WHEN THE SOUL LEAVES US

ft. @Matteo Hellington

« Le virus contracté au sein des établissements pharmaceutiques « Johnson&Johnson » a encore fait de nombreuses victimes... » Debout face à l'évier de son appartement américain, la jolie métisse semble pendue à sa radio, qui reste allumée vingt-quatre heures du vingt-quatre. « depuis que le groupe américain a lancé une campagne de retrait du virus contre la grippe, il y a plusieurs semaines maintenant... » les morceaux de bois cloués tels des barreaux à ses fenêtres plongent la jeune femme dans une semi-obscurité permanente. « il semblerait que de nombreuses personnes aient toujours une vive réaction face au virus... » Il n'y a plus un seul bruit dehors, aucun klaxon, aucun oiseau, aucun rire d'enfant. Pourtant, la jeune femme vit dans l'un des quartiers les plus vif de la cité américaine, mais depuis quelques jours maintenant, plus aucun bruit ne semble résonner jusqu'ici.  « Oui Kimberley, comme vous le disiez à l'instant de nombreuses victimes ont été prises en charge dans les hôpitaux militaires du pays... » sa main est fermement posée sur le carrelage de son plan de travail, le corps fatigué mais tendu par les nerfs et l'adrénaline qui semblent envahir un peu plus son corps chaque jour. « mais il semblerait qu'une souche similaire soit parvenue à quitter les enceintes bien gardées par l'armée américaine pour... » son corps frissonne. Le virus a muté, c'est bien ça qu'ils sont en train de dire ? « nous venons de recevoir une nouvelle à l'instant par notre correspondant de Washington, il semblerait que... » brrr. Sa radio commence à grésiller, Tess s'en approche, priant pour ne pas qu'elle la lâche, comme ça, subitement. « il semble que nous ayons un probl... » brrr. Elle grésille à nouveau avant de s'interrompre, laissant le bruit d'une neige continu siffler dans son appartement silencieux. Le cœur de la jeune femme panique. Son poing vient frapper sur la petite boite noire, espérant la faire fonctionner de nouveau, mais non. Il y a une semaine, la télévision se coupait, faisant de cet appareil qu'était la radio, le nouvel ami des habitants américains. Désormais, Tess, comme tous les habitants, était plongé dans la solitude, coupée du monde. Elle savait que sa radio ne refonctionnerait plus. Elle savait qu'elle n'aurait plus aucune information. Paniquée, la jeune femme passa ses mains sur son visage pour souffler à l'intérieur. Qu'allait-il se passer désormais ? Sur la table de sa cuisine était posées les dernières vivres qu'elle avait pu garder jusqu'ici. Il ne restait pas grand chose, l'eau du robinet était contaminée depuis trois jours, elle ne pouvait plus la boire. Il fallait qu'elle trouve une solution, et vite. Seulement voilà, l'armée avait interdit à quiconque de sortir de chez lui, évitant ainsi « les pertes humaines » face à... ces monstres. Tess déglutit, il n'y avait pas d'autres termes. Le virus contracté par l'entreprise pharmaceutique était censé prévenir de la nouvelle grippe, seulement voilà... après l'avoir injecté à de nombreux enfants, et famille, ces derniers ont commencés à développer des comportements étranges, violents, impulsifs et bestiaux. Quelques jours seulement après, les premiers morts étaient annoncés, mais ce n'était pas les gens vaccinés. Il s'agissait de leurs victimes, de leurs proies. Le virus injecté avait fait mûter très rapidement un gêne atavique de l'Homme, le renvoyant à ses plus primaires desseins. Déformant son corps, son visage, pour en faire un être à la fois animal, humain, vivant et mort, ces monstres étaient assoiffés de sang, de violence et voulait se reproduire. Par la morsure, par le viol, par tout ce que vous voulez. Le monde dehors, n'était plus qu'un sombre chaos. Tout était fermé, tout se faisait pillé, les gens doutaient de tout le monde et allaient se retrancher dans les plaines au centre du pays, où l'armée semblait veiller à les protéger. Les habitants des villes étaient donc, livrés à eux-même, ayant le conseil de venir rejoindre l'armée et les survivants. Mais comment s'y rendre ? A qui faire confiance ? Tess était perdue, elle avait peur. Elle n'avait aucune nouvelle de ses amis, qu'est-ce qu'il leur était arrivés ? Etaient-ils vivants ? Elle n'en savait rien, le réseau internet ne servait plus à rien, les lignes téléphoniques et les relais étaient coupés, seules les ondes radios continuaient d'émettre un signal. La jeune femme souffla longuement, il fallait qu'elle fasse quelque chose, elle ne pouvait pas rester enfermée ici. Elle se rendit à sa chambre, et enfila un jeans noir, ainsi qu'un marcel blanc, puis une veste en coton noire. Elle enfila ses boots et prit dans son sac en bandoulière, une bouteille d'eau, quelques conserves et un couteau de cuisine, sa seule arme en ce bas monde. Elle prit quelques objets personnels et se rendit devant sa porte. Que faisait-elle là ? Allait-elle vraiment sortir, abandonner tout ça ? Est-ce qu'elle était réellement en train d'abandonner sa vie ? Elle ouvrit la porte, la referma et ne la verrouilla pas, cela ne servait plus à rien. La jeune femme écouta les bruits de son immeuble, guettant le moindre bruit suspect, puis descendit les marches à toute hâte. Une fois dans l'entrée de l'immeuble, la jeune femme sentit son cœur battre trop fort pour elle. Elle posa sa main sur le verre de la large porte d'entrée, soupira, pria intérieurement et ouvrit la porte en bois sur l'extérieur. La lumière du jour lui bouffa les yeux et elle du rester quelques secondes pour s'y faire. Observant à l'horizon si quelqu'un, ou quelque chose apparaissait. Il n'y avait rien, ni personne. Un profond sentiment de solitude s'empara d'elle, alors qu'elle fit ses premiers pas dans cette nouvelle jungle urbaine. La trentenaire avançait, en direction de son ancien supermarché. Ce n'était pas brillant, mais peut-être que c'était un bon point de départ, non ?

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Tout était allé tellement vite. En quelques semaines seulement le virus, c’est propager un peu de partout sur la côte Est, faisant tomber les grandes villes les unes après les autres. L’entreprise pharmaceutique responsable de la création du vaccin qui se devait être une révolution médicale, à en réalité créée une horreur. Un vaccin qui a affecter les patients au point de les transformer en mort-vivant, assoiffé de sang et sans pitié. Je vivais en campagne avant le début de ce cauchemar. Dans un petit village tout ce qu’il y a de plus calme. Je me suis installé là après être revenu de ma dernière mission militaire. J’avais besoin de m’isoler, de me retrouver seul et loin du bruit des grandes villes. Quand l’épidémie a commencer, on se pensait en sécurité. Les villageois se sont organisé entre eux pour que l’on ne manque de rien, on avait pensé à tout. À tout, mais pas au pire… Pas au fait que Monsieur Stoneham c’était fait vacciner lui aussi. Il s’est transformé sous nos yeux pour devenir ce monstre prêt a tout pour nous tuer. On a essayé de le contenir, mais un jour, il a réussi a nous échapper et tout est parti en vrille. La moitié du village a été mordue. J’aimais mes voisins, la communauté qui m’avait accueilli, mais j’ai décidé de fuir : seul. Il me fallait fuir pour survivre. J’ai empaqueté tout ce qui pouvait m’être utile, ma formation de militaire étant plus que bénéfique à cet instant. L’armée a tenté de me rappeler, ils voulaient que je leur vienne en aide à Washington, tenter de contrôler l’épidémie, la propagation et les survivants. Je connais l’armée, je leur ai donné la moitié de ma vie. Je connais leurs techniques… Je savais parfaitement qu’ils n’auraient aucune pitié pour les pauvres personnes qui chercheraient en eux de l’aide et de la protection.. Je n’ai pas voulu y retourner. Désormais, c’est chacun pour soi. Je n’ai jamais été égoïste, mais il est temps de le devenir.

Cela fait désormais deux semaines que j’avance seul. Ma radio ne fonctionne plus et je vois bien à quel point, les villes se désertent ne laissant sur place que les morts-vivants et ceux qu’ils ont mordu sur leur passage. Je sais me faire discret et jusqu’à présent, je n’ai pas eu trop de problèmes. Mon but est de rejoindre l’extrême Nord pour tenter de fuir par l’Océan. Je ne sais pas à quoi ressemble la situation là-haut, mais je ne peux pas me contenter de rester à un endroit en attendant la mort. J’ai croisé quelques groupes de survivants depuis le début de mon périple. J’ai tenté de me lier à l’un d’entre eux, mais les personnes ne voyaient en moi que l’atout d’un militaire armée jusqu’aux dents. Je possède une mitraillette et assez de munitions pour me tenir encore quelques mois, j’ai également une arbalète et quelques armes de poing. Une vraie artillerie dont je sais me servir et qui me permet de survivre. Je ne veux pas m’attacher à des gens. Mon idée est de passer par la ville ou vivait ma sœur. Je n’ai plus aucune nouvelle d’elle depuis cinq jours. Je sais que les communications ont été coupées, mais je compte bien la retrouver. Surtout de la retrouver vivante. Ensuite, on partira tous les deux. On essayera de s’enfuir ensemble. C’est tout ce qui compte pour moi. Je n’ai pas le temps de m’attarder sur autres choses.

Aujourd’hui, j’ai décidé d’entrer un peu dans une ville. Habituellement, je ne le fais jamais. C’est dans les villes que se concentrent les zombies alors je me débrouille toujours pour les éviter. Ce matin, cependant, je suis a cours de vivres. J’ai besoin de passer dans un magasin afin de rafler le plus de choses possibles pour manger plus ou moins correctement encore quelques semaines. Bientôt, tous les produits présents en supermarché seront passés de dates et il faudra se débrouiller autrement. Pour le moment, je sais que je peux aller chercher ce dont j’ai besoin dans un magasin. C’est dans le silence le plus absolu que je me dirige vers le petit supermarché que j’ai repéré sur ma carte ce matin. La zone semble déserte. Aucun monstre en vue. J’entre dans le supermarché et commence a fouiller les étagères. J’étais un peu perdu dans mes pensées et je n’attends pas la porte s’ouvrir derrière moi. Ce sont les bruits de pas qui attirent mon attention. De suite, j’attrape mon arme. Je me plaque contre l’étagère et attends que le visiteur n’arrive devant moi. Sans réfléchir, je me jette au milieu du couloir et pointe mon arme sur une jeune femme visiblement apeurée. « Vous êtes seule ? » demandais-je de suite. Je la garde dans mon viseur tout en regardant rapidement derrière elle. « Vous avez été suivie ? » J’ai besoin de m’assurer que l’on sera tranquille encore quelques minutes. Que chacun se serve en nourriture.  

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

Sur le chemin, Tess avait une boule au ventre comme jamais, son corps tremblait, mais il fallait qu'elle soit forte, qu'elle tienne bon. La jeune femme n'avait encore pas vu le résultat de ce que le virus avait fait, cloitrée dans son appartement, elle n'avait pas mis un pied dehors depuis des semaines. Elle ne reconnaissait plus sa ville. Tout était sans dessus, sans dessous. Les vitres des magasins étaient brisées, les voitures dépouillées, parfois arrêtées au milieu de la route, les portières encore ouvertes. Un silence de mort régnait dans les rues, hormis les oiseaux qui parfois lui foutaient la peur de sa vie, la jeune femme n'entendait rien, ni personne. C'était la première fois de sa vie qu'elle assistait à une scène digne d'un film apocalyptique. C'était donc vraiment arrivé ? Elle était vraiment en train de vivre ça ? La jeune femme, son couteau à la main et son sac sur le dos, avançait en regardant tout autour d'elle, essayant d'omettre aucun endroit de la cité américaine. Après quelques minutes de marche, elle arriva à ce qui fut son ancien supermarché de quartier, une sorte de petite épicerie qui autrefois, l'avait dépanné de nombreuses fois. Elle sentit son cœur battre la chamade quand elle ouvrit la porte vitrée, observant l'intérieur, elle ne vit rien, n'entendit rien. Elle resta ainsi plusieurs secondes avant de faire un pas et de refermer doucement la porte derrière elle, regardant par la vitre s'il y avait du mouvement dehors. La trentenaire s'avança dans l'allée centrale, et commença à regarder les étagères lorsque tout d'un coup, un homme se pointa face à elle, armé jusqu'aux dents. Tess cria de surprise, apeurée par cette apparition soudaine. Son couteau se dirigea devant elle, alors que le canon de l'arme de ce type était centré sur elle. Il la détailla, le regard sévère et lui demanda si elle était seule « Oui » répondit-elle dans l'urgence. La peur de se faire tuer, là tout de suite. Elle vit sa vie défiler devant ses yeux alors qu'elle sentait que ses jambes tremblaient. Est-ce qu'il allait la tuer, là, comme ça ? Est-ce qu'il allait l'agresser ? Est-ce qu'il était infecté ? Elle n'arrivait même pas à l'observer, fixant trop son canon pointé devant elle. Il lui demanda si elle avait été suivie, la jeune femme ne savait pas, elle en aurait presque oublié son prénom tellement elle était sous le choc et qu'elle était perdue. Elle répondit alors nerveusement « je... je ne sais pas... je... » elle avait tellement peur de mourir, elle se sentait complètement soumise à ce type, il ne lui fallait qu'appuyer sur la détente pour qu'elle meurt, là, maintenant. « Vous... vous pouvez baisser votre arme... je... je suis innocente » lança t-elle alors en levant ses paumes vers son visage, dans un signe de soumission. Son couteau tomba sur le sol, sa lame vint résonner sur le carrelage sale de l'épicerie. Elle avait peur, c'était la première fois qu'elle voyait une arme en vrai et surtout d'aussi prêt. Elle était perdue, sous le choc, elle n'était qu'une fille normale, pourquoi est-ce qu'on voudrait la tuer ? Elle n'avait rien fait, elle essayait juste de... de survivre dans un monde qui ne pouvait plus survivre. Elle ne savait pas où aller, ni quoi faire, ni comment alors qu'est-ce qu'elle aurait pu faire contre ce type ? S'il avait voulu la tuer, il l'aurait fait, il le ferait et elle n'y pourrait rien. Mais la terreur se lisait dans ses yeux, elle ne pouvait pas se défendre, mais elle ne voulait pas mourir, et encore moins ici dans cette épicerie abandonnée.

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Depuis le début de l’épidémie et surtout depuis que j’ai quitté mon village, je ne m’arrête jamais bien longtemps dans les grandes villes. Les gens ont voulu rester dans les villes et bien entendu les morts-vivants l’ont très vite compris. Alors j’évite les villes. Cependant aujourd’hui je n’ai pas trop le choix. Je n’ai plus aucune ration et je commence à avoir faim. Je ne veux pas m’attarder, j’ai repéré une supérette sur ma carte pas loin de la sortir de la ville. Je vais y faire un tour rapidement, je vais peut-être visiter un logement abandonné également ou un magasin pour essayer de me trouver une veste un peu plus chaude que celle que j’ai sur le dos. Quelques provisions et après, je repars. C’est tout. Je ne veux pas tomber face à un zombie. Je n’en ai jamais vraiment vu, a part Monsieur Stoneham et encore, il n’en était qu’au début de la transformation lorsqu’on a finis par l’abattre. Je ne veux pas repenser à tout cela… Donc je préfère par me retrouver devant un de ces monstres. Je saurais me défendre après tout, mais bon… J’ai du mal à me dire que notre monde est en train de toucher à sa fin. Personne n’avait prévu tout cela. On ne pouvait pas, ce genre de choses, on ne les voit que dans les films hollywoodiens. Malheureusement, c’est devenu notre quotidien. Tout a changé et cela se remarque dès les prémices de ville. Les voitures sont abandonnées au milieu des routes, les portières encore ouvertes et certaines avec les clés encore sur le contact. Des valises jonchent les routes, les magasins ont été pillés. Le pire, c’est l’ambiance qui règne dans chaque ville. Cette ambiance lourde et emplie de silence. On entend du bruit parfois. Un bruissement à peine audible, mais présent malgré tout. Sans aucun doute quelqu’un qui me suit ou qui a eu peur en m’entendant arriver. Je tente d’être discret, mais parfois, on marche sur un objet et cela fait un peu de bruit. Je suis sur le qui-vive. Des gens doivent probablement être encore dans le coin alors je dois me méfier. Certaines personnes pourraient m’attaquer pour tenter de me voler mes armes. Cela a failli arriver il y a de cela une semaine et désormais, je me méfie de tout et tout le monde désormais.

C’est donc très prudemment que j’entre dans la petite supérette. L’endroit est vide, mais semble avoir déjà été visité plus d’une fois. Normal après tout, c’est le seul endroit où l’on puisse se ravitailler. Le rayon des boîtes de conserve est pratiquement vide, il ne reste que quelques boîtes par-ci par-là. Je vais tenter d’en prendre le plus possible. C’est ce qui se garde le plus longtemps et qui souvent tiens bien au ventre. Je pose lentement mon sac au sol et commence à le remplir. Jusqu’à ce qu’un bruit se fassent entendre dans mon dos. Il ne me faudra que quelques secondes pour attraper mon arme et la chargée. Une jeune femme arrive devant moi et je l’interroge de suite ne voulant pas tomber dans un piège. Elle pourrait être avec un groupe et vouloir me prendre mes armes ou mon sac à dos. Il ne me faudra pas longtemps pour comprendre qu’elle est jeune, seule et totalement apeurée. Elle me supplie de baisser mon arme et après avoir regardé derrière elle encore une fois, je finis par abaisser mon bras. « Tu es seule ? » Je me demande depuis combien de temps elle n’es pas sortie de chez elle. Tout semble lui faire peur. Je ne veux pas la terroriser non plus ce n’est pas mon but. Je ne veux pas la terroriser non plus ce n’est pas mon but. « Je te ferais pas de mal, si tu cherches pas à me voler. » dis-je doucement. Je suis devenu méfiant, froid et presque calculateur, mais jamais je ne ferais intentionnellement du mal à quelqu’un. Ce n’es pas mon genre et ça ne le sera jamais. J’ai des valeurs tout de même. « Ne fais pas de bruits et je pourrais t’aider. » ajoutais-je en chuchotant. Ne pas faire de bruit, c’est le plus important. Les moches grouillent de partout en ville.  

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

L'homme fini par baisser son arme, pour le plus grand soulagement de la jeune femme. Elle n'a plus ce canon pointé sur elle. Elle essaye de retrouver ses esprits et fini par lui répéter ce qu'elle lui a déjà avouer « oui, j'suis toute seule ». L'homme est vigilant, aux aguets, et il ne tarde pas à lui dire qu'il ne lui fera pas de mal si elle ne cherche pas à le voler, elle marque sa surprise, hochant la tête. Dans tous les cas, ça ne lui serait pas venu à l'idée, ce type faisait le double de son poids et il avait une arme, elle n'était pas désespérée à ce point là, loin de là même. Elle était étrangement lucide vu la situation. « Non, j'voulais pas vous voler » précisa t-elle, nerveuse. Il lui dit de ne pas faire de bruit, et il lui propose de l'aider : comment ? Est-ce qu'il savait ce qu'il fallait faire ? Etait-il au courant de la route à suivre pour se rendre en sécurité ? Cela titilla sa curiosité mais très vite, la jeune femme se retourna, comme pour vérifier que son cri n'avait pas attiré la curiosité des personnes contaminées. Ni une, ni deux, elle reprit son couteau en main, sans pour autant le pointer vers l'homme, c'était simplement sa seule arme et elle n'avait rien pour le ranger autre que dans son sac et si jamais il devait y avoir une situation d'urgence, elle ferait mieux de l'avoir en main que dans son sac. La trentenaire hocha la tête et demanda tout bas « vous êtes tout seul aussi ? » comme pour se préparer à voir du monde. Depuis des semaines, il était la seule personne qu'elle avait croisé en vie, et apparemment normal, même s'il lui faisait peur avec son arme. Pourquoi était-il autant armé ? Dans son dos, elle voyait une arbalète, comme de celles que l'on voit dans les séries ou les films apocalyptiques. Comment avait-il se procurer cette arme si peu commune ? En tous cas, il semblait bien équipé et dans sa tête, elle se dit que c'était plutôt rassurant que d'être du bon côté avec lui. Tess balaya la supérette du regard, comme pour vérifier l'état dans lequel elle se trouvait, et surtout, s'il restait des choses à prendre. L'endroit avait été pillé, il restait peu de choses, à son grand désespoir, mais en même temps, elle ne s'attendait pas à retrouver cet endroit intact. Les voleurs s'étaient jetés sur les boutiques, bien avant que l'annonce de morts-vivants soit annoncée. Les gens s'étaient rués sur les provisions, pour patienter dans leur bunker jusqu'à ce que la situation évolue positivement, chose qui n'était jamais arrivée. Soudain, un grognement se fit entendre derrière Tess. Elle se retourna vivement, fixant la large porte vitrée de la boutique. De l'autre côté, dans la rue, se trouvait un mort vivant. C'était le premier qu'elle voyait. Son cœur s'arrêta de battre, avant de se déchainer dans sa poitrine. C'était terrifiant. Son corps était d'une couleur anormale, ses veines semblaient ressortir, noires. Son visage était déformé, il semblait prit entre l'animal et l'homme, entre la mort et la vie. Pour Tess, c'était une vision qui ne pouvait pas exister, qui n'aurait jamais du exister. Terrifiée, elle resta là, serrant son couteau dans sa main, perdue sous la peur. Alors tout ça était bien réel ?

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Ce méfié. Toujours se méfier. C’est devenu mon mantra depuis le début de l’épidémie. Depuis le début de ce cauchemar. Je ne fais plus confiance à personne. Encore moins lorsque je suis seul dans un magasin dans lequel il reste des vivres encore mangeables. Les gens peuvent devenir dingues lorsqu’il s’agit de nourriture surtout en tant d’apocalypses comme c’est le cas en ce moment. On as tous longtemps cru que les choses allaient pourvoir s’améliorer. On y a cru pendant longtemps, mais aujourd’hui il paraît clair que rien ne sera plus jamais normal. Il va falloir apprendre à vivre autrement. J’ai bien conscience qu’être seul n’es pas à mon avantage. J’aurais dû rester avec des gens de mon village, mais je ne les connaissais pas tellement que cela et je ne me voyais pas survivre à cela avec eux. Alors je suis parti seul et depuis, je me cherche un groupe auquel me greffer. J’en ai croisé quelques uns, mais rien ne, c’est jamais bien passer. Alors je suis seul et je me méfie. Pourtant, cette jeune femme semble inoffensive. Elle a juste l’air perdu pour être honnête. Je crois qu’elle est également effrayée par l’arme que je tiens entre mes mains. Alors une fois m’être assuré qu’elle est bel et bien seule et que personne ne va m’attaquer par-derrière, j’abaisse mon arme. Malgré tout, je ne veux pas lui accorder toute ma confiance de suite. Je garde donc mon fusil charger et près a attaquer. La jeune femme doit se rendre compte de ma méfiance, car une nouvelle fois, elle m’assure être seule. Je finis par me détendre quelque peu et tente même un sourire. C’est nerveusement qu’elle m’avoue également ne pas vouloir me voler. Elle semble véritablement paumée et je commence à avoir de la peine pour elle. Elle m’interroge un peu et je comprends qu’elle est vraiment nerveuse. « Oui, je suis seul. » dis-je doucement. Je ne veux pas l’effrayer, c’est vraiment pas mon but. J’allais lui proposer de faire un bout de chemin ensemble lorsqu’un grognement se fait entendre à l’entrée du magasin. Un mort-vivant est là, a une centaine de mètres de nous, en train de nous observer. Ils sont toujours lents à réagir, ils ne courent pas. On aurait le temps de s’enfuir, mais il est seul et j’aimerais pouvoir ramasser encore quelques trucs à manger. C’est donc sans hésiter que j’attrape l’arbalète dans mon dos et lui tire dessus. Le zombie s’effondre dans un bruit sourd. Je sais que ces monstres se déplacent généralement en masse. Il ne nous reste pas beaucoup de temps. « Prends tout ce que tu trouves qui peut se manger et met y là-dedans ! » Je lui jette un de mes sacs à dos vide. « Fait vite, ils sont jamais seuls ces connards !! » Je soupire et reprends mon activité qui consiste également à remplir mon sac à dos. Il faut récupère le plus de truc possible. « Tu as un logement dans le coin ou pas ? » Je ne veux pas squatter chez elle, mais bon… Si je pouvais éviter de me faire croquer et si je pouvais me reposer un peu ça ne ferait pas de mal. « Enfin… On peut continuer chacun de son côté. Je m’en fous. »  

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

Un grognement. Tess se retourne assez vite, faisant voler ses tresses. Une chose mi morte, mi vivante essaie de se tenir debout. Elle semble perdue, cherchant quoi faire, dans quel but, sans se demander pourquoi. Tess sent son cœur battre la chamade elle a peur, certes, mais elle ressent aussi beaucoup de peine. Elle entend du bruit derrière elle, sur ce type et sans se tourner vers lui (fixant toujours la chose), elle voit une flèche passer et attérrir dans ce corps putréfié. La chose grogne, tombe, inerte. Tess est sous le choc. Même si ce type semble être dehors depuis plus longtemps qu'elle, il semble à peine touché par le fait de tuer quelqu'un. Tess se sent mal, elle aurait aimé que ce virus n'attaque personne, qu'ils soient tous comme avant, mais la vie, ce n'était plus ça. Aujourd'hui, il fallait faire autrement, et Tess n'était juste pas prête pour ça. Le type lui crie presque dessus, mais elle ne le prend pas mal. Il semble bien savoir ce qu'il fait, il semble être de bon conseil et puis bon, il est armé. Tess obéit, elle prend le maximum de conserves qu'elle fout dans le sac qu'il lui a balancé. Les larges mouvements de ses bras récupèrent un maximum de produits, si bien qu'elle s'empare du sac pour aller dans d'autres étagères, prendre tout ce qui est disponible, sans même regarder réellement ce qu'elle prend. Des grognements se font de nouveau entendre, Tess sent son cœur battre encore plus fort. Il lui demande si elle a un repère, pas loin. Que doit-elle dire, ou faire ? Et si ce type la jartait de chez elle ? Qu'il lui volait son appartement ? Où irait-elle ? Qu'allait-elle devenir ? Tess se redressa pour observer ce type. Ne se cachant pas de le toiser, d'analyser la situation. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Il du sentir sa peur, parce qu'il ne tarda pas à lui dire que lui, il pouvait finir seul. Tess ne savait pas quoi lui répondre, elle ne savait pas quoi faire. Pouvait-elle lui faire confiance, au point de prendre le risque de perdre la seule chose qu'il lui reste ? Tess fut alerté par des grognements plus forts. Ils s'étaient rapprochés, et... ils étaient là. Tess tourna la tête vers les vitres, les béstioles humanoïdes étaient contre la vitre, cherchant comment entrer dans le magasin. Pétrifiée, elle ne pu pas bouger tout de suite. Il devait y en avoir au moins cinq. Elle sentait son cœur battre à ton rompre et très vite, elle mit le sac à dos sur son dos. Le truc pesait une tonne, elle cru crever sous son poids. Très vite, elle courru vers l'arrière du magasin pour prendre la sortie de secours. Son couteau... elle l'avait fait tomber. Il était sur le sol. Les monstres commençaient même à marcher dessus. Elle hésita à aller le récupérer, c'était sa seule arme. Non, trop dangereux. « Viens » lança t-elle au type qui essayait de les protéger. Tess poussa la porte de la sortie et tomba sur la ruelle derrière, il n'y avait rien. Elle se mit à courir avec beaucoup de difficultés, à cause du poids de son sac, vers une petite ruelle, il fallait éviter les grands axes, avec ces rôdeurs qui tournaient autour. Elle ne voulait pas qu'ils les suivent jusqu'à chez elle. Ils devaient les buter avant d'arriver à son immeuble. La jeune femme se mit à courir, vraiment, mais elle avait beaucoup de mal avec le sac à dos. Et elle entendait les grognements derrière, il ne fallait pas qu'elle s'arrête. « C'est par là-bas » précisa t-elle à bout de souffle en faisant tourner le type à droite. « Attends » lança t-elle en soufflant. Elle s'arrêta, et posa son sac par terre avant de dire au type « faut les buter avant d'arriver chez moi » essoufflée. Hors de question qu'ils les suivent. La jeune femme n'était pas armée, mais elle était prête à se battre avec ses poings. Hors de question qu'elle les fasse venir chez elle.

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Tuer ce genre de monstre, ne me dérange absolument plus. Au départ, je ne voulais absolument pas le faire. Je veux dire, j’ai beau avoir été militaire, on ne s’habitue jamais à tuer quelqu’un. On ne le fait jamais par plaisir. Cependant, tout a changé désormais. Les lois de la nature ne sont clairement plus les mêmes. On ne doit se défendre pour survivre. C’est comme cela désormais. C’est un peu comme si on se trouvait sur le front et ce même à la maison. Enfin… Si on peut encore appeler ça la maison… Je ne me sens plus vraiment chez moi nulle part depuis que l’épidémie a frappé en masse e pays. C’est pire depuis que je suis seul pour survivre. Alors il est assez dur de faire confiance aux autres. On ne sait plus vraiment qui croire. Le gouvernement nous faisait croire que tout irait bien. Quand on voit le monstre que je viens d’abattre, il est clair que rien ne va. Je crois que rien n’ira plus jamais bien. Alors je tue ce mec sans même réfléchir. Il faut survivre pour ne pas finir comme eux, c’est tout ce qui compte désormais. Je vois bien que la jeune femme à mes côtés à l’air complètement perdue. Je ne peux pas lui en vouloir. Rien de tout cela ne semble normal. Elle doit me trouver horrible. Dans le fond, je m’en fiche. On est pas là pour jouer aux bisounours. Il faut faire vite désormais. Prendre le plus de conserve et autres produits possible avant de partir en courant. Les zombies ne se déplacent jamais seuls et il ne faudra pas longtemps avant qu’un troupeau se retrouve devant nous. Il est plus question de faire attention. Nous faisons un bruit pas possible, mais au moins au fait au plus vite pour prendre le plus de choses possibles. Les sacs à dos sont pleins à craquer. Ils sont lourds également. Beaucoup trop lourd. Il faut que l’on s’en aille maintenant pour avoir une chance. La jeune femme semble hésiter lorsque je lui demande si elle possède un logement dans le coin. Elle ne semble pas me faire confiance et pourtant quelques secondes plus tard, elle me demande de la suivre. C’est en courant que l’on se dirige vers l’issue de secours pour échapper à la troupe qui comme à s’amasser dans le magasin. C’est aveuglément que je me mis à suivre la jeune métisse avec un espoir de pouvoir s’en sortir. Courir avec les sacs bourrés n’est pas ce qu’il y a de plus pratique, mais on avance toujours bien plus vite que les affreux qui nous colle au cul. Cependant, la jeune femme semble fatiguée et elle me stoppe en plein élan me demandant de ne pas laisser les monstres nous suivre jusqu’à chez elle. Je hoche la tête. Elle a raison ! Cependant, elle n’a aucune arme et je n’ai pas envie d’utiliser toutes mes munitions pour cela. « Tu sais te servir d’une arme ? » demandais-je rapidement tout en chargeant un des petits flingues que je porte toujours à la ceinture. Je peux lui donner celui-là et me débrouille avec mon couteau et mon arbalète. « Tu tires dans le tas. Je vais faire un peu diversion et on barricadera là ou on sera okay ? » Je veux vraiment pouvoir la rassurer voyant bien qu’elle semble être seule et livrer à elle-même depuis le début de cette galère. « J’ai été dans l’armée, je sais qu’on se connaît pas, mais tu peux me faire confiance, je les laisserai pas t’atteindre. » Je veux pouvoir la protéger. Elle n’a pas l’air malade et elle est vraiment jeune, elle doit pouvoir continuer sa vie, même si elle ne pourra plus jamais vraiment être normale.  

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

« Non » répondit-elle le cœur battant. Ils viennent de s'arrêter en plein milieu de la route, le cœur de la jolie métisse bat à tout rompre dans sa poitrine, tandis que ses yeux sont rivés sur la petite arme qu'il est en train de charger -probablement- sous ses yeux. Tess n'est pas une de ces américaines a posséder une arme, à tirer sur des animaux ou des fruits plantés sur des piquets, elle n'est pas une pro-Trump favorable au port d'arme. Elle n'en a même jamais vu d'aussi près qu'aujourd'hui. Il lui tend le flingue, Tess sent qu'elle ne se sent pas bien. Ses doigts glissent sur le pistolet froid et très vite elle sent que quelque chose ne va pas le faire. La panique. Tenir une arme est quelque chose d'impressionnant, ça prend aux tripes, et ça bloque la respiration, ainsi que le corps. Elle est figée, ses bras sont tendus, elle tient l'arme de ses deux mains, comme pour être sûre de ne pas faire de la merde. Ses bras tendus permettent de garder une distance avec l'arme, comme si l'éloigner de son visage allait la sauver. Elle a peur elle est même terrorisée par cette arme qu'elle tient dans ses mains. Mais au loin, rompant le silence sépulcrale qui avait envahit la ville, les grognements se font déjà entendre. Tess se tourne presque violemment, ils arrivent. La voix du mec se fait entendre il lui dit de tirer dans le tas, qu'il se chargera du reste. Tess hoche la tête, pointant son arme vers les monstres qui sont encore loin, mais qui s'approchent. Elle sent que son cœur n'a jamais battu aussi fort de toute sa vie. Ses jambes ne sont pas stables, elles sont trop rapprochées, elles tremblent, elle n'a pas d'équilibre. Ses bras sont tendus, mais malgré le fait qu'elle tienne l'arme à deux mains, elle continue de trembler. Que doit-elle faire ? Est-ce qu'elle doit juste appuyer sur la gachette ? Y'a t-il autre chose à faire ? Est-ce que c'est dangereux pour elle ? L'homme fini par lui dire qu'il est militaire, qu'il sait se battre, qu'elle peut avoir confiance et qu'il ne la laissera pas. Tess le regarde droit dans les yeux, complètement terrifiée, mais ça lui fait du bien. Il a dit ce qu'il fallait pour qu'elle passe le cap. Elle hoche la tête et lance en fixant les monstres qui s'approchent encore « je tire dans le tas hein ? » comme pour se rassurer « j'ai juste a appuyer sur le truc là, hein ? » sentant que c'était une façon pour elle d'extérioriser sa peur. Le type lui fit signe qu'elle peut tirer. Son doigt appuie sur la gâchette, son bras encaisse difficilement le recul de l'arme et la puissance du tir. Elle fait un pas en arrière, fermant les yeux, sa balle attérrie dans le mur. Il faut viser. Elle grogne, et tire encore, manquant sa cible. Elle a peur, elle n'y arrivera pas, ils s'approchent et elle ne sert à rien. Elle sent que son corps tremble totalement, et que son cœur s'emballe. Il faut qu'elle se calme, qu'elle se concentre, mais elle n'y arrive pas. Apprendre à tirer sous la pression, c'est vraiment dur. Elle tire encore, et elle touche un monstre. Il grogne fortement, s'arrête, et continue d'avancer en boitant. Il faut viser la tête c'est mieux. Elle grogne. La jeune femme tire encore, et puis encore et finalement se met à tirer sans même regarder, sans même viser, sans essayer de toucher vraiment quelqu'un. Un nuage de poussière se créer, les grognements des monstres se font entendre, elle voit certaines silhouettes tomber sur le sol. Elle est figée par la peur. Elle ne peut plus bouger, elle devrait courir pourtant, mais elle est bloquée, paralysée par la peur. L'inconnu arrive, elle croise son regard et comprend qu'il faut partir, maintenant. Elle lui laisse l'arme et reprend son sac à dos pour se mettre à détaler. Protéger par la poussière, ils finissent pas s'embarquer dans une allée et à grimper par l'escalier de secours qu'ils laissent en hauteur. La jeune femme grimpe les étages, suivit par l'inconnu et puis très vite, elle s'engoufre par une fenêtre. Il ne s'agit pas de son étage, mais au moins, ils sont à l'abris ici. Elle prend la direction de l'escalier pour continuer à grimper et une fois arrivé à son étage, avance vers sa porte qu'elle n'avait pas verrouillée en partant. Elle entre, laisse l'inconnu rentrer et puis referme, appliquant tous les verrous possibles. Elle est encore sonnée et sous le choc de ce qu'il s'est produit dehors. Son corps tremble encore. Laissant son sac tombe à ses pieds, elle semble encore sous le feu de l'action de tout à l'heure, très perturbée par l'arme avec laquelle elle a tirée et sans aucun doute, tué des gens. Même s'ils ne sont plus vraiment humains, ils l'ont été.

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Elle ne sait pas se servir d’une arme. Je peux le comprendre après tout, contrairement ce que tout le monde peut penser, tous les Américains ne possèdent pas une arme. C’est donc très rapidement que je charge le petit pistolet et je tends l’arme devant moi afin de lui montrer comment s’en servir de manière très basique. Après, il va falloir qu’elle improvise. Le but, c’est de les faire reculer un peu. De faire un peu de chahut afin de créer une petite diversion le temps pour nous de partir se mettre à l’abri. Je jette mon sac à dos derrière moi afin de protéger le peu d’affaires que je possède et me positionne aux côtés de la jeune femme. Il faudrait que je lui demande son prénom, éviter de l’appeler l’inconnue constamment, mais pour le moment, c’est le dernier de mes soucis. Je vois bien qu’un rien l’effraie. Je lui colle une arme dans les mains et voilà qu’elle se met presque à trembler. Je tente de la rassurer en expliquant mon ancien métier, en lui prouvant que je vais faire de mon mieux pour la protéger. Je ne la connais pas et pourtant, j’ai véritablement envie de lui offrir un peu de protection. Tout se passera bien ou tout du moins c’est ce que je crois. Malgré les grondements qui commencent à résonner autour de nous. Les voilà… Ils sont là pour venir nous croquer, pour venir prendre le peu d’humanité qui nous reste. Je vois le premier gluant faire son apparition et charge mon arbalète. « Oui, tu tires dans le tas. Tu ne réfléchis pas. Ils sont plus humains alors fait le. » Je comprends ce qui peut la bloquer, mais il va falloir qu’elle passe au-dessus de tout cela rapidement. J’attends que les monstres se rapprochent pour commencer à tirer. La jeune brune semble hésiter, mais finit par tirer. Elle se rate quelques fois, mais le plus important, c’est qu’elle arrive à créer un petit nuage de poussière. Pas grand-chose en soit, mais vu que ceux en face de nous ont une vision loin d’être parfaite, cela nous permets de nous échapper. Je récupère quelques-unes de mes fléchettes et surtout mon sac à dos. Il est temps que l’on parte se mettre à l’abri. Je me mets à courir après mon inconnue afin de la suivre jusqu’à chez elle. On passe par l’escalier de secours et c’est une brillante idée, ils ne peuvent pas nous suivre avec cette échelle. On s’engouffre encore dans les étages avant de s’enfermer dans un appartement qui semble être celui de la jeune femme. Elle ferme tous les verrous derrière nous et déjà, je cherche un truc pour bloquer la porte. Par acquis de conscience. « Tiens met ça contre la poignée, on sait jamais. » Je lui tends une chaise trouvé pas loin. Je remarque que la métisse tremble encore et je commence à m’inquiéter un peu pour elle. « Ca va ? » Je ne voudrais pas qu’elle tourne de l’œil ou quoique ce soit. « Au fait, je suis Matteo. » Je lui souris quelque peu histoire de la rassurer encore un peu. Je jette un coup d’œil autour de moi afin de mieux cerner les lieux. Il s’agit d’un petit appartement, tout est plutôt bien rangé, tout semble parfait. C’est comme si rien ne se passait dehors, comme si nous étions encore dans notre vie d’avant. « C’est sympa ici. Merci… Merci de m’avoir permis de venir un peu. » Je sais que je ne vais pas rester longtemps, je ne veux pas m’imposer. Je vais attendre un peu et puis je repartirais, je pense. On verra.

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

L'homme lui tend quelque chose, qu'il faut placer derrière la porte afin d'y apporter un soutien. Elle se redresse, saisit la chaise et bloque la poignée par le dossier de celle-ci. Faisant quelques pas en arrière, Tess semble encore sous le choc de tout ça. Elle se dirige vers sa cuisine pour prendre deux bouteilles d'eau dans le frigo et en lance une au garçon. Boire, il fallait le faire, et surtout, ça allait l'aider à se calmer un peu. Oui, Tess venait d'utiliser une arme pour la première fois de sa vie, une arme qu'elle avait braquée sur des humanoïdes morts, qui bougeaient encore. Cette frontière entre la vie et la mort, ne pas savoir ce qu'ils sont vraiment... est-ce qu'elle les avait tué ? Etait-elle une tueuse, une criminelle ? Elle se sentait coupable en tous cas. Elle bu un peu d'eau et fini par s'asseoir sur le plan de travail de sa cuisine. Il ne perdit pas une seconde pour lui demander si ça va, Tess lève les yeux vers lui, elle ne peut pas répondre que ça va, puisque ça ne va pas. Et en même temps, elle est vivante... n'est-ce pas en ces temps noirs, la seule chose qui vaille ? « J'devrais répondre que oui... mais » mais non. Tess ne se sentait pas bien, il lui fallait juste un petit peu de temps, juste quelques instants. A ce moment là, il se présenta. Il s'appelait Matteo. Cette information fit sourire la trentenaire, légèrement. Elle hocha la tête et répondit « moi c'est Tess » avant de boire une nouvelle gorgée d'eau. Reposant la bouteille sur ses cuisses, elle ne tarda pas à la refermer de son bouchon pour la poser sur le plan de travail à côté d'elle. Il la remercie de l'avoir fait venir ici. Pour elle, c'est normal. Il est le premier être vivant qu'elle ait vu depuis le début de... enfin la fin de. C'est une solidarité, entre Hommes. C'est important pour elle. Et puis s'il n'avait pas été là avec ses armes, est-ce qu'elle aurait pu s'en sortir si elle s'était retrouvée seule devant ces zombies ? Aurait-elle pu s'en sortir ? Est-ce que ça aurait été son dernier jour ? Un frisson lui parcouru le corps et très vite elle demanda « un peu ? » reprenant le terme qu'il avait utilisé dans sa phrase. Elle arqua un sourcil, il comptait aller quelque part ? Où ça ? « Tu comptes aller où ? » S'il avait entendu parler d'une base quelque part, de résistant, de place-forte, alors elle voulait partir avec lui. Rester ici ne servait plus à rien, d'ici quelques jours, ou quelques semaines, les zombies seraient encore plus nombreux, les vivres allaient s'éteindre d'elle-même, l'électricité allait complètement s'arrêter et puis l'eau courante ne serait plus qu'un lointain souvenir. Il n'y avait plus d'avenir ici, Tess savait que rester ici allait signer son arrêt de mort. Si Matteo avait entendu parler de quelque chose, d'un endroit, d'un safe heaven, alors elle voulait partir avec lui. Est-ce qu'il serait d'accord ? Est-ce qu'il n'allait pas la voir comme un putain de boulet qui va lui faire perdre du temps, de l'énergie, des vivres ? Oui, sûrement, mais Tess n'était pas idiote, elle pouvait apprendre. Elle pouvait apprendre à tirer avec une arme, à faire un feu dehors, à se protéger, à le protéger aussi, elle ne voulait pas crever.

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Même si les affreux ne nous ont probablement pas suivis jusqu’ici, je préfère que l’on se barricade un peu plus. Il vaut mieux être prudent. La jeune métisse à une série incroyable de verrous sur sa porte d’entrée blindée et je dois dire que cela me rassure quelque peu. Je n’ai pas souvent peur, mais ma pire crainte soit que les monstres qui peuple désormais cette ville puisse venir nous chercher alors que l’on se croit en sécurité. Il ne faut pas baisser la garde, toujours veiller, toujours être sur le qui-vive. Cependant, j’ai l’impression que l’on va avoir le droit à un peu de répit. Je ne peux m’empêcher de tendre l’oreille pour être sûr qu’aucun bruit ne se fasse entendre dans le couloir. Absolument rien. Le silence le plus total. C’est presque étrange. Pourtant, je sens la tension quitter mes épaules. Je me sens un peu moins tendu et j’en profite pour faire attention à la jeune femme qui vient de m’accueillir chez elle alors qu’elle n’était pas du tout obligé de le faire. Comme pour la rassurer une nouvelle fois, je me présente et lui demande si elle pense aller bien. Sa réponse ne me surprend pas vraiment. « Ca ira, Tess, tu verras. Ça ira. » Je lui souris quelque peu voulant qu’elle s’apaise quelque peu. J’ai conscience qu’utiliser une armée pour la première fois dans ce genre de contexte peut retourner l’estomac. Elle doit me prendre pour un dingue. « Respire un bon coup, okay ? » Je vais chercher mon sac à dos et lui donne une des bouteilles d’eau que j’ai réussi à prendre dans le magasin afin qu’elle puisse s’hydrater quelque peu. Il fait chaud dehors et on a couru un bon moment avec du poids sur le dos. Je bois un peu dans ma propre bouteille et prends place sur le canapé qui trône au milieu du salon. Ca fait du bien de se poser un peu. Je n’ai pas arrêté de bouger depuis que je suis parti de mon village et je dois dire que cela fait plusieurs jours que je n’ai pas eu l’occasion de pouvoir me poser sans avoir a regarder constamment au-dessus de mon épaule. Cela fait du bien. Je regarde un peu autour de moi, remarquant que l’appartement est bien entretenu. Cela fait bien trop longtemps que je n’avais pas été dans un logement qui ressemblait encore à ce que l’on avait tous connu. Je sursaute quelque peu lorsque Tess s’adresse de nouveau à moi. Je relève la tête pour croiser une nouvelle fois son regard quelque peu paniqué. « Je ne veux pas abuser de ton hospitalité. » Elle est déjà bien gentille de m’avoir recueilli alors que l’on ne se connaît absolument pas, elle aurait très bien pu me laisser dehors, dans ma merde. Après tout, s'est devenu chacun pour soi dans son monde de fou. « Je… Si tu le permets, j’aimerais juste pouvoir me reposer un peu. Je n’ai pas dormi depuis deux jours. » Je suis à bout de forces. Je ne le sentais pas spécialement lorsque j’étais dehors, parce que j’ai besoin d’être sur le qui-vive constamment, mais de m’être assis, je sens la pression redescendre et la fatigue me gagner. « Après, je te laisserais tranquille avec les provisions que tu as ramassé bien entendu. »

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

:

Matteo, le type qui était à présent dans son appartement essayait de la rassurer comme il le pouvait. Oui, elle avait tiré sur quelqu'un, mais non, il ne fallait pas qu'elle s'en rende malade. C'était étrange, parce que dans un cas comme celui-ci, on prône la légitime défense, pour un acte criminel. Quoi que soit devenu ces personnes, elles sont quand même vivantes. Tess avait tiré sur elles. Etait-elle une criminelle ? Oui. Une criminelle légalisée. La jeune femme toujours assise sur le plan de travail de sa cuisine, accepta la bouteille d'eau qu'il lui tendit. Elle bu quelques gorgées et puis très vite, Matteo alla se poser dans un de ses fauteuils, dans son salon. Elle l'observa, il avait l'air tellement épuisé, tellement au bout de sa vie. Matteo ne répondit même pas à ses questions, il devait à peine l'entendre. Et très vite, il lui demanda s'il pouvait profiter de cette pause, pour dormir un peu. La métisse hocha la tête et désigna de son doigt sa chambre « tu peux aller dormir dans la chambre si tu veux, fais comme chez toi » signala t-elle. Sa chambre ressemblait à une chambre de hippie, avec des petites toiles tissées accrochées au mur, des couleurs chaudes et colorées sur ses draps, sur ses petites nappes, voiles ou accessoires qui semblaient décorer entièrement la pièce. L'inconnu alla dans la chambre, et très vite Tess se retrouva seule. Essayant de se remettre de ses émotions, la jeune femme fini par s'asseoir lourdement sur son canapé. Oui, elle avait tiré sur des gens, des choses qui avaient été des gens à une période. Oui, elle avait utilisé une arme. Mais dans le fond, les véritables questions qu'elle se posait n'étaient pas celles-ci, liées à cela. C'était plutôt : où va Matteo ? Existe t-il un endroit sûr, vraiment ? Est-ce qu'elle pourrait potentiellement l'accompagner ? Parce qu'ici, à New-York, la vie était finie. Il n'existait plus rien, plus d'énergie, plus de commerces, plus de civils... il n'y avait plus d'espoir. Si elle restait ici, Tess savait très bien qu'elle n'aurait aucun espoir, aucune chance. Dans quelques jours, il n'y aurait plus de ressources, plus de vivres, plus d'eau potable et même plus d'électricité. Qu'allait-elle devenir ? Qu'allait-elle faire ? Avait-elle seulement une chance de s'en sortir ? Tess laissa son dos tomber contre le canapé. Elle soupira. Elle était perdue, elle ne savait plus quoi faire. Sans s'en rendre compte, son corps commença à sombrer dans un léger sommeil. Finalement, tombant peu à peu sur le côté, le corps de la jeune femme s'allongea sur son sofa. Ses mains jointes dessous son visage, ses jambes repliées contre elle, elle ne tarda pas à s'endormir à son tour. Trop d'émotions pour aujourd'hui, trop de stress, trop d'épuisement. Son corps sombrait, peu à peu, dans un calme plat, ce qui était assez étrange sachant tout ce qui traînait dehors.

When the soul leaves us !

Tess & Matteo

Une fois assis sur le canapé de la jeune femme, je sens la fatigue des derniers jours me gagner petit à petit. Pourtant, je ne me concentre pas uniquement là-dessus. Elle ne dit pas grand-chose, mais j’ai bel et bien remarquer que la jeune métisse est complètement bouleverser par ce qui a bien pu arriver dehors. Elle a tiré sur quelqu’un. Même s’il s’agit d’un monstre désormais, cette personne a été un humain comme nous auparavant. Quelqu’un avec une famille, un job, un quotidien. Je peux comprendre que cela la retourne un peu. Elle a très probablement jamais fait cela et c’est ce qui doit la perturber dans le fond. Je voudrais pouvoir la rassurer, mais je crois que je ne sais pas trop quoi lui dire. J’ai été militaire toute ma vie ou tout du moins durant une bonne partie de ma vie. Tuer quelqu’un que je considère comme un danger ne me fait plus vraiment d’effet. C’est comme devenu une habitude et cela me perturbe quelque peu malgré tout. Je n’arrive plus vraiment à articuler de toute manière. Je suis tellement fatigué que j’ai l’impression de ne plus avoir conscience de ce qui m’entoure. Cela fait deux jours que je ne dors pas. C’est la première fois depuis des jours que je me retrouve dans un endroit ou je me sens réellement en sécurité. Puis ce canapé est tellement confortable. Je crois que je pourrais juste m’enfoncer dedans et ne plus du tout bouger. Ouais, c’est une bonne idée. Tess me fait quelque peu sursauter lorsqu’elle s’adresse de nouveau à moi me proposant d’aller m’allonger dans sa chambre. « Tu es sûre ? Ça te dérange pas ? » Je ne voudrais pas la déranger non plus, elle est déjà bien gentille de m’offrir un peu de sécurité pour la soirée. Elle m’assure que je peux aller me coucher et je dois dire que je n’ai pas envie d’insister plus longtemps. Je lui souris quelque peu et me lève du canapé. Avant d’aller dans la chambre, je me stoppe vers la jeune femme. « Ne pense pas trop à tout cela, ça va aller, tu verras. » Je lui souris quelque peu et vais dans la chambre. Par sécurité ou plutôt par instinct, je prends mon couteau et le glisse sous l’oreiller. Je n’enlève que mes chaussures et reste habiller afin de pouvoir partir précipitamment. Ce n’est pas ce qui a de plus confortable, mais avec les temps qui courent, je préfère prendre des précautions. Je m’allonge et profite du confort offert pas le matelas. Dieu que cela m’avait manqué. Après cela, il ne me faudra que quelques secondes pour sombrer dans le sommeil. Quelque chose qui ne m’était pas arriver depuis bien longtemps.

When I'm old and getting tired, I'll get stoned, and I'll get high to try and remember what you're like. What I'd do for one more night, take me back, and let me cry, so you can hold me one more time. I know I'll never find, this love of mine

: