| | | (#)Mer 16 Mai 2018 - 23:01 | |
| Nino avait à présent deux jours pour dégager de son appartement. Après deux mois de loyers impayés il semblerait qu’ici, les proprios soient moins cléments qu’en Italie. A Scampia, sa mère avait manqué de payer ses factures bons nombres de fois sans que personne ne se soucie vraiment de quoi que ce soit. Sans doute parce que le propriétaire était un vieil ami qu’elle se tapait quand bon lui semblait. A cette idée, Nino avait la gerbe d’ailleurs. Croire qu’elle aurait pu se prostituer pour garder son appartement, il n’avait jamais vu les choses sous cet angle mais plus le temps passait, plus il cogitait sur ce genre de chose. Paix à son âme, loin de là l’idée de vouloir noircir le tableau et de salir son image, mais c’était bien plus simple de prendre du recul sur les choses des années après et à des milliers de kilomètres de ce qui semblait être chez lui. Son problème à lui, c’était que son propriétaire était un mec et que Nino n’avait aucune envie de donner son corps pour rester dans cet appartement. Il avait alors rassemblé le peu d’affaire qu’il avait, revenu le canapé qu’il avait trouvé un matin au coin de la rue et la télé qu’il s’était payé avec les derniers sous qu’il avait gardé de son travail au Livuel. Un sac de sport bien rempli dans un coin de la pièce et le reste de ses affaires allaient rester ici. Tout n’était que récupération et il se foutait pas mal de repartir avec trois fourchette et une brosse à chiotte sous le bras. Le propriétaire avait été clair : si l’italien ne partait pas une bonne fois pour toute, il ferait venir les flics pour le foutre dehors. Autant dire que Nino n’avait absolument pas envie d’avoir affaire à eux. Du coup, il ferait appel à ses vieilles connaissance pour aller squatter à nouveau sur des canapés ici et là. Mikel par contre avait déjà fait savoir que ce n’était pas possible avant un bon mois. Il avait une nana chez lui en ce moment et il n’avait pas envie de voir ses chances filer à cause d’un pote un peu trop encombrant. Il n’était pas du genre à mâcher ses mots et Nino ne lui en voulait pas vraiment. Il verrait peut être avec Cassandra si elle était prête à le voir revenir chez elle, après tout à présent elle n’avait plus de mec que Nino pourrait déranger. L’italien fumait une de ses dernières clope sur son balcon, observant avec un brin de nostalgie la vue qu’il avait sur Brisbane. Il était dégouté de partir, il fallait le dire. Il aurait bien aimé rester ici, il se plaisait dans le quartier et il se plaisait aussi dans cet appartement qui d’après lui, il n’avait pas eu le temps d’investir. Il fit valser son mégot de cigarette par-dessus la rambarde et quand il s’apprêta à rentrer, on frappa à sa porte. Il se demanda qui pouvait bien arriver encore, surement son propriétaire pour s’assurer qu’il suivait ses consignes. Nino ouvra alors la porte de manière assez virulente. « C’est bon, j’vais me … » il vit alors qu’il ne s’agissait pas de son propriétaire mais de Gaïa. Que foutait-elle ici et comment savait-elle qu’il habitait ici. « tu veux quoi ? »
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| | | | (#)Jeu 31 Mai 2018 - 17:11 | |
| Après une énième dispute avec mon employeur au téléphone, j’ai décidé d’aller faire un tour. Alors après avoir envoyé valser mon téléphone à travers la pièce, j’attrape mon sac qui traîne sur un fauteuil depuis hier, j’enfile une paire de baskets en toile. Après une hésitation je vais récupérer mon téléphone portable, qui a miraculeusement atterri sur mon lit, le met en sourdine, et sort de l’appartement en trombe, dévalant les escaliers à toute vitesse, prenant le risque de louper une marche et de m’éclater par terre. Peu importe, j’ai besoin d’air. Maintenant. Alors je marche, sans vraiment faire attention au chemin que j’emprunte, aux gens qui parlent fort et qui déambulent autour de moi. Il faut que j’arrange les choses avec mon patron, sinon je vais très vite devoir me trouver un autre travail… Et même si ce ne serait pas bien compliqué, étant donné que j’ai déjà eu quelques propositions, je tiens à mon travail actuel. Après tout, j’ai tellement travaillé pour avoir ce poste… Et à force de marcher, je me retrouve dans un quartier que je connais assez peu, n’ayant pas encore eu l’occasion de parcourir toute la ville. Et en ce moment, les restaurants et les boîtes de nuit ne sont pas vraiment ma priorité, j’ai d’autres chats à fouetter. Ce quartier qui apparemment est très agité la nuit, c’est Fortitude Valley. Et ce nom me dit quelque chose, je suis sûre qu’on m’en a parlé il n’y a pas si longtemps… Et si? Je sors mon téléphone pour m’assurer que je ne me fais pas des idées. Je retombe sur le dernier message de mon indic principal, qui date de quelques jours à peine. N. Marchetti app 150 Fortitude Valley, 4000 QLD Brisbane. Rien d’autre, et de toute façon, c’est largement suffisant. Information que j’ai laissé de côté pour l’instant, ne sachant pas quoi en faire. Après tout, ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à lui dire… Et je suis même quasiment sûre que jamais il ne m’ouvrirait, de toute façon. Je me rends compte que je suis en plein dans les logements, et décide d’explorer un peu avant de rentrer chez moi. Je lève la tête, observant vaguement les balcons… Et je me fige un instant. Plissant les yeux, je cherche à savoir si c’est bien Nino que je vois sur un de ces balcons, en train de fumer. La silhouette est très similaire. Poussée par la curiosité, je décide de m’approcher du bâtiment, et y entre. Sur une des boîtes aux lettres, le nom de Nino apparaît. Je ne me suis donc pas trompée. Et sans que je sache vraiment pourquoi, me voilà en train de gravir les escaliers. Quand j’arrive devant la porte, j’hésite un instant. Mais qu’est-ce que je fais là au juste? Secouant la tête, je prends une inspiration, et frappe sur la porte. J’entends les pas se rapprocher de la porte, et soudain, celle-ci s’ouvre violemment, laissant apparaître l’Italien. « C’est bon, j’vais me … » Je le fixe, relevant un sourcil. À moins qu’il m’ait vue dans la rue, je ne pense pas être la cause de sa colère actuelle. Et je donnerais cher pour savoir ce qu’il l’a mis dans cet état. « Tu vas…? » Je vois son visage de défaire, un peu moins coléreux sur l'instant, plus perplexe. Une longue seconde passe, et je suis étonnée qu’il ne m’ait pas encore claqué la porte au nez. Derrière lui, un sac de sport plein à craquer posé sur le sol. « Tu veux quoi ? » Bonne question, est-ce que l’excuse de la curiosité pourrait suffire? Je ne pense pas. Et puisque je vais probablement rester sur le pas de la porte, autant y aller franco, et lui dire ce qui passe dans ma tête. « Tu me répètes sans arrêt que je ne sais rien sur toi, que je ne sais rien sur ton frère. Mais toi qu’est-ce que tu sais vraiment sur moi hein? Allez vas-y je t’écoute. » Plutôt violent comme entrée en matière. Mais bon. « Et cette histoire d’agression hein? Explique-moi en quoi ça a aidé ton frère! » Je suis curieuse de connaître ses réponses. Il pourrait me claquer la porte au nez en une seconde, et je n’aurais plus qu’à faire demi-tour et à rentrer chez moi. Je ne vois pas trop pourquoi il me répondrait, surtout que je viens le confronter jusqu’à chez lui. Mais au point où j’en suis, je me devais d’essayer.
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| | | | (#)Lun 18 Juin 2018 - 13:29 | |
| S’il y avait parié sur plusieurs personnes qu’il ne verrait jamais mettre les pieds ici, Gaia en ferait partie. Il aurait pu perdre assez gros d’ailleurs. Il aurait pu y mettre sa main à couper même. Et voilà que l’italienne se trouvait devant lui, sur le pallier de sa porte. Premièrement que foutait-elle ici, chez lui, deuxièmement comment avait-elle su où il habitait ? Ce serait bien étonnant que seule sa fonction de journaliste puisse lui donner accès à l’adresse du moindre habitant de Brisbane. Elle avait surement mené son enquête. Intéressant donc, troisième question : que lui voulait-elle ? « Tu me répètes sans arrêt que je ne sais rien sur toi, que je ne sais rien sur ton frère. Mais toi qu’est-ce que tu sais vraiment sur moi hein? Allez vas-y je t’écoute. » Elle n’y allait pas par quatre chemins. Il semblerait qu’elle ai répondu en partie à cette troisième question que se posait Nino. Mais pourquoi avait-elle besoin de venir ici pour parler de ça. Il ne savait même pas quoi répondre tellement c’était intrusif et assez violent comme entrée en matière. Même pas eu le temps de se préparer vraiment. « Et cette histoire d’agression hein? Explique-moi en quoi ça a aidé ton frère! » Elle était en boucle sur ça et cette fois, ca ne semblait pas être une supposition, l’italien avait le sentiment qu’elle avait réellement des preuves qu’il était derrière tout ça. Et là, il devait la jouer intelligemment. « On va réellement parler de ça sur un pallier de porte ? Tu veux pas inviter tous mes voisins aussi ? » tant qu’à faire, autant tous s’installer autour d’une bière et parler des problèmes de Nino. Il jeta un œil derrière elle et sans rien dire, il l’attira à l’intérieur de chez lui. C’est vrai qu’il aurait pu lui fermer la porte au nez, mais Nino sentait que ce n’était pas une bonne idée. Il allait être à la rue dans deux jours alors ce n’était pas le moment d’avoir d’autres problèmes. « qu’est ce que tu viens faire ici ? » qu’elle réponde clairement à sa question, si non, il n’irait pas plus loin dans ses explications. « j’crois que t’en as rien à foutre que j’te connaisse ou pas. Donc, c’est quoi la vraie raison de ta venue ici ? Tu veux quoi ? du fric ? j’en ai pas. Tu vois bien… » dit-il en l’invitant à bien observer cet appartement vide. |
| | | | (#)Ven 22 Juin 2018 - 14:00 | |
| Suite à mes mots, il semble légèrement nerveux. Je crois voir passer une ombre d’inquiétude dans ses yeux, mais il disparaît tellement vite que je ne sais plus si je l’ai réellement vue. Peut-être que j’ai rêvé, ce ne serait pas étonnant au vu de mon état émotionnel relativement instable. « On va réellement parler de ça sur un pallier de porte ? Tu veux pas inviter tous mes voisins aussi ? » « Oui bonne idée, pourquoi pas après tout? Au moins cette fois il y aurait des témoins. » Pas comme le soir où on m’a laissée en sang sur les pavés. Et c’est bien ce qui me pose problème en ce moment: le manque de témoins, ou de témoignages. Mais avec le détective privé que j’ai déniché il n’y a pas longtemps, je suis quasiment sûre que bientôt, j’aurais de nouvelles informations. Et peut être enfin quelque chose à me mettre sous la dent, quelque chose qui me permettrait de relier le point A au point B. Le regard de Nino dévie jusqu’à la zone qui se trouve derrière moi. Pour lui, les témoins seraient une mauvaise chose. Puis il m’attrape par le bras et m’entraîne sans ménagement à l’intérieur. De plus en plus étonnant. Je perds presque l’équilibre quand il me lâche à l’intérieur de l’appartement, sa virulence m’envoyant presque au sol. Heureusement, j’évite la chute et reprend rapidement contenance. « Qu’est ce que tu viens faire ici ? » C’est vrai ça, qu’est ce que je viens faire ici? C’était clairement pas comme ça que j’imaginais mon après-midi. Mais lui avouer que « je suis venue sur un coup de tête, juste parce que je passais à côté de chez moi », ça me paraît pas être l’idée du siècle. « Je viens de te le dire il me semble. T’es un peu jeune pour plaider alzheimer. » Je sens que si je continue sur cette pente, je vais réussir à l’énerver très rapidement. « J’crois que t’en as rien à foutre que j’te connaisse ou pas. Donc, c’est quoi la vraie raison de ta venue ici ? Tu veux quoi ? du fric ? j’en ai pas. Tu vois bien… » Il fait un geste du bras, m’invitant à regarder l’appartement tristement vide. Il ne reste plus rien, excepté un gros sac de sport échoué près de la porte d’entrée. « Ah oui j’ai bien vu. Et même si t’en avais, qu’est-ce qui te fais croire que je voudrais de ton fric? » Ne sachant pas comment cet argent aurait été obtenu, je n’aurais certainement pas pris le risque. Et de toute façon, je sais me débrouiller toute seule, sans avoir à dépouiller les autres ou a tremper dans des affaires pas nettes. « Je veux savoir ce que je t’ai fait, Nino. Je veux savoir pourquoi tu t’en aies pris à moi, alors que tu ne me connais même pas. » Et avant qu’il ait pu esquisser le moindre geste, levé les yeux au ciel ou n’importe quel autre signe du genre, je continue. « Et c’est bon tu peux arrêter de faire comme si tu ignorais de quoi je parle, il y a que nous deux ici. » Et je ne sais pas encore si c’est une bonne ou une mauvaise chose. L’avenir nous le dira.
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| | | | (#)Jeu 12 Juil 2018 - 10:26 | |
| « Oui bonne idée, pourquoi pas après tout? Au moins cette fois il y aurait des témoins. » cette provocation permanente dont elle faisait preuve ne faisait qu’agacer encore plus l’italien. La jeune femme se permettait de venir jusqu’à chez lui, de frapper à sa porte et elle n’avait même pas la décence de se faire discrète. Elle devait sans doute n’en avoir rien à foutre d’afficher Nino de la sorte auprès de ses voisins et en réalité, il s’en foutait aussi pas mal puisqu’il allait bientôt être mis dehors mais Gaia dans les parages, ca sentait rien de bon pour lui. « J’suis à deux doigts de te fermer la porte au nez. Tu saisi ta chance ou pas. » curieusement, Nino n’allait en effet pas lui refermer la porte devant ses yeux. Il avait cette fâcheuse envie d’en savoir plus sur sa venue. Il fit alors un pas en arrière, laissant la porte ouverte mais faisant bien comprendre à sa compatriote qu’il n’allait surement pas rester là à poursuivre la conversation. Alors qu’il lui demande à nouveau ses intentions, le ton qu’emploi la jeune femme est loin de plaire à Nino. « Je viens de te le dire il me semble. T’es un peu jeune pour plaider alzheimer. » il la regarda de travers, il n’avait presque pas idée de quoi elle pouvait parler mais il se doutait bien que ce n’était pas valorisant. Il insista en demandant si elle voulait du fric, se doutant fortement qu’elle n’en avait rien à faire de faire connaissance avec lui. « Ah oui j’ai bien vu. Et même si t’en avais, qu’est-ce qui te fais croire que je voudrais de ton fric? Je veux savoir ce que je t’ai fait, Nino. Je veux savoir pourquoi tu t’en aies pris à moi, alors que tu ne me connais même pas. » Elle n’en démordait pas, pour elle, Nino était le parfait coupable, le marionnettiste, celui qui avait orchestré son agression. Et elle avait l’air tellement sûre d’elle, comme si, finalement elle avait eu des preuves. Nino commençait à douter. « Et c’est bon tu peux arrêter de faire comme si tu ignorais de quoi je parle, il y a que nous deux ici. » Il l’observa. Depuis quand en 2018 on pouvait réellement faire confiance à quelqu’un quand il disait « il n’y a que nous ici… » les moyens de communication et les nouvelles technologies permettaient tellement de choses. On pouvait vous observer avec la webcam de votre ordinateur, on pouvait vous écouter avec vos téléphones, avec des casques de gamers. Les moyens d’espionnages étaient de plus en plus vicieux et tout le monde en était complice, Big Brother est partout, alors non Nino ne pouvait même pas lui faire confiance pour ça. Même s’il allait sans doute un peu trop loin dans son raisonnement. « Je t’ai déjà dit pourquoi je ne pouvais pas t’encadrer. On va refaire la scène ? T’as réellement envie d’entendre tout ce que je pense de toi ? J’ai pas besoin de te connaitre, j’ai pas besoin de connaitre les rapaces de ton genre. J’crois que c’que j’vois, et c’que j’ai vu de toi, c’est un tas de merde. Rien de plus. T’es bonne à sucer dans ton bureau, j’espère pour toi que t’as eu une belle promotion après ca. Sacrée Une, sacré Buzz. Bravo Mademoiselle Salvatori. Vous avez fait tomber Giovinazzo. » il applaudit en même temps pour appuyer ses propos. « t’as mis en lumière des choses que t’aurais jamais du écrire. Vous, les journalistes, vous bousillez des vies sans remords. Tant que ça fait des tunes, tant que tu peux t’en foutre plein les mains. La différences entre toi et moi, c’est que j’ai jamais salis personne. J’ai jamais ruiner la vie de quelqu’un. Mes victimes perdent quoi… 0,01 pourcent de leurs richesses ? Mais là, c’est quoi ? Une carrière, une vie entière à tenter de se sortir de la merde. Balayer par un torchon de quelques lignes. J’espère que t’es fière de toi. Mais c’est toujours la même choses, j’fais que me répéter. J’comprends même pas pourquoi t’es venu ici. » il la regarda avec un tel dégout. « C’est bon, le taf est terminé. » lacha-t-il, consciemment. Peut être que pour la jeune femme cette dernière phrase devrait raisonner car c’est exactement ce qu’avait prononcé celui qui s’était chargé de l’agresser ce soir à Rome. Celui qui avait ensuite prévenu Nino par téléphone, juste au-dessus d’elle, en prononçant ces quelques paroles. |
| | | | (#)Mar 18 Sep 2018 - 20:50 | |
| Il m’observe longuement. Trop longuement. Comme s’il doutait. Comme s’il hésitait. Mais finalement il se décide à parler, et j’en viens à regretter son long silence. « Je t’ai déjà dit pourquoi je ne pouvais pas t’encadrer. On va refaire la scène ? T’as réellement envie d’entendre tout ce que je pense de toi ? J’ai pas besoin de te connaitre, j’ai pas besoin de connaitre les rapaces de ton genre. J’crois que c’que j’vois, et c’que j’ai vu de toi, c’est un tas de merde. Rien de plus. T’es bonne à sucer dans ton bureau, j’espère pour toi que t’as eu une belle promotion après ça. Sacrée Une, sacré Buzz. Bravo Mademoiselle Salvatori. Vous avez fait tomber Giovinazzo. » Il applaudit lentement, et intérieurement je bouillonne. Je tente désespérément de garder mon calme, mais c’est de plus en plus dur, ses propos devant plus blessants, plus crus aussi. Je suis sur le point de riposter, mais il me précède, et je m’étrangle avec mes mots. « T’as mis en lumière des choses que t’aurais jamais du écrire. Vous, les journalistes, vous bousillez des vies sans remords. Tant que ça fait des tunes, tant que tu peux t’en foutre plein les mains. La différences entre toi et moi, c’est que j’ai jamais salis personne. J’ai jamais ruiner la vie de quelqu’un. Mes victimes perdent quoi… 0,01 pourcent de leurs richesses ? Mais là, c’est quoi ? Une carrière, une vie entière à tenter de se sortir de la merde. Balayer par un torchon de quelques lignes. J’espère que t’es fière de toi. Mais c’est toujours la même choses, j’fais que me répéter. J’comprends même pas pourquoi t’es venu ici. » Je fulmine. Et je sens mon calme s’évaporer doucement, ce qui n’augure rien de bon pour la suite. « Pardon? Tu peux répéter? Tu n’as jamais ruiné la vie de quelqu’un?! Bon sang mais tu crois vraiment que tu vas réussi à me faire avaler ça? T’as du sang sur les mains Nino, le mien très certainement, mais le sang de beaucoup d’autres gens, j’en suis persuadée. Peut-être que c’est pas ce que tu penses, que t’as trop peur pour oser l’envisager. C’est sûrement pour ça que quand t’as des sales coups à faire tu demande un coup de main à des gens moins lâches que toi, si on peut dire. » Le regard qu’il me lance me fait frissonner. Il a été si virulent dans ses paroles, en comparaison avec nos dernières entrevues, que je commence vraiment à me demander si je ne suis pas en train de marquer des points en le faisant douter. Alors je ne vois plus qu’une option, continuer sur ma lancée, pour voir si je peux le faire flancher une bonne fois pour toutes. Mais la phrase qu’il me balance à la figure juste après, me fait perdre mes moyens dans la seconde. « C’est bon, le taf est terminé. » Je suis stupéfaite. Le souffle coupé, je cherche à prendre une bouffée d’air, mais ce privilège m’est refusé. Je suffoque tout en l’observant, les yeux écarquillés, pendant que sa phrase tourne en rond dans ma tête. Ces mots me ramènent à cette nuit là. L’odeur du sang, le froid des pavés s’insinuant lentement dans mon corps. La douleur. Et la vision floue d’un des hommes, un téléphone à la main. C’est bon, le taff est terminé. Quand finalement je réussis à respirer de nouveau, je parviens à demander, la voix tremblante. Mais j’espère pour lui qu’il ne prend pas ces frissons pour de l’angoisse, pour de la panique. La menace est à peine voilée. « Répète ça, pour voir? » Et je vois rouge. Et avec un cri de fureur, je lui saute dessus. Je le percute de plein fouet, mains en avant, avec une telle violence que je parviens à le faire basculer, à ma surprise. On ne va pas se mentir, il reste dans tous les cas plus imposant que moi. Et malheureusement, il parvient je ne sais pas comment à m’entraîner dans sa chute. L’impact avec le sol est rude, mais ça ne m’arrête pas, bien au contraire. Et j’ai la ferme intention de le lui faire payer, quitte à me prendre quelques coups au passage. Après tout, ce ne serait pas la première fois que je ne ressors pas indemne d’une histoire qui implique Nino.
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| | | | (#)Mar 25 Sep 2018 - 12:09 | |
| l’italien avait craché son venin et en réalité, ca lui avait fait beaucoup de bien. Il gardait bien assez de choses en lui ces derniers temps et la venue de Gaia semblait être l’opportunité pour le jeune homme de se laisser aller. Elle l’avait cherché cependant. En se pointant ici, il ne fallait pas qu’elle s’attende à ce qu’il lui offre des petits gâteaux et du thé. « Pardon? Tu peux répéter? Tu n’as jamais ruiné la vie de quelqu’un?! Bon sang mais tu crois vraiment que tu vas réussi à me faire avaler ça? T’as du sang sur les mains Nino, le mien très certainement, mais le sang de beaucoup d’autres gens, j’en suis persuadée. Peut-être que c’est pas ce que tu penses, que t’as trop peur pour oser l’envisager. C’est sûrement pour ça que quand t’as des sales coups à faire tu demande un coup de main à des gens moins lâches que toi, si on peut dire. » Un Nième sourire sur le visage du jeune homme. Non, il n’avait le sang de personne sur les mains. Il n’avait jamais tué personne et pour lui, c’était suffisant pour se croire irréprochable. Le message qu’il avait voulu lui faire passer semblait être bien arrivé à destination. Une petite phrase, une seule, celle qui avait tout déclencher. Celle qui avait fait réellement sortir Gaïa de ses gongs. Elle suffoquée et sa réaction était non dissimulée. Comme si ces quelques mots l’avaient replongé quelques mois auparavant, lui rappelant à quel point elle avait eu peur de perdre la vie. A quel point elle avait souffert. Ses yeux traduisaient à la fois la peur et à la fois une colère grandissante. « Répète ça, pour voir? » L’italien allait lui répéter mot pour mot ce qu’il venait de lui dire, d’une manière lente et insistante mais avant même qu’il n’eut le temps de prononcer une syllabe, la folle furieuse lui sauta dessus. La puissance de ce saut fit basculer Nino, se retrouvant a terre. La femme sur lui, elle était prête à en découdre, elle voulait sa vengeance, elle frappait fort, au visage, au torse, l’homme était si surpris qu’il n’avait pas su comment réagir tout de suite. Après quelques coups bien placés, il posa ses mains sur la poitrine de Gaïa et l’envoya valser un peu plus loin. Il se mis debout et la regarda, toujours à terre. Faisant pression sur sa lèvre d’une main. Elle avait du caractère et visiblement elle savait où frapper pour faire mal. « Bravo, visiblement, tu vaux pas mieux que ceux que t’aime mettre en lumière. » il la contourna, n’ayant absolument pas l’envie de la frapper en retour. Comme il avait dit, le taff était fait, il n’avait pas ce besoin d’en rajouter une couche. « Dégage d’ici. » elle se retrouverait bien assez conne sans doute d’être par terre, foutu dehors par son agresseur qui maintenant était aussi sa victime. |
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