| Mécanique quantique. # MYRDDAS |
| | (#)Ven 4 Mai 2018 - 6:56 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. — Oui maman, non- Non je vais bien je t’assure. Je mange bien, je dors bien, je m’entends toujours avec Nathan même avec la coloc’ oui. J’ai même un boulot sympa, dans une petite librairie de quartier, y’a pleins de vieux livres, tu adorerais... Je suis qu’un simple employé encore, je viens de commencer, mais la gérante est sympa. En tout cas je crois qu’elle m’aime bien, c’est un plus non ? Et tu sais, j’ai réussi à ne pas prendre de coups de soleil encore, et pourtant je suis allé plusieurs fois à la plage. D’ailleurs je suis persuadé que tu aimerais Brisbane.. bien que ça manque de pluie. Et- Non je n’ai pas de copine.. ni de copain oui, non, écoute je te le dirais si c’était l’cas non ? Les australiens sont charmants et tout mais non, je veux pas de ça maintenant c’est bien trop... Ah j’dois te laisser, maman, je vais être en retard sinon, continuais-je avant les formules de politesse d’usage, autre « bisous, au revoir, je te rappelle, bonne journée »... Je raccroche avec un certain soupire. L’heure pour moi d’aller au boulot. Pas que cela me déprime, au contraire, mais j’aime encore dormir et prendre mon temps le matin, ce qui est impossible. Depuis l’appartement que je partage avec Nathan, il me faut une petite demi-heure de marche pour rejoindre la librairie, ou autant de temps en transport en commun mais je préfère largement marcher. Seul sport que je pratique, le reste ne me tente guère et rien ne m’oblige à garder une forme physique de fou. Plus de théâtre, plus cette nécessité d’avoir de l’endurance pour tenir des heures sur une scène. J’ai légèrement menti, tout ne va pas bien, et je ne dors pas toujours très bien, mais assommer ma mère avec ça me paraît inutile. Penser positif. J’essaie de me concentrer là-dessus. Après ce coup de fil, tardif pour ma mère, à Cambridge, et tôt pour moi, je termine de me préparer en engloutissant un petit déjeuner plus ou moins équilibré. J’ai retrouvé des habitudes d’étudiants, à savoir, me faire plaisir. Au moins le matin. Mais le thé reste une chose sacro-sainte. Cependant pressé par le temps, je le bois assez vite puis me dépêche. Epaulant mon sac en bandoulière, je sors dans couloir en fermant la porte à clé derrière moi. Habitant au cinquième étage, je choisi de prendre l’ascenseur pour tenter de rattraper quelques minutes de retard. A cette heure-ci, les gens partent au travail, et on croise parfois quelques personnes. Ce matin, la chance n‘est pas avec moi alors que les portes s’ouvrent sur nul autre que notre voisin du dessus, un mec hautain et froid dont la tête ne me revient absolument pas. Pourtant, je ne laisse rien paraître, comme les rares fois où je l’ai croisé – Nathan le trouve beau, mais je ne vois absolument pas en quoi –, et lui souhaite le bonjour d’une voix sans effort. Tout juste un murmure, je marmonne la formule de politesse, et me place dos à l’une des parois, sortant machinalement mon portable. Nous descendons un étage. Puis deux. Mais entre le troisième et le deuxième, les lumières clignotent une fois et la machine s’arrête. Tout comme mon cœur. |
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Dernière édition par Myrddin Owens le Lun 4 Juin 2018 - 5:09, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 6 Mai 2018 - 4:50 | |
| Ça a été une très mauvaise nuit pour Thomas Beauregard. Encore une fois, il n'a pas sut fermer l'oeil de la nuit et s'est dit ce matin, lorsque son réveil a sonné, qu'il devrait déjà être habitué. Sauf que ce n'est pas le cas et ça ne le sera sans doute jamais. Voilà un an que son divorce a été prononcé et, en vrai, ça ne cessera de le travailler. Ça fait un an, jour pour jour, qu'il a avoué l'adultère sur son ex-femme. La vérité a éclaté au grand jour de façon abrupte et horriblement cliché : il l'a trompé. Avec sa meilleure amie. Jamais, pendant toutes ces années de mariage, il ne s'est pensé capable d'un tel acte de lâcheté et de trahison. Mais c'est fait. Il a commencé à la tromper alors qu'il était encore en mer et a continué par la suite. Et s'il n'a pas dormi cette nuit c'est parce que sa maîtresse lui a annoncé avoir du retard, qu'un test de grossesse a révélé le tout au grand jour mais qu'elle irait chez le gynécologue pour vérifier tout ça.. Du coup, il a dit qu'il y sera, qu'il ira avec elle.
Après s'être extirpé du lit, Thomas s'est traîné à la cuisine où il s'est préparé un café qu'il n'a même pas fini. Il a mangé la moitié d'une tartine à la confiture puis est allé dans la salle de bain où il est resté enfermé pendant de longues minutes pour, au final, seulement se doucher et être à peu près présentable. Un simple t-shirt et un jeans, ça fera l'affaire, de toute manière c'est à l'hôpital qu'il va, pas à un dîner d'affaire.
En sortant de l'appartement, il ne se rend pas totalement compte qu'aujourd'hui est ce genre jour où il aurait dû rester au lit et ne rien prévoir. Car toute la merde qui peut arriver lui tombera sur la tête. Il en était persuadé en entrant dans l'ascenseur, que celui-ci s'est arrêté à l'étage du dessous et que c'est cet homme à l'accent détestable qui est entre. C'est froidement et vraiment à contre cœur que Thomas l'a salué, ne pouvant décemment être agréable face à une telle personne. Cet homme là, qui a aussi grommelé deux ou trois choses inaudibles, habite en colocation avec un autre de ce même genre, tout aussi idiot et détestable.
Se calant dans un coin de l'ascenseur, Thomas a attendu avec plus ou moins de patience...jusqu'à ce que la machine ne se soit arrêté abruptement. Les lumières ont clignoté avant qu'elles ne soient éteintes, plongeant les deux hommes dans une lumière rougeâtre. « Putain, c'est pas vrai !» s'exclama le marin. Il s'est directement avancé vers la porte où il a appuyé plusieurs fois sur le bouton d'appel, comme si on allait lui répondre plus vite «alleeeez... » pressa-t-il, les dents serrés, pressant sans cesse le bouton. |
| | | | (#)Mar 8 Mai 2018 - 13:42 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. Dès que j’entre dans l’ascenseur, l’ambiance est glaciale, quasi insupportable si je ne savais pas que cela ne durerait pas plus de quelques minutes. Quelque chose dans cet homme, dont je ne connais à peine le prénom – Thibault, ou Thomas... – m’irrite. C’est viscéral. Juste sa tête, ça ne me va pas. Ça soit il le ressent et réagit en conséquence, soit il pense naturellement la même chose que moi et c’est complètement réciproque. Je ne sais plus qui s’est fait une idée le premier, en tout ça a été presque instantané pour moi. Et je m’en souviens encore, de notre rencontre. Tranquillement sur mon portable à regarder des memes sur internet, et parfois à en sourire je descendais les escaliers pour cause d’ascenseur en panne (tient donc) et il m’est rentré dedans comme un gamin des rues, sans s’excuser, continuant sa route comme si de rien n’était avec la grâce d’un bœuf. A partir de là, j’ai eu une très mauvaise impression. Qui s’est aggravée petit à petit pour qu’à présent, cela me vienne naturellement, moi qui ne suit pourtant que rarement aussi radical. Il n’est pas plus souriant, pas plus chaleureux. C’est tout juste s’il ne grimace pas en me voyant entrer dans l’ascenseur. S’il avait pu m’ignorer totalement, nul doute qu’il l’aurait fait. Chacun de son côté cependant, tout va plutôt bien, jusqu’à ce que l’ascenseur s’arrête totalement entre deux étages. Les lumières sont éteintes, ne reste plus que celles, disons, d’urgence, qui nous plonge dans une atmosphère rougeâtre et plus sombre. Rendant la situation encore plus parfaite. Mon cœur rate un battement, mais je ne dis rien, au contraire de mon malheureux partenaire qui fait savoir son mécontentement par une exclamation. Il martèle le bouton d'appel, au moment où je sens que cette journée tourne vraiment au cauchemar. Le moment charnière est là, lorsque, évidemment, on ne nous répond pas tout de suite. J'aurais dû manger quelques biscottes en plus ce matin pour tenir le coup, car qui sait quand nous pourrons sortir. — Hey ça va il vous a rien fait ce bouton, lançais-je avec un soupire sec. Sa nervosité fait grimper la mienne, et je n'aime pas du tout ça. Sa délicatesse me fait prier pour que le tableau des commandes ne lui explose tout simplement pas sous les doigts. Un vrai taré. Je suis sûr qu'il est capable de briser une tasse de porcelaine en serrant trop fort sous le coup de son impulsivité ; raison de plus pour ne pas l’inviter à l'appartement. Devant l'absence de réponse du bouton d'appel, je sors mon portable mais le peu de réseau me déprime assez vite. Évidemment, c'aurait était trop beau, et surtout bien trop à notre avantage. Pourtant, je ne suis pas le genre à rester les mains dans les poches. J'ai encore cette chanson de Disney en tête, de Mulan. « Comme un homme, sois plus ardent que le feu des volcans. » Une des motivations pour vaincre le ménage de l’appartement. On sous-estime les qualités de ces musiques. Tout ça pour dire que cette phrase, je me la répète assez pour garder mon calme et ne pas paniquer, alors que la claustrophobie se rappelle doucement à moi. — Bordel… réseau de merde… sifflais-je entre les dents serrées alors que je réitère mon appel au concierge, mais rien à faire. Ça ne passe pas. Si l'appel d'urgence de l'ascenseur ne marche pas non plus, on est dans de beaux draps. J’imagine déjà le silence pesant, mais vaut mieux ça que parler de la récession économique… |
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| | | | (#)Mer 9 Mai 2018 - 16:19 | |
| Croiser cet homme m'est déjà insupportable en temps normal, être coincé dans la même minuscule pièce que lui est pire que tout au monde. Je m'excite sur le bouton d'appel ce qui, évidement ne sert à rien. Et le sale gosse me le fait remarquer par une remarque à la con qui me fait soupirer lourdement. J'essaie de garder mon calme mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Lorsqu'en plus je vois l'autre gamin sortir son portable, je roule des yeux.
«Ah mais ouais, bien sûr. Tu croyais réellement que le réseau passait mieux que le putain de bouton d'appel ? » je me tourne vers lui et le fixe durement « ça fait des mois que j'habite ici dans cet appartement, je connais exactement les spots où on a du réseau ou non. Et figure toi que ce putain d'ascenseur n'en fait pas parti» je le fixe puis secoue la tête « C'était vraiment la dernière chose dont j'avais envie, être enfermé avec un sale britannique à la con. » je me tourne vers la porte et secoue la tête «Je ne le mérite pas. J'ai vécu déjà un nombre incroyable de situations périlleuses, j'ai survécu à un nombre de tempêtes toutes plus violentes les unes que les autres. Mon père a toujours vu en moi quelqu'un de parfait, son fils prodige comme il le disait et je n'ai jamais fait aucun faux pas. Jamais, tu m'entends ? » je me tourne vers lui « je suis l'aîné d'une fratrie de 4 frères et une sœur, j'ai toujours été celui qu'ils aimaient et je ne leur ai jamais fait défaut. Au travail je suis quelqu'un d'ordonné, j'ai gravis les échelons à une vitesse que même toi tu comprendrais ! » je soupire et me passe les mains dans les cheveux «Jamais de la vie je n'ai été humilié de la sorte à être enfermer dans la même pièce qu'un type de ton genre... »
je soupire lourdement et secoue la tête. «Lâche ce putain de téléphone, ça sert à rien. Et … non, tu vas commence à paniquer ok ? » lâchais-je en voyant les yeux écarquillés du gamin en face de moi « Si tu me fais une crise de panique ici, crois moi je t'étouffes avant même que ta respiration ne commence à se bloquer dans ta gorge !» grognais-je. C'est bien la dernière chose dont j'ai envie : devoir dealer avec un gamin qui arrives pas à contrôler ses émotions. |
| | | | (#)Ven 11 Mai 2018 - 15:21 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. C’est horrible. Réellement. Surtout que j’aurais dû me taire pour une fois – encore une occasion manquée – car son lourd soupir parvient très bien à mes oreilles. Comme le bouton d’appel ne fonctionne pas, ou met du temps à s’activer et le gars au bout du fil à répondre, je décide de tenter le coup avec mon portable. Parfois, avec de la chance, ça marche. Avec la bonne conjecture, le réseau peut passer assez pour permettre un appel. Pas aujourd’hui. Et de surcroit, je me prends dans la tronche la mauvaise humeur du bonhomme presque sans raison. Il m’aurait engueulé de ne rien tenter, et il me sermonne d’essayer de faire quelque chose ? C’est plus ou moins ce que je lui rétorque après un regard froid. En tout cas il part dans un monologue dont je ne comprends absolument pas le sens, qui m’irrite presque physiquement tant j’ai envie de le faire taire à coup de remarques bien senties. Déjà qu’il ne me revient pas lorsqu’il se tait, entendre sa voix et cet air supérieur n’arrange absolument rien. Je croise les bras, soutenant son regard après avoir rangé mon portable. — Ca va t’as fini ton petit speech là ? Sauf ton respect j’en ai rien à carrer de tout ça ok ? Tu me connais pas, grade son air condescendant pour toi, on est autant coincés ici l’un qu’l’autre et ça m’enchante pas plus que toi, désolé d’essayer de faire quelque chose, rétorquais-je en appuyant les derniers mots. Sourcils froncés, tout mon corps lui montre à quel point je n’ai pas peur et ne suis pas intimidé par lui. J’ai bien plus d’angoisses vis-à-vis de l’environnement restreint de l’ascenseur. J’ai soudain un haut le cœur, la vision qui se trouble une seconde, et je sais que je suis mal barré. Depuis l’agression, beaucoup de choses ont changés, et si prendre l’ascenseur ou passer dans un endroit étroit ne me fait pas tellement broncher – car j’accélère ou pense à tout autre chose volontairement – mais y rester trop longtemps... Le type le remarque facilement, je ne sais trop comment, or son attitude en est presque choquante. Ecarquillant les yeux, je me reprends bien vite en retrouvant une expression fermée et sévère. — T’es sérieux là ? Putain qu’est-ce que j’ai fait pour être enfermé avec un connard comme toi ! Et pourtant, y’a du monde dans l’immeuble. La chance que je tombe avec ce gars-là n’était pas grosse. Malheureusement, la chance n’est pas avec moi. Il ne sait absolument rien de ce que j’ai vécu, et il ose me juger. On en parle de cet homme à la trentaine bien tassée incapable de contenir sa colère ? Le type dans mon genre il t’emmerde profondément, sifflais-je en le fusillant du regard. C’est alors qu’une espèce de sonnerie retenti et qu’une voix nous parvient de l’interphone. En un pas j’y suis, puisque monsieur s’est reculé contre un mur, et j’explique la situation au gars de l’autre côté, loin. La réponse est assez immédiate, il en peut rien faire, et d’après les infos qu’il a glané au bout de longues minutes de silence pour nous, il nous dit qu’un technicien est en route. D’ici trente minutes il sera là, et ça pourra mettre facilement une heure pour la réparation... Voire plus. |
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| | | | (#)Dim 13 Mai 2018 - 8:18 | |
| Un hippopotame. Voilà à quoi il me fait penser ce gosse. Un hippopotame durant sa parade amoureuse qui est tout bonnement dégueulasse. Cet animal, pour marquer sa supériorité doit d'abord marquer son territoire. Pourtant, au contraire du chien, il ne lâchera pas un petit pissou discret, non. L'hippopotame il défèque comme un gros dégueulasse. Souvent, il urine et chie en même temps, faisant, en plus, l'hélicoptère avec sa queue pour bien en foutre partout. La femelle qui trouve ça excitant va le rejoindre dans l'eau et là ils commencent quelques préliminaires, sans doute pour s'essuyer le cul avant de s'accoupler. Dans cet histoire, le mâle c'est lui, ce gosse avec je suis coincé dans l'ascenseur. Alors, certes, il n'urine ni le défèque en publique, mais c'est quand même de la merde qui sort de sa bouche. Et la femelle c'est son colocataire, cet handicapé qui est bien trop con et bien trop naïf pour comprendre que le british ne fait l'utiliser.
Là, encore une fois, les essaies de 'faire quelque chose' -comme il le dit- se solde en une grosse carabistouille. Je ne peux pas m'empêcher de le lui faire comprendre et ça l'énerve encore plus. Je lâche un sourire moqueur, comprenant que je suis entrain de m'avancer sur la bonne ligne si je veux lui faire perdre son sang froid. Je me redresse, relève le menton et le toise de ma taille supérieure. « Vieillir est obligatoire, mais grandir est un choix. Toi, t'as certainement oublié de faire la deuxième partie » dis-je en croisant les bras.
Toutefois, l'observant d'un peu plus près, je remarque qu'il montre tous les signes d'une future crise de panique. La respiration courte et saccadée, le regard fuyant … sérieusement, s'il commence à suffoquer ici, je serais bien incapable de faire ou dire quoique ce soit. Ce serait physiquement impossible pour moi de le prendre dans mes bras pour le rassurer par quelque caresses. Du coup, je fais ce que je sais faire le mieux : être désagréable au possible et l'insulter. Peut-être que s'il concentre sa colère sur moi il oubliera qu'il est sensé paniquer ? Et effectivement, ça semble fonctionner.
Au moment même où je m'arrête de parler, son regard s'éclaircit à nouveau et, pendant quelques instants, il semble oublier sa respiration trop saccadée. A mon tour je me fais insulter mais j'encaisse sans problème le coup moral, roule théâtralement les yeux et décroise les bras «Oh mon pauvre petit chou » dis-je d'un mielleux « Ton petit cul de british n'a pas l'habitude d'être enfermé dans des petits endroits comme celui-ci, c'est ça ? Eh ben écoute. Tu vas faire quoi, hein ? On en a pour 1h, tu vas te foutre en PLS dans un coin ou quoi ? » demandais-je, toujours sur un ton des plus détestable. «Comptes pas sur moi pour t'aider hein. » |
| | | | (#)Lun 14 Mai 2018 - 12:59 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. C’est beau de maturité. Ce connard trouve rien d’autre à me dire que j’ai oublié de grandir mais c’est lui qui ne veut pas se rendre compte que s’embrouiller ne sert à rien car nous sommes coincés tous deux, sans pouvoir rien y faire. J’ai envie de lui en coller une (avec le souhait d’avoir un poing américain, ou ne serait-ce qu’un ceste), mais les gens comme ça ne comprennent rien de toute façon alors à quoi bon s’énerver, il n’en vaut tellement pas la peine que ça pourrait me faire rire. Et il se croit tellement supérieur ; pourquoi, pour dix centimètres de plus ? Rester civile ne va pas marcher avec lui, et sans même que je sache pourquoi il en remet une couche, alors que je viens de discuter avec le technicien de l’ascenseur et que j’ai à peine soupiré. Je ne lui ai même pas adresser la parole. Du coup, je l’ignore. Totalement, superbement, ce flegme britannique, comme il le déteste visiblement puisqu’il croit que c’est une insulte de me traiter de british. Sans lui adresser un regard, je me cale dans le coin absolument opposé à lui, bien décidé à ne pas le regarder ou lui parler, lui porter de l’attention serait tout ce qui lui ferait plaisir, me voir m’énerver contre sa petite personne l’exciterait peut-être vu le point d’honneur qu’il met à m’embrouiller. Et puis j’ai mieux à faire que de lui offrir une réponse qu’il ne mérite pas. Je préfère davantage me concentrer sur ma respiration, et sur des pensées positives, car si je me laisse aller à l’impulsivité, toute la négativité que je ressentirais me ferais paniquer encore plus rapidement. Et, s’il est à peine intelligent (ce dont je doute clairement vu sa capacité absolument nulle à garder son sang-froid, pour un soi-disant ancien militaire c’est un comble, mais ça explique pourquoi on l’a dégagé, non ?), il ne me fera pas chier, puisqu’il veut absolument éviter que je fasse une crise d’angoisse. Comme si ça le concernait ce crétin. Il flippe juste comme un malade parce qu’il ne saurait pas gérer la situation. Et après c’est moi le gamin ? Je fixe un point, plus ou moins vaguement, et j’oublie totalement la présence de l’attardé mental. Je maîtrise mon souffle, mon rythme cardiaque se calmant de lui-même. J’utilise les mêmes techniques qu’avant de monter sur scène, lorsque le trac était trop fort, pour la canaliser. Sauf que là, je vais devoir tenir une heure. Pour commencer, afin de trouver quelque force et courage, je me remémore du Shakespeare, quelques scènes puissantes, et les récite dans le secret de mon esprit. Sans bouger les lèvres, sans faire un geste, je récite les vers comme autant de mantra qui me tiennent entre ciel et terre. En paix. Loin de la stupidité. Je ne le fais pas chier, revenir vers moi pour chercher les emmerdes, d’une part, ne me ferait avoir aucune réaction – je suis bien trop déterminer à l’ignorer tout bonnement puisque ça n’est qu’une perte d’énergie inutile –, et d’autre part, cela prouverait son besoin inhérent d’attention. Un bébé pleurnichard. — Compagnons d’armes, mes bien chers amis, écrasés sous le joug de la tyrannie, nous voici enfin parvenus sans obstacle au cœur du pays. Nous recevons ici de notre père Stanley quelques lignes de confiance et d’encouragement. Le misérable sanguinaire, le sanglier envahisseur qui a ravagé vos récoltes d’été et vos vignes fructueuses, qui s’abreuve de votre sang fumant comme d’eau de vaisselle, et qui fait son auge de vos entrailles ouvertes, ce sale pourceau est maintenant vautré au centre de cette île, près de la ville de Leicester, à ce qu’on nous dit. De Tamworth jusque-là, il n’y a qu’un jour de marche. Au nom de Dieu, en avant, courageux amis ! Recueillons la moisson d’une paix éternelle par ce dernier recours au glaive sanglant de la guerre. | code by lizzou |
| | | | (#)Lun 14 Mai 2018 - 15:03 | |
| Détestable. Voilà le mot qui me vient à l'esprit pour me décrire en ce moment même. Si Ida me voyait, elle demanderait que les papiers du divorce soit signés sur le champs. Dans le fond, je me déteste, plus qu'à n'importe quel moment de ma vie à vrai dire. Je veux dire, cet homme n'a rien fait, il a juste eu le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Peut-être qui si j'avais eu une bonne nuit de sommeil, que j'étais encore en couple avec Ida et que toute ma vie n'était pas sans dessus dessous, j'aurais peut-être supporté la présence du britannique. Et puis, peut-être que si j'apprenais à le connaître ça irait un peu mieux ? Je soupire doucement et me recule contre le mur, déviant le regard. Peut-être que si je faisais un effort ...non. Non ce n'est absolument pas le moment. C'est tellement le bordel dans ma vie, j'ai pas envie de m'infliger la présence de cet homme. Ou peut-être n'ais-je pas envie de lui infliger mon bordel ?
Je relève le regard au moment où j'entends des murmures sortir de la bouche de jeune britannique et fronce légèrement les sourcils en une moue interrogatrice. Et lorsque je comprend finalement ce qu'il est entrain de faire, je me fige. Sans aucun problème je reconnais le monologue de Richmond que l'on trouve dans la pièce de théâtre Richard III. Ma pièce préférée. De mon auteur préféré. Je soupire très discrètement et pince les lèvres, essayant de garder une mine impassible et ne comprenant absolument pas ce qui se passe actuellement en moi. Il y a même pas 5 minutes je le comparais à un hippopotame en chaleur, maintenant je le trouve de plus en plus incroyable ? Je déglutis et croise les bras, alors que toute mon attention est portée sur cet homme. Il ne demeure pas dans la stratosphère des verbes, il s'élève bien au delà. Il a l'air tellement passionné, tellement paisible. Toute sa panique, son accès de rage, tout ça, ça semble être oublier. Je ne bouge pas, ne dit rien, oublie même de respirer tant ces mots semble sortir de manière naturelle.
Même lorsqu'il a finit je me tais. Et longtemps après encore, je laisse une atmosphère agréable nous entourer. Chacun de nous reste dans son coin, personne ne dit quoique ce soit pendant de longues minutes, avant que je ne décide de le briser. «Je ...hum ... » dis-je doucement «C'est original, comme endroit pour réviser ses textes» haussais-je les épaules sur un ton relativement détacher mais tout de même moins froid qu'avant « ça t'arrive souvent ? De faire ça dans un ascenseur ?» demandais-je, reprenant un ton et une expression moqueur. |
| | | | (#)Mer 16 Mai 2018 - 20:20 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. Ma technique marche à la perfection. Réciter à demie-voix un monologue me permet de me concentrer sur quelque chose de précis. Après plusieurs qui n’ont pour écho que mes pensées, mais parole prend le relai et, étonnement, cela ne fait que m’élever un peu plus dans l’ailleurs. Je ne vois plus l’ascenseur devant mes yeux, ce lieu clos, si étroit. Je vois un mélange de loges, des endroits où j’ai pu jouer ce texte, de la scène, du public dans le noir, l’imagination qui s’emballe. La pure italienne se transforme, j’y mets plus d’intensité sans m’en rendre compte. Tout ceci ne permet que de m’éloigner davantage de la réalité, et de la situation désastreuse dans laquelle je me trouve. Et de cet homme exécrable ; si seulement ça j’étais loin aussi physiquement que mentalement… L’insupportable type s’est tu, reclus lui aussi dans un coin. Je lui en suis reconnaissant de ne pas me dérange, de ne pas être chiant jusqu’au bout. Une bulle s’est créée autour de moi, à base de Shakespeare et des souvenirs que j’en ai, et cela me fait un bien fou. Je suis à nouveau serein – quoique je ne l’ai pas été depuis hier soir. Je devrais faire ça plus souvent. Le silence envahit la cabine dès que je me tais. Encore plongé dans mes pensées, tournant et retournant quelques phrases, quelques idées, je ne vois pas le temps passé, si bien qu’une minute ou dix auraient pu s’écoulées alors que ce débile reprend la parole. Mais son ton a bien changé, moins glacial, plus détaché, et j’arque un sourcil en tournant un visage somme tout impassible vers lui. Il trouve simplement ça étrange de réviser son texte dans un endroit pareil, et j’hausse simplement les épaules. Avec de froncer les sourcils lorsqu’il redevient moqueur, et mon regard se durcit. Néanmoins, il n’y a plus de colère, ou la même animosité. Je le trouve juste lourd à présent. Ce doit être un tout, il m’a l’air incapable d’être gentil, sympathique, agréable. — Seulement quand je suis coincé avec un abruti et que ça peut m’éviter de lui en coller une avant de sortir, rétorquais-je, sérieux. Je retourne à mes pensées, tournant la tête et mon regard pour le sortir de mon champ de vision autant que je le peux. Je n’ai pas confiance, j’ai l’impression qu’il n’attend que le bon angle pour attaquer de nouveau et m’énerver. Et je n’ai qu’une hâte, c’est que le technicien se dépêche et n’ai pas de retard du tout. Sentant l’étau de l’angoisse revenir, car ça n’est jamais bien loin au final – et l’idée même de partager le huis-clos de l’ascenseur avec cet homme m’irrite –, je referme les yeux, souffle doucement, et recherche dans mon catalogue mentale une nouvelle scène, une nouvelle pièce, et le simple fait de penser à tout autre chose réussi, avec la même magie qu’auparavant, à me détendre. Mon yoga. |
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| | | | (#)Sam 2 Juin 2018 - 10:14 | |
| Cet homme, en quelques secondes, il a réussi à remplir quelque chose dans mon fort intérieur. Je ne saurais dire quoi, fait est que je me sens incroyablement bien tout à coup. Comme si tous mes doutes et tous mes ressentiments qui tonnaient dans mon cœur jusqu’à présent s’étaient envolés, évaporés. S’il y a bien une chose sur cette terre – à part mes enfants- qui réussi à me calmer et à me remettre en question, c’est bel et bien Shakespeare. Il est l’auteur de mon cœur, je chéris ses livres plus que n’importe lesquels. En vrai, il ne passe pas une soirée où je ne lis pas une scène de ses pièces. Il m’arrive même de lire un livre par soirée, profitant et savourant chaque réplique. C’est mon plaisir personnel. Ce même plaisir que j’ai dû mettre de côté depuis bien trop longtemps suite à la naissance de mes enfants et encore plus depuis l’annonce de mon divorce. Je n’ai plus la tête à lire, ni à rien, et pourtant je sais que lire du Shakespeare est une forme de méditation à mes yeux et me ferait le plus grand bien. C’est, en entendant ce jeune homme, que je me rends compte à quel point la lecture me manque.
Et c’est sans doute pour cette raison que j’ai une irrépressible envie d’aller embrasser ces lèvres qui ont permis à ces mots à se former et à sortir dans la bouche de cet inconnu. Lorsque je repose mon regard sur lui, je ne ressens plus aucune répugnance, non. Je vois l’homme comme je ne l’ai jamais vu auparavant. Avant, je le trouvais écœurant, plus que quelconque, grand, désarticulé, moche. Mais maintenant, j’ai l’impression que c’est un tout autre jeune homme qui se matérialise devant moi. Pleins de vie et pourtant morose, un regard pétillant, mais luisant de souffrance, les traits fins et tirés mais expressifs. « Je trouves ça cool» dis-je finalement après presque une minute de silence, pendant laquelle je l’ai parfaitement bien détaillé. « J’adore Shakespeare et je …c’était excellent. Ce que tu as fait là» ajoutais-je, même si j’ai bien l’impression qu’il n’en aura rien à faire.
Je ne sais plus quoi dire d’autre et décide donc d’agir. Agression physique ou sexuelle ? Peu importe comment on pourrait le définir plus tard, je me rapproche subitement du jeune comédien qui se retrouvé aculé au mur. Sans plus hésiter, je pose une main sur son torse et l’embrasse. Tout d’abord avec douceur pour voir comment il réagit. Mais voyant qu’il ne se débat aucunement, qu’il répond même à mon baiser, j’accélère et intensifie la cadence en lui caressant doucement le torse, baissant ma main jusqu’à son bas ventre. |
| | | | (#)Mer 6 Juin 2018 - 11:08 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. L'ambiance change du tout au tout lorsqu'il avoue trouver ça cool. Mon monologue. Du Shakespeare. Rien de plus banal à mes yeux, rien de plus naturel que de réciter un texte comme s'il faisait partie de moi. Pourtant, il sape totalement mon agacement par ces quelques mots, et je le regarde un moment les yeux légèrement écarquillés. Méfiant, ma réaction première est de chercher dans ses traits finement dessinés une trace de sarcasme, de mensonge, d'ironie. Mais rien de tout cela ne m'apparaît dans ces yeux bleu acier. Une couleur étonnante maintenant que j'y réfléchis. Le silence se fait entre nous, car je ne trouve rien à dire, de pertinent ou de futile. Il m'a tout simplement laissé sans voix. Incapable de bouger, ne comprenant même pas ce qu'il fait au début, je le vois s'approcher jusqu'à ce que, naturellement, je me recule, heurtant la paroi de l'ascenseur. Je sais alors parfaitement ce qui va suivre, mais je ne fais pas un geste pour l'empêcher de se pencher vers moi. Lorsque nos lèvres se touchent, ça me paraît presque naturel. L'homme est d'abord tendre, j'y perçois presque une question, à laquelle je réponds positivement. Ses lèvres sont plus douces que prévues, plus sucrées. Je ne me les suis jamais imaginé pressées contre les miennes mais je ne me détacherais d'elle pour rien au monde. Le baiser s'intensifie, et mon corps entre en action. Mes mains auparavant plaquées contre le métal de l'ascenseur qui me soutient se glissent contre son torse, pour venir capturer sa mâchoire. De mon côté je ne suis pas en reste, et part à la recherche de sa langue sans hésiter. J'ai soudainement envie de le dévorer, purement et simplement, de le sentir tout autour de moi, de suffoquer sous son parfum et son poids. Ça n'avait pas été une beauté pour moi jusque-là, tout juste un type banal, et surtout quelqu'un que je détestais profondément. Sans raison, peut-être. Mais ne dit-on pas que l'amour n'est qu’à un pas de la haine ? Le désir qui me brûle, en tout cas, oui. Sa main me caresse le torse langoureusement avant de descendre plus bas, faisant naître un frémissement dans mon bas ventre. Un simple baiser enflammé et me voilà le regard brillant d'envie. Alors que je recule légèrement la tête pour reprendre mon souffle, c'est un autre homme devant moi, bien plus attirant que tous les autres. Mais je ne fais aucune remarque. J'ai l'impression que je vais gâcher le moment improbable qui se déroule. Nous nous détetions sans nous connaître et nous voilà maintenant à s’embrasser. Je retourne bien rapidement prendre sa bouche, mordant légèrement sa lèvre inférieure alors que mes mains, agrippées à sa mâchoire carrée et son cou, se faufilent dans ses boucles. Un paradis. Mon bras passe dans son dos pour le presser plus près de moi, trahissant mon état par un soupir contre ses lèvres alors que mes doigts se referment sur le tissus. Nous avons moins d'une heure, est-ce que ce sera assez ? Je suis déjà fébrile et avide de la suite, dévorant ses lèvres et cherchant autant de contact entre nos corps que possible. Sans doute le fait que je sois en manque joue aussi. Beaucoup. Sûrement. Ça ne peut pas être autre chose, hein ? Un bel homme me montre une attention poussée, et voilà. Après tout ça fait… Trop longtemps. Je n'avais pas osé alors. Mais dans la cage de l'ascenseur, à l'abri, reclus, rien ne m’empêche de m'accrocher à cet homme. Thomas. C'est ça. L'illumination me fait sourire, alors que mes mains s’aventurent désormais sous son haut, dans le bas de son dos pour revenir sur ses abdominaux, désireuses d'en découvrir davantage. C'est à se flinguer tant j'ai envie de lui. |
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| | | | (#)Ven 15 Juin 2018 - 12:36 | |
| Jamais je n'aurais pensé que j'aurais le courage de faire ça ici, dans cet ascenseur avec cet homme que j'ai toujours dénigré, dont je ne connais ni le nom ni l'âge et que je n'ai pas daigné connaître d'avantage. James je n'aurais imaginé un seul instant qu'il serait possible pour moi de craquer de la sorte. Mais, en y repensant, j'avoue que quelque part il m'a toujours un peu intrigué. Je ne saurais dire comment ni pourquoi, fait est que ça fait quelques temps que je me sentais pas mal attiré par cet homme. Mais mon aversion pour cet anglais était toujours bien plus grande. Sauf que Myrddin a eu le malheur de réciter du Shakespeare ce qui m'a fait craquer. Littéralement.
Je n'hésite donc plus et, m'approchant de lui, le plaque contre la paroi froide de l'ascenseur et l'embrasse. Doucement, presque avec tendresse puis plus fort, plus significativement. Et il me répond. Sans problème et sans me repousser. Je suis même persuadé qu'il y prend du plaisir car je ne met pas longtemps avant de sentir sa main effleurer mon dos. Souriant intérieurement, frissonnant joyeusement, je passe une main sur le ventre du jeune homme puis descend lentement, effleure son entre jambe par dessus le pantalon et glisse mes doigts sous son haut. Fermant les yeux, ma respiration s’approfondit et je soupire. C'est comme si j'aspirais la chaleur de son corps avec les paumes de mes mains et ça me fait un bien fou.
Lentement, je parcours son torse aux muscles finement dessinés, tandis que mon autre main vient se poser sur la joue du bel anglais. Je lui caresse quelques instants la nuque et la pommette puis délaisse les lèvres de Myrddin pour m'attaquer à sa mâchoire et son cou. J'y dépose un nombre incalculable de baisers, lèche et mordille par endroit alors que ma main gauche plonge lentement dans le pantalon et le caleçon du jeune homme, mes doigts se refermant sur la verge qui, pointé vers moi, montre qu'il est tout à fait content de cette situation. Souriant, à cette pensée, sur la peau du bel homme, je reprends possession de ses lèvres et les scelle en un baiser long et passionné. |
| | | | (#)Lun 25 Juin 2018 - 6:59 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. Passion soudaine ? Je ne saurais exactement déterminer ce qui lui prend à cet instant, ce qui le pousse à venir m'embrasser en franchissant les derniers pas. Je ne sais pas non plus pourquoi je ne le repousse pas, pourquoi je réponds à ses baisers presque sans y réfléchir une fois la surprise évaporée. Ça soulage, cette fermeté. Parce que je le déteste, au fond, non ? La frontière est bien floue, et même si je ne le supporte guère, même si lorsqu'il ouvrira la bouche pour reprendre son attitude supérieure j'aurais encore envie de le frapper, il m'attire. Irrémédiablement. Les mensonges à moi-même volent en éclat pour ainsi dire. Mais Shakespeare fait des miracles et m'a toujours porté chance. Je suis le mouvement, mes pensées submergées par sa personne s'accordent au moins pour dire que, oui, il me fait beaucoup d'effet. Et on va dire que c'est simplement le fait ne pas avoir été touché depuis longtemps qui me met dans un état pareil, mais je sais que ça ne vient pas que de là. Pour autant, je ne sais pas quelle est ce détail qui me fait réagir quasiment au quart de tour, alors que mes mains glissent dans son dos, son corps pressé contre le mien, et ses mains baladeuses. Je peux suivre leur chemin aux brûlures qu'elles laissent dans leur sillage. Sur mon ventre, mes côtes, mon torse qui se gonfle d'une inspiration profonde comme pour plus de contact. J'ai vraiment besoin de plus, et tout de suite. Après avoir voyagé un instant dans ses boucles, aussi douces qu'elles paraissent, mes mains se retrouvent pour se faufiler sous son t-shirt et découvrir à mon tour la sensation de sa peau. C'est à peu près à ce moment-là qu'il caresse ma joue, délaissant ma bouche peu après pour se concentrer sur mon cou qu'il parsème de mille attentions. Les yeux de nouveau fermés, je laisse un soupire assez connoté m'échapper. La tête penchée sur le côté, je m'agrippe à son dos, tandis que sa main se faufile par-dessous les couches de tissus pour le poser sur mon entrejambe gonflé. Un brève souffle, ma main remonte à son épaule comme pour m'y tenir, bien que la parois de l'ascenseur, bien plus froide, m'offre un soutien. Mon dos totalement adossé contre le métal, je me cambre néanmoins pour chercher davantage ses doigts décidés, retrouvant ses lèvres avec bonheur. Je lui rends son baiser avec une ardeur nouvelle, dévorant sa bouche autant qu'il le fait pour la mienne. Mes hanches s'animent en même temps que sa main qui entame des va-et-vients langoureux. Mais pas lents, nous n'avons pas vraiment le temps pour ça. Et même si c'était le cas, il y a trop de tension en moi que je sois réceptif à des préliminaires dignes de ce nom. Au plutôt, j'y serais trop réceptif. J'ai un peu l'impression d'avoir à nouveau quinze ans et de ne pas savoir comment me contrôler. Et non ce n'est pas juste ce Thomas. Non. Ce n'est pas son souffle chaud qui se mêle au mien, son corps musclé qui je devine trop bien, ses lèvres douces et féroces, ses mains enveloppantes... Non. Je me détache de sa bouche, bientôt à court de souffle, et vient blottir mon visage au creux de son cou. Absolument à sa merci. Pourtant, entre deux respirations courtes, je reprends assez de conscience pour aller détacher sa ceinture. Un peu plus par chance qu'autre chose, j'y arrive, et l'ouverture de son jean suit rapidement. Je descends tout ça sur ses cuisses pour un accès facilité, et ma main vient entourer son membre non sans une certaine avidité, lui rendant la pareille. Toujours blotti contre sa gorge, j'en profite pour y déposer mes lèvres, et remonter jusqu’à son oreille. — Ça te prend souvent de sauter sur les gens dans des ascenseurs en panne… ? Si j'avais su… Je n'aurais pas autant pesté intérieurement en le voyant tout à l’heure. Je ne peux m’empêcher de lui rappeler mon petit caractère, dans un murmure rauque. Ok, j'avais dit que je me tairais, par peur de briser le charme, mais il m’a l’air très résistant là, alors que le souffle de l’australien s'est intensifié sous l'effet de ma main. Je ne sais pas s'il y va juste au feeling, mais j'ai assez d’expérience de mon côté, mes gestes ne sont pas hésitants. Je sens alors que les siens ralentissent, et je retiens un gémissement de frustration alors que je reviens enfouir mon visage dans son cou. T’arrête pas, murmurais-je, sèchement et plaintivement, je ne savais pas que c’était possible. Sur le moment, je me fiche bien de savoir si nous passerons à l’étape suivante ou non, tout ce qui m'importe c'est qu'il n’arrête pas. |
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| | | | (#)Lun 2 Juil 2018 - 14:15 | |
| Non. Non, ce n'est absolument pas dans mes habitudes que de sauter sur les inconnus dans les ascenseurs. Encore moins moins si cet inconnu est un voisin que je considérais jusqu'alors comme insupportable. Mais fait est que voilà, je n'ai pas put refréner cette puissante pulsion avec la méchante envie de faire ce que je suis entrain de faire. Je le maintiens littéralement contre la paroi de la cage alors que ma main vient se plonger dans le pantalon du jeune homme. Très rapidement, mes doigts se referment sur la virilité qui se dresse de plus en plus vers moi. Sans quitter ses lèvres -si ce n'est pour mordiller, pendant quelques secondes, son menton et sa mâchoire- je commence tout doucement et gentiment à lui masser le pénis, effleurant ses testicules du bout des doigts. De ma main libre, je me débrouille pour déboutonner le pantalon et retirer, de ce fait, le reste de vêtements qui me barre encore un peu trop la route.
Je relâche le sexe du jeune homme dans l'optique de baisser le pantalon et le caleçon, mais je me ferais presque engueuler ! Mécontent et frustré, Myrddin m'ordonne ne continuer. Mais c'est le contraire que je fais. Me redressant légèrement, quittant ses lèvres, mes doigts ralentissent d'avantage le moment où je reprendrais son sexe en main,, c'est un sourire narquois qui vient enjouer mes lèvres. « Mais quel impatient ...» soufflais-je alors que je baisse minutieusement sa braguette «Calme toi » reprenais-je en m'approchant de nouveau de ses lèvres «ça n'en sera que meilleur » j'effleure ses lèvres des miennes « fait moi confiance » murmurais-je sur un ton doucereux, alors que mes mains attrapent les bords du jeans et du caleçon de Myrddin afin de baisser le tout.
Une fois que la virilité masculine est délivrée de sa prison de vêtements, je la reprend en main, masse et joue avec ce qui s'offre à moi, avant d'en faire de même. N'y tenant plus, je baisse, à mon tour, mon pantalon ainsi que mon caleçon puis m'approche du corps du jeune homme. Une décharge électrique remonte le long de mon échine lorsque nos deux sexes se touchent et augmente subitement la température de mon corps. Mon cœur, accélérant ses battements contre ma cage thoracique, déverse un joyeux cocktail d'hormones dans mes veines.
Me plaçant entre les jambes du jeune homme, je l'oblige à s'abaisser de quelques centimètres avant de, tout bonnement, le pénétrer. Je le sens se tendre subitement et m'efforce de ne pas aller trop vite et trop intensivement. Je lui caresse les reins et le bas ventre, afin de l'aider à se détendre et l'embrasse pour qu'il pense à autre chose que la douleur qu'il ressent. Lorsque, finalement, je le sens commencer à apprécier ma présence en lui, je commence à remuer les hanches, les allez retours se faisant de manière tout à fait naturelle. Me mordillant la lèvre inférieure, transformant un soupire en un gémissement, je sens que l'orgasme et la délivrance n'est pas loin. Des deux côtés. |
| | | | (#)Dim 15 Juil 2018 - 15:07 | |
| — MYRDDIN & TOM Brisbane, Australie. Juillet 2016. L’homme ne me répond pas, nul besoin après tout. Je me doute bien que ça n’est pas dans ses habitudes que de profiter de pannes d’ascenseur pour sauter sur des gens. Surtout que, peu de temps auparavant, nous ne pouvions pas nous encadrer. Et puis il a une meuf, une copine, je les ai déjà croisés ensemble. Ce retournement de situation m’a d’autant plus surpris, mais le plaisir est tellement fort que je ne me pose pas plus de question. Ça ne servirait à rien. Nos désirs prennent le pas sur le reste et je suis à présent, de bon gré je l’avoue, plaqué contre la paroi froide par le corps de Thomas. Si c’est bien son nom, je ne m’en rappelle que rarement d’ordinaire, alors que mes pensées jouent aux loopings, c’est d’autant plus difficile. Ses attentions me perdent un peu plus, et j’ai très vite très chaud. Je ne sais pas trop pourquoi j’accepte tout cela de sa part, pourquoi j’en ai envie aussi, alors que je n’ai pas recherché ce genre de contact depuis longtemps. Ma respiration courte, j’arrive à lui dire de ne pas s’arrêter, quand bien même c’est ce qu’il fait. Je ne suis pas d’accord, mais il continu, s’amusant de mon impatience en se redressant un peu et me privant par-là même occasion de ses lèvres. Je gronde à son attitude presque hautaine, comme si je n’étais qu’un gamin sans aucune expérience. Je le fusille du regard et ne répond pas à l’approche de sa bouche aux paroles doucereuses, le laissant m’effleurer simplement. D’un autre côté, je ne contrecarre passes plans ; il peut à loisir défaire correctement mon pantalon et abaissait tout l’encombrant sur mes cuisses. Il recommence enfin ses petits jeux, un soupir l’accompagne alors que mes mains repartent à la découverte de son corps. Bientôt, il se presse entièrement contre moi, nu de la même façon, et un gémissement m’échappe. Mes yeux, fermés, me permettent de ressenti davantage sa présence autour, sur moi. Les battements de son cœur, aussi rapides que les miens. Son souffle, aussi chaud contre ma gorge. L’instant s’étale un peu dans le temps, jusqu’à ce qu’il ne reprenne les devants et m’oriente de façon à lui faciliter la tâche. Je sais très bien où i veut en venir, et comment faire, ça n’est pas ma première fois dans cette position, et pourtant c’est toujours peu facile, surtout embêtés par du tissu. Lorsque le moment vient, l’intrusion est évidemment douloureuse. Et bien que je m’y attendais, ça n’a pas suffi à ce que je sois assez détendu. Devinant ma gêne, Thomas arrête immédiatement son entrée, et par de multiples caresses et baisers, essaie de m’aider à penser à autre chose qu’à la douleur. Une jambe relevée contre la sienne, son corps me tenant contre la paroi et mes bras autour de ses épaules. Je n’étais plus dans cet ascenseur, ou en tout cas, ce n’est plus ce qui comptait. L’union devint source de plaisir, plaisir qui s’accentua lorsque, sentant que je me détendais, mon amant amorça de lents mouvements. Je préfère garder les yeux fermés, agrippé à lui. Je tente de retenir quelques gémissements de me mordant la lèvre, ou en embrassant parfois fougueusement celles qui viennent me ravir, mes soupirs eux me trahissent. Je n’ai plus conscience du temps qui s’écoule, mais nous sommes vite pantelants, chauds, intenses. La délivrance n’est pas loin, de son côté aussi. Il a plus de mal à contrôler ses hanches, mais ce n’est pas pour me déplaire, une dernière montagne russe. Un dernier baiser. Et je vois des étoiles derrière mes paupières de nouveau closes alors que je me cambre contre Thomas, un gémissement significatif au bord des lèvres. C’est puissant, et ça me laisse un instant dans un autre monde ; j’y suis rejoint par mon amant, vague supplémentaire de chaleur plaisante au creux des reins. Je n’ose pas bouger, encore serrer, blotti contre lui. J’ouvre doucement les yeux, ma respiration revenant tout doucement à la normale. J’en profite pour lui voler un baiser, un peu tendre, au lieu de parler, dans ce moment de flottement. |
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| | | | | | | | Mécanique quantique. # MYRDDAS |
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