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 yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark

Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
  
yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark FQgUS3L Présent
ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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RPs TERMINÉS :
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(roa, juin 2020)
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grisy
(s1) lancementlove #4grace #1grace, greg, siennaweek-end #1grace #2grace #3
(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
DC : /
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyDim 20 Mai - 3:16

toowong :: st vincent's hospital

If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Cela allait faire bientôt deux mois que je m'évertuais à me bâtir cette nouvelle vie, pleinement imposée, peu à peu acceptée. Si je me risquais à émettre un constat de ces dernières semaines, je craignais jouir de très peu de points positifs à démontrer. Mes émotions, ma manière de faire face à mon geste, avait évolué au fil du temps, sous un caractère que je doutais bénéfique. En effet, souvent, le sentiment de m'engouffrer dans des états malsains plutôt qu'emprunter cette fameuse "pente ascendante" que tout le monde me souhaite m'étreignait. Sans doute avais-je besoin de temps afin de "mettre les choses à plat" comme me l'avait décrit Kane lors de son dernier passage à mon domicile.

Peu après ma tentative de suicide, j'avais épuisé mes forces à prouver faussement au monde m'environnant que j'allais bien, que je ne croyais pas au suicide, que je regrettais mon geste. Je m'étais réfugié dans le déni, avant que celui-ci me rejette mesquinement, devenant bien trop épineux. J'avais ensuite connu un stade où j'avais peu à peu commencé à me confier à des proches ou de simples personnes que j'appréciais et à qtui j'osais dévoiler mes peines de part le fait que nous n'étions pas extrêmement liés. Deux de mes rares interlocuteurs avaient composé des personnes à qui j'avais osé parler pour la simple et bonne raison que je m'étais imaginé qu'ils ne seraient pas tant touchés par le geste que j'avais posé et les démons qui me pourchassaient que des gens qui faisaient partie de mon quotidien depuis des années. Cependant, aujourd'hui, et depuis plusieurs jours, je n'avais plus envie de parler. Je ne m'en sentais pas le courage, ni même la force. Le déni, la fuite ou l'abandon me faisaient de nouveau de l’œil et bien je reconnaissais que ça m'avait offert un réconfort de me confier, tout comme la présence de mes amis, collègues ou connaissance étaient d'un soutien inestimable, j'étais prodigieusement vidé de toute énergie ou toute volonté. Je me sentais physiquement amorphe et mentalement abattu, ayant de plus en plus de mal à suivre les simples petits gestes du quotidien qui me permettaient de ne pas sombrer au fond du précipice, comme prendre une douche, me faire à manger, sortir un peu de chez moi.

Mon rythme de vie s'était vu chamboulé. Je ne travaillais plus depuis le jour où j'avais attenté à mes jours et j'avais également mis en pause mes activités bénévoles. C'était triste à dire mais mis à part mes rendez-vous chez le psychiatre qui me suivait depuis ma tentative de suicide, je n'avais aucune obligation. J'avais de plus en plus de mal à me broder un quotidien et surtout à ne pas retomber dans les travers qui m'avaient conduit à une fatale décision deux mois plus tôt. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Loan m'avait figuré que je n'avais pas à me presser dans quoi que ce soit, que je pouvais "prendre mon temps" dans ma "convalescence" : "Tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage !". Sa phrase m'avait arraché un sourire. Toutefois, des cernes obscurcissaient de plus en plus mes yeux, le sommeil composant une denrée rare, mon esprit tiraillé inlassablement pas des émotions et sentiments toxiques. Parfois, je pouvais même me les imaginer dans la chambre, monstres dotés d'une silhouette aussi imposante que le poids qu'ils imposent sur mes épaules, gesticulant de manière cauchemardesque, dessinant de terribles adversaires assoiffés de ma sérénité ou d'un éventuel bonheur que je pourrais ressentir. "Barrez-vous cons de mimes", avais-je parfois envie de leur hurler, me forçant à fixer le plafond de manière si intense que j'en frôlais la capacité de devenir nyctalope, et j'essayais, en désespoir de cause, si férocement d'abrutir mon cerveau en me questionnant sur le sommeil des autres animaux : les éléphants se couchent-ils la nuit ? Et les girafes ? Pour les oublier. Mais ma concentration était ruinée. J'étais incapable de songer au même sujet plus de quelques minutes avant que mes démons me happent de nouveau. Mes ambitions voletaient faiblement, telles des papillons de nuit, pour être happées entièrement systématiquement.

Ce matin, le ciel était céruléen. De ma chambre, j'entendais un couple de personnes âgées dans la rue discuter jardinage, élaborant la décoration de leur cour privée : "A gauche, des rhododendrons, "et là, un petit géranium."" Je les imaginais représenter de leurs mains leur terrain et m'extirpais non sans peine de mon lit. Le même fléau, jour après jour : se jeter littéralement de ses draps pour ne pas déposer totalement les armes. J'ouvrais ma garde-robe et au lieu d'attraper quelques vêtements propres à la volée comme j'avais eu l'habitude de le faire ces dernières semaines, je me concentrais davantage sur son contenu. Mes yeux s'attardèrent sur le sol de l'armoire où reposaient les baskets que je n'avais pas enfilées depuis des mois. Il paraissait bien loin, le grand sportif que j'eus été. Sur une boîte, un bonnet noir que je portais lorsque l'hiver s'installait à Brisbane et que je courrais. Derrière, des bottes de pluie, qui dataient sans doute des parties de pêche que je faisais avec mon père. Ma chère casquette, aux couleurs de l'équipe de football australien de l'université pour laquelle j'avais jouée de longues années, était pendue sur un crochet. A ses côtés, un deuxième crochet soutenait quelques ceintures. Dans un autre compartiment étaient entassées des paires de chaussettes, je me penchais par ailleurs pour en attraper une et la lancer sur le lit derrière moi. Au niveau des cintres, les chemises que je vêtais pour les grandes occasions et tout au fond de la penderie, une écharpe, elle aussi aux couleurs de l'équipe de football australien de l'université. Je n'avais jamais ressenti le besoin de la porter, elle faisait davantage office de souvenir. Je remarquais une paire de gants perdue au fond du meuble, à côté d'un maillot de bain, et les récupérais de manière à les ranger proche de mon bonnet. Sur les étagères étaient soigneusement pliés mes pantalons, mes pulls, mes shorts, mes t-shirts. Je soupirais et finissais par attraper un ensemble que j'emmenais avec moi dans ma salle de bain afin de prendre une douche et les revêtir.

Je sautais l'étape du petit-déjeuner, attrapais l'enveloppe sur le comptoir de ma cuisine et m'extirpais de ma maisonnée. Quelques voisins me saluèrent avant de reprendre leur conversation quant aux futures réparations qu'ils effectueraient sur leur voiture ou comment ils bichonneraient leur véhicule tant appréciés. À l'occasion, je vous mettrai un petit coup de polish, entendais-je l'un d'eux adresser. Je continuais ma route jusqu'à l'hôpital où j'avais pendant de nombreuses années travaillé et où j'étais encore employé. La veille, un agent administratif m'avait contacté pour me faire part du fait que ma situation était irrégulière. Apparemment, mes documents attestant la continuité de mon arrêt maladie ne leur étaient pas parvenus et plutôt que de faire de nouveau confiance en la voie postale, je m'étais dit que j'allais directement leur déposer. Secrètement, je m'affligeais surtout ce genre de décision pour m'ordonner intérieurement de sortir de chez moi et me sentir un peu plus en paix avec mon comportement. Je m'en féliciterai inévitablement ce soir : Oui, je suis nase, mais au moins, j'ai fait une chose de bien.

J'entrais par la porte des services techniques de manière à croiser le moins possible de personnel soignant. J'avais été traité à St Vincent suite à ma tentative de suicide, tout le monde savait pertinemment que j'avais voulu mettre fin à mes jours, et aujourd'hui, je n'avais envie de voir personne. Je n'avais pas envie de mentir à plus d'individus que nécessaire en leur clamant faussement que j'allais bien. Je ne désirais pas me sentir obligé de complaire leurs curiosités ou entretenir des conversations polies. Je voulais juste déposer ce document, être fier d'avoir réalisé cette commission, et retrouver ma solitude certes agressive et néfaste, mais en quelque sorte réconfortante dans son anonymat. Il n'y avait personne pour me juger dans la pénombre de mon domicile. Il me semblait bien loin, le moment où j'avais hâte de reprendre mon travail, peu après ma sortie de l'hôpital. J'empruntais le long couloir des personnels administratifs, avant qu'une voix ne m'interpelle. Je me stoppais dans ma marche rapide, reconnaissant promptement la silhouette puis le visage d'une admirable collègue. Mon cœur se pinçait alors que je songeais à tout ce que Yasmine avait accompli, toute la force et le courage qu'elle avait su démontrer, tandis que moi, j'étais à ce minable niveau. « Hey, Yasmine. Ça va ? » Je rejetais directement l'attention sur elle, lui lançais le même salut que j'avais toujours formulé à qui que ce soit. Je ne rompais pas la coutume, bien que mon allure, elle, n'avait rien de traditionnelle. Oui, j'étais propre sur moi, mais mes traits étaient tirés, mes cheveux se bataillaient davantage qu'à l'accoutumée, ma barbe datait de plus de jours que ce que j'autorisais généralement.




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Dernière édition par Isaac Jensen le Lun 14 Aoû - 21:02, édité 1 fois
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyLun 21 Mai - 14:40

a flower glowing in the dark
isaac & yasmine

On lui avait parlé du syndrome du retour avant même qu’elle ne rentre à Brisbane. Anita l’avait mise en garde. Après les retrouvailles, l’euphorie ayant fait son œuvre, l’isolement prenait sa place. Depuis quelques temps, son esprit la menait souvent à penser que personne ne pouvait réellement comprendre ce qu’elle avait vécu. Son entourage avait démontré un intérêt grandissant par rapport à son expérience, mais parfois, ça lui paraissait sonner faux, comme s’ils essayaient juste de meubler la conversation en la ramenant à un sujet qui lui tenait à cœur ; s’y intéressaient-ils vraiment ? Voilà, l’était d’esprit dans lequel Yasmine évoluait en ce moment, et les vertus du jeûne du Ramadan ne l’aidait en rien à faire la paix avec ses pensées moroses, bien au contraire.
Les volontaires de retour de mission avaient soudain l’impression de vivre au ralenti, obligés de se réadapter à un mode de vie qu’ils avaient mis de côté pendant une période donnée. Ce contre-choc culturel, Yasmine pensait pouvoir y échapper, entourée par ses proches, et s’étant préparée à rentrer chez elle, certes la boule au ventre, mais prête à tout mettre en œuvre pour reprendre ses habitudes. Elle savait qu’elle retrouverait son travail au St-Vincent Hospital, la direction le lui avait promis lorsqu’elle leur avait remis sa décision de les quitter un temps, et des projets plein la tête, elle s’évertuait à s’émanciper du profond sentiment de trop peu qui la titillait depuis son retour en ne restant pas inactive. Elle voyait des gens, beaucoup ; elle racontait chaque fois la même chose, beaucoup ; le même sourire accroché au visage, l’esprit à des kilomètres de là. Jusqu’à maintenant, elle pensait bien s’en sortir, maintenant l’illusion en mettant ses cernes sur le dos de la difficulté à reprendre un rythme de sommeil régulier, mais elle était obligée d’admettre qu’elle avait surestimé les cauchemars qu’elle faisait bien trop souvent – au point que l’insomnie était devenue sa meilleure alliée pour affronter ses terreurs nocturnes. Dans l’urgence de l’hôpital de fortune de Diffa, elle n’avait jamais craint de mal encaisser les horreurs dont elle avait témoin. Elle avait déjà des angoisses à cette époque-là, des angoisses qu’elle canalisait en travaillant d’arrache-pied auprès des équipes sur place, persuadée que son travail lui permettrait d’apaiser son stress. Maintenant qu’elle était rentrée, elle se demandait si son expérience n’avait pas aggravé son état, et confirmer ses doutes quant à sa nécessité de consulter un thérapeute.

« C’est une bonne initiative, Yas. » Les yeux vagabondant sur les pamphlets disposés en quinconce sur le rebord de la fenêtre du box dans lequel elle avait passé la matinée, la jeune femme marqua un temps pour reprendre ses esprits, battant des cils. Puis elle répondit à l’infirmière, une collègue, qui venait de la rejoindre « C’est une condition sine qua none pour que je reprenne mon poste, fais-moi voir. » Elle baissa la manche de sa chemise en jeans, dissimulant de fait le petit bout de coton au creux de son bras droit, et chipa les résultats de sa prise de sang avant que sa collègue ne puisse s’en apercevoir. Ses yeux passèrent d’une ligne à l’autre avec rapidité, alors qu’elle se mordillait l’intérieur des joues avec acharnement, l’index posé sur le cœur de ses lèvres contrites. Faire un bilan de santé lui avait traversé l’esprit en se levant le matin-même ; Yasmine s’était donc levée pour se rendre à l’hôpital. Elle avait passé les portes du service des urgences depuis la première fois qu’elle était rentrée, et pas en tant que membre du corps médical, mais en tant que patiente. Accueillie avec enthousiasme par l’équipe de jour, elle leur avait promis un rapport complet pour plus tard, mais pour l’heure « J’ai une légère carence en fer, étant donné la période de l’année, c’est pas étonnant. Bon. » Elle regarda une seconde supplémentaire ses résultats, cherchant la confirmation que tout allait bien chez elle. Après un signe de tête engageant, elle sauta du lit d’hôpital. Aussi vite, elle empoigna son sac et sa veste vaguement militaire, quand l’infirmière arrêta son geste « Ils sont au courant que tu es ici. Ils demandent à te voir. » Elles échangèrent un regard qui s’étira sur plusieurs secondes ; les mots suivi psychologique s’imprimèrent sur la rétine de son interlocutrice. Yasmine prit le temps, mais elle finit par lui sourire, lui tapotant doucement l’épaule avant d’amorcer son départ, son sac fiché à l’épaule « T’inquiète, c’est le protocole. Je vais descendre pour leur apporter ça déjà, la suite au prochain épisode. » Elle sortit, lui adressant un clin d’œil raté. Quand elle l’entendit lui crier, la tête en dehors du box « J’imagine que tu fais l’impasse sur la collation ? »

Evidemment que oui. Elle n’y pensait même déjà plus lorsqu’elle dévala la rangée de marches qui menaient jusqu’à l’administration de l’hôpital. Le calme qui y régnait lui fit noter le contraste saisissant avec les urgences qu’elle venait de quitter. Quand elle se rendait ici, le moins souvent possible cela dit, elle se trouvait dans un tout autre monde, bien plus angoissant encore que tout le reste. Il y flottait même une odeur différente, celle du pouvoir certain des individus qui régentaient cet hôpital, et tandis qu’elle s’apprêtait à descendre la dernière marche pour mieux s’engager dans le couloir, elle remarqua à quel point la feuille qu’elle tenait gigotait entre ses doigts ; elle tremblait un peu. Cependant, elle ne s’y attarda pas, et retrouvant le sol grinçant sous les semelles de ses tennis, elle plia ses résultats pour les fourrer dans sa poche. Une fois ce que ce fût fait, elle releva la tête. Tout à coup, elle écarta sa tension d’une pichenette mentale, enfilant un masque de fausse confiance, tout sourire.

« Jensen ! » s’exclama-t-elle, préférant interpeller le jeune homme par son nom de famille, comme il était d’usage dans les couloirs des urgences. Elle fit quelques pas dans sa direction, un sourire moins factice rehaussant ses pommettes rebondies. Ça lui faisait plaisir de le voir, ils avaient beaucoup échangé au cours de son voyage, et elle avait beaucoup regretté qu’il ne soit pas venu avec elle ; peut-être que sa présence aurait rendu le retour plus facile, elle ne le saurait jamais. A distance, son regard vagabonda du côté de ses cheveux en bataille et de sa barbe « Comme toujours. Nouveau look ? » Quelques pas supplémentaires, et elle arriva enfin face à lui. Yasmine avait délaissé depuis longtemps les accolades, devenue réticente vis-à-vis de certaine forme de contact avec certaine personne, alors elle cogna doucement son épaule avec son poing fermé « Tu m’avais caché ça dans tes mails. » Elle n’émit aucune forme d’appréciation quelconque, elle l’observa d’un œil discret, passant outre les quelques détails qu’elle notifia en cours de route ; il avait l’air épuisé. Mais ce n’était pas étonnant, considérant le poste qu’il occupait aux urgences, le même que le sien, et qui leur avait permis de sympathiser. Aussi, elle lui sourit une nouvelle fois, balayant un rideau tout entier de ses cheveux d’un côté à un autre. Puis, elle regarda autour d’elle, feintant la suspicion avant de lui demander, tout bas « Tu passes par l’entrée des artistes maintenant ? Tu veux éviter qui ? »

AVENGEDINCHAINS


Dernière édition par Yasmine Khadji le Dim 24 Juin - 15:24, édité 1 fois
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyDim 3 Juin - 3:43


If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Yasmine avait changé. Elle avait beau m'interpeller comme à l'accoutumée des urgences, elle ne semblait me rejeter qu'une partie d'elle-même, des semblants de son âme s'étant peut-être perdus au cours de sa mission humanitaire. Je soupçonnais que ce genre de séjour métamorphose l'existence de chacun d'une façon singulière. Physiquement, l'infirmière urgentiste arboraient quelques traces de son périple : ses joues me paraissaient un peu plus creusées, sa démarche un peu moins assurée - bien que sa voix, elle, portait toujours autant, voire davantage. Cependant, ce qui attirait davantage mon attention, c'était ce nouvel éclat au fond de ses yeux, que je peinais encore à interpréter.

A mon traditionnel, elle répondait comme à l'ordinaire. Quel infirmier ose s'avouer vaincu ? Quel soignant clame aller mal ? Cela fait plus d'une décennie que je suis hospitalier et bien que j'ai vu des collègues sombrer, craquer, pleurer, hurler, frapper ;  jamais je n'en ai entendu un se plaindre ouvertement, au détour d'un calme couloir. Non, à mon sens, le soignant ne prend pas le temps de se lamenter, obnubilé par le mieux-être de ses patients. Ce n'est que lorsque la pression est trop forte, que les sensations dévastatrices trop immenses, qu'il explose - ou implose. Je passe une main vaine dans mes cheveux lorsqu'elle remarque derechef mon « nouveau look », néanmoins, je stoppe aussi promptement mon geste, conscient de son caractère dérisoire. Une partie de moi jouit encore d'assez d'amour propre pour ne pas souhaiter ressembler à un total cadavre.

« Tu m’avais caché ça dans tes mails. » Mon épaule reprend place suite à son salut amical et je retiens un rictus. Non pas causé par l'impulsion de son geste, mais bien par celle de ses paroles. Au fil des années en tant que collègues, j'avais toujours parlé ouvertement à Yasmine. Je ne faisais pas partie de cette catégorie de personne qui déblatère continuellement sur sa vie, mais je laissais parfois quelques éléments importants, comme mes fiançailles, l'achat de ma maison, ma volonté d'être père, s'annoncer au fil de nos discussions. En réalité, il me semblait qu'avec la trentenaire, nous vivions davantage dans le moment présent et nous bâtissions notre relation - et nos confidences - sur ce que nous expérimentions au travers de nos patients. Je détenais beaucoup d'affection et d'estime pour mon interlocutrice, mais en aucun cas, je lui avais figuré dans mes emails que j'avais attenté à ma vie. Lorsqu'elle quittait Brisbane, je tenais encore la barre de mon navire en tempête impétueuse, bon gré mal gré, buvant plus que de raison dans une désespérée tentative de noyer mes maux, mais n'ayant jamais mis les pieds au centre hospitalier alcoolisé. Je gérais au mieux et bien que j'avais fait part à Yasmine que le timing était mauvais pour suivre cette forte tentation de l'accompagner dans sa mission humanitaire, je ne lui avais révélé qu'à demi-mot que mon couple tombait en ruine. A l'époque, j'espérais ardemment recoller les morceaux entre mon être et celui pour lequel mon cœur battait - je croyais cela même possible.

Alors, à quoi Yasmine faisait-elle allusion ? Ma nouvelle apparence physique ? Mon couple annihilé ? Mon assassine volonté de fatalité ? Je n'étais ni dupe, ni égocentrique. J'avais conscience que mon sujet pouvait être abordé aux urgences et que quiconque s'étonne de mon absence apprend rapidement les motifs de celle-ci. Mon souhait de mettre un terme à mon histoire n'est pas secret à St Vincent ; j'ai même eu la visite d'un médecin urgentiste en avril qui souhaitait s'assurer que je tenais le coup. J'ignorais si la Khadji avait repris pleinement ses fonctions et ce qu'elle avait pu entendre sur ma situation. « J'imagine qu'il y a des choses difficiles à décrire par écrit... » Je tente, prudemment, essayant d'englober un maximum d'éventualités dans cette phrase effrontément passe-partout.

Puis, la soignante se rapproche. Je remarque que ses doigts sont solidement refermés sur un papier aux couleurs du laboratoire de la bâtisse mais ne m'y attarde pas davantage. Plutôt, sa franchise invite vigueur dans mon organisme. Rien n'échappe à la perspicace Yasmine et elle n'autorise personne à la servir de bobards ou flous propos. Je pince mes lèvres et inspire profondément, assez brave pour lui donner raison, mais pas assez pour lui relater mes états d'âme. « Vu mon arrêt je ne souhaitais pas trop m'aventurer dans le service. » Je redoute encore le regard de mes collègues, certains d'entre eux ayant même été de garde lorsque j'ai été transporté à demi-mort par les secouristes. Je crains y lire déception, colère, pitié. « Je viens régulariser ma situation, d'ailleurs, » ajoutais-je en lui montrant l'enveloppe scellée sur mon arrêt maladie paraphé par mon médecin traitant. Je démontre ensuite du menton le document que Yasmine promène aussi, suggérant : « Toi aussi ? » Un silence de quelques secondes s'installe entre nous, pendant lequel j'enfonce mes mains dans les poches de ma veste, l'enveloppe se froissant sans cérémonie dans le geste. Mes pensées vagabondent à la dernière fois que j'ai vu Yasmine, quand je devais lui dire au revoir et lui souhaiter bonne continuation dans sa noble mission. Je me risque à jouer intérieurement au jeu des « si ». Si je l'avais suivie, aurais-je regretté ? Si j'étais parti, serais-je aujourd'hui plus heureux ? Si je l'avais accompagnée, serais-je célibataire, serais-je père ? Je chasse ce pernicieux conditionnel et repose mon regard dans celui de Yasmine, m'évertuant à le décrypter. « Tu as repris le travail ? Tu bosses aujourd'hui ? J'aimerai ça, entendre les détails de ta mission. Ou autre chose, si t'en as marre d'en parler. » Je me retiens de l'inviter à prendre un café, conscient que nous sommes en plein Ramadan. Je ne lui laisse pas trop le temps d'esquisser la moindre réplique que je reprends avidement, la question brûlant mes lèvres : « Tu voudras y retourner ? ».




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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyLun 4 Juin - 9:51

a flower glowing in the dark
isaac & yasmine

Un hôpital, c’est comme un petit village. Tout finit par se savoir, pas toujours par hasard. Les rumeurs circulent bon train, des rumeurs qui ne concernent pas seulement les patients les plus excentriques. Colportés par-ci par-là, entre deux relais de gardes, autour d’un énième shot de café, dans l’attente d’un examen accoudé au guichet du laboratoire d’analyses à 3h00 passées du matin, les sales petits secrets des employés finissent un jour où l’autre par émerger. Et parfois, ils ruinent une réputation en plus d’une carrière rondement menée jusqu’alors. Ça n’avait jamais été le fort de Yasmine d’écouter les on-dit sous le prétexte qu’ils font partie intégrante de la vie de l’hôpital, et si on lui demandait ce qu’elle appréciait le moins dans son métier, cette médisance assumée entre collègues, infirmiers ou médecins, prendrait sûrement des allures de grand vainqueur. Malheureusement, elle ne pouvait pas toujours éviter le tumulte d’un ragot particulièrement juteux, aussi dans ce cas-là, elle préférait se faire sa propre opinion sur le sujet, refusant tout bonnement de rentrer dans le cercle vicieux des préjugés en s’en remettant à sa bonne conscience qui lui dictait souvent la meilleure marche à suivre. A titre d’exemple, quand une épidémie de syphilis s’était répandue sur plusieurs étages du St-Vincent, elle n’avait pas cherché à comprendre et s’était armée de son professionnalisme et de ses gants stériles pour traiter certains de ses proches collègues sans jamais leur demander à quoi ils pensaient en s’enfermant dans les réserves pharmaceutiques avec des internes. C’était l’une des nombreuses différences qui séparaient la vie du camp qu’elle venait de quitter de celle des couloirs larges du service des urgences qu’elle fréquentait depuis ses 22 ans. A Diffa, on avait peu de temps pour se délecter du murmure des cancans tant le vacarme de la souffrance était assourdissant. Comme si son hyperacousie s’était étendue depuis huit mois, elle avait encore moins prêté attention à ce qu’il se racontait dans le service lorsqu’elle en avait passé les portes ce matin-même. Tant de choses devaient s’être passées depuis son départ qu’elle n’osait pas imaginer la masse d’informations qui lui tomberait sur la tête une fois qu’elle serait de nouveau affectée au service, et très franchement, elle ne se sentait pas prête au rapport. Elle avait repoussé les vagues de secrets qu’on avait été tenté de lui souffler au creux de l’oreille tout à l’heure, et de ce fait, elle était passée comme une flèche à côté du tapage autour de l’absence d’Isaac. Alors quand elle se risqua à plaisanter, véritablement ravie de tomber sur lui en plein milieu de cette allée, et qu’il lui apprit son arrêt maladie, elle redouta sincèrement d’avoir parlé trop vite. Ses sourcils se froncèrent, et tandis qu’elle remontait son sac sur son épaule, son ton emprunta des accents d’ignorance totale quand elle lui demanda :

« Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Au fond de ses pupilles, une lueur d’inquiétude s’illumina soudain. Ils avaient énormément échangé lorsqu’elle était partie. Elle avait évidemment noté la fréquence moins soutenue des mails du jeune homme, et le brusque changement de ton de certains d’entre eux à un moment donné, mais elle était plutôt bien placée pour savoir que chaque jour est neuf, et qu’il ne peut pas toujours être aussi bon que le précédent. Elle s’était vaguement inquiétée que son insistance à lui raconter son séjour l’indispose sur la durée, et avait préféré égrainer ses missives pour lui permettre de faire la paix avec ce qui le torturait de son côté. Mais pas une fois elle s’était demandé si quelque chose de grave s’était passé. A la lumière de l’égoïsme dont elle avait fait preuve, Yasmine fût piquer par la honte d’avoir manqué de discernement et d’avoir fait preuve d’autant d’individualisme ; ça ne lui ressemblait pas.
Ayant ressenti le besoin d’occuper de nouveau ses mains, un peu embarrassée au demeurant, elle avait ressorti son bilan sanguin de sa poche pour en plier soigneusement les bords. Isaac lui demanda si elle était venue pour la même raison que lui. Elle releva la tête, haussant distraitement une épaule « En quelque sorte, oui. Je m’attends au sempiternel discours sur le courage dont j’ai preuve et la fierté immense du directeur à propos de mon engagement là-bas. A ça, et à l’obligation de passer un check-up complet avant de revenir travailler, alors j’ai pris les devants. » Elle agita sa feuille devant le nez du jeune homme, un mince sourire fendant son visage pendant qu’elle l’observait du coin de l’œil, profondément dérangée par l’idée qu’elle ait minimisé ce qui avait pu lui arriver.

Comme il engageait la conversation sur un autre terrain, Yasmine prit l’initiative de s’asseoir au milieu du strapontin mural, installé derrière eux dans le couloir « Je crois que j’en aurais jamais assez de raconter. Même si c’est pénible de s’y replonger parfois. » Elle marqua un temps significatif, prenant conscience que c’était la toute première fois qu’elle mentionnait ses difficultés à voix haute. Son regard se perdit à peine quelques secondes au milieu des dalles mouchetés du couloir, quand elle reprit doucement « J’ai vu des choses que je pourrais pas oublier, mais tu le sais déjà. » ponctua-t-elle avec une bonne humeur légèrement surjouée et sourire complice. Ouvrant son sac d’un même chef, elle y rangea son résultat d’examens, puis elle joignit ses mains sur ses genoux, laissant échapper un soupir contrit lorsqu’elle se mit à réfléchir à la possibilité de retourner sur place. Elle ne pouvait pas nier qu’elle n’y pensait pas, mais son esprit était encore embrumé, entre ses rêves – qu’elle était bien obligée de faire tout éveillée – et sa nouvelle réalité.  Après un instant, elle consentit néanmoins à lui avouer « Si l’occasion se présente, pourquoi pas ? Tu viendrais avec moi cette fois ? » lui demanda-t-elle, lui donnant un petit coup de coude pour le faire légèrement basculer sur son siège. Replaçant une mèche de cheveux sur son épaule, elle ne laissa pas l’occasion au silence de s’étirer, et ajouta en lui adressant un regard fixe « T’es sûr que tout va bien, Isaac ? »

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Dernière édition par Yasmine Khadji le Dim 24 Juin - 15:24, édité 1 fois
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyDim 17 Juin - 21:25


If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Je procédais avec prudence, sélectionnant méticuleusement mes mots. J'ignorais si Yasmine avait eu le loisir de percevoir quelques bribes du sombre agissement teinté de fatalité que j'avais posé contre ma propre existence. J'étais ignare par rapport aux justifications servies à ceux s'interrogeant sur mon absence. J'avais néanmoins parfaitement conscience que ma tentative de suicide était connue d'une bonne partie du service des urgences et s'étendait même parfois à l'intégralité de St Vincent's. En effet, j'avais reçu de la visite et des messages textes de soignants ou médecins s'inquiétant sur mon état - ou épris d'une curiosité malsaine. Une patiente m'avait même offert son aide pour traverser cette « phase » difficile dont j'avais toutes les misères du monde à estimer temporaire, éphémère.

La vérité est que je n'avais jamais eu à déclarer à qui que ce soit que j'avais attenté à mes jours. Jusqu'ici, chaque personne me fréquentant, avait appris la nouvelle d'une manière ou d'une autre. L'information s'était répandue telle une traînée de poudre, m'ôtant l'épine d'annoncer à qui que ce soit que la souffrance que j'avais connue avait atteint des monts me conduisant à une prière à la mort.

Les sourcils froncés, mon interlocutrice me demandait, inquiète, ce qui m'était arrivé. Lâche, je fuyais son regard et entrelaçais mes doigts nerveusement. La réaction m'était instinctive, néanmoins, j'avais conscience derechef qu'elle ne passerait pas inaperçue aux yeux de l'infirmière. En effet, je n'étais pas de ceux qui détournent le regard, je ne craignais traditionnellement pas les mots - et encore moins la vérité, aussi féroce puisse-t-elle être. J'avais toujours été quelqu'un de franc, qui usait de l'humour pour que les maux annoncés soient plus aisément inculqués. Jamais Yasmine ne m'avait vu tourner le dos à un devoir, censurer une information. De plus, j'avais toujours été un infirmier assuré, faisant preuve d'un sang-froid inébranlable. Ainsi, je tentais vainement de pâlir ma fuite en évoquant ma situation administrative à régulariser, les termes accompagnés d'un regard mal assuré qui effleure ses traits. Mes pupilles s'accrochent au document soigneusement plié qu'elle détient et je la questionne sur sa présence dans ce couloir, conjecturant que le même objectif nous ait mené en ce lieu.

Précédée d'un haussement distrait d'épaule, j'écoute attentivement sa réponse, un fin sourire tantôt figé, tantôt absent, étirant mes lippes. « Tu as bien fait, » prononçais-je, commentaire aussi valable pour sa mission humanitaire que pour l'anticipation du contrôle complet qui l'autoriserait à reprendre son poste de soignant. La feuille qu'elle agite devant mon nez m'ancre davantage à la réalité, faisant pétiller mon regard fatigué. Je m'accroche à son périple, lui avouant que j'apprécierai énormément passer du temps en sa compagnie ainsi qu'elle me relate les anecdotes de son récit qu'elle peut - et souhaite - communiquer. Mon sourire se transforme en rictus compréhensif lorsqu'elle me confie la difficulté de sa mission. Je ne peux qu'imaginer les diverses scènes auxquelles elle a participées, je ne détiens qu'empathie face aux émotions qui peuvent solidement étreindre la trentenaire. J'acquiesce lorsqu'elle ajoute avoir été témoin de choses qu'elle ne saurait effacer de sa mémoire. « Elles te définiront, » répliquais-je d'un ton aussi complice que délicat, lourd de cette entraide que je lui offrirai en tout temps. Les secondes agonisent entre nous, un silence s'installant sournoisement entre nos deux âmes bouleversées par la vie. Soudain, je la questionne sur son éventuel désir de repartir au Niger, ma voix vibrant cette fois-ci d'un singulier espoir. « Si l’occasion se présente, pourquoi pas ? Tu viendrais avec moi cette fois ? »

Je plante franchement mon regard dans le sien. En l'espace d'un instant, mon esprit m'éjecte malgré moi des mois plus tôt, lorsque Yasmine préparait son départ et que je rêvais de l'accompagner. L'unique élément me retenant à Brisbane était Chloe, mon actuelle ex-fiancée, et plus précisément notre relation qui connaissait une véritable déchéance. A mes yeux, cette descente aux enfers n'en était pas une, néanmoins. J'aimais tellement la jeune femme qu'il m'était inconcevable que l'on rompe. L'on pouvait très bien « faire une pause », si le cœur lui en disait de s'adonner à cette pratique que je jugeais à la mode. Toutefois, jamais nous ne pourrions nous quitter. Nous étions faits pour être ensemble, pour vivre ensemble, vieillir ensemble. J'étais inapte à percevoir un autre dessein que celui-ci. Et même si cette certitude faisait battre le tambour de mon cœur au rythme du sien, je redoutais m'absenter de mon pays natal le temps de cette mission, convaincu que l'objet de mes désirs me nécessitait. Douce ironie : j'étais celui qui était dangereusement, indéniablement dépendant de sa présence.

Ces fantômes composés de révolu sont chassés lorsque d'un coup de coude, Yasmine me fait perdre mon équilibre. Alors que je reprends place à ses côtés, elle m'assène d'une nouvelle déstabilisation : « T’es sûr que tout va bien, Isaac ? » Je laisse quelques secondes planer, sentant le regard fixe de la Khadji me brûler l'épiderme. J'inspire profondément puis réponds sur un ton si catégorique, si assuré, qu'il possèdes des traits de surprenant. « Je viendrai avec toi. » Et au regard que m'offre présentement Yasmine et que je maintiens désormais, je déduis, à tort ou à raison, que c'est l'acte étranger à mes habitudes de trop que je pose. Une dichotomie s'opère, entre le collègue qu'elle a fréquenté durant d'innombrables services et la figure transformée qui se situe à sa droite. Je suis censé être quelqu'un qui valorise bien trop sa parole pour s'engager si sereinement, si franchement, à du conditionnel. Même s'il était certain d'accepter cette invitation, l'ancien Isaac aurait servi un « Probablement » ou un « J'aimerais beaucoup » qui se serait ultimement apparenté à une réponse positive, mais laissait tout de même une fenêtre aux doutes comme aux imprévus.

Je soupire doucement, appuie délicatement ma tête contre le mur. Je récolte les minutes de silence comme l'on rassemble son courage puis j'indique : « Non. On dépose nos documents et je t'explique ? » Puisque même si je soupçonne un bon nombre du personnel administratif avoir été informé de mon histoire, je ne veux pas l'étaler dans ces couloirs fréquentés. Même s'il était un jeu d'enfant pour les agents de l'établissement de transmettre ma tentative de suicide, je ne me suis jamais prêté à cet aveu, qui a péniblement des airs de mea culpa à mon sens. Je me redresse et m'ôte du strapontin, invitant mon interlocutrice à faire de même. Une fois le monstre administratif rassasié, je l'entraîne vers l'issue la moins fréquentée et la plus proche que je connaisse. Je ralentis devant le mur me l'annonçant, mon rythme cardiaque s'accélérant. Mes mains se plongent dans les poches de mon blouson, dissimulant la fébrilité de mes doigts. Je m'installe sur les marches de l'escalier, m'agrippant au peu de contenance qu'il me reste.

Comment peux-je livrer une telle information à Yasmine ? A mes yeux, elle représente ce pilier de force. Elle a toujours fait preuve de ce stable et altruiste courage qui fait d'elle une âme extraordinaire. Lorsqu'elle était en mission humanitaire à expérimenter des situations purement cauchemardesques, j'étais dans mon quotidien en comparaison franchement aisé, privilégié. Pourtant, de nous deux, c'est moi, qui ait lamentablement failli. « Je ne veux pas que tu l'apprennes de quelqu'un d'autre que moi, » débutais-je. C'était une des raisons majeures qui me forçait à m'infliger ce supplice. Je m'attarde au fond de son regard, m'imprimant mentalement ces angles sur son âme, convaincu qu'une fois les termes lancés, ce premier changera à tout jamais. J'estime et affectionne beaucoup trop mon interlocutrice pour ne pas lui confier la pénombre qui m'habite, bien que conscient de toutes les répercussions que celle-ci opposera sur notre relation. « Peu de temps après que tu sois partie, la situation - ma situation - a continué de dégénérer. » Je marque une pause, extirpant tous les mots dont je disposais de la sémantique nécessitée, choisissant soigneusement les plus judicieux, ceux qui pourraient peut-être me faire pardonner, bien que je me sentais naïf de me leurrer à cet espoir. Peu importe comment l'on disait les choses, les faits restaient sombrement identiques. Aucun propos porteur de vérité n'altérait celle-ci. « Si bien que j'étais incapable d'en voir la moindre issue. Enfin. » Si, j'en voyais une. Une seule, triomphalement indécente, égoïstement douloureuse pour mes proches, indispensable pour moi. « Il me fallait que tout s'arrête. » Les mots filent entre mes lèvres, vifs, faibles mais pourtant si puissants, si féroces. Je quitte le regard de Yasmine pour une période indéterminée, laissant l'information imposer son choc. « Ils m'ont réanimé sur la route jusqu'aux urgences d'ici et je suis resté deux semaines à l'hôpital. » Une seconde file, que j'assassine brièvement, désireux d'articuler les prochaines paroles avant que la Khadji ne s'évapore de mon existence, ou me fasse part de ses éventuels sentiments. « Ce qui explique mon peu de nouvelles. »

Et mes yeux sont rivés sur ses baskets. Je m'étonne de ne pas les voir faire volte-face, je m'inquiète de leur parfaite immobilité. Mon cœur bat insatiablement la chamade, martelant douloureusement ma poitrine. J'ai conscience que Yasmine dispose en elle toute l'empathie l'autorisant à comprendre le geste que j'ai posé. Néanmoins, la honte ainsi que les mauvais souvenirs me pétrifient. J'ai vu Greta me tourner le dos, incapable d'excuser mon besoin inébranlable d'en finir. J'ai entendu des collègues dénigrer ma tentative de suicide, rendant mon acte si ridicule et risible que je fuyais la partie sanitaire du centre hospitalier. J'ai perçu la souffrance de mes proches qui réalisaient, dans l'horreur, qu'ils auraient pu perdre leur ami - et comment ils géraient cette douleur face à moi.




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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyDim 24 Juin - 17:31

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isaac & yasmine

Les capacités d’un soignant, infirmier ou médecin, ne se traduit pas seulement par les notions scientifiques acquises au cours de son apprentissage. Il y a des moments où l’instinct prime sur la chimie, faisant alors d’un échange de regards plus long qu’à l’accoutumée, un symptôme tout aussi inquiétant qu’une toux grasse ou qu’une éruption cutanée. Yasmine avait de l’instinct. C’est pour cette raison qu’elle était douée dans son travail. Certains cas étaient si urgents qu’il fallait agir sans tourner autour du pot, aussi son instinct devenait un allié de poids dans sa façon d’intervenir ; chanter une berceuse au petit garçon sévèrement brûlé par son biberon trop chaud pour soulager le titulaire en charge d’examiner la plaie, l’évitant de se plaindre face à son agitation justifiée ; s’intéresser aux petits-enfants de la vieillarde à la jambe bleuie par sa chute dans les escaliers, quitte à traîner pour faire ses soins et délaisser le fêtard imbibé du box d’à côté, histoire de lui faire oublier sa solitude éphémère et la rassurer en attendant l’arrivée imminente de son grand-petit dernier. Ici, alors que le silence retombait dans le couloir qu’ils détestaient chacun de leur côté, elle tacha de deviner ce qui avait bien pu arriver à l’infirmier Jensen. Prise au dépourvue, elle analysa ses tressaillements, posant sur lui un regard qu’elle espérait pas trop insistant. Etouffant son propre état, elle préférait soulager la détresse du jeune homme que de s’appesantir sur la sienne. Comme pour chasser les signes de sa fatigue latente, elle se passa une main leste sur le visage, repoussant une mèche de cheveux dans un même mouvement, et se ragaillardit en un clin d’œil.

Yasmine avait déjà remarqué son changement de style, s’amusant de son allure négligée qui lui seyait plutôt bien. Et sans doute aurait-elle semé un compliment maladroit au cours de leur conversation si seulement elle n’avait pas eu la désagréable impression qu’elle avait fait une bévue en l’asticotant sur ce sujet. Assise à ses côtés, elle coinça ses mains sous ses aisselles, croisant de fait ses bras sur sa poitrine, lui laissant le temps de réfléchir à sa question. Elle l’imagina dresser la liste mentale des pours et des contres lorsqu’elle lui demanda si, dans l’hypothèse d’un nouveau séjour prolongé ailleurs, il viendrait avec elle cette fois-ci. Sa réponse mit du temps à remonter à la surface, mais quand elle émergea, d’un ton sans équivoque et avec une assurance telle qu’elle en sursauta, elle conclut que définitivement, quelque chose avait changé durant son absence. Sans le vouloir vraiment, elle se jura de découvrir quoi.

Il posa l’arrière de sa tête contre le mur. Yasmine, qui comme électrifiée avait décroisé les bras sous le coup de la stupeur, lui lança un regard fixe. La bouche entrouverte, les sourcils rejoints par la contrariété, elle ne sut quoi ajouter, lui demandant si vraiment tout allait bien de son côté. Qu’il lui réponde que non, il n’allait pas bien la laissa sans voix quelques secondes supplémentaires. Opinant tout de même pour lui signifier qu’elle était d’accord avec sa proposition de lui en dire davantage, elle finit par lui souffler, tel un secret qu’elle tenait à préserver des oreilles indiscrètes qui traînaient de l’autre côté des cloisons épaisses de l’administration « Moi, ça peut attendre. Rejoins-moi ici, on ira où tu voudras. » Soutenant son regard, elle s’y plongea plus longtemps que jamais auparavant, à la recherche de quoi ? Elle ne le savait pas encore, le visage contrit et la gorge légèrement sèche. Puis elle le laissa filer, et laissa échapper un soupir profond, les yeux fermés, lorsqu’il sortit de son champ de vision.

Sans attendre, Yasmine se leva. Fouillant dans sa mémoire à la recherche d’une piste concernant ce qu’Isaac avait à lui annoncer, elle tenta de se rappeler les quelques anecdotes qu’elle connaissait à son sujet, les faits intimes qui lui avait racontés autour d’un café à la fin d’une trop longue garde, tout ce à quoi elle pouvait se raccrocher pour ne pas tomber de trop haut quand il lui cracherait le morceau. Avec une discrétion qui était sienne, elle se mit à faire les cents pas dans le couloir, se juchant sur la pointe de ses tennis pour s’enquérir de l’arrivée du jeune homme. Enfin, elle le vit revenir dans sa direction, et elle récupéra son sac en tirant de dessus. Elle n’ignorait pas les difficultés qu’il avait rencontré dans sa vie privée, ces difficultés ayant été son motif de désistement à sa proposition de se joindre au cargo de bénévoles du St-Vincent’s. Mais était-elle en droit de se poser des questions à ce sujet, ou même d’envisager que quelque chose de grave ce soit passé au point de le changer, même de manière infime ? Elle n’eut pas le temps de décider, et le suivit sans préavis. Se mordant la lèvre inférieure en le suivant de près, elle constata du coin de l’œil sa démarche fébrile et sa nervosité.
Elle se laissa asseoir à côté de lui. A ce moment-là, le creux perpétuel qu’elle avait dans l’estomac lui donnait l’impression d’une masse en vérité. Une masse palpitante, comme un cœur en arythmie, rendant chaque pulsation plus pénible à supporter, plus douloureuse aussi, consciente du retard que son absence avait engrangé dans son rapport aux autres et à ses proches qu’elle avait laissé un temps. Elle mit son essoufflement sur le dos d’un point de côté – elle se serait damnée pour un verre d’eau, sa langue parcheminée rendant sa déglutition difficile –, et se massa discrètement en délaissant son sac pour la deuxième fois. Quand la voix d’Isaac s’éleva lentement sur sa gauche, hésitante, faible, elle se raidit. Il n’avait pas besoin d’aller plus loin : Yasmine comprit.

« Isaac. » murmura-t-elle avec douceur, sa voix sortant dans un filet, le souffle suspendu. Alors qu’elle le regardait, la tête tournée de son côté, et ses yeux clairs valdinguant de part et d’autre de son profil mal rasé, elle s’intima de baisser pudiquement la tête comme pour lui laisser un peu d’intimité sur ce bout d’escalier qu’il partageait. Arrachant cette peau imaginaire à la bordure de l’ongle de son pouce, elle marqua une très longue pause. La chute fût si rude que son cœur manqua un battement, et c’était tellement douloureux qu’elle en eut les larmes aux yeux ; elle pensa à Hassan avant même de reprendre son souffle. A cette épreuve qu’il avait vécue, persuadé que la seule solution à son mal être était de percuter cet arbre devant lui. C’était plus fort qu’elle, elle se sentit atrocement triste que deux hommes comme eux, bons, honnêtes et plein d’avenir s’enfoncent autant dans la solitude au point de finir par penser que sacrifier leur vie valait davantage la peine que de la vivre – que faisait leur entourage au juste ? C’est là où le bât blesse ; elle faisait partie de leur entourage à tous les deux. Alors, toujours muette, elle ravala ses fautes bien qu’elle s’en voulait terriblement. Et à cette culpabilité s’ajouta les vieux restes de ce qu’elle avait ressenti en s’apercevant que l’accident d’Hassan n’en était pas vraiment un.
Parce que même à cette époque-là, elle avait deviné que blâmer quelqu’un d’aussi mal dans sa peau ne servait à rien, même pour déclamer son désarroi face aux choix fatal qui auraient pu être le leur si le sort en avait décidé autrement, elle sortit de sa réserve. Mais quand elle voulut tendre la main pour prendre celle d’Isaac, quelque chose au fond d’elle la poussa à se raviser – à la place, elle la posa timidement sur son épaule « Tu sais quel est le défaut d’une bonne partie de la population de cette planète, Jensen ? » lui demanda-t-elle, marquant son interrogation avec une envolée de son ton qui tinta dans la cage d’escaliers. Les lèvres serrées, elle haussa les sourcils très loin sur son front, donnant le sentiment qu’elle tenait véritablement à ce qu’il lui réponde alors qu’elle savait pertinemment que tout n’était que rhétorique. Elle tourna de nouveau la tête dans sa direction « C’est de penser que parler de ses problèmes, c’est honteux, sale et dégradant. » Elle pouvait bien parler, elle. Là n’était pas la question, et sa mauvaise foi ne transparut pas dans ce qu’elle ajouta, gentiment « Au contraire, je te trouve courageux de me l’avoir dit. Mais ne t’attends pas à ce que je te fasse la leçon. » crut-elle judicieux de lui préciser, et elle lui tapota l’épaule avant de la lâcher avec autant de prudence et de douceur que quand elle l’avait étreint « C’est dur la vie. On fait ce qu’on peut pour s’en sortir chacun à notre manière. Est-ce que votre méthode est la meilleure ? Sûrement pas, mais entre nous, je ne suis pas la mieux placée pour en juger. » dit-elle en haussant les épaules, les mains tendues devant elle, en bonne méditerranéenne qu’elle était. Elle ne se rendit pas compte qu’elle avait instinctivement impliqué Hassan dans son discours, et n’eut pas vraiment le loisir de le noter, car déjà elle demandait à Isaac « Comment tu te sens aujourd’hui ? »

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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyLun 16 Juil - 19:05


If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Souvent, une fatigue oppressante me happe si brutalement, si férocement, que mon souffle s'en rompt. Telle une masse saisissant, s'abreuvant, croissant en puisant les maigres réserves d'énergie que je détiens, et me rejetant dans ces retranchements de mépris et de haine que je voue envers ma propre personne. Cette route, sur laquelle j'avance les yeux bandés, m'exténue. Les embûches se multiplient et à chaque chute, je recueille une volonté imbibée de culpabilité et de devoir pour me relever. J'ignore jusqu'à quand cette mascarade durera, si elle connaîtra même jamais une fin. Pourtant, je continue ce fléau telle une peine perpétuelle. Les valeurs qui m'ont façonné au fil des années sont gravées sur ma chaire, si bien que lorsque je constate le peu d'information dont dispose Yasmine sur les ultimes aléas de ma vie, je me promets de les lui confier. Persuadé qu'elle se doit de l'entendre de ma voix avant que les ragots ne s'en chargent, distordant la vérité comme ils tendent à le faire, je lui déclare les derniers souhaits issus de mon amitié pour elle. Non, je ne vais pas bien et même si c'est pénible, je vais t'expliquer pourquoi.

Je dépose le document sollicité pour mon dossier administratif et retrouve Yasmine dans le couloir. Je l'imagine avoir effectué une bonne quantité de pas, sachant pertinemment comment l'infirmière gérait silencieusement certaines situations enlacées d'émotions singulières. Je l'invite vers une cage d'escalier généralement déserte, protégée par deux portes coupe-feu des oreilles trop curieuses. J'ai pleinement conscience que ma vie personnelle a été étalée sur les murs de l'hôpital, colorée de milliers de trames souvent extraites de l'imaginaire et de l'interprétation de chacun. Bien que cela fasse plus d'une décennie que je travaillais dans cet établissement, une très maigre poignée de personnes peuvent se vanter jouir d'un aperçu sur ma vie privée, et même pour celles-ci, je ne leur offre majoritairement que le beau. Mes meilleurs amis, bien qu'informés de ces drames furibonds que je n'ai su taire, complètent encore aujourd'hui le registre des nombreuses raisons m'ayant guidé vers cet attentat à mes jours. La nature humaine, dans sa stupeur, dans son besoin de clarté, pallie les manques d'informations avec ses observations, ses comparaisons, ses parallèles erronés sous plusieurs degrés. Les mensonges virevoltent en vérités et lorsque j'arborerai de nouveau ma blouse blanche dans ces couloirs hospitaliers, je devrais sans doute démentir des faits apatrides que ma réputation s'est vu adopter en mon absence. J'accordais si peu d'importance à ma propre personne que cela me semblait déjanté que je puisse rythmer certaines discussions. Néanmoins, même si mon histoire devenait de plus en plus ancienne, je savais revenir sur le tapis de temps à autre, bon gré mal gré.

Alors, je formule à Yasmine que je ne souhaite pas qu'elle élucide l'étranger voile m'enveloppant accompagnée d'une autre personne que moi. J'ai l'impression d'arracher sauvagement des morceaux de mon âme dans l'ambition de les lui fourrer entre ses mains, ensanglantés, hideux, odieux, tels des tumeurs que l'on biopsie en quête de traitements, en quête de guérison. Sa voix me porte dans cette opération délicate, douloureuse et je conclus, disposant les éléments que je jugeais essentiels à la connaissance de la Khadji. Mes yeux se rivent sur ses chaussures, le silence nous empoigne, étrangle mon cœur en souffrance, broie davantage les cristaux misérables de ma dignité perdue, accentue le vide laissé par ce qui un jour constituait l'estime de ma propre personne.  

Sa main se pose discrètement sur mon épaule et mes pupilles s'animent. Je n'ose pas croiser son regard, effaré de ce que je pourrais y lire, ayant découvert ces dernières semaines que décrypter de la tristesse cause autant de souffrance que deviner de la colère chez ce proche réceptionnant un si funèbre renseignement. « Tu sais quel est le défaut d’une bonne partie de la population de cette planète, Jensen ? » Je me redresse, sentant mon amie se mouvoir à mes côtés, manifestement éprise du choix de ne pas me tourner le dos. « C’est de penser que parler de ses problèmes, c’est honteux, sale et dégradant. » Mes pupilles fuient, passant d'une marque de chaussure sur le sol à un défaut dans le plâtre blanc du mur. Mon interlocutrice avait tiré dans le mille et tristement, cette opinion statuée s'avérait populaire. « Au contraire, je te trouve courageux de me l’avoir dit. Mais ne t’attends pas à ce que je te fasse la leçon. » Quelques tapotements sur mon épaule et le contact physique se rompt. J'inspire doucement, peinant à me juger courageux, incapable de m'approprier la moindre qualité depuis des semaines. Son empathie, nouée savamment d'expériences personnelles, apaise l'ambiance que j'avais précédemment imposée. Le fait qu'elle ait pu survivre cette situation, peu importe sa place dans ce désastreux tableau implorant la finalité, me réconforte, de sorte que lorsqu'elle m'interroge sur mon état journalier, je croise enfin son regard.

Un rictus étire mes lèvres, mes dents mordillent délicatement ma joue, mimique qui m'est propre lorsque j'ignore quels termes servir mais que je suis doté du désir de fournir une réponse. Sans mauvais jeu de mot, j'use de la comparaison : « Comme dans un désert. » Abandonné, malgré la présence de mes proches qui s'évertuent à me reconstruire un bien-être mais auxquels je ne veux plus m'accrocher, je ne sais plus me lier, terrifié à l'idée de les faire souffrir, ignare de ce dont je nécessite pour prospérer. Vidé, d'énergie lorsque mes fantômes me terrassent, de sentiments lorsqu'ils disparaissent, toutes lueurs absentes dans les instants volés d'accalmie. Et fatalement, sans vie, sans futur, sans espoir. Le désert est et subit. Il ne crée pas, il ne se métamorphose pas au fil des saisons, il n'abrite pas de merveilleuses surprises bien qu'est capable de jouer des leurres cruels. Le mortel le qualifie lorsque son impétueuse nature s'élève contre lui-même au gré du vent. « Comme un désert. » ajoutais-je, l'image me revoyant à ces scenarii bibliques inculqués dans ma jeunesse et auxquels je ne croyais plus depuis des années, ces combats télévisés ou documentés d'une vie persistant à perdurer dans un milieu trop hostile.

Je cille sur les traits de la soignante, reconnecté à la réalité de la scène. Je repose mes paumes sur mes genoux et rejette l'attention sur elle, égoïste dans mon envie de passer du temps en sa compagnie, désireux de m'esquisser sur les parois de mon crâne les souvenirs qu'elle voudrait bien me dépeindre, avide de distractions snobant cette impériale dépression et tous ses sbires me heurtant sans cesse. « Mais tu es revenue et m'as dit ne jamais en avoir assez de raconter ce que tu as vécu lors de ta mission. » Un sourire fin étire mes lippes, teinté de sincérité de retrouver cette amie si chère malgré tous les poids obscurcissant mes états d'âmes depuis des semaines. Yasmine m'avait manqué, même si je ne me risquerai jamais de le lui avouer, de peur qu'elle interprète son absence comme un outil ayant mené à l'orchestration de ma finalité. « Je suis content que tu sois revenue, » adressais-je ainsi ce sentiment.


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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyMer 18 Juil - 13:30

a flower glowing in the dark
isaac & yasmine

L’impression qu’Isaac venait de lui confier autre chose que son mal être, quelque chose de beaucoup plus précieux encore, accabla brièvement Yasmine, la poussant à maladroitement déblatérer un discours qu’elle se repasserait souvent après leur conversation tant elle le jugerait déplacé et avilissant, compte tenu de l’espèce de rémission dans laquelle le jeune homme était forcé d’évoluer désormais. Brièvement, et sans trouver la réponse à sa soudaine interrogation pour autant, elle se demanda si elle était digne de la confiance sans borne qu’il semblait lui accorder sur le moment. Il venait de lui livrer une partie de lui-même, la partie la plus intime, fatalement la plus fragile, et tout ce qu’elle trouvait de bon à faire, c’était de lui dire qu’elle ne lui ferait pas la leçon, mais qu’il était courageux de lui en avoir parlé, et qu’il n’était pas le seul en plus de ça, alors il n’avait pas à se faire de mouron pour ça ; n’aurait-elle pas dû plutôt le prendre dans ses bras pour lui montrer, de façon tendre et équivoque, qu’elle le soutenait dans son combat, et qu’elle ferait tout – et plus – pour que jamais plus l’idée de partir pour de bon ne lui frôle l’esprit ? Tout à coup, Yasmine retint un rictus amer auquel elle fit dévaler sa trachée en déglutissant avec toujours autant de difficulté. Elle les voyait d’ici, leurs collègues pépiant sur le sujet ; sans avoir à se forcer, elle se jura que plus encore que d’habitude, elle repousserait tous les ragots qu’on serait tenté de lui rapporter, mais surtout, qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde avant de défendre rageusement celui qui était assis à ses côtés. Et une fois qu’on avait la loyauté de Yasmine pour acquis, il valait mieux ne pas se faire d’ennemis, car ceux-ci étaient assurés de ne plus jamais trouver grâce à ses yeux. En d’autres termes, Isaac Jensen venait de se trouver la meilleure des alliées.

Il avait voulu en finir, la vie ne devait pas être facile à envisager aujourd’hui, comment s’en sortait-il ? Yasmine voulut le savoir, profondément inquiétée par l’idée qu’il n’ose lui dire la vérité, néanmoins rassurée quand il le fit sans tourner autour du pot, mais en utilisant la plus jolie métaphore, mais aussi la plus terrible, qu’on ne lui avait jamais déclamée. Elle tourna la tête dans sa direction, laissant ses yeux agir par eux-mêmes et observer tous les détails de son visage marqué par l’épreuve qu’il avait vécu durant son absence. D’ailleurs, elle le regarda longtemps, plissant et déplissant les paupières pour tenter de scanner ce qui se cachait derrière cette masse de boucles brunes, et sous ce masque de morosité qu’elle connaissait bien pour l’avoir eu devant les yeux une bonne partie de sa vie – était-ce dangereux pour elle de trouver qu’Isaac et Hassan se ressemblaient terriblement ? Sans doute un peu, mais elle ne s’y attarda pas, car s’en voulant, là encore, de ne pas avoir su interpréter certains signes annonciateurs d’une telle tragédie, elle finit par détourner les yeux. Tout en calant son coude sur son genou, elle dissimula sa bouche derrière ses doigts dont elle rongea brièvement les ongles pour faire passer son envie soudaine de pleurer. Et elle réfléchit longuement. Quand elle pensait à tous ces mails qu’elle lui avait envoyés, elle se détestait. Certaines fois, ils étaient teintés d’un enthousiasme débordant, lui contant la joie coupable qu’elle ressentait à l’idée d’avoir été déployée sur un camp comme celui de Diffa ; d’autres fois, elle se montrait plus plaintive, exprimant son grand regret de ne pas pouvoir partager cette expérience avec lui, resté en Australie – était-ce vaniteux de sa part d’envisager qu’elle avait pu enfoncer le clou sans le vouloir ? Yasmine repoussa cette conclusion à cet instant-là, mais elle referait surface avant qu’elle n’aille se coucher ; elle y songerait toute la nuit, sans discontinuer, rongée par cette idée.

Elle renifla, car même si elle n’avait pas pleuré, ses yeux s’étaient tellement humidifiés qu’elle crut à un moment donné que les vannes avaient lâché sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle se redressa, repoussant une mèche de cheveux par-dessus son épaule. Puis, tournant de nouveau la tête en direction d’Isaac, elle lui sourit timidement lorsqu’il lui avoua être content qu’elle soit revenue « Tu peux compter sur moi, tu le sais ça ? » C’était sorti plus brusquement qu’elle ne l’avait souhaité, mais elle avait besoin qu’il l’entende de sa propre bouche ; elle en avait assez des sous-entendus, des petits signes à la dérobée qui étaient supposés prouver aux gens à qui elle tenait qu’elle tenait à eux, justement – elle miserait sur le concret, désormais. Yasmine se leva doucement de la marche sur laquelle elle était restée assise « Tu fais quoi ce soir ? » Elle n’attendit pas vraiment qu’il lui réponde. Balayant un pan entier de ses cheveux d’un côté à un autre de sa tête, elle ajouta « T’as qu’à venir à la rupture du jeûne. Ma mère fait toujours à manger pour un régiment, et t’as besoin de te remplumer un peu, toi aussi. » Et elle tendit la main pour très furtivement venir shampooiner les cheveux mal peignés de son collègue ; elle donnait l’impression de ne pas lui laisser le choix, sauf que ce n’était pas le cas évidemment. De ce fait, comme pour le convaincre d’accepter son invitation, elle lui dit « On parlera plus librement qu’ici. » Elle opina pour appuyer ce qu’elle rajouta avec une certaine clairvoyance « J’ai toujours l’impression que les murs ont des oreilles dans cette partie de l’hôpital, pas toi ? »

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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyVen 10 Aoû - 17:32


If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Mes doigts nerveux se mêlent et se malmènent. Les émotions cuisantes, poignantes, secouant tantôt mon cœur, tantôt ma raison, imposent sans retenue rictus et regards fuyants. Mon teint pâle semble jurer avec ce cœur véhément qui martèle trop fréquemment ma poitrine, comme si doté d'un instinct propre, il lui semblait essentiel de briser cette cage thoracique l'enfermant pieusement pour se déployer en d'autres lieux plus sains. Une voûte nouvelle l'afflige et curieusement, tandis que Yasmine prend la parole et me paraît accepter avec aisance les funèbres aveux que je lui ai adressés, je m'adapte à ce nouveau trait dans mon registre d'amitiés. Mon malaise plane, déambule au sein de mon organisme, mon esprit fourvoyé ne regrettant néanmoins aucunement avoir délivré ce qui compose horriblement ma plus grande vulnérabilité à mon interlocutrice. Il s'agit de quelques débris de mon âme que je lui confie précieusement et aveuglement, je suis persuadé qu'elle saura les préserver, le temps que je reconstruise ne serait-ce le patron de mon existence saccadée invoquant cette nouvelle vie.

Un silence religieux s'installe entre nous, nécessaire à la pose de cette lourdeur des sentiments. Les couleurs des conséquences brillent, aveuglent, brouillent. Mon regard parcourt les traits de mon amie et finalement, ma voix ose, rompt cette prière inaudible pour la surpasser de vérités puissantes. Je lui assure être heureux qu'elle soit de retour à Brisbane, sélectionnant précautionneusement mes mots, conscient de la culpabilité qui peut sauvagement étrangler les tripes de Yasmine, étant tous les deux construits sur une même base empathique. Un sourire timide étire ses lippes, embrassant la justesse de notre relation : « Tu peux compter sur moi, tu le sais ça ? » Je mordille discrètement ma lèvre inférieur et l'espèce d'une seconde, plante mon regard dans le sien, certifiant l'approbation dont je lui fais part en acquiesçant. J'étais pleinement conscient pouvoir accorder ma confiance en la Khadji et recevoir son aide en cas de besoin. Cependant, comme elle l'avait si bien statué, l'Homme peine à clamer ses faiblesses, ses tristesses, ses besoins, les cataloguant de sales, honteux et dégradants. Une autre notion s'ajoute à l'équation : celle de refuser accabler d'un poids les personnes qu'on aime.

L'infirmière se mouve, quitte cette marche d'escalier devenu théâtre de nos désarrois. Assurée, elle m'interroge sur mes plans du soir pour m'inviter à la rupture du jeûne, usant comme argument les bienfaits que les plats préparés par sa mère auraient sur ma personne. Je m'égare à déterminer à quand remonte la dernière fois que j'ai mangé. La faim m'était devenue une sensation étrangère, étouffée par d'autres souffrances proéminentes comparée à cette première. Hospitalisé, les repas suivaient une routine. A mon retour à domicile, la compagnie d'Arthur avait perpétué cette règle non-verbale de s'alimenter à des horaires fixés par l'impétueuse pendule. Toutefois, une fois le jeune père reparti chez lui, un jeu inavouable de saute-moutons avec les repas s'était installé. Je soupçonnais mon ami de s'en douter, puisqu'il passait régulièrement avec des pizzas ou autres plats à emporter. Honteusement, si j'étais seul, je ne me prenais pas la peine de me sustenter, ni celle de m'inquiéter ne pas le désirer.

La trentenaire indique la confidentialité que nos paroles acquerront si nous options pour quitter le centre hospitalier et de nouveau, j'approuve ses dires en acquiesçant. « Ouais. » Une poignée de secondes se faufile et je me redresse, réduisant la distance entre la soignante et moi. Une appréhension me happe, mon cœur se serre, des ombres nuancées obscurcissant nos échanges, soufflant des probabilités toxiques. Faisais-je du mal ? « Yasmine ? » quémande-je son attention timidement. Je croise son regard, use d'un suspens pour regrouper courage, ou repousser égoïsme, je ne saurais trancher. « Je suis désolé. » Mes iris brillent, sincères. « C'est pas de ta faute, » j'ajoute de ce ton catégorique qui n'est cependant jamais brutal. Cette même intonation que j'offre aux familles rangées par la culpabilité d'avoir pu sauver un proche, éviter un malheur, alors que tristement, majoritairement, l'on ne peut simplement pas sauver le monde, ni piper les dés du destin. « Je suis le seul responsable de ce qui m'arrive et de ce que j'ai fait. » Je pouvais excuser mon geste comme beaucoup de mes proches s'y appliquaient. Je pouvais blâmer mon malheur sur mon ex fiancée pour m'avoir quitté, trahi, menti, joué. Je pouvais blâmer mes parents pour m'avoir appris, m'avoir convaincu, qu'être heureux et réussir sa vie, était synonyme de se marier et fonder une famille dans un environnement traditionnel. Je pouvais blâmer les amis que j'avais croisés en dernier lieu de ne pas avoir su me redonner goût en la vie. Je pouvais blâmer les barmen et vendeurs de m'être laissé m'engouffrer dans l'alcool et d'avoir acheté tant de produits toxiques sur le long-terme. Je pouvais blâmer la pharmacie de m'avoir laissé dérober tant de médicaments que j'avais ingurgités savamment, que j'avais sélectionnés précautionneusement, ne visant que la fin et n'offrant aucune marge d'erreur à mon geste, si ce n'est celui que ma disparition ne serait pas instantanée. Mais la vérité demeurait que la seule personne à blâmer était la mienne et qu'ultimement, je souffrais et mourrais seul.

Mes yeux passent de la jeune femme à la porte de sortie, percevant celle-ci grincer entre ses gonds pour laisser passer une secrétaire transportant plusieurs enveloppes et colis. Elle nous salue brièvement, intriguée de nous croiser en un tel lieu et alors qu'elle grimpe les étages et disparaît de notre champs de vision, je questionne, incertain : « Merci de ton invitation mais... Tu es sûre que ce ne serait pas malvenu de ma part d'être présent vu que je ne jeûne pas ? » Du moins, pas religieusement ni officiellement.




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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptySam 11 Aoû - 16:53

a flower glowing in the dark
isaac & yasmine

Au moment où un bruit métallique vint perturber le silence retombé lentement entre les deux infirmiers, Yasmine sursauta d’un bond contrôlé. Par-dessus son épaule, elle jeta un coup d’œil à la jeune femme qui fit son apparition dans leur cage d’escaliers, replaçant en même temps ses cheveux avec doigté. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais malgré le caractère impersonnel du lieu dans lequel ils se trouvaient, et cette impression fulgurante d’être espionnée, quelque chose lui faisait penser qu’ils viendraient souvent s’y réfugier. Dans ce futur proche qui leur tendait les bras, et sur lequel Yasmine se reposa sans le vouloir pour se rassurer en secret, persuadée au fond qu’Isaac était sur la bonne voie, et qu’il guérirait, elle se voyait occuper la marche qu’elle avait précédemment quittée, un gobelet de café fumant à la main, débriefant sa nuit de garde en compagnie du jeune homme ; c’était un tableau qui lui plaisait plutôt bien, lui donnant presque hâte de reprendre le travail plus tôt que prévu. Adressant un sourire timide à l’intruse qui fila bien vite, les bras chargés, elle attendit qu’elle disparaisse complètement pour s’intéresser de nouveau à Isaac. Ce dernier l’avait appelé, alors elle tourna la tête pour mieux le regarder. Affrontant son regard de plein front, et y décelant, à peine avait-il cligné, le discours concis qu’il s’apprêtait à lui faire, elle ne dit rien sur le moment ; elle se mordilla l’intérieur de la joue, se sommant de ne pas laisser l’émotion la gagner pour de bon. A la place, elle rejeta ses excuses en bloc, secouant la tête en fronçant les sourcils, mais ne dit toujours rien pour ne pas le contrarier trop fort, et lui rappeler qu’il n’avait pas besoin de s’excuser devant elle. En revanche, lorsqu’il lui affirma que ce n’était pas sa faute, mais de la sienne uniquement, elle réagit sans tourner autour du pot.

« Je partage pas ton opinion, et je crois que je la partagerai jamais, Isaac. » Autant au sujet de sa seule responsabilité, que celle qu’il refusait d’incomber aux autres ; elle restait intimement convaincue qu’un entourage proche pouvait empêcher ce genre d’idées noires, son expérience en la matière lui ayant appris à se montrer plus inflexible quand il s’agissait de remettre son manque de vigilance en question. Et très clairement, elle passerait beaucoup trop de temps à ressasser ces signes qu’elle n’avait pas su déceler à travers l’écran de son ordinateur, exactement comme à l’époque où Hassan avait flanché. Elle prit une profonde inspiration, finit par ajouter, en haussant les épaules « Autant ne pas se fatiguer à faire entendre raison à l’autre. Il n’y a pas de bonne réponse, de toute façon. » Elle se trouva trop brutalement honnête, mais la culpabilité avait cet effet sur elle : elle la poussait à agir et réagir avec plus de poigne et de virulence que ce qu’elle était capable de faire d’ordinaire, douce et raisonnée.
Alors pour tempérer son emphase, mais surtout parce qu’elle avait la nette impression que cette conversation ne méritait pas de se terminer de cette manière, elle l’invita à participer à l’iftar qui se profilait en début de soirée. Ses parents n’y verraient pas d’inconvénients, même si Fatima s’évertuerait à le questionner sur ses croyances, et les racines hébraïques de son prénom – Yasmine se portait garante de ses questions, et repousserait ses éventuelles tentatives, qu’importent lesquelles. Elle sourit à Isaac, lui répondant en riant légèrement « C’est pas une cérémonie en grandes pompes tu sais, c’est juste un grand dîner. » Elle attrapa le sac qu’elle avait délaissé un peu plus tôt pour le glisser à son épaule, et ajouta avec indulgence « Tu peux aussi dire non. Je me vexerai pas, t’en fais pas. » Elle comprenait qu’il veuille se retrouver seul, dans l’intimité de son chez lui, sans qu’une maman marocaine ne vienne fixer son regard curieux sur lui en lui faisant passer un interrogatoire en bonne et due forme. En s’imaginant la scène, qui défila à une vitesse ahurissante dans sa tête, elle comprit assez rapidement à quel point sa proposition était mauvaise, et conclut avec un empressement certain dans le ton « En fait, on peut remettre ça à plus tard, si tu préfères ; t’as toujours mon numéro de téléphone ? » lui demanda-t-elle, sortant son appareil de sa poche pour vérifier de son côté ; elle, elle avait juste son adresse e-mail, c’était tout ce qu’elle savait.

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MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
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(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
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Message(#)yasmine&isy ▲ a flower glowing in the dark EmptyDim 30 Sep - 23:36


If your life just got a little bit harder, that probably means you just leveled up.

Maladroit, j'articule son prénom tel on lance désespérément une bouteille à la mer, havre fragile d'un message précieux, d'un crucial appel à l'aide, d'un amas d'espérances vacillantes. La jeune femme m'accorde son attention et je panse laborieusement ma culpabilité, je rétorque à mes interprétations extrapolées de mon amie. Alors que je m'accable toutes responsabilités issues du geste aux dimensions fatales que j'ai posé contre ma propre existence, c'est derechef que la Khadji me réplique, rejetant catégoriquement mon opinion, ce point de vue égocentrique et sectaire.

Mes lèvres se mouvent, arides de termes nourrissant un débat qui, comme enchaîne l'infirmière, serait vain. Ma joue se fend dans un rictus tantôt désolé, tantôt ravisé. Mes pupilles se damnent de nouveau sur les chaussures de ville de la jeune femme. « Et on ne refait pas l'histoire, » je complète à demi-mot, armé de cette frêle volonté de préserver mes proches des émotions et sentiments nocifs qui peuvent les étreindre en apprenant que j'ai attenté à ses jours. J'avais vu à quel point mon désarroi avait fait souffrir mes amis, avec quel impact mon besoin inébranlable de finalité avait bouleversé mes connaissances et collègues. Les réactions avaient été diversifiées, personne n'avait été épargnée de ce funèbre courroux que j'avais invité si proche de leur quotidien. Aujourd'hui, je tentais me réfugier au sein d'un monde idéal où mes agissements teignaient peu leur cœur et bien-être. Mon objectif battait uniquement la mesure de la naïveté, néanmoins.

Je me relevais, réduisant la distance entre la trentenaire et ma personne, quittant les marches de l'escalier ayant soutenu mes confidences ardues et douloureuses. Un sentiment pernicieux de manque s'immisçait sournoisement en moi sous une courbe exponentielle. J'avais confié raisonnablement la vérité à Yasmine et bien que mon entière confiance lui était dédiée, délivrer ainsi des parcelles de mon intimité, de ma plus grande vulnérabilité, me plongeait dans d'incertaines limbes. Le poids voûtant mon dos perpétuellement s'était soudainement allégé et mon corps s'adaptait péniblement à ce changement de charge, bien qu'elle n'invoquait que du bénéfice.

Incertain, je m'inquiétais de la coutume à laquelle me conviait généreusement Yasmine. Mon regard croisait le sien tandis qu'elle banalisait la soirée et m'assurait que son invitation ne jouissait d'aucun caractère impératif. Toutefois, j'avais pertinemment conscience que je ne refuserais jamais une invitation prononcée par la bienfaitrice sauf si des obligations m'appelaient. Mais le doute s'immisçait déjà au cœur des perles sombres animant le visage de la bénévole qui rompit le silence s'installant entre nos deux âmes. « En fait, on peut remettre ça à plus tard, si tu préfères ; t’as toujours mon numéro de téléphone ? » Elle tira son outil de communication d'une de ses poches et doucement, je le lui prenais, réfutant l'option de parcourir mon propre répertoire en quête de ma collègue. Je composais mon numéro de téléphone sans grande dextérité, mes doigts tremblotant sous l'impact de la fatigue et d'émotions toxiques. Le changement délicat d'avis de Yasmine générait multitudes de doutes et craintes en mon être, valsant lorsque fourbement soudés vers des scénarii abominables dans leur désolation. Je laissais filer une sonnerie, le temps nécessaire à s'enregistrer sur nos téléphones respectifs - ou se remémorer puis rendais l'engin à sa propriétaire.  

Le cœur serré, les scolopendres grignotant mon aspiration à cette continuité existentielle orientent mon regard sur son visage hâlé, s'alimentent goulûment du moindre rictus, de ces imperceptibles tressaillements animant bon gré mal gré ses traits méditerranéens, pour recracher paranoïa cuisante et fabulations néfastes. Je déglutis difficilement, appréhendant le terrible jeu des « si » qui torturera mon esprit d'innombrables d'heures. Et si Yasmine était finalement revenue sur sa position de fidèle amie, mon comportement et la manière avec laquelle mon avenir se dessinait ne correspondant aucunement à ses tolérances ? Et si, malgré les années de fréquentation, l'immuable confiance accordée, les milliers de mots échangés, ma situation et mes décisions venaient d'anéantir, briser, affaiblir ce lien nous unissant ? Une tentative de suicide heurtait, sous un délai propre à chaque âme, tel un séisme sur l'humanité riche en diversités : religieusement, émotionnellement, factuellement, éthiquement. L'on pouvait se sentir trahi, blessé, bafoué.
Et si, la porte du couloir que je retenais après le passage de la Khadji me saluant et s'orientant vers ses nouveaux desseins ne se fermait pas uniquement sur notre récent échange mais bien l'intégralité de notre histoire ?




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