Une soirée chez Jorge c’est forcément une bonne soirée. Surtout avec de la bonne bouffe faite maison. Chose que tu n’as pas le loisir d’avoir chez toi. Tes repas sont généralement basique, même si tu mets la main à la patte, ça n’a rien à voir avec ce que tu peux manger chez les Rodriguez. Jorge a fait de la bouffe pour quinze. Rien de tel qu’un énorme Paisa Bandera pour te faire penser au pays. Ca fait quelques années que tu n’y as pas remis les pieds. Tu prends des Rodriguez, et surtout de Jorge, tout ce que tu peux pour t’imprégné de ta Colombie. Tu penses déjà à te ramener un tupperware chez toi tellement y’a de la bouffe. Tu n’oublieras pas d’en glisser un mot si jamais Jorge ou Eva, sa femme, ne le font pas d’eux même. Mais t’es presque sûr que t’auras ta gamelle en partant.

Marianna n’est pas là. Ca ne t’étonnes pas. Elle fait toujours tout pour t’éviter. Là ça fait un moment que tu ne l’as pas vu. De longs mois. T’avais envie de la croiser ce soir mais l’heure tourne, le repas démarre et aucunes traces de la brune. Tu parles à Jorge des plans de ta mère. Oui, elle t’a dit ça y’a quelques jours et c’est cette nouvelle qui t’a mené à téléphoner à Jorge pour t’inviter chez eux. T’aimes bien t’annoncer quelques jours avant parce qu’au moins tu sais qu’il va préparer quelque chose de conséquent à manger et ça n’a pas loupé. Tu prends ton temps en mangeant, t’as pas envie de caler rapidement. Tu discutes pas mal, comme d’habitude, la conversation se fait super facilement avec les Rodriguez. Ils sont vraiment comme la famille pour toi.

Tu entends la porte d’entrée et un sourire se forme sur tes lèvres. Obligé c’est Marianna. Elle n’aura loupé que la moitié du repas. T’espères qu’elle va faire un détour par la salle à manger et qu’elle ne va pas s’enfermer dans la cuisine pour manger en solitaire. Parce que oui, t’es sûr qu’elle en serait capable. Et c’est pour ton plus grand plaisir qu’elle apparaît dans la pièce.

« Hey Marianna ! »

T’as un beau et grand sourire aux lèvres. Trop content de la revoir. Elle t’a manqué mine de rien cette bitch.

« Tu te joins à nous ma chérie ? »

Après tout y’a une assiette vide déjà posé qui l'attend. Elle n’a qu’à mettre les pieds sous la table.

« Andy était en train de nous parler de sa mère qui va sûrement venir faire un voyage en Australie dans quelques mois. Il faut à tout prix que tu rencontres Valentina. C’était une très grande amie de ta mère. »

Tu souris à cette évocation. T’es sûr que ça ne va pas laisser Marianna indifférente. Toi tu fais une pause dans ton repas, attendant de voir si la belle se joint à vous ou pas.

« Elle a un tas de photos. Si tu veux je lui dirai de les apporter. »

Tu les as vu 1000 fois ces photos. Après tout, vos mères étaient meilleures amies étant plus jeune.

" Faut que je rentre, mon père va me casser les pieds si je loupe tout le repas. Il va réussir à me dire que pour une fois qu'il s'occupe de Gina et n'est pas au travail, je ne fais même pas l'effort d'être là " Je lève les yeux au ciel et finis ma coupe de champagne. Petit After Work entre potes qui a duré un peu longtemps mais j'en avais besoin. Parce que, comme je viens de le dire à mon ami, je n'avais pas à m'occuper de ma soeur aujourd'hui et ça, ce n'est pas rien. Je pose un billet sur la table pour nos boissons, embrasse la joue du blond et attrape mon sac à main. " Demain c'est piscine avec Gina mais tu es le bienvenue si tu veux. Avoir un maître nageur avec moi me rassurerait grave ... " Que je lui souffle avec un large sourire. Oui. Et puis, j'aime beaucoup James. Il est plutôt pas mal et il a de la conversation, ce qui est plutôt rare dans ce monde. Il répond par la positif et me donne rendez-vous à la piscine demain. Et c'est donc, sourire sur le visage, que je quitte le bar dans lequel je me trouve pour rentrer à la maison. J'hèle un taxi et monte rapidement à bord. Adresse communiquée, il nous faut une bonne vingtaine de minutes pour arriver à destination. Pendant ce temps, je bosse, je réponds à des mails, je regarde si la stagiaire a fini le dossier que je lui ai donné hier et je passe quelques minutes à me retenir de composer le numéro de Charlie pour parler du journal. Je suis presque décidée à le faire. Vraiment. Une nouvelle étape dans ma petite vie parfaite. L'étape parfaite. J'ai si hâte. Mais la voiture ralentit, la voix du conducteur me sort de mes pensées et je me penche pour lui filer les billets que je lui dois. " Bonne soirée " Que je lance en refermant la porte derrière moi. Woaw. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis de bonne humeur ? Doux Jesus ! Mais cette humeur s'assombrit quand je passe la porte du salon et que je vois mon père, Eva et Andrés à table, en train de discuter. Je soupire doucement et tente de renfiler mon sourire pour faire plaisir à mon père. " Hey " Et quand mon père m'appelle ma chérie, je fronce les sourcils. " C'est Andrés qui a ramené la nourriture ? Ou t'es malade ? Tu vas bientôt mourir ? " Que je demande à mon père, faussement inquiète. C'est bien la première fois qu'il m'appelle comme ça. En fait non, il a toujours des élans d'amours quand Andy est là et ça me fait détester le colombien encore plus, comme si c'était possible. " N'importe quoi Marianna " Qu'il balance en riant légèrement, peut-être un peu gêné alors qu'il finit par me parler de son sujet préféré : Andy. Je l'écoute, partagée entre l'idée de lui dire que je m'en fou et celle d'aller se faire foutre quand il parle de ma mère. Quelque chose change dans mon corps, dans ma tête, dans mon regard. C'est comme si je venais de voir un fantôme du passé. Mon père ne parle jamais de ma mère. Mais il faut croire qu'avec Andy, il est tout changé. Et je ne m'y fais vraiment pas. J'ai plus l'habitude de l'ignorance, de l'indifférence. Là, c'est trop d'un coup. " Oui, ça serait cool " Que je lance d'un ton monotone, un peu perdue. Je les regarde tous les trois, je pose mon sac à main sur le sol et me retiens de crier que tout ça, c'est de la comédie. Mon père est souriant, Eva aussi et Andy... Well c'est Andy. " Il reste quelque chose à manger ou il a tout avalé ? " Que je demande en montrant Rivera du doigt. " Je vais me laver les mains, tu peux me servir Eva ? " Que je demande à ma belle-mère, à celle qui m'a élevé comme la sienne et qui est incapable de faire la même chose avec la sienne. Je reviens rapidement et m'assois à côté d'Andy. " Alors comme ça ta mère a décidé de venir te voir ? Elle peut venir dormir ici, si t'as peur qu'elle foute le camp en voyant ton appart " Lançais-je en plantant ma fourchette dans un morceau de chorizo que je porte rapidement à ma bouche. Et j'entends déjà les remarques de mon père... Mais je m'en fiche pas mal.

Elle ne réfute pas l’idée de rencontrer ta mère et c’est déjà une victoire. On sait jamais avec Marianna, elle a tellement décidé qu’elle te détestait que tu t’attends à ce qu’elle repousse tout en bloc te concernant. Mais non. Pas cette fois. Y’a du progrès. Ca serait bien depuis le temps que vous assumiez votre amitié à tous les deux. Surtout toi qui aimerait bien, parce que tu as déjà passé des bons moments avec la belle latina entre deux insultes. Ok elle n’a pas l’air super enchanté non plus par l’idée, mais elle a dit oui, et c’est tout ce que tu retiens. Tu te dis qu’elle doit être fatigué de sa journée, surtout si elle rentre du travail que maintenant.

Il ne lui faut pas bien longtemps pour qu’elle place une remarque désobligeante à ton égard. Ca te fait sourire.

« Y’en a trois tonnes ! Mais tu me feras le plaisir de pas trop manger parce que je voulais en rapporter chez moi. »

Elle file un instant puis revient pour s’installer à côté de toi. C’est vrai qu’il n’y a pas trop le choix vu que c’est la seule place restante à table. T’es plutôt content de ce choix. Pas comme si tu voulais respirer son odeur, mais t’aimes bien la proximité de la brune. Quelle soit dans la même pièce que toi c’est déjà un miracle, c’est pour dire. T’as pas vraiment l’habitude de la voir près de toi sans trop râler. C’est vraiment qu’elle est en train de grandir on dirait. A 30 ans, il était temps.

Tu ouvres de grands yeux quand Marianna propose que ta mère dorme ici.

« Ne me le dit pas deux fois parce que ça va être une vraie torture de l’avoir chez moi. »

Tu te rends compte que c’est pas franchement sympa ce que tu viens de dire alors tu te reprends pour pas passer pour un fils ingrat.

« Quand on a l’habitude de son indépendance… De faire venir du monde chez soit… Ca va pas être évident. »

Tu pourras tenir 15 jours sans faire venir de plan cul chez toi. Oui, tu pourras. Mais ce sera chiant. Heureusement que tu l’aimes ta mère. Tu te dis qu’un jour faudra que tu la mettes au courant de ta bisexualité. Peut être. Mais 2018 n’est pas l’année pour ça.

Tu reprends de manger un peu ton assiette. Tu prends le temps, tu veux pouvoir tout manger. C’est beaucoup trop délicieux.

« Elle veut visiter Sydney aussi. Je prendrais quelques jours de congés pour faire un long weekend là bas. Si jamais vous voulez vous joindre à nous… »

Parce que tu trouverais ça cool, un peu comme un voyage en famille. Parce que oui, les Rodriguez sont la famille. Tu bois un peu d’eau pour faire descendre tout ce que t’as avalé et tu te recales dans ta chaise. Tu es pas loin de plus avoir de place… Faut que tu te rendes à l’évidence que le repas est terminé pour toi ou tu risques de te rendre malade et c’est pas vraiment ce dont t’as envie.

« C’était délicieux Jorge. »

T’as quand même fait honneur à ton assiette qui est presque vide.

« Attend il reste le dessert. »

Tu ouvres de grands yeux. Tu sais pas si tu vas pouvoir avoir la place pour ça.

« Ok il me faut juste un peu de répit avant. »

De toute façon tu comptais squatter toute la soirée chez eux, comme à chaque fois que tu viens. Tu ne peux juste pas dire non à un dessert fait par Jorge. Tu en saliverais presque d’avance. Quand tout le monde a terminé de manger, tu te lèves et tu aides à débarrasser la table, comme le parfait petit garçon bien élevé que tu es. De nouvelles assiettes sont apportées ainsi qu’un gâteau. Ah oui il s’est pas foutu de votre gueule avec le dessert.

« Pas de dessert pour Marianna, elle a pris trop de hanches j’ai remarqué. »

T’as un énorme sourire sur tes lèvres parce que tu te retiens de rire à cette boutade. T’es vraiment trop con.

Rentrer chez moi n’est pas un supplice en temps normal parce que je peux en profiter pour passer du temps avec ma sœur. Je peux dire ce que je veux, ronchonner toutes les cinq minutes parce que je n’ai plus mon indépendance, que ma vie tourne autour de mon boulot et de ma petite sœur mais… j’aime ça. Je l’aime plus que tout et je pourrais tout faire pour elle. Absolument tout. La preuve, je supporte Andy et ce n’est clairement pas donné à tout le monde. C’est un travail de tous les jours mais, comme pour chaque chose que j’entreprends, j’excelle carrément avec lui ! Je ne l’ai pas tué et pourtant, j’ai pu voir ce qu’il avait dans la bouche quand il m’a adressé la parole. Ce type est insupportable, invivable et l’arrogance dont il fait preuve me donne envie de lui arracher la tête. Vraiment. Si je pouvais lui arracher la tête et jouer aux quilles avec, je le ferais et sans soucis aucun ! Mais je ne peux pas. Je dois me contenir et battre des cils pour ne pas faire de vagues. J’ai trente ans et, en présence de mon père j’ai l’impression d’en avoir douze à nouveau. Ne pas dire un mot plus haut que l’autre, ne pas dire d’insultes … Bref, un vrai casse tête ! Mais je le fais. Je souris et je prends sur moi. " Je te préparerais ton tupperware, t’inquiète pas " Pas parce que c’est à la femme de faire ça mais plus parce que je vais pouvoir cracher dedans ou glisser une énorme couche de poivre entre deux bouts de repas. S’il pouvait s’étouffer avec, ça me ferait grand plaisir, y a pas à dire. Je m’éclipse rapidement et, à mon retour, je prends place à côté d’Andy, face à une assiette qui pourrait nourrir deux personnes minimum. Je ne vais jamais manger tout ça. Mon père me parle de l’arrivée de la mère d’Andy à Brisbane et je l’écoute d’une oreille distraite, proposant de l’accueillir ici. Elle sera mille fois mieux ici que dans le trou à rat qui sert de logement à Andy. Et puis, on est sur qu’elle n’attrapera pas le tétanos ou n’importe quelle merde ici. Et quand il parle de torture à l’idée d’héberger sa mère, je le fusille du regard. La fourchette en suspens au dessus de l’assiette, je me retiens de ne pas lui planter entre les deux yeux. Il tente de se rattraper mais ça ne change rien. Absolument rien. Il a de la chance d’avoir sa mère, d’avoir une relation plus ou moins positive avec elle et c’est comme ça qu’il la remercie ? Connard, connard, CONNARRRRRD. J’ai envie d’hurler ce mot mais je me retiens. Inspire. Expire. Je vais avoir besoin d’une séance de yoga après ce repas pour me détendre… " Ça va surtout pas être évident pour elle. Je veux dire, de voir où tu vis " Je spécule plus qu’autre chose mais je sais très bien qu’Andy ne peut pas se permettre un appartement de folie et tout ce qui va avec. Je connais le montant des chèques qu’on lui fait et ça doit couvrir le loyer de son studio et… c’est tout. Il faudrait que je m’intéresse jn peu plus à tout ça. Ou alors je pourrais faire entrer la concurrence pour le job de photographe. Ça lui ferait les pieds tiens. Petite idée en place, voilà qu’il nous propose un voyage à Sydney. " Et c’est toi qui nous y emmène, dans ton tas de ferail ? " Sourire sur le visage alors que j’entends mon père soupirer. " Ça serait vraiment bien. Donnes moi tes dates et je nous prends des billets d’avion. Six. On va pouvoir réserver toute une rangée " Il se met à rire, tapotant l’épaule d’Andy avant de commencer à débarrasser. " Six ? " Que je demande en tendant mon assiette à Andy. " Ca suffira pour ton tupp nan ? " Que je lui lance en montrant le reste de mon assiette. Il est habitué aux restes non ? Alors qu’il se contente de ça. Mon père soupire fortement. " Marianna, ce n’est pas un comportement à avoir " Je soupire et tourne la tête. " Six. Comme dans nous quatre, ta sœur et la mère d’Andy " Et là, c’est la cerise sur le gâteau. Le ponpon sur la Garonne comme direz certains. " Je n’ai pas que ça à faire. J’ai un boulot et un patron peu conciliant " Il a rien du roseau dans la Fable de la Fontaine lui. Il ne plie pas, rien. Il accepterait ces quelques jours mais je ne veux pas. J’ai tanné mon père des centaines de fois pour aller à Sydney et il n’a jamais voulu. Là, c’est différent. " Tu as des congé, tu les prends et l’affaire est réglée " Et comme si mon avis ne comptait pas, il disparait pour le gâteau et tout ce qui va avec. Je suis interdite. Il me prend vraiment pour une gamine de douze ans et ça me vexe. Au plus profond de moi. Et quand Andrés se permet de me faire une remarque sur mon physique, je tourne le visage vers lui et lève les yeux au ciel. " Fermes la voir deux minutes le pic assiette "Que je lance agressivement. J’en ai plein le cul de ces ronds de jambes. T’as rien de mieux à faire que de venir me casser les pieds jusque chez moi Rivera ? " Je soupire fortement et me lève rapidement. " J’ai l’impression d’être au théâtre tellement vous êtes faux et vous jouez tous un rôle. Ça me dégoute " C’est la première fois que je m’énerve réellement dans ce genre de circonstance, disons le. Mon père ouvre la bouche et je lève la main, pour le faire taire. " En trente ans t’as jamais été capable de t’occuper de moi. De même pour Gina alors va faire ton petit voyage à Sydney avec la famille que t’aurais rêvé avoir et laisse ta vraie famille tranquille. On survivra sans toi, ne t’inquiètes donc pas Et telle une tempête, je déguerpis en un claquement de doigt. Fuck them all. Énervée, je claque la porte de ma salle de bain, réveillant Gina de l’autre côté. " Et merde ! " Que je souffle en arborant mon plus beau sourire pour aller calmer et rendormir mon peanuts d’amour.

Tu plisses les yeux quand Marianna se propose de préparer ton tupperwear. Ca sent pas bon cette histoire. Tu la connais la petite. Elle ferait jamais ce genre de chose si gentille à ton égard sans une bonne raison de t’emmerder par derrière. Tu ne fais pas de remarque parce que la conversation continue son train, mais t’iras avec elle dans la cuisine au moment de préparer ton take away.

Ca parle de ton logement et Marianna n’hésites pas à te casser là dessus. Comment ça « voir où tu vis » ? Tu hausses très haut les sourcils en secouant la tête.

« Je vois pas de quoi tu parles. C’est très bien chez moi. »

La maison est super grande en plus, vous êtes pas les uns sur les autres. Mais bon, Marianna n’est pas venu très souvent, ça t’étonnes pas que son esprit ait altéré cette vérité. Elle se l’est tourné à sa manière, et donc de la mauvaise façon. Ca t’étonnes pas du tout au fond. C’est Marianna. Drama queen en chef. Tu roules les yeux quand elle trouve un truc à redire sur le voyage à Sydney. Ok là elle commence à te saouler. Elle peut pas juste profiter des propositions que tu fais, profiter de ta présence divine ce soir à leur table ? Un peu ça va mais là, elle est super lourde et t’as juste envie de lui mettre une paire de claques. Ta voiture est très bien aussi. Une jolie petite golf décapotable. Ca fait son job. Ca irait même sûrement jusqu’à Sydney si tu le voulais mais non, tu prendras l’avion, bien sûr. Ca coulait de source. On passe pas un weekend de l’autre côté de l’Australie en s’y rendant en voiture. Juste stupide. Elle réfléchit pas trop la petite. Heureusement que Jorge est partant pour ce trip.

« Je te dis les dates dès qu’on s’est mis d’accord dessus. »

Et t’es super content de voir qu’en plus il a l’air d’être en proie à vous offrir les billets d’avions. Tu ne compte pas faire d’objection là dessus. Tu prends. Il a du fric Jorge. Beaucoup plus que toi et ta mère.

Puis y’a Marianna qui te balance une vanne douteuse sur les restes de son assiette. Tu ne prends même pas la peine de lui répondre à cette conne. Oui ça y est elle te saoule bien là. Ca faisait longtemps qu’elle avait pas poussé le bouchon aussi loin pour que tu ne finisses pas par sourire à ses remarques de merde. Jorge la reprend et tu te dis que tu préfèrerais le voyage juste avec lui, exit Marianna. D’ailleurs elle n’a pas l’air d’être chaude à venir et c’est tant mieux. Y’a quelques minutes tu envisageais qu’elle vienne mais t’as changé d’avis. Jorge insiste et tu secoues la tête. Balance une petite remarque et elle prend la mouche cette conne. Oui ça te fait du bien de la traiter alors tu te répètes. Que dans ta tête malheureusement. Elle est énervée et de la voir comme ça, ton sourire revient sur tes lèvres. Tu veux pas lui montrer qu’elle t’a saoulé aussi, tu sais que quand tu es de bonne humeur face à elle, ça doit l’énerver encore plus et ça c’est du pain béni. Elle s’excite carrément la Marianna. Elle s’en prend à ta présence ici ce soir. Elle se lève après son petit show et tu la regardes faire sans l’arrêter. Quelle se casse. Elle s’en prend à Jorge et lui balance quelques trucs en pleine face. Outch. Elle se tire ensuite. Tant mieux. Tu te tournes vers Jorge.

« Ca y est elle a remarqué que j’étais le favoris. »

T’essaies de dédramatiser avec ton humour douteux. Tu entames le dessert et essaie de reprendre la conversation avec Jorge tranquillement pour terminer cette soirée sur une bonne note. Tu reparles principalement de ce trip à Sydney, voyant quelles dates seraient bonnes pour lui. Quels trucs il voudrait voir, ce qu'il conseil. Sans Marianna, c'est tout de suite beaucoup mieux pour avoir une véritable conversation entre adultes.