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 bemad ▲ off the ground

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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyJeu 17 Mai 2018 - 16:06

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Tad, Ben & Matt

Ce soir, ça passe ou ça casse. La bonne chose de se retrouver au pied du mur, de plus avoir personne qui te tient la main, de devoir te ramasser à la petite cuillère parce que t’as merdé la grande majorité de tes relations, c’est que peu importe ce qui arrive, peu importe ce que tu fais, tu peux jamais tomber plus bas. J’aurais jamais pu abîmer encore plus la relation avec ma soeur sachant que depuis janvier elle m’a complètement jarté de sa vie. J’aurais jamais pu abîmer plus le nez d’Ezra - même si j’avais bien voulu - que depuis qu’il était cassé en miettes, doux souvenir que me rapelle la table de la section 17 du DBD. J’aurais jamais pu empirer les choses avec Tad non plus, son estime pour moi était désormais pas mal au même niveau que le dédain qu’il entretenait pour tous ceux qui ne voyaient pas en Céline l’idole qu’il adulait depuis toujours. Bref, un oeil averti voyait bien que ma situation était à son plus mal, et que peu importe le geste que je ferais pour l’améliorer, y’avait jamais de chance que je touche plus creux le fond du baril ; j’y étais déjà. Et étrangement, j’étais plutôt zen face à la situation. « Scar, si je finis dans 15, t’es okay? » la brunette hoche de la tête comme toujours, pas plus mal de poursuivre son service au bar en solo et d’ainsi se retrouver avec la totalité des pourboires qu’elle n’aura pas à partager à ma gueule de p’tit con de service. À peine le temps de passer derrière retirer la ceinture et autres apparats additionnels à l’uniforme de l’endroit, et je repasse la tête dans une salle bondée, un vendredi au café comme on l’aime. Alors, ce soir donc. C’est d’abord venu d’une discussion avec mon psy, y’a un peu moins d’un mois de ça. Parce que ouais, je consulte. Et même si au départ c’était le genre de truc dont je parlais pas, que je ravalais comme un idiot en y voyant là quelque chose qui cloche, quelque chose qui confirme ce que tout le monde disait à savoir que dans cette histoire, c’était que moi le problème, ça me fait finalement un bien fou. C’est un type à grosses lunettes et à la barbe qui blanchit de semaines en semaines, c’est un dude qui ne connaît rien de ma famille, qui ne connaît rien de mes potes, mais qui sait tout de moi. Et surtout, c’est une oreille. Un vieux schnock sans jugement aucun, qui pose les bonnes questions, mais n’ose jamais la moindre réponse. Et c’est surtout lui qui avait semé la graine de faire mon chemin de croix dans un ordre pour le moins logique, commençant au tout début. Et donc Tad s'était imposé, ce petit gamin que je revoyais encore collé aux basques de Ginny - ou était-ce l’inverse? - à peine les premiers jours de classe entamés. « La dernière fois où j’ai été aussi nerveux, c’était à la finale de beerpong en 2011. » j’ai fait suffisamment gaffe pour repérer Ben entre temps qui vient juste de prendre place au comptoir, commande envoyée, alors que je le rejoins d’un pas. Pourquoi il est là, donc, le Brody? Apparemment, la réflexion a mené à ajouter un third party à notre entrevue, et le plus innocemment du monde, j’ai proposé à Ben de s’incruster le temps d’être objectif, le temps de garder les esprits de s’échauffer, et d’agir à titre de coup de genou officiel sous la table s’il voit que je ne mets pas à bon escient les enseignements cognitifs que je développe avec le psy au préalable, que je fais qu’à ma tête.  « Pour la petite histoire, Tad est le meilleur pote de ma soeur. Il a grandi avec nous, c’est un peu un McGrath par extension. » et je le mets en contexte en même temps que je prépare son verre, lui qui a répondu présent à mon texto d’invitation résumant les grandes lignes du truc seulement. Autant à Ben maintenant qu’à Tad tout à l’heure, je tente de donner un max de détails pour m’assurer qu’au final, y’a pas de malentendu qui bousille le reste. J'ai déjà donné. « Et avec Gin ça a vraiment merdé depuis qu’elle est revenue à Brisbane, en simple j’ai pas été honnête avec elle, elle a perdu gros à cause de moi et des parents et bon… j’ai mêlé Tad à tout ça. » ignorant que Ben en sait plus que ce que je crois par apport au mariage arrangé de ma soeur, le reste se place doucement au même titre que le verre couronné d’une brochette de fruits supplémentaire que je pose sous ses yeux. « M’enfin. Ta mission ce soir, si tu l’acceptes, c’est de t’assurer que les esprits s’enflamment pas trop. J’ai vraiment été un con avec Tad la dernière fois qu’on s’est vus, et idéalement ce serait cool qu’il reparte d’ici en voyant que je veux vraiment faire des efforts pour que tout aille mieux. » et le pire dans tout ça, c’est que c’est vrai. Foutument vrai. Tad était comme un petit frère, et la façon dont j’avais géré sa visite la dernière fois contre les révélations faites à ma soeur avait été tout sauf correcte. Je ne le réalisais que trop maintenant que je refaisais l’historique de toutes mes actions pas le moins brillantes depuis les 8 dernières années. Une poignée de minutes plus tard, et on déménage tous les deux dehors, une table sur la terrasse qui vient juste de se libérer avec vue sur le parc en face du café. Ça, c’est cool. Presqu’autant que le soulagement que je ressens lorsque je vois le Cooper apparaître sur la rue, confirmation silencieuse qu’il y a peut-être une chance de sauver notre relation après tout. « Tu veux quelque chose? Bière? » que je m’empresse de le saluer, faisant signe à Deklan de passer dès qu’il termine avec la commande qu’il est en train de prendre. « Merci, d’être là. Je sais que je le mérite pas du tout, mais ça me fait un bien fou de savoir que tu es venu. » et la seconde suivante, j’expire, j’affiche mes couleurs, j’anticipe. « Tu connais Ben? »  présentations faites, let’s hope for the best.  


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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptySam 7 Juil 2018 - 21:36

De se demander ce qu’il pouvait bien être en train de foutre était la question qui avait occupé ses pensées pendant toute la marche le séparant de son domicile au café de Matt. Tad n’avait aucune envie de revoir le McGrath et se portait très bien de ne plus avoir à le compter dans sa vie depuis que ce dernier avait frôlé des records de mauvaise foi lors de leur dernière entrevue. Jouer les miséricordieux n’était pas dans ses projets pour cette fois et il pouvait se maudire d’avoir encore une fois été trop con et accepté de faire lui-même le chemin vers celui qui fût un jour un grand frère de substitution alors qu’il n’en avait plus rien à faire et que la réalité l’avait amené au constat qu’il ne lui manquait même pas. Cette prise de position n’allait même pas de paire avec la décision de Ginny de sortir son frère de sa vie, mais bien de Tad qui ne voyait pas l’intérêt de s’emmerder avec un mec qui captait ses erreurs vingt ans trop tard. De plus, on appréciera moyennement la prise de contact par téléphone. Si le Cooper est assez stupide à pardonner tout et rien, le chemin pris n’était pas le bon et c’est avec beaucoup de réserve qu’il finit par approcher la terrasse du DBD. Ce n’est pas l’envie qui lui manque de carapater loin de là dès qu’il croise le regard de Matt. Tad n’a pas envie et s’avancer relève de la corvée. Un peu comme quand maman le forçait à faire un bisou à la vieille tante Donatella, dont la barbe piquante était très abrasif à sa peau d’enfant. Il serre le poing en avançant, se persuadant au passage d’aller au bout même s’il aura beau faire, son visage ne ment pas sur son état d’esprit. « Tu veux quelque chose? Bière? » Entame Matt, Tad réalise qu’il va devoir répondre et histoire de vraiment pas paraître trop enthousiaste, il lâche un « Ouais. » avec lequel Matt va devoir se démerder pour la suite des évènements parce que l’italien n’est pas dans l’optique de verser un mot supplémentaire. Tad prend place à côté de celui semble être l’entremetteur dont Matt a parlé, une nouvelle chose qui participe à son manque de bonne foi. Il n’a jamais été enclin à laver son linge en public. « Merci, d’être là. Je sais que je le mérite pas du tout, mais ça me fait un bien fou de savoir que tu es venu. » Il ne répond rien. Si Matt sait qu’il ne mérite rien, alors pourquoi est-il venu faire chier à demander pardon ? Y’a rien de naturel là-dedans. « Tu connais Ben? » Il se tourne vers le brun à ses côtés, le détaille deux secondes avant d’hocher la tête. « J’imagine que c’est toi la nounou. » Qu’il fait remarquer en lui tendant la main pour le saluer, la politesse reste de mise.  « Je t’imaginais plus sexy. » Qu’il ajoute au passage, bien qu’il ne se soit pas fait d’idée. Il mentirait s’il disait qu’il avait hâte de le rencontrer parce que la vérité, c’est qu’il estime ne pas avoir besoin qu’on lui dise quoi faire. Sans se jeter des fleurs, il n’a jamais eu l’impression d’être si difficile. « Qu’est-ce que tu veux ? » Qu’il finit par balancer à la gueule de Matt, recentrant son attention sur lui. Vu qu’il voulait parler, qu’il parle.
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyJeu 19 Juil 2018 - 19:17

La pinte apparue face à l'irlandais suintait entre ses doigts. La fine couche de mousse aux bulles crépitantes liberaient une douce odeur de houblon fraîchement sorti de la pompe. Il réunissait ainsi force et courage pour la suite qui l'attendait. L'oreille attentive au rapide brief de Matt, Benjamin se demandait encore ce qui lui avait pris de s'engager là-dedans, quelle mouche l'avait piqué. Être médiateur était l'une des pires positions qui puissent exister, et il ne s'agissait même pas de kama sutra. Ce genre de porte-à-faux particulièrement inconfortable était un coup à se mettre les deux partis à dos. Et quand bien même il ne connaissait concrètement que le McGrath dans le coin droit du ring, il ne tenait pas tellement à être le dommage collatéral du combat de coq avec l'autre type du coin gauche quand celui-ci finirait par perdre patience. Non, Ben n’avait pas spécialement de bon pressentiment quant à la discussion instiguée par Matt dans le but de se rattraper auprès du fameux Tad, mais il ne partait pas complètement défaitiste non plus. Il se disait simplement que si Ginny, d'une part, et un quasi-frère, de l'autre, avaient tous deux décidé de le tenir à l'écart de leurs vies, il n’y avait peut-être pas de hasard, mais bel et bien une cause indéfendable. Une bonne grosse anguille sous roche. Néanmoins, le brun comptait bien se passer de prendre parti et décréter que l'un ou l'autre avait raison. Son rôle était de tempérer, nuancer, et cette place là lui convenait à merveille. “T’es pas du tout évasif comme mec.” fit-il après une gorgée de bière et un résumé particulièrement lunaire de la part de Matt qui semblait préférer ne pas en dire assez au lieu de trop. Ils étaient deux ; faute d'avoir trouvé l'opportunité -et le courage- de lui avouer qu'il fréquentait sa sœur, Ben endossait parfaitement l'air stupide du type qui atterrit d'une autre planète au milieu des drames familiaux. “Je pourrais souligner ton côté bon samaritain en racontant la fois où tu m’as fait un Heimlich quand je m’étouffais avec un cornichon.” suggéra-t-il comme ligne de défense à deux balles. À se demander comment il avait pu gagner le moindre procès avec cet air benêt et ses répliques légères. Il scruta Matt, si nerveux qu'il en avait les épaules aux oreilles et les fesses serrées comme pour contenir un après cassoulet. “Ouais, non, too much.” conclut Ben a sa propre plaisanterie avant de reprendre une gorgée de bière. Cette pinte ne ferait pas long feu. Suivant son ami à la trace, il se transféra avec lui sur la terrasse et s'écrasa dans une chaise. Dans un mouvement d'agent secret, il dégaina les solaires pendues à l'encolure de son t-shirt logoté Led Zeppelin et les déposa sur son nez. Derrière les verres sombres, son regard suivit celui de Matt rivé sur la silhouette apparue au bout de la rue. Le type n’avait pas l'air si terrible, mais pas particulièrement ravi de s'être déplacé non plus. “Belle présence d’esprit d’avoir choisi un lieu public.” glissa Benjamin au McGrath avant que Tad ne soit assez proche pour le deviner. Trop de témoins pour un bain de sang. Lorsqu'il ne resta qu'une poignée de mètres entre lui et eux, il esquissa un sourire amical et prit même la peine de se lever afin de serrer la main qui lui était tendue. La baby-sitter. Pas mal. Il pouffa un brin. “Tu le connais, il s’arrange pour que personne ne puisse lui faire de l’ombre.” rétorqua Ben tout naturellement. Il possédait une certaine aisance pour se comporter comme un ami de toujours avec de parfaits inconnus. Mais Tad ne lui paraissait pas si inconnu que ça, après en avoir entendu parler plus d'une fois de la bouche d'une Ginny constamment enthousiasmée par les quatre cent coups qu'ils faisaient ensemble. Détaillant l'un puis l'autre, l'irlandais ne tarda pas à noter la situation délicate dans laquelle il se tenait, autant pour eux que pour lui-même. C'était une mission pour l'agent Brody, en somme. “Prends une chaise, jt’en prie.” dit-il, invitant Tad à s'installer autour de la table plutôt que de jouer les lampadaires en restant debout. Celui-ci, absolument pas venu pour niaiser et tenant visiblement à démontrer à quel point il était furax en se faisant plus agressif que nécessaire, alpagua immédiatement Matt. “Droit au but, j’aime ça.” commenta Ben tout bas. D'un signe de tête, il encouragea le McGrath à s'exprimer. Lui usait de ce temps comme round d'observation.
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyJeu 26 Juil 2018 - 4:53

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Tad, Ben & Matt

Ça n’avait rien des soirées fun auxquelles Ben et moi on était habitués. Ça avait rien des concours de beer pong, de la chasse aux numéros de téléphone en un temps record, du retour bourré dans un taxi à se dire que tout ce temps, ce qu’il faudrait faire c’était de monter un groupe rock de cover des jingles qui passent en boucle après minuit à la radio. « Je pourrais souligner ton côté bon samaritain en racontant la fois où tu m’as fait un Heimlich quand je m’étouffais avec un cornichon. » un souvenir comme un autre qui me fait sourire le temps que je serve au Brody une bière, que je m’attarde à le mettre en état bien chill quand clairement, c’est moi qui aurait besoin de relaxer du nerf. « C’était juste pour sentir tes hanches frêles sous mes mains viriles. Ça le fera pas. » et je jacasse, et je fais comme si de rien n’était, même si j’ai encore les explications et le synopsis de ce soir sur les lèvres ; la peur à la clé. Que Tad ait tous les droits du monde de se pointer pour rebrousser chemin automatiquement parce que ce que j’ai à lui dire est pas suffisant m’effraie bien sûr. Presqu’autant que le fait que je doute encore, jusqu’à la dernière seconde, qu’il vienne. Ce à quoi j’ai ma réponse dès que je lève la tête vers la rue, voit les bouclettes de l’italien se dessiner entre les autres piétons. « Belle présence d’esprit d’avoir choisi un lieu public. » apparemment, je suis pas le seul à trouver qu’avec l’air que tire Cooper, il n’a pas surjoué quand il a fini par accepter par texto de venir ici aujourd’hui. Ça le fait chier d’être là, autant mettre les cartes sur table de suite. « On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. » j’hausse les épaules, ravale, attends qu’il soit à notre hauteur pour expirer distraitement. « J’imagine que c’est toi la nounou. Je t’imaginais plus sexy. » « Tu le connais, il s’arrange pour que personne ne puisse lui faire de l’ombre. » ça s'envoie de la répartie le temps que je suive des iris Tad, ou plutôt, que Ben se charge de l’inviter à s’installer. Franchement, j’ignore si le meilleur ami de ma soeur prévoit rester ici debout le temps de mon plaidoyer, ou s’il se prêtera au jeu selon les règles ; même si elles sont pas à son goût. Pas le temps de faire dans la blague à mon tour, Tad me coupe net.  « Qu’est-ce que tu veux ? » here we go. « Droit au but, j’aime ça. » et parce qu’il n’y a pas que Coop qui a le mérite d’être allé dans le simple et le direct, je me replace un brin sur ma chaise, laisser aller une toux nerveuse et finit par vriller mon regard dans celui qui, jusqu’à maintenant, ne m’a jamais regardé avec autant de dégoût malgré toutes les blagues dégueulasses et foireuses que j’ai pu faire dans notre jeune temps. « Commencer par le début et m’excuser, d’abord. » ce qui semble si simple à dire quand on y pense, mais qui est tout sauf suffisant à mes yeux. Alors, je poursuis, parce que je ne sais pas quand le compte à rebours s’arrêtera et quand Tad jugera que c’est terminé. « Pour quand t’es venu la dernière fois, j’étais dans un état pitoyable et y’a bien des choses que j’ai dit qui s’adressaient à Ezra, et surtout à moi. Mais pas à toi. » des excuses qui font du bien à dire autant qu'à enfin assumer. « Pour quand je t’ai téléphoné en pleine nuit pour te raconter toute l’histoire, et te filer en même temps le poids sur les épaules aussi. » et ça, l'avoir mêlé de force, lui avoir transféré ma culpabilité, ça pince à ma gorge, ça pique à l'intérieur. « Pour quand on est partis sans rien te dire, et de comment je t’ai tenu à l’écart de tout ça. »  la chronologie fait mal parce qu’elle étale toutes mes tares, mais autant tirer le pansement de suite et pas le prendre pour un idiot en affirmant pas de front tous les faits. « Et surtout, pour avoir été une ordure avec elle, et l’avoir réalisé beaucoup trop tard. » mon plus grand aveu, mon plus gros remord : avoir échoué à la mission d’une vie, celle de garder Ginny en sécurité. « Je voyais pas de possibilité d’avancer si je t’avais pas d’abord dit à quel point j’étais sincèrement désolé pour tout, vraiment tout. » et je souffle, et j’ai le mea culpa qui justifie une gorgée de bière salvatrice. C'est pas tout, mais c'est à mon sens un semblant de commencement, de drapeau blanc où assumer mes merdes ne peut pas faire de tort à ma cause.

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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyDim 5 Aoû 2018 - 20:53

« Tu le connais, il s’arrange pour que personne ne puisse lui faire de l’ombre. » rétorque le fameux, s’attirant par son sens de la répartie autant de sympathie que Tad est prêt à donner compte tenu de la situation et que le gars reste tout de même pour servir de support émotionnel à Matt. Oui, parce que Tad n’achète pas toute cette histoire de médiateur, ce garçon est juste lâche et il a probablement demandé à son pote de le seconder des fois que les choses tournent mal. Ce qui est bête en soi, parce que peu importe le niveau de colère atteint par Tad, il n’est pas le genre à être violent. C’est le genre de connerie et de comportement puéril qu’il laisse bien volontiers à Matt et Ezra. « Il reste toujours out of your league » Qu’il répond en lui glissant un clin d’œil, non pas qu’il tente de se le mettre dans la poche mais qu’il aura besoin de la première personne prête à déconner s’il veut éviter que cette conversation adopte le ton de la dernière. Pas que ça le dérangerait tant que ça, mais il avait dit ce qu’il avait à dire et n’a aucune envie de se répéter. “Prends une chaise, jt’en prie.” Aussitôt dit, aussitôt fait. Il ne compte pas faire traîner les choses et c’est pourquoi il invite le propriétaire des lieux à dire rapidement ce qu’il est venu entendre. « Droit au but, j’aime ça. » commente Ben, n’attirant pas le regard de Tad sur lui puisque ce dernier est maintenant pendu aux lèvres de McGrath. « Commencer par le début et m’excuser, d’abord. » Il se redresse sur sa chaise en se tenant bien droit devant Matt qui bidouille des excuses qu’il a probablement déjà répété, parce qu’à la façon dont il se tient, il y’en a plus et Tad se prépare à lever les yeux auciel devant un discours surfait. « Pour quand t’es venu la dernière fois, j’étais dans un état pitoyable et y’a bien des choses que j’ai dit qui s’adressaient à Ezra, et surtout à moi. Mais pas à toi. » Ouais, le babla des circonstances atténuantes. Parce qu’Ezra était venu lui casser la gueule une heure plus tôt la dernière fois ne justifie pas ses paroles et que merde, qu’est-ce que ce con fout encore au beau milieu d’une de leur conversation ? « Pour quand je t’ai téléphoné en pleine nuit pour te raconter toute l’histoire, et te filer en même temps le poids sur les épaules aussi. » Et d’avoir manqué à l’occasion de faire foirer toute sa relation avec Ginny, de l’avoir fait passer pour un con et lui avoir donné l’occasion d’être aussi lâche que lui. « Pour quand on est partis sans rien te dire, et de comment je t’ai tenu à l’écart de tout ça. » De comment il l’avait privé de l’occasion de changer les choses alors que c’était précisément ce qu’il lui avait demandé plus tôt et de l’avoir gracieusement foutu le cul entre deux chaises alors qu’il n’avait rien demandé à personne. « Et surtout, pour avoir été une ordure avec elle, et l’avoir réalisé beaucoup trop tard. » Là, il dirait que ça ne se tourne pas vers lui mais s’il pouvait reformuler, il le prierait de s’excuser pour avoir foutu en l’air sept ans de sa vie. « Je voyais pas de possibilité d’avancer si je t’avais pas d’abord dit à quel point j’étais sincèrement désolé pour tout, vraiment tout. » Et Tad affiche une mine sceptique parce qu’il n’arrive à croire le moindre mot sortie de la bouche de Matt. On supposera que c’est ce qui arrive à ceux qui sont allés trop loin dans l’art de se foutre du monde : ils n’ont plus aucune crédibilité mais ce qui agace Tad là, maintenant, c’est surtout le sentiment que cette rencontre est là pour alléger la conscience de Matt mais en rien pour réellement régler le conflit. Non, l’intention de McGrath va bien plus loin que sa pauvre existence. « Donc, je suppose que ça fait de moi le cobaye d’essai pour quand tu t’excuseras pour toutes ces choses à Ginny ? » Il ne traine pas autour du pot. Après tout, la baby-sitter n’a-t-elle pas dit que ça lui plaisait, puis Tad doit faire attention à son temps. C’est déjà pas cool d’avoir impliqué Ben là dedans, autant ne pas lui faire perdre plus de temps. « Permet moi de douter de ta sincérité et de ne voir dans tes excuses que la première phase d’un plan foireux visant à revenir dans les bonnes grâces de ta sœur. » Parce qu’il est pas bête Matt, parce que Tad sait qu’il est capable d’aller voir plus loin et qu’étant désormais sur la touche, ça fait de lui la personne la plus proche de Ginny et la mieux renseignée sur ses états d’âme. « A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi tu m’as demandé de venir, je m’en cogne que tu sois con et elle est assez grande pour prendre ses décisions toute seule. » Parce qu’en soi, que lui et Matt soient cools, ça n’a aucune importance. Ils n’ont plus rien en commun depuis des années et la présence/absence de l’un n’a jamais rien changé à la vie de l’autre. C’est Ginny qui décide au final et Tad estime qu’il n’a rien à voir dans ses décisions. « T’arrives à y croire toi ? » Qu’il finit par adresser à Ben, à savoir si ce dernier est crédule ou si Tad est juste mauvais
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyMer 5 Sep 2018 - 8:05

N'ayant jamais demandé à en savoir plus sur les affaires familiales des McGrath que ce que l'on souhaitait lui intimer spontanément, Benjamin estimait qu'il n'avait pas toutes les cartes en main pour pencher vers un camp plus que l'autre. D'autant que, dans le fond, rien de tout ceci n'était ses oignons, et que prendre le train en marche ne lui donnait aucun droit de porter le moindre jugement sur le frère, la sœur, ou tout autre protagoniste de cette espèce de grande manigance en toile d'araignée. Lui, il avait simplement fourni des conseils pour boucler un divorce, ce qui n'était pas son domaine de prédilection à l'origine ; alors, il avait simplement été là, au mauvais moment, au bon endroit. Un peu comme cet après-midi où il en découvrait un peu plus sur l'affaire, les personnes impliquées, l'ampleur de la chose. Le brun conservait son regard extérieur au possible, tentait de voir l'ensemble de ce tableau comme un de ces éniemes dossiers qu'il avait traité par le passé et dont la personne écrouée n'était qu'un minuscule bout d'iceberg. Mais s'il prétendait aisément qu'entendre le dialogue entre Matt et Tad ne l'atteignait pas, il sentit une pointe d'amertume en son cœur en imaginant la Ginny qu'il connaissait plongée au milieu de ces guerres d'ego et d'intérêts. C'était un peu devenu ses oignons. Attentif, l'irlandais observait tantôt Matt, tantôt Tad, l'un faisant fermement barrage aux bons sentiments de l'autre. Parfois, une gorgée de bière s'imposait. “Plutôt, oui.” répondit-il à Tad lorsque celui-ci lui demanda son avis, même s'il n'espérait pas plus que ça que l'avis d'un parfait inconnu puisse pencher dans la balance d'un jeune adulte visiblement parfaitement apte à émettre des jugements rendus seul. Mais puisqu'il demandait, Ben se faisait honnête, et une partie de lui comprenait bien ses réserves face au discours que Matt pouvait bien avoir répété quelques fois devant la glace avant de le lui servir. “Peut-être qu'il veut s'assurer qu'il est pardonnable, et que si tu peux lui pardonner, ça lui donnera le courage de réparer les choses de la même manière avec Ginny, c'est vrai. Je ne vois pas de plan foireux là-dedans, juste une bonne manière de commencer quelque part.” Benjamin ne le blâmerait pas de ne pas oser se frotter à sa sœur en tout premier lieu, lui-même esquivant la sienne depuis quelques temps pour leur épargner, à eux deux, des sujets fâcheux. Rares étaient les personnes qui avaient le courage d'aller de front, bien plus rares que celles qui jugeraient cela durement sans être capable de beaucoup mieux. “Peut-être qu'il veut vraiment ton pardon à toi. Peut-être qu'il en a quelque chose à faire, lui, du mal qu'il t'as fait, indépendamment des torts causés à sa sœur.” Bien que les deux cas soient intrinsèquement liés, il le comprenait bien ; toucher à la meilleure amie, c'était le toucher lui, et en cela aussi il s'identifiait. “Parce que pas plus tôt qu'il y a cinq minutes, il me disait quasiment que t'étais comme un frère.” ajouta-t-il, parce que Matt ne le ferait pas, mais parce qu'il le fallait pour que Tad saisisse la sincérité de celui-ci. Benjamin n'était pas venu pour jouer à qui a la plus grosse, son rôle était clair dans cet échange, et de fait il se fichait bien d'être le moins gros des balourds virils de la terrasse qui refusaient d’entrouvrir une fenêtre d'émotion. Il ne comptait pas se faire le traducteur des états d'âme de l'un et l'autre non plus, faire le dialogue à leur place n'était pas son objectif non plus. Il haussa les épaules. “Evidemment, rien ne t'oblige à accepter ses excuses. D’autant que…” Et il se tourna vers Matt. “Tu m'as l'air de présenter un mea culpa très consensuel. La question c'est, pourquoi tu as fait tout ça à la base, et pourquoi tu le regrettes aujourd'hui. Avoir fait du tort dans la forme, c'est une chose, dans le fond, c'est plus important encore.” Il était évident qu'il ne servait à rien d'exposer a Tad un éventail d'excuses dans lesquelles piocher celles qu'il aimerait le plus entendre de la bouche de Matt. Il semblait au-dessus de ce stade, tandis que Matt, lui, peinait encore à admettre en toutes syllabes l'origine même du problème ; et s'il ne regrettait pas ce qui avait motivé ses décisions à l'époque, alors le tort n'était qu'à demi-avoué. Et peut-être que Ben, lui aussi, voulait savoir.
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptySam 15 Sep 2018 - 5:06

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Tad, Ben & Matt

Faut pas être bien alerte pour voir de suite que plus les mots franchissent mes lèvres, moins Tad n’a de patience. Celui que je connaissais par coeur depuis l’enfance et qui, avec le temps, avait pris un chemin totalement différent du mien gardait tout de même certains traits, certaines mimiques, des expressions, des habitudes qui me renvoyaient directement à nos souvenirs communs. La façon dont il s’arque par contre durant mes excuses qui, bien que répétées, venaient du coeur le plus sincèrement du monde, fait pas mouche. Et à la seconde où je termine, son air sceptique n’augure rien de bon. « Donc, je suppose que ça fait de moi le cobaye d’essai pour quand tu t’excuseras pour toutes ces choses à Ginny ? » oh Gosh que j’aurais aimé me tromper sur la mise. « Tad, c’est à toi que je m’excuse.  » parce que la conversation en banque pour Ginny en est une toute autre, et parce que c’est au pote, au petit frère, à l’autre homme de la maison, au gamin devenu tellement plus que je m’adresse ; qu’il pense que je lui sers du réchauffé me fait mal au coeur autant que m’enrage. Pourtant, je garde mes paumes bien calées autour de ma bière, luttant pour ne rien rajouter, préférant le laisser vider son venin alors que la méthode du chacun son tour risque de nous permettre d’au moins préciser ce que pensent les impliqués de cette histoire une bonne fois pour toute. « Permet moi de douter de ta sincérité et de ne voir dans tes excuses que la première phase d’un plan foireux visant à revenir dans les bonnes grâces de ta sœur. » j’inspire profondément, me fait violence, mord l’intérieur de ma joue, attend patiemment. « A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi tu m’as demandé de venir, je m’en cogne que tu sois con et elle est assez grande pour prendre ses décisions toute seule. » malgré ma précision, malgré mes voeux pieux, y’a pas moyen de casser le fait qu’il croit que ce qui se trame autour de la table, c’est mal intentionné. C’est strictement pour acheter la sympathie de ma soeur à l’instant où il sortira d’ici. Et je peux lui donner ça, mon côté joueur de marionnettes, j’ai déjà donné. Mais aujourd’hui, j’ai prévu manipuler personne. Allez, avouer que ça vous étonne, que pour une fois je tente de faire la bonne chose, de dire les bons mots. « Je sais. » que Ginny est assez grande, que Ginny n’a pas besoin de personne et encore moins de moi. Sans rien savoir de concret sur sa vie aujourd’hui, je me doute qu’elle s’en sort bien mieux que j’arriverais à le supporter. « T’arrives à y croire toi ? » “Plutôt, oui.” j’envoie l’espace d’une seconde un coup d’oeil désolé à Ben. Bien sûr que je savais que tout ça pouvait facilement dégénérer ; j’avais été idiot de croire qu’il y avait ne serait-ce qu’une bribe de possibilité que la soirée parte difficilement pour finalement s’adapter à un rythme plus léger au fil des remords et des désolations réglées, calmées. Stupide Matt. “Peut-être qu'il veut s'assurer qu'il est pardonnable, et que si tu peux lui pardonner, ça lui donnera le courage de réparer les choses de la même manière avec Ginny, c'est vrai. Je ne vois pas de plan foireux là-dedans, juste une bonne manière de commencer quelque part.” les entendre parler comme si je n’étais pas là avait tout pour me faire chier au possible, avait tout pour me faire rager, remballer mes affaires, et rebrousser chemin ; pourtant, je ne me reconnais pas la vague de calme qui passe l’espace d’un instant. L’attention que je porte à chaque mot de l’avocat, attentif, notant tout, comme si dans ses mots il détenait un genre de préambule, de psychanalyse, quelque chose qui me permettrait de déclencher whatever could be. “Peut-être qu'il veut vraiment ton pardon à toi. Peut-être qu'il en a quelque chose à faire, lui, du mal qu'il t'as fait, indépendamment des torts causés à sa sœur.” je me retiens, tout de même soulagé que Benjamin ait pu voir à travers les attaques, ou du moins, qu’il y ait espoir que pour une fois le McGrath qui criait au loup soit enfin cru pour ses bonnes intentions ; sans résultat horrible à la fin. “Peut-être qu'il veut vraiment ton pardon à toi. Peut-être qu'il en a quelque chose à faire, lui, du mal qu'il t'as fait, indépendamment des torts causés à sa sœur.” croiser le regard de Ben me laisse un drôle de pressentiment. “Parce que pas plus tôt qu'il y a cinq minutes, il me disait quasiment que t'étais comme un frère.” comme si y’avait autre chose derrière ses paroles, comme si y’avait un détail que je saisissais pas. “Evidemment, rien ne t'oblige à accepter ses excuses. D’autant que… tu m'as l'air de présenter un mea culpa très consensuel. La question c'est, pourquoi tu as fait tout ça à la base, et pourquoi tu le regrettes aujourd'hui. Avoir fait du tort dans la forme, c'est une chose, dans le fond, c'est plus important encore.” et de Tad, Brody finit par tourner à nouveau la tête vers moi, terminer son plaidoyer avec des questions sous entendues et encore plus d’interrogations sensées être démystifiées, expliquées, comprises. J’inspire profondément, pas particulièrement envie de replonger mais sachant bien sûr que c’est plus que nécessaire au processus. « À l’époque… y’a 8 ans, c’était l’état d’urgence. On a tous cru que de changer de pays agirait comme un nouveau départ, que ça lui permettrait de repartir sur de bonnes bases et d’avoir la vie qu’elle méritait, et sans Ezra et son inconscience dans les parages. » pas besoin de préciser que ça a eu l’effet inverse. Que ce que je croyais humblement être un moyen de la sauver d’une vie de misère, d’une vie à vivre de sacrifices et d’angoisses n’avait été que le pire revirement de situation. Ça a été même pire que ça. « Mais c’étaient pas à partir de mauvaises intentions. Ils… on… j’ai vraiment pensé que ça serait la meilleure option pour elle Tad. Mais quand j’ai vu à quel point ça l’a brisée, j’ai été incapable d’en rajouter une couche et de lui dire pour Ez. Et de lui dire pour les parents. »  d’où le mensonge. D’où mes cachettes, d’où mes secrets, d’où ma crainte de faire pire encore, de la pousser à bout plus que ce que j’avais fait au départ. « J’aurais pas dû passer toute ma culpabilité sur toi. Pas à l’époque, et pas y’a quelques mois. C’était pas correct, et c’est de ça que je veux qu’on parle aujourd’hui. » que je répète, que je réitère. « Ginny recevra mes excuses en temps et lieu, quand elle sera prête. Je la forcerai pas. D’ici là, c’est avec toi que je veux recoller les morceaux. » puis, le moment coule, entre Tad et Ben et moi, le temps d'une médiation au mieux qu'on peut. « Dites-moi ce que je peux faire selon vous pour prouver ma bonne foi. Et je le ferai. Je ferai tout ce qu'il faut, au-delà des excuses et des explications. »

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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyVen 21 Sep 2018 - 23:40

Tad n’est aucunement réceptif aux excuses présentées par Matt. Il reste convaincue de n’être qu’une première étape dans les tentatives d’après du McGrath auprès de sa sœur et n’ayant rien à voir avec leur conflit, puisque contrairement à lui, laisser la demoiselle prendre ses propres des décisions lui parait naturel, il reste totalement de marbre au peu de sincérité qu’il peut entrevoir. Finalement, ce qui l’intrigue le plus, c’est la présence de Ben. Tad est bien plus curieux à savoir ce que ce dernier fait là, véritablement. Après tout, cette histoire est encore moins la sienne et à penser, il a juste le sentiment que Matt avait besoin de quelqu’un pour se donner l’impression qu’il n’était pas le seul méchant de l’histoire. “Plutôt, oui.” Et ben, il est plus dupe que ce qu’il semble être au premier abord. C’est tout ce que ce qu’il pense comme réponse. “Peut-être qu'il veut s'assurer qu'il est pardonnable, et que si tu peux lui pardonner, ça lui donnera le courage de réparer les choses de la même manière avec Ginny, c'est vrai. Je ne vois pas de plan foireux là-dedans, juste une bonne manière de commencer quelque part.” Seulement, Tad ne voit pas trop ce qu’il a à voir là-dedans. C’est pas sa relation amoureuse qu’il a foutu en l’air, c’est pas lui qu’il a emmené à l’étranger pour se marier avec un inconnu, c’est pas lui qu’il a manipulé pour lui faire penser que ce plan de taré était parfaitement legit. Non, à lui, il a juste essayé de lui faire penser qu’ils étaient de la même trempe, que Tad était aussi pourri que lui mais de ça, il peut survivre.  “Peut-être qu'il veut vraiment ton pardon à toi. Peut-être qu'il en a quelque chose à faire, lui, du mal qu'il t'a fait, indépendamment des torts causés à sa sœur.” Quelque part, ça ressemble juste à une formulation de ce qu’avance Tad. Il n’est que l’étape numéro une dans un plan pour revenir auprès de Ginny. Qu’importe si Ben lui prête des intentions plus honnêtes et sincères, ça ne change pas les faits et que s’il est là aujourd’hui, c’est pour qu’il se fasse la main sur le laïus qu’il va adopter et rien d’autre. Et ça, ça le fout en l’air parce qu’à ses yeux, Matt n’a sûrement pas assez mariné ses actes pour que Tad accepte de lui pardonne quoi que ce soit. “Parce que pas plus tôt qu'il y a cinq minutes, il me disait quasiment que t'étais comme un frère.” Ouais, c’est le genre de connerie qu’il sort. Sauf que, jusqu’à preuve du contraire, Tad ne se rappelle pas grand-chose de fraternel venant de Matt depuis qu’ils ont passé le stade de l’adolescence. Ou alors, il a eu une perte de mémoire depuis. « Oh, arrête, tu vas me faire pleurer. » Non, il n’y croit pas. Mais il prend note que le McGrath a su présenter à son ami, sa vision des choses, son embellissement mais rien de parfaitement factuel. “Evidemment, rien ne t'oblige à accepter ses excuses. D’autant que…” Et là, le brun se détourne de lui. Bien. Parce que lui, il ne trouve pas que ça fasse très médiatique d’avoir déjà un parti pris. Mais bon, il restera tranché sur ses positions et c’est tout. “Tu m'as l'air de présenter un mea culpa très consensuel. La question c'est, pourquoi tu as fait tout ça à la base, et pourquoi tu le regrettes aujourd'hui. Avoir fait du tort dans la forme, c'est une chose, dans le fond, c'est plus important encore.” Et bon, même si Tad sait déjà l’histoire, de quoi il en retourne, il reste assez d’accord sur le fait que ses excuses restent au minimum du strict minimum. Il se tourne vers Matt, l’air de lui faire comprendre que s’il y’a un élément nouveau à lui apporter et qu’il pourrait prendre en compte pour alléger sa rancœur. C’est maintenant ou jamais. « À l’époque… y’a 8 ans, c’était l’état d’urgence. On a tous cru que de changer de pays agirait comme un nouveau départ, que ça lui permettrait de repartir sur de bonnes bases et d’avoir la vie qu’elle méritait, et sans Ezra et son inconscience dans les parages. » Mais voilà que Matt reprend le même discours, voilà que Tad lève déjà les yeux au ciel. Déjà soulé par la mention de « l’inconscience d’Ezra » alors que ce dernier n’a pour ainsi dire rien fait de mal hormis sortie avec Ginny mais c’est bien trop tôt pour lui répliquer que tant qu’il blamera Ezra, Tad ne l’écoutera pas. « Mais c’étaient pas à partir de mauvaises intentions. Ils… on… j’ai vraiment pensé que ça serait la meilleure option pour elle Tad. Mais quand j’ai vu à quel point ça l’a brisée, j’ai été incapable d’en rajouter une couche et de lui dire pour Ez. Et de lui dire pour les parents. » Et là encore, de prétendre que ses intentions n’étaient pas mauvaises, qu’il ne se rendait pas compte. C’est du pipeau. C’est du mensonge pour que lui, continue de passer pour le méchant réfractaire à l’excuser mais Tad, tout ce qu’il aperçoit, c’est la mauvaise foi de Matt. « J’aurais pas dû passer tout ma culpabilité sur toi. Pas à l’époque, et pas y’a quelques mois. C’était pas correct, et c’est de ça que je veux qu’on parle aujourd’hui. » Wow. Sa culpabilité. En effet, c’est une bonne chose qu’il le retire des fautifs. Tad en prend note, mais ça ne retire pas que ce pauvre garçon se voile complètement la face. « Ginny recevra mes excuses en temps et lieu, quand elle sera prête. Je la forcerai pas. D’ici là, c’est avec toi que je veux recoller les morceaux. » Et dans quel intérêt ? C’est pas comme si avant leur dernière altercation, et même bien avant ça, ils en étaient à se taper dans le dos en signe d’amitié. Matt, c’est le frère de Ginny. Point barre. « Dites-moi ce que je peux faire selon vous pour prouver ma bonne foi. Et je le ferai. Je ferai tout ce qu'il faut, au-delà des excuses et des explications. » Et Tad sourit. Il esquisse un rire, parce qu’il sait ce qu’il veut entendre. Il sait que Matt n’a qu’une seule chose à faire :arrêter de se chercher des excuses et assumer sa connerie. « J’aimerais que t’arrête de raconter cette histoire comme si c’était la faute d’Ezra. » Il ne se fait pas prier plus longtemps pour lâcher le morceau, parce que ça ne change rien que subitement, Tad ne soit plus le grand coupable. Ce qui le fout en l’air, lui, c’est que Matt est encore foutu de blâmer quelqu’un d’autre. « Il n’a rien fait d’inconscient. Ginny était majeure et assez grande pour décider d’avec qui elle voulait avoir une relation. Et même quand elle est tombée enceinte, elle n’avait aucunement de « repartir sur de bonnes bases » ou quoi que ce soit, juste que tu fermes ta gueule et que tu acceptes ses choix, mais tu n’as pas été foutu de le faire. Tu as mis ton nez dans ses affaires et la vie qu’elle méritait, elle commence à l’avoir seulement maintenant, depuis que tu en as décampé ! » Il préfère remettre les choses en place parce que son discours, tout prêt où il est le grand sauveur de sa petite sœur, ça le fait vomir. Il en a juste marre qu’il présente comme normal, le fait que lui et toute sa famille n’aient pas cru qu’elle puisse se gérer seule et qu’ils aient eu besoin de s’enfermer. « Tu ne rejettes plus la faute sur moi, j’en suis fort aise. Merci beaucoup, seulement, je croirais jamais rien de ce que tu avanceras tant que tu n’auras pas conscience que la seule personne responsable, c’est toi et que tu n’apas fait ça pour aider ta sœur ou lui offrir une meilleure vie comme tu le clames. Non, tu l’as fait parce que tu es un égoïste et que jusqu’à ce qu’elle le rencontre, ta sœur faisait tout ce que tu disais. Ce que t’as pas supporté, c’est qu’elle grandisse et qu’elle n’ait plus besoin de toi alors tu l’as enfermé en te réfugiant derrière tes parents qui sont au moins aussi dégueulasse que toi. Donc, tu sais quoi, tu veux que je fasse table rase. Reconnais tes torts, accepte que tes intentions étaient mauvaises et après je t’aiderais. »
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptySam 29 Sep 2018 - 0:36

off the ground
Tad, Ben & Matt

Les esprits s’échauffent, et c’est plutôt normal, prévisible. Y’a des mots que j’utilise qui font mal, et d’autres que Tad ne semble pas digérer du tout. Y’a des formulations qui le font soupirer, d’autres lever les yeux au ciel. Y’a tout un monde qui s’échappe de mes lèvres à ses oreilles, et rien qui semble racheter quoi que ce soit et pire encore.  « J’aimerais que t’arrête de raconter cette histoire comme si c’était la faute d’Ezra. » le truc, et ce que je me fais violence pour assumer même en silence, c’est qu’Ezra a juste accéléré le processus. Je l’aurais perdue à un moment ou à un autre à agir comme ça. La preuve? Dès la seconde où elle a su tout ce qui pouvait bien se tramer, où elle a enfin su la vérité, elle a décampé, m’a chassé de sa vie. Aussi simple que ça. Et juste d’y penser me serre la gorge, juste de l’effleurer et de le réaliser un peu plus me fait mener la vie dure au sous-verre de carton qui trône sous ma pinte. « Il n’a rien fait d’inconscient. Ginny était majeure et assez grande pour décider d’avec qui elle voulait avoir une relation. Et même quand elle est tombée enceinte, elle n’avait aucunement de « repartir sur de bonnes bases » ou quoi que ce soit, juste que tu fermes ta gueule et que tu acceptes ses choix, mais tu n’as pas été foutu de le faire. Tu as mis ton nez dans ses affaires et la vie qu’elle méritait, elle commence à l’avoir seulement maintenant, depuis que tu en as décampé ! » pas la moindre intention de le couper dans son discours, je préfère encaisser comme tant de coups de couteaux mérités tout ce qu’il dit, tout ce que je ravale, tout ce que je sais par coeur mais que j'ai lâchement enfoui avec un talent et une descente particulièrement effrayants durant les derniers mois. « Tu ne rejettes plus la faute sur moi, j’en suis fort aise. Merci beaucoup, seulement, je croirais jamais rien de ce que tu avanceras tant que tu n’auras pas conscience que la seule personne responsable, c’est toi et que tu n’as pas fait ça pour aider ta sœur ou lui offrir une meilleure vie comme tu le clames. Non, tu l’as fait parce que tu es un égoïste et que jusqu’à ce qu’elle le rencontre, ta sœur faisait tout ce que tu disais. Ce que t’as pas supporté, c’est qu’elle grandisse et qu’elle n’ait plus besoin de toi alors tu l’as enfermé en te réfugiant derrière tes parents qui sont au moins aussi dégueulasse que toi. Donc, tu sais quoi, tu veux que je fasse table rase. Reconnais tes torts, accepte que tes intentions étaient mauvaises et après je t’aiderais. » accepte que tes intentions étaient mauvaises qu’il dit, que j’entends, que je grince, que je déteste, que je hais, que je sais pertinemment. « Ouais, ok, je sais. J'le sais, j'le sais maintenant. Mes intentions étaient à chier, j’ai été à chier, j’ai voulu tout diriger, j'ai voulu être son héros, et je l’ai échappé. Badly. » que je crache, que mon ton s’élève, et que je rattrape à peine la seconde d’après, quelques têtes se tournant vers nous et mon débordement de sang froid. Mais le truc, c’est que le dire me fait immensément de bien. Que le dire ouvre les valves, que l’entendre confirme de façon malsaine ce qui me faisait si peur. Que finalement, j’ai repoussé comme un idiot, comme un trouillard depuis la seconde où je me suis mêlé de toute cette histoire en la menant de front. « Je pensais pouvoir tout contrôler. Je pensais que ça serait aussi simple que ça l’a toujours été. De lui pointer le chemin à suivre, de lui éviter d’essayer quoi que ce soit d’autre que ce que je pensais être le meilleur choix pour elle. » que je crache, à moi-même, à bout de souffle mais pas près d’arrêter en si bon chemin. « Je lui ai jamais laissé le bénéfice du doute. Je l’ai jamais laissé choisir. J’ai jamais pensé qu’elle en était capable. » et l’historique que j’ai jamais vraiment articulé, que je rage de dire, qui soulage mes épaules mais contracte ma mâchoire. « J’aurais jamais dû la mettre dans cet avion-là. J’aurais jamais dû et je l’ai fait, et y’est trop tard pour les “jamais”. » parce que Ginny, elle me prove wrong depuis presque deux ans. Elle avait arrêté de peindre complètement quand j’étais dans les parages, pour finir par maintenant avoir son propre vernissage, et donner des ateliers à travers. Elle a toujours vécu au crochet de nos parents, et de nos jours, elle arrive à jongler entre l'achat de sa maison, la signature de son divorce, sa vie qui se complète. Et elle va bien, mieux. « J’ai été mauvais. Longtemps. Je me suis convaincu du contraire. Parce que ça faisait moins mal de penser que je le faisais pour elle, alors qu’elle en avait pas besoin. » qu’elle en a jamais eu besoin. Le silence, pesant, et mon souffle qui casse tout. « C’est comme ça que je sonne, quand je réalise des trucs trop tard et que je sais que je pars de loin si je veux me racheter à tes yeux, avant de même pouvoir penser me racheter à ceux de Ginny. » à Tad, puis, un coup d’oeil à Ben qui durant tout le monologue a joué le parfait rôle de médiateur, d’observateur. « Quand j’arrête de me cacher derrière mes trophées de beer pong et que je regarde la vérité en face. » que je soupire mollement, parce que je doute qu’après ce soir, le Brody voit en moi autre chose qu’une racaille ayant bousillé la vie de sa soeur y’a des années et qui en paie enfin le prix. « J’ai tellement peur de l’avoir perdue pour toujours les gars... c'est ma soeur et je l'aime tellement, c'est ma famille... et je l'ai perdue. » un peu à eux, beaucoup à moi.

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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyLun 10 Déc 2018 - 14:25

Sa moustache trempait dans sa pinte de bière, son regard par dessus la mousse glissant sur l’un et l’autre des protagonistes présents, le plissement subtil de ses paupières traduisant son intérêt pour leurs paroles, son sérieux dans cette grande reconstitution de puzzle. Le brun ravalait ce début d’amertume à l’encontre de Matt née de ses précédentes explications, comme si la rancoeur de Tad l’avait contagié -ou comme s’il se rendait compte, par lui-même, qu’il avait longtemps fermé les yeux sur une facette de son ami qu’il ne souhaitait ni rencontrer, ni apprendre à connaître. Son rôle, l’ampleur de son geste, ses conséquences, l’avocat n’avait pas voulu les voir, les reconnaître, s’en mêler et s’en sentir investi d’une manière ou d’une autre. Mais il était là, il devait comprendre, appréhender, digérer, et surtout, demeurer capable d’avoir le recul nécessaire pour ne pas s’ajouter au conflit au lieu de tenter de le régler. Cependant, quelques commentaires lui échappèrent, des bribes des pensées glissant furtivement sur sa langue trop rapidement pour qu’il puisse leur barrer la route de ses lèvres pincées. “Rude.” souffla-t-il lorsque Tad tourna le couteau dans la plaie du McGrath en soulignant que sa soeur remettait sa vie sur rails depuis qu’il n’en faisait plus partie -un pique amer, pas forcément nécessaire, mais qui parut avoir l’effet escompté sur l’autre parti. Et il prend sur lui, acceptant, encaissant, parfaitement conscient d’être fautif et de mériter tous les blâmes formulés. “Tu aurais dû avoir un peu de foi en ta propre soeur, reprocha l’irlandais à son tour tandis que Matt admettait l’avoir crue incapable d’user de jugeote au point de faire, à sa place, un choix de vie crucial. Si pas en qui que ce soit d’autre, au moins en elle.” Ben voyait bien entendu le reflet de sa propre relation avec Debra ; il l’avait laissée choisir, et assumer ce choix. Il avait désapprouvé, et s’était senti heurté par celui-ci. Mais c’était sa vie, la direction qu’elle voulait lui donner. Quand bien même il aurait souhaité mieux pour elle, il ne lui serait jamais venu à l’esprit de lui imposer ce qu’il estimait être le chemin à suivre. Notamment pour ne pas avoir à assumer la responsabilité de ce choix ; sa lâcheté avait été son salut au final. Le Brody lâcha un soupir. Les drames familiaux n’étaient définitivement pas sa tasse de thé ; s’il avait mis de la distance entre lui et l’Irlande, entre lui et Deb, ce n’était pas pour du beurre. Parce que distance + temps = solution dans le merveilleux monde de Ben. “Tu ne l’as pas perdu. Personne ne quitte ta vie sans ton propre consentement.” fit-il, se surprenant lui-même, au passage, de la parfaite tournure de ce bout de sagesse articulé presque trop spontanément. En d’autres mots, Matt devrait s’accrocher. “C’est ta soeur, ta famille.” Nulle autre motivation n’était nécessaire aux yeux du jeune homme pour qui ce concept passait avant tout le reste. Et il savait que le McGrath y tenait au moins autant que lui. “Et c’est ta meilleure amie.” ajouta-t-il en se tournant vers Tad, quitte à énoncer un fait tout haut. “Vous voulez tous les deux la même chose : son bonheur. C’est ce qu’on veut tous, parce qu’elle le mérite, elle a eu assez d’épreuves à traverser.” Nul besoin d’en faire le résumé ; ils étaient dedans jusqu’au cou depuis plus longtemps que lui. “Vous ne devriez pas ajouter un conflit entre vous deux par dessus tout ça.” Parce que c’était eux, elle le vivrait mal. Et parce que c’était eux, elle s’en mêlerait sûrement pour tenter d’arranger tout ceci, créer du dialogue, reformer une harmonie. Benjamin ne s’imaginait pas qu’elle puisse juste laisser deux des hommes de sa vie se battre à son sujet encore longtemps. “La leçon m’a l’air plutôt bien apprise d’un côté, et la punition assez sévère. Est-ce que tu peux accorder à Matt le bénéfice du doute, et croire qu’il est de bonne foi, qu’il veut bien faire pour l’avenir ? Juste… lui accorder le temps et l’opportunité de se rattraper, de se prouver.”
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Message(#)bemad ▲ off the ground EmptyDim 6 Jan 2019 - 16:35

Malgré tout ce que Ben aura réussi à avancer, et malgré la pertinence dans ses propos que Tad aura du mal à reconnaitre, il perd totalement patience face à l’énième discours travaillé de Matt et de la façon dont il se défausse de ses responsabilités en blâmant Ezra, ou même ses parents. Les parents McGrath n’ont jamais cherché le bien de leurs enfants mais leur bien à eux, et par conséquent, il avait toujours été propre à Matt que de remplir cette partie-là de leur job : s’assurer que Jill et Ginny soient bien, heureuses et épanouies. Une tâche que Tad reconnait bien lourde sur les épaules d’un jeune McGrath, une tâche qui s’est révélé être une croix à porter et une tâche qui a sûrement tout précipité parce qu’il n’avait pas su la remplir face à une Ginny enceinte alors qu’elle entrait à peine dans l’âge adulte. Tad sait dans le fond qu’il ne peut pas blâmer Matt pour ne pas avoir su remplir un rôle qui n’aurait pas dû être le siens. Finalement, ce serait comme reprocher à un poisson de ne pas avoir appris à sauter à la corde mais cette mauvaise foi à ne pas reconnaitre qu’il a tout fait tout seul, qu’il a tout viandé et qu’au lieu de protéger sa sœur, il avait joué avec sa vie, ça le met juste hors de lui et il ne mâche pas ses mots pour le faire comprendre. « Ouais, ok, je sais. J'le sais, j'le sais maintenant. Mes intentions étaient à chier, j’ai été à chier, j’ai voulu tout diriger, j'ai voulu être son héros, et je l’ai échappé. Badly. » Cela parait forcé à entendre, à dire aussi mais vu le discours de Tad, de tels propos n’auraient pas pu être spontané. Il a le sentiment de s’être battu pour lui faire cracher quelque chose qui sort enfin. Dommage que s’ajoute désormais la déception que ce que raconte Matt ne soit pas aussi spontané qu’il l’aurait voulu. « Je pensais pouvoir tout contrôler. Je pensais que ça serait aussi simple que ça l’a toujours été. De lui pointer le chemin à suivre, de lui éviter d’essayer quoi que ce soit d’autre que ce que je pensais être le meilleur choix pour elle. » Ouais, il ‘espère qu’il s’entend, qu’il saisit que tout ce qu’il pensait être normal ne l’est pas du tout et qu’il réalise combien il était très controlling avec elle. « Je lui ai jamais laissé le bénéfice du doute. Je l’ai jamais laissé choisir. J’ai jamais pensé qu’elle en était capable. » En effet. Une belle leçon de vie maintenant que de voir que celui qui s’en sort bien sans l’autre n’est pas celui qu’il pensait, mais peut-être que ce n’est pas le moment pour appuyer là-dessus. « Tu aurais dû avoir un peu de foi en ta propre sœur si pas en qui que ce soit d’autre, au moins en elle. » pointe Ben, Tad tourne les yeux vers lui sans le contredire avant de diriger le regard à nouveau vers Matt qui poursuit. « J’aurais jamais dû la mettre dans cet avion-là. J’aurais jamais dû et je l’ai fait, et y’est trop tard pour les “jamais”. » Il aurait presque envie de crier « tadaaaa » si ça n’allait pas attirer encore plus de regard vers eux, maintenant qu’ils terminent enfin de se battre comme des ménagères. « J’ai été mauvais. Longtemps. Je me suis convaincu du contraire. Parce que ça faisait moins mal de penser que je le faisais pour elle, alors qu’elle en avait pas besoin. » C’est comme de voir un mur entier s’écouler de lui-même. Ne reste plus qu’à Matt à développer le reste avec un psychologue, pour Tad, maintenant qu’il est mis face à sa réalité, autant qu’il devienne le problème de quelqu’un d’autre. « C’est comme ça que je sonne, quand je réalise des trucs trop tard et que je sais que je pars de loin si je veux me racheter à tes yeux, avant de même pouvoir penser me racheter à ceux de Ginny. » Là encore, il voit pas trop ce qu’il y’a à racheter à ses yeux. Tad a une opinion de merde de Matt. Mais c’est pas pour autant qu’il faut sa validation à lui pour qu’il approche sa sœur, c’est elle qui décide de ce qu’elle veut. « Quand j’arrête de me cacher derrière mes trophées de beer pong et que je regarde la vérité en face. » Il veut dire quand il assume s’être comporté comme la pire merde chiée par cette planète. Doucement Tad. Il se calme, heureux de la réalisation et de pouvoir saisir l’opportunité de mettre fin à cette conversation qui n’aura pas fini de le gonfler. « J’ai tellement peur de l’avoir perdue pour toujours les gars... c'est ma soeur et je l'aime tellement, c'est ma famille... et je l'ai perdue. » Clairement, s’il est d’accord pour mettre le garçon face à ses responsabilités, lui donner les billes pour qu’il comprenne ce qui lui est reproché et pourquoi il en est là aujourd’hui, il est hors de question qu’il sorte les mouchoirs pour le réconforter. « Tu ne l’as pas perdu. Personne ne quitte ta vie sans ton propre consentement. » Ben, qui justifie de sa présence en faisant ce que Tad n’avait absolument aucune envie de faire. C’est pourquoi il lui laisse la parole, le laisse gérer l’épanchement émotionnel qui semble venir. « C’est ta soeur, ta famille. » Et quelle famille. Si on ne prenait que son avis à lui, Ginny fait très bien de continuer sa vie seule, entre des parents dictateurs, une frère qui n’a pas hésité à la vendre et une sœur qui la jetterait dans un trou si elle pouvait. Mais, il doute que tout ça, ce soit su donc… “Et c’est ta meilleure amie.” Ouais, mais lui ne l’a pas perdu, lui n’a pas brisé sa vie. “Vous voulez tous les deux la même chose : son bonheur. C’est ce qu’on veut tous, parce qu’elle le mérite, elle a eu assez d’épreuves à traverser.” Et là, il se demande à nouveau qu’elle réflexion purement idyllique et probablement piochée dans un disney il va leur réciter. « Vous ne devriez pas ajouter un conflit entre vous deux par dessus tout ça. » Alors là, Tad se permet de réagir. « Qui te parle de rajouter un conflit ? » Parce que là, ce qui se passe entre Matt et lui, ça n’a rien d’un conflit. C’est juste un crétin qui explique à un gros crétin pourquoi il a un adjectif qualificatif devant son appellation et pas lui. « La leçon m’a l’air plutôt bien apprise d’un côté, et la punition assez sévère. Est-ce que tu peux accorder à Matt le bénéfice du doute, et croire qu’il est de bonne foi, qu’il veut bien faire pour l’avenir ? Juste… lui accorder le temps et l’opportunité de se rattraper, de se prouver. » Et est-ce qu’il veut pas lui faire un bisous sur la joue en signe de réconciliation aussi ? Tad soupire, se relève de sa chaise après avoir terminé son verre. « J’ai rien à lui accorder, j’ai pas vu ce mec depuis des années et on reste rien l’un pour l’autre. On est des inconnus. » Qu’il explique, avant de reprendre en s’adressant directement à Matt.  « Maintenant que tu sembles avoir les pistes pour réfléchir sur toi-même, je t’invite à en parler avec un professionnel de ta manie à vouloir contrôler les autres parce que tu ne retourneras pas près de ta sœur tant que tu n’aurais pas changé ça. Pour le reste, en ce qui me concerne, elle est assez grande pour décider ce qu’elle veut et je n’ai pas à m’y interposer ou à émettre mon avis. » Il fait quelques pas, avant de se retourner pour conclure. « Prend exemple. »
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