| isy ▲ strive for progress, not perfection |
| Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Dim 8 Avr - 20:12 | |
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Isaac Jensen The time will pass anyway, you can either spend it creating the life you want or spend it living the life you don't want. The choice is yours. | Pièce d'identitéNOM ≈ Jensen. PRÉNOM(S) ≈ Isaac, surnommé toutefois Isy. ÂGE ≈ Trente-deux ans, compteur qui augmente chaque 13 mai. LIEU DE NAISSANCE ≈ Laidley, Queensland. Une ville peuplée de 3 500 habitants et située à 83 kilomètres de Brisbane. STATUT SOCIAL ≈ Célibataire depuis quelques semaines maintenant. MÉTIER ≈ Infirmier au service des urgences. Il fait également beaucoup de bénévolat (assistant coach de football australien, membre de la croix rouge...) ORIENTATION SEXUELLE ≈ Hétérosexuelle. GROUPE ≈ 30 ans, sinon rien. AVATAR CHOISI ≈ Julian Morris. | Les informations en vrac≈ Isaac est né à Laidley, petite ville du Queensland dont l'activité principale est l'agriculture. N'échappant pas à la majorité, les parents du Jensen vivent de la terre, faisant pousser des betteraves depuis des générations. ≈ Isaac est l'aîné d'une fratrie de 4 enfants. Ses cadets ayant peu de différence d'âge, il a toujours été proche d'eux et s'est toujours senti responsable de leur bien-être. ≈ A ses cinq ans, son père l'inscrit dans un club de football australien. La première année, il haïssait ce sport, ses coéquipiers, son coach. Néanmoins, son père n'a jamais voulu qu'il quitte en cours de saison, clamant que les Jensen n'étaient pas des lâcheurs. Ainsi, il a tenu le coup, bon gré mal gré, jusqu'à ce que finalement, il se mette à aimer le football australien. A mesure des matchs gagnés, des succès remportés, des amitiés tissées, ce sport grava son cœur, rythma sa vie. Le football australien a composé sa passion : enfant, rater un entraînement relevait d'une punition. Adolescent, il ne comptait plus ses heures sur le terrain ou en salle et espérait décrocher une bourse universitaire par son intermédiaire dans le but de devenir un grand joueur. ≈ A ses seize ans, son équipe de football australien se déplaçait pour un match important. Rencontre qui fut annulée suite à un terrible accident de la route qui propulsa l'hôpital le plus proche en code orange. Ce jour a constitué un traumatisme qu'Isaac ne pourra jamais oublier mais qui l'a également défini. ≈ Son rêve d'intégrer une équipe universitaire fut réalisée et en parallèle, il s'orienta vers des études de soins infirmiers. Son choix semblait plus qu'atypique pour ceux qui ne le connaissaient pas depuis Laidley. Mais pour lui, voir le travail des personnels soignants lors du sombre jour de l'accident de la route qu'avait subi son équipe, lui avait inculqué telle une évidence le fait que si un jour, le football australien n'était plus une option dans sa vie, il se lancerait dans le paramédical. ≈ Une blessure au coude et à la clavicule ruinèrent son rêve de joueur professionnel. Il termina son diplôme en soins infirmiers et travailla dans le cadre de cette profession quelques années, jusqu'à ce que le métier d'ambulancier l'appelle. Malgré la désapprobation de ses parents qui considéraient une réorientation telle un échec, il se lança dans cette formation. Il a travaillé quelques années en tant qu'ambulancier avant de finalement revenir sur ses pas et prendre un poste d'infirmier aux urgences. ≈ Il a eu trois relations amoureuses sérieuses. La première d'entre elle, il était adolescent et encore aujourd'hui, il ne l'assume pas. La deuxième a franchement été la plus belle et a eu lieu lorsqu'il était à l'université. La troisième peut être cataloguée de tout feu tout flammes et s'avère la plus destructrice de toutes. C'est à la petite cuillère qu'il a fallu le ramasser et l'impact qu'a eu cette femme sur sa vie a purement été énorme. Heureusement, il détient des amis en or qui ne lui ont pas tourné le dos malgré ses erreurs, malgré ses choix, malgré les disputes qu'il a su provoquées, ce dont il est éternellement reconnaissant. ≈ Il n'a jamais été de ceux qui passent beaucoup de temps sur Internet. Déjà, il a conservé son goût pour le sport. Il est très dynamique et joue dans quelques clubs pour le plaisir. Il fait également beaucoup de bénévolat, en relation avec sa passion, le football australien, ou sa vocation. Il apprécie le fait d'avoir un emploi du temps chargé et des journées bien remplies, ça le rend heureux. ≈ Il a la manie de parler ou chantonner lorsqu'il est seul, comme s'il se doit de combler l'absence d'Autrui ou repousser à tout prix un éventuel silence. Lorsqu'il est accompagné, il a la manie de commenter sans cesse ses actions. ≈ Il a toujours pensé que pour réussir sa vie, il fallait un métier stable et fonder une famille dans un environnement sain. Après tout, c'est ce que ses parents lui ont rabâché toute son enfance et même la télévision l'affiche ainsi. Néanmoins, depuis quelques jours, il a bien envie de perdre cet état d'esprit. ≈ Il reconnait posséder énormément de défauts mais est très compréhensif et tolérant envers les autres. Isy n'est pas vraiment le genre de mec que l'on se met facilement à dos. Il est respectueux et conciliant, néanmoins, il ne croit pas aux deuxièmes chances. Rancunier, si quelqu'un lui afflige deux fois la même peine, il ne lui pardonnera jamais. Il raye facilement de sa vie quiconque agissant ainsi. ≈ Il a beaucoup de potes et de connaissances mais il est plutôt rare qu'il ait des relations approfondies. Il est très réservé et dévoile peu sur lui et expose rarement ses états d'âme. Une poignée (The Big Bang Crew) compose ses amis proches.
Le joueur derrière l'écranSur le net, on m'appelle Addie, mais appelez-moi Addie . J'ai plus de vingt ans, et je viens de l'océan atlantique. J'ai découvert 30YSY grâce à Victoria, et j'ai cédé à m'inscrire parce que j'ai complètement craqué sur le forum et un fameux "X" . Malgré mon emploi du temps chargé, je pourrai tout de même être présente 5 jours sur 7. Mon personnage est un pré-lien de Noa. Je suis contente de vous rejoindre dans l'aventure et j'espère que vous le serez aussi .
- Code:
-
<pris>julian morris ≈</pris> isaac jensen
Dernière édition par Isaac Jensen le Mer 11 Avr - 14:56, édité 8 fois |
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
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(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Dim 8 Avr - 20:13 | |
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N'oublie pas mon nom Je nouerai des ficelles à tes souvenirs qui s'étiolent et le jour où ils s'envoleront moi j'en ferai des cerfs-volants, Enfance - Le royaume de la betterave
On va être franc les amis : je ne suis pas un génie et je ne détiens pas la mémoire de Sheldon Cooper. Ainsi, les premières années de ma vie, sincèrement, je suis incapable de vous les raconter. De plus, mes parents sont loin d'être des sentimentaux qui aiment se remémorer des moments tels que ma naissance, mes premières dents, mes premiers pas, mes premiers mots. Quoi qu'en y songeant plus longuement, en réalité, ma naissance a été discutée à quelques reprises. Voyez-vous, je n'étais pas un bébé "délivré telle une lettre à la poste" et ma mère détient un don pour transformer les mauvais moments de sa vie en actes héroïques. Si bien que je sais qu'elle a galéré à me mettre au monde. Les sages-femmes présentes ont appelé en renfort l'ambulancier qui aurait appuyé sur son ventre pour l'aider à m'expulser, gratifiant au passage quelques points de suture bien placés. Elle se plait à clamer qu'elle ressemblait à un dinosaure lors de sa première grossesse, puisque de toute évidence elle mangeait beaucoup trop (c'était pour mon bien, naturellement). Mais je suis certain qu'elle était très satisfaite d'avoir offert un fils à mon père et je ne pense pas que mes parents se soient déjà plaints de ce début tumultueux de leur vie de parents.
Mes premiers souvenirs datent de quand j'avais quatre ou cinq ans. Je me souviens de quelques uns de mes camarades de classe de l'époque et de leurs moments gênants. Je me remémore aussi très bien avoir traité mon institutrice de menteuse. Pourquoi ? Voyez-vous, l'une de mes maîtresses d'école était le genre de personnage que l'on aurait pu extirper de la petite maison dans la prairie. Elle primait l'amour, la bonne entente, était douce comme un agneau. Jamais elle n'avait vraiment levé la voix sur ses élèves et la seule punition qu'elle accordait pour nous discipliner était de laver le tableau noir de la classe. Un jour, lors d'un atelier dessin, elle nous avait rabâché les oreilles comme quoi un joli dessin clamant nos sentiments envers notre mère lui ferait énormément plaisir, de surcroît puisque ça allait bientôt être la fête des mères. Alors me voilà à l'ouvrage, à m'appliquer sur un dessin retranscrivant notre vie agricole. Des betteraves, une maisonnée, ma mère dans sa robe bleue, prodigieuse dans sa silhouette en bâtonnets, et un petit moi que je ne devais pas estimer très ressemblant puisque j'avais pris le soin de le légender. Un gros soleil qui ressemblait à une araignée, une ou deux fleurs et finalement, dans le ciel, un "Je teme". Oui, l'art d'écrire en phonétique était respecté à cet âge. Fier, j'avais offert ce cadeau à ma mère, persuadé qu'elle serait ravie, que je serai félicité, que je posais là un acte exemplaire. Sa réponse : une leçon sur mes fautes d'orthographe. Mon orgueil frappé de plein fouet, elle m'avait qui plus est rendu mon dessin, comme si elle le rejetait. Il n'allait manifestement pas finir sur le frigidaire, celui-ci. Alors, en bon enfant, j'avais réduit le document en petits morceaux et tout jeté dans la poubelle de la cuisine, parmi les épluchures de carottes et pommes de terre. Puis, j'avais accusé mon institutrice et appris que les étrangers n'étaient certainement pas aptes à me donner des leçons sur mes proches.
Famille - Les valeurs indétrônables
Dans ma famille, il y a la religion, les sacrements, les commandements. On ne ment pas (lol), on respecte ses aînés (pas toujours évident), on ne tue pas (sauf les araignées, êtres apparemment impurs). Les liens du sang sont inestimables, indéfectibles ; nous sommes condamnés à être lié aux mêmes personnes jusqu'à notre dernier souffle, même si celles-ci sont odieuses. Le dur labeur prime sur le talent (qui a des airs de mirage). Et enfin, le football australien représente le succès de l'humanité (ou plutôt, des hommes, puisqu'il est impensable de voir la gent féminine le pratiquer).
Petite parenthèse, je partage peu de ces valeurs, elles ne sont pas parvenues à toutes déteindre sur moi.
En revanche, à mes cinq ans, c'est fièrement et assurément que mon père m'a inscrit au club de football australien le plus proche. J'ai détesté ma première saison, je rêvais de me blesser pour ne plus avoir à y jouer. L'entraîneur était affreux, mes coéquipiers mauvais. Et le premier jour, j'étais rentré en lambeaux. Mon équipement plus sale que jamais, j'étais resté sur le porche de la maison de longues minutes, effaré à l'idée de mettre un pied dans la maison et recevoir les foudres de ma mère. Lorsque j'avais avoué à mon père ne pas vouloir continuer, il m'avait répondu, catégorique, que les Jensen n'étaient pas des lâcheurs. Que ce n'était pas moi qui décidait. Depuis quand les gosses décident dans cette maison ? Alors devant tant de choix et des ecchymoses qui ne m'empêchaient jamais d'aller aux entraînements ou de participer aux matchs, j'ai persévéré. Jusqu'à ce que, littéralement, le fléau devienne une habitude et que je me mette à l'apprécier. Syndrome de Stockholm ? Y a-t-il un terme pour expliciter ce phénomène ? Le football australien est devenu une passion. J'étais impatient de me rendre aux entraînements, aux matchs, à quoi que ce soit qui partageait un point en commun avec ce sport. Bon, les matchs gagnés, les amitiés créées, les succès personnels remportés, y étaient pour quelque chose (on va éviter de se leurrer). Contrairement à l'art de dessiner, le football australien me gonflait l'orgueil. Je n'ai jamais raté une seule saison. J'y ai joué religieusement. Ma scolarité a même été organisée autour de ce sport, tout comme mes fréquentations. J'ai passé des heures sur la route pour les entraînements, les rencontres, les stages de perfectionnement, pour entrer plus tard dans des équipes plus performantes. Au fil des ans, je suis devenu un espoir de plus en plus sérieux, au plus grand bonheur de mon père. Je vivais sport.
Fratrie - Famille de sang, famille de cœur
A seize ans, j'avais déjà onze ans de football australien dans les pattes. Plusieurs clubs, un numéro presque traditionnel, le nom Jensen commençait à devenir populaire pour autre chose que les betteraves. J'avais énormément d'amis/connaissances que j'avais rencontrés en jouant dans la même équipe qu'eux. Le football australien constituait cette petite communauté dont j'étais un fils, un frère, un copain. Telle une petite ville, soudé par une passion, un sport et ses valeurs.
Mais à seize ans, j'ai aussi perdu un nombre de ces frères de cœur, un entraîneur que je considérais comme un père, un entraîneur-adjoint que je percevais comme un grand frère. Le bus qui transportait mon équipe à notre prochaine rencontre sportive a été percuté violemment, tragiquement, par un semi-remorque. Personne n'est sorti indemne de cet accident. Certains ont en conservé des blessures qui ont ruiné des années de pratique et d'entraînement, ont annihilé leur rêve de devenir un jour joueur professionnel. D'autres ont perdu la vie, ce qui empêche qui que ce soit respirant encore de se plaindre, vraiment, et nous marque à jamais. La nuit de l'accident, sur la route mal éclairée, à un carrefour où un stop avait été grillé, le chaos régnait. Les corps tremblaient. Le sang teintait l'asphalte. Les cris et les pleurs brisaient la nuit. Les passants, les motards, s'arrêtaient pour poser leur manteau sur les adolescents, ces pauvres gosses étendus au sol. Du bus, il y en avait que deux qui pouvaient encore marcher. Puis trois hélicoptères menèrent les plus grands blessés vers les hôpitaux plus performants, les autres prirent l'ambulance. Ces jours font encore saigner mon cœur, et je suis un des chanceux. Un qui n'était pas sur ce grand registre de cette heure-là.
J'ai continué à jouer. Mieux, j'ai joué avec encore plus de cœur, d'ardeur, de labeur. Pour tous ceux qui ne pouvaient plus y jouer. Mon objectif était d'aller le plus loin possible et accomplir ce rêve de joueur professionnel.
Université - Brisbane, terre nouvelle
Brisbane m'a offert des ailes. Certes, mon emploi du temps était très chargé, si bien que le sommeil avait peu de valeur ou même de place dans mes journées. Je mettais un point d'honneur à travailler dur pendant mes cours, à donner tout ce que j'avais lors de mes entraînements et mes matchs de football australien, et lorsque ces deux priorités étaient conclues, je faisais la fête avidement. C'est au cours de ma vie universitaire que j'ai appris ce qu'était une gueule de bois, que j'ai découvert ce que ça faisait de fumer et que j'ai pour la première fois couché avec une fille. Je n'étais pas un étudiant hard core non plus, et avec le recul, j'estime que ces années constituaient vraiment les plus belles de ma vie. Je n'ai aucun regret de mes agissements lors de cette période, bien que j'ai commis un tas d'erreurs. De plus, passer de Laidley à Brisbane m'a également permis d'ouvrir les yeux sur un autre monde. Je savourais tout ce qu'avait à offrir la grande ville : sa diversité, sa culture, son énergie inlassable. Franchement, je ne m'imaginais pas remettre les pieds sur la terre de mes parents.
Encore aujourd'hui, à trente-deux ans, il m'arrive de rire doucement en repensant à toutes les péripéties et mésaventures qui ont orné ces bribes de mon existence, abritées sous le toit de l'université de Brisbane. C'est aussi à cette période que j'ai rencontré Loan, qui fera, bien des années plus tard, partie de l'inestimable "Big Bang Crew" dont je suis membre. Loan, c'est la première amitié que j'ai tissée à Brisbane et le destin voulut qu'elle ne dure pas très longtemps à l'époque. La jeune femme était tel un éclair dans ma vie, nous nous sommes fréquentés le temps qu'elle accumule l'argent qui lui permette de se rendre à Sydney où elle poursuivrait ses ambitions. Elle bossait au café du coin et j'essayais d'y passer au moins le matin pour la saluer, échanger quelques mots avec elle. Au bout d'un moment, je mourrais d'envie de l'inviter quelque part, mais à chaque fois, elle me reparlait de Sydney, de ses aspirations hors de Brisbane. Alors, tout en écoutant ses souhaits pour le futur avec un sourire sincère, je dégonflais mon vœu de passer davantage de moments présents avec elle.
Noa - Commencement de l'équipe
A Brisbane, j'ai connu plusieurs domiciles. La première année, je détenais cette petite chambre sur le campus de l'université. La deuxième année, avec des membres de l'équipe de football australien, nous louions un petit appartement pas très loin du terrain. En réalité, à mesure des années, le risque de mettre le feu à un établissement croissait. J'ai même eu un colocataire qui est parvenu à faire exploser un grille-pain.
C'est au cours de cette deuxième année que j'ai rencontré Lyla. Nous avions des amis en commun, tout simplement, et de fil en aiguille, des affinités se sont tissées. Ironiquement, Lyla ne m'a jamais tapé dans l’œil, elle n'était ni un coup de foudre, ni un coup de cœur. Elle était juste présente, quotidiennement, dans ma vie. Elle passait souvent à l'appartement et me racontait de plus en plus de détails sur sa vie. J'appréciais converser avec elle, mais jamais je ne m'étais imaginé qu'à mesure des moments que nous passions ensemble, elle tombait amoureuse de moi.
C'est lors d'une soirée un peu arrosée que je l'ai découvert, lorsqu'elle a tenté de m'embrasser. "Tenté", parce qu'elle était tellement angoissée, qu'elle m'a littéralement mordu la joue. Et sur le coup, fait que je n'ai jamais avoué à quiconque, en découvrant que Lyla avait voulu goûter mes lèvres et non mon sang, j'ai été flatté. La jeune femme me prodiguait de l'assurance, cajolais mon ego, si bien que je l'aimais pour ça. Comme le football australien avait su trouver mon cœur avant elle.
Notre relation dura trois ans. La première année était vraiment sympathique, bien que chaque semaine, une dispute éclatait entre nous. La deuxième année, nous ne nous voyions quasiment que les week-end, ce qui démontrait ses avantages et ses inconvénients. J'étais heureux le vendredi soir de retrouver Lyla, mais franchement, l'on faisait toujours la même chose pendant ces quelques jours et je finissais par me lasser de la voir. La troisième année, on a décidé de s'installer dans un appartement. Elle avait un stage dans une grande entreprise et moi j'étais toujours dans mes études. C'est à ce moment où elle est devenue imbuvable. Certes, je ne suis pas parfait, j'ai une quantité faramineuse de défauts et je suis un salaud de temps en temps (minimum). Mais Lyla, dire qu'elle était chiante définissait l'euphémisme. Le soir, elle rentrait et tout ce qu'elle faisait, c'était critiquer et se plaindre. Elle était paranoïaque par rapport à son travail, s'imaginant que ses collègues - qu'elle cataloguait d'adversaires - souhaitaient sa perte - pire, ils complotaient uniquement pour la voir échouer. Lorsqu'il y avait quelque chose à faire dans l'appartement, elle le prenait tel un affront, parce que faire la cuisine, la lessive ou la vaisselle, l'empêchait de se perfectionner pour son travail. Elle ne vivait que pour sa profession, réellement, et bien vite, j'ai découvert que quoi que je fasse, j'étais en tort. Le bonheur de Lyla ne dépendait certainement pas de moi, mais de sa journée de travail ; et dans sa vie, j'avais de plus en plus l'impression d'être un objet, une décoration, un porte-manteau. Une bonniche, parfois même. Mais le pire, c'est que même si notre relation n'est pas partie d'une affection réciproque, je me suis attaché à elle au fil des ans. J'ai fini par l'aimer, cette Lyla. Alors la voir si stressée, si malheureuse, me donnait l'envie de faire en sorte qu'elle aille bien. J'essayais d'améliorer son quotidien une fois qu'elle était à la maison, jusqu'à réaliser que finalement, c'était la maison le problème. Si Lyla aurait pu vivre à son bureau, elle l'aurait fait. Alors, j'ai commencé à cherché une colocation.
Je n'en pouvais plus des reproches, des menaces, des cris, des plaintes. J'ai farfouillé les petites annonces et suis tombé sur celle de Noa. Je me rappelle que la première fois où j'ai rencontré la jeune femme, je sortais d'une dispute avec Lyla. J'étais encore sonné des propos qu'elle avait tenu à mon égard et une fois notre rencontre terminée, j'étais persuadé que Noa m'avait pris pour un asocial de première classe. Finalement, c'était peut-être ce qu'elle recherchait, puisqu'elle m'avait envoyé un texto le soir-même pour me demander quand j'aimerai emménager. A deux heures du matin, je lui ai répondu un "dès que c'est possible". Et dix minutes plus tard, je me surprenais à faire mes valises et me barrer de chez Lyla.
Ce que je racontais des mois plus tard à Noa, avec qui le courant passait très bien de manière à ce qu'elle devienne l'une des rares personnes à qui je parviens à me confier, c'est que cette nuit-là, Lyla m'avait tellement pris la tête, tellement suffoqué par ses critiques, que j'étais sorti de l'appartement et avais fait une crise d'angoisse en bas de l'immeuble. Franchement, je n'en suis pas fier, et Noa est la seule personne qui le sait. Mais ce n'était pas innocent. On ne s'invente pas ce genre de panique, on ne la prévoit pas, on ne la provoque pas. Elle se construit, au fur et à mesure, perfide, et au bout d'un moment, elle vient nous prendre à la gorge, nous sommant l'impératif de fuir cette situation toxique, cette prison aux barreaux invisibles, pour être apte à respirer de nouveau.
The Big Bang Crew - Ultime fratrie
Je perçois ma première année de colocation avec Noa telle une charnière.
Je repassais au statut de célibataire en quittant Lyla et franchement, si à cette époque je pensais qu'être en couple rimait avec succès et popularité, ne plus vivre avec cette jeune femme valait toutes les validations du monde. D'autre part, j'ai gagné des amis inestimables. Cette colocation, elle fut magique, salvatrice. Aujourd'hui encore, elle régit une partie de mon bonheur. Je sais que je peux compter sur ces amis - du moins, tant que personne ne disparaît de la circulation mystérieusement pendant dix mois - et c'est évidemment réciproque.
Ces amitiés, elles m'ont aidé à enterrer mon rêve de devenir joueur australien, suite à une sale blessure au coude et à la clavicule lors d'un match important. C'est fou, comme une simple action, ou suite d'agissements, peut redéfinir votre existence. J'avais toujours espéré devenir un joueur professionnel, j'avais travaillé uniquement dans cette optique, commis des milliers de sacrifices au nom de cet ultime objectif et plus les années passaient, plus je me sentais toucher ce but des doigts. Mais un jour, tout s'arrête. J'ai pris des mois à le réaliser, des semestres à l'accepter. Buté, je suis d'abord allé contre les avis médicaux, ce qui empira davantage mon cas et me fit comprendre durement qu'il fallait que je me résigne et me tourne vers mon plan B : le paramédical. Mais tous ces événements, ces décisions, elles sont supportables grâce au soutien de ces amis qui changent notre vie.
Et Noa, franchement. Je reviens toujours vers elle, c'est obligé. Je me demande toujours comment elle fait pour ne pas me gifler, ne pas me haïr, ne pas me botter le cul violemment, avec tout ce que je peux lui raconter. Avec elle, je suis le Isy sans filtre, le jeune homme bien moche, avec ses défauts en puissance, ses réflexions mauvaises, son égoïsme, sa rancœur. Elle doit me trouver des qualités, parce qu'elle prend parfois ma défense et surtout, elle m'écoute toujours. Pire, elle me comprend, elle a finit par élucider mon fonctionnement, cette saugrenue. Elle connaît mes faiblesses encore mieux que mes forces et lorsque je lui ai annoncé un soir, après cinq ans de colocation, que j'avais rencontré quelqu'un avec qui je désirais m'installer, elle n'est pas allée par quatre chemins pour me mettre en garde et même me faire la tête. Bien sûr, elle avait raison. Noa a toujours raison.
L'âge adulte - Fortune de désillusions
On ne va pas se voiler la face : je ne suis pas un génie. J'ai dû recevoir plus d'un coup sur la tête dans ma vie, parce que j'ai des réflexions franchement stupides. Je me console en me disant qu'au moins, j'apprends un minimum de mes erreurs, mais certaines d'entre elles auraient tellement pu être évitées facilement, que c'en est risible.
Chloe, c'est la fille pour laquelle j'ai quitté la colocation avec Noa. Franchement, dès le départ, elle marquait des points dans mon jeu des associations. Elle était assistante sociale, ce qui signifiait dans ma tête qu'elle était altruiste, une qualité honorable, en plus de la tolérance dont elle devait être dotée. J'imaginais qu'elle avait vu l'être humain à son plus bas tout comme admiré sa faculté à remonter la pente, ce qui devait lui donner un petit côté optimiste mais aussi une assurance réaliste. Franchement, je vais loin dans mes scénarios, j'ai une imagination un peu trop débordante pour un mec qui juge si mal les gens.
Mais pour Chloe, je ne m'étais pas trop trompé. Elle était tolérante, altruiste, généreuse. Elle plaçait religieusement les autres avant elle. Elle était sensible aussi, mais ça faisait tout son charme à mes yeux. Et qu'est-ce qu'elle était belle, mais ça, c'est subjectif.
Elle était par ailleurs l'assistante sociale traditionnelle qui partageait un peu les mêmes valeurs que mes parents. Elle voulait des enfants, mais pas avant d'avoir la situation financière et immobilière idéale pour les accueillir convenablement, leur offrir une belle vie. Elle était réfléchie. Le mariage, elle ne dirait pas non, mais ce n'était pas non plus obligatoire, on vit tout de même au 21e siècle pour reprendre ses dires.
Alors, j'étais agréablement surpris. Je n'avais pas eu d'histoire sérieuse après Lyla, et dans mon esprit, toutes les femmes étaient comme cette dernière. Sauf qu'entre ma petite amie actuelle et l'ancienne résidait tout un monde. L'on avait beau me répéter que toutes les femmes n'étaient pas des Lyla, il avait fallu que je connaisse Chloe pour le concevoir réellement. Comme si l'on essayait de me faire croire au Père Noël ou à la Petite souris avant ça. Quand je vous dit que je suis stupide.
J'admirais et partageais les ambitions personnelles de la jeune femme. Je suis rapidement tombé amoureux de sa personnalité, de son physique, de tout son être. On s'est installé en appartement de manière un peu précipitée, comme si on avait peur de louper un éventuel coche. Encore une fois, réflexion idiote, mais on va dire qu'on ne se refait pas sur ce coup-là. Lorsqu'elle m'a montré l'annonce de l'appartement qu'elle avait entouré en rouge dans son journal, je me suis dit Hell, vis ta vie, prends des risques, s'il faut que tu fonces encore dans le mur, hé bien, ainsi soit-il.
Et vraiment, les premières années étaient bien. J'ai l'impression de me répéter, mais c'était le cas. Notre histoire suivait une belle progression. Après nos trois ans de relation, j'ai investi dans une maison, où nous nous sommes installés. Au bout de la quatrième année, on a envoyé valsé tout ce qui nous empêchait d'être trois, désirant tous les deux fonder une famille et jugeant que le moment était opportun. Les tests de grossesse négatifs se succédaient, une sentence qui paraissait de plus en plus perpétuelle. Ça démolissait Chloe. Elle avait l'impression que c'était de sa faute, qu'elle avait un blocage pour tomber enceinte, qu'elle se mettait tellement la pression à ce qu'on ait cet enfant, que finalement, son corps ne l'autorisait pas. Je ne suis pas psychologue et j'ai fait de mon mieux pour relativiser les choses. Ce n'était pas comme si nous arrivions à la fin de notre vie non plus, nous avions idéalement plein d'années devant nous, nous avions le temps, et entre temps d'ailleurs, nous pouvions accomplir d'autres choses. Comme nous marier. Oui, je lui ai demandé sa main de la sorte. Elle a rit jaune, puis nerveusement ; ensuite, son rire se transforma et gagna en intensité à mesure qu'elle comprenait que j'étais sérieux, que je ne lui priais pas d'être mon épouse pour plaisanter - comme si j'étais si cruel. Les larmes s'y sont mêlées et elle est devenue ma fiancée.
Une semaine plus tard, elle a rencontré W.
Je l'ai découvert au travers des textos qu'il envoyait à ma dulcinée. Au début, je pensais que c'était un collègue, et franchement, je ne suis pas le type jaloux qui vérifie les engins de sa copine. Seulement, lorsqu'un portable ne cesse de sonner, tu finis par penser qu'il s'agit d'une urgence. Et puis, en en parlant avec la principale intéressée, tu commences à comprendre qu'il y a anguille sous roche. Surtout que Chloe n'a jamais su mentir.
Alors, elle m'a dit qu'elle fréquentait W., avec qui c'était uniquement physique. Non, Isy, je ne l'aime pas, m'a-t-elle assuré avant de m'embrasser. C'est juste une folie passagère, un besoin comme ça. Un fantasme. Je ne sais pas... J'ai pas vraiment cherché à comprendre, ou plutôt, tout ce que j'entendais, c'est que certes, il y avait un W. mais j'étais toujours l'heureux élu, non ? Et c'est à ce moment-là, avec le recul, que je me rends compte que l'amour rend vraiment aveugle et idiot (pour une fois, j'ai bien envie de l'accuser pour ma débilité). Je pardonnais une fidélité avec grand bonheur, si elle signifiait que je ne perdais pas Chloe.
Sauf que W. était plus qu'un coup d'un soir, plus qu'un fantasme à assouvir. W. est devenu persistant, envahissant, jusqu'à briser notre couple.
En voyant que Chloe continuait sa relation et commençait de surcroît à me mentir en pleine face, je l'ai fichue dehors sans cérémonie. Fou de rage, le cœur saignant, je suis parti au travail en lui certifiant que je ne voulais pas la revoir à mon retour. Docile, elle est partie.
Mais ça ne s'arrête pas là. Parce que l'amour est une maladie. Je ne pouvais pas décrocher de Chloe. Encore aujourd'hui, une partie de mon âme est dévouée à son être. Ça me tuait de savoir qu'elle était avec un autre et je ne pouvais pas rompre tous les ponts avec elle. On s'est vu à plusieurs reprises, comme si on pouvait réparer les choses et que je pouvais annihiler W. de notre existence. Mais les choses vont rarement comme on le souhaite. Et à chaque fois que je revoyais Chloe, j'avais l'impression que mon cœur se brisait encore plus. Je me suis mis à boire plus que de raison. Je me suis convaincu que je pouvais bien m'autoriser à recevoir des reproches au travail parce que je n'en avais jamais reçus auparavant. Je me suis dit que j'avais été plutôt sage dans ma vie, alors je pouvais me permettre de déconner à trente-deux ans.
Au croisement d'une rue, je lui ai proposée de vivre son aventure avec W. et de l'attendre. Que quand elle aurait fini d'expérimenter ce qu'elle devait vivre avec lui, elle pourrait revenir avec moi. Se pouvait-il que ce ne soit qu'une phase ? L'on reprendrait notre histoire. Je mettrais ma vie entre parenthèses pour elle. Elle a refusé que je vive comme ça, que je l'attende pour une durée indéterminée.
Un jour, je me suis rendu chez sa sœur avec qui je suis plutôt proche et chez qui Chloe restait souvent, n'ayant pas trouvé de logement bien à elle encore - ou n'ayant pas encore emménagé définitivement chez W. Notre amitié est restée étonnement intacte malgré toute cette destruction massive. Et le destin a joué son joli tour. En jetant une boîte à pizza, une notice d'une clinique privée m'a interpellé. Je suis infirmier, dès qu'il y a un symbole médical, mon œil le décrypte, c'est devenu un réflexe, une deuxième langue parfois même. Comme un chimiste avec le tableau de Mendeleïev. Le document était destiné aux femmes venant de subir un avortement. Je me suis mordu les lèvres, j'ai levé les yeux vers sa sœur. J'ai récolté toute la contenance que je détenais encore dans mon être pour demander à son mec, comme si de rien n'était, s'ils essayaient d'avoir un môme. Mais en réalité, je connaissais déjà sa réponse. Je savais que la sœur de Chloe n'essayait pas d'avoir d'enfant et un accident me semblaient peu probables dans leur cas. Qui plus est, si Chloe est une réaliste-optimiste, je suis un réaliste-pessimiste.
Alors, le soir même, je l'ai confrontée. J'étais mauvais, franchement, j'ai été odieux avec elle. Croyez-le ou non, dans toute cette histoire de tromperie, je me considère comme le plus méchant, avec Chloe dans le rôle de la victime, la gentille, celle qui tempère et ne se voile pas la face. Elle m'a avoué avoir été enceinte de moi. Avec la grammaire qui agit telle une dague en plein cœur. Je ne l'ai pas foutue dehors, franchement, je n'en avais pas les forces. Mais à ma tête, elle a compris qu'il valait mieux qu'elle parte.
Je suis entré dans un nouvel état, infesté de tristesse et de colère. Je ne pouvais plus m'empêcher de penser à Chloe et à cet enfant. Je m'imaginais ce qu'il ou elle aurait été. Je m'imaginais la vie qu'on aurait eu. Je lui en voulais d'avoir mis fin à cette grossesse sans m'en parler, sans m'en donner le moindre choix. Je sais pertinemment qu'il s'agit de son corps et de son choix, mais la situation m'a broyé le cœur. Même si elle n'en avait pas voulu, de cet enfant, si elle avait désiré me renier, l'abandonner, je l'aurais élevé seul. J'étais prêt à ça. J'aurais aimé au moins cette alternative. Je me faisais du mal à me plonger dans un univers sombrement parallèle.
Et puis, convaincu que je n'étais rien depuis des semaines, j'ai fini par augmenter les doses d'alcool, au point où l'on s'écroule sur le canapé et on dort enfin au moins quelques heures sans interruption. Le lendemain, la journée a été abominable. J'ai rédigé une lettre à Chloe que j'ai placé minutieusement sous pli, avant d'additionner des médicaments au mélange soporifique.
Je me suis réveillé à l'hôpital, rescapé in extremis par Arthur, à expliquer lorsque physiquement ma sortie était envisageable que je ne croyais pas au suicide et que j'avais uniquement voulu me déconnecter de la réalité pour un bon moment. Je n'en pouvais plus de penser à elle et à cet enfant, de faire face au supplice que composait un futur sans elle. Mon amour pour elle me hantait nuit et jour et je voulais une pause. J'avais besoin d'une pause. Chloe, son univers, ses promesses, me manquaient trop, orchestraient cette douleur lancinante. Il s'agissait là de mes arguments. Je me méfie des soignants, ils savent toujours quoi me dire, avait avoué le psychiatre qui m'avait pris en charge à ce moment-là.
Je suis reconnaissant du soutien dont on a pu me démontrer une nouvelle fois. A l'issue de mon acte dramatique, ma relation avec Arthur notamment, à qui je dois ma richesse de continuité, s'est développée. En voulant achever ma vie, le destin m'a apporté de nouvelles briques sur lesquelles je me devais de bâtir une vie métamorphosée par les jeux du sort.
Aussi, je regrette amèrement mon geste. J'ai vraiment du mal à vivre avec l'acte que j'ai posé, notamment vis-à-vis de mes coéquipiers qui ont perdu leur vie si jeunes lors de notre trajet en bus à une rencontre importante. Ou lorsque je repense à tous ces patients, tous ces malades, qui prient pour se battre une journée de plus avant que la mort ne vienne les soulager de leur souffrance. Et moi, qui jouit d'une très bonne santé, j'ai osé y porter atteinte, sombrer ainsi. Je ne l'assume pas, je le rejette fermement.
Dernière édition par Isaac Jensen le Mer 11 Avr - 22:37, édité 22 fois |
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| Bienvenue |
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| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Dim 8 Avr - 20:49 | |
| Merci beaucoup à vous deux ! Arthur : Merci à vous de me permettre de tenter l'intégration à votre bande ! Ça tombe extrêmement bien qui plus est, j'ai une certaine tendance pour le drama Je démarre le compteur alors, 1 Julian 0 Xavier J'avoue que maintenant que tu le poses comme ça, ça me fait penser à Isaac Lahey aussi Promis, c'était involontaire, je cherchais juste une petite ville pas trop loin de Brisbane sur GoogleMap Mais qui sait, c'est peut-être un signe ou un tour de mon subconscient vu que j'aime bien ce personnage (3615 j'arrête de raconter ma life) |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 20:50 | |
| aaaah je suis joie que ce pré-lien soit tenté (a) va falloir t'accrocher parce qu'on a plein de choses à te raconter et un peu plus de drama ne nous fera pas de mal (à toi non plus haha ) bienvenue à toi ! n'hésite pas à venir nous voir surtout, nos portes sont grandes ouvertes et puis j'ai tendance à préféré Julian aussi (a) :bril! voir une fiche déjà si remplie, c'est vraiment cool, on t'aime déjà |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 20:50 | |
| merci de venir agrandir la bande, tu verras on est bien dans le coin puis officiellement bienvenue parmi nous, j'aime déjà beaucoup ce qu'on peut lire |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 20:57 | |
| bienvenue par ici tes deux choix d'avatar sont courage pour déterminer lequel tu vas prendre |
| | | | | | | | (#)Dim 8 Avr - 21:03 | |
| Bienvenue par ici |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 21:20 | |
| Bienvenue et bon courage pour la suite! |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 21:23 | |
| Bienvenue à toi parmi nous |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 21:31 | |
| ALORS MOI JE DIS JULIAN Mais, en y pensant, c'est un crime de ne plus voir Xavier sur les forums, doooonc, je saaaais pas, ton dilemme est le miens MAIS, je te souhaite bien évidemment la bienvenue parmi nous, j'observe que ton personnage est ambulancier, j'ai mon dc qui est pompier donc, on pourra éventuellement papoter lien Bref, bonne chance pour ta fiche et pour ce choix d'avatar pour lequel, je ne saurais trancher |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 22:29 | |
| Mon coeur penche pour Julian Bienvenue ici, fais signe si tu as des questions et bonne délibération |
| | | | (#)Dim 8 Avr - 23:07 | |
| Bienvenue par ici ! J'ai un vrai problème une obsession avec les acteurs britanniques...alors je viens alimenter le compteur de Julian ! |
| | | | | | | | isy ▲ strive for progress, not perfection |
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