| | |  (#)Sam 7 Avr 2018 - 20:18 | |
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Ce soir, c’est la grosse soirée de la fac de sociologie. C’est un événement immanquable. The place to be. Sérieux, si tu veux ne sortir qu’une fois sur l’année, c’est là qu’il faut montrer ta tête. Ils font toujours ça bien : dans un bar privatisé, avec une décoration folle et un DJ qualifié. Me demandez pas pourquoi c’est les socio’ qui organisent la soirée la plus hype de l’année, j’en sais rien. La théorie d’Anna c’est qu’ils essayent de changer leur image de gens ultra chelou et c’est vrai, je dois bien avouer, que le reste de l’année je les évite un peu. Tout le monde les évite le reste de l’année parce que s’ils arrivent à te coincer, t’es bon pour les écouter te parler pendant 45 minutes de l’addiction au café – si révélatrice de notre société axée sur la consommation et la rentabilité – ou alors ils essayent de te faire partir en débat sur les raisons de l’augmentation du suicide : effet secondaire de l’individualisation de la société contemporaine ? Ouais, la fac de socio, c’est un savant mélange d’ennui et d’angoisse. Mais ce soir tout le monde va leur gratter l’amitié pour des entrées dans le carré VIP et de l’alcool gratuit. Anna, qui m’a raconté ça avec trop de fierté pour que je puisse la soutenir totalement, est sur le coup depuis des semaines et a été à plusieurs dates avec un mec de socio pour nous assurer d’entrer easy partout. Je lui ferai la morale après la soirée parce que ce serait trop con de pas en profiter. C’est fait, c’est fait, non ? Puis, si on plisse les yeux et qu’on penche la tête, ça commence à ressembler à une belle preuve d’amitié : elle s’est quand même tapé des conversations ultra prises de tête pour nous offrir une bonne soirée.
En arrivant, j’ai tout de suite l’impression de participer à une grande expérience de sociologie : à l’entrée, ils distribuent des bracelets dont les couleurs représentent ta situation amoureuse. Le concept était déjà expliqué sur l’événement Facebook de la soirée mais j’y avais pas trop prêté attention en me disant que personne ne voudrait participer à ça. Erreur : non seulement tout le monde a l’air de trouver ça génial mais, en plus, pas moyen d’entrer sans bracelet. Du coup, je dis à la meuf de l’entrée que je suis célibataire et elle me file un bracelet bleu. Anna a l’air contente et quand je l’interroge du regard elle me dit, en haussant les épaules : « J’avais peur que tu fasses ton fragile et demande le bracelet ‘it’s complicated’. » Référence à Andy, évidemment. Je lève les yeux au ciel mais c’est amusé que je réponds : « Crois-moi que si j’avais su que c’était une option, j’aurais pris ça. » En vérité, même si j’avais su, j’aurais pas fait ça. J’ai pas envie d’attirer l’attention des gens sur ça. Puis, perso, ça me refroidit si je vois ça chez quelqu’un, genre je me dis que j’ai pas envie de me retrouver au milieu d’un truc compliqué. « C’est quoi le tien ? », je lui demande en remarquant qu’elle n’a pas un bleu mais un mauve alors qu’elle est tout aussi célibataire que moi. « C’est ‘là pour pécho’. » Je ris parce que j’aurais dû le deviner et je la pousse doucement vers le bar. On y retrouve le mec de socio qu’elle drague, j’apprends qu’il s’appelle Ethan. Il nous file des verres gratuits et on échange quelques mots. Franchement, ça va, il est plutôt sympa et plutôt mignon aussi. Peut-être qu’elle a pas seulement fait ça pour la soirée, malgré ce qu’elle dit.
Les gens arrivent vite, notre groupe gonfle au fur et à mesure que des potes débarquent. L’ambiance est super bonne, la musique aussi. Entre les verres gratuits qu’Ethan nous accorde et les prix hyper démocratiques de ceux qu’on doit réellement payer, mon taux d’alcoolémie grimpe rapidement. J’entends Hunter rire pas loin et ça me donne envie d’aller lui parler. Je m’incruste un peu dans le groupe avec lequel il discutait et pendant genre une minute, je me persuade que je suis juste là pour faire le type qui parle à tout le monde mais je tiens pas très longtemps avant de devenir tactile. Je suis toujours autant attiré par lui. Je l’emmène assez rapidement dans un coin moins agité pour l’embrasser. Ça me chauffe plus que prévu et on termine aux toilettes. On se marre un peu, à la fois excités comme des ados à l’idée que tous nos potes ou presque sont dans la pièce d’à côté et enivrés par la super ambiance de cette soirée hype.
Quand on ressort, je cherche ma meilleure amie des yeux et je la repère vite : elle est en train de rire à gorge déployée dans le carré VIP. Histoire d’être sûre que tout le monde la voie bien. Je souris et je propose à Hunter de venir se poser un instant avec nous dans un canapé du carré VIP. Je fais des grands signes à Anna pour qu’elle nous introduise et on passe la corde assez rapidement. Je me rends vite compte que c’est pas tant un endroit réservé aux gens cools mais plutôt un véritable repère d’étudiants en socio qui ont décidé, en tant qu’organisateurs, que c’était eux les VIP. C’est clairement plus un genre de coin repos pour le staff quoi. En tout cas, la soirée aura été super bonne et Hunter est loin d’y être pour rien. Ouais, je me dis qu’il ne se passera rien d’autre d’aussi excitant dans ma soirée et que le reste sera classique, pretty straightforward, alcool, amis et musique. D’ailleurs Anna décapsule plusieurs bouteilles de bières et nous propose un concours de cul-secs. On accepte tous sans même demander ce qu’il y a à gagner, trop pressés de prouver qu’on est des vrais. C’est con un étudiant, des fois.
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|  | | | | (#)Sam 7 Avr 2018 - 23:26 | |
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Ca fait quelques jours que t’as vu l’event facebook pour une soirée étudiante. C’est parce que Danny a noté qu’il y serait que ça a attiré ton oeil. Oui, vous êtes amis sur facebook, ça fait pas très longtemps. C’est toi qui a envoyé la demande, t’es sûr qu’il n’aurait jamais osé faire ça de son côté. Tu rentrais d’une soirée dans un bar qui aurait dû se limiter à un seul verre. T’es rentré chez toi à 2h du mat’, t’étais bourré, au fond de ton lit, t’as cliqué sur « ajouter en ami ». Tu fais des trucs cons régulièrement quand t’es seul avec ton téléphone et un peu trop d’alcool dans le sang. Généralement t’envoies juste des dick pic mais là t’es passé au level au dessus avec facebook. T’attends de voir si Danny va oser vous taguez tous les deux en ville un jour venu.
Bref tout ça pour dire que t’as des yeux sur les events qu’il convoite et ce soir, comme par hasard, t’as rien de prévu. Tu te rends donc à cette soirée étudiante. Tu t’es fait beau gosse. Chemise et jeans foncé. T’es en basket parce que tu t’es dit que ça faisait plus jeune. Non, en fait toutes les excuses sont toujours bonnes pour venir en basket. T’en as trois tonnes chez toi. T’as mis une paire que tu sors pas souvent, un truc assez classe. Tu rentres facilement même si t’es pas étudiant, ils vérifient rien en même temps. T’as juste dû choisir un bracelet pour dire ton statut. T’as pris le mauve. T’es là pour baiser pas pour trouver l’amour.
Un rapide coup d’oeil dans le bar et tu ne trouves pas Danny. Tu vas te chercher à boire tout en continuant de scanner l’endroit. Ca se voit que tu cherches quelque chose. Tu prends une bière et tu continues d’observer les environs. Ca y est. Le voilà. Les joues roses, il sort des toilettes visiblement. Suivi par Hunter. T’es presque sûr que y’a eu du sexe là dessous. Tu reconnais trop bien l’air sur le visage de Danny après l’orgasme. Tu les regardes de loin, attendant de voir quel est leur next move. Ils vont dans un coin qui a l’air réservé mais rien ne t’arrêtes. Tu te frayes un chemin jusqu’à leur table et tu prends une chaise libre à côté pour t’installer avec tout ce beau monde. Des amis ou potes de Danny. Tu sais pas leur degré de connaissance. Tu te dis que tu vas peut être le savoir si tu squattes avec eux, parce que visiblement c’est ce que t’as décidé de faire.
« Tu me présentes tes potes ? »
Tu parles à Danny comme si c’était tout à fait normal que tu sois là. Tu te sens super vieux en vrai maintenant que tu vois tous ces jeunes autour de la table. Tu te rends pas compte que Danny est si jeune quand vous êtes que tous les deux, mais là, comme à l’after party du nouvel an, tu sens bien la différence. Heureusement y'a toujours ton ami l'alcool pour faire passer ces moments.
« Hunter c’est ça ? »
Tu lui fais un clin d’oeil. T’as envie d’afficher Danny en faisant comprendre que oui, tu as entendu parler de lui. Mine de rien, maintenant que t’es installé à cette table avec eux, tu te sens pas à ta place, tu te demandes même pourquoi t’es venu. Tu te sens assez con pour dire la vérité mais tu ne vas pas te démonter pour si peu.
« C’est ça… »
Hunter jette un coup d’oeil à Danny parce qu’il comprend pas vraiment ce qu’il se passe.
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| | | | | | (#)Mar 10 Avr 2018 - 15:22 | |
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Je descends ma bière à toute vitesse. Quand je rabaisse la tête, prêt à découvrir si j’ai gagné ou pas, je prépare déjà une blague sur mon incroyable capacité à avaler – histoire de bien mettre mal à l’aise les quelques personnes qui n’auraient pas encore deviné que je suis gay – mais je n’ai pas l’occasion de la dire. Parce que je tombe nez à nez avec Andy qui s’installe tranquillement, se tire une chaise et tout ça. C’est tellement étrange que je faillis m’étrangler. Je ressens pleins de choses en même temps. Trop heureux de le voir, déjà envie de le toucher, souffle coupé par sa beauté mais perturbé par le contexte inédit, super mal à l’aise à l’idée de devoir expliquer notre relation et en douleur de devoir rester assis de mon côté comme un mec civilisé. Ça me gênerait un peu de passer pour un petit chien qui accourt dans les jambes de son maître devant mes potes. Alors, c’est vrai que le contexte pourrait ressemble à celui de l’after-party du nouvel an chez Anna mais c’est quand même vachement différent. Il était tard, tout le monde était déchiré et en chaleur, je pouvais lui bouffer le visage sans que ça fasse tâche dans le décor. Puis on était quand même vite montés dans ma chambre et le lendemain, les invités étaient bien sûr partis. Je suis d’abord trop perturbé pour dire quoi que soit. Je remarque juste – et ça m’amuse un peu – que les mecs de socio le regardent suspicieusement mais sans oser lui demander de s’en aller. Ils sont clairement intimidés. J’sais pas si ça va durer longtemps.
En tout cas, Andy a l’air de comprendre que s’il me remue pas, je vais juste resté buggé jusqu’à demain matin. « Tu me présentes tes potes ? » Les regards suspicieux se tournent tout d’un coup vers moi. Tu connais ce mec ?! Y a qu’Anna qui reste sereine et pour cause : elle le connaît bien, vu le nombre d’heures que j’ai passé à lui en parler, en plus de l’avoir croisé au nouvel an. Ça a même l’air de l’amuser, à se demander si elle est dans mon camp ou pas celle-là. Je m’apprête à faire les présentations et expliquer un peu. Je sais pas du tout expliquer quoi, je sais même pas si le but est de le faire accepter parmi mes potes ou trouver une excuse pour partir avec lui. Je sais pas ce que je pourrais dire mais c’est pas grave parce qu’il enchaîne rapidement, s’adressant à Hunter. « Hunter c’est ça ? » Fuck. Un peu de rouge coupable me monte aux joues. J’sais pas trop pourquoi mais j’ai l’impression d’être pris en flagrant délit de quelque chose de grave. « C’est ça… », lui répond Hunter en me questionnant du regard. Ah, ce malaise. Merci Andy. Je souris à Hunter – tentative nulle de lui faire comprendre que tout va bien – et je m’éclaircis la gorge pour gagner du temps mais c’est cramé que je suis gêné. Parce que non seulement, Hunter sait que j’ai parlé de lui mais en plus, j’en ai pas parlé à n’importe qui. Si le problème était juste de sous-entendre que je parle souvent de lui parce que je le kiffe, y aurait pas vraiment de problème, on est d’accord. Ça se rattrape facilement puis c’est vrai que je l’aime bien, j’aurais pas honte de lui dire. Mais là c’est deux types avec lesquels je couche et en disant qu’il a entendu parlé d’Hunter, Andy rend évident le fait qu’il est plus important. Même si je suis pas sûr qu’il s’en rende compte. C’est pas son genre de vouloir souligner ça, si ? Quoi qu’il en soit, faut que je réponde vite quelque chose. « Euh. Ben tu connais déjà Anna... » Vu qu’on a baisé dans toutes les pièces de sa maison. Je la désigne quand même, histoire d’être sûr. Ils ont pas trop eu l’occasion de se parler ce jour-là quoi. « Puis t’as Ethan, Lucas, Khloé, Sébastian... » Des gens de socio. Oui on s’en fout royalement de ces présentations et on les aura tous les deux oubliés demain ceux-là mais faut bien que je gagne du temps, putain. « Sinon y a Ray que t’as déjà vite fait croisé aussi. » Au billard, il était là. « Et du coup, oui, Hunter dont je t’ai déjà parlé. » Je gère rien du tout. Ambiance poids lourd lancé à fond sur l’autoroute qui se rend compte qu’il a plus de freins. Je me dis que ça sert à rien de nier l’évidence, la seule chose à faire c’est assumer que j’ai parlé de lui.
Les autres voient bien que je suis dans le mal mais au lieu de me venir en aide ils continuent de me regarder, en suspens, attendant patiemment que j’ai fini de m’embourber pour apprendre l’identité de l’intru. « Et du coup, les gars, ben je vous présente Andy. » Ça va pas les satisfaire ça, je le vois bien. Il faut que je leur en dise plus sur qui c’est. « C’est, euh, ... » Bordel, bordel, bordel. « Compliqué ? », propose Anna, visiblement amusée, en faisant allusion à ce qu’elle m’a dit au moment de choisir les bracelets. Je la fusille du regard. C’est limite pire maintenant qu’avant qu’elle n’ouvre la bouche, cette situation. Ouais parce que ce serait quand même pire que tout si c’était avec Andy que je me brouillais au final. Je peux survivre à du malaise avec mes potes mais j’en veux vraiment pas entre lui et moi. « Mais non c’est pas compliqué ! C’est ma main bi..., euh c’est mon sex friend j’veux dire. » Tuez-moi. Est-ce qu’on peut mourir de honte ? Faites que oui, pitié, comme ça on en finit tout de suite. Surtout que tout le monde peut voir que c’est bel et bien ‘compliqué’ : j’ai le bracelet bleu et il a le mauve. Enfin, peut-être qu’y a que moi qui trouve que ça trahit la situation. Faut dire que je l’ai remarqué tout de suite, ce bracelet, et que j’aime pas ça. Je déteste l’imaginer repartir d’ici avec un mec tranquillement ou même se le taper dans les toilettes. C’est ce que je viens de faire avec Hunter, oui, mais c’est pas pareil, je savais pas qu’il était là.
Histoire de détendre l’atmosphère, Ray tend la main à Andy et décide d’agir comme si tout était tout à fait peace et normal : « Ah ouais salut mec, je t’avais pas reconnu. Tu vas bien depuis l’autre jour ? » Je regarde rapidement Hunter pour voir ce qu’il en pense mais il est assez insondable pour l’instant. Peut-être qu’il a l’intention de m’en parler quand on sera qu’à deux ? C’est sûr que ça m’arrangerait. « Tu veux qu’on aille re-chercher à boire Andy ? » C’est le premier truc auquel j’ai pensé pour nous éloigner d’ici. Bon il a déjà une bière en main mais peut-être qu’elle est presque vide ? « Ouais enfin sinon on a encore des bières ici, c’est gratuit en plus. » Mais putain. « Aussi, je propose un Fuck The Dealer en guise de team building pour accueillir Andy. », elle dit en s’emparant d’un jeu de carte dans la poche du jeans d’Ethan. On imagine tous comment elle savait qu’il y en avait un là. « Je suis dealer first. », elle ajoute en sachant pertinemment qu’être dealer au début de la partie permet de limiter les dégâts. Puisque, comme le nom de ce jeu l’indique, c’est celui qui deale les cartes qui finit par prendre le plus cher, vers la fin de la partie. « Ou sinon on va tous danser ? On a déjà assez bu non ? » Je continue à vouloir échapper à la situation même si c’est vrai que l’ambiance a l’air de se détendre un peu. Je réalise même pas que je suis en train de me contredire par rapport à ma proposition d’aller chercher à boire. Je suis toujours pas serein quoi.
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| | | | | | (#)Dim 15 Avr 2018 - 13:09 | |
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Danny a pas l’air d’apprécier cette surprise. Ou tu sais pas trop en fait. Mais il est pas très loquace et ça n’aide pas à te faire partir ce sentiment comme quoi tu n’es pas à ta place. Même lui est en train de te le gueuler silencieusement. Un comble. T’essaies de lancer la conversation avec Hunter mais lui non plus comprend pas trop ce qui se passe visiblement. Putain, ils font chier ces petits cons. Ils peuvent pas continuer leur soirée comme si de rien n’était ? Comme si ta présence ne changeait rien ? Mais non. Il faut qu’il y ait un sacré silence et que tu te retrouves planté là, intrus que tu es.
Danny a l’air de se réveiller enfin et il te parle de Anna. Oui, elle te dit quelque chose c’est vrai. T’as du l’apercevoir à l’after party du nouvel an. Il te sort tous les autres prénoms des gens autour de la table. Ok. Définitivement trop de prénoms. Tu te rappelles déjà plus de rien. Il parle de Ray que tu devrais remettre mais pas vraiment. Il termine par parler de Hunter. Il a les joues roses le petit Danny, sûrement à cause des choses qu’ils ont fait y’a tout juste quelques minutes tous les deux. Le silence est putain de pesant. Tu pensais que t’allais pouvoir passer outre ce léger malaise mais tu n’en es plus vraiment sûr. Tu risques de sortir une sale excuse pour te barrer d’ici. Ou du moins de leur table. Mais pourquoi tu t’es incrusté comme ça ? T’aurais dû prendre Danny à part. En tête à tête, tu sais gérer. Là visiblement, pas du tout.
Pour tenter de faire passer ce moment, tu piques le verre de Danny et tu en bois une gorgée alors qu’il te présente à son tour. Anna parle de chose compliqué et tu lèves un sourcil. Non c’est pas compliqué du tout entre vous. C’est même très clair. Sauf que… C’est vrai que ce petit con de Danny est amoureux de toi et qu’il a dû parler de toi à son amie, du coup elle connait son côté de l’histoire et visiblement c’est compliqué pour lui. Fuck. Tu pensais pas que c’était comme ça de son point de vue. Surtout après les moments que vous avez passé ensemble suite à vos « retrouvailles ». C’était juste parfait. Vous vous êtes revus plusieurs fois depuis, sans accroc. Séries, bouffe, sexe, toujours un bon programme sur votre liste. Danny essaie de rectifier le tir. C’est donc pas compliqué d’après lui. Vous êtes sex friends. Mais la tronche qu’il tire tout en disant ça, tu ne le crois pas vraiment, même si t’en as envie.
T’as des remarques très nulle qui te viennent en tête et tu en aurais lancé une si y’avait pas ce mec qui te tendait la main pour te saluer. Il te reconnait et c’est pas ton cas. Ce soir là au billard, tu n’avais d’yeux que pour Danny.
« Salut. »
Tu lui sers la main et tu hoches vite fait la tête pour dire que oui ça va. Alors que ça va pas du tout. Heureusement y’a Danny qui prend la parole. Parce que les autres autour son comme spectateur de ce qu’il se passe sous leur yeux. C’est pesant. Tu pensais pas que les petits jeunes seraient comme ça. T’avais juste envie de t’installer à côté de Danny sans vraiment vouloir leur faire stopper leur échanges et leur soirée. Ton twink veut vous sortir de là et y’a un con qui le contredit et qui lance un truc de dealer tu sais pas quoi, aucune idée de ce dont il parle. Tu fais « non » de la tête et tu te lèves alors que Danny propose d’aller danser.
« Je vais voir ce que y’a au bar. »
T’as besoin de t’éloigner de cette table de petit cons. Oui. C’est ce qu’ils sont tous. Tu te sens putain de vieux. Pas à ta place. Ca te brise le coeur. C’est la première fois que tu te sens pareil. C’est aussi la première fois que tu crash une table d’étudiant comme ça. Tu tires Danny par l’épaule pour qu’il te suive et tu vas au bar. Quand vous y êtes tous les deux tu le regardes et tu soupires.
« Okay c’était une mauvaise idée de venir me faire une place à ta table. »
Parce que vous l’avez tous très bien senti.
« Tu peux retourner jouer avec tes amis. Je vais aller en boîte. Y’a trop de gosses ici, ça me déprime. »
Pourquoi t’es si honnête ? Sûrement parce que de toute façon, ça se voit sur ta gueule que y’a un truc qui va pas, même si t’as tenté de le cacher du mieux possible. T’es pas à ta place et tu sens que ça va pas aller en s’arrangeant.
Le barman arrive vers vous et tu lui fais signe que tu vas rien prendre. Non. Tu comptes partir au plus vite. Plus tes yeux se posent sur les gens présent, plus t’as l’impression d’être un chaperon. T’as même quelques regards qui se posent sur toi d’un air interrogateur. Genre « qu’est ce que tu fous là ». Ou peut être « qu’est ce qu’il est hot ». Mais là t’as juste l’impression que tout le monde est contre toi. Tu reposes tes yeux sur Danny et tu essaies de te donner un air le plus détaché possible.
« Tu restes là ? »
Même si tu lui as dit de retourner voir ses potes. Tu le tentes... On sait jamais.
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| | | | | | (#)Mer 25 Avr 2018 - 12:25 | |
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J’ai l’impression d’une collision de deux mondes, ça explose en silence, peut-être même que personne ne se rend compte de rien mais moi je le vis mal, je sens que je gère pas. Je perds totalement pied, la situation est trop bizarre, même pour moi et ma sociabilité que je pensais à toute épreuve. Sûrement qu’il y a trop d’émotions en jeux. Impossible de me détendre parce qu’Andy c’est pas n’importe qui et il débarque dans un monde qui n’est pas n’importe lequel : un monde où j’ai un peu toujours fait comme s’il n’existait pas, parce qu’après tout, c’est ça qu’il voulait non ? Je sais plus trop. Nos vies sont restées bien séparées pendant longtemps mais ces derniers temps, ça se croise beaucoup plus. Déjà, on est potes sur FaceBook. Ça a l’air bête dit comme ça mais, franchement, j’étais même pas certain que ça arriverait un jour. Tout ça pour dire que mes potes, c’est normalement le genre accueillant mais là, ils étaient pas prêts parce que ce type de 29 ans qui s’incruste, j’en parle pas, sauf à Anna.
Y a Ray qui va lui serrer la main pour montrer qu’il le reconnaît, espérant sûrement communiquer un c’est bon les gars, il est cool aux autres mais ça prend moyen. Anna propose un fuck the dealer pour détendre l’atmosphère. D’habitude c’est un de mes jeux préférés – même si c’est franchement un des plus violents niveau alcool – mais là je suis plus dans l’ambiance. J’aurais même carrément peur que l’alcool me fasse merder cette situation encore plus. J’ai déjà assez l’impression d’évoluer sans garde-fou comme ça. Je n’ai en tout cas pas à m’en inquiéter parce qu’Andy se lève, déclare : « Je vais voir ce que y’a au bar. » et me tire par l’épaule pour que je le suive. Je saute sur mes pieds, trop heureux d’avoir une excuse pour filer. Ils m’en voudront pas. C’est encore assez normal comme comportement en soirée pour moi ça, me balader sans expliquer.
Une fois qu’on est plus loin, je me détends et ça me permet de remarquer qu’il n’a pas l’air au top de sa forme. Il a presque l’air blessé et je peux pas m’empêcher de me sentir coupable. Je sais pas ce que j’aurais fait de mal puis c’est quand même un comble que je me sente mal alors que c’est lui qui s’incruste à la soirée étudiante que j’attends depuis le début de l’année mais, ouais, j’aime pas quand son sourire plein d’assurance et de défi quitte ses lèvres. J’aime trop ses airs de mec qui sait qu’il plait. « Okay c’était une mauvaise idée de venir me faire une place à ta table. » Je secoue la tête, sans réfléchir, je suis déjà trop bourré pour pas être transparent. « Nan mais c’est moi désolé... » J’sais pas trop de quoi je suis désolé. De pas avoir pu gérer mieux, sûrement. De pas savoir garder mon chill quand il est là. Après tout, c’est sûrement mon propre trouble qui a troublé mes potes. Putain, je suis nul. Je trouve pas que c’était une mauvaise idée en soi, en tout cas. J’aime même carrément ce que ça trahit de son envie d’être avec moi. Enfin, à moins que je me fasse encore complètement des films et qu’il ait rien calculé du tout.
Tiens, mais d’ailleurs, comment il a eu vent de cette soirée ? Est-ce que tout le monde en parle tellement que la réputation de ce truc atteint des gens hors du campus ? C’est pas vraiment le moment de lui demander. « Tu peux retourner jouer avec tes amis. Je vais aller en boîte. Y’a trop de gosses ici, ça me déprime. », il m’avoue. J’ai l’impression d’heurter un mur : mon âge – et celui de mes potes – c’est un truc que je peux pas changer, même pour lui, même si je déteste que ça lui fasse mal. Je sais pas quoi lui dire. J’ai le sentiment que quels que soient les mots qui franchiraient mes lèvres, ils ne feraient qu’empirer le truc. J’ai pas envie qu’il parte mais, même ça, je suis pas certain de pouvoir le dire sans remuer quelque chose maintenant qu’Anna a mis les pieds dans le plat en disant que c’est compliqué. « Tu restes là ? » J’hausse les épaules et les mots, portés par les vapeurs d’alcool, s’échappent trop vite pour que je puisse les arrêter : « Je reste avec toi, en tout cas. » Visiblement, je suis pas en état de garder des trucs cachés pendant très longtemps. Mais c’est vrai, tant pis pour cette soirée, je préfère mille fois passer du temps avec lui. Y en aura une autre l’année prochaine, en plus. Alors qu’Andy et moi, on sait jamais quand ça va ‘finir’ et c’est ça ma philosophie depuis le début dans cette relation : profiter du moment présent. Il est là, je suis là, pas question que je le laisse partir, à moins qu’il me le demande.
Je tends les doigts vers lui, effleure la peau de son avant-bras. C’est automatique, je peux pas passer autant de temps en sa présence sans le toucher. « T’es sûr que tu veux partir tout de suite ? Je pensais que t’étais là pour pécho... », je dis alors que mes doigts descendent vers son poignet, se glissent sous son bracelet mauve, pour signifier que c’est de ça dont je parle. Je l’ai remarqué tout de suite. Je me sers de cette prise sur lui pour tirer sa main vers moi, l’inviter à me toucher. « Parce que ça tombe bien, je suis totalement dispo. » Je lui souris, sans trop savoir s’il va embarquer ou pas. Peut-être que son malaise est trop fort mais depuis quand on en a quelque chose à foutre des autres quand c’est lui et moi hein ? « Je sais pas si j’oserais ajouter que la meilleure façon de te fondre dans la foule, c’est de fondre en moi ? Tu trouves que c’est abusé ? », je demande avec un faux air innocent. Mon sourire s’agrandit ensuite et je ris presque même parce que je me trouve con et que je suis bien conscient que ça veut rien dire au final cette phrase. Même si c’est sûr qu’il aurait moins l’air de détonner dans la foule s’il arrêtait d’y penser. Je pense que globalement les gens s’en fichent et ils s’en foutraient encore plus si on était en train de faire ce qu’ils font tous : flirter. Je fais un pas vers lui pour me rapprocher, presque réduire à néant la distance entre nous. Il est bien mieux que tous ces ‘gosses’, comme il dit, et j’sais pas si je parviens à lui faire comprendre ou pas. « En tout cas, je te suis, si t’es d’accord. », je répète. Et s’il est pas d’accord, je reste ici et je termine de m’enterrer en me mettant la plus grosse race de ma vie pour survivre à la déception. Mais ça, il a pas besoin de le savoir.
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| | | | | | (#)Dim 29 Avr 2018 - 20:00 | |
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Il s’excuse et tu comprends pas pourquoi. Tu préfères pas réfléchir trop longtemps à ces excuses parce que ça risquerait de t’énerver. Oui, t’es de mauvais poil là, mais malgré tout tu penses à éventuellement sortir en club afin de t’amuser. De te dérider. De penser à autre chose. Danny reste assez silencieux. Encore ce silence. Ce putain de silence. Celui qui t’a assommé à la table quelques minutes plus tôt. Ton boy toy sort de sa léthargie et il dit qu’il reste avec toi. Parfait.
Il vient te toucher et tu le laisses faire. Il se rétracte légèrement. Tu hausses une épaule quand il te parle de pécho. Tu comprends qu’il fait référence au bracelet quand il met sa main dessus. Il te tire vers lui et tu le regardes, ne cherchant pas à le toucher en retour. Tu sais pas pourquoi, tu le sens pas là. T’es encore trop sur les nerfs du fiasco de cette soirée. Il dit qu’il est dispo pour que tu le baises et ça te fait lâcher un bref sourire. Il en rajoute une couche en disant de te fondre en lui et t’as bien saisi le message. Il confirme qu’il te suivrait.
« On bouge. »
Parce que cet endroit rempli de teen, tu tiens plus. Tu te recules de lui, le tirant par le tshirt pour qu’il te suive.
« Je t’attends devant. »
Parce qu’il va sûrement aller parler à ses potes avant de filer comme ça. Et tu files de ton côté. L’air de dehors va peut être te faire oublier ce mauvais moment. En vrai te faudrait une clope là mais t’en as pas. T’essaies d’arrêter depuis un baille et là récemment t’as arrêter d’acheter un paquet de temps en temps alors t’as pas le choix que de ne pas fumer. Tu peux toujours demander à une meuf qui est là pas loin mais non. Cette poule de dix huit ans t’énerve alors que tu ne la connais pas. Tu fais quelques pas de plus pour t’éloigner de l’endroit et tu sors ton téléphone pour t’occuper. T’as un pote qui t’as envoyé un snap d’une soirée où il se trouve. Y’a une jolie vue de ce que tu peux voir. Soirée sur un rooftop. Il te dit de venir et tu lui demandes l’adresse, ça te tente bien. Quand Danny se ramène tu prends la marche pour aller jusqu’à ta voiture plus loin.
« Soirée sur un toit ça te branche ? »
Tu lui proposes plus pour le fun parce que c’est là bas que vous allez de toute manière…
« On fera en sorte que ce soit mieux que ta soirée étudiante là. Ca devrait pas être très compliqué. »
T’es mauvais. T’ajoutes rapidement.
« Et je te présenterai un de mes potes au passage. »
Parce que t’es sûr que ce détail va susciter de son intérêt.
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| | | | | | (#)Ven 8 Juin 2018 - 20:06 | |
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J’étais clairement pas prêt à le voir là, ce soir. D’ailleurs, ça fait un peu partie des règles du jeu ça, non : pas de place pour moi dans sa vie, pas de place pour lui dans la mienne. Nous deux, c’est chaque fois comme des parenthèses. Des parenthèses sûrement beaucoup plus importantes pour moi que pour lui, auxquelles je pense tout le temps, sans lesquelles je ne saurais peut-être plus vivre, mais des parenthèses quand même. Le voir débarquer ici, alors, c’était un peu comme un retour d’acide ou un pli dans l’univers. Trop bizarre, trop beau, trop inattendu. Je suis largué. Du coup, quand il fuit vers le bar, j’ai l’impression que c’est de ma faute. Si j’avais été sobre, si j’avais été préparé, peut-être que j’aurais pu faire ou dire quelque chose qui aurait allégé la situation, qui l’aurait fait se sentir à l’aise. Il dit qu’il n’aurait pas dû venir. Que ça le déprime, les gosses. Ma gorge se serre à l’idée qu’il se casse en boite sans moi, qu’il disparaisse aussi soudainement qu’il n’est arrivé. Puis ces gosses, dont il parle, c’est ma vie. Alors c’est un peu dur à encaisser, ça a trop le goût de rejet. Alors, je reste un peu sur le carreau. Jusqu’à ce qu’il me demande si je reste ici. La réponse s’échappe de mes lèvres, c’est de l’ordre de l’instant de survie, du cœur qui tressaute. Je reste avec toi, je lui dis. Parce que c’est ça qui est le plus important.
Je me rapproche de lui, je le touche, je l’invite à me toucher aussi mais ça prend pas trop. Il sourit un peu, sans plus, toujours préoccupé. J’aimerais savoir ce qui se passe dans sa tête. « On bouge. », il dit, me tirant avec lui avant d’ajouter « Je t’attends devant. » et de me lâcher. Je le regarde s’éloigner. J’en reviens pas que je suis sur le point de me barrer de cette soirée, attendue depuis le début de l’année. Mais je pourrais pas rester, tout serait trop pâle à côté de l’idée que je pourrais être avec lui. Je trottine vers mes potes pour leur dire au revoir. C’était pas une très bonne idée parce que j’arrive près d’eux avant d’avoir trouvé ce que j’allais leur dire, du coup. « Bon, ben moi j’me casse. » Je me penche vers Anna pour l’embrasser pendant qu’elle piaille d’indignation. « Mais t’es sérieux ? Nan, juste nan, tu peux pas. » Je traverse le petit groupe pour ‘checker’ Ray. Comme je ne lui réponds pas, Anna insiste : « C’est Andy qui trouve qu’on est pas assez bien pour lui c’est ça ? » Je secoue la tête, assez conscient d’être en train de mentir. Je dis au revoir à Hunter en le prenant brièvement dans mes bras pour lui dire que all is well même s’il vient de croiser un mec qui l’éclipse totalement, ce qui est quelque chose que je peux pas contrôler, il éclipse tout le monde, Andy. Ceci dit, je pense bien qu’il s’en tape, Hunter. Je réponds enfin à ma meilleure pote : « Mais non trop pas. Bon, on s’voit demain, ok ? » Je m’éclipse sans en rajouter et sans passer trop près d’elle, parce qu’elle serait capable de me retenir physiquement.
Dès que je retrouve Andy dehors, il se met à marcher comme s’il voulait s’éloigner le plus vite possible de cet endroit. Apparemment, c’était encore plus awkward pour lui que pour moi, tout ça. J’accélère le pas pour le rattraper. « Soirée sur un toit ça te branche ? » Je frisonne presque au son de son accent. C’est con parce que je l’entends souvent alors j’sais pas pourquoi ça me prend maintenant, tout d’un coup. Peut-être parce que j’entends enfin clairement sa voix après le boucan à l’intérieur. « Ouais carrément ! » J’ai jamais fait de soirée rooftop alors, clairement, ça me chauffe. « On fera en sorte que ce soit mieux que ta soirée étudiante là. Ca devrait pas être très compliqué. » Je lève les yeux au ciel. Je trouvais ça sympa, moi, j’pense sans le dire, histoire de pas remuer le truc. « Et je te présenterai un de mes potes au passage. » What ? Mais je pensais que la morale de l’histoire c’était d’arrêter de mélanger nos vies ? En même temps, bien sûr que j’ai envie de rencontrer un de ses potes, d’avoir un peu accès, à nouveau, à tout ce qui m’échappe de lui, de son quotidien, des gens qu’il fréquente. « Ah ouais ? », j’dis bêtement. Ensuite, je peux pas m’empêcher d’ajouter : « Attend, ami ou amant ? » Je blâme la bière gratuite, bien sûr, et je m’en veux immédiatement pour ce que j’ai entendu de jalousie dans ma voix. Surtout que je pense pas que ce soit son délire de me présenter un autre mec qu’il se tape mais on sait jamais. « Parce que, bon, je suis pas là pour regarder quoi... », j’ajoute en souriant et j’arrive presque à me persuader que c’était seulement ça que je voulais dire : je veux baiser ce soir. Rien d’autre. Genre, moi, jaloux ? Pff, never, j’ai juste l’esprit pratique. Oui oui.
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| | | | | | (#)Dim 10 Juin 2018 - 12:30 | |
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Ca le branche ton idée de soirée sur le toit. Tant mieux pour lui, parce que c’est la destination. Tu ne le regarde pas quand tu balances ta sale petite remarque sur sa soirée, mais t’es sûr qu’il fait une tête. Tu t’en fou. L’important c’est qu’il te suive. Ce mec, il ferait n’importe quoi pour toi, comme quitter une pure soirée étudiante. T’avais eu quelques doutes sur le moment, mais non, il ne t’a pas déçu et il est maintenant en train de se tirer avec toi.
Tu parles d’un pote et il te questionne à son propos. Ses paroles te font te dérider. Voilà qu’il se la joue jaloux. Ca te plaît un peu trop de le voir comme ça. Surtout qu’il a pas totalement tort au fond. D’ailleurs tu lui dis la vérité, sans sourciller.
« Peut être qu’on s’est déjà branlé mutuellement ouais. »
Dans un canapé à la fin d’une soirée chez lui. Vous étiez trop fatigué pour faire autre chose et vous avez jamais eu envie de refaire ça de manière plus approfondit. Pas trop de tension sexuelle entre vous, parfois c’est bien pour faire durer une amitié. Enfin, amitié, c’est un bien grand mot. C’est juste un pote de soirée. T’en as beaucoup des comme ça.
« Mais t’inquiètes pas… »
Et tu vas passer ton bras autour de ses épaules pour être en contact avec lui en marchant.
« … j’ai pas envie de le baiser. »
Contrairement à Danny. Tu lui fais même un bisou sur la joue, suivit d’un petit coup de langue sur sa peau. T’avais envie. Vous arrivez à ta voiture alors tu te détaches de lui et vous entrez dans ta golf III noir décapotable. Au contact, la musique se lance automatiquement, c’est ANTI, le dernier album en date de Rihanna. Tu baisses le son parce que t’as de la compagnie et tu prends la route.
Quelques minutes plus tard, vous voilà sur le toit en question. La musique n’est pas super forte. Apparemment c’est pas vraiment fait pour danser, juste pour discuter en buvant. Y’a un tas de banquette avec des petites tables, les lumières sont tamisées. Y’a du monde, mais chacun a l’air d’être avec son groupe de personnes, pas trop de mélange. Tu avances, jetant des coups d’oeil aux tables et ça y est, le voilà, Nick, ton pote. Il est à une table avec un mec que tu reconnais, t’es d’ailleurs surpris de le voir.
« Ola ! »
Tu dis bonjour à Nick. S’en suit des retrouvailles avec l’autre mec, George. Vous vous prenez dans les bras et vous parlez brièvement de la dernière fois que vous vous êtes vu qui doit remonter à trois ans. T’apprends qu’il est de retour en ville après avoir passé du temps à Sydney pour son boulot. Tu te souviens que Nick en pinçait pour lui et tu te dis que t’es peut être en train de crasher un éventuel rapprochement entre eux ce soir.
« Oh et… »
Tu l’avais presque oublié (joke, non tu l’avais pas du tout oublié), tu te tournes vers Danny.
« Nick, George, Danny. »
Tu ne dis rien de plus pour faire les présentations. Pas besoin de mettre des mots sur quoi que ce soit. Tu remarques quand même Nick qui te regarde l’air de dire « tu vas le baiser hein ? ». Tu fais genre t’as rien vu. Nick vous invite à leur table et tu t’installes. Danny en face de toi, Nick et George l’un en face de l’autre. T’as légèrement l’impression d’être à un double date mais tu te retiens bien de faire la remarque. Une serveuse arrive.
« Je vais prendre un cocktail, un truc avec du rhum, je te laisse choisir. »
T’es comme ça ouais. T’as envie de boire un truc mais sans prendre la peine de regarder la carte. De toute façon ça ne peut être que bon.
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| | | | | | (#)Lun 11 Juin 2018 - 21:15 | |
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Je lui demande si le type qu’il veut me présenter c’est un ami ou un amant. Dans ma tête, c’était une question plutôt normale mais j’entends clairement la jalousie qui accompagne les mots échappés de mes lèvres. Je flippe pendant une seconde. Je devrais faire plus attention. Le deal entre nous c’était quand même que pour continuer à le voir, je devais arrêter de l’aimer. Ou un truc comme ça, en tout cas. C’est pas tellement le chemin que ça prend pour l’instant. Je me suis quand même cassé d’une soirée attendue depuis Septembre, rien que pour être avec lui. D’ailleurs, j’essaye de lui faire croire que c’est seulement pour ça que je pose la question : j’ai pas quitté une super fête pour le regarder baiser quelqu’un d’autre. Je sais pas si ça passe ou pas, comme excuse, mais en tout cas Andy n’a pas l’air de se formaliser.
D’ailleurs, il me répond d’un ton égal, comme s’il expliquait un élément de sa routine : « Peut être qu’on s’est déjà branlé mutuellement ouais. » Ah ben oui, normal. Moi aussi y a toujours un moment de la journée où je me mets à branler un pote, c’est clair. Je lève rapidement les yeux au ciel, sans qu’il ne puisse le voir et, malgré moi, je souris. J’saurais pas trop dire objectivement pourquoi. En sommes, je devrais être jaloux – et je le suis, j’avoue – et me demander dans quel monde ce type vit. Mais j’sais pas, c’est peut-être que ça lui ressemble trop – et que globalement, j’aime tout ce qui est lui – ou c’est peut-être cette légèreté qui émane de lui mais je souris. « Mais t’inquiètes pas…j’ai pas envie de le baiser. », il ajoute après avoir passé un bras autour de moi. Je revis. Tellement que je serais capable de ronronner. Il ponctue même ses paroles d’un baiser sur ma joue, histoire que le doute soit impossible : c’est avec moi qu’il va coucher aujourd’hui. Cet avant-goût est quand même beaucoup trop rapide, ça me frustre. « Cool, je vais peut-être pas regretter d’être venu alors. » Comme si je pouvais regretter.
Dans la voiture, sur des airs de Rihanna, je me demande quel genre de soirée ça va être. Quand on arrive, je découvre une ambiance un peu after-work. La musique est sympa mais plutôt calme, les gens ont l’air de zoner tranquillement et le décor est carrément beau. Je me retiens de courir vers le bord pour regarder vers le sol pour voir à quel point on est haut. Ça me ferait trop passer pour un gamin émerveillé. Mieux vaut que je fasse genre je suis habitué. Je regarde un peu les gens, j’essaye de voir si je suis plus bourré qu’eux ou pas.
Tout d’un coup j’entends Andy saluer des gens et je reporte mon attention vers eux. Y a un deuxième type, ils se prennent dans les bras échangent quelques mots. Je comprends vite fait qu’ils se sont pas vu depuis super longtemps. Ça devrait vouloir dire que le type qu’il a branlé c’était le premier mais, qui sait, c’est peut-être pas récent comme histoire et ça pourrait être le deuxième. « Oh et… » Y a plus kiffant sur terre que cette impression que j’ai qu’il vient à peine de se rappeler de ma présence, on est d’accord. Je me laisse pas abattre et je souris bravement. « Nick, George, Danny. » Je fais un petit signe de la main. « Hey. » On s’assied à table avec eux. C’est quand même un sacré changement d’ambiance, tout ça. Heureusement j’ai encore assez d’alcool dans le sang pour avoir l’esprit de trouver ça étrange. Une serveuse arrive, Andy commande un cocktail avec du rhum. « Et je veux bien une bière steplait. » Vu que c’est à ce poison là que j’ai commencé, c’est mieux de continuer sur ma lancée que de faire des mélanges. Elle me regarde un peu suspicieusement. Putain, si elle me demande ma carte d’identité, je me bute. Ce serait tellement la honte. Mais je suis juste parano parce qu’elle finit par se barrer en promettant qu’elle nous ramène ça.
Je voudrais reporter directement mon attention sur les potes d’Andy, histoire de participer à la conversation. Mais mes yeux accrochent d’abord sur le visage du colombien et s’attardent, c’est plus fort que moi. Trop de beauté dans ce mec. Les lumières tamisées rajoutent un petit quelque chose qui me fascine. Je détourne les yeux, histoire de pas être in love de façon trop évidente non plus. « Vous vous connaissez d’où du coup, tous les trois ? » Question clichée mais ça m’intéresse vraiment. Ça date de l’université ? En soirée ? Au boulot ? Est-ce qu’Andy rencontre des mecs ailleurs que dans les back-rooms d’un club gay ? Évidemment je sais que oui, j’ai rencontré d’autres de ses amis, mais ça ne me dit pas qui sont ces types. « Aussi, si vous voulez jouer à faire boire Andy, je suis méga partant. Il est beaucoup trop sobre. » Contrairement à moi. Je sais pas si c’est leur genre ou s’ils vont trouver que c’est trop gamin. Je suis un peu mal à l’aise parce que je suis clairement le plus jeune de ce rooftop. La situation est inversée par rapport à tout à l’heure, ouais. C’est notre malédiction à Andy et moi, ça.
Quoi qu’il en soit, je ne résiste pas plus longtemps à l’envier d’aller glisser une jambe entre les siennes, sous la table. C’est clairement trop me demander de rester sagement assis en face de lui, il le sait. Après ça va, je parviens encore à rester discret, ma jambe caresse un peu la sienne mais je suis pas trop insistant, mieux vaut prendre la température d’abord. Voir s’il est moins tendu que tout à l’heure, à ma soirée, où ça l’a à peine fait sourire que je lui propose de baiser.
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| | | | | | (#)Mer 13 Juin 2018 - 22:19 | |
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Il fait genre il aurait regretté de t’avoir suivi. Ca te fait bien marrer. Comme s’il avait déjà regretté une seule fois ce genre de situation. Vous finissez toujours par être collé l’un à l’autre et tu sais qu’il vit pour ça.
Danny commande une bière et tu le regardes peut être un peu trop. Tu détournes les yeux pour pas te faire cramer par tes potes. T’aurais pas envie qu’ils pensent que ce gosse est plus qu’un plan cul, parce que c’est tout ce qu’il est. (Ah oui ? Pourquoi autant insister là dessus alors?). Dès que ton regard s’est défait de son visage tu sens les yeux de Danny sur ta personne. Chacun votre tour apparemment. Sauf que dans ce sens là ça te dérange pas. Il demande d’où vous vous connaissez et vous vous regardez avec Nick pour tenter de vous remémorer. T’as un sourire franc qui te vient quand Danny propose de te bourrer la gueule. Tu pourrais lancer l’excuse de ta voiture mais ce n’est pas vraiment ce qui te retiendrait d’abuser de l’alcool ce soir. Tu rentrerais en uber, tout simplement.
« Première partie de soirée pas top ? »
Nick te regarde interrogateur. Tu balaies sa question d’un signe de la main. T’as pas envie de t’attarder là dessus. T’avais presque oublié ce moment gênant et t’as pas envie de revenir là dessus. Nick se retourne vers Danny pour répondre à sa première question. C’est à ce moment là que tu sens la jambe de Danny sur la tienne. Tu tournes la tête vers lui alors que Nick prend la parole.
« On se connait parce que mon ex était un pote de Andy. Sauf que maintenant on se voit plus lui et moi que eux deux. Je pique les potes à mon boyfriend. »
Ca te fait marrer qu’il dise ça comme ça. Tu laisses Danny faire son petit manège avec ta jambe. Même que tu joues le jeu et que tu accueilles son contact avec plaisir. Tu lui jettes un coup d’oeil qui est lourd de sous entendu avant d’y aller de ta petite remarque toi aussi.
« En même temps il s’est marié et il a une gosse. C’est pas bien compliqué de perdre le contact quand on a plus les mêmes centres d’intérêts. »
« Ah oui il est marié et il a un enfant ? »
George qui débarque. Faut dire qu’il a été loin pendant longtemps. Vous discutez un moment de Louis, l’ex de Nick. Ce dernier te regarde d’un air entendu, il sous entend même qu’il se souvient très très nettement de la soirée où Louis a annoncé qu’il allait se marier. C’est cette même soirée où t’as fini à moitié à poil avec Nick. Tu tournes les yeux vers Danny à ce moment là comme pour le lui dire par la pensée. Tu l’aurais dit à voix haute si George n’était pas là, mais t’as pas envie de ruiner les chances de Nick avec lui alors tu t’abstiens. T’es cool comme mec. En attendant tu continues de frotter ta jambe contre celle de Danny. Parce que oui, à ce niveau là, on ne sait plus qui est l’investigateur. Vos verres arrivent et tu regardes Danny, ta lèvres mordue l’espace d’un instant, parce que tu commences à avoir beaucoup trop envie de le toucher.
« Tu veux me rendre ivre hein ? Tu veux abuser de moi ? »
Tu essaies de la jouer innocent mais tu sais que ça va pas marcher. T’es pas crédible. Surtout que ça fait beaucoup rire Nick. Il n’est pas dupé. Ca te fait légèrement marrer. T’es de bonne humeur. D'ailleurs tu appuies bien ta jambe contre celle de Danny à ce moment là.
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| | | | | | (#)Sam 16 Juin 2018 - 19:02 | |
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Je propose de faire boire Andy parce qu’il est beaucoup trop sobre et ça le fait sourire. Je souris aussi, en miroir. Cool, ça confirme qu’il est plus détendu que tout à l’heure, maintenant qu’on est plus dans son élément. Nick demande si le début de la soirée était nul et j’ai peur qu’Andy s’épanche sur le sujet mais il chasse simplement la question. Ça me donne l’impression que c’était vraiment pas un caprice cette envie de se barrer de la soirée, genre si on est encore too soon for jokes c’est que c’était sérieux. J’suis pas trop sûr de mon interprétation et je laisse tomber mes réflexions parce que le moment présent est plutôt cool : ma jambe caresse celle d’Andy. Nick me répond et raconte que le colombien est un pote de son ex. Je trouve que ça sent un peu la partouze cette histoire mais c’est juste ma jalousie qui parle. Enfin j’espère. De toute façon, je capte le regard d’Andy et ça me fait kiffer.
Puis l’histoire continue : le mec en question est marié et il a un gosse. Ma première pensée c’est clairement : Merde, c’est dur un gosse si jeune. Puis je réalise que les amis d’Andy n’ont pas 19 ans et que ce gosse était un choix. Aïe. J’ai du mal à retenir une petite grimace. Décidément, notre différence d’âge, c’est vraiment le thème de la soirée. J’espère que je n’ai pas été trop transparent. Au pire, ils n’auront qu’à croire que je ne veux pas d’enfants. Ils continuent un peu de discuter de tout ça et lorsqu’ils évoquent la soirée de l’annonce du mariage, Andy me regarde avec plus d’insistance. Ah, c’était à cette soirée là qu’ils se sont branlés ? Ce serait pas aberrant comme façon de célébrer le mariage d’un ex.
Nos jambes continuent de se toucher sous la table, avec de plus en plus d’insistance, et quand il me regarde en se mordant la lèvre, je n’ai qu’une envie : contourner cette table qui nous sépare pour me jeter sur lui. « Tu veux me rendre ivre hein ? Tu veux abuser de moi ? » Je souris. Nick rit. « Personne n’y croit. », je résume, en le dévorant d’un regard pétillant d’envie. « Mais j’avoue, j’aime bien l’image. » Elle serait même carrément bandante si elle était pas aussi étroitement liée à une image beaucoup moins cool de viol. Là c’est sûr, on parle de lui et moi, puis je pense pas qu’il serait du genre à se retrouver dans une vraie situation de ce genre, alors c’est impossible, mais je peux quand même pas m’empêcher d’y penser, pendant une demi-seconde. Heureusement, mon imagination m’emmène ensuite vers des pensées plus agréables et je me demande s’il existe un univers parallèle dans lequel Andy mène une petite vie rangée jusqu’à ce que je débarque foutre le bordel.
En tout cas, c’est sûr, on baise dans toutes les vies parallèles. « Mais essaye pas de me distraire », j’dis comme si mes rêves éveillés étaient de sa faute, « Faut que tu nous rattrapes sur l’échelle de l’alcoolémie. J’aurais bien proposé ‘tu bois chaque fois que tu penses au cul’ mais ce serait clairement prendre le risque que tu te noie, ça. » Un sourire smug étire mes lèvres. J’suis con et j’aime ça. J’ai une autre idée de règle aussi bête qui pourrait le faire boire beaucoup : « Alors on va plutôt dire, comme première règle : tu bois dès que des gens s’embrassent. » Un rapide coup d’œil autour de nous m’informe que : « Tu peux déjà boire deux fois du coup, si t’acceptes le challenge. », vu que deux couples sont en train de se rouler des pelles. Je descends aussi une gorgée de ma bière, juste pour le plaisir. « Nick et George, si vous voulez aider la cause, c’est le moment. », je dis, amusé, sans avoir la moindre idée de ce dans quoi je mets les pieds. J’veux dire, c’est pas le but de jouer les entremetteurs ou quoi, je leur demande juste de faire un effort pour enterrer notre connaissance commune. Puis ils peuvent aussi aller choper d’autres personnes. « Oh, et aussi chaque fois que quelqu’un appelle la serveuse, tiens. D’ailleurs... » Je lève le bras pour l’appeler et je fais un clin d’œil à Andy, qui signifie tu bois. Quand elle arrive, je lui dis : « Tu peux déjà lui ramener un deuxième verre, la même chose, steplait ? » Elle acquiesce et s’en va chercher ça. Évidemment, le jeu s’arrêtera quand il sera un peu allumé, le but n’est quand même pas de l’envoyer aux urgences, c’est moi qui souffrirait le plus si on ne baisait pas à un moment ou l’autre, faut le garder en état.
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| | | | | | (#)Dim 17 Juin 2018 - 16:28 | |
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Tu t’imagines Danny tenter de te faire les fesses quand il avoue que c’est tentant de vouloir abuser de toi. Tu ne l’as jamais laissé exploré cette partie là de ton anatomie de cette façon là. T’es presque sûr qu’il en rêve. Il a l’air décidé à vouloir te faire boire. Il ne perd pas ce but de son esprit. Il sort même des idées de jeu à boire pour t’inciter à être alcoolisé plus rapidement. Tu vas lui mettre une petite claque gentille sur la joue quand il dit que tu pourrais te noyer dans ta boisson parce que tu penses qu’au cul. C’est plus pour pouvoir le toucher qu’autre chose en vérité. Parce que t’es le premier à avouer que le cul, c’est ton sujet favoris. Son sourire de petit con te fait kiffer malgré tout. C’est comme ça que tu l’aimes ce twink. Il sort une première règle et apparemment t’es dans ton devoir de boire. T’as pas vraiment vérifié mais t’as envie de lui faire plaisir alors tu prends ton verre et tu bois une gorgée, puis une deuxième. Il parait que c’est deux fois. Ce con de Danny propose même à Nick et George de s’ajouter à la fête pour te faire boire. Tu les regardes tous les deux avec un air de défi. Vont-ils le faire ? Tu vois Nick qui regarde George d’un air amusé mais qui réfute pas l’idée. Danny continue son speech, ajoutant des nouvelles raisons de te faire boire. Il commande un nouveau verre pour toi.
« Si tu me paies tous mes verres, t’as pas besoin de règles pour que je bois. Just saying. »
Et là c’est toi qui un air sourire smug sur les lèvres. Tu viens de lui briser tout ses plans. George se lève prétextant qu’il va aux toilettes. Tu te tournes vers Nick et tu perds pas de temps pour le questionner sur leur plans de ce soir. Nick avoue qu’il est en train de tenter un truc pour un rapprochement. Ton verre arrive déjà via la serveuse et tu termines d’un trait celui que t’avais déjà devant toi. Tu regardes Danny l’air de dire « see ? no need of your rules ». Ta jambe toujours contre la sienne, tu ne veux pas rompre le contact. George revient à la table et tu te lèves.
« C’est vers où les toilettes ? »
Il t’explique vite fait et tu jettes un coup d’oeil à Danny bien appuyé avant de filer parmi la foule à la recherche des WC. Le petit con a intérêt à trouver une excuse pour te suivre.
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| | | | | | (#)Lun 18 Juin 2018 - 22:17 | |
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La petite claque qu’il me donne ajoute un contact qui rend encore plus difficile l’exercice d’avoir l’air civilisé. J’ai déjà plus beaucoup d’inhibition à cause de la première partie de la soirée, nos jambes se touchent et il est là, juste en face de moi, à portée de main mais inaccessible. J’espère qu’un jour quelqu’un reconnaîtra que j’ai du mérite de pas me jeter sur lui comme un accro. Sauf que j’entends déjà d’ici Anna me dire que c’est la moindre des choses. J’suis un incompris. Quoi qu’il en soit, je me concentre sur le jeu, cherchant des règles pour le faire boire. Je fais ça naturellement parce que, boire, c’est l’activité qui nous occupe le plus – ou à peu près – sur le campus et ça m’amuse facilement. Andy s’exécute et je suis super content, jusqu’à ce que je lui commande un verre et qu’il en profite pour envoyer valser mes règles. « Si tu me paies tous mes verres, t’as pas besoin de règles pour que je bois. Just saying. » Je suis positivement scandalisé, partagé entre l’envie de râler et l’envie de rire. D’autant plus que j’ai jamais dit que je payais quoi que ce soit. En vérité, je viens carrément à l’instant de me rappeler que dans un bar faut payer à un moment. Du coup, ben, on verra. « Du moment que tu sais qu’un homme qui te paye à boire attend quelque chose en retour... » J’ai pas plus de crédibilité quand je joue les prédateurs que lui quand il joue les naïfs. Je souris, amusé.
George se lève pour aller pisser, Andy échange quelques mots avec Nick dont je comprends vaguement qu’il y a peut-être un truc entre lui et George. En gros, j’ai mis les pieds dans le plat tout à l’heure. Sorry not sorry, ils auraient d’autant plus pu jouer le jeu quoi. Le deuxième verre d’Andy arrive et il termine le premier cul sec, me défiant du regard. « T’es scandaleux. », je souffle, levant les yeux au ciel avant de laisser filtrer un nouveau sourire. Sans que je m’en sois tout à fait rendu compte, je suis à nouveau en train de le dévorer du regard quand il se lève subitement. « C’est vers où les toilettes ? » J’écoute les explications mais seulement parce que je me dis que c’est plutôt utile comme connaissance. Je suis surtout inquiet à l’idée qu’il m’abandonne avec deux mecs inconnus qui se dragouillent. Je vais juste les gêner, c’est certain. Sauf qu’il y a ce regard d’Andy qui m’aide à connecter mes neurones. OUI. Oui. Oui. Je sais pas comment je ne bondis pas sur mes pieds pour le suivre en courant.
Je regarde ses potes. Je pourrais simplement leur dire la vérité. Je suis sûr qu’ils s’y attendent, non ? Ce serait mal connaître leur ami, sinon. Mais Andy a essayé d’être discret, et s’il y a la moindre chance qu’il ait une bonne raison, je veux pas tout faire foirer. Du coup, je brandis mon téléphone et j’explique : « Je dois appeler ma meilleure amie, elle m’a laissé plusieurs texto, doit y avoir une urgence. » Ça me paraît l’excuse la plus légitime au monde, parce que je pourrais vraiment tout plaquer pour elle, mais je réalise après que ça fait peut-être gamin. Tant pis. Y en a une d’urgence. Je dois retrouver Andy. Je m’éloigne en tâchant d’avoir l’air casual mais dès que je pense être hors de vue, je me mets à trottiner. Ouais, j’suis ridicule mais j’aurai honte plus tard.
Dès que j’entre dans les toilettes, je fonce droit sur lui. Mon poing se referme sur son t-shirt et je perds pas une seconde avant de l’embrasser. Comme à chaque fois, même après trois ans, même en le voyant toutes les semaines, j’ai cette sensation d’être resté en apnée trop longtemps et de respirer enfin. Je le tire dans une toilette, mes mains passant déjà sous son t-shirt. Je dois littéralement retenir un gémissement de soulagement, un truc pire qu’un vieux camé en manque qui tomberait sur une seringue oubliée dans un tiroir. « Putain, encore deux minutes et je te suçais sous la table. J’ai trop envie de toi. » J’exagère mais c’est histoire de dire de façon imagée que j’en pouvais plus. Je plonge dans son regard un instant, juste pour être pris de ce vertige que j’aime tant, sentir mon cœur qui s’emballe, ma peau qui s’échauffe alors que je retourne déjà prendre ses lèvres. C’est un de ces moments où j’ai envie de lui fort, presque violemment et où je pourrais lui dire pas besoin d’être doux si c’était pas un gaspi total de mots, tellement il le comprend facilement, à la longue. Je suis déjà en train de bander, complètement allumé, plaqué contre lui, à lui dévorer les lèvres pendant que j’ouvre son pantalon. Je le touche à travers son boxer l’air de dire ‘c’est ça que je veux’. Il est vraiment plus question de retenue. Je contrôle jamais plus rien quand c’est lui, de toute façon.
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| | | | | | (#)Mer 20 Juin 2018 - 17:16 | |
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Il sous entend qu’il veut quelque chose en retour et t’espères bien que ce soit le cas. De ton côté t’as très clairement envie de le baiser. T’es positif que c’est aussi ce qu’il a en tête. C’est toujours comme ça entre vous de toute façon.
Ca te fait marrer quand il dit que t’es « scandaleux ». C’est un mot que tu trouves assez fancy pour une raison qui t’échappes. Ou peut être que c’est simplement sa belle petite gueule de petit bourge qui te donne cette impression. Dans tous les cas tu ne loupes pas la façon dont il te mate et c’est d’ailleurs ce qui te fait te lever, direction les toilettes.
Tu ne regardes pas derrière toi, t’es sûr qu’il va te suivre vu l’air sur sa tronche quand tu lui as jeté ce coup d’oeil. Les toilettes sont classes, grands, plusieurs chiottes à disposition, chacun bien séparé des autres. Y’a un mec qui est en train de se laver les mains et toi tu te regardes dans le miroir en attendant de voir Danny débarquer. Tu te retrouves tout seul, pas pour longtemps, parce que le voilà. Un pur sourire en coin se forme sur tes lèvres alors que Danny est déjà en train de t’embrasser. Tu réponds à son baiser avec fougue. T’en as eu envie depuis un moment et voilà enfin le moment où tu peux te libérer. Vous disparaissez dans un toilette alors qu’il est déjà en train de s’attaquer à ton torse. Tu kiffes beaucoup trop le sentir faire. Qu’il ne se lasse pas de toi. Que t’es toujours super hot à ses yeux. Ses petits yeux de petit jeune. C’est que t’es toujours dans le coup. Il confirme qu’il a trop envie de toi et sa remarque sur une activité sous la table te fait marrer. Il te regarde un peu trop longtemps et tu te dis qu’il attend p’têtre un commentaire de ta part mais à la place, tu retournes l’embrasser, une de tes mains se posant sur sa joue avec force. Tu lui bouffes les lèvres et voilà qu’il s’en prend déjà à ton jeans. Tu le laisses faire parce que bien sûr que ça allait en venir à ça. Il est vrai que t’avais surtout envie de l’embrasser, mais vu qu’il est bien parti pour s’amuser de manière plus approfondit, tu suis le mouvement. T’es loin d’être contre.
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