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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyDim 6 Mai 2018 - 22:10

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Alors, c’était fini. Terminé, rangé, classé, oublié ; presque. C’étaient mes parents qui, dans un élan de rage, m’avaient envoyé en courrier express tout ce qui restait à moi, tout ce qui portait ma patte, à Londres. C’étaient plusieurs cartons arrivés par courrier express, qui sentaient le passé, les regrets, les déceptions, le renouveau aussi, un peu. C’était mon passé dans une pile de boîtes que j’avais fixées d’un oeil tantôt effrayé, tantôt curieux, pendant des jours. C’était ce que j’avais voulu, aussi, surtout. Les couper de ma vie, couper tout ce qu’ils avaient pu me faire, ce qu’ils avaient gardé pour eux, tous ces jeux, toutes ces manigances, tout ce mal, tout ça et tout le reste. C’était terminé parce que je n’en pouvais tout simplement plus. C’était rangé dans un pitoyable petit coin de mon atelier, ma jeunesse, mon adolescence, ma naïveté, tout ce qu’ils m’avaient pris. C’était classé parce que trop difficile à ouvrir, à ressasser, à reconnaître. C’était oublié, parce que je n’avais plus envie de leur accorder ne serait-ce que la moindre bribe d’attention, d’intérêt. Ils avaient tout gâché, ils avaient tout bousillé, ils avaient cru à tort que je leur pardonnerais aussi vite, aussi bien, aussi facilement. Et un soir, mon thé, ma grosse écharpe de laine et moi, on s’était faufilés dehors, dans le jardin. On avait ouvert la grande porte de bois de la remise, tiqué sur la lumière installée au plafond encore sur les poutres. On avait laissé mon regard dériver vers les cartons, stoïques, immobiles, regorgeant de nostalgie et de mémoire. Un pas puis un autre dans leur direction, mes doigts malhabiles qui avaient ouvert, déchiré un coin, arraché le papier, espéré à mieux. Des carnets, des notes de classe, des photos, des disques, des lettres. Une jeune Ginny des étoiles dans les yeux. Des rêves qui la gardaient animée, inspirée, brillante, allumée. Des plans pour l’avenir, des détails qui avaient tant de sens à mes yeux. Et je crois qu’il y avait eu une larme de versée, douce, timide, sans rancoeur. Une conclusion et un renouveau, un premier pas dans une nouvelle vie où mes points de repères étaient tellement différents de ceux d’avant. Sans eux, sans Matt. Noah, toujours là. Ezra, de retour. Edward qui s’adapte, Ben qui tente au mieux. Tad qui ne manque pas à l’appel. C’était doux, comme renouveau. C’était nécessaire, bienvenu, c’était tout ce dont j’avais besoin qui finissait enfin par se mette en place, et l’atelier où je me trouvais, plongé dans la pénombre, où je me sentais enfin bien, enfin à la maison.

Et la semaine suivante, j’avais trouvé une trace de nous. À peine quelques clichés, à peine une preuve. Mais elle était bien là, entre mes doigts. Je l’avais fixée longtemps, la nostalgie au coeur. Parce que même si c’était du passé, parce que même si Ezra et moi n’étions plus, il resterait toujours ce petit quelque chose, ce lien, ce détail, infime. Je lui avais dit, je l’avais invité à passer, j’avais osé. Parce que le tout était innocent ; et parce qu’un aller simple vers memory lane ne me plairait jamais autant que s’il était fait avec lui. « Ez, je suis en haut, monte! » et le bruit de la porte d’entrée qui me fait sursauter, moi qui ne verrouille jamais rien ici, moi qui laisse tout et chacun entrer comme bon lui semble. Il me confirme sa présence, je me dépêche d’extirper l’échelle de la trappe menant au grenier, là où j’ai finalement monté toutes les boîtes de souvenirs envoyées par mes parents, là où je finis par voir la tête amusée d’Ez apparaître dans le cadre, lui qui grimpe les escaliers craquants menant aux combles, lui qui ne sait pas encore trop quelle surprise livrée directement de mon Angleterre d’exil se retrouvera sous ses yeux aujourd’hui. J’avais voulu garder le mystère pour quelques jours après l'avoir texté, voilà que le grand dévoilement est inévitable. « Livraison spéciale de Londres ; ils ont vidé ma chambre et tout le débarras. Plus aucune trace de Virginia sous le toit pompeux des McGrath. »  et il est timide, le voile de déception qui passe sur mon visage l’espace d’une seconde à peine de voir à quel point il était si facile pour mes parents de tourner la page même si je leur avais demandé sans équivoque aucune. Mais la famille qui se brise, et un dernier regard en arrière que je m’autorise aujourd’hui avant de fermer la porte à tout ce que ma généalogie a bien pu signifier pour moi pendant plus de 28 ans. « La douce ironie, c’est ça. » je profite du fait qu’Ezra s’approche maintenant à tâtons de moi à travers le bardas de la petite pièce pour lui montrer, lui filer sous le nez, lui dévoiler la pièce de résistance une bonne fois pour toute. Entre mes doigts, c’est un fin petit cahier, mon carnet de croquis de l’époque, celui qui ne m’a jamais quittée à partir du jour 1 à l’Académie. « Honnêtement, je ne sais pas si je me trouve absolument conne de ne pas avoir tout fait pour éviter les preuves incriminantes à l’époque. » que je commence, maintenant qu’il voit bien qu’à travers les pages se trouvent un trio de photos de nous deux, la preuve incriminante sur laquelle aurait pu tomber Matt à n’importe quel moment. « Ou si je suis franchement étonnée de ne pas avoir brûlé ça avec tout le reste. »  et j’ignore d’où on est partis, de comment on en est là, mais je sais qu’il rira avec moi. Parce qu’elle est loin la Ginny dévastée, qu’il est loin le Ezra enragé. Qu’on a changé, mais surtout, qu’on a fait la paix avec le passé. « Tes cheveux. » je pouffe de rire devant sa mise en plis de l'époque, étirant mon bras, mon doigt pour lui pointer le truc en plus, m’assurant au passage de distraite son attention de ma propre crinière qui n’était pas plus avantageuse.

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
les adieux volés
  
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos.
MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort.
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POSTS : 52573 POINTS : 120

TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(quatre) – present: finnley #2jamesjoshuamokare | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26
RPs TERMINÉS :
2024: charlieeveginny #24lily #34lily #33 (ua)swann (ua) | tbd: amosauden › lovden #2auden #3lovden #4lovden #5auden #6auden #7auden #8auden #9auden #10lovden #11auden #12auden #13auden #14coreycorey #2corey #3edge › edge #2evelynfinnleygabriellejamesonjosephkieranlilylily #2lily #3lily #4lily #5lily #6lily #7lily #8lily #9lily #10lily #11lily #12lily #13lily #14lily #15lily #16lily #17lily #18lily #19lily #20lily #21lily #22 (sld)lily #23lily #24 (sld)lily #25 (sld)lily #26 (sd)lily #27 (sd)lily #28 (sd)lily #29lily #30lily #31lily #32marleymarley #2tommy (roa)yasminebroregard #1broregard #2broregard #3olivia + thomasfamily reunion › #pinkteam (battles2016)paintball #hitmewithyourbestshotthe christmas miracleoctopuslas posadasrhett (bd)rhett #2 (bd)

and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyLun 11 Juin 2018 - 20:16

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Passe d’ici la fin de semaine à la maison, j’aurai bien une petite surprise à te montrer. Le dernier message envoyé à son intention de la part de Ginny l’avait laissé quelque peu perplexe - mais il avait joué le jeu jusqu’au bout, n’avait pas trop posé de question pour laisser la surprise entière. Alors il était parti un peu plus tôt du garage, avait procrastiné sur la fin de journée pour pouvoir passer par chez la jeune femme. C’était tout nouveau et d’un côté étrange de lui rendre visite dans son nouveau chez elle maintenant. Lui qui avait eu l’habitude de beaucoup la croiser à l’hôpital depuis qu’elle était revenue en ville - il ne disait pas que ce n’était pas agréable, mais le nouveau chapitre de leur vie s’étendait par ce fait paisiblement sous ses yeux. Douce représentation de tout ce qui avait pu changer dans sa vie ces derniers mois. Il remerciait toutes les bontés divines de lui avoir permis de garder son fils un peu plus longtemps, d’avoir renoué davantage avec Ginny, de mener une vie qui en somme lui était bien plus satisfaisante qu’avant. Cette partie là de sa famille était quelque peu stabilisé, et c’était déjà un grand soulagement. Il pouvait se permettre d’être plus présent pour ses frères et soeurs; surtout pour sa soeur qui passait par une phase compliquée de sa vie. Elle s’en remettrait, mais elle aurait besoin de soutien encore un temps. Alors savoir que tout allait mieux avec Noah, avec Ginny - ça allégeait le coeur. Après s’être tiré des bouchons de l’heure de débauche du centre ville, le jeune homme avait fini par pouvoir se garer devant la maison de Ginny. Parcourant rapidement les quelques mètres le menant à la porte d’entrée, il ne frappa pas sur le bois - il savait d’avance que le verrou était levé, Ginny avait cette tendance à peut-être parfois avoir un peu trop foi en l’humanité. « Y’a quelqu’un ? » La maison semblait être plongée dans un calme étrangement apaisant, presque serein. Il y avait fort à parier que Noah ne devait pas se trouver dans le coin pour que ce soit le cas, sinon ce serait les cris de cow-boys et d’indiens qu’on pourrait entendre à travers tout le bâtiment. « Ez, je suis en haut, monte! » Un petit sourire qui vint prendre place automatiquement en entendant la voix de Ginny, Ezra gravit les marches menant jusqu’à l’endroit indiqué par le son de sa voix. L’échelle du grenier était en place et il eut un instant de réflexion. Surprise étrange que de donner rendez-vous à quelqu’un dans un grenier. Il espérait que ce rendez-vous était bien plus qu’une chasse à l’araignée - pas qu’il en avait peur, mais il n’était pas spécialement fan de ces bestioles qui pouvaient déguerpir plus vite que leur ombre. Sa tête finit par passer l’encadrement de la trappe du grenier, et il resta quelques instants à observer d’ici. Son regard qui croisa celui de Ginny, semblable à une enfant avec son regard qui ne qui saurait contenir correctement son engouement pour ce qu’elle avait entre les mains et sa curiosité infinie, si douce et naïve. « T’as décidé de te faire un vide-grenier à toi toute seule ? » Il eut un petit rire. Le nombre de cartons entourant la jeune femme était impressionnant, surtout qu’ils semblaient bien remplis et de choses qui ne dataient pas d’aujourd’hui. « Livraison spéciale de Londres ; ils ont vidé ma chambre et tout le débarras. Plus aucune trace de Virginia sous le toit pompeux des McGrath. » A peine eut-elle fini de prononcer ses mots qu’une petite moue désolée vint se faufiler sur le visage d’Ezra. Il la connaissait assez pour savoir que, malgré le fait qu’elle en parle ouvertement, ces choses là la touchaient beaucoup. Même s’ils avaient été odieux, manipulateurs et presque sans coeur dans cette histoire, ces personnes là restaient sa famille et les gens avec qui elle avait affronté de nombreuses épreuves au cours de sa vie. Ne plus pouvoir retrouver ça finissait par fissurer doucement le coeur. « T’as toujours été un peu trop hippie sur les bords pour vivre là-bas, de toutes façons. » La blague douce, l’humour léger pour tenter de mettre un peu de joie dans ces nouvelles toujours dures à encaisser. Ezra gravit finalement la trappe pour se joindre à Ginny, laissant son regard trainer à droite, à gauche sur les cartons l’entourant à son tour désormais. Certaines affaires posées par dessus lui rappelait un temps lointain, chargé de souvenirs. « La douce ironie, c’est ça. Honnêtement, je ne sais pas si je me trouve absolument conne de ne pas avoir tout fait pour éviter les preuves incriminantes à l’époque. Ou si je suis franchement étonnée de ne pas avoir brûlé ça avec tout le reste. » Les sourcils du Beauregard qui se froncèrent pour venir jeter un coup d’oeil de plus près au carnet que Ginny tenait dans ses mains. Oh, il avait posé de nombreuses fois son regard sur cette couverture. Fut une période où il la connaissait même par coeur. « Ton carnet fétiche quand t’étais à l’Académie. » Il y avait fort à parier que quelques notes de sa propre main se trouvaient à l’intérieur. « T’y tenais beaucoup trop pour le brûler, même bien énervée. J’avais fini par croire que c’était ta bible à toi. » Un léger rire s’échappa de ses lèvres alors que la jeune femme finit par ouvrir délicatement le carnet. Les photos s’y tenant ramenèrent leurs lots de souvenirs instantanément. « Tes cheveux. » Ezra eut un petit sifflement d’étonnement et d’amusement en voyant la photo que Ginny pointait. C’était prendre un coup de vieux. Les deux en balade dans un parc, le vent faisant des siennes et leur innocence de mise plus que jamais. « Et dire que tu me trouvais beau. » La mode des cheveux mi-longs aurait dû être interdite, surtout que ceux d’Ezra avaient tendance à rebiquer d’une façon extrêmement étrange plus la longueur arrivait. Son regard finit par tomber sur Ginny, avant qu’un petit rire prenne le dessus. « Tu rigoles d’ailleurs, mais je me rappelle que ce jour là, tu avais décidé de sortir ton plus beau pull pour l’occasion. » Un petit regard moqueur en coin, alors que les pages reprirent le défilement. Tout autant de moments volés, ou de moments cachés. Plein de brides d’instants entre les soirées au bord de plage, celles passées dans sa voiture à écouter la pluie avant de rentrer chez eux. « Tu te rappelles de ça ? » Le doigt d’Ezra vint pointer une image quelques pages plus loin. « L’anniversaire de Matt, où s’il n’avait pas autant bu s’en était fini de nous deux ? Il ne s’était même pas aperçu que j'avais pas dormi dans sa chambre ce soir là. »

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 12 Juin 2018 - 0:20

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Comme à chaque fois où Ezra traînait dans le coin, il y avait cette dualité d’émotions, entre la nostalgie de ce qu’on aurait pu être, et la satisfaction de ce qu’on était désormais. Si j’avais passé une infinité d’années à vouloir nous définir, à tenter de l'oublier autant qu’à ne penser qu’à lui, la vie dans laquelle nous nous complaisions depuis mon retour à Brisbane n’avait rien de difficile, rien d’anormal à mon sens. Elle suivait notre rythme, elle n'imposait rien, et surtout, elle me permettait de retrouver celui qui avait été un ami bien avant d’être un amour, celui qui comprenait lorsque je lui parlais de tout et de rien, celui qui riait malgré le potentiel nullissime de mes nombreuses blagues vaseuses. Ezra était foncièrement bon, était quelqu’un qu’on se plaisait à côtoyer de par sa présence, sa douceur, sa candeur, et le retrouver ici et maintenant, alors qu’on apprenait à cohabiter dans le même univers que Noah, n’en restait que plus tangible, aisé. C’est probablement ce qui accroche un sourire à mes lèvres de l’entendre à l’étage, et un énième rire que je lui dédie maintenant qu’il finit par apparaître sous mes yeux, le regard qui juge et la voix qui nargue. « C’est ça, rigole. Et la journée où je trouverai un truc qui vaut 10 fois sa valeur sur ebay, t’auras pas un rond. » que j’affirme, la tête bien haute et les sourcils froncés pour le drame. Lui qui avait su tellement de fois se moquer de mon amour pour les vieilleries, de cet oeil intéressé que j’arborais, à chaque fois qu’on passait en bordure d’une vente aux enchères ou d’un potentiel thrift shop recelant de souvenirs et de vieux items telles des reliques à mon sens. Mais il ne faiblit pas devant mes menaces et finit par me rejoindre la mine amusée, se fraie un chemin à travers le trajet périlleux qui mène jusqu’au plat de résistance, jusqu’à la boîte que je me garde de lui dévoiler comme la fameuse surprise annoncée plus tôt cette semaine. Ezra qui n’en manque pas une, sa tentative de blague m’assure un sourire un peu plus confortable, lui qui, j’aurais pu parier, faisait exprès de me piquer le temps que ça fasse moins mal. Le temps qu’être effacée de la vie de ceux qui m’ont jadis tout donné me fasse moins mal. « Pas hippie ; artistique. » et je précise, l’index qui se lève, pas prête à lui donner le point pour des accusations qui pourraient toujours être d’actualité vu mes traits tirant beaucoup plus de la vie de bohème que de celle d’une riche petite héritière anglaise. Ezra finit par se poser à mes côtés, au moment où j’agite sous son nez le clou du spectacle, le carnet qu’il reconnaît encore plus rapidement que ce que j’aurais cru. Ce genre de petits détails, ce sont eux qui s’effritent en premier quand on tente de faire la coupure, quand on tente de passer à autre chose. Mais le motif l’interpelle autant que son contenu. « Lui-même. » et pendant que le jeune homme fait ses marques, je précise, le sourire en coin, la plaisanterie au bord des lèvres. « La page 52 te salue, d’ailleurs. » là où il s’était tâté à la poésie, un truc hyper cliché et risible, qui aurait dû me faire verser des larmes d’émotions mais devant lequel j’étais restée hilare pendant une bonne poignée de minutes, résultant à un genre de première dispute entre nous deux. L’intention était là, mais le médium pour la livrer n’avait pas eu l’effet escompté.  L’instant d’après, c’est un Ezra dans la fleur de l’âge - et multipliant tous les fashion faux-pas possible - qu’on remarque sur la photographie trônant sur mes genoux. Devant le Beauregard et sa répartie de bas étages, et je roule des yeux, moqueuse. « L’amour rend aveugle. Ou alors, j’avais pitié? Je pourrais pas dire. » et puis oups, il me voit. Il remarque les talents vestimentaires absents, le sens de la mode que je n’ai toujours pas daigné rencontrer en 10 années supplémentaires, mais qui faisait encore plus mal à l’époque. « Comment tu oses juger, monsieur collier de coquillages à gogo! » l’accusation part toute seule maintenant que j’y mets un peu trop de coeur, de vigueur, et que ses propres accessoires auraient autant à dire, amenés sur le banc des accusés que ma garde-robe complète de jeune adolescente en quête de se connaître vraiment. La balle est lancée, la joute prend forme, et c’est doux, ça fait du bien. Entre la dernière visite de mes parents dans ma vie, toute la débandade avec Matt - de laquelle je cherche toujours les résultats sur le visage d’Ez, un regard en coin suivi d’un autre -, les frasques de Noah et j’en passe, un aparté à rire, à se cacher au grenier, à penser à autre chose, au beau dans toute cette histoire est plus que bienvenu. Y’a un instant un peu plus nostalgique, et je le remarque de suite à travers la voix du blond, lui qui finit par se pencher à ma hauteur, me rejoindre au sol, entourée des boîtes qui font office de barricades contre la réalité que telle livraison signifie pour l’avenir de ma famille, de mes racines. « Je suis certaine que si je fais encore de l’insomnie de stress, c’est à cause de cette nuit-là. » je souffle, pas le moins du monde rancunière, quoique persuadée que les moments volés à dormir blottie dans ses bras ont suffit à nourrir mes angoisses nocturnes du temps. Chaque craquement dans le couloir, chaque branche au coin de la fenêtre, quand soubresaut était synonyme de réveil en panique, anticipant que Matt déboule dans ma chambre, qu'il sache tout. « Oh, regarde, ça c’est toujours d’actualité par contre. »  du carnet dont il a dérivé son attention pour rester sur les photos, je pique les pages d’entre ses doigts pour afficher fièrement le résultat d’un long brainstorm avec Tad, un peu après lui avoir parlé d’Ezra pour la première fois. « La liste des groupes de musique que je devais absolument te faire connaître, sinon nous deux ça allait plus être possible. » force était d’admettre que j’avais pu me rendre jusqu’à la ligne 8 si je m’en fie aux petits crochets en bout de nom, les autres bands étant restés dans les abîmes pour une suite de raisons obscures dont je ne me souviens plus trop. Je l’aurais bien vu renchérir, je l’entendais déjà justifier ses mixtapes d'universitaire aux goûts trop léchés pour moi, lorsque, horrifiée, je réalise trop tard qu’il a remarqué ce qui se tramait sur la page suivante, le recto qui a passé une fraction de seconde de trop sous ses yeux curieux. « Non, ça, ça te regarde pas. » et j’arrache le carnet de sa poigne, je le planque derrière moi, paniquée, la gamine qui sent ses joues rosir devant la découverte des plus gênantes. « Tu verras que le jour où je serai morte, et encore. » si je ne l’avais pas brûlé jadis, c’était bien pour mieux le faire aujourd’hui. Du bout des lèvres, une minute et une autre ensuite, je lui fournis la seule explication censée qui risque de sauver la donne, et encore, je l’attends du revers. « C’était pour un exercice de portrait. » parce que ce qu’il a sûrement vu pour ma plus grande honte, c’étaient les lignes dédiées à tracer son visage, son profil, ses traits encore tellement ancrés dans ma mémoire, comme toute bonne jeune fille éperdument amoureuse pour la première fois de sa vie a bien pu faire en cours, à un moment ou un autre. Très peu glorieux, j’en conviens.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 12 Juin 2018 - 1:45

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« C’est ça, rigole. Et la journée où je trouverai un truc qui vaut 10 fois sa valeur sur ebay, t’auras pas un rond. » Fronçant les sourcils, Ezra se permit un petit sifflement. « Madame est rancunière en plus, mais où le monde va. » Il perdit rapidement son air sérieux pour ajouter un petit rire, léger, parce-qu’il savait qu’elle ne disait ça que pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Parce-que les vannes et les petits piques envoyés étaient presque leur spécialité, quelque-chose de bien à eux, de bien ficelé au fil des années. Les pages qui tournaient et les souvenirs qui s’envolaient dans les pensées au passage, les rires qui venaient ponctuer les petits silences pensifs. « Pas hippie ; artistique. » Un léger levé d’yeux au ciel, presque discret, que Ginny pourrait louper. « Des détails, des détails. » Parce-que même si elle était pleinement artistique dans l’âme - il n’y avait qu’à jeter un coup d’oeil à ce carnet pour le comprendre -, elle possédait cette âme de bohème, cet esprit libre, dont Ezra était tombé amoureux au premier regard et bien avant de s’en rendre comptes. Les pages qui suivent sont cependant beaucoup moins glorieuses pour Ezra, alors qu’il se rappelait des après-midi passés allongés dans l’herbe, clope au bec et bière en main, à tenter d’impressionner toujours plus la jeune Ginny et ses yeux de biche lorsqu’il prononçait le moindre vers un peu de travers. « L’amour rend aveugle. Ou alors, j’avais pitié? Je pourrais pas dire. » Il fit une mine choquée, presque pas faussée; alors il renchérit sur une attaque de plus, un presquecompliment déguisé. Parce-qu’elle avait beau se moquer de sa coupe de cheveux, de ses essais de poésie à deux balles, ses essais vestimentaires étaient peut-être le clou du spectacle dans tout ça. Il avait toujours aimé s’en moquer, parce-que c’était comme ça qu’il l’aimait. « Comment tu oses juger, monsieur collier de coquillages à gogo! » Ezra mit quelques instants à replacer le souvenir, à revoir la scène se dérouler sous ses yeux - et finalement, ce fut le rire qui prit le dessus. « Mais c’était un pari ! » Et, pour une fois, il l’avait perdu. C’était peut-être avec Matt, ou avec les autres gars qu’ils côtoyaient à l’époque - Alan, Jeff, quelqu’un - qui l’avait mis au défi de gagner une battle de danse. Ezra avait toujours dansé comme un pied, et ce n’était pas les pintes enchainées qui avaient joué en sa faveur. « Ca a duré le temps d’une semaine, et tu te rappelles de ça sérieux. » Impressionné, étonné même et la fois nostalgique, c’était ce genre de petits détails que lui avait fini par oublier parce-que, malheureusement, ça lui rappelait bien trop tout ce qu’il avait perdu d’un coup. Ca lui rappelait Matt, les conneries qu’ils avaient pu faire ensemble, la vie qu’ils avaient tous construit partie en fumée. « Oh, regarde, ça c’est toujours d’actualité par contre. » L’attention d’Ezra qui fut de nouveau dirigée vers le carnet par la première intonation de voix de la jeune femme, les yeux qui se plissaient pour lire les mots pattes-de-mouches écrits par Ginny. « La liste des groupes de musique que je devais absolument te faire connaître, sinon nous deux ça allait plus être possible. » Des noms qui appartenaient au passé, mais qui résonnaient à peine lus. Des soirées à pousser la stéréo à fond dans son appartement alors qu’elle prétendait être chez Jenna pour la soirée. Les verres de vins, la bière, les baisers échangés. Les voisins qui venaient frapper à la porte au milieu de la nuit, aussi. Les rires étouffés dans les couvertures, les mégots de cigarettes qui s’entassaient dans le cendrier. Oh God, les frissons qui venaient parcourir l’échine d’Ezra présentement aussi. « Tous les efforts que j’aurai pas, sérieusement. » Bien sur qu’il plaisantait, il avait adoré découvrir tout cet univers qui était sien, qui la caractérisait si bien. Ce serait mentir s’il disait qu’il n’avait pas une ou deux playlist sur son vielle iPod dédiées à la jeune femme. Et alors qu’il continuait de parcourir les pages, que son regard se baladait pour une fois innocemment, ce fut les quelques traits à peine assumés qui s’étalaient sur la page suivante qui vinrent attirer son attention. Parce-que là, ce qu’il voyait, il le découvrait pour la première fois. Lui qui pensait qu’il avait pu avoir accès à tout alors qu’ils se contentaient dans leur amour, se trouvait pour la première fois surpris. « Non, ça, ça te regarde pas. » Le carnet qui lui échappa des mains avant même qu’il n’ait le temps de reprendre son souffle, de prononcer la moindre parole. Et Ginny qui se défilait un peu, juste ce qu’il fallait pour gonfler sa curiosité à lui encore plus. « Comment ça, ça me regarde pas ? » Le petit sourire aux coins des lèvres, à la fois flatté, surpris, attentionné. « Tu verras que le jour où je serai morte, et encore. » Ezra qui leva les yeux au ciel, se redressant quelque peu, regardant Ginny dans les yeux. Sondant ses pupilles, tentant de comprendre ce revirement de situation. Le silence qui s’installait un peu, juste ce qu’il fallait pour instaurer une pointe de malaise de son côté. « Sérieusement ? » Il ne savait sur quel pied danser, si elle déconnait encore ou si le sérieux avait pris le dessus. Pourtant, il avait compris où les traits en venant, là où toute cette page menait. Même si en temps normal il mettait du temps à capter ce qui l’entourait, il avait eu le temps nécessaire pour connecter les points, les images, les idées cette fois ci. « C’était pour un exercice de portrait. » La tête d’erra qui se pencha légèrement de coté, lançant ce regard de tu te fous de moi. La Ginny adolescente qui revenait devant lui, qui ressortait dans cette situation. God, les frissons. « Tu m’aurais caché ça, alors ? » Il tendit la main, tentant du bout des doigts d’attraper de nouveau le carnet qu’elle retenait prisonnier juste assez loin pour qu’il effleure simplement les pages des pulpes. « Qu’est-ce qu’il peut se passer de pire, hein ? Que j’ai encore plus le temps de regarder ce que t’as dessiné ? » Le ton juste moqueur comme il fallait - parce-qu’il ne voulait pas non plus réellement la froisser. Bien sur qu’il s’était toujours douté avoir servi de modèle, un jour ou un autre. Il se prêtait parfois parfaitement au jeu, s’imaginant modèle pour quelques heures. « Gin, come on. » La vérité, toujours la vérité.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 12 Juin 2018 - 7:08

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Et le voir comme ça, de l’entendre rire, gratter avec lui des souvenirs d’avant, ça aide, ça fait du bien, ça calme. Les bribes de la vie que j’avais laissée derrière beaucoup moins douloureuses à exhiber si cela reste sous ses yeux ; et jamais je n’aurais pu penser que la situation serait aussi légère, aussi facile un jour, entre Ezra et moi. « Un pari que tu aurais pu gagner si t’avais pris trois secondes pour apprendre la chorégraphie d'Usher qu’on voulait t’enseigner! » bien sûr qu’il avait perdu en nous refusant, à Jenna et à moi l'occasion de lui apprendre quoi que ce soit. Bien sûr qu’il n’avait eu que ce qu’il méritait, se retrouver avec l’horrible bijou qui, si je me souviens bien, lui avait laissé une trace d’allergie autour du cou pour quelques jours après même l’avoir retiré. Au bord des larmes de rire, je revois Ezra qui portait le collier fièrement comme un trophée, alors que Matt s’en donnait à coeur joie sur les surnoms peu flatteurs et les attaques gratuites ciblées. « J’ai la mémoire sélective. »  que je me souvienne de cette anecdote comme de toutes les autres, c’était tout bien relatif, en soi. C’était une partie de ma vie, et pas juste la relation que nous avions entretenue en secret, mais son ensemble, son tout. Ce qu'Ezra signifiait pour moi. Ce que je voulais être pour lui. La dynamique avec Matt, le trio qu’on formait et la simplicité qui montrait le bout de son nez dès le moment où on se retrouvait ensemble. Probablement l’une des raisons qui avait gardé le secret si longtemps enfoui au fond de ma gorge, la crainte de tout casser, la pression d’être celle qui allait bousiller notre écosystème, m’étant fait des idées, ayant cru qu’innocemment le seul fait que je n’ai jamais été autant heureuse qu’une fois Ezra dans ma vie aurait suffit à convaincre Matt d’un quelconque potentiel. De ce souvenir-là, c’en est un autre toujours aussi comique qui frôle mes lèvres, transforme le grenier en joute verbale, et les attaques se font malignes mais néanmoins bourrées de bonne nostalgie, dénuée du moindre regret. « Tu m’avais pas laissé l’impression d’être en perdition, non plus. » bien sûr qu’il avait râlé au début devant ma liste musicale, par habitude, simplement pour entretenir les vannes qu’on se lançait à coeur joie. Mais ç’aurait été mentir de dire qu’il n’avait pas entretenu l’éducation, insistant pour qu’on se partage nos écouteurs juste un peu, qu’on reste une chanson de plus juste une promis dans la voiture, qu’on se blottisse dans les bras l’un de l’autre le temps qu’il ait bien dénoté ce que le refrain voulait dire. C’était l'innocence que ces petits moments, ces fractions d’instants à deux rachèteraient le reste, et les cachettes, et les mensonges, et les non-dits. Il rigole et moi tout autant, c’est l’étincelle dans ses iris qui justifie sûrement le fait qu’on oublie notre finalité, qu’on oublie les termes horribles dans lesquels je suis partie, et toutes ces rencontres qui depuis n’ont été que douleurs et larmes. C’est une pause, c’est un peu de répit, c’est doux, et c’est aussi le meilleur moment pour qu’un croquis réalisé la tête dans la lune et les yeux vers les nuages attire l’attention d’Ezra trop longtemps pour mon propre calme. « De quoi tu parles? Je vois rien moi. Un carnet, tu dis? Non, non, je t’ai invité ici pour te montrer mon ancienne collection de pinceaux. » et elle fait l’innocente la Ginny, à siffler, regarder au plafond, éviter les manoeuvres du blond censées attraper le carnet que je cache dans mon dos comme la prunelle de mes yeux, hors d’atteinte. Le regard que je maîtrise à la perfection, celui qui gagnait du temps jadis, celui qui convainquait toujours Ezra de céder, de rendre le pointage, de me laisser le dernier mot. « Sérieusement. » grand sourire d’enfant qui s’étend d’un côté à l’autre de mon visage, qui lui fait la morale sur sa curiosité qui abuse, qui tente de mettre un point à ce qui, je sais, ne sera pas fini tant que ça ne le sera pas vraiment. Ce qu’Ezra refuse, lui qui hausse presque le ton, lui qui esquive un mouvement de recul pour s’approcher trop, ma bulle qui n’en est plus une du tout. Puis, au ralenti, la mine basse et la moue déçue, je finis par rendre les armes parce que de toute façon, à quoi bon? « J’aurais pas survécu à ton oeil critique sur mon travail. » pour simple excuse, banalité qui sonne faux à mes oreilles. Parce que tout ce dont je rêvais à ce moment-là, c’était de partager ça avec lui. De le traîner dans toutes les galeries de la ville, de lui parler de mes idées d’oeuvres en long et en large. D’imaginer une exposition de photographie avec lui, de sillonner le pays pour aller voir mes artistes préférés, de les lui présenter. Mais je me replace sur mon siège de fortune, laisse à Ezra toute la latitude de regarder ledit croquis qu’il a maintenant entre les paumes, accompagné d’un énième soupir de ma part. Il lâchera plus vite le morceau si je suis le moindrement bonne joueuse. « Tu râles sur l’ombrage de ton nez, je te jure, je clame à qui veut l’entendre que tu l'as fait refaire et qu’à l’époque il était aussi long et pointu que ce qu'il y a sur papier. »  j’attends que sa tête se lève dans ma direction pour battre des cils, malicieuse au possible. « Mais c’était pour un vrai exercice de portrait, promis. » un peu de vérité dans ce monde de brutes, et j’efface du revers la drôle de sensation qui naît au niveau de ma cage thoracique, le vilain pincement, l’anticipation, la réalisation de je-ne-sais-trop-quoi. Parce que je le connais par coeur, ou du moins, que je connais sa capacité à insister tant qu’il sait que cela m’agace, à faire l’extra mile juste pour m’embêter l’air narquois tatoué sur le visage, j’insiste tout de même, complice. « Et non, y’en a pas d’autres. Si l’envie te prend de fouiller, ce sont tes mains qui y passent. » connaissant ma capacité à me brûler, à me couper quotidiennement, aucune surprise ici à ce que je le menace de vivre le même traitement que mon pauvre petit corps meurtri, traitement peaufiné par mes maladresses au fil des années. Au final, je lui laisse la place de venir me rejoindre au sol, dans un espace le moindrement aménagé pour en retirer un brin du confort duquel je me tasse assez pour que s’il le veuille, Ezra puisse se poser pour poursuivre la séance d’archéologie que je lui ai imposée aujourd’hui. Au programme maintenant, je défriche d’entre les pages une photo collée, pliée au coin, un vestige. C’est la mémoire qui travaille, qui reconnait, qui additionne. « C’était quand on est allés avec mes parents à Gold Coast ça, hum? »  deux semaines gracieuseté du paternel McGrath en colloque, la totale pour sa famille en vacances dans un hôtel de la côte, où Matt, Jill et moi avions eu le droit d’amener un invité pour un week-end si le coeur nous le disait. Ma soeur s’était accompagnée de Scarlett, Matt avait bien sûr mis Ezra dans ses valises - Tad lui, était indisponible, si je me souviens bien. Et la photo, elle nargue, elle moque, elle dévoile tellement quand on creuse, quand on remarque ce bras qu’Ezra refermait avec intérêt sur mes épaules, ce coup d’oeil complice que je lui dédiais de biais. La proximité, et rien ni personne qui avait pu voir quoi que ce soit jusque là. « Juste après la nuit blanche, et Matt qui avait ramené les gens de l’accueil sur la plage, et Jill qui avait volé les bouteilles de rhum à la noix de coco au bar. » je sais qu’Ez sait exactement de quel moment je parle. La nuit blanche, sur la plage, à compter les vagues, à se promettre que tout irait bien, à faire des plans pour l’avenir, de vraies idées qu’on était persuadés d’accomplir. C’était la première fois où je dormais avec lui, où on avait cette fenêtre de possibilité là, où j’avais profité de chaque seconde, chaque millimètre possible de proximité, d’intimité avec lui, ma première fois tout court. Une nuit à la belle étoile, une baignade juste parce que, et mon corps de jeune fille que je lui avais cédé avec tout l’espoir du monde au creux du coeur. Ma respiration qui ralentit, ma tête qui chasse le serrement, le pincement, de revenir. « Tu avais raison, tu sais. » et je casse volontairement le silence, me replaçant dans ma posture, finissant par tourner la tête à son intention. « Attention, t’en abuses surtout pas hen. » de nouveau, c’est un froncement de sourcils qui lui augure la suite, comme si j’avais la moindre bribe d’autorité avec lui, comme avec notre fils. « Mais t’avais raison. »  et j'inspire longuement, reconnaît l’ironie, l’entend encore me dire que c’était ça, la meilleure option. Pas celle d’attendre, pas celle d’espérer que les choses finissent par se faire d’elle-même, pas celle de croire bêtement que Matt l’accepterait sans jamais vraiment revenir sur sa parole. « On aurait dû lui dire. » d’avoir ce cliché entre les doigts, de nous revoir si soudés, si proches, si unis, et ce n’est pas que la façon horrible dont mon frère a su pour nous qui me tenaille, mais bien tout ce qu’on a perdu dans la balance. Au-delà de nous, il y avait ce tout qu’on formait et qui maintenant, n’est que vague souvenir accroché à une photo, et à peine.

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Dernière édition par Ginny McGrath le Mar 12 Juin 2018 - 16:34, édité 1 fois
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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
les adieux volés
  
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos.
MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort.
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POSTS : 52573 POINTS : 120

TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(quatre) – present: finnley #2jamesjoshuamokare | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26
RPs TERMINÉS :
2024: charlieeveginny #24lily #34lily #33 (ua)swann (ua) | tbd: amosauden › lovden #2auden #3lovden #4lovden #5auden #6auden #7auden #8auden #9auden #10lovden #11auden #12auden #13auden #14coreycorey #2corey #3edge › edge #2evelynfinnleygabriellejamesonjosephkieranlilylily #2lily #3lily #4lily #5lily #6lily #7lily #8lily #9lily #10lily #11lily #12lily #13lily #14lily #15lily #16lily #17lily #18lily #19lily #20lily #21lily #22 (sld)lily #23lily #24 (sld)lily #25 (sld)lily #26 (sd)lily #27 (sd)lily #28 (sd)lily #29lily #30lily #31lily #32marleymarley #2tommy (roa)yasminebroregard #1broregard #2broregard #3olivia + thomasfamily reunion › #pinkteam (battles2016)paintball #hitmewithyourbestshotthe christmas miracleoctopuslas posadasrhett (bd)rhett #2 (bd)

and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 12 Juin 2018 - 9:05

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Ezra n’avait pas pu s’empêcher de vouloir inspecter un peu plus longtemps, de vouloir souligner du regard les traits finement dessinés par Ginny, d’en reconnaître la moindre courbe. Mais elle ne semblait pas réellement du même avis soudainement, se rétractant quelque peu dans sa proposition, fuyant un instant son regard. « De quoi tu parles? Je vois rien moi. Un carnet, tu dis? Non, non, je t’ai invité ici pour te montrer mon ancienne collection de pinceaux. » L’humour qui les rattrapait au galop et alors il s’autorisa un petit rire, levant les yeux au ciel. Parce-qu’ils ne semblaient pas savoir rester sérieux très longtemps - ou comme s’ils le restaient trop longtemps, ils finiraient par y rester, justement; le sérieux ne leur allait pas tant que ça de toutes façons, ça les tirait les rides, leur éclaircissait les cheveux. Finalement, après avoir bataillé quelques-instants, avec quelques paroles et quelques regards bien négociés, Ginny finit par lui rendre le carnet, moue accrochée au visage. « J’aurais pas survécu à ton oeil critique sur mon travail. » Du bout des doigts, enfin, il vint ouvrir de nouveau les pages du carnet, tombant là où ses yeux cherchaient déjà depuis un instant. Il pouvait se reconnaître parfaitement dans chaque trait, et chacun de ces derniers marquait la précision avec laquelle Ginny connaissait son visage. « Tu râles sur l’ombrage de ton nez, je te jure, je clame à qui veut l’entendre que tu l'as fait refaire et qu’à l’époque il était aussi long et pointu que ce qu'il y a sur papier. » Il eut un petit rire, secouant quelque peu le visage. « Avec un modèle de la sorte, tu pouvais pas te planter, attends. » Il posa de nouveau la blague, juste là, pour montrer à Ginny qu’il voulait regarder parce-que la curiosité était un vilain défaut, et qu’au fond, c’était parce-qu’il était touché qu’elle en vienne à tirer de tels portraits qu’il voulait voir. « Et personne ne te croirait pour mon nez, tu sais. » Le sourire tendre qui prit place de nouveau aux coins de ses lèvres. « Mais c’était pour un vrai exercice de portrait, promis. Et non, y’en a pas d’autres. Si l’envie te prend de fouiller, ce sont tes mains qui y passent. » Ecarquillant les yeux faussement de peur, il vint rendre le carnet d’une main à Ginny, levant l’autre pour lui prouver qu’il était innocent - comme si on pouvait y croire. Il croyait encore en la possibilité que Ginny vienne lui entailler un membre sans qu’elle ne l’ait elle-même vu venir, alors il n’insista pas plus. Elle avait déjà cédé assez, à son tour d’être poli et courtois. « A vos ordres, chef. » Et alors leurs regards finirent par replonger à même l’album, le carnet, le tracé de ces souvenirs qu’ils partageaient réellement pour la première fois. Avant, ils n’avaient pas eu le temps; avant, tout avait été écourté. « C’était quand on est allés avec mes parents à Gold Coast ça, hum? » L’attention qui se penche davantage pour se concentrer sur la photo que Ginny lui proposait désormais, et un sourire tendre qui s’en suivait pour saupoudrer le tout. « Je me rappelle de ce weekend comme si c’était hier… » Les pensées qui démarraient au quart de tour, les souvenirs prenant le relai parfaitement. « Juste après la nuit blanche, et Matt qui avait ramené les gens de l’accueil sur la plage, et Jill qui avait volé les bouteilles de rhum à la noix de coco au bar. » Un petit sourire tendre, un brin rêveur trahissait les pensées d’Ezra. Il se rappelait de tout, surtout de cette façon dont il avait l’air idiot à se sentir autant vivant dans ses bras. Petite chose si fragile, à peine la nécessité d’être protégée pourtant. Les regards indiscrets durant les diners, les photos de famille qui désormais trahissaient. Le rhum avait fait son affaire jusque tard dans la nuit - où est-ce qu’ils avaient réellement bu cette fois là ? Il se rappelait de tout. Et de la douche odeur de sa peau jusqu’au petit matin. « Tu avais raison, tu sais. » Ramené vitesse lumière dans l’instant présent, Ezra leva le regard vers Ginny, perdu dans son fil de pensées, perdu dans l’attention qu’elle lui demandait. « Mh ? » Le sourcil qui vint légèrement se froncer sur le front du jeune homme. « Attention, t’en abuses surtout pas hen. » Ce fut au tour des sourcils de Ginny de venir se froncer, comme si le côté maman en elle ressortait doucement pour se faire entendre, se faire écouter. Ezra haussa légèrement les épaules, il ne comprenait rien d’où elle voulait en venir alors pour l’instant, il ne pouvait envisager d’abuser de quoi que ce soit. « Mais t’avais raison. On aurait dû lui dire. » Alors, quelques neurones se mirent de nouveau en ligne pour lui faire comprendre; et Ezra vint ouvrir la bouche, un instant, gobant presque les mouches avant de venir laisser échapper un petit soupire. Les lèvres qui vinrent se pincer, le regard qui se levait au ciel un instant. « Je te jure que j’avais pas besoin de Matt dans mes pensées alors que j’étais toujours en train de rêver sur la page de Gold Coast. » Frottant légèrement ses yeux, se laissant tomber à la renverse gentiment dans le grenier, il secoua la tête un instant pour retirer cette presque image de sa tête. « T’as pas le droit de me balancer un souvenir comme ça et d’y ajouter Matt en négatif dans le décor, Gin. » Parce-que s’il était vraiment apparu ce jour là, Ezra n’aurait plus de tête lui permettant de survivre et de parler de tout ça là, maintenant. Nouveau soupire qui s’échappa de ses lèvres, et le coeur qui s’alourdit un peu. Parce-qu’elle avait raison, de dire qu’il avait eu raison. Il le savait, il l’avait su. Il n’en avait lui-même pas été de suite convaincu, mais il avait su que Matt dans l’histoire, ça aurait peut-être été plus facile, plus rapide. « Je suis pas sûr que tu veuilles parler de ça là, Ginny. » Pas parce-qu’elle venait non seulement de l’arracher à de beaux souvenirs, mais tout simplement parce-que oui, Matt et ce sujet , c’était encore du tout frais, tout sensible. « Mon nez s’en remet encore à peine… » Elle saurait très bien de quoi il parlait, la référence qu’il ramenait sur la table. Sa dernière conversation avec Matt n’avait pas été des plus simples ni agréables, mais elle avait pourtant été nécessaire. Parce-que tant d’années de rancoeur ne peuvent pas être retenues autant, si longtemps, sans être expulsées un jour. Malheureusement, ils étaient tombés l’un sur l’autre pour le faire. « Ton frère est un petit con, d’ailleurs… » Il inspira fortement, se relevant sur les coudes pour plonger son regard dans celui de Ginny. « … mais je suis désolé de lui avoir refait le portrait. » Pour elle, il était désolé. Par rapport à elle, il se sentait mal. Parce-qu’il ne regretterait jamais devant Matt de lui avoir arrangé la face pour une fois.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 12 Juin 2018 - 18:58

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« Je me rappelle de ce weekend comme si c’était hier… » « Ah ouais? J’allais dire la même chose. » les secondes qui flottent, et les souvenirs qui s’y raccrochent. Bien sûr que c’était marqué, ancré, limpide dans ma tête, la sienne. C’était le semblant le plus réaliste, le plus proche de ce qu’on aurait pu être, vraiment. Des repas entiers à se tenir la main sous la table, des alarmes programmées à l'aube à prétexter être du matin juste pour gratter quelques minutes supplémentaires avant le réveil de tout le monde et cumuler les balades à deux sur la plage au soleil levant. Les baisers volés au détour d’un couloir avant de se quitter en vitesse, les joues rosies et le coeur léger. Mais c’était aussi les conversations jusqu’à pas d’heures avec Matt, sur le balcon de la chambre. Les délires qui nous faisaient pouffer de rire, larmes aux yeux, d’un simple coup d’oeil tellement la blague était marquante. Les plans d'un jour dilapider notre trust fund familial pour acheter un chalet en bordure de la coast, où tous nos amis, où nous tous pourrions venir passer le temps qu’il faut, entre les cours, les examens, le stress du quotidien, quand on serait de vrais adultes accomplis. Ezra et Matt et leurs concours de danse à la con, leurs sprints de malade sur la plage avec des temps records bidon, les parties de volley-ball qui s’étiraient assez pour qu’on finisse par passer le reste de la journée dans la piscine à reposer nos muscles et nos os lésés. Et bien sûr, ça me manque. De tout ce qu’on a vécu, de tout ce qu’on a pu être, c’est la complicité de notre trio qui à l’instant me reste en travers de la gorge. Je prends une poignée de secondes pour le verbaliser au Beauregard, et je le vois tout de suite sans surprise à son expression qui change, je l’entends au soupir qu’il lâche, le constate maintenant qu’il s’écrase au sol, blasé. Tout ça, c’est du passé, autant mieux clore de la bonne façon. « Gosh qu’il serait content d’entendre que même en n'étant pas là il gâche ton bonheur. » et j’éclate de rire, jaune un brin, mais assumé tout de même. Ce que mon frère pensait de mon ancien amour n’avait rien de secret, et les échos de leur dernière rencontre m’avaient bien sûr tellement déçue, tellement blessée. Rien ne serait plus comme avant, et il fallait doucement que je m’y fasse, que j’avance là-dedans, que j’en tire une leçon, un peu de constructif ; autrement, ma peine n’en serait que jamais vraiment guérie. « Je sais… et je sais aussi que ça change rien d’y penser, mais c’est juste... » et j’hausse les épaules, partagent son silence un temps, ses soupirs. C’est facile, de penser à mieux, de se dire que tout aurait été différent, de regarder ces photos et d’y voir un avenir meilleur si on avait simplement osé plus tôt, fait face comme il fallait. « … on a trop perdu dans cette histoire-là pour pas que je te donne le crédit. » je cède qu'il avait raison, bien qu’une fois ne soit pas coutume, lorsqu'il insistait pour qu'on avoue tout à Matt. L’entendre me raconter brièvement les résultats de leur altercation me dérange autant que lorsque je les avais constatés sur le visage du grand frère, en janvier. Mais pourtant, Ezra semble avoir chassé les derniers vestiges des cicatrices, tant bien même je me rapproche de lui, scrute avec intérêt, penche mon regard sur l’endroit où apparemment le coup a été le plus violent. Et après avoir pris le temps d’avoir l’air faussement concentrée, j’en déduis, un sourire narquois aux lèvres. « Alors j'avais raison, tu t’es bel et bien fait refaire le nez. » voilà qui confirme mes dires, et pour ça, je dois me retenir de ne pas ajouter une danse de la victoire à la suite question de bien montrer ma supériorité à Ezra, au public imaginaire qui assistait comme toujours à nos joutes sans malice. « C’est pas le mec le plus en vogue dans le coin, c’est sûr.  » l’euphémisme qui sonne drôlement à mes oreilles, maintenant que j’imite le blond et m’étale à ses côtés, regard vissé au plafond, la tête entre une boîte de vieux livres d’arts et les pieds posés sur le tas de mes vêtements d'enfant qu’ils avaient cru bon mettre dans mes affaires au cas où. La blague. « Y’a probablement juste Jessica qui lui donnerait encore ciel et terre à celui-là. » et lentement, je tourne la nuque vers Ezra, retenant de pouffer alors que la mention de la jeune femme vient comme une révélation, elle et tout ce qu’elle avait pu manigancer jadis pour attirer ne serait-ce que 30 secondes l’attention de mon aîné. « On lui a jamais dit merci, d’ailleurs. » je fais l’état de tout ce que je me souviens d’elle, de ses frasques pas le moins du monde subtiles, au love at first sight qu’elle avait entretenu pour mon frère pendant presque 2 ans, sans la moindre suite venue de la part de Matt. « Toutes les fois où elle est arrivée à l’improviste, tous les appels qu’elle lui faisait, les déclarations larmoyantes... » et j’essaie, tellement fort, de ne pas rire par respect. De me retenir de pouffer en la revoyant lancer des cailloux à la mauvaise fenêtre, et finir par réveiller Jill qui était sortie en furie. Des heures passées à téléphoner à Matt juste pour entendre sa voix, et raccrocher dès qu’il commençait à lui expliquer qu’eux deux ce serait pas envisageable. « Elle a été une distraction hors pair, faudrait qu’on lui envoie un panier de fruits pour la peine. » mais surtout, Jessica ignorait comment elle avait joué un rôle important dans notre idylle à Ezra et moi. Comment son timing était béton pour qu’Ez s’échappe de ma chambre incognito, pour que je lui vole des caresses supplémentaires à l’abri du regard des autres. « Oh, mais elle était venue le rejoindre aussi, à Gold Coast! Je suis sûre que oui, sur la fin. »  dans l’élan, je me redresse, attrape un autre carnet, celui-ci répertoriant mes états d'âmes à la façon d'un journal intime, tournant les pages à la volée avant de finir sur une note, quelques lignes qui parlaient de l’arrivée abracadabrante de la jeune femme, et des explications que Matt avait dû fournir aux parents quand elle s’était présentée comme sa future fiancée. « Got it. » toute fière, je fais danser sous le regard curieux d’Ezra la fameuse page confirmant sa présence, et relatant au mieux de ma mémoire ce qui en avait découlé. « Cette fille était tellement dédiée.  »


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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
les adieux volés
  
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos.
MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort.
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POSTS : 52573 POINTS : 120

TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
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RPs EN COURS :
(quatre) – present: finnley #2jamesjoshuamokare | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMer 13 Juin 2018 - 0:30

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« Gosh qu’il serait content d’entendre que même en n'étant pas là il gâche ton bonheur. » Le soupire qui accompagna les paroles de la jeune femme. Bien sur qu’il serait content d’entendre ça, bien sûr que ça lui ferait plaisir de savoir qu’il avait cet impact négatif sur la vie d’Ezra - comme il considérait ce dernier comme le pire impact négatif sur la vie de Ginny. « Répète le pas trop fort, ça le rendrait encore plus heureux. » Presque pas des reproches, plus proche d’une simple constatation - sur fond de ton nostalgique. Ezra pourrait dire toutes les mauvaises paroles qu’il voulait sur Matt, le fond du problème était qu’il était en rage contre le monde entier qu’ils en soient arrivés là. Problème que Ginny soulevait présentement en parlant de leur décision de l’époque - et si c’était à refaire ? « Je sais… et je sais aussi que ça change rien d’y penser, mais c’est juste... » Juste qu’il y avait eu fausse donne à un moment donné dans la distribution des cartes. Ezra le savait, il pourrait même dire qu’il l’avait senti à l’époque. Mais l’amour rendait aveugle et abaissait toutes les barrières de l’impossible. « … on a trop perdu dans cette histoire-là pour pas que je te donne le crédit. » Ezra finit par tourner un petit sourire vers Ginny. Même si la situation des paroles prononcées avait mal finie, il ne pouvait pas nier qu’ils s’en sortaient presque bien désormais. Le chemin avait été long et parcouru d’embuches, mais il avaient réussi à en tirer quelque-chose de bien, de beau. Même si les cicatrices ne seraient jamais réellement bien refermées, le baume au coeur de ce genre de situation était notable. Et même si des résultats à peine surprenants en ressortaient, tout finirait par s’arranger. Et Ginny qui finit par se rapprocher de lui, par le regarder de si près après ses mots. « Me dis pas que t’es repartie pour tirer mon portrait. » Bien que ça l’aurait pas dérangé. Mais son sérieux était trop beau pour être vrai. « Alors j'avais raison, tu t’es bel et bien fait refaire le nez. » Ce fut le rire instinctif, pur et simple qui émana d’Ezra. Elle ne perdait jamais de vue ses objectifs, la petite. Laissant la blague reprendre le dessus, la simplicité jouer son tour de magie. « Mon nez te dit merde, ok ? » Et il vint tapoter du dos de sa main l’épaule de Ginny, feintant d’être vexé désormais par ses mots. A d’autres. « C’est pas le mec le plus en vogue dans le coin, c’est sûr. Y’a probablement juste Jessica qui lui donnerait encore ciel et terre à celui-là. » Les quelques secondes qui fallut à Ezra pour replacer le prénom, les situations, alors que l’expression de surprise s’étalait sur son visage. « Jessica, mon Dieu. J’avais oublié son existence à elle ! » Et pourtant, qu’il avait joué avec. Savoir qu’elle pouvait surgir à tout moment, savoir qu’elle pouvait être la distraction parfaite de l’instant. La pauvre devait s’en mordre les doigts d’y avoir cru autant. Mais Ezra ne regretterait jamais, événement des huit dernières années mis à part, d’avoir mis Matt dans de telles situations. La risibilité de la chose toujours présente. « On lui a jamais dit merci, d’ailleurs. Toutes les fois où elle est arrivée à l’improviste, tous les appels qu’elle lui faisait, les déclarations larmoyantes… Elle a été une distraction hors pair, faudrait qu’on lui envoie un panier de fruits pour la peine. » Ezra secoua la tête, le petit rire à demi-satisfait toujours présent. « Elle serait capable de penser que c’est de sa part, même après toutes ces années. » Introduire Matt dans la conversation sans le nommer, et sans avoir ce goût amer en arrière bouche de parler de lui. Subtilité. Mais Ginny avait raison. Sans elle, il n’y aurait pas eu ce même eux de l’époque. Ils en avaient profité, ils en avaient rigolé. « Oh, mais elle était venue le rejoindre aussi, à Gold Coast! Je suis sûre que oui, sur la fin. » « What ? » Ginny s’était relevée bien trop vite pour qu’Ezra ait le temps réellement nécessaire à analyser sa phrase. Son regard suivit la jeune femme aussi vite qu’il le pouvait. « Elle était sérieusement là ? » Question presque innocente, pour ne pas réellement avouer qu’Ezra n’avait tellement d’yeux que pour Ginny pendant ces vacances là, au point de ne pas faire attention à quelles copines de Matt il avait dit bonjour durant le séjour. Les petites mains de la jeune femme se mirent alors à fouiller dans les cartons, dans les pages et les albums. « Got it. » Ce fut dans un de ses carnets de notes qu’elle trouva l’élément convoité, là, à cette ligne de sa rédaction. « Cette fille était tellement dédiée. » Attrapant le carnet, survolant à son tour les écrits qui démontraient effectivement qu’elle avait mis les pieds cette année là à Gold Coast. « Je suis sûr que tes parents devaient être ravis de la voir débarquer. » Etre une petite souris dans la suite reculée des parents McGrath cet été là aurait été priceless. Ils avaient du en profiter pour cracher leur venin de l’époque sur quelqu’un d’autre que lui, c’était mieux que rien. A l’époque où ne se méfiaient pas du tout de la présence du Beauregard parmi eux. Et, à bien y réfléchir, il était vrai qu’il avait peut-être une bride de souvenir d’un feu de camp sur la plage où elle se trouvait dans un coin, là, les yeux amoureux et la bouche en coeur devant Matt. « Toute l’innocence qu’elle représentait, en vrai. » Il finit par fermer le carnet, le rendant à sa propriétaire. « Jill a du en rire dans son coin pendant des heures. Elle aurait fait une bonne alliée, à y réfléchir maintenant. » Parce-qu’elle avait toujours été la plus ouverte sur tout, et elle aurait pu être celle qui apportait ça en douceur au sein de sa famille. Si douceur et Jill pouvaient être placés dans la même phrase, soit-dit en passant. « T’as des nouvelles de ta soeur d’ailleurs ? Ou elle t’a rendu tes vieux tee-shirts empruntés dans un carton elle aussi ? »

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMer 13 Juin 2018 - 4:38

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Promis, je ne dirai rien si un jour Jessica demande ce que deviennent les amis de Matt, s’ils parlent encore d’elle, s’ils se souviennent de ses frasques, de son entrain, de sa naïveté presqu'attachante lorsqu’elle n’était pas foncièrement envahissante. « Ouh, dur. » que je siffle tout de même, quand le blond met une bonne minute avant de capter de qui je parle. Sachant qu’il fût un temps où il était toujours collé aux basques de Matt - ou était-ce l’inverse? - et que Jess n’hésitait pas à s’incruster elle-même dans le quotidien du plus vieux McGrath, y’avaient très peu de chances qu’il ne l’ait pas côtoyée autant que mon frère. L’oubli qui laisse une moue pantoise sur le visage d’Ez, mais son empressement à calmer mes ardeurs de cadeaux me confirme de suite qu’il sait exactement de qui je parle. Du moins, que les souvenirs n’ont pas mis trop de temps à remonter à lui, et que la bourde aura vite été évitée. « Direct elle voit McGrath sur la carte, elle déboule au café. » ce qu'il encouragerait, s'il avait le moindrement un trait de malice. Douce vengeance que d’envoyer en invitée spéciale - et tout sauf anticipée - la pauvre candidate en terrain hostile, et Matt qui se retrouverait à devoir la gérer dans ses pattes comme tant d’autres fois avant. Les rires sont légers toutefois, et même si on aborde un sujet qui fâche, le tout est fait sous le signe du déni le plus honnête et le plus assumé possible. Je n’ai pas envie de reprendre Ezra au sujet de Matt, du fait qu’il reste mon frère malgré tout. Je n’ai pas envie d’écouter la petite voix qui commence à être un peu plus présente, celle me disant que Matt doit s’inquiéter, que Matt doit avoir du mal, que Matt était mon monde jadis, et que moi j’avais toujours été le sien. Qu’un simple coup de poing le visant m'atteint en double ; mais pas aujourd’hui, pas maintenant. « Ezra! » et je m’offusque, trop pour que ce soit la vérité, pour que ce soit inquiétant, juste assez pour tasser la tension d’un nouvel éclat de rire communicatif. « C’était Jessica qui avait initié la baignade en plus, come on! » et ça, c’est impossible qu’il ait oublié. Que Jessica avait organisé tout un stratagème à Gold Coast pour cacher les fringues de Matt dès l’instant où il avait eu le regard détourné vers l’océan qui s’étendait sous la lune doucement posée. La course à poil qu’il s’était tapée sur le sable blanc pour chercher la moindre bribe de tissus ; et mes yeux que j’avais cachés derrière les mains d’Ezra tout le long, encore plus hilare que maintenant. Évidemment, j’évite sagement, trop pudique, de préciser la suite de la scène, et la nuit passée entre ses bras comme un souvenir trop précieux pour le bafouer en le relatant maintenant, en lui donnant l’impression d’être d’une autre époque, d’un autre univers - ce qui n’est pas totalement faux. La conversation qui dévie vers ma potentielle nouvelle belle-soeur, et c’est bien parce que je suis allongée qu’Ezra ne verra pas mes yeux qui montent au ciel, qu’il ne notera l’agacement dans mes mots qu’une fois où ils auront atteint ses tympans. « Je parie que maman râlait déjà sur le fait qu’elle venait de Toowomba, et qu’elle ne connaissait pas son père... » les préjugés de mes géniteurs, mesdames et messieurs. Personne n’était jamais assez bien pour leur progéniture, personne ne leur arrivait à la cheville, personne n’était à la hauteur, et le jugement facile avait cru bon s’accrocher à nous comme un boulet à nos pieds pour aussi longtemps que je me souvienne. Encore heureux que je n’ai jamais osé garder ce trait de caractère ; bien que mon frère lui, l’ait malheureusement développé pour nous deux. « Matt la défendrait en disant que c’est impossible de résister à un McGrath. » que j'avance façon beauf, la pauvre Jessica qui a tout de même le dos large d’être présentée de la sorte après toutes ces années. Elle avait simplement eu un crush qu’on n’oublie pas de sitôt, et en soit, c’était tout sauf un crime.  « Et moi je te dirais qu’elle personnifiait parfaitement l'amoureuse transie rêvant de ce qu’elle ne pourra jamais avoir. » le moment d’après je suis sur les genoux à farfouiller dans les boîtes à proximité, à retrouver preuve de son passage, à ne laisser plus aucun doute planer sur l’invitée surprise que la jeune femme avait été. La mention de ma soeur, là, adoucit de beaucoup les quelques restes de souvenirs reliés à Matt qui flottent au-dessus de nos têtes non sans heurt. « Jill a dû faire une ou deux poupées voodoo d’elle, tu sais. » qui sort tout seul, la moquerie qui aurait pu paraître tirée par les cheveux pour quiconque d’autre que Jillian. L’intensité sur deux pattes, et la rancune facile d’avoir vu l’autre rôder autour de Matt les crocs sortis, comme un parasite, comme une plaie, comme un ennemi à abattre. Oui, ma soeur était sanguinaire - mais elle n’en était pas moins loyale. Qu’Ezra effleure du bout de ses mots le fait que la bombe à retardement de service ait pu être une bien meilleure alliée que n’importe qui d’autre à l’époque me serre le coeur. Il a sûrement raison là aussi, il a probablement vu juste des années plus tard, le nez évidemment moins collé sur nos problèmes, nos craintes, nos espoirs. De parler d’elle amène les banalités, les questions d’usage. Jill n’avait pas été devant moi en chair et en os depuis presque 3 ans maintenant - mais je n’en avais pas moins su sur elle et sur ses plus récentes prouesses. Dans la famille, il y avait toujours un créneau dédié à tout ce qu’elle faisait d’horrible et d'impulsif, juste pour ponctuer les conversations emplies de potins des voisins. « Elle est embarquée dans un cirque d’acrobates aux dernières nouvelles, ça date de Noël. Ils l’ont mise à la billetterie, mais elle serait tellement plus cool dans le rôle de celle qui grimpe le plus haut possible pour se lancer dans un sens et dans l’autre sans filet. » son amour pour les sensations fortes connu de tous, et d’autant plus par Ezra qui l’avait vue dans ses pires comme dans ses meilleurs moments, je n’ai pas besoin d’enrober le descriptif pour qu’il l'imagine bien sauter dans le vide, le cri de bonheur pur qui l’accompagne, l’oeil fou, le visage zen. Jill, oh Jill. Elle pouvait me fasciner comme m’effrayer. « Parlant de voleuse de t-shirts en série... » fièrement, j’étire des doigts le vieux chandail des Clash (dont elle et moi avions ignoré le propriétaire pendant des mois avant d’en faire la garde partagée) enfilé sur mes vêtements du jour, avant de retourner à la chasse aux souvenirs. « … il est temps que je te confesse un crime. » mystérieuse Ginny qui se lève d’un bond, grouille jusqu’à l’autre extrémité du grenier, évite de justesse la trappe entrouverte qui m’aurait menée direct à un cou cassé dans un nouvel élan de maladresse. « Tu te souviens de Noah?  » la tête dans les boîtes, la voix qui porte, j’attends à peine qu’il réponde pour poursuivre. « Bah, pas Noah, mais juste, Noah? » pour l’histoire, Noah, premier du nom, était l’appareil photo d’Ezra à l’époque. Il avait la fâcheuse manie de nommer chaque appareil frôlant ses mains du temps où il s’amusait à la photographie, et voilà qu’un jour il avait pensé me le prêter, juste pour changer, juste pour que je m'habitue au numérique plutôt qu’au vintage. Les événements s’étant précipité quelques semaines tout juste après mon emprunt, et jamais je n’avais osé le lui rendre depuis. Aujourd’hui me semblait être l’occasion rêvée d’enterrer ce souvenir douloureux, de le voir comme un joli récapitulatif d’où on était, d’où on irait désormais, d’à quel point on en avait grandi. « There you go. C'est plus vraiment un vol si je te le rends maintenant, si? Pas besoin d'alerter les autorités. » de retour à ses côtés, je me pose au sol face à lui, tends l'autre Noah toujours comme neuf si ce n’est la poussière qui siège sur son boîtier, poussière que je souffle malicieusement dans la direction d’Ezra pour l'embêter, dédramatiser d'une touche aussi. De toute façon il ne pourra pas râler devant l'injustice de l'attaque, ma lutte contre les toiles d’araignées avait résulté de mon côté en une crinière ébouriffée et agglomérant tout ce qui se trouve dans les pires recoins du grenier. Mais ça va, j’ai l’habitude d’être tout sauf présentable.  

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyJeu 14 Juin 2018 - 0:30

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« Ezra! » Alors il vint arquer un sourcil, puis deux, ne comprenant pas le soudain engouement de la jeune femme pour son prénom. Prononcé si vite, si fort qu’il en devint perdu dans la conversation. « Quoi ? J’ai dit une connerie ? » C’était typique de son comportement, ça ne l’étonnerait même pas que ce soit la bonne réponse. « C’était Jessica qui avait initié la baignade en plus, come on! » L’expression de surprise et d’ignorance ne quitta pas le visage d’Ezra, se sentant obligé de venir élever les bras comme pour prouver son innocence dans cette histoire. Pas qu’il n’y mettait pas l’effort suffisant, pas qu’il ne voulait pas y mettre du sien, mais les souvenirs autres que ceux de Ginny étaient plus retissant à refaire surface il fallait croire. « Elle était sérieusement si fun que ça ? » Le petit sourire taquin, alors qu’il avait passé la moitié de ses années auprès des McGrath à la tourner en ridicule. Peut-être que Ginny avait effectivement raison et que c’était cette Jessica là qui était à l’initiative de ce moment si précieux. Peut-être effectivement que les souvenirs qu’Ezra avait de cette blonde étaient ceux de Jessica. Il ne mettait pas un stop complet à cette affirmation. Mais encore une fois, dans sa tête, c’était ses yeux à elle dont il gardait le plus beau souvenir. « Je parie que maman râlait déjà sur le fait qu’elle venait de Toowomba, et qu’elle ne connaissait pas son père... » Il esquissa un léger levé d’yeux au ciel, parce-qu’il ne connaissait que trop par coeur cette chanson, cette même rengaine qu’ils trainaient toujours après toutes ces années. « Matt la défendrait en disant que c’est impossible de résister à un McGrath. » Le petit rire presque gêné qu’il ne put s’empêcher d’avoir. « Il n’a pas tout à fait tord, sur ce point. » A demi-mots, prononcés légèrement avec une nostalgie plus que présente dans son coeur. Il était impossible de résister à un McGrath, Ezra le savait bien puisqu’il en avait payé deux fois les frais. L’amour, l’amitié - les deux avaient été plus qu’extraordinaire auprès de McGrath, les deux avaient été destructrices auprès des mêmes. « Et moi je te dirais qu’elle personnifiait parfaitement l'amoureuse transie rêvant de ce qu’elle ne pourra jamais avoir. » Pauvre d’elle, il aurait pu ajouter. Mais dans le fond, il savait que ce n’était pas juste de dire ça d’elle. Ginny disait vrai, elle avait simplement un peu surestimé les pauvres gestes de sympathie que Matt avait pu avoir à son égard. Et ils en avaient rajouté, ils en avaient ri. Les souvenirs à la fois doux, goût amer sur la fin. Alors parler de Jill à ce moment fut le bienvenue. C’était simple, c’était forcément quelque-chose qui finirait sur un rire en parlant de cette McGrath là. Tellement différente du reste de sa fratrie, tellement complémentaire à la fois. « Jill a dû faire une ou deux poupées voodoo d’elle, tu sais. » Il était là, maintenant, le petit rire du souvenir. Ezra n’avait aucun mal à imaginer Jill confectionnant dans le dos de quiconque une poupée à leur effigie, afin de la brûler au feu de camp du soir même. « Elle est embarquée dans un cirque d’acrobates aux dernières nouvelles, ça date de Noël. Ils l’ont mise à la billetterie, mais elle serait tellement plus cool dans le rôle de celle qui grimpe le plus haut possible pour se lancer dans un sens et dans l’autre sans filet. » Il lança un petit regard rieur à l’intention de Ginny. « Quelle belle métaphore de sa vie que tu viens de faire là. » Vivre au dessus de la vie, au dessus des sens communs qu’on pouvait lui donner pour simplement suivre son instinct - le portrait de Jill tout craché qu’Ezra avait toujours gardé en tête d’elle. « Parlant de voleuse de t-shirts en série… il est temps que je te confesse un crime. » La curiosité d’Ezra piqué là où il fallait. Un coup d’adrénaline qu’il ne put réprimer de suite. De quoi est-ce qu’elle parlait ? Elle ne pouvait pas lui faire le coup de j’ai finalement gardé ton gamin parce-que c’était déjà checked de la liste. « Tu te souviens de Noah? » Bien sûr qu’il eut le souffle court pendant un instant. Bien sur qu’il se souvenait de Noah, comment ne pouvait-elle pas ? Ginny dut apercevoir l’instant d’hésitation, la bride de panique dans son regard car elle n’attendit pas pour enchainer. « Bah, pas Noah, mais juste, Noah? » Il s’autorisa un soupire de soulagement, remettant ses idées en place, laissant son coeur repartir tranquillement. « Ne commence plus tes phrases comme ça s’il te plait, j’ai peur à chaque fois maintenant. » Parce-qu’elle avait déjà eu des discours qui commençaient comme ça, des annonces qui ne finissaient jamais réellement bien. L’histoire qui avait failli s’écouter beaucoup plus tôt que prévu. Se grattant rapidement la nuque, comprenant désormais à quoi elle faisait allusion et donc aux dernière circonstances dans lesquelles il avait pu penser à ça. Pas si sympathiques, en somme. « Je m’en souviens, oui. Un de tes sujets favoris pour te moquer de moi, si je me souviens bien d’ailleurs. » Le petit sourire en coin, la tête qui vint se secouer à l’évocation des moments où elle s’était bien amusée à son égard. « Il est mort… Il a disparu dans la bataille avec toi, si je me rappelle bien. » Oh, qu’il avait pu pester pendant longtemps après Ginny par rapport à cet appareil photo. Oh, qu’il s’en était délecté. Ca lui avait permis de passer ses nerfs sur autre chose que son coeur brisé, de sécher ses larmes un instant pour se défouler ailleurs. Pas qu’il y tenait tant que ça, à l’appareil - même si ce dernier avait du lui couter un bras à l’époque -, mais c’était tout ce qu’il pouvait représenter qui était cher à son coeur. Et Ginny se mit alors de nouveau en agitation, comme à la recherche d’une perle rare dans un magasin, comme d’une pépite d’or dans le sol. Regard balayant les canons de ci, les étagères de là. « There you go. C'est plus vraiment un vol si je te le rends maintenant, si? Pas besoin d'alerter les autorités. » De retour vers lui, elle lui tendit cet objet qui semblait tiré tout droit d’un vieux film. Agitant sa main devant ses yeux pour dégager la poussière qu’elle s’était enfantinement amusé à lui souffler dessus, Ezra saisit l’appareil dans ses mains, laissant l’expression de surprise, la notion de joie envahir son visage. « Mais non ! Tu déconnes là ? » Le regard qui vint plonger dans celui de la jeune femme, les yeux comme le soir de noël étant gamin. Instinctivement, ses mains vinrent se placer là où il faut sur l’appareil, retrouvant ses propres empreintes à lui dessus, de l’époque. « Tu l’avais donc gardé tout ce temps ? » Lui qui pensait l’objet au fond d’une poubelle à peine le pied de Ginny ayant quitté le sol australien, avec le reste de ses souvenirs de lui. Il aurait peut-être du reconsidérer les hypothèses avec les faits apportés plusieurs mois plus tôt, à savoir qu'elle n’était en rien responsable de leur séparation. Et que ça en devenait moins étrange qu’elle ait gardé ça quelque-part, dans un coin, dans une boite spécial souvenirs Ezra. Tentant d’allumer l’engin, tapant sur les boutons comme par réflexe, il fut une once déçu de voir que les piles n’étaient plus en état de fonctionner. « T’aurais pu faire un stop au magasin pour racheter des piles, quand même. » Ezra vint regarder de nouveau Ginny. « T’en as des neuves dans le coin, dis ? » Et les voilà alors à parcourir à la maison, les tiroirs, les commodes, à la recherche de deux précieuses batteries portatives taille miniature. Et au détour d’un placard de la cuisine, Ezra tomba sur quelque-chose qui lui tira un petit sourire. « Je sais que j’avais dit que c’était moi qui paierait… » Il dirigea ses pas vers le salon, rejoignant Ginny, attirant son attention. « … mais on peut ouvrir ça ? » La bouteille de vin entre ses mains, il ne perdait jamais le nord. Il lui avait promis qu’ils boiraient un coup, il n’avait juste pas prévu aujourd’hui précisément - mais vu qu’ils semblaient partis pour un temps aujourd’hui, autant en profiter.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyJeu 14 Juin 2018 - 8:04

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Bien sûr qu’à la mention de Noah, il redresse la tête. J’avais pas pensé, pas réfléchi le moindrement du monde, surtout depuis que je n’avais plus rien à craindre, depuis que le gamin se portait au meilleur de sa forme en huit ans d’existence. Aucune mauvaise interprétation, aucun trait de panique, rien à cacher ne serait-ce qu’une tension à établir pour rire, pour me moquer, pour faire les choses bien, trop enfantine apparemment. « Désolée. » et je souffle, franchement peinée d’être allée trop vite, d’avoir fait à mal. Il balaie le tout du revers, d’une pique censée m’arracher un éclat de rire, mais évidemment y’a ce petit pincement, cet inconfort qui rend mon retour plus lent, à ses côtés et en pensées. Noah a survécu Ginny, c’est tout ce qui compte. Et le douloureux traumatisme d’avoir été au chevet de mon fils pendant trop longtemps qui erre comme une ombre au tableau, comme un détail infime pour certains, une cassure nette pour moi. Rien qu’une inspiration ne peut pas masquer, rien que l’habituel masque porté tant de fois devant Ezra pour limiter les dégâts ne peut pas brouiller, et je m'enfuie derrière les boîtes, me ressaisir, chasser le voile qui passe devant mon regard, de trop jusqu’ici. « Oh, la liste était tellement longue que je ne sais plus ce qui se trouvait dans le top 3... » et je rebondis sur sa vanne, laisse aller une toux distraite le temps de me sortir de la poussière, des restes de saleté qui ornent le plancher antique sur lequel on a élu domicile pour le moment. Trottinant maintenant avec un peu plus de contenance, c’est en isolant les doutes bien loin dans mes pensées, dossier clos par nécessité, que je finis par tendre ledit appareil sous les yeux d’Ezra, accompagné d’un « Cadeau. En espérant qu’il te rappelle plus trop les batailles, maintenant. » de rigueur. Il s’étonne que je n’ai pas fait disparaître ce souvenir-là de ma vue, que je n’ai pas cédé au procédé de deuil consistant à effacer toutes traces trop importantes de l’amour de sa vie une fois qu’il a causé un coeur brisé. Sauf que dans l’histoire, ni lui ni moi n’avait souhaité que tout se termine ainsi, et encore heureux, l’appareil n’en avait pas fait les frais. « J’aurais jamais pu m’en défaire, tu sais bien. » assise en indien face à Ezra, j’en profite pour l’aider à se départir des moutons de ouate collés par ma faute à ses mèches hirsutes, le sourire aux lèvres. Pas encore suffisamment prête à retrouver Ginny l’adolescente expatriée à Londres qui, au contact du boîtier, revoyait en boucle toutes les séances improvisées, tout le beau qui entourait un simple objet. J’y vais donc de la logique, d’une raison suffisamment solide pour justifier le pourquoi sans en faire tout un plat. « J’ai du mal à jeter de vieux carnets de notes tous remplis, tous cornus, alors ça… »  ce qui est vrai en somme. Il n'est pas nécessaire de préciser que Noah a été nommé en conséquence, la seule bribe à laquelle je m’accrochais, les restes de notre histoire en format voyage avec sangle assortie qui avait guidé mon choix de prénom comme une dédicace, comme s’il avait pris part à la décision. Le passé rend l’ambiance un peu plus lourde, malgré nous. Et lorsqu’Ezra propose une chasse aux batteries, je m’y attèle comme si ma vie en dépendait, question de nier une énième fois les relents qui font étrangement de plus en plus mal.

« Le premier qui trouve a le droit de véto sur ce qu’on organise pour l’anniversaire de Noah l’an prochain! » et je dévale les escaliers du grenier, entend le bois craquer, m’en inquiète à peine. Le Beauregard au rez-de-chaussée, je me dédie à l’étage en farfouillant d’abord dans tous les tiroirs de ma chambre, puis en dévisageant du regard les tablettes des divers placards du couloir. En bas, il y a le salon qui m’interpelle, et comme Ezra semble toujours mettre son focus sur la cuisine, j’y vole en vitesse supérieure, m’empêtrant au passage les pieds dans une pile de jouets que Noah a encore laissé traîner là - comme le gamin de plus en plus demandant qu’il devenait. Leçon d’autorité, une autre, à prévoir. Tout mon être est secoué d’un soubresaut de douleur d’avoir pilé sur le Millennium Falcon version Lego lorsque je lève la tête vers Ez dans l’embrasure. « Oh. » de voir le blond dégainer le vin me semble un brin fortuit, mais c’est avant de reconnaître l’étiquette, de me rappeler tout de suite les circonstances de l’apparition de cette bouteille à la maison, sachant que je ne bois pas des masses, si ce n’est presque jamais. « Un cadeau des parents. Ils me l’ont donné à l’arrache, la dernière fois qu’ils sont venus. »  à Noël, donc. Un cadeau d’usage, le genre de truc impersonnel qu’on offre à une inconnue, en l'occurrence leur fille qu’ils avaient depuis bien longtemps perdue. Que les McGrath senior soient à l’origine de ce verre de célébration me semble trop significatif pour que je refuse l’alcool comme à mon habitude, et un rictus amusé se dessine sur mes lèvres comme pour annoncer mes couleurs. « Les coupes sont dans la deuxième armoire, tout au fond. » j’hausse le sourcil en signe de défi, terreur sur deux pattes de pacotille, avant de poursuivre mes méfaits en attrapant le fameux vaisseau qui, à une fraction près de seconde plus tôt, m’avait arraché un cri de douleur d’avoir entré toutes ses horribles pièces dans mon talon. « C'est toi qui lui expliquera qu'il devra maintenant faire le bruit du décollage tout seul. » à l’intention du blond qui revient à ma hauteur, maintenant que je retire les piles du jouet pour les lui tendre, victorieuse. D’un geste, je m’élance vers le canapé sans grâce aucune, laissant à mon invité toute la latitude nécessaire de m’y rejoindre quand il aura mis en marche l’appareil. « Prêt à retrouver le Ezra hipster de l’époque? » et je rigole, ressassant les images qui remontent et ses allures à ma suite qui auraient très bien pu le mener vers la pelouse où traînait les créatifs et leur tête dans les nuages, plutôt que celle où s’entassaient les architectes et leur logique implacable. « Dire que j’avais presque réussi à te convaincre de venir du côté artsy de la force. »  fallait tout de même admettre que son intérêt marqué pour la photo avait de suite cassé l’image toute faite que j'avais de lui. Plus curieux qu’il ne laissait transparaître, autre chose que pote de beuverie par excellence, Ez avait piqué ma curiosité, m’avait donné envie de voir plus loin que les apparences, plus loin que ce qu’il démontrait jadis, et encore aujourd’hui j’étais prête à affirmer que c’était l’un de ces détails qui avaient réussi à me charmer dans la seconde. « On aurait fait de grandes choses si t’avais rejoint mes rangs chez les hippies. » et j’insiste sur le mot, lui qui s’en moque, lui qui a toujours été plus terre à terre que moi, moins à fleur de peau, mais pas pour autant trop neutre, trop beige. « Par contre, je sais que t’adores être pris en modèle, mais pour moi, c’est toujours la même. » j’anticipe dès l’instant où j’entends le déclic signalant l’ouverture de l’objectif. Dans une volonté de protection, j'agrippe même le premier coussin à disposition pour me cacher le visage, ultime barricade censée le garder loin. Même si je sais très bien qu’il risque de mimer la même réaction qu'avant, et m’arracher toute arme des mains pour tirer profit de la situation - et tirer profit de mon portrait. Le fourbe.   

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
les adieux volés
  
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos.
MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort.
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POSTS : 52573 POINTS : 120

TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(quatre) – present: finnley #2jamesjoshuamokare | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26
RPs TERMINÉS :
2024: charlieeveginny #24lily #34lily #33 (ua)swann (ua) | tbd: amosauden › lovden #2auden #3lovden #4lovden #5auden #6auden #7auden #8auden #9auden #10lovden #11auden #12auden #13auden #14coreycorey #2corey #3edge › edge #2evelynfinnleygabriellejamesonjosephkieranlilylily #2lily #3lily #4lily #5lily #6lily #7lily #8lily #9lily #10lily #11lily #12lily #13lily #14lily #15lily #16lily #17lily #18lily #19lily #20lily #21lily #22 (sld)lily #23lily #24 (sld)lily #25 (sld)lily #26 (sd)lily #27 (sd)lily #28 (sd)lily #29lily #30lily #31lily #32marleymarley #2tommy (roa)yasminebroregard #1broregard #2broregard #3olivia + thomasfamily reunion › #pinkteam (battles2016)paintball #hitmewithyourbestshotthe christmas miracleoctopuslas posadasrhett (bd)rhett #2 (bd)

and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 19 Juin 2018 - 1:11

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« Oh, la liste était tellement longue que je ne sais plus ce qui se trouvait dans le top 3... Cadeau. En espérant qu’il te rappelle plus trop les batailles, maintenant. » Le sourire qu’Ezra portait en cet instant était réel, sincère. Autant sincère qu’il le pouvait, en tous cas. Malgré les phrases un peu dérangeantes lancées de ci, de là, par personne d’autre que lui même. Parce-qu’il était pour vrai content de retrouver cet objet qui avait tant importait à une époque, comme un témoin oublié d’une idylle un peu trop vite avortée. « J’aurais jamais pu m’en défaire, tu sais bien. J’ai du mal à jeter de vieux carnets de notes tous remplis, tous cornus, alors ça… » Un rapide regard jeté à Ginny, accompagné d’un petit sourire attendri en coin. Il avait été étonné parce-que c’était surement ce qu’il aurait pu faire lui, s’il avait été à sa place à l’époque. Mais Ginny n’était pas comme ça, elle était tout autre de ce qu’on pouvait attendre - pleine de belles surprises. Alors quand il se rendit comptes que les piles étaient loin d’être en état de fonctionner, il proposa à Ginny d’aller en chercher. Sortir du grenier, se plonger l’esprit dans d’autres choses, c’était la bonne idée. Et puis, ça leur permettrait de se moquer l’un de l’autre une fois de plus - douces plaisanteries formulées, affection certaine à demi-avouée. « Le premier qui trouve a le droit de véto sur ce qu’on organise pour l’anniversaire de Noah l’an prochain! » Elle fut donc la première à se lancer dans cette course effrénée, laissant son instinct la guider parfaitement. Il semblerait que l’instinct d’Ezra ne soit pas formé exactement de la même façon, car la seule chose sur laquelle il réussit à mettre la main - et dont il était presque fier - fut une bouteille de vin dénichée dans un des placards de la cuisine. « Oh. » La réaction première de la jeune femme fut un brin moins enjouée qu’Ezra l’aurait pensé. Pas qu’il s’attendait à ce qu’elle saute de joie face à sa découverte, mais il penserait que la blague, la petite référence passerait mieux. « Un cadeau des parents. Ils me l’ont donné à l’arrache, la dernière fois qu’ils sont venus. » « Oh… » Ce fut au tour d’Ezra d’être quelque peu déstabilisé, un brin gêné même. Il savait à quel point le sujet McGrath sénior était complexe, surtout lorsqu’il se rattachait à ce genre de souvenirs. Car il comprenait que trop rapidement à quels instants elle faisait référence. Une ombre de sourire amusé vint cependant se dessiner sur ses lèvres et ce fut le coeur d’Ezra qui se retrouva alléger d’un poids. « Les coupes sont dans la deuxième armoire, tout au fond. » Il ne fallut pas plus d’un instant pour qu’Ezra se lance à travers la cuisine pour relever le défi silencieux lancé par le regard de la jeune femme. Il attrapa alors rapidement les coupes afin de la rejoindre dans le salon. « C'est toi qui lui expliquera qu'il devra maintenant faire le bruit du décollage tout seul. » Attrapant le vaisseau à son tour, il eut un petit rire, imaginant la réaction innocente de Noah en comprenant que son jouet n’était plus en mesure de remplir toutes les conditions d’achat. « J’en ramènerai de nouvelles avant qu’il ne s’en aperçoive, va. » Ce qui signifiait un aller-retour au magasin le plus proche le lendemain matin, car les enfants avaient ce don pour deviner qu’un de leurs jouets préférés ne fonctionnait plus, bien plus rapidement que qui leur avait gobé leur flamby dans leur assiette. « Prêt à retrouver le Ezra hipster de l’époque? » Tendant une coupe à Ginny, il vint prendre place à ses côtés dans le canapé, un petit rire s’échappant dans le procédé. « Dire que j’avais presque réussi à te convaincre de venir du côté artsy de la force. » « Tsssss. » Il vint lever les yeux au ciel, amusé. « J’étais beaucoup trop accroché au mode de vie étudiant, le vrai, pour me laisser emporter vers tout ça. » Parce-qu’il était à l’époque le cliché de l’universitaire qui profite de ces quelques années d’innocence lui restant. Et qu’il était vrai que même s’il avait longtemps voué un culte à la photo et qu’il lui arrivait encore de se laisser aller à quelques séances de clics et de flash de temps à autres, il n’aurait pas été conforme dans cet univers là sur le long terme. Alors il vint faire une mine faussement dégoûté, joueur des données prononcées - parce-qu’il savait très bien qu’elle dénoterait l’idiotie provenant de ses paroles. « On aurait fait de grandes choses si t’avais rejoint mes rangs chez les hippies. » Il haussa légèrement les épaules. « Comme je sais que ça aurait fini en catastrophe si on t’avait complètement converti à notre mode de vie. » Ils en avaient longtemps discuté, Matt et lui, pour en rire. Ginny en mode party girl à vider les cannettes de bière plus vite que son ombre. Elle n’aurait pas tenue une seule soirée entière à ce rythme là. Et puis, ça aurait surmènent été quelque-chose qui l’aurait cassé de l’intérieur, s’ils avaient tenté. Loin de là était leur objectif concernant la jeune femme - la protéger était surtout leur mot d’ordre. Ezra finit par venir faire tinter son verre contre celui de Ginny. « A ces destins catastrophiques évités alors. » A défaut de pouvoir trinquer aux destins fabuleux qu’ils auraient pu avoir. Il vint finalement, après une gorgée de vin, récupérer l’appareil photo des mains de la demoiselle. Appuyant avec un reflex déconcertant sur les boutons là où il fallait, comme il fallait, il n’eut même pas le temps de finaliser sa moindre idée que Ginny avait déjà anticipé. « Par contre, je sais que t’adores être pris en modèle, mais pour moi, c’est toujours la même. » Il rit. « Come on. » Attrapant le coin du coussin d’une main, positionnant l’appareil au niveau de son oeil de l’autre, il vint commencer à tirer les premiers clichés depuis longtemps avec cet engin en main. Il se rendit comptes, sans le prononcer à haute voix cependant, que c’était surement les premiers clichés qu’il prenait depuis que la jeune femme avait de nouveau débarqué dans sa vie. Comme si elle était, en quelques sortes, en permanence liée à son côté artistique. « Tu sais bien que tu en fais toujours des caisses alors que tu rends parfaitement bien à l’objectif. » Le petit compliment placé sans même se forcer. Il finit par dégager complètement le coussin du cadre, par se redresser sur un genou sur le canapé, pour pouvoir prendre une à deux photos en contre-plongée. « Aller, souris. On les donnera à Noah après, si ça peut te rassurer et te donner une raison de pas me sortir de nouvelles grimaces. » Comme une défense automatique de sa part pour préférer se moquer ensemble des clichés par la suite. Et alors qu’il se tenait là, caméra en mains, Ezra se sentait bien. La presque innocence retrouvée. Presque comme si rien ne s’était passé. Parce-que ce qu'il se passait là, dans ce salon, à cet instant, résumait parfaitement le quotidien qu’ils avaient pu un temps avoir. Et alors qu’elle tentait un brin de se débattre, il vint libérer une de ses mains à lui pour replacer une de ses mèches de cheveux rebelles à elle. « Là, voilà. » Un clic et une déplacement plus tard, et il était de nouveau assis à ses côtés sur le canapé, contemplant l’image apparaissant sur petit écran. « Tu vois, tu rechignes pour un rien. La lumière te le rend bien. » Glissant lentement, laissant sa tête venir se poser délicatement sur l’épaule de la jeune femme, il continua de faire défiler les images que la mémoire de l’appareil lui offrait. Les photos similaires qui apparaissaient, des années plus tôt. « T’as presque pas pris une ride, chapeau. » Alors que ses yeux à lui en avait obtenu sans aucun doute.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMar 19 Juin 2018 - 7:51

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Le poids d’Ezra fait tanguer les coussins alors qu’il s’élance à mes côtés. Me replaçant une fois la coupe de rouge entre les doigts, j’éclate de rire à voir comment il défend encore son mode de vie de jadis qui, ma foi, n’avait absolument rien à envier à tout ce que dépeignait les films américains sur le séjour typique universitaire et tous les vices qui l’accompagnaient. « Le vrai?! Y’avait pas grand chose d’étudiant à boire des bières à la caisse et à passer toutes vos soirées sur le terrain de foot de la fac. » elle est douce la pique, pas si accusatrice que ça, reconnaissant que quelques unes de ces soirées avaient tout de même bien servi de distractions à Matt, les gradins qui nous faisaient office de cachette improvisée pour les besoins de la cause. Rien de bien glorieux à s’y blottir pour quelques baisers, de prendre des nouvelles, de calmer l’ennui et les plaintes de ne pas pouvoir être plus souvent, mieux ensemble, mais à l’époque, c’était obligatoire de gratter toutes les options possibles, de faire avec les instants dont on disposait. Le quotidien qui a bien changé, maintenant qu’Ezra est devenu partie prenante de ma vie, de la nôtre. Maintenant qu’il entre ici comme bon lui semble, qu’il s'est additionné à la routine de Noah, qu’il s’implique, qu’il ne faillit pas une seule fois depuis qu’il a rencontré son fils, et qu’il tente de faire au mieux, de rattraper le temps perdu sans la moindre volonté de le cacher. « Ça a toujours été moi la vraie étudiante de toute façon, tu peux rien dire pour m’en faire démordre. » bien sûr que j’y tiens, à ma réputation impeccable et studieuse. L'aider à passer bon nombre d’examens, à réviser pieusement des nuits durant, à coup de quelques moments où je lâchais du leste, où je le laissais jouer au petit ami, une minute ou deux. Si mes capacités de tutrice sont mises de côté l’espace d’une blague, c’est mon potentiel de frat girl qui le fait rigoler maintenant, et j’avoue avoir échappé avec brio à leurs tentatives de me décoincer le coeur un peu plus léger. Matt et Ezra avaient toujours compris que je n’étais pas de ce genre-là, que je ne le serais probablement jamais, et le vin à peine touché encore ne fait que le prouver à nouveau. « Encore heureux que vous m’ayez épargnée ; je serais probablement en triple nettoyage d’estomac à l’heure qu’il est. » à suivre leur rythme, ce n’était qu’une question de temps avant le coma éthylique. Je préférais de loin être celle qui pansait les blessures de bagarres et qui servait le café salvateur du lendemain matin de cuite. À ces destinées épargnées qu’Ezra souligne, je prends une fraction de seconde pour ravaler la boule qui se forme dans mon ventre, le pincement qui revient, lascif, souvenir de ce que j’avais été, quand tout ça était fini, quand nous n’étions plus, quand ma vie avait arrêté d’un coup sec. Et maintenant, où en étions-nous? Et maintenant, qu’est-ce qui définissait nos réussites, nos échecs? « On s’en est plutôt bien tirés, oui. » et je concède, mon verre qui tinte sur le sien. Noah allait bien. Nous avions appris à nous côtoyer sans avoir mal à chaque nouveau coup d’oeil. Mes parents étaient hors de portée. Le tout aurait pu être pire, non? Pire, comme dans une tête blonde qui s’agite, un appareil qui fonctionne à nouveau, et un objectif aligné directement vers mon visage tout sauf consentant. « Come on toi-même. »  et j'utilise ses propres mots, à même de geindre juste pour qu’il voit à quel point son comportement enfantin ne faisait qu’amplifier le mien. Peine perdue, lorsque je vois ses mains s’aligner vers le coussin, et d’une qui n’en fait qu’une bouchée, le lance loin, le dégage de ma mine contrite. « Tu disais ça avant parce que tu savais que ça me ferait céder direct. » et je me débats du mieux que je peux devant ses compliments à deux balles, sa tentative de charmer ma timidité dans le but de la chasser bien loin de sa caméra, de lui éviter une compilation de mes meilleures grimaces, ce à quoi je m’applique dans la minute qui suit et l’autre d’après. « Mais je suis plus l’adolescente candide et naïve qui voulait tant t’impressionner, va. » et je bats des cils, joue de mes mains, mes cheveux, mon t-shirt, tout ce qui compte pour accentuer la connerie, pour cacher, camoufler mes joues rosies, mon air mal à l’aise d’être immortalisé à de trop nombreuses reprises sur ses films. Le blond qui est narquois, qui sort la carte joker, qui implique notre fils comme sésame, et je soupire, lève exagérément les yeux au ciel, m’assure qu’il clic à l’instant où mon expression fermée et sévère n’augure rien de bon. « Oh, parce que tu utilises Noah comme argument maintenant? T’es terrible! »  il finira par croquer un portrait et un autre qui lui plaisent, apparemment. Un peu après ses doigts qui replacent une mèche distraite, un peu après ce coup d’oeil complice qu’on se lance, quand il a ce qu’il veut et que l’écran lui renvoie de quoi satisfaire ses pulsions de photographe du dimanche. Pas peu soulagée que le shooting forcé soit derrière nous, je laisse à Ezra toute la place de se reposer, et le voilà qui prend appui sur moi, qui se cale sans la moindre gêne, sans que cela dérange au final. Notre proximité que j’avais retrouvée au fil des mois, bien loin de ce qu’on avait pu vivre du temps où nous étions plus que des parents, plus que des amis ; mais encore une fois, il connaît si bien mes limites et mes réticences que je n’ai même pas besoin de préciser qu’il reste tout en pudeur. « C’est la chirurgie. J’ai profité de ma résidence à l’hôpital pour me faire faire quelques liftings. » que je blague, la voix moqueuse, parce qu’il faut bien justifier ces pseudos-rides qu’il nargue, et qu’il faut surtout cacher la nouvelle vague de nostalgie qui remonte à la vue des souvenirs datant d’un autre monde, d’une autre vie à mon oeil.  « Sérieux? » et je me redresse, m’excusant en silence d’avoir fait bouger la silhouette avachie d’Ezra au passage. Mon attention toute rivée à l’écran, j’en profite pour froncer les sourcils, rapprocher mon visage, scruter ce que la dernière photo propose. « Je t’avais dit de pas... » prendre de photos de moi, quand je dormais. De ne pas en profiter alors que je n’avais pas une chance de me défendre. C’était la blague du moment, c’était l’inside joke qu’il usait à la corde, devant laquelle j’avais une confiance absolue en la conclusion et même, un certain confort en m’imaginant la personne que j’aimais le plus au monde s’éveiller juste pour ça. Le reproche roule juste pour la forme, même pas convaincue, même pas fâchée, juste troublée par la date au coin gauche du cadre, là où on voit clairement que notre expiration n’était qu’à une semaine tout au plus. « … j’ai l’air tellement paisible, là. »  que je souffle, faisant à peine attention au fait qu’Ezra attend patiemment que je lui donne l’autorisation de poursuivre son visionnement à mon plus grand dépend. Pas la peine d’insister, il ne remarquera peut-être même pas ce détail, infime bribe rendant le tout un peu plus triste, un peu plus difficile que ce qui avait trouvé place entre nos mains à même le grenier. C’était avant la fin, c’était avant les batailles, justement. Avant les coeurs brisés, avant Noah deuxième du nom, avant Londres. « Des rides... et un cheveu blanc. » et je saute sur sa nouvelle tentative d’adoucir le moment, reprenant place au fond du canapé, me poussant dans les coussins, les doigts qui s’affairent à tirer sur le coupable bien en évidence sur sa coiffe. Probablement qu’il ne s’agit que d’un cheveux blond clair, mais il n’a aucune chance de le voir d’en bas et pour le moment, c’est tout à mon avantage, en attendant que le serrement dans ma gorge se calme. « Je l’arrache? Tu te rebelles contre l’âge ou tu l’assumes? »  à son oreille, rieuse, lui offrant tout de même le choix, ce qui est faussement généreux sachant la ruse à la base de laquelle j’ai lancé ces hostilités. « Un autre, un autre! » hypocrite et enjouée, avec une précision scientifique, je laisse mon index parcourir son crâne, tirer à l'aide de mon pouce sur un cheveux puis un deuxième, mimant un rire machiavélique qui n’a rien de bien effrayant venant de ma part. Je fais ce que je peux. « T’inquiètes, si tu finis avec la même tête que papa Beauregard, tu les auras encore toutes à tes pieds. » le mensonge capillaire pas tout à fait assumé, je préfère le rassurer au cas où une possible et superficielle crise de la pré-quarantaine le guette à l’avance, le trouble plus qu’il ne le faut.   

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Ezra Beauregard
Ezra Beauregard
les adieux volés
  
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq.
STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos.
MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail.
LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort.
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POSTS : 52573 POINTS : 120

TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie.
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).
CODE COULEUR : cornflowerblue.
RPs EN COURS :
(quatre) – present: finnley #2jamesjoshuamokare | the only one:

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EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:

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RPs TERMINÉS :
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and now the chapter is closed and done:

chronologie des sujets pas du tout à jour dans ma fiche de liens.

et là, un petit géranium:

AVATAR : sam claflin.
CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden).
DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 07/04/2015
https://www.30yearsstillyoung.com/t31212-whatever-helps-you-sleep-at-night

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMer 4 Juil 2018 - 1:32

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« Come on toi-même. » Elle tentait de se rebeller, un peu, ce qui ne faisait qu’accentuer l’envie d’erra de venir prendre un cliché de plus, de venir au plus vite arracher ce coussin qu’elle tentait de garder si près de son coeur pour ne pas qu’il abuse de la photographie. Mais c’était sans compter l’expérience dans le domaine qu’il avait, l’expérience qu’il avait accumulé au fil des mois de la voir refuser toujours la mise en portrait. « Tu disais ça avant parce que tu savais que ça me ferait céder direct. Mais je suis plus l’adolescente candide et naïve qui voulait tant t’impressionner, va. » Il leva légèrement les yeux au ciel - comme s’il y avait eu quelque-chose à impressionner. Ginny devait toujours sous-estimer le pouvoir, l’emprise qu’elle avait eu dès les premiers instants sur le jeune homme pour croire à ces paroles là. Parce-qu’elle n’avait jamais eu besoin de faire le moindre effort pour le mettre dans sa poche. « Oh, parce que tu utilises Noah comme argument maintenant? T’es terrible! » Il rit davantage, jouant un peu plus avec l’objectif, les lumières. « Je fais comme je peux, faut pas m’en vouloir. » Et puis parce-qu’il savait que c’était une carte à jouer en cet instant, et parce-que malgré tout Noah serait heureux de regarder ces photos là plus tard. Ses parents qui arrivaient encore à s’entendre, à en profiter. Il était peut-être encore trop jeune pour comprendre profondément le fin mot de cette histoire, mais un jour il voudrait forcément en savoir plus - et les images capturées seraient surement le meilleur moyen pour témoigner. Alors Ezra finit par réussir à prendre un cliché qui lui plaisait, quelque-chose dont il pouvait être fier dans l’instant alors qu’il n’avait pas capturé quoi que ce soit en appareil depuis des lustres. Venant se caler de nouveau correctement dans le canapé, se laissant aller même à poser sa tête délicatement sur l’épaule de Ginny, il commença à visionner les photos que l’appareil leur offrait. Des souvenirs qui remontaient plein la tête, les images qui s’imposaient d’elles mêmes dans son esprit. Cette soirée là, à la plage, petite escapade improvisée alors qu’ils commençaient à presque plus se cacher autant qu’avant. Et celle là, qui rappelait automatiquement le diner le plus gênant chez les parents McGrath auquel ils aient pu assister - Jill qui arrêtait pas de faire des sous-entendus comme quoi ils iraient bien ensembles. Ezra qui vint blaguer sur le fait que Ginny n’ait pas pris une ride malgré le temps passé. « C’est la chirurgie. J’ai profité de ma résidence à l’hôpital pour me faire faire quelques liftings. » Ezra leva les yeux au ciel, comme si elle avait besoin de penser à ce genre d’intervention pour rester dans cette espèce de beauté éternelle qu’elle portait. « Sérieux? » Et alors que la prochaine photo s’affichait, la jeune femme s’anima de nouveau à ses côtés, se redressant sur le canapé, le délogeant de sa position confortable sur son épaule. Ezra se rattrapa en s’accoudant, tournant un regard interrogé vers elle. « Je t’avais dit de pas... » « Prendre de photo de toi quand tu dormais ? » Un petit sourire moqueur s’étira sur la bouille du blond, plutôt fier de lui. Oh, bien sur qu’il avait bien entendu le nombre incalculable de fois où elle avait pu lui sortir cette phrase. Mais il avait fait la sourde oreille, préférant n’en faire qu’à sa tête. « Comment j’aurais pu m’en empêcher, hein ? » Il vint hausser les épaules presque par réflexe, ne cherchant même pas réellement à justifier ce comportement. Il l’avait fait parce-qu’il en avait eu envie, et parce-qu’il avait l’impression qu’elle ne pouvait pas être plus belle que dans ces moments là; quand ses barrières s’abaissaient, qu’elle se laissait aller à l’innocence la plus basique. Il serait resté des heures éveillé rien que pour admirer son minois endormi, pour regarder sa respiration se modifier au fil de ses rêves, pour pouvoir lui sourire lorsque ses yeux émergeaient du sommeil. « … j’ai l’air tellement paisible, là. » Ezra finit par diriger de nouveau son regard vers l’écran, vers cette image de Ginny encore jeune et innocente, la vie s’étalant devant elle. « C’était juste avant que tu te doutes pour cette photo. Avant que j’oublie de retirer le flash et que tu viennes me regarder de travers avec ta tête du matin. » La blague qu’il continuait de mettre en place pour ne pas laisser trop de place à la nostalgie - ils en avaient assez bouffé aujourd’hui, assurément. Posant l’appareil photo un instant, il vint se redresser à son tour pour attraper son verre de vin, en boire une lampée. Laisser couler cette fameuse nostalgie avec le vin. Le coeur à la fois lourd de ces souvenirs et léger d’en parler. Parce-que le moment venait de s’adoucir, quand même, et que les photos qu’offraient désormais l’appareil étaient plus légères. Des paysages, quelques photos du garage à l’époque où Ezra n’y était qu’un simple employé. Des anniversaires d’amis perdus de vue, la remise de diplôme de Kate. Il vint s’adosser de nouveau au canapé, dans un petit silence accueillant, presque serein. « Des rides... et un cheveu blanc. » Et alors qu’il eut à peine le temps d’assimiler, de contre-attaquer, Ginny partait déjà à la recherche de ce fameux cheveux blanc dont elle venait de mentionner l’existence. « Pardon ? » Et ses doigts frêles qui se mêlaient à ses cheveux rebelles, alors que son rire à elle résonnait de plus belle. « Je l’arrache? Tu te rebelles contre l’âge ou tu l’assumes? » « Tu déconnes là ? » Parce-que même si il savait qu’il y avait de grandes chances pour qu’elle dise ça là pour le taquiner, l’idée d’avoir réellement des cheveux blancs ne l’enchantait pas plus que ça. La vieillesse qui pouvait le rattraper avec ce témoignage physique non plus. « Un autre, un autre! » « Mais ! » Finissant par attraper ses mains dans les siennes pour l’empêcher de continuer sa quête, alors qu’elle lui sortait un rire plus que faussé mais amusé, il vint lui jeter un petit regard noir, de ceux qui s’accompagnaient d’une moue à la fois rieuse et boudeuse. « Tu arrêtes de te payer ma tête comme ça, voyons. » Il retrouvait la légèrement, laissant de côté les cheveux blancs mentionnés plus haut. Parce-qu’il comprenait, en la regardant désormais dans les yeux, que ce n’était que du bluff. Heureusement, Dieu merci. Et il fit comme si avoir ses mains dans les siennes de cette façons, innocemment, ne lui avait pas fait louper un battement de coeur, léger. « T’inquiètes, si tu finis avec la même tête que papa Beauregard, tu les auras encore toutes à tes pieds. » Le mélange d’émotions qui s’empara du jeune homme en cet instant n’était pas des plus satisfaisant. Il ne les voulait pas toutes à ses pieds, parce-que pendant des années il aurait préféré que ce soit qu’elle dans ses bras. Il ne voulait pas se dire qu’il vieillissait autant, alors que sa vie ne semblait que redémarrer seulement. Et surtout, il ne tenait pas à finir comme son père, qu'elle venait doucement de mentionner. Doucement, délicatement, il vint laisser son regard se décrocher de ses pupilles, pour tomber sur leurs mains liées - desquelles il retira lentement les siennes. Finir comme son père. Même si elle ne parlait que d’un point de vue physique, il le savait bien, imaginer pouvoir rien que d'une once finir comme lui arrivait à lui déchirer un peu le coeur. « J’espère pas… » Les mots qui étaient simplement murmurés. Sa main qui vint porter presque machinalement le verre de nouveau à ses lèvres pour en terminer le contenu. S’il y avait bien une personne qu’il n'admirait désormais plus, c’était le patriarche Beauregard. Fermant les yeux, il finit par laisser sa tête tomber en arrière, sur le dossier du canapé. Les événements récents avaient une nouvelle fois entaché la vérité si doucement tissée durant les années. Son père était un salaud. C’était cette vérité là qui surplombait le reste désormais. « Si un jour je deviens comme lui, pitié, frappe moi. » Parce-que présentement, il avait oublié la nostalgie qui s’installait en lui dès l’instant où il avait franchi la porte de chez Ginny, plus tôt dans l’après-midi. Et la légèreté qui allait avec.

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Message(#)eznny ▲ painting greys EmptyMer 4 Juil 2018 - 18:38

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C’est un drôle d’amassis de réactions, de sentiments, d’appréhensions, lorsque je remarque la date au creux de la photographie, et tout ce qu’elle représente. J’avais des doutes pour Noah, à ce moment-là. Je savais que quelque chose se passait en moi, qu’il y avait une chaleur nouvelle, qu’il y avait un détail qui ne collait pas à mon quotidien, et même si j’étais à peine alerte autrement, la tête dans les nuages en permanence, cet instant-là me gardait de me perdre dans mes pensées comme à l’habitude. Quelques heures après, Jill allait me faire la blague si improbable à ses yeux que j’étais peut-être enceinte, parce que j’avais snobbé mon café du matin et dormi plus de douze heures d’un trait sans me réveiller. Et la suite me donne encore des frissons. « Ma tête de travers du matin avait quoi de différent avec ma tête de travers de journée, ou de soir, ou de week-end? » alors je me rattache aux nouvelles moqueries d’Ezra et surtout au fait que peu importe le moment de la journée, je me retrouvais même encore aujourd’hui avec des mèches hirsutes, une peau naturelle, aussi désordonnée qu’au réveil sauf quand je prenais de maigres minutes pour améliorer mon reflet dans le miroir, et encore. Ça va un peu mieux, lorsqu’il se prend au jeu, lorsqu’il s’insurge alors que je parcours faussement ses cheveux à la recherche d’une trace de vieillesse, d’un élément assez gros pour le déranger, pour qu’il change de sujet, pour que l’appareil ne soit plus dans mon champ de vision. « Jamais j’oserais. On a dit toute la vérité, tu te souviens? Sur l’honneur! » et ça me roule sur la langue, de dire ça, quand je sais pertinemment que tout ceci n’est qu’une lâche tentative de distraction le temps que je retrouve un rythme de respiration normal, et que les derniers soubresauts reliés à notre fin tragique quitte ma cervelle déjà bien assez éprouvée pour aujourd’hui. Mentionner papa Beauregard jette de suite un froid sur la pièce ; et bien évidemment, je m’en tiens entièrement rigueur. « Je suis désolée… c’était pas comme ça que je voulais que ça sorte, juste... »  se confondre en excuses ne change rien, la blague était mauvaise, l’allusion était déplacée et déjà je le sens qui se replace, qui se détache, qui s’assombrit alors que je me fais violence pour ne pas insister plus, pour ne pas empirer la situation surtout. Sous mon regard interdit et ma mine choquée par mes propos, Ezra qui demande à ce que j’en vienne à la violence si jamais il s’approche de ressembler vraiment à son paternel m’arrache un rire bien jaune. « Oh t’inquiètes pas, je t’enverrai Matt. Il s’en chargera sans que tu aies besoin de demander. » un éclat et un autre, je fronce les sourcils, absolument certaine d’avoir une nouvelle fois mis les pieds dans les plats. Temps record Ginny, chapeau l’artiste. « Too soon? » je laisse au blond l’occasion de rebondir un brin sur la note d’humour que j’ai voulu apposer sur ses tourments, mais bien sûr, ce n’est plus aussi facile, c’est bien trop évident qu'il n'est plus tout à fait avec moi, et de ce fait, je prends les devants, laisse mon regard couler sur lui avec toute la tendresse du monde. « Ezra... » attendant que ses iris se vissent aux miens, je poursuis une fois que j’ai toute son attention. « Tu finiras jamais comme lui. Même si tu essayais. Du plus fort que tu peux. » loin de moi l’idée de croire qu’il ferait quoi que ce soit en connaissance de cause, mais pour l’exemple, c’est nécessaire de préciser. « C’est ton père, mais vous venez pas du même monde. Vous avez le même sang, mais pas le même coeur. » m’entendre me confirme que la situation ne fait que se répéter, que nos familles respectives sont bien loin de ces valeurs que l’on chérit tous les deux, de ces quotidiens qu’on ne souhaite plus particulièrement partager avec eux. Puis, il vient le temps de faire honneur à nos promesses d’honnêteté surtout, et de lever le voile sur ce que j’ai si mal tenté de cacher, et qui a fini en presque crise existentielle pour le jeune homme. « Tout ça, c’est venu du fait que j’ai encore de la difficulté à faire la paix avec eux, avec nous, avec ce qui est arrivé. » le dire fait autant de bien que de mal, hausser l’épaule me prend toutes les forces que j’ai, tenir son regard encore plus. « Oui, ok, les cheveux blancs c’était un mensonge. Tu peux respirer. »  dans un soupir, je me confesse, et je jure que je peux voir ses épaules se détendre un peu, sa mâchoire relaxer sous la confirmation qu’il a encore quelques années de chevelure fringante avant de devoir s'inquiéter d’y trouver des traces salées de sagesse. « Je croyais vraiment que j’étais ok avec le passé, mais ça fait plus mal que ce que je croyais d’y dire adieu, de l’effacer.  » les boîtes à l’étage, la missive d’adieu de mes parents, le trait de gomme qu’ils ont passé sur ma présence dans leur existence, malgré ma demande de couper tout contact ; ça fait mal. Y retrouver des bribes d’Ezra et de moi et de Noah et de tout ce qu’on n’était avant de ne l’être plus, c’est plus insurmontable que mon humour de merde et mes remarques pleines de malaises veulent le nier. « Faut garder que le positif et avancer, autrement. Et ça, ça vaut autant pour mes parents et moi que pour ton père et toi. »  parce que je n’ai jamais été grande fan de ressasser trop longtemps, de ne voir que le négatif quand la vie m’a prouvé que de s’accrocher à un espoir, même minime, peut faire toute la différence, je me replace sur le canapé, inspire profondément, secoue la tête et les mauvaises pensées dont je n’ai plus besoin, maintenant qu’elles ont été bien exorcisées. « Puis, même si tu as tout pour être physiquement comme lui, cheveux blancs en prime… y’a aucune chance que tu aies ne serait-ce qu’une fraction de son parcours. Je vais m’en assurer personnellement s’il le faut. Et les poings de Matt aussi. » un peu plus et le sujet est clos, un peu plus et on en rit, on accepte, on passe à autre chose, et mieux. Reprenant la caméra pour poursuivre le visionnement, je remarque la seconde suivante un nouvel élément gage d’apporter un peu de soleil, un peu de couleur à cette conversation qui tangue trop sur la nostalgie pour qu’on en sorte indemnes. « Ez, y’a un film là, y’a un truc en vidéo! » et mon enthousiasme vaut de l’or, à voir mes yeux qui brillent, à entendre ma voix qui chante. Lançant la bande, je trouve distraitement le bouton se chargeant du volume pour m’assurer qu’on ne perde aucun détail de ce qui se joue devant nous, à savoir ce qui semble être un medley des plus grandes blagues de beauf de mon frère installé au jardin familial, Ezra derrière la caméra à rire à chaque phrase. Dans l’angle, je remarque pourtant ma silhouette incertaine d'adolescente maladroite, et maman qui s’assure de me suivre à la trace pour que je ne tache pas la robe qu’elle avait mis tant de temps à me convaincre d’enfiler. « … juste avant que Tad arrive. Alors, on se la jouait creepy, Beauregard? » c’était le soir du bal de promo, c’était à peine une semaine après que j’ai rencontré Ezra, c’était avant même que je sache que son objectif s’était vrillé dans ma direction. Aussi perplexe qu’amusée, je lève le sourcil, attendant avec curiosité qu’il la justifie, celle-là.   

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Dernière édition par Ginny McGrath le Mar 10 Juil 2018 - 6:35, édité 1 fois
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