Alors que Maze se demandait encore ce qui lui avait pris d'agir ainsi avec un pauvre gamin qui n'avait rien demandé, elle fut soudain sortie de ses pensées par Leena qui commençait à s'énerver sur son téléphone pour essayer de résoudre un de leurs indices. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en l'observant. Il était évident que si elle-même avait dû se pencher sur cette énigme, le téléphone aurait à coup sûr terminé par terre, explosé en mille morceaux. Les casse-têtes étaient la bête noire de la jeune femme. En effet, s'il y avait bien une qualité dont elle ne pouvait pas faire preuve, c'était la patience. Si elle bloquait plus de 5 minutes sur un problème, ses nerfs avaient tendance à lâcher assez facilement.
Maze s'apprêtait à dire à Leena à quel point elle compatissait à sa douleur, quand celle-ci réussit soudainement à résoudre l'énigme. Elle ne put s'empêcher de hausser les sourcils, surprise par le petit speech que sa coéquipière était en train de donner tout naturellement, et elle finit par exploser de rire. "Alors là, je suis hyper impressionnée ! Ça me donne juste envie de rentrer chez moi et de me faire une salade de concombres pour finir cette soirée en beauté !"
Grâce aux talents de Leena, elles venaient donc d'obtenir le code pour pénétrer dans le cimetière. Maze fronça les sourcils : les créateurs de ce scénario étaient-ils donc complètement fous ? Ce qui était certain, c'est qu'ils avaient un côté légèrement malsain. Le visage de la jeune femme se transforma en une expression étrange à la limite du sourire et de la grimace : elle souriait à ce que Leena venait de lui avouer, mais elle grimaçait en s'inquiétant de ce qui allait leur arriver à elles deux, trouillardes en chef. "On est mal barrées ! Je vois bien le rapport entre le thème du scénario et le cimetière, pas de soucis, bien joué. Mais tout ça serait pas un peu tordu ? Limite malvenu ?"
Qu'étaient-elles censées faire si elles tombaient soudainement sur des gens venus pleurer leurs proches ? Certes, cela était peu probable à cette heure-ci ; mais dans l'hypothèse où ce cas de figure se présenterait, elle se voyait mal expliquer à ces personnes qu'elles étaient en train de...faire un jeu...dans un cimetière...la nuit..."Woaaaaa ! Arrête-toi là !" Les deux jeunes femmes n'avaient pas particulièrement prêté attention à l'endroit où elles posaient leurs pieds et le cimetière étant peu éclairé, elles venaient de manquer de tomber dans un trou fraichement creusé, prêt à accueillir son prochain occupant. Maze s'était arrêté in extremis et avait exercé une pression sur le bras de Leena pour l'empêcher d'aller plus loin. "J'y crois pas. C'est vraiment glauque tout ça." Au moment où elle prononçait ces mots, leur téléphone sonna pour leur indiquer un autre indice. Chouette, une nouvelle énigme sur laquelle elles allaient pouvoir se prendre la tête ! Maze la lut à voix haute. "La haine qui habite notre fantôme le pousse à crier vengeance. Un sentiment qui risque de vous apporter surprises et malchance. Mais si vous êtes cultivées sur le plan cinématographique, peut-être aurez-vous une chance de survivre à cet esprit maléfique. La Haine est un drame français avec Vincent Cassel ; retrouverez-vous la réplique la plus connue de ce personnage aux problèmes démentiels ?" Maze lâcha un rire jaune. Elle n'y connaissait rien en films, encore moins en films français. Son rôle dans cet escape game se limitait donc à hurler sur les petits garçons...Elle se tourna vers Leena en espérant que celle-ci en saurait davantage. "Je suis une bille niveau films moi et celui-ci je ne le connais absolument pas...Pitié, dis-moi que tu vois de quoi ils parlent exactement là ?" Tous ses espoirs reposaient maintenant sur sa coéquipière de choc. "Je regarde que des films nuls personnellement....Genre Camping que je trouve vraiment pas mauvais foncièrement ! Ils m'auraient demandé une réplique de Patrick Chirac, là l'affaire était dans le sac !" Maze n'aimait donc pas les films français, à moins qu'ils comportent des blagues faciles et des jeux de mots plutôt mauvais qui la faisaient définitivement beaucoup rire.

Cette ambiance lugubre rappelait à Maze sa dernière virée dans un train fantôme, lors d'une visite dans un célèbre parc d'attraction de la région. Accompagnée d'une amie qui l'avait forcée à faire cette attraction qu'elle détestait plus que tout, elles avaient mis de longues minutes avant d'oser y pénétrer. A l'entrée du train se trouvait la gigantesque silhouette d'un horrible bossu (Casimodo était un vrai canon de beauté à côté de lui). Il s'agissait d'un robot prononçant des mots incompréhensibles d'une voix terrifiante. Maze avait passé un long moment à le regarder d'un mauvais oeil avant de finalement lui passer devant pour....qu'il se mette à lui cracher un jet d'eau dessus (ou tout du moins elle espérait qu'il s'agissait d'eau). Hurlements et gesticulations dans tous les sens s'en étaient suivis. Par elle ne savait quel miracle, son amie avait finalement réussi à la convaincre de faire le train fantôme, malgré cette mésaventure. Et elle se souvenait très bien avoir passé les 3/4 de l'attraction les yeux fermés et les mains sur les oreilles, avançant approximativement.
Si elle avait pu, Maze aurait bien volontiers agit de la même manière dans ce cimetière. Mais fermer les yeux et se boucher les oreilles ne semblaient pas être des solutions appropriées pour éviter les tombes tout juste creusées et résoudre les énigmes qui devaient leur permettre de se sortir de là. En tout cas, elle ne manquerait pas de dire sa façon de penser aux cerveaux tordus créateurs de cet escape game. "Oui, d'accord à 100%, c'est définitivement n'importe quoi" répondit-elle à Leena, les sourcils froncés en regardant la dernière énigme que le téléphone venait de leur afficher. Tout cela la laissait perplexe. Est-ce que les organisateurs ne se moqueraient pas un peu d'elles ? Pourquoi proposer des énigmes concernant des films français alors qu'ils étaient en Australie ? Le cinéma français était-il si reconnu que cela à l'étranger ? Maze en doutait grandement et tout cela commençait à ressembler à une très mauvaise blague. Elle se retourna vers Leena et la regarda avec un air très sérieux pendant qu'elle cherchait dans sa mémoire diverses répliques de film. "Cette histoire de chewing-gum et d’Émile, ça me dit définitivement quelque chose. Je me demande si c'est pas dans ce film qu'un des personnages passe son temps à vomir. Encore un grand classique..." Ce genre de détails n'avait absolument aucune importance et ne servait pas du tout leurs intérêts dans leur quête pour sortir du cimetière, mais c'était malheureusement les seules choses que le cerveau de la jeune femme avait décidé de mémoriser bien malgré elle. Elle ne put s'empêcher de rire à l'unisson avec sa coéquipière à l'évocation du fameux ami dénommé Patrick  ; il ne faisait aucun doute que c'était le genre de blagues qui la faisait beaucoup rire. Maze était bon public de ce côté là et il ne lui en fallait résolument pas beaucoup pour rire aux éclats. "Google, notre sauveur !" Elle se demandait d'ailleurs souvent ce qu'elle ferait si elle était soudainement privée de smartphone. Sa vie professionnelle mais aussi personnelle en pâtiraient assurément et deviendraient probablement ingérables très rapidement. Si son carnet d'adresses venait à disparaître, Maze resterait probablement plusieurs jours cloitrée chez elle à pleurer toutes les larmes de son corps. Ne parlons même pas de son sens de l'orientation déplorable qui l'obligeait à se servir de Google Maps pour le moindre déplacement. Privée de cette application, elle finirait probablement par mourir, perdue dans un quelconque coin inhabité, son cadavre serait retrouvé quelques jours plus tard puis nonchalamment jeté dans le trou dans lequel Leena et elle venaient de manquer de tomber. Bon, il était temps d'arrêter là ses divagations, toute cette histoire commençait à sérieusement devenir glauque. Elle ne put s'empêcher de se joindre rapidement au fou rire qui s'emparait de son amie : pour elle, il s'agissait d'un curieux mélange entre ses nerfs qui lâchaient en plein milieu d'un cimetière au beau milieu de la nuit mélangé à l'absurdité de la situation qui restait néanmoins très drôle en compagnie de Leena. Cette dernière venait d'ailleurs de débloquer l'énigme suivante grâce à un très léger coup de main de Google. Maze s'apprêtait à crier victoire...juste avant de découvrir la nouvelle question qui les attendait. "Sérieusement ?! Ils nous ont pris pour des dictionnaires ambulants ou quoi ?" Son fou rire venait soudain de s'accentuer, tout comme celui de sa partenaire d'ailleurs. Elle sortit néanmoins à son tour son téléphone, bien décidée à servir à quelque chose malgré tout. "A mon tour de demander de l'aide à Google ! Tu m'excuseras, mais je suis loin d'avoir un vocabulaire assez développé pour répondre seule à cette question ! Alors...heu...pour loquacité on a bagout, prolixité, logorrhée..." Elle s'arrêta un instant : leur téléphone venait d'afficher une case verte à côté du mot "loquacité". Parfait ! Au suivant "Blanchi ? Pourquoi on utiliserait un autre mot que blanchi exactement ? Ébouillanté, ébranché, éclairci, chenu...Ok pour chenu ! J'ai vraiment aucune patience pour ce genre de jeux...et je viens de trouver une liste des mots les moins utilisés au monde, dans lesquels on retrouve logorrhée  et chenu....je vais donc lire très vite la liste à voix haute et prier pour qu'ils soient assez stupides pour s'être inspirés de ce site internet ! Ok ? Go ! Pétrichor, nescient, hiémal, satori, coruscant, jaculatoire, mélopée, hyalin, sérendipité, smaragdin, impéritie, cauteleux, sylphe, ardillon, atavisme, hapax, glacis..." Tout en continuant de dérouler sa liste, Maze jeta un coup d'oeil au téléphone que Leena tenait et constata avec joie que tous les synonymes avaient été trouvés ! "Tu sais qu'il y avait pikachu dans la liste apparemment ? Je comprends pas, je l'utilise assez souvent ce mot là moi, non ? Bon bref." Elle fronça les sourcils en direction du téléphone : celui-ci venait de leur indiquer l'emplacement d'une clé cachée dans un buisson un peu plus loin sur leur gauche. Maze alla donc chercher ce fameux trésor avant de revenir sur ses pas. "On est censées ouvrir quelque chose avec ça ? Ou pouvoir enfin sortir du cimetière ? Si on a le choix, je vote pour cette solution !" Elle lança un regard alentour et remarqua assez rapidement une petite maison en beau milieu du cimetière. En plein jour, cette construction ne devait pas choquer grand monde mais en plein milieu de la nuit dans un silence de...morts, elle en devenait tout de suite plus inquiétante. "MAIS VRAIMENT ???" Les mots de la jeune femme avaient raisonné à travers tout le cimetière, mais il n'y avait pas âme qui vive à déranger de toute manière. Ou tout du moins, elle l'espérait de tout son coeur. Elle se tourna à nouveau vers Leena, mi amusée, mi apeurée : "On fait quoi...?" Fallait-il continuer leur quête ou bien prendre leurs jambes à leur cou ? La question était plus que légitime.

Maze semblait avoir pris cette histoire de synonymes très au sérieux et avait fait preuve d'une concentration sans borne en récitant le plus sérieusement du monde cette longue liste de mots qu'elle n'avait jamais utilisés jusqu'à présent -et qu'elle n'utiliserait certainement jamais d'ailleurs-. Néanmoins, une fois l'indice débloqué et pouvant enfin sortir de cet état second de concentration dans lequel elle avait été plongée le temps de cette énigme, elle réalisa bien vite que sa coéquipière avait été prise d'un fou rire incontrôlable. Si elle mit quelques secondes à comprendre ce qui était en train de se passer, elle ne tarda pas à rejoindre Leena dans son fou rire en prenant enfin compte de l'incongruité de la scène qui venait de se jouer, et de cet escape game en général. "Tu sais que je me suis toujours dit que j'étais assez créative et que cette caractéristique allié à mon léger côté quelque peu dérangé me permettraient sûrement d'écrire des scénarios d'escape game si je le voulais...Mais là, je me dis juste que je suis pas au niveau de nos scénaristes." Elle marqua une légère pause avant d'ajouter : "Non, il me manque décidément une attirance pour le glauque, le morbide et le légèrement malsain !"
Elle sourit à la remarque de Leena suggérant qu'elles allaient serrer la pince à quelques fantômes. Elle lui aurait volontiers fait un câlin sur le champ pour la remercier de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère, mais elle ne pouvait s'empêcher de frissonner à l'idée d'entrer dans cette fameuse cabane qui était tout sauf accueillante. Elle inspira profondément avant d'expirer longuement pour se donner du courage et serra un peu plus fermement le bras de son amie avant de déclarer d'un ton qui, elle l'espérait, ne transpirait pas la peur et la lâcheté : "Deal ! On va leur montrer de quoi on est capables à ces cons de scénaristes ! Et je peux te dire qu'ils vont longtemps entendre parler de moi une fois qu'on sera rentrées..." Maze n'était pas du genre vulgaire habituellement, sauf en de rares exceptions...Quand elle était vraiment très énervée, ou bien quand elle était terrifiée par quelque chose. Au beau milieu de la nuit dans un cimetière peu éclairé par exemple. "Et cette histoire de tonneaux d'alcool me plaît beaucoup !" Cette idée la revigorait quelque peu ; elle arrivait presque à d'ores et déjà s'imaginer dans un bar à boire et à rigoler de cette histoire avec Leena. Elle avait plus que hâte d'attaquer cette étape de la soirée. Elle ne se détacha pas de cette idée tout en passant la porte de la cabane aux côtés de son amie. Il ne lui fallut pas plus d'une seconde après que le machiavélique mécanisme se soit mis en route pour perdre définitivement toute crédibilité. Maze se mit en effet à hurler à pleins poumons, en fermant les yeux et restant plantée sur place, raide comme un piquet. Elles n'allaient clairement pas aller très loin à ce rythme là. Heureusement pour elles, Leena se montra plus entreprenante en apercevant une nouvelle clef et en réussissant à se faire entendre par dessus les hurlements de Maze. Cette dernière daigna finalement ouvrir les yeux en l'entendant. Sans lâcher le bras de sa coéquipière, elle se jeta sur la clef comme si  leurs vies en dépendaient et fit ensuite demi-tour pour sortir le plus vite possible de cet enfer. Une fois à l'extérieur, elle ne réussit pas exactement à retrouver un ton calme et pausé : "JE VAIS LA LEUR FAIRE BOUFFER LEUR CLEF DÈS QUE JE LES REVOIS." Les créateurs de cet escape game allaient définitivement prendre très cher. Réussissant enfin à reprendre quelque peu ses esprits et son calme par la même occasion, elle observa leur nouveau trésor d'un air interrogateur. "Qu'est-ce qu'on doit faire de ça maintenant ?! C'est pas bientôt fini leurs énigmes là ?" Elle jeta un regard alentour. Cette clef pouvait ouvrir n'importe quoi : une porte, une boîte, un cadenas...ce jeu pouvait encore durer longtemps.
Comme pour répondre à son questionnement, leur téléphone se mit à nouveau à biper. Elle poussa un profond soupir exaspéré avant de jeter un oeil à l'écran et de lire à voix haute la nouvelle énigme qui venait de s'afficher : "Toujours en vie ? Bien. Eugénie, votre hôte, vous attend : et si vous lui rendiez une petite visite ?" Maze fronça les sourcils. Qu'est-ce que cela signifiait exactement ? Elle s'apprêtait à râler une nouvelle fois lorsque ses yeux se posèrent sur une tombe située juste à côté d'elles et sur laquelle elle pouvait très distinctement lire les noms et prénoms du malheureux défunt. Elle regarda Leena avec des yeux complètement ahuris : "Rassure-moi....ils sont quand même pas en train de nous demander de passer les tombes en revue jusqu'à trouver une...Eugénie ?" Et qu'allaient-elles devoir faire après ? Vandaliser une sépulture ? Plutôt que de déterrer quoique ce soit, Maze était déjà en train de s'imaginer assommer les créateurs de ce jeu à grands coups de pelle. Oui, quand elle avait peur, elle devenait vulgaire ET violente.

Au milieu de toutes ces aventures rocambolesques, Maze prit quelques secondes pour se féliciter d'avoir pensé à mettre son bracelet connecté le matin même. Courir de long en large au beau milieu d'un cimetière à la nuit tombée : il ne faisait aucun doute qu'elle avait fait son sport de la journée. Et même si cela n'était pas nécessairement dû à de quelconques performances sportives, elle sentait son coeur battre à cent à l'heure dans sa poitrine. Ce qui expliquait certainement pourquoi elle ne parvenait plus à contrôler son propre volume sonore. Hurler était pour elle un moyen de se débarrasser de sa peur en l'extériorisant, quitte à détruire les tympans des personnes près d'elle. Maze adressa d'ailleurs une grimace gênée à l'attention de Leena pour s'excuser, et se nota intérieurement de lui payer un verre tout à l'heure pour se faire pardonner. "J'en viens à me demander si l'asile ne serait pas préférable à cette situation. Au moins on serait au chaud, logées, nourries et blanchies, non ?" Avec une simple petite camisole de force en bonus. La britannique lâcha un nouveau soupir désespéré quand son amie lui confirma qu'elles étaient maintenant censées passer chaque pierre tombale au peigne fin. Et alors que Maze commençait sérieusement à perdre patience, se demandant quand est-ce qu'elles allaient enfin pouvoir sortir de ce cauchemar, Leena se montra pragmatique pour deux. Heureusement qu'elle était là pour la rebooster. Et lui rappeler que les verres qu'elles allaient bientôt boire ne seraient pas à la santé d'Eugénie-Jolie-Pourrie. "Ok. On fait ça. On va y arriver. On va se sortir de là et vivre pour pouvoir raconter cette catastrophique aventure à nos futurs petits enfants." Elle espérait réussir à se rassurer toute seule à l'aide de ces piteux encouragements, mais cela semblait peine perdue. La seule chose qu'elle souhaitait par dessus tout à présent était de sortir de ce cimetière. Maintenant. Et vivantes de préférence. Et selon Leena, se séparer risquait d'aller à l'encontre de cette dernière volonté. Maze ne put s'empêcher de se faire la réflexion que ses personnages préférés finissaient toujours par mourir dans les films qu'elle regardait. Est-ce que cette malédiction pouvait à présent s'appliquer à son amie et elle-même ? Meilleure question encore : pourquoi fallait-il qu'elle choisisse les pires moments pour se demander ce genre de choses ? Elle attrapa une nouvelle fois le bras de Leena pour se donner du courage. "On y va." Elle observa les noms qui figuraient sur les stèles funéraires en même temps qu'un frisson la parcourait. Elle ne se sentait définitivement pas à sa place, comme si elle dérangeait les morts. En même temps, faire un escape game dans un cimetière était une idée complètement déplacée, non ? Les créateurs avaient-ils seulement eu une quelconque autorisation de la mairie pour mettre tout ça en place ? Elle en doutait fortement. "Une note de merde et un commentaire bien salé !" Dans le fond, le thème du scénario et son histoire étaient plutôt bien construits, mais poussés beaucoup trop loin. Et si jamais elles ne trouvaient pas les indices suivants ? Si la batterie de leur portable les lâchait d'un coup, sans possibilité d'appeler l'escape game pour qu'ils viennent les sortir de cette mauvaise passe ? Si elles finissaient bloquées toute la nuit dans le cimetière jusqu'à ce que quelqu'un passe au petit matin et daigne appeler de l'aide pour les sortir de là ? Maze savait parfaitement qu'elle avait tendance à imaginer le pire, mais tout cela commençait à faire beaucoup. Alors qu'elle imaginait une énième façon d'étriper leurs bourreaux, elle fut ramenée à la réalité par Leena qui venait de pousser un cri. Elle jeta un regard empli d'espoir vers la boîte qu'elle montrait du doigt, priant de tout son coeur pour qu'elle dise vrai et qu'elles puissent enfin sortir de là. Elle observa son amie ouvrir la boîte et récupérer un code, avant de regarder d'un air ébahi leur téléphone qui leur indiquait qu'elles avaient gagné. Incroyable. Elle mit quelques secondes avant de réaliser que le calvaire était enfin fini et c'est finalement avec joie, entrain et profond soulagement qu'elle accueillit Leena dans ses bras, criant à son tour, à la limite de pleurer à la fois de désespoir et de rire. "Enfin. ENFIN !!!! Il est temps de nous saouler pour oublier tout ça maintenant !" Les deux jeunes femmes sortirent au pas de course du cimetière, plus prêtes que jamais à enchaîner les verres qu'elles n'avaient définitivement pas volés.