Parker, je te donnerai le secret de mes mains douces et entretenues. » rétorquais-je. Emboîtant finalement le pas au groupe, je m’aventurais, Oliver agrippé à ma main (visiblement un peu moins téméraire qu’il n’en avait l’air) dans la salle anti gravité après m’être délesté – à mon grand dam – de ma banane. « Le premier qui me la pique aura à faire à moi, je préviens. » Rapidement cependant Ollie retrouvait sa confiance en lui et s’enthousiasmait de l’attraction quand Noah semblait tout à coup bien moins rassuré. En voyant Ariane comploter quelque chose avec Noah, je décidais de lui rendre la pareille en utilisant à mon escient le côté sans gêne de mon neveu. Je me penchais à son oreille pour lui murmurer : « Pour une glace à la sortie, ça ne te dirait pas d’aller faire ton bisou baveux à Parker ? » lui suggérais-je. Et le petit hochait aussitôt la tête en signe d’approbation, s’avançant avec un sourire angélique vers sa nouvelle cible. Reportant mon attention sur Noah, je me tournais vers lui. « Hey Kiddo, ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette. » avant de me détourner de l’enfant de Ginny un instant pour m’adresser à Tad : « T’as pris une assurance au cas où tu le rendrais dans un état défectueux ? Il a une drôle de couleur. » L’attraction prenait finalement fin et Noah ne semblait pas aller beaucoup mieux même les deux pieds sur le sol. Et tout en m’inquiétant pour le p’tit McGrath, c’était alors que je reportais mon attention sur un Oliver qui s’approchait d’Ariane, lui faisant signe de s’agenouiller pour qu’elle soit à sa hauteur avant de lui coller un bisou des plus baveux qui soit sur la joue : « C’est de la part de Tonton Charlie. » disait-il en rigolant alors que j’haussais à priori innocemment les épaules.
Heureusement qu’ils sont adultes, parce qu’à faire tout ce tapage, Tad n’aurait pas été surpris qu’on les reprenne, voir même qu’on les prie de s’en aller. Mais la sortie semble suivre son cours. « Garde tes mains baladeuses et vachement bien exfoliées pour ta banane. J’ai des trucs plus importants à faire. » Et Ariane avance, Noah à ses côtés alors que Charlie poursuit juste derrière, son neveu avec lui. C’est donc en solo que Tad entrera dans la pièce et bon, ça lui convient. « Si t’es sage et que tu me laisses profiter un peu de Cooper, promis Parker, je te donnerai le secret de mes mains douces et entretenues. » Que Charlie rétorque avant qu’ils ne passent tous à la sécurité pour se défaire de leurs effets personnels. « Le premier qui me la pique aura à faire à moi, je préviens. » annonce Charlie, Tad retient une nouvelle vanne sur le contenu de la banane, mais juste parce que les agents ne l’auraient pas comprises. Et enfin, c’est l’entrée, c’est la balade avec les pieds qui ne touchent plus le sol, c’est la découverte et parce que Noah semble bien avec Ariane, il ne s’inquiète pas et le laisse profiter dans son coin de l’expérience. Sauf que, visiblement, l’expérience est beaucoup moins fun pour lui que pour les autres. « J’ai mal au coeur un peu. » Et immédiatement, Tad est à l’affut, plus loin que les autres du garçon, il n’est pas à côté tout de suite. « Si tu vises Charles, t’as un billet de 10$ direct qui t’attend à la sortie! » Il se retient de faire un commentaire à Ariane sur son manque de sérieux sur la situation. Déjà parce que l’absence de gravité s’applique au vomis, et enfin parce que le gamin ayant la santé fragile, ce n’est pas la sujet dont on peut s’amuser. On peut le traiter de con, mais il y’a des choses sérieuses. « Hey Kiddo, ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette. » ajoute Charlie à son adresse, tandis que Tad arrive à poser ses mains sur les petit garçon. Pendant ce temps, la salle reprend son cours normal et chacun repose les pieds au sol. « T’as pris une assurance au cas où tu le rendrais dans un état défectueux ? Il a une drôle de couleur. » Et c’est le regard qui en ajoute une couche, Tad ne rigole pas. « Noah, tu … ? » Et c’est le déversement le plus complet à ses pieds, le calme plat qui s’installe dans la pièce. Tad n’a pas vraiment le temps de reculer pour éviter à ses pieds d’être maculé de la pizza qui leur a servi de déjeuner (ou de petit déjeuner). On peut glisser que c’est là tout l’avantage de gagner sa vie en pesant vésicule biliaire et autres petits organes sympathique, l’italien n’est pas dégouté, juste très inquiet. « Tu penses que tu sauras te retenir avant qu’on arrive aux toilettes ? » Qu’il demande, Noah est visiblement choqué, mal par ce qui vient d’arriver, Tad tente de défaire sans trop se salir ses chaussures tandis que l’agent d’accueil de la salle tente de faire évacuer le reste du monde. C’est la séparation, Charlie et Ariane sont emmenés ailleurs avec Olliver. Son filleule dans les bras, il quitte la salle à son tour tandis qu’on le guide vers l’infirmerie. Il en ressort plus d’une demi-heure plus tard, sans vraiment se soucier de savoir où sont les autres, il se dirige vers sa voiture. C’est une fois Noah installé à l’arrière, et en s’décidant enfin à sortir son téléphone qu’il remarque la présence d’Ariane et Charlie plus loin. Il semblerait qu’ils l’aient attendu. Malheureusement, ça semble en vain. « Il a pas très bien digéré la gravité. Je préfère le ramener à la maison, j’aurais du vous texté pour que vous n’attendiez pas. » Qu’il annonce gêné, avant d’observer les regards dirigés vers ses nouvelles chaussures. « Ouais, j’ai du passé à la boutique avant de partir, ce qui est bien, c’est qu’elles sont assorti à la casquette. » Qu’il commente, tentant de détendre l’atmosphère. « Enfin, je file. Je vais éviter qu’il prenne le chaud dans la voiture. » Qu’il annonce, avant d’embrasser le front d’Ariane et de checker Charlie et Noah pour finalement s’éloigner.