| Guess who's there little Sis' (Milena) |
| | (#)Lun 9 Avr 2018 - 18:45 | |
| Guess who's there little Sis' ! Le voilà arrivé à Brisbane, en Australie. Et prêt à s'installer pour quelques temps. Cade avait déjà déballé tout ce qui lui était nécessaire dans le petit appartement sans prétention qu'il louait une bouchée de pain dans Redcliffe, un quartier plutôt populaire de la ville. Il n'y avait rien ou presque dans ces cinquantes mètres carrés. Un salon/salle à manger dans lequel un canapé trônait et une télévision pas très grande, ainsi qu'une table et quatres chaises. Une cuisine plutôt étroite, séparée du salon seulement par un petit bar. Plus loin dans le couloir, une chambre, et une salle de douche. Rien de très spécifique mais il n'en fallait pas plus à Cade. Les palaces et autres villas, ce n'était pas fait pour lui. Il passait peu de temps à l'intérieur, il était plutôt de ces gens qu'on appelle des "courants d'air". Toujours dehors, peu importait la météo et l'heure ! Quand on lui avait proposé l'appartement, il l'avait prit sans hésité. D'une part parce qu'il lui convenait parfaitement pour ce qu'il aurait à y faire et d'autre part parce qu'il était prit par le temps. Il n'avait rien anticipé en venant s'installer ici...et c'était louer celui-là ou passer du temps à l'hotel. Les hotels, il les fréquentait bien trop souvent quand il était en voyage professionnel. Un peu d'indépendance ne faisait pas de mal !
Ce serait aujourd'hui qu'il annoncerait à Milena qu'il était à Brisbane. En fin d'après-midi, après avoir passé une longue heure à trier de la paperasse pour ne rien perdre, il consulta son téléphone, assit sur son canapé deux places. Il hésita à appeler sa petite soeur. Son surnom "Milou" était affiché à l'écran. Il ne lui restait plus qu'à appuyer sur l'icône du téléphone vert. Plusieurs secondes lui mirent le doute et puis... il renonça et rangea son portable dans la poche arrière de son jean en se levant. Lui annoncer sa venue comme ça, ça ne lui ressemblait pas. Et puis, il avait vraiment envie de voir Milena et de la prendre dans ses bras. Elle lui manquait terriblement. Une petite visite surprise... voilà qui était plus dans ses cordes !
Milena était bien la seule avec qui Cade échangeait encore des nouvelles. Ce n'était vraiment pas pareil avec ses deux frères, à son grand regret. Il était donc au courant de ce qu'elle était devenue: une jeune et brillante avocate, sans être objectif et en l'étant également. Il en était tout à fait persuadé ! Il n'ignorait pas qu'elle avait ouvert son propre cabinet avec une associée. L'occasion pour lui d'aller voir ça de plus près et de constater que sa petite soeur avait bien réussi... qu'elle avait terminé ses études, et que leur père était certainement bien fier d'elle aussi...
Ca n'avait vraiment pas été compliqué d'obtenir l'adresse de ce cabinet. Cade se gara non loin et, souriant intérieurement d'impatience, il se retrouva devant le bâtiment. Le nom de sa soeur, le sien par la même occasion, était gravé devant. Woaw... ça lui rappelait bien trop la plaque du paternel mais c'était quand même gratifiant. Enfin... il imaginait. Il entra sans se demander ce qu'il ferait une fois à l'intérieur, et sans se poser la question de la réaction de sa frangine... Il avait laissé planer un doute monstrueux quant à sa venue prochaine. Mais au fond, il avait toujours su qu'il finirait par débarquer ici...
Cade se tenait désormais debout, appuyé contre l'encadrement de la porte du bureau de sa soeur. Les bras croisés, il l'observait. Elle semblait bien occupée et n'avait peut être pas remarqué sa présence. Les yeux verts de Cade se levèrent et firent le tour de la pièce avant de se reposer sur Milena. - Woaw je suis... impressionné ! Cette première remarque sentait l'ironie. C'était pourtant vrai. Il était fier d'elle sans pourtant accepter le fait qu'elle était devenue ce que leur père avait voulu qu'elle devienne. - Ton propre cabinet. Quatre murs et une plaque qui te mettent à l'abri pour de longues et belles années... ! Ça raisonnait comme un discours connu ça. Finalement, Cade sourit sans bouger. - J'reconnais pas tellement l'esprit des Grimes dans la déco cela dit. Ça manque de... folies ! Il prononça ce dernier mot en plissant les yeux et il consentit enfin à s'approcher un peu.
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| | | | (#)Mer 11 Avr 2018 - 8:42 | |
| Quand le réveil avait sonné ce matin, tu t’étais levée un sourire aux lèvres. Les températures commençaient à baisser à Brisbane et tu devais avouer que tu préférais des températures un peu moins caniculaires que celles auxquelles vous aviez eu droit ces derniers temps. Tu savais qu’une très longue journée t’attendait mais le travail n’avait jamais été quelque chose qui te faisait peur. N’ayant pas à te rendre au tribunal aujourd’hui, tu évitais le tailleur classique lui préférant une robe noire toute aussi classique mais que tu préférais de loin porter. Tu pris un peu de temps pour te préparer et vérifier que tu n’oubliais rien chez toi avant de prendre ta voiture et de démarrer en direction de ton cabinet. Tu étais souvent celle qui partait le plus tard mais tu n’étais jamais celle qui arrivait le plus tôt. Voilà pourquoi tu ne fus pas surprise de croiser plusieurs de tes collègues dans les couloirs alors qu’ils allaient chercher un café dans la salle de repos. Tu aimais quand tu arrivais au cabinet et que ce dernier était plein de vie. Il était encore trop tôt pour recevoir des clients mais tu avais croisé votre secrétaire et elle était en train de parcourir le planning de chacun pour ne pas manquer l’arrivée des clients. Cela faisait un an déjà. Un an que tu avais ouvert ce cabinet avec Heather et tu arrivais à peine à croire que vous ayez réussi et que l’affaire tourne. Ce n’était pas gagné d’avance et il avait fallu y investir beaucoup de temps et d’argent aussi au début mais quand tu voyais le résultat cela en valait la peine. Vous aviez plusieurs collaborateurs et même si votre cabinet n’était pas assuré de toujours aussi bien marcher, tu n’avais pas arrêté d’aller le représenter dans toutes les fêtes mondaines de Brisbane, rencontrant les bonnes personnes et entretenant un réseau qui pouvait s’avérer être utile à vos affaires sur le long terme. C’était surtout toi qui t’occupais de ce genre de chose, Heather de son côté préférait gérer l’administratif et la comptabilité, vérifier que tout était en ordre. Tu étais bien consciente que c’était ton père et ta mère qui t’avaient formée à bien présenter en société, à savoir à qui parler et à quel moment. Tu avais été la seule intéressée par ce genre de chose dans ta famille, tu avais longtemps pris tout cela pour un jeu auquel tu étais trop attachée une fois adolescente quand tu avais compris que ce n’en était pas un.
La journée passa rapidement et sans accroc. Tu rencontrais deux clients et tu passais le reste de ton temps à travailler sur des dossiers. Tu vais enfin terminé de relire la nouvelle intervention de Cora devant les médias. Tu te souviens encore de votre première conférence de presse. Tout s’était plutôt bien passé mais Cora n’était pas prête à faire face à ce genre d’attaque, elle qu’on avait toujours vénéré derrière les caméras. Elle s’en sortait bien cependant et elle tenait le coup. Tu ne savais pas ce que vous alliez pouvoir gagner par rapport à son fils mais tu allais tout faire pour gagner au moins quelque chose. La fin de la journée approchait et plusieurs de tes collègues t’avaient salués en passant devant ton bureau avant de partir. Tu laissais la porte ouverte de temps en temps, préférant entendre le bruit des pas qu’un silence total. Plongée dans ton travail, tu n’avais cependant pas entendu de nouveaux pas s’approcher et quand une voix se fit entendre, tu sursautais. « Woaw je suis... impressionné ! » Tu fronces les sourcils, tu connais cette voix mais … C’est impossible. Tu lèves rapidement les yeux et devant toi, dans l’encadrement de la porte se trouve bel et bien ton frère. Tu plisses les yeux pour en être certaine et tu te pinces légèrement la jambe mais apparemment tu n’es pas en train de rêver. Mais qu’est-ce que ton frère fait à Brisbane ? « Ton propre cabinet. Quatre murs et une plaque qui te mettent à l'abri pour de longues et belles années... ! J'reconnais pas tellement l'esprit des Grimes dans la déco cela dit. Ça manque de... folies ! » Tu ne pus t’empêcher de lever un sourcil à sa dernière remarque. Ca manque de folie ? Ce n’était pas de la folie que tu vendais à tes clients fort heureusement et cette décoration les rassurait, tu en étais certaine. Il te fallut quelques secondes pour te remettre de ta stupeur et tu te levais pour aller prendre ton frère dans tes bras. Du haut de tes talons, vous faisiez presque la même taille. Et puis c’était un moyen de vérifier que tu ne rêvais pas. « Cade ! Mais qu’est-ce que tu fais à Brisbane ? » Tu te souvenais très bien de lui avoir proposé de vous rejoindre lors de votre dernier échange téléphonique mais tu l’avais invité à Brisbane depuis que tu y étais arrivée alors tu n’avais jamais pensé qu’il finirait par te prendre au mot. « Et tu peux être impressionné, ça fait deux ans que je passe la plus grande partie de mon temps et de mon énergie dans ce cabinet. » Lui dis-tu avant d’ajouter : « Par contre pour la déco, vu tes goûts je pense que je vais me débrouiller. » Lui dis-tu pour le taquiner un sourire en coin sur les lèvres. « Comment tu vas ? » Lui demandas-tu sachant déjà que c’était une question délicate car se faire mettre à pied d’un boulot qu’on adore, cela ne doit pas être facile à vivre.
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| | | | (#)Mer 11 Avr 2018 - 16:25 | |
| Guess who's there little Sis' ! Cade se souvenait encore de cette conversation téléphonique. Celle où Milena lui avait dit que toute la joyeuse fratrie Grimes se retrouvait à Brisbane, en Australie. Elle lui avait bien fait comprendre que ce serait bien qu'il vienne les retrouver, qu'ils passent un peu de temps ensemble et il avait baissé la tête, feignant d'avoir beaucoup trop de boulot pour s'attarder là bas. En vérité, il avait tout de suite eu l'envie d'y aller. Ne serait-ce que pour serrer sa sœur dans ses bras. Milou lui manquait beaucoup. Avoir l’œil sur elle et sur sa vie, c'était quelque chose qu'il avait l'habitude de faire depuis qu'elle était toute petite et quand il ne le pouvait pas, c'était un vide intersidéral qui s'installait en lui. Quant à ses deux petits frères, Cade redoutait, intérieurement, de se retrouver face à eux. Il les aimait bien sûr, de tout son coeur, et il pourrait faire n'importe quoi pour eux. Seulement...il y avait eu bien trop de distances, bien trop de non-dits pour que tout soit fluide et pour qu'ils s'étreignent dés la minute où ils se verraient.
Pour l'heure, il n'avait pas pu laisser s'écouler une journée de plus sans passer voir Milena et tout ce qu'elle avait construit ici, à Brisbane. Ils se parlaient souvent au téléphone, mais désormais, il pourrait cesser d'imaginer l'endroit où elle bossait et où elle habitait. Cade se doutait bien que sa présence serait une surprise pour elle et en débarquant sans prévenir, c'était l'effet qu'il avait recherché. Surprendre, c'était son truc. Les évènements trop calculés tout comme les projets à long termes, ça ne lui correspondait pas du tout. Quand il était entré, il n'y avait plus personne pour l'accueillir. Il avait grandement espéré que sa frangine n'ait pas terminé sa journée, son plan tomberait lamentablement à l'eau et il serait obligé d'aller boire un verre pour combler les quelques heures à venir et un sentiment de déception grandissant. Fort heureusement, Milena était à son bureau. Il la regarda quelques minutes avant de briser le silence.
Un grand sourire s'était progressivement dessiné sur le visage de Cade. Il n'avait pas pu retenir cette expression en voyant la mine agréablement étonnée de Milena. Il fit trois ou quatre pas dans sa direction après avoir décroisé les bras et l'enlaça chaleureusement. - J'étais dans le coin. Je me suis dit que passer dire bonjour à ma petite frangine, c'était presque une obligation...!
L'ironie, cacher la vérité qu'elle soit positive ou négative, c'était tout lui. Il en usait parfois de trop mais Milena avait l'habitude. Un autre sourire, amusé cette fois, s'installa sur ses lèvres alors qu'il lui faisait face.
- C'est pas parce qu'on aime pas les orchidées en plastique qu'on a pas de goût Milena... C'est sûr, le style de Cade était un peu décalé par rapport à la sobriété que dégageait ce bureau d'avocats. Tout autant que ses goûts en matière de musique, cinéma et dans plein d'autres domaines. Il n'était décidément pas fait pour bosser dans un bureau. Voilà aussi pourquoi ça pétait souvent quand il devait rendre des rapports à sa hiérarchie... La dernière question de sa soeur méritait une réponse plus sérieuse. Il haussa les épaules et commença à faire quelques pas dans ce bureau, en regardant autour de lui.
- Je vais parfaitement bien ! C'était trop enthousiaste pour être totalement vrai. Mais il était réellement content d'être à Brisbane. Le reste, ce n'était que du superflu. Il se retourna et haussa les épaules. - J'vais pouvoir surveiller la charmante petite vie de ma soeur préférée, embêter un peu mes frangins et le coin est cool... si j'avais su, j'aurais déposé mes valises plus tôt ! Sauf que... Cade avait profité de sa mise à pieds pour débarquer. Il y avait encore quelques semaines, il était encore vêtu de son costume le plus rangé pour avancer sur une affaire. Il posa ses fesses sur le bureau et regarda Milena. - Et toi ? T'as l'air de bien t'en sortir... L'air se faisait plus sérieux. |
| | | | (#)Jeu 12 Avr 2018 - 8:24 | |
| Tu n’arrivais pas à en croire tes yeux et tes oreilles. Cade semblait se trouver dans ton bureau, dans le cabinet que tu avais à Brisbane. Voilà une surprise de taille car il habitait toujours aux Etats-Unis la dernière fois que tu l’avais appelé. Cela faisait tellement longtemps que tu l’invitais à vous rejoindre en Australie et qu’il ne le faisait pas que tu n’avais pas pensé une seule seconde qu’il te prendrait un jour au mot. Ne rentrant que pour les fêtes de Noël à New York depuis trois ans et allant chez tes parents, tu ne voyais que très brièvement ton frère lors de ces occasions donc vos contacts depuis longtemps se faisaient par téléphone ce qui était déjà le cas quand tu habitais à New York. Cade n’avait jamais compris ton envie de revenir sur la côte Est, de revenir au bercail après tes quatre premières années à l’université. Mais tu n’avais pas la même relation que Cade avec tes parents. Tu n’étais pas vraiment proche de ta mère mais vous ne vous détestiez pas quant à ton père, c’était une relation d’amour/haine que vous entreteniez car même si vous vous ressembliez sur certains points, tu avais l’espoir de ne pas ressembler à ton père sur le long terme. Tu n’hésitais pas une seule seconde à aller prendre ton grand frère dans tes bras, chose que tu n’as pas fait depuis un très long moment. Et c’est sans attendre que tu lui demandes ce qu’il fait là. « J'étais dans le coin. Je me suis dit que passer dire bonjour à ma petite frangine, c'était presque une obligation...! » Tu ne peux t’empêcher de lever un sourcil à cette réponse. Tu connais assez bien ton frère pour savoir quand il essaie d’évincer le sujet mais il n’a pas de chance, ton métier est littéralement de faire avouer aux gens ce qu’ils n’ont aucune intention de te dire. Et puis il est hors de question que tu te contentes de cette réponse-là. « Je t’en aurais voulu si tu n’étais pas passé. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant d’ajouter : « Mais qu’est-ce que tu fais réellement là Cade ? Et par là je veux dire à Brisbane, pas dans mon bureau. Je t’invite à nous rejoindre depuis des mois mais tu ne m’as jamais pris au mot. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu n’es pas réellement étonnée que Cade critique la décoration. Il n’a jamais supporté les bureaux de votre père à Londres ou à New York, il n’a jamais aimé être à l’intérieur voilà pourquoi il n’était pas le meilleur des juges. « C'est pas parce qu'on aime pas les orchidées en plastique qu'on a pas de goût Milena... » Tu lèves les yeux au ciel à ces paroles. S’il y a une chose que ton père t’a appris, c’est que quand tu veux être un cabinet d’avocats pris au sérieux, il fallait éviter tout ce qui était bling bling. Voilà pourquoi tu avais opté pour une décoration plutôt classique dans tous vos bureaux et chacun y mettait ensuite sa touche personnelle en fonction de ses envies. « Vu ce que je facture à mes clients, j’achète de vraies fleurs je te remercie. » Lui dis-tu un peu sèchement. Cade n’avait jamais réellement accepté que tu te lances dans le droit. Il aurait préféré que tu te rebelles comme lui mais toi, le droit ça te plaisait. Et ce cabinet était bien trop important pour toi, à tous les niveaux pour que tu laisses ton frère en rire. Tu lui demandes ensuite comment il va car lors de votre dernier coup de téléphone, ce n’était pas la joie aux Etats-Unis. « Je vais parfaitement bien ! J'vais pouvoir surveiller la charmante petite vie de ma soeur préférée, embêter un peu mes frangins et le coin est cool... si j'avais su, j'aurais déposé mes valises plus tôt ! » Tu ne peux t’empêcher de lever un sourcil à ces paroles. Si la surveillance de Cade ne t’avait pas embêtée quand tu étais à l’université, tu n’avais nullement envie d’être surveillée aujourd’hui. « Parfaitement bien ? Déjà remis de tes problèmes de boulot ? » Tu n’en croyais pas un mot, tu savais que ton frère était en train d’essayer d’échapper aux sujets qui fâchent mais tu n’allais pas le laisser faire. « Je n’ai pas besoin d’être surveillée Cade, cela fait un moment que je prends soin de moi toute seule. » Personne ne le faisait pour toi en tout cas donc il avait bien fallu que tu le fasses seule. « Tu es là pour des vacances alors ? Tu dors où ? » Lui demandas-tu curieuse. « Et toi ? T'as l'air de bien t'en sortir... » Tu hoches la tête car tu ne peux pas le nier, tu t’en sors plutôt bien. Sur le plan professionnel et financier en tout cas, il y a une autre partie de ta vie dans laquelle tu es beaucoup moins efficace. « Je ne vais pas me plaindre, le cabinet vient de fêter ses un an, j’ai des affaires intéressantes qui m’occupent et je me suis faite à la vie australienne. Je suis plutôt bien entourée, je ne peux pas me plaindre. » Dis-tu le plus sincèrement du monde car tu ne pouvais pas te plaindre comparé à certains. Pourtant, il te manquait quelque chose mais tu espérais que cette situation change.
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| | | | (#)Jeu 12 Avr 2018 - 13:32 | |
| Guess who's there little Sis' ! Cade était comme ça. Il aimait cacher la vérité sous des phrases ironiques. En l'occurrence, il n'était pas à Brisbane par hasard. Encore moins dans la rue qui abritait le cabinet de sa soeur parce qu'il y passait rapidement. Il était arrivé depuis plusieurs jours et cela faisait presque autant de temps qu'il réfléchissait à la manière d'annoncer son installation à Milena. Le téléphone ? Non, ils ne se parlaient déjà que par ce biais depuis bien trop longtemps. Cade avait eu envie de la voir et de la serrer contre lui, en réalisant qu'il était bien ici pour elle, et pour ses frères. Les derniers évènements dans son boulot lui avait fait progressivement prendre conscience qu'il ne fallait pas négliger sa famille ! Il ne voyait plus ses parents mais il avait encore la chance d'avoir une soeur et deux frères. Il ne fallait plus laissé ça de côté.
Milena connaissait bien Cade. Elle savait bien qu'il y avait plus derrière cette petite visite surprise. Il la regarda et sourit. - C'est la preuve que je n'en fais pas toujours qu'à ma tête. Il marqua une pause. Il fallait bien lui avouer désormais qu'il comptait s'installer pour un moment à Brisbane. Le temps de répondre à quelques questions et de rattraper le temps perdu si c'était encore possible. - J'ai décidé de passer un peu de temps ici. J'avais besoin de changer d'air. Ca, c'était loin d'être faux. En plus de vouloir se rapprocher de sa famille, Cade avait sentit le besoin de s'éloigner un peu des États-Unis et de la foire que son environnement professionnel avait enfouit dans sa tête.
La déco du bureau ? Il la trouvait certes un peu austère mais il ne prétendait pas pouvoir faire mieux. Il n'y avait qu'à voir son bureau à Los Angeles... Bordélique à souhait et sans aucun intérêt. D'ailleurs, il n'y restait pas plus d'une ou deux heures par jour. Milena n'avait vraisemblablement pas très envie de plaisanter sur ce sujet. Il eut un haussement de sourcils et n'en rajouta pas plus que ça. - Tu m'étonnes... Se contenta t-il de lancer comme pour lui même. Il se souvenait de tout le fric que son père ramenait au foyer. Si sa soeur gagnait aussi bien sa vie, il imaginait qu'elle pouvait bien se payer quelques fleurs fraiches par semaine...
Encore une fois, Milena comprit bien vite que Cade cachait une certaine vérité en prétendant aller "parfaitement bien". Décidément, elle le connaissait trop bien, même après des années sans se voir. Il se pinça les lèvres et les fesses toujours calées contre le bureau, il prit un stylo et le tripota comme pour faire passer le trop sérieux de cette conversation. - Tu te doutes bien que c'est pas la joie d'être mis à pieds. Ça permet d'avoir du temps libre. Alors, je compte bien en profiter ! Il força un sourire et puis, il leva les yeux au ciel, faussement agacé par la réplique trop grave de Milena. - Tu veux bien me laisser jouer mon rôle de grand frère inquiet et prêt à tabasser le moindre type qui t'approche s'il te plait ?! Il exagérait certes, mais dans le fond, il était capable de beaucoup de chose pour la protéger. - Pour des vacances... j'en sais rien. Ca dépendra du bon vouloir de ma hiérarchie. Je ne connais même pas la durée de ma punition... Punition dont il n'avait pas totalement exposé les faits à Milou. Il posa les yeux sur le stylo qu'il reposa sur le bureau. - Je loue un p'tit appart' à Redcliffe. Sûrement bien loin du château que tu dois occuper de ton côté mais... ça fait largement l'affaire.
Cade était persuadé que Milena ne manquait de rien. Il n'y avait qu'à la regarder, elle rayonnait. Elle lui faisait le récit de son formidable quotidien pendant qu'il l'observait du coin de l'oeil. Sa soeur avait toujours suivit la voie que leur père avait choisit pour elle...il ignorait si la réalité lui convenait toujours autant. - Bien entourée hein... ? Un petit sourire méfiant se logea sur son visage. - Y'aurait-il un type assez dingue pour partager la vie de ma petite soeur ? |
| | | | (#)Sam 14 Avr 2018 - 13:07 | |
| Cade et toi vous aviez été destinés à un avenir commun. Un avenir tracé par vos parents. Mais ton frère s’était vite éloigné du chemin qui avait été tracé mais cela ne vous avait jamais empêché de rester proche. Des tensions se créaient de temps en temps car même si ton frère te répétait que le plus important c’était que tu sois heureuse, il n’avait jamais réussi à comprendre ce qui pouvait te passionner dans le droit, persuadé que tu ne faisais ce métier que pour faire plaisir à ton père. Il est vrai que tu aurais peut-être fait un autre choix après le lycée si tu t’étais posée la question mais tu ne regrettais rien. Ton père aurait voulu que tu le suives dans les affaires, toi tu avais préféré aller en droit de la famille et il avait bien dû s’en contenter, mieux valait une avocate dans la famille que rien du tout. Car déjà, à l’époque, aucun de tes frères ne se destinait à cette vie. « C'est la preuve que je n'en fais pas toujours qu'à ma tête. J'ai décidé de passer un peu de temps ici. J'avais besoin de changer d'air.» Tu n’en croyais pas un mot. Cade en avait toujours fait qu’à sa tête alors tu ne voyais pas pourquoi cela changerait maintenant. La preuve, il venait de débarquer à Brisbane certainement sur un coup de tête juste pour le plaisir. Enfin, il avait besoin de changer d’air, ça tu n’en doutais pas. C’était étrange mais il était celui qui se rapprochait le plus de toi. Tu avais aussi eu besoin de changer d’air mais toi tu savais que tu ne repartirais jamais. Lui par contre, n’était certainement là que pour quelques temps. « Tu n’en fais toujours qu’à ta tête Cade, ça ne changera pas. » Dis-tu avec un petit sourire pour le taquiner. C’était sans doute pour ça aussi qu’il était actuellement mis à pied. Un miracle que ça ne soit pas arrivé plus tôt. « Bienvenue à Brisbane dans ce cas. » Ajoutas-tu avec un sourire. Tu te souviens de ton dépaysement en arrivant, tu étais tellement perdue que tu ne savais pas comment te comporter. Il faisait si chaud à l’époque que tu avais cru étouffer. Il avait fallu du temps et des amis pour bien apprécier la ville. Quand Cade fit un commentaire sur la décoration de ton bureau, tu devais avouer que tu avais légèrement été piquée au vif. Cependant, il sembla concéder ton point quand il te dit : « Tu m'étonnes... » Tu te contentais d’hocher la tête. Tu ne cachais pas que tu avais de l’argent, tu en avais toujours eu car tes parents avaient financé toutes tes études sans que tu n’aies besoin de prendre un crédit ou de te priver de quoi que ce soit.
Par contre, il était hors de question que tu laisses Cade continuer à faire le rigolo quand tu lui demandes comment il va. C’est une question sérieuse pour toi car s’il y a bien une chose que Cade et toi vous partagiez en plus de votre nom de famille c’était votre implication dans votre boulot. « Tu te doutes bien que c'est pas la joie d'être mis à pieds. Ça permet d'avoir du temps libre. Alors, je compte bien en profiter ! » Tu as bien compris qu’il ne va rien ajouter à ce sujet pour l’instant, pas ce soir, pas maintenant. S’il compte rester quelques temps à Brisbane, tu finiras par avoir cette conversation sérieuse avec lui à un moment ou à un autre. Tu y crois, de toute manière, tu ne comptes pas le laisser filer aussi facilement. « Tu veux bien me laisser jouer mon rôle de grand frère inquiet et prêt à tabasser le moindre type qui t'approche s'il te plait ?! » Tu ne pus t’empêcher de lever les yeux au ciel. Tu n’avais plus besoin de ton grand-frère pour te protéger depuis longtemps et le seul homme qu’il aurait dû tabasser, il n’était pas là pour le faire. Mais votre père s’était occupé de son compte donc tu n’en voulais pas à Cade mais il n’avait pas le droit de jouer à ce jeu après des années d’absence dans ta vie quotidienne. « Si j’adorais l’attention quand j’étais adolescente, à trente-quatre ans j’ai passé l’âge. Et tu sais très bien que je suis contre la violence. Tabasser les gens ne résout rien. » Tu avais toujours été plus vicieuse que cela, la violence fait mal sur le moment mais on oublie, la vrai vengeance à tes yeux n’est pas là. Tu essayais ensuite de savoir combien de temps Cade était là et s’il venait juste pour des vacances. « Pour des vacances... j'en sais rien. Ca dépendra du bon vouloir de ma hiérarchie. Je ne connais même pas la durée de ma punition... Je loue un p'tit appart' à Redcliffe. Sûrement bien loin du château que tu dois occuper de ton côté mais... ça fait largement l'affaire. » Tu lèves les yeux au ciel. Un château carrément. C’est clair que tu ne loues pas un studio, tu as acheté ton loft quand tu en es tombée amoureuse mais tu ne vis pas dans un château. Déjà que ton loft te semble bien grand des fois. « J’habite dans un loft Cade, pas dans un château. Et tant mieux si tu t’installes. Qui sait ? D’ici quelques semaines tu n’auras peut-être plus envie de repartir ? » En vérité, c’était une hypothèse. Ton frère était attaché au FBI, cela ne faisait aucun doute dans ton esprit et tu ne pouvais t’empêcher de te demander ce qu’il pourrait faire à Brisbane s’il restait. « Bien entourée hein... ? Y'aurait-il un type assez dingue pour partager la vie de ma petite soeur ? » Tu soupires car non, tu n’avais personne dans ta vie mais cela n’était pas réellement un secret, tu n’avais trouvé personne pour te supporter à Brisbane. « Ne te montre pas si enthousiaste, tu n’auras personne à terroriser. Je suis toujours célibataire. » Dis-tu sans t’étendre sur le sujet. « J’ai simplement trouvé de très bons amis, c’est ce que je voulais dire. » Ajoutas-tu en haussant les épaules. « Et toi alors ? J’espère que tu n’as pas laissé une petite amie aux Etats-Unis. » Lui dis-tu avec un regard appuyé.
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| | | | (#)Dim 15 Avr 2018 - 9:48 | |
| Guess who's there little Sis' ! Sur ce coup là aussi, c'était de l'ironie. Quand Cade disait qu'il n'en faisait pas qu'à sa tête, il savait bien, qu'au fond, c'était son entêtement et son impulsivité qui l'avait mené à être ici à Brisbane, à la suite d'une mise à pieds et d'un trop plein de temps libre qui l'avait amené à réfléchir sur sa famille et un peu sur lui même. Milena le savait bien aussi. Combien de fois elle l'avait vu ou entendu se soulever contre leur père au sujet des études, de la façon dont il élevait ses frères et comment il régissait la vie de sa soeur. Cade ne partageait pas du tout les mêmes idées que ses parents et était bien longtemps passé pour le vilain petit canard à cause de son caractère un peu trop rebelle. Aujourd'hui, il approchait de la quarantaine et cela n'avait guère changé. Il ne s'était pas adoucit avec le temps. L’aîné de la famille Grimes avait gardé un fructueux désir de ne pas se plier aux règles.
Milou lui souhaita la bienvenue dans cette ville qu'il n'avait pas encore prit le temps de bien explorer. Il se doutait qu'il aurait largement le temps de parcourir les nombreux bars qu'il avait croisé en arrivant...et dont la décoration serait bien différente du bureau de sa sœur, certes. Il ne revenait pas là dessus. Après tout, Milena avait battit tout ça de ses mains, cet espace était sortit de son esprit et Cade était fier d'elle. Même s'il n'appréciait toujours pas la voie qu'elle avait choisit, au moins elle était à l'abri de problèmes professionnels et ça, c'était ce qui comptait le plus pour lui. En outre, elle semblait heureuse, elle avait le sourire et gardait ses idées morales bien au chaud dans un coin. L'agent fédéral ne pu s'empêcher de sourire quand elle balança ce merveilleux "Tabasser les gens ne résout rien". La fois où il avait failli en venir aux mains avec leur père remontait souvent à la surface. Quant à prendre soin d'elle, même à trente ans passé, Cade n'avait pas perdu cet instinct protecteur qu'il avait toujours eu envers sa sœur cadette. Il ne pouvait pas s'en empêcher, bien au delà de l'image complètement surfaite qu'elle pouvait se faire au sujet d'un frère aîné. Il aimait Milena et refusait qu'il lui arrive quoi que ce soit.
- Souvent, ça détend... et tu peux pas le nier Milou, c'est parfois bien mérité ! Il parlait de foutre un bon coup de poing à des types qui abuseraient de la confiance de certains. A ceux qui ne regardent pas le mal qu'ils pouvaient engendrer sur leur passage. En disant cela, il voulait bien entendu parler d'une certaine anecdote et Milena l'aura certainement bien comprit. Quant à la capacité de Cade à sauter au cou de certains... elle était souvent trop visible. La preuve, suite à un excès de colère et armé, il n'avait écouté que lui et ce qu'il ressentait. Le voilà donc en vacances forcées et pas encore tout à fait prêt à divulguer le moindre détail, même à Milena !
- Château...loft... quoi qu'il en soit, c'est sûrement bien plus spacieux que la boite en carton que je loue ! Il eut un sourire, presque un rire sarcastique. Il ne louait pas un palace et c'était voulu. Les grands espaces qui ne servent pas à grand chose, il n'en faisait rien. Et pour le temps qu'il passait chez lui... ça se résumait clairement à quelques heures dans la journée et ce qu'il restait de la nuit, quand il n'était pas chez l'une de ses conquêtes de la veille. - Pour l'instant, j'me sens plutôt bien ici. Enfin... J'imagine qu'après avoir vu les frangins, j'en serai plus tout à fait sûr. Cade redoutait pas mal de se retrouver face à ses frères. Léonardo notamment, qu'il avait largement délaissé pendant plusieurs années. Sans doute que la présence à Brisbane de l’aîné de la famille ne l'enthousiasmerait pas du tout. - Comment ils vont.. ? Se risqua t-il à demander plus sérieusement à sa sœur en pariant qu'elle allait lui lancer un truc dans le genre "Tu n'as qu'à aller constater par toi même Cade...". Ce serait mérité.
Cade hocha de la tête. Sa soeur, trente-quatre ans, tellement jolie et pleine de vie encore célibataire ? C'était du délire. Les Australiens n'avaient-ils aucun goût ? Aucunes envie de se projeter avec Milena Grimes ? Il sourit et toujours appuyé contre le bureau il baissa la tête... une petite amie ? Il y avait bien eu Joan pendant un petit moment et puis, ses vieux démons avaient refait surfaces, sa bêtises aussi. Il regarda Milena de nouveau. - J'suis pas encore assez cinglé pour ça ! Celle qui partagera ma vie et sera digne de mon formidable quotidien n'est pas encore née, petite soeur ! Il fit quelques pas vers elle. - Y'a bien trop de personnes intéressantes ici pour que je m'ennuie avec une petite américaine. Ironie ou pas ?! Il haussa les sourcils... - J'espère que t'as rien de prévu ce soir, je t'emmène manger un morceau et c'est pas négociable. Il n'attendit pas sa réponse. Il força un sourire et se dirigea vers la porte du bureau. |
| | | | (#)Mer 18 Avr 2018 - 9:04 | |
| Est-ce que vos parents avaient imaginé que vous finiriez par tous vous retrouver à Brisbane ? Certainement pas. Ils pensaient que vous passeriez toute votre vie à New York et c’était ce que tu avais prévu de faire à la base. Parce que New York était une ville faite pour toi. Le peu de fois où tu y étais retournée, cela n’avait été qu’une piqure de rappel douloureuse. Mais tu ne pouvais plus vivre à New York, plus maintenant et certainement jamais plus. Tes frères eux ne s’y étaient jamais sentis à leur place. Cade parce qu’il se sentait certainement bien plus chez lui à Londres et puis Leonardo parce qu’il avait associé la ville à ces parents qu’il détestait au plus haut point. Nunzio lui était bien trop aventurier et baroudeur pour passer sa vie en costume à New York. Alors voilà que vous vous retrouviez tous à Brisbane. Tu peux déjà voir ton père démoralisé à cette nouvelle mais cela fait longtemps qu’il n’a plus réellement de pouvoir sur vous car tu es la seule à lui parler régulièrement avec Nunzio qui est un fils à papa et maman et refusant de quitter ce statut chérit. Tu es heureuse de voir Cade à Brisbane car tu sais qu’il est en train de traverser une période difficile dans son boulot et quand c’est le cas, il vaut mieux être bien entouré. Tu souhaitais donc à ton frère la bienvenue dans cette ville qui avait été pour toi un moyen de panser tes plaies et puis ensuite d’envisager un nouvel avenir. Brisbane avait été une sorte de thérapie pour toi et tu ne changeras cela pour rien au monde. Même si des fois, tu ne te sens toujours pas complètement à ta place pour des raisons culturelles, tu as appris à apprécier Brisbane à sa juste valeur et tu découvres toujours de nouvelles choses sur cette ville. Cela ne fait qu’un peu plus de trois ans que tu es là, ce n’est pas énorme malgré tout. Cade a toujours été un grand frère protecteur. Malgré le fait que vous ayez peu de différence, tu ne pouvais nier qu’il avait pris ce rôle très au sérieux quand il faisait partie intégrante de ta vie. Et cela t’avait toujours amusée. Aujourd’hui cependant, tu n’étais pas certaine d’avoir besoin de ça. « Souvent, ça détend... et tu peux pas le nier Milou, c'est parfois bien mérité ! » Cade avait toujours été un impulsif et la violence semblait l’attirer. Ce n’était pas du tout ton cas, tu préférais régler les problèmes de manière diplomatique. La violence servait à se soulager momentanément et pouvoir vous emmener beaucoup trop d’ennuis par rapport au plaisir éphémère que provoquer un coup bien placé. Non, toi tu préférais faire mal autrement. « C’est le plus souvent mérité mais si tout le monde frappait les gens qui le méritent, nous vivrions dans un monde bien plus violent que celui que l’on connaît aujourd’hui. » Dis-tu en haussant les épaules. « Au moins nous avons choisi des métiers qui correspondent avec notre vision de ce sujet. » Dis-tu car Cade avait certainement l’occasion de se montrer violent en travaillant au FBI ce qui devait le soulager et le détendre. Toi de ton côté, tu étais devenue avocate, loin de la violence physique, c’était la violence morale que tu affrontais tous les jours.
Cade te dit qu’il habitait un studio ce qui t’amusas car c’était aussi le cas de Leonardo. Les deux frères ne s’étaient pas parlés depuis des années mais ils se ressemblaient plus qu’ils ne le pensaient. « Château...loft... quoi qu'il en soit, c'est sûrement bien plus spacieux que la boite en carton que je loue ! » Tu secoues la tête en souriant sans rien ajouter. Cade n’a jamais porté beaucoup d’importance au lieu de vie qu’il habitait. Tu te souviens qu’à Berkeley, il était prêt à vous louer un tout petit appartement près du campus mais tu avais refusé. Faisant des études de droit, ton père n’avait pas rechigné à mettre la main à la poche pour vous payer quelque chose d’un peu plus grand. C’était toi qui avais un certain standing que tu n’avais pas perdu. « Pour l'instant, j'me sens plutôt bien ici. Enfin... J'imagine qu'après avoir vu les frangins, j'en serai plus tout à fait sûr. Comment ils vont.. ? » Tu hausses les épaules car tu ne sais pas comment Leonardo ou Nunzio vont prendre l’arrivée de Cade à Brisbane. Vous n’en aviez jamais parlé donc tu ne pouvais pas donner d’indice à ton frère. « Ils vont bien, ils ont construit leur petit cocon ici. Mais c’est à eux que tu devras demander des détails. » Lui dis-tu car tu ne voulais pas raconter à Cade des choses que tes frères voulaient garder pour eux. Ce sera à lui de reconstruire leur relation si le cœur lui en dit. Tu as eu à le faire en arrivant il y a trois ans alors c’est désormais au tour de ton frère. Ce dernier te demanda si tu avais un petit ami et après lui avoir répondu que ce n’était pas le cas, tu lui retournais la question. « J'suis pas encore assez cinglé pour ça ! Celle qui partagera ma vie et sera digne de mon formidable quotidien n'est pas encore née, petite soeur ! Y'a bien trop de personnes intéressantes ici pour que je m'ennuie avec une petite américaine. » Tu lèves les yeux au ciel. Ton frère avait toujours aimé les femmes et ne s’en était jamais caché. Tu avais bien compris qu’il n’avait pas trop d’attache aux Etats-Unis et tu trouvais cela dommage. « Je ne doute pas que ton charme naturel et ton petit accent va faire tomber toutes les australiennes que tu croiseras. » Lui dis-tu pour le taquiner. « Toujours pas décidé à te poser ? » Ajoutas-tu curieuse car à trente-quatre ans, tu commençais déjà à te remettre pas mal en question ce que ton frère ne semblait pas faire. « J'espère que t'as rien de prévu ce soir, je t'emmène manger un morceau et c'est pas négociable. » Tu regardais les dossiers qui étaient posés sur ton bureau et tu te dis que tu pouvais les terminer demain matin en venant un peu plus tôt. Tu pris le temps de les ranger toutefois, refusant de laisser traîner à l’œil nu des dossiers confidentiels. Tu les rangeais dans l’armoire que tu fermais à clé avant de prendre ton sac et de rejoindre Cade dans l’entrée. « Alors, tu m’amènes où ? » Lui demandas-tu alors que vous sortiez du cabinet que tu fermais à clé derrière toi. |
| | | | (#)Mer 18 Avr 2018 - 14:38 | |
| Guess who's there little Sis' ! Qu'est ce qui avait poussé Milena et ses deux frangins à venir s'installer en Australie ? Cade ignorait certainement beaucoup de choses et il ne cherchait pas à en comprendre la raison, il la connaissait déjà: Ces dernières années, il n'avait pas été très présent pour eux. Ni pour ses frères qui, pourtant, auraient peut être eu besoin des conseils avisés de l'ainé de la famille. Ni pour Milena dont il était pourtant si proches auparavant. Ses pensées revenaient beaucoup vers eux malgré le boulot et la vie trépidante qu'il menait mais il n'avait jamais trouvé le courage et les mots pour revenir. Leurs chemins s'étaient tout simplement séparés. Se pointer à Brisbane comme une fleur, c'était délicat. Cade faisait irruption dans la vie de sa fratrie sans lui demander son avis. Lui, avec ses gros sabots, son ironie, et ses non-dits. Milena prenait cette arrivée avec le sourire, qu'en serait-il de Leonardo et de Nunzio ? Et, arriverait-il à faire l'impasse sur la confession, ses vraies motivations à se retrouver en Australie ? Cet incident au boulot, qui lui avait ouvert les yeux d'une certaine façon ?
Revoilà sa chère soeur. Milena et ses grands discours pacifiques qui étaient bien loin de la façon de penser de son ainé. Bien sûr, il savait qu'il fallait faire la paix dans le monde mais il en avait bien assez vu dans sa vie et dans son métier pour savoir qu'ils ne vivaient pas au pays des bisounours. Depuis tout jeune, Cade avait apprit à se défendre physiquement et à protéger sa soeur de tous ceux qui pourraient lui nuire. Avec les mots, ils se débrouillaient aussi bien mais c'était bien souvent son impulsivité qui prenait le dessus et qui avait raison de lui. Le ton pouvait vite monter très haut, les coups pouvaient parfois pleuvoir. Le jeune homme s'était battu plusieurs fois, dans son boulot, comme en dehors. Ses yeux roulèrent après la petite morale de Milena. S'ils se ressemblaient sur beaucoup de points, sur celui-ci, c'était pas forcément gagné. Elle avait néanmoins raison: Leurs métiers respectifs leur correspondaient bien. - Parfaitement, Maman Licorne. Il força un sourire moqueur mais pourtant très affectueux. Taquiner sa soeur, c'était son credo. - Tu ne m'enlèvera pas de la tête que ça fait du bien de se défouler un peu sur les grands méchants ! Les grands méchants, il en avait vu. Des... meurtriers, des récidivistes, des braqueurs, des violeurs. Et oui, il s'était énervé après certains d'entre eux. Il était allé jusqu'à tuer. Presser la détente pour empêcher qu'ils ne nuisent davantage. C'était mérité. Et pourtant, Cade se rendait parfois compte qu'il ôtait des vies...
Sa dernière enquête l'avait quelque peu chamboulé. Notamment parce qu'elle était liée de trop près à une fille qu'il fréquentait alors depuis plusieurs semaines. C'était le frère de Joan qui était tombé à ses pieds, pendant que Cade ne réalisait pas tout à fait qu'il venait de lui retirer son jumeau. Tout assassin que Graham était, il restait un frère. Voilà qui avait fait réfléchir l'agent fédéral...et qui l'avait amené à Brisbane. La famille, il l'avait négligé trop longtemps, il ne fallait plus perdre de temps. Comme il s'en doutait, Milena ne lui en dit pas beaucoup sur la vie de Leonardo et de Nunzio. C'était légitime. Il aurait donc à découvrir tout çar par lui même. Avec un air hésitant, Cade hocha positivement la tête et la baissa. - Super. J'suis content de savoir qu'ils vont bien. Il releva la tête et posa un regard sincère sur Milena. Il irait voir ses frères. C'était prévu. Un peu de courage et trouver une façon de se pointer, et il pourrait aller les voir.
Non, l'ainé des Grimes n'était pas encore casé. Il n'avait laissé personne derrière lui et ne prévoyait personne devant. Un sourire s'imisca sur ses lèvres. Si Milou savait qu'il avait déjà fait des ravages dans les quelques bars de la ville ces derniers jours... - Me poser ?! J'ai l'air d'être un de ces types qui hésitent pendant des heures sur la couleur du papier peint d'une future baraque et qui savent déjà comment il vont appeler leur tripotée de gamins ? Woaw, rien que l'image lui donnait la nausée. - C'est pas pour moi tout ça.. A trente-sept ans, Cade n'était pas prêt à fonder une famille. Du moins, il n'en avait pas eu l'occasion et c'était peut être ça qui l'avait bloqué toutes ces années. Il était déjà tombé amoureux. Enfin... il le pensait. Joan avait été importante pour lui. Aujourd'hui, il pensait encore à elle et à ce que leur relation aurait pu donner. Mais, il préférait se contenter d'histoires d'un ou de deux soirs et ne pas se prendre la tête plus qu'il ne le fallait.
Les bras croisés, l'agent fédéral attendait sa soeur. Elle rangeait des dossiers. Elle au moins prenait le temps de le faire. Malheureusement, Cade avait toujours été très bordélique en ce qui concernait la paperasse. - Ca fait un bail que t'es là alors... choisis nous un bon resto ! Je te fais confiance. La ville et tous ses trésors lui étaient encore inconnus, en grande partie. Alors Milena devrait lui servir de guide. Ou bien ce serait un dîner dans le premier restaurant qu'ils croiseraient et cette solution ne donnait généralement pas de super résultats. Ils sortaient du bureau. Prendre la caisse ou marcher ? Il faudrait que Milou l'éclaire un peu là dessus aussi.... |
| | | | (#)Lun 23 Avr 2018 - 8:05 | |
| Ton frère n’avait jamais voulu se conformer à ce que vos parents attendaient de vous. Tu ne te souviens pas d’un temps où ton frère n’était pas en train de contredire ton père, d’essayer de lui tenir tête sur tout et n’importe quoi. Tu te souviens à l’époque de t’être dit que c’était souvent de la provocation plus qu’autre chose. Votre père avait rapidement dû comprendre qu’il ne serait jamais l’héritier qu’il attendait qu’il soit. Et plus les années étaient passées, plus cela s’était accentué. Cade avait choisi de se lancer dans la police puis le FBI, des institutions qui n’avaient pas grande presse avec ton père. Pour toi, cela n’avait aucune importance du moment que ton frère était heureux, c’était tout ce qui comptait à tes yeux. La police était un corps de métier respectable mais ce n’était certainement pas celui où l’on se faisait le plus d’argent. Ton père n’avait jamais compris que sa descendance ne soit pas avide d’argent comme lui et cela l’avait beaucoup frustré. C’était donc toi qui avait repris l’empire familial en quelques sortes. Tu savais que si ce n’était pas toi, la pression aurait été mise sur Nunzio un peu mais surtout sur Leonardo. Car Nunzio avait toujours été le fils chéri, celui qui pouvait faire ce qu’il désirait et tout le monde embrassait le sol sur lequel il marchait. Trop têtu pour être influencé, cela n’aurait pas fonctionné. Tu n’avais pas fait ton choix en pensant à tout cela mais tu étais heureuse aujourd’hui de savoir que tu avais levé une pression pour tes cadets qui en avaient déjà sur d’autres aspects de leur vie.
La question de la violence était une question sur laquelle Cade et toi ne pouviez pas être d’accord. Tu te souviens de l’impulsivité légendaire de ton frère, tu te souviens du nombre de fois où il a fini par se battre. Cela n’a pas été une surprise pour toi d’apprendre qu’il se tournait vers la police, un corps de métier que tu respectais mais dont tu ne pouvais nier l’extrême violence parfois injustifiée à tes yeux. Mais tu avais déjà eu cette conversation avec Cade et tu savais très bien que de nouveau, elle ne mènerait à rien. Ton frère était têtu et tu le soupçonnais d’être un addict de l’adrénaline qu’il pouvait ressentir dans des situations de violence extrême. Tu osais espérer qu’il était moins impulsif que quand vous étiez jeunes mais vu qu’il venait de débarquer à Brisbane sur un coup de tête, tu n’en étais pas certaine. « Parfaitement, Maman Licorne. Tu ne m'enlèvera pas de la tête que ça fait du bien de se défouler un peu sur les grands méchants ! » Voilà une autre différence notable entre Cade et toi. C’était assez drôle car Cade avait grandi à Londres mais il avait embrassé la culture américaine sans sourciller. Le monde manichéen avec les gentils du FBI d’un côté et les méchants de l’autre était une vision du monde à laquelle tu n’adhérais pas. Le monde était bien trop complexe à tes yeux pour s’en arrêter là et l’être humain l’était tout autant. Et finalement, est-ce que tabasser un homme que l’on juge être le méchant est réellement satisfaisant ? Tu en doutais. « Il vaut mieux se défouler sur un sac de boxe, ça fait moins de dégâts. » Dis-tu parce que ce n’est pas en frappant les criminels qu’ils vont changer, c’est même le contraire, on accentue la haine qu’ils ont de l’Etat et de tout ce qui le représente.
Ton frère aborda ensuite le sujet du reste de la fratrie. Cela t’étonnait presque qu’il prenne de leurs nouvelles car il le faisait rarement dans vos conversations téléphoniques et puis Cade n’avait pas vu Nunzio et Leonardo depuis des années et des années, un temps bien plus long que toi qui avait aidé Leonardo à s’échapper de New York pour de bon et qui rentrait passer les fêtes de fin d’années chez vos parents où Nunzio ne manquait jamais de se trouver. Mais il avait fallu reconstruire une vraie relation à ton arrivée à Brisbane, tu n’y avais pas échappé. « Super. J'suis content de savoir qu'ils vont bien. » Tu hoches la tête. C’est le cas, ils vont très bien même. Mais pour les détails de la vie de chacun, il faudra que Cade fasse le premier pas s’il est là pour renouer avec la famille. D’ailleurs, tu ne sais pas vraiment pourquoi Cade est là. On l’a mis à pied à son travail certes mais pourquoi venir ici et surtout pour combien de temps ? Des questions qui seront à poser plus tard. Pour l’instant tu demandes à ton frère s’il n’a pas envie de se caser désormais. Il approche de la quarantaine, un âge qui te terrifie plus que tout. « Me poser ?! J'ai l'air d'être un de ces types qui hésitent pendant des heures sur la couleur du papier peint d'une future baraque et qui savent déjà comment il vont appeler leur tripotée de gamins ? C'est pas pour moi tout ça.. » Tu lèves les yeux au ciel. Des fois, tu ne peux t’empêcher de voir en Cade ce père qu’il déteste tant. Ton père s’était marié certainement sous pression familiale mais il était clair et net à tes yeux que si c’était un très bon homme d’affaires, c’était un très mauvais père. « Tu as une vision de la vie à deux bien particulière. Je plains d’avance la jeune femme qui voudra partager ta vie. » Car il y en aura bien une un jour et tu te délectes déjà de la rencontrer et de voir comment ton frère réagira.
Pour l’instant, tu fermes ton cabinet avant de te retrouver dans la rue avec ton frère qui voulait t’amener manger un morceau. C’était certainement le meilleur moyen de faire de nouveau un pas vers l’autre car à part vos conversations téléphoniques de temps en temps, tu ne connaissais pas grand chose de ton frère. « Ca fait un bail que t'es là alors... choisis nous un bon resto ! Je te fais confiance. » Tu hochais la tête avant de dire : « Par ici. » Il n’était pas nécessaire de prendre la voiture, ton cabinet se trouvait au centre ville de Brisbane où il était facile de trouver de bons restaurants à une distance raisonnable. Tu entraînais ton frère dans un restaurant américain car au moins tu le mettras à l’aise et ces derniers font d’excellents burgers. Une fois installés, tu demandais à ton frère : « Qu’as-tu prévu de faire pendant ton séjour à Brisbane ? J’ai du mal à imaginer que tu restes sans rien faire très longtemps. » Lui demandas-tu alors qu’on vous apportait le menu. |
| | | | (#)Lun 23 Avr 2018 - 15:03 | |
| Guess who's there little Sis' ! Par de nombreuses fois, Cade avait eut cette conversation avec Milena. La violence sur le tapis, la façon de régler ses problèmes, ils avaient clairement une vision différente. Ce débat ne manquait pas d'arguments, de chaque côté. Cependant, têtu comme une mule et fier de son caractère, l'aîné des Grimes n'en démordait pas. Parfois, certains méritaient bien plus qu'une leçon de morale qui entrerait par une oreille et sortirait par l'autre dans la seconde. Un coup de poing dans le ventre, une douleur vive, ça on s'en souvenait ! Cade avait quand même du apprendre à se maitriser un minimum quand il était entré dans la police aux Etat-Unis. Certes, sa soif de justice était apaisée et il pouvait laisser parler l'impulsivité qui était en lui depuis qu'il était tout petit...mais par des mots uniquement. Il lui était formellement interdit de cogner sur des abrutis, visiblement coupables d'un seul coup d'oeil, sous prétexte qu'ils avaient commis des crimes. Ca lui avait pourtant démengé plus d'une fois. Et dans le FBI... c'était pire. Il se devait de représenter les services secrets du pays et n'avait pas intérêt à dépasser les limites fixées dans les diverses constitutions et autres textes de lois. Cade se contenait dans son boulot. Jusqu'à un certain point. Armé, le moindre écart pouvait tourner au drame. C'était bien ce qui s'était passé récemment et ce qui l'avait collé en vacances contraintes et forcées. Milena ne savait encore rien de cette nuit où son grand frère, debout devant un malade, avait préféré presser la détente plutôt que de l'arrêter et de le soumettre au regard de Madame la Justice parfois bien conciliante. Cette nuit là, il avait aussi retiré un frère à sa soeur...volontairement, pour la protéger soi-disant..! -...ou prendre un multi-récidiviste pour un sac de boxe. Ca fera beaucoup moins de dégâts qu'il n'en fera si un juge lui donne une énième chance de se racheter ! Il força un sourire idiot à l'attention de sa soeur. Il lui semblait que cette discussion ne pourrait avoir de fin, comme celle sur les frangins ne pourrait avoir de début.
Cade n'avait pas prit de nouvelles de ses frères depuis bien longtemps. Leurs vies lui importait néanmoins. Ils avaient toujours été bien plus proches de leurs parents, Milena aussi d'ailleurs, alors que lui les fuyait dés qu'il le pouvait. Les années étaient passées et les avaient éloignés. Avec ce qui était arrivé, et tout ce qu'il avait cogité, Cade avait à coeur de découvrir un peu le quotidien de Leonardo et de Nunzio, mettant de côté toutes les rancœurs cachées qui avaient sans doute mûries dans les esprits. Il ne tarderait pas à prendre contact avec eux, tenter de renouer un peu et de construire de vrais liens familiaux.
Certes, l'image que Cade avait d'une vie de foyer avec une petite femme et deux ou trois gamins était bien terne. C'était un peu comme si ça ne lui correspondait pas. Il ne se voyait pas dans le canapé d'une grande maison au jardin bien fleurit, à lire un journal avec un verre de whisky sur la table basse pendant que les enfants prendraient leurs goûters dans la superbe cuisine ouverte. Il s'était souvent dit que ce rejet lui venait de ses parents, de son père particulièrement. Loin de lui l'envie de lui ressembler, il était prêt à prendre le chemin totalement opposé. Cade avait fuit toutes ses relations quand elles commençaient à devenir trop sérieuses. Sauf lors de la dernière en date. Ça aurait pu fonctionner...mais il l'avait privé de son frère jumeau et elle lui en voudrait certainement toute sa vie. - S'il y en a une ! Tu sais, je doute que mes habitudes persuadent un jour une femme de rester à mes côtés ! Il le pensait vraiment. Mais il s'en contentait et il n'en était pas malheureux. Il passait de lit en lit, ne s'attachait pas et il s'en portait bien. Milou le lisait sur son visage, elle le connaissait bien.
Tous les deux sortaient du cabinet et se dirigeait vers un... restaurant américain. La référence fit sourire Cade. Sa petite soeur craignait-elle le dépaysement ? Ou bien elle n'avait pas oublié son goût pour la nourriture bien grasse ? Il s'installa face à elle et regardait la carte qu'on venait de lui tendre. Les bidons de ketchup et de mayonnaise trônaient déjà sur le côté, contre la fenêtre, prêt à agrémenter un cornet de frites bien huileuses. - J'ai cru voir qu'il y avait pas mal de bars bien sympa dans le coin ! Ses yeux se redressèrent sur Milena, un sourire s'imisca sur ses lèvres. Il reprit plus sérieusement. - Mais je garde ça pour mes folles soirées ! Hormis tenter de convaincre mes frangins que je ne suis pas le pire grand frère du monde, je vais sûrement aller me plaindre de ma hierarchie à l'ASIS. Ou voir ce qu'ils peuvent m'apporter. ASIS...ou le presque équivalent du FBI en Australie dont Cade était un lien. Il travaillait avec eux depuis un petit moment maintenant et qui sait... peut être qu'un de ces jours il viendrait à envisager un poste chez eux si l'envie de s'installer à Brisbane naissait dans sa tête.
Une serveuse vêtue d'un tablier aux couleurs bleu et rouge rappelant le nouveau monde s'approcha, un carnet et un stylo à la main. Cade posa les yeux sur elle et un grand sourire s'installa sur son visage. Il laissa Milena commander la première. Et puis... - Pour moi ce sera un Big Cheese avec une double portion de frites ! Fier de garder ses habitudes très américaines, il reluqua la serveuse qui prenait le chemin des cuisines et puis, il reporta son attention sur sa soeur. - Brisbane ne me parait pas si original que ça au premier abord alors... pourquoi vous avez tous décidé d'y poser vos valises au juste ? Oui, il y faisait beau et les gens y étaient sympas. Mais pourquoi la fratrie Grimes avait migré ici en particulier ? |
| | | | (#)Ven 27 Avr 2018 - 7:24 | |
| C’était étrange pour toi de débattre ainsi avec Cade. Car même si tu étais heureuse de le voir là, à Brisbane, il ne fallait pas oublier que vous ne vous étiez pas réellement parlés depuis des années. Vos coups de téléphone de temps en temps vous permettaient d’échanger des banalités sur votre vie de tous les jours mais rien de plus. Car se confier sur d’autres sujets voudrait dire qu’il faut expliquer le contexte et donc qu’il faut se confier un peu plus. Et Cade était tellement loin de Brisbane que de toute manière il n’aurait rien pu faire pour toi. Même quand tu étais à New York c’était compliqué, trop proche de tes parents, vous ne vous voyiez pas souvent au final. Alors oui, cela faisait des années que vous n’aviez pas débattu sur le sujet de la violence mais vous n’aviez jamais réellement pu tomber d’accord. Tu n’étais pas une pacifiste pure et dure, tu étais la première à reconnaître qu’il était important d’avoir une armée, des policiers et tout ce genre de dispositif mais tu aimais penser que ces corps de métier n’étaient pas occupés que par des gens qui aimaient la violence comme ton frère. Si c’était le cas, le monde serait sans dessus dessous très certainement … Tu n’avais jamais très bien compris d’où venait cette violence chez ton frère car même si elle traversait le regard de ton père de temps en temps, et même s’il n’était pas un bon père, il n’était pas vraiment violent non plus. Il avait levé la main sur toi une fois, une gifle suite à une mauvaise note et puis plus rien. Une erreur de jugement très certainement à laquelle tu préférais ne pas repenser. « ...ou prendre un multi-récidiviste pour un sac de boxe. Ca fera beaucoup moins de dégâts qu'il n'en fera si un juge lui donne une énième chance de se racheter ! » Tu lèves un sourcil à ces paroles peu convaincues. Voilà un raisonnement qui ne tient vraiment pas la route. A part tuer le multirécidiviste en le rouant le coups, tu ne vois pas comment ce genre de violence va le persuader d’arrêter, tu es même prête à parier que cela va le pousser à recommencer. Les criminels en tout genre sont des personnes qui se rebellent contre le système. Et se faire tabasser par le système n’est pas le meilleur moye de les faire changer d’avis. « Vraiment ? Et une fois que tu as fini de le tabasser il aura compris la leçon et il s’arrêtera ? J’espère que tu n’es pas naïf à ce point. » Lui dis-tu. Envoyer les gens en prison pour les empêcher de nuire était le seul moyen d’éviter ce genre de situation, pas la violence. « Tout ce que tu fais en le tabassant c’est le lui donne de quoi nourrir sa haine des autres et du système. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu n’étais pas psychologue mais cela te semblait logique. Peu de personnes après s’être faite tabassées ne cherchent pas à se venger. Cade chercha ensuite à avoir des nouvelles de Nunzio et de Leonardo, des nouvelles que tu lui donnais brièvement sans entrer dans les détails. S’il voulait en savoir plus, il allait devoir reprendre contact avec le reste de la fratrie. Il était fini le temps où tu étais trop gentille et où tu donnais toutes les informations que tu avais, tu avais dû travailler dur pour en arriver là avec tes deux frères, au tour de Cade désormais.
Tu ne pus t’empêcher de lui faire remarque que sa vision de la vie à deux ressemblait plus à un enfer qu’à autre chose et était tout ce qu’il y avait de plus stéréotypé. Pour toi, il n’y avait pas de couple idéal ni de bonnes recettes. Chacun devait construire le couple, le mariage, la famille qui lui convenait et qui convenait à son partenaire. Tu pouvais comprendre que ce n’était pas simple de se projeter avec l’exemple que vous avez eu en grandissant mais au point d’en arriver là, c’est autre chose. « S'il y en a une ! Tu sais, je doute que mes habitudes persuadent un jour une femme de rester à mes côtés ! » Tu ne manques pas de relever le côté machiste de cette remarque. Car cela voudrait dire que Cade ne compte pas bouger d’un poil ses habitudes pour une femme, ce sera à elle de s’adapter ce que tu trouves réellement rude et en effet, tu espères qu’aucune femme ne se laissera avoir par ce genre de compromis qui n’en est pas un. « Ou peut-être que tu trouveras une demoiselle que tu as envie de garder près de toi et tu changeras tes habitudes. » Cela ne serait après tout pas la fin du monde mais tu ne rajoutais pas cela. A la place, tu poussais la porte du restaurant typiquement américain qui se trouvait à quelques pas de ton cabinet. Vous aviez marché une dizaine de minutes pour y arriver et cela valait bien un de leur magnifique burger. Alors que vous preniez place, Cade te dit : « J'ai cru voir qu'il y avait pas mal de bars bien sympa dans le coin ! Mais je garde ça pour mes folles soirées ! Hormis tenter de convaincre mes frangins que je ne suis pas le pire grand frère du monde, je vais sûrement aller me plaindre de ma hierarchie à l'ASIS. Ou voir ce qu'ils peuvent m'apporter. » Tu n’es pas une spécialiste de la culture australienne encore mais tu sais ce qu’est l’ASIS. Tu ne connais pas l’organisation mais tu te demandes ce que ton frère en attend réellement car s’il y a une chose que tu sais c’est que l’Australie n’est pas du genre à accepter n’importe qui dans ses rangs. Devenir policier avec un visa était impossible alors travailler pour les renseignements. Et puis si l’ASIS travaillait avec le FBI, ils devaient forcément avoir appris ce qui était arrivé à Cade. « Il faudra surtout leur rappeler qu’ils ont un grand frère. Tu as été plus absent que mauvais dans ce rôle. » Dis-tu en haussant les épaules. Il valait mieux ça à tes yeux car au moins il y avait moins de rancœur par rapport à certains choix faits par ton frère. « Qu’est-ce que tu attends de l’ASIS exactement ? Car ils savent forcément ce qui t’est arrivé et avec un visa on ne travaille pas n’importe où en Australie. » Tu le savais mieux que personne car tu étais actuellement résidente sur le sol australien grâce à un visa. Une serveuse ne tarda pas à venir prendre la commande de ton frère et tu lui dis que tu allais prendre la même chose. Aucun intérêt à faire croire à Cade que tu mangeais sainement. C’était le cas la plupart du temps mais pas dans ce genre de restaurant. « Brisbane ne me parait pas si original que ça au premier abord alors... pourquoi vous avez tous décidé d'y poser vos valises au juste ? » Ah Cade … Absent il l’avait été, trop absent vu la question qu’il venait de te poser. Tu lui en veux un peu parce qu’il aurait dû connaître vos raisons mais vous ne les lui aviez jamais données car il ne les avait jamais demandées. « C’était très loin de New York, le campus universitaire était magnifique et le programme que Leo voulait suivre était un bon programme. » Commenças-tu à dire. « Leo avait besoin de fuir cette famille qui le dévorait de l’intérieur et je l’ai aidé à le faire. Et puis Nunzio a fait le tour du monde et s’est posé ici pour je ne sais quelle raison. Quand à moi, New York était devenu intolérable après mon histoire avec Tom et je n’avais aucune envie de me retrouver seule à l’autre bout du monde. » Tu l’avais été un peu quand tu étais arrivée car ta relation avec Leo et Nunzio n’était pas des meilleures mais ils ne t’avaient jamais claqué la porte à la figure. |
| | | | (#)Ven 27 Avr 2018 - 14:01 | |
| Guess who's there little Sis' ! D'où lui venait toute cette rage, toute cette colère qu'il avait en lui au point de ne voir aucun inconvénient à frapper sur la face d'un type sans savoir s'il le méritait vraiment ? Cade ne saurait le dire précisément. Peut être parce que c'était un garçon. Peut être parce qu'il était l'ainé d'une fratrie et qu'il s'était toujours posé volontairement comme leader et caractériel. Ou peut être aussi parce qu'il avait grandit auprès de parents, et d'un père, qui lui avait particulièrement mit la pression et qu'à l'intérieur de lui, ça bouillonnait depuis des années... Il se l'était toujours expliqué de cette façon les rares fois où il avait tenté de faire sa propre psychanalyse. Ça ne pouvait provenir que de l'environnement familial dans lequel il avait grandit et évolué puisque ailleurs, rien n'aurait pu laissé présagé qu'il deviendrait aussi impulsif, colérique et impatient. Il fréquentait de bonnes personnes et avait des amis aux comportements très corrects. En revanche, le climat à la maison n'était quasiment jamais au beau fixe. Cade était toujours en conflit avec son père et méprisait sa mère de ne rien faire pour arrêter le massacre. Aujourd'hui, l'adulte qu'il était devenu ne se laissait nullement marcher sur les pieds et comptait bien se faire entendre, qu’importait les moyens utilisés.
Effectivement, cette façon de penser allait à l'encontre de la philosophie de Milena. Sa soeur avait toujours été plus pacifiste. Il fallait dire qu'elle avait été témoin de la mauvaise ambiance au sein du foyer mais que les principaux acteurs restaient son frère ainé et son père. Milou avait toujours suivit la voie qui lui avait été tracé et n'était pas entré dans les conflits. Elle n'avait pas eu à se rebeller autant que Cade l'avait fait pour mener sa propre vie. Il entendit ses mots qui sonnaient comme une morale qui aurait été insupportable si elle était sortit de la bouche de leur père. Heureusement, Cade était bien plus calme quand il avait Milena face à lui. Ca ne l'empêcha pas de serrer les dents au "J'espère que tu n'es pas naïf à ce point" qu'elle lui lança fièrement au visage. Naïf ? C'était certainement tout aussi naïf de penser que des personnes font le mal en prétendant faire le bien. Ses yeux braqués sur sa soeur, Cade aurait voulu répliquer. Et puis... à quoi bon, elle était têtue comme une Grimes ! C'était peine perdue. Il leva les yeux au ciel et la suivit à l'extérieur.
Ce restaurant, bien qu'Australien, lui rappelait grandement ceux qu'il avait l'habitude de fréquenter à Los Angeles, ou à New York. Tout était très...imagé, voire un peu cliché mais au moins, Cade était sûr de ne rien découvrir de ce qu'il y aurait dans son assiette. Les découvertes culinaires, ce n'était pas tellement son truc. Rien ne valait mieux qu'un bon burger avec plein de sauces. En ce qui concernait sa vie sentimentale, oui, à trente-sept ans passé, l'ainé des Grimes était encore célibataire et il semblait peu motivée à chercher la perle rare. Disons juste qu'il avait cru l'avoir trouvé, et puis les affaires compliquées s'en étaient mêlées, il les attirait très souvent et très vite. Si bien qu'il continuait de penser qu'il n'était pas fait pour vivre une grande et belle histoire d'amour à l'eau de rose. - Si tu as des copines à me présenter... j'ai pas mal de temps libre en ce moment ! Des copines qui voudraient passer un bon moment parce que... se lancer dans une relation sérieuse, c'était pas pour tout de suite. Il avait d'autres choses en tête, des sujets importants qu'il avait bien trop délaissé ces dernières années.
Leur commande se faisait attendre et pendant ce temps, Cade sentit bien que Milena restait quelque peu sur la défensive. Elle avait le don d'être en contradiction avec lui sur plusieurs sujets de conversation et ne manqua pas, cette fois, de lui rappeler ses torts concernant son absence et derrière ça, le fait qu'il ne daigne donner des nouvelles à ses frères. L'ainé baissa les yeux. Ils se posèrent sur la salière, la poivrière...mais il entendait bien ce qui lui était reproché et il comprenait. Il se plaçait déjà lui même comme fautif et il n'avait pas besoin qu'on lui jette la pierre. Son visage se relevait, son regard se perdit sur la baie vitrée. Il devait affronter ça, c'était le prix à payer. - Ouais ça je le sais bien. Il marqua une pause et reprit. - Ils comprendront. Ils sont adultes et on va pouvoir discuter sérieusement maintenant. Il l'espérait en fait. Il espérait sincèrement que ses frères accepteront et comprendront ses choix d'éloignement, d'autonomie. S'il ne l'avait pas fait, il n'aurait pas vécu ce qu'il avait eu à vivre.
Le boulot, l'ASIS, la raison qui avait poussé Cade à la mise à pieds. Voilà un sujet qui ne le faisait pas rire du tout et qui lui faisait à chaque fois perdre tout son sarcasme et son habituelle bonne humeur. Son visage s'était refermé comme une huitre. Il lui semblait que sa soeur lui rappelait qu'il ne lui serait pas possible de faire quoi que ce soit ici, pour la simple et bonne raison qu'il avait déconné aux États-Unis. Et cette histoire de VISA, c'était sûrement une formalité dans son cas. Milena paraissait distante. Autrefois, elle aurait plutôt cherché à l'encourager, et ne se serait pas contenté de lui rappeler tous les inconvénients qu'il y avait sur sa route. Des yeux accusateurs se posèrent sur le visage de la jeune femme. - J'ai pas buté la totalité de mon service Milena, et je n'ai trahis aucun secret confidentiel ! Non, il avait juste tiré sur un type alors que d'autres solutions étaient possibles. Cependant, il avait une envie claire de retirer ce déguisement de coupable et de grand méchant que sa soeur semblait vouloir lui faire endosser. - Ma mise à pieds ne devrait pas être très longue, en attendant je vais essayer de me rendre utile. A l'ASIS ou ailleurs, Cade saurait quoi faire de son temps. Il était bien incapable de rester les bras croisés toute la journée. S'il le fallait, il provoquerait les choses gentiment.
Alors que Milou lui énumérait les raisons de leur venue à Brisbane, la serveuse déposa leurs assiettes devant eux. Cade s'écarta légèrement de la table et la gratifia d'un sourire poli avant de remettre toute son attention sur sa soeur. - Ah oui... Tom ! Grimes attrapa une frite qu'il plongea dans de la mayonnaise après s'en être servit, et il la fourra dans son bec. L'ainé était loin de tout savoir sur cette histoire. Milena ne lui en avait que trop peu dit. Ca ne l'empêchait pas de ressentir une amertume par rapport à ça. Encore une fois, il se tut, car il savait bien que le moindre de ses commentaires recevrait une réponse dans le style "Tu n'avais qu'à être là !". Il avait donc décidé d'anticiper.
Cade passa sa serviette en papier sur ses lèvres et prit un air sérieux. Il ne pouvait pas se laisser entendre dire qu'il n'avait pas été présent, qu'il avait loupé des choses volontairement, qu'il n'était pas en position de réclamer ou d'être acteur de quoi que ce soit concernant ses frères et sa soeur. - Écoutes Milena... Quand il appelait sa soeur par son prénom et non par son surnom, elle pouvait être sure qu'il ne plaisantait pas. - Je connais mes torts okay? Je sais tout ce que vous allez me reprocher et je dois le dire: je l'ai mérité. Mais on a tous vécu la même chose, la même pression qui nous chargeait comme des mulets prêts à gravir des montagnes ! On a seulement réagit différemment et ma solution à moi, c'était de prendre le large... C'est comme ça que je m'en suis sorti alors j'espère que Leonardo et Nunzio pourront l'entendre. Parce que je ne suis pas le mauvais bougre dans l'histoire !
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| | | | (#)Lun 30 Avr 2018 - 8:47 | |
| Les sujets sur lesquels Cade et toi ne serez jamais d’accord étaient nombreux. Celui de la violence en était un parmi tant d’autres. Cade avait toujours semblé aimé ce climat de violence qu’il avait cultivé avec votre père durant toutes ces années. Tu n’étais pas assez naïve pour penser que votre père était un ange et c’était un très mauvais père mais est-ce que c’était nécessaire que chaque rencontre se transforme en duel de mâles dominants ? Tu ne le pensais pas. Cade avait fini par partir pour ne jamais revenir, comme Leonardo. Il n’y avait que Nunzio que tu voyais à peu près régulièrement quand il revenait à New York. Contrairement à Cade, Nunzio avait réussi l’exploit de se faire vénérer par vos parents tout en n’en faisant qu’à sa tête. Et il adorait entretenir cette vénération voilà pourquoi il venait régulièrement à New York. Il y avait pleins de choses que tu pouvais reprocher à vos parents, la liste était longue mais tu n’avais jamais eu envie de couper les ponts et tu allais d’ailleurs les voir en Floride où tu devais te rendre pour un de tes dossiers. Tu fus comme soulagée quand Cade abandonna le sujet sur la violence car il était clair que vous ne pourriez tomber d’accord et vous étiez aussi têtus l’un que l’autre. Tu aurais fini par abandonner de ton côté sinon car cela n’aurait fait qu’envenimer vos retrouvailles et ce n’était pas vraiment ce que tu cherchais. Cade t’interrogea ensuite sur ta vie amoureuse et tu fis de même avec la sienne. Apparemment il n’avait laissé personne derrière lui aux Etats-Unis, du moins c’était ce qu’il semblait te dire. Et contrairement à toi qui désirais profondément trouver quelqu’un pour partager ta vie, ce n’était pas le cas de ton frère. « Si tu as des copines à me présenter... j'ai pas mal de temps libre en ce moment ! » Tu ne pus t’empêcher de lever les yeux au ciel. Malheureusement pour lui, tes amies avaient des vies rangées. Elles étaient peut-être célibataires mais avaient des enfants et des responsabilités qui faisaient que faire entrer Cade dans leur vie n’était sans doute pas une très bonne idée. « J’ai bien peur que mes copines et toi ne cherchiez pas la même chose. » Tu n’avais aucun mal à imaginer que Cade ne devait pas avoir de mal à trouver des femmes pour s’amuser avec lui et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de te demander si cela ne devenait pas plus compliqué avec le temps de trouver des femmes de son âge qui ne voulaient pas plus qu’une nuit dans le lit d’un inconnu. Mais tu chassais ces pensées de ton esprit car tu n’avais nullement envie d’imaginer ton frère au lit avec qui que ce soit.
Alors que vous étiez installés au restaurant en train d’attendre votre commande, tu fis remarquer à ton frère que le problème n’était pas qu’il avait été un mauvais frère, c’était qu’il avait été absent. On ne peut pas être un mauvais frère quand on n’est pas là, ce n’est pas possible. Tu ne voulais pas être méchante ni appuyer là où cela faisait mal mais c’était la vérité. Tu continuais à avoir des contacts avec Cade aujourd’hui parce que vous aviez été très proches à une époque, ce qui n’était pas vrai pour sa relation avec vos cadets. « Ouais ça je le sais bien. Ils comprendront. Ils sont adultes et on va pouvoir discuter sérieusement maintenant. » Tu hoches la tête car il a raison. Vous étiez aujourd’hui tous des adultes et tu ne doutais pas que tes frères allaient pouvoir tranquillement discuter. Mais il y avait tellement d’années à rattraper, tu espérais que Cade était prêt à ne pas voir toutes les portes s’ouvrir avec joie et sans aucun reproche. Tu te retins de lui dire que qu’il aurait pu discuter sérieusement avec vos cadets depuis des années, tu préférais donc lui dire : « Je suis sûre que Leo et Nunzio seront ravis de ces retrouvailles. » La vérité c’était que tu n’en savais rien car tu n’avais pas vraiment le souvenir d’une relation bien précise liant Cade avec tes frères. Tu l’espérais en tout cas mais l’évolution de cette relation dépendra du temps que Cade passera à Brisbane. Et ce dernier semblait décidé à aller voir les personnes qu’il connaissait à l’ASIS. Loin d’être une professionnelle de ce domaine, tu avais du mal à imaginer qu’on ouvrirait grand les bras à Cade dans ce genre d’organisation, peu importe ce qu’il en pensait. Ta remarque le mit en colère, Cade avait toujours été impulsif, il n’avait apparemment pas changé. « J'ai pas buté la totalité de mon service Milena, et je n'ai trahis aucun secret confidentiel ! Ma mise à pieds ne devrait pas être très longue, en attendant je vais essayer de me rendre utile. » Ton frère semblait certes se délecter de la violence mais tu savais très bien que ce n’était pas un assassin. Tu ne savais pas pourquoi il avait été mis à pied et cela ne te regardait pas en soi mais malgré ce qu’il te disait, tu restais sceptique. Les agences gouvernementales de ce genre ne sont-elles pas fortement politiques ? C’est ce que tu avais toujours pensé et tu doutais que Cade soit indispensable à ce point. « Je n’ai pas dit que tu avais tué tout ton service. Je voulais juste te faire remarquer que ces organisations sont certainement politiques plus qu’autre chose et tu dois mieux le savoir que moi. Si l’ASIS t’embauche alors que tu as été mis à pied par le FBI, c’est un camouflet pour ton ancienne organisation qui risque de ne pas le prendre à la légère. Est-ce que tu penses valoir un incident diplomatique ? » Personne ne valait ce genre d’incident à part les représentants des pays. Si un agent devient trop encombrant, tu ne doutais pas qu’ils avaient leurs propres manières de s’en débarrasser. Et tu préférais éviter que cela arrive à Cade.
Il te demanda ensuite pourquoi vous étiez tous venus vous réfugier à Brisbane. Cette question te prouva à quel point ton frère ne s’était pas vraiment intéressé à ce qui s’était passé dans votre vie ces dernières années. Vos coups de téléphones étaient superficiels mais il aurait pu insister pour que tu en racontes plus. Il ne l’avait jamais fait. « Ah oui... Tom ! » Tu préférais ne pas t’étendre sur ce sujet. Tu avais réussi à tourner la page, du moins tu l’espérais et ce que tu étais en train de vivre avec le dossier de Cora te permettait de te rassurer à ce sujet. Cependant, tes explications semblèrent déplaire à ton frère qui te dit : « Écoutes Milena... Je connais mes torts okay? Je sais tout ce que vous allez me reprocher et je dois le dire: je l'ai mérité. Mais on a tous vécu la même chose, la même pression qui nous chargeait comme des mulets prêts à gravir des montagnes ! On a seulement réagit différemment et ma solution à moi, c'était de prendre le large... C'est comme ça que je m'en suis sorti alors j'espère que Leonardo et Nunzio pourront l'entendre. Parce que je ne suis pas le mauvais bougre dans l'histoire ! » Ce n’était pas la question de qui était le mauvais bougre ou non. C’était simplement une question de réalité. Cade ne pouvait pas espérer être accueilli à bras ouverts alors qu’il n’avait pas été là dans les moments les plus difficiles que tu avais eues à traverser et que tes frères avaient traversés. Tu savais que Cade avait besoin de s’éloigner de vos parents, comme Leonardo et ce n’était vraiment pas la question, ni le problème. « Ce n’est pas une question de méchant et de gentil Cade. Personne ne te reproche d’avoir pris le large, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Mais prendre le large par rapport à papa et maman aurait suffit. Si on ne s’appelait pas de temps en temps, on ne se serait pas parlé depuis des années et cela fait d’ailleurs des années que l’on ne s’est pas vu. » Tu ne pouvais t’empêcher de penser que vous étiez d’ailleurs des inconnus en quelque sorte. Vous ne saviez rien de votre vie de tous les jours finalement. « Alors contrairement à ce que tu penses, on est prêt à l’entendre mais ne pense pas que cette explication règlera tout comme par magie. Ca ne fonctionne pas comme ça. » Dis-tu à ton frère avant de prendre une frite. |
| | | | (#)Mer 2 Mai 2018 - 15:12 | |
| Guess who's there little Sis' ! Cette conversation sur la violence ayant prit fin de façon prématurée mais totalement volontaire, Cade ne jugeant pas utile d'en rajouter une couche sur le monde de Peter Pan dans lequel certaines personnes vivent, ils passèrent à autre chose. L'amour ? Les sentiments ? C'était aussi un sujet qui les différenciait. Là où Milena cherchait certainement le Prince Charmant qui lui passerait la pantoufle de verre au pied, lui promettant une belle vie dans un château gardé par un dragon, Cade lui, ne croyait pas à tout ça. Du moins, il ne se donnait pas l'occasion d'y croire. Il avait bien eu quelques histoires oui, et il avait réussi à développé de réels sentiments pour certaines de ces jolies princesses, mais la réalité l'avait toujours rattrapé et il avait fini par être très dramatique dans ce domaine. Pour lui c'était un peu... "Amuses toi, profites en, les mioches attendront !". Bien que parfois il ruminait un peu sur son âge et sur le temps qui passe, il restait persuadé que son mode de vie ne pourrait pas plaire à une femme au point qu'elle veuille rester avec lui et qu'ils élèvent une équipe de nains. Et il n'était pas disposé à changer...pour le moment. A croire que le célibat de longue durée effaçait peu à peu l'idée de transformer la citrouille en un superbe carrosse qui l'emmènerait loin... - Ca, c'est ce qu'elles te font croire ! Je parie que vous avez souvent ce genre de conversation de filles où vous vous imaginez dans les bras de Matt Damon l'espace d'une folle nuit torride ! Un sourire logé sur le visage, Cade vit la tête de sa soeur et pensa qu'il était allé un peu trop loin. Okay, le sexe, c'était pas le meilleur sujet à aborder avec sa frangine ! Son air ironique disparu progressivement.
Ses frères ? Il était vrai que Cade ne les avait pas vu depuis longtemps mais il espérait aussi que ces années avait fait mûrir les mauvaises pensées qu'ils avaient eu de lui, notamment quand il avait décidé de rompre tout contact avec le foyer. Si un petit génie pouvait exaucé l'un de ses vœu, il lui demanderait de faire en sorte que Nunzio et Leonardo ne lui veuillent pas trop, qu'ils puissent comprendre et peut être, être ouvert à de véritables intentions de reconstruire quelque chose. - Je l'espère. Fit l'aîné sincèrement en baissant les yeux. Cade détestait gravement les discussions très sérieuses qui occultaient toute possibilité de plaisanter un peu et de rendre la situation moins théâtrale. D'ailleurs, quand il s'agissait de parler de son boulot, de ce qu'il y voyait ou de sa récente mise à pieds, c'était le summum. Si bien que, comme à son habitude, il avait tendance à s'emporter et à utiliser des mots d'un tout autre registre. Il tenta cependant de faire descendre la pression. - Je ne vais pas chercher à ce qu'ils m'embauchent. Je sais très bien que ce n'est pas possible dans la situation actuelle. Bon sang, Milena pensait-elle sérieusement qu'il ne connaissait pas tout ça ? qu'il était novice dans son domaine ? Non. Il n'était pas le petit Nemo plongé et perdu dans le grand océan. Il savait ce qu'il avait en face de lui et comptait bien surmonter tout ça. - Je vais proposer mon aide, tu sais bien que je vais finir par sauter du haut d'un pont si je ne fais rien de mes journées ! Cade se pinça les lèvres. Il lui fallait certes de l’activité, de l'adrénaline, quelque chose à faire pour ne pas voir défiler les heures. Il trouverait. Avec ou sans l'ASIS, il trouverait.
Un sujet sensible en entrainant un autre, les retrouvailles avec la fratrie arrivèrent sur le tapis volant. Il s'en serait douté, ça ne pouvait pas aller comme sur des roulettes. Encore une fois... ils ne vivaient pas dans un monde magique remplit d'animaux qui parlent et de... fées prêtes à tout faire disparaitre pour le bien d'autrui. Passer par là était quasi-obligatoire et mieux valait affronter le problème tout de suite. Milena avait des mots plutôt durs. Cade aurait pu la comparer à Cruella s'il était encore dans l'ironie. Il prenait tout ça en pleine tête et bien qu'il s'était préparé à ses reproches, il lui semblait que ça allait être plus compliqué que prévu de faire valoir ses intentions, aussi honnêtes étaient-elles. Comme pour encaisser, il plongea une frite dans la sauce et la fourra dans sa bouche, sans regarder sa soeur. - Alors comment ça fonctionne Milena ?! Il redressa un regard grave, et ses mots étaient posés, bien calés. - Dis moi. Comment je dois m'y prendre pour ça se passe bien ? Ce sont des excuses que vous attendez ? Des... longues tirades larmoyantes qui appuient sur les quelques dizaines d'erreurs que j'ai commis ces dernière années ? Les longs discours à la Winnie l'Ourson ce n'était pas du tout son truc. Sa tactique à lui, c'était d'être naturel et de ne rien cacher à sa fratrie quant à son retour et ses volontés vis à vis d'eux. Sauf peut être...ce qui s'était passé l'autre nuit, dans le sous-sol. Cet acte pour lequel il payait encore et qui lui donnerait forcément l'image de grand méchant cédant à sa pulsion d'un instant. Tout ça était tellement austère qu'il ne profitait même pas du goût excellent de son plat. Ces frites étaient un vrai délice, il pourrait nettement aller en féliciter Ratatouille si la conversation n'était pas aussi solennel.
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| | | | | | | | Guess who's there little Sis' (Milena) |
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