kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Je hais l’avion … C’est vrai, ce moyen de transport ne me rassure pas du tout. Je préfèrerais encore prendre le train ou ma voiture mais les 916km qui séparent Sydney de Brisbane m’a découragé immédiatement. Je me fiche pas mal de l’argent que ça pourrait me coûter : mais entre les 10H de trajet en voiture et les 1H30 d’avion le choix est vite fait. Je préférais optimiser mon temps que le perdre en me mettant à psychoter parce qu’il pourrait m’arriver quelque chose dans un avion. Ce voyage avait été particulièrement éprouvant : premièrement parce que je stressais vraiment jusqu’au décollage de l’appareil et deuxièmement parce que même si c’était la deuxième fois ce mois-ci que je prenais ce vol, cette fois-ci j’avais eu une voisine – on peut le dire – très particulière. Elle aussi, devait stressait parce qu’à peine avait-elle posé ses fesses sur le siège qu’elle s’était attachée et avait mis ses écouteurs sur ses oreilles. Cette jeune femme devait être française parce que je n’avais pas vraiment compris ce qu’elle marmonnait comme chanson. J’avais cru entendre à un moment donné : « C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. » sans en être vraiment sûre. Mon français était très approximatif donc bon…La nervosité pouvait rendre les gens vraiment dégoûtant. En effet, voilà 25 min que je supportais la douce voix de ma voisine quand celle-ci ouvrit une petite boîte en fer qui contenait des gâteaux en forme de navette. Elle m’expliqua rapidement qu’il s’agissait d’une confiserie faite par sa grand-mère : des calissons. Un truc purement français mais j’étais une femme curieuse et puis, je me dis qu’à devoir être à côté d’elle pour encore une bonne heure, je pouvais au moins me montrer aimable. Surtout qu’en réalité, ces gâteaux étaient dé-li-cieux !! Je l’avais toujours dit et ce n’était absolument pas un secret de polichinelle : le sucre aurait ma peau ! J’étais une vraie gourmande et je le resterais sûrement jusqu’à la fin de mes jours … Et comme j’étais relativement sportive, j’avais l’énorme chance de ne pas grossir malgré mes quelques excès. Je me rappelle qu’une fois une copine m’avait demandé si je ne venais pas d’une autre planète parce qu’avec tout ce que je mangeais, je devrais au moins avoir des hanches un peu plus rondes mais non ! Et Toc la copine de lycée ! Je me rappelle également qu’elle m’avait surnommée : exoneph pour exoplanète et Nephtys, parce que pour elle je venais d’une autre planète, voire même d’une autre galaxie.
Ma venue à Brisbane était une totale surprise. En effet, je n’avais pas prévenu mes parents de mon arrivée en ville … Pire encore, ils ne savaient même pas que j’avais passé un entretien à la fondation Beauregard. Je n’avais parlé à personne de mon envie de quitter Sydney, son hôpital … Je savais qu’il fallait que je sois réactive, les places de psychologue à la fondation Beauregard sur l’antenne de Brisbane ne seraient pas éternellement vacantes. J’avais suffisamment et bien sûr longuement débattu en mon fort intérieur et je savais ce que ça impliquait : revenir dans la ville de mon absence mais aussi et par-dessus-tout revoir mon père plus souvent. Autant dire que ça ne m’enchantait pas plus que ça mais ce job, c’était ce pour quoi je voulais être psychologue. Mon but c’était d’aider les personnes comme moi, on m’a aidé lorsque ma mère a été traité pour son cancer. Les groupes de parole auxquels j’ai participé, m’avaient été d’une grande aide – même si à l’époque j’aurais préféré mourir que de l’avouer – et j’avais su que je voulais en faire mon métier, c’était une évidence, plus encore que les études d’histoire auxquels mes parents tenaient tant que je suive. Je savais que je les avais forcément déçus mais déçus dans le sens où ils n’avaient pas réussi à me transmettre suffisamment leur passion au point où je veuille en faire mon métier. J’adore l’histoire, certes, mais c’est une passion comme le surf … Mes parents ont cette passion qui les anime. Un peu comme un virus … Pire encore : comme un virus, une infection nosocomiale ; ils ont fait des études en histoire à la fac sans vraiment y croire et paf au bout de 48h - bon ok j’exagère surement ! – ils étaient contaminés pour toujours.
Donc ce n’était pas au domicile de mes parents que je me rendais pour leur faire cette petite surprise mais bien au musée archéologique de Brisbane là où j’étais certaine de les trouver tous les deux. Cela faisait 4 ans que je ne m’y étais pas rendue et pourtant, j’étais toujours impressionnée par cet endroit. Il me fascinait et telle une enfant, je pourrais rester des heures en ce lieu sans jamais m’ennuyer. Il faut dire qu’enfant, j’y avais passé de nombreuses heures : mes copains allaient chez leurs grands-parents le mercredi après-midi et moi je restais au musée.
Il y avait un attroupement de gens (probablement des touristes-) entassés autour d’un guide et je le contournais, essayant de repérer un de mes parents. Comme je ne voyais aucun d’eux, je me mis alors à visiter une des pièces et je tombais alors sur une représentation du dieu Min, « Représenté ithyphallique en tant que dispensateur du pouvoir sexuel» »[/color], je lisais à voix basse, « c’est là un signe de fertilité et de fécondité. » Des éclats de rire attirèrent mon attention, ou plutôt des gloussements et je me retournais en direction de ce son désagréable. L’agent d’accueil discutait avec un monsieur que je ne connaissais pas mais elle semblait bien s’amuser. Et comme je ne voyais toujours pas mes parents, je me dis qu’il valait mieux que je demande où ils étaient.
« Bonjour, je chercher Serena ou James Sharp, je suis leur fille Nephtys. » précisais-je avant de saluer également le blondinet qui se trouvait à côté d’elle. « Aucun des deux ne travaille aujourd’hui je suis désolée. » « Oh … »dis-je surprise. C’était tellement rare que mes parents prennent des congés !
Cela faisait maintenant plusieurs mois que William était revenu en Australie. Après presque une année entière à vadrouiller et bosser en Egypte, il était enfin rentré à la maison. Et ce n'était pas uniquement pour le travail que le jeune homme avait quitté Brisbane, c'était avant tout pour décompresser, se changer les idées et faire pleinement son deuil. Suite au décès de son père, William n'avait pas réellement pris de temps pour lui, pour faire son deuil et se remettre de cette épreuve. Il avait surtout été présent pour sa mère et avait mis tout le reste de côté. Sauf que trois années plus tard, tout lui était revenu en pleine face et la décision de partir loin avait été une évidence pour lui. L'Egypte avait été une évidence pour le jeune passionné qu'il était. William avait pu exercer son métier et rester proche de son père le temps de son deuil. Oui parce que son père ne reposait pas à Brisbane au côté de ses proches. Ses dernières volontés étaient elles que ses cendres devaient reposer en Egypte, à proximité du temple de Louxor. William et sa mère avait respecté ce choix et de ce fait, à chaque fois qu'ils iraient en Egypte, ils pourraient en quelque sorte être auprès de lui.
L'archéologue avait son temps mais il était finalement revenu au pays. Son deuil fait, son expédition bouclé, le retour à la vie australienne s'était fait naturellement. Bien sûr, Will savait qu'il retournerait en Egypte, il y allait fréquemment et ne comptait pas s'arrêter de si-tôt. Mais lorsqu'il ne fouillait pas des tombes au beau milieu du désert, il enseignait à l'université. Il avait donc reprit son poste de professeur et y donnait régulièrement ses cours. Mais là encore, il ne passait pas tout son temps à l'université. William allait fréquemment au musée, non pas pour visiter mais pour rendre visite à sa mère. Elle travaillait au musée depuis des années et William l'y retrouvait souvent que ça soit pour le boulot ou pour une simple visite. Aujourd'hui, il devait lui montrer quelques clichés qu'il avait pris durant son expédition dans la vallée des rois. Il tenait à ce que sa mère analyse certaines choses qu'il avait trouvé pour qu'elle lui donne son avis. Seulement pour le moment, elle semblait ne pas être disponible à cause d'une réunion. William n'était pas spécialement, attendre cela ne le dérangeait pas. Pour passer le temps, il discuta avec le type chargé de l'accueil. Il commençait à bien le connaître depuis le temps qu'il venait et c'était l'occasion de discuter un peu de son dernier voyage.
Cela dit, ils furent rapidement interrompu par une demoiselle qui voulait des renseignements. Elle voulait voir deux personnes travaillant au musée, ses parents visiblement mais d'après l'agent d'accueil ils n'étaient pas présent aujourd'hui. Cela dit, William ne prêta guère attention à cette information. Il fut interpellait par son prénom ! Des Nephtys il n'en connaissait pas des masses, c'est à dire hormis la déesse égyptienne, il n'y en avait qu'une seule qui lui venait en tête... Une gamine avec qu'il lui était arrivé de jouer dans les couloirs du musée lorsqu'il était encore qu'un enfant et un ado... Serait-ce la même Nephtys ?! En prêtant nettement plus attention à la jeune femme, il était clair qu'il y avait une nette ressemblance, avec quelques années de plus !
« Nephtys ?! Celle qui me courrait après dans les couloirs du musée quand on était gamin et qui se cachait dans le sarcophage vide pour faire enrager ses parents ?! » Dit-il sur un ton à la fois taquin et perplexe parce qu'il n'était pas certain qu'elle le reconnaisse. Cela dit, avec un prénom comme le sien, Will avait eu beaucoup de mal à l'oublier. Petit il lui avait d'ailleurs déjà fait la remarque que son prénom n'était pas commun mais bien plus facile à porter que le sien. Nephtys était clairement plus « passe-partout » que Amon. Enfin en Egypte, l'un comme l'autre n'était pas si commun. « C'est moi, William. » Finit-il par ajouter, histoire d'être sûr qu'elle se souvienne de lui ou du moins pour la mettre sur la bonne voie. « Ca fait un bail. Qu'est-ce que tu deviens ?! » Cela faisait un certain nombre d'année qu'il ne l'avait pas revu. Pourtant, avec des parents qui bossent au même endroit, on aurait pu croire que cela aurait plus évident. Mais faut dire que William avait souvent la bougeotte et avait passé peu de temps en Australie.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Ma surprise était lentement et sûrement en train de tomber à l’eau. L’étonnement se lisait probablement très clairement sur mon visage. Mes parents qui n’étaient pas au boulot ? ça relevait simplement du miracle ! Quand je n’étais encore qu’une enfant, mes parents étaient tous les jours au travail et à part quand ma mère a été malade, ils n’étaient pas du genre à prendre des repos. Le doute m’assaillie soudain et mon cerveau se mit en branle. Est-ce que ma mère m’avait dit qu’elle était fatiguée ces derniers temps ? Avait-elle parlé de malaises ? De problèmes de santé … Instinctivement je me mis à culpabiliser. Je n’étais pas très attentive à ce que disait ma mère … Encore moins à ce que disait mon père en vérité. Est-ce que j’avais écouté d’une oreille distraite – comme à mon habitude – s’ils m’avaient avoué à demi-mot que côté santé ça n’allait pas très fort ? C’est alors que je me souvins que ma mère allait toujours une fois par an chez l’oncologue et le gynécologue pour vérifier que rien n’avait bougé et … C’était toujours à cette période de l’année qu’ils y allaient en général.
Dès que je sortirais d’ici, j’appellerais ma mère pour en avoir le cœur net. J’étais si absorbée par mes pensées que je n’avais pas vraiment fait attention à la personne qui se trouvait avec l’agent d’accueil. Mais lui – parce que c’était un homme – oui apparemment. Et Il semblait bien me connaître par ailleurs. En effet, peu de personnes savaient que je me cachais dans des sarcophages vides pour rendre chèvre mes parents. Fronçant les sourcils un quart de seconde, ce n’est que lorsqu’il me donna son prénom que j’y vis plus clair. « Mon dieu je t’aurais jamais reconnu William ! »M’exclamais-je ravie de ces retrouvailles. Enfin si, je l’aurais reconnu à bien y regarder parce qu’il n’avait pas tant changé que cela. Il avait quoi ? 20 ans de plus par rapport à la dernière fois ou je l’avais vu ? Mais son regard bleu trèèès clair était resté le même, il n’y avait pas de doute là-dessus. La dernière fois que je l’avais vu, William finissait le lycéen et venait de fêter ses 18 ans alors que je rentrais à peine dans l’adolescence, je devais avoir dans les 11ans à tout casser. Depuis, plus de nouvelles d’autant plus que mes parents avaient été, un moment, absents du musée à cause du cancer de maman, j’avais ensuite appris que les parents de William faisaient beaucoup d’allers-retours entre Brisbane et l’Egypte. Et il y a quelques années j’avais appris le décès de Mr Lance mais j’étais à la fin de mon master de psycho et je n’avais pas les moyens financiers de partir de Sydney à moins de vendre un rein par exemple … ou donner mon corps à la science. Bon, en gros, j’étais vraiment fauchée mais mes parents avaient assisté à l’enterrement.
« Oui, ça fait des siècles ! »Dis-je avant de sourire malicieusement, « Oh moi, je rentre tout juste à Brisbane. J’étais partie à la fac de Sydney … en psycho, » précisais-je, « j’ai cru que mes parents allaient faire un infarctus quand je leur ai dit que je ne voulais pas aller en fac d’histoire comme ils l’avaient toujours voulu, mais ils ont fini par se faire à l’idée. C’était pas prévu au programme que leur fille devienne psychologue et encore moins qu’elle parte deux ans à New York, toujours pour le travail et je voulais leur faire la surprise de mon retour à Brisbane parce que j’ai été embauchée par la fondation Beauregard mais c’est tombé à l’eau comme tu peux le voir. »Lui dis-je avec une moue un peu déçue. « Et toi ? T’as suivi les traces familiales ? J’ai entendu dire que tu avais fait de brillantes études en histoire. » Malheureusement, je n’avais pas eu plus d’informations à son sujet. Etant donné que je voulais fuir – à l’époque – de tout ce qui se rapprochait de ma famille de près ou de loin, je ne m’étais pas interessée à ce qu’était devenu le fils d’un des collègues de mes parents.
C'est sûr qu'en pratiquement 15 ans, William avait beaucoup changé, comme tout le monde d'ailleurs. Et Nephtys ne faisait pas exception. Cela dit, Will n'avait pas eu trop de mal à la reconnaître. Ses yeux, il n'était pas prêt de les oublier ! En attendant, cela lui faisait remonter pas mal de vieux et bons souvenirs de son enfance. Lorsqu'ils courraient dans les couloirs du musée, sans se soucier de rien, enfin du moins pour Will.
« On va dire que c'est à cause du bronzage ! » Plaisanta t-il sur le fait qu'elle n'était pas parvenu à le reconnaître au premier coup d'oeil. Bronzage ou pas, le fait est que passé du temps dans le désert aride et chaud de l'Egypte n'arrangeait rien. En cette période de l'année, le thermomètre oscillait entre 47 et 40 degrés en plein soleil, de quoi tomber comme une mouche. Dans tous les cas, il était ravi de retrouver Nephtys après toute ses années. Apparemment elle était revenue s'installer en ville, avait trouvé un boulot, que bonne chose pour elle visiblement. Manque de bol, elle qui était venue au musée exprès pour l'annoncer à ses parents, ces derniers n'étaient pas là. Enfin tant pis pour eux mais tant mieux pour Will dans un sens. « Ah oui j'imagine que ça a du leur faire un choc, en effet ! » Répondit le jeune homme, souriant légèrement. Il comprenait parfaitement pourquoi les parents de Nephtys n'avaient pas été ravi du parcours qu'elle souhaitait prendre et qui était loin d'être celui qu'il avait pensé pour elle. Will se doutait que ça aurait été la même chose pour lui s'il n'avait pas suivit les traces de ses parents. « Mais je suis persuadé qu'ils seront ravis d'apprendre que t'es revenue t'installer près d'eux. Et l'important c'est que tu fasses un travail que t'aime, et je suis sûr qu'avec le temps ils ont fini par le comprendre. » Ouais, enfin William n'en savait rien à vrai dire, il ne connaissait pas suffisamment les parents de Nephtys pour discuter de ce genre de chose avec eux. Cela dit, il était préférable de penser de cette façon plutôt que de voir le verre à moitié vide.
Apparemment la jeune femme avait entendu parler de William et de ses études, et que par conséquent il avait suivit les traces de ses parents. Will n'avait toujours connu que ça, ça avait été comme une évidence pour lui de suivre cette voie. « Oui, j'ai pas eu la force de les décevoir. » Dit-il encore une fois en plaisantant. S'il avait voulu s'engager dans un domaine qui n'avait rien à voir avec l'archéologie, il l'aurait fait. Peu importe ce que ses parents aurait pu en penser. Mais, Heureusement, il n'aurait jamais la chance de savoir ce que ses parents aurait pu lui dire si cela c'était passé différemment. « Je me voyais pas faire autre chose, même si ma mère a toujours du mal avec le fait de devoir me laisser partir plusieurs mois à l'autre bout du monde. » Au début, c'était souvent de ses parents qu'il partait en expédition mais maintenant, c'était le plus souvent avec des collègues ou des étudiants. Sa mère n'était plus aussi jeune, elle supportait bien moins la chaleur du désert égyptien et les longs voyages. Mais grâce au musée, elle pouvait toujours exercé sa passion et Will ne se gênait pas pour lui rapporter du travail. « J'ai passé toute l'année dernière, ou presque, en Egypte. Je suis revenu il y a quelques mois seulement. Et quand je ne suis pas en voyage, je travaille à l'université, j'enseigne. » C'était une façon pour lui de faire des petites pauses entre ses voyages, car même s'il était jeune, il y a énormément d'heure de vol pour rejoindre le Caire et autant d'heure de voyage pour rejoindre les sites de fouilles. Sans compter le décalage horaire qui n'arrangeait rien. Mais une année entière loin de sa famille et de ses proches avaient été nécessaire !
« Tu veux que je te fasse faire le tour du propriétaire ?! Y'a des nouveaux sarcophage, t'as peut-être envie de les essayer ! » Dit-il en plaisantant, en faisant référence au fois où elle se cachait dans des sarcophages. Quitte à discuter autant le faire ailleurs que devant la porte d'entrée. Et puis c'était une façon pour eux de se remémorer de bon souvenir de leur enfance.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ On pouvait dire que c’était bien le passé qui me revenait en pleine figure. William représentait vraiment à lui tout seul mon passé, celui avant même que ma mère ne tombe malade et que je découvre que mon père était un salop adultère … Oui, la dernière fois que j’avais vu William, j’étais jeune … Je mesurais pas plus d’1M50 à l’époque et celui qui était à présent devenu un homme était mon camarade de jeu quand je devais rester au musée lorsque mes parents travaillaient et que je n’avais pas école. La plupart des enfants allaient au centre aéré mais moi je suivais mes parents sur leur lieu de travail et mes cachettes quand nous jouions à cache-cache, c’était des sarcophages ! Au grand dam de mes parents et des conservateurs à l’époque. Chaque fois qu’ils me cherchaient, mes parents étaient à deux doigts de l’infarctus mais jamais ils ne m’avaient surpris dans un sarcophage, ni même un seul employé du musée.
« On va dire que c'est à cause du bronzage ! » Je ris à sa plaisanterie de bon cœur et rajoutais sur le même ton : « Par chance tu vas pouvoir entretenir ton bronzage. J’imagine que les températures de Brisbane sont différentes de celles de l’Egypte mais ici on peut faire du surf ! Et oui monsieur, en bonne Australienne, je surfe aussi ! » Dis-je avant de lui faire un clin d’œil amusé. Je me souviens qu’il me faisait râler à l’époque parce qu’il avait commencé le surf et que j’étais beaucoup trop jeune pour prendre des cours en même temps que lui. Ce n’était pas faute d’avoir harcelé mes parents mais ils avaient refusé de me faire prendre des cours à l’époque. Je devais avoir entre 8 et 10 ans … Du coup j’avais commencé à surfer à l’âge de 12 ans, et uniquement parce que le médecin avait dit à mes parents que ça serait bon pour mon asthme. Le surf restait pour moi un sport de détente, puis je m’étais mise au yoga. Ça m’avait tellement plu qu’en plus de mes études de psycho j’avais voulu me perfectionner dans ce sport jusqu’à pouvoir donner des cours. Je ne le fais que quelques heures par semaine mais c’est très bénéfique. Pour tout : le corps et l’esprit. J’en ai besoin avec ce que je vais entendre avec mes patients à la fondation. Je commence dans un petit club de sport la semaine prochaine. Je procédais de la même manière quand j’étais en poste à Sydney.
« Quand je leur ai annoncé, oui ça a été un choc parce qu’ils s’imaginaient travailler avec moi ici je suppose. Je pense que mon père n’a pas vraiment compris pourquoi je me suis tournée vers ça même s’il m’a soutenu durant mes études mais ma mère a fini par trouver que c’était la suite logique des choses … » Je faisais bien sûr référence au cancer de ma mère. Ce n’était pas un regard si j’avais unique travaillé en onco-pédiatrie. Je voulais aider de jeunes enfants comme moi on m’avait aidé et soutenu à l’époque où ma mère était malade. « Je sais pas si ta mère t’en a parlé mais quand j’avais 14 ans, ma mère est tombée malade. Ils ont mis 6 mois à diagnostiquer un cancer et j’ai dû allée à un groupe de paroles pour jeunes … comme moi à l’époque et ma mère a très bien compris que c’était à ce moment-là que j’avais su que je voulais être psychologue. Pour faire la même chose tu vois ? »C’était personnel ce que je lui avouais mais en même temps, je ne m’en cachais pas et n’avait pas honte de dire que c’était mon vécu qui avait déterminé mon avenir professionnel. « Mais rassures-toi, elle est en rémission depuis longtemps. Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que mes parents étaient absents aujourd’hui : tous les ans, à peu près, à cette époque de l’année, ma mère va voir l’oncologue pour vérifier que le cancer n’est pas revenu. »
J’enchainais sur ce qu’il était devenu lui. Je n’aimais pas parler uniquement de moi et ça détendait plutôt l’atmosphère de parler de choses plus légères. « Oui, j'ai pas eu la force de les décevoir. » Je me doutais bien qu’il plaisantait. De ce que je me souviens, l’histoire le passionnait vraiment et je n’étais absolument pas étonnée qu’il ait suivi cette voie-là. Je me contentais alors de lui sourire tandis qu’il m’expliquait que c’était surtout difficile pour sa mère qui supportait mal de le voir partir pendant plusieurs mois à l’autre bout du monde. Apparemment, il passait beaucoup de temps en Egypte. Je ne connaissais que trop bien son ressenti. J’étais partie à New York pendant deux ans et ma mère l’avait très mal vécue. Elle se sentait plus rassurée de me savoir à Sydney même si c’était – certes loin – mais pas insurmontable puisqu’elle avait la possibilité de venir en train ou en avion assez rapidement s’il y avait eu un problème. « Ca doit être compliqué pour avoir une vie de famille aussi non ? Ta femme/compagne supporte bien la séparation ? »Et c’est là que je me rendis compte qu’en réalité, je n’en savais rien s’il était marié ou pas …J’espère juste que je n’ai pas fait de gaffe ! « L’Egypte, ça doit être magnifique à visiter, »fis-je pensive. J’avais baigné dans cette culture grâce à mes parents et même si je n’étais pas aussi obsédée qu’eux par tout ça, cette culture me passionnait. « il faudra qu’un jour j’y aille … »Oui il faudra vraiment que je fasse ce voyage un jour ! « Oui ça te fait un pied à terre d’enseigner ici. C’est bien de ne pas être toujours la valise à la main j’imagine. »Je ne sais pas si je supporterais cet aspect du métier de William. C’était aussi peut-être pour ça que je n’avais pas envisagé d’être archéologue. J’étais casanière, j’aimais bien avoir mon petit confort chez moi.
« D’accord pour la visite mais je passe mon tour pour me cacher dans les sarcophages, je te laisserais cet honneur.»Dis-je malicieusement avant de le suivre. J’étais réellement contente de revoir William même si ça faisait des siècles que nous ne nous étions pas parlé, j’avais l’impression que nous avions des tas de choses à nous raconter. Et honnêtement je n’étais pas mécontente de retrouver mes marques ici. Ça faisait tellement longtemps que j’avais quitté Brisbane, que j’avais l’impression de ne plus connaître personne dans cette ville. Comme si j’étais une étrangère.
Revoir Nephtys faisait énormément plaisir au jeune homme. C'était de bon souvenir d'enfance qui refaisait surface et cela faisait toujours plaisir de retrouver des amis d'enfance. Surtout que Will n'en avait pas des tonnes ! Il avait partagé son temps entre Brisbane et l'Egypte dès sa plus tendre enfance, par conséquent, des amis d'enfance il en avait peu.
« Et bien on peut toujours dévaler les dunes de sable avec une planche mais, c'est bien moins rafraîchissant que sur l'eau. » Répondit-il en plaisantant. Cela dit, cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas pris le temps d'aller faire du surf. Plus jeune il en faisait souvent. « Si tu t'installes ici, on devrait en profiter pour sortir en mer un de ces quatre. » C'était en quelque sorte une invitation. Après tout, c'était l'occasion de profiter du climat australien bien plus propice au sport nautique que celui de l'Egypte. Même si la côte méditerranéenne était très agréable, le pacifique était bien mieux pour surfer. Et puis c'était aussi l'occasion de sortir avec une amie et d'avoir une vie sociale avec des êtres bien vivants.
Nephtys commença alors à lui parlé de son parcours professionnel, ainsi que de la raison qui l'avait poussé à ne pas suivre les traces de ses parents. William comprenait parfaitement qu'elle n'avait pas eu envie de faire ce que ses parents avaient pensé pour elle et aussi qu'ils avaient dû être déçu au début. Mais visiblement ils avaient fini par l'accepter et c'était le principal ! « Ah oui, il me semble que ma mère m'en a brièvement parlé mais elle ne s'est pas vraiment étalée sur le sujet. » Répondit le jeune homme. Il avait vaguement entendu parlé du fait que la mère de Nephtys avait eu un cancer mais c'était assez privé comme genre de chose et William n'était pas très proche des parents de la jeune femme. Il les côtoyait et travaillait quelques fois avec eux mais cela s'arrêtait au professionnel. D'autant plus que Will n'était pas très à l'aise face à ce genre de chose, lui-même ayant très mal vécu la maladie de son père et la manière dont cela c'était terminé. Il était conscient que ce dont Nephtys lui parlait était un sujet assez personnel mais, à l'inverse, lui il ne se sentait pas de lui expliquait pourquoi son père n'était plus là. Du moins pas pour le moment.
Vint alors une question que William avait l'habitude d'entendre. Est-ce que le fait de travailler la moitié de l'année, voir une année entière, dans une pays facilitait sa vie de couple ?! Dans la mesure où il n'était ni marié, ni en couple, ni papa... la réponse était assez évidente. Non ça ne l'aidait pas ! « Et bien visiblement non... la dernière en date m'a quitté parce que d'après elle j'aimais plus mon travail qu'elle... C'est d'ailleurs le plus grand désespoir de ma mère ! Elle rêve d'avoir des petits enfants et fait tout pour me mettre n'importe quelles filles dans les pattes pour voir son rêve se réaliser. J'ai beau lui dire que lorsque la bonne se présentera ça se fera tout seul mais elle persiste. » Répondit-il en rigolant à moitié. Il préférait largement en rire parce qu'il savait que ça ne serait jamais évident de le suivre et que de trouver la femme parfaite, celle qui serait prête soit à le suivre soit à l'attendre, serait tout simplement mission impossible. Will s'était fait à l'idée depuis des années et il le vivait très bien. Mais rien n'était perdu, si ses parents s'étaient trouvés, il n'y avait pas de raison que la chance soit aussi de son côté un jour.
« Tu devrais y aller oui ! Mais là je t'avoue que ce n'est pas la meilleure des saisons, on frôle les 48 degrés dans le désert. C'est assez hard comme climat. Mais si un jour l'envie te prend, je connais un super guide. » Bien sur, il faisait référence à lui ! L'Egypte était un pays a visité mais pas avec n'importe qui. D'ailleurs, Will se ferait un plaisir d'être son guide si elle souhaitait se rendre au pays des pharaons un jour. Il lui proposa alors d'aller faire un petit tour dans le musée, histoire de continuer de discuter au calme. En plaisantant, il lui suggéra même qu'elle pourrait essayer les nouveaux sarcophages. Il se doutait bien qu'elle ne comptait pas le faire, il n'était plus des enfants. « C'est gentil mais, je passe mon tour... j'ai eu une mauvaise expérience lors de mes dernières fouilles près de Thèbes. C'est pas très confortable ! » Répondit William avec un léger rire en repensant à ce jour là alors qu'ils s'engagèrent dans un long couloir. C'était une anecdote assez drôle a bien y regarder, même si William n'avait pas vraiment rit sur le coup.
« Il y a plusieurs nécropoles dans la région, celle des rois est la plus connue mais y'a aussi celle des nobles. Avec mes étudiants on était sur un de ces site entrain de déchiffrer de vielles écritures sur l'entrée d'une crypte familiale, quand le sol s'est dérobé sous mes pieds. J'ai atterrit à l'étage du dessous. Sauf que la zone avait déjà été saccagé par des pillards des années plutôt et que les sarcophages de la salle avaient été laissés ouvert... » Rien que d'y repenser, William avait les images qui lui revenait en tête. Il s'en souvenait comme si c'était hier et il n'était pas près d'oublier ce qu'il lui était arrivé ce jour là. « Il faisait noir, on y voyait strictement rien. Le trou par lequel j'étais tombé n'éclairait pas vraiment la pièce. Du coup j'ai attrapé ma lampe de poche et en allumant, j'ai cru faire une attaque. J'avais la tête de la momie sur laquelle j'avais atterri juste à côté de mon visage. Je te raconte même pas à quel vitesse je suis sorti de ce sarcophage. Il ne manquait plus que les scarabées ou autre bestioles du même genre pour se croire dans un film. » Finit-il en riant tout en se remémorant la scène. Jamais il n'oublierait le visage de cette momie, en très mauvais état d'ailleurs. Ce qui l'avait rendu encore plus effrayante ! « Aujourd'hui j'en rigole mais sur le moment, j'en mené pas large. Mais ça a bien fait rire mes étudiants. » Oui et d'ailleurs certains ne se gênait pas pour le lui rappelait régulièrement en accrochant une fausse momie à son bureau.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Revoir William était un vrai retour en arrière pour moi. Mais c’était plutôt positif … ça me rappelait de vrai bons souvenirs dans lesquels mon père n’était pas un salop et où ma mère n’était pas encore malade. Je n’aurais jamais pensé revoir William un jour mais je pensais vraiment que j’allais apprécier le voir dans ma vie.
« Si c’est une invitation monsieur Lance alors j’accepte avec plaisir ! »lui répondis-je avec un petit sourire, « On va voir comment tu te débrouilles sur une planche après ton séjour en Egypte, j’espère que tu t’es pas rouillé. » Oui bon, j’avais peut-être un peu l’esprit de compétition … Un tout petit peu … Bon d’accord, j’avais vraiment l’esprit de compétition mais j’étais aussi curieuse de connaître son niveau en surf. En tant qu’Australien, le surf c’était vraiment notre sport national… un peu comme le rugby en Nouvelle Zélande.
En tant que psychologue, il aurait été cliché de dire que j’étais une personne bavarde. Pourtant, c’était tout le contraire. Je pouvais me montrer souriante mais je me livrais assez peu sur moi. Et pourtant, avec William c’était plus facile qu’à l’accoutumée. Sûrement parce qu’il était un visage familier et que, de cette manière, il était plus facile pour moi de me livrer. Je ne parlais pourtant jamais de la maladie de ma mère, encore moins des raisons qui m’avaient poussé à devenir psychologue. Mais comme je dis, avec William c’était sorti naturellement, facile d’en parler. « Oui j’imagine … C’est pas vraiment un sujet joyeux. »Je me pinçais aussitôt la lèvre inférieure et rajoutais, « J’ai appris aussi pour ton père, je suis désolée… J’aurais aimé être là pour ses obsèques mais j’ai vraiment pas pu. » Je me doutais qu’il se fichait pas mal que j’y sois ou pas, je me souviens qu’à l’époque, j’aurais réellement aimé y assister. Après tout, je comprenais la douleur de cette famille et puis elle n’était pas une famille inconnue : William était une personne que j’avais cotoyé enfant et ses parents étaient des collègues des miens, ça aurait été la moindre des choses. Malheureusement, ma situation d’étudiante fauchée n’avait pas aidé. Mes finances ne m’avaient pas permis de prendre l’avion pour revenir à Brisbane et en voiture c’était juste impossible.
En écoutant sa réponse, je me sentis idiote … Qu’est-ce qu’il m’avait pris de lui poser une question aussi personnelle ? Ma curiosité n’avait vraiment aucune limite alors autant cela pouvait me mener à des situations parfois surprenantes autant, cela pouvait devenir vite gênant. « Oh mince je suis désolée William, » répondis-je aussitôt alors qu’il finissait par en rire. Apparemment, il vivait bien son célibat et ça ne semblait pas lui poser problème. Lorsqu’il tomberait sur la bonne ça se ferait tout seul. « C’était indiscret comme question ! »C’est vrai, ce n’était pas comme si nous nous voyions tous les jours. Ça faisait quoi ? Plus de 10 ans que je ne l’avais pas vu ! « C’est fatiguant, ce genre de pression … je connais ça. » Lui dis-je. Mes parents me demandaient, dès lors que je leur rendais visite, si je venais seule ou accompagnée. Alors, ce n’était pas aussi direct comme peut le faire la mère de William, mais ça voulait dire la même chose.
Une chose était certaine : j’espérais que nous n’en restions pas là et j’aurais aimé l’écouter me raconter d’autres anecdotes mais il était déjà tard et je ne voulais pas arriver trop tard chez mes parents. Je venais tout juste d’atterrir et j’avoue que je commençais à légèrement - c’était un doux euphémisme ! – fatiguer.
« Ecoutes … J’aurais adoré continuer notre conversation autour d’un verre ou d’un dîner mais j’ai atteri y’a deux heures et je dois encore déposer mes valises chez mes parents … Le temps que je déménage parce qu’en l’état ma maison n’est pas encore habitable. » Je sortis un stylo de mon sac et lui prenais sa main. Je notais mon numéro de téléphone. « Envoies-moi un texto pour qu’on se fasse une après-midi surf ou simplement pour boire un café. Je suis désolée de t’abandonner comme ça … » Je lui adressais un dernier sourire et partais en vitesse.
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