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 (noanwar) an honest mistake

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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyMar 10 Juil - 14:41


noa & anwar
an honest mistake

And I just wanted to, just wanted you to know my old friend, I swear I never meant for this, I never meant. Don't look at me that way, it was an honest mistake, don't look at me that way, it was an honest mistake. ☆☆☆



Dans le premier bac son arme de service, son portefeuille, sa paire de menottes et son badge. Dans le second son téléphone portable, sa casquette des Queensland Bulls, ses lunettes de soleil et sa ceinture. Et pourtant au moment de repasser sous le portique à détection de métaux Anwar avait sonné une nouvelle fois, levant les yeux au ciel et tâtant machinalement ses poches de blouson en sachant pourtant très bien qu’elles étaient vide – presque vide, mais allaient-ils vraiment chipoter pour un paquet de Tic-Tac ? « Des bijoux ? » l’avait alors questionné le bonhomme, détecteur portatif à la main. « Nope. » Pas même d'alliance, il y avait des lustres qu’il ne portait plus la sienne. « Écartez les bras. » Vraiment ? Ignorant le roulement d’yeux du policier, le gardien avait baladé son détecteur en long, en large et en travers sans rien trouver et finalement lâché un « C’est bon allez-y. » en faisant signe à son collègue de déverrouiller le sas. Après celui-là Anwar avait encore dû en passer trois autres et signer deux registres différents avant d’arriver à destination, à savoir la rangée de parloirs séparés par des cloisons plus fines que du papier à cigarettes, mais chacune coupée en deux par une vitre qui elle, en revanche, calmait tout de suite la moindre envie de s’y mesurer. Paradoxal et totalement à l’image de l’univers carcéral et de ses incohérences logistiques. S’installant docilement à la place qu’on lui avait indiqué et cherchant machinalement le téléphone absent de la poche de son jean, le brun avait frotté ses mains l’une contre l’autre pour se donner une contenance et tenté d’ignorer le malaise qui planait toujours un peu au-dessus de sa tête lorsqu’il mettait les pieds en prison. La crainte latente que sa face de flic soit reconnue et ne déclenche du remue-ménage. Patientant là pendant ce qui lui avait semblé être une éternité – mais qui selon l’horloge murale ne représentait même pas cinq minutes – il avait relevé la tête en entendant la porte grincer de l’autre côté, et bientôt trouvé de l’autre côté de la vitre la mine fatiguée de Noa Jacobs. Fatiguée et assurément pas ravie de le voir, à en juger par le regard qu’elle lui avait directement lancé en semblant hésiter une fraction de seconde à s'asseoir. Peu importe les raisons qui l’y avaient poussée elle avait néanmoins fini par le faire, et s’était saisie du combiné supposé leur permettre de discuter en donnant l’impression de ne pas avoir de temps à perdre inutilement. « Bonjour. » avait de son côté entamé Anwar avec calme, son propre combiné dans une main et les doigts de l’autre pianotant sur le rebord de la table. « Je viens avec de bonnes nouvelles. » avait-il alors rapidement enchaîné en espérant gommer un peu de l'air renfrogné qu’elle lui offrait en face – mais dont il ne la blâmait pas. « Votre avocat viendra probablement vous l’annoncer d’ici peu, mais nous avons arrêté un nouveau suspect dans l’affaire pour laquelle vous êtes ici. » Marquant une pause pour lui laisser le temps d'assimiler l’information, il avait ensuite repris « Il n’a pas encore avoué, mais les preuves que nous avons contre lui sont accablantes et vont bien au-delà du doute raisonnable. Vous n’êtes pas encore totalement tirée d’affaire, mais le procureur devrait estimer que les preuves sont suffisamment sérieuses pour vous faire sortir d’ici rapidement. » Elle ne serait pas encore blanchie pour autant, elle devrait sans doute s’attendre à devoir s'expliquer à nouveau devant une ribambelle de personnes, à témoigner lors du procès et même à subir les attaques frontales de l’avocat de l'autre suspect, mais au moins le ferait-elle sans avoir à subir l’enfermement et en pouvant rentrer chaque soir se coucher dans son lit. « Je n'ai pas le droit de vous donner son identité, mais c'est une connaissance de la victime. On a retrouvé son permis de conduire et un maillot de basket encore taché de sang en perquisitionnant à son domicile. » Du sang appartenant à Dustin Anderson, la précision ne lui semblait pas nécessaire, sans quoi les preuves n’auraient rien eu d'accablantes et tout au mieux l’autre suspect aurait-il été mis au même niveau que Noa : des présomptions mais pas de certitudes. Des intuitions mais pas de preuves tangibles.
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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyMer 8 Aoû - 18:02

Trente cinq, c’était le nombre de jours que j’avais déjà passé dans cette prison. Dans une cellule que je partageais avec trois autres femmes. J’étais encore en attente de jugement donc j’avais sans doute la chance de ne pas me trouver dans le Quartier Haute Sécurité de la prison. Il semblerait qu’ici ce soit le monde des bisounours comparé à ce qui pourrait m’attendre si le juge décidait que j’étais coupable de ce meurtre que je n’avais pas commis. On me demandait sans cesse pourquoi j’étais là. Je répondais que je n’y étais pour rien, erreur judiciaire, erreur d’enquête. Pourtant personne ne voulait me croire. « Elles disent toutes ça.» Je ne connaissais rien au monde carcéral, je n’avais aucune idée des codes de ce système créé de toute pièce par la justice. Ce système où rien n’est pareil qu’à l’extérieur. Ici, c’est la loi du plus fort. Surtout ne pas montrer sa faiblesse. Ma chance était mon vécu. Parfois, ca avait des airs de foyers pour gamins perdus. Ces mêmes foyers que j’avais côtoyé étant gamine. Où la délinquance n’a de limite que lorsqu’un adulte est présent dans la pièce où l’on se trouve. Ici c’était pareil et encore, même en présence de certains surveillant, des nanas, des bouts de femmes savaient y faire. La corruption n’était pas qu’une légende. Le troc, le raquette, le vol, tout était permis. J’étais un maillon faible et certaines l’avaient compris. Ca faisait trente quatre jour que je n’avais pas de dentifrice, trente deux jours que je n’avais plus de sous-vêtements convenable et trente jours que j’avais récupérer les chaussures, trop petites d’une codétenue qui avait flashé sur mes vieilles baskets de sport.
L’attente était interminable. Trois heures par jour pour voir le soleil, trois heures par jour pour sortir et respirer l’air frais de Brisbane. Tout le reste se passait entre quatre murs. « Jacobs, au parloir. » le surveillant frappa trois fois avec sa matraque sur la porte de ma cellule. C’était toujours pareil : tendre les mains, serrer les poings et se laisser menotter jusqu’au couloir étroit qui mène au parloir. Une chaise, une vitre, un téléphone. J’étais venue ici à plusieurs reprises. Par chance, Isaac, Loan, Nicolas et Arthur venaient me voir. Astou venait aussi. Mes parents n’avaient pas encore trouvé le temps de se déplacer mais ils prenaient la peine de répondre au téléphone quand je pouvais les appeler. J’attendais, ignorant qui viendrait me rendre visite aujourd’hui. Personne ne m’avait prévenu et en même temps, j’étais toujours disponible pour répondre présente. Même si quelqu’un venait me voir par surprise, aucune chance pour que je lui fasse faux bon. C’était bien ce qui me raccrochait à l’extérieure, à ma vie : ces quelques minutes passées au parloir. Puis, une silhouette, un visage que je n’avais pas envie de voir. J’étais prête à cracher sur la vitre et à lui dire de dégager. je n’avais pas encore décrocher le téléphone mais je voyais sur ses lèvres qu’il m’avait adresser un bonjour. S’il pensait que j’allais lui répondre… Il reprend ensuite et je met enfin le téléphone contre mon oreille. « …de bonnes nouvelles. » j’attendais la suite. « Votre avocat viendra probablement vous l’annoncer d’ici peu, mais nous avons arrêté un nouveau suspect dans l’affaire pour laquelle vous êtes ici. » je me redressais sur ma chaise, dans l’ignorance totalement quant à la façon dont je devais réagir. « Il n’a pas encore avoué, mais les preuves que nous avons contre lui sont accablantes et vont bien au-delà du doute raisonnable. Vous n’êtes pas encore totalement tirée d’affaire, mais le procureur devrait estimer que les preuves sont suffisamment sérieuses pour vous faire sortir d’ici rapidement. » Avant même la fin de sa première phrase, je lâchais totalement la pression. Les larmes que je croyais jusqu’à présent devenu inexistantes se mirent à couler sur mes joues. J’allais pouvoir sortir de cette prison. J’allais pouvoir réellement me défendre maintenant que quelqu’un d’autre était dans le collimateur et en plus, ils avaient des preuves. « Je n'ai pas le droit de vous donner son identité, mais c'est une connaissance de la victime. On a retrouvé son permis de conduire et un maillot de basket encore taché de sang en perquisitionnant à son domicile. » Je me foutais bien de connaitre son identité, c’était à présent le dernier de mes soucis, bien que cette personne aurait pu me laisser croupir en prison, prendre perpétuité pour un crime qu’elle aurait commis elle et non moi. J’étais sûre que le karma allait finir par la rattraper, de toute façon. Mais quand ? Je lâchai le téléphone et souffla un bon coup, laissant couler ces larmes chaudes que je n’arrivais plus à retenir. Je pris à nouveau le combiné « Qu’est ce qu’il va m’arriver ? » j’étais très en colère contre l’inspecteur. Il était pour moi celui qui avait gâché ma vie, celui qui était responsable d’un traumatisme dont j’aurais du mal à me relever. J’allais y arriver, j’allais faire bonne figure mais une fois de plus, c’était une cicatrice qui resterait et celle-ci était bien plus importante que celle que mes propres parents avaient laissée. « Pourquoi est ce que vous êtes venu ici en personne ? » pourquoi ne pas avoir attendu que mon avocat me l’annonce lui-même, c’était bien son métier après tout.
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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyDim 26 Aoû - 17:17

Nul besoin qu’elle ne dise le moindre mot pour qu’Anwar ne saisisse l’hostilité qui émanait de la jeune femme envers lui. Le regard suffisait, combiné à la raideur qui semblait l’avoir gagnée lorsqu’elle avait pénétré dans la pièce et compris que la visite qu’on lui octroyait aujourd’hui n’était pas celle d’un visage amical. Un instant il avait même cru devoir s’adresser à un mur, tandis qu’il se saisissait du combiné et qu’elle se refusait à en faire de même, l’observant avec ce regard d’animal blessé qui n’avait rendu le malaise de la situation que plus palpable. Après quelques secondes malgré tout elle avait semblé plus encline à donner le minimum de crédit à ce qu’il avait à lui dire, et grand bien lui en avait pris puisqu’Anwar ne s’était pas déplacé jusqu’ici pour enfoncer des portes ouvertes ; Ce qu’il avait à dire était réellement de nature à l’intéresser. Jonglant entre ce qu’il était en droit de dévoiler et ce qu’il souhaitait dire, le policier avait d’abord vu l’expression de Jacobs changer avant de se retrouver fort dépourvu lorsqu’un sanglot étouffé lui avait échappé, suivi de larmes qu’elle n’était pas parvenue à retenir. Mal à l’aise, pas certain de ce qu’il était censé dire ou même de s’il était censé dire quoi que ce soit, il avait ajouté quelques mots sur ce qu’il pouvait raisonnablement lui dire de l’identité de celui qui avait été appréhendé pour le meurtre qui la retenait prisonnière dont elle ne semblait pas avoir fait fi, et préféré alors ne rien dire de plus et attendre que passe la vague de réalisation qu’elle semblait s’être pris en pleine face. Et après quelques minutes aux allures d’éternité, respirant un grand coup et tentant tant bien que mal de sécher ses larmes, la jeune femme s’était saisie à nouveau du combiné « Qu’est-ce qu’il va m’arriver ? » Sentant bien qu’il allait devoir marcher sur des œufs, incapable de dire si elle avait la moindre idée des rouages du système judiciaire et de l’incapacité qu’il y avait à tenter de le brusquer pour aller plus vite que la musique, il avait adopté un ton prudent « Votre avocat va devoir prendre contact avec le bureau du procureur pour demander un abandon des poursuites à votre égard. Ça peut prendre quelques jours, mais vous serez vite sortie d’ici. » Il avait conscience que quelques jours pouvaient paraître une éternité dans sa situation, mais les choses fonctionnaient ainsi, et rien ne servait de vouloir les accélérer. « Il y a de fortes chances que vous soyez appelée comme témoin quand procès il y aura. L’avocat de la défense va très probablement vouloir vous utiliser comme justification à l’innocence de son client, aussi je vous conseille de garder un contact régulier avec votre avocat une fois sortie. Mais il vous expliquera sans doute tout cela mieux que moi. » Malheureusement pour elle il fallait simplement qu’elle s’attende à devoir à nouveau faire face à cette histoire par la suite, peu importe sa probable volonté de vouloir ranger tout cela dans un coin de sa tête une fois dehors, pour ne plus jamais avoir à y repenser. A nouveau méfiante, comme si elle voyait un piège là om il n’y en avait pas, elle avait repris « Pourquoi est-ce que vous êtes venu ici en personne ? » Mais il n’y avait aucun coup fourré, uniquement une volonté sous-jacente d’Anwar de faire amende honorable après avoir joué un rôle actif dans une situation qui ne lui plaisait pas. « Parce qu’à vos yeux c’est moi qui vous ai envoyée ici. » Et c’était le cas, dans un sens, mais au fond si lui ne l’avait pas fait un autre policier s’en serait chargé, les faits n’auraient pas été différents et l’enquête aurait été menée de la même manière. « Et que comme je l’ai souligné à celui de vos amis qui est venu faire un scandale dans mon bureau, mon but n’a jamais été de me tourner les pouces face à cette enquête une fois votre arrestation effectuée. Le dossier n’était pas clôturé, rien n’a jamais été gravé dans le marbre. Ce n’est pas comme ça que la police fonctionne. » Pour autant il n’avait pas l’intention de s’excuser auprès d’elle d’avoir fait son travail, aussi désagréable ce segment avait-il été pour lui – mais surtout pour elle.
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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyJeu 30 Aoû - 11:13

Je savais à présent que ce n’était plus qu’une question de temps, une question de jour sans doute. J’espérais que tout s’enchainerait suffisamment vite pour que le temps ne me paraisse pas être une éternité. Peut être que ce serait plus simple de rester ici en sachant que j’allais être libérée dans peu de temps. Peut être que le temps passerait plus vite aussi mais je n’en avais aucune idée. C’était un peu comme quand j’étais gamine et que mes parents nous emmenaient au parc aquatique. Tout me paraissait terriblement long avant le jour J. Mais je n’étais qu’une enfant, je pouvais espérer que ce soit différent, que la temporalité fasse son effet inverse pour cette fois. Mais seulement je n’avais aucune idée des délais, aucune idée des protocoles. D’ailleurs, j’étais persuadé que ce n’était pas à l’inspecteur en personne de venir m’annoncer cette nouvelle. Ce n’était surement pas dans le protocole ça… d’où mes interrogations. « Votre avocat va devoir prendre contact avec le bureau du procureur pour demander un abandon des poursuites à votre égard. Ça peut prendre quelques jours, mais vous serez vite sortie d’ici. » J’imaginais que mon avocat savait parfaitement quoi faire pour que je puisse sortir. « Ce n’était pas la question… » dis-je assez froidement, tout en essuyant les larmes qui coulaient sur ma joue. Les yeux brillants, je me repris. « Une fois que je serai sortie… qu’est ce qu’il va se passer… » Il n’avait surement pas les réponses. Il n’en savait surement rien. « Comment je vais pouvoir reprendre ma vie là où je l’ai laissé Inspecteur ? » lui demandais-je sur un ton plutôt accusateur. Et il avait bien raison de croire que pour moi, il était le premier responsable de ce qu’il m’arrivait. « Et que comme je l’ai souligné à celui de vos amis qui est venu faire un scandale dans mon bureau, mon but n’a jamais été de me tourner les pouces face à cette enquête une fois votre arrestation effectuée. Le dossier n’était pas clôturé, rien n’a jamais été gravé dans le marbre. Ce n’est pas comme ça que la police fonctionne. » J’ignorai de quoi il pouvait bien me parler, j’ignorai qui était cet ami en question qui était allé le voir en personne mais vu cette façon de le décrire, pour moi, un seul en était vraiment capable. Mais Arthur ne m’en avait pas dit mot. « Rien n’a jamais été gravé mais j’ai passé plus d’un mois ici… » je plantais mes yeux dans les siens à travers cette vitre dégueulasse, pleines de traces de mains et que sais-je encore. « Vous me connaissiez Anwar… » j’employais son prénom volontairement. Nous nous connaissions car nous avions déjà travaillé ensemble, j’imaginais qu’il savait que je n’en étais pas capable. « Suffisamment pour me savoir innocente… j’en suis sûre. » j'avais si envie de lire sur son visage un sentiment de culpabilité. Mais c'était son travail et à mon avis, la poker face faisait partie de ce qu'ils apprenaient en formation...
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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyVen 5 Oct - 19:43

Conscient que sa présence ici n'était pas ni nécessaire ni même souhaitée, à en juger par l’énième regard inquisiteur que lui avait lancé la jeune femme, Anwar avait néanmoins répondu à ses questions autant qu'il le pouvait, ayant connaissance de la marche à suivre générale sans toutefois connaître les détails procéduraux d'une remise en liberté ; Elles étaient rares, à l'image d'une justice qui, bien que loin d'être infaillible, avait plus souvent raison que tort. « Ce n’était pas la question … » l'avait alors repris l'éducatrice « Une fois que je serai sortie … qu’est ce qu’il va se passer ? Comment je vais pouvoir reprendre ma vie là où je l’ai laissée Inspecteur ? » Le regard fuyant un instant vers le bas, fixant ses doigts artificiellement croisés devant lui sur la table et sachant qu'il n'avait pas plus de réponse que de solution à apporter à sa situation, il avait malgré tout fini par répondre « Je n'aurai pas la prétention d'affirmer que je comprends ce que vous ressentez, et je comprends votre colère, elle est légitime. » Sans doute le serait-il lui aussi, s'il s'était retrouvé de l'autre côté de cette vitre. « Mais de toutes les issues possibles à cette histoire vous allez obtenir la seule qui importe : sortir d'ici. » Maigre consolation, trouverait-elle peut-être, mais l'idée de retrouver sa liberté après un mois d'enfermement devrait au moins s'imposer à sa juste place. « Rien n’a jamais été gravé mais j’ai passé plus d’un mois ici … » Reprenant avec accusation, la jeune femme semblait ne pas vouloir de contenter de ce qui n'était probablement que justice à ses yeux, et ne l’exemptait pas de demander des comptes. « Vous me connaissiez Anwar. Suffisamment pour me savoir innocente … j’en suis sûre. » Troublé par l'emploi de son prénom, et mis au pied du mur de son intime conviction quand son métier imposait de ne pas en faire un élément de décision, le policier avait conservé un silence de quelques secondes ; Le temps de peser ses mots. « Ça n'a jamais été la question. Mon opinion n'est pas une preuve, encore moins un élément recevable … Vous n'êtes pas ici parce que je l'ai voulu, Noa. » La traque du chat et de la souris, les griefs personnels alimentant une chasse à l'homme entre un policier désabusé et un criminel persuadé qu'il serait plus malin, tout ça n'était que du grain à moudre pour Hollywood, rien de plus. « Vous voulez entendre de ma bouche que je vous pensais innocente ? Bien, je vous pensais effectivement innocente, et Dieu sait que je ne devrais même pas vous le dire. Mais que je l'ai pensé n'effaçait pas ni votre absence d'alibi, ni le témoignage de ceux qui vous ont vu vous disputer avec la victime peu de temps avant sa mort. Même indirects ces éléments avaient plus de poids que l'intuition d'un petit inspecteur qui n'a pas plus assisté au crime que les autres. » Et le croire plus influent que cela c'était lui accorder une importance qu'il ne possédait pas. Mais se faisant à l’idée que Noa n’en démordrait pas et qu’il était probablement plus simple pour elle d’avoir un coupable tout désigné sous la main, il avait secoué la tête avec résignation. « La famille de ce gamin attend que justice soit rendue, eux n’auraient pas compris que le seul suspect que nous avions ne soit pas inquiété … Rien n’est tout blanc ou tout noir dans cette affaire. » Et s’il se garderait bien de mentionner que la mère de famille semblait plus inquiète de ce qu’allaient lui coûter des funérailles que du responsable de la mort de son « bon à rien de fils » reste que ses sœurs, elles, méritaient de grandir en sachant que l’assassin de leur frère avait payé pour son crime. « Même la justice a ses limites, elle n’est pas infaillible. Mais je suis navré que vous en ayez fait les frais. » Il était navré de la situation plus que de ses propres actes, de ses propres choix ; L’arrestation de Noa avait remué certaines choses chez lui, dont certaines qui continuaient de le faire cogiter, mais à aucun moment il n’avait regretté la manière dont avait été menée cette enquête. Il avait fait au mieux, ils avaient fait au mieux, quand bien même le mieux n’avait cette fois-ci pas été suffisant et de cela il ne s’excuserait pas.
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Message(#)(noanwar) an honest mistake EmptyDim 14 Oct - 16:56

J’aurai aimé un instant que l’inspecteur sorte de son rôle, qu’un instant, il ne soit pas l’inspecteur qui avait enquêté contre moi mais qu’il soit uniquement Anwar. L’homme, pas sa fonction. Il se trahissait de temps en temps avec son regard fuyant, comme si finalement il avait quelques choses à se reprocher, peut être un sentiment de culpabilité, je n’en savais rien. Il était sans doute obligé de dire le contraire de ce qu’il pensait vraiment. « Je n'aurai pas la prétention d'affirmer que je comprends ce que vous ressentez, et je comprends votre colère, elle est légitime. Mais de toutes les issues possibles à cette histoire vous allez obtenir la seule qui importe : sortir d'ici. » Ces grand mots, la légitimité de ma colère… bien sûre qu’elle l’était et j’espérais qu’il ne doute pas de ça. « Donc je vais me contente de la joie de quitter ces murs. » dis-je sentant mon cœur se serrer et mon pouls s’accélérer. « C’est tout ce que vous avez à dire j’imagine. On se fou bien de ce que peuvent ressentir les gens puisqu’ils ont ce qu’ils veulent : la liberté. Parce que vous croyez qu’une fois que j’serai dehors j’irai courir dans les champs de fleurs pour profiter pleinement de la chance que j’ai d’être libre ? » je serrai le poing sur la petite tablette qu’il y avait devant moi. C’est donc ensuite bien à la personne que j’ai devant moi que je m’adresse, choisissant volontairement, pour une fois, de l’appeler par son prénom, comme je l’avais toujours fais lorsque nous travaillions ensemble, lorsque nous étions comme des coéquipiers, partenaires sur certaines affaires. Mais où était tout ça ? Comme si nous ne l’avions jamais. Il y a bien des ripoux dans la police, mais à aucun moment, je n’avais pensé que je pourrais être considéré comme l’un d’entre eux. Je crois que ma confiance en la police s’était envolée à l’instant où il avait osé m’accuser de ce meurtre. « Ça n'a jamais été la question. Mon opinion n'est pas une preuve, encore moins un élément recevable … Vous n'êtes pas ici parce que je l'ai voulu, Noa. Vous voulez entendre de ma bouche que je vous pensais innocente ? Bien, je vous pensais effectivement innocente, et Dieu sait que je ne devrais même pas vous le dire. Mais que je l'ai pensé n'effaçait pas ni votre absence d'alibi, ni le témoignage de ceux qui vous ont vu vous disputer avec la victime peu de temps avant sa mort. Même indirects ces éléments avaient plus de poids que l'intuition d'un petit inspecteur qui n'a pas plus assisté au crime que les autres. » Alors même qu’il m’avoua qu’il me pensait innocente, mon poings se desserra et mes mains moites se posèrent sur mon pantalon. Je sentais à nouveau que j’avais envie de pleurer, gorge et poitrine serrée. Alors il ne s’agissait que d’un assemblage de mauvais points, une chaine de maillons qui soit disant prouvaient ma culpabilité. Mais il n’y avait aucune preuve scientifique, aucune. « Il fallait juste un nom, un coupable pour pouvoir foutre quelqu’un en taule. Pourquoi perdre son temps pour un petit con de plus tué dans un quartier délaissé de tous hein ? » C’était juste ça. Cette enquête faisait perdre son temps à tout le monde, à la police, à la justice et donc, le moindre soupçon faisait passer le présumé coupable à coupable. « La famille de ce gamin attend que justice soit rendue, eux n’auraient pas compris que le seul suspect que nous avions ne soit pas inquiété … Rien n’est tout blanc ou tout noir dans cette affaire. » la famille, à d’autre… « Si la famille de ce jeune avait intéressé un jour qui que ce soit, croyez moi, on en serait pas là… » « Même la justice à ses limites, elle n’est pas infaillible. Mais je suis navré que vous en ayez fait les frais. » Je plantais mes yeux une dernière fois dans ceux de l’inspecteur. « J’en ai fini avec vous. » je raccrochai alors le combiner du téléphone, me levai et indiqua au gardien que je voulais retourner dans ma cellule.
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