Parfois les gens partent…..et parfois, ils reviennent

James & Savannah

Parfois les gens partent…..et parfois, ils reviennent

Je suis appuyée contre cet arbre, le coeur battant la chamade. J’aimerais pouvoir dire que c’est pour les mêmes raisons que lorsque je l’ai revu toutes ces fois à l’hôpital au début de notre relation, mais ce n’est malheureusement pas le cas. J’ai souvent imaginé ce moment, j’ai souvent songé à ce que je pourrais lui dire, J’en ai rêvé tant de fois, et voilà que je m’apprête enfin à sauter le pas. Après des années d’absence, me voilà de retour en Australie. La dernière fois que l’on a pu m’apercevoir en ville à ce temps, j’étais dévastée, paniquée, méconnaissable. Ça m’a poussé à acheter ce fichu billet d’avion, décidée à quitter la ville pour de bon, laissant mon futur époux de l’époque seul, et sans explication. Si, je lui ai bien laissé ce mot sur la table après avoir récupérer la totalité de mes affaires, lui demandant de m’oublier, et de m’excuser. Apprendre à vivre sans lui de retour en Italie a été compliqué. Lorsque j’allais mal, c’était lui qui était là pour me soutenir, et là, malgré ma famille omniprésente, je me sentais plus seule que jamais. Mais j’avais besoin de ça. Je lui devais une vie heureuse, et il semblait logique que cette vie, il ne l’aurait pas avec moi. Comment pourrais-je être une épouse, une mère parfaite, alors que j’ai ce sang sur le main, et que je vis dans le mensonge depuis tant d’année. Je pense qu’il a été plus facile pour moi de fuir que de cracher à lui expliquer ce qui s’était passé. James est l’homme idéal, pour ne pas dire l’homme parfait à mes yeux, hors de question que je vois la déception à travers son regard. Je préférais qu’il m’en veuille pour l’avoir laissé, qu’il soit dans dans cette déception amoureuse passagère plutôt que de voir son regard de déception sur moi. Je voulais qu’il m’en veuille pour quelque chose que j’avais provoqué, pas pour ce que j’étais réellement. C’était censé se passer ainsi…Il était censé apprendre à vivre sans moi, refaire sa vie, trouver une autre femme à aimer. Mais il en a décidément autrement et je me suis retrouvée à lui faire face après quelques mois de séparation. J’étais toujours dans cet état dépressif. Encore plus, maintenant que les pleurs et gazouillement de l’enfant venaient rythmer ce quotidien si sombre. Je me suis toujours refusé à approcher l’enfant, par peur de m’attacher, peur de lui faire du mal à lui aussi. Et le fait que James vienne me le reprendre aurait dû être un soulagement. Mais contre toute attente ce ne fût pas le cas. Il m’a donné cette occasion de me racheter, de venir reprendre ma place auprès de lui, et j’ai fuis une fois de plus, de peur de ne pas être à la hauteur. Il m’aura fallu plus de deux ans, deux longues années pour parvenir à me reconstruire et à me poser les bonnes questions. J’ai voyagé un peu partout à travers le monde, espèrent trouver ma place quelque part, et j’ai rapidement réalisé, que la seule place que je devais occupé était celui de maman auprès de Mathis. Alors il est probablement trop tard pour James, mais moi, je garde espoir de pouvoir rattraper ce temps perdu avec mon fils. J’ai mis du temps, mais je suis de retour à la maison. Et je n’abandonnerai pas si facilement. J’ai contacté à plusieurs reprises James il y a quelques semaines, il a été assez clair au téléphone, il ne veut plus entendre parler de moi, ma place n’est pas ici. Si j’ai tenté de me raisonner avec ces mots, n’ayant aucun droit de débarquer ainsi, je me suis finalement résolu à vivre une vie de regret. Et c’est probablement la raison pour laquelle je me trouve dans ce parc, observant de part et d’autre dans l’espoir de croiser James. J’ai tenté de lui rendre visite en me rendant chez lui, chez nous? J’étais prête à revoir mon fils pour la première fois depuis presque 2ans. Mais j’ai surtout vu ce tableau la famille parfaite qu’il semblait avoir reconstruit avec Livianna alors que je me trouvais encore dans mon véhicule. Aucun doute, elle faisait partie de sa vie, je ne savais pas encore de quel façon, mais elle semblait omniprésente. Elle en avait même pris ma place… Je ne voulais pas revivre ça, je voulais me retrouver seule avec James sans avoir à subir le jugement de sa soi-disant meilleure amie. Sa silhouette apparait au loin alors que mon coeur manque un battement. Il a toujours eu ce petit truc pour me faire craquer, et même lorsqu’il courrait. Je prends une grande inspiration avant de me mettre sur l’allée, sur son passage alors qu’il se trouve encore à une dizaine de mètres de moi. Il lui faudra un certain temps avant qu’il remarque ma présence. Et sans plus attendre, son corps s’arrête subitement, comme si il fallait mettre rapidement les distances. Mon coeur se brise à cette simple constatation, où était le temps où il aimait venir m’enlacer. Je le supplie sans le vouloir du regard, j’ai besoin de l’attendrir, j’ai besoin qu’il m’écoute cette fois. « J’ai besoin de te parler… » avouais-je alors que je sens d’avance ce sentiment de colère prendre peu à peu possession de son corps.

AVENGEDINCHAINS

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Parfois les gens partent... et parfois, ils reviennent

Savames

« When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night. »

Si j'avais imaginé ma vie dix ans auparavant, jamais je n'aurai pensé qu'elle se déroulerait ainsi. Tout aurait du se passer à merveille pour moi, j'avais tous les atouts nécessaire et la volonté pour réussir, pour être heureuse. Et il aura suffit de ce simple incident pour que tout mon monde s'écroule. Pas mal d'années ont passé depuis, et j'ai eu la prétention de croire que j'avais surmonté ce drame, que mon avenir avec James allait m'offrir la plus belle histoire d'amour mais surtout la famille que j'ai toujours rêvé, que le plus beau m'attendait. Mais il avait fallu que l'on me reprenne ce rêve, comme pour me punir de la vie d'autrui que j'avais subitement enlevé à cet homme par le passé. L'acte était involontaire, il n'empêche que j'en reste la principale responsable. Si j'avais été plus attentive, si je n'avais pas eu ce stress avant de monter sur scène, je n'aurais pas pris la peine de boire sachant que je reprendrais le volant ensuite. Mais je l'ai fais, et bien que je culpabilise chaque jour depuis cet accident que j'ai provoqué, cela n'enlève pas les faits. Comme si cette erreur n'était pas suffisante, il avait fallu que j'en commette une autre. Celle de quitter ma future famille, mon foyer. James avait été un véritable repère pour moi, mais il m'était inconcevable de décevoir le seul être qui méritait d'être aimé. Il méritait mieux que moi. Il méritait mieux que ce que j'avais à lui offrir. Et il aurait du le comprendre par mon départ. J'aurai tellement aimé pouvoir interrompre cette grossesse, parce que je savais que je me tiendrais à distance de cet enfant, et que ce dernier méritait lui aussi d'être élevé par deux parents aimants et dévoué. On pourra dire de moi que je suis égoïste, c'est probablement l'image qu'à James de moi également, il n'empêche que c'est un sacrifice que j'ai fais. Je n'ai pas été heureuse ou soulagé de vider cette maison subitement, je n'ai pas été plus sereine et libérée de me retrouver loin de tout ces problèmes. Et contre toute attente, chaque pleur, chaque cris que je pouvais entendre depuis une autre pièce à la naissance de Mathis me brisaient le coeur. J'aurai tellement aimé pouvoir donner l'amour que j'ai auparavant reçu de mes parents. Mais comment pourrais-je faire ainsi alors que je ne suis qu'un monstre qui mériterait de quitter ce monde. J'ai essayé de me convaincre que c'était mieux ainsi, et j'y suis parvenue durant quelques années. J'ai voyagé, j'ai prétendu être une autre personne, repartir à zéro sans avoir ces bagages à emporter avec moi. Et j'en suis arrivée à la simple conclusion, après des années de vagabondage, que ca n’enlèvera jamais mon passé ou qui je suis. Je suppose que j'ai juste à reprendre les choses en main et accepter qui je suis, ou encore ce que j'ai fais. J'ai donc décidé d'affronté mes démons, et de retrouver les miens.Enfin, les miens...J'imagine qu'après des années d'absence je ne vais certainement pas être accueillie à bras ouvert, mais j'espère parvenir à retrouver mon fils, et me comporter enfin comme une mère respectable. J'ai déjà eu un bref aperçu de ce que pourrait en penser James, je l'ai déjà contacté, et j'ai bien peur que mon retour risque de le foutre en rogne plutôt qu'autre chose. C'est la raison pour laquelle je tente de le croiser dans ce parc. Inutile de se donner en spectacle auprès de son entourage, ca ne concerne que lui et moi, et j'espère vraiment qu'il va accepter de m'écouter sinon je n'aurai d'autre choix que de lui courir après pour l'y forcer. Mon regard est posé sur sa silhouette sportive, alors que mes jambes se retrouvent écartées l'une de l'autre, comme pour être plus imposante, et faire barrage face à lui. Et il m'aperçoit finalement. Il n'a pas besoin de mot, pas besoin de se forcer. Tout est dit sur son visage. Je parviens à percevoir tellement de chose qu'il m'est difficile de ne pas retenir un long soupire intérieur. C'était prévisible. « Et moi j’ai besoin de te savoir très loin d’ici. » Je hoche brièvement de la tête, encaissant ce premier coup. "Je sais...Mais ce n'est peut être pas le cas de Mathis" répliquais-je en sachant que je m'aventurais sur un chemin houleux. Il se montre si hargneux que me gorge se noue, m'empêchant de déglutir correctement alors qu'il m'approche finalement. « Je t’ai dit tout ce que j’avais à te dire au téléphone. Tu n’es pas la bienvenue ici. » Je hoche brièvement de la tête, sans pour autant m'armer d'une once de provocation. Le but n'était réellement pas d'être en terrain ennemi, bien au contraire. Je ne veux en rien lui retirer son fils, je veux juste que ce dernier grandisse avec un équilibre familiale, avec ses deux parents. "Je sais, et je ne m'attendais pas à retrouver ma place comme auparavant....Mais ca reste mon fils..." Mon regard fini enfin par croiser le sien alors que je le supplie presque au travers de ce dernier. "Écoute, je sais que je n'ai pas toujours pris les bonnes décisions, que j'ai fais des erreurs, mais mon retour ici est probablement la meilleure chose pour tout le monde..." Je me pince les lèvres. "Enfin, sauf pour toi apparemment." Une once de déception se lit sur mon visage. Il était logique et cohérent qu'il soit passé à autre chose, cela n'enlève cependant pas les sentiments que j'ai pu éprouver à son égard.

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Parfois les gens partent... et parfois, ils reviennent

Savames

« When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night. »

Savannah, elle est son pire cauchemar aujourd’hui. Un part de ce qui le tient éveillé la nuit, cette peur qu’elle revienne dans sa vie - qu’elle fasse du mal à nouveau à lui mais surtout à son fils. Cette inquiétude latente de ne pas pouvoir protéger Mathis face à la femme qui l’a abandonné, celle qui aurait dû être là mais avait préféré la fuite, lâche et cruelle. Un abondant qu’il ne peut que juger - qu’il ne saura pardonner. Il s’en sent incapable, même quand elle là devant lui - même quand il ne peut oublier totalement les années de bonheur. Il clive ces moments - s’interdit de penser à elle comme la femme qui a compté pour lui - celle qui l’a aidé à se reconstruire dans le silence. Sans jamais poser les questions qu’il redoutait tant. Il ne pense pas à cette femme, obnubilé par la haine qui le ronge - cette haine si violente qu’elle le possède parfois - qu’elle lui fait peur. « Je sais... Mais ce n'est peut-être pas le cas de Mathis » Il était prêt à partir mais les mots le piquent. Un rire presque mesquin qui sort de sa bouche alors qu’il lève la tête pour affronter le regard dans la brune, levant un doigt accusateur vers elle. « Ne t’avises pas de penser à sa place ! Tu ne sais rien de Mathis ! RIEN ! » Une conséquence de l’abandon cruel qu’elle a effectué. « Je sais, et je ne m'attendais pas à retrouver ma place comme auparavant....Mais ca reste mon fils… » Les mots devraient sans doute le toucher - lui faire réaliser que Savannah a changé qu’elle est prête aujourd’hui - mais ce n’est que la colère qui gronde de plus en plus fort en lui. « Ton fils ? » Il rit une nouvelle fois. Comme si toute cette conversation était une blague - une caméra cachée. Elle ne peut pas être sérieuse. « Sais-tu seulement ce que c’est que d’être une mère Savannah ? » Il fronce un peu les sourcils, un pas vers elle - sans doute un peu agressif dans sa démarche. « Écoute, je sais que je n'ai pas toujours pris les bonnes décisions, que j'ai fais des erreurs, mais mon retour ici est probablement la meilleure chose pour tout le monde… Enfin, sauf pour toi apparemment. » Cette fois il la regarde incrédule. A de la peine à croire les mots qui sortent de la bouche de la brune. « Tu te moques de moi là ? » Parce que l’idée même de croire que tout le monde puisse être heureux de son retour lui semble si risible. « La meilleure chose pour qui exactement ? Pour l’enfant que tu as abandonné sans même te retourner ? Je ne sais pas ce que c’est ton excuse pour ça Savannah. Mais elle n’est de toute façon pas suffisante ! » Il laisse éclater sa colère. « Rien, ne peut justifier ta lâcheté… Alors te pointer deux ans après la bouche en coeur pour essayer de laver ta culpabilité c’est un peu simple. » Ou était elle quand son fils avait besoin d’elle ? Quand il pleurait à s’en arracher les poumon, quand il avait faim, quand il avait fait ses premiers pas, eu sa première dent ? « Tu t’es peut-être découvert un instinct maternel sur le tard… mais Mathis n’a plus besoin de toi aujourd'hui… Il n’a pas besoin de quelqu’un qui est capable de disparaitre du jour au lendemain. » Qu’est ce qui lu donne la certitude qu’elle a changé ? Qu’elle ne risque pas de disparaitre à nouveau. La confiance a disparu depuis longtemps, remplacé par cette méfiance qui lui ressemble si peu. « Il mérite bien mieux. » Les mots sont durs mais aujourd’hui leur vie a retrouvé une stabilité avec Liviana, elle n’est pas sa mère mais la présence féminine dont Mathis a besoin - elle l’aime et est présente pour lui comme elle l’est pour son propre fils. Ils sont heureux comme ça - un bonheur fragile mais tout de même existant et il n’est pas prêt à la laisser gâcher ça.

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Savames

« When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night. »

J'ai longtemps imaginé nos retrouvailles. Je pense que je les avis imaginé bien avant qu'il ne débarque pour me convaincre de revenir en ville avec lui, seulement, je n'étais pas prête. J'avais besoin de temps pour réfléchir à tout ça, je gardais espoir qu'il méritait mieux que ce que je pouvais lui offrir et qu'il était de mon devoir de rester effacé. Oui, j'avais clairement imaginé toutes les possibilités, mais jamais je n'avais su prédire l'issue de cet entretien. Allait t-il m'en vouloir à vie pour être partie alors que j'étais clairement au plus mal? Je ne sais pas. Et peu de chance que les choses s'arrangent si je ne lui livre pas ce secret, ce fardeau, que je garde pour moi depuis notre rencontre. Je n'ai jamais songé à lui dire, parce que je ne veux pas de sa pitié, et je dois probablement récolter ce que j'ai semé. Mon mal être ne doit probablement pas justifier et effacer cet abandon duquel je suis entièrement responsable. La confrontation a enfin lieu. Si une partie de moi se sent libéré, délivré d'assumer ce retour soudain sans avoir à me cacher, il y a cependant rapidement la réalité qui me rattrape, et cela commence par ce regard qu'il me lance. Il y a tant de haine dans ses yeux, je ne l'ai jamais vu me regarder ainsi, jamais. Nous nous faisons face, et j'ai l'impression que tout ce que nous avions pu être par le passé a disparu. Tout cet amour qui nous qualifiait tant, tout ça nous a quitté, comme si mon départ l'avait poussé à me détester au plus au point, oubliant les moments que nous avions pourtant partagé, des moments de bonheur qui me semblaient inoubliables et qui se répétaient régulièrement dans mon esprit, peu importe dans quel pays je me trouvais. Il me fait savoir que ma place n'est pas ici. Il semble évident qu'elle ne l'est plus auprès de lui, je m'accorde cependant le bénéfice du doute auprès de Mathis, que je ne connais pas, certes, mais qui reste mon fils. Ma réponse vient cependant faire réagir mon interlocuteur alors que je déglutis avec difficulté.« Ne t’avises pas de penser à sa place ! Tu ne sais rien de Mathis ! RIEN ! » Je hausse les sourcils alors que je tente de garder la face. "Je sais, et je compte bien à ce que ça change". Ce n'était pas réellement une proposition, je pense qu'il était temps pour moi de prendre contact avec mon fils.« Ton fils ? »Son rire me force à détourner le regard alors que je me sens moqué de facçon publique. « Sais-tu seulement ce que c’est que d’être une mère Savannah ? » Je prends quelques secondes avant de répondre "Non, mais je suppose que personne ne naît avec cette compétence, j'imagine que j'apprendrais avec le temps." Je fais un pas en arrière malgré moi face à son rapprochement. Il n'a jamais levé la main sur moi, ô grand jamais, mais j'ai besoin de garder un espace vital, celui qui me permettra de garder le dessus et de ne pas m’effondrer. Et mon procès se poursuit. « La meilleure chose pour qui exactement ? Pour l’enfant que tu as abandonné sans même te retourner ? Je ne sais pas ce que c’est ton excuse pour ça Savannah. Mais elle n’est de toute façon pas suffisante ! Rien, ne peut justifier ta lâcheté… Alors te pointer deux ans après la bouche en coeur pour essayer de laver ta culpabilité c’est un peu simple. » Je tiens le coup, et je prends même un ton quelque peu agressif pour tenter de lui tenir tête. "Je sais ça, et je ne compte pas me justifier pour cet acte. Ce qui compte c'est l'instant présent pour moi. Alors je n'ai peut être pas été la femme parfaite à tes yeux, et je le saurais certainement jamais, mais je veux me racheter auprès de Mathis. C'est tout ce qui m'importe aujourd'hui" déclarais-je avec une certaine prestance. « Tu t’es peut-être découvert un instinct maternel sur le tard… mais Mathis n’a plus besoin de toi aujourd'hui… Il n’a pas besoin de quelqu’un qui est capable de disparaitre du jour au lendemain. » Je fais une légère moue hésitante, comme si je restais à moitié convaincue par ses dires. "Probablement....mais il ne faut pas que tu oublies que mon sang coule à travers ses veines et ça tu ne pourras jamais rien n'y changer." Je me confronte à son regard, lui rappelant au passage que j'ai un lien tout aussi fort avec lui qui ne demande qu'à être développé, pour le bien de tous.« Il mérite bien mieux. » Je souris finalement malgré moi. "Oui...comme une vie de famille avec sa tante, ton frère doit être ravi de savoir que tu lui as pris sa femme?" demandais-je. Je détestais me transformer en garce, mais si il voulait piquer je savais être toute autant poignante.

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« When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night. »

« Je sais, et je compte bien à ce que ça change » C’est trop simple, c’est ce qu’il se dit en tout cas. Revenir ici après des années et rentrer dans leur vie sans peine. L’idée même lui donne la nausée. Comme s'il pouvait oublier, pardonner, lui accorder la confiance qu’elle ne mérite plus depuis très longtemps. Elle a fui ses responsabilités, ce rôle de mère qu’elle n’a jamais investi et aujourd’hui, alors que tout va bien pour lui et son fils elle fait son retour. Comme si elle ne les avait pas laissé pourrir pendant 2 ans. « Je sais ça, et je ne compte pas me justifier pour cet acte. Ce qui compte c'est l'instant présent pour moi. Alors je n'ai peut-être pas été la femme parfaite à tes yeux, et je le saurais certainement jamais, mais je veux me racheter auprès de Mathis. C'est tout ce qui m'importe aujourd’hui. » Il détourne les yeux cette fois - n’a pas envie de la regarder, encore moins de la croire. « Ce qui compte c’est l’instant présent ? » Il secoue la tête. « Non... Ce n’est pas tout ce qui compte ! Ça ne suffit pas d’avoir envie aujourd’hui ! Tu t’es enfui alors que tu étais enceinte de mon enfant, et quand je te retrouve tu t’enfuis encore ? Tu crois pouvoir revenir et effacez-le passer parce que « c’est l’instant présent qui compte. » Et bien non Savannah… Le passé compte aussi. Et les années de silence et d’abandon ne peuvent pas juste être effacées. » La haine qu’il a pour elle non plus. Et l’idée mêmes d'avoir à partager son fils avec Savannah lui fait mal au ventre. Cet enfant c’est le sien, et pour lui il serait prêt à tout. « Probablement...mais il ne faut pas que tu oublies que mon sang coule à travers ses veines et ça tu ne pourras jamais rien n'y changer. » Il hausse les épaules cette fois. Se détourant un peu d’elle en observant les alentours. Comme s'il avait peur de trouver des témoins de cette conversation qu’il a si souvent crainte. « Et ça n’a pas d’importance… ça ne fait pas de toi sa mère. Tout juste sa génitrice. » Et ça il a bien conscient qu’il ne pourra jamais le lui enlever, ces neuf mois de cohabitation avant la naissance de Mathis… Ce qui rend sans doute son abandon encore plus cruel à ses yeux. « Oui...comme une vie de famille avec sa tante, ton frère doit être ravi de savoir que tu lui as pris sa femme? » Il fronce les sourcils cette fois. « Tu nous espionnes ? » Il lui cracherait presque au visage, se demande comment elle ose venir sur ce terrain. « Elle était présente elle, contrairement à toi. » Il n’en dira pas plus sur sa relation avec Liviana, parce que pour lui Savannah ne mérite même pas plus d’explication. Elle ne mérite même pas ce temps qu’il lui accorde en ce moment. Et pourtant il reste là, à la regarder avec haine, alors qu’il devait partir. Qu’il aurait sans doute dû la laisser sur un silence, ce qu’il a été incapable de faire. Et c’est pourtant le silence qui reprend le dessus entre eux, alors que James ferme fortement la mâchoire pour contenir son agacement. « Pourquoi… Pourquoi être revenue aujourd’hui, pourquoi maintenant ? » Sa mâchoire tremble un peu alors qu’il pose la question, son regard qui se rive à celui de la brune. « Pourquoi je devrais te faire confiance aujourd’hui. » Elle le connaît Savannah, elle sait qu’il n’accorde pas sa confiance deux fois, qu’une fois qu’il s’est senti trahi il est presque impossible de le faire changer d’avis. Elle l’a déjà vu faire par le passé avec d’autre, aujourd’hui c’est elle.

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Savames

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Je sais bien que je n'ai aucune excuse pour ce que j'ai fais, je n'en aurais jamais assez pour expliqué cette lâcheté de l'époque. Il m'a fallu du temps pour le comprendre. Cela ne veut cependant pas dire que je n'y ai pas pensé, bien au contraire. Pas un jour n'a passé sans que l'idée d'être auprès de lui, auprès d'eux ne me traverse l'esprit. Mais plus le temps passé, plus cela me paraissait insaisissable et impossible. Alors je ne mérite peut être pas son pardon, mais il n'empêche que ma présence ici exprime bien ma détermination. Je suis prête à faire face aux jugements, à me faire traîner dans la boue, à être rabaissé au statut de moins que rien pour pouvoir faire la rencontre de mon fils. Ce n'est peut être pas grand chose pour lui, mais pour moi c'est tout. J'ai toujours accordé beaucoup d'importance à que l'on pouvait penser de moi, et pourtant, je sais que me retrouver à nouveau dans cette ville va me propulser au premier rang de moins que rien. Cet échange est particulièrement déroutant, j'encaisse les coups, et je me demande un instant si cela se passera ainsi pendant les jours à venir....Cette haine qu'il a envers moi va t'elle finir par s'estomper. J'aimerai tellement qu'il en soit ainsi, j'aimerais tellement pouvoir revoir ne serait-ce que l'ombre d'un sourire sur son visage. « Ce qui compte c’est l’instant présent ? » Il secoue la tête. « Non... Ce n’est pas tout ce qui compte ! Ça ne suffit pas d’avoir envie aujourd’hui ! Tu t’es enfui alors que tu étais enceinte de mon enfant, et quand je te retrouve tu t’enfuis encore ? Tu crois pouvoir revenir et effacez-le passer parce que « c’est l’instant présent qui compte. Et bien non Savannah… Le passé compte aussi. Et les années de silence et d’abandon ne peuvent pas juste être effacées. » Je hoche doucement de la tête de gauche à droite, ses propos sont durs, mais tellement vrai. Comment puis-je lui donner tord ou tenter de me défendre? « Et ça n’a pas d’importance… ça ne fait pas de toi sa mère. Tout juste sa génitrice. » Il me dénigre une fois de plus alors que je puise au plus profond de moi pour ne pas répondre et lui faire aussi mal par les mots que ce qu'il peut faire là tout de suite. J'aurai très bien pu lui rappeler qu'il n'a aucune certitude qu'il soit bien le père pour tenter de le briser comme il le fait avec moi, mais je n'aurai rien à y gagner, puisqu'il l'est, et que de tel propos ne feront que m'éloigner de mon fils d'avantage. "Oui, j'ai juste été la mère porteuse, une enveloppe corporelle pour 9 mois, c'est ça...Peut être qu'au final tu n'attendais que ça de moi"dis-je avec un certain mépris. " Qu'est ce tu lui diras quand il sera en âge de te demander pour moi? Tu lui diras que je suis revenue et que tu as pris la décision à sa place de me tenir éloigner? Ou tu lui mentiras?" Oui, cette question pouvait avoir grande importance si ca pouvait lui permettre de comprendre ce qu'il s'apprêtait à faire si il refuser que je l'approche. Ca n'aurait plus rien à voir avec lui et moi, mais la relation forte qu'il entretient avec notre fils depuis deux ans. "T'es prêt à ce qu'il ressente peut être autant de haine envers toi que tu en as pour moi là tout de suite?" Mes sourcils se haussent malgré moi. Je m'embarque cependant sur un terrain plus glissant. Sa soi disant meilleure amie. « Tu nous espionnes ? Elle était présente elle, contrairement à toi. » Je ne peux m'empêcher de retenir un rire, qu'il va probablement détester mais peu m'importe. "Comme c'est surprenant...." Je n'ai jamais cru à cette amitié, et je vois qu'il a suffit que je prenne le large pour qu'elle s'empresse de prendre ma place. Un silence s'installe que mon regard se perd dans le vide, je réalise ce que nous sommes devenus et ca me dépasse. Comment parvenir à passer outre ces reproches alors que cette discussion ne fait que attiser la haine, la nourrir. « Pourquoi… Pourquoi être revenue aujourd’hui, pourquoi maintenant ? » Mon regard se heurte finalement au sien alors que pour la première depuis que nous nous sommes retrouvés il me pose une véritable question. " Parce que c'est le temps qu'il me fallait pour que je me retrouve et que je sois capable d'assumer tout ça." Le ton s'est adouci entre eux, pendant l'ombre d'un instant, on pourrait presque croire que la guerre laisse place aux négociations. « Pourquoi je devrais te faire confiance aujourd’hui. » Je hausse les épaules. "Parce que même si tu penses le contraire, tu es le seul à pouvoir prétendre me connaître, et que même si je t'ai fais du mal, ca n'a jamais été le but, bien au contraire...." Mon regard se fronce doucement alors que ma gorge se noue à l'idée que je puisse enfin le convaincre de me laisser voir Mathis. "Je t'en supplie, ne me laisse pas passer vivre jusqu'à la fin de temps avec ce regret qui m'habite depuis que je t'ai laissé repartir avec lui...."

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Ça ne lui fait rien - c’est sans doute ce qui est le plus difficile à accepter. Les mots si froids et durs qui sortent de sa bouche ne lui provoquent aucune sorte d’émotion. Il ne se sent pas mieux - pas plus coupable non plus - c’est comme si tout coulait sur lui - comme s'il avait oublié toute sorte de sentiments, la haine prenant toute la place et ne laissant pas un seul recoin libre pour vraiment ressentir. James la passoire à émotions qui se retrouve bouché d’un coup. Incroyable. Il le sait ça ne dura pas - ça ne dure jamais. Et Savannah ne doit sans doute pas compter le nombre de fois où elle l’a vu ému aux larmes. Mais là rien. Aussi durs que soient les mots c’est comme s'ils n’avaient pas de sens. « Oui, j'ai juste été la mère porteuse, une enveloppe corporelle pour 9 mois, c'est ça... Peut-être qu'au final tu n'attendais que ça de moi. » Il se sent rougir de colère, bien heureux de ne pas être un violent parce que même en pacifiste pur et dur il se retient de ne pas lui en mettre une. Serre le poing presque à s’en faire mal. « Ne t’avises pas de faire ça ! » Il lui cracherait presque au visage. « Ne retourne pas la situation ! Je voulais t’épouser… Je voulais passer toute ma vie avec toi Savannah, c’est toi qui as tout gâché. Ne me rend pas responsable. » Il se sait dur - ne lui dira pas qu’il s’est questionné tant de fois pour savoir où il avait fauté - ce qu’il avait manqué pour en arriver à cette situation. Il était là lui aussi - il a vu cette relation bancale se mettre en place - les silences faits sur leurs plus gros malaises. Ce drame dont elle n’a jamais parlé. Il a laissé faire - a laissé les secrets prendre place parce qu’il ne voulait pas parler - parce qu’elle non plus ne demandait jamais et c’était tellement plus simple de prétendre qu’ils pouvaient aller mieux sans en parler. Que les choses se résoudraient d’elles-mêmes. Il avait eu tort - tort de laisser le silence planer sur ses peines - de ne pas insister… De se complaire dans cette relation faites de trous volontaires sur des étapes si importantes de leur vie. Mais pourtant il refuse cette responsabilité… Celle qui laisse penser qu’il n’a vu en elle qu’un incubateur de bébé, qu’il n’a jamais voulu d’elle - avec ses faiblesses et ses doutes… Avec ces problèmes dont elle ne lui a jamais parlé. « Qu'est-ce tu lui diras quand il sera en âge de te demander pour moi? Tu lui diras que je suis revenue et que tu as pris la décision à sa place de me tenir éloigné? Ou tu lui mentiras? » Plus d’une fois il s'est posé la question. Parce qu’il y est confronté trop souvent - des questions sur la mère de Mathis. Il reste évasif souvent - se contentant de dire qu’elle n’est plus là… Laissant souvent planer le doute sur sa mort sans jamais rien affirmer ou démentir. « Je pourrais aussi bien dire que tu es morte… » Il laisse un silence violent s’installer avant de rajouter aussi froidement. « Tu l’es à mes yeux. » Ce n’est pas une réponse pourtant il le sait bien. Ce fantôme il ne peut pas le mettre dans un coin de son esprit - elle est là devant lui, elle réclame sans doute ce qui lui est dû - même s'il ne veut pas l’avouer. « Tu es prêt à ce qu'il ressente peut-être autant de haine envers toi que tu en as pour moi là tout de suite? » La haine de son fils - souvent il l’a redouté, avec tellement d’angoisse qu’il en a déjà fait des plans sur la comète, a comploté avec ses frères et soeur pour s’assurer que Mathis aura toujours un endroit où trouver refuge. « Je suis prêt à tout pour le protéger. » Ce qui laisse sous-entendre que Savannah est une menace, c’est du moins ce qu’il pense. Et Liviana est aujourd’hui présente pour l’aider, pour élever cet enfant avec lui et lui offrir la présence féminine dont il a tant manqué dans les premières années de sa vie. « Comme c'est surprenant… » Il serre un peu plus les poings encore. « Pense ce que tu veux. » Il le sait le terrain est glissant, et il ne compte pas s’engager. « Mais tu n’as rien à dire sur cette situation. » Il préfère lui ôter l’envie de faire des commentaires sur les personnes présentes dans la vie de leur fils. Elle n’en a pas le droit - par quand elle n’était pas là. Il y a ensuite cet instant de flottement - ce silence presque apaisant après cette lutte verbale. Le temps de déserrer un peu les poings et de faire un tour de la situation silencieux pour lui poser les bonnes questions. Laissant un instant sa haine de côté. « Parce que c'est le temps qu'il me fallait pour que je me retrouve et que je sois capable d'assumer tout ça. » Il fronce un peu les sourcils. « Ce n’est pas suffisant comme réponse Savannah… Pourquoi maintenant. Pourquoi les choses iraient mieux d’un coup ? » Il n’y croit pas à ce grand changement. Pas s'il vient de nul part. « Parce que même si tu penses le contraire, tu es le seul à pouvoir prétendre me connaître, et que même si je t'ai faits du mal, ça n'a jamais été le but, bien au contraire… » Elle a touché, le point sensible. celui qui fait mal, celui qui se cachait derrière la colère. Les yeux de James qui s’embuent alors qu’il lutte pour ne pas laisser pointer la moindre émotion. En vain. Il a toujours été mauvais pour ça. « Je le pensais Savannah… Je pensais savoir qui tu étais… Mais j’avais tort… Je n’en sais rien… Tu es une étrangère. » Ce qu’elle avait fait - jamais il n’aurait pu l’imaginer. Il n’avait rien vu venir - noyé sous le bonheur d’apprendre sa grossesse. « Je t'en supplie, ne me laisse pas passer vivre jusqu'à la fin de temps avec ce regret qui m'habite depuis que je t'ai laissé repartir avec lui… » Tout son corps semble trembler d’un coup, il ne retient pas la larme qui a tout juste le temps de commencer sa course sur sa joue avant qu’il ne l’essuie d’un geste brusque. « Je… » Il perd pied. « Laisse-nous tranquilles. » Il n’est pas capable de passer au-dessus - pas ici. Passe à côté d’elle sans un mot pour reprendre sa marche les larmes qui dévalent ses joues alors qu’il espère qu’elle ne le rattrapera pas. Il doit remettre sa carapace de colère, parce que c’est tout ce qui le protège.

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