Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
Cette soirée était définitivement forte en émotions et en rebondissements. Maze était malade et dans un état plus que pathétique. Elle s'était trainée à une soirée à laquelle elle avait été invitée malgré son rhume, son mal de crâne persistant et les douleurs qu'elle ressentait dans chaque partie de son corps. Elle avait fini par rendre les armes à 2h du matin et décider qu'elle pouvait décemment partir sans risquer de vexer qui que ce soit. Suite à plusieurs péripéties -un parc désert, un portable oublié, une tentative de kung fu lamentable- Maze avait fini par tomber très littéralement sur Blaze. Cette dernière avait terminé sur les fesses, une inconnue étalée de tout son long sur elle : elles n'auraient pas pu trouver mieux comme rencontre originale ! Alors qu'elles marchaient depuis quelques minutes, Maze s'était rendue assez rapidement compte que sa nouvelle acolyte avait l'air de souffrir le martyr ; elle avait dû lui casser quelque chose en lui tombant dessus. Son téléphone étant cassé -il n'avait pas survécu à la chute des deux jeunes femmes quelques minutes plus tôt-, elle avait pris l'initiative de réveiller de parfaits inconnus afin de leur emprunter leur téléphone. Quelques minutes et plusieurs éclats de voix plus tard, Blaze et Maze se retrouvaient transportées en ambulance en direction de l'hôpital le plus proche. La brune se demandait encore comment elle avait pu en arriver là. Elle était malade comme un chien et avait seulement voulu faire plaisir à un ami en se rendant à une soirée, et voilà où elle en était à présent. Elle regrettait déjà son programme "Netflix, chocolat chaud et plaid en comatant" qui semblait lui échapper et s'éloigner de plus en plus. Et, parce que la situation n'était pas assez compliquée comme ça, cela faisait maintenant plusieurs heures que Maze n'avait pas contrôlé sa glycémie. Elle n'était très clairement pas une diabétique de type 1 modèle ce soir là. Et son rhume l'empêchait de détecter correctement les signes avant-coureur d'une hypoglycémie -chose qu'elle avait pourtant toujours réussi à faire plus ou moins correctement depuis son diagnostic 5 ans plus tôt-. Elle ne se sentait vraiment pas bien, mais elle avait mis ça sur le compte de toutes les aventures qui venaient de lui arriver et sur son rhume qui la mettait dans un état plus que lamentable. Nul doute que Blaze et elle faisaient toutes deux un beau duo de bras cassés actuellement.
Vu l'état dans lequel elle était, les ambulanciers avait laissé Maze monter avec eux, bien qu'elle ne soit pas de la famille de Blaze. Elle tentait maintenant de se concentrer et de répondre du mieux qu'elle pouvait aux questions concernant la jeune blonde allongée sur un brancard. "Heu...je...je suis tombée sur elle, bien comme il faut. Je crois qu'elle a glissé sur quelque chose et que la réception ne s'est vraiment pas passée comme prévue." Elle jeta un coup d'oeil à Blaze, espérant qu'elle soit encore suffisamment en forme pour expliquer la situation un peu mieux qu'elle ; elle ne savait pas exactement où elle avait mal et elle se rendait compte qu'elle n'était finalement pas très utile aux ambulanciers. Elle recula un peu sur le banc sur lequel elle était assise et s'adossa contre la carrosserie de l'ambulance. Elle avait l'impression qu'elle n'était plus du tout capable de porter le poids de son propre corps. Elle se sentait également de plus en plus fatiguée et avait l'impression qu'elle allait sombrer dans un sommeil profond d'un moment à l'autre. Pourquoi ne pensait-elle donc pas à prendre sa glycémie bon dieu ?! Le cerveau de Maze ne percutait plus du tout. En temps normal, une hypoglycémie la rendait déjà fébrile, incapable d'organiser ses pensées correctement et de se concentrer sur quoique ce soit. Alors en plus dans son état actuel, bien enrhumée et fatiguée, elle ne s'était jamais sentie aussi proche d'un zombie. Pour le moment, elle essayait surtout de suivre la conversation entre Blaze et les ambulanciers afin de savoir ce qu'elle avait exactement, mais cela devenait vraiment de plus en plus difficile pour elle.
La prochaine fois que je veux aider quelqu’un : soit je ne fais rien ou alors je fais en sorte de mieux m’organiser pour surprendre quelqu’un et ainsi lui rendre l’objet qui m’avait poussé à la suivre de la sorte. Tout avait été très vite. J’ai chuté en voulant éviter son point, l’attirant avec moi dans une chute qui avait brisé son téléphone et sans doute des choses en moi. Malheureusement, j’étais têtue et plutôt douée pour résister avec aisance à la douleur. J’en ai tellement reçu des coups et peut être même plus donné que les douleurs sont éphémères chez moi. Sauf, que là, je ressentais une gêne, une impossibilité à respirer correctement. Je tenais à rester calme et à rentrer, mais rien n’y faisait. Alors, Maze ma compagne de mésaventure venait de faire en sorte de prévenir les urgences. Elle n’avait pas de téléphone et le mien n’avait plus de batterie quand j’étais partie de chez moi, alors autant dire que je ne l’avais pas pris, car il ne m’aurait pas été utile. Pas besoin d’appareil pour prendre des photos, tout au contraire.
Quand l’ambulance arrive je suis presque soulagée ou alors le fait d’avoir vomi était aussi ce qui m’avait aidé à aller mieux ? Peut-être. Enfin peu importe. J’ai bien du mal à m’installer sur le brancard dans lequel les ambulanciers me font monter. Je reste muette et je tente de respirer doucement, c’est ainsi que j’y parviens à vrai dire. La tête me tourne un peu, comme si la douleur jouait sur tout le reste. Comme si je n’étais qu’une petite feuille sans défense au gré du vent et de son bon vouloir. Je regarde l’ambulancier qui finit par me poser des questions. Comment je suis tombée ? Je n’ai pas besoin de réponse alors que Maze le fait, je crois qu’elle a oublié le facteur premier : son coup qui aurait dû atterrir dans ma figure. Mais autant dire que j’avais bien mérité ce poings, mais heureusement j’étais comme flash –ouai ouai (a)- j’avais réussi à bouger plus rapidement qu’elle, mais pas à rester debout, vu que mon équilibre m’avait fait tomber au sol comme un pachyderme et autant dire qu’un second pachyderme avait fini par s’écraser sur moi.
« J’ai une douleur là … » Je lui montre le dessous de ma poitrine et je tente de prendre une grande inspiration pour respirer. « Je n’arrive pas à respirer … » Que je finis par lâcher, alors que forcément c’est assez dur de s’exprimer concrètement surtout allonger pour le coup. « Ça compresse ma poitrine … » Que je parviens à mâcher en quelques secondes avant de me mettre à tousser et surtout à grimacer dû à la douleur. Je regarde l’ambulancier puis aussi Maze, qui n’a pas l’air super bien. Lui ai-je fait mal dans cette chute ? Elle est silencieuse et comme ailleurs. « il va vous falloir une radio je pense mademoiselle ! » Je fronce un peu les sourcils et je le regarde alors qu’il vient de me demander si j’avais déjà eu des côtés cassés ou fêlée. « Euh … » J’hésite un moment, je doute, mais si je me souviens bien oui. Pas que j’étais une véritable casse-cou, non à cette époque j’étais juste détruite moralement et pas encore physiquement avant que ce tabassage de ma personne n’arrive et ne finisse par m’envoyer chez moi, en morceau avec qu’une seule envie : mourir. Comment avais-je fait à l’époque pour marcher, pour rentrer ? L’adrénaline ? Sans doute. Peu importe.
L’ambulance se gare devant l’hôpital alors que je fixe Maze. Tout se passe très vite, les portes s’ouvrent, j’ai un résumé de ce qui s’est passé qui arrive aux oreilles des personnes venant aider à sortir le brancard de l’ambulance. Mais, je ne sais pas, je ne vois Maze assez mal et je ne sais pas. Elle est malade, elle a un rhume, l’ai-je blessée. Je commence à paniquer, mais à ne trop rien montrer aux autres personnes autour de nous. Je finis par crier. « Stop, attendez et Maze ? » Que je finis par demander qui n’avait pas trop bougé de l’ambulance, comme si elle dormait presque ? Ou alors je suis folle ? Peu importe. « Maze ! » Je ne voulais pas être toute seule et pas non plus la laisser seule. (c)luckyred
Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
Maze plissa les yeux, essayant de se concentrer de toutes ses forces sur ce que l'ambulancier était en train d'expliquer à Blaze. Il parlait de...côtes cassées ? La jeune femme n'en était pas certaine. Elle essayait tant bien que mal de comprendre ce qui était en train de se passer mais elle avait l'impression de ne voir que les lèvres de ses interlocuteurs bouger, sans que leurs mots ne parviennent jusqu'à ses oreilles. Elle planait complètement, à des kilomètres de là et de cette situation plutôt problématique, si ce n'était carrément dramatique. Blaze n'allait quand même pas devoir se faire opérer là, maintenant, tout de suite, parce que Maze lui était tombée dessus ?! La jeune femme était d'un naturel à culpabiliser pour tout et n'importe quoi, alors autant dire que présentement, elle se sentait vraiment très mal et définitivement coupable. Si elle était restée tranquillement chez elle à comater, ou si elle n'avait pas oublié bêtement son portable à cette soirée, rien de tout cela ne se serait produit. Mais voilà que l'ambulancier parlait maintenant de faire une radio. Une radio ?! Mais pourquoi ? Que se serait-il passé si, quelques minutes plus tôt, Maze n'avait pas réussi à récupérer un téléphone pour faire venir les urgences ? Elle osait à peine l'imaginer.
Tout se déroula très vite, trop vite, une fois le véhicule arrivé à l'hôpital. Les gens autour d'elles étaient en effervescence, ils n'arrêtaient pas de parler, il y avait beaucoup trop de mouvements. Maze ferma quelques secondes les yeux, elle ne tenait plus éveillée. Néanmoins, elle fut sorti de sa torpeur rapidement en entendant Blaze l'appeler. Et soudain, enfin, elle percuta. Elle murmura quelques mots inaudibles en fouillant de manière pressante et désorganisée dans son sac, essayant tant bien que mal de ne pas paniquer. Elle finit par réussir à articuler ce qu'elle aurait dû préciser depuis bien longtemps : "Je suis diabétique de type 1. Il me faut du sucre. Maintenant." A ce stade là, elle n'avait même plus besoin de prendre sa glycémie pour se rendre compte qu'elle avait effectivement besoin de prendre du sucre : ses mains étaient tremblantes, elle n'arrivait plus à se concentrer sur quoique ce soit, elle commençait à avoir trop chaud et sa vision se faisait trouble. Il existait une piqûre d'urgence pour les cas comme celui-ci...mais la piqûre en question nécessitait de rester au frigo -donc dans l'appartement de Maze- tant qu'elle n'était pas utilisée : elle n'était pas d'une très grande utilité présentement...ni jamais d'ailleurs. La jeune femme n'avait jamais fait d'hypoglycémie sévère lorsqu'elle était chez elle. Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, elle finit par mettre la main sur ce qu'elle cherchait : des morceaux de sucre. Elle en avait toujours sur elle, dans son sac, dans ses habits, dans sa voiture, partout dans son appartement. Elle en avala rapidement 4 ; elle ne savait pas exactement de combien de morceaux elle avait réellement besoin, mais vu les symptômes qu'elle présentait et le temps qu'il lui avait fallu avant de les reconnaître, il valait mieux voir très large.
Malgré tout ça, Maze ne souhaitait pas laisser Blaze seule dans un hôpital. Elle-même détestait cet endroit et l'odeur médicamenteuse qui l'entourait dès qu'elle passait les portes. Mais qui aimait s'y rendre ? En pleine journée, cela était déjà assez peu rassurant d'y aller seule alors au beau milieu de la nuit...quand on ne savait absolument pas à quoi s'attendre et quel diagnostic allait tomber...Il était absolument hors de question qu'elle laisse Blaze seule dans cette situation. "Je viens avec." Elle n'était pas certaine que les ambulanciers la laissent accompagner Blaze mais elle avait prononcé ces derniers mots de manière plus qu'autoritaire et ne le leur laissait pas vraiment le choix. Elle se leva donc de l'ambulance et réussit à en descendre avant de s'écrouler et de finir assise par terre. Elle était toujours bien consciente mais les sucres n'avaient pas encore agi; elle n'avait pas récupéré assez de forces pour avancer et elle était maintenant comme éblouie : elle s'était levée trop vite. Elle soupira ; qu'était-elle censée faire à présent ? Elle tenait à accompagner Blaze mais il allait lui falloir 15 bonnes minutes avant de récupérer une glycémie correcte et de pouvoir marcher correctement et recommencer à réfléchir clairement. Mais il était absolument hors de question de faire patienter Blaze plus longtemps pour sa radio et pour qu'elle soit prise en charge.
En premier lieu ce qui me faut c'est déterminer où j'ai mal exactement et forcément on pourrait croire que c'est simple mais je crois que j'ai envie de dire partout. Mais je ne parle que de ma poitrine et de l'impression que ma respiration est empêchée. Comme si j'allais finir par suffoquer et ne pas pouvoir reprendre une grande bouffée d'air avant de m'évanouie et de mourir, moi pessimiste ? Sans doute. Avec le temps je parvenais à contrôler ma douleur et surtout à ne pas paniquer, même si la douleur était plus haute, je savais que commencer à hurler, paniquer ou que sais-je encore ça n'allait pas aider, tout au contraire, ça allait tout bonne me tuer à petit feu en me faisant sans doute un peu plus mal, donc c''est bel et bien inutile. «Je dirais huit ?» Je pose la question, comment on doit répondre à cette foutu échelle des douleurs ? En gros faut soit être super douillé soit ne pas l'être et dans les deux cas c'est une mauvaise chose ? Je ne sais pas, mais cette question je ne l'ai jamais aimé, en même temps pourquoi je l'aurais aimé ? Aucune idée. Je regarde Maze puis l'ambulancier qui me parle carrément d'une radio ?
L'idée de passer une radio et d'avoir peut-être des côtes fêlées ne me réjouis pas, je ne peux pas dire que dans ma position je ne suis pas en train de maudire le fessier en acier de Maze … ouai, je ne peux pas nier que je ne suis pas en train de l'insulter. Car en même temps ça fait un mal de chien cette merde, je regarde Maze qui n'a pas l'air dans le meilleur état que le mien. Assez étrange de m'inquiéter pour cette fille rencontré d'une manière étrange, comme si un cône de signalisation me tombé sur la tête, quoi que ça aurait pu faire moins mal dans le fond. Puis nous voilà à l'hôpital tout s'enchaîne assez vite. Forcément je ne serais pas prise dans la seconde, je n'ai pas l'air mourante et en vrai je l'espère. Oui, j'ai fait une ts, mais forcément, je n'ai pas envie d'y passer, j'ai repris l'envie de vivre et de botter le cul de la vie à chaque fois qu'elle se dressera sur mon chemin cette biatch. Une impression que des minutes avaient filé dans la montre du temps, alors que pas du tout, des secondes, mais dans la peur tout passe plus lentement et c'est juste une chose horrible. Maze commence à revenir à elle, enfin je crois, mais elle veut venir avec moi et ses paroles sont un soulagement pour moi.
Je n'ai rien contre les hôpitaux. J'y passe ma vie surtout dans celui-ci, mais je viens en aide et non malade. Là, c'est différent, je ne sais pas pourquoi, mais j'appréhende le fait d'avoir des vagues de rappelle de ce que j'ai vécu y a cinq ans. Rien qu'à cette idée je sens une vague de chaleur et de peur venir m'assommer. L'horreur. Je ferme les yeux et je respire lentement. « Maze ?» Que je demande et je la vois au sol et les ambulanciers la mette sur une chaise roulante, histoire de l'aider et surtout de nous faire rentrer toutes les deux dans l'hôpital. « C'est ma faute je suis désolée.» Je n'aime pas souffrir, mais j'ai encore plus horreur de voir les autres souffrir et surtout quand j'ai l'impression étroite que c'est ma faute. C'est moi qui lui ait fait peur, qui l'a fait tomber sur moi … je commence à avoir envie de me foutre des tartes mais pour le moment ce n'est pas raisonnable. On finit par être mise dans un box et je commence à peiner à respirer, on pas à cause de mes douleurs, mais la faute de mes peurs qui ne cessent de me piquer depuis qu'on est arrivé ici. «Tu vas mieux ?» Que je demande quand l'infirmière présent s'en va, car forcément je le savais je vais attendre … les plus important sont les accidents de voiture, mais elle a dit qu'ils ne seront pas long. «Il te faut quelques choses ?» Que je me renseigne en parlant avec Maze puis la curiosité vient à me contrôler. «Tu l'as depuis longtemps ?» Ça se trouve c'est le type de diabète avec lequel ont né … et j'aurais foutu les pieds dans le plat encore. (c)luckyred
Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
Voilà que Maze se retrouvait maintenant en chaise roulante ; elle avait définitivement tout gagné ce soir là, elle qui détestait les gens qui considéraient son diabète comme un handicap. Non, elle ne se sentait pas handicapée, elle se sentait même plus forte que jamais. Depuis son diagnostic, la jeune femme n'avait cessé de soulever des montagnes et de prouver aux gens qui pensaient qu'elle ne pouvait plus tout faire comme tout le monde qu'ils se trompaient profondément. A choisir, elle aurait préféré rester assise à même le sol à attendre de retrouver des forces plutôt que d'être trimballée dans les couloirs de l'hôpital dans une chaise roulante. Si elle avait été seule, elle aurait probablement fait un scandale pour que les infirmiers la laissent justement par terre. Mais voilà, Blaze était là et en tout aussi piteux état qu'elle, et Maze ne pouvait pas se permettre de faire tout un cirque alors que la jeune femme avait besoin de soins...d'autant plus qu'elle avait besoin de ces soins à cause d'elle. Si sa nouvelle comparse de malchance avait su tout ce qui l'attendait ce soir là, elle aurait probablement jeté le téléphone de Maze dans la première poubelle venue. Elle-même en aurait fait autant dans la situation inverse à vrai dire. Être un bon Samaritain avait tout de même ses limites... Et voilà que Blaze ressentait en plus le besoin de s'excuser. "Tu rigoles ? Tu n'as absolument rien à te reprocher dans toute cette histoire. C'est plutôt moi qui suis désolée." Elle resta silencieuse quelques secondes avant d'ajouter avec un sourire en coin : "C'est pas croyable...j'ai jamais eu autant la poisse que ce soir. A nous deux, on dirait vraiment qu'on enchaîne catastrophe sur catastrophe !" Fallait-il encore résumer la situation une nouvelle fois pour se rendre compte de tout ce que les deux jeunes femmes avaient traversé ce soir là ? Entre état grippal, coup de poing manqué, mauvaise chute et hypoglycémie, c'était à peine croyable... Elle lança un sourire sincère à Blaze histoire de la rassurer et de lui montrer que son état était en train de s'améliorer. "Oui ça va mieux, merci. Le sucre est en train de faire son effet, j'ai pris tout ce qu'il fallait." Elle ne savait pas trop si cela signifierait quelque chose pour la jeune femme ; peu de personnes comprenait réellement comment le diabète de type 1 fonctionnait. Maze elle-même ignorait tout de cette maladie avant son diagnostic. "J'ai ça depuis 2012. Les médecins sont toujours incapables de me dire d'où cette maladie provient...concrètement, ils m'ont dit que j'avais vraiment pas eu de chance, et que c'était probablement dû à tout ce que les industriels peu scrupuleux mettaient dans leurs produits." Les perturbateurs endocriniens, ces choses qui auraient dû être réglementées depuis bien longtemps mais qui ne l'étaient toujours pas. Maze ne savait pas pourquoi mais l'une des premières choses qu'elle expliquait concernant son diabète était justement le fait qu'elle n'avait rien fait pour "l'attraper" : elle n'avait pas mangé n'importe comment et n'avait pas eu un rythme de vie complètement débridé, non tout cela n'avait strictement rien à voir. Elle avait juste manqué de chance, et elle se sentait aujourd'hui encore obligée de préciser qu'elle n'était pas responsable de sa maladie. Il y avait tellement de choses à dire sur le diabète de type 1, tellement d'informations à donner pour mieux comprendre...mais ça n'était pas vraiment le meilleur moment pour discuter de tout cela avec une inconnue à qui elle avait vraisemblablement cassé quelque chose. "La vraie question c'est et toi ? Comment tu te sens ?" Elle observa un instant Blaze. Elle s'était bien rendue compte qu'elle n'avait pas l'air particulièrement à l'aise dans cet hôpital -si tant est qu'on puisse se sentir bien au sein d'un établissement pareil-. "T'as l'air de détester ce genre d'endroit autant que moi....Y a une raison particulière ou c'est juste la réaction logique à avoir après qu'une inconnue te soit lamentablement tombée dessus dans la rue à 3h du matin, juste après avoir voulu te mettre un coup de poing au milieu de la figure ?" Elle sourit. Mieux valait en rire après tout. Ceci dit, Maze s'inquiétait sincèrement de l'état de la jeune blonde et craignait de plus en plus de lui avoir réellement cassé quelque chose.
Mon lit me manquait. J’aurais sans doute resté chez moi, après tout c’était ce que j’aimais faire, rester chez moi ou alors bosser. Puis là, j’avais juste accepté de sortir pour faire plaisir à quelqu’un. La prochaine fois... En fait il n’y aura jamais de prochaine fois, pitié. Stop. Non, pas que je ne veux plus jamais sortir, mais choisir mes sorties par moi-même, même si dans le fond c’est plutôt ma rencontre avec Maze qui m’avait amené à cet endroit, un endroit dont j’ai l’habitude pour de bonnes et de mauvaises choses. Cet endroit était censé me laisser avec des mauvais souvenirs, ce qui est le cas, mais je passe mon temps ici pour le rendre meilleur, l’associer à d’autre chose. Pas forcément bonne vu que ce sont des enfants malades, mais leur sourire me fait oublier ma descente aux enfers d’y a cinq ans. Je me sens désolée pour Maze, elle était en train de rentrer chez elle, enfin si elle avait réussi à retrouver son chemin, mais c’est moi qui l’ait effrayé, j’aurais dû faire plus attention. On n’est pas trop d’accord à ce que je peux entendre et autant dire que ça me fait sourire. « Ouai je pense surtout qu’on est toute les deux coupables de maladresse … et du coup je serais nulle de t’en vouloir, je n’ai pas mieux agit en te surprenant … » Lâchais-je tout à fait désolée. « Je crois qu’on est des chats noirs pour le coup ! » Je réfléchis un peu en essayant de reprendre un peu mon souffle, mais je me retrouve à toussoter comme si ça allait m’aider à récupérer une respiration beaucoup moins saccadé. « Je le jour que je ne le suis jamais en temps normal ! » C’est vrai il m’arrive pas des choses du style, mais peut être qu’ensemble on avait une poisse assez conséquente pour qu’on la remarque ? « En espérant que c’est dernier nous pour cette nuit ! » Ouai, pas une catastrophe de plus, que ce soit mon corps ou encore celui de Maze, pas sûr qu’on tienne la distance, on risque surtout de finir sur les rotules à force. J’ai souvent était curieuse et parfois je le paye … c’est ainsi. Mais là c’est de l’inquiétude doublé de la curiosité. J’espère qu’elle va bien, moi la douleur va finir par s’en aller mais le diabète ne s’en va pas ainsi, il ne s’en va pas même, il est juste gérable pour que les personnes atteintes de la maladie puisse vivre normalement comme tout autres être vivant. Vu que les animaux aussi peuvent en être atteints. « Je suis rassurée alors que tu vas mieux ! » Que je finis par lui dire tout en souriant. Je l’écoute me conter depuis quand elle est au courant et qu’elle supporte les inconvénients de cette maladie, mais c’est une question d’habitude de reconnaître quand on est en manque ou non pour ne pas finir par subir une hypoglycémie. « Superbe … tant qu’ils ont de l’argent le reste ils s’en fiche ! » Je la regarde et je suis triste pour elle, mais j’efface rapidement cet air de ma figure, car elle ne doit pas avoir besoin de ça. Comment je vais ? « Ça va si je ne respire pas trop brusquement et à fond ! » Je peinais à respirer avec de grande inspiration, mais ça passera, ce n’est pas la première fois dans le fond. Je reste muette en entendant la question de Maze. Je ne sais pas trop quoi répondre et les souvenirs viennent me happer d’un coup. Je ressens tous ce que j’ai pu ressentir à l’âge de vingt ans, deux fois que j’avais été aux services des urgences en quatre mois. Et autant dire que les deux n’avaient pas été des moments de grande joie, tout au contraire. Je hausse les épaules et moi ce fait d’un coup plus triste tout en pinçant mes lèvres entres elles. « Je ne sais pas … » Je le sais. J’aime l’endroit que quand je suis avec les enfants à m’amuser et à m’occuper d’eux, mais autrement j’ai beaucoup moins de facilité à apprécier l’endroit, surtout les urgences où justement on se retrouve. « On va dire que j’en garde de mauvais souvenir …surtout les urgences. » Lâchais-je. Mais j’ai besoin de lui dire quelque chose pour qu’elle ne pose pas de question. « J’ai attenté à ma vie, mais ils m’ont sauvé … » Pas sûr qu’elle ait envie d’en savoir plus, le temps nous le dira. « Tu viens avec moi ? » Que je demande a Maze alors qu’on vient me chercher pour faire une radio ou un scanner, j’en sais strictement rien, je n’ai pas tout suivi. Je la soutiens du regard attendant sa réponse avant de laisser partir avant que l’infirmière ne m’emmène à l’étage de la radio
Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
"Mais des chats noirs plutôt classes quand même, donc ça va !" Même si pour le moment, l'un des chats noirs était en piteux état et sur le point de faire une radio, alors que l'autre était maintenant assis dans un fauteuil roulant. On avait déjà vu mieux dans la catégorie "plutôt classe". Mais disons que, dans leur état normal, les deux jeunes femmes pouvaient davantage concourir à ce titre. Elle sourit en écoutant la remarque de Blaze. C'est vrai qu'elles avaient vraiment manqué toutes les deux de chance ce soir là et qu'elles avaient enchaîné maladresses sur maladresses. Pourtant, Maze n'était pas particulièrement affublée d'une malchance légendaire. Visiblement, c'était donc le duo qu'elles avaient formé le temps d'une nuit qui avait provoqué tout cela. "J'espère bien que c'est derrière nous ! Je crois qu'on peut difficilement faire pire que ça de toutes manières..." Ces derniers temps, Maze avait tendance à être nostalgique de son Angleterre natale et de la ville de Londres où elle avait passé ses 27 premières années. Les péripéties de cette nuit, couplées au fait qu'elle se sentait dans un état plutôt minable du fait de son rhume, auraient pu suffire à lui faire détester l'Australie et la pousser à acheter un billet de retour pour sa patrie au plus vite. Ses amis lui manquaient, sa famille lui manquait...mais son ancienne vie lui manquait tout de même moins. Depuis qu'elle était arrivée en Australie, Maze se sentait plus épanouie qu'avant. Tout d'abord, elle exerçait maintenant le job de ses rêves et cela lui offrait notamment l'opportunité de rencontrer des célébrités qu'elle avait toujours admirées. Elle ne pourrait jamais oublier que c'était la ville de Brisbane qui lui avait permis de s'accomplir professionnellement parlant. Par ailleurs, elle s'était toujours offusquée au sujet des clichés que trainait l'Angleterre...toutefois, elle devait reconnaître que le temps n'était pas au beau fixe toute l'année et que la pluie et le brouillard étaient bel et bien une réalité propre au Royaume-Uni. Brisbane au contraire lui offrait une météo bien plus clémente et il était bien agréable de pouvoir partir au boulot de bon matin quand le soleil était au rendez-vous et que la température laissait la jeune femme sortir en manches courtes sans même se préoccuper de savoir si elle devait emporter une veste ou non. Et, de la même manière, sortir du boulot un peu plus tôt le soir pour faire un tour sur la plage et se lancer dans l'apprentissage du surf était aussi quelque chose de bien agréable. Ne parlons pas du fait que Maze préférait 1000 fois tomber sur un kangourou au détour d'un sentier -bien que certains aient l'air assez costauds et un peu inquiétants...- plutôt que de découvrir une énorme araignée dans un coin de sa cuisine -chose qui se produisait malheureusement très régulièrement dans son ancien appartement de Londres-.
Maze était définitivement devenue une adepte de Brisbane, mais elle se serait malgré tout passée de ce qui venait de lui arriver cette nuit là. Même si, techniquement, cela aurait très bien pu lui arriver également en Angleterre... Elle lança un sourire à Blaze, touchée qu'elle s'inquiète au sujet de son diabète. Les gens ne savaient en général pas tout ce que cela impliquait, mais elle appréciait toujours particulièrement qu'ils se renseignent ou se préoccupent de sa santé. En plus Blaze venait de blâmer les industriels et, rien que pour ça, Maze l'appréciait déjà. "Je te le fais pas dire, c'est juste lamentable..." Elle observa un instant sa comparse de malchance. Non, elle n'avait définitivement vraiment pas l'air bien. "J'espère qu'ils vont régler tout cela rapidement..." Elle se tut durant de longues secondes lorsque Blaze lui parla finalement de son rapport à l'hôpital et de pourquoi elle ne se sentait pas particulièrement bien aux urgences. Et ce n'était effectivement pas uniquement dû à tout ce qu'elles avaient vécu précédemment dans la soirée. Non, si Maze avait eu la moindre idée de ce que la jeune femme avait enduré, elle se serait probablement abstenue de lui poser cette question. Ça n'était pas le moment étant donné leur état respectif, et puis elle comprenait qu'elle ne souhaite pas nécessairement se confier à une inconnue à ce sujet. Toutefois, elle n'allait pas rester l'air pantois sans rien dire, cela aurait été du plus mauvais effet après une telle révélation. "Si jamais tu veux en parler un de ces jours....n'hésite pas." Elle ne savait pas bien quoi dire d'autre mais espérait que Blaze se sentirait suffisamment en confiance avec elle pour lui parler par la suite si elle en ressentait le besoin. Une infirmière la sortit soudain de tous ses questionnements intérieurs pour emmener la jeune femme faire sa radio. Maze acquiesça et lança d'un ton plus que déterminé : "Évidemment ! Je ne te laisse pas toute seule dans cet état !" Et sur ces mots, elle se leva de sa chaise roulante. Elle avait enfin retrouvé l'usage de ses jambes, sa glycémie étant apparemment remontée à un taux normal. Maze s'adressa à nouveau à Blaze mais aussi indirectement à l'infirmière qui leur ouvrait le passage : "Il est temps de découvrir ce que tu as et qu'on te rafistole comme il se doit ! Et vite !". Elle lui sourit, essayant de détendre l'atmosphère. Vivement que toute cette histoire soit derrière elles.
Je ris avec un grand plaisir, malgré la douleur constante que me faisait mon coccyx et mes côtés du côté droit. « Je ne peux que confirmer qu’on est plutôt classe, mais tu dois me battre avec ton rhume ! » Elle a un rhume et ça s’entends et se voit. Un nez rouge, une voix un peu enrouée, pas besoin que je sois Einstein pour déterminer ce dont elle souffre en plus d’une grosse fatigue qui nous a conduites dans cette situation plus qu’épique pour le coup, une situation qu’on aurait sans doute voulu éviter sans aucun doute. À moins d’être un peu folle ou autre chose du style ? Sans doute. Mais peut être que nos maladresses de cette nuit finiront bien ? On doit sans doute l’espérer, car on ne peut rien attendre d’autre que ça, sinon ça serait assez malheureux. Imaginer le pire, vouloir le pire … autant en finir maintenant avec la vie. Et forcément à cette petite pensée je pense à mon avenir que j’ai voulu brisé en coupant le fil de ma vie, en disant adieu froidement à ces personnes encore présente pour moi, après tous les coups subit par la vie, le destin, mais aussi les humains. Je finis par imaginer pite que ça et donc c’est possible, mais ai-je envie de paraître si sombre après une telle soirée ? Surement pas. Alors, je souris et regarde Maze dans le blanc des yeux. « Tu as raison on peut difficilement faire pire ! » Bin, si la mort déjà, imagine moi morte sous tes yeux renversée par une voiture. Chut. J’ai du mal à ne pas continuer les choses au fur et à mesure , autant dire que ce n’était pas forcément très simple, tout au contraire, c’est horrible d’avoir un milliard d’idées à la seconde de comment ça aurait pu devenir pire cette fameuse soirée. Je n’ai pas toujours été noire, mais parfois l’être ça peut être une source de bonne chose pour ma part, on part défaitiste et on finit par se dire qu’en fait ce n’est pas si terrible. Partir pessimiste c’est toujours une bonne chose, même si je n’avais pas pu imaginer que la jeune femme, répondant à présent au prénom de Maze ne me foute une droite, enfin ne le tente vu que je l’ai recalé finissant par nous achever toutes les deux. Finir ma soirée aux urgences ? Ce n’était même pas dans mon imagination, je ne suis pas allée assez loin dans le pessimisme pour une fois, mais je ne suis pas déçue malgré la douleur, j’ai bel et bien l’impression que cette rencontre restera gravé à jamais en moi et surtout à l’intérieur de mon être : à tous les sens du terme.
« Ouai, mais le monde ne changera pas … ils aiment trop la violence, l’argent et la cruauté animalière ! » Faut pas me lancer sur certain sujet, car je peux très vite devenir incontrôlable avec une envie dingue de faire tomber des têtes. Oui, je suis aussi parfois violente. « Et ne parlons pas de la justice non plus ! » Que je finis par ajouter en souriant. La justice est presque inutile généralement, les victimes traitaient comme des criminels et ainsi de suite, mais c’est ainsi que file le monde, malheureusement. « J’espère aussi qu’ils iront vite, mais bon faut avouer que d’autre doit être plus en souffrance que ma personne ! » Ouai, je respire, je peux parler, donc je peux toujours continuer à attendre un peu, en espérant juste que ça ne s’aggrave pas, même si je n’ai pas forcément peur de ça. Parler du pourquoi je suis déjà venue ici et que les urgences ne sont pas forcément mon endroit préféré c’est assez étrange et à la fois banale. Je n’ai pas trop peur de parler de ma tentative de suicide, le pire pour moi, c’est bel et bien le reste et ça il n’est pas question que ça franchise la barrière de mes lèvres. Mes secrets, mon passé sont bien ancrées en moi. Puis je n’aime pas trop les questions et rembarrer la jeune femme n’est pas dans un projet ou une envie que j’ai envie d’assouvir, j’apprécie assez cette dernière même si elle était l’inconnu de ma soirée qui me ferait finir ici, tout comme j’étais la sienne. « C’est gentil, j’apprécie ! » J’ai beau apprécier, m’ouvrir la maintenant, sur la foulée n’est pas une chose qui me donne envie de sauter dans le vide. Non, je suis bien sur la corniche à regarder le vide et à contempler ce dernier avec complaisance. « T’es un ange malgré que tu sois un démon vu dans l’état dans lequel je sois ! » Que je réplique espérant qu’elle comprenne que ce soit de l’humour, certes peut être un peu sombre, mais rien de bien méchant, pas vrai ? Je me laisse guider, avec une sainte horreur d’être sur ce brancard, j’aurais même préféré le fauteuil roulant que venait de quitter Maze, la chanceuse. Enfin, en arrivant à la radio, il me restait à attendre mon tour, ce qui ne devrait pas tarder. « Ouai, j’ai hâte de savoir si j’ai gagné le grelot ! » Je ris et je grimace aussi tôt ! « Vaut que j’arrête de rire, je crois ! » Amusée, mais je ne dois pas le montrer sous peine d’une horrible souffrance. Mon tour, voilà qu’il est arrivé je quitte Maze le temps de passer la radio où l’on m’aide pour me positionner. Une bonne dizaine de minute plus tard je ressors de la salle de radio et croise le regard de Maze. « Alors, tu n’as pas fait d’accident pendant mon absence, j’aurais de la peine de savoir que tu m’aurais remplacé ! » Lançais-je sur un ton très sérieux et une expression accompagnant mes mots, bien sûr je rigolais, mais je me forçais de ne pas le faire, histoire de pas souffrir.
Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
Maze tenta de prendre un air vexé à la remarque de Blaze mais elle ne mit pas plus de 5 secondes avant de finalement se mettre à rigoler. "Dis tout de suite que j'ai une salle tête !" C'était effectivement le cas. Elle s'était vue dans le miroir avant de partir à cette fameuse soirée plus que catastrophique, et le résultat n'était déjà pas fantastique à ce moment là. Alors maintenant que plusieurs heures s'étaient écoulées durant lesquelles les deux jeunes femmes avaient enchaîné les péripéties, Maze n'osait pas imaginer ce à quoi elle devait ressembler actuellement. "Enfin c'est sûr en tout cas, on fait vraiment la paire !" Finalement, malgré toutes ces aventures qui auraient pu très mal se terminer, elles s'entendaient toutes deux plutôt bien. Et Maze s'imaginait mal ne pas rester en contact avec Blaze ; elle allait évidemment lui demander tôt ou tard ses coordonnées afin de pouvoir prendre de ses nouvelles dans les jours à venir. Elle prenait toujours ses responsabilités et assumait tout ce qu'elle faisait : il avait été absolument inimaginable de laisser Blaze rentrer seule chez elle plus tôt dans la soirée, et il était toujours aussi inimaginable à présent de la laisser sortir de l'hôpital sans se préoccuper de ce qu'il allait advenir d'elle dans les jours à venir. A tout cela s'ajoutait une culpabilité grandissante dont elle ne réussissait pas à se détacher. Il était facile de comprendre sa réaction quelque peu violente envers Blaze quand on considérait le fait qu'elle était malade et qu'elle marchait seule au beau milieu de la nuit dans un parc désert ; néanmoins, tout aurait pu se passer autrement. Maze ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si elle avait été moins parano, elles n'en seraient pas là actuellement, elle aurait récupéré son téléphone, les deux jeunes femmes seraient rentrées chez elles chacune de leur côté et tout serait réglé. Mais bon, si elle essayait de voir le "bon" côté des choses, elle avait fait une rencontre plutôt sympathique en la personne de Blaze ! C'était déjà quelque chose de positif, autant se concentrer là-dessus au lieu de se lamenter.
Maze ne put retenir un sourire lorsque la jeune femme se mit à surenchérir en évoquant la cruauté animalière et la justice. Ces sujets ne prêtaient définitivement pas à rire, en revanche la réaction très vive de Blaze était quant à elle plutôt drôle à observer. On voyait qu'elle croyait véritablement en ce qu'elle disait et qu'elle était plus exaspérée que jamais par ces gens là. Maze avait l'impression de se voir lorsqu'elle se lançait elle-même sur le sujet du diabète et des abrutis d'industriels irresponsables. "Je suis bien d'accord avec toi." La blonde évoqua la possibilité que d'autres personnes puissent être plus mal en point qu'elle. Oui peut-être, mais il y avait malgré tout un véritable problème dans les hôpitaux. Le peu de fois où Maze avait dû s'y rendre, elle avait patienté des heures durant, sans voir un seul médecin et sans savoir combien de temps il lui restait à attendre. Et quand elle accompagnait des proches qui finissaient enfin par être pris en charge, elle finissait en général assise dans la salle d'attente, à paniquer et s'imaginer les pires scénarios car personne ne déniait venir lui donner des nouvelles. Que ces dernières soient bonnes ou mauvaises, elle aurait préféré savoir plutôt que de continuer d'imaginer le pire. Elle comprenait bien qu'il y ait un grand manque de personnel et un véritable problème avec le système, et tout cela ne faisait qu’accroitre le fait qu'elle se trouvait véritablement mal à l'aise dès qu'elle mettait un orteil dans cet établissement. "Mais j'espère quand même qu'ils vont s'occuper de toi rapidement. Si tu veux je peux tenter de te refiler mon rhume pour que tu aies l'air encore plus mal en point !" Elle sourit. Blaze n'avait pas besoin d'avoir l'air encore plus mal en point vu l'état actuel dans lequel elle était. Maze n'insista pas davantage sur la confession que sa nouvelle comparse venait de lui faire : si elle souhaitait en parler, elle le ferait probablement d'elle-même. "Oui mais y a pire comme démon avoue ! Regarde, je suis un démon qui t'accompagne jusqu'à l'hôpital !" Elle se mit à rire gentiment. C'est vrai qu'il était tout de même appréciable -bien que normal- qu'elle ne l'ait pas laissée en plan blessée dans la rue. "Bon, promis je ne te raconterai pas de blagues ce soir ! De toutes façons, mes histoires drôles ne le sont en général pas du tout....Finalement, à bien y réfléchir, il faudrait peut-être que je te les raconte pour que justement tu sois complètement dépitée par mon humour, pour que tu arrêtes donc de rigoler et pour que tu ne souffres plus !" C'était un plan machiavélique et qui ne pouvait que fonctionner à coup sûr. Ou pas. Quand le tour de Blaze arriva enfin, Maze resta une nouvelle fois assise dans une salle, à psychoter en attendant des nouvelles. Elle fut soulagée et se leva dès que la jeune femme refit enfin surface. Elle sourit en l'entendant blaguer : c'était plutôt bon signe. "Non, je suis restée assise bien sagement sans blesser qui que ce soit. Je te réserve ce traitement ! Alors ?? On en sait plus ??" Elle ne pouvait cacher l'angoisse qui pointait légèrement dans sa voix en attendant de connaître le verdict final.
Je grimace en laissant croire toujours à Maze qu’elle a une sale tête. Je dois pas être mieux, avec la fatigue, la douleur que je peux ressentir à cause de mon coccyx autant dire que je ne suis guère mieux. « Je n’oserais pas ! » je prends un air innocente, alors que pour le coup, ça ne passera sans doute jamais, mais peu importe. Une belle paire, effectivement. Un duo complétement catastrophique dans le fond, complétement détonnant et décadent à la fois. Mais cette soirée pourrait être un mauvais souvenir, mais t’as surtout la sensation qu’elle restera marqué pour de bonne chose, rien que cette fameuse rencontre avec la belle Maze. Elle était une petite pile électrique à ce que je pouvais voir et autant dire que ça me plaisait amplement. Rien n’à dire cette rencontre restera épique, faire une petit ba en pleine nuit, une mauvaise idée, même moi j’aurais dû m’en apercevoir quand je l’ai vu accélérer le pas, mais non, bornée et tout, j’ai continué à courir après elle avec le risque de lui faire peur ou autre. Alors, même si je souffre, je vais rester sur le fait que ma rencontre de cette nuit fut bonne, heureusement qu’elle n’est pas partie après avoir eu son téléphone cassé entre les mains. Un tel qui était en très bon état comme mon coccyx avant de rencontrer le sol, comme des boulets. De parfait boulets, mais c’est mignon, les boulets. En tout cas, c’est l’une des premières soirées où je n’ai pas forcément un peu peur de tomber sur une bande de mec bourrée. Non. Car j’ai oublié avec elle, oublié ce que j’avais vécu quelques années auparavant.
T’es débordante d’énergie sur certains sujet, tu peux vite devenir méchante et tout, m’enfin. Mais je me retiens, surtout que là je n’ai pas l‘impression que maze soit pas d’accord avec moi. Faut être bête pour ne pas voir tout ça façon. Le monde part en cacahuète, surtout quand on voit des gens s’en prendre à plus faible. Animal enfant, peut être que je pourrais dire femme, mais on peut parfois se défendre, parfois. Puis d’autre, on est juste des poupées de chiffon sans défense à la merci des pires hommes qui peut exister sur terre. « T’es une fille bien, tu le sais ! » Que je lui dis et y a bien une raison, car elle est d’accord avec moi. Elle ne peut qu’être bonne, pas de doute là-dessus. Autant dire que je ne suis pas folle, je sais qu’il y a pire que moi, même pour la pire période de ma vie, je le sais. Mais ça n’empêche pas que j’ai le droit de me plaindre, de pleurer si j’en ressens le besoin, mais je n’ai pas le droit de ne plus rien faire, de ne plus vivre ma vie. Et je crois que c’est ça qui m’a boosté suite à mes déboires y a cinq ans. « Tu veux tenter de me tuer dis-moi ? » Rhume plus douleur au coccyx ? C’est beau, je devrais limite finir direct sur la civière. Mais, bon Maze à l’air tout de même un peu plus mal au point que moi, c’est drôle de penser ça alors que je ne peux pas vraiment voir ma face, pas de miroir et je ne vais pas prendre de photo de moi pour voir quelle tête j’ai. J’ai peu de photo de moi, comme je n’ai pas du tout de réseaux sociaux, j’ai vu le pire de ces derniers et je n’avais plus envie d’être dessus, pour éviter de subir d’autre peine comme on t’a fait subir. Même si maintenant, je suis sans doute plus forte qu’avant, mais bon, je ne vois pas pourquoi aller dessus. « Ouai y a pire comme démon, j’avoue. » Pas tout le monde serait restée avec moi, je me serais démerdée moi-même mais beaucoup moins facile de se défendre dans une telle situation, pour le coup. « Vu l’heure tes histoires drôle le seront encore plus … puis je ne suis pas forcément fraîche, je suis sûre que les blagues de maternelle me feront rire … » Disais-je en haussant les épaules, un peu honteuse, mais je ne suis pas la seule à rire de la sorte, de toute façon. Rire pour un rien et tout, hein ? J’ai limite besoin de me rassurer là. La radio passée, j’attends la venue du médecin dehors, qui confirme les suspicions de coccyx cassé et de deux côtés fêlées. Pas trop grave, mais ça va mettre un temps à se remettre, à te faire souffrir, mais la souffrance, ça prouve que je suis vivante, pas vrai ? Alors, c’est bien. Très bien, même. « Vilaine ! » Que je lui dis à son envie de ne blesser que moi, bon c’est cool pour les autres, mais quand même. « Coccyx cassé et deux côtés fêlées … t’es plus violente que mes partenaires de boxe … » pourtant sont rude les petits. Capable de me mettre au sol, bon pas sans mal, mais tout de même. « Je dois attendre mon ordonnance et je serais libre et toi aussi ! » Je lui offre un sourire et la regarde. « On devrait appeler un taxi, tu penses pas ? » Oui, histoire qu’on rentre, tout de même.
Deux bras cassés pour le prix d'un FT. Blaze Dashwood
« C’est ça oui ! Je te pardonne mais c’est bien parce que je t’ai nonchalamment amochée tout à l’heure…Je te préviens, la prochaine fois qu’on se voit, ce genre de remarque ne passera pas comme ça ! » Maze prit l’air faussement vexé mais un sourire ne tarda pas à s’afficher sur son visage. Et même si elle avait été sérieuse, il aurait été difficile de s’offusquer après qu’une personne ait osé faire une remarque sur sa mine désastreuse alors que ce n’était que la vérité vraie. Un bon coup de peigne et une grosse dose de maquillage ne pouvaient plus rien pour elle depuis longtemps. « Enfin bon, soit dit en passant, je pense que tu peux aussi concourir avec moi pour la première place de la sale gueule de la journée !. » Nouveau sourire. Le but de sa remarque n’était clairement pas d’attaquer Blaze mais bien de la taquiner et de rire de toute cette histoire avec elle, ce qu’elles s’appliquaient d’ailleurs toutes deux à faire depuis quelques minutes maintenant. Ne disait-on pas à juste titre qu’il valait mieux en rire qu’en pleurer ? Maze marqua une légère pause, le temps que le compliment de Blaze parvienne à son cerveau et qu’elle percute enfin. Le rhume ralentissait clairement sa capacité à fonctionner correctement et à réagir rapidement. Elle sourit une nouvelle fois, sincèrement touchée. « Merci. Toi aussi. .» Elle ne connaissait pas Blaze depuis bien longtemps et leur rencontre avait été particulièrement mouvementée mais elle sentait au plus profond d’elle-même que cette fille ne pouvait qu’être quelqu’un de bien intentionnée. Elle n’avait pas l’air d’avoir une once de méchanceté en elle. D’ailleurs, le fait qu’elle tente de lui rendre son portable au beau milieu de la nuit dans un lieu désert en était une belle preuve. Qui d’autre aurait tenté ça ? Une personne normalement constituée aurait très certainement laissé le téléphone où il était ou, pire, l’aurait gardé pour elle. Mais Blaze avait été honnête, et c’était quelque chose que Maze appréciait tout particulièrement chez les gens qu’elle côtoyait. Toutefois, peut-être la jeune femme aurait-elle agi différemment si elle s’était doutée de ce qui l’attendait pour le reste de la soirée. « Faut te mettre d’accord ! Tu penses que je suis une fille bien ou que je cherche à te tuer ?!. » Elle se mit à rire avant de prendre un air faussement mystérieux. « Enfin qui sait, peut-être que je cache bien mon jeu et que j’essaye effectivement de t’éliminer…Je sais pas exactement ce que je gagnerais dans l’histoire, mais je vais bien finir par trouver ! .» Elle avait récupéré un téléphone cassé, c’était déjà quelque chose ! Et puis cassé ou non, elle était rassurée de savoir que son portable et toutes les données qu’il contenait n’étaient pas entre de mauvaises mains. « Ne m’encourage pas et ne me lance pas sur cette voie…Je connais plein de blagues de maternelle…Et si en plus tu me dis que t’es bon public, on n’a pas fini !. » Les personnes bon public étaient bien trop rares dans l’entourage de Maze. Ses blagues -souvent lamentables, il fallait l’avouer- tombaient régulièrement à l’eau alors qu’elle continuait d’afficher un sourire satisfait en attendant les rires qui auraient dû suivre. Elle aurait probablement été particulièrement heureuse dans une sitcom américaine avec des rires préenregistrés. Maintenant qu’elle y songeait, était-il acceptable de se balader avec des rires préenregistrés sur son téléphone ? Rires qu’elle pourrait librement déclencher à chaque blague qu’elle ferait ? Cette histoire lui semblait avoir pas mal de potentiel, il allait falloir qu’elle y songe plus sérieusement, une fois que son cerveau serait à nouveau en état de fonctionner correctement. Maze sourit une nouvelle fois lorsque son assaillante la traita à juste titre de vilaine. Mais son sourire s’effaça rapidement pour laisser place à un air ahuri. « T’es sérieuse ?! Je suis capable de faire ça moi ??? Merde, je suis vraiment vraiment VRAIMENT super désolée. .» Elle ne savait pas quand est-ce qu’elle avait développé la force légendaire de Hulk, mais elle avait très mal choisi son moment et la pauvre Blaze en faisait maintenant les frais. « Bon, ça c’est une bonne nouvelle, on va enfin pouvoir songer à aller se coucher après toutes ces folles aventures ! Je ne te cache pas que je n’y croyais plus…. » Elle l’observa un instant, réfléchissant à ce qu’elle allait dire. « En tout cas il est hors de question que je te laisse toute seule. Je vais te forcer à me donner tes coordonnées pour que je puisse de temps à autre passer faire l’infirmière à domicile jusqu’à ton rétablissement complet ! Et je te préviens, ça n’est pas négociable. .» Et quand Maze avait décidé que quelque chose n’était pas négociable, il n’était pas utile d’essayer de parlementer avec elle. Elle ne changerait plus d’avis à présent. Elle se leva et se dirigea vers l’accueil, discutant quelques secondes avec la personne derrière le guichet avant d’enfin revenir vers Blaze. « Ta nouvelle infirmière personnelle vient de s’occuper du taxi !. »