kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ J’appréciais vraiment mon nouveau travail. Je n’avais plus les mêmes contraintes horaires qu’à l’hôpital et ça serait hypocrite de ma part de dire que le confort de vie n’avait pas été un critère qui m’avait décidé à quitter mon job en hospitalier. J’étais ravie de finir à des heures de bureau « classique ». Néanmoins, j’avais aussi mes cours de Yoga. Après mon bachelor, j’avais toujours ce besoin de voir autre, de faire quelque chose de plus léger et de me re-centrer sur moi-même … Et qui ne mette pas ma santé en danger. Je m’étais résignée à mettre – par conséquent, à cause de mon asthme – ma passion pour le surf de côté et avait choisi une discipline moins dangereuse et m’étais tournée vers le yoga. Pour tout dire, ça avait été une révélation et j’étais vite devenue addict à cette pratique … Tant et si bien que j’avais voulu l’enseigner. En parallèle de mon travail, j’avais donc commencé cette formation que j’avais fait en alternance durant deux ans. Désormais, j’officiais comme professeur de Yoga mais uniquement quelques heures par semaine puisque ma priorité était mon travail de psychologue.
Fraîchement douchée, je sortais du club de sport dans lequel je donnais des cours de Yoga. En face, il y avait un starbuck au niveau duquel je m’arrêtais pour prendre un latte sans sucre lorsque mon regard s’arrêta sur une publicité sur le comptoir. Les autres clients commençaient à râler derrière moi et quand je sortis de ma léthargie, je me saisis rapidement de mon latte mais aussi de la publicité. Colin Parks. Voilà des années que je n’avais pas entendu ce nom … Le Colin que je connaissais avait été ce mec qui m’avait mise enceinte et qui avait eu l’intelligence de ne pas me laisser tomber quand j’avais dû aller me faire avorter à Canberra parce que ce n’était pas légal à Sydney … Seulement, je ne l’avais jamais revu après notre virée.
« C’est impossible ça peut pas être lui … »marmonnais-je. Mais tout de même ça m’intriguait et je n’arrivais pas à me sortir de l’esprit que oui, ça pourrait bien être mon Colin. Mon était un bien grand mot bien sur ! Je parlais du Colin Parks que je connaissais en gros ! Bref, cette idée que ça pourrait être lui ne me quittait pas. Pourtant, je savais que je devais être à la fondation Beauregard pour 14h30. Je regardais ma montre : « 12h30, j’ai encore du temps. » Je sortais la publicité de mon sac et me rendit compte que l’entreprise de graphisme était vraiment pas loin. C’était un signe, c’était pas possible autrement ! Ou pas du tout, me sermonnais-je mais je continuais tout de même à marcher vers l’adresse indiquée la publicité.
Le batîment ne payait pas de mine mais je poussais toute de même la lourde porte en verre. Une hôtesse à l’accueil me salua et je m’avançais vers le comptoir. C’était vraiment le moment de fuir. Parce qu’après tout, si c’était vraiment Colin, qu’est-ce qu’on aurait à se dire après toutes ces années ? Je ne me souvenais même pas s’il fallait que je lui en veuille ou pas. Et lui comment allait-il réagir quand il me verrait ? Est-ce qu’il allait me reconnaître ? Je connaissais sa réputation de tombeur à l’époque, est-ce toujours le cas ? Pourtant malgré mes hésitations et mon envie de m’enfuir à toute jambe, je m’entendais demander : « Est-ce que Colin Parks est ici ? Je souhaiterais lui parler. »
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Le vie de chef d’entreprise n’est pas de tout repos, au contraire c’est une vie à 1000km/heure. Mais ce n’est pas pour cela que je m’en plains, au contraire, ça me permets de ne pas penser à toutes ces choses qui se détériorent dans ma vie personnelle. Le boulot est pour moi une bouée de secours et les gens avec qui je bosse font en sorte de me changer les idées sans même sans rendre compte. Ca avait beaucoup d’importance pour moi. Heureusement que l’entreprise tient debout, sinon clairement, je n’aurais plus rien a quoi réellement m’accrocher. Je suis encore une fois dans mon bureau, a m’acharner sur mon écran afin de clôturer des dossiers qui doivent rapidement être rendu. C’est clairement la course en ce moment. Beaucoup de personnel est en vacances, je dois donc mettre un peu plus à la main à la patte et ça me prends pas mal de temps… Sans compter tous les ajouts que j’ai avec mon poste à responsabilités. Toutes ces petites choses que je dois faire pour l’image de la boite. Des séances de photos, des interviews afin de faire connaître d’avantage l’entreprise… Les réunions… tout ça quoi. C’est assez gênant de voir ma photo dans les journaux et quelques affiches dans la ville. Mais bon… S’il faut faire ça pour le bien de tout l’monde, alors je le fais, avec plaisir. Je soupire lorsque j’entends toquer à ma porte. « J’avais pourtant demandé de ne pas être dérangé! » dis-je un peu agacer alors que je soupire une nouvelle fois. « Entrez. » dis-je ensuite avant de voir la porte s’ouvrir. « Désolée Monsieur Parks, mais quelqu’un vous demande à l’accueil. » Je fronce les sourcils en regardant mon assistante. « Qui est-ce? » demandais-je alors à la jeune femme. J’attrape mon agenda afin de regarder si je n’ai pas oublié un rendez-vous. « Je n’ai pas rendez-vous pourtant… » Je fronce les sourcils en attendant une réponse de la part de June. « Demandez à l’accueil qui c’est. » lui dis-je alors qu’elle passe un coup de fil à l’accueil. J’attends, un peu impatient de savoir qui souhaite me déranger. « Alors? » continuais-je de dire alors que je commence à être agacé. « Une vielle connaissance apparemment. » me dit-elle. Je soupire et déteste être pris pour une andouille, alors je me lève rapidement de mon siège pour me rentre à l’accueil afin de voir de qui il s’agit. « Alors… qui me demande? » demandais-je alors que je trouve sur le lieu du rendez-vous vêtu d'un simple jean et un teeshirt. Je ne suis pas du genre a être en costume et me la raconter. Je voulais plutôt passer pour le patron cool et jeune… Bien que parfois, je ne semblais pas donner cette image. J’ai la bouche ouverte lorsque je constate de la présence de cette femme, cette ravissante femme blonde dont je ne pourrais jamais oublier le regard. « Nephtys… » murmurais-je doucement. Je suis quelque peu choqué de la voir, ici, devant moi. Je ne sais pas si je dois sourire et baisser la tête et partir en courant. Notre passé, notre histoire est relativement lourde et intense. « Je… Salut. » dis-je simplement. Bizarrement, je venais de perdre toutes crédibilités face aux gens qui nous entouraient. Je suis totalement surpris et j’ai perdu toutes assurances également. « Qu’est-ce que tu fais là? Comment tu m’as retrouvé ? » demandais-je alors que je tente de briser la distance qui nous sépare afin de me retrouver à sa hauteur et que personne ne puisse entendre ce que nous avions à nous dire. Après tout, inutile d’en rajouter sur ma réputation, elle se trouve assez chargée. « Tu vas bien? » avais-je demandé ensuite. « Je… Je suis surpris de te voir ici. »
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ J’aurais pu en profiter pour partir en courant quand elle s’était rendue dans le bureau du patron. J’aurais pu n’est-ce pas mais j’étais bloquée, incapable de bouger parce que malgré toutes ces années, j’aurais bien aimé savoir ce que Colin était devenu et aussi savoir pourquoi il avait disparu du jour au lendemain. Pourtant, il semblait se contenter de notre arrangement à l’époque : que des nuits torrides, pas d’engagement et je me rappelle qu’à l’époque j’avais lu un immense soulagement dans sa voix quand je lui avais dit, sans lui laisser le choix à vrai dire, que je voulais avorter. Alors pourquoi était-il parti ? C’était la question à 1 millions de dollars. J’avais encore eu l’occasion de partir sans demander mon reste lorsque la secrétaire m’avait demander qui est-ce j’étais. J’eu une seconde d’hésitation : qui étais-je pour Colin ? Une amie ? Non pas après toutes ces années ! Une ex ? Pas vraiment non plus … Je m’entendis murmurer un vague : « Une vieille connaissance, mais s’il est occupé je peux … » « Non attendez, il va certainement vous recevoir. »M’avait-elle dit avant de disparaître dans le bureau du boss. Quelques secondes plus tard, elle revenait s’asseoir rapidement à son bureau et vaqua à ses occupations – répondre au téléphone – tandis qu’un blondinet au regard totalement destabilisant s’avançait vers moi. C’était Colin. Ça oui ! Avec quelques années de plus au compteur et des cheveux plus courts que dans mes souvenirs mais, il n’y avait pas de doute, c’était bien … Il semblait totalement surpris de me voir ici. Moi aussi ceci dit. Mais c’était moi qui avait fait la démarche alors je ne pouvais plus reculer. « Colin … »murmurais-je d’une voix presque inaudible. Je ne pensais pas que ça me ferait autant d’effet de le revoir. J’avais beau minimiser ce qui s’était passé entre nous, il n’en restait pas moins que lui et moi partagions un secret. Personne d’autre n’a été au courant que j’étais tombée enceinte quand j’étais à la fac. Il était le seul à qui je l’avais dit. D’ailleurs, je ne regrettais pas mon choix de lui avoir fait confiance à l’époque. « Je … A vrai dire j’en sais rien… »Dis-je mal à l’aise tout à coup. Je passais ma main droite dans ma longue chevelure blonde et me mordait la lèvre inférieure, signe de nervosité chez moi. « Je suis tombée sur une pub de ton entreprise et quand j’ai vu ton nom, je me suis dit c’est pas possible, ça peut pas être lui. »Finis-je par lui avouer avec un petit sourire coupable. Il savait à quel point j’étais curieuse … Du moins à l’époque je l’étais beaucoup trop et aujourd’hui … Et bien aujourd’hui, ça n’avait pas changé ! « Il fallait que je sache si c’était vraiment toi ou pas … Je sais pas, c’est idiot après toutes ces années hein ? » dis-je. Je me me mordis une fois de plus la lèvre inférieure. Je n’étais pas à l’aise avec cette proximité physique qu’il m’avait imposé. Surement ne voulait-il pas que sa secrétaire entende notre conversation. « Est-ce que … Tu crois qu’on peut se voir en privé ? »Demandais-je alors que je posais mon regard autour de moi avant de m’attarder quelques secondes sur la secrétaire qui nous observait pas du tout discrètement. Elle détourna le regard. En vain, parce que je lui adressais un regard faussement poli avant de me concentrer sur Colin, essayant de lui faire comprendre que sa secrétaire devait observer le moindre de ses mouvements et paroles …
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Jamais je n’aurai pensé la revoir un jour. Jamais et encore moins aujourd’hui. C’est vrai, après avoir fait ce que nous devions faire, j’avais tracé la route en pensant qu’il serait mieux pour elle qu’on ne se revoit plus. De plus, avec tous les problèmes que ma famille traversait, je ne voulais pas lui infliger tout ça. Puis sans compter que notre accord était simplement passer des moments torrides ensemble, sans les sentiments qui viennent tout bousculer, sans attachements. Finalement, ce n’était peut-être pas plus mal d’avoir mis les voiles. Après avoir râlé auprès de mon assistante de ce dérangement, je me retrouve face à Nephtys, je suis bouche bée. Je ne sais dorénavant plus comment me comporté, une partie de mon passé refait surface alors que personne ne sait quoi que ce soit sur ce dernier. Et… non pas que je ne sois pas content de la voir, je suis surpris, surpris qu’elle me retrouve après tant de temps. Je me précipite pour lui demander comment elle a fait et pourquoi elle est là, devant moi, dans ma boite… « Je … A vrai dire j’en sais rien… » Je fronce légèrement les sourcils… peut-être regrette t-elle déjà sa venue ici? Peut-être est-elle déçue de mon attitude et le nouvel homme que je suis? « Je suis tombée sur une pub de ton entreprise et quand j’ai vu ton nom, je me suis dit c’est pas possible, ça peut pas être lui. » Légèrement, je souris en écoutant sa remarque. « Beh si… c’est moi. Surprise ! » dis-je en laissant un rire qui se veut nerveux. Toute l’attention des gens dans le hall est reportée sur nous et je semble être le centre d’intérêt de tout le monde. « Il fallait que je sache si c’était vraiment toi ou pas … Je sais pas, c’est idiot après toutes ces années hein ? » j’hausse les épaules en réduisant la distance entre nous afin de nous enfermer dans une espèce de bulle. « … C’est étonnant en fait… Je ne m’attendais pas a te revoir un jour. » lui avouais-je alors que je sens le regard des gens sur nous et bizarrement, je me sens vulnérable. Ce n’est pourtant pas l’image que je souhaite renvoyer avec le statut que j’ai actuellement, mais voir Nephtys me change complètement et j’ai l’impression de revenir un adolescent… comme à l’époque ou nous nous fréquentions. « Est-ce que … Tu crois qu’on peut se voir en privé ? » je suis le regard de la jolie blonde pour découvrir que mon assistance est clairement en train d’écouter notre conversation et nous observer comme des bêtes curieuses. « Oui, bien sûr, viens, on va dans mon bureau… » répondis-je à cette charmante demoiselle. En passant mon bras dernière son dos afin de la diriger vers le chemin de mon bureau. J’observe mes employées et leur lance a tous un regard noir. « Le spectacle est terminé, au boulot tout l’monde ! » affirmais-je en levant bien la tête afin de faire comprendre le message le plus clairement possible. Nous ne tardons pas a regagner mon bureau et sans plus attendre je ferme la porte et baisse les stores afin de ne pas attiser la curiosité de tout le monde. « J’imagine déjà les rumeurs qui vont courir demain à mon sujet dans le couloirs de la boite. » dis-je en soupirant avant de reposer le regard sur la jeune femme. « Alors… » soufflais-je doucement. Je semblais quelque peu stressé par ces retrouvailles. « Je… tu veux boire quelque chose? » commençais-je par lui proposer avant de l’inciter à s’asseoir sur le canapé qui trône dans mon bureau. Je sors alors une bouteille d’eau du petit frigo pour la lui tendre avant de m’installer à côté d’elle. « Qu’est-ce que tu fais ici Nephtys? » demandais-je en croisant enfin son regard qui m’avait fait si souvent craquer. La proximité de nos corps me donnait la joie de pouvoir sentir son odeur et je souris légèrement. « Toujours le même parfum a ce que je constate. » lui dis-je alors, légèrement intimidé.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Alors que quelques instants plus tôt, j’étais sûre de moi, obnubilée par ma curiosité, je me sentais à présent toute petite, presque vulnérable. J’avais compris que ma conversation avec le patron était au centre de toutes les attentions. Et honnêtement, je n’étais pas à l’aise avec ça. Me faire remarquer n’était pas dans mes habitudes. Colin ne semblait pas mieux. J’étais surement la dernière personne qu’il s’attendait à voir et pour cause, je n’étais pas levée ce matin en me disant : tiens et si j’essayais de retrouver Colin Parks ? Le mec qui m’a mise enceinte quand on était à la fac et qui ne m’a plus jamais donné de nouvelles une fois qu’il m’avait amené me faire avorter ? Imaginez ma surprise quand, déjà, j’avais vu son nom sur cette pub. Jusqu’à ce qu’il se trouve sous mon nez, je n’avais pas vraiment réfléchi à l’impact que cela pourrait avoir sur moi. Est-ce que j’allais être émue ? Déçue ? Intimidée ? En colère ?… A vrai, je ne savais pas trop ce que je ressentais mais ce qui primait, c’était bien la surprise. « Beh si… c’est moi. Surprise ! » Je souris, amusée par sa réplique avant de hausser un sourcil, « Sacré surprise même … Même si j’avais vu ton nom sur le prospectus, je me disais que des Colin Parks en Australie, ça doit pas manquer. »Une façon pour moi de lui avouer à demi-mot qu’en débarquant ici je ne pensais pas réellement tomber sur lui.
« … C’est étonnant en fait… Je ne m’attendais pas a te revoir un jour.» Devant lui, devant son regard, j’ai l’impression de redevenir cette étudiante presque intimidée par ses yeux azur. Je me sens idiote de ressentir ça. C’est vrai, je n’ai plus 21 ans merde ! « Je n’ai pas cherché à te revoir non plus quand tu as arrêté de m’appeler… » De nous savoir observés ne m’aide pas non plus à me détendre. Alors je lui propose de se voir en privé et à mon grand soulagement, il comprend mon allusion. D’un geste de la main, il m’indique son bureau. J’ignore pourquoi mais cette proximité qu’il instaure entre nous me fait frissonner toute entière. J’ai l’impression que son bras irradie de chaleur tant sa présence dans mon dos me surprend. Avant de refermer la porte derrière nous, il aboie à ses employés « Le spectacle est terminé, au boulot tout l’monde !» Je réprime, à grande peine, un sourire amusé et m’assoie sur une des chaises. Alors que je croise mes longues jambes, Colin fait remarquer que dès demain, des rumeurs risquent de courir sur son compte. Il n’a pas besoin d’en dire plus et je comprends à demi-mot de quel genre de rumeurs il parle. « Tu t’en fous des rumeurs, l’important c’est que tu sois bien dans tes baskets. Et les rumeurs ça va, ça vient … »Néanmoins, je m’en voudrais de lui attirer des problèmes.
A présent, il était bien nerveux … Bien plus que moi apparemment. Ou alors c’est parce que je le cachais mieux que lui. Mon rythme cardiaque s’était affolé, je sentais mon cœur battre presque douloureusement dans ma poitrine. « Hmm … de l’eau ça suffira, merci. » Je réalisais à présent à quel point j’avais la gorge sèche. Je pris une gorgée d’eau et déglutis difficilement lorsqu’il me demanda ce que je faisais là. Est-ce qu’il me croirait si je lui disais que je n’en avais pas la moindre idée ? « Je sais pas, je … Quand j’ai vu ton nom sur cette pub, ça … ça m’a rendu nostalgique et j’ai repensé au fait que je n’avais jamais su pourquoi tu avais coupé les ponts. Quand on était rentré de Canberra je pensais, sûrement à tort je présume, que l’avortement était la seule solution. J’avais pas encore 21 ans, toi guère plus … Et … Et on était étudiants, des étudiants fauchés. Je veux juste savoir : tu m’en voulais ? Tu voulais le garder ce bébé à l’époque ? » A l’époque, c’était ce que je m’étais imaginée. Qu’il avait coupé les ponts parce que notre accord était caduque, qu’il aurait voulu qu’on garde ce bébé et que je ne lui impose pas l’avortement. C’est vrai, je ne lui avais pas laissé le choix. Je lui avais juste demandé s’il pouvait m’accompagner dans l’état voisin parce qu’après mon avortement, je n’étais pas sûre de conduire. Je lui faisais suffisamment confiance pour lui demander une chose aussi importante – en tout cas à mes yeux c’était très important – et d’ailleurs, c’était le seul à savoir. J’ai gardé sous silence ce moment de notre vie. Même mes parents l’ignorent.
Je réalisais que j’avais envie, besoin de savoir ce qui s’était passé dans sa tête. Après toutes ces années, je voulais le fin mot de l’histoire.
« Toujours le même parfum a ce que je constate.» Je me mordis alors la lèvre inférieure avant de lui sourire presque timidement. Bon sang, ça ne me ressemblait pas. J’étais beaucoup plus sûre de moi en temps normal ! Je plongeai alors mon regard dans celui, couleur océan, de mon interlocuteur. Un regard qui m’avait tant de fois faite chavirer … Craquer même. « T’as pas changé non plus …» avouais-je d’un petite voix, « A part les cheveux ? Tu les avais plus longs à l’époque non ? » J’ignorais pourquoi je rentrais dans son jeu mais ça me perturbait, j’avais l’impression de faire un saut dans le passé.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Tout semblait se dérouler parfaitement, sauf effectivement les regards insistants des gens de la même pièce que nous. C’est vrai que de me voir dans cette position de vulnérabilité pouvait en surprendre plus d’uns. Moi qui suis toujours froid, distant et directif, me voir en compagnie d’une femme qui semble avoir un pouvoir apaisant sur moi doit en faire rire beaucoup ou les impressionner ? C’est une partie de ma vie que j’ai mis de côté et toutes les aventures qui ont suivies n’ont fait que renforcer mon caractère et surtout mon coeur. La jolie blonde semble pourtant encore surprise de me voir alors que je me suis bien fait reconnaître. « Sacré surprise même … Même si j’avais vu ton nom sur le prospectus, je me disais que des Colin Parks en Australie, ça doit pas manquer. » je souris à sa réplique. « Que tu dis !! Ne suis-je pas unique dans le monde? » rigolais-je avec elle avant de constater que nous attirons toujours l’attention. Mais pour le moment, j’ai d’autres centre d’interêt, comme par exemple regarder la belle blonde face à moi. « Je n’ai pas cherché à te revoir non plus quand tu as arrêté de m’appeler… » J’hausse les épaules alors que je tente d’émettre un sourire. « A mon plus grand regret d’ailleurs… » lâchais-je avant de découvrir qu’il est temps de se mettre à l’abris si nous ne voulons pas être le sujet de conversation de toute la boite. J’en fais déjà assez souvent les frais, mais je sais très bien que je vais avoir le droit à pleins de rumeurs dès demain matin. « Tu t’en fous des rumeurs, l’important c’est que tu sois bien dans tes baskets. Et les rumeurs ça va, ça vient … » Pour le coup, elle n’avait pas tord. Et puis, les rumeurs allaient être bien fondées puisque effectivement il y avait eu une histoire entre nous…
Je suis quelque peu très nerveux une fois que nous avons passez la porte de mon bureau. Le silence règne désormais et je ne sais pas trop comment agir ou quoi dire. C’est vrai que j’ai fuis la situation après l’intervention et je n’ai jamais plus donner de nouvelle à la belle. Peut-être que j’avais été lâche ? Peut-être avait-elle eu besoin de mon soutien après ça? Des questions qui ont aujourd’hui besoin de réponses. Le silence se brise avec la fameuse question du « tu veux boire quoi.. » c’est tellement banale, mais je suis certain que ça peut sauver des vies. « Hmm … de l’eau ça suffira, merci. » Je m’exécute donc afin de lui servir son verre d’eau bien frais. J’ai plusieurs boissons dans mon petit frigo mais il semblerait qu’elle veuille garder les esprits clairs. Puis je pris mon courage a deux mains pour lui demander la raison de sa présence ici, dans mon entreprise et ensuite dans mon bureau… C’était rapidement mais au moins, le sujet allait être lancé. « Je sais pas, je … Quand j’ai vu ton nom sur cette pub, ça … ça m’a rendu nostalgique et j’ai repensé au fait que je n’avais jamais su pourquoi tu avais coupé les ponts. Quand on était rentré de Canberra je pensais, sûrement à tort je présume, que l’avortement était la seule solution. J’avais pas encore 21 ans, toi guère plus … Et … Et on était étudiants, des étudiants fauchés. Je veux juste savoir : tu m’en voulais ? Tu voulais le garder ce bébé à l’époque ? » Je m’étais installé a ces côtés afin d’avoir une proximité intéressante, ou déstabilisante ? Ou les deux peut-être. Il était difficile de répondre a cette question. Je pris quelques secondes avant de me lancer dans une réponse. « Et bien… Je pensais que tu voulais avoir la paix et oublier toute cette histoire… et j’en étais clairement le personnage principal… » lâchais-je. Il y avait une petite part de vérité, mais la raison principale était certainement ma famille qui m’avait de nouveau fait hospitaliser pour ma soeur. Il fallait maintenant que je réponde à la seconde partie de la question. Le bébé? « Je crois qu’on aurait pu y arriver, après je ne sais pas si j’en voulais un réellement a cette époque mais j’adore les enfants. » lui dis-je alors vaguement. Devais-je lui dire maintenant que j’étais père de jumeaux a présent? Que ma relation avec leur mère n’était que chaotique ?
Alors que la conversation devenait de plus en plus intense, je remarquais que son parfum n’avait pas changé. Je me surprends même a m’en souvenir. C’est désarment. Mon regard trouve le sien et un échangé intense se fait. Mon dieu, pourquoi y a t-il se courant électrique qui me parcourt le corps présentement? « T’as pas changé non plus …» je lui souris de nouveau. Bien sûr que si j’avais changé et pas que physiquement. « A part les cheveux ? Tu les avais plus longs à l’époque non ? » Je ricane a sa remarque. « Et j’ai quelques rides en plus aussi. Mais oui, mes cheveux étaient un peu plus longs à l’époque, bien vu. » lui répondis-je de nouveau en souriant alors que j’apporte mon verre à ma bouche pour en boire une gorgée, ne lâchant pas pour autant son regard. « T’es heureuse dans ta vie d’aujourd’hui? » lui demandais-je un peu brutalement. Je me devais de prendre de ses nouvelles. « Est-ce que… t’as quelqu’un? » avais-je rajouter. Était-ce un brin de jalousie qui me prenait de court ou simplement un ami qui voulait prendre des nouvelles d’une vieille amie ? La… c’était un mystère pour le moment.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Toute ma belle assurance avait disparue quand j’avais croisé le regard de Colin … ça faisait des années que nous ne nous étions pas vu et pourtant, j’avais l’impression que … En fait, je ne savais pas trop ce que je ressentais : de la colère, de la nostalgie, de la curiosité. Sûrement un peu tout à la fois. La seule chose dont j’étais sûre c’était que tout était confus dans mon esprit. Pourtant, je ne pouvais pas nier qu’il restait encore une certaine tension entre nous. C’est vrai, nous n’avions jamais vraiment terminé notre histoire, nous ne nous sommes pas dit au-revoir, nous avons simplement cessé de nous côtoyer en coupant net, les ponts. Et je n’avais, bien évidemment, pas eu les réponses aux nombreuses questions que je me posais.
Rapidement, Colin installa une proximité physique qui me troubla bien plus que je ne pourrais l’avouer. J’en aurais presque oublié que je lui avais posé la question qui me brûlait les lèvres depuis de nombreuses années. Déstabilisée par sa réponse, je le fixais longuement, me mordant la lèvre inférieure. Il semblait penser – à l’époque – que je voulais oublier toute cette histoire et par la même occasion, lui. « Si je t’ai donné cette impression à l’époque, j’en suis désolée. »Lui dis-je sincèrement. « La seule chose que j’avais en tête, c’était avorter parce que je ne me sentais pas capable d’élever un enfant. Et je voulais terminer mes études … »Et parce que j’étais effrayée, paralysée à l’idée de mettre au monde un enfant, m’attacher à lui ou même à Colin. J’avais peur de tout ça, du bonheur et de créer ma propre famille également. C’était encore le cas aujourd’hui ceci dit ! « Je te comprends. J’adore les enfants aussi mais j’étais pas prête à en avoir. »Répondis-je. J’étais bien entendue à des milliers de kilomètres de me douter de la vie chaotique de Colin et encore moins qu’il avait des enfants désormais. A vrai dire, j’étais curieuse de savoir ce qu’il était devenu depuis toutes ces années. La curiosité l’emportait largement sur le stress ! … Enfin sauf lorsqu’il me parlait de mon parfum. J’étais étonnée par l’intensité de ces paroles ou de ce courant électrique qui passait actuellement entre nous. D’ailleurs, depuis quand il y avait de l’électricité dans l’air ? Je me contentais de soutenir son regard alors qu’il me souriait puis boire une gorgée de vin. De mon côté, je buvais une longue gorgée d’eau bien que ma bouche semblait toujours aussi sèche.
« T’es heureuse dans ta vie d’aujourd’hui? » Le brusque changement de conversation me prit au dépourvu. A quoi jouait-il à souffler le chaud et le froid ? Est-ce que c’était moi qui avait rêvé cette tension qu’il y avait eu entre nous quelques secondes plus tôt ? J’étais certaine que non. « Professionnellement je suis comblée : mon poste à la fondation Beauregard, c’est une aubaine. En postulant là-bas, je vais aussi pouvoir aussi développer le projet que j’avais de monter mon propre cabinet. Et … » « Est-ce que… t’as quelqu’un? » Est-ce que je m’attendais à celle-là ? Encore moins ! Piquée au vif, je répondis sans vraiment réfléchir : « Je sors … » Bravo Nephtys, qu’une répartie ! Voyant que ma réponse n’eut pas l’air de le convaincre, « Colin … Je suis ici depuis 3 mois et mon emménagement m’a pris beaucoup de temps. J’ai pas eu le temps de sortir plus que ça … »lui soufflais-je, plantant mon regard glacé dans celui du blondinet. « Et toi ? Tu … Tu as quelqu’un ? » Je savais que je jouais sur un terrain glissant en lui retournant sa question mais je ne pouvais pas m’empêcher. J’en ignorais la véritable raison mais il fallait que je le fasse.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Journée bien particulière à la boîte. Je me retrouvais face à une jolie blonde qui faisait partie de mon passé. Je me sentais vulnérable face à elle et encore plus lorsque je me retrouvais à quelques centimètres de son corps. Je pouvais presque ressentir les battements de son cœur. Le mien quant à lui battait la chamade à cause du parfum qu’elle portait. Il m’avait longuement fait tourner la tête il fut un temps, c’était encore le cas visiblement. C’était.... déstabilisant. Cependant il y avait des choses importantes à régler entre nous. La raison pour laquelle nous nous étions éloignés. Chacun d’entre nous avait campé sur ces positions et la distance c’était installée. Pour ma part je pensais qu’elle ne voulait plus me voir étant donné qu’elle avait du faire cet avortement par ma faute. C’est moi qui l’avais mise dans cet état. « Si je t’ai donné cette impression à l’époque, j’en suis désolée. » je grimace légèrement hésitant à croiser son regard. Je ne m’imaginais pas avoir un bébé à l’époque mais quand je vois à quel point j’aime mes enfants aujourd’hui je me dis que j’aurai pu assumé ce rôle qui me tombait sur les bras. « La seule chose que j’avais en tête, c’était avorter parce que je ne me sentais pas capable d’élever un enfant. Et je voulais terminer mes études … » je lui avais fait part de mes pensées, je savais que soudés nous y serions arrivés même si à l’époque, tout aurait été compliqué surtout vu notre âge. « Je comprends. Nous étions bien jeunes c’est pour ça. Tout le monde n’est pas capable d’assumer un enfant tout en suivant des cours à la fac.... je t’en veux pas. Rassure toi » lui avouais-je ensuite en glissant un petit sourire. « Je te comprends. J’adore les enfants aussi mais j’étais pas prête à en avoir. » je souriais une nouvelle fois à la belle blonde. C’était délicat de lui balancer sur j’en avais deux maintenant.
C’est donc pour ça que j’avais changé de sujet dans l’immédiat en lui demandant si aujourd’hui elle était heureuse dans sa vie. C’était important pour moi de savoir. Elle avait compté dans ma vie, et même si nous nous étions éloignés et perdus de vue, il était certain qu’elle allait reprendre sa place maintenant que nous nous étions retrouvés. J’avais besoin de savoir si notre histoire avait changé quelque chose dans sa vie. « Professionnellement je suis comblée : mon poste à la fondation Beauregard, c’est une aubaine. En postulant là-bas, je vais aussi pouvoir aussi développer le projet que j’avais de monter mon propre cabinet. Et … » je vais écouté oui, mais il y a bien quelque chose d’autre que j’avais envie d’entendre. C’est donc pour ça que je n’avais pas pris le temps de lui laisser terminer sa phrase. « Intéressant » avais-je simplement dis. Mais je voulais avant tout savoir si elle avait quelqu’un. Pourquoi ? J’en sais rien mais je voulais savoir. La curiosité ? Non... la jalousie ? Peut-être. Elle avait l’air hésitante. Voulait-elle le cacher la vérité ? « Colin … Je suis ici depuis 3 mois et mon emménagement m’a pris beaucoup de temps. J’ai pas eu le temps de sortir plus que ça … » je la regardais dans les yeux afin de déceler le vrai du faux dans son regard. Après avoir soutenu son regard quelque instant, je relâchais la pression en lui souriant. « Ça veut pas dire que tu n’as pas quelqu’un dans ta vie...? » avais-je ajouté. J’avais par la suite apporté mon verre à mes lèvres. Je voulais la déstabiliser un petit peu. Elle me donnait chaud, c’est vrai. Je la trouvais déjà magnifique à l’époque mais je dois dire qu’avec les quelques années de plus elle semblait encore plus belle. C’était troublant de planter mon regard dans le sien. Vraiment troublant. J’avais l’impression de remonter le temps. Le temps où j’avais la permission de la toucher, d’embrasser le creux de son cou. De caresser sa chevelure d’or. C’était déstabilisant oui très déstabilisant. « Et toi ? Tu … Tu as quelqu’un ? » je la regardais, encore et toujours. Admirant chaque petits centimètres carré de sa peau, son visage. « Non plus actuellement. » avais-je répondu sans lâcher son regard des yeux. J’adorais cette tension entre nous. J’adorais ça. « T’es libre pour dîner ? » proposais-je à la belle. Après tout, pourquoi pas renouer les liens ?
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Je crois pouvoir affirmer sans l’ombre d’une hésitation que la température dans cette pièce était montée d’un ou deux degrés … Colin faisait partie de mon passé et je me sentais nue face à lui. Nue émotionnellement parce qu’à une époque il me voyait aussi régulièrement nue tout court mais là n’est pas la question ! En voyant son nom, je ne sais pas si j’avais vraiment cru que je le reverrais lui mais une chose était sure : il fallait que je sache s’il s’agissait vraiment de lui. Et maintenant qu’il était en face de moi, je me sentais revenir des années en arrière. Oui c’était dingue, mais mes mains étaient moites et la proximité que Colin avait instaurée entre nous me rendait … Nerveuse ! Dès lors, j’avais voulu savoir, comprendre pourquoi il n’avait plus donné de nouvelles de jour au lendemain. Oui même après toutes ces années, j’avais envie et surtout besoin de savoir. C’était aussi une façon de faire le deuil de cette relation trop vite terminée à mon goût. C’était moi qui avait souhaité l’avortement et j’étais consciente que j’avais été égoïste puisque Colin n’avait pas eu son mot à dire. Cependant, s’il n’avait pas été d’accord, j’étais persuadée qu’il n’aurait pas hésité à me le dire. « Je comprends. Nous étions bien jeunes c’est pour ça. Tout le monde n’est pas capable d’assumer un enfant tout en suivant des cours à la fac.... je t’en veux pas. Rassure toi » Je le gratifiais d’un sourire. Oui j’étais rassurée parce que s’il y avait bien une chose dont j’étais sûre c’était que j’avais confiance en lui. Sinon je ne lui aurais jamais demandé de m’amener à Canberra à l’époque. D’ailleurs, il avait été le seul à savoir pour cette grossesse. « Oui trop jeunes. J’ai toujours pensé que j’aurais des enfants quand j’aurais une situation et surtout mon indépendance financière … » Jamais je n’aurais pu sacrifier mes études tout comme je n’aurais pas pu demander à Colin de le faire. C’était complètement irresponsable. « A l’époque j’avais du mal à joindre les deux bouts, tu te souviens, je travaillais comme serveuse chez Alfredo, et un enfant ça coute cher. On aurait pas pu l’éduquer dans de bonnes conditions. » Même si une partie de moi pensait aussi que ça aurait pu marcher tout simplement parce que c’était Colin et qu’il ne m’aurait pas laissé tomber.
J’étais cependant soulagée que nous changions de sujet même si cela me pris au dépourvu. Il était clair que, de nous deux, c’était lui qui menait le jeu. Il soufflait le chaud, le froid … Et moi je mordais à l’hameçon. Oui même après tout ce temps, la tension était toujours là et je ne pouvais pas nier que les battements de mon cœur s’affolaient quand il s’approchait un peu plus de moi. Moi qui pensait avoir tiré un trait sur Colin Parks je devais admettre qu’il se passait toujours quelque chose lorsque je croisais son regard bleu lagon. C’est ce même regard qui m’avait fait craquer. Ça et la petite fossette sur sa joue et … ses lèvres. Des lèvres qui j’avais adoré embrasser et mordiller, des lèvres qui connaissaient par cœur mon cou. J’étais troublée de repenser à tout ça, tous ces souvenirs qui me revenaient en pleine figure, des souvenirs que j’avais occultés quand du jour au lendemain je n’avais plus eu de nouvelles du blondinet qui me faisait face.
Intérieurement je savais qu’il ne me demandait pas si j’avais réussi professionnellement. Pourtant, c’était le pan de ma vie dont j’étais le plus fière parce que professionnellement, eh bien j’assurais. Concernant ma vie privée, ce n’était pas ça puisque je n’avais personne. Sans vraiment m’en rendre compte, je me mordis ma lèvre inférieure avant de lever les yeux au ciel puis d’adresser au blondinet un regard mi amusé mi séducteur : « ça veut dire que je n’ai personne dans ma vie …»lui dis-je. Je le regardais ensuite prendre une gorgée de vin. Oh je savais que je prenais un terrain glissant, très glissant même et que je risquais peut-être d’y laisser quelques plumes mais il fallait aussi que je sache s’il avait quelqu’un lui aussi. Et comme pour faire taire cette boule de stress qui me tordait l’estomac à attendant sa réponse, je pris une gorgée d’eau et je soupirais presque de soulagement quand il me donna enfin sa réponse. « Intéressant. »Lui répondis-je, un sourire en coin collé aux lèvres. Plus qu’intéressant ! Parce qu’à sa question suivante, je n’eus, alors, pas vraiment d’hésitation : « Avec plaisir. Je te laisse choisir le restaurant ? » La vérité ? J’avais hâte d’être à ce soir ! Je passais déjà en revue mentalement ma penderie pour savoir ce que j’allais mettre. Je ne sais pas où tout ça va nous mener mais une chose est certaine, j’adore cette délicieuse tension entre nous …