Les soirées étaient quelque chose que Greta appréciait, boire quelques verres, s'enivrer de plus en plus jusqu’à totalement se livrer et devenir amie avec des gens à qui elle n’aurait probablement jamais parlé en temps normal. C’était drôle et souvent le cas, il était rare de connaître la totalité des gens lors de grandes soirées. C’était donc déterminée et plutôt enthousiaste que Greta s’était préparée pour cette soirée tout en écoutant de la musique. C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme. Sa radio avait rapidement switché sur une radio française et c’est un chanteur à la voix grave et cassé qui chantait maintenant. Étrange, mais pourquoi pas. Patientant jusqu’à l’heure décente à laquelle partir de chez elle, pour ne pas arriver trop tôt, ni trop tard, Greta profitait de sa terrasse. Rapidement, elle prit un pissenlit et souffla dessus pour que ses pétales s’envolent, comme une enfant. Son humeur était bonne et rien ne pourrait la gâcher, même si une fois arrivée à la soirée elle se sentirait peut-être comme une exoplanète, totalement détachée de l’ambiance, n’arrivant pas à se lier aux autres. Cela lui paraissait peu probable tant elle était sociable. Elle avait été invitée à cet événement par une connaissance de Maze, qui, comme à son habitude, n’avait pas voulu aller en soirée sans elle et qui, au final avait décliné l’invitation. Greta, qui avait été invitée sur un groupe facebook et avait un peu discuté avec les fêtards, s’était finalement décidée à y aller seule. Brisbane était une ville accueillante et les soirées ouvertes à tous étaient nombreuses. Et, dans le pire des cas, elle partirait avant de ne se faire dévorer comme un morceau de plancton au milieu des baleines. Son choix était fait et elle s’était mise en route, son portable à la main lui servant de GPS. La soirée était prévue dans un appartement de Logan City qu’elle ne connaissait pas du tout, elle avait juste l’adresse. Sans son GPS, la jeune auteure serait totalement perdue. C’est au milieu du chemin et alors qu’elle se faisait cette réflexion que son téléphone décida de la lâcher, la nuit tombant et le chemin à parcourir encore long. « Putain ! Je fais comment moi maintenant, abruti d’iPhone ? » Enervée mais ne voulant pas attirer n’importe qui, Greta avait juré tout en chuchotant, passant sûrement pour une folle auprès de quiconque pourrait l’entendre. Et alors, le même scénario que lorsqu’elle était en forêt avec Maze se redessina, elle entendait du bruit mais ne voyait personne et se sentait étrangement suivie. Voyant un monsieur devant, elle accéléra le pas. Celui-ci semblait être correct et avancer d’un pas sûr, elle lui emboita donc le pas et emprunta les mêmes dédales que lui, s’engouffrant dans la nuit sombre. L’homme marchait plutôt vite, Greta faisait donc de même et se dissimulait derrière des poubelles environnantes si celui-ci se retournait. Elle ne voulait pas être repérée. Greta avançait à pas de loup, se faisant de plus en plus discrète, réduisant toujours l’espace entre elle et l’homme mystérieux qu’elle suivait comme si elle était dans un mauvais polar. Le suivre ne servait à rien mais lui permettait de se rassurer, si elle suivait quelqu’un, elle n’était probablement pas suivie elle-même. L’arroseur arrosé. Toujours discrète, elle refermait son trench coat et mettait ses cheveux devant son visage pour ne pas être repéré, voulant seulement se sentir moins seule dans son moment de solitude. L’homme empruntait différentes rues, toutes inconnues, et Greta la suivait toujours dans un rythme qui ne permettait ni de le perdre, ni de s’approcher trop de lui. A force, l’exercice devenait amusant et les lumières de la ville avaient fini par venir rendre Greta plus visible. Elle se cachait donc de plus en plus habilement, espérant être en train de s’approcher de son lieu de destination, ou, peut-être, finir par trouver le courage de demander à cette personne qu’elle suivait de l’aide. La jolie blonde avait rapidement arrêté son petit manège, qui ne l'amusait plus et la conclusion était rapidement arrivée : elle était perdue. Elle se voyait déjà à l’hôpital, contractant une infection nosocomiale après y avoir amené son suiveur - elle connaissait des techniques de self-defense et se sentait prête à les utiliser. Quand soudain, une main s’était posée sur son épaule, Greta lança un hurlement qui fit trembler une bonne partie du quartier, ainsi que les statues ithyphalliques des musées. Elle était figée sur place.
Dernière édition par Greta Jones le Mar 22 Mai - 15:29, édité 1 fois
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Ma journée avait plutôt bien commencé. En effet, j’avais revu une ancienne copine de lycée et nous avions prévu de nous revoir ce soir et elle m’avait promis sa spécialité : des palourdes. J’étais en plein dans les cartons et pour au moins les 3 prochaines semaines, il était hors de question que quelqu’un voit le bordel chez moi. Oui je sais, je suis légèrement maniaque mais j’assume, pire encore je suis nareuse mais ça encore, je l’assume complètement, l’idée même de me servir de couverts que j’ai pas pu nettoyer avant de m’en servir alors qu’ils sortent des cartons, me dégoute donc je ne pouvais inviter personne à manger. Pour me faire pardonner de mon impolitesse parce que j’avais presque fait comme si je ne comprenais son allusion quand elle me demandait si elle pouvait juste faire un tour aux toilettes puisque ma maison était à 500m de là où j’étais tombée sur elle, je lui avais acheté un joli bouquet de pissenlitsJ’étais tombée sur Britanie complètement par hasard et nous avions convenues que je passerais la soirée chez elle à siroter un bon vin blanc sur sa terrasse. Seulement voilà, ça faisait tout de même plus de 10 ans que j’avais quitté Brisbane et même si je peinais à l’avouer, j’étais complètement perdue. Pour couronner le tout, la batterie de mon téléphone venait de lâcher !!
« Bordel mais c’est pas vrai !! Ce put*n de portable n’a plus de batterie !»m’écriais-je. Je fulminais, j’étais folle de rage. Certes, Britanie et moi n’étions pas toujours collées au lycée mais elle restait une copine de lycée et j’étais vraiment ravie à l’idée de passer la soirée avec elle. Ça nous aurait permis de parler du bon vieux temps et de bien rigoler mais au lieu de ça je m’étais perdue dans la ville de mon enfance, « Bravo Nephtys,marmonnais-je, furieuse contre moi-même, T’as toujours vécu à Brisbane. Ecole primaire, collège, lycée, t’as fait toutes tes années scolaires dans cette foutue ville et pourtant impossible de te retrouver. Alors là, j’ai gagné le pompom ce soir : c’est pas possible d’être aussi poisseuse. Non ça je l’ai toujours été mais franchement, je bats tous les records ce soir. Je suis pas idiote : j’ai été 5 ans à l’université sans jamais redoubler une seule année alors que les études en psychologie sont très dures mais penser à charger mon téléphone ? Oh mais quelle idée, pourquoi je penserais à faire une chose aussi simple hein ? »Ralais-je. Si quelqu’un me voyait à parler seule comme ça, on me prendrait sûrement pour une cinglée échappée de l’asile. Et non monsieur, je ne suis pas cinglée, j’en ai soigné des cinglés !
J’étais en train de tourner au tour de moi-même, essayant en vain de repérer une rue plus éclairée qu’une autre pour rentrer dans une boutique encore ouverte pour demander mon chemin mais il n’y avait rien, pas une âme qui vive dans cette maudite impasse. Quand tout à coup, je repérais une femme marchant à vive allure. Persuadée que elle, elle connaissait son chemin, je me contentais de la suivre à une vingtaine de mètres de distance histoire de ne pas passer encore une fois pour une psychopathe en quête de sa prochaine victime ou encore d’une baleine partant à la recherche de plancton. Pourtant, je ne m’estimais absolument pas discrète : mes talons haut frappaient le pavé et je commençais à frissonner légèrement au vue de ma tenue. Les journées étaient chaudes en Australie mais j’avais oublié que les soirées pouvaient être fraiches à Brisbane à cette époque de l’année. Vêtue uniquement d’un simple gilet en maille noire pour me couvrir les épaules, je portais une robe bustier de la même couleur. Je vis alors la personne devant moi ralentir et pour ne pas me faire repérer je fis de même. Mais j’étais impatiente et surtout pas spécialement rassurée de la tournure que prenait ma soirée alors je me décidais à enfin arrêter mon petit manège de sherlock holmes en carton et je m’avançais doucement vers l’inconnue que je suivais. Il s’agissait d’une jolie blonde apparemment. Je dois dire que j’étais soulagée que ce soit une femme parce que ça me faisait flipper d’aborder un homme en pleine rue au bout milieu de la nuit. Seulement, je ne m’étais pas attendue à ce que mon interlocutrice soit aussi peureuse que moi et alors qu’elle poussait un hurlement de terreur, j’en fis de même avant de me figer, une main sur ma poitrine avec cette impression que mon cœur allait exploser dans ma cage thoracique.
« Je suis désolée de vous avoir fait peur mais j’étais perdue, je cherchais mon chemin et vous aviez l’air de savoir où vous alliez, donc je me suis dit que si je vous suivais quelques mètres, on tomberait sur une rue passante mais en fait …»finis-je de dire, rouge de honte. Oui je me sentais ridicule de la façon dont je l’avais suivi, ça ne me ressemblait pas DU TOUT !
La soirée était plutôt calme pour un samedi soir, peu de passants, peu d’agitation. Evidemment, c’était toujours dans les moments où on avait besoin d’aide qu’il n’y avait personne. Brisbane était logiquement plutôt animée le soir. Les rues de Brisbane n’étaient pas particulièrement mal fréquentées, Greta s’était toujours sentie plus ou moins en sécurité dans cette ville. Ce n’était pas le cas de ses parents qui avaient été à deux doigts d’engager un garde du corps pour protéger leur précieuse fille cadette qui vivait maintenant à l’autre bout de la planète. Greta pouvait comprendre qu’ils soient inquiets mais il fallait accepter qu’à vingt-huit ans, elle pouvait se débrouiller toute seule et même se défendre – son spray au poivre en témoignait. Par chance, elle ne l’avait encore jamais utilisé, signe que l’Australie n’était pas le pays le moins sûr au monde. L’auteure était bien plus importunée à Londres où les passants la reconnaissaient, ici ce n’était pas vraiment le cas où à de très rares occasions. Elle se sentait tranquille, pour autant, perdue en tenue de soirée et en talons aiguilles, Greta n’aurait pas refusé l’aide d’un homme à ce moment précis. Exit le girl power. « Non c’est pas grave, vous m’avez juste fait très peur ! Je cherche aussi mon chemin figurez-vous, mon iPhone m’a lâchée… » La situation était finalement en train d’amuser Greta. La blonde était vêtue tout aussi bien qu’elle et s’apprêtait visiblement également à aller en soirée. Tout de suite rassurée de voir que la personne qui l’avait abordée n’était qu’une jolie jeune femme, Greta poussa un soupir de soulagement discret. En effet, la blonde semblait tout aussi perdue qu’elle et ne semblait pas être la personne idéale pour l’aider, mais, au moins, elle lui tiendrait compagnie. C’était toujours mieux qu’être seule, et, qui sait, Greta tenait peut-être là une nouvelle amie. « Vous voulez vous rendre où ? » Greta ne savait vraiment pas pourquoi elle posait la question puisque peu importe où la jeune femme souhaitait se rendre, elle ne pourrait pas l’aider. Se perdre dans une ville dans laquelle on habite depuis trois années était légèrement… gênant. Greta se sentait bête mais au moins, elle se sentait moins seule. « On peut peut-être utiliser le GPS de votre téléphone, non ? » La probabilité que la jeune femme n’est elle non plus plus de batterie était faible. Et pourtant, le visage désolé de celle qui avait suivi Greta semblait dire que, non, son portable n’était pas utilisable…
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Je me retenais de soupirer de soulagement. La personne que j’avais suivie était une jeune femme et c’était plutôt rassurant à mes yeux. Me retrouver en face d’un parfait inconnu en pleine nuit non merci ! J’étais bien placée pour savoir comment le psychisme de l’être humain pouvait être tordu, dérangé … Et il fallait surtout que j’arrête de regarder la série esprit criminel pour me faire autant de film. Brisbane était une ville beaucoup plus sûre que Sydney ou même New York et pourtant, je n’avais pas peur de sortir quand je vivais là-bas. « Oui j’imagine qu’être suivie par une inconnue à 23h dans une ruelle déserte n’est pas hyper rassurant … » répondis-je, une manière de lui faire comprendre que oh oui ! je la comprenais totalement !
Et je ne pus que soupirer lorsqu’elle m’avoua que son téléphone l’avait alors que j’avais toujours le mien dans ma main. Comment dire … Le mien n’avait plus de batterie non plus. Quelle était la probabilité pour que je tombe sur quelqu’un qui n’avait plus de batterie non plus ? Elles devaient être quasi nulles et pourtant, il fallait que ça m’arrive ce soir ! « Euuuuhhh …. En fait, j’ai pas l’adresse. Je devais retrouver une amie à un bar mais j’ai pas eu le temps de lire le nom de ce fameux bar parce que mon téléphone s’est éteint. » Lui expliquais-je honteuse.
Non mais franchement, je me trouvais ridicule. De nos jours, qui tombait en panne de téléphone ? Il existait même des recharges pour téléphone c’est pour dire ! « Je suis catastrophique, j’ai complètement oublié de recharger mon téléphone. Mais je pense que Britanie est déjà repartie chez elle, ça fait quoi …. 30 min que je vous suis ? Elle a dû se dire que j’avais un empêchement. » J’essayais de positiver et de me dire que j’enverrais un texto à Brit’ mais je détestais poser des lapins aux gens. « Et vous ? Vous devez aller ou ?» Je n’osais même pas lui avouer que j’étais native de Brisbane (enfin presque, j’avais vu le jour à Galveston au Texas parce que ma mère avait eu la charmante idée de faire un voyage alors qu’elle était enceinte de 8 mois et demi mais je suis une Australienne, une pure souche !) parce que c’était franchement la honte de se perdre dans une ville où l’on a passé 18 ans de sa vie !
La jeune femme qui était à l’origine de la peur bleue de Greta – et qui lui avait fait réléchir un instant à la proposition de ses parents de prendre un garde du corps – semblait en fait plutôt sympathique et même drôle. « C’est vrai que d’habitude ce sont les hommes qui me suivent, ça change un peu ! » Continuant la conversation sur un ton un peu plus léger, le sarcasme de Greta se voulait rassurantes pour elle comme pour Nephtys qui semblait commencer la soirée de la même façon que l’auteure : mal. Les jeunes femmes se retrouvaient dans la même situation catastrophique et surtout improbable : qui, en 2018, peut encore se permettre de se retrouver au beau milieu de nulle part, seule le soir, sans batterie de téléphone ? Elles avaient été négligentes et payaient le prix fort de leur bêtise. Mais au moins, maintenant, elles étaient deux dans le même pétrin. Comme si cela rendait la situation catastrophique… « Pareil pour moi avec ma batterie… Moi c’est au 132 à Logan City que je devais aller, on m’avait dit de rejoindre tout le monde dans un bar aussi mais finalement avec tout ça je suis en retard donc j’y vais directement… » Finalement, au moins, Greta savait où elle allait contrairement à la jeune femme dont elle ne connaissait même pas le prénom. « Britanie ?! Mais, c’est chez elle que je vais justement ! » Les hasards étaient de moins en moins subtils, finalement, les filles qui toutes les deux n’avaient plus de batterie, qui toutes les deux étaient perdues se rendaient en plus au même endroit ! C’était étrange mais encore plus rassurant, elles allaient pouvoir chercher leur chemin ensemble. « Franchement on devrait se tutoyer puisqu’apparemment on fait la fête ensemble ce soir ! Je suis Greta et toi ? On va faire connaissance en route, comme ça vu que je connais personne sur place j’aurais au moins déjà une alliée ! » Les ambiances parfois pesantes des soirées où on ne connaissait personne ne dérangeaient pas vraiment Greta qui était plutôt sociable mais si elle avait l’opportunité de déjà se lier avec quelqu’un qui participait à la fête, c’était bénéfique pour elle. « On peut peut-être se brancher dans un bar le temps de récupérer de la batterie et pouvoir utiliser le GPS ? » Finalement, l’idée n’était pas mauvaise, si la rue était calme, les bars étaient tout de même nombreux aux alentours. Il était plus judicieux de faire ça plutôt que d’errer sans but dans l’espoir de trouver un immeuble qui ressemblait à celui où elles devaient se rendre. Greta espérait juste une chose, ne pas avoir trop rallongé son parcours et ne pas arriver totalement décoiffée et fatiguée à cette fameuse soirée.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ On pouvait vraiment dire que ma soirée virait au cauchemar. Au lieu de passer une soirée mojito chez Britannie à parler de nos lointaines années de lycée, j’avais oublié de charger mon téléphone et bien sûr de noter l’adresse de l’endroit où je devais la rejoindre. Je me donnerais des gifles tellement je m’exaspérais. Mais sa remarque sur le fait que c’était plutôt les hommes qui la suivaient me fit largement sourire et par la même me détendit immédiatement. Malgré la situation rocambolesque dans laquelle nous étions, elle avait – c’est déjà ça ! – de l’humour.
Cependant, la roue devait être en train de tourner parce qu’on pouvait dire que j’avais de la chance tout à coup ! «Pareil pour moi avec ma batterie… Moi c’est au 132 à Logan City que je devais aller, on m’avait dit de rejoindre tout le monde dans un bar aussi mais finalement avec tout ça je suis en retard donc j’y vais directement…» Je haussais un sourcil surprise quand elle me donna l’adresse à laquelle elle avait rendez-vous. Le 132 … Il me sembla que c’était l’adresse dont m’avait vaguement parlé Britanie mais là encore, je n’étais pas sûre ! «Britanie ?! Mais, c’est chez elle que je vais justement ! »Sauf que mon interlocutrice, elle, elle semblait l’être. Je soupirais de soulagement quand je réalisais que nous allions à la même fête. C’était quand même fou de se perdre avec une personne qui se rendait à la même soirée que moi mais je n’allais pas me plaindre d’avoir autant de chance. « Le hasard fait formidablement bien les choses ce soir on dirait ! »Fis-je remarquer avant d’éclater de rire. J’étais relativement soulagée parce nous allions pouvoir nous débrouiller pour arriver à bon port ensemble. Quand Britanie allait savoir ça, elle se moquerait de moi pendant au moins 20 ans. Me perdre à Brisbane alors que je suis native d’ici …. C’est quand même fort !
« Enchantée Greta, moi c’est Nephtys. » Etant donné notre situation, oui ça paraissait totalement approprié de se tutoyer avec la jolie blonde en face de moi. Finalement, ce n’était pas plus mal qu’on se retrouve ainsi parce que je me sentirais moins seule une fois chez Britanie. Elle m’avait prévenue qu’il y aurait du monde à sa fête et je m’attendais à ne connaître personne. Forcément, ça faisait des années que j’avais quitté Brisbane … « Olala ne m’en parle pas ! Je connais Britanie parce qu’on était au lycée ensemble mais ça faisait plus de 10 ans que je ne l’avais pas vu quand on s’est croisé à Spring hill ce matin. Je suis comme toi, je ne connaitrais personne à cette fête. » Autant, j’aimais m’amuser, autant je n’étais pas super à l’aise à l’idée de me rendre à une soirée où je ne connaissais strictement personne. J’étais sociable mais il y avait des limites. « Oui bonne idée ! »Lui répondis-je. Je regardais autour de moi, essayant en vain de repérer quelque chose de familier. Mais je ne me rendais pas souvent dans le quartier de Logan City. Mais il devait y avoir un bar pas loin ou nous allions pouvoir charger nos téléphones ! « On a qu’à aller par là. Cette petite ruelle est bien éclairée, on finira bien par tomber sur une rue passante et par chance sur un bar … La poisse peut pas nous coller à ce point ! »Je plaisantais, je plaisantais mais en vérité je commençais à légèrement avoir mal aux pieds ! xD Quelle idée j’avais eu de mettre de nouveaux escarpins !
La soirée prenait une tournure bien moins désastreuse depuis que la seconde blonde avait fait son apparition. La probabilité qu’elles se rendent à la même soirée était mince et pourtant, c’était le cas. Greta voyait cela comme une chance, finalement, elle n’était peut-être pas si malchanceuse qu’elle ne le pensait. « Oui franchement on a fait fort. Bon ok on est toutes les deux perdues et sans batterie mais au moins on s’est trouvées, on peut pas dire qu’on soit totalement malchanceuses pour le coup ! » Le constat n’en était pas moins le même, les filles allaient avoir du mal à retrouver leur chemin. Logan City n’était définitivement pas le quartier de prédilection de Greta qui après trois années ne se souvenait pas l’avoir déjà visité. Cela n’allait donc pas aider les jeunes femmes. « Tu connais un peu le quartier toi ? » Greta était en train de compter sur une parfaite inconnue mais après tout, c’était maintenant son seul repère et l’auteure espérait que Nephtys ait un meilleur sens de l’orientation qu’elle ou au moins une meilleure connaissance du quartier. Visiblement ce n’était pas le cas. A l’annonce de son prénom, Greta avait levé un sourcil intriguée, elle ne l’avait jamais entendu auparavant. « Nepthys ? C’est original, ça vient d’où ? » Vu la situation, Greta n’avait aucun mal à tomber dans les banalités. Après tout, les filles allaient être coincées ensemble pendant une bonne partie de la soirée si elles ne trouvaient pas vite leur chemin, et même après cela, elles allaient être copines de fête. Le contact passait bien et Greta était donc plutôt contente de savoir que Nephtys se rendait au même endroit qu’elle. Son amie d’un soir semblait réellement être dans la même situation qu’elle puisqu’elle n’avait pas revu Britanie depuis des années. Nepthys semblait encore plus étrangère à la soirée qu’elle, ayant simplement recroisé l’hôte de ce soir le matin même. Comme quoi, les coïncidences tenaient parfois à un fil, si Nephtys n’avait pas croisé Britanie le matin, elle ne serait pas ici ce soir. « Dix ans ?! Bon tu seras probablement encore plus paumée que moi alors. Mais au moins on sera toutes les deux, on se serrera les coudes ! Du moins si on y arrive... » En regardant autour d’elle, Greta ne trouvait plus son idée si bonne. Puis Nepthys lui indiqua une ruelle avec plusieurs points éclairés, c’était peut-être leur chance. Suivant la jeune femme, Greta avait prit les devants pour entrer dans un des premiers bars venus. Avançant difficilement à cause de leurs chaussures à talons - il fallait vraiment que Greta pense à prendre une paire de chaussures plates dans son sac à main avant de sortir pour éviter ce genre de situation - les filles étaient entrées dans le bar et Greta s’était adressée au barman. « Excusez-moi, vous auriez la possibilité de brancher mon téléphone quelque part ? » Sans réellement réaliser que Nepthys aurait elle aussi peut-être besoin de brancher le sien, Greta avait laissé son chargeur au barman qui l’avait branché sous le bar. Mais, évidemment, il demandait maintenant de consommer. « Mettez-nous une bouteille de votre meilleur vin blanc, s’il vous plait. » Offrant un sourire à sa nouvelle rencontre, Greta avait soupiré longuement. « Je pense qu’on est sauvées, heureusement qu’on avait nos chargeurs ! On aurait peut-être pu juste demander au barman s’il savait où se trouvait l’adresse mais bon, on à qu’à boire un peu avant d’y aller, je pense que vu la situation c’est pas de refus… Et puis, je t’invite ! » Maintenant assise au chaud, Greta retrouvait sa bonne humeur.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ La probabilité que je rencontre sur la route une personne qui allait à la même soirée que moi et qui, en plus, s’était perdue en route, était proche de zéro. Et pourtant, le destin ( ?) était en train de me faire mentir. « Ok, je te l’accorde, on est à moitié poisseuses on va dire. »Répondis-je pas vraiment convaincue. Et je ne pus que grimacer quand elle me demanda si je connaissais un peu le quartier. En vérité, je connaissais un peu le quartier de Logan city mais en toute sincérité, là je séchais. Ça faisait bien 10 ans que je n’avais pas mis les pieds dans ce quartier. Je savais me repérer dans le centre ville, dans Redcliffe également et à Bayside … « Non, je le connais pas trop… J’ai quitté Brisbane il y a 10 ans pour aller étudier à Sydney et je suis pas souvent revenue ici. Ma connaissance des quartiers s’arrête au centre-ville et à Redcliffe … et à Bayside.»précisais-je. Mes parents vivaient à Bayside donc j’étais obligée de connaître le quartier ! « Et je crois que tu ne veux pas mettre mon sens de l’orientation à l’épreuve. » Lui assurais-je. En gros ne me mettez jamais dans une forêt avec une boussole, je n’en ressortirais jamais vivante. Je suis même capable de me perdre dans un parc quand je fais mon footing alors c’est pour dire …
« C’est egyptien. Mes parents sont de très grands passionnés de cette culture et ils voulaient me donner un prénom original … »ça je ne pouvais pas le nier. Mon prénom … sortait de l’ordinaire ! Si, pendant mon adolescence, j’avais fait une fixette dessus parce que je complexais de ne pas avoir un prénom classique, maintenant il ne me dérageait plus. Au contraire je l’appréciais, je l’adorais et j’aimais son originalité. « Mais je suis une vrai australienne ! »précisais-je cependant avant de sourire, amusée.
Le courant passait bien entre nous et je me disais que si, finalement, j’arrivais enfin chez Britannie, je n’allais pas simplement passer ma soirée à parler uniquement avec mon hôte. Greta était plutôt sympathique et puis, se retrouver dans la même galère, ça forge les liens ! « Oui 10 ans, quand c’est pas les études, c’est le boulot qui m’a éloigné de cette ville. » Ce que je ne regrettais et ne regretterais jamais : mon expérience à Sydney puis à New York avaient été des expériences très enrichissantes que je referais sans hésiter tant cela avait été formateur pour moi. J’étais avide de connaissances, d’apprendre et pas seulement dans un amphithéâtre à la fac mais aussi de mes pairs. C’était pour cela que j’étais à New York : pour apprendre avec les meilleurs.
Mais pour en revenir à nos moutons, oui j’espérais bien que nous finirions par arriver à cette fête. C’était la première soirée à laquelle j’avais été invité depuis que j’étais revenue en ville et je ne voulais pas la rater. « Mais oui on va y arriver, c’est pas comme si on était dans un bled paumé. Il doit bien y avoir un bar ou on pourra charger nos téléphones. » Sans ça, je pensais sincèrement que j’allais perdre foi en l’humanité. Brisbane était une grande ville, vivante, étudiante et touristique … Donc il y avait forcément encore des bars ouverts à cette heure de la soirée.
Regardant autour de moi, mon regard azur s’arrêta alors sur une ruelle qui semblait éclairée à plusieurs endroits. Je laissais passer en premier ma binôme de la soirée alors que nous entrions dans un bar. Le barman accepta de charger le téléphone de Greta mais nous devions consommer. « Je peux vous laisser aussi le mien à charger ? » demandais-je en lui offrant mon plus beau sourire. Voyant que ça l’agaçait un peu, je fis quelque chose que je détestais faire par dessus tout mais qui – là, était nécessaire pour que je puisse à nouveau me servir de mon téléphone – j’enlevais ma veste, dévoilant ainsi un sage mais bien présent décolleté. Je devais avouer que cette robe bustier noire m’allait comme un gant.
Je suivis Greta et la gratifia d’un grand sourire quand elle déclara m’inviter. « A charge de revanche, la prochaine fois, c’est moi qui t’invite alors. »A condition que ce ne soit pas parce qu’on s’est encore perdu dans les rues de Brisbane ! Mais oui, j’avais bien l’impression que le courant passait bien avec Greta et que j’aimerais vraiment la revoir une fois cette soirée passée. « Ah je confirme, on a bien besoin d’un remontant ! » Il ne fallut pas très longtemps pour qu’une serveuse ne nous apporte la bouteille de blanc ainsi que deux verres à vin. Après l’avoir remercié, je pris la bouteille et nous servis : « J’ai cru comprendre que tu connaissais pas très bien Brisbane, tu viens d’où alors ? »Je pris une gorgée de vin attendant sa réponse, « Tu as connue Britannie comment ? »Greta savait que nous étions au lycée ensemble avec Britannie.
Nephtys connaissait le centre-ville, Bayside et Redcliffe et c’était déjà bien mieux que Greta qui connaissait uniquement Spring Hill et un tout petit peu Fortitude Valley, un endroit où la traînait souvent Maze pour boire un verre au Canvas. Pour Redcliffe, elle ne connaissait que l’appartement numéro 18 où vivait sa meilleure amie et s’y rendre en Uber ne l’avait jamais vraiment aidé à apprendre à connaître les lieux – loin d’elle l’idée d’un jour se perdre ainsi. De toute façon, ce soir, c’était à Logan City qu’elles étaient et ni l’une ni l’autre ne semblait connaître le quartier. « Moi c’est Spring Hill et Fortitude Valley, à nous deux on a presque tous les quartiers de Brisbane mais bien sûr, pas celui dans lequel on a choisi de se perdre ! On pensera à dire à Britannie de déménager. » Maintenant accompagnée, Greta s’accordait le droit de rire de la situation qui n’était pas si dramatique. Les filles s’autorisaient même à parler de banalités, des origines de leurs prénoms et de leur arrivée à Brisbane. « Une vraie Australienne qui s’y perd, par contre ! T’es revenue par ici y’a longtemps ? » Greta taquinait sa nouvelle amie pour apaiser l’atmosphère. Nephtys venait de justifier ne pas avoir vu leur amie commune durant dix ans à cause de son passage à Sydney et elle avait tout l’air d’être le genre de fille à voyager, partir sur un coup de tête, avec son look de surfeuse. Mais finalement, c’était pour le travail. « Ah ouais, tu bosses dans quoi ? » Les filles allaient finir par se connaître par cœur si la soirée en duo ne se concluait pas rapidement, même si Greta n’en ressentait pas le besoin, s’entendant plutôt bien avec Nephtys. Arrivées au bar et prêtes à consommer pour obtenir un peu de batterie et donc un GPS pour se rendre à la soirée, les filles étaient bientôt au bout de leur périple. Et alors que le téléphone de l’auteure était déjà branché, Nepthys avait décidé de brancher le sien aussi – deux batteries valaient mieux qu’une. Puis son geste avait finalement mis mal à l’aise Greta, qui tenta de ne pas s’offusquer face à la scène mais curieuse de savoir jusqu’où irait la blonde pour un verre. « Dis donc, tu n’as pas froid aux yeux ! » Etonnée par le tempérament de la jeune femme, Greta avait lancé un rire avant de trinquer avec elle. « A notre soirée aux débuts chaotiques… » Buvant une gorgée du vin blanc, son favori, Greta avait répondu aux interrogations de Nepthys. « Je suis Londonienne moi, rien à voir avec l’Australie. Je suis arrivée ici y’a 3 ans et Britannie je l’ai connu à un gala, ça fait seulement 1 an » Britannie également aisée, elle avait été invitée au même gala de charité que Greta et ses parents, venus de Londres pour l’occasion. « Il faut pas qu’on tarde trop, on va être super en retard ! » Déjà plus d’une heure et le temps filait et les filles devaient accélérer le rythme si elles ne voulaient pas arriver quand tout le monde serait déjà totalement ivre.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Pour résumé, à nous deux, nous n’étions pas plus avancées. Je me mis alors à rire quand Greta suggéra qu’il fallait demander à Brit de déménager. « C’est la première chose qu’on lui dira quand on arrivera chez elle.»répondis-je amusée. Cependant, la situation n’était pas si dramatique. En effet, j’aurais pu me retrouver seule et fort heureusement, en plus d’être tombée sur Greta, d’avoir enfin trouvé un bar ou nous pouvions charger nos téléphones. « Je te dis, j’ai aucun sens de l’orientation… vraiment ! Le seul endroit où je ne me perds pas c’est dans un centre commercial. » Oui le Shopping c’est la base ! J’avais également une bonne excuse : cela faisait bien 10 ans que je n’avais pas remis les pieds à Brisbane, et c’était une ville tellement vivante que, bien sûr, elle avait bien changé ! « Je suis psychologue … Je travaille pour la fondation Beauregard et toi ? » J’allais finir par connaître toute sa vie et inversement si on continuait sur cette lancée mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être curieuse.
Greta donna son téléphone au barman et je sentis bien vite que ce dernier ne serait pas tellement d’accord pour brancher le mien. Alors c’est vrai, ma réponse était peut-être un poil exagérée mais j’avais une amie à New York qui faisait la même chose et … Eh bien, j’avais beaucoup trop trainé avec elle je crois. «Oh mon dieu, »m’exclamais-je avant d’éclater de rire, « Une amie à New York faisait tous le temps ça et je crois que je l’ai trop fréquenté. Tu as vu le regard de ce type ? Il avait pas vraiment l’air de vouloir charger ton téléphone, heureusement qu’on a pris une consommation, il aurait refusé de charger le mien. » me justifiais-je tout en levant mon verre. « Oh oui, à nous ! » diiing nos verres s’entrechoquèrent et je bus une longue gorgée de ce blanc.
Greta en savait pas mal sur moi et c’est pour cette raison que je me permis de l’interroger moi aussi : d’où venait-elle ? Ou avait-elle connue Britannie ? « Londres doit être une ville magnifique. J’y suis jamais allée mais j’ai de la famille à Galway donc le temps pluvieux ne me fait pas peur. » Et Puis Londres, c’est la ville de Harry Potter, James Bond, Hugh Grant * sbaf * Greta et Britannie s’étaient donc connues à un Gala. Cela voulait donc dire que tout comme Brit’, Greta venait d’un milieu aisé ... tous le contraire de moi. Tous le contraire était un bien grand mot : j’avais dû travailler pour me payer mes études puisque la bourse de l’université ne couvrait pas tout et même si mes parents gagnaient assez bien leur vie au musée archéologique, j’avais travaillé comme serveuse dans un restaurant pendant 5 ans. Britannie, elle, n’avait eu qu’à se rendre en cours parce que ses parents lui payaient tout. Oh, en aucun cas je ne suis envieuse de leur situation ; je pense que travailler en plus de mes études m’a aidé en faisant un premier pas dans le monde du travail et en m’autonomisant. « Oui, tu as raison, »Dis-je. Je terminais mon verre de vin d’une traite, puis enfilais ma veste tout en attendant ma comparse de la soirée. « Je vais récupérer nos téléphones. »L’informais-je tout en joignant mes paroles aux actes.
C’était peut-être parce qu’elle n’était plus habituée à sortir que Greta s’était perdue si facilement. Elle qui était habituée à arpenter les rues de Londres en long, en large et en travers s’était lamentablement égarée dans un seul quartier de Brisbane. Evidemment, la ville australienne était bien dix fois plus grande que la ville de Londres, mais le quartier où habitait Britannie ne devait pas être plus grand qu’une ville entière - elle n’en savait rien et se contentait de pester contre elle-même. Ses talons, avec lesquels elle avait normalement l’habitude de marcher des kilomètres lui faisaient ce soir mal aux pieds et tout dans cette soirée lui montrait que sa vie avait totalement changé. La jeune femme avec qui elle était en train de sympathiser lui parlait de son sens de l’orientation inexistant et Greta ne pouvait que pouffer de rire comme réponse, bien incapable de se vanter d’être meilleure qu’elle. Si c’était le cas, les filles seraient déjà en train de boire et se dandiner comme le plan le prévoyait à la base. « Eh bien encore un point commun, le shopping, à ce que je vois ! » Si la jolie blonde avait tenté de fuir la superficialité qui collait à la peau de sa famille - même si ceux-ci étaient bien loins de n’être que des gens animés uniquement par l’argent et les strass - l’attrait pour les beaux habits luxueux ne semblait pas vouloir la quitter. Pourtant, ce soir, elle aurait volontiers troqué ses escarpins pour des petites baskets sans prétention. Greta changeait, petit à petit, mais n’était pas prête à délaisser toutes les bribes de son ancienne vie si rapidement, elle avait un bon côté après tout. « Psychologue ! Je ne sais pas quel genre de cas tu traites mais ça doit être difficile, mentalement… » Selon ses connaissances du métier, Greta savait que ces médecins traitaient des cas différents, de la basique dépression jusqu’aux personnes ayant vécu de terribles choses. Dans tous les cas, une personne voulant faire ce métier ce devait d’avoir les épaules assez solides pour encaisser les soucis des patients, en plus des siens. Etant donné le comportement de la jeune femme, enjouée et effrontée, il était à parier que les lamentations de ses patients n’atteignaient pas sa bonne humeur et c’était tant mieux. « Aucun soucis, j’imagine que ça peut être utile, mais personnellement à moins d’être totalement éméchée, et encore, je n’en serai pas capable. » Riant de bon coeur tout en trinquant avec Nephtys, Greta continuait d’apprendre à connaître le jeune docteur. « Mais on a beau temps à Londres, ce sont des préjugés ça ! » Greta riait de plus belle en lançant un léger coup de coude à Nepthys, toujours prête à défendre sa ville d’origine qu’elle aimait tant. Londres était effectivement un endroit superbe, où elle pouvait se balader des heures sans jamais se lasser. Mais elle la connaissait par coeur depuis toutes ces années et il était préférable de découvrir une nouvelle ville - même si s’y perdre n’était par contre pas très réjouissant. Alors qu’elle papotait, l’heure défilait et les filles étaient de plus en plus en retard, Greta avait donc terminé son verre, en se permettant de presser Nepthys. « En plus, on aura encore tout le temps de discuter à la soirée donc je peux te presser de sortir sans trop culpabiliser ! Allez, en route ! » Pas que cela ne ressemble à une fille en train d’écourter son date Tinder. Alors que Nepthys brandissaient leurs téléphones avec un sourire, Greta l’avait rejoint pour remettre l’itinéraire sur son téléphone et, enfin rejoindre la soirée.