Aujourd’hui est un jour un peu spécial ; la directrice de casting du prochain film d’un réalisateur australien assez connu a choisi de s’installer dans les locaux du Southern Cross. Une amie du directeur du théâtre, connaissance aussi de Charles notre metteur en scène de la Northlight Company. Angela Margo est connue dans le milieu, mais John Grant encore plus. Il s’agit de trouver de petits rôles pour le prochain film de l’homme, le reste du casting étant pas mal bouclé. Une jeune femme de la Northlight a eu la chance d’être choisie pour un second rôle, elle qui rêvait de passer au moins une fois devant la caméra, c’est chose faite. Pour ma part, ça n’est pas encore au programme, tant qu’Arthur est petit, je préfère être à proximité autant que possible et là, le tournage étalé sur deux mois devrait se dérouler plus dans les terres, et en Australie, les distances prenaient rapidement des proportions effarantes. Trop loin pour moi encore, trop tôt. Arthur a besoin de moi, tout autant que je n’ai pas envie de partir aussi loin de lui aussi longtemps, puisque j’aurais l’impossibilité de l’avoir auprès de moi, et Thomas n’aura sûrement pas le temps de prendre ma charge de corvée tout en s’occupant seul d’Arthur pendant facilement plusieurs semaines... Soit, de toute façon, je n’ai pas cherché quoique ce soit et on ne m’a rien proposé, Charles connaissant très bien mon point de vue m’a avouer ne pas avoir avancé mon nom. Je lui en suis reconnaissant, ça m’évite une réponse négative.
En revanche je suis là pour filer un coup de main si besoin étant, puisqu’aujourd’hui, je ne participe pas aux répétitions. Des détails particuliers ont besoin d’être revus et je ne fais pas partie des deux scènes en question. Après avoir assisté au début des répét’, je me rends dans les étages où sont déjà amassés le long du couloir menant à la salle de casting un bon nombre de gens. Que des hommes aujourd’hui, plus ou moins jeunes, de toutes tailles et de toutes faces. Aucun ne se ressemble, ou presque. Certains se motivent, comme s’ils connaissaient leur sujet, et je n’éloigne pas cette possibilité. Ils doivent vouloir percer, ou être des amateurs tentant leur chance. D’autres néanmoins ont l’air de vrais touristes, je distingue même deux ou trois petits groupes de jeunes. J’esquisse un sourire ; sans sérieux, ils ne seront pas retenus. La plupart de ceux-ci ne doivent pas réellement comprendre les enjeux, mais ont dû entendre parler du casting, sautant sur l’occasion pour s’amuser, faire une nouvelle expérience.
Je profite d’un passage d’entre-deux pour me faufiler dans la pièce et retrouver l’équipe de casting, afin de leur demander s’ils ont besoin d’aide de quelque façon que ce soit. Le théâtre n’est pas spécialement grand, aussi sont-ils en équipe réduite. Quatre personnes, dont la directrice de casting qui, il me semble, ne reste que quelques heures. Ils n’ont pas d’être davantage, pour des rôles aussi petits, mais tout de même nécessaire pour le film. Ils me demandent tous, et presque en cœur, de quoi boire, car les quelques bouteilles d’eau prévues, dans cette salle qui chauffe facilement, surtout avec les deux projeteurs, sont déjà vides. La suite de l’après-midi s’annonce difficile s’ils n’ont pas de quoi s’hydrater. Je ressors et choppe au passage une collègue comédienne qui venait comme moi s’enquérir de l’affaire. A deux, nous mettons peu de temps pour trouver dans les réserves ce qu’il nous faut. Quelques sodas, même si ça n’était pas la question, et plusieurs bouteilles d’eau qui satisferont tout le monde. Nous remontons leur filer tout cela, gagnons quelques sourires, et nous assistons même à quelques passages. Dont un ou deux très rapides. J’ai vite une idée de ce qu’ils recherchent, mais aussi une envie pressante. Pour faire court, c’est en revenant des toilettes que je manque de me cogner contre un jeune homme au détour du couloir.
— Oh pardon, déso- Ca va ? demandais-je immédiatement, après un meilleur regard au jeune homme qui ne doit pas atteindre les vingt-cinq ans. Et qui, surtout, n’a pas l’air tellement dans son assiette sur le moment.
Ce n’étais pas la première fois que je participais à un casting. Plus jeune, j’avais décroché un petit rôle dans une série bidon anglaise, j’avais 14 ans et je jouais le rôle de Bruce une petite brute des bas fond de 16 ans qui avait perdu son frère dans un terrible accident de la route alors qu’il avait pris le volant sans permission. Le tournage avait finalement été annulé après que nous aillons tourner quelques scène. Je ne suis pas sûr qu’à l’époque j’avais de grands talents de comédien et j’espère bien que ça n’avait pas de lien avec l’interruption de la série, mais l’expérience avait été des plus enrichissant et j’en ai toujours gardé un fabuleux souvenir. Alors quand je suis tombé sur l’annonce de ce casting, je n’ai pas hésité, sans compté que mon petit neuve avait lui aussi vu l’affiche et ne m’aurait pas lâché d’une semelle si je n’avais pas tenter ma chance.
Le grand jour était arrivé, j’était prêt pour le premier test. Avant de quitter la villa je fis une halte devant la chambre d’Ollie « Souhaite moi bonne chance bonhomme. » Mon neuve m’adressa un sourire avant de lever sa petite main dans les airs « Tope-la tonton tu va tout déchirer. » j’espérais dans mon fort intérieur qu’il n’avait pas tort. « T’inquiète ça va le faire et n’oublie pas s’il cherche un petit bonhomme de cinq pour un rôle je leur parlerai peut-être de toi. » Pas sur que sa mère soit très partante pour ça mais au pire je lui ferai le coup des yeux de chien battu, ça devrait jouer en ma faveur. Après avoir fais claquer ma main dans celle du petit gars, je quittais la villa et pris la direction du lieu de casting.
Dans la salle d’attente je n’étais, sans grande surprise pas seul, une troupe de jeune mâle s’amassait au fur et à mesure des minutes, un disparaissait pour son audition et deux autres débarquaient. Au moins la scène était divertissante ce qui me lassait divaguer vers d’autres pensé que le fait que j’allais sous peu me présenter devant les membre du staff pour une audition. Il fallait l’avouer, le tract avait sa petite place dans mon estomac. Je n’avais jamais été un adapté de cette boule dans le ventre et de cette gorge serrée, elle n’avait pas sa place dans mes matchs de baseball - peut-être parce que sur ce terrain je connaissais mes compétences - mais aujourd’hui elle était bien là. Heureusement j’étais loin d’être le seul pétrifiée, je voyais depuis 30 minutes un jeune faire des aller-retour entre son sa place et la machine à café qui se trouvait à l’autre bout de la pièce, encore, encore et encore. Ses mains tremblaient à une telle fréquence que je ne comprenais même pas qu’il reste une goutte de café dans son verre à l’arrivé. A son treizième passage, le blondinet se pris les pieds dans une chaise qui trainait là, ce qui en temps normal m’aurait bien fait rire, cependant cet imbécile fut incapable de se rattrapé et finit sa course sur le sol, sans grande surprise, son café quant à lui pris son envole et se reversa sur ce qui était le plus proche de lui - Ma chemise.
Le liquide brulant s’étalais sur mon ventre alors que le mec ne s’étais toujours pas relever. Je tentais de faire disparaitre le liquide tout en poussant un juron, manquait plus que ça. Mon ravisseur finit d’ailleurs par venir s’excuser et me demander s’il pouvait faire quelque chose pour moi « A moins que tu es une chemise en rade rien. » Et c’était bien sur le cas, je n’avais donc plus d’autre choix. J’avais donc pris la direction des toilettes dans je faillis percuter quelqu’un « Oh pardon, déso- Ca va ? » Je devais avoir une drôle de tête et j’étais au trentième dessous « Pas trop… je dois un peu stressé, et en prime on m’a renversé du café partout. » J’avais un belle tache brunâtre sur la chemise et tout sauf l’envie de me présenter devant des gens. « Ça irait surement mieux si je trouvais une autre chemise ou si part miracle quelqu’un se balade avec un deuxième T-Shirt… » Mais la deuxième option me paraissait peut probable, j’avais donc opter pour tenter de retirer la tâche dans un premier temps. Je pris le temps d’observer l’homme qui me faisait face quelque instant « Tu es là pour le casting ? Ou tu fais parti des membres du cast ? »
Dernière édition par Connor Hazard-Perry le Sam 26 Mai 2018 - 8:33, édité 1 fois
Le jeune homme que j’ai failli renverser n’a pas l’air bien, aussi je m’arrête dans mes excuses pour lui demander si tout va bien pour lui. Une pâleur de peau, quelque chose dans le regard, ou simplement le trac que je connais assez bien moi-même pour le deviner chez les autres. Ou alors, c’était l’agacement. En tout cas, en faisant un pas en arrière et en le détaillant davantage, je remarque la tâche qui s’étend au niveau de son abdomen, maculant sa chemise d’un léger brun. Du café sûrement. Bel accident. C’est exactement ce qu’il m’explique d’ailleurs, il tentait d’aller aux toilettes pour essayer de réparer au maximum son problème de café, ce qui n’arrange du coup absolument rien à son stress naturel. J’hoche simplement la tête, et il n’a pas tort, avec ces dégâts-là, il ferait mieux de trouver un autre vêtement, car il est impensable de se présenter au casting ainsi. Il y assez de monde dans le couloir pour qu’ils ne prennent pas la peine de s’intéresser à lui et passent directement au suivant.
— Ni l’un ni l’autre, je suis comédien à la Northlight, la compagnie qui officie dans ce théâtre, du coup je file un coup de main pour les castings, souriais-je avant de lui tendre la main pour serrer la sienne. Myrddin enchanté, dis-je en espérant apprendre son prénom en retour, ce qui est le cas. Connor donc. Je crois que je peux t’aider d’ailleurs, ton passage est prévu quand ? Heureusement, comme il me l’apprend, ça n’est pas pour tout de suite (à l’habitude, ils demandent toujours de se pointer le plus tôt possible et ensuite seulement on apprend l’ordre, ce qui m’a déjà fait attendre plusieurs heures…). On va aller faire un tour en loges, il reste toujours des tenues, on te trouvera bien une chemise ou un t-shirt.
Je lui offre un nouveau sourire, et l’invite à me suivre dans le couloir. Je suis déjà en train de réfléchir s’il ne me reste pas moi-même un t-shirt à lui filer, pour l’amener directement là-bas et ne pas perdre de temps. Qui sait si on ne va pas l’appeler plus rapidement que prévu suite à des désistements, ou des passages bien plus rapides qu’estimé. Nous descendons des escaliers sans croiser personne, car ils prennent la direction de la partie non ouverte au casting. Le bâtiment est assez grand, entièrement dédié au théâtre, et autour de la scène, c’est un véritable labyrinthe. Arrivant en bas des marches, je finis par tourner mon regard vers Connor.
— Premier casting pour toi alors ? demandais-je pour en apprendre plus sur ce jeune homme qui a, d’après ce que je vois, la tête de l’emploi pour le rôle recherché. Mais ça n’est pas moi qui décide.
Le café me brulait la peau maintenant, j’avais envoyé le responsable de ce désastre balader pendant que je rouspétait dans ma barbe en observant la tache de café sur ma chemise Cet accident me mettait encore plus sur les nerfs que cette audition. Je ne savais même plus à quelle heure je passais et si j’allais bien le faire au final. En prenant la direction de ce que j’espérais être les toilettes je faillis percuter un homme nommé Myrddin qui me proposa son aide après s’être présenter « Ni l’un ni l’autre, je suis comédien à la Northlight, la compagnie qui officie dans ce théâtre, du coup je file un coup de main pour les castings, Myrddin enchanté. » Je serrai la main qu’il me tendais tout en me présentant « Connor, enchanté également. » Après avoir entendu qu’il connaissait déjà les lieux j’avais tout de suite espérer qu’il m’aide à trouver une solution pour ma chemise « Je crois que je peux t’aider d’ailleurs, ton passage est prévu quand ? » Je jetais rapidement un coup d’oeil à ma montre, me souvenant miraculeusement de l’heure à laquelle j’auditionnais « J’avais pris un peu d’avance au cas où. Je devrai passer dans 50 minutes normalement. » Je savais que les heures pouvais se modifier en fonction des auditions et des désistements, j’avais donc prévu large en venant avec plus d’une heure d’avance, mais le temps avait vite défilé « On va aller faire un tour en loges, il reste toujours des tenues, on te trouvera bien une chemise ou un t-shirt. » Je lui adressais un large sourire de remerciement « Au point ou j’en suis j’accepterai même une marinière. » Mais je préférais éviter d’en arriver là bien sûr. « Merci pour ton aide. » Même si je n’étais pas encore tiré d’affaire. Je suivais docilement Myrddin dans les couloirs sinueux du Théâtre, bien contant de ne pas me retrouver tout seul.
Après quel instant de silence Myrddin me demanda s’il s’agissait de mon premier casting. Je laissais échapper un faible sourire. « Pas exactement non… mais le dernier remonte à tellement longtemps qu’on pourrait croire. » En tout cas j’étais à cran comme s’il s’agissait de la première fois donc c’était tout comme « J’voulais tester si j’étais pas trop rouillé, et le rôle avait l’air vraiment bien alors me voilà. » Lançais-je avec un sourire désinvolte. Puis je repris conscience de la réalité qui se présentait à moi. « Mais quand je vois ce genre de situation je me dis que j’aurais peut-être pas dû venir et rester sur le souvenir que j’en avais. » Dis-je en me massant nerveusement la nuque, une boule de nerf toujours bien présente dans l’abdomen. Enfin je partais déjà perdant là, ce qui n’était pas dans mes habitudes. « Mais on verra bien, peut-être que je vais me détendre une fois mieux vêtu et devant eux. » Du moins je l’espérais bien parce que dans l’état actuel je ne suis pas sur de la qualité de ce que j’ai à leur proposer. « Et toi tu bosses à la Northlight alors ? » J’en avais vaguement entendu parler quelque fois mais je n’étais pas un grand connaisseur de Théâtre, contrairement à certain de mes amis. « Et ça fait longtemps ? » J’avais toujours eu un profond respect des gens qui arrivait à vivre de leur passion. A une époque j’aurais rêver de vivre de la mienne en jouant au baseball professionnellement mais ça ne faisait pas parti des plans de carrière des Hazard-Perry alors je m’étais ravisé rapidement et avais repris le chemin des études.
Nous étions finalement arrivés aux loges, l’endroit inespéré pour me changer (les idées comme la chemise.) « Voilà, je crois qu’on a plus qu’a trouver quelque chose de convenable et à ma taille, non? » Et si au passage le style pouvait correspondre à celui du personnage ce ne serait que ça de gagné.
Je vais peut-être sauver la mise à ce jeune homme, bien malchanceux avec ce café colorant sa chemise. Heureusement que son passage n’est pas pour tout de suite, il peut ainsi m’accompagner jusqu’aux loges où nous pourront trouver de quoi l’habiller. Nous avons une heure, facilement. Après les présentations, je lui fais donc part de mon idée, et je pars sans attendre par le couloir, le jeune Connor sur mes pas. J’ai un léger rire en apprenant les extrémités auxquelles il serait capable d’aller. Je le rassure cependant d’un simple signe de tête ; on va faire mieux qu’une marinière. Après un moment de silence dans le dédale des couloirs et escaliers, je lui demande si c’est son premier casting. A sa nervosité, j’en ai douté, mais il m’assure que non. Plus ou moins. Il en a déjà visiblement fait, mais il y a longtemps de cela, alors c’est bien comme si c’était son premier. J’esquisse un sourire ; si je ne me souvenais guère de mon premier casting autrement que par les récits d’autres personnes, je me souviens parfaitement des dizaines d’autres qui ont pu me rendre nerveux. Aussi, je ne peux que compatir avec lui.
— Je suis d’accord, le rôle est pas mal du tout, et c’est courageux de ta part au final, faudra en parler, ça peut impressionner, dis-je simplement, avec un sourire, en lui jetant un regard de temps à autre. J’pense que tu y arriveras, il y en a qui ont moins leur place ici que toi. Et c’est souvent ceux avec le plus d’aplomb, avouais-je avec un léger froncement de sourcil. Pour avoir une idée du rôle en tout cas, tu colles assez bien, et ça devrait être encore plus flagrant lorsqu’on t’aura trouvé de quoi t’habiller.
Et faire en sorte que le vêtement aille aussi au rôle. Ça aide souvent, d’être déjà dans le personnage, aussi petit soit le rôle. La première impression est souvent décisive. Connor reprit les rênes, avec quelques pensées positives. Attendre d’être au moins présentable enlèvera une dose de stress. C’est déjà bien mieux comme état d’esprit. Il me pose alors des questions sur mon rôle dans la Northlight, et depuis combien de temps j’y suis. Je souris de nouveau, avant de prendre à droite.
— Ouaip, je suis comédien. Ça fait seulement un an, environ, avant j’ai été libraire ici à Brisbane, et encore avant, comédien à Londres. J’hausse les épaules, n’ayant aucun mal de parler de mon parcours. Un peu chaotique, certes, mais au final, j’avais réussi à revenir à mes premiers amours, à ma passion chérie. Et toi alors ? Tu fais quoi ?
Je ne vais pas lui demander s’il rêve de devenir acteur, ou de monter sur les planches à plein temps. Son explication de sa présence ici m’a déjà montré – même si c’est peut-être faux – que cela reste un agréable passe-temps pour lui, et qu’il n’y pense pas en termes de métier. Je me dis facilement qu’il peut être étudiant, car je le pense assez jeune. En attendant nous arrivons enfin aux loges, et j’entre sans cérémonie, l’invitant d’un léger signe de tête et en laissant la porte ouverte, pour filer moi-même vers les portants. S’y trouve des vêtements basiques, qui peuvent sauver une scène, à portée de main. Pour homme et pour femme, et reflétant plusieurs époques. Des restes, aussi, de vieux costumes qui peuvent toujours resservir, sait-on jamais. Ces loges-là sont communes, assez grandes, avec de grands miroirs. Il reste encore quelques affaires personnelles ici et là. Je n’y jette aucun regard, déjà occupé à farfouiller parmi une volée de chemises.
— Je pense qu’on aura facilement quelques choses à ta taille, par contre il faudra quelque chose qui colle déjà au rôle, ça te facilitera les choses... Vu que tu connais mieux le rôle, une idée de ce qui irait ? demandais-je en relevant les yeux par-dessus le portant, pour les poser sur le jeune homme. Quelque chose de simple ira aussi, mais autant en profiter.
Je suivais donc mon potentiel sauveur tout en faisant connaissance avec ce dernier, Myrddin m’appris qu’il travaillait comme comédien, je remerciais donc les cieux qu’il se soit trouvé là aujourd’hui pour me sortir de ce mauvais pas. Myrddin me questionna ensuite sur ma présence à l’audition et sur le rôle, je lui appris que j’avais postulé sur un coup de tête en voyant le rôle « Je suis d’accord, le rôle est pas mal du tout, et c’est courageux de ta part au final, faudra en parler, ça peut impressionner. » J’avais plutôt vu ça comme une mauvaise chose que je n’ai rien joué depuis très longtemps et que je n’ai pas beaucoup d’expérience d’ailleurs. « Merci du conseil, j’avais peur que mon inexpérience me pénalise plus qu’autre chose. » Myrddin tenta de me rassuré dans mes choix «J’pense que tu y arriveras, il y en a qui ont moins leur place ici que toi. Et c’est souvent ceux avec le plus d’aplomb. » Je pensais d’office à ce jeune homme qui avait reverser le contenu de son café sur moi, en effet il ne semblait pas être dans son élément mais peut-être que c’est le genre de personne qui se métamorphose sur scène. « Pour avoir une idée du rôle en tout cas, tu colles assez bien, et ça devrait être encore plus flagrant lorsqu’on t’aura trouvé de quoi t’habiller. » Je lui lançais un sourire de remerciement, c’est en partie pour ça que j’avais tenter ma chance, je correspondait plutôt bien au profil recherché et c’était une occasion à ne pas manqué « Merci, reste plus qu’à trouver un truc qui ne fasse pas trop tâche dans ce cas. »
Je demandais ensuite à Myrddin depuis quand il travaillait pour la compagnie « Ouaip, je suis comédien. Ça fait seulement un an, environ, avant j’ai été libraire ici à Brisbane, et encore avant, comédien à Londres. » Je levais en sourcil, à Londres… Après analyse c’est vrai que je décelais un faible accent, même si, celui ci n’était rien en comparaison du mien. Je tentais de farfouiller dans ma mémoire pour savoir si j'avais déjà entendu parler de ce Myrddin en Angleterre, mais j’avais été un passionné de comédie, surtout à l’époque. « Mhh Londres tu dis, j’y ai vécu toute ma vie avant de débarquer à Brisbane, on s’est peut-être croisé là-bas qui sait ? » C’était clairement de l’ironie, une petite pique à tous les ignorants qui pensaient que comme je vivais à Londres je connaissait forcement telles ou telles personnes qui eux y habitent aussi… Comme s’il s’agissait d’un petit village de 100 personnes. « Et donc après les contrées d’Angleterre tu as décidé de t’attaquer à Brisbane, sacré challenge. » Bon ça avait l’avantage d’avoir la même langue, mais les australiens avait de sacré accent quand même. « Et toi alors ? Tu fais quoi ? » « Je suis encore étudiant. » D’où le temps libre… « Je suis dans le marketing et la communication mais j’ai pas encore de plan précis pour l’avenir. » Et j’allais d’ailleurs devoir y songé rapidement car le temps commençais à me manqué.
Nous étions finalement arrivé aux loges à la recherche de la perle rare « Je pense qu’on aura facilement quelques choses à ta taille, par contre il faudra quelque chose qui colle déjà au rôle, ça te facilitera les choses... Vu que tu connais mieux le rôle, une idée de ce qui irait ? » je réfléchissais à l’image que j’avais du personnage depuis plusieurs jours déjà, ma tenue de ce jour était déjà toute réfléchie mais si elle tombait à l’eau dans l’immédiat. « Bon, on parle d’un jeune homme indépendant, il ne roule pas sur l’or mais fait quand même attention à sa garde robe. J’avais opté pour une chemise clair sans motif pour jouer dans la simplicité mais un T-shirt simple ou polo pourrait aussi faire l’affaire. » Je creusait dans ma mémoire les quelques traits que le personnage avait de singulier « Je ne le vois pas porter de grande marque, le projet se passe dans les années 60, donc on peut rester dans une tenue standard un peu dans le genre de Ryan Gosling dans ’’N’oublie jamais’’ - le béret en moins bien sûr. » Même si ce dernier serait dans le temps… Maintenant je n’avais plus qu’a dénicher quelque chose qui me convenait dans cette montagne de proposition. « Et toi t’en penses quoi ? Enfin si tu peux m’aider, sinon je comprends. » Je ne voulais pas qu’il ait des problèmes pour m’avoir donner des tuyaux.
Après quelques minutes d’essayage je n’avais pas encore trouvé chaussure à mon pied. Nous avions mis la main sur deux trois chemises mais malheureusement elles étaient légèrement trop petit et je risquais de les craquer si je faisais des mouvements trop brusques, ce qui n’était pas le top pour une audition. Je gardais tout de même une chemise grise en réserve c’était toujours mieux que ce que j’avais sur le dos. « Tu vois quelque chose par chez toi ? J’ai déniché une chemise mais c’est pas le top, ou alors j’ai un T-shirt blanc basique. » Même si celui-ci est peut-être un peu trop serré. « Au moins j’irais pas à mon audition torse nue. » Quoique peut-être qu’autant d’audace pourrait me rapporter des points.
Nous faisons connaissance tout en descendant vers les loges. Je me présente, succinctement, puis lui pose quelques questions. Je le sens un peu nerveux, et surtout il assume que son inexpérience sera un point négatif. J’en profite pour le rassurer ; il a déjà fait ça, même c’était il y a longtemps, donc l’envie de revenir à un casting est à mettre en avant. Comme dans un entretien d’embauche, savoir transformer les défauts en qualités permet de gagner un peu d’avance. Surtout que cela montre son côté courageux, quelque part. Autant jouer là-dessus, et puis il m’a l’air assez bien dans ce rôle, il suffirait de pas grand-chose pour qu’il l’obtienne. Qu’il n’ait pas peur, ceux qui ont l’air le plus à l’aise sont souvent ceux qui ont le moins de choses à proposer. Être trop sûr de soi peut cacher une méconnaissance de ces capacités, au fond. Ce qui compte c’est ce que l’on donne sur scène. Soit. Ce gamin me fait assez marrer, alors je l’aide comme je peux à se remettre dans rails après l’incident du café. Je lui raconte ensuite mon parcours en quelques mots, et c’est alors qu’il souligne mon origine anglaise, non sans humour.
— Oui qui sait, ce n’est qu’un grand village après tout ! rétorquais-je sur le même ton, avant de tourner un instant mon regard sur lui. Je me disais bien que tu avais un accent londonnien, je me suis pas trompé. Je sais que mon accent s’entend de base, celui de Cambridge où j’ai grandi, un accent anglais pur souche. Celui de Connor est absolument typique, et ça faisait un bon moment que je n’avais pas entendu ce genre de modulations des natifs de la capitale. En revanche, je grimace légèrement et retrouve un peu de sérieux lorsqu’il insinue que je suis venu à la conquête des planches australiennes. Ca ne s’est pas vraiment passer comme ça. J’aurais préféré rester à Londres, mais j‘ai dû mettre un terme à ma carrière y’a trois ans, le hasard m’a fait déménager ici eu après, et voilà. De retour sur scène de façon inespérée. Connor lui est encore en études, mais visiblement pas très décidé sur son avenir dans le marketing et la communication. Voie on ne peut plus banale pour ceux qui n’ont pas d’idées, en effet. Je vois, bah ça presse pas, on peut toujours changer de toute façon.
Je suis un peu mal placé pour donner mon avis là-dessus, étant donné que j’ai toujours su que je voulais être acteur, mais je suis aussi passé par une phase de reconversion, forcée dans mon cas. Il n’a pas l’air très vieux du tout en tout cas, il a le temps sûrement. Mais sur ce, je change de sujet, lui parlant du rôle qu’il doit cependant mieux connaître. Arrivés dans les loges, nous débattons de la tenue vestimentaire adéquate. Il faut jouer sur le personnage lui-même, qui s’inscrit dans un contexte sixties. Connor a l’air de bien avoir cerné le personnage, et a même déjà un avis sur ce qu'il pourrait porter. Une chemise sobre, claire devrait totalement faire l’affaire. Je rajouterai peut-être ouverte sur un maillot de corps, puisqu’il me donne l’image de Ryan Gosling dans “N’oublie Jamais” j’ai cette scène de baiser sous la pluie en tête et il me semble bien qu’il y a quelque chose sous cette chemise. D’un commun accord donc, nous nous mettons à chercher, après que je lui ai affirmé pouvoir l’aider. Je ne faisais qu’aider de façon externe, lui filer un coup de main ne m’était pas interdit. Après plusieurs minutes de fouilles, seulement quelques chemises lui vont à peu près, mais ça n’est pas encore ça, alors je retourne fouiller.
— Si t’es bien gaulé ça peut apporter des points qui sait, lançais-je en riant à sa dernière remarque. Non mais le tout sera de- Ah j’ai trouvé une chemise, jaune pâle, ça doit être un peu grand pour toi par contre. Tout en parlant, je reviens vers lui en enlevant le vêtement de son cintre et le tendant à Connor afin qu’il le passe. Si tu la mets ouverte par-dessus le t-shirt que tu rentres dans ton pantalon ça peut le faire. Les manches un peu retroussées... On verra pas que la chemise est trop un peu grande. Je vois pas d’autres trucs dans le genre sur les cintres. Mais les chemises trop petites c’est impossible, elles vont te bloquer dans ton jeu, dans ta façon de bouger, tu vas penser qu’à ça. Un mauvais costume ça peut te pourrir une représentation entière. Je me recule un peu, le laissant s’apprêter comme il le souhaite devant un miroir en pied. On touche au but non ? Tu te sens prêt pour remonter ?
« Oui qui sait, ce n’est qu’un grand village après tout ! » je laissais échapper un rire jaune, c’était dit avec beaucoup d’ironie entre nous mais bien plus d’une fois on me l’avait sortie avec beaucoup de sérieux - Enfin c’était plus un truc d’Américain que d’Australien en fait, à croire que rien d’autre n’existe à part eux. « Je me disais bien que tu avais un accent londonnien, je me suis pas trompé. » Je haussais rapidement les épaules « Hé oui, et j’ai encore beaucoup de mal à le cacher… Mais faut avouer que je ne fais pas beaucoup d’effort pour ça aussi. » Mon accent était bien plus souvent un avantage qu’un inconvénient en faite. Bien souvent il m’attirait les faveurs de gentilles demoiselles, sans compté qu’il me faisait paraître encore plus sophistiqué que ce que je n’étais déjà. Je connaissais à Myrddin qu’il était sacrement courage d’avoir quitter le confort de Londres pour se lancer à la poursuite de Brisbane mais l’anglais m’appris rapidement qu’il n’avait pas fait ce voyage dans ce sens. « Ca ne s’est pas vraiment passer comme ça. J’aurais préféré rester à Londres, mais j‘ai dû mettre un terme à ma carrière y’a trois ans, le hasard m’a fait déménager ici eu après, et voilà. » J’acquiesçais ne m’attardant pas plus sur ce sujet qui semblait quelque peu sensible, après tout je le connaissait que depuis peu. « Ah ouais j’connais ça, mais t’a su retomber sur tes pieds ici, c’est le plus important. » Myrddin me demanda ensuite si j’avais déjà des plans pour mon avenir, je fus bien obligé d’admettre que le chemin était encore bien loin d’être tracé pour moi « Je vois, bah ça presse pas, on peut toujours changer de toute façon. » J’hôchais la tête. « Oui c’est ça. Pour l’instant je me bourre de diplômes pour satisfaire la petite famille et j’aviserai ensuite. » Enfin, il faudrait quand même que je passe la deuxième dans mes réflexions histoire de ne pas manquer le coche.
Nous avions bien avancé dans nos recherches sans pour autant trouvé la perle rare. J’appréciais néanmoins de ne pas avoir à monter sur scène à torse nu « Si t’es bien gaulé ça peut apporter des points qui sait. » J’affichait un large sourire, il n’y avait pas de si qui tiennent, j’étais bien gaulé et je m’assurais d’ailleurs de le rester. « Sérieux, fallait me dire ça avait on aurait pas perdu notre temps ici. Pensait qu’il me disqualifierait directement si j’osais me présenter trop peu vêtu. » Enfin j’étais quand même bien content d’avoir quelque chose à me mettre parce que même si j’était particulièrement à l’aise avec mon corps je ne l’étais pas vraiment avec les auditions alors autant rester dans la normale. « Non mais le tout sera de- Ah j’ai trouvé une chemise, jaune pâle, ça doit être un peu grand pour toi par contre. » Un bref espoir que nos recherches se termine jaillit. Je saisi la chemise que me tendait Myrddin en croisant les doigts pour que cette dernière ne soit pas beaucoup trop grande. « Si tu la mets ouverte par-dessus le t-shirt que tu rentres dans ton pantalon ça peut le faire. Les manches un peu retroussées... On verra pas que la chemise est trop un peu grande. Je vois pas d’autres trucs dans le genre sur les cintres. Mais les chemises trop petites c’est impossible, elles vont te bloquer dans ton jeu, dans ta façon de bouger, tu vas penser qu’à ça. Un mauvais costume ça peut te pourrir une représentation entière. » J’enfilais la chemise tout en écoutant le jeune homme « Oui t’as raison, ça risque de me bloquer vaut mieux éviter. » Une fois apprêter je jetais un coup d’oeil dans le miroir, on était pas sur la meilleure tenu qui soit mais au moins j’étais dans le thème et pas limiter dans mes mouvements « On touche au but non ? Tu te sens prêt pour remonter ? » Je sentis mon ventre se resserrer un peu sur lui même. « Oui, ça me parait être la meilleure option. » Un coup d’oeil à ma montre m’indiquait que je n’avais plus que quelques minutes pour retourner à ma place « J’crois qu’on va remonter oui, j’voudrais pas manquer mon audition après tout ça. »
Oui il était grand temps que je reprenne ma place avec les autres. Nous étions à peine arrivé dans la salle, qu’on appelait mon nom « Connor Hazard-Perry. C’est à vous. » J’adressais un regard à mon ami d’infortune « Au moins pas le temps de trop stresser comme ça. » J’inspirais un grand coup avant de me diriger vers la porte « Encore merci pour tout. Maintenant c’est à moi d’assurer. » Et je m’avançais finalement vers la scène, le plus dur était passé non ?
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