J’avais appris un mot aujourd’hui au travail tien. Le mot épicène. Sortie de nulle part de la bouche d’un malade. Il jouait au scrabble à longueur de journée, en attendant que le temps passe. Je lui avais proposé de jouer avec lui et il avait placer ce mot. Un mot dont j’ignorais l’existence. Il m’avait même montré la définition dans le dictionnaire pour me montrer qu’il ne l’inventait pas, bien que je ne remettai absolument pas sa parole en doute. Une dernière partie et je pouvais enfin dire aurevoir aux patients et aux bénévoles, ma journée était fini et je pouvais ainsi me rendre chez une amie.
Ce lac artificiel me fera toujours un peu sourire. Il était pourtant l’une des fiertés de cette ville mais sincèrement, ça ne cassait pas trois pattes à un canard. C’était sympa pour venir se poser de temps en temps mais une fois un peu trop de soleil, une forte chaleur et les petites plages étaient prises d’assaut. Impossible de s’installer quelque part, les terrasses et les transats étaient bondées et ça devenait vite insupportable. Pourtant, il n’y avait pas grand-chose d’extraordinaire par ici. Pour aujourd’hui, je ne faisais que passer. Je devais me rendre chez une amie qui n’habitait pas loin d’ici. Et par chance, j’avais la possibilité de mettre un pied devant l’autre sans être obligée de faire attention si je n’allais pas écraser un pied, une main, ou trébucher sur les jambes de quelqu’un.
Je passais devant ce glacier et mes yeux étaient tout de suite attirés par toutes ces couleurs. Ces glaces aux milles parfums qui me faisaient presque tous baver à chaque fois que je passais ici. Ce glacier avait la réputation d’être l’un des meilleurs de Brisbane et j’avoue que même sans les avoir tous essayé, je pouvais presque affirmer que c’était vrai. Une petite envie de glace me traversa alors l’esprit. Je tâtais mes poches, persuadée que j’avais un billet qui trainait par la. De quoi me faire plaisir. Je regarde alors les glaces artisanales qui s’offraient à moi. Ma préférée en générale était stracciatella mais j’en avais assez de toujours prendre la même chose. Alors je balayais la vitrine du regard. Orange, fraise, vanille… aucune idée. Par contre, ce que je savais pertinemment c’est que je n’avais aucune envie de cette glace au Chewing gum. Les chewing gum, c’est fait pour être mâché, pour en retirer tout le goût, pour passer ses nerfs et ensuite pour être recraché. J’aimais les chewing gum à la menthe, à l’eucalyptus, au réglisse même mais souvent, quand il s’agissait de glace, c’était pour attirer les gamins. C’était rose ou bleu et le goût était industriel à souhait. C’est écœurant et infâme à mon sens. Je me demandais qui pouvait bien prendre ces glaces-là. Comment les parents pouvaient laisser leurs enfants choisir de telles choses infames. Faites leurs plutôt gouter des gouts qui proviennent de vrais fruits par exemple, des sorbets, des glaces onctueuses à la fraise, à la framboise… tout, mais pas chewing gum.
Enfin, mon petit coup de gueule intérieur passé, c’était à mon tour de choisir mon parfum. Et comme j’avais passé mes quelques précieuses minutes à me poser des questions existentielles sur cette glace infâme, je n’avais pas vraiment eu le temps de me poser la bonne question : quel parfum choisir ? « Stracciatella, s’il vous plait. » bah oui, forcément. Je payais une fois mon pot dans les mains. Je repartais en direction de l’appartement de mon ami quand quelqu’un me sauta dessus pour me faire un gros bisous sur la joue. Prise par surprise, je manquais même de lâcher ma glace. En voyant ce jeune homme virer au rouge, je compris qu’il s’était sans doute trompée de personne, ce qui me fit vraiment rire. « Pas de panique, c’est pas bien grave ! » ca pouvait être bien pire. En le regardant, j’avais ce sentiment de l’avoir déjà croisé quelques part. « hm… c’est peut être pas une coïncidence en fait, si ? » si ca l’était surement, mais je cherchais à savoir d’où et quand j’avais pu le croiser.

 
Avec cette belle journée qui s’annonçait, Théo m’avait invité à la rejoindre à Street Beach avec Oliver, je n’avais bien sur pas décliner cette offre - qui s’accompagnait bien souvent d’une dégustation de glaces de toutes les couleurs. Cependant, comme j’avais entrainement jusqu’à 16h00, j’avais proposé à ma soeur de les retrouver directement là-bas dès que j’en aurais fini avec tout ça. L’entrainement avait été des plus éprouvant, malgré la chaleur qui pesait lourd cette après-midi, l’entraineur ne nous avait pas lâcher un instant, si bien que je crus que j’allais m’écroule lorsque le dernier coup de sifflet retenti. J'avais bien besoin d'un café...

Après avoir pris un douche bien froide, j’avais pris un café glacé dans mon sac, ma planche et j’avais quitté les vestiaires en quatrième vitesse - un deuxième tours pour moi ? Non très peu pour aujourd’hui. Non, à la place je déambulais déjà dans les rues, me hâtant de rejoindre ma soeur et mon neuve. Zigzagant entre les piétons - et les voitures - j’étais à 10 minutes de la plage lorsque une voiture surgie devant moi. Le choc était quasiment inévitable et je n’eu d’autre choix que de me laisser tomber en arrière assez violemment pour tenter d’éviter le choc. L’arrière de mon crâne vint frapper le sol avec force et me oreilles ne tardèrent pas à siffler, les restes de mon café se renversèrent sur le sol - et pourtant Dieu savait à quel point j'avais besoin de cette caféine... Je ne perdis pas connaissance mais je vis des étoiles pendant quelques instants, la femme qui conduisait - à une allure ridicule heureusement pour moi - vint m’aider à me relever aussi rapidement que ses petites jambes ne le permettaient. Heureusement, je n’avais rien de casser, alors j’expédiai gentiment la demoiselle qui me hurlait dans les oreilles, paniquée à l’idée d’avoir "tuer un jeune homme". Mon mal de crâne était déjà bien assez intense comme ça… J’étais donc remonté sur ma planche et j’avais repris ma route, un peu moins vite certes.

C’était bien la première fois que j’avais ce genre d’accident avec une voiture et je sentais que malheureusement ça ne serait probablement pas le dernier.

Après ces péripéties, j’arrivais enfin au point de rendez-vous et ne tarda pas à voir Théo de dos un peu plus loin, une glace à la main - J’espérais qu’elle en avait gardé une pour moi… Oliver quant à lui n’était pas avec elle, mais je pensais bien qu’il ne devait pas être loin. Je m’approchais donc de ma soeur par derrière et vins poser un baiser sur sa joue tout en exposant mon accident « Oh, Théo tu ne devinera jamais ce qui m’est arrivé… » Je stoppais mon geste en un éclair quand je compris que la tignasse brune qui se tenais maintenant face à moi avec une expression de surprise n’était pas ma soeur. A ma grande surprise, je senti le rouge me monter aux joues. Nom de Dieu comment avais-pu confondre cette inconnue avec ma soeur. « Oh mon Dieu, désolé je pensais que… que… » Je venais d’embrasser une parfaite inconnue par erreur, la jeune femme réagis gentiment « Pas de panique, c’est pas bien grave ! » Je repris un peu mes esprits « Vraiment désolé… J’ai du me taper la tête plus fort que ce que je pensais…» Je me frottais l’arrière de la tête à la recherche d’une bosse mais fus content de n’en trouver aucune « hm… c’est peut être pas une coïncidence en fait, si ? » Un peu surpris j’adressais un sourire à l’inconnue, il y avait plus fin comme première abordage quand même. « Hahaha, non j’te rassure c’est bien un accident, J’ai pas tendance à embrasser des inconnues juste pour entamer une conversation. » Même si j’aurais pu le faire en fait, mais là c’était vraiment pas volontaire alors autant pas la ramener. Je dévisageais cependant la jeune femme. Je l’avais déjà vu quelque part, c’était certain.
« J’ai l’impression qu’on s’est déjà vu, mais je sais plus où… » Pourtant j’avais tendance à bien retenir les visages des gens, mais pas cette fois. A bien y réfléchir j’avais du la rencontrer dans un cadre particulier. « Enfin si tu veux je me présente et toi ensuite, ça fera peut-être remonter les souvenirs non ? » On pouvait bien essayer, peut-être même que je trouverai avant même qu’elle ne se présente. « J’m’appelle Connor Hazard-Perry, 22ans, originaire de Londres, mais vivant à Brisbane depuis plus d’un an. D’où le faible accent que tu n’avais surement pas remarqué non? J’ai deux soeurs et deux frère, je suis le plus jeune de ma famille et je suis tonton. D’ailleurs à la base je devais rejoindre ma soeur et son fils ici, mais je les retrouverai plus tard. Sinon, je suis encore étudiant, en marketing plus précisément, je joue dans une équipe de Baseball depuis plusieurs mois maintenant, je joue aussi de la guitare quand j’ai du temps libre. Sinon j’ai tendance à sortir assez souvent mais j’ai pas l’impression qu’on se soit croisé à ce genre de fête… » Et bien j’avais déballé pas mal de chose, pourtant rien n’était remonté de mon coté « Est-ce que ça te dis quelque choses ? Sinon on essaie de ton côté » lui lançais avec un sourire, oui nous allions bien finir par trouver d’où nous nous connaissions.

Il semblerait que le jeune homme m’ai pris pour quelqu’un d’autre, Théo, qui m’avait plus l’air d’être le prénom ou le surnom d’un homme que d’une femme. J’espérais au moins que ce Théo en question ait les cheveux longs et que de deux, on puisse réellement le confondre avec une femme si non, j’avais du souci à me faire. En tout cas, la gêne qu’exprimait ce jeune homme prouvait que son approche n’était pas volontaire du tout, ou alors, il jouait très bien la comédie. Mais pour avoir moi-même fait une étreinte à la mauvaise personne il y a de ça moins d’une semaine, je pouvais bien comprendre qu’il ne l’avait pas fait exprès. Il me le confirma rapidement. « Hahaha, non j’te rassure c’est bien un accident, J’ai pas tendance à embrasser des inconnues juste pour entamer une conversation. » j’espérais bien pour lui, si non, c’était là le meilleur moyen de les faires fuir. Enfin, si on ne me comptait pas dedans. J’avais cette tendance à être un peu trop curieuse et minimiser les dommages dont je pouvais être victime. « J’ai l’impression qu’on s’est déjà vu, mais je sais plus où… » me voilà rassurée de ne pas être la seule à partager ce sentiment. « j’ai bien l’impression aussi ! » je me creusais la tête également, pouvant lire sur son visage qu’il réfléchissait aussi. « Enfin si tu veux je me présente et toi ensuite, ça fera peut-être remonter les souvenirs non ? » Eh bien, pourquoi pas… je le laisse alors faire sa petite présentation. « J’m’appelle Connor Hazard-Perry, 22ans, originaire de Londres, mais vivant à Brisbane depuis plus d’un an. D’où le faible accent que tu n’avais surement pas remarqué non? J’ai deux soeurs et deux frère, je suis le plus jeune de ma famille et je suis tonton. D’ailleurs à la base je devais rejoindre ma sœur et son fils ici, mais je les retrouverai plus tard. Sinon, je suis encore étudiant, en marketing plus précisément, je joue dans une équipe de Baseball depuis plusieurs mois maintenant, je joue aussi de la guitare quand j’ai du temps libre. Sinon j’ai tendance à sortir assez souvent mais j’ai pas l’impression qu’on se soit croisé à ce genre de fête… » j’avais bien dis petit présentation ? Je ne pu m’empêcher de sourire en l’écoutant, j’étais bien loin de m’imaginer qu’il m’en dirait tant sur lui aussi rapidement. « Enchantée Connor Hazard-Perry, 22 ans originaire de Londres ! » dis-je presque amusée. « Moi c’est Noa Jacobs, 34 ans » aie. « Originaire de Brisbane… » et j’allais m’arrêter là de mon côté. « Mais ca fait bien longtemps que j’ai pas fréquenté les soirées où la moyenne d’âge tournais dans les 20/25 ans. » Il était jeune mais un certain charisme pouvait vieillir ses traits. Je lui donnais un peu plus que son âge. « Mais Hazard-Perry ca me dit quelques chose… » je le regardais sous tous les angles. « vous êtes plutôt blindés non ? » sans vouloir être insolente. « Je crois savoir où on s’est vu ! » son nom de famille raisonné plutôt bien à présent dans ma tête, je l’entendais encore dans les enceintes, écrié dans un micro. « L’association Beauregard peut être ? » je m’étais rendu dans l’un de ses galas de charité organisé par l’association quelques temps avant que je n’y travaille. J’avais pu m’y rendre avec une ancienne collègue et c’est bien grâce à elle que j’avais pu connaitre l’association et savoir qu’il y recherchait un travailleur social. C’était l’occasion pour moi de sauter sur l’occasion.

Je n’étais déjà pas du genre démonstratif comme personne  et il était très rare que j’esquisse des gestes d’affections en public et voilà que pour une fois que je le faisais, je m’adressais à la mauvaise personne. J’avais donc rapidement piqué un fard en observant la femme qui se tenait devant moi et qui n’était absolument pas ma soeur. La jeune inconnue tenta de me rassuré en me confirmant qu’il n’y avait pas de mal et qu’elle comprenais mon erreur, mais j’étais toujours mal à l’aise. Pour changer de sujet et tenter de me détendre je confiais à la brune que j’avais l’impression de l’avoir déjà rencontré par le passé - ce qui pouvait encore excuser ma confusion non ? « j’ai bien l’impression aussi ! » me confirma-t-elle. Malgré ça, je n’avais encore aucune idée de l’endroit où j’avais bien pu la rencontrer, je lui proposait donc de me présenter et qu’elle le fasse ensuite afin de nous aider à faire remonter les souvenirs. Après son accord je déballais gentiment mon CV afin que nous fassions connaissance mais de mon côté aucun souvenir ne se manifesta. « Enchantée Connor Hazard-Perry, 22 ans originaire de Londres ! » Je lui retournais son sourire, elle avait retenu le principale apparemment et je la laissais se présenter  « Moi c’est Noa Jacobs, 34 ans » Elle marqua un stop après cette annonce, presque imperceptible, comme si annoncé son âge lui le rappelait d’un coup - ce qui arrive souvent aux femmes de plus de 30 ans - même si pour sa part elle ne les fait pas.  « Originaire de Brisbane… Mais ca fait bien longtemps que j’ai pas fréquenté les soirées où la moyenne d’âge tournais dans les 20/25 ans. » Je lui adressais un sourire aimable « Pourtant tu pourrais très bien le faire, tu ne fais pas ton âge. Mais on doit te le dire souvent non ? » Honnêtement je ne lui aurai pas donné la trentaine, plutôt quelque chose genre 28-29 grand max, un âge tout à fait réglementaire pour sortir avec dans les mêmes soirées que moi. « Mais Hazard-Perry ça me dit quelques chose… » Sans me vanter ça dit souvent quelque chose aux gens, ça ne veut pas dire pour autant qu’on nous connait, mais j’évitais de le dire car ça semble toujours un peu prétentieux. « C’est possible, ma famille est assez connue. Même si on nous connais plus à Londres qu’en Australie pour dire vrai, mais ça ne veut pas dire qu’on s’est déjà vu.» Même si la filiale Australienne avait bien grandit ça ne restait que le nom de ma famille, pas moi personnellement.  « vous êtes plutôt blindés non ? » Je laissais échapper un faible rire, elle était plutôt directe comme fille « On peut dire ça oui. Même si, tu le penses bien le mérite ne me reviens pas. » Non, moi j’étais plus le flambeur d’argent que celui qui le ramenait à la maison. Enfin, tout ça ne m’aidait pas beaucoup, je ne savais toujours pas où je l’avais rencontré.  « Je crois savoir où on s’est vu ! » Ah, voilà qui m’intéressais déjà plus, car pour m’a part je ne l’avais toujours pas remis, ce qui m’étonnais un peu, j’étais normalement plutôt doué pour remettre les gens - ce qui m’évitais d’aborder deux fois la même personne. « Sérieux ? Où parce que j’ai toujours pas trouvé moi. »  « L’association Beauregard peut être ? » Je réfléchissais à cette probabilité, j’avais peu fréquenter l’association, si ce n’est à la soirée de charité à laquelle nous avions participé en famille pour soutenir Maureen. Après m’être triturer la mémoire quelques secondes, je me souvins enfin d’y avoir croisé Noa « Oui, je crois que ça doit être ça ! » Maintenant qu’elle le disait j’avais un vague souvenir d’elle à la soirée « T’étais bien à la soirée de charité à l’Hôtel Hazard-Perry non? » Je comprenais mieux que le souvenir ne soit pas remonté plus tôt. Cette soirée n’avait pas été une partie de plaisir et le contexte était tel que je n’avais pas remis Noa. «  Ma soeur à fait un discours à la soirée du coup on était tous là pour la soutenir. » Si on peut dire ça comme ça… « Tu fais partie de l’association ? »

« Pourtant tu pourrais très bien le faire, tu ne fais pas ton âge. Mais on doit te le dire souvent non ? » Cette remarque ne pouvait pas me faire réagir autrement qu’en riant. C’était bien tenté de sa part mais non, on ne me le disait pas si souvent que ça. « t’es flateur, de là à me rajeunir de dix ans… n’exagère pas ! » bon, ca ne pouvait pas me vexer, puisqu’en réalité, je faisait bien tout pour ne pas assumer mon âge et toutes les responsabilités qui sont censées aller avec. Toute la pression sociale que j’avais sur le dos puisqu’à 34 ans je n’étais pas mariée et je n’avais pas de famille. Quelle honte d’être une femme sans enfant en 2018. Oui, je dirais plutôt quelle honte de toujours penser qu’une nana doit forcément se marier avec un homme et procréer pour réussir sa vie. Et j’étais loin de penser d’avoir rater ma vie. J’étais au contraire, plutôt fière de ce que j’étais devenu. Cette vie que personne ne m’aurait attribuée lorsque j’étais encore en foyer, baladée de famille d’accueil. Quand on regarde les statistiques, les enfants de l’aide sociale, ceux qu’on confie aux services sociaux, ils finissent pas toujours très bien, c’est triste, c’est difficile à admettre, la grosse honte de l’état, ce qu’on assume pas, ce dont il ne faut pas parler. Mon combat est bien celui-ci, donner la chance aux jeunes de s’en sortir malgré l’étiquette qu’on pouvait leur coller sur le dos. Enfin, c’était le combat que j’avais mené pendant trois ans, avec un bilan finalement assez mitigé mais j’étais pas wonder woman, j’étais pas magicienne non plus… Les miracles, je n’y croyais pas. Alors oui, j’avais pu aider, soutenir et élevé certains jeunes vers un monde meilleur mais d’autres étaient restés là où je les avais trouvés… triste réalité.
Présentations faites, il me confirme qu’on aurait pu se croiser à un gala de l’association Beauregard. « Oui, je crois que ça doit être ça ! T’étais bien à la soirée de charité à l’Hôtel Hazard-Perry non? Ma soeur à fait un discours à la soirée du coup on était tous là pour la soutenir. Tu fais partie de l’association ? » C’était donc bien ça. Je me souviens de cette soirée et de ce discours assez poignant. « J’y travaille oui ! Ca ne fait pas longtemps. D’ailleurs, à l’époque de cette soirée, je n’y étais pas encore. J’y suis allée car une collègue m’a proposé de l’y accompagner. C’est comme ça que j’ai découvert l’association, que j’ai appris qu’un poste y était vacant et que j’ai tenté ma chance ! Je ne regrette pas. » c’était surtout l’opportunité pour moi de fuir le service dans lequel je travaillais et celui qui m’avait mis dans de sales draps, indirectement. Nouveau job pour une nouvelle vie. « Je m’occupe d’encadrer les bénévoles et de coordonner les actions collectives… » enfin, peut être qu’il s’en fichait pas mal de ce que j’y faisais. J’étais là à lui raconter ma vie à présent. « enfin bref… c’est peut être pas très interessant ! »

« t’es flatteur, de là à me rajeunir de dix ans… n’exagère pas ! » Ce n’était pas uniquement pour être flatteur que j’avais dis ça. Noa faisait vraiment plus jeune que son âge - bon peut-être que 10 ans c’était effectivement un peu exagéré - mais de nos jours il était de plus en plus compliquer de donner un âge à une personne et Noa en faisait clairement partie. « D’accord peut-être pas dix ans, mais je t’assure que tu ne fais plus jeune que ton âge. »

Comme quoi le hasard faisait bien les choses, après avoir embrassé par erreur Noa, nous avions finalement trouvé d’où nous nous connaissions. L’association Beauregard et plus précisément le Gala à l’Hôtel où nous avions participer pour soutenir Maureen. Ce n’était clairement pas la meilleure soirée où rencontrer quelqu’un soit dit en passant mais pour cette fois on fera avec. « J’y travaille oui ! Ca ne fait pas longtemps. D’ailleurs, à l’époque de cette soirée, je n’y étais pas encore. J’y suis allée car une collègue m’a proposé de l’y accompagner. C’est comme ça que j’ai découvert l’association, que j’ai appris qu’un poste y était vacant et que j’ai tenté ma chance ! Je ne regrette pas. » La jeune femme travaillais donc pour l’association. J’avais toujours été impressionné par les personnes qui vouaient corps et âmes dans des association qui les touchaient. « Je m’occupe d’encadrer les bénévoles et de coordonner les actions collectives… » Elle n’était donc pas juste une petite bénévole et avait un poste a responsabilité. « enfin bref… c’est peut être pas très intéressant ! » Je lui adressais un sourire « Oh non t’inquiète pas c’est très intéressant, c’est génial que tu puisse bosser pour une association comme ça. Heureusement qu’il y a des gens comme toi. » Et je le pensais vraiment pour le coup. « C’est un job où ça doit pas être facile tous les jours mais très enrichissant. » De moins c’est l’image que j’en avais, peut-être était-elle légèrement faussée pas mon imagination.

Je jetais un coup d’oeil à ma montre, je n’étais pas encore en retard pour retrouver Théo et Oliver, j’allais donc devoir quitter Noa. « Ah désolée je dois te laisser faut que j’aille retrouver ma véritable soeur. » Lui lançais. J’espère que cette fois-ci je n’allais pas aborder une deuxième femme qui n’était pas ma soeur « Encore désolé de t’avoir abordé par erreur, mais c’était sympa de faire ta connaissance. » Mais même si la rencontre avait été sympathique je n’allais pas réitérer cette approche avec quelque d’autre demoiselle, c’était assez gênant une fois. « Pour me faire pardonner je t’offrirais volontiers un café à l’occasion. » J’avais de sérieux doute sur le fait que la jeune femme accepte mon invitation mais j’avais pour devise de toujours tenter ma chance, je n’avais rien à perdre après tout, et malgré notre rencontre plutôt catastrophique j’avais le sentiment que le courant passait plutôt bien entre nous apparemment.

Passées les flatteries sur mon âge, ou plutôt l’âge que je n’avais pas, nous pouvions enfin comprendre pourquoi Connor était sur de m’avoir déjà vu. Il avait rapidement fait le lien entre mon minois qu’il avait vu de près, puisqu’il m’avait quand même fait une belle accolade, et notre première rencontre à ce Gala pour l’association Beauregard. Un gala où je n’aurai sans doute jamais mis les pieds si on ne m’y avait pas invité en dernière minute. Et Dieu sait que j’avais fait un excellent choix en acceptant cette invitation. Ce changement total de milieu professionnel était une bouffée d’air frais qui me faisait beaucoup de bien. Autant sur un point de vue personnel que professionnel. Cet ancien job avait fini par m’apporter trop de problèmes et un en particulier. J’ignorai quel serait l’issue mais pour l’instant, rien qui ne me rassurait. J’avais hâte de pouvoir tirer la page sur cette période assez compliquée pour moi, maintenant, reste à savoir quand ça allait arrivé. « Oh non t’inquiète pas c’est très intéressant, c’est génial que tu puisses bosser pour une association comme ça. Heureusement qu’il y a des gens comme toi. C’est un job où ça doit pas être facile tous les jours mais très enrichissant. » Je crois que mon passé et toutes les étapes que j’avais traversé, notamment quand j’étais gamine avaient largement contribué à cette réorientation professionnelle. « On dit souvent que les plus dérangés sont les travailleurs sociaux. Faut avoir pas mal de problèmes pour accepter ceux des autres. » Dis-je avec une pointe d’humour. « Mais ceci dit, les plus méritant, franchement, c’est pas nous ! De manières générales, les personnes qu’on aide au quotidien on pas mal de chose à nous apprendre, malgré ce qu’elles peuvent penser. » ces façons de souvent se dévaloriser. .. Alors qu’en réalité, elles étaient pleines de ressources, c’était assez surprenant. « On est une sorte de moteur, une fois que le contact est allumé, on a plus grand-chose à faire ! » un coup de pouce et c’est repartie. « Et pour ces personnes malades, les plus courageux, c’est bien eux ! » combattre une maladie, des cancers comme c’est le cas à l’association Beauregard, c’est pas rien. C’était bien pour cette raison que j’appréciais ce travail, pouvoir redonner un élan à des personnes qui parfois sont au fond du gouffre. « J’ai malheureusement pas encore une baguette magique pour aider chaque personne que je croise. » J’étais sans doute partie bien trop loin dans mon raisonnement surtout pour une discussion avec quelqu’un qui finalement, avait croisé ma route par hasard. « Ah désolée je dois te laisser faut que j’aille retrouver ma véritable sœur. » je hochais la tête, me décala pour laisser le jeune homme repartir à la recherche de mon sosie, du moins, de dos. "Encore désolé de t’avoir abordé par erreur, mais c’était sympa de faire ta connaissance. Pour me faire pardonner je t’offrirais volontiers un café à l’occasion. » J’ignorai si cette proposition était sincère, mais pourquoi pas. Je sortie un stylo de mon sac, lui pris la main et griffonna mon numéro de téléphone à l’intérieur. « J’me dirai juste que si tu n’appelles pas, c’est parce que le numéro se sera effacé. » Au moins, s’il n’avait pas l’intention de réellement boire ce café, ce sera moins flagrant que si je lui notait le numéro directement dans son téléphone. « J’te souhaite une bonne journée ! Et bisous à ta sœur ! » Je le laissai repartir à la recherche de sa famille.