| What's been done - Isaac&Kane |
| | (#)Ven 20 Avr - 8:29 | |
| Ca fait quelques temps que je pense à aller voir Isaac. Je ne l’ai pas encore fait. Pourquoi ? Parce qu’au début je savais pas trop comment l’aborder. C’est un sujet délicat le suicide. C’est pas comme s’il était toujours aussi proche de moi qu’à l’époque. On se croise qu’au boulot maintenant, quand je viens à l’hôpital. On a jamais pris le temps de boire un café et discuter tous les deux. A chaque fois que je passais amener des donuts ou quoi, il n’était pas dans les parages. A croire qu’il ne prend jamais de pauses, qu’il n’a pas un moment de répit. Ca je veux bien le croire, moi même quand je passe à l’hôpital c’est à la fin de mes services. Autrement y’a juste le temps de faire un sourire en guise de bonjour après avoir donner le patient entre leurs bonnes mains.
C’est mes collègues infirmiers qui m’ont mis au courant de la situation pour Isaac. Ils savent qu’on se connaissait bien. On a quand même été co-équipier pendant deux ans. Ca soude ce genre d’expériences. La vie nous a pris tous les deux chacun de notre côté après. On n’a pas vraiment pris le temps de continuer à se voir. Ou beaucoup trop rarement. On devait être à une bière par an dans le bar du coin de l’hôpital. Clairement pas assez, mais c’est pas évident de trouver du temps pour tout le monde, donc on fait des choix, des priorités et malheureusement voir Isaac au boulot seulement me suffisait. C’est pour ça que j’étais pas au courant de tout ce qu’il s’est passé dans sa vie. Que je n’ai rien remarqué de son mal être. Et maintenant c’est moi qui suit mal. J’ai envie d’aller le voir pour prendre de ses nouvelles parce que quand même, c’est un bon pote, mais j’ai laissé passer trop de temps depuis qu’il a quitté l’hôpital. J’ai pas envie d’arriver comme un cheveux sur la soupe mais en même temps, je ne me vois pas faire autrement. Je ne peux pas ignorer ce qui lui est arrivé et puis lui sourire de nouveau normalement comme si de rien n’était quand il reprendrait le boulot. Non. Je ne suis pas comme ça.
Alors me voilà, devant chez lui, à me demander ce que je vais bien pouvoir lui dire. Mais maintenant que je suis là, je ne vais pas faire marche arrière.
Je sonne, espérant qu’il soit là. Il est 14h, j’espère que je ne le dérangerai pas au milieu d’un repas ou quoi. Moi je sors du boulot, j’ai mon uniforme sur le dos. Oui je suis venu directement depuis la caserne, je savais que si je rentrais chez moi je me serai embarqué dans autre chose et je ne me serai pas décidé. Là ça fait déjà une semaine que je me dis tous les jours « aujourd’hui, j’y vais ». Il ouvre la porte et je lui fais un petit sourire. Il a l’air d’avoir bonne mine. Après tout il a eu le temps de se remettre quelques peu. Ca remonte à un mois maintenant cette histoire.
« Hey… Salut. »
Je me gratte la tête, je suis pas sûr de moi.
« On m’a dit ce qui t’es arrivé et… J’ai pas eu le temps de passer avant mais je voulais venir te voir. Et je sais pas trop… Te divertir quelques minutes. »
Je souris après cette boutade. Il a peut être pas besoin de divertissement. Je reprends aussitôt la parole.
« Je me disais que tu devais en avoir marre d’être chez toi. »
Ca je suis sûr que je vise juste. Je reprends mon sérieux avant d’ajouter.
« Comment tu vas ? »
Pas dans le sens bateau de la phrase qu’on demande à tout le monde en début de journée. Non. Je demande réellement comment il va. Et j’espère qu’il va pas me sortir une phrase toute faite pour se sortir de cette interrogation.
Dernière édition par Kane Williamson le Mar 24 Avr - 12:54, édité 3 fois |
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Sam 21 Avr - 2:46 | |
| toowong :: logements
It's a slow process, but quitting won't speed it up.Vendredi. Depuis trois semaines, les jours me semblaient passer horriblement lentement, tirant inlassablement sur la longueur, persistant jusqu'à la moindre seconde qui leur était allouée. C'était ardu de changer radicalement le rythme de ma vie. Il y avait encore un mois de cela, j'étais un homme surchargé, je me livrais corps et âme à ma profession, je ne comptais pas mes heures aussi supplémentaires que gracieuses que je fournissais au centre hospitalier, où je souhaitais religieusement m'assurer que je partais en ne laissant aucun devoir inachevé sur lequel j'avais un pouvoir derrière ma personne. En plus de mon rôle d'infirmier, j'avais emmagasiné des responsabilités en tant que bénévole. Par ailleurs, j'avais également une vie sociale et jadis, hélas, amoureuse. Cette dernière avait généré de grands projets, qui se sont vus démolis dans une brutalité innommable, dont les ricochets perpétuels faisaient si mal qu'ils m'avaient conduit à un geste frôlant l'impardonnable. Hospitalisé, j'avais eu hâte de troquer ma blouse de patient pour celle d'infirmier. Je désirais reprendre le rôle qui m'appartenait entièrement et m'acharnais à clamer que je n'allais pas si mal que ça. En réalité, je m'étais convaincu que reprendre ma vie telle que je l'avais laissée était l'antidote mental à mon désespoir. Deux semaines plus tard, cette illusion commençait à faiblir, pâlir, si bien que depuis hier soir, je redoutais vêtir de nouveau mon uniforme. J'avais également eu la très mauvaise idée de taquiner Google, la veille. Le 22 mars dernier, l'échec de mon geste n'était pas considéré. Il ne composait en aucun cas un appel au secours : j'étais déterminé à mettre un terme à mon histoire. Mon acte avait été prémédité, raisonné, réfléchi. Néanmoins, le destin s'était joué de moi et mes plans furent contrecarrés in extremis. Je ne tiens aucune rancune contre ceux qui m'ont secouru et depuis mon entrée dans ce nouveau chapitre de mon existence, je ne songe pas à atteindre de nouveau ma santé. Un sentiment de culpabilité s'est immiscé en mon être rapidement, nourri par mon passé, mes expériences, mes rencontres. Je me sentais abominable de nuire autant à un corps en pleine santé lorsque chaque jour, je rencontrais des individus militant contre leur sort, priant quelconque force supérieure de leur accorder parfois ne serait-ce qu'une journée de plus à leur compte à rebours alarmant ; sans oublier les victimes d'accidents tragiques, qui s'envolaient instantanément, toujours trop jeunes, trop injustement. Et moi, j'agissais à l'encontre de tous ces drames, je jouissais de ce dont ils nécessitaient et le maltraitais sans merci. Hier soir, la conscience m'avait rencontré. Le déni dans lequel je me laissais étreindre depuis des semaines commençait à faillir et mes doigts trouvèrent le chemin du clavier d'ordinateur que je n'avais pas allumé depuis presque un mois. Six lettres pour invoquer le fameux moteur de recherche après avoir enclenché le mode de navigation privée. Je lançais dans l'univers d'Internet les mots imprononçables à voix haute, pour lire des citations, des témoignages, qui n'eurent que l'effet de coups mentaux douloureux. Le suicide est méprisé sur Internet, ou en tout cas, dans les résultats les plus fréquents. Les gens qui passent à l'acte sont promptement catalogués de lâches, d'égoïstes. Ils posent un geste couard dont les seules victimes sont ceux qui ont la témérité de persévérer leur aventure. En deuxième position viennent les citations quasiment adolescentes qui ont bon espoir d'ôter toutes les envies sordides d'Autrui avec quelques mots magiques. Je les lisais sans qu'aucune ne m'atteigne, me sentant tantôt sans cœur, tantôt anesthésié. La vague Google m'avait affligé qu'un nouveau regard sur l'éventuelle perception que le monde développait de moi. Vraiment, je m'étais même fait la réflexion que si je n'étais pas dans l'optique de terminer ce que j'avais entrepris il y a presque quatre semaines, ce que je venais de lire sur Internet m'offrirait tous les arguments pour. Un pincement au cœur ne me quittait plus. J'avais eu le privilège impressionnant de recevoir énormément de soutien depuis ma tentative bornée. Des personnes que je n'imaginais même pas rencontrer hors d'un contexte professionnel ou bénévole avaient désiré converser avec ma personne en face à face. Mes amis proches étaient infatigables, demeurant en surveillance accrue sur mes états d'âmes et actions, enchaînant les stratagèmes pour me remonter le moral, me changer les idées ou encore excommunier mes démons. Je n'avais jamais pensé être récepteur d'un soutien si immense, non pas parce que je doutais de mes amitiés ou connaissances, mais simplement parce qu'encore une fois, lorsque j'avais acté pour que ma vie cesse, la continuité n'était certainement pas une option. L'idée de devoir assumer des conséquences ne m'avait jamais effleurée, tant elle était impossible à mes yeux. Google devait avoir raison, j'étais égoïste. Je n'avais pensé ni à mes proches, ni à mes collègues, ni à mes connaissances régulières ce soir-là. Ce qui me tiraillait les entrailles était toute la rancœur évoquée sur le web que les proches pouvaient ressentir vis-à-vis de la personne dépressive qui s'était rendue jusqu'à ce point de non retour fatidique. J'avais même lu un témoignage publié sur un site médical clamant que les personnels médicaux et paramédicaux abhorraient traiter les tentatives de suicide, puisqu'ils avaient le sentiment de perdre leur temps. Pourquoi s'acharner sur une entité qui oeuvre pour partir, lorsque des patients réellement malades comprenant la détermination de se battre restent en retrait ? Pourquoi se fatiguer à soigner quelqu'un qui, manifestement, ne le souhaite aucunement ? Est-ce que les intervenants de ma tentative de suicide pensaient ainsi ? Jamais, en qualité d'ambulancier ou d'infirmier, n'avais-je entretenu ce genre d'opinion, mais ce qui se passait dans ma tête n'était pas toujours commun. Alors, ma culpabilité suivait une courbe exponentielle, enrobée d'une honte cinglante, poignante. L'après-midi s'entamait dans son rythme frôlant l'éternel. Le bruit de la sonnette de ma maison me fit sursauter et pendant quelques secondes, je me figeais, l'éventualité de jouer l'absent me charmant. Toutefois, vues les circonstances planant tout autour de mon être, il valait mieux que j'ouvre cette porte. Je n'allais pas m'amuser à aguicher l'inquiétude des gens qui tenaient assez à moi pour venir sonner à ma porte. J'ouvrais cette dernière et reconnaissais derechef un ancien collègue, un ami ancré dans mon existence. « Hey… Salut. » Je ressens un certain malaise, ou plutôt, de l'indécision. « Salut. » Je m'éclaircis la gorge à la suite du terme, ma voix cassée trahissant le fait que je faisais pâle figure devant l'Isy bavard d'antan. « On m’a dit ce qui t’es arrivé et… J’ai pas eu le temps de passer avant mais je voulais venir te voir. Et je sais pas trop… Te divertir quelques minutes. » Je reste impassible, soudainement projeté des semaines en arrière. On m’a dit ce qui t’es arrivé, les termes du secouriste résonnent dans ma boîte crânienne, récalcitrants. Les premières personnes qui m'ont pris en charge me sont totalement inconnues, je n'ai strictement aucun souvenir d'elles. L'espace d'un instant, je m'étais demandé si le musicien avait eu un rôle à jouer dans la contrariété de mes plans. J'étais soulagé que ce ne soit pas le cas. Ainsi, il ne faisait pas totalement partie de cette catégorie de personnes qui a le sentiment d'avoir possiblement perdu leur temps. « Je me disais que tu devais en avoir marre d’être chez toi. » Mes lèvres ne se mouvent toujours pas, malgré mon instinct de discuter avec Kane. J'avais vécu tellement de choses avec lui. Le métier d'ambulancier est épatant, éreintant, marquant. J'ai partagé des tas de moments avec le jeune homme, certains instants qui ont probablement laissés des traumatismes chez d'autres. Mais nous étions formés pour "ranger" les horreurs que nous voyions et aller systématiquement de l'avant. A cœur vaillant rien d'impossible. Nous savions rire de tout, s'il était nécessaire de le faire pour secourir la prochaine personne avec autant d'efficacité que la précédente. Avoir marre d'être chez moi. Si l'australien était venu en début de semaine, j'aurais attrapé mes clefs et je l'aurais invité à se rendre aussi loin de possible de ma demeure. J'aurais envoyé un message texte à Arthur pour qu'il sache que j'allais bien, lui sommer de ne pas s'inquiéter, et j'aurais profité de la compagnie du guitariste pour changer d'air. Mais aujourd'hui, ma maison était devenue un refuge que je craignais de quitter. « Comment tu vas ? » La question assassine. Je ferme les yeux une seconde, m'autorisant une vive pause existentielle. Je ne sais plus, ai-je envie de lui répondre. Mais je perçois bien au regard de mon interlocuteur que ce n'est pas le genre de termes qu'ils souhaitent entendre, qui le satisferont. On ne berne pas un paramédical aussi facilement. Alors, j'ouvre davantage ma porte, invitant l'ambulancier à pénétrer mon domicile. « Tu veux entrer ? » La maison ne reflète pas réellement les derniers événements ou l'état actuel de son propriétaire. La cuisine est immaculée, les rideaux sont tous ouverts, tout comme une bonne partie des fenêtres. Le salon témoigne de certaines pulsions, une pile de cartons est calée dans un renforcement, où reposent toutes les affaires qui me rappellent trop mon ex fiancée et dont je veux me débarrasser, mais n'ai pas encore la force - ou la folie - de le faire. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? » Je croise le regard de Kane véritablement pour la première fois depuis qu'il a sonné à ma porte. J'essaie d'y lire des accusations, un jugement. Google me monte à la tête, avec raison ou pas. Mon instinct est de le remercier avant toute chose pour sa présence, mais je crains qu'il rebondisse sur ce fait afin de dénigrer mes choix. Alors, je me contente de répondre à sa question maladroitement, armé néanmoins de bonne volonté : « C'est difficile de te répondre, honnêtement. Il y a des heures où j'ai juste envie qu'on me laisse ignorer tout ce que j'ai... Fait... Pour que je continue comme si de rien n'était, parce que je ne vais pas si mal que ça. » Un rictus étire mes lippes, avant que je lance la partie plus difficile des aveux, celle qui étouffe l'orgueil dans son humilité : « Et il y a d'autres heures où je me rends compte que... Je ne vais pas si bien que ça. » Mes yeux se perdent sur le carrelage de la cuisine, à côté de l'évier, où j'aurais dû partir. Où Arthur, muni d'un très mauvais pressentiment, m'a découvert à demi-mort, gisant, inerte. Où il a été doté de l'excellent réflexe d'appeler les secours et de débuter la chaîne de réactions qui me permet d'être devant Kane aujourd'hui. « Et toi, comment ça va ? » Je lance, souhaitant sincèrement découvrir comment se portait mon camarade d'états d'urgence. Il portait encore son uniforme, me laissant deviner qu'il venait de finir son service ou qu'il devrait se rendre sur son lieu de travail prochainement. Dans tous les cas, même si je ne jouissais toujours pas du cran pour le formuler, j'étais extrêmement reconnaissant et réconforté qu'il ait toqué à ma porte.
Dernière édition par Isaac Jensen le Lun 14 Aoû - 20:44, édité 2 fois |
| | | | (#)Mar 24 Avr - 14:58 | |
|
Il me salue mais il n’est pas très bavard. Il esquive mon regard. Je comble le silence qui est mon ennemi à ce moment précis. Je n’ai pas envie qu’une gêne s’installe entre nous. On se connait trop bien pour ça. On se connait si bien ? En fait j’en doute… Je ne le connais pas comme avant. J’ignore tout de sa vie et tout ce qui a bien pu s’y passer pour qu’il en arrive à ce geste funeste. Nos conversations ne sont plus aussi profondes qu’avant lorsqu’on passait 12 heures ensemble par jour. Il était celui qui savait le moindre détail de ma vie puisqu’on se racontait nos plans pour le reste de nos journées. Pour nos jours off. Nos petits tracas, nos bonnes nouvelles. On partageait énormément. Je ne vais pas dire que j’aurai détecté quelque chose dans son comportement mais je pense que j’aurai sûrement eu des pistes sur ce qui l’a conduit à cette tentative. Là je n’ai rien. Absolument rien. Il avait l’air d’aller à chaque fois que je le croisais à l’hôpital pendant une poignée de minutes. Faut dire qu’il est très compétent dans son travail et toujours très professionnel. Jamais rien à redire à ce niveau là et comme c’était presque la seule chose que je voyais de lui, j’ai rien remarqué.
J’arrête de parler pour lui poser une question, afin qu’il prenne la parole. Histoire de voir le son de sa voix. Ca donne pas mal d’indices sur l’état actuelle d’une personne. Après je ne le sous estime pas, peut être qu’il est très doué pour cacher son mal être. Sauf que j’ai l’impression que ma question n’était pas à son goût, parce qu’il l’esquive. Il m’invite à entrer chez lui à la place. Je suis tout de même satisfait de ce geste. Il n’a pas envie que je m’en aille et c’est déjà pas mal. J’hoche la tête pour lui répondre et j’entre. Je tente de rester discret dans mon observation de sa maison. Je cherche juste des indices pour voir son état actuel au cas où il ne m’en ferait pas part de lui même. Je m’attends bien évidemment à cette éventualité. Je ne lui en voudrais pas s’il prend ce chemin là. Je comprends que ça peut être vraiment difficile car même si ça remonte à un mois, c’est encore tout frais toute cette histoire. Mais non. Il n’y a rien à relever de spécial chez lui. Mis à part quelques cartons.
Il me propose à boire me regardant dans les yeux cette fois et j’hoche la tête de nouveau.
« Je veux bien ouais. Ce que t’as. »
Je suis pas difficile. Je suis pas venu ici pour boire, mais ça rendra cet échange un peu moins tendu je pense. Je suis en mode observation et je tente de lire dans ses yeux ce qu’il ne me dit pas à voix haute. Sauf qu’il me répond enfin. Il a juste eu besoin de temps. De trouver les mots certainement. Il est honnête et je ne le quitte pas des yeux, hochant la tête au rythme de ses paroles. C’est pas évident. C’est sûr. Il a l’air d’être bien alerte et conscient de son état. Que ça fluctue. Bien sûr. En tout cas il ne va pas si bien, c’est surtout ce que je retiens. Je ne suis pas surpris. C’est normal. Les raisons qui l’ont poussé à faire ça doivent toujours le hanter, parce qu’il n’a pas réussi à mettre un terme à tout ça comme prévu. C’est mon tour de chercher les mots pour lui répondre et je mets bien trop de temps parce qu’il en profite pour me demander comment ça va. J’hoche la tête.
« Ca va… J’ai pas à me plaindre. »
J’ai quelques petits soucis mais à côté de lui, ça paraît insignifiant et je n’ai pas envie de les citer. Ce n’est pas du tout le moment pour ça. Je veux revenir sur le sujet mais je ne sais pas si c’est la chose la plus sensé à faire.
« Je voulais que tu saches que je suis là si t’as besoin. Vraiment. »
Je suis sincère et ça se voit dans mes yeux.
« Si tu veux une oreille attentive ou juste sortir faire un truc et éviter complètement le sujet, ça me va. Enfin… Sortir ou pas. Ce que tu veux. »
Je suis lancé, je continue de parler.
« J’ai surtout envie que tu ailles mieux. Quoi qu’il te soit arrivé et si je peux aider, je me plierai en quatre pour. »
Je lui fais comprendre par là que j’ai su pour on état, certes, mais je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé pour qu’il en arrive là.
« Je suis vraiment désolé d’avoir mis tant de temps à venir te voir… Mais vaut mieux tard que jamais non ? »
Je tente un petit sourire. Je suis vraiment pas fier d’avoir attendu un mois avant de me manifester.
|
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Mar 1 Mai - 3:39 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.Souvent, j'ai envie de vociférer sur la quantité faramineuse de pensées, opinions, souvenirs et paroles qui s'agitent dans mon cerveau. J'ai envie de tonner intérieurement jusqu'à ce que la musique de leur valse étourdissante s'achève et qu'enfin, le silence règne. Il me semble impossible de ne songer à rien, d'avoir la tête vide. Cela faisait quelques semaines que j'avais abandonné l'idée de m'endormir dès que je me glissais sous les draps de mon lit. J'en étais venu à abominer ce moment ultime de la journée, où le film de ma vie, réelle et conditionnelle, se débobine inlassablement, riche de toutes ses fissures. J'avais invité Kane à pénétrer mon domicile puis lui avais offert un rafraîchissement. En compagnie de l'ambulancier, je ne tentais même pas d'arborer le masque proclamant que tout allait bien. Je savais pertinemment que c'était peine perdue et je ne souhaitais aucunement commettre l'affront de mentir en plein visage du secouriste. Je sortais une bière du frigidaire que je lui proposais et déposais devant ses mains lorsqu'il l'approuvait d'un signe de tête. Son interrogation me taraudait, planait au-dessus de ma tête, ricanant de découvrir comment je parviendrai à expliciter mon flou quotidien de déni, de honte, de culpabilité, de tristesse, de colère, de déception, d'amertume, d'incertitude et beaucoup autres états d'âme de cette trompe. Comment tu vas ?, j'optais pour l'impulsivité, réutilisais les mots que j'avais déjà usés, certains même à outrance, pour les orner cette fois-ci d'une part de vérité, d'un reflet moins charmant dans sa véracité. Oui, je parvenais à me persuader, de temps à autres, que j'allais bien. Dans ces moments audacieux où je banalisais ma tentative de suicide, où je la dénigrais sans cérémonie, lui arrachais toute importance alors qu'un mois plus tôt, elle m'était essentielle et impériale. J'abusais de la psychologie des gens qui se forcent à rire jusqu'à finir par rire réellement, comme si en me forçant à faire semblant d'aller bien, j'allais finir par me porter bien. Et oui, il fallait que j'avoue enfin à voix haute que parfois, j'avais juste envie de rendre les armes. Parfois, je n'arrivais plus à tenir tête à mon désespoir. Il fallait que je concrétise le fait qu'il ne suffisait pas d'étouffer mes démons, de les enfermer dans un placard pour qu'ils disparaissent à tout jamais. Ils me hanteraient et me harasseraient jusqu'à ce que je parvienne à les regarder en face et accepte de vivre avec eux, et non me borner à ne souhaiter qu'exister en les fuyant. Aucun tour de passe-passe n'était permis. Je crachais ces mots, ces termes empoissonnés qui malmenaient mon orgueil, qui brisaient la carapace d'insensibilité que je tentais de dresser, solidifier, lamentablement. L'ambulancier m'écoutait, empathique, et je m'intéressais sur son état. J'avais toujours mis un point d'honneur à savoir comment tout le monde se portait véritablement, je ne comptais pas rompre cette tradition ce jour. J'écoutais mon interlocuteur m'assurer que ça allait, qu'il n'avait pas à se plaindre. Je le soupçonnais de passer en catimini quelques éléments de sa vie, après tout, comment pouvait-il ne pas le faire ? Cela faisait des semaines que nous ne nous étions pas vus, et des mois que nous ne nous étions pas réellement parlés, résultat de la fatalité de la vie, jouant de chemins qui se croisent pour s'éloigner. « Je voulais que tu saches que je suis là si t’as besoin. Vraiment. » Je maintenais le regard du jeune homme une seconde à peine, avant de l'abaisser sur le comptoir. Kane m'exposait toute l'amitié qu'il pouvait m'offrir et son désir franc que j'aille mieux, que je m'extirpe de cette torpeur ayant de plus en plus des airs de spirale infernale. « Et si je peux aider, je me plierai en quatre pour. » Je fermais les yeux quelques instants, inspirant profondément. Un amas de mots restait coincé dans ma gorge douloureusement, solidement noué de culpabilité, de désolation, de fierté malvenue. « Je suis vraiment désolé d’avoir mis tant de temps à venir te voir… Mais vaut mieux tard que jamais non ? »Un fin sourire étira mes lèvres. « Arrête, ce n'est pas à toi de t'excuser. » Les mots avaient filé entre mes lèvres tels des sauvageons, sans même que je ne les sente transpercer le silence qui s'installait sournoisement entre nous. Les termes n'étaient nullement agressifs mais régnaient dans leur caractère catégorique. Je pinçais mes lèvres avant de continuer : « Je... » Et les mots se dérobent, les émotions se heurtent, se mélangent. Ça hurle, ça se bouscule, c'est indigeste. J'inspire profondément, comme si cela me permettait d'éviter une noyade interne imminente. Je croise de nouveau le regard de mon interlocuteur, y cherchant un appui, un élan. « Merci d'être passé. Vraiment. Merci pour tout. Ce que tu as dit et... Pour tout. » J'ignorais comment être plus reconnaissant. La venue et les paroles de l'australien m'étaient inestimables et j'espérais ardemment qu'il le ressentait. Mes yeux passaient de Kane au mur derrière-lui, à la fenêtre entrouverte, aux quelques nuages parsemant le ciel. Je m'attardais sur le logo de sa caserne quelques millièmes de seconde, m'y rattachais comme s'il pouvait me prodiguer le courage nécessaire à produire mon premier mea culpa. « J'ai pas lancé de S.O.S., Kane, » expliquais-je. Je ne faisais pas partie de cette catégorie de personne qui se blesse assez pour finir à l'hôpital mais qui ne veut pas réellement mourir. Je ne recherchais pas d'aide, seulement une fin. « Pour moi, c'était inconcevable qu'il y ait un après. Je pensais... » Je me rattachais désormais au regard de mon ami. Pourquoi est-ce qu'en à peine quelques minutes de présence, je lui confiais ce que je n'avais jamais osé articuler, même dans ma solitude, pendant des semaines ? Qu'est-ce que Kane avait bien fait pour mériter d'être spectateur d'un si funeste monologue ? Je m'en voulais déjà de lui affliger de tels dires, et pourtant, je continuais, persuadé que ça aiderait ma cause. Non seulement par rapport à ma personne, mais par rapport aux gens qui m'entouraient. De plus, j'étais convaincu que s'il y avait bien une personne qui pouvait entendre ce que j'avais à dire, c'était le Williamson. Il détenait les épaules pour, la force mentale, la formation professionnelle même. Ce n'est pas donné à tous les hommes de s'élancer dans les brasiers ardents lorsque tout le monde les fuit, ni d'en venir aux moyens les plus drastiques pour sauver la vie d'un humain déjà condamné pour beaucoup. C'était le genre d'être que constituait Kane. Il n'y a pas si longtemps, j'étais comme lui aussi, nous formions alors un duo de têtes dures intrépides et inventives, le chevalier et l' écuyer qui ne reculent devant rien, armées de nos volontés utopiques, de notre gagne intarissable. Il ne fallait qu'un souffle, qu'un geste du blessé, pour ne pas lâcher l'affaire. « J'ai pas pensé à personne. J'ai pas pensé à tout ce que je pouvais vous faire vivre après. Comme si... Comme si ça n'allait pas compter, parce que je ne serai plus là. Comme si tout s'effaçait, même pour vous. » Je rompais le contact visuel, concluant à demi-mot : « Je voulais tellement en... Finir... Que je n'ai pas mesuré tout ce que j'imposais à... Toi. A ceux qui me connaissent. A ceux qui m'ont soigné. » La pression retomba, la cohue des sentiments apaisée pour le moment. « T'as pas à t'excuser de quoi que ce soit. Tout est de ma faute et faut juste que... » Que j'apprenne à vivre avec ? Que je me fasse pardonner ? Est-ce que de cette façon, je ne serais pas l'horrible personnage déteint sur la toile du web, égoïste, lâche, ingrat ? Je portais mes doigts à mes lèvres, mes yeux posés sur la bouteille de bière indemne. Une seconde, deux secondes, trois secondes. Un léger sourire en coin creusa ma joue. « Je crois que tu vas te souvenir longtemps de cette bière. »
|
| | | | (#)Sam 12 Mai - 15:33 | |
|
S’il trouve que je n’ai pas à m’excuser, je ne pense pas que ce soit à lui de le faire non plus. Cette situation est juste très complexe, de son côté comme du mien. Je ne réponds rien, je cogite et je vois qu’il a envie de continuer à s’expliquer, alors je lui laisse le temps de le faire. Ma bière dans ma main, je le regarde, sans bouger. Je trouve que ce serait manquer de respect que de boire une gorgée à ce moment là. Non. Je l’écoute, je suis tout attentif à lui. Je veux être irréprochable. Je ne veux surtout pas être blessant. Il reprend la parole et me remercie plusieurs fois. Je suis content de voir que je n’ai pas tout fait de travers visiblement. J’hoche la tête, je ne sais pas trop quoi dire et j’ai le sentiment qu’il n’a pas terminé. Son regard se fait fuyant, je sais pas quoi faire pour qu’il se sente plus à l’aise. Y’a sûrement rien à faire justement.
Ses mots sont forts. Il voulait mourir et il s’est loupé. Je ne sais même pas de quelle manière il s’y est pris. On m’a juste parler de tentative de suicide et je n’ai demandé aucuns détails. J’ai juste pris ce qu’on m’a donné comme informations. Je n’ose pas m’immiscer dans l’intimité des gens. Son regard se fixe au miens et je ne romps pas le contact. Je l’écoute me dire ce qu’il a sur le coeur. Je veux bien le croire qu’il n’a pensé à rien. Je suis intimement convaincu que pour en arriver à ce geste là, c’est qu’on est plus tout à fait soi même. Qu’on a plus toute sa tête. On ne pense plus à rien quand on veut mourir. Juste à ce que la douleur s’en aille. Je cherche mes mots quand il termine de parler, parce que je ne peux pas rester muet encore longtemps. Il n’a pas terminé sa phrase et ne le fera certainement pas, mais j’ai très bien compris ce qu’il voulait dire. Sa remarque sur la bière m’arrache un petit sourire à moi aussi. C’est vrai que je ne l’ai pas encore touché, et je n’ai pas le sentiment que ce soit le bon moment pour l’entamer, pas encore.
« Ouais… »
Et voilà, il est temps que je me lance.
« Y’a des moments où on est tellement mal qu’on fait abstraction de tout… Et je suis vraiment désolé de voir que t’as subi ça… »
Je soupire doucement.
« T’as réussi à faire la part des choses ? De ce qui te tourmentait… Je suppose que t’es suivi par un psy. T’as p’têtre même un traitement… Je comprends si tu veux pas en parler plus que ça avec moi. Ca doit être assez pénible comme ça… Enfin, je laisse la perche tendue parce que y’a des gens qui au contraire, aiment en parler. A qui ça libère… Je suis pas psy, donc je pourrais pas te filer des conseils pro, mais mon petit point de vue qui est à prendre ou à laisser. Je peux aussi être une oreille attentive… Un pote pour bitcher sur les autres. »
Je lui fais un mince sourire et seulement maintenant j’entame la bière pour une simple gorgée. C’est pas vraiment mon genre de bitcher sur les autres, mais ça peut faire du bien s’il en a besoin. Parfois y’a des choses qu’on garde pour nous et c’est pas forcément la meilleure des choses.
« T’habites seul ? T’as souvent des visites ? »
Parce que je sais que ce n’est pas forcément l’idée du siècle de laisser quelqu’un qui est dépressif tout seul.
« Si je pose trop de question tu peux me dire de la fermer aussi. Je suis pompier, pas flic à la base, c’est vrai. »
Je dis ça en plaisantant mais, une nouvelle fois, je lui tends une perche qu’il n’a qu’à prendre simplement. Je ne veux pas qu’il soit mal à l’aise dans cette conversation.
|
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Dim 13 Mai - 21:12 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.Il s'agissait de la première fois que je parlais ainsi à qui que ce soit. La première fois que j'explicitais à quel point mon geste avait été raisonné, calculé, n'avait laissé à mon sens aucune marge d'erreur. Une partie de mon être s'en voulait terriblement de déclamer ces propos si sombres, si durs, à mon ami qui, certes m'avait proposé sincèrement son aide, mais n'était pas non plus obligé de supporter une partie de ma détresse. Néanmoins, exorciser ces fatales vérités n'avait jamais été aussi aisé qu'avec mon ancien collègue. Je me persuadais qu'il savait entendre ces termes, que même s'ils le toucheraient probablement parce que nous étions de bons amis, il saurait les digérer, les accepter. Nous voyons tellement de scènes dramatiques dans le cadre de nos professions, que finalement, il nous était incapable de juger la déchéance mentale ou physique, l'on ne pouvait s'en moquer, la diminuer, la surestimer. Nous la percevons simplement pour la gérer au mieux, pallier au problème sans émettre de jugement. Mes mots se perdent, enfermant ma culpabilité que j'ai tout de même réussi à teindre dans notre discussion. Je me pince les lèvres nerveusement, avant de mentionner le drôle de goût qu'auraient ces bières que nous buvons dans un espoir d'ajouter de l'ordinaire à cette situation singulière. Quelques secondes agonisent silencieusement, avant que l'australien ne prenne la parole, saisissant mon aveuglement face aux éventuelles conséquences de mon geste et se désolant que j'en sois arrivé à devoir le poser. Je conserve le silence, à la fois soulagé dans ma pensée confortée que le musicien comprendrait, mais aussi à la fois libéré de paroles que j'avais longtemps considérées interdites, que ma propre personne se refusait à assumer. Le pompier reprit la parole, armé de la volonté de connaître davantage les circonstances qui entourent mon présent, tout en réfutant l'obligation que je puisse ressentir à lui livrer des informations que je n'étais pas prêt à communiquer. Je hochais doucement la tête en signe de dénégation, les yeux rivés sur le comptoir, lorsqu'il me demandait si j'étais parvenu à faire la part des choses. Je soupçonnais qu'en effet, il y avait beaucoup de monde qui parvenait à accepter leurs malheurs en les diffusant, les confiant. Ça leur permettait de les considérer plus clairement entre autres. Pour ma part, à l'heure actuelle, j'étais incapable de le faire entièrement. Raconter l'état d'âme dans lequel j'avais été plongé le jour où j'avais décidé de mettre un terme à mes jours composait une exclusivité. Qui plus est, même lorsque j'allais bien, je n'étais pas de ceux qui offraient beaucoup de leurs problèmes, avouaient leurs tracas. Généralement, j'aimais gérer seul, ou plutôt, je me concentrais tant sur les besoins des autres, que j'en oubliais les miens. C'est sans doute l'une des raisons pour laquelle le départ de Chloe a été si violent, soudainement, je me suis retrouvé seul avec moi-même, à devoir confronter tout ce que j'avais étouffé pendant des années. Un sourire apparut sur mon visage alors qu'il se proposait même pour bitcher sur les autres. Ce n'était pas trop notre genre, ce serait assez étrange de se perdre dans ces pratiques. Bien qu'encore une fois, je reconnaissais que ça faisait du bien à beaucoup. Puis, les interrogations lourdes de sens : vivais-je seul, avais-je régulièrement de la visite. J'assimilais les craintes ainsi soulevées, il paraît en effet dangereux de laisser dans sa solitude quelqu'un qui quelques semaines plus tôt, se noyait sous les idées noires. « Je ne me rappelle pas avoir déjà bitché sur quelqu'un avec toi. » Je levais enfin mes yeux de la bouteille de bière, croisant le regard attentif de Kane. Je me redressais, avant d'informer : « Je n'ai pas de traitement. Je suis suivi par un psy mais je n'ai pas de traitement. J'ai quelques Ativan si un jour je pense déraper mais c'est tout et j'y touche pas. » Je ne promets pas de ne jamais en prendre, ces cinq comprimés qui font pitié dans leur boîte trop grande. J'avais trouvé ça tellement risible de devoir retirer cette ordonnance à la pharmacie du centre hospitalier, je m'étais même imaginé que la préparatrice avait dû juger ça vraiment très étrange, voire même agaçant, de devoir régler une commande pour cinq pauvres comprimés. J'avais soupçonné mon psychiatre d'apposer cette quantité parce que ce n'était sans nul doute aucunement judicieux de laisser rentrer chez lui un patient qui a attenté à ses jours en absorbant une quantité faramineuse de composants toxiques avec de nouvelles munitions. Parler d'Ativan avec Kane me refaisait penser à ces appels concernant des épileptiques. Pour une majorité des convulsions de ce genre, c'était le premier médicament à administrer, la première composante aux lèvres des urgentistes. Il était aussi notamment prescrit pour les gens dépressifs ou sujets aux angoisses. Ce n'était pas un remède miracle mais il sédatait en quelques sortes les déboires psychologiques du cerveau. Je chassais ses souvenirs, reprenant le fil de notre conversation : « Chloe est partie il y a quelques semaines mais j'ai souvent de la visite. Je vois souvent du monde. » Cette fois-ci, c'est un sourire frisant le forcé qui emprunte mes traits. J'étais extrêmement reconnaissant de toutes les visites et du soutien que j'avais reçu de mes proches et même de personnes que je ne connaissais pas tant que ça. Chacun avait voulu apporter une aide, un réconfort. Arthur s'était même voué à emménager chez moi la première semaine de ma sortie de l'hôpital, ce qui avait constitué un atout inestimable. Un jour, je pourrais lui expliciter les remerciements que je lui avais fait part à ce sujet, parce que certainement, il ne se doutait pas de ce que sa seule présence m'avait permis de traverser. Le professeur de mathématiques avait été celui qui avait sollicité les secours pour que je ne laisse pas ma vie sur le carrelage de ma propre cuisine, où un morceau manquait encore, témoin de cette scène tragique. Il avait aussi été celui qui m'avait permis de commencer ce nouveau chapitre de mon existence avec quelques difficultés en moins. Il m'avait en quelque sorte jeté dans le bain de la vie après m'avoir extirpé des bras de la mort. Et bien sûr, Arthur composait qu'un exemple parmi tant d'autres. Un jour, j'arriverai à déclarer à tous ces autres que le jour où ils ont toqué à ma porte, muni d'un sourire, d'une boîte de donuts ou de leur grande amitié, le jour où ils ont pris le temps de m'envoyer un simple message texte, ils ont contribué à ma convalescence, ils m'ont permis de souffler dans ma lutte contre mes propres démons, ils m'ont offert des armes, une motivation, une force qui susurre timidement à mon oreille que c'est possible de remonter la pente et que même si je dois m'y prendre un jour à la fois, je peux y parvenir, je ne suis pas seul pour y arriver. J'aimerai que cela me suffise à penser que personne ne m'en veuille, que je ne leur ai pas fait défaut, causé du tort. Mon sourire gagne un peu de sincérité devant la plaisanterie de Kane, comme quoi il est pompier et non flic, que je n'ai pas de comptes à lui rendre. « T'inquiètes, j'ai pas oublié comment te faire taire, » ajoutais-je avec malice, me remémorant une intervention où je ne m'étais pas fait prier pour dire à mon acolyte de se la fermer parce que j'étais convaincu d'entendre un drôle de bruit. Finalement, son silence nous avait permis de maintenir quelqu'un en vie jusqu'à son transport à l'hôpital et on avait finit par rire de ma manière de lui clouer le bec. Je bus une gorgée, remontant à la dernière fois où j'avais passé un moment avec le secouriste. C'était avant que ça dégringole avec Chloe, je lui avais annoncé sur le parking de l'hôpital que nous nous étions fiancés, puis je lui avais dit que j'allais lui envoyer un message pour qu'on aille prendre un verre prochainement. J'avais été euphorique à ce moment-là : j'allais épouser la femme qui faisait battre mon cœur indéniablement. Deux ans plus tôt, je lui avais dit que j'avais acheté une maison et qu'avec elle, on souhaitait fonder une famille. J'avais sans doute dû lui toucher un mot sur le fait qu'on n'arrivait pas à avoir d'enfant, mais ça ne m'avait jamais vraiment désolé, parce que ce n'était pas une situation permanente. Dans ma tête, nous pouvions en avoir, seulement, pour certains couples, ça prenait plus de temps que pour d'autres. Ce qui m'avait fait mal, c'est le fait qu'elle avorte de notre enfant, un événement que je n'avais jamais énoncé à Kane. J'inspirais profondément, mes ongles commençant à malmener l'étiquette ornant la bouteille de bière. Les nerfs débutaient leur précipitation. « Je suis allé sur Internet hier. Je sais pas trop pourquoi, je me demandais comment les gens vivaient... Après. » Je fronce les sourcils, mes yeux concentrés sur le démolissage d'étiquette. « C'est un peu bête mais je me suis dit que j'allais peut-être trouver des témoignages ou autres. A l'hôpital, quand on voit qu'un cancéreux va mal, on lui file des histoires racontant la survie d'autres patients. Des malades qui racontent leur parcours, expliquent tous les maux qu'ils ont connus mais comment ils sont parvenus à s'en sortir, à guérir. Y'a une part de psychologie dans cette maladie. » Je me mords discrètement la lèvre, hésite de longues secondes. Pouvais-je m'arrêter là ? Devais-je cesser ici ? « Je me suis dit que peut-être qu'ils faisaient ça pour les gens qui ont déjà... Enfin... Comme moi. Peut-être que si je lisais leur histoire, hé bien, ça m'aiderait en quelque sorte avec certains trucs. » Je me redresse, laissant en paix la pauvre étiquette. Je croise les bras contre ma poitrine, l'air presque détaché et concluais d'un ton étonnement catégorique : « J'ai pas trouvé d'histoires. Enfin, j'ai pas trouvé leur histoire. » Je laissais quelques secondes de silence se dissiper entre nous, cherchant mes mots, cherchant mon courage. « J'ai trouvé des insultes et des moqueries. J'ai trouvé mille et une bonnes raisons de me persuader que j'étais une ordure pour avoir fait ce que j'ai fait. Tu tapes sur Google - » Je me perds dans les mots clefs, ma voix se brise sur ces derniers. Je la pousse, tremblotante, vacillante : « Tu vas sur Google et en fait, t'apprends que t'as pas le droit de faire ça et que t'es lâche, t'es égoïste et tu fais souffrir tout le monde. Tu fais perdre leur temps à tout le monde et c'est bien dommage que... » Ma voix se meurt. Maladroit, je pose mes coudes sur le comptoir et presse mes poings contre ma bouche, appuie ma tête contre ces mains, étourdi et violenté par mes propres paroles. Je ressens le regard de Kane contre ma personne et même si je me répète ses précédents propos, comme quoi il m'offrait son aide, qu'il pouvait être présent pour moi, dans la portée qu'il détenait, je culpabilise de déverser de tels torrents sur lui. Soudainement, j'élucide la colère de certains patients psychiatriques. Peut-être que dans cet état d'esprit où l'on ne mérite pas l'aide des autres et on se sent mal de la recevoir, on refuse que quiconque s'approche, ne pouvant emmagasiner davantage de mauvais sentiments ? Je désire ardemment m'excuser à Kane, de repousser les sentiments tempétueux qui m'étreignent douloureusement d'un revers de main afin de réorienter notre conversation, procurer à cette dernière la caractéristique d'être à deux sens et non monopolisée par mes conflits intérieurs ; mais je n'autorise aucun mot à sortir de ma bouche, craignant de finir submergé par mes émotions.
|
| | | | (#)Sam 19 Mai - 21:51 | |
|
Il hoche la tête quand je lui demande s’il a fait la part des choses et ça me rassure un peu. Même s’il n’a pas formulé de réponse à voix haute, c’est un début. Je suis conscient que ça peut être beaucoup plus complexe que cette simple question. Il est peut être en train de faire la part des choses. Mais dans tous les cas, il est conscient que c’est ce chemin là qu’il faut prendre et c’est plutôt un très bon début. Je suis content de le voir sourire quand je fais quelques remarques, notamment celle du bitchage. Il ne perd d’ailleurs pas de temps pour me faire une remarque à ce propos. Non, on n’a jamais bitcher tous les deux, c’est vrai. J’apprécie qu’il croise mon regard. Il doit être un minimum à l’aise pour se faire. Il répond à mes questions. Encore une bonne chose. Je l’aurai très bien imaginé les esquiver comme un chef s’il n’avait pas envie de me donner ces informations. Qu’il n’ait pas de traitement est plutôt très bon signe. J’ose espéré que son psy sait ce qu’il fait et qu’il l’a jugé assez cohérent, avec toute sa tête, pour ne pas lui filer des cachets. C’est plutôt rare les psy qui ne sautent pas sur les traitement médicamenteux. Y’en a qui ont l’air de ne jurer que par ça. Comme s’ils étaient payé au nombre de cachet qui sont ingurgité. Peut être qu’ils ont des sponsors par des laboratoires pharmaceutique, allez savoir. Mais en tout cas, dans le cas de Isaac, ça me rassure grandement sur son état. Je sens d'ailleurs comme un poids se défaire de mes épaules. Je sais très bien que ce qu’il a fait ce n’est pas rien, mais il est définitivement sur une bonne pente à présent. Je ne fais cependant pas de remarque là dessus. Je n’ai pas envie d’être maladroit.
Sa copine est partie y’a pas si longtemps. Hmm, je me demande si c’était avant ou après sa tentative, mais je ne pose pas la question. L’important c’est que je sache qu’elle n’est plus dans le tableau. Ca doit pas être une mince affaire. Ils étaient ensemble depuis longtemps. Il me dit qu’il voit souvent du monde. Il répète le mot « souvent » un peu trop à mon goût. Assez pour que ça et son air incertain me disent que ça ne doit pas être toute la vérité. Le voir sourire ici et là au gré de mes remarques me fait du bien. Je sais pas pourquoi j’ai comme l’impression que ça ne doit pas être quelque chose qu’il fait très souvent ces derniers temps. Je prends ça comme des victoires. Je me trompe peut être totalement, je ne sais pas comment il vit depuis qu’il est sorti d’affaire. Ses petites remarques pleine de malice me font du bien aussi. Il a l’air effectivement d’aller pas trop mal, même s’il peut toujours y avoir du mieux. Il n’est pas à 100% c’est sûr.
« Promis t’auras pas à aller jusque là. »
Je vais me calmer quand même niveau questions. De toute façon, je crois que j’ai exprimé toutes mes inquiétudes à présent. Je bois une gorgée de ma bière alors que Isaac a l’air d’être sur le point de faire révélation. Il a l’air nerveux, je sais pas trop, mais c’est comme ça que j’ai pris cette inspiration bien marquée. Il prend la parole et je l’écoute avec attention, comme je le fais depuis que j’ai mis un pied chez lui. Il parle de l’après tentative de suicide. Les mots qu’il emploie me disent qu’il a encore du chemin à faire pour arriver à bout de cette situation. Je secoue la tête quand je vois dans quel état cette histoire le met. Je ne touche plus à ma bière, me demandant s’il va pas se mettre à craquer d’un coup comme ça devant moi. J’en ai bien peur. Je prends la parole, essayant de garder une voix le plus professionnel qu’il soit.
« Internet c’est pas le meilleur endroit… Parfois ça aide c’est vrai… Mais… Clairement là c’était pas le cas… Mais je comprends que tu aies été curieux. »
Je me mordille la lèvre espérant avoir une réaction de sa part. De le voir moins crispé.
« Le mieux se serait d’aller dans un groupe de soutien. Je sais que ça existe pour les gens qui ont eu des proches suicidaires, donc y’a pas de raison que ça n’existe pas pour les gens qui sont passés par là directement. »
Ca me fait un peu de mal de dire le mot « suicidaire » mais appelons un chat un chat.
« Dans tous les cas je recommande les groupes de soutiens, même si tu en trouves qu’un sur les maladies mentales en général. Voir le parcours d’autres personnes ça peut aider. Et les gens seront pas comme sur internet, ça je peux te l’assurer. »
Je marque une pause mais j’ai l’impression que ce que j’ai dit ne suffit pas.
« Je peux me renseigner un peu plus si tu veux… »
|
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Sam 2 Juin - 3:58 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.La communication s'était établie aisément entre Kane et moi. Il était vrai que nous ne nous fréquentions pas énormément depuis que j'avais changé de carrière. Nous étions certes restés en bons termes mais nos quotidiens respectifs faisaient en sorte que bien que nous gardions contact, nous ne consacrions pas beaucoup de temps à notre amitié. Néanmoins, nous avions également partagé tant de moments forts dans le cadre de notre profession de secouriste que des liens s'étaient solidifiés entre nous deux résultant du fait qu'aujourd'hui, je m'autorisais à dévoiler des éléments à l'artiste que je me gardais de délivrer à mes proches. D'une certaine manière, je reconnaissais que le Williamson détenait les épaules et l'expérience nécessaires à entendre ce qui me pesait sur le cœur, ce que je n'osais formuler à l'adresse de mes amis qui m'avaient accompagné solidement depuis ma tentative de suicide de peur de les choquer, de les blesser, de les décevoir ou encore même de les frustrer. De plus, Kane m'avait offert son aide. Il était vrai que je m'étais précipité sur son invitation, ce qui pouvait paraître comme inconvenant, toutefois, le pompier paraissait demeurer à l'écoute et conserver sa sympathie à mon égard. Je répondais à ses interrogations sincèrement, sans artifice. Sur certaines réponses, mes pensées avaient tendance à s'embrumer, néanmoins, je tâchais d'énoncer des propos aussi clairs que possibles à mon interlocuteur. Finalement, un silence s'installa entre nous lorsque je répondais à sa dernière interrogation concernant le volet social de ma vie. Je vivais seul depuis quelques mois maintenant mais heureusement, je disposais toujours de la possibilité de voir ou de contacter quelqu'un si jamais la solitude m'étreignait trop. De plus, il n'était pas rare que l'on sonne à ma porte à l'improviste, comme Kane venait de le faire une quinzaine de minutes plus tôt. A mesure des secondes silencieuses qui se déroulent entre nous deux, mes yeux se perdent sur l'étiquette de ma bière. Je songe à mes recherches de la veille, gonflant ces multitudes de sentiments néfastes qui m'envahissent régulièrement, aussi brutales que des déferlantes tumultueuses. Je risque un regard vers le musicien qui semble pressentir que mon exutoire n'est pas encore arrivé à son terme et je me lance dans cette nouvelle confidence, crachant des termes qui me semblent si violents qu'ils me heurtent la gorge puis m'infligent une sensation de vide au fond de mes entrailles, comme si je venais de me délier de lianes empoisonnées. Lorsque j'achève ma tirade, je peine à relever les yeux vers mon interlocuteur et ce n'est qu'au son de sa voix que je croise de nouveau son regard bleuté. Je l'écoute me mettre en garde contre la qualité de ce que l'on peut dénicher sur Internet, ce sur quoi je peux difficilement le contredire. J'ai un léger rictus alors qu'il assure comprendre ma curiosité et plane sur cette reconnaissance de comportement, le temps que Kane reprenne la parole. Il m'informe de ces groupes de soutien qui réunissent les proches de personnes suicidaires et de la forte probabilité qu'il y en ait qui accueillent les individus ayant directement attenté à leurs jours. La véracité de ses propos a l'effet d'un coup de poing en plein visage, fait auquel je m'attendais en me livrant au Williamson, mais qui reste tout de même rude. Il poursuit sa réponse et les nominatifs s'enchaînent, telle une tour bancale, précaire, reflétant mon embarrassante santé mentale qui menace de s'effondrer lamentablement à la moindre bourrasque. Suicidaire, malade mental, le secouriste vise dans le mille sémantiquement tout en remuant un irascible couteau planté dans mon amour propre. Je perçois chacune des phrases articulées par mon ancien collègue, pourtant, cela fait de longues minutes que j'ai rompu tout contact visuel avec lui. Mon cœur martèle avec davantage d'intensité ma cage thoracique et je me rends compte à quel point il est difficile d'affronter le regard de quelqu'un qui juge très clairement et justement ma situation, lorsque moi-même, je me joue encore à m'enfoncer dans un déni des précédents événements. Je me sens au pied du mur, avec comme unique alternative de faire face à la dureté du réel, sans néanmoins en détenir toute l'envie, la franchise ni même le courage pour y parvenir. Alors, quand le musicien me propose de chercher des groupes de soutien, répondant généreusement à mes propres aveux et palliant aux difficultés que je lui avais présentées, mon cerveau formule une réponse instantanée, promptement embrumée par les démons qui pourchassent religieusement ma sérénité depuis plusieurs semaines. Au-delà du fait d'accepter l'état d'aller mal, de reconnaître ouvertement toute l'ampleur des gestes qu'on a su poser et le comportement qu'on adopte encore ; je redoutais assurément devoir rencontrer des personnes militant encore contre leurs propres démons. Sur Internet, tout est impersonnel. L'on peut se cacher derrière un écran et même si l'on devient proche de quelqu'un, souvent, tristement, elle ne demeure que des pixels. En appuyant sur un simple bouton, l'on est capable de se déconnecter de cette relation. Mais si j'en venais à rencontrer ces gens dans mon quotidien, je n'oublierai jamais leurs histoires, ni leurs visages. Me connaissant, mon empathie régirait mes propres sentiments et je consacrerais mon énergie à me désoler sur le sort d'Autrui plutôt que d'essayer de solutionner mes maux. Participer à un groupe de soutien, aujourd'hui, me paraît beaucoup trop réel pour être réalisable. Tristement, je ne m'en sens pas la force parce qu'une partie de moi a besoin d'être égoïste et égocentrique. Une partie de mon être ne veut pas entendre d'autres personnes se lamenter parce que mon cœur voudra nécessairement les aider et je doute qu'il soit assez costaud pour ça. Une partie de moi est incapable de se présenter devant des inconnus et clamer être malade mental, suicidaire. Peut-être désirais-je surtout une recette magique pour balayer mon incapacité à percevoir un futur appréciable ? « J'apprécie, c'est vraiment sympa de ta part, merci. Je vais y réfléchir. »En toute franchise, je suis reconnaissant envers Kane pour son offre et sa réponse aussi efficace que sensée à la problématique que je viens de lui exposer. Le blocage vient uniquement de ma propre personne et j'espère qu'il comprendra, qu'il ne se vexera pas que je rejette sa proposition. Lorsque j'avais à soigner des patients psychiatriques en tant qu'infirmier, je constatais à quel point les proches pouvaient être affectés devant le refus du malade de se battre aussitôt pour "guérir", n'élucidant pas toujours comment ce dernier pouvait se complaire dans son inertie, dans son mal-être. Aujourd'hui, j'anticipais le fait que mes amis emmagasinent une rancœur de ce même goût à mon égard. Je laisse défiler les secondes avant de me redresser, essayer de décontracter légèrement mes muscles crispés depuis de longues minutes, de rectifier le tir de cette conversation qui s'enfonce un peu trop dans la noirceur de ma vérité à mon goût. « Et sinon, toi, comment ça se passe dans ta vie ? Tu es toujours à la même station ? »
Je tente de réajuster les projecteurs vers mon interlocuteur, m'intéressant aussi entièrement à son existence et étant persuadé qu'entendre comment sa vie avait évolué depuis notre dernière rencontre me remonterait le moral et me prodiguerait la motivation de continuer mon combat quotidien que j'avais étouffé assez longtemps pour passer en mars dernier à quelques minutes de la fin de mon histoire.
|
| | | | (#)Mar 12 Juin - 7:41 | |
|
Je remarque un changement dans son comportement, pas dans le bon sens. Ce que je lui ai dit a peut être été trop direct. Je pensais qu’il pourrait les entendre, peut être que c’est le cas, mais avec de la difficulté. Tout contact visuel est rompu. Je ne le quitte pas des yeux de mon côté. J’observe son attitude, espérant qu’il va décrocher un mot suite à ma proposition. Il prend enfin la parole, ce silence m’a paru interminable, mais pas gênant pour autant. Ca doit cogiter dans la tête de Isaac. D’ailleurs il ne dit pas oui directement à ma proposition, il va le considérer et c’est déjà un bon début à mon avis. Il ne l’exclu pas.
Mes yeux se détournent un peu de Isaac, histoire de lui laisser son espace en quelques sortes. Je bois une gorgée de ma bière et j’ai un petit peu l’impression que la conversation est terminée. Je ne me sens pas d’en rajouter une couche, je pense avoir fait le tour de ce qui était important. Et puis il ne s’agit que d’un premier contact, j’ose espérer qu’il viendra vers moi quand il en aura réellement besoin, comme je lui ai proposé. Je ne sais pas si je serai le premier sur la liste des personnes à appeler en cas de besoin, je ne le pense pas du tout même, mais tant qu’il prend la peine de s’enquérir auprès de quelqu’un, c’est gagné. Il ne faut pas rester seul quand ça va pas. Même un simple coup de fil peut faire l’affaire. Il est certain que je compte appeler ou envoyer des SMS à Isaac beaucoup plus souvent qu’à l’accoutumer à présent. Histoire de lui montrer que je suis là, présent, disponible pour lui accorder de mon temps.
Comme je l’avais senti, il part sur un autre sujet et je le suis dans cette direction. Il veut en savoir plus sur moi et j’hoche la tête. C’est vrai qu’il m’a déjà demandé de mes nouvelles plus tôt mais j’avais pas vraiment répondu, pensant que ce n’était pas important. Maintenant que les sujets principaux ont été adressé, je peux bien me laisser aller à parler de moi.
« Toujours à la même station. Je suis pompier depuis un an et demi maintenant. Ca se passe bien. J’ai été hospitalisé qu’une fois et c’était rien de grave. Pourvu que ça dure. »
Parce que oui, j’ai vu des collègues très mal en point et être arrêté pendant plusieurs mois. Ca ne m’est pas encore arrivé. Le plus tard sera le mieux, même si j’ai un peu le sentiment que ça va bientôt être mon tour. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne peut pas durer sur une aussi bonne lignée, c’est les statistiques qui le disent, pas moi.
« Je continue de bosser en tant qu’ambulancier quand y’a besoin. »
J’hausse une épaule.
« C’est pas trop mal. Ca fait varier les plaisirs. »
Parce qu’il est certain que j’aimais vraiment beaucoup mon job d’ambulancier, ou je ne serai pas resté 8 ans à le faire. Je bois une nouvelle gorgée de ma bière qui est à présent presque terminée. J’ai comme l’impression que ça va marquer mon futur départ de chez lui. J’ai volontairement gardé la conversation focalisé sur ma vie professionnelle, peut être que je devrais lui donner un peu plus ? Après tout il m’a donné beaucoup de personnel de son côté. Juste, je ne me vois pas lui parler de Wendy. Lui n’est plus avec sa compagne, je ne veux pas ouvrir des plaies. Je pose la bouteille de bière maintenant vide sur la table et je reprends la parole.
« J’ai pris mon frère en flag chez moi avec un mec. Et ils n’étaient pas en train de jouer aux cartes si tu vois ce que je veux dire… »
Je lui ai déjà beaucoup parlé de mon frère à l’époque. Il ne l’a peut être jamais rencontré mais il sait de qui je parle si j’évoque le prénom Austin.
« Du coup il m’a avoué être bisexuel. Et il utilisait mon appart’ comme repère pour s’amuser. »
Ca me fait rire de l’annoncer comme ça. Il est intelligent le petit.
« Il a réussi à faire un double de ma clé et voilà le résultat… »
Aucune idée pourquoi je raconte tout ça, mais je sais pas, je me suis dit que c’était une petite histoire marrante, qui change l’ambiance. Isaac se souvient déjà à l’époque d’autres anecdotes que j’ai déjà raconté à propos de mon frère. Il était déjà bien malin et ça n’a pas changé.
« Je crois que j’étais beaucoup plus sage que lui à son âge. »
Dernière édition par Kane Williamson le Mar 3 Juil - 15:46, édité 1 fois |
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Sam 30 Juin - 18:22 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.Je n'allais pas me leurrer, la visite de Kane m'avait permis d'extérioriser beaucoup d'éléments qui me rangeaient sournoisement les entrailles et que je ne parvenais pas à communiquer à d'autres personnes. Le secouriste n'avait pas annoncé sa venue et j'étais réellement très reconnaissant qu'il ait décidé de passer le pas de ma porte. Encore une fois, il démontrait à quel point son amitié était inestimable. Néanmoins, bien qu'il m'ait aidé à avancer dans ma convalescence en l'espace d'une seule conversation, il m'avait aussi ouvert les yeux sur un fait que je n'avais jamais osé considérer, que je n'étais pas encore prêt à fixer. En effet, le Williamson avait clairement et justement décrit la catégorie dont mon mal-être faisait partie, la coterie à laquelle mon être appartenait. Actuellement, même si j'acceptais difficilement cette appellation, une partie de moi reconnaissait que j'avais besoin d'entendre ces mots, cette vérité, sans artifice, sans dentelle. Même si c'était douloureux, Kane me plaçait sur le bon chemin. En revanche, je n'étais pas prêt à continuer sur cette voie tout de suite. J'avais besoin de digérer ces aveux, ces vérités. Je ne me sentais aucunement assez fort mentalement pour supporter tant de bouleversements en une seule conversation et étant quelqu'un doté de cette ambition certaine de toujours commettre ses agissements avec sang-froid, raisonnement et réflexion, je ne m'autorisais pas à développer ce volet de mon existence sans y avoir songé au préalable à froid. Ainsi, j'orientais notre échange sur la vie personnelle du musicien. Je connaissais ses aspirations, il me parlait quelque fois de son frère, souvent de son travail puisque nous avions formé un collègue pendant plusieurs années. Je l'écoutais m'informer qu'il était toujours à la même station et que son métier en qualité de pompier se déroulait bien, mise à part une embûche mineure. Je souris à cette nouvelle, sincèrement satisfait que Kane s'épanouisse professionnellement. « Je te le souhaite. C'est cool que ça se passe bien, je suis content pour toi. » J'eus un rictus narquois, avant d'ajouter : « Au pire, si tu repasses à la case urgences, je dirai à mes collègues de t'installer dans le meilleur box. » Parce que même si aujourd'hui j'étais en arrêt maladie et que mon psychiatre ne m'évaluait pas apte à reprendre le travail, je comptais bien arborer de nouveau ma blouse blanche. L'australien précisait qu'il effectuait parfois des heures en qualité d'ambulancier, lorsque le besoin était important. J'avais tendance à agir de même lorsque j'étais ambulancier et que St Vincent's manquait dangereusement d'infirmiers. Cette profession n'a jamais été des plus réputées et la présence d'au moins un infirmier masculin dans un service est souvent bienvenue et quémandée. J'acquiesçais lorsqu'il commentait cette situation, approuvant : « Ouais, j'aimais bien ça aussi quand j'étais ambulancier et infirmier. Et ça te permet de suivre l'évolution du blessé. » En effet, j'imaginais que Kane pouvait parfois accompagner l'infortuné extirpé d'un incendie dans l'ambulance en sachant quels gestes poser dans ces deux rôles certes distincts mais travaillant de paire. J'eus le loisir d'avoir mes nouvelles actualisées sur le haut-en-couleur Austin par la suite. Le musicien me relata les aventures de son frère, allant de sa découverte avec un homme chez lui jusqu'à son ingéniosité et son effronterie à utiliser le domicile de Kane comme repère. Lorsque l'aîné commenta être plus sage que son cadet, j'eus un léger rire. « Ton frère et toi ne manquez ni l'un ni l'autre de ressources, en tout cas. Tu vas faire comment du coup, partager ton appart avec lui et ses conquêtes ? » J'avais toujours trouvé que Kane savait être ingénieux sur son travail. Et puis, au niveau de sa passion, il était aussi très créatif. « Tu as écrit de nouvelles chansons, en fait ? »
|
| | | | (#)Mar 3 Juil - 16:31 | |
| Il me promet le meilleur box si toutefois je dois être de nouveau admis aux urgences. Je n’en attendais pas moins de lui. Même si je suis sûr que concrètement ce serait plutôt difficile à mettre en place si y’a déjà quelqu’un qui occupe ledit box. Quoi ? Je prends trop les choses au sens littéral ? Peut être. Ca devait être qu’une simple plaisanterie et moi je suis en train de prendre ça au premier degré. Heureusement je n’ai pas fait de remarque là dessus, je serai passé pour un idiot. Je note quand même qu’il parle de ses collègues et non de lui. C’est vrai qu’il est en arrêt… Je me demande pour combien de temps. En tout cas c’est une bonne chose s’il garde contact avec les gens de son boulot. Je lui souhaite. Garder un pied dedans c’est bien. Ne pas complètement se déconnecter de tout. Il faut se reposer mais pas se couper de tout. Ses collègues font aussi parti de sa vie. Une grande partie même. C’est quand même avec eux qu’il passe la plupart de son temps.
Il parle de l’évolution du blesser et c’est quelque chose qu’on a toujours eu en commun tous les deux. On repassait régulièrement après le boulot pour prendre des nouvelles, ou tout simplement lors d’une nouvelle intervention, une fois terminé, on s’inquiétait des précédents patients qu’on avait amené. Je le fais toujours de mon côté, ça me tient à coeur. Je sais que ce n’est pas forcément une bonne chose, mais j’ai besoin de savoir la fin de l’histoire. Même si elle est funeste.
Le sujet de mon frère est beaucoup plus léger et ça fait du bien. Isaac en rit et je suis content d’avoir pu lui tirer ça. Histoire qui sort de nulle part mais qui a son effet. C’est avec un sourire aux lèvres que je réponds à sa question.
« Pour l’instant j’en ai pas vu ! Donc j’espère bien qu’il se débrouille pour faire ça quand je suis pas là. Parce que oui, je lui ai laissé la clé. J’aurai trop aimé avoir un endroit tranquille comme ça quand j’avais son âge. Je lui ai juste dit de m’acheter des nouveaux draps parce que… Voilà quoi. »
Peut être le détail de trop. Je pense à quitter les lieux mais Isaac reprend la conversation, me demandant à propos de ma musique. Il sait que c’est un sujet que je peux aborder pendant des heures et des heures. Est-ce qu’il a vraiment envie que je reste si longtemps chez lui ?
« Ouais, j’en ai écrite quelques unes… »
Et c’est plutôt beaucoup parce que jusque là, j’en avais écrit qu’une seule. Je lui en ai parlé très souvent. « Don’t speak liar », cette chanson qui parle d’un ex ami à moi. Une rupture amicale. Tout aussi douloureux qu’une rupture amoureuse.
« J’ai rencontré quelques filles qui m’ont bien inspirée l’année passée. »
Deux filles. Wendy et Nina.
« Si tu veux les entendre tu peux venir mardi à la soirée open mic du Canvas. Je ferai une setlist juste pour toi. »
Parce que je suis prévenant comme ça. C’est pas hors du commun. J’ai prévu aussi une liste spéciale pour la venue de Maze. Je veux juste que mes potes, et amis passent le meilleur moment en m’écoutant chanter des chansons qui les intéresse. Ca me fait quand même penser que les filles de mes chansons ne les ont toujours pas entendu et je ne sais pas si j’aurai le courage de le faire un jour. Les interpréter devant un public pas de soucis, mais devant elles spécifiquement, c’est une autre histoire. En ce qui concerne Nina faudrait déjà qu’on se parle… C’est silence radio depuis le jour où elle m’a largué. Je sais pas trop si j’aurai envie de lui adresser la parole. J’ai encore tout ça bien en travers de la gorge. Wendy, c’est une autre histoire. Tout est beaucoup trop nouveau. Je ne sais même pas si on est véritablement en couple ou non. Je devrais peut être lui demander pour savoir…
« Je peux demander à quelques collègues de l’hôpital de venir aussi en cas. Ca peut être sympa… Si t’as envie de les voir. »
Parce que même si on ne fait pas le même métier, ces derniers sont très liés et j’ai beaucoup de connaissances communes avec Isaac. Des gens que je connais moins bien que lui, mais avec qui je prends le temps de discuter quand je passe dans le coin. Même si ce n’est que deux minutes.
« Sinon j'ai toujours eu dans l'idée de faire une chaîne youtube avec mes chansons, mais j'ai pas encore commencé à faire quoi que ce soit... »
Peut être bien que j'ai peur de mettre ça sur le net. Et si Nina ou Wendy tombaient dessus ? Ou mon ancien ami ? Je ne sais pas s'ils comprendraient que ça parle d'eux. On peut toujours interpréter de milliers de façons possibles. Ouais. J'ai la frousse. C'est vrai. Sûrement pour ça que j'ai toujours pas recontacté Jack. Ce mec très brillant qui m'a parlé d'enregistrer mes chansons dans un studio. Le rêve.
|
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Mer 18 Juil - 2:37 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer la tête de Kane lorsqu'il surprit son cadet accompagné d'un amant, usant allègrement son appartement lorsque ce premier était sensé se trouver à l'extérieur. Il fallait l'avouer, la scène me suscitait un rire sincère, tranchant aisément les lourds aveux que j'avais émis à mon interlocuteur des minutes plus tôt. Curieux, j'interrogeais le musicien sur comment il comptait réagir face à cette situation. Mon ami me confia avoir laissé une clef de son domicile à son frère, compréhensif des circonstances, en échange toutefois de nouveaux draps, derniers éléments constituant un troc singulier me provoquant un nouveau rire. « Ouais, bon plan. » Un fin sourire aux lèvres, j'admirais cette complicité unissant les Williamson, bien qu'en m'imaginant à la place de Kane, je concluais que j'aurais sans doute présenté la même attitude. En effet, je préférais savoir un membre de ma fratrie démontrer son amour sous mon toit, gage de sécurité, plutôt que dans un emplacement peu recommandable voire dangereux. Je rebondissais sur l'une des passions du pompier : la musique. J'avais eu le loisir d'entendre à plusieurs reprises sa première réalisation, « Don’t speak liar », qui prouvait selon moi le talent de Kane pour la chanson. Qui plus est, j'admirais le jeune homme de savoir interpréter ses propres œuvres. Après tout, qui de mieux que lui pour teindre de sentiments ces mots savamment sélectionnés ? Agréablement surpris, j'apprenais que mon ancien collègue avait composé quelques autres morceaux depuis notre dernier échange, persuadé que ces réalisations représentaient énormément de travail. Lorsqu'il m'évoqua deux filles, je les liais derechef à cette productivité, commentant, un fin sourire aux lèvres. « Ha, des muses. » Je me gardais de le questionner sur ces deux femmes sans nul doute très spéciales pour qu'elles méritent une chanson de la part de l'australien, n'étant pas du genre à provoquer les confidences de ce volet de vie. Je me redressais sur mon siège alors que le secouriste me proposait de passer au Canvas mardi prochain afin de le voir jouer. Même s'il me fallait souvent faire violence pour sortir de chez moi, je ne rejetterais aucunement telle invitation, étant bien trop enthousiaste à l'idée de découvrir les nouvelles chansons de mon ami et voulant lui apporter tout mon soutien dans son art. De plus, il me promettait même une setlist dédiée, laissant élargir un sourire à la fois amusé et touché sur mes lippes. Ce dernier se figea néanmoins lorsqu'il évoqua l'éventuelle présence de collègues de l'hôpital qu'il pouvait convier également à cette soirée. Je désirais bien entendu les revoir, les appréciant tous individuellement, cependant, je redoutais grandement cette première prise de contact depuis ma tentative de suicide. J'ignorais si leur regard sur ma personne avait changé, s'ils m'en voulaient, s'ils désapprouvaient mon geste ou si au contraire, ils s'inquiétaient sur mon cas et apprécieraient une réunion de ce type. « Oui, ce serait cool. Il faudrait juste voir si eux veulent me voir, en fait. » Je baisse les yeux sur le comptoir, songeant à tous ces témoignages haineux et critiques que j'avais lus sur Internet vis-à-vis des individus attentant fatalement à leurs jours et dont j'avais fait part plus tôt à Kane. Peut-être cela n'était-il pas applicable à mon entourage ? Après tout, mon interlocuteur avait semblé opposé à ces états d'âme et lorsque nous avions eu à traiter des scènes aspirant au suicide, jamais nous n'avions eu l'idée de dénigrer la personne drastiquement dans le besoin à prendre en charge. Et surtout, je refusais manquer la performance de mon ami sous prétexte que je craignais le regard et les remarques possiblement désobligeantes de personnes que j'affectionnais. « Je serai là mardi, » promis-je ainsi, déterminé. Mon regard s'anima dès que le pompier m'informait de son projet d'ouvrir une chaîne Youtube publiant ses mélodies. « Oh, ce serait cool ! » assurais-je, avant de froncer les sourcils, intrigué : « Qu'est-ce qui te retient ? » Parce que manifestement, si le Williamson n'était pas encore sur la toile, c'est que des éléments le faisaient douter et s'il m'évoquait ce plan, c'est qu'il souhaitait probablement en discuter avec moi.
|
| | | | (#)Dim 22 Juil - 13:40 | |
| Des muses. Oui. Certainement. C’est le bon terme. Je ne l’avais jamais vu comme ça mais ouais, je prends. Il n’en demande pas plus à leur propos. Il est vrai que le sujet des relations amoureuses n’est peut être pas le plus amusant pour lui vu sa situation actuelle. Esquivons donc.
L’idée de la soirée open mic a l’air de l’intéresser, mais aussitôt que je mentionne les collègues de l’hôpital, son air change. Oups ? Mauvaise idée ? Je trouverai bien un moyen de ne pas lui imposer quoi que ce soit si jamais je vois qu’il n’est pas très enclin à cette idée là. Je n’ai pas envie de lui ruiner une soirée qui aurait pu être un bol d’air pour lui. Je ne sais pas s’il a discuté de sa situation avec ses collègues ou même s’il prévoit de le faire. Peut être qu’il n’est pas assez proche d’eux ? Qu’il n’a des rapports que professionnel. Ca m’étonnerait un peu vu notre parcours à tous les deux. Ou peut être qu’on a vraiment un truc en plus lui et moi. Qu’on s’accorde bien. Je ne sais pas. Faudrait que j’arrête de cogiter à ce point là. J’ai le fin mot de l’histoire quand Isaac se demande surtout si ses collègues veulent le voir. J’en ai aucune idée, je préfère pas y aller de mon petit commentaire enthousiaste du coup. Je ne veux pas faire de faux espoirs. Ces gens je les côtoie, mais pas assez. D’ailleurs je me demande s’il connait Wendy. Je vais me passer de lui poser la question, ça reviendrait à parler de ma situation amoureuse et non, on ne veut pas de ça. Pas aujourd’hui.
« Si c’était un de mes collègues, je voudrais le voir, même si on est pas forcément proche. Mais si tu le sens pas, on le fait pas. Faut que ce soit une soirée tranquille. »
Sans prises de tête. Sans trop réfléchir à ce que les autres pourraient penser à notre égard. Ca peut être beaucoup de pression. Pour rien, certes, mais la réalité est quand même là. La pression on se la met tout seul sans l’aide de personne. Je ne veux pas qu’il subisse la soirée, je veux qu’il s’amuse et passe un bon moment. Il finit par dire qu’il sera là mardi et un large sourire se forme sur mes lèvres. Une chose est sûre, je ne parlerai pas de ça aux collègues de l’hôpital.
« Cool. »
A propos de mon hypothétique chaîne youtube, j’hausse une épaule. Je ne sais pas si j’ai envie de lui dire les véritables raisons, je me sens peut être un peu honteux.
« Plusieurs choses… J’ai pas de caméra de bonne qualité. »
Je me passe une main sur la nuque avant de continuer mon explication.
« J’ai peut être peur que les gens concernés par les chansons s’en rendent compte et m’en veuillent ou quoi… Je sais pas trop. »
Parce que oui, j’ai fini par lui dire le fond de mon hésitation. On a été pas mal dans le vrai avec ses propres révélations à lui, alors je me dis que être honnête à ce propos, ça n’est qu’un juste retour des choses.
« C’est sûrement très stupide mais ouais, j’y pense… »
Et faudrait que je passe au dessus de ces craintes si je veux enregistrer les chansons en studio avec Jack. Juste j’ai jamais imaginé que ça puisse être réellement mis à disposition de tout le monde. C’est mes chansons, mes histoires.
« Je crois que je suis trop pudique en fait. »
C’est la conclusion que je viens d’avoir à ce sujet.
|
| | | Isaac Jensenle coeur au bout des doigts ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0 TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : RPs TERMINÉS :
(roa, juin 2020)
grisy (s1) lancement ∆ love #4 ∆ grace #1 ∆ grace, greg, sienna ∆ week-end #1 ∆ grace #2 ∆ grace #3
(s2) grace #4 ∆ grace #5 ∆ grace, elias, kieran ∆ elias ∆ ivy ∆ love #5 ∆ love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4 ∆ grace #6 ∆ martin
(s5) épreuve 1 semaine 5 ∆ épreuve 2 semaine 5 ∆ épreuve 3 semaine 5 ∆ résultats
(finale) grace #7 ∆ rafting ∆ grace #8 ∆ grace #9 AVATAR : Will Higginson CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack) DC : / INSCRIT LE : 08/04/2018 | (#)Sam 11 Aoû - 1:06 | |
|
It's a slow process, but quitting won't speed it up.L'invitation de Kane à ce que je me rende au Canvas ce mardi afin d'écouter une setlist qu'il me personnaliserait m'enchantait absolument. Néanmoins, l'appréhension que certains collègues de l'hôpital désapprouvant le geste que j'avais posé contre ma propre existence me soient confrontés altérait sans merci cet enthousiasme. Sincère, j'en faisais part à mon ami qui m'offrait son point de vue après quelques secondes de réflexion. Ce dernier me paraissait totalement censé, si bien que je partageais promptement son avis, l'inquiétude que celui-ci ne soit pas unanime persistant cependant sournoisement dans mon esprit. J'inspirais doucement, gardant en mémoire la porte de sortie que m'offrait le musicien, comme quoi ce plan ne constituait pas un impératif si je ne le sentais pas et que surtout, cette soirée ambitionnait un caractère tranquille et non conflictuel. Je croisais le regard de mon interlocuteur, sachant pertinemment que je regretterais de ne pas accepter son invitation telle que présentée et lui assurais, déterminé, que je serai au rendez-vous mardi. Le large sourire qui étira ses lèvres en fit naître un sur mes lippes, qui s'intensifia lorsqu'il m'évoqua ses projets de chaîne youtube. J'estimais cette idée excellente et espérais franchement que le pompier utilise cette plate-forme afin d'exhiber son talent qui plairait, j'en étais persuadé, à de nombreux viewers. Mais quelque chose retenait Kane et curieux, je le questionnais à ce sujet. Rapidement, il m'avoua les quelques obstacles sur son chemin : le matériel permettant de créer ces clips, la possibilité que les personnes desquelles l'artiste s'était inspiré se reconnaissent et apprécient guère être « affichées » de cette manière puis sa pudeur. Silencieux, j'observais mon ami, m'évertuant à solutionner ces problématiques. « Pour le matos, je peux peut-être te dépanner. J'ai un ami qui étudie dans le cinéma et qui me doit quelques faveurs. Il pourrait me prêter de quoi enregistrer tes clips, je pense ? » Je n'étais pas un maître dans l'art cinématographique, cependant, j'étais doté de bonne volonté pour aider Kane à concrétiser cette aspiration. « Pour ce qui est des personnes qui t'ont inspiré pour tes chansons, personnellement, j'ai envie de te dire que tous les artistes s'inspirent des personnes qui les ont marqués, en mal ou en bien. Après, du moment que tu ne dis pas précisément de qui tu parles, selon moi, ça passe. » Je reconnais toutefois que c'est un grand pas de délivrer ses histoires sur la toile, à cœur ouvert, ayant gravées en soi l'histoire et la personne afférante. « Quand j'écoute une chanson, je sais que l'artiste a vraiment une histoire personnelle derrière son oeuvre et raconte quelque chose qui lui est propre et qui l'a marqué. Mais de manière un peu égocentrique, ma première réaction est d'essayer de m'identifier à ses paroles et non de découvrir de quelle personne ou événement de sa vie personnelle il parle. »Je hausse une épaule, signifiant que ce n'était que mon avis et qu'il était à prendre ou à laisser, surtout que tout devenait sans doute différent lorsqu'on connaissait personnellement l'artiste. De plus, le dernier argument que m'avait offert l'australien était à mes yeux le plus important. Si Kane ne se sentait pas à l'aise pour publier ses chansons, je jugeais qu'il valait mieux qu'il s'abstienne, le temps qu'il soit prêt. « Je pense que ça nous fait tous un peu flipper de présenter quelque chose devant public parce qu'on ne sait jamais comment les gens vont réagir. Et puis j'imagine que c'est encore pire quand c'est basé sur des trucs personnels. Mais si t'as vraiment envie d'ouvrir une chaîne youtube, si c'est vraiment quelque chose à quoi tu penses et dans quoi tu as envie de te lancer, je trouverais ça dommage que tu te prives de ça, surtout que t'as vraiment le talent. Mais il faut que tu le fasses pour toi, parce que tu le veux vraiment, que tu sens que ça apportera du positif et ça te fera plaisir ultimement, malgré les éventuelles conséquences que ça peut avoir, comme une mauvaise réception de ce que tu publieras. » Je marque une pause, ajoutant d'un ton léger : « En vrai, c'est pas si différent des soirées open mic, non ? La personne peut écouter ta chanson cinquante fois et s'arrêter où elle veut pour scruter ta vidéo contrairement au live, mais d'un côté, toi, tu peux enregistrer à ta guise pour filer une chanson parfaite. Si les gens aiment pas, tu les entends pas te huer ou autre parce qu'ils sont de l'autre côté de leur pc. Et au lieu d'avoir que les clients du Canvas, t'auras les gens du net qui tomberont aléatoirement ou pas sur ta chaîne. Puis, t'as toujours l'option de revenir en arrière en supprimant tes vidéos publiées. » Mais tout ce que je disais, Kane en avait déjà purement conscience. « Je ne t'apprends rien, mais bon, tout ça pour dire que si tu as envie d'une chaîne youtube, tu devrais pas te retenir. Et si t'as besoin d'aide, je suis là, pour ce que ça vaut. »
|
| | | | (#)Mer 15 Aoû - 13:57 | |
|
Discuter ouvertement de certains aspects de sa vie permets souvent de tomber sur des bonnes occasions. Des gens qui connaissent des gens. Des petits coups de main ici et là, qui se font naturellement juste parce qu’on a partagé ses pensées. J’aime quand des moments comme ça arrivent. C’est le destin qui m’ouvre des portes pour faire les choses plus simplement, efficacement.
« Sérieux ? Ce serait vraiment cool ouais. »
S’il a effectivement quelqu’un qui peut lui prêter du bon matos pour une vidéo de qualité, je suis preneur plutôt deux fois qu’une. Je suis limite déjà en train de m’imaginer faire les vidéos des quatre chansons que j’ai composé et cela dans la même après midi. Je ne compte pas abuser de la gentillesse des gens et je ferai ça de manière efficace. Ca y est. Dans ma tête c’était comme si c’était fait. Je pourrais toujours faire ça sous peu et les poster sur youtube à l’occasion, plus tard. Quand j’aurai le cran de le faire. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Isaac reprend la parole, donnant son point de vue par rapport à ce qui me bloque encore un petit peu. Il n’a pas tort. Les artistes sont plus ou moins subtiles dans leurs textes. Parfois je me demande même à qui ils pensaient réellement quand ils les ont écrit parce que ça mène à la réflexion. Je souris quand il dit qu’il essaie surtout de s’identifier aux paroles.
« Ca dépend de quel artiste il s’agit mais oui, je suis comme toi la plupart du temps. »
Y’a des chanteurs, j’ai l’impression c’est mes potes tellement je les tweets. En plus de tout ils me répondent ou likes mes messages de temps en temps. Y’a un véritable échange. Je pense principalement à James, le chanteur de Deaf Havana. Ce mec a l’air d’avoir eu une sacré vie avec beaucoup de parties sombres. Quand bien même je m’identifie à certaines chansons, je me demande toujours le fond réel des paroles. Parce que je le compte comme si c’était quelqu’un que je connaissais vraiment, comme un pote à moi. Je m’inquiète véritablement quand il tweet des trucs limite. J’essaie toujours d’avoir le mot pour rassurer.
Je l’écoute attentivement me donner son avis. Je suis très d’accord avec lui. J’ai toujours voulu faire cette chaîne youtube mais j’ai toujours repoussé. Ce que j’ai oublié c’est que maintenant j’ai eu une proposition d’enregistrement de mes chansons carrément… Peut être qu’au fond je devrais aller direct par là ? Histoire d’avoir un truc super pro. Je ne sais pas si ça sera payant. Faudrait que je contacte Jack pour savoir et me décider ensuite.
« Les soirées open mic c’est même pire, parce que les gens sont là sans même vouloir t’écouter. »
Et ils t’écoutent même pas parfois, profitant juste du bar pour boire et discuter avec leur compagnie. Alors que sur le net, au moins, d’une façon ou d’une autres, les gens ont choisi de cliquer sur ton clip. Il est vraiment trop sympa Isaac. J’ai l’impression que les rôles sont échangés par rapport à notre conversation d’un peu plus tôt où c’est moi qui lui tendait des solutions à certains problèmes.
« Merci Isy. Je m’en souviendrais. Je te tiendrais au courant si je le fais. J’ai quelques trucs à vérifier avant… J’ai le contact d’un gars qui a un label de musique. Il m’a proposé d’enregistrer mes chansons mais je sais pas s’il était vraiment sérieux, si c’était un cadeau ou si c’est payant… Donc je vais voir, même si ça fait de longs mois… J’ai pas osé le contacter pour les mêmes raisons. Ca fait beaucoup trop réel tout ça, je pensais pas faire de ma musique un truc sérieux. »
Pour moi ça s’arrêtait aux soirées open mic pour m’amuser une fois par semaine.
« Enfin bref, voilà les nouvelles. »
J’ai pas envie de continuer à parler de ma musique, je veux pas être relou, surtout que je sais que c’est pas forcément sa passion comme moi. Je jette un coup d’oeil à l’heure et je me décide à filer, parce que j’ai des trucs à faire.
« Je vais filer. Je suis content de t’avoir vu et on se capte mardi sans faute du coup. Je peux même passer te chercher si tu veux. »
Peut être que ça peut l’arranger si je fais le taxi. Je veux qu’il passe la meilleure soirée possible. Je commence à me diriger vers la porte avec lui.
« Et si tu veux qu’on se voit avant, ou si tu veux juste parler ou quoi, hésite pas à m’envoyer un message ou m’appeler. Je passerai même si tu veux. »
J’insiste peut être trop, je passe peut être pour un mec relou, mais je veux bien qu’il comprenne que je suis là pour lui quand il veut. Que je ferai du temps pour lui dans mes journées. J’hésite pas bien longtemps avant de lui faire un hug sur le pas de la porte. Isaac c’est pas n’importe qui, je veux vraiment qu’il aille mieux. Je veux son bien. Je m’inquiète, c’est pour ça que je suis assez tactile comme ça. Attentionné. Je lui fais un dernier sourire et un signe de la main avant de filer de mon côté. J’ai hâte d’enlever mon uniforme et de me mettre des fringues plus confortable.
|
| | | | | | | | What's been done - Isaac&Kane |
|
| |