Le bar. Un soir de plus. Un jour de plus à bosser. Aujourd'hui Itziar n'était vraiment pas motivée pour aller travailler, il y a des jours comme ça. Elle serait bien restée chez elle à glander avec @Nathan Potter ou alors à préparer des mauvais coups pour @Wesley Earlham, @Bryn Coverdale ou même pour @Lester Lewis le nouvel arrivant avec @Mason Bowers comme un petit bizutage de bienvenue. Franchement ça aurait été bien plus drôle qu'aller bosser au bar. Il y avait aussi @Blaze Dashwood qui lui avait proposé de venir chez elle pour réviser les cours. Si elle n'avait pas bossé, ce serait surement ce qu'elle aurait été faire, même si ça aurait été moins drôle que préparer des blagues à faire à ses colocataires. Quoi que, elles trouvent toujours un moyen de rendre les révisions pas trop désagréable. Rien qu'en travaillant à deux, pour commencer. Elle avait du aussi décliner une fois de plus la proposition de @Sybille MacLeod de venir boire une bière en discutant des derniers potins de la fac. Elle s'en est d'ailleurs un peu voulue pour le coup, même si ce n'est pas sa faute, ça fait plusieurs fois de suite qu'elle est obligée de dire non à Sybille. Soit parce qu'elle bosse, soit parce qu'elle doit réviser. Que du bonheur.
Quand elle arrive au bar, il est déjà bondé, elle fait la fermeture ce soir et à donc la chance, enfin si on peut appeler ça une chance, de commencer un peu plus tard. Elle dit bonsoir à ses collègues malgré le brouhaha et les clients qui attendent impatients qu'on leur serve leur verre. Malgré le monde, le boss n'a visiblement pas trouvé utile de réquisitionner @Ren Bremäs pour venir travailler ce soir, ce qui clairement n'aurait pas été de trop, mais bon, ils se sont déjà débrouillés avec encore moins de bras une fois, lorsqu'il y avait eu un malentendu dans les emplois du temps de chacun et qu'ils n'étaient que deux à s'être pointés. Une bonne soirée de galère ce jour-là. Elle scrute la salle vite fait afin de voir si elle voit des têtes familières parmi les clients, mais non, pas @Isaac Jensen, @Andy Rivera ou encore @Lazarus Wilkins à l'horizon. Peut-être que l'un d'eux va débarquer un peu plus tard dans la soirée, ce serait vraiment étonnant de ne pas en voir au mois un des trois ce soir. C'était ses habitués à elle et plus d'une fois elle s'était faite engueuler pour leur avoir servi des verres gratuitement, mais ce n'est pas pour ça qu'elle a arrêté de le faire, elle le fait juste de manière un peu plus discrète maintenant quand le patron est dans les parages. Elle n'est pas du genre à manquer de ressources comme fille.
Son regard se pose finalement sur un visage connu. Une fille qu'elle ne connait pas particulièrement. Assez pour connaitre son prénom cela-dit. Clara. Et assez pour savoir qu'elle est en couple, mais n'en a visiblement rien à faire de son mec puisqu'à chaque fois qu'elle vient au bar elle repart accompagnée. Elle est du genre infidèle, mais pas discrète à croire qu'elle se moque bien de ce qu'on peut penser d'elle. C'est Josh, un des barmans qui lui a fait remarquer le petit manège de la jeune femme un soir et effectivement elle semble toujours procéder de la même façon. D'ailleurs, plus elle la voit faire, plus Itziar a envie de lui toucher trois mots sur le sujet. Ca ne la regarde pas, c'est pour ça qu'elle ne l'a jamais fait jusqu'à maintenant, mais à chaque fois elle a comme l'impression d'être complice de l'infidélité de cette fille. Ce qui est, elle le conçoit, complètement idiot comme idée, mais elle se dit que si elle était à la place du mec, elle serait contente de savoir que quelqu'un a pris sa défense indirectement. Enfin n'allez pas lui demander d'où elle tire ce raisonnement, car honnêtement elle ne sait pas et n'est en général pas du genre à s'intéresser aux affaires personnelles des autres. Alors, pour l'instant, elle ne dit rien, se contentant d'observer de loin le comportement de Clara, histoire de voir si elle est venue chercher une nouvelle proie ce soir.
C’était devenu une habitude de passer ses soirées là-bas et ce n’était pas bon, elle le savait parce qu’elle n’aimait pas être trop souvent sur le même terrain de chasse. Les personnes qu’elle y rencontre sont toutes les mêmes, ça devient trop vite redondant, trop répétitif et Clara, c’est l’habitude qu’elle fuit pendant ses soirées à l’extérieur. C’est le côté trop routinier de sa vie qu’elle se persuade d’oublier pendant quelques heures avant d’y revenir en courant, parce que d’un côté, c’est là que se trouve cette fameuse zone de confort, qui peut avoir des airs de prison dorée. Elle était venue là, dans ce bar de Fortitude comme elle le faisait depuis plusieurs semaines, elle s’asseyait à un coin du bar, bien silencieuse tout en observant la personne qui pourrait l’intéresser et partir à sa rencontre. Bon, parfois, elle rentrait seule parce que le match n’est pas parfait. Mais souvent, non. On touche là à des mœurs bien spécifiques. Clara, elle sait quand elle rencontre quelqu’un que c’est mal avisé. Que même si elle n’était pas en couple, elle serait jugée. Elle sait que ça ne plait pas et pourtant, elle n’arrive pas à penser que c’est mal parce que si elle n’était pas une femme, ça passerait. C’est juste ça, la société. Et pourtant, Clara adore le pays dans lequel elle vit, elle adore l’Australie, ses différents climats, ses fuseaux horaires et l’immense variété d’animaux que l’on peut y trouver. Après tout, n’est-ce pas le seul pays au monde qui peut se targuer d’autant de lieu à visiter, d’autant de paysages différents. Et cette chaleur, toujours présente même pendant le supposé hiver. Ici, on peut trouver une place au soleil à peu près n’importe où et n’est-ce pas ce que tout le monde leur envie ? L’Australie, cette belle île un peu perdue qui évolue à part du monde et qui fait rêver des milliers d’étrangers. Oui, il est juste regrettable de voir que les choses n’avancent pas aussi qu’elles le pourraient, mais à vrai dire, tant que personne ne questionne ses mœurs, Clara décide de n’en faire qu’à sa tête et quand elle entre dans ce fameux bar, c’est à nouveau pour prendre place seule dans son coin. C’est un peu triste quand on l’observe, surtout parce qu’elle est au milieu de toute ces personnes qui font la fête et qui rit, mais c’est ce qu’elle veut et quelque part, elle dispose de la fabuleuse faculté de pouvoir apprécier la solitude au milieu d’une foule. La serveuse finit par lui déposé le verre qu’elle a commandé. Elle a le regarde travers, le genre qui interpelle et Clara l’avait déjà remarqué en posant commande. C’est détestable comme attitude. « Il y’a un problème ? » Qu’elle demande, tout en saisissant le contenant. Elle n’allait clairement pas se laisser scruter toute la journée sans raison et si quelque chose clochait, elle veut le savoir immédiatement. « De la façon dont vous me servez, j’ai le sentiment que je dois me poser la question si vous n’avez pas craché dans mon verre. » Et ça, elle le dit parce qu’elle le pense.
Elle ne devrait pas s'en mêler, ce ne sont pas ses affaires. Itziar en est parfaitement consciente. Elle n'est pas de la meilleure humeur ce soir donc ça explique peut-être pas mal de choses, mais ça ne change rien au fait qu'elle ne devrait vraiment pas s'en mêler et que pourtant elle a très envie de s'en mêler justement. Ce qui est assez étrange tout de même, car d'un, elle n'est pas vraiment du genre à prêter attention à ce genre de choses, clairement elle en avait que faire de ce qu'il se passait dans les couples des uns ou des autres et de deux, on ne peut pas dire qu'elle ait toujours été très fidèle en amour, alors autant dire que c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité comme on dit. Itziar est une personne complexe dirons-nous et des fois il ne vaut mieux pas chercher à comprendre. D'ailleurs, comme si c'était un signe du destin, ou un mauvais karma, ça reste libre d'interprétation, Josh lui tend un plateau avec un verre, lui indiquant la table de la jeune femme en question. Comme si elle avait besoin de ça. Il venait de lui donner une chance de lui dire ce qu'elle pense, ce qui clairement n'est pas une bonne idée, loin de là.
Itziar n'a jamais été très douée pour mentir, tout bonnement car elle n'est pas du genre à avoir une pokerface et que si on est un peu observateur on peut décrypter toutes ses émotions sur son visage et visiblement c'est le cas de Clara qui a visiblement remarqué le regard de travers qu'Itziar a dû lui jeter sans même s'en rendre compte et elle ne se gène pas pour lui faire savoir. Ce n'est pas bien. Elle ne devrait pas répondre. On lui a bien dit quand elle s'est faite embaucher. Le respect du client est primordial. On garde ses opinions pour soi et ça en toute situation. Le seul moment où ils sont autorisés à aller à l'encontre d'un client, ou de se confronter à lui, c'est s'ils estiment que le client à beaucoup trop bu, dans ce cas, ils ont le droit de refuser de le servir. S'il fait une scène, le videur se chargera de le mettre dehors en bonne et due forme, mais ça s'arrêtait là. Itziar avait jusque là toujours réussi à garder son avis pour elle, pourtant Dieu sait qu'elle en a vu des choses qui lui ont fait hérisser les poils. Aujourd'hui visiblement elle avait oublié la règle numéro un, ou elle avait laissé son impulsivité prendre le dessus. "Je trouve que vous abusez un peu, pour être honnête" Voilà c'était dit. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Heureusement elle était restée un minimum cordiale. Même si elle avait déjà dépassée la limite à ne pas franchir. C'était trop tard, alors comme Itziar n'est pas du genre à faire dans la dentelle, elle n'avait pas pu s'empêcher de continuer son avis et de donner encore un peu plus son avis, sur une situation qui ne la concerne absolument pas. "Vous pourriez au moins être un peu plus discrète." Ca aussi, elle allait surement le regretter, mais trop tard une fois de plus. Autant dire que tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler est une notion malheureusement bien étrangère à la jeune espagnole. Bon pour voir le bon côté des choses, au moins elle ne lui a pas dit que le problème était son petit manège à chaque fois qu'elle venait au bar, même si l'idée restait la même. "J'ai pas craché dans votre verre." Répond elle ensuite. Elle ne se serait pas permise de faire ça, là on dépasserait vraiment les bornes. "Mais si vous ne me croyez pas, je peux demander à mon collègue de vous amener une autre bière." continue t-elle. "Ce n'est pas la peine de vous mettre en colère." Le genre de truc qu'il ne faut jamais dire à moins d'obtenir l'effet inverse.
L’expression de son visage affiche un grand point d’interrogation, jusqu’à ce que la serveuse crache le morceau (à défaut d’avoir réellement craché dans son verre). Clara n’aime pas le malentendu, elle n’aime pas les messes basses, les regards noirs et en général, s’il y’a un abcès à crever, elle le fait vite parce qu’autrement c’est chiant. Elle ne pense pas avoir fait quoi que ce soit de mal, d’avoir déjà été impoli envers les personnes travaillant ici donc clairement, oui, elle veut savoir ce qui lui vaut un traitement d’une telle froideur et qui jure à ce point des autres jours où elle se rend ici. "Je trouve que vous abusez un peu, pour être honnête" Et là, le visage de Clara affiche une incompréhension totale. Est-ce qu’elle parle d’alcool ? Un coup d’œil à son verre, une réflexion sur tous ceux qu’elle prend se fait en quelques secondes. Elle n’a pas l’impression d’abuser à ce point, elle reste toujours d’articuler une phrase quand elle part et elle le fait toujours en taxi ou Uber pour ne pas conduire. Le commentaire est étrange aussi, venant d’une serveuse qui touche un pourboire sur les verres qu’elle sert, mais plutôt uqe de s’offusquer, elle continue de s’étonner. « Vous trouvez que je bois trop ? » Qu’elle demande, pour souligner le propos parce que, dit comme elle l’a fait, c’était pas clair du tout et ça l’intéresse bien de savoir le fond de sa pensée. "Vous pourriez au moins être un peu plus discrète." D’accord, donc là, on ne parle d’alcool mais bien d’autre chose et Clara n’en saisit pas l’entièreté. "J'ai pas craché dans votre verre." Qu’elle ajoute par la suite, voilà qui est une information rassurante, merci, bien qu’avec cette façon de la regarder, elle reste difficile à croire mais après tout, tat que la demoiselle en question n’a pas de maladie infectieuse, elle devrait s’en relever et prendre le risque. "Mais si vous ne me croyez pas, je peux demander à mon collègue de vous amener une autre bière." Qu’elle propose, Clara n’en voit pas l’intérêt, bien que le ton de la jeune femme semble de moins en moins calme, comme si elle se contrôlait dans ses propos. "Ce n'est pas la peine de vous mettre en colère." Et elle poursuit, filant le doute à Clara que, sous ses airs d’hôtesse très sympathique, la demoiselle est quand même un peu en train de l’insulter. La blonde arbore un grand sourire, celui de la personne qui garde la face alors qu’elle vient d’être très probablement insultée. « Non, ça ira. Je vais garder celui-ci. » Qu’elle annonce en désignant son verre, après tout, si elle se décide à avoir un doute, elle pourra toujours le refiler à quelqu’un, ou trouver une excuse du genre. « En revanche, je ne suis pas sûre d’avoir saisi ce que vous essayiez de me dire, vous devriez re-essayer. » Oui, parce que bon, c’est une chose de se montrer incivile avec elle, une autre de l’assumer tout en étant explicite.
Il semblerait qu'il y ait un léger malentendu. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. C'est la surprise qui s'affiche sur le visage de Itziar lorsque la jeune femme lui demande si elle boit trop. Réflexe plutôt idiot, Itziar regarde le verre avant de regarder la jeune femme de nouveau, l'air toujours aussi surprise par la question. Comme si elle était sortie de nulle part. Elle n'avait même pas pensé à ça. Elle en avait vu des gens boire trop en un an et eux, ils buvaient plus d'un verre à la fois. "Pardon ?" demande t-elle avant de continuer "J'ai jamais dit que vous buviez trop." Répond t-elle un peu sur la défensive. Elle aurait bien rajouté que de toute façon, tant que la jeune femme payait ses verres (ou se les faisait payer, ça marche aussi) et ne causait pas de problème dans le bar, elle n'en avait vraiment rien à faire de savoir si elle buvait un verre, ou quinze pendant la soirée. Libre à elle de se bourrer la gueule. Cependant, lui dire tout ceci aurait été vraiment dépasser les bornes et la jeune espagnole n'aurait surement pas eu le temps de dire ouf qu'elle se serait vue gentiment raccompagnée à la sortie avec ses affaires et son dernier salaire. Pas une bonne idée donc. Surtout que ce n'était vraiment pas le problème. "Vous êtes sûre que vous voulez garder votre verre ? On vous en amène un autre si vous voulez. Je voudrais pas que vous alliez dire qu'on crache dans les verres ici, car c'est pas le cas." Elle ne se permettrait pas de faire ça, comme tous les autres serveurs du bar. Ils ont quand même plus de classe et d'éducation que ça et ça la fait très clairement chier qu'on insinue qu'elle ait pu faire ça. Elle n'a peut-être pas le meilleur caractère qui soit, mais elle n'est pas aussi puérile que ça. D'ailleurs, ça ne lui viendrait même pas à l'idée de faire ça. Quel est l'intérêt quand on y pense ? Dans 99% des cas, la personne ne s'en apercevra pas et ne le soupçonnera pas non plus. Ce n'est donc pas vraiment le meilleur moyen de faire savoir à quelqu'un qu'on a quelque chose contre lui. A part être purement et simplement dégueulasse, ça ne sert donc pas à grand-chose. Non Itziar elle est plutôt du genre à faire comme maintenant et manquer de respect aux clients en face. Bien plus efficace pour faire passer un message. Enfin, normalement. Disons neuf fois sur dix. Là visiblement son message est un peu mal passé. Comme s'il en manquait un morceau. En même temps elle s'est juste pointée avec un verre à servir et n'a même pas élaboré sur ce qui la dérangeait. Comme si le jeune femme en face d'elle était télépathe et pouvait lire dans ses pensées. "Je parle de votre petit manège à chaque fois que vous venez ici." Fini t-elle par dire. "C'est pas un club libertin ici" Là elle y va peut-être un peu fort, voire même un peu beaucoup, mais ce n'est pas pour ça qu'elle s'arrête en si bon chemin. "tout ce qui se passe au bar ne reste pas forcément au bar. Je sais pas, vous n'avez pas de respect pour votre mec ?" Oups. En plein dans le mille. Itziar ou comment se mêler de ce qui ne la regarde pas. Comme on dit, là où il y a de la gène, il n'y a pas de plaisir.
Y’a comme un quiproquo qui s’installe entre les deux jeunes femmes. Clara n’a pas vraiment saisi le sens des paroles de la jeune femme et elle fait totalement fausse route en le cherchant. Son reproche – si c’est ça la cause de ses yeux noirs – n’est pas perceptible à travers ce qu’elle dit et ça la laisse dans l’embarras. A en regarder la serveur, il semblerait qu’elle ne soit pas plus consciente de la conversation qui se passe et qu’elle ne comprenne pas sa question. "Pardon ?" Qu’elle demande, en jetant un coup d’œil à son verre, puis à elle. "J'ai jamais dit que vous buviez trop." Et bien, qu’a-t-elle voulu dire ? Parce que c’est pas limpide et à vrai dire, venant d’une totale inconnue, ce serait peut-être la seule réflexion qu’elle accepterait et bien parce que ça touche à son métier et que par conséquent, elle sait bien ce qu’elle voit. Mais Clara comprend de mieux en mieux que ce n’est pas ce qu’elle souhaite lui dire et puisqu’elles sont déjà sur ce terrain pentu, elle espère bien qu’elle va cracher le morceau. "Vous êtes sûre que vous voulez garder votre verre ? On vous en amène un autre si vous voulez. Je voudrais pas que vous alliez dire qu'on crache dans les verres ici, car c'est pas le cas." Elle change rapidement de sujet, Clara observe son verre et en prend une longue gorgée sous les yeux de la demoiselle. « Non, c’est bon, je le garde. » Elle, ce qu’elle aimerait juste savoir, c’est la raison qui la pousse à lui donner cette impression parce que y’a de l’idée qui se forme et qu’être prise de haut par une totale inconnue n’est pas acceptable. Son regard interroge la serveuse pour que celle-ci s’exprime et annonce enfin la couleur. "Je parle de votre petit manège à chaque fois que vous venez ici." Bien, on avance. "C'est pas un club libertin ici" Non, sûrement pas. Pourtant, à en juger par le bruit et les odeurs quand on passe dans les toilettes, ce n’est pas non plus l’adresse pour une réunion de jeunes chastes. "tout ce qui se passe au bar ne reste pas forcément au bar. Je sais pas, vous n'avez pas de respect pour votre mec ?" Elle voit, c’est donc un regard plein de jugement qu’elle lui offrait quelques minutes plus tôt et Clara ne sait pas vraiment si elle doit réagir ou juste laisser couler. Parce que, cette fille peut avoir son opinion mais ne pas la montrer. Son verre d’alcool posé sur la table, elle se redresse pour répondre à la serveuse. « Et donc, ce qui vous gêne, c’est le libertinage ou l’infidélité ? » Probablement les deux. Les femmes avaient cette capacité magique à se juger les unes les autres, sans même se connaître. « Et plus particulièrement, en quoi cela vous regarde ? » Qu’elle demande, faisant le maximum pour être très charmante. « Parce que, à ma connaissance, je n’ai rien fait de déplacé ici, je pense être une bonne cliente. Donc, qu’est-ce qui vous autorise ? Et j’irais même plus loin, vous accordez ce regard là à tous les infidèles du club ? Non parce que, je ne suis pas la seule. » Et c’était ça qui la dérangeait le plus. C’était plus facile de juger une femme sur le sujet, alors qu’elle en connaissait des personnes qui n’étaient pas mieux et qu’elle doutait que la demoiselle leur serve le même regard.
Elle avait craché le morceau. Sans être implicite. Elle avait été cash avec la jeune femme, peut-être un peu trop. Il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle avait outrepassé sa position. Si elle avait été une cliente, il n'y aurait pas réellement eu de problème à ça. Le pire qui aurait pu se produire aurait pu être que ça dégénère et dans le pire des cas, elles se seraient faites sortir comme bien des clients par le passé. C'était la rengaine pour le videur, attraper les clients récalcitrants ou perturbateurs par le col et les raccompagner aussi calmement que possible à l'entrée. C'était donc ce qui aurait pu se passer si Itziar avait été une cliente et avait eu ce même échange avec la jeune femme en face d'elle. En revanche, la situation actuelle est bien différente. Itziar est sur son lieu de travail, elle est là pour servir, pas pour se mêler de la vie des clients, sauf quand ceux-ci l'y invitent, le fait qu'elle ait dit ça à la jeune femme est donc, qu'on se le dise, inacceptable et il est très certain que la jeune espagnole va s'en vouloir tout à l'heure en y repensant. Elle ne sait même pas pourquoi elle a dit ça, mais c'est trop tard maintenant que c'est sorti, elle ne peut plus reculer. Peut-être aurait elle dû dire que ce qui la dérangeait était effectivement en rapport avec la boisson, la situation aurait sûrement été réglée rapidement, elle aurait eu le droit de dire ce genre de choses surtout. Pour le reste ... Elle en était maintenant à se demandait ce qui la dérangeait le plus entre le libertinage et l'infidélité. Si elle avait su qu'elle en serait ce soir, elle aurait peut-être décidé d'appeler le bar pour dire qu'elle était malade et ne pourrait pas venir travailler. "Dans votre cas l'un ne va pas sans l'autre donc les deux me dérangent" Itziar ou comment toucher le fond et continuer de creuser. Elle aurait pu s'écraser, s'excuser et repartir gentiment avec son plateau derrière le bar. En prime elle aurait pu même offrir un verre à la jeune femme en guise d'excuse. A la place, elle décide de ne pas s'arrêter en si bon chemin. "Ca me regarde quand ça terni la réputation du bar." Bullshit! Là clairement on part sur du bon gros mensonge, autant sur le fait que ça ternisse la réputation du bar, il y a bien d'autres choses qui pourraient ternir la réputation du bar qu'une fille qui s'en sert comme terrain de chasse de temps en temps, que sur le fait que ça la concerne dans ce cas-là, elle n'est pas le patron, ce n'est donc pas elle que ça regarde dans tous les cas, mais elle se soucie bien peu des détails sur le moment. Qu'est-ce qui l'autorise de dire ça à la jeune femme ? Très bonne question. Elle marque un point et un gros pour le coup. Itziar ne sait pas trop quoi répondre à ça, car rien ne l'autorise à lui dire ça, d'ailleurs elle n'aurait pas dû lui dire ça et elle le sait pertinemment. Elle décide donc consciemment d'esquiver la question de la jeune femme. "Vous n'êtes peut-être pas la seule" lui répond-elle "mais les autres ont au moins la bonne idée d'être discrets." Bullshit une fois de plus. Elle en a vu plein des mecs draguer d'autres nanas au comptoir pendant que leur copine était partie se repoudrer le nez aux toilettes, mais est-ce que Clara a besoin de savoir ça ? Pas vraiment. "Et j'accorderai ce regard à n'importe qui faisant pareil" dit-elle avant d'ajouter "Ca n'a rien de personnel contre vous, si c'est ce que vous insinuez." Ca aussi c'est très certainement un mensonge, même si pour le coup, elle essaye de se persuader elle-même que ce n'en est pas un et que ce n'est pas personnel.
Si elle avait déjà pensé au jour où ses méfaits serait connus ? Oui, c’est le scénario qui hantent le plus son esprit depuis le jour où elle a touché un homme qui n’était pas Nicolas même si dès lors, elle n’avait plus su comment arrêter ses tromperies. Elle s’était enlisée profondément dans ses mensonges et étant donné qu’elle se sent parfaitement capable de se coller elle-même la migraine en pensant à comment elle pourrait se sortir de là tout en faisant face à sa culpabilité, il reste néanmoins qu’elle ne permet à personne d’autre d’émettre un jugement sur son comportement. Et sûrement pas un inconnue qui pense connaître chaque détail de sa parce qu’elle l’a observé assez longtemps pour connaître son manège. Non, Clara ne permettait qu’aux personnes concernée de donner un avis et certainement pas cette fille. "Dans votre cas l'un ne va pas sans l'autre donc les deux me dérangent" Et forcément, devant cette opinion qui n’a rien à faire là, Clara s’interroge sur les motivations de la jeune femme. Qu’est-ce qu’il lui ait arrivé récemment pour qu’elle se permette un jugement ? N’essaierait-elle pas de décharger une frustration ou une colère contre elle alors qu’elle n’a rien demander ? Elle est bien curieuse, mais l’échange ne se prête néanmoins pas à la psychanalyse et plutôt à la joute verbale. « J’imagine que vous devez être d’une vertu exemplaire pour vous le permettre. » Elle ironise, parce que bien qu’elle ne la connait pas cette fille, seule d’une sainte, elle accepterait le commentaire et well, ça ne court plus les rues ces choses-là. C’est pourquoi, elle ne se retient pas de lui demander de quel elle se permet d’y mettre son nez. "Ça me regarde quand ça terni la réputation du bar." Et là, Clara essaie de ne pas s’étrangler avec sa salive parce que cette réponse est probablement la plus fausse des excuses qu’on lui ait jamais servi de sa vie et elle travaille avec des élèves qui sont d’un niveau de mauvaise foi olympique. « Une serveuse qui se permet de juger et mépriser la clientèle, il me semble que ça a bien plus de chance de ternir la réputation du bar qu’une jeune femme frivole venue rencontrer du monde. » Son propos minimise totalement ses actes mais personne n’est là pour assister à son procès, et personne n’est là non plus pour être jugé par une serveuse. Le plus fou, c’est qu’avec l’habitude qu’elle a eu de venir ici, elle n’a jamais entendu que telle scène s’était passée et que donc, d’autres personnes prenant les mêmes libertés qu’elle avait été traité de la sorte. "Vous n'êtes peut-être pas la seule" Bien, c’est toujours bon d’avoir la confirmation. "mais les autres ont au moins la bonne idée d'être discrets." Une nouvelle fois, elle manque de s’étouffer avec sa propre salive parce que personne n’est d’une discrétion à toute épreuve et que si son jeu avait été vu, elle sait qu’elle n’est pas seule. « Vous croyez ? » Rhétorique. Est-ce qu’elle va vraiment s’amuser à détailler tous les infidèles en série de la pièce ? "Et j'accorderai ce regard à n'importe qui faisant pareil" Et juste après, elle va lui servir le discours de la justicière masquée qui s’en vient venger toutes les personnes bafoués par un conjoint inconstant ? "Ça n'a rien de personnel contre vous, si c'est ce que vous insinuez." Une troisième fois, mais Clara a appris à maitriser son tempérament lors qu’elle est insultée de la sorte. Après tout, ce n’est qu’une gamine qui pense être dans son droit parce qu’elle mène une vie mieux rangée. « C’est drôle parce que, c’est justement ce que j’allais insinuer. » Non, parce qu’elle sait que même si son comportement est mauvais, il ne la concerne pas et que si elle avait réellement un problème avec, alors elle serait déjà allé voir toutes les personnes qui font de cet endroit un terrain de chasse. « Vous l’avez bien dit, je ne suis pas seule et je ne pense pas être moins discrète que d’autres. Seulement, c’est à moi que vous avez choisi de faire les yeux noirs et c’est moi que vous avez décidé d’insulter, donc oui, je pense que c’est contre moi, maintenant j’aimerais savoir si c’est un motif personnel, ou si c’est juste parce que vous vous permettez de me juger parce que vous avez l’esprit étriqué de ces personnes qui tolèrent d’un homme qu’il court après qui il veut, mais pas d’une femme ! »
Greta s’était encore fait une raison et avait accepté de rejoindre Maze dans un des bars de Fortitude Valley pour ce qu’elle lui avait annoncé être “LA” soirée de l’année. La jeune femme, n’ayant rien de prévu ce soir là, comme cela était souvent le cas ces temps-ci, s’était vue accepter et se mettre à se préparer avec un peu plus d’enthousiasme qu’il n’en fallait. En cherchant sa tenue et en s’habillant, Greta songeait à combien ce geste était devenu rare et à comme elle sortait de plus en plus rarement. L’écriture de son livre lui prenait un temps fou et elle perdait petit à petit le contact avec le monde extérieur. Heureusement, la jeune auteure pouvait compter sur Maze pour ne pas l’oublier et toujours lui proposer des sorties. Comme quoi, son métier dans l’événementiel lui collait parfaitement à la peau. Vers vingt et une heures, alors que la blonde finissait de s’appliquer son rouge à lèvres, son téléphone sonna pour affiche le nom de son amie. « Oui meuf, j’arrive, je suis en route là ! » Le plus gros mensonge de l’univers avait beau être également le plus connu, il marchait tout de même à coup sûr. Enfilant ses talons et sa veste en simili cuir, Greta était sortie de son loft pour se mettre cette fois-ci réellement en chemin vers le bar indiqué par Maze. En arrivant, l’ambiance n’était pas si énorme que ce qu’avait prévu son amie, un fond musical et quelques fumeurs dehors, rien de plus. En entrant, le constat fut sans appel, les gens étaient assis et discuter mais ne faisaient aucunement la fête. Certes, boire semblait possible et peut-être que l’ambiance décollerait un peu plus tard - il était encore tôt - mais, pour le moment, cherchant son amie du regard, Greta était en train de déchanter. « Excusez-moi de vous interrompre, on est bien au Canvas ici ? » Visiblement, la devanture du bar n’était pas assez claire pour Greta qui, en voyant la réaction de la serveuse, avait vite compris. Si Maze n’était pas là et que l’ambiance n’était pas celle attendue, l’explication était simple : Greta s’était trompée de bar … Soudainement gênée, et se haïssant d’avoir encore une fois préféré utiliser son téléphone plutôt que de regarder où elle mettait les pieds, Greta avait souri aux deux jeunes femmes visiblement en pleine discussion. « Désolée, je me suis trompée. Bonne soirée. » Vu le ton des deux femmes, le moment avait été clairement mal choisi pour les déranger et Greta aurait même pu éviter cela si elle avait été un peu plus attentive. Tant pis, elle tourna les talons puis se dirigea vers le bon bar pour retrouver son amie et faire la fête.
Est-elle d'une vertu exemplaire ? Ca, ça reste vraiment discutable. Personne n'est parfait. Itziar ne fait vraiment pas exception. Elle n'est pas une sainte, loin de là d'ailleurs. Dire qu'elle a toujours été fidèle serait un énorme mensonge qu'elle n'oserait même pas tenter, car là ça irait bien plus loin que ce sur quoi elle serait capable de mentir. Embellir la vérité, oui. Mentir quand ça pourrait être vrai, passe encore. Mais elle n'était pas capable de mentir à ce point en regardant la jeune femme dans les yeux. Non, c'était aller bien trop loin. Surtout que si elle commençait comme ça, c'était sûrement le début de la fin. Il n'y a pourtant aucun autre moyen de se justifier pour le coup que de mentir, alors que fait Itziar dans un cas comme celui-ci et qu'elle ne veut pas mentir ? Elle ne répond tout bonnement pas et passe à autre chose. Comme si elle n'avait pas entendu. Ou mieux, comme si elle n'avait pas compris. Elle a l'avantage de ne pas avoir l'anglais comme langue maternelle et bien qu'elle comprenne tout ce qu'on lui raconte, il y a des fois où faire comme on n'a pas compris s'avère bien utile. Surtout que juste après la jeune australienne a dit quelque chose qui l'a tout de suite fait réagir. Alors, pas le temps de s'attarder sur une excuse, elle préfère aller droit au but et ça l'arrange bien en plus. "Vous avez un problème avec les serveuses ?" Tiens donc. A croire qu'elle ne retient de la conversation que ce qui l'arrange. Rappelons quand même que de base, c'est Itziar qui est venu dire à la jeune femme ses quatre vérités et rappelons aussi que la jeune femme ne lui avait absolument rien demandé. Alors, là, elle essayait de retourner la situation dirons nous et faire dire à la jeune femme ce qu'elle n'avait certainement pas voulu dire. Pourtant, sans le vouloir, elle avait tapé là où ça fait mal. Consciemment, ou inconsciemment, elle lui avait rappelé ce qu'elle était. Une simple serveuse et croyez-moi, quand on a vécu dans le luxe pendant plus de vingt ans comme Itziar, il n'y a rien qui pique plus que de se faire rappeler que maintenant, elle n'est qu'une simple serveuse à qui on ne demande rien d'autre que de servir à boire et d'être amicale avec la clientèle. Ni plus et surtout pas moins. "Personne ne s'est jamais plaint. Je ne méprise pas la clientèle" Piquée dans son ego ? Un peu, oui. Elle D'ailleurs, elle était passée en position défensive, bras croisés sur la poitrine, bitch face on, elle a quand même préféré se la fermer sur le fait qu'elle ne jugeait pas la clientèle, puisque c'est clairement ce qu'elle était en train de faire. Oué elle tentait de rester un minimum cohérente malgré tout enfin pas pour très longtemps, mais ça, c'est qu'un détail. "J'en suis sûre même." C'était faux, ils étaient loin d'être tous discrets, elle pouvait en pointer au moins deux du doigt, là, maintenant, qui était en train de draguer une fille qui n'était absolument pas leur copine, mais ça, elle n'avait pas à le savoir. Itziar, ou celle qui ment quand ça l'arrange. Est-ce qu'elle aurait réagi différemment si Clara avait été un homme ? Bonne question. La féministe qui sommeille en elle est en train de fumer de rage à ce moment précis. Non ça n'aurait pas changé que ce soit un homme. C'est un motif purement personnel, même si elle vient de lui dire que ça n'avait rien de personnel. Allez comprendre la contradiction. Quoi que, il y a surement rien à comprendre là-dedans. Elle ne saurait même pas dire pourquoi elle et pas le mec derrière elle à sa droite en train de faire du rentre dedans à deux nanas, alors qu'Itziar est certaine de l'avoir vu plusieurs fois et pas plus tard qu'hier avec une fille qui était sans aucun doute, sa copine. Elle était un peu coincée quand une voix lui demande si ici c'est bien le Canvas. Elle est complètement surprise par la question et sur le coup a clairement dû regarder d'un air hébété la jeune femme lui ayant posé cette question. "Non le Canvas c'est en face, à droite." lui répond-elle quand même avant d'ajouter "bonne soirée!". Elle reporte son attention sur la jeune femme avec qui elle est toujours en plein argument. Se demandant s'il vaut mieux avouer que c'est purement personnel ou mentir et passer pour une meuf complètement sexiste. Dans les deux cas, ce n'est pas glorieux, alors tant qu'à faire, autant être honnête et tant pis pour les contradictions. C'est une fille compliquée, il ne faut pas faire attention. "Vous êtes moins discrètes que d'autres." Elle maintient. "Je bosse là 6j/7 j'en vois passé des gens et je peux vous dire que vous n'êtes vraiment pas discrètes." Tiens donc. "Mais si vous voulez vraiment tout savoir, c'est personnel. On se connait pas, mais c'est personnel quand même, vous seriez un mec ça ne changerait absolument rien, les mecs n'ont selon moi pas plus le droit d'être infidèles que les femmes." Là on était reparti sur de l'honnêteté, pas sûr que ce soit mieux par contre.
Evidemment que la demoiselle n’était pas blanche comme neige dans sa façon de mener sa vie. Personne ne l’est et sa façon d’éviter soigneusement de répondre à sa remarque comme si au moment où Clara l’avait prononcé, la musique avait été trop forte ou son attention ailleurs montre bien que la conseillère avait raison. Elle n’a aucun droit, aucune supériorité qui pourrait lui permettre de la juger ou de lui faire ce genre de commentaire et ça lui suffit pour ne pas se laisser démonter, pour tenir tête parce qu’elle n’a aucune raison de culpabiliser de ses actes devant cette jeune femme. Clara enchaine sur une réflexion, car après tout, si c’est la réputation du bar qui inquiète tant la jeune femme, peut-être devrait-elle commencer par fournir un service impeccable et ne pas fourrer son nez dans les affaires des clients. C’est très mauvais pour les affaires et ça, c’est de notoriété publique. "Vous avez un problème avec les serveuses ?" Elle est vite blasée par la stratégie d’évitement de la jeune femme. Si elle a été assez futée pour observer son comportement, elle fait un assez mauvais pas en se faisant plus stupide qu’elle ne l’est. Un comportement que Clara abhorre, comme si c’était elle la responsable de cette conversation alors que c’est tout bonnement madame qui se mêle de ses affaires et adopte un comportement inapproprié. « Vous savez bien que non. » Elle lui répond d’un ton direct, sous entendant qu’il est inutile de jouer à l’idiote parce que ça ne prendra pas avec elle. C’est déjà un jeu qui s’installe alors qu’il ne devrait pas être. De simples excuses sont demandées et elle est capable de passer à autre chose. "Personne ne s'est jamais plaint. Je ne méprise pas la clientèle" Elle ne rit pas, mais son visage laisse parfaitement entrevoir qu’elle aimerait parce que le propos de la serveuse se fait aucun sens. « Il semblerait que la situation soit en train de changer. La meilleure chose quand on ne supporte plus son emploi, c’est encore d’en changer. » Qu’elle fait remarquer, parce que si jusque là, elle ne méprisait personne, Clara peut très bien voir qu’elle a cassé son habitude. Toujours est-il que la jeune serveuse s’enfonce dans ses propos et que c’est regrettable. Ce n’est pas ce qu’elle dira qui la touchera. On notera tout de même que c’est la seconde fois qu’elle ne répond pas, probablement pour ne pas s’enfoncer plus. "J'en suis sûre même." Et pourtant, ça ne lui suffisait pas d’avoir été placée deux fois de suite devant ses torts. La demoiselle ne put s’empêcher de s’enfoncer et Clara l’aurait bien souligné si une jeune femme n’était pas venue interrompre leur échauffourée pour demander son chemin. "Non le Canvas c'est en face, à droite." Elle se pince la lèvre, pour ne pas faire remarquer qu’à être aussi aimable, elle ne persuade même pas de potentiels clients de rester ici. "bonne soirée!" Qu’elle ajoute à l’adresse de la demoiselle avant de recentrer son attention sur elle. "Vous êtes moins discrètes que d'autres." Qu’elle statue, comme si c’était une vérité et Clara reprend après, sachant très bien que non, qu’elle s’entête et qu’elle ne remettra pas ce sujet en question parce qu’elle sait qu’elle n’a rien à se reprocher. Il reste encore légal d’être libertine et infidèle. « Je ne suis pas moins discrète. » Elle tient tête comme elle le fait avec puisque c’estce jeu là qu’elle veut mettre en route. "Je bosse là 6j/7 j'en vois passé des gens et je peux vous dire que vous n'êtes vraiment pas discrètes." Un sourire. Elle répète. « Non, je ne le suis pas. » Et c’est probablement agaçant et à force de maitrise d’elle-même, elle parvient à obtenir la confession. "Mais si vous voulez vraiment tout savoir, c'est personnel. On se connait pas, mais c'est personnel quand même, vous seriez un mec ça ne changerait absolument rien, les mecs n'ont selon moi pas plus le droit d'être infidèles que les femmes." Enfin, elle l’a dit. Clara en profite pour prendre une énième gorgée de son verre tout en souriant. « Bien, on avance. » C’est un constat. Parce qu’à s’entêter, elle a cru qu’elles allaient rester bloquées longtemps sur le sujet de la discrétion. « Et donc, je pourrais avoir connaissance de ce qui rend mon infidélité personnelle à vos yeux quand celle des autres vous indiffère ? » Le calme revient. Sa question est sérieuse. Après tout, c’est qui cette fille qui se permet d’avoir une rancœur envers elle alors qu’elle ignorait tout de son existence il y’a une heure ? « Vous l’avez admis vous-même, je ne suis pas la seule, donc qu’est-ce qui vous débecte autant quand cela vient de moi ? »
Dernière édition par Clara Davis le Mer 23 Mai 2018 - 14:26, édité 2 fois
Elle passe pour une imbécile. Il n'y a pas d'autre mot et le pire, c'est qu'elle ne semble même pas s'en rendre compte puisqu'elle continue et reste bornée. Têtue comme une mule comme on dit. Ce serait à croire qu'elle le fait exprès. Bien sûr que la jeune femme n'a rien contre les serveuses, si c'était le cas, elle serait plutôt allée boire un verre dans un club VIP, pas un simple bar de quartier un peu branché. D'ailleurs, sa technique de retournement de situation semble avoir totalement échoué puisque n'ayant pas du tout l'effet escompté. Bon, au moins elle avait tenté, c'était le plus important non ? "Non je n'en sais rien, sinon je n'aurais pas posé la question." Bon visiblement, tenter de retourner la situation et échouer n'était pas assez. Il fallait qu'elle tente de s'enfoncer encore un tout petit peu plus avec un soupçon de "est-ce que vous me prenez pour une idiote?". D'ici la fin de la soirée, elle aura peut-être découvert un gisement de pétrole à cette vitesse-là. Tout semble possible ce soir, autant rêver un peu, soyons fous. Personne ne s'était jamais plaint d'elle, pour la simple et bonne raison qu'elle était du genre sociable comme fille, toujours un mot pour rire avec les clients, la fille chill, sympa de base. Absolument pas la fille moralisatrice bornée qui s'entête face à l'australienne. Elle ne mentait donc pas du moins ça dépend à qui vous posez la question bien sûr, car l'australienne en face d'elle n'a pas franchement l'air satisfaite de la réponse. De deux choses l'une, qui avait dit qu'elle n'aimait pas son travail ? Ok, ce n'était pas rose tous les jours et c'était fatigant de passer ses soirées debout à piétiner, mais il y avait bien pire selon elle, mais surtout, changer de travail était plus facile à dire qu'à faire quand on a vingt-quatre ans et qu'on est encore étudiante. Elle n'avait pas des tonnes de possibilités. C'était le bar, le supermarché ou le fastfood grosso modo et entre les trois, son choix était très vite fait. "J'ai absolument rien contre mon travail." déclare t-elle d'une froideur glaciale. Un peu plus d'entrain n'aurait fait de mal à personne, mais c'est clairement un jour sans ce soir, il faudra donc se contenter de ça. "Et même si je ne le supportais plus, comme vous dites, je n'aurai pas pour autant le luxe d'en changer." Du moins pas pour l'instant, une fois son diplôme en poche, elle compte bien aller voir ailleurs, sans regarder derrière elle. L'australienne n'est pas moins discrète, apparemment, elle persiste et signe puisqu'elle le répète deux fois de suite. "C'est vous qui le dites." prend soin de répliquer Itziar. C'est surement là qu'elle a complètement perdu la bataille qu'elle tentait tant bien que mal de remporter. En avouant que c'était personnel, elle a très certainement signé son arrêt de mort. Elle n'avait absolument aucun moyen de se sortir de là sans que ce soit totalement honteux pour elle. Ce qui au grand dam d'Itziar semble satisfaire la jeune femme qui prend une gorgée de son verre, un sourire dessiné sur son visage. Elle est mal barrée et elle le sait et la question qui suit ne fait que confirmer qu'elle s'est lancée sur une pente qu'elle ne pourra pas remonter. Elle n'a pas de réponse pour elle. Elle ne sait même pas pourquoi elle s'est emportée comme ça. C'est personnel, mais surtout hasardeux, ça aurait pu être n'importe qui, mais non c'était tombé sur elle, tout simplement. Pas vraiment matière à donner une bonne explication n'est-ce pas ? "Il y a pas de raison particulière." répond-elle avec le plus grand des calmes. "C'est vous, ça ne s'explique pas." Pour le coup elle est honnête, pas sûre qu'elle soit réellement convaincante en revanche. "Je vois pas vraiment ce que vous voulez que je vous dise de plus, ni pourquoi je devrai vous donner des explications." il était grand temps que quelqu'un intervienne, autant pour son bien, que pour la réputation du bar qu'elle avait défendu avec tant d'ardeur. Mais plus pour son bien à elle puisqu'elle est clairement en train de passer pour l'idiote du village, à creuser sa propre tombe. On pourrait croire qu'elle se rendrait compte qu'elle est en tord, qu'elle s'excuserait et que ça en resterait là, mais non.
"Non je n'en sais rien, sinon je n'aurais pas posé la question." Come on, Clara passe son temps entourée d’adolescent qui cherchent à la faire sortir de ses gonds en la provoquant, elle pourrait avoir au moins la maturité d’admettre que ses propos étaient juste une tentative infructueuse d’obtenir le dernier mot. Mais voilà, le fond de la conversation est là, c’est Clara qui devrait être outrée et la pourrir et elle n’apprécie pas cette attitude dans le sens où elle essaie d’être la plus mature des deux. Et les remarques fusent entre elles, personne ne semblent s’en rendre compte et ça ne les arrête pas de se dire qu’il vaudrait mieux laisser ce contentieux là où il en est. "J'ai absolument rien contre mon travail." Ce n’est pas ce que ses propos ou son attitude laisse croire, parce que quand on est mal-aimable à ce point, ça ne peut que venir d’un désamour complet avec ses fonctions. "Et même si je ne le supportais plus, comme vous dites, je n'aurai pas pour autant le luxe d'en changer." Là, c’est une autre affaire et elle ajouterait, une raison supplémentaire pour faire en sorte de garder son emploi et donc à ne pas venir insulter la clientèle. Quand on n’a pas le luxe de se faire virer, on reste irréprochable. Mais elle insiste à la trouver pas discrète, à lui mettre sous le nez son infidélité et à la blâmer elle sans reconnaitre que sa situation est semblable à celle de plusieurs personnes ici et que son attitude est purement motivée par un motif personnelle. Elle s’entête mais Clara ne démérite pas et continue de soutenir. "C'est vous qui le dites." Ce qui a des airs d’aveux dont elle pourrait se contenter, sauf qu’elle parvient finalement à faire dire la vérité la vérité à la jeune blonde. Une vérité que Clara déguste tranquillement, satisfaite que la conversation n’en soit plus à se lancer des piques dans le but de faire sortir l’autre de ses gonds sans arriver au principal et au problème qui a causé cette conversation. Au final, il lui suffit d’agir comme elle le fait avec chacun de ses étudiants. Pas mal pour une femme nullipare. Maintenant, elle aimerait en savoir plus parce que sa première pensée, si elle est autant visée par la jeune femme, c’est qu’elle a bien du faire quelque chose. "Il y a pas de raison particulière." Qu’elle répond, comme si ce matin, elle s’était levée en s’disant qu’elle prendrait le temps d’être malpolie avec une cliente. "C'est vous, ça ne s'explique pas." C’est elle. Et bien, elle se demande presque ce qu’elle peut répondre à ça. "Je vois pas vraiment ce que vous voulez que je vous dise de plus, ni pourquoi je devrai vous donner des explications." Baaah, parce qu’elle a tout de même le droit de savoir si elle a fait quelque chose ? Clara n’est pas devin, mais d’assez bonne volonté pour l’entendre. Elle acquiesce à ses propos, soupire et reprend une gorgée de son verre. « Donc, pour résumer, vous venez, vous m’insultez pour approximativement aucune raison. Ça, c’est de la maturité ! » Qu’elle se permet de réflexionner avant de se lever de sa chaise et d’attraper ses affaires qu’elle avait posé sur le dossier. « Ce que je comprends pas, c’est que ça vous prenne d’un coup parce que les autres soirs où vous m’aviez servi, vous étiez parfaitement normale, voir même sympathique. » Qu’elle fait remarquer tout en mettant sa veste. « Enfin, vous comprenez que j’ai d’autres plans ce soir que d’écouter les leçons de morale d’une personne qui devrait regarder devant sa porte avant de pointer du doigt et puisque votre orgueil ne laisse pas sortir les excuses que je mérite, soyez tranquille, je ne reviendrais plus. »
Dernière édition par Clara Davis le Mer 23 Mai 2018 - 14:24, édité 2 fois
Elle était au pied du mur, ou alors, c'était elle le mur. Mur qui visiblement restait campé sur ses positions et n'avait pas l'air décidé à s'écraser et laisser cette histoire filer. Pourtant, Dieu sait qu'elle devrait s'arrêter là, s'excuser et retourner derrière le bar, s'occuper des autres clients. C'est ce que toute personne sensée ferait. Après tout, elle ne connait cette femme ni d'Eve ni d'Adam, qu'est-ce que ça peut bien lui faire qu'elle soit infidèle. Elle n'a tué personne. Certes l'infidélité n'est pas forcément très moral, mais pour ce qu'elle sait, ce n'est pas encore un crime. Du moins, pas en Australie. En cherchant bien, il y a surement des pays où c'est très certainement un crime pour une femme de tromper son compagnon. Pas en Australie en 2018 par contre. D'ailleurs c'est pas plus mal comme ça. Malgré tout, les femmes ont le droit (aussi questionnable soit-il) de faire comme les hommes et ne sont pas simplement bonnes à rester chez elles sagement, à faire la cuisine, le ménage ou encore le jardinage. C'est bien joli de planter du rhododendron et autre rosier, ou parterre de fleur, mais clairement, il y a plus fun comme passe-temps. Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'Itziar était parfaitement d'accord avec ça. Que depuis un an qu'elle bossait dans ce bar, elle en avait vu de l'infidélité défiler sous ses yeux, soirs après soirs et que ça ne lui avait jamais rien fait. Femmes, hommes, elle en avait vu de toutes les couleurs et pourtant jamais elle n'avait ressenti ce besoin irrépressible de dire quelque chose. Ca ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Alors, on mettra ça sur le compte de son humeur. Elle avait extrêmement mal dormi. Ou pour être plus précis, elle n'avait pas dormi du tout, la faute à son imagination sans limite dirons-nous, mais quand elle était rentrée du bar la nuit dernière, pour une raison inconnue, elle s'est mise à se demander si les éléphants se couchent. Une fois que cette question a débarqué dans son esprit, elle n'a pas réussi à fermer un oeil. D'ailleurs, malgré cette nuit blanche, elle n'avait pas la réponse à sa question, les opinions étant visiblement divisés sur le sujet, ce qui au final était pire que ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit. Elle s'était donc levée du pied gauche et malheureusement la jeune australienne en payait les frais, sans aucune raison. C'était moche, très moche, il fallait bien l'admettre. En revanche, Itziar, pour sa part, ne comptait pas l'admettre et c'était là tout le problème. L'australienne résume la situation, plutôt droit dans le mil' d'ailleurs comme analyse, Itziar s'est clairement sabordée, mais en même temps, elle n'avait plus trop le choix que d'être honnête. Ce n'était absolument pas mature, là encore la jeune femme avait visé plus que juste et elle se levait maintenant de sa chaise en récupérant ses affaires. C'était normalement, le moment où Itziar aurait dû s'excuser de son comportement, lui dire qu'elle n'avait pas à partir et que ça ne se reproduirait plus, mais à la place elle la regardait faire. "Il y a un moment où on peut plus faire semblant." répond-elle de façon complètement détachée. Oué elle l'avait toujours servie avec un sourire aux lèvres et un petit mot sympa, comme elle le faisait pour tous les autres clients, aujourd'hui, ça avait été plus fort qu'elle elle ne pouvait pas se l'expliquer et elle ne semblait pas non plus capable de reconnaitre ses tords. Elle n'essaye même pas de la retenir, après tout, c'est un peu tard non ? "Vous faites comme vous voulez." Lui dit-elle ensuite, toujours avec le même ton détaché quand la jeune femme précise qu'elle ne reviendra plus ici. Une de perdue, dix de retrouvées, c'est pas ça qu'on dit ? Sur le moment, elle ne voit pas pourquoi elle devrait s'excuser, alors elle ne prend même pas la peine de le faire et décide finalement de retourner vers le bar. A peine s'est elle retournée qu'elle croise le regard de Josh, son collègue, lui faisant signe qu'il va lui couper la tête. Visiblement, elle risque de passer un mauvais quart d'heure, bien mérité cela dit.