Et un moustique, un. Elle l'a senti se poser sur son bras et dans un réflexe elle l'a claqué avant même qu'il ne la pique. Pour une fois. D'habitude, c'est plutôt les insectes et autres petites bestioles qui ont raison d'elle. Comme si toutes les bêtes d'Australie s'étaient liguées contre elle. Un complot dans le but de la tuer. Ou, aller, à la limite, dans le but de la faire partir. Elle entendrait presque leurs petites voix lui dire "rentres chez toi étrangère". Entre les araignées énormes qu'elle retrouve dans sa chambre tous les trente-six du mois, les moustiques qui semblent particulièrement l'apprécier et autres bestioles dont elle ne connait même pas le nom. Elle a vraiment l'impression qu'ils ont tous décidé de lui nuire en même temps. Elle est certaine que si elle se trouvait face à face avec un kangourou, il ne manquerait pas de lui mettre un highkick avant même qu'elle n'ait pu réaliser ce qui se passait. En y pensant, avec sa chance, elle devrait peut-être arrêter le surf, au risque de servir de quatre-heure à un requin. Tiens, ça elle n'y avait pas pensé, mais ça semblerait cohérent dans ce combat qui oppose la faune australienne à Itziar Cortés de Aguilar. La faune a clairement le dessus, si ce n'était pas encore assez clair à ce stade. Elle claque donc le moustique d'un geste de la main avant d'aller vérifier la cuisson de la pizza qu'elle a enfourné. Pour le coup c'est clairement une expérimentation, car niveau cuisine, elle n'est pas forcément ce qu'on fait de mieux. Elle serait plus du genre à faire cramer la maison qu'autre chose et n'arrive jamais à se rappeler si elle a éteins la gazinière ou pas.Ce qui en soit n'est pas un problème quand elle est à la maison, mais peut en être un quand elle est partie travailler au bar ou en cours et que le doute la surprend. Bon que tout le monde se rassure, jusque là, il n'y a eu que des fausses frayeurs et elle n'a jamais oublié d'éteindre le feu. Cependant, pour ce soir, elle s'était dit qu'une pizza ça ne devait pas être sorcier à préparer. Elle avait acheté la pâte toute prête déjà et avait juste rajouté les ingrédients par-dessus, techniquement, il n'y a pas moyen de se rater, à moins d'être vraiment mauvais et malchanceux à la fois, ce qui fait quand même pas mal de défauts pour une seule personne.
Lorsque la pizza est prête elle se dirige vers la chambre de Nathan, une idée derrière la tête. "Nathouuuu !" Lance t-elle pour attirer son attention, lui faisant son plus joli sourire lorsqu'il la regarde enfin. "Tu viens regarder un film avec moi ?" demande t-elle avant d'ajouter "J'ai de la pizza et du vin." Très important de préciser ce qu'on a à offrir, surtout quand il s'agit de pizza maison (même si là pour le coup, ce n'est pas dit que ce soit une bonne nouvelle) et de vin. C'est un combo parfait vous dira t-elle, comme elle dirait aussi que dès qu'il y a de l'alcool avec quelque chose à manger, c'est un combo parfait. Elle n'a d'ailleurs pas forcément tord. "Je te laisse même choisir le film." Ca aussi, c'est intéressant à mentionner quand on veut que quelqu'un accepte de regarder un film, laisser le choix est en général une bonne solution. "Et promis je reste en place jusqu'à la fin". Fini t-elle par ajouter. Ca c'est plus propre à elle que quelque chose de général. Il faut tout le temps qu'elle bouge, qu'elle parle, c'est plus fort qu'elle et ça peut vite devenir oppressant pour la personne à côté. Elle sait aussi que Nathan n'est pas forcément du genre hyperactif comme elle, alors comme c'est lui, elle fait toujours en sorte de se calmer un peu en sa présence. "Alors, qu'est-ce que t'en dis ?" demande t-elle enfin en faisant la moue.
rois semaines. Voilà le temps qui est passé depuis ma dernière sorti entre amis. Je savais que que ce serait dur, mais je n'imaginais pas que reprendre les études serait aussi peu aisé. Surtout mes premiers examens, ce sont les pires. J'ai tendance à me mettre pas mal de pression, mais là c'est juste pire que tout. Je vais en cours, je rentre, je mange un truc rapidement puis je pars m'enfermer dans ma chambre pour travailler. Les révisions étaient horribles, mais les examens encore pire ! Aujourd'hui j'ai beau avoir passer le dernier examen, je n'ai pas eu la force ni le courage de sortir avec les autres. Du coup je suis rentrer et, comme a mon habitude, je suis aller me planquer dans ma chambre avec l'envie de décompresser tout seul.
Mais c'est sans compter sur mes colocataires et surtout Itziar qui s'est mit en tête de passer la soirée avec moi. Elle ne me l'a fait comprendre lorsqu'elle est venue frapper à ma porte pour me demander de regarder un film avec elle. En lui ouvrant, une douce odeur de pizza m'a rappeler que je n'ai plus manger quelque chose de décent depuis presque une semaine. Et en plus elle a l'air tellement excité à l'idée de passer la soirée avec moi que je n'ai pas le cœur à lui dire non. Je l'observe quelques instants puis fini par hocher la tête en souriant doucement «Okay mais je ne le fait que pour la pizza hein » dis-je, amusé avant de me glisser hors de la chambre. Je referme la porte derrière moi et rejoint ma colocataire dans le salon.
Tandis qu'elle me dit que je dis que je peux choisir le film, j'observe le salon puis m'installe en soupirant doucement. «Franchement j'en ai aucune idée » dis-je en haussant les épaules «Je … » j'observe les étagères « ça te tente un marathon Iron man ?» lançais-je vers amie «Ou alors Toy story ? Ou peut-être même retour vers le futur ? » je me tourne vers Itziar et réfléchis un instant «Tu proposes quoi toi ? » demandais-je avant de me redresser lorsqu'elle arrive avec la pizza faite maison « ça a l'air bon en tout cas !» m'exclamais-je en observant la pizza d'un peu plus prêt.
Est-ce qu'elle lui laissait le choix ? Pas vraiment. Elle demandait histoire de, mais s'il refusait, elle était prête à insister lourdement comme elle savait si bien le faire, ce n'était pas un problème. En plus elle avait fait de la pizza, pour une fois qu'elle faisait quelque chose à manger, il fallait bien que quelqu'un d'autre qu'elle en profite. Un évènement comme celui-ci et bien, ça se fête et ça ne se fête pas seule, sinon, il n'y a vraiment aucun intérêt. Pour son plus grand bonheur, Nathan accepte de venir regarder un film avec elle, parce qu'il a envie ou seulement pour lui faire plaisir, ça ça restera un mystère, mais elle s'en moque bien, le plus important c'est qu'il ait accepté de passer un peu de temps avec elle. "Quoi ? Juste pour ma pizza ? Même pas un tout petit peu pour moi ?" demande t-elle en faisant la moue avant de sortir de la chambre et de se diriger dans la cuisine. La pizza était bien partie, se serait vraiment bête de la faire cramer. Après tout, Nathan vient bien de lui dire qu'il n'accepte que pour la pizza, si elle est brulée, ça tombe donc un peu à l'eau. Elle ouvre la porte du four, un petit sourire satisfait sur le visage. La pizza a l'air bonne, c'est déjà un bon point et l'odeur laisse présager que le gout sera en accord avec le visuel. Elle n'est donc pas peu fière d'elle sur ce coup-là. "T'as des idées pour le film ?" Lui demande t-elle en retournant dans la cuisine pour chercher le vin et deux verres. La jeune espagnole est du genre bon public en général elle n'est donc pas bien compliquée quand il s'agit de regarder un film. Tant que ce n'est pas un film d'horreur, elle n'a pas vraiment d'objection. Tout lui va et elle aime à peu près tout. "J'avais pas d'idée moi !" lui répond-elle en revenant dans le salon et déposant la bouteille de vin et les verres sur la table basse. "C'est pour ça que je t'ai dit que tu pouvais choisir." ajoute t-elle en riant. C'est aussi ça son problème à Itziar, elle aime quasiment tous les films et ne sait jamais lequel choisir, du coup elle passe son temps à hésiter sans arriver à se décider. Demander à Nathan était donc un moyen de passer cette étape fatidique. "Ah oué vas-y Retour vers le futur ça me dit bien, ça fait super longtemps que je l'ai pas regardé." Elle retourne une nouvelle fois dans la cuisine pour récupérer la pizza et attrape au passage deux assiettes avec un couteau et amène le tout dans le salon où Nathan s'est installé. "J'espère qu'elle va être bonne, c'est mon coup d'essai, je garantis rien." Dit-elle en posant la pizza avec les assiettes sur la table basse devant le canapé. "Tu veux une part comment ?" Demande t-elle, commençant par couper la pizza en deux, puis en quatre, c'est le plus simple. Elle pose un quart dans l'assiette qu'elle tend à Nathan. "Je te mets ça, t'auras qu'à te resservir après si c'est bon." Dit-elle avant de faire de même pour elle en mettant un quart dans son assiette. "Alors ? Verdict ?" demande t-elle attendant que Nathan goûte.
Finalement, passer la soirée avec ma coloc ne devrait pas être trop dur à supporter, non ? Au moins il y aura de la pizza, donc un quelque chose de chaud et agréable à manger. Et même si la jeune femme me dit que c'est son premier coup d'essai, je me dis qu'il faut vraiment être con pour pas réussir de la pizza. Et comme j'ai déjà goûté à quelques plats de la jeune femme et que je n'en suis pas mort, je pense que ça ne sera pas si grave que ça. Alors m'installant sur le canapé, je commence à regarder les différents DVD que nous avons puis lance un coup d’œil vers la cuisine « Une grand part ! Pas trop cuite s'il te plaît !» répondais-je à la question d'Itziar avant de proposer plusieurs films.
Nous nous mettons rapidement d'accord sur un marathon 'retour vers le futur' alors qu'elle ne revienne au salon avec la pizza qu'elle pose sur la table basse. Pendant qu'elle coupe la pizza en quart, je me lève afin de mettre le film en route. Je reviens finalement vers ma coloc et me laisse tomber en un lourd soupire sur le canapé. Je me masse quelques instants les paupières et ferme les yeux avant de me redresser « Merci beaucoup, pour la pizza» dis-je attrape la part en main. Je mord dedans et soupire de bonheur. Même si j'ai déjà mangé de meilleures pizza, elle reste excellente et ça fait du bien d'avoir quelque chose dans le ventre. «Elle est super bonne » dis-je à Itziar, la bouche encore pleine « ça fait tellement de pied de manger quelque chose de décent, sérieux ...» souriais-je en reprenant une grosse bouchée avant d'attraper la télécommande et appuyer sur la touche play.
«Bon sinon, à part la merveilleuse pizza, qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ? » demandais-je en me reculant contre le dossier du canapé « J'ai passé mon dernier examen aujourd'hui, j'ai juste envie de dormir pendant les prochaines 24h» soufflais-je en reposant la part à moitié mangée sur l'assiette qui se trouve sur mes genoux. «tu vas bien ? » demandais-je en tournant mon regard vers la jeune femme, souriant.
Il lui demande une grande part, alors elle lui sert une grande part, peut-être un peu moins grande qu'il aurait voulu. Pas du genre contrariante comme fille. Elle espère juste que ce sera bon, car manger une grande part, si elle n'est pas bonne, ça peut être plutôt compliqué. Elle essaye de lui donner une part pas trop cuite, ce qui n'est pas trop compliqué, elle n'aime pas quand la page de la pizza est trop cuite alors elle l'a faite cuire comme elle aime. Après tout, c'est le cuisinier qui décide non ? "Monsieur est servi." Lui dit-elle en déposant la part devant lui. Elle s'assoit à côté de lui sur le canapé avec sa propre part de pizza. Elle croque dedans et ne manque pas de se bruler la bouche avec la sauce tomate bien trop chaude. Erreur de débutants. Bien sûr que ça allait être chaud, puisque ça sortait du four. "Tu dis pas ça juste pour me faire plaisir j'espère." Lui dit elle quand il lui dit que la pizza est super bonne. Elle le taquine un peu, elle l'a goûté la pizza, elle n'est peut-être pas extraordinaire, mais elle a un gout de pizza normale, du coup, elle est bonne. Ce n'est pas bien compliqué. "Tu sais que tu peux me demander, je me ferai toujours un plaisir de te faire un truc à manger vite fait." Elle était loin d'être la meilleure cuisinière, mais il y avait quelques plats qu'elle ne ratait jamais et qui étaient bien plus satisfaisant que des pâtes aux beurre ou du riz nature. Elle avait ses go-to quand il s'agissait de plats à cuisiner. Le genre de trucs qu'elle cuisinait en début de semaines ou quand elle avait un jour de congé, en quantité conséquente pour toujours avoir quelque chose a réchauffer pendant la semaine quand elle devait travailler au bar et donc n'avait pas le temps de faire quelque chose d'élaborer. Ca lui permettait de manger des repas corrects et c'était le plus important, même si des fois, ça pouvait paraitre un peu répétitif.
"A part la pizza ? Et bien pas grand-chose, j'ai bossé un peu mes cours et c'était à peu près tout. Une journée de folie, comme tu peux remarquer." Lui répond-elle. C'était justement parce qu'elle n'avait rien fait de sa journée qu'elle avait eu l'idée de se faire une pizza. Comme les gamins, ça lui faisait une activité pour s'occuper et puis c'était l'occasion de se détendre un peu devant un film. Si Nathan n'avait pas voulu elle l'aurait fait seule. "Tu penses avoir réussi ?" Lui demande t-elle quand il lui parle de ses examens. Il lui en restait encore deux à passer pour ce qui était d'elle, elle avait l'impression de ne pas en voir le bout. "Tu vas pouvoir dormir autant que tu veux pour les prochaines semaines." Ajoute t-elle en plaisantant. Elle lui sert un verre de vin avant d'en faire de même pour elle-même. Il lui demande si ça va. "Dans l'ensemble ça va." Lui répond-elle avant d'ajouter "J'ai hâte que l'année se termine quand même, histoire de pouvoir souffler réellement." Bon, souffler est relatif, car elle devra travailler au bar, mais déjà ne pas avoir à réviser sera une bonne chose. "Et toi ? J'ai l'impression qu'on se voit moins en ce moment." Surement à cause de son propre emploi du temps, mais ça c'est une autre histoire. "Quoi de neuf dans ta petite vie ?" Lui demande t-elle, réellement intéressée.
En vrai, Itziar a une superbe idée en m'obligeant à sortir de ma chambre afin de passer la soirée avec elle, un film et une pizza. Pas seulement à cause de la pizza, mais aussi -et surtout- parce que ça fait plaisir d'être en compagnie de la jeune femme. Faut dire ce qu'il en est, depuis qu'elle a emménagé ici, elle fait partie des coloc que je préfère. Sans réellement pouvoir me l'expliquer, étant donné que nous sommes totalement différent. Mais peut-être est-ce pour ça que nous nous entendons aussi bien ? Enfin, peu importe après tout. J'apprécie, donc, autant la pizza que la compagnie de la jeune femme et ne met pas longtemps avant de m'ouvrir, avouant que je suis carrément crevé à cause des examens.
Itziar me comprend totalement, étant elle aussi dans la même situation que moi. Elle a réellement hâte que tout se finisse et qu'elle puisse, elle aussi dormir autant qu'elle veut. Je l'observe quelques instants en mordant dans ma part de pizza puis soupire doucement après avoir avalé « Ah non, moi je peux pas dormir» la contre disais-je « Les examens sont fini, mais pas les cours » expliquais-je, haussant les épaules «Les prof nous ont donné deux projets à faire, tout seul et par deux, donc … enfin bon, le rythme va juste très légèrement ralentir mais ça ne veut pas dire repos non plus » avouais-je en reprenant une part de pizza.
« Mais ouais, j'ai carrément hâte de finir l'année aussi. J'adore les cours, vraiment, je ne regrette absolument pas d'avoir reprit les études ! Mais n'empêche qu'après 5 ans hors des banc d'école, le rythme est assez difficile à retrouver» reprenais-je «Le pire c'est surtout que je me rappelle pas de toutes les règles de math et tout et ...bref. J'avais commencé des études de journalismes à l'époque, donc l'architecture c'est totalement différent » rigolais-je doucement avant de poser la part de pizza sur le plat et attraper mon verre d'eau. « Et d'ailleurs … tu fais quoi encore comme études toi ?» demandais-je, interrogeant mon amie du regard.
Après avoir regarder le film pendant quelques instants, en silence, Itziar reprend la parole, me demandant ce qui se passe dans ma petite vie, étant donné qu'on se voit bien moins. « C'est pas faux ...» répondais-je, haussant les épaules « Je veux dire... j't'ai dis que j'ai fait un saut en parachute ?» demandais-je avec un sourire en coin «Et de la plongé ? » mon sourire s'agrandit de plus en plus «Et j'ai commencé le surf aussi ! C'est l'influance de Bryn, ça » précisais-je en rigolant doucement « Elle m'a présenté à ses potes de surf et ...voilà. J'ai commencé avant hier. Autant dire que j'ai passé plus de temps dans l'eau que sur la plange» haussais-je les épaules en finissant ma part de pizza.
"Sèche les cours !" S'entend-elle dire en plaisantant. Chose qu'elle ne conseille pas forcément, chose qu'elle ne fait même pas elle-même, quitte à être en manque de sommeil après une soirée à bosser au bar. Elle se connait, si elle commence à sécher un cours, elle va en sécher deux, puis trois et ainsi de suite, elle n'a clairement pas le luxe de faire ça, surtout si elle veut finir ses études le plus rapidement possible. Fatigue ou pas fatigue, malade ou pas, elle va en cours et ça s'arrête là. "Tant que les exams sont passés, ça fait une charge en moins déjà." Et surtout un stress en moins. Le pire en soi ce n'est pas d'aller à la fac et de suivre les cours, c'est de réviser et de passer les examens. Ce qui est un peu inévitable malheureusement. Heureusement que ça n'arrivait que deux fois par an, trois en cas de malchance. C'était juste un mauvais moment à passer. Un moment de sérieux un peu plus soutenu que d'habitude. Pas fun, il fallait bien l'avouer, mais ça faisait partie de la vie d'un étudiant. "T'as bien choisi ton partenaire pour ton projet à faire par deux ?" Lui demande t-elle. Il n'y a sans doute rien de pire que de devoir faire un projet avec quelqu'un qui ne travaille pas. Dans ces cas-là il n'y a que deux solutions, faire son truc de son côté et laisser l'autre se débrouiller avec sa partie. Très risqué et pas forcément à la portée d'un perfectionniste. Ou alors, faire tout le travail tout seul en mode bonne poire. Pas idéal non plus, mais au moins, dans 100% des cas ça offre la certitude de savoir que le travail sera fait correctement.
"A qui le dis tu !" lui lance t-elle quand il dit que le rythme est dur à retrouver après cinq ans sans aller en cours, elle ne peut que le comprendre. Elle avait arrêté les cours après seulement quelques mois à la fac en 2012 et avait seulement repris en arrivant à Brisbane. "Des fois je me dis qu'avoir arrêté les cours c'était la plus grosse erreur de ma vie. A cette heure-ci, si j'avais continué j'aurai un diplôme et tout." Elle aurait un diplôme et surement un travail allant avec par la même occasion et n'aurait donc pas besoin de combiner travail et études. Il n'y avait pas de doute quant au fait qu'à l'époque, elle n'avait jamais réalisé la chance qu'elle avait d'avoir autant d'argent et qu'elle n'avait pas réalisé non plus qu'elle était loin d'avoir une vie normale comme la majorité de la population. "A la place de ça, je me retrouve cinq ans plus tard, quasiment à la case départ." ajoute t-elle. Elle s'en mord les doigts assez souvent quand elle y pense. Elle se croyait maligne en arrêtant les cours comme ça, pour profiter de sa jeunesse. Elle n'avait pas profité longtemps. "Je te comprends que trop bien. La première fois, j'étais en économie, maintenant je fais de la com' et du management, c'est pas forcément pareil, mais comme j'ai suivi que quelques mois les études d'éco, j'avais pas emmagasiné grand-chose. Mais c'est bien la galère il y a pas à dire, une fois que tu sors du système, c'est pas simple d'y retourner." Car c'était ça le plus compliqué en fait, retourner à l'école et reprendre le rythme qu'on avait suivi pendant des années. "D'ailleurs, pourquoi t'es pas retourné en journalisme ? Ca te plaisait pas tant que ça ?" lui demande t-elle avec curiosité. Entre le journalisme et l'architecture, il y avait quand même un monde.
Quand il lui raconte ce qu'il a fait récemment elle se dit qu'il était temps qu'elle passe une soirée avec lui, car clairement, il en a fait des trucs et pas des moindres. "C'est pas vrai ?" lui demande t-elle. "T'es un grand malade en fait !" ajoute t-elle. Elle n'imaginait pas qu'il était le genre de mec qui irait sauter d'un avion ou qui plongerait à plusieurs mètres de profondeur dans l'océan. "Ca t'as plu ? Pas trop flippant ?" Oué sur le moment elle a quinze mille questions qui lui passent par la tête, mais elle se retient et se limite un peu. Elle rit quand il lui dit qu'il a commencé le surf et qu'il passe plus de temps dans l'eau que sur la planche, c'était elle au début ça aussi. "2018 c'est l'année des premières fois on dirait." Dit elle avec un clin d'oeil. "Faut qu'on aille surfer ensemble ! J'ai clairement pas le niveau de Bryn, mais justement ça peut être pas mal, on sera pas ouf ensemble.". Finit elle en rigolant. "Faut qu'on arrive à se trouver un créneau, mais je peux toujours faire de la place dans mon emploi du temps pour une séance de surf. Enfin, si ça te dit bien sûr." Rajoute t-elle.
Je rigole de bon cœur lorsqu’Itziar me conseil de sècher les cours « Mais oui bien sûr !» lançais-je «Le deuxième semestre vient tout juste de commencer et je vais aller sécher les cours » dis-je avec ironie « T’es vraiment une coloc de merde, tu sais ça ?» lui demandais-je sans aucun sérieux en lui tirant la langue. Evidement qu’elle n’est pas sérieuse elle non plus. Toutefois, je ne peux que lui donner raison lorsqu’elle dit qu’au moins les examens sont passés et que c’est déjà une bonne charge de pression et de travail en moins. «Exactement » dis-je en hochant la tête avant de souffler « ça fait du bien ! D’ailleurs faudrait qu’on aille fêter ça ! On va au bar demain soir ? ça te dit ?» demandais-je, m’étonnant moi-même un peu de cette proposition. En vrai, depuis le début de la colocation je suis celui qu’il faut obligé à suivre plutôt que celui qui propose. Alors Itiziar ne peut qu’accepter, non ?
Nous parlons ensuite de la reprise de cours qui est juste horrible et je me rends compte que ma colocataire est au même stade que moi. Elle a, elle aussi, arrêté les cours et pense que c’est la plus grande erreur de sa vie. « Pourquoi t’as arrêté toi ?» demandais-je, intrigué avant de lui avouer que la différence entre journalisme et Architecture est immense. Encore une fois, Itziar arrive a tiré un parallèle entre nos deux situations : elle était en économie avant, maintenant en com. Et ça n’a tellement rien à voir. J’hoche la tête pour lui donner raison avant de grimacer un peu lorsqu’elle me demande pourquoi j’ai décidé de ne pas retourner en journalisme. Tout simplement parce que ça m’aurait rappeler beaucoup trop de mauvais souvenirs et que je n’en ai pas la force mentale de leur faire face «Parce que le journalisme c’est du passé »dis-je à la place «Et je ne veux pas vivre dans le passé» ce n’est même pas un mensonge en vrai.
Je décide toute de même de continuer sur une note plus agréable et explique à ma colocataire tout ce que j’ai fait ces derniers temps. De saut en parachute à la plongé en passant par le surf, c’est de grand malade que me traite mon amie. « Oh oui» lui donnais-je raison en hochant vivement la tête « Si tu m’avais dit trois mois auparavant que j’aurais fait tout ça aujourd’hui je me serais foutu de ta gueule» rigolais-je, amusé, non sans cette pointe de fierté qui s’empare de moi à chaque fois que je parles de ces moments où je me suis surpassé. L’année des première fois. C’est exactement ce que je pense moi-même. Lorsqu’Itziar me propose qu’on aille surfer tous les deux, je ne peux qu’hocher la tête « Avec plaisir !» dis-je, enjoué «Personne n’a le niveau de Bryn en même temps» souriais-je «Mais je ne dis pas non, au contraire, ça pourrait être fun » dis-je doucement bien motivé de faire plus de sorti encore avec Itziar.
Elle ne peut s'empêcher de rire quand Nathan n'a pas l'air d'approuver son idée de sécher les cours. En même temps, est-ce que sécher les cours dès le début du semestre semble une idée judicieuse ? Pas vraiment, on fait clairement mieux pour relâcher un peu la pression à ce stade, comme du sport ou une bonne soirée de détente. Sécher les cours semble un peu extrême. "Quoi ? C'pas acceptable de sécher les cours ?" ajoute t-elle, faisant celle qui n'a pas l'air de comprendre tout en plaisantant. Ce n'était pas un vrai conseil qu'elle donnait et elle savait bien évidemment que sécher les cours n'était pas dans le manuel de l'étudiant parfait. Elle fait mine d'être outrée quand il lui dit qu'elle est une colocataire de merde, mais ne peut malgré tout pas s'empêcher de rire. "Moi ? Une coloc' de merde ?" demande t-elle en se pointant du doigt, l'air de dire 'tu parles bien de moi là ?' avant d'ajouter "Je te donne des conseils et c'est comme ça que tu me remercies ... Super !" Autant elle aurait voulu garder son sérieux en disant ça, autant elle était vraiment nulle pour faire ça ce qui gâchait un peu l'effet qu'elle voulait donner à sa phrase. Elle riait de plus belle, ne laissant aucun doute à Nathan quant au fait qu'elle plaisantait à 100%. Nathan lui propose ensuite d'aller au bar demain soir, pour fêter la fin des exams, comme quoi elle n'est pas une si mauvaise colocataire que ça, s'il est prêt à passer une soirée de plus en sa compagnie. "Carrément que ça me dit, je bosse pas, ça tombe bien." lui répond-elle sans hésiter. La jeune espagnole n'était pas du genre à refuser une soirée au bar, bien au contraire, c'était en général une des meilleures choses qu'on pouvait lui proposer, venant de Nathan, ça lui faisait encore plus plaisir. "On propose aux autres aussi ? Plus on est de fous, plus on rit." Ajoute t-elle. C'était l'occasion de se faire une bonne soirée entre colocs' et de passer du temps ensemble.
Il lui demande pourquoi elle a arrêté les cours. Elle aimerait bien avoir une bonne histoire à lui raconter ou une bonne raison à lui donner, mais la vérité c'est qu'elle avait surtout été bête, très bête et qu'elle n'imaginait pas que son confort ne tenait qu'à un fil. "Disons que je pensais que j'aurais jamais besoin de bosser. Pas besoin de bosser, pas besoin de diplôme, donc pas besoin d'aller à la fac." Répond-elle pour la lui faire courte. "C'était très con comme décision, j'aurai pu m'épargner la galère d'aller en cours et d'avoir un job en même temps, mais non." Oué maintenant qu'elle avait dû reprendre et en plus se trouver un travail, elle avait pris conscience de la chance qu'elle avait laissé passer à cette époque. Elle vivait avec des oeillères et s'en était rendu compte bien trop tard. Le karma sûrement diraient certains. Sa raison à lui pour avoir complètement changé de voie est bien différente de la sienne. Il reste cependant vague et Itziar a l'impression que c'est fait exprès et qu'il n'a pas envie d'élaborer plus que ça, ce qu'elle respecte. Elle a beau être extrêmement curieuse, elle sait quand s'arrêter. "C'est une raison valable selon moi." Lui répond-elle comme si c'était la chose la plus logique du monde. "T'as une idée de ce que tu voudrais faire niveau architecture quand t'auras ton diplôme ?" ajoute t-elle.
Elle écoute Nathan lui raconter ce qu'il a fait ses trois derniers mois et elle a presque l'impression d'avoir une nouvelle personne en face d'elle. Il a l'air clairement épanoui dans tout ce qu'il a pu faire, ça fait plaisir à voir. "Hm..." commence t-elle avec un air sérieux "Excusez moi, mais qu'est-ce que vous avez fait de mon coloc ? Vous lui ressemblez physiquement, mais je sais pas quelque chose ne va pas." Ajoute t-elle en riant légèrement. Elle le taquine, mais elle est contente pour lui. C'est cool qu'il se lâche et profite un peu, lui qui est si discret, si calme d'habitude. "Je crois que t'as pas assez foi en toi, on te l'a jamais dit ?" demande t-elle. Il n'y avait pas de raison qu'il ne soit pas capable de faire tout ce qu'il a fait ses derniers temps, le corps humain ne manque jamais de surprises après tout. "C'est sûr que Bryn est carrément au-dessus niveau surf, je sais pas si j'aurai un jour son niveau." Dit elle, pour la jeune espagnole, réussir à tenir quelques temps debout sur la planche était déjà bien et lui suffisait pour se faire plaisir et profiter. "Je suis trop partante. Faudra que tu me dises quand tu es dispo' et puis on se fera ça." lui répond-elle avant de continuer "Ca sera cool j'en suis sûre." En général tout ce qui incluait le surf ou la plage était cool, ajouter à ça un chouette coloc', ça ne pouvait rendre le truc que meilleur.
Je savais bien qu’en acceptant cette soirée avec ma colocataire, il ne se passera pas une minute sans que nous n’éclations de rire. Elle est comme ça Itziar, elle a toujours le mot pour me faire rire. Et puis nous avons bien visiblement le même humour. J’ai beau être, de base, très bon publique, rigolant très facilement à la plupart des blagues qu’on me fait, reste qu’avec Itziar il ne passe pas une minute sans rire. «Ouais, coloc de merde ! » confirmais-je l’insulte, avant de secouer la tête, fortement amusé et tente de me concentrer à nouveau sur le film. Peine perdue : savoir Itziar à mes côté ne me permet pas de porter ma concentration sur autre chose. Ainsi donc, me tournant à nouveau vers elle, je lui demande si ça ne lui dirait pas qu’on fasse une sortie entre coloc. Elle accepte avec plaisir, proposant qu’on invite aussi Paul et Wesley. « Wes sera partant, ça je le sais. Mais Paul je ne suis pas certain. Tu sais, les endroits bondés comme les bars et tout c’est pas son truc» haussais-je les épaules en attrapant une nouvelle part de pizza « mais on peut toujours demander bien sûr !» précisais-je, ne voulant pas qu’Itziar pense que je ne veuille pas de Paul.
Toutefois, notre discussion vire finalement au sérieux lorsque nous parlons fac et cours. J’apprends à ma colocataire que je n’avais pas envie de vivre dans le passé en retournant en journalisme et j’apprends d’elle qu’elle pensait ne jamais avoir besoin de travailler donc pas besoin de diplôme. C’est vrai qu’Itziar vient d’une famille aisée, j’ai souvent tendance à l’oublier. Surtout parce qu’elle ne se comporte pas comme tel et que de toute manière y a eu tellement problème au sein de sa famille qu’elle n’en parle pas. Et puis ce n’est pas moi qui irait lui poser des questions sur son passé ! Ainsi je me contente d’hausser les épaules et répondre à sa question suivante « je n’ai absolument aucune idée, non » dis-je en mordant sa ma pizza «Je sais juste que j’ai envie de faire un stage à Kuala Lumpur, me demande pas pourquoi » secouant la tête, amusé, j’attrape mon verre d’eau « Et dans le cabinet d’architecture chez mon beau père à Londres aussi »
Vient ensuite une déclaration d’Itziar qui me confirme à quel point j’ai changé en peu de mois. Elle me demande qui je suis et ce que j’ai fait de son ancien colocataire «Je suis un démon qui le possède » déclarais-je avec sérieux «Mais ce con de Nathan est quand même pas mal résistant et parfois sa trop grande sensibilité et naïveté ressortent un peu trop » soufflais-je avec une grimace comme si je me concentrais avant de soupirer « Voilà, j’ai repris le contrôle sur lui !» m’exclamais-je, victorieux, avant de rigoler de bon cœur «En vrai je ne me reconnais pas moi-même, donc bon, j’peux pas t’en blâmer ! »
Je lui fais un clin d’œil, fini ma part de pizza et me concentre quelques instants sur le film. Itziar fini par me demander si on ne devrait pas aller faire un tour à la plage et faire un peu de surf. Et c’est ainsi que notre conversation fini par tourner autour de Bryn, du surf et tout ce qui se rapporte à ce sport national mais aussi la mer en générale, puis l’australie et au final nous nous retrouvons à refaire le monde jusqu’à une heure très tardive. Et c’est avec une bonne humeur et le cœur léger que je vais me coucher, persuadé que ma nuit sera parfaite.