Le Deal du moment : -29%
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
Voir le deal
269.99 €

 gabriel • so many books, so little time

Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyDim 29 Avr 2018 - 12:34

so many books, so little time
Greta ft Gabriel

Greta était arrivée en Australie, à Brisbane il y a maintenant trois ans et la ville l’avait acceptée et la jeune femme avait appris à l’aimer. Les paysages de ce pays étaient spectaculaires. Il était possible de se retrouver en pleine nature à faire des road trip ou des randonnées, au coeur d’endroits tous plus merveilleux les uns que les autres. Ce pays était à visiter lorsque l’on désirait s’en mettre plein les yeux, mais y vivre était encore plus magique. Il était également possible de s’enfouir dans la ville, au milieu des buildings, et de connaître une agitation bien propre à l’Australie. Les habitants, les commerçants, rien ne ressemblait à Londres. La jeune auteure trouvait les australiens relaxés, aimables, agréables, même si cet avis dépendait peut-être du type de personnes qu’elle fréquentait dans sa ville natale. L’élite, des personnes aisées, bien plus particulières que les habitants des différents quartiers de Brisbane. Le dépaysement était total et c’était également ce qui plaisait à Greta. Alors qu’elle s’était levée de bonne heure, elle avait décidé d’arpenter des rues encore méconnues, dont le quartier de Toowong où elle s’aventurait rarement. En effet, ce quartier, celui des étudiants, ne la concernait plus vraiment et le côté culturel des environs constituait la seule raison qui avait amené Greta ici auparavant. Cette fois, la jeune femme avait entendu parler d’une librairie qui visiblement avait été rachetée et avait changé de propriétaire. Greta y était sûrement déjà allée par le passé, mais, s’était décidée à aller voir ce que proposait le nouveau libraire. Alors qu’elle avait pris le tramway pour accéder à l’entrée du quartier, Greta suivait maintenant son GPS pour trouver la petite boutique. Vêtue d’un jean et d’un t-shirt blanc, c’est sa veste en cuir et ses lunettes qui venaient lui donner un style un peu plus travaillé. Ses cheveux étaient tirés vers l’arrière en une queue de cheval basse et cela ne laissait absolument pas penser qu’elle était connue en Angleterre sous le nom de Sighbury, encore moins qu’elle était une fille de créateurs. Clairement, cette tenue n’était pas la meilleure qu’elle n’ait jamais revêtue. « Bonjour ! » En entrant dans la librairie qu’elle avait trouvé assez facilement, le ton enjoué de Greta avait tranché avec l’atmosphère très calme du lieu. Effectivement, son enthousiasme naturel ne s’associait pas forcément très bien à sa profession, et ses passages en librairie étaient souvent très remarqués. Alors qu’elle faisait glissait son index le long des tranches des livres, le nombre de ceux-ci ayant augmenté par rapport à sa dernière visite la fit sourire. Le libraire, lui, apportait à lui seul une touche de fraîcheur à la boutique et semblait tout aussi souriant qu’elle. L’odeur de l’endroit mélangé à la bonne humeur ambiante participait à égayer sa journée. Être entourée de livres pouvait paraître banal mais pour ces deux personnes dont c’était la passion, il était clair que cela provoquait quelque chose. « Vous avez fait quelque chose de vraiment agréable avec cet endroit ! » Greta avait oublié pour un instant les livres rangés en ordre sur les étagères pour s'intéresser au tout nouveau libraire qu’elle se devait de connaître.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyDim 20 Mai 2018 - 17:05

So many books, so little time Greta & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. Ce matin-là Gabriel était occupé à faire l’inventaire des nouveaux arrivages avant leur mise en rayon. En effet, après son arrivée, une fois le point fait sur les fonds bibliographiques de l’établissement, le nouveau gérant avait décidé d’investir afin de renouveler, compléter et diversifier l’offre littéraire de la petite librairie, apportant par la même sa touche personnelle dans le choix de ces ouvrages.

Il était donc là, près du comptoir de bois, au milieu des cartons, certains déjà ouverts, d’autres encore fermés, tout occupé à cocher dans un petit carnet les titres et nombre d’exemplaires reçus. Le chat, Aodh, et Sirius, le chiot, dormaient paisiblement à quelques pas de leur propriétaire, profitant du fait qu’il y ait peu de passage en cette heure encore relativement matinale. Une profonde quiétude régnait dans la boutique, une légère odeur de café frais et de biscuits fraîchement cuits emplissait l’air. Gaby marqua une courte pause dans son travail, fermant un instant les yeux pour profiter du calme ambiant avant de prendre une profonde inspiration. Puis de l’index il repoussa doucement ses lunettes sur le haut de son nez et reprit sa tâche, ouvrant un nouveau carton.

Le tintement de la clochette de l’entrée retentit, tirant alors le libraire de son ouvrage qui délaissa ciseaux, carnet et crayon pour se tourner vers la personne dont l’entrée s’était accompagnée d’un « Bonjour » dont le ton joyeux et dynamique parvint à faire ouvrir un œil au chat qui sommeillait sur le comptoir. A son tour Gabriel accueillit la jeune femme, dont les cheveux blonds étaient parfaitement maintenus en arrière, avec un « Bonjour Mademoiselle » prononcé de sa voix douce et calme.

La bonne humeur de la nouvelle venue semblait communicative, ou bien était-ce l’empathie naturelle du libraire ? Toujours est-il que le visage précédemment studieux de Gabriel s’éclaira d’un large sourire devant l’air radieux de la demoiselle. Il se surprit à constater qu'elle semblait dégager quelque chose de solaire qui sembla rayonner dans la pièce dès son entrée.

Il l’observa un instant alors qu’elle laissait glisser ses doigts le long des étagères, avec presque autant de légèreté qu’une caresse. Un sourire en coin se dessina sur le visage de Gaby tandis qu’il observait ce geste qu’il observait souvent chez les amoureux des livres. Lui-même avait cette habitude presque inconsciente de laisser courir ses doigts sur la couverture, la reliure ou les pages des ouvrages. Un livre n’est pas uniquement un réceptacle, un support sur lequel un auteur couche des mots donnant ainsi forme et vie à des univers, des idées ou des personnages. Non un livre n’est pas « que » cela, c’est aussi un objet et pour le presque quarantenaire c’était tout aussi important. Il n’y avait rien de comparable au fait de tenir un ouvrage entre ses mains, l’odeur et le bruit du papier, l’épaisseur des pages, leur couleur, leur grammage dont l’association conférait une sensation différente pour chaque livre. Et c’était sans parler des anciens ouvrages dont les reliures travaillées et les illustrations uniques en faisaient des objets d’art à part entière. La lecture était une expérience qui mobilisait les sens et nourrissait non seulement l’esprit mais aussi le corps.

Cet amour de l’objet c’était son père qui lui avait transmis, Aedan Carnahan, le chasseur et docteur des livres, reconnu dans son domaine comme l’un des meilleurs et des plus passionnés de sa génération. Une réputation amplement méritée pour son fils, mais peut-être Gabriel n’était-il pas vraiment objectif à ce sujet. Néanmoins il avait toujours adoré regarder son père travailler, ces gestes doux et précis, mesurés, respectueux envers ces ouvrages qui avaient fièrement traversé les âges qu’on lui amenait. De doux souvenirs d’enfance lui revinrent un instant, suave madeleines de Proust.

Alors qu’il s’apprêtait à se remettre au travail, la même voix claire et solaire emplit à nouveau l’endroit. Pour la seconde fois Gabriel se tourna vers la jeune femme, elle avait repoussé les lunettes de soleil qu’elle portait en entrant, dévoilant de beaux yeux clairs et le visage lumineux d’une toute jeune trentenaire.

Ce visage de lui sembla vaguement familier, comme s’il l’avait déjà croisé ou vu quelque part mais il ne parvint pas immédiatement à se rappeler où. Il ne fit cependant pas de remarque, bien qu’il soit généralement physionomiste il pouvait lui arriver de ne pas être sûr et il ne voulait pas non plus mettre les gens mal à l’aise. Aussi se contenta t-il de répondre avec un sourire doux aux compliments que la demoiselle fit sur l’ambiance de la librairie.

« Je vous remercie Mademoiselle, cela me touche d’autant plus que je tiens vraiment à faire de cet endroit un lieu chaleureux et accueillant pour tous, afin que chacun puisse s’y sentir bien », son ton était sincère et surtout passionné.

Car c’était bien là que résidait toute sa force, dans cette passion qu’il souhaitait partager et faire découvrir, à tout le monde, même à celles et ceux qui pouvaient penser ne pas avoir leur place dans une librairie ou qui n’osaient pas. Et Gabriel ne doutait pas que cette passion des livres, ils l’avaient tous deux en commun.

« Etiez-vous une habituée des lieux ? »

Et tandis qu’ils échangeaient son esprit ne démordait pas de l’idée qu’il avait déjà vu ce visage quelque part. Le hasard voulut que, dans le carton qu’il s’apprêtait à vider lorsque la jeune femme avait entamé la discussion, se trouvaient, encore soigneusement emballés, quelques exemplaires du premier roman d’une certaine Greta Sighbury.

© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMer 23 Mai 2018 - 18:53

Gabriel, le gérant, selon ce qu’indiquait un petit écriteau posé sur la caisse de la librairie, ressemblait exactement à l’idée que Greta - ou n’importe qui - pouvait se faire d’un libraire ou d’un bibliothécaire. Sa tenue vestimentaire lui donner un air sophistiqué, très sérieux mais tout à fait distingué. Ses lunettes juchées sur le bout de son nez venait compléter ce look très british et la jeune femme en venait à se demander si le jeune homme n’était pas, comme elle, originaire d’Angleterre. A l’entente de sa voix, Greta avait souri, rapidement enivrée par la bienveillance qui émanait du personnage. Il comblait les lieux tout autant que les centaines de livres qui se chevauchaient sur les vieilles étagères. Le lieu était également propice à un sentiment de bien être, l’odeur de café mêlé à celle des vieux livres qui arrivait aux narines à peine la porte ouverte était agréable. Petite mais bien agencée, la boutique donnait envie de se plonger dans l’ensemble des titres présents, de rechercher la perle rare pendant des heures. « Je n’aurais pas fait de commentaire si mon ressenti était négatif alors vous pouvez me croire, c’est sincère ! » On dit qu’il est possible de se faire un avis sur une personne dès les premières minutes passées avec elle. Gabriel, de son ton doux et son visage sympathique dégageait quelque chose d’accueillant. En un instant, Greta savait qu’elle pourrait passer des heures à discuter avec cet homme, d’autant plus qu’il devait être cultivé, surtout sur le plan littéraire. La jeune auteure le voyait très vite comme un passionné de livres, à cause de son métier mais également à la façon dont il rangeait méticuleusement ses ouvrages, comme s’ils étaient de précieux diamants. L’attachement aux ouvrages était le même pour Greta qui avait développé une passion pour l’écriture, certes, mais qui s’était d’abord penché vers la lecture. En effet, elle était sincère. Si quelque chose ne lui plaisait pas, il n’était pas nécessaire selon elle de faire de commentaire, elle se contentait de se taire. Greta avait du tact et ne souhaitait jamais blessé les gens, alors autant se taire. Terminant le trajet de son index sur les couvertures, elle s’était tournée vers son interlocuteur, soudain plus encline à discuter, ce qui n’était pas son intention principale en arrivant ici. « Eh bien non, je suis déjà venue mais pour tout vous dire, le lieu était bien moins accueillant. Ici, je pourrais passer des heures... » C’était vrai. Ce genre d’endroit pouvait combler l’auteure pendant longtemps, il était peu probable qu’elle se lasse de lire l’intégralité des résumés de chaque livre avant d’en emporter avec elle. La petite table dressée dans la librairie démontrait bien qu’il était possible de rester ici plongé dans un livre si le désir s’en faisait sentir. La présence d’animaux ravissait également Greta. « Ce sont vos animaux ? Mon dieu je pense que je vais passer l’après-midi ici à caresser le chiot... » Émerveillée en découvrant le bébé chien, Greta s’était accroupie pour le caresser, incapable de résister aux animaux - encore moins aux chiens. Penchée de la sorte sur l’animal, Greta n’avait pas réalisé que le libraire avait marqué une pause pour fixer des ouvrages sortis d’un carton. Le silence ne l’avait pas dérangé, bien trop occupé à s’extasier devant le chat et le chien, qui, bizarrement s’entendaient très bien. Le lieu apaisait réellement n’importe qui.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyJeu 7 Juin 2018 - 17:37

So many books, so little time Greta & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. Gabriel sourit à la jeune femme lorsque celle-ci se tourna vers lui. Il ignorait si son aura solaire venait du fait qu’elle se trouvait au milieu des livres ou bien s’il s’agissait simplement de quelque chose d’habituel chez elle. Ce dont il était cependant certain c’est que sa seule présence égayait les lieux.

« Je vous crois sur parole Mademoiselle », répondit-il lorsqu’elle lui dit être parfaitement sincère dans son précédent compliment.

Elle disait être déjà venue mais ne pas avoir trouvé l’endroit aussi chaleureux qu’il l’était désormais. Cette remarque touchait profondément Gaby. La première fois qu’il était entré dans cette librairie il avait immédiatement ressenti quelque chose, le lieu avait une âme et une histoire propre qui lui avait plu et qu’il avait eu envie de mettre en avant, de révéler tout en apportant sa petite touche personnelle. Ce devait être de famille, les Carnahan avaient cette façon de marquer de leur patte les lieux qu’ils occupaient. Exit les boutiques impersonnelles et froides, supermarchés du livre, leur crédo était d’en faire des lieux à taille humaine, à la fois accueillants et chaleureux. Ainsi outre l’authenticité qu’avait déjà le lieu et qui lui conférait tout son caractère,  il y avait, tant dans le choix de certains ouvrages et rayons que dans certains éléments de décor et objets, cette patte spécifique à Gaby. Et c’était sans le moindre doute l’ensemble qui donnait à l’endroit quelque chose d’unique. Qu’il s’agisse du rayons « Mythes et légendes » qui n’existait pas avant, celui qui concernait les voyages et autres ouvrages sur le monde qui s’était soudain trouver renfloué de nouveaux volumes sur le Canada, l’Irlande, l’Ecosse, la Nouvelle-Zélande et autres pays et régions que le libraire avaient parcouru, le piano droit aux décors floraux, le petit drapeau Sea Sheperd accroché à une étagère derrière le comptoir, la chaine encadrée de piles de CDs sur cette même étagère ou encore le petit cadre protégeant la photo d’une jeune femme rousse dont la silhouette se découpait sur un superbe paysage, tout cela évoquait des moments de la vie de Gaby. Et tout cela contribuait à conférer à l’atmosphère particulière de la librairie. Après tout quoi de plus évident que de mettre un peu de soi dans un lieu pour le rendre plus humain ? C’était peut-être cela le secret en fin de compte.

« Ravi de l’entendre », répondit le gérant en souriant. « Vous pouvez rester ici aussi longtemps que bon vous semble, d’autant que les horaires ne sont pas franchement fixes. Il n’est pas rare que la librairie reste ouverte plus longtemps que prévu. »

Gabriel balaya l’endroit de son regard céruléen.

« Il faut reconnaitre qu’au milieu des livres le temps semble parfois s’écouler différemment du reste du monde », lâcha t-il doucement sur un ton un peu rêveur, avant de revenir poser son regard sur la jeune femme comme s’il s’était soudain souvenu qu’il n’était pas seul.

« Enfin ce n’est qu’un avis personnel évidemment », ajouta t-il sur un ton amusé.

La jeune femme semblait éprouver un intérêt certain pour Aodh et Sirius, enfin surtout pour ce dernier qui l'avait visiblement bien senti et en profitait allègrement pour obtenir attention et caresses qu'il reçut d'ailleurs bien vite. Gaby sourit devant la capacité du jeune animal à monopoliser aussi facilement l’attention. Il savait y faire avec ses grands yeux et sa petite tête penchée sur le coté !

« Ce sont les miens oui », répondit Gaby avec un sourire, « C’est vrai qu’il est adorable. »

Le libraire observa un instant la jeune femme blonde qui s’était accroupie pour caresser Sirius. Vraiment ce visage…

« Pardonnez ma question mais votre visage me semble familier, nous serions nous déjà croisés au... »

La fin de sa phrase vint se perdre dans un murmure lorsque Gaby finit par poser à nouveau ses yeux bleus sur le dernier carton qu'il avait ouvert. Lui revint soudain en mémoire la raison pour laquelle ce visage lui paraissait si familier. C'était le même qui se trouvait au dos des ouvrages qu'il avait reçu la veille. Photographié en noir et blanc il s'agissait de celui d'une jeune auteure britannique dont le premier roman avait rencontré un succès retentissant.



© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMar 26 Juin 2018 - 23:07

Ils n’étaient que deux dans la pièce mais pourtant, elle ne paraissait pas vide. Certes petite, c’est avec la seule présence du bibliothécaire que Greta se sentait plus entourée que jamais, peut-être car elle avait passé quelques jours seule dans son loft. Dans tous les cas, sa sortie avait eu l’effet escompté en un temps record et elle se sentait parfaitement détendue. Souriante, la communication se faisait déjà naturellement avec le bibliothécaire. Greta réalisait soudain que le modernisme ne faisait pas forcément bon ménage avec les livres. A l’époque des smartphones et de toutes les technologies, la jeune femme ne s’était jamais réellement intéressée aux liseuses ou aux livres en version numérique. Pour elle, la littérature et la lecture devaient être liées à quelque chose de concret, à des supports. C’est pour cela qu’elle trouvait cet endroit parfait pour venir fouiner et dénicher des perles. Il y avait une âme dans ce lieu. En faisant un tour d’horizon, Greta s’attardait un peu plus sur les détails pour constater que certains éléments devaient être intimement liés au personnage qui l’avait accueilli. Plus que son lieu de travail, la librairie semblait être pour lui un véritable échappatoire, ce qui conférait probablement au lieu cet esprit chaleureux. « Je suis contente alors. Il y’a un peu de vous ici, c’est ce qui fait le charme de l’endroit, je me trompe ? » Le contact était si facile que Greta n’avait même pas hésité à poser des questions un peu plus personnelles. Cependant, cela paraissait évident et si le bibliothécaire n’avait pas voulu apporter une touche personnelle, la décoration aurait alors été sûrement plus subtile. « Faites attention je pourrais vous prendre aux mots et devenir très encombrante !  Pas d’horaires fixes vous dites ? Jusque quelle heure êtes-vous ouvert le soir ? » Riant de bon coeur, Greta était presque sérieuse. L’idée que cet endroit pouvait rester ouvert tard lui donnait soudain une envie folle de sortir un papier, un stylo et s’attabler pour écrire à la lumière d’une vieille lampe de chevet. Hors de question dans un endroit comme celui-ci d’écrire sur son ordinateur. Certes, elle s’était dit que la modernité n’était pas adaptée aux plaisirs de la lecture mais il fallait avouer qu’en tant qu’écrivain, Greta appréciait tout de même le confort et la rapidité de l’écriture sur ordinateur. Mais l’écriture manuscrite avait quelque chose en plus, quelque chose de plus authentique. C’est ce qu’inspiraient l’endroit et Gabriel, de l’authenticité. Puis le libraire avança un fait que Greta ne pouvait que confirmer, au milieu des livres, le temps passait très vite. Si l’auteure devait aujourd’hui accorder plus de temps à l’écriture qu’à la lecture, sa passion des livres demeurait intacte. « Un avis personnel mais que je partage… Ce lieu serait parfait pour écrire. » Sans vouloir tout de suite révéler sa profession, Greta n’avait pas pu s’empêcher de prononcer ces mots tant l’endroit apparaissait comme idéal pour l’avancée voire la clôture de son second roman. Accompagnée de Tess, elle se voyait même y faire de vraies sessions de travail. Greta n’avait aucun doute que son amie apprécierait également la présence canine du lieu, elle aussi dingue d’animaux. Terminant de couvrir le chien et le chat de caresses, Greta avait reporté son attention sur Gabriel. Son visage lui semblait familier mais elle était pratiquement sûre de ne jamais avoir rencontré le libraire. « Si vous êtes vraiment passioné de livres et étant donné votre métier, peut-être me connaissez-vous, je suis Greta Sighbury. J’ai déjà écrit un livre mais je doute fort qu’il soit ici, il a eu son petit succès en Angleterre mais voilà tout. » Elle n’avait pas vu les livres et ne souhaitant pas se mettre en avant où se vanter, Greta trouvait tout de même justifié de se présenter devant un Gabriel qui semblait visiblement chercher comment il pouvait connaître la jeune femme.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMar 17 Juil 2018 - 18:11

So many books, so little time Greta & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. La jeune femme avait bien remarqué, au-delà de l’aspect chaleureux que Gabriel avait souhaité donner au lieu, ces petites touches qui lui étaient toutes personnelles et par là même unique.

« En effet j’ai apporté un peu de moi-même dans cet endroit, disons que c’est une sorte d’habitude », répondit-il avec un sourire. « Je crois même pouvoir dire que c’est un peu de famille », ajouta t-il sur un ton amusé.

Gaby avait beau être d’une nature plutôt réservée et discrète, voire secrète, il y avait quelque chose chez cette demoiselle aux cheveux blonds qui le poussait à lui répondre en toute simplicité et décontraction. Elle semblait de ces personnes dont l’aura et la sympathie invitent naturellement à l’échange et à la discussion sans appréhension quelconque.

Elle sembla ravie d’apprendre que les horaires de la librairie n’étaient pas réellement fixes ni très restreints. Après tout cet endroit faisait partie intégrante de la vie de Gabriel, il ne le voyait pas vraiment comme un lieu de travail séparé de son espace privé. C’était, pour lui, plutôt une sorte de continuité, un endroit où il partageait sa passion avec celles et ceux qui le souhaitaient. C’était sans le moindre doute pour cette raison qu’il ne comptait pas ses heures. La jeune femme riait en disant qu’elle risquait de le prendre au mot, pourtant elle semblait bien sérieuse. Mais Gaby ne trouvait guère les amoureux des livres « encombrants », c’est d’ailleurs pour cela qu’il veillait à leur confort, à ce qu’il y ait toujours de quoi boire ou grignoter et ne déranger pas celles et ceux qui parfois s’endormaient dans les confortables fauteuils qui meublaient l’espace.

« Eh bien en théorie la librairie ferme aux environs de 19h lorsqu’il n’y a plus personne mais il m’est arrivé de rester plus tard. Après tout j’habite juste au-dessus, je n’ai donc pas beaucoup de route à faire pour rentrer chez moi »
, dit-il avec un sourire amusé.

« Et puis il y a aussi les soirées lectures et d’autres animations encore que j’aimerai développer, alors pas de craintes vous ne serez pas le moins du monde encombrante. »


Car Gabriel aimait faire vivre et partager sa passion à d’autres. Ses parents déjà ne se contentaient pas uniquement de vendre des ouvrages, ils organisaient des rencontres avec des auteurs, des lectures publiques, des ateliers d’écriture et bien d’autres choses encore. Ils s’étaient même faits d’excellents amis ainsi. C’était d’ailleurs grâce à la librairie familiale canadienne, alors qu’il était encore adolescent, qu’il avait fait la connaissance de celle qui était devenue, depuis, sa plus grande amie et sur qui il savait pouvoir toujours compter, et ce aujourd’hui encore.

Oui, les livres lui avaient fait faire de belles rencontres et cela continuerait sans le moindre doute, Gaby en avait la preuve vivante devant lui.

La jeune femme laissa alors échapper que l’endroit serait idéal pour l’écriture. C’est cette petite phrase anodine qui permit soudain au libraire de remettre un nom sur ce visage. Et ce alors même que la demoiselle lui révélait son identité.

« Greta Sighbury, bien sûr », dit-il presque pour lui-même en se frappant le front du plat de la main, se trouvant soudain un peu bête alors même que quelques jours plus tôt il passait commande de plusieurs exemplaires du roman de cette auteure.

« C’est idiot de ma part de ne pas être parvenu à m’en souvenir alors même que j’ai sous le nez un plein carton de votre premier roman », ajouta t-il en désignant d’un vague signe l’emballage tout juste ouvert, répondant par là même à la pensée de la jeune femme blonde qui pensait ne pas trouver son ouvrage ici, aussi loin du Royaume-Uni où il avait connu un certain succès.


© 2981 12289 0


Dernière édition par Gabriel Carnahan le Ven 10 Aoû 2018 - 9:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMer 25 Juil 2018 - 11:13

Le bibliothécaire dégageait quelque chose de positif et donnait à l’endroit ce petit quelque chose en plus qu’il n’avait pas à l’époque, avant qu’il ne reprenne possession des lieux. Brisbane était festive et chic et manquait parfois d’endroits comme celui-ci, idéal pour se relaxer, se reposer et pouvoir avancer sur du travail en retard. Bien plus qu’une bibliothèque universitaire ou un simple café, endroits utiles pour travailler ou se détendre, c’était un endroit bien particulier où les livres avaient leur place. Greta s’y sentait comme chez elle et la façon dont parlait le gérant de la boutique la faisait sourire. Ils parlaient définitivement le même langage. « De famille, ah oui ? Votre famille vit à Brisbane également ? » Sans réellement s’en rendre compte, la conversation déviait sur des sujets personnels et c’est non sans penser à sa propre famille restée à Londres que Greta avait posé cette question. Il était évident que l’homme en face d’elle aimait son métier et c’était plaisant à voir. Un homme positif qui avait fait quelque chose de bien de sa vie, quelque chose qui lui plaisait. Chacune de ses interventions était positive et il avait raison, le luxe d’habiter sur son lieu de travail devait être important. Encore une fois, Greta ne pouvait pas comparer son travail d’écrivain à un métier aux horaires fixes, mais elle pouvait l’imaginer. « Vous habitez ici, c’est vrai ? J’imagine qu’être ici n’est pas vraiment une corvée, j’y passerai volontiers des heures ! » Le lieu était si charmant qu’y travailler devait être reposant. « Vous êtes gentil, je ferais en sorte de devenir une cliente habituelle alors ! » Il était également important de faire vivre le propriétaire de l’endroit en achetant des ouvrages ou, visiblement, en participant aux événements organisés. « J’aimerais beaucoup participer à ce genre d’événements ! Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me faire part de vos idées… » Encore une fois, tout était naturel comme ce que venait de demander la blonde qui serait effectivement ravie de se découvrir des activités autres que l’écriture. Curieuse, elle voulait en savoir plus sur les idées qu’avait Gabriel et sans vouloir s’imposer, apprécierait de pouvoir participer. Bien sûr, elle n’allait pas révéler sa vraie identité, mais sans se considérer comme une célébrité, peut-être que sa présence pourrait aider le bibliothécaire à faire connaître sa toute nouvelle boutique. Alors que les deux amoureux de la littérature faisaient connaissance, Gabriel avait soudain réalisé qui elle était. Se figeant sur place, surprise, Greta avait posé sa main sur sa poitrine dans un réflexe. Cette sensation qu’elle ressentait était étrange, elle était emplie d’une grande émotion. Habituée à voir son livre dans l’ensemble des librairies londoniennes, parfois même mis en avant sur des étagères trônant au milieu de la boutique, ici, à Brisbane, c’était différent. Greta était une inconnue, une auteure en devenir qui se contentait de construire son histoire et d’en faire un best-seller. Une vie différente de celle de Londres, une vie qu’elle avait voulue. En laissant retomber ses yeux sur le carton que désignait Gabriel, Greta avait couvert sa bouche de ses mains en poussant un léger « oh » suivi d’un rire gêné. C’était bien son premier livre, son premier bijou. Se permettant d’attraper un des romans, sa main était venue glisser sur la couverture et ses doigts sur le lettrage doré utilisé pour écrire son nom. Greta Sighbury, qui ici en Australie était devenue Greta Jones, pour un nouveau départ. « Excusez-moi. » avait-elle commencé. « C’est étrange pour moi de voir mon livre dans une bibliothèque Australienne. Je suis réellement flattée, comment l’avez-vous connu ? » Ses doigts ne cessaient d’effleurer la couverture et en feuilletant rapidement son propre livre, Greta apercevait quelques-uns des mots choisis pour raconter son histoire.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyVen 10 Aoû 2018 - 10:51

So many books, so little time@Greta Jones & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. La discussion s’était établie avec un naturel déconcertant entre la demoiselle, qui s’avérait être la jeune auteure à succès Greta Sighbury, et Gabriel. A tel point que le libraire en était lui-même presque étonné, lui qui était autrefois si introverti et demeurait aujourd’hui encore particulièrement discret. Mais au milieu des livres, dans ce lieu presque à l’abri du monde et hors du temps, face à une passionnée tout cela semblait envolé et les choses se faisaient avec une profonde simplicité.

Gaby avait même glissé sans y réfléchir que le fait d’apporter sa petite touche personnelle à sa boutique était quelque chose de famille et la jeune écrivaine avait rebondi sur cette information. Leur discussion venait de prendre une tournure bien plus personnelle et le brun marqua une pause lorsqu’elle lui demanda si sa famille vivait à Brisbane. Inconsciemment il fit tourner du pouce l’alliance qu’il portait toujours à l’annulaire gauche. Ses yeux clairs finirent par se poser dessus, une seconde, avant de revenir rapidement à son interlocutrice, comme pour éviter de s’attarder trop longuement sur des souvenirs qui lui fendaient encore le cœur.

« Oui, chez moi les livres c’est un peu une histoire de famille… Mais l’essentiel de ma famille se trouve aujourd’hui en Irlande et en France », répondit-il d’une voix empreinte de mélancolie, malgré ses efforts pour conserver son sourire.

Le libraire passa rapidement une main dans ses cheveux bruns comme pour chasser plus facilement un vague à l’âme qu’il ne voulait pas voir s’installer en cet instant, devant cette demoiselle enjouée. Il préféra donc changer de sujet en répondant aux autres questions qu’elle posait.

« J’habite l’appartement juste au dessus, oui », dit-il en désignant le plafond de la boutique. « Vous imaginez bien en effet ! C’est loin d’être une corvée pour moi et puis je vois plus cet endroit comme le prolongement de chez moi que comme un lieu de travail à proprement parler. Je souhaite que l’endroit soit vivant, en faire presque un lieu de vie, de partage, de rencontres, plus qu’une simple boutique ».

Son ton s’était de nouveau allégé alors qu’il exposait à Greta ses souhaits pour cet espace.

« Vous pouvez y rester tout le temps que vous souhaiterez, ce sera toujours un plaisir de vous avoir parmi nous. »

Et comme pour confirmer les propos de son maitre, Sirius jappa en battant joyeusement de la queue, espérant probablement attirer de nouveau l’attention de la jeune femme.

« Je serai ravi de vous recevoir pour ce genre d’animations Mademoiselle et vous remercie pour la proposition d’aide. De même si vous avez des idées ou envies particulières n’hésitez pas, je suis ouvert aux propositions pour faire vivre l’endroit », ajouta t-il avec un sourire.

Gabriel était un fervent partisan de l’échange humain, du partage, persuadé que cela était bénéfique pour tous. Bien sûr il avait lui-même ses propres idées, souhaits et envies pour sa boutique mais il restait toujours à l’écoute de ceux des personnes qui la fréquentait afin de toujours rendre leur passage en ce lieu agréable. C’était très important pour lui.

Lorsque soudain le nom de la jeune auteure lui revint en mémoire et qu’il le prononça à voix haute, la demoiselle en question sembla se figer et Gaby pensa avoir fait une gaffe. Sa compagnie et sa conversation lui étaient agréables et il aurait été profondément attristé de la mettre mal à l’aise. Mais elle sembla plus surprise que contrariée. Gabriel eut même l’impression qu’elle était émue.

« Pardonnez-moi je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise »
, dit-il doucement sur un ton sincèrement désolé.

Alors qu’elle regardait les ouvrages neufs dans leur carton elle laissa échapper un rire léger qui rassura un peu le libraire. Il l’observa tandis qu’elle saisit un de ses propres livres et se mit à le feuilleter. Gaby se fit la réflexion qu’elle semblait réellement étonnée de trouver son premier roman ici, en Australie. Ce qu’elle confirma par ses mots.

« Ne vous excusez pas je comprends tout à fait », répondit-il avec un sourire doux avant de poursuivre sur un ton amusé : « C’est mon métier »

Et c’était vrai, au vu de sa profession Gabriel essayait d’être toujours au courant des sorties d’ouvrages, des succès de certains, des insuccès d’autres, des publications de jeunes auteurs qu’il trouvait prometteurs, des rééditions de références, et de l’actualité littéraire en général. Il se souvint que c’était sa femme, Moïra, la première à lui avoir parlé de ce roman d’une auteure londonienne qu’elle avait beaucoup apprécié. Confiant quant aux goûts de sa compagne et sa curiosité piquée, Gaby avait lu le roman en question. Et il l’avait énormément apprécié, particulièrement cette plume qui lui était apparue belle et fluide. Et aussitôt l’ouvrage avait trouvé une place dans les rayons de sa boutique canadienne. Alors en remettant à jour et à son goût les stocks de la petite boutique australienne il avait trouvé judicieux d’ajouter cet ouvrage aux références disponibles sur place.

« En réalité je l’ai lu sur conseil de ma femme », en prononçant ces mots il eut l’impression que chacun d’entre eux entaillait un peu plus une plaie déjà béante dans son cœur.

Il marqua une courte pause, trahissant l’effort qu’il dut faire pour retrouver un sourire.

« C’est un très beau roman, je l’aime beaucoup »

A nouveau sa main vint se perdre dans ses mèches brunes, alors qu’il se raclait un peu la gorge pour retrouver un ton moins abîmé de mélancolie. Il adressa un sourire à Greta.

« Est-ce que je peux vous proposer un café ou un thé ? »


Gaby avait besoin de boire quelque chose et le temps de préparer tout cela ses mains et son esprit se trouveraient occupés, il pourrait alors se reconcentrer sur l’instant présent. Et puis la jeune femme en avait peut-être besoin elle aussi et cela leur permettrait de continuer à discuter tranquillement.



© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyLun 20 Aoû 2018 - 16:12

Depuis maintenant trois années qu’elle était à Brisbane, Greta avait presque oublié son vrai nom de famille. Non pas par rejet de sa famille et plus précisément de son père qu’elle adorait mais parce qu’ici, elle avait décidé d’être une Jones, non plus une Sighbury, une célébrité. Mais à chaque apparition de ce nom, de ses parents, dans la presse ou même à la télévision, un sourire fier habillait son visage pendant un long moment. Attentive aux détails, la jeune femme avait remarqué que le bibliothécaire avait marqué un temps de pause et joué avec son alliance avant de répondre à sa question et peut-être avait-elle été un peu trop curieuse, se sentant en confiance avec cet homme qu’elle venait de rencontrer. Un sentiment sûrement lié à leur passion commune. Greta s’était contentée de sourire après sa réponse, pour acquiescer sans relancer le sujet qui le mettait visiblement mal à l’aise. Heureusement, il avait enchaîné sans se formaliser sur ce point et Greta n’irait bien évidemment pas jusqu’à le questionner davantage. « C’est tellement cosy, on s’y sent bien ! Vous avez eu raison d’adapter cet endroit pour avoir envie d’y venir, c’est important. Pour moi c’est assez simple, je n’ai pas de lieu de travail, je peux aller là où je le souhaite, c’est vraiment un luxe ! » Un luxe qu’elle devait pour le moment à son talent d’écrivain mais aussi à la notoriété de ses parents qui l’avaient mise en contact avec un éditeur reconnu. « Alors trouver un nouvel endroit pour travailler, pourquoi pas ! » Greta avait toujours besoin de bouger, d’écrire dans divers endroits, de trouver de nouvelles sources d’inspiration. « J’imagine qu’un lieu comme celui-ci serait encore plus agréable avec boissons chaudes à disposition, par exemple. Je ne suis pas très douée pour trouver des idées mais je serai ravie de vous aider… » Réalisant qu’il connaissait son prénom mais qu’elle ne connaissait pas le sien, Greta avait laissé sa phrase en suspens pour attendre le prénom du gérant des lieux. Greta avait tourné la tête de droite à gauche pour montrer à son interlocuteur qu’il ne l’avait pas mise mal à l’aise et elle avait continué à l’écouter. Entendre les compliments du bibliothécaire la faisait sourire, lui redonnait cette confiance perdue. Jamais elle n’avait réellement su si ce talent était réel ou si le simple fait de s’appeler Sighbury lui avait assuré d’être éditée et lue et c’était la raison pour laquelle elle avait décidé de venir s’installer à Brisbane. Repartir de zéro, terminer un second livre, trouver un éditeur, gagner le cœur des lecteurs, ses propres lecteurs, et non pas les fans des créations de ses parents, curieux de voir ce que pouvait écrire la jeune femme. Bien sûr, elle avait eu des retours encourageants et des critiques positives, mais le doute avait toujours persisté. Et alors qu’elle pensait que son idée des boissons chaudes étaient innovantes, Gabriel avait proposé un café, par politesse, ou pour montrer qu’il avait déjà tout prévu. « C’est vraiment gentil, vous n’imaginez pas comme ce genre de compliments peut me faire plaisir. Et en plus me proposer un café, vous lisez dans mes pensées ! » Terminant sa phrase dans un rire, Greta avait accepté la proposition, enthousiaste à l’idée de continuer à discuter avec cet homme passionné par les mêmes choses qu’elle, ayant visiblement des projets plein la tête.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMer 12 Sep 2018 - 2:29

So many books, so little time@Greta Jones & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. Gabriel avait la mélancolie facile mais devant cette lumineuse demoiselle il avait fait son possible pour chasser ses états d’âme pour ne pas enlever à cette bonne humeur qui régnait dans la boutique depuis qu’elle y avait mis les pieds. Elle dut s’en apercevoir car elle ne relança pas ces sujets qui demeuraient douloureux pour le libraire, et il lui en fut intérieurement infiniment reconnaissant. Repartie sur l’ambiance de l’endroit qu’elle trouvait « cosy » Gaby lui sourit.

« Je vous remercie, c’est exactement l’effet recherché, que les gens se sentent bien ici, comme dans une bulle ou un cocon tout à la fois un peu hors du monde et totalement ancré dedans. »


Une bulle, un cocon… C’était exactement ça. La sensation que Gabriel avait toujours eu dans les librairies familiales, que ce soit celle de Galway ou du Canada, il y avait quelque chose de doux, chaleureux et accueillant et le libraire avait donc tout naturellement mis un point d’honneur à ce que sa boutique de Toowong suive le même chemin. Enfant et adolescent il avait toujours trouvé refuge au milieu des livres et même maintenant, à l’âge adulte, c’était là qu’il se sentait en sécurité, à sa place. Il était donc important pour lui que d’autres puissent y trouver un peu d’apaisement et une certaine échappatoire au monde et à ses incohérences.

« Cela doit être aussi agréable et intéressant de pouvoir aller chercher des sources d’inspirations dans des lieux divers. Je connais un peu cela quand je dessine ou part faire quelques photos, c’est tout à fait passionnant je trouve », répondit-il de son ton doux.

Chercher de nouvelles sources d’inspirations là où l’envie et le cœur menaient, voilà une chose qui plaisait aussi à Gabriel, bien qu’il ne l’expérimentait que peu comparé à Greta, passant le plus clair de son temps à la State Liberty.

« Je serai ravi de vous accueillir pour écrire », dit-il avec un sourire, « Et puis il y a des recoins et espaces un peu isolés, plus calmes pour celles et ceux qui le veulent. Mais vous pourrez vous installer là où bon vous semble bien sûr. »

A l’instant même où Gabriel allait lui proposer une tasse de thé ou de café, la jeune femme avança que l’endroit serait encore plus accueillant avec quelques boissons chaudes. Le libraire sourit, amusé par cette coïncidence, cette convergence de leurs idées.

« Et vous avez tout à fait raison Mademoiselle Sighbury », répondit-il, ignorant qu’ici elle portait le nom de Jones, « C’est d’ailleurs dans cet esprit que je propose boissons et petites choses à grignoter. Certains viennent désormais même prendre leur petit-déjeuner ou une collation à la librairie ! »

Et comme la demoiselle avait laissé sa réponse légèrement en suspens il en déduit qu’elle souhaitait sans doute connaitre le nom de celui qu’elle avait face à elle. Aussi Gaby lui tendit-il la main avec un sourire comme pour officialiser leur rencontre.

« Il est vrai que je ne vous ai pas donné mon nom, Gabriel Carnahan. Et je suis tout à fait enchanté de vous connaître Mademoiselle ! »

C’était on ne peut plus sincère. Cette jeune femme passionnée comme lui par les livres, à l’esprit vif et rayonnante, semblait tout à fait être de ces personnes dont on est ravi d’avoir croisé la route dès la première rencontre.

Gaby nota qu’elle avait souri, visiblement ravie,  suite aux commentaires qu’il avait formulés à propos de son livre. Un sourire communicatif puisqu’un semblable vint ré-éclairer le visage légèrement assombri du brun. Sa phrase suivante parvint même à le faire rire quand à ses pouvoirs présumés de devin.

« Vous m’avez démasqué ! », lança t-il sur le ton de la plaisanterie.

Mais en fait de pouvoir c’était peut-être moins Gabriel que Greta qui en possédait un car si incroyable que cela pouvait lui paraître, cette jeune femme avait réussi à alléger un peu son cœur.

« Un café donc », conclut-il en se dirigeant derrière le comptoir pour lancer la vieille machine à café de bar qui s’y trouvait.

Et pendant que la machine ronronnait tout en faisant son œuvre Gabriel attrapa un plateau, deux tasses anciennes avec leurs sous-tasses assorties, deux cuillères, quelques douceurs préparées le matin même et un peu de sucre.

« Installez-vous je vous en prie », dit-il poliment tout en s’afférant et en désignant à Greta une petite table pour deux personnes non loin du comptoir qui permettrait au libraire de poursuivre cette discussion tout en gardant un œil sur la porte d’entrée au cas où d’éventuels visiteurs s’aventureraient dans la boutique.

Le café finissait de passer tranquillement, emplissant la boutique d’arômes délicatement caféinés. Gabriel remplit les deux tasses avant de porter le tout jusqu’à la table qu’il avait désignait à la jeune auteure. S’y installant à son tour il lui proposa du sucre et l’invita à se servir en biscuits et gâteux maisons.

« Ainsi donc Mademoiselle vous voilà à présent en Australie, êtes-vous venue y chercher une inspiration nouvelle ? Si la question n’est toutefois pas indiscrète », demanda t-il d’un ton poli et ne se voulant pas le moins du monde intrusif.



© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMar 9 Oct 2018 - 21:09

Greta savait combien il était aisé pour elle de discuter et de se livrer, tant elle avait compté sur les autres pour surmonter sa rupture mais également car le métier de ses parents l’avait obligée à se montrer et parler à tout un tas de personnes. Parfois même avait-elle du discuter devant des caméras, facile donc pour elle de discuter avec le libraire qui était plus qu’agréable. Mais, savoir qu’il la connaissait, qu’il connaissait son passé et son premier livre la mettait dans une situation compliquée. Greta était venue à Brisbane pour écrire sous un pseudonyme et oublier sa vie de Sighbury - bien trop facile pour elle. Sa notoriété, elle souhaitait la gagner par elle-même mais voir son livre ici en Australie, ayant traversé les océans, lui donnait l’impression que, finalement, c’était peut-être son talent qui l’avait amené à vendre autant de copies. Pour la première fois de sa vie, elle s’autorisait à penser que sa plume avait été reconnue, au même titre que les créations de ses parents. « Dessin et photographie ? Mais vous êtes un véritable artiste ! J’ai une amie qui dessine tellement bien, je me suis associée avec elle pour mon second roman… »  Si Gabriel connaissait déjà son premier roman, Greta ne voyait plus aucun problème à se confier sur le second. Et puis, il était libraire et avait donc la possibilité de proposer son second roman si il lui plaisait. Bien sûr elle ne l’imposerait pas, mais l’idée restait bloquée dans un coin de sa tête, toute opportunité étant bonne à prendre. Leurs pensées semblaient s’accorder à merveilles, Greta anticipait même sur Gabriel en suggérant des boissons chaudes. L’atmosphère qui s’installait entre eux était chaleureuse et le café qui venait d’arriver, servi par l’agréable Gabriel, participait un peu plus à ce sentiment de bien-être. « Le petit déjeuner ? Vous me tentez vraiment, je ne sais pas comment je fais pour garder la ligne tant je grignote en écrivant. Sûrement pour tromper le manque d’inspiration inévitable ! » Greta avait terminé sa phrase dans un rire en écoutant le libraire se présenter à son tour, après avoir utilisé son nom de famille. Le vrai. Ils se dirigeaient maintenant vers un coin tranquille comme l’avait décrit Gabriel et la blonde avait découvert des biscuits pour accompagner son café, il n’en fallait pas plus pour qu’elle se sente chez elle et commence à savourer. « Sighbury, c’est pour l’Angleterre. Ici, je m’appelle Greta Jones, c’est le nom de jeune fille de ma mère, ne soyez pas surpris lors de la sortie de mon prochain livre… »  En roulant les yeux, l’auteure avait tenté de chasser le côté prétentieux de ses derniers mots. « Eh bien, vous enchaînez plutôt bien avec cette question, c’est justement à cause de mon nom de famille que je suis partie. Ou plutôt, à cause de la notoriété de mes parents, ce sont des créateurs très connus. Je voulais savoir si j’étais capable de percer avec ma propre identité, sans piston. »  Greta restait souriante, tout de même étonnée de la facilité avec laquelle elle se confiait au libraire, même si cette histoire avait déjà été plusieurs fois évoquée.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time EmptyMar 4 Déc 2018 - 2:44

So many books, so little time@Greta Jones & GabrielMeetings are like books, we know where they start, never where they lead us. Il faisait bon vivre dans la State Liberty, peut-être même plus encore qu’à l’accoutumée. Gabriel était ravi d’avoir fait une rencontre aussi agréable que celle de Greta, la demoiselle était rayonnante et semblait pleine d’une belle énergie tout à fait communicative. A elle seule elle parvenait à apporter quelque chose de solaire à l’atmosphère douce et paisible, humant bon le café frais, rendant l’endroit d’autant plus chaleureux. La discussion allait bon train et sans le moindre mal. Le libraire et la jeune auteure n’avaient beau se connaître que depuis bien peu, le courant passait déjà bien entre eux. Leur amour commun pour les livres, l’écriture et les beaux mots y était sans doute pour beaucoup là-dedans. Il était évident qu’ils prenaient tous deux plaisir à discuter ainsi en toute simplicité entre les étagères de la boutique. Gaby sourit à son commentaire sur le fait qu’il soit un véritable artiste, son naturel discret et introverti revint doucement à la charge si bien qu’il ne put s’empêcher de jeter un léger coup d’œil à ses chaussures avant de reprendre bien vite contenance tandis qu’il passait machinalement la main dans ses mèches brunes. Il profita du fait que l’anglaise aborde le sujet de son deuxième roman pour rebondir dessus. « Vraiment ? C’est une idée fantastique, j’ai hâte de découvrir ce nouveau projet lorsqu’il aura abouti ! » Encore une fois l’irlandais était tout à fait sincère. Le premier roman lui avait beaucoup plu et il était d’autant plus curieux de découvrir le suivant, qui plus est s’il s’agissait d’une collaboration avec une dessinatrice. L’idée, cependant, ne manqua pas de lui rappelait des projets évoqués avec sa compagne Moïra et qui n’avaient pu voir le jour. De vieux souvenirs qui n’étaient jamais loin. Mais des souvenirs qu’il apprenait à ré-apprivoiser petit à petit, avec tendresse, pour garder le meilleur et avancer, réapprendre à vivre. Il sourit à nouveau à la demoiselle dont le sourire lumineux lui réchauffait un peu le cœur. « C’est une bien belle idée oui. » Puis il reprit sur un ton plus sûr. « Et si le cœur vous en dit je serai ravi de vous accueillir en temps voulus pour la sortie de cet ouvrage. » Une sortie était toujours une formidable occasion de rencontrer le public et Gabriel aimait partager ses coups de cœur humains et littéraires avec les personnes qui franchissaient le seuil de sa librairie. Cela promettait donc de beaux moments de partage à venir. Une fois le café prêt l’irlandais proposa de s’installer autour d’une petite table prévue à cet effet tandis que la discussion poursuivit joyeusement son cours. Le fait d’apprendre qu’il était possible de déjeuner sur place sembla finir de ravir Greta. Sa remarque amusa Gaby qui laissa filer un rire doux qui accompagna celui de la jeune femme. Il profita de l’occasion pour se présenter à son tour comme il ne l’avait pas encore fait tandis que l’auteure s’asseyait à la table sur laquelle il avait déposé tasses fumantes et biscuits préparés le matin même. « Mademoiselle Jones, c’est noté. » Son interlocutrice semblait y tenir, il mémorisa donc l’information afin de ne pas l’oublier et commettre d’impairs. Greta exposa d’ailleurs la raison qui l’avait poussé à quitter l’Angleterre et à prendre le nom de jeune fille de sa mère. Et tandis qu’elle racontait avoir souhaité prendre quelques distances d’avec le nom de sa célèbre famille, Gabriel l’écoutait avec une attention non feinte. Il avait toujours été doué pour mettre les autres à l’aise et les écouter, plus que pour parler de lui en tous cas. Aussi était-il attentif, faisant montre d’un réel intérêt pour les paroles de la britannique. « Je comprends tout à fait. » A vrai dire le nom de Sighbury lui était essentiellement connu par le roman de la jeune auteure, bien plus que par celui de sa famille. Mais Gaby était bien plus au fait des actualités littéraires que de  celle du monde de la mode et ce n’était sans doute pas le cas de la plupart des gens. « Je suis certain que vous y parviendrez sans mal, vous avez véritablement une belle plume. Je ne doute pas un seul instant que vous saurez toucher votre propre public avec vos écrits. » L’irlandais le pensait sincèrement, après tout lui-même avait été convaincu sans mal du talent de cette auteure qu’il avait découvert sur conseil de sa douce Moïra.

La conversation allait bon train autour du café et des quelques gâteaux qui disparaissaient peu à peu au fur et à mesure des minutes qui s’égrainaient doucement. Ils parlèrent ainsi encore un long moment, ne voyant guère le temps passer, jusqu’à ce que la cafetière soit tout à fait vide et qu’il ne reste pour toute trace de l’existence des biscuits que quelques miettes dans la petite assiette qui les avaient si gentiment accueillis. Une discussion qui tourna principalement autour des livres, un sujet qui les portaient visiblement tout autant l’un que l’autre et qui semblait voué à constituer le terreau fertile d’une excellente entente entre ces deux passionnés. Et c’est tout naturellement que l’idée de présenter le futur ouvrage de Greta à la librairie en compagnie de son amie illustratrice se fit jour au fil des mots échangés. Une idée qui enthousiasmait particulièrement Gabriel, d’autant qu’il s’agirait là de l’une des premières rencontres public-auteur qu’il organiserait dans sa nouvelle librairie australienne. Un projet qu’il sur lequel il était par avance ravi de travailler. Et lorsqu’il fut temps de se quitter, rendez-vous était pris : à la sortie du deuxième ouvrage de la lumineuse et sympathique britannique !

~ FIN ~
© 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

gabriel • so many books, so little time Empty
Message(#)gabriel • so many books, so little time Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

gabriel • so many books, so little time