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 innocent until proven guilty - anwar

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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptyDim 17 Juin 2018 - 17:56

anwar & arthur

C’est par Angelina que tu apprends que Noa a été arrêtée. Tu viens de finir un cours de maths et c’est la pause de l’après-midi. Tu es en train de sortir le nécessaire pour ton prochain cours quand ton portable se met à vibrer. Recevoir un appel d’Angelina en pleine journée n’est jamais un bon signe. Tu n’hésites pas à décrocher mais peut-être aurais-tu dû t’abstenir. Angelina est en train de t’engueuler de l’autre bout du fil mais elle est tellement furieuse que tu ne comprends pas ce qu’elle te reproche. Tu n’as rien fait avec Abel qui nécessite ce genre de colère noir. Quand tu arrives à lui faire comprendre que tu n’as rien saisi de ce qu’elle vient de te dire, elle se calme avant de t’annoncer que Noa vient d’être arrêtée pour meurtre devant les yeux d’Abel. Elle te reproche ensuite tes fréquentations et refuse de te confier Abel à la fin du week-end comme prévu. Ca c’est un problème que tu règleras plus tard. Parce qu’Angelina n’a pas le droit de te priver de ton fils et ne pourra jamais le justifier devant un tribunal car même si Abel connaît Noa, tu n’as jamais laissé ton fils seul en sa compagnie. Tu n’y avais jamais pensé auparavant mais tes amis ne sont pas les babysitteurs d’Abel à part en cas d’extrême urgence. Tu n’avais donc pas eu affaire appel à Noa. Mais ce sont des pensées qui te traversent l’esprit sans réellement y rester. Parce que merde … Noa vient de se faire arrêter … Tu finis par dire à Angelina que tu la rappelles parce que la sonnerie a retenti et que des élèves entrent petit à petit dans la salle. Ecore sonné, tu es assis à leur place à un bureau et alors que tu ne te lèves pas, tu vois des élèves froncer des sourcils inquiets. Incapable de faire comme si tout allait bien, tu leur annonçais avoir reçu une mauvaise nouvelle. Tu repris ta place derrière le bureau et tu fis au mieux pour assurer ton cours habituel. Tes élèves ne t’en tiendront pas trop rigueur, ils savent être raisonnables et compréhensifs. Une fois le cours terminé, tu réponds à quelques questions de tes élèves avant de ranger rapidement tes affaires et de quitter le lycée. Il est hors de question que tu restes dans ces murs quelques minutes de plus. Tu sais que tu devrais appeler Ron mais tu es incapable de penser à cela. Noa ? Tuer quelqu’un ? Et puis quoi encore ! Tu espères simplement qu’elle va bien, tu veux la voir, pouvoir la rassurer. Tu essaies de chasser de ton esprit les images de l’arrestation de ton beau-père mais elles reviennent sans cesse dans ton esprit. C’est la dernière fois que tu as été en contact avec la police. Depuis tu essaies d’éviter. Tu n’as donc aucune idée de comment les choses se passent pour Noa en ce moment et tu t’inquiètes. Elle n’est pas elle-même en danger de mort mais ils vont essayer de la faire parler, de lui faire avouer et pour cela toute technique est bonne non ? Il faut que tu parles à Ron, que tu saches ce qu’ils prévoient désormais, lui qui commence à bien les connaître mais pour l’instant tu veux voir Noa. Les embouteillages viennent faire monter ta frustration mais tu finis par arriver devant le commissariat de police. Tu ne sais même pas si Noa y est toujours, tu ne sais pas où elle est mais tu ne te vois pas te rendre à la prison la plus proche et demander de la voir et de lui parler parce que c’était toi qu’on allait mettre en prison. Tu passes la porte et n’hésite pas à aborder la réceptionniste du commissariat. « Je suis ici pour voir Noa Jacobs et je ne partirai pas tant que je ne l’aurai pas vue. » La femme de l’autre côté du comptoir te regarde peu impressionnée avant de te dire : « Si vous n’êtes pas son avocat, je vous conseille de repartir d’où vous venez jeune homme. » Tu lèves un sourcil à ces paroles. Jeune homme ? Non mais elle se prenait pour qui exactement ? L’inquiétude mêlée à l’anxiété, mêlée à l’idée que Noa pouvait réellement finir en prison te fit dire : « En plus de mettre des gens innocents derrière les barreaux en laissant courir les criminels, vous leur refusez tout droit de visite ? Vous vous croyez à Guantanamo ou quoi ? » Bon, tu exagérais un peu beaucoup, tu en avais conscience et clairement, la femme en face de toi en avait conscience. « Si vous ne me laissez pas voir Noa, je veux voir la personne qui l’a arrêté. Croyez-moi j’ai deux-trois choses à lui dire. » La première serait qu’arrêter une femme devant un enfant de quatre ans pour meurtre n’était pas une bonne idée. Déjà il risquait de te renvoyer devant le tribunal et ensuite, il allait falloir que tu expliques à Abel ce qui s’était passé pour qu’il comprenne sans lui faire comprendre que sa tante Noa risquait de ne plus faire partie de sa vie. « Ah inspecteur Zehri. Cet homme veut vous parler. Apparemment vous arrêtez des innocents. » Dit-elle en levant les yeux au ciel. Tu regardais l’homme devant toi avec une haine profonde dans les yeux. « Je suis là pour vous parler de Noa Jacobs et de son arrestation. » Dis-tu le plus calmement possible. S’il ne comprenait pas que tu ne partiras pas sans lui avoir parlé, c’était qu’il devait être un bien mauvais policier.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptySam 30 Juin 2018 - 21:50

Le gobelet de café passant d’une main à l’autre Anwar tentait sans succès de dompter les soubresauts de sa jambe droite sous la table du coffee shop. Il y avait quelque chose de triste à voir qu’il était prêt à bondir, à quitter la table dans la seconde tant le fait d’être assis seul avec elle jouait sur sa tension nerveuse et lui donnait l’impression de préférer être ailleurs ; D’être partout sauf ici. « Je ne comprends pas ce qui te dérange autant. Qu’est-ce que ça change ? Ce n'est pas comme si tu avais prévu de te remarier dans un futur proche ? »  Machinalement il suivait du regard les mains de la jeune femme, ses ongles recouverts d’une couche de vernis discrète comme elle se l’autorisait de temps en temps lorsqu’elle était de retour au pays, et l’annuaire au doigt duquel ne brillait plus d’alliance. Comme à son annuaire à lui. « À moins que … ? » Arquant un sourcil, il avait relevé les yeux vers elle « Non, bien sûr que non. » Pas de mariage ni maintenant ni peut-être jamais, le brun se pensait trop vieux pour démarrer un nouveau projet de vie à deux. Tant pis. « Mais ça rime à quoi ? Regarde-nous … Ça fait déjà des siècles qu’on aurait pu divorcer, c'est faire traîner les choses pour rien. C’est qu’un bout de papier. » Un bout de papier qui les liait encore l’un à l’autre comme s’il restait quoi que ce soit à sauver de leur couple. Comme s’ils ne savaient pas l’un et l’autre que sans leur fils pour faire le lien ils seraient redevenus des étrangers l’un pour l’autre dès le lycée terminé et leurs envies d’avenir se heurtant de tant d’incompatibilité. « Tu comprends vraiment pas ? » lui avait-elle alors lancé, excédée et malgré tout un brin hésitante « Je fais ça pour vous. » Pour eux ? En quoi faire s’étirer un mariage qui n’était que source de disputes pouvait-il être bénéfique pour lui, pour leur fils ? « S’il m’arrive quelque chose. T’auras droit à rien, si on n’est plus mariés. C’est une sécurité pour vous. » Ouvrant des yeux ronds, le brun était resté quelques secondes sans trouver quoi répondre et devant son silence sa femme avait directement enchaîné « Écoute je sais que les choses ne sont pas idylliques entre nous, et que tu n’aimes pas quand je parle de ce genre de possibilités, mais … » Non, il n’aimait pas. Il n'avait pas besoin qu’elle en parle pour y penser, tout le temps, chaque fois qu’elle partait, chaque fois qu’il regardait les informations, chaque fois qu’on annonçait la mort d’un militaire dans une région ou une autre du monde. « Je suis plus tranquille de partir en sachant que si ça se passe mal les choses seront réglées plus simplement ici. » Elle était plus tranquille, à la bonne heure. « Et moi je serais plus tranquille en te sachant pas dans un blindé à Pétaouchnock, mais il parait qu’on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie. » Il était inutilement acide, il en avait conscience, mais c’était plus fort que lui. Lui opposant un soupir, elle avait secoué la tête avant d’ajouter « Écoute si vraiment tu y tiens … je signerais les papiers. On prendra rendez-vous avec l'avocat et on n’en parlera plus. Promet-moi seulement d’y réfléchir d’abord, s'il te plait. » Le regard fuyant, Anwar avait jeté un œil à l'heure sur son téléphone et écrasé son gobelet vide entre ses doigts. « Je dois retourner bosser. » Quittant la table, il s’était fait l’économie d’un au revoir et avait simplement rejoint la rue, au croisement de laquelle se trouvait le poste de police.

Sa veste à la main il avait contourné le portique de sécurité par lequel devaient passer les visiteurs, et alors qu’il s’apprêtait à emprunter l'escalier menant aux étages il avait été verbalement alpagué par Patty depuis l'autre côté de la vitre du comptoir d’accueil « Ah inspecteur Zehri. Cet homme veut vous parler. Apparemment vous arrêtez des innocents. » Arquant un sourcil – une habitude, aujourd’hui – il avait laissé son regard dériver sur le bonhomme planté devant l'accueil et avec l’air d’être à deux doigts de piquer une crise de nerfs. « Je suis là pour vous parler de Noa Jacobs et de son arrestation. » La mention de la jeune femme le faisant tiquer, Anwar avait secoué la tête à l'intention de Patty pour signifier qu'il se chargeait du problème, et reportant son attention sur le nouveau venu il avait indiqué « Suivez-moi. » et directement repris sa marche en gageant que l'autre suivrait. Montant les trois étages jusqu'à son bureau en écoutant que les pas derrière lui, il avait laissé l'inconnu entrer le premier et avait refermé la porte derrière eux. « Inspecteur Zehri, donc. » avait-il alors repris en passant derrière son bureau pour s'installer, invitant l'autre homme à s'asseoir. « Et à qui ai-je l'honneur ? » Peu importe son identité l'homme était en tout cas doté d'un certain culot. Ou d'une certaine dose d'inconscience. Tentant de faire preuve d’impassibilité, son avis concernant Noa Jacobs n'appartenant qu'à lui, le policier avait pris le temps de taper le mot de passe de sa session puis avait reposé les yeux sur l'invité. « Je vous écoute. » Il arrêtait des innocents, paraît-il, comme si les choses étaient aussi simples, comme si tout était soit noir soit blanc sans aucune nuance au milieu. « Si ce que vous souhaitez c'est parler à mademoiselle Jacobs, vous devez bien vous douter que vous ne la trouverez pas ici. Je peux vous mettre en relation avec l'avocat qu'on lui a commis d'office pour le moment, si vous voulez, il vous en dira plus sur les modalités de visites. Mais il faut généralement compter quelques jours, le temps que la machine judiciaire se mette en route. » Pas que le bonhomme semble se satisfaire de cela.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptyJeu 12 Juil 2018 - 8:28

anwar & arthur

Noa a été arrêtée, Noa est en prison … Tu n’arrives pas à imaginer ton amie dans cette situation, tu n’arrives pas à imaginer que les choses en soient arrivées là. Certes, tu avais été le premier à la mettre en garde en lui disant que cela pouvait très bien lui arriver mais tu avais voulu lui faire peur pour qu’elle prenne enfin un avocat. Tu savais au fond de toi que c’était une possibilité mais tu ne l’avais pas sérieusement envisagée parce que pour toi, la police était une institution qui faisait correctement son travail et qui ne mettait pas en prison des gens innocents. Clairement, tu avais beaucoup trop confiance dans cette institution car mettre Noa derrière les barreaux c’était faire une erreur monumentale, tu ne étais persuadé. Tu savais que certainement beaucoup de proches de personnes soupçonnées de crimes pensent comme toi mais si tu avais des doutes sur Noa et sur son comportement, tu ne serais pas au commissariat de police en train de faire une scène à la réception pour voir ton amie. Tu es bien conscient que tu es en train de faire une scène et cela ne te ressemble pas. Toute ta vie tu as été le citoyen modèle, n’en faisant jamais trop ni pas assez, c’est d’ailleurs rare que tu passes la porte du commissariat et la dernière fois c’était quand ton beau-père c’était fait arrêté. Tu préfères pousser ce souvenir très loin dans ton esprit mais des images d’une salle d’interrogatoire se matérialisent malgré toi dans ton esprit et tu te revois, du haut de tes vingt ans en train de raconter ton histoire aux policiers. Tu ne sais toujours pas ce que ton récit a pu leur apprendre parce qu’au final, tu n’avais pas grand chose à raconter à part le fait que tu n’avais pas écouté ta sœur quand elle avait parlé et que vous hébergiez un pédophile et un violeur depuis plusieurs années sous votre toit. Mais ce n’était pas la question aujourd’hui, ton ex-beau-père était certainement encore en prison ou alors, tu l’espérais, loin de Brisbane. Non, aujourd’hui tu étais là pour Noa et tu refusais de partir sans l’avoir vue ou sans avoir parlé au policier qui l’avait arrêtée. Parce que tu étais très inquiet pour ton ami mais tu étais profondément en colère contre la personne qui l’avait arrêtée devant ton fils qui avait vu sa tante se faire passer les menottes et être emportée par une voiture de police. Outre le fait qu’Angelina était en train de paniquer pensant que tu laissais ton fils avec des criminels, tu allais devoir expliquer à ton fils pourquoi sa tante venait de se faire arrêter. Chose que tu aurais préféré lui cacher à quatre ans vu que Noa ne va pas se faire condamner, elle est innocente. Enfin, tu l’espères parce que tu commences sincèrement à douter des capacités de vos institutions à faire correctement leur travail. Est-ce que le but était d’arrêter le tueur ou de faire croire que l’on avait arrêté le tueur ? Tu n’en savais rien mais plus rien ne t’étonnait. Tu étais en train de faire une scène à la réception quand soudain un homme arriva, un homme avec un badge à qui la secrétaire s’adressa de suite et qui te dit : « Suivez-moi. » Sans un mot de plus, tu suivis l’homme ne cherchant pas à faire une scène à l’entrée du commissariat. Il te permettait de rentrer dans le bâtiment et tu allais pouvoir lui dire exactement ce que tu pensais car apparemment c’était lui qui avait arrêté Noa ou du moins il faisait parti de l’équipe qui l’avait arrêtée vu que la personne à l’accueil l’avait indiqué comme tel. Tu montais les étages à sa suite sans un mot avant d’entrer dans le bureau qu’il t’indiquait : « Inspecteur Zehri, donc. Et à qui ai-je l'honneur ? » Tu le regardais avec un sourcil levé. Est-ce que cela avait de l’importance ? Il était clair que tu étais un proche de Noa et tu savais qu’en lui donnant ton nom tu risquais possiblement des poursuites si tu allais trop loin mais tu n’avais jamais été un lâche et cela n’allait pas commencer aujourd’hui. « Arthur Iver. Je suis un ami de Noa. » Un ami proche évidemment mais il le devinera tout seul car une simple connaissance ne serait jamais venue au commissariat chercher des réponses à ses questions. Non, toi tu voulais voir Noa, tu voulais la rassurer, tu voulais lui dire que tout allait bien se passer parce que tu veilleras à ce que cela soit le cas. « Je vous écoute. Si ce que vous souhaitez c'est parler à mademoiselle Jacobs, vous devez bien vous douter que vous ne la trouverez pas ici. Je peux vous mettre en relation avec l'avocat qu'on lui a commis d'office pour le moment, si vous voulez, il vous en dira plus sur les modalités de visites. Mais il faut généralement compter quelques jours, le temps que la machine judiciaire se mette en route. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un rictus. La vérité c’était que tu avais envie de pleurer. L’idée que Noa passe devant une cours de justice t’était inimaginable. Mais tu étais trop sur les nerfs, tu étais trop énervé pour pleurer. Tu ne doutes pas que tu vas finir par t’effondrer mais pas maintenant, pas devant cet homme. « C’est évident, quelle idée de penser que vous en l’auriez pas encore envoyée en prison ! » Dis-tu sur un ton sarcastique. Certainement que tous les condamnés y restent le temps de leur procès, des procès qui peuvent durer bien longtemps malheureusement. « J’espère que vous êtes satisfaits. En plus de lui offrir un séjour en prison coupé de tous, vous venez de lui pourrir la vie. Quand elle sortira de cette merde dans laquelle vous l’avez mise, et j’ai bien dit quand et pas si, personne ne voudra l’embaucher. » Dis-tu en colère. Pas dans le boulot qu’elle faisait. C’est le genre de chose qui laisse des traces surtout que tu ne doutais pas que les journaux allaient titre sur l’affaire le lendemain, tout le monde sera au courant. « A votre place, je ne fermerai pas le dossier tout de suite, je continuerai à travailler dessus parce que mettre les innocents en prison c’est bien, ça donne l’impression que l’on fait bien son boulot, que la police est efficace mais cela n’empêche qu’un meurtrier court toujours les rues de Brisbane. » Lui crachas-tu à la figure. Oui parce qu’il avait peut-être fait plaisir à sa hiérarchie mais un meurtrier était toujours en liberté. « Et vous étiez obligée de l’arrêter à ce moment là ? Vous n’auriez pas pu attendre qu’elle soit seule ? Comment je suis censé expliquer à mon fils de quatre ans que sa tante a été arrêtée pour un meurtre qu’elle n’a pas commis alors que la semaine dernière elle l’accompagnait sur le toboggan de la piscine ? » Tu étais hors de toi, cette ultime question était celle qui te paraissait la plus aberrante. Qu’ils aient décidé d’arrêter Noa c’est un problème mais il y a manière et manière de faire les choses. Tu passais sous silence le fait que tu n’allais certainement pas pouvoir voir ton fils avant quelques temps suite à cela parce que ça c’était un autre problème.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptyJeu 2 Aoû 2018 - 18:49

L’esprit encore plein de ses propres tracas personnels, Anwar avait été happé dès son arrivée dans le hall du poste de police par la voix familière de l’agent d’accueil et redescendu aussi sec sur terre lorsqu’elle avait désigné le bonhomme qui avait semble-t-il des comptes à régler avec lui. Depuis que le policier avait changé de service et de commissariat il était moins souvent confronté à la virulence de tiers ; Il y avait bien les suspects récalcitrants et les futurs coupables, tout à leur volonté de s’en tirer à bon compte, mais en réalité les meurtres mystérieux étaient rares et Anwar faisait face à des conjoints violents ou à des parents maltraitants bien plus qu’aux tueurs charismatiques de séries télévisées. Et de parfaits inconnus qui débarquaient dans son bureau pour l’accuser d’avoir mal fait son travail il n’en avait jamais eu depuis qu’il était attaché aux homicides. Loin de se laisser déstabiliser pour autant, le brun avait conduit le nouveau venu jusqu’à l’étage sans un mot de plus, lui indiquant son bureau d’un geste et refermant derrière eux, prenant le temps de s’installer avant d’enfin questionner le bonhomme sur son identité. Seulement son identité, les raisons de sa venue semblant limpides depuis l’instant où le nom de Noa Jacobs avait été prononcé. « Arthur Iver. Je suis un ami de Noa. » Rien d’étonnant, rien qu’Anwar n’ait pas déjà deviné, et se retenant simplement par principe de noter le nom du jeune homme en se contentant de le garder dans un coin de sa tête, il l’avait laissé s’exprimer après l’avoir simplement mis en garde sur ce qu’il pouvait attendre ou espérer d’une visite de la désormais inculpée. Loin de s’en contenter pourtant, le brun avait semblé tomber des nues en comprenant que son amie n’était plus là, qu’il ne la verrait pas, pas aujourd’hui. « C’est évident, quelle idée de penser que vous en l’auriez pas encore envoyée en prison ! J’espère que vous êtes satisfaits. En plus de lui offrir un séjour en prison coupé de tous, vous venez de lui pourrir la vie. Quand elle sortira de cette merde dans laquelle vous l’avez mise, et j’ai bien dit quand et pas si, personne ne voudra l’embaucher. » Tentant de garder au mieux la face, Anwar peinait malgré tout à masquer totalement sa gêne face au dénommé Arthur. Difficile de rester impassible quand on entendait de la bouche d’un autre ce qu’on se répétait à soi-même depuis plusieurs jours, depuis que l’on savait l’arrestation de la jeune femme inéluctable sans preuve de dernière minute tout en s’étant persuadé de son innocence. Déglutissant, le policier avait finalement secoué la tête avant d’opposer avec calme « Il n’est pas question de savoir si je suis satisfait ou pas. J’enquête, c’est mon travail, je réunis des preuves et je constitue des faisceaux d’indices, et c’est à la justice de décider si elle accuse ou non, si elle inculpe ou non. » Ce n’était pas important son avis sur la question, son intuition ne valait rien contre les preuves tangibles – ou l’absence de preuves, qui dans le cas présent faisait défaut à l’amie du jeune homme. Hors de lui, l’homme semblait avoir à peine écouté sa réponse et vociférait déjà « À votre place, je ne fermerai pas le dossier tout de suite, je continuerai à travailler dessus parce que mettre les innocents en prison c’est bien, ça donne l’impression que l’on fait bien son boulot, que la police est efficace mais cela n’empêche qu’un meurtrier court toujours les rues de Brisbane. » Un rictus agacé s’étirant peu à peu sur son visage, Anwar avait croisé les bras et lâché dans un souffle et avant toute autre chose « Je baisserais d’un ton, si j’étais vous. » en s’appuyant un peu plus sur le dossier de son fauteuil. « Et le dossier n’est pas fermé, l’enquête n’est pas close. Alors je propose que vous vous en teniez à votre rôle d’ami et contactiez son avocat pour aller lui rendre visite, et que vous me laissiez faire mon travail. » Qu’espérait-il au juste ? Que parce qu’un illustre inconnu se pointait au commissariat et piquait une crise comme un môme dans un rayon de supermarché le juge allait subitement faire marche arrière, et l’accueillir à bras ouverts pour lui taper sur l’épaule en disant « Heureusement que vous étiez là pour nous dire qu’elle est innocente, si vous le dites c’est forcément la vérité. » ? Non. Et finalement ce fut la dernière intervention du bonhomme qui finit de craqueler les certitudes d’Anwar « Et vous étiez obligée de l’arrêter à ce moment-là ? Vous n’auriez pas pu attendre qu’elle soit seule ? Comment je suis censé expliquer à mon fils de quatre ans que sa tante a été arrêtée pour un meurtre qu’elle n’a pas commis alors que la semaine dernière elle l’accompagnait sur le toboggan de la piscine ? » Grimaçant légèrement, il avait détourné le regard un quart de seconde et passé une main sur sa nuque avec dépit. Avoir dû procéder à une arrestation devant un enfant, aussi jeune qui plus est, n’était pas un fait d’arme dont il aurait un jour envie de se vanter. « Je suis sincèrement désolé que votre fils ait du assister à ça. » avait-il alors admis en reposant les yeux sur le dénommé Arthur et en tentant de faire preuve de sa bonne foi. « Mais il y a une procédure à respecter, on n’arrête pas les gens comme on veut et quand on veut, et mes collègues et moi ne pouvions pas nous douter que mademoiselle Jacobs serait accompagnée d’un enfant au moment de son arrestation. » Il était pieds et poings liés, contrairement à ce que son interlocuteur semblait s’imaginer Anwar n’était pas décisionnaire et se contentait d’appliquer procédures et décisions prises bien au-dessus de lui. Se redressant sur son siège, le policier avait alors admis « Écoutez … à titre purement personnel, je ne suis pas convaincu de la culpabilité de votre amie. Mais mon avis n’a pas plus d’importance que le votre, ce qu’il me faut ce sont des preuves tangibles et irréfutables de son innocence, sans ça elle restera où elle est et vos scandales n’y changeront rien. » Alors qu’avait-il de tangible à lui apporter, au juste ? Quoi de plus que des « Je la connais. » ou « Je sais qu’elle est innocente. » qui ne convaincraient personne ? « Actuellement tout ce que j'ai, c'est un adolescent poignardé à mort et laissé agonisant dans une benne à ordures, comme un déchet. » Volontairement dur, le ton d’Anwar s’était refait sérieux « Un adolescent avec lequel mademoiselle Jacobs a des antécédents d’altercations, autrement dit un mobile suffisant. Et aucun alibi vérifiable pour le créneau donné par le médecin légiste concernant l’heure de la mort. Alors dites-moi, Monsieur Iver, que feriez-vous à ma place ? » La question n’en était pas vraiment une au fond, Annie se foutait bien de ce que son interlocuteur ferait à sa place, l’un était flic et l'autre non, il n’y en avait qu’un sur deux à savoir quoi faire face aux stagnations d’une enquête de police.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptySam 18 Aoû 2018 - 15:58

anwar & arthur

Il ne fallait pas être un génie pour savoir que ce que ta petite visite au commissariat n’aura aucun effet sur la situation de Noa. Au fond de toi, tu l’as toujours su. Mais tu as tellement été pris au dépourvu, tu ne sais tellement pas comment lui venir en aide, quoi faire qu’il faut que tu passes ta colère et ton indignation sur quelqu’un. C’est idiot car tu aurais été le premier citoyen de Brisbane à organiser des levées de fonds pour la police, à participer aux actions caritatives pour augmenter leurs moyens, à les soutenir car tu pensais foncièrement qu’ils faisaient bien leur travail. Mais si c’était le cas, pourquoi est-ce qu’ils avaient mis Noa derrière les barreaux ? Noa qui, quand vous étiez gosses, pleurait quand un animal se blessait ? A quel moment ils ont pu avoir assez de preuves pour penser qu’elle avait pu tuer un autre être humain ? Tu n’arrivais pas à croire qu’ils aient pu arriver à une telle conclusion et tu ne voulais pas que ton amie croupisse en prison. Non, ça il en était hors de question. Alors tu avais pris la route du commissariat, une route que tu n’avais pas empruntée depuis tes vingt ans, quand ton beau-père avait été arrêté et que l’on était venu te chercher pour parler aux policiers. Tes deux sœurs étaient déjà loin, il ne restait que toi. Ces images que tu refoulais depuis des années ressurgissaient aussi claires que si les faits s’étaient déroulés hier. Mais aujourd’hui ce n’est pas du côté des policiers que tu es mais du côté de la présumée assassine. Alors quand tu as devant toi l’homme qui l’a arrêtée, l’homme qui a dû enquêter sur ce meurtre, tu ne peux t’empêcher de le détester d’avoir mis Noa dans cette situation. Car quand elle sortira, oui quand et pas si, dans quel état alliez-vous la retrouver ? « Il n’est pas question de savoir si je suis satisfait ou pas. J’enquête, c’est mon travail, je réunis des preuves et je constitue des faisceaux d’indices, et c’est à la justice de décider si elle accuse ou non, si elle inculpe ou non. » Oh belle théorie … Non, tu ne crois pas une seule seconde que les policiers n’éprouvent pas une certaine satisfaction quand ils attrapent les coupables ou présumés coupables. C’est bien trop simple de laisser le verdict reposer sur le système judiciaire. La police joue un rôle là-dedans, qu’elle le reconnaisse ou non. Tu te retiens de laisser échapper un rire ironique, tu n’avais pas complètement perdu l’esprit, te faire arrêter n’était pas une très bonne idée et n’aiderait pas Noa. « Et bien puisque vous parlez de preuves, je suis intrigué de savoir ce que vous avez trouvé pour penser qu’une femme qui s’épuise à aider les adolescents à problèmes depuis plus de dix ans et qui s’est reconvertie dans le combat contre les maladies graves puisse tuer un homme de sang froid. » Tu n’arrivais pas à comprendre à quel moment cela faisait sens pour la police d’arrêter quelqu’un comme Noa. Oui, c’était une proie facile, tu ne doutais pas que sa maladresse naturelle avait dû la mettre dans de beaux draps lors d’un interrogatoire mais … De toute manière, tout ce que tu pourras dire à cet homme ne changera rien car Noa n’est plus de sa responsabilité désormais d’après ce que tu comprends. Tu ne pus t’empêcher de lui faire remarquer qu’il vaudrait mieux qu’il continue à chercher car il avait peut-être rassuré les habitants de Brisbane mais le meurtrier courrait toujours les rues. « Je baisserais d’un ton, si j’étais vous. Et le dossier n’est pas fermé, l’enquête n’est pas close. Alors je propose que vous vous en teniez à votre rôle d’ami et contactiez son avocat pour aller lui rendre visite, et que vous me laissiez faire mon travail. » Tu savais qu’il avait raison. C’était ce que tu aurais dû faire mais cela ne te semblait pas suffisant. Tu n’aimais pas être impuissant dans une situation comme celle que tu étais en train de vivre, tu détestais ça. Mais tu savais reconnaître quand cela ne servait à rien et que c’était perdu d’avance et sur ce coup-là, il valait mieux laisser tomber. Par contre, il y avait encore un sujet que tu voulais aborder avec cet homme et qui concernait l’arrestation de Noa. Enfin plutôt ses circonstances parce que tu ne comprenais pas pourquoi il avait fallu l’arrêter à ce moment-là. Ce n’était pas comme si elle aurait pris la fuite … « Je suis sincèrement désolé que votre fils ait du assister à ça. Mais il y a une procédure à respecter, on n’arrête pas les gens comme on veut et quand on veut, et mes collègues et moi ne pouvions pas nous douter que mademoiselle Jacobs serait accompagnée d’un enfant au moment de son arrestation. » L’homme en face de toi avait l’air réellement désolé ce qui te surprit. Par contre, tu n’étais pas d’accord avec ce qui sortait de sa bouche. Tu pouvais comprendre qu’ils aient eu à l’arrêter à ce moment précis mais ils avaient forcément vu qu’elle était avec un enfant. Ne pouvaient-ils pas attendre quelques minutes pour voir si elle ne finissait pas par s’éloigner ? Etait-ce trop demander ? « Non c’est certain mais une fois sur place ? Attendre quelques minutes était-ce trop demander ? Ce n’est pas comme si Noa était une grande sportive et aurait fui en courant, vous l’auriez rattrapée en deux enjambées. » Dis-tu en haussant les épaules. Bon, peut-être pas, Noa n’était pas non plus irrécupérable en sport mais ils n’auraient pas eu trop de mal à l’arrêter, ça tu n’en doutais pas une seule seconde. Ce à quoi tu ne t’attendais pas, c’était aux paroles qui sortirent ensuite de la bouche de l’homme en face de toi : « Écoutez … à titre purement personnel, je ne suis pas convaincu de la culpabilité de votre amie. Mais mon avis n’a pas plus d’importance que le votre, ce qu’il me faut ce sont des preuves tangibles et irréfutables de son innocence, sans ça elle restera où elle est et vos scandales n’y changeront rien. Actuellement tout ce que j'ai, c'est un adolescent poignardé à mort et laissé agonisant dans une benne à ordures, comme un déchet. Un adolescent avec lequel mademoiselle Jacobs a des antécédents d’altercations, autrement dit un mobile suffisant. Et aucun alibi vérifiable pour le créneau donné par le médecin légiste concernant l’heure de la mort. Alors dites-moi, Monsieur Iver, que feriez-vous à ma place ? » Il soulevait un point irréfutable, tu le savais bien. Si tu avais pu être l’alibi de Noa, tu aurais témoigné sans plus attendre mais ce n’était pas une possibilité vu l’état actuel des choses. Soupirant, tu finis par te laisser tomber dans une chaise en face de ce bureau qui vous séparait depuis le début de votre discussion. Qu’est-ce que tu aurais fait ? Tu n’en sais rien. Mais tu trouves ça un peu facile que Noa se fasse arrêter juste parce qu’elle était certainement seule ce soir-là. Cet adolescent ne devait pas être le premier et ne sera pas le dernier avec qui elle se crêpera le chignon, la connaissant elle voulait certainement l’aider. Et puis Noa n’avait pas la force de mettre un corps dans une benne à ordures … « A votre place je me poserai des questions. Vous avez vu et arrêté Noa, est-ce qu’elle vous a paru avoir assez de force pour soulever un adolescent et le déposer dans une benne à ordures ? » Lui demandas-tu un sourcil levé. « Je trouve vos preuves légèrement douteuses mais je suppose que l’on n’arrête pas les gens n’importe comment donc vous devez penser que c’est suffisant. » Ajoutas-tu en haussant les épaules. « Si Noa finit en taule parce qu’elle s’est acharnée à aider un adolescent qui a continuellement refusé son aide et a fini par se faire descendre pour une raison sordide … » Tu ne finis pas ta phrase parce que tu ne sais pas ce que tu feras mais ce ne sera pas très joli et c’était certainement ce qui se profilait à l’horizon pour l’instant. « Elle vous a dit qu’elle était où quand il est mort ? » Pas avec toi sinon on t’aurait convoqué bien plus tôt mais ce n’était pas pour ça que tu demandais.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptySam 22 Sep 2018 - 1:21

L’homme était buté, restait bloqué sur des idées à l’évidence bien arrêtées, et Anwar sentait déjà au fond de lui qu’il ne parviendrait pas à lui faire entendre raison. Une partie de lui s’en agaçait profondément, et malgré tout l’autre ne pouvait que comprendre la nécessité pour lui de se ranger à sa fidélité envers leur connaissance commune ; Il était son ami, après tout, on ne pouvait pas attendre la moindre impartialité de sa part. Pour autant, le policier avait fait de son mieux pour le mettre au fait des obligations qui reposaient sur la police en général et sur lui en particulier : il n’était pas juge, et son rôle n’était pas de décider de la culpabilité ou de l’innocence d’autrui. Et Dieu seul sait qu’il trouvait sa position actuelle déjà suffisamment inconfortable. Loin de s’en contenter, l’homme avait de son côté préféré renchérir « Et bien puisque vous parlez de preuves, je suis intrigué de savoir ce que vous avez trouvé pour penser qu’une femme qui s’épuise à aider les adolescents à problèmes depuis plus de dix ans et qui s’est reconvertie dans le combat contre les maladies graves puisse tuer un homme de sang-froid. » et obtenu de la part d’Anwar un silence de plusieurs secondes, que le côté bon samaritain de Noa Jacobs avait laissé songeur un instant bien qu’il n’ait pas attendu les révélations du bonhomme pour en avoir conscience ; Il était enquêteur, après tout. « Les personnes qui commettent l’irréparable ne sont pas toutes des meurtriers de sang-froid. C’est même une minorité. » Mais sans doute n’était-ce pas le sujet, pas vrai ? Pourtant bien que suspecte depuis les débuts de l’enquête Jacobs n’entrait pas dans la catégorie des tueurs méticuleux, des assassins qui prévoyaient leur coup à l’avance et tentaient de voir se dérouler sans accroc le « crime parfait » si souvent fantasmé par les amateurs de polars. Si culpabilité il y avait Anwar ne l’imaginait pas autrement que comme un coup de sang fatal, une situation dans laquelle les nerfs de la jeune femme auraient été poussés à bout, peut-être même une situation de légitime défense qui aurait pu jouer en sa faveur si elle ne clamait pas avec autant de constance une innocence totale et irrévocable. Comme une majorité d’occupants de prisons, somme toute, et pour cette même majorité leur arrestation avait été une injustice pour laquelle le moment était mal choisi – mais y’avait-il un bon moment pour arrêter quelqu’un ? « Non c’est certain mais une fois sur place ? Attendre quelques minutes était-ce trop demander ? Ce n’est pas comme si Noa était une grande sportive et aurait fui en courant, vous l’auriez rattrapée en deux enjambées. » Passant sur le fait que l’homme sous-estimait sans doute un brin son amie, Anwar avait répondu à son haussement d’épaules par un second, sans aucune intention de reconnaître le moindre à ce sujet. « Et si elle était restée avec votre fils tout l’après-midi ? J’aurais dû profiter du soleil dans un coin et attendre sagement que le moment soit plus arrangeant pour mademoiselle Jacobs ? » Bientôt ce serait à la police de se tenir à la disposition des criminels et non pas l’inverse, c’était le monde à l’envers. « Ce n’est pas notre seule enquête en cours, notre pile de dossiers ne désemplie pas, vous n’imaginez quand même pas que je vais perdre une journée entière de travail et d’investigations parce qu’un suspect m’aura dit « le timing de cette arrestation ne m’arrange pas du tout » ? Je suis vraiment désolé que le moment n’ait pas été opportun pour votre fils, mais ce sont les aléas de la justice. » Et qu’on se le dise, Anwar s’estimait déjà bon seigneur de s’en être excusé alors qu’il n’avait rien fait de plus que son travail ; Son interlocuteur ne se rendait clairement pas compte que la police n’était pas là pour faire de la justice à la carte. De même que les faits étaient les faits, et que les présomptions n’avaient pas lieu d’être dans une enquête policière : son opinion personnelle n’avait pas plus d’importance ou de poids que celle de son détracteur du moment, et seuls les faits pouvant être avérés pesaient dans la balance. La malchance voulaient que les faits en questions soient à charge et non pas à décharge de la suspecte, et voilà où ils en étaient désormais. Avec ce qu’Anwar interprétait comme un brin d’arrogance, Arthur Iver semblait malgré tout croire que du haut de sa subjectivité la plus totale il serait capable d’élucider tout seul les mystères qu’une équipe de police entière n’était pas parvenue à percer. Encore un qui ne se mouchait pas du coude, et faisait presque regretter à l’inspecteur d’avoir voulu faire preuve de demi-mesure et de compréhension. « À votre place je me poserai des questions. Vous avez vu et arrêté Noa, est-ce qu’elle vous a paru avoir assez de force pour soulever un adolescent et le déposer dans une benne à ordures ? Je trouve vos preuves légèrement douteuses mais je suppose que l’on n’arrête pas les gens n’importe comment donc vous devez penser que c’est suffisant. » Douteuses, rien de moins, avec en prime une arrogance dans la voix qui agaçait le policier et l’avait fait se redresser sur sa chaise pour rétorquer avec cynisme « J’ignorais que vous possédiez des compétences d’expertise en matière de scènes de crimes, n’hésitez pas à postuler à la brigade scientifique pour leur prêter main forte, je suis sûr qu’ils ont besoin d’enquêteurs du dimanche. » Cette comédie avait suffisamment durée, et Anwar doutant que cette discussion ne les mène à quoi que ce soit de concret il s’apprêtait à simplement donner congé au bonhomme en espérant qu’il n’ait pas à se le faire dire deux fois pour débarrasser le plancher. Le poing subitement serré, l’homme face à lui avait néanmoins rouvert la bouche, seulement pour vociférer un « Si Noa finit en taule parce qu’elle s’est acharnée à aider un adolescent qui a continuellement refusé son aide et a fini par se faire descendre pour une raison sordide … » qu’il n’avait pas réussi à terminer, et si le policier s’était gardé de toute réflexion quant au fait que blâmer la victime était une bien étrange manière de montrer sa bonne foi, il n’en pensait pas moins. « Elle vous a dit qu’elle était où quand il est mort ? » Et voilà qu’après avoir étalé son arrogance et sa mauvaise foi il désirait des informations sur un dossier qui ne le considérait en rien – d’un point de vue strictement juridique, en tout cas. « Il faudra lui poser la question, je n’ai pas pour habitude de discuter d’une enquête en cours avec une personne extérieure au dossier. » Autrement dit, bas les pattes. « Mais si vous souhaitez vraiment l’aider, vous devriez la convaincre de se montrer un peu plus coopérative, pour quelqu’un qui se dit innocent elle se fait tout de même désirer pour lâcher la moindre bribe d’information, et ça ne joue clairement pas en sa faveur. » Mais sans doute le sauveur de ces dames ici présent l’accuserait-il encore d’essayer de piéger la jeune femme ; Comme si Anwar avait le moindre intérêt personnel à la voir rester en prison.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptyLun 1 Oct 2018 - 9:02

anwar & arthur

Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que cette conversation n’allait nulle part. Toi, tu avais envie de lui faire comprendre que Noa était innocente, que jamais elle n’aurait pu commettre un tel acte et qu’il venait d’envoyer en prison, au milieu de criminels une femme dont la vie ne sera plus jamais la même. Tu n’es pas un grand fanatique des séries policières ou des émissions où l’on parle sans arrêtes d’enquêtes non élucidées ou de mauvaises arrestations mais tu savais que cela arrivait bien plus souvent que tu ne pouvais l’imaginer et tu savais déjà que les journaux allaient titrer demain matin qu’ils avaient arrêté une femme pour cette histoire de meurtre et que tout le monde pouvait dormir sur ses deux oreilles. Que ton interlocuteur veuille le reconnaître ou non, cette arrestation devait arranger un petit peu la police de Brisbane et au moins les mettre à l’abri de reproches pendant quelques temps. Le temps de trouver le réel suspect ? Tu n’en savais rien. Tu étais rassuré de savoir que l’enquête ne s’arrêtait pas là cependant parce que tu comptais bien voir Noa sortir de prison et tu n’étais pas assez orgueilleux pour penser que ce sera toi qui trouveras les preuves pour l’en disculper. Non, toi tu es professeur de mathématiques, tu ne travailles pas dans la police et même si ton comportement aujourd’hui n’en fait pas vraiment la démonstration, tu sais reconnaître tes limites. Au fond, c’était l’adrénaline et la colère qui t’avaient amené au poste de police mais tu ne doutais pas que tu allais rapidement te rendre compte que c’était un déplacement vain et qui aurait pu te coûter cher. Pour l’instant, tu ne peux t’empêcher de faire remarquer à ton interlocuteur que Noa a certainement le profil le moins criminel du monde car elle a passé le plus clair de son temps à vouloir aider les autres depuis qu’elle a vu le jour et l’imaginer tuer un jeune homme simplement parce qu’ils avaient un désagrément était risible à tes yeux. « Les personnes qui commettent l’irréparable ne sont pas toutes des meurtriers de sang-froid. C’est même une minorité. » Là non plus, il ne fallait pas être un professionnel pour le savoir. En effet, toutes les personnes amenées à tuer ne sont pas des personnes qui ont un profil qui pourrait laisser penser qu’un jour ils craqueront et qu’un jour ils seront amenés à tuer. Mais cela n’empêchait pas qu’il devait avouer que Noa n’avait pas du tout le profil et en plus de cela, elle était une personne avec beaucoup de patience qu’il fallait vraiment user pour qu’elle s’énerve. Même un excès de colère n’aurait pas expliqué qu’elle se mette soudainement à tuer des jeunes gens qu’elle passait le plus clair de son temps à sortir de la galère. Tu fis le choix de ne rien répondre à l’homme en face de toi car il était très certainement aussi borné que toi. Pour lui, ce n’était qu’un travail, arrêter Noa ou une autre personne ça devait être la même chose. Et tu sais très bien qu’il faut envisager que tout le monde soit coupable mais tu ne comprends pas les preuves qui ont pu amener Noa à être arrêtée. Changeant de sujet, tu ne peux t’empêcher de faire remarquer à ton interlocuteur qu’arrêter Noa devant ton fils n’avait pas été sa meilleure idée. Tu refusais d’entrer dans les détails mais il venait de te causer un sacré nombre de problèmes en plus d’avoir envoyé une de tes meilleures amies en prison. « Et si elle était restée avec votre fils tout l’après-midi ? J’aurais dû profiter du soleil dans un coin et attendre sagement que le moment soit plus arrangeant pour mademoiselle Jacobs ? Ce n’est pas notre seule enquête en cours, notre pile de dossiers ne désemplie pas, vous n’imaginez quand même pas que je vais perdre une journée entière de travail et d’investigations parce qu’un suspect m’aura dit « le timing de cette arrestation ne m’arrange pas du tout » ? Je suis vraiment désolé que le moment n’ait pas été opportun pour votre fils, mais ce sont les aléas de la justice. » Les aléas de la justice … Laissez-moi rire … Oui, on se réfugie derrière ce que l’on peut. Tu ne doutais pas que les affaires ne manquaient pas pour la police de la ville mais tu ne pouvais pas t’empêcher d’en vouloir à ton interlocuteur d’avoir arrêté Noa devant Abel. Il n’avait peut-être pas le choix mais tu refusais de lui donner ne serait-ce qu’un peu raison sur ce sujet, ce ne sera pas possible pour toi. « Les aléas de la justice … Mais quelle justice exactement ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander. Parce qu’une justice qui arrête et met en prison Noa ne devait pas être une justice très performante. « Je n’ai plus qu’à espérer que cette affaire ne se termine pas en erreur judiciaire. » Oui parce que des personnes condamnées alors qu’elles étaient innocentes, cela existait aussi bel et bien dans votre si belle et si magnifique justice. La partie rationnelle de ton cerveau savait qu’il avait raison, que tu étais en train de faire un caprice inutile mais tu n’avais pas envie d’être rationnel et tu ne pensais pas en être capable. C’est facile de rester détaché, de bien se comporter quand on n’est pas un proche de la personne inculpée. Tu aimerais voir s’il prend les choses avec autant de zèle si c’était un de ses proches derrière les barreaux. Tu fis remarquer à l’homme en face de toi que tu trouvais ses preuves assez peu discriminantes, du moins, celles qu’il t’avait confié avoir. « J’ignorais que vous possédiez des compétences d’expertise en matière de scènes de crimes, n’hésitez pas à postuler à la brigade scientifique pour leur prêter main forte, je suis sûr qu’ils ont besoin d’enquêteurs du dimanche. » S’il y avait bien un métier que tu n’avais jamais envisagé c’était celui de policier. Jamais l’idée ne t’était venue de te lancer dans les forces de l’ordre et tu n’en avais toujours pas la moindre envie aujourd’hui. « Je préfère me contenter d’exercer en temps que professeur, je n’ai aucune envie de rejoindre vos rangs. » Et cette envie n’allait pas grandir avec cette histoire avec Noa c’était sûr et certain. Tu n’avais pas manqué de noter le ton ironique et sarcastique de ton interlocuteur mais tu avais préféré l’ignorer. « Il faudra lui poser la question, je n’ai pas pour habitude de discuter d’une enquête en cours avec une personne extérieure au dossier. Mais si vous souhaitez vraiment l’aider, vous devriez la convaincre de se montrer un peu plus coopérative, pour quelqu’un qui se dit innocent elle se fait tout de même désirer pour lâcher la moindre bribe d’information, et ça ne joue clairement pas en sa faveur. » Tu laissais échapper un petit rire à ces paroles. Il était sérieux ? Il voulait qu’elle se mette à être coopérative ? Tu te souviens parfaitement bien de l’après-midi que tu as passé avec Noa au centre aquatique. Tu te souviens qu’elle t’a confié être venue parler à la police sans avocat pour les aider dans l’enquête. Et où est-ce que cela l’avait menée ? Derrière les barreaux. « Je ne manquerai pas de le lui demander. » Parce que tu comptais bien aller lui rendre visite le plus vite possible, il allait simplement falloir que tu regardes les démarches à faire pour cela. « Et je ne pense pas que coopérer aveuglément soit une bonne décision. Elle est déjà venue coopérer, sans avocat, pour vous aider et regardez où cela l’a menée ! Je doute qu’elle pense que recommencer soit une très bonne idée. » Comprendre la logique derrière ce raisonnement n’était pas bien difficile.
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Message(#)innocent until proven guilty - anwar EmptyMar 13 Nov 2018 - 16:19

Anwar n’avait plus espoir de faire entendre raison à l’homme en face de lui, qui camperait sur ses propres positions autant que lui campait sur les siennes. Ce n’était même pas tant une question d’opinion qu’une question de camp, l’un ayant malgré tout foi en son travail et l’autre ayant foi en une personne qui comptait pour lui. Annie comprenait, si Tess, ou Tad, ou n’importe lequel de ses proches se retrouvait pris dans la spirale d’une sale histoire de ce genre il prendrait parti pour lui sans la moindre hésitation … Mais dans l’enquête actuelle il n’avait pas le rôle de l’ami, et face à l’agacement de son interlocuteur qui questionnait « Les aléas de la justice … Mais quelle justice exactement ? » avec amertume, le policier ne pouvait qu’offrir un silence qui ne nuirait pas à son devoir de réserve. « Je n’ai plus qu’à espérer que cette affaire ne se termine pas en erreur judiciaire. » Malgré lui Anwar avait laissé échapper un soupir. Lui aussi l’espérait sincèrement, pas uniquement pour le bien de Noa Jacobs mais pour le bien de la justice dans son ensemble ; Une erreur judiciaire était toujours un drame, pour toutes les parties qui s’y retrouvaient impliquées. Dans tous les cas, les tentatives de son interlocuteur pour insinuer des choses et enfoncer des portes ouvertes tendaient à l’agacer plus que de raison : rien n’excusait que l’on remette en cause son travail mais également celui de ses collègues. Et puisque le bonhomme ne semblait pas avoir saisi l’ironie derrière la proposition en se contentant de répondre « Je préfère me contenter d’exercer en tant que professeur, je n’ai aucune envie de rejoindre vos rangs. » d’un air morne, Anwar s’était contenté de lever les yeux au ciel sans même plus chercher à s’en cacher, et avait rétorqué « Dans ce cas nous nous passerons de vos conseils sur la manière de mener une enquête de police. » avec antipathie. Souhaitant se débarrasser du bonhomme au plus vite, conscient que cette conversation ne mènerait à rien ni dans un sens ni dans l’autre, il s’était résolu à lui dispenser un dernier conseil à transmettre à celle qui attendait son heure derrière des barreaux : innocente elle l’était peut-être, mais son hostilité pendant les interrogatoires la desservait, et si elle s’obstinait à continuer sur cette voie-là elle n’aurait jamais aucune chance face à un jury qu’elle aurait déjà du mal à rallier à sa cause. « Je ne manquerai pas de le lui demander. » avait alors assuré le professeur contre mauvaise fortune bon cœur, mais non sans y aller à nouveau de son avis tranché quant au rôle de grand méchant des forces de police dans cette histoire « Et je ne pense pas que coopérer aveuglément soit une bonne décision. Elle est déjà venue coopérer, sans avocat, pour vous aider et regardez où cela l’a menée ! Je doute qu’elle pense que recommencer soit une très bonne idée. » Inutile alors d’essaye de débattre quant au fait que Noa Jacobs s’était montrée hostile et peu coopérative lorsqu’elle avait été convoquée au commissariat la première fois, et que si son arrestation n’était évidemment pas basée sur ces arguments le procès-verbal serait sans doute évoqué lors du procès, si procès il devait y avoir. « Il serait plus question de commencer que de recommencer, dans son cas. » avait-il néanmoins fait remarquer d’un ton las, avant de se lever pour contourner le bureau et se diriger vers la porte « Je vous garantis que nous continuons de mettre tous les moyens en œuvre pour tirer cette enquête au clair. En attendant si vous me permettez, je dois être au tribunal dans une heure pour une autre affaire, je vais devoir vous demander de prendre congé. » Il le mettait donc à la porte dans un certain sens, pas tant pour se montrer impoli que pour couper court à un échange qui n’avait pas lieu d’être. Arthur Iver – puisque c’était son nom – avait dit ce qu’il avait à dire et Anwar avait pu exercer son droit de réponse, les choses s’arrêtaient là et le mieux qu’avait à faire le professeur c’était jouer son rôle d’ami et de se montrer présent pour mademoiselle Jacobs. Elle en aurait besoin, si Anwar et son équipe ne trouvaient pas d’autres éléments probants pour éclairer ce meurtre.
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