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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptySam 16 Juin 2018 - 18:13

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Il n’est pas à son affaire. Plisse un peu les yeux pour se concentrer en vain. « Vous allez bien monsieur Hazard-Perry ? » Il se retourne vers le stagiaire lui adresse un regard glaçant. « Très bien. » Ça l’agace, qu’on ait pu desceller quelque chose chez lui. Gauthier qui est pourtant si lisse au quotidien, ne laissant rien paraître de ses problèmes personnels. Aujourd’hui il a l’esprit ailleurs, et s'il tente plus d’une fois de se reconcentrer c’est en vain. Pourtant impossible de louper cette journée, ayant promis à son patron de participer à une importante réunion, ce qu’il a fait heureusement sans trop de mal, réussissant pour quelques minutes à laisser le reste derrière lui. Mais une fois sortie de la salle de réunion la vérité lui était revenue en plein visage. Dans quelques minutes Elisabeth allait s’entretenir avec son médecin et ils seraient fixés sur l’efficacité du traitement. Un pincement au coeur alors qu’il pense à ce rendez-vous. Il a envie de croire que tout ira bien - essaye mentalement de s’en convaincre même si les signes ne sont pas positifs. Les journées passant il la voit bien faiblir, la toux qui se fait plus important plus fréquente, son corps qu’il sent fondre sous ses caresses, ses cernes qui se creusent un peu plus, sa voix qui tremble à chaque fois qu’elle lui assure aller bien. Il a fini de la croire, il sait qu’elle a mal, qu’elle ne va pas bien mais il ne peut pas lâcher l’espoir. Il veut croire que c’est le processus de la guérison et rien d’autre, que même si le chemin est long il va les mener vers le meilleur. Il y a encore toute une vie de bonheur qui attend la blonde… Peut-être à ses côtés. Il n’y pense pas trop pour le moment, prend les choses comme elles viennent, les instants comme ils se présentent, doux et parfois trop courts.

« J’ai une urgence Stewart, je te laisse gérer. » C’est un coup de tête qui le fait quitter les locaux de la banque. Lui pourtant si réfléchi il ne réfléchit pas plus. Il veut être là pour Elisabeth, il l’a toujours voulu d’ailleurs mais elle avait réussi à le convaincre de lâcher l’affaire, lui assurant qu’elle ne serait pas seule, sa mère étant à Brisbane depuis quelques jours et Maia toujours collé au basket de la blonde. Il fait vite - regardant sa montre bien consciente qu’il ne sera pas là au moment où elle passera dans le bureau du médecin. Arrive devant l’immeuble avec une bonne demi-heure de retard, il ne tente pas d’y entrer préférant faire les 400 pas dehors. Il n’y a pas eu de nouvelle de la blonde et en déduit donc qu’elle doit encore être à l’intérieur. Ses chaussures qui tapent méthodiquement sur le béton du trottoir alors qu’il vient desserrer un peu sa cravate une boule d’angoisse croisée dans sa trachée. La porte s’ouvre et il lève la tête - une vieille dame en sort accompagnée de son petit chien qui ne cesse d’aboyer. Il retourne à ses allers-retours, le regard sur le sol la peur qui se fait de plus en plus présente alors qu’il contrôle son angoisse comme il le peut. À nouveau la porte s’ouvre. Elisabeth, pale et forte suivie de sa mère et de Maia… En pleure. Il se sent blanchir tentant un vague sourire alors qu’elle l’aperçoit. Il ne veut pas l’entendre… Il ne veut pas le croire. Pas encore. Les larmes sont des larmes de bonheur… Il ne peut pas en être autrement.
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptySam 16 Juin 2018 - 19:43

« Comme je vous l’avais dit, il n’y a pas de spécialiste de Wegener en Australie, c’est pour cela que j’ai fait appel à un confrère norvégien qui m’a aidé à comprendre votre cas et établir ce nouveau constat. » Concentrée sur la main de ma meilleure amie dans la mienne, je n’écoute que vaguement les mots du médecin, me doutant parfaitement de son diagnostic. Il est impossible qu’il m’explique que les choses vont pour le mieux, cela fait deux jours que je suis même incapable de porter mon fils. Petit à petit mon corps ne me ressemble plus et j’ai l’impression de ne plus me reconnaitre. « …Nous pensons donc que le traitement ne fonctionne pas assez bien sur vous… » Et il leur faut dix ans d’étude pour se rendre compte de ça ? Je sens parfaitement Maïa se tendre à mes côtés, me broyant la main à mesure que l’homme face à nous avance dans son discours, annonçant par de grands mots que je ne me soigne pas et qu’il va falloir commencer à se rendre à l’évidence. « Je suis désolé Madame Donovan, nous sommes toute une équipe pour faire en sorte que cela se passe pour le mieux… » Comment cela peut-il se passer pour le mieux ? Il me parle comme si je venais d’arriver dans un hôtel cinq étoiles à Bora Bora et que son équipe fera tout pour mon simple plaisir. Quoi qu’il fasse, rien ne se passera pour le mieux et lui comme moi, le savons. « Combien de temps ? » Le sanglot de ma mère à mes côtés me fait comprendre que mon ton est peut-être un peu trop sec, détaché. Je suis la seule à avoir voulu rester lucide sur ce point, et je me remercie de ne pas avoir porté les œillères qu’ils ont voulu me mettre pour que doucement j’organisais les évènements et que cela soit le moins difficile pour eux par la suite… « Quelques semaines, peut être un mois ou deux, nous ne pouvons le dire exactement. » Je récupère mes documents face à moi, vide. Je me lève sans réfléchir, sourit légèrement au médecin avant de le remercier de ses efforts, lui promettre que je reviendrais dans trois jours et tire ma révérence, ma mère sur les talons, Maïa étant déjà sortie.

« Ça va aller, je te promets. » Les larmes de la brune ne s’arrêtent pas, tombant unes après l’autre sur mon épaule alors que je tente vainement de la consoler. Presque froide et aseptisée, je sais pourtant parfaitement que les rôles inversés, je scanderais le plus grand drame au monde, proposant même de mettre fin à mes jours pour la suivre dans son drame. Je sais qu’elle y a pensé, mais je lui ai interdit de le faire, alors pour moi, elle se refusera à cette pensée à nouveau mais lui demander d’arrêter de s’inquiéter serait simplement inhumain. « Je suis désolée, je devrais pas me mettre dans cet état alors que… » Prenant son visage entre mes mains, je tente d’essuyer ses larmes encore brulantes. « Hey, ne t’excuse pas, je n’aurais pas dû t’infliger ça… » « Je l’ai voulu. » « Venez, on rentre. Un grand mug de chocolat avec des chamallows et un bon navet du genre… Bridget Jones, ça vous va ? » « Tant que tu acceptes de me vendre tous tes mouchoirs… » Ma meilleure amie reprend un minimum de couleur alors que je sais que ma mère tente d’être forte. Pourtant, son teint livide n’annonce rien qui aille. A cet instant, il serait presque possible de se demander qui est la malade, les mêmes cernes, les joues aussi creusées et un teint pâle, le mien même plus hâlé que le sien. Elles sont fortes pour moi et je les en remercie. Déposant un baiser sur la joue de Maïa, nous sourions bêtement avant de reprendre la direction de la sortie quittant définitivement la salle d’attente morbide du docteur Arnold. Son bras autour de mes épaules et la main de ma mère dans mon dos me réconfortent. Nous n’avons pas besoin d’en parler, le sujet reviendra bien assez vite, pour l’instant, l’important et d’oublier avant de devoir l’annoncer au reste du monde… Pourtant, prenant doucement les devant, je sens les sanglots de la femme qui m’a élevé débuter alors que la main de notre voisine de toujours a dû venir rejoindre la sienne, quittant mes épaules alors que nous sortons enfin à l’extérieur où l’air semble plus respirable.

Mon cœur s’arrête, ma respiration se coupe et ma conscience s’active. Stoppée net dans mon élan, je tremble alors que mes yeux sont rivés sur sa silhouette. Il est là. Il devait être en réunion, jamais il n’aurait dû être présent, pas ici, pas maintenant. Alors que mes lèvres s’étirent dans ce sourire automatique qu’il leur fait subir, mon cœur s’émiette et les mots du médecin me reviennent, un à un, me faisant prendre conscience de la réalité de ma situation. Je vis avec une épée de Damoclès au-dessus de moi et celle-ci doit s’abattre dans quelques jours, peut-être un peu plus. Cela signifie que je ne pourrais profiter plus de lui, que jamais plus je ne pourrais contribuer à son plaisir, à sa vie et la raison de mon éloignement envers lui avant cette sortie en bateau me revient clairement. Elisabeth Donovan, tu as été la personne la plus égoïste du monde. J’ai envie de lui crier de partir, de s’en aller et de ne plus jamais penser à moi mais mon cœur me hurle son besoin d’être avec lui, l’envie intense de le retrouver et de l’aimer jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le faire. Incapable de maîtriser mon corps, il me semble faible et refuse de m’obéir, seule la main de Maïa me retient à cette réalité et m’empêche de faire la rencontre du sol. « Je vais là-bas avec ta mère. » Sa voix douce me montre qu’elle gèrera la situation, aussi difficile soit elle mais aussi qu’elle a compris et nous laisse un instant car il me reste encore le plus dur à faire. Gauthier et mon fils. Mon esprit me fait presque mal à force de réflexions. Comment lui dire ? Il doit l’avoir compris mais… Qu’est-ce qu’il fait là ?

Un sourire en biais, je m’avance vers lui, mon regard rivé sur son visage anxieux. « Tu n’avais pas de réunion ? » Si une personne peut comprendre l’importance d’un travail dans une vie, je pense que je suis bien placée. Je sais que sa réunion était essentielle et jamais je n’aurais voulu qu’il la loupe pour venir. Jamais je n’aurais voulu qu’il quitte son travail pour moi. Pourtant, je dois l’avouer, le fait qu’il soit là me rend légèrement plus forte et même si cela m’angoisse et me terrorise de devoir lui dire les nouvelles du médecin, il est là et c’est ce qui est important. Attrapant sa main, j’ai l’impression que la mienne va fondre. Il est brûlant et je suis glaciale mais je ne le lâcherais pour rien au monde, pour cette sensation qu’il me procure et parce qu’il est mon pilier à cet instant, la raison pour laquelle je suis encore debout. Indiquant en même temps, un banc légèrement plus loin, je fais un pas sur le côté. « On peut aller s’assoir ? » J’ai l’impression qu’un combat épique à lieu à cet instant en lui mais il me suit. Il doit savoir que je ne tiendrais de toute manière pas longtemps debout… M’asseyant à ses côtés, je me positionne face à lui, un sourire sans joie passant sur mon visage. D’un coin de l’œil, je peux toujours observer ma mère et Maïa, jugeant de leur état, l’une dans les bras de l’autre. Je déteste cette journée… Revenant à l’homme en face de moi, mon cœur se serre alors que je me demande comment il est possible de le lui annoncer ? Son regard me prie de lui déballer la nouvelle et à part une franchise directe, je ne vois pas comment faire ça de la bonne manière. Mon regard azur, s’ancre dans la profondeur des siens, devenus presque noirs. « Je ne réagis pas correctement au traitement et la maladie s’est propagée aux d’autres organes que mes poumons… » Mon pouce dessine de légers cercles sur la paume de sa main, mon cœur battant à une allure que je n’imaginais pas possible. Je dois annoncer à l’homme de ma vie que celle-ci va se terminer bien plus rapidement que prévu… « Il est possible que cela se propage très vite, il évaluera dans trois jours s’il est plus judicieux que je reste à l’hôpital ou non. » Pour des soins plus directs. Je ne suis pas pour cette idée, pour de nombreuses raisons, mais je ne pourrais leur infliger ma présence sans aides trop longtemps… Pour l’instant, ils ont une autre pilule à digérer. Serrant plus fortement sa main entre les miennes, je l’amène jusqu’à mes lèvres, y déposant un baiser, sans jamais lâcher son regard, ignorant totalement la réaction qu’il pourrait avoir…
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptyDim 17 Juin 2018 - 22:37

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Elle sourit, de ce sourire qu’il n’arrive plus à croire. Son visage à lui est fermé - comme distant de toute émotion. Il a déjà compris bien sûr mais il ne l’admet pas. Elle s’approche de lui et cette douleur lancinante dans la poitrine revient, il se maudit de se laisser avoir si mal - de ne pas pouvoir contrôler les émotions qui le tiennent en otage. La mère d’Élisabeth et Maia ont disparu de son champ de vision et il serait sans doute incapable de dire où elles sont maintenant, son regard fixé exclusivement sur elle - oubliant le monde qui les entoure. « Tu n’avais pas de réunion . » Il hoche la tête, rapidement un peu sèchement aussi. Parce qu’il n’a pas envie de parler de son travail. « Elle est finie. » Il se rend compte du ton un peu sec qu’il utilise avec elle, inspirant un grand coup avant de reprendre plus tendrement. « Et j’ai pensé qu’il y avait un endroit où j’avais plus ma place… » Ce qui n’est pas rien venant d’un fou du travail comme lui. Elle attrape sa main maintenant et il se décrispe légèrement, une détente à peine perceptible pourtant alors que tout son corps semble être en contraction. Il retient une grimace au contact bien trop froid de sa main - comme si elle n’appartenait déjà plus vraiment à Elisabeth, coupé de cette circulation qui représente la vie - de cette chaleur qui normalement l’anime. « On peut aller s’assoir . » Il hoche la tête, se laissant mener par la main jusqu’au banc, bien conscient qu’elle n’aura pas la force de mener cette discussion debout.

Assis l’un en face de l’autre le silence s’installe entre eux. Gauthier qui aime tant le calme se surprend à détester ce silence. La suppliant du regard pour qu’elle mette fin à cet instant. Il a besoin de savoir - il est là pour ça et ce silence le tue. Mais les mots qui suivent s’avèrent aussi assassin. « Je ne réagis pas correctement au traitement et la maladie s’est propagé aux d’autres organes que mes poumons… » Il n’y a pas un signe d’émotion sur le visage de Gauthier, fermé presque trop dur il encaisse la nouvelle sans vraiment l’entendre. Il sent la main d’Elisabeth sur la sienne mais se donne l’impression d'une coquille vide. « Il est possible que cela se propage très vite, il évaluera dans trois jours s’il est plus judicieux que je reste à l’hôpital ou non. » Une aberration… C’est ce qu’il se dit, toute cette histoire ne doit être qu’une vaste blague de mauvais gout. À quel instant la situation était elle devenue aussi critique sans qu’il le voit . Sans qu’il l’accepte. Et pourtant toujours aucun rictus sur son visage… Le silence à nouveau est la peine qu’il lit dans le regard de la blonde sans pouvoir y donner un retour. Enfin son visage bouge, ses sourcils se froncent alors qu’il articule un sec. « Ton médecin se trompe. » Comme une évidence absolue. Un déni total de la situation. « Si il pense qu’on va baisser les bras… C’est un incapable ! Je te l’ai dit ! » Cette fois il est un peu plus agressif, sans doute contre la mauvaise personne mais la colère semble gentiment le gagner. « Tu aurais du changer… Il n’a même pas été capable de te diagnostiqué dans un temps raisonnable… Qu’est qu’il y connait ? » Plus que lui sans doute mais il n’est pas prêt de l’accepter. « Il te donne un traitement qui ne marche pas et il revient pour te dire que tes jours sont comptés ? Si il croit que les choses vont se passer ainsi il se trompe. » La colère qui migre cette fois, passe d’Elisabeth à ce médecin, cet homme porteur de nouvelles qu’il ne veut pas entendre. Déjà sa main quitte celle d’Elisabeth pour attraper son portable. Il doit joindre ses avocats, faire quelque chose maintenant il ne peut pas rester les bras croisés.

À peine le portable en main il se rend compte pourtant qu’il n’est pas seul, qu’Elisabeth porte son regard triste sur lui - ce regard qu’il déteste tant. Il l’attrape avec le sien, déterminé et encore empli d’une colère nouvelle. « Ce n’est pas fini Eli, c’est n’importe quoi ! » Il tente de s’en convaincre, lâchant son portable pour attraper les deux mains de la jeune femme dans les siennes et les envelopper de sa chaleur. « Il y a des études pilotes en Europe. Je me suis renseigné… On doit bien pouvoir te faire rentrer dans l’une d’elles. » Si c’est une question d’argent il payera, il s’en moque bien. Il n’est pas prêt à entendre les mots qu’elle vient de lui lancer comme une bombe. Pas prêt à la lâcher et à accepter. Elle est encore en vie, elle tient encore debout et c’est une battante, assez de raison qui le poussent à se rebeller. Pris par une nouvelle agitation et un besoin de faire les choses absolument il se relève du banc, ressort son portable qui n’était pas resté bien loin pour chercher des informations. « Il y a un médecin spécialiste en France il me semble. Professeur Samson, j’avais noté ses références quelque part. » Sa main tremble un peu alors qu’il recherche la note en question, sa respiration un peu plus rapide qu’à l’ordinaire.
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptyLun 18 Juin 2018 - 19:55

« Elle est finie. » Je sers les dents à la froideur de son ton. Sec, presque brutal, j’ai dû mal à y reconnaître le Gauthier de ces dernières semaines. Pourtant, il inspire, je me détends bien que rien ne soit bien acceptable dans notre situation. « Et j’ai pensé qu’il y avait un endroit où j’avais plus ma place… » Mon visage s’éclaircit en un sourire, sincèrement touchée par ses mots avec une envie tangible de me réfugier dans ses bras. Je reste pourtant de marbre face à lui, un simple mot s’échappant de mes lèvres dans une infini tendresse. « Merci. » Merci d’être là, d’être lui et malgré tout d’avoir abandonné son travail pour se trouver face à moi dans l’instant qui restera probablement le plus difficile de ma vie. Il est là, à mes côtés et me prouve encore une fois qu’il ne fuit pas, plus. Bien plus fragile que je n’ai pu l’être, je sens doucement mes jambes défaillir sous mon poids et l’annonce que j’ai à lui donner et le guide vers un banc, seul appui que j’ai pu trouver.

Je ne sais pas s’il y a un manuel pour ce genre de chose, mais comme celui pour être mère, je n’ai pas dû avoir la copie… Suite d’un long silence pesant, l’annonce se révèle comme un poids de plus dans l’univers. Je le regarde mais ne voit sur lui aucune réaction, signe d’une intériorisation inquiétante et peu joyeuse. En instant, il se transforme et sans m’en rendre compte, j’effectue un léger mouvement de recul alors que ses sourcils se froncent. « Ton médecin se trompe. » Étonnée, je reste figée, sans savoir comme réagir, sans le pouvoir. Sait-il quelque chose que j’ignore ou reste-t-il bloqué dans un rêve devenu impossible ? « Si il pense qu’on va baisser les bras… C’est un incapable ! Je te l’ai dit ! » Mes lèvres s’entrouvrent et mon cœur se fait lourd alors que son ton se fait plus fort et violant. « Gauthier… » Un souffle, un murmure qu’il ne doit même pas entendre dans sa colère, pourtant, je le comprends mais doit me retenir de réagir envers cette réponse inadaptée. Il a mal, il souffre et si Maïa et ma mère le montre par des sanglots instoppables, lui ne sait réagir que de cette manière car il n’a pas le droit, à ses yeux, d’être vu comme faible. Mon cœur se serre face à cet accès de rage légère qui pourtant chamboule tout sur son passage. « Tu aurais du changer… Il n’a même pas été capable de te diagnostiquer dans un temps raisonnable… Qu’est qu’il y connait ? » Je pourrais répondre. Répondre qu’il s’y connait mieux que lui, que c’est même un spécialiste en la matière qui a fait l’analyse de la situation mais je reste muette, le laissant sortir ce qu’il a sur le cœur. « Il te donne un traitement qui ne marche pas et il revient pour te dire que tes jours sont comptés ? Si il croit que les choses vont se passer ainsi il se trompe. » Mon cœur s’accélère, alors que je le fixe ébahie. Pourtant, nous touchons parfaitement ce qui le gêne, ce qui lui fait mal et j’ai mal pour lui, mon regard désolé se pose sur lui. J’ai envie de le faire taire mais cela ne servira à rien, autre que l’énerver et ce n’est actuellement pas mon but.

Il se lève, prends son téléphone, je le suis du regard triste mais plus tendre que le sien. « Ce n’est pas fini Eli, c’est n’importe quoi ! » Je secoue la tête, haussant les épaules. C’est fini et sauf si un chercheur nous annonce demain qu’il a trouvé la solution miracle, rien ne me redonnera la vie… D’un coup, son ton change, une lueur d’espoir brille dans ses yeux et ses mains entourent les miennes, m’emplissant d’une chaleur qui sonne pourtant fausse, comme s’il ne les prenait pas pour les bonnes raisons… « Il y a des études pilotes en Europe. Je me suis renseigné… On doit bien pouvoir te faire rentrer dans l’une d’elles. » Touchées par les recherches qu'il a dû faire et les heures qu'il a dû perdre sur cette maladie, mon regard se heurte cette fois au sien plus sévère et bien moins compréhensif. Il ne me fera pas entrer dans ce genre d’étude. C’est hors de question. Si je dois mourir, je souhaite au moins le faire dans un environnement avec mes proches et non comme un rat de laboratoire. Il pourrait tout décider de ma vie, mais pas ça, je le refuse et il ne pourra me faire changer d’avis. « Il y a un médecin spécialiste en France il me semble. Professeur Samson, j’avais noté ses références quelque part. » Il me voit réellement prendre l’avion dans mon état ? Il ne me regarde même plus, a oublié tout le reste et ne voit que sa détresse, ce que je ne peux lui reprocher. Il n’arrive même plus à utiliser correctement son téléphone et mon cœur est en miette de le voir agir ainsi. A mon tour, je me lève et m’approche de lui, prenant ses mains dans les miennes tendrement, lui demandant silencieusement de retirer son attention du smartphone. « Je n’irais pas Gauthier. » Doux mais direct mon ton se veut léger pour ne pas l’énerver encore plus. Des larmes viennent se bousculer sur mes paupières sans que celles-ci ne leur donnent le droit de tomber. Ma main vient caresser son visage perturbé, une douleur atroce me coupant la respiration. « Je préfère profiter avec vous… » Plutôt que d’essayer de fuir l’inévitable. « S’il te plait, n’essaie pas d’aller contre... » Mon pouce dessine un cercle sur sa joue. Voilà tout ce que je voulais éviter. « J’aurais temps voulu que ça se passe autrement, que tu n’ai pas à vivre ça… » Retenant un ‘je suis désolée’, je m’avance simplement, rompant la distance entre nous et me fichant du reste du monde. Mes bras s’enroulent autour de lui, je colle ma tête contre lui, espérant qu’il n’explose pas à nouveau. « J’ai pas besoin d’un spécialiste ou quoi que soit d’autre, j’ai juste besoin de toi… d’accord ? » Je l’aime tellement que mon cœur pourrait lâcher pour une autre raison que la plus évidente à cet instant, je l’aime mais il me rend dingue, me tue à réagir ainsi, pourtant qu’est-ce que je peux lui demander ? A sa place, je serais déjà même en train d’appeler les plus grands shamans du monde pour essayer toutes les solutions, mais à quoi bon ? Cette fois-ci, une larme s’échappe, laissant place à toutes ses camarades alors que j’enfouis ma tête sur son torse, s’il voit ma détresse, la sienne n’en sera que plus grande. « J’en ai marre de me battre contre ça, ne me demande pas de le faire contre toi… » Cette fois-ci, mon corps se détend, le serrant un peu plus fort, lui empêchant tout geste de recul alors que ma voix se brise à bout de force, je déteste cette personne, celle que je deviens, l’ombre d’une force ancienne, comme un abandon de celle que j’ai toujours connu, je n’y arrive plus et ne pourrais jamais le faire sans lui…
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptyMar 19 Juin 2018 - 23:48

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C’est pour elle qu’il est là et pourtant il ne la voit pas, il ne l’entend pas, à oublier l’essentiel alors qu’il s’accroche à son téléphone comme un dernier espoir. S'il levait les yeux sur Élisabeth il comprendrait sans doute - les émotions qui font rage en elle, la peur de le brusquer, le besoin de choisir son chemin aujourd’hui, la façon dont elle veut partir. Mais tout ça il ne veut pas l’entendre, il ne veut pas le voir - il cherche le nom de ce médecin avec peine, les émotions qui le rongent nouvelles et inattendues, douloureuses et terrifiantes alors qu’il sent les mains d’Élisabeth se poser sur les siennes. Elle stoppe son geste, l’empêchant de continuer, le forçant à lui faire face. « Je n’irais pas Gauthier. » À nouveau il fronce les sourcils dans une interrogation silencieuse. La main d’Elisabeth qui se pose sur son visage, cette caresse douce qu’il déteste  pourtant parce qu’elle accompagne des mots bien trop durs. « Je préfère profiter avec vous… » Il reste ébahi devant les mots, choqué et incertain de la réaction qu’il doit avoir. « S’il te plaît, n’essaie pas d’aller contre... J’aurais tant voulu que ça se passe autrement, que tu n’ait pas à vivre ça… » Il secoue un peu la tête, presque comme une tentative de se défaire de ce touché qu’elle lui donne comme s'il pouvait calmer la colère. Faire passer la pilule amère qui lui reste en travers de la gorge. « Tu ne vas pas profiter de nous Elisabeth, tu vas juste mourir si tu restes ici. » Le regard qu’il pose sur elle est dur - parce qu’il a peur mais qu’on ne lui a jamais montré comment gérer ce type d’émotions. Parce qu’elle abandonne et qu’il ne connaît pas cette femme en face de lui.

Elle vient se coller contre lui - dans une étreinte qu’il est incapable de lui rendre. Les bras qui restent le long du corps alors qu’elle vient l’entourer des siens, protecteur et qui se veulent rassurants. « Je n'ai pas besoin d’un spécialiste où quoi que soit d’autre, j’ai juste besoin de toi… d’accord ? » Non pas d’accord… Il n’est pas d’accord. Il voudrait le lui hurler mais sa décence l’en empêche, au lieu de ça il reste muet, il reste stoïque, comme si tout ça coulait sur lui - comme s'il n'avait pas un mal de chien. Elle pleure, il le sait, il le sent et l’entend mais est toujours incapable de lui offrir le moindre réconfort… Les vieilles habitudes qui reviennent au grand galop et lui rappellent qu’il ne sait pas comment gérer la tristesse… Qu’il ne sait pas comment la consoler… Pas certain de toute façon que cela soit possible aujourd’hui. « J’en ai marre de me battre contre ça, ne me demande pas de le faire contre toi… » Toujours aucune réaction de sa part - et pourtant il sent la colère revenir à nouveau, mélangé à la peine. Cette envie de la serrer contre lui et de lui dire qu’il sera là - il sait que c’est la bonne chose à faire - mais il en est incapable. Il sent quelques regards sur eux et déteste ça plus encore - il n’a jamais aimé les signes d’affections en public et moins encore l’impression de laver son linge sale devant une audience.

Finalement les forces d’Elisabeth semblent petit à petit la quitter - assez pour que son emprise sur lui s’amoindrisse et qu’il s’en échappe, l’attrapant par les épaules pour capter à nouveau son regard, encore empli de larmes. « Tu en as marre ? » Il répète ces mots, comme s’ils étaient insensés. « Donc tu abandonnes ? Tu nous abandonnes et tu me demandes de ne rien dire ? » Les mots lui semblent si incompréhensibles. Est-ce qu’elle pensait vraiment qu’il allait accepter cette situation sans rien dire. Fermant la mâchoire avec plus de fermeté il la lâche finalement, instaurant un léger espace entre eux. « Tu es fatiguée, ça fait beaucoup pour toi, on devrait en parler plus tard… » Il ose croire que c’est la fatigue qui la fait réagir comme ça, qu’elle a besoin d’y penser à tête reposée. Que c’est beaucoup, beaucoup plus que ce qu’elle ne peut supporter en ce moment, se déplacer jusqu’ici, cette annonce et maintenant cette explication en public. Un peu plus tendrement il lui tend la main. « Je te raccompagne chez toi ? » Sa voix est plus tendre - comme s'il pouvait mettre sur pause leur conversation pour n’y revenir qu’une fois Elisabeth reposée.
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptyMer 20 Juin 2018 - 23:39

Il ne se calme pas et ne se calmera pas. Il s’agite et ne voit plus clair alors que mon cœur se serre et s’effrite à la fois, des accès de colère me prennent de temps en temps. Je lesnétouffe pour ne pas faire de scène et ne pas me confronter à lui. « Tu ne vas pas profiter de nous Elisabeth, tu vas juste mourir si tu restes ici. » Je sers les dents alors qu’il ne veut pas entendre. Pense-t-il réellement que se battre aveuglément contre ça me fera passer plus de temps avec eux ? L’estomac noué par l’envie de lui faire comprendre, je me résigne tout de même, choisissant une solution qui pourrait le calmer – s’il n’était pas Gauthier Hazard-Perry… Dans ses bras, je retrouve enfin sa chaleur pourtant, elle me semble plus vide que jamais. J’ai l’impression d’être seule, qu’il ne l’acceptera pas. Il veut que je me batte, je le ferais s’il y avait quelque chose à battre mais rien ne fera refonctionner mes poumons, ni mon cœur correctement. Même si j’essaie plus fort que tout, ils sont aujourd’hui trop abimés pour m’être utile sur le long terme. Si la maladie s’arrête et un don peut être possible, mais deux ? J’aimerais ce miracle mais faudrait-il déjà que je sois éligible à la liste d’attente, ce qui ne peut être le cas tant que cette connerie existe toujours dans mon corps. Le suppliant presque de comprendre, je me résous au fait qu’il ne le fera pas. Stoïque et froid, il reste planté là jusqu’à ce que je ne puisse plus résister et qu’enfin il puisse se détacher de moi, comme si c’était la seule chose qu’il souhaitait. Ses mains sur mes épaules, son regard noir m’attrape alors que j’ai du mal à tenir debout. « Tu en as marre ? » Pour la première fois de ma vie, c’est un sentiment de colère que je ressens envers lui. Oui j’en ai marre, marre qu’il n’accepte pas, marre de devoir le forcer à comprendre que je vais mourir, marre de me voir diminuer, marre de regarder une personne qui n’est plus moi dans un miroir, marre d’être incapable de faire quoi que ce soit, j’en ai marre et je souhaite simplement pouvoir prendre mon fils dans mes bras pour le temps qu’il me reste avec lui, pouvoir argumenter avec Gauthier jusqu’à ce que seuls nos regards nous prouvent ce sentiment qui nous lie si fortement depuis tant d’années. « Donc tu abandonnes ? Tu nous abandonnes et tu me demandes de ne rien dire ? » Ses mots font l’effet d’une bombe. Il le voit donc ainsi ? Ils le voient peut-être tous de cette manière. Ses mains se retirent et plus rien ne nous relie à cet instant précis. Je bouillonne au fond de moi entre l’envie de lui répondre, de crier et celle de ne rien dire, de le laisser avoir raison parce que peut-être détient-il une part de vérité. J’ai abandonné et cela pour la première fois de ma vie. Mes larmes ont séché et mon regard de supplice s’est transformé, noir et intense, alors que je me rends compte que je suis simplement incapable de lui répondre dans un ton révélant mes pensées sans m’écrouler. Je ne peux même pas lui tenir tête et cela me froisse encore plus que de devoir le regarder se faire du mal ainsi.

« Tu es fatiguée, ça fait beaucoup pour toi, on devrait en parler plus tard… » Plus tard ne changera rien, j’accepterais tout mais pas devenir un rat de laboratoire en Europe, pas maintenant, plus maintenant. Beaucoup pour moi ? Je le regard désolée mais tendue. Nous ne serons jamais d’accord sur ce point. Sa main se tend vers moi sans que je ne la saisisse. « Je te raccompagne chez toi ? » Mon regard se pose sur lui, puis sur les deux femmes de ma vie qui se sont rapprochés en voyant le tournant de la conversation. Reposant délicatement mes bras le long de mon corps, je fais non de la tête avec toute la peine du monde. Je veux rester avec lui, passer la moindre minute à ses côtés mais pas comme ça, pas après ça, pas alors qu’il garde cette opinion sur moi. « J’ai promis à Maïa et ma mère un film à la maison. » Je pense que jamais dans l’histoire, une excuse aura été si nulle et si vraie en même temps. Je m’éloigne un peu de lui, seul moyen de lui faire comprendre mon état d’esprit et pourtant, je n’ai qu’une envie : me retrouver seule avec lui dans un espace où le monde entier ne pourra nous voir et nous entendre.

« Ou tu es le bienvenu. » « On peut aussi se débrouiller toutes seules, promis, on saura trouver le bouton pour allumer la télé. » Mon visage se tourne automatiquement vers les deux traitres maintenant presque à nos côtés. Vous connaissez la grand-mère dans Mulan ? Elles ressemblent actuellement à ça pour moi, en moins mignonnes, bien entendu. Je les déteste et les aime à la fois pour me montrer à quel point je suis bornée et que cela ne sert à rien, pas sur ça. Les yeux bouffis de ma mère me font douter mais son sourire m’encourage à faire un pas en avant et ravaler cette fierté qu’elle m’a elle-même inculqué. Sans me laisser le choix, elles m’embrassent et s’éclipsent vers la voiture de Maïa. Je sais à quel point il est difficile pour elles de me laisser en cet instant, mais encore plus à quel point, elles supportent ma relation avec le trader, aussi difficile soit elle. « Je crois qu’elles te préfèrent à moi. » Tentant d’alléger la situation, je suis incapable d’imaginer ce qu’il se passe dans son esprit et cela me hante. Honteuse de l’avoir repoussé ainsi, je le suis pourtant dans un silence de moine avant de monter dans sa voiture. L’habitacle nous englobe comme un cocon, un endroit où nous pouvons être nous-même. Je le laisse démarrer le moteur avant de poser mes yeux sur lui. Ma main se glisse finalement dans la sienne, venant déposer un tendre baiser dessus. La route défile sous notre silence, pesant comme un étranger entre nous, alors qu’il a été si longtemps notre meilleur allié. « Je n’abandonne pas Gauthier… » Peut-être que reprendre la discussion n’est pas la meilleure idée mais, je ne veux pas le laisser croire ça. « Je veux me battre, mais ce genre de test, ne sont pas pour des cas aussi avancés. Je suis incapable de te tenir tête, je ne suis pas certaine d’être au meilleur de ma forme avec 24heures d’avion et une escale. » Ma voix est douce et calme, simple, pour lui faire comprendre ma réalité et non pour recommencer un débat stérile ou ni lui, ni moi, n’abdiquera. Mon regard se plante sur la route alors que nous virons déjà sur Bayside. Un souffle m’échappe, ses paroles me revenant sans cesse. Mon pouce dessine des cercles imaginaires sur sa paume alors que le silence règne à nouveau en maitre dans la voiture. Attendant qu’il se gare, j’inspire pour tenter de récupérer un peu de force, enfoui au fond de moi. « Tu sais que je ferais tout pour me battre, pour ne pas avoir à vous abandonner… » Cette réalité me fait bien plus mal que je le pensais. Je les abandonne, tous, alors qu’enfin, je touchais du bout des doigts à la vie dont j’ai toujours rêvé. « Je t’aime et… » Un léger sourire se dessine sur mon visage me rendant compte que c’est la première fois que j’avoue ce sentiment à haute voix face à lui mais décide de continuer, le moment n’étant pas à la célébration pour cela. « Si c’est réellement ce que tu veux, alors je le ferais. Même si je suis contre, je le ferais pour toi. Seulement, Gabriel ne pourra pas venir, il souffre déjà bien assez comme ça. » Mon ton est doux et sec en même temps. S’il le veut, alors ce sera sa décision, même si je suis persuadée que ce n’est pas une bonne idée et que cela fera simplement plus de mal que de bien. En lui laissant la décision, je l’oblige à réfléchir. Lui rappelant tous les pions de notre échiquier. « Mais tu as raison, on en parlera plus tard. » Un léger rictus étire mes lèvres alors que je prie intérieurement pour qu’il se déride légèrement, pour qu’il voit autre chose que sa colère dû à sa détresse. « Tu as le temps pour rester un peu ? Ma mère fait réellement les meilleurs chocolats au monde. » Même si je ne suis pas certaine que ce soit ce qui le fasse rester. Avoir ma mère et Gauthier dans la même maison me fait bizarre, elle est là seulement depuis hier et ils ne se sont que croisés. J’ai envie d’être avec eux tous, sachant même que ma mère aimera forcément Gauthier et qu’il s’habituera à elle, comme il l’a presque fait avec Maïa, mais égoïstement, j’aimerais rester avec lui un peu plus longtemps, seuls.
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Message(#)You left something undone + Gautelisa EmptyMar 26 Juin 2018 - 22:05

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Sa main reste vide alors qu’il continue de la regarder. Qu’il tente un instant de refermer la brèche qui s'est ouverte et les a aspiré dans un tourbillon de désaccord. Il ne lâchera pas l’affaire, mais a besoin d’un instant d’apaisement avec elle, parce que la colère trop intense lui fait mal. Mais sa main reste vide et elle secoue la tête en lui faisant comprendre qu’elle ne veut pas qu’il l’accompagne. Son bras qui lui aussi retrouve une position plus stricte le long de son corps. « Très bien. » Il y a de l’amertume dans sa voix - rien qui ne laisse pointer la déception pourtant bien présente. Il la camoufle sous ce visage fermé et froid alors qu’elle reprend la parole. « J’ai promis à Maïa et ma mère un film à la maison. » Il fronce les sourcils mais ne dit rien de plus alors qu’il la dévisage. « Il ne faudrait surtout pas briser cette promesse. » Les mots sortent avec cette pointe de sarcasme, il se reconnaît à peine, n’a jamais été un maitre dans l’art du sarcasme contrairement à ses frères cadets. Et c’est la présence bien trop proche des deux femmes qui finit par le faire lâcher. Détournant le regarda alors qu’il se fait inviter à participer à cette soirée télé, il laisse planer un silence, sans émettre d’opposition, ce que les deux femmes doivent prendre pour une acceptation puisqu’elles s’en vont les laissant à nouveau tous les deux.

« Je crois qu’elles te préfèrent à moi. » Un mince sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’il se décrispe lentement. « C’est parce que tu es beaucoup trop bornée. » Il lui fait face à nouveau, laissant son visage se déformer avec un sourire un peu plus grand. Rapidement pourtant il se détourne, entame le chemin qui le mène à la voiture dans un silence total. Il lui ouvre la portière avant de prendre place lui-même du côté conducteur. Son regard sur la route, pas un mot ne sort de sa bouche, il est concentré, comme si la route méritait toute son attention. Ce n’est que lorsque la main d’Élisabeth se glisse dans la sienne qu’il détourne son regard pour le poser vers elle. Incapable de lui donner un sourire il ressert toute de même un peu plus son étreinte. « Je n’abandonne pas Gauthier… » Il soupire lentement, pas certain de vouloir déjà reprendre cette conversation. « Je veux me battre, mais ces genres de test, ne sont pas pour des cas aussi avancés. Je suis incapable de te tenir tête, je ne suis pas certaine d’être au meilleur de ma forme avec 24 heures d’avion et une escale. » Il n’est pas sur de la croire - n’a pas vraiment envie d’entendre des excuses pour justifier le fait qu’elle lâche l’affaire. Alors il ne répond rien - comme pour clôturer momentanément ce débat stérile. Le temps d’arriver devant la maison de la blonde et d’éteindre la voiture.

« Tu sais que je ferais tout pour me battre, pour ne pas avoir à vous abandonner… » il lève un peu les yeux avant de les reposer sur elle. « C’est ce que je croyais Eli… » mais aujourd’hui il la voit abandonner, il la voit trouver des excuses fuir comme si elle avait peur et il ne la reconnaît pas. « Je t’aime et… » Son coeur s’emballe un peu à ses quelques mots - mais il semble trop meurtri pour en réaliser la teneur. « Si c’est réellement ce que tu veux, alors je le ferais. Même si je suis contre, je le ferais pour toi. Seulement, Gabriel ne pourra pas venir, il souffre déjà bien assez comme ça. » Une nouvelle fois il fronce les sourcils. « Il souffre parce qu’il a peur de te perdre ! » Mais une fois de plus il doute de tomber d’accord sur ce sujet - les idées d’Élisabeth lui semblaient parfois tellement décousues, comme si elle choisissait les mauvais combats. « Mais tu as raison, on en parlera plus tard. » Il n’en a pas envie non voudrait pouvoir clore ce sujet. « Juste… » Il capte son regard attendant d’être certain d’avoir son attention. « Laisse-moi essayer… On en reparlera quand j’aurais plus d’informations d’accord ? Je sais que tu ne veux pas être un cobaye. Mais je ne crois pas que tu veuilles mourir non plus… et pour le moment il n’y a pas beaucoup d'autres alternatifs. » Si elle veut prétendre que la mort lui convient soit - mais pas à lui. « Je n’abandonnerai pas tant qu’il y a une chance… Ne me le demande pas. » Elle ne peut pas lui faire ça, le condamner à une vie de remords et de peine sans elle. Une vie où il continuera de se demander s'il aurait pu la sauver. « Tu as le temps pour rester un peu . Ma mère fait réellement les meilleurs chocolats au monde. » À nouveau un mince sourire sur son visage. « Je passe quelques coups de téléphone et j’arrive. » Il doit le faire maintenant - au plus vite.

Il reste dehors alors qu’elle rentre dans la maison - enchaine les téléphones, les minutes qui passent, il s’en rend à peine compte, une heure deux heures peut-être plus. Élisabeth qui vient le voir après plusieurs minutes mais il tend la main pour lui demander encore un instant. Quand finalement il retrouve l’intérieur de la maison il est blême… Le film touche à sa fin - la scène finale qui se joue devant son regard vide. Les trois paires d’yeux qui se tournent vers lui. « Eli je peux te voir un instant . » Sa voix moins assurée qu’à l’ordinaire. Elle vient prendre sa main et il frissonne alors qu’elle l’accompagne jusque dans sa chambre à l’abri des regards. Face à elle les mots ont de la peine à sortir. « Tu avais raison… » Ils font mal, si mal en passant sa gorge. « C’est trop tard… ils ne te prendront pas… » Pas d’études miracles, il a fait jouer tout ce qu’il pouvait… les gens ont été très claire. C’est fini, même son argent n’y changera rien. Et si ses yeux restent secs, parce qu’ils n’ont jamais su comment pleurer, la détresse se lit sur son visage, prenant possession de tout son corps.
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