We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night ♡ Bonnie
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night
The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
Des mèches noires sur un teint diaphane. Deux topazes entourées d’un crayon noir charbonneux. Des lèvres délicates comme les pétales d’une rose. Un visage en cœur. Une bouille plutôt jolie, qui rapporte plutôt pas mal de tunes mais pas autant que ses petits seins parfaits, ses hanches arrondies, sa peau de soie. Je veux plus faire ça, elle se dit en plongeant dans son reflet. Je veux plus faire ça, elle se répète encore et encore, mais elle sait bien que ça ne changera rien, qu’elle est trop conne pour faire quoi que ce soit d’autre, trop faible pour s’arracher à ce cercle vicieux qui l’enchaîne dans les profondeurs de son enfer personnel. Je veux plus faire ça. La troisième est toujours la bonne. Elle nage vers la surface et se détourne de ce visage hanté par trop d'angoisse, attrape le petit sachet de « bonbons » qui traîne sur le bord de l’évier et claque la porte de son appartement derrière elle.
Il faut qu’elle se débarrasse de ces cachets. Depuis qu’elle les a trouvés ce matin, planqués dans le réservoir de ses toilettes, Aisling ne peut plus penser à autre chose que leurs couleurs aguicheuses, leurs adorables formes et leurs promesses interdites. Voilà trois mois qu’elle n’a pas touché au moindre stupéfiant, et la tentation d’en glisser entre ses lèvres n’a jamais été aussi grande. Elle les a regardé dans les yeux pendant de longues minutes insupportables comme pour tester sa propre résolution, a fait les cents pas dans l’appartement en se répétant que c’était mal, mal, mal. A composé une dizaine de fois le numéro de Sid pour l’effacer aussitôt. Craché ses poumons sur un album de Bullet For My Valentine, mâché un nombre incalculable de chewing-gums, agité le sachet au-dessus de la cuvette seulement pour le serrer contre elle et lâché quelques larmes en le berçant, les jambes repliées contre son long corps prostré. Et puis elle a pensé à Bonnie. Bonnie qui consomme ces drogues comme des friandises. Bonnie que ça n’empêche pas de continuer à vivre. Bonnie avec qui elle a fait tant de voyages cotonneux. Bonnie à qui elle allait confier ces bonbons de l’enfer. Et dès l’instant où il a accepté de les acheter, elle ne pouvait plus reculer.
Ces cachetons ne sont plus à elle. Elle n’a pas le droit d’y toucher. Et pourtant, comme ils semblent peser lourd dans son petit sac en vinyle noir brodé de roses et de cerises. Comme son cœur bat dans sa poitrine alors qu’elle grimpe dans le bus. Il me regarde pas un peu bizarrement le type là-bas ? Et cette femme assise en face, elle n’arrête pas de relever les yeux de son livre. Et si c’étaient des flics ? Et s’ils me chopaient ? Ce serait trop con, trop con, trop con ! Elle se force à regarder par la fenêtre, essaie de ne pas avoir l’air suspect. Et plus elle essaie, plus elle a l’impression d’échouer. Merde alors, et dire qu’elle faisait ça toutes les semaines à une époque, transportant de la drogue dans les bars où elle travaillait pour le compte de Mitchell et du club. Il faut croire qu’être en infraction constante est une habitude qu’on perd rapidement une fois qu’on décide de se reprendre en main. Elle prend une inspiration, prie sans trop savoir pour quoi ni à qui. Enfin, le bus s’arrête et la recrache sur l’asphalte. Aisling vérifie l’adresse sur son téléphone portable et ses petits pas pressés claquent sur le trottoir inégal.
La soirée d’Ambroise a lieu dans un vieil immeuble un peu cabossé. Elle remarquerait le charme de son architecture et de sa grande porte de bois si ses nerfs à vif ne monopolisaient pas toute son attention. Son poing fébrile frappe contre la porte avant de remarquer qu’elle ferait mieux d’utiliser la sonnerie. Un type lui ouvre avec un sourire charmeur un poil ringard. « Salut ma belle, t’es une pote du gros ? » Aisling le dévisage avec des yeux ronds. Elle ne l’a jamais vu de sa vie et n’a aucune idée de qui est le gros. « J'sais pas... j'suis avec Bonnie. » Elle finit par dire comme il ne bouge pas. Le type se frappe dans les mains et un éclat de rire secoue sa forte poitrine et Aisling se demande si elle est si drôle que ça ou s’il vient de se raconter une blague qu’il ne connaissait pas. « Entre, il est sur les toits. » Et comme ça il s’écarte pour lui ouvrir la voie à son petit immeuble particulier bondé de monde. Elle le remercie d’un sourire timide et se faufile dans les couloirs comme une souris traquée.
Il faut une certaine dextérité pour zigzaguer entre les groupes qui discutent dans les coins, plus encore pour éviter les types et les nanas qui se baladent de l’un à l’autre en tanguant, des verres au bout de leurs mains dans un équilibre précaire. Aisling trouve les escaliers en n’ayant bousculé qu’une personne et après s’être excusée une dizaine de fois, jusqu’à ce que sa bienséance devienne plus irritante encore que sa maladresse. Elle gravit les marches comme dans un songe, l’esprit embué par la musique trop forte, les odeurs de cigarette et d’herbe, les éclats de voix qui résonnent en vain. Et puis enfin elle se trouve face à une porte. Et de l’autre côté le silence de la nuit, l’immensité du ciel, l’éclat de la lune et des étoiles ; la silhouette de Bonnie. Aisling prend une profonde inspiration et marche jusqu’à lui. Elle touche son pied du sien pour attirer son attention, sort le petit sachet de son sac et le laisse tomber sur le sol aux côtés de son… ami ? Client ? Aisling ne sait pas, elle ne s’est jamais posé la question. « Tu choisis ton prix. » Elle lance puis se laisse glisser aux côtés du jeune homme, le dos confortablement calé contre un petit bloc de béton dont elle ignore l’utilité. Elle ne précise pas qu’il doit la payer ce soir et en petites coupures, il le sait déjà. Ce n’est pas la première fois qu’elle lui fournit un peu de son surplus. Mais ce soir la quantité d’étoiles, de petites lunes et de smiley roses est presque multipliée par dix. Et elle n’est pas là pour se faire de l’argent, mais pour échapper aux démons qui la rongent. « Faut aussi qu’tu saches que j’pourrai plus te fournir à l’avenir. Mais je peux le dire sincèrement : t’es la seule personne qui va me manquer une fois que j’en aurai fini avec tout ce merdier. » Il y a du sarcasme dans son ton, mais aussi une certaine tendresse, une vulnérabilité à fleur de peau. Elles s’expriment dans le sourire en coin qu’elle lui adresse, dans l’éclat brillant de son regard alors qu’elle risque un coup d’œil timide dans sa direction.
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A
:
Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 11:31, édité 1 fois
We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night.
Aisling & Ambroise
Au moins une fois par jour, Ambroise se retrouve à fixer son portable, le pouce au-dessus du clavier, prêt à taper quelques mots. L’espace est encore blanc, le destinataire jamais contacté. Il ne peut s’y résoudre pourtant, il fait marche arrière. Ce manège dure depuis deux semaines, depuis que ses pensées lui ont rappelé ce manque, petit à petit. Depuis qu’à une soirée dans un bar, il l’a cherché des yeux plus que de raison. Un mois, ou plus, une éternité. Le jeune homme comptait sur sa chance, leur chance. Cette manière qu’a l’univers de croiser leur chemin ; c’est arrivé souvent quand ils se tournaient autour. Mais depuis la fin de ce jeu, il n’a pas eu de nouvelles, il ne l’a pas vu, nulle part. Au début, il n’en était pas dérangé. Il avait fort apprécié leur nuit, mais se sentait passer à autre chose, accompagné de ces souvenirs agréables. Et puis, une, un, troisième, quatrième, aucun n’avait eu la même saveur, faisant grandir sa frustration en même temps que s’assouvissaient ses besoins fonctionnels. Il n’avait pas moins désiré ces personnes, sinon il ne serait pas allé dans leurs draps. Mais. Il y a un mais. Le manque est né de là, d’un retour à une vie normale pour lui, qu’il ne trouve plus si brillante. Il aimerait le revoir sans se l’avouer, il aimerait naviguer entre lui et les autres. Les autres il ne les oublie pas, car cette fille, bon sang, elle savait y faire. Et ça avait été parfait, même amusant, car elle ne manquait pas de répondant. Cependant, il manquait une pièce du puzzle ; ne plus jamais le revoir était, finalement, impensable.
Comme il adore le whisky, mais ne se prive pas des autres alcools. Métaphore à la Bonnie, sans complexe. Mais voilà, encore une fois, il ne fait rien pour retrouver son russe. Il n’a pas cherché à traîner près du théâtre, ce qui lui aurait sûrement assuré une rencontre. Il n’a pas été si souvent dans les bars et boîtes de nuit témoins de leur jeu. A croire son désintéressement total, trahis intérieurement par ses pensées qui luttent contre les œillères qu’il s’est mises. Ce numéro de téléphone, donné par Andreï lui-même, d’un naturel à faire peur, sans cesse rappel à l’ordre. Devant l’hésitation de ses doigts et de sa tête, Bonnie s’énerve, repousse toujours le moment, et y réfléchit pourtant trop souvent. Des paroles crues reviendraient à avouer son manque de contrôle sur ses pulsions. Et d’ordinaire il les écoute ! Celles-là, destinées à son plaisir, ne lui font pas de mal à la manière des sentiments trop puissants qu’il rejette. Mais au contact du russe tout se trouble, et il n’a pas envie de paraître faible, car le scénographe a bel et bien un pouvoir sur lui, que les autres n’ont pas. Les autres, il les contrôle, il se contrôle, il sait où ils vont, il oriente, il dirige. C’est plus complexe avec le brun. Bien que, s’il y réfléchissait deux minutes, cette nuit-là... Andreï s’est révélé comme prévu à la hauteur et Ambroise a rencontré un laissé aller rare. Il n’est plus à ça près, donc, pourtant c’est dans un tout autre registre qu’il choisit finalement d’envoyer ce message. Sur un coup de tête, car tous les pours et les contres ont été pesés mille fois que qu’à un moment, il en a lui-même marre de cette indécision flagrante, de toute façon certain que c’est à lui de faire ce pas. Le précédent ayant été effectué par le russe en lui donnant son numéro, nullement une habitude. Comme toujours, comme à chaque fois que Bonnie jette un coup d’œil en arrière, tout s’accorde, s’équilibre, l’un puis l’autre.
Mais dieu sait qu’Ambroise se sent hors de propos en se relisant. Hors du monde, hors de son propre cerveau pourtant génial. Quel crétin. Quelle stupidité flagrante d’un sms se voulant simple, qui ne cache aucunement une tentative foireuse d’établir le contact. Bonnie espère ne pas passer pour un trop grand imbécile, mais c’est exactement le genre de chose qu’il ne maîtrise pas. Les conventions sociales dans ce genre de situation lui échappent, ce que pourrait en penser le destinataire aussi. L’idée qu’Andreï attendait, après la nuit qu’ils ont partagé, tout à fait autre chose qu’un sms digne des prémices bancales d’une flirt d’adolescent, insinue encore plus la honte dans l’esprit de l’étudiant. L’idée qu’il est passé à la suite comme on tourne une page, ce que le plus jeune aurait sans doute dû faire, arrive à lui faire peur. Sans raison, l’échange de numéros en est la preuve. C’est la première fois qu’il est en possession du numéro d’une conquête, qu’il l’a autorisé, et qu’il passe par le téléphone pour reprendre le contact. Il ne cherche jamais à revoir ses partenaires d’une nuit d’ordinaire, laisser le destin choisir est plus amusant, bien qu’il cède rarement à un deuxième round. Ce maudit russe chamboule tout. Il ne maîtrise plus rien et déteste ça. Alors il se concentre sur la suite de sa journée ; le chemin du retour, puis se préparer pour la soirée, où il retrouvera finalement Aisling. Peut-être que la prévision d’avoir de la drogue dans le sang ce soir l’a incité à envoyer ce foutu message, car ainsi, il est certain de ne plus s’en soucier. Ça et l’alcool lui assureront des pensées sereines, quoiqu’un peu vides, mais bienvenues. Une innocence de l’esprit qu’il ne gagne qu’ainsi, la faute à un cerveau trop vif, trop efficace, sans repos.
L’attente est insoutenable, il remarque avoir fait tout le chemin de l’université jusqu’à l’appartement seulement en arrivant dans le hall de l’immeuble. Complètement ailleurs. Il croise Sybbie dans le salon, aucune parole, d’un regard elle devine que quelque chose le taraude et attendra qu’il lui en parle. Bonnie se dit furtivement que ça ne plaira pas à Clément, tout cas, mais qu’au fond, il n’a pas à le savoir. Il reste campé sur ses positions. Finalement, il saute sous la douche en espérant y trouver, en vain, un certain apaisement. Dans sa chambre, son portable vibre de la réponse si attendue et redoutée à la fois. Ambroise s’inquiète de son portable lorsque, se séchant énergiquement, il vibre à nouveau. D’un message d’un pote qui l’accompagne à la soirée avec quelques autres, mais celui-ci passe rapidement à la trappe sans avoir reçu de réponse lorsque les yeux verts se portent sur l’autre nom. Son cœur s’emballe trop vite. Pourtant les quelques mots ne comportent pas de sous-entendus envers sa stupidité, ils sont simples, porteurs d’une interrogation et de surprise. Devant la bibliothèque d’Andreï, Bonnie avait eu l’idée d’apprendre le russe, ce qu’il a bien sûr finit par faire. Il commence tout juste, il tâtonne encore, mais arrive au moins à lire l’alphabet étrange. C’est par ce biais qu’il a décidé de lancer la conversation, et ça a marché. Il n’en revient presque pas. Il met un peu de temps avant de répondre, réfléchissant à ses mots, écrivant plusieurs fois, avant d’envoyer finalement. Marquant le début d’une conversation, emprunte au fur et à mesure de sous-entendus, subtils, mêlés à des histoires de bilinguisme et de bibliothèque, créés par des perches tendues dont il n’a conscience qu’en se relisant. Les messages du russe résonnent de sa voix grave, presque réconfortante. Autant dire que Bonnie met plus de temps que prévu pour se préparer.
Il ne sait plus alors pourquoi il s’inquiétait autant d’une chose aussi banale. Ils discutent, naturellement, comme lors de leur face à face avant qu’ils n’aient eu d’autres occupations nocturnes. Le dialogue se termine de lui-même, lorsqu’il avoue se rendre à une soirée. Assez d’expérience en nuits festives lui ont appris qu’il est dangereux d’utiliser son portable lorsqu’on est bien éméché, pour plein de raisons, aussi il préfère prendre les devants. Car ils auraient pu continuer encore longtemps, vu la tournure de certaines phrases. Qui lui laissait penser que non, Andreï n’avait pas plus tourné la page que lui. Un dernier sms, « Passe une bonne soirée alors. ;) », parvient à chatouiller l’étudiant. C’est d’une humeur bien meilleure que prévue qu’il se rend à la fameuse fête, entre dans le petit hôtel particulier. Nullement grandiose, un peu vieux de l’extérieur, malgré sa belle porte en bois, mais privé. Entièrement privé. Il laisse à l’extérieur ses soucis, sa déception de ne pas avoir pu compter sur Clément – comme très souvent ces temps-ci, et cela lui pèse de nouveau de voir si peu son meilleur ami –, même la légèreté accompagnant le prénom du russe. Ça reste dehors. Et puis Ambroise se fait accueillir quasiment dès le hall par un affriolant verre de shot déjà rempli de téquila. Il perd déjà le fil du temps ; se rappelant seulement qu’Aisling arrivera à un moment ou à un autre. En revanche il ne sait pas quand, et ne s’en soucie guère. La fête bat son plein, les salles quasiment bondées. Le jeune homme se trouve des partenaires de danse, ou de picole, alternant la piste et les rafraichissements. Le tabac et l’herbe coulent tout autant que l’alcool. D’autres substances sont trouvables, mais, rasséréné par sa quasi overdose d’il y a plusieurs mois, Ambroise ne prend plus que de sources sûres. C’est déjà ça.
Cherchant bientôt un peu de calme dans cette musique trop forte, et un peu de solitude, il termine sur le toit. Il s’éclipse toujours un temps pour se reprendre. D’un naturel introverti, il n’aime pas rester plusieurs heures de suite entouré de gens. Un peu d’air, un bout de clope, un verre en silence, une pause dont il besoin. Sous les étoiles ce soir, puisque, qui dit immeuble particulier, dit toit accessible. Rares sont ceux qui sont là-haut ; souvent en quête d’intimité, ils partent souvent en quête d’une chambre ou d’une pièce, et ça ne manque pas ici. Et puis il fait quand même frais à cette heure de la nuit, dans l'hiver doux de Brisbane, mais Bonnie a plus tendance à craindre les fortes chaleurs, et un bon hoodie le sauve des quinze degrés celsius. Alors pendant dix bonnes minutes, il est seul. Avec la lune et les étoiles, donc pas vraiment seul de son point de vue. Terminant sa clope, il songe vaguement au dernier article d’astronomie qu’il a lu. Assit contre un bloc de béton assez confortable, le visage tourné vers le haut, il n’entend pas Aisling arriver et ne remarque sa présence que lorsqu’elle pousse son pied du sien. Ses yeux se portent sur elle et, immédiatement, un sourire vient égayer son visage jusque-là pensif. « C’est pas trop tôt... » lâche-t-il, avec bien plus d’amusement que de reproches, alors qu’elle prend place à côté de lui. Après une gorgée prise dans son verre, dont il ne pourrait même plus reconnaître le contenu tant le mélange est divers, il récupère le petit sachet de bonbons. Bien plus fourni que d’habitude. Il glisse une main dans la poche avant de son jean. Tout au fond, bien plier, une petite liasse de billets. Des petites coupures, comme d’habitude, il ne sait pas combien exactement. La transaction se fait en silence. Puis après quelques secondes, alors qu’elle met les billets dans son petit sac en vynile : « Ça ira ? Parce que y’en a plus que d’hab’ là. »
Elle ne dira sûrement rien, mais il s’inquiète un peu tout de même. Cela fait longtemps qu’il ne l’a pas vu, qu’elle ne lui a rien vendu, ni même accompagné dans un délire de nuage. Tellement longtemps qu’il a du mal, avec l’alcool, à se rappeler de la dernière fois. Elle se mélange à d’autres dans la chronologie. Il sourit légèrement ; l’effet désiré est atteint, son cerveau patauge et le laisse tranquille. La suite de la conversation lui fait relever les yeux vers sa collègue. Il aime bien se terme, collègue. Elle n’est pas son amie, ni sa dealeuse, ni une simple pote. Elle connait de lui ce que peu d’autres savent, et pourtant ils restent des étrangers. Chacun dans sa propre vie. Ainsi donc, elle arrêtera de le fournir en quelque drogue que ce soit mais, échauffement du cœur sous du sarcasme, il va lui manquer. Il ne garde que la tendresse. « Aye, ç’va me manquer aussi... » avoue-t-il, avec une ombre de sourire. Par son accent il avait très vite compris qu'elle n'était pas australienne, un jour elle a glissé venir du nord de l'Irlande. Lui, quand il parle, il mélange, ses grands parents l'ont élevé avec ce fort accent écossais à l'argot presque incompréhensible, aux R roulés. Le beau mélange avec l'accent et le jargon australien. Ainsi, auprès de sa camarade gaélique, il a vite cette piqûre de rappel des îles d'Europe du Nord, de ses racines. Ça n'est pas semblable, certes, mais c'est une connexion comme une autre. Cette coïncidence l'a toujours amusé secrètement.
Puis il se redresse un peu, tire une toute dernière fois sur le mégot qui se rallume en une petite rougeur. « Mais on va même plus s’revoir ? » Un enfant, qui ne veut pas comprendre sans doute. Un enfant. Il le sait pourtant, il a compris ce que signifiaient ses paroles. Ce merdier, elle le délaisse, lui avec. Il demande quand même. Il joue machinalement avec le sachet transparent, n’ayant plus de clope. Déçu de la réponse positive, il pousse un lourd soupire. « Fuck, ç’va être bien dur de trouver une autre source de confiance, t’as pas idée, vous d’venez rares en vrai », se plaint-il. Et pourtant, il ne veut pas changer son idée, à la petite brunette, elle est libre de ses choix, et tant mieux. « Un dernier, allez, une dernière soirée », lance-t-il soudainement en se redressant, se décollant du béton pour se tourner un peu vers elle, souriant en coin à sa manière audacieuse, sûre de lui. Il agite légèrement le sachet, les bonbons colorés s’y entrechoquent, appétissants. « Tu peux pas m’dire non. »
Emi Burton
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night
The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
Les doigts de Bonnie se referment autour du petit sachet et le plastique crépite joyeusement dans sa paume. Enfin débarrassée de ça ! Aisling s’attendait à ressentir du soulagement, mais à l’intérieur il n’y a qu’un grand vide. Un vide qui ne peut même pas être comblé par la petite liasse de billets passant du jean de Bonnie à ses mains. Elle replie les coupures sur elles-mêmes et laisse glisser ses doigts sur les coins, les comptant rapidement comme Mitchell lui a appris à l’époque où faire le compte fissa était une question de vie ou de mort. Mais ce n’est pas le cas ce soir et c’est peut-être grâce à leurs racines gaéliques ou bien leurs esprits similairement cabossés qui se sont trouvés, mais la confiance règne. Elle sait qu’il ne cherchera pas à l’arnaquer comme il sait qu’elle ne lui refourguerait jamais de la merde. Deux cœurs purs dans un monde d’ordure, deux personnes honnêtes, et c’est une qualité qui ne court pas les rues, surtout dans ces cercles. Aisling glisse les billets dans son sac et hoche la tête pour lui signifier que ça ira. Elle n’ose pas lui dire qu’elle a essayé de noyer ces cachetons dans les chiottes tout l’après-midi sans y être jamais parvenue alors que ces quelques dizaines de dollars font déjà une sacré augmentation par rapport à son plan de départ. Non, lorsqu’elle parle à nouveau c’est pour aborder l’avenir, et signifier à Bonnie qu’elle ne fera pas partie du sien. Du moins pas comme ça, plus comme ça. Un bref sourire nait sur les lèvres d’Ambroise et son accent des mers du nord ricoche sur ses mots comme un hommage, un bel aurevoir. Aisling laisse échapper un petit rire, touchée et surprise, et puis son regard bleu le jour et gris la nuit retourne effleurer les étoiles et la lune qui brillent au loin. Immenses. Lointaines. Intouchables. Pour un peu, elle en aurait presque le vertige.
Bonne se redresse à ses côtés. Il tire sur sa cigarette et le mégot s’allume dans le noir ; petit point rougeâtre qui s’ajoute aux astres. Il a sacrément la classe Bonnie. Il a cette dégaine à la fois sérieuse et décontractée, ce look bohème sans chercher à l’avoir. C’est pas dans ses fringues, c’est dans sa façon d’être. Il dégage quelque chose que les autres ne dégagent pas forcément, et Aisling n’arrive pas très bien à savoir ce qui donne cette impression. Est-ce sa différence qu’il porte comme une couronne, une certaine confiance en lui ou bien son intelligence qui rayonne par tous les pores de sa peau ? Elle l’ignore. Elle sait simplement qu’elle se sent bien en sa compagnie, et que l’idée de ne plus le revoir l’attriste. Mais elle sait aussi qu’il fait partie du passé qu’elle doit enterrer, abandonner derrière elle, oublier surtout. Alors elle hoche la tête et hausse les épaules. Pour confirmer ses craintes, qu’ils ne se reverront pas, mais pour les confirmer en faisant comme si de rien n’était, comme si c’était pas si grave dans le fond. Comme si elle ne sentait pas ses poumons se contracter, le vide grimper, et la boule dans sa gorge se mettre à danser. Heureusement la boule elle retombe quand il reprend la parole, et puis alors c’est un sourire qui prend place sur ses lèvres et elle relève les yeux vers Bonnie pour croiser son regard. « Sans blague. » Elle répond avec amusement. Parce qu’elle a beau être conne et bonne à rien, au moins, les drogues, elle sait y faire. Elle connait les bonnes sources comme les mauvaises, la valeur de ses petits médicaments de l’enfer, et puis comment les consommer aussi. « J’te filerais bien ma source mais c’est un vrai sac à merde. Crois-moi, t’as pas envie de le rencontrer, et encore moins de faire affaires avec lui. » Elle ajoute, boudeuse, comme chaque fois que sa face de rat balafré s’impose à son esprit. Et encore si y’avait que le portrait. Non, y’a aussi l’odeur de son haleine chargée, ses mains moites et collantes qui trouvent toujours leur chemin jusqu’à sa chaire pour profiter de « sa petite commission » comme il l’appelle. C’est que ce gros pervers, il fait toujours ça aux filles, et puis même aux gars à ce qu’il paraît. Il sait bien que les junkies feraient n’importe quoi pour la daube qu’il leur refile à des prix correct. Pieds et poings liés, car aller chez un autre dealer les ruinerait. Alors ce pouvoir, il en profite, il en use et il en abuse. Plutôt deux fois qu’une. C’est pas pour ça qu’elle arrête Aisling, mais chaque fois qu’elle se sent glisser vers l’appel de ces rêves éveillés, elle repense à sa voix criarde et à son odeur de putois et comme elle a envie de vomir chaque fois qu’il lui parle dans le creux de la nuque et alors bon sang elle se sent un peu plus forte qu’avant pour résister à la petite voix qui chiale en elle de recommencer.
Mais ce soir, la petite voix n’est plus toute seule, et celle d’Ambroise la rejoint. Souriant, irrésistible, charmeur comme un serpent, le voilà qui brandit le petit sachet de cachetons comme la pomme d’Eden, et Aisling se dit qu’elle espère bien avoir un peu plus de résistance que cet abruti d’Adam, mais elle en doute quand même pas mal. « J’peux pas te dire oui non plus. » Elle proteste en détournant les yeux pour ne pas voir ces jolis couleurs qui dansent dans le petit sac en plastique transparent. Mais elle peut toujours entendre leur chant, et elle se sent comme un marin attiré par une horde de sirènes. Ça ferait tellement de sens ! Ce serait l’occasion parfaite de terminer ce cycle. Sur une belle expérience, un beau voyage. Pas une overdose de merde avec vomissements à la clef comme l’autre soir. L’idée s’instille insidieusement dans son esprit, et pourtant elle s’acharne à la combattre. Pour la forme ? Ou peut-être pense-t-elle réellement avoir une chance de résister. C’est exactement pour ça que tu ne peux plus le revoir. Lou te l’avait bien montré en s'éloignant de toi… pour une ex-junkie, traîner avec des junkies, c’est le meilleur moyen de sombrer à nouveau ! Aisling abandonne ce débat interne et revient dans le présent. « Je… je consomme plus depuis trois mois et demi. Je peux pas tout gâcher en replongeant ce soir. Ce serait trop con. Et puis surtout, j’ai promis. Tu comprends ? » Elle murmure. Elle devrait partir. Elle devrait serrer sa main dans la sienne, faire ce petit « check » qu’ils ont inventé pour se dire au revoir, au fil de leurs doux voyages improvisés. Elle devrait, mais quelque chose la retient. La peur du vide. La peur de l’avenir. La peur de réussir, de devenir quelque chose de plus respectable, quelqu’un de plus fort. La peur de s’extraire une bonne fois pour toute de ce cycle qui la détruit. Ce cycle qui la protège aussi. Ce cycle qui lui donne toutes les excuses du monde, qui lui évite de regarder dans les tréfonds de son âme, de voir la source de tous ses problèmes, et de l'affronter, enfin, dusse-t-elle y laisser la vie. « Mais je peux rester avec toi, t’accompagner à moitié. » Elle murmure, ses yeux couvant tendrement les cachets qu’il repose sur le béton entre eux. « J’ai pas envie d’être seule ce soir. » Elle laisse courir ses doigts sur leur siège de fortune, des petits cercles qui se rapprochent inconsciemment de ce maudit sachet de l’enfer. Elle a envie de le soupeser, de jouer avec, de regarder son contenu s’entrechoquer dans un joli petit tintement et la couleur des « bonbons » miroiter à la douce lumière du soir, comme dans les vidéos de slime ASMR qu’elle regarde en boucle sur Instagram. Mais elle se retient, parce qu’au lieu de l’apaiser, cette vision risque de la torturer plus encore. Alors elle relève les yeux vers son compagnon d’infortune et le dévisage curieusement tandis qu’une question nait sur ses lèvres. « Je t’ai jamais demandé. Je suppose que ça se demande pas. Un peu comme les mecs en prison qui se disent jamais pourquoi ils sont là-bas. » Elle a jamais été en taule Aisling, mais elle sait bien comment ça fonctionne. Elle a entendu son père en ressasser les rouages bien des fois avec ses compagnons de l'IRA quand il revenait de Long Kesh, tout émacié et le regard plus fou encore qu’avant d’y pénétrer. « Mais comment t’as commencé tout ça ? Et surtout, pourquoi tu continues ? »
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Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 19:47, édité 1 fois
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Aisling & Ambroise
L'affaire est conclue dans un silence de confiance. Sans les suspicions inerrantes à ce genre de commerce. Ils ne doutent pas l'un de l'autre, il ne doute plus. Et l'australien n'est même pas sûr d'avoir un jour douté réellement d'elle, puisqu'à leur rencontre elle ne tenait pas ce rôle de dealeuse. La suite non plus n'a pas été source de méfiance ; leurs écarts, leurs tests, leurs fous rires incontrôlables, et leurs confidences sans qu'ils ne soient néanmoins proches. Une relation étrange, dans laquelle tout autre pourrait se questionner, mais Ambroise y trouve un naturel qui le rassure plus que tout. Pas besoin de se retourner le cerveau. Ils sont à deux, point. Silence brisé par une question de Bonnie pourtant, puis retrouvé par le simple hochement de tête de la jeune brune qui sert de réponse. La dose est plus importante, imprévue, il s'inquiétait de savoir si le paiement suffirait. Mais il comprend sans problème, après l'annonce d'Aisling, qu'elle cherchait surtout à s'en débarrasser. Elle quitte. Elle arrête. Qu'il se trouve quelqu'un d'autre pour ce fun. Un brin surpris, un peu de sourire, et puis ce même aveu avec moins de sarcasme. Plus de sincérité, c'est Aisling. Et elle lui manquera à coup sûr. Il parvient à lui tirer un rire, à y déceler peut-être une pointe d'émotion, mais ne laisse rien entendre de plus. Par pudeur, l'étudiant préfère tirer sur sa clope pour l'achever un peu plus.
Le mégot est vite écrasé et jeté au loin, brillance éteinte. Il demande tout de même confirmation, mais le moindre espoir de se revoir est soufflé. Il arbore sa petite moue déçue, tel un gamin. Ne comprenant même pas que dans l'absence de réponse verbale se trouve un aveu de l'importance qu'il possède pour Aisling. Et, alcoolisé, ses pensées s'imprègnent librement de cette même importance, alors que son ventre se tort presque douloureusement. Plus de barrières intérieures, il comprend un peu qu'il tenait vraiment à elle ; l'idée de ne plus la voir ne lui avait, en fait, jamais traversé l'esprit. Mais il passe à autre chose, vivement. Il retrouve un pragmatisme certain qui cache aussi, à sa façon, la pointe de tristesse qu'il ressent. Aisling saute sur l'occasion de la même manière pour en sourire, comme si de rien n'était. Mais c'est plus qu'une question de source sûre. Ambroise esquisse lui-même un sourire en coin lorsque sa collègue évoque sa source, à déconseiller vu le morceau. Et les détails fusant dans son esprit, basés sur les on-dits et l'imagination, le font grimacer. Quelque chose chez la jeune femme le fait frémir, comme si ses pensées se répercutaient sur lui, et qu'il trouve aussi répugnant qu'elle cet homme inconnu. « Nay... C'est bon j'me débrouillerai... » marmonne-t-il, avec un regard malicieux.
Toute son attention à présent portée sur une idée soudaine, il se tourne légèrement vers la jeune femme pour lui proposer une dernière envolée. Un adieu. Tombé de rideau. Il joue de ses charmes comme toujours chez lui, naturellement, pour obtenir ce qu'il veut. Ça n'est pas calculé dans le cas présent, plus une habitude. Et puis, il est tellement certain qu'elle dira oui... Son sourire assuré fait tout le boulot pour le faire passer pour un serpent tentateur. La pomme qu'il propose pourtant se heurte à un mur. Un mur fragile. Bonnie fronce pourtant les sourcils, désormais boudeur, et continu de la fixer alors qu'elle détourne ses grands yeux pâles. Il perçoit presque les rouages de son cerveau vriller alors qu'elle réfléchit à sa proposition malgré un premier refus. A quoi pense-t-elle exactement, quels sont ses arguments, vacille-t-elle sur son fil, sont-ce des souvenirs qui brouillent son regard ? Tant de questions sans réponses qui glissent dans les pensées du jeune homme, sans qu'il ne s'y attarde vraiment. Il obtient un début d'explication, après tout, à simplement attendre que la fleur s'ouvre d'elle-même. Il est un peu surpris lorsqu'elle avoue n'avoir rien touché depuis trois semaines, mais comprend effectivement ses raisons. Hochant la tête, la mine abattue – mais gardant espoir –, il fini par hausser les épaules quand elle propose de rester avec lui. Et c'est ça, l'espoir. « Je vois ouais. Tu peux rester bien sûr, comme tu veux, j'aime toujours ta compagnie... Mais ne te gênes pas si tu veux me rejoindre », glisse-t-il avec un demi-sourire pour conclure. Ayant remarqué les gestes d'Aisling se rapprochant du paquet. Nonchalants.
Elle aurait pu partir, elle ne l'a pas fait. Elle aurait dû partir. Car Ambroise, s'il fait mine d'avoir capitulé, n'a pas dit son dernier mot. Un sale gosse, un petit con, la mauvaise influence. Mais une fois, ça n'est rien. Ça ne la fera pas replonger immédiatement dans le cercle vicieux. Lui-même esquive souvent ce fameux cercle, car il touche à pas mal de choses, sans s'attarder sur une seule drogue. Les uniques qu'il côtoient régulièrement : le tabac, le cannabis, l'alcool. Le reste est tellement dispersé ente toutes les soirées qu'il n'a pas le temps de devenir accro. Et puis il en évite certaines, pour leur effets contraires à ce qu'il souhaite ou tout simplement pour les conséquences, il n'est pas stupide. Surtout depuis l'overdose manquée. Mais ce qui le rend addict avant tout, c'est la façon donc chaque substance a le don de... Il ne saurait pas trop l'expliquer. Peut-être lui faire un peu lâcher prise, oublier ce besoin de contrôle permanent qui épuise, ses pensées trop actives, d'arrêter de réfléchir tout simplement. La facilité aussi. Plus pratique que de faire face aux problèmes et questionnements émotionnels, introspection nécessaire à tous. Effrayant chez lui. L'ayant assez regarder fixer le sachet de bonbons, Ambroise s'en empare pour en piquer un premier. Petite étoile estampillée. Moins belle que celles qu'il aime, mais aux propriétés un peu semblables, l'oubli. Il le croque, l'avale, sans autre forme de procès. Stoppé dans son sourire par la prise de parole d'Asiling et sa question, c'est à son tour de la dévisager. « Comment ? Je sais plus moi comment... » rigole-t-il dans un premier temps.
Puis il réfléchit, il doit bien ça à Aisling, pour une dernière fois. Avant que les effets ne se fassent ressentir et que tout se trouble. Néanmoins, le paquet, il a le réflexe sournois de le déposer entre eux, un peu plus près d'elle que de lui. Subtile. Il se replonge dans ses souvenirs un court instant, silencieux, le regard braqué sur le sol devant eux, le visage fermé. Concentré. Il fait de vrais efforts pour la jeune femme. Et ça paye, puisqu'il reprend vie, pour ainsi dire, en tournant ses yeux verts sur elle. « J'crois que j'ai commencé tout ça par hasard, par curiosité, par esprit scientifique on peut dire même », il en sourit, ce con, « enfin bon, l'adolescence, la rébellion, une fréquentation qui t'initie, classique quoi. » S'il se rappelle bien, et par chance il a une très bonne mémoire, c'est en entrant dans le monde LGBT qu'il est tombé pour la première fois sur une drogue dite dure. Les drogues rimaient avec boîtes de nuit parfois, avec partenaire d'un soir à l'autre. Le reste, plus basique, accessible aux jeunes lycéens en quête de diplômes et de soirées, n'a pas été à chercher bien loin. Mais l'évolution a été floue, lente. Entre le petit nerd qu'on persécute à la personne qu'il est aujourd'hui, il y a un canyon. Quelqu'un qui se connait vraiment, qui s'assume avec ses différences, avant tout en quête de liberté. Celle de vivre comme il le désire, comme il est. Tout un mélange de choses l'a amené à ça. Il n'y réfléchit pas tellement en temps normal, acceptant les choses comme elles viennent. Préférant se questionner sur l'origine de l'univers que sur sa propre psychologie.
« Et j’continue parce que ça m'éteint le cerveau. T'imagine pas ce que c'est d'avoir mille réflexions à la minutes, mille idées, mille pensées, de toujours tout te rappeler, d'avoir tout en tête, tout le temps. » Il s'emporte et il se détend, aussi vite. D'autres choses lui apportent ce genre de sérénité, mais rien d'aussi rapide et sûr. Laisser les commandes, en revanche, il en est incapable. Et ça, sans drogues, il ne peut pas. Sans sa sœur, son autre moitié, sa solidité. Sans son meilleur ami, vital. Sans Andreï aussi, si on se réfère à l’autre nuit, les prémices d’un lâcher prise total. Repenser au russe lui fait froncer le nez et il éjecte bien vite cette pensée qui pourraient en amener d'autres qu'il n'a pas envie de découvrir. « J’sais pas comment dire... Je.. j’arrête de trop penser, ça fait du bien. J’arrête de tout calculer tout le temps... Ca fait oublier un peu aussi, ou complètement même, ça ouvre d'autres portes, et ça change de l'alcool. Mais en fait j’prends rarement des trucs sévères... » conclut-il, assez pensif. Il connait leurs effets sur le corps, et ça contrebalance énormément tout le bénéfice d’échappement de la réalité qu’il peut tirer de telles friandises. Bénéfices qu’il va chercher ailleurs la plupart du temps. Avec Aisling, c’était surtout à base de médocs et d’essaies en tout genre, c’était drôle, il la suivait, ils se trouvaient dans les mêmes délires. En parlant de ça... Il ose, effronté, avec encore moins de limites. D’un autre côté, c’est elle qui a commencé. « Et toi alors ? Qu’est-ce qui t’as fait tomber dedans et qu’est-ce qui t’en a fait sortir ? » Il ne cache pas la violence de sa question dans un sourire, il l'observe tout simplement, sans arrière pensée.
Emi Burton
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
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The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
Aisling regarde le cachet rouler entre ses doigts, disparaître entre les fines lèvres de Bonnie. Elle peut presque sentir son goût râpeux sur la langue, la petite résistance lorsqu’il se glisse dans sa gorge. La sienne qui s’assèche. Elle détourne les yeux de son compagnon, de ce besoin impérieux, de la tentation. Ses doigts épluchent maintenant un petit bâton ramassé sur le sol, son rire accompagne celui de Bonnie par ricochet, sans trop se concentrer sur la raison de cette hilarité soudaine. Le silence retombe et les enveloppe quelques secondes. Le temps pour lui de rassembler ses pensées, le temps pour elle d’arracher trois petits bout d’écorce qu’elle roule entre ses doigts et dépose sur l’asphalte. Et puis la mémoire lui revint et Aisling relève les yeux vers Bonnie pour mieux faire honneur à son récit. La drogue et lui c’est une histoire de hasard, de curiosité, un test scientifique pour un esprit pragmatique construit sur des preuves et des expériences. Un sourire étire ses lèvres de poupée, un rire nait dans sa gorge. Des types comme Bonnie, avec l’intelligence qui brille à l’intérieur, le sarcasme, les pensées à toute allure, on en rencontre pas des masses dans ces milieux-là, les milieux qui aiment bien s’autodétruire en marge de la société. Il est presque comme un extraterrestre pour elle, comme un robot trop intelligent - mieux programmé qu’elle en tout cas. Et même que c’est pour ça qu’il continue d’en prendre, comme si avoir tout plein d’idées brillantes comme lui, c’était au final plutôt une malédiction. On dit souvent que les gens intelligents sont condamnés à souffrir et que les idiots peuvent se complaire dans un bonheur simple. Et Aisling se dit que pour une idiote, elle a les sentiments qui la torturent quand même pas mal, et qu’à choisir elle aurait quand même préféré être un peu moins sotte pour arriver à s’en sortir un peu mieux. « Ça doit être bizarre. » Elle commente sans trop savoir à quoi il fait allusion, et comment on peut se rappeler de tout et penser à tout, tout le temps. D’avoir des idées surtout. Parce que des pensées, elle en a, seulement elles ne sont pas bien brillantes. Elle relève les yeux vers lui et les voit défiler dans ses yeux, toutes ses pensées. Elle est certaine que si elle l’avait suivi dans le délire, si elle avait sucé ces cachetons comme on suce une sucette, elle pourrait presque les visualiser se projeter hors de lui dans les étoiles, et elle pourrait alors les toucher du bout des doigts, les comprendre, les commenter avec lui. Arrête ça. Pense à autre chose. Arrête ça ! Concentration, action, recentrage. Bonnie conclu que ça apaise son esprit, ouvre d’autres voix et change de l’alcool. Encore un truc vers lequel elle se tournait avant. Encore un truc qu’elle a arrêté. Paraît qu’il vaut mieux tout faire d’un coup, pour éviter de transposer la dépendance d’une substance sur l’autre. Sauf qu’Aisling, ça fait des années qu’elle a pas été sobre, et son corps, c’est comme s’il fonctionnait plus comme il faut avec tous les réglages à refaire. Toutes les habitudes à reprogrammer. Toutes les situations sociales embarrassantes à revivre pour mieux les apprivoiser.
Le silence retombe. Pas longtemps, quelques secondes. Et puis forcément la question fuse en retour. Balle lancée dans le camp adverse avec un sourire effronté qu’elle peine à remarquer. Naïve, Aisling la saisit au vol, une petite lueur dans les yeux, l’âme chargée de réminiscences. « Un peu comme toi, le besoin de calmer mes pensées. L’anxiété surtout. Ça, et puis les souvenirs. » Elle aurait pu s'arrêter là, mais quelque chose dans le regard de Bonnie, un éclair d’intérêt ou de curiosité, la pousse à développer. A explorer les brides d’un passé qui trouve toujours le moyen de la rattraper, peu importent les efforts qu'elle déploie pour le fuir. « Tu sais, ça tirait un peu partout à Belfast quand j’étais petite. Alors on avait des réflexes à la maison, comme de jamais s’assoir près d’une fenêtre, au cas où les loyalistes ils décidaient de faire une descente dans la rue et de tirer au hasard. » C’était normal pour elle à l’époque, elle n’y faisait même pas attention. Mais dans cette normalité bancale il y a des peurs qui se terrent, des souvenirs qui s’engluent, des abcès qui enflent. « Je suis née à la fin des Troubles mais y’a quand même des images qui m'reviennent par flash parfois et ça me met les nerfs à vif. » Le sang poisseux dans la rue en rentrant de l’école, le bruit constant des hélicoptères, l’odeur du nitrate de sodium près des voitures piégées, les mouvements de foule, la peur qui lui serrait le ventre lorsque la porte d’entrée s’ouvrait à la volée au milieu de la nuit, quand sa mère l’arrachait à son lit juste à temps avant que l’armée britannique n’éventre son matelas, renversant les meubles de sa chambre à la recherche d’armes. « Quand j'étais ado, j'avais peur de tout, je sursautais pour rien. J’attendais la mort à chaque coin de rue et j'l’entendais dans chaque bruit un peu trop fort. J’ai quitté Belfast parce que j'pensais qu'ça suffirait, mais même à Londres c’était toujours là à l’intérieur. Et puis j’ai rencontré un Russe qu’avait lui aussi des images comme ça à cause de la violence dans son pays, et comme il fumait de l’herbe pour apaiser tout ça bah j’ai essayé moi aussi. » C’était il y a sept ans, juste avant de prendre l’avion et de débarquer en Australie, en quête d’une nouvelle vie, en roue libre vers de nouvelles galères. Prisonnière d’un détraqué qui voulait vendre son corps puis sauvée de justesse par un club de motards altruistes, elle est tombée plus loin encore dans les rouages de l’angoisse, de la dépression, de la culpabilité et de l’autodestruction. « Quand j'suis arrivée ici j’ai rencontré d’autres gens, qui prenaient d’autres trucs. J’ai fait des essais, j’ai gardé ce qui marchait. La drogue… j’ai jamais trop pris ça pour m’amuser en fait. J’en avais besoin pour fonctionner. Des uppers pour ma confiance et mon humeur, des downers pour me détendre le soir, pour étouffer les souvenirs qui éclatent et puis les émotions que j’aimais pas trop pareil. C’est pour ça qu'j’ai commencé. » Elle prend une inspiration pour calmer les battements de son cœur qui s’emballe, essuie ses paumes moites sur son jean sombre. Les souvenirs, le manque, l’angoisse, y’a tout qui vient la tabasser dans tous les sens après ces aveux. Mais y’a aussi une sorte de soulagement, car c’est la première fois qu’elle raconte tout ça. Elle ne sait pas trop pourquoi ça tombe sur Bonnie, lui qui ne lui posait qu’une simple question. Peut-être parce qu’elle sait qu’elle ne le reverra pas. Peut-être aussi parce qu’il a un pied dans ce monde et un autre dans les étoiles scintillantes. Peut-être encore parce qu’elle sait bien que ces informations ne changeront pas le regard qu’il a sur elle et qu'il n'agira pas comme si c’était horrible. Ça la met toujours mal à l’aise quand les gens réagissent comme ça. Parce que l’horreur pour eux ça a été la normalité pour elle, et pour tous les gosses élevées dans ces familles prises dans l’engrenage de Na Trioblidi. « Quand j'regarde les cinq dernières années, je réalise que j'm’en souviens à peine, tellement j’étais perchée tout le temps. La drogue c’était un refuge, un rêve permanent. Mais plus j'me réfugiais dans mes rêves, plus la réalité elle tournait au cauchemar. Parce que la vie, elle nous attend pas pour continuer à nous baiser. » Expression de Phoenix qu'elle lui pique sans trop de vergogne, et le parler un peu rustre du boxeur contraste avec ses mots naïfs, rêveurs. « C’est pour ça qu'j’ai arrêté. J’ai fait une overdose y’a quelques mois. J’ai vraiment fait flipper un pote et j’ai bien senti dans son regard qu’il allait devoir partir pour se protéger si je continuais. Je supporte pas cette idée. Moi j'prenais de la drogue pour arrêter de souffrir et au final c’est devenu ma plus grande cause de souffrance. Alors j'me dis que si j’arrête, ça s’arrêtera peut-être aussi. Tu vois ? »
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Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 21:50, édité 2 fois
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Aisling & Ambroise
L'histoire est plutôt courte, plutôt banale. Comment Bonnie a commencé. Facilement, par l'alcool, la fumette, puis des choses plus dures, de fil en aiguille, ça se fait comme ça. L'esprit curieux aidant, ne pas dire non à une expérience. L'absence de peur, l'envie de justement découvrir cet inconnu. À présent il peut se targuer ne connaître ses limites, les ayant éprouvées maintes fois, mais cherchant toujours à les tester. Aisling servait à ça, fournisseur de confiance, découvreur de nouvelles sensations, de nouveaux mélanges. De la chimie tout ça. À présent il continu car à goûter à la simplicité d'un esprit au repos, on y prend goût. Pas tout le temps non, son cerveau est trop précieux pour le ruiner totalement, mais les soirées comme celles d’aujourd’hui sont pour lui un moyen de décompression bienvenue. S’amuser sans se prendre la tête, laisser de côté les cours, les théories, le travail, les problèmes. Et un petit bonbon de temps en temps, il adore. Tant que ce ne sont pas trop des uppers. Il pourrait prendre du café pour avoir le même effet pile électrique et rejoindre complètement sa sœur sur ce domaine là. Parfois ça l’amuse d'en prendre, mais ça reste rare. Les petits bijoux d'Aisling sont en revanche parfaits. Ni trop, ni trop peu. Les lendemains peuvent être compliqués, la descente sévère, mais sa volonté est assez puissante pour repousser le tout jusqu’à la prochaine occasion. Car ça, il pourrait arrêter. Tout. Le tabac, l'alcool, tout le reste. Mais il ne veut tout simplement pas. Et pourtant la dernière fois aurait dû le vacciner davantage, cependant comme ça n’était pas de sa faute… Il a seulement retenu qu'il fallait être sur de la provenance de ce qu’on te donne, et prendre garde aux mélanges.
Il pourrait faire comme Aisling, une promesse. À sa sœur, à Clément, qui ont bien eu peur cette nuit-là. Mais non. Pas comme Aisling. Celle-ci ne manque pas de reluquer le paquet, de trouver autre chose pour son occupation. Il n'est pas dupe. Ça n’est que peu amusant d'assister à la prise de drogue d'un autre. Ne pas suivre, être en dehors de cet univers parallèle où les couleurs s’animent dans la nuit et les sons prennent des formes différentes. Elle se concentre sur son récit qui vise à répondre à une question si simple. Elle ne comprend pas bien son problème d'intelligence trop poussée, mais ça n'est pas important. C'est une chose quasi inimaginable pour ceux qui ne sont pas concernés, hors de l'entendement de certains qui ne pensent pas que le cerveau peut être aussi prodigieux. Tant pis pour eux. Aisling, elle sourit, elle rit. Tout va bien. Ou presque, le petit bâton de bois est réduit en charpie par ses doigts agiles et manucurés. En l'observant, il se demande comment elle est en arrivée là elle. Avec sa douceur, la pureté de dégageant de sa peau nacrée, on la voit bien là trainer avec les types des bas fonds. On l'imagine plus facilement parmi les anges que les démons. Mais comme Bonnie en est la preuve, un beau visage ne fait pas tout. Les plus sombres secrets peuvent se cacher dans les iris. C'est le cas pour la jeune irlandaise, née au milieu des conflits.
Il n'a pas trop hésité à poser la question en retour. S’il se dévoile, elle aussi. La petite brune ne met pas beaucoup de temps à répondre – moins que lui qui a du rassembler ses souvenirs. L'Irlande à l’époque, les années 90. Elle les raconte comme si elle pouvait encore voir cette époque, comme si c’était toujours une part de sa réalité. Ces souvenirs qui l'ont poussée à chercher un moyen de les faire taire, de la même façon qu'Ambroise cherche le repos de son piédestal. Être intelligent est une bénédiction et une malédiction, il ne le répétera jamais assez ; trop de questions nuit au bonheur, la recherche de la perfection idem. Aisling a des problèmes plus terre à terre, qui tordent son cœur et son âme, qui ont marqué son être par la violence. Fuir a été sa solution, physiquement en venant à Brisbane, psychologiquement par l’usage de substances diverses. Bonnie écoute sagement, avec intérêt. Il comprend son anxiété même s'il ne l’avouera jamais. Il saisit sa sensibilité même si la sienne est à l’état sauvage, meilleure laissée seule, en cage, derrière le sarcasme et l'armure. Il compatis. Il n'imagine pas ce que cela a du être de vivre tout cela, mais il ne juge pas. Connaissant ce dont l'homme est capable. Les seules violences qu'il a connu et qu'il redoutait étaient celles envers sa personne, envers ses différences que les autres pressentaient avant lui. Il sait se défendre à présent, il essaye, il a appris. Les traumatismes d'Aisling doivent être bien moins faciles à éloigner.
Le plus beau c'est qu’au fond, il s'en fiche. La jeune femme ne change pas d'allure à ses yeux, ne devient pas une rescapée de guerre. Elle reste sa collègue, sa pote. Elle reste Aisling. Il tique en revanche à la mention d'un russe, son cœur bat une mesure plus fort, mais aucune chance que cela soit le même. Improbable. Il se force à se concentrer sur le récit de la belle brune, à oublier ces yeux noirs qui le poursuivent. Elle décrit tout, donne des détails, et ça l'aide à penser à autre chose. Bonnie se contente d’écouter, d'observer. Il voit sur elle les témoins de son trouble. Mais elle n'a pas l'air si désarmée que ça. Elle continue encore, pour en venir à son arrêt. Une overdose aussi, le chantage d'un pote qui menaçait de prendre ses distances, une épiphanie. À présent la solution est devenue le problème. Alors elle a promis et elle tient bon, elle veut s'en sortir, et suppose que les problèmes s’arrêteront ainsi. « C’est beau comme les gens croient toujours que c'est la vie qui les nique, alors que c'est eux-mêmes qui créent leur chemin… » souffle-t-il, avec cet air pensif et ce regard amusé. Tout est hasard ou rien ne l'est, mais la plupart du temps, ta propre action ou réaction construit ce que tu appelles ta vie. Il espère cependant que les espoirs d’Aisling se réaliseront ; que sa vie s’ordonnera mieux, qu’elle pourra enfin oublier un peu son passé et filer de l’avant. Ce qu’elle mérite, un peu de bonheur, après tout ça. Ambroise, ayant bien compris au fil du temps que la vie de la jeune femme était bien pire que ce qu’elle pouvait laisser filtrer, était reconnaissant envers ce pote qu’il ne connaissait pas de l’aider à s’en sortir. Elle n’avait pas la chance, comme lui, d’être en dehors du système, tout en profitant occasionnellement de ses bienfaits.
« Mais j’vois ouais, j’suppose que ça s’tient comme logique... » Il bouge un peu pour sortir un paquet de clopes de sa poche arrière. Quasi vide. Piqué à il ne sait plus quel mec qu’il a embobiné d’un sourire appuyé et d’un jeu d’innocence tout à lui. Il en sort une, qu’il cale entre ses lèvres, avant d’en proposer à Aisling. « Ca aussi t’as arrêté ? » demande-t-il nonchalamment, déposant le paquet ouvert au sol, à côté des bonbons colorés, pour allumer sa cigarette. Fait exprès, pas fait exprès ? Inconsciemment il l’incite, il ne souhaite pas être tout seul dans cet autre monde. C’est toujours plus amusant quand la jeune irlandaise lui tient compagnie. Et puis... Un frisson. Il tire une première bouffée de tabac longuement, comme pour rejeter une pointe d’anxiété qu’il refuse de voir se transformer en bad trip. C’est idiot d’ailleurs, car il pense au russe, et au fait qu’il n’a pas envie de penser à lui justement, un endroit interdit de ses pensées. Ce soir c’est la fête, c’est ici, c’est les pastilles de folie et l’alcool. C’est Aisling. « J’ai frôlé l’overdose aussi... Y’a quelques mois... Pas fait exprès... On a voulu me donner un médoc contre la migraine. C’était pas un médoc. J’ai pas fait gaffe. Mais mon pote est même pas là pour m’empêcher de prendre ces trucs, il bosse trop, il a plus l’temps, il s’en fiche. » Et maintenant c’est Clément qui l’énerve, sa distance, ses fichus cours et ses fichues scènes, à réviser, à apprendre par cœur, tout le temps. Son regard se durcit comme la pierre un instant, à la lumière des astres, jusqu’à ce qu’il prenne une autre taffe. Se recentre. « Donc t’as quelqu’un qui veille sur toi, t’as compris que la drogue te brûlait les ailes, et t’vas faire quoi maintenant ? C’est quoi la suite ? » Son visage exprime à nouveau de la curiosité, une interrogation pure, sans calcul. Le reste est oublié d’un claquement de doigts, d’un crépitement de cendres.
Emi Burton
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night
The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
« C’est beau comme les gens croient toujours que c’est la vie qui les nique, alors que c’est eux même qui créent le chemin… » La remarque de Bonnie flotte dans l’air frais du soir. D’abord piquée au vif, Aisling se renferme comme une coquille, fronce les sourcils et détourne le regard. Elle n’aime pas cette insinuation. Elle refuse de se voir autrement que comme une victime. Rescapée d’une Irlande déchirée par la guerre, rescapée d’un père trop sévère, rescapée d’un gang, rescapée des drogues. Il est tellement plus facile de se dire qu’elle n’a tout simplement pas eu de chance dans la vie ! Qu’elle n’est qu’une pauvre chose fragile qui subit tous les maux ! Mais elle sait bien tout au fond que ce n’est pas tout à fait vrai, et c’est même pour ça que ces quelques mots lui font aussi mal. Oh, elle sait bien que ce n’est pas son intention, à Bonnie. Il est trop intelligent, trop spirituel pour chercher la merde dans ses relations en blessant inutilement une revendeuse de drogues de rien du tout. Il dit simplement les choses telles qu’elles sont, sans prendre de gants, juste parce qu’il les considère comme des faits. Et il a raison. Parce qu’à force de se retrouver toujours dans les emmerdes, à force d’entendre Robin lui dire qu’elle a le pouvoir de faire les bons choix, Aisling commence à réaliser qu’elle a passé 24 ans de son existence à faire les mauvais. Mais c’est trop. Trop de responsabilité. Son cœur cogne contre sa poitrine, son pied droit bat le sol comme une mesure affolée. Elle inspire la nuit et regarde les étoiles dans le ciel pour se débarrasser de ce vide intense, de cette anxiété qui cherche à s’y engouffrer pour l’emplir de terreur ; pour ne pas être tentée de le remplir avec ce rêve factice dans lequel elle s’est jurée de ne plus sombrer.
L’arôme délicieusement fumé du tabac vient se mêler aux odeurs marines de cette soirée Australienne. Aisling adore ces effluves. Elle a toujours préféré sentir la cigarette que la fumer, alors il lui est plus facile de secouer la tête lorsqu’Ambroise lui propose de s’en griller une pour l’accompagner. « Ouai, pareil. Paraît qu’il vaut mieux tout arrêter en même temps. Genre pour pas créer une nouvelle addiction ou je sais pas. » Elle bougonne avec un haussement d’épaule. Comme si ça ne la concernait pas directement, comme si elle n’y croyait qu’à moitié. Ses yeux caressent le paquet resté ouvert sur le sol. Elle n’en a pas envie. Et pourtant ses doigts s’y aventurent et saisissent la petite boite en carton. Le fin film plastique grésille sous ses pouces tandis qu’elle le porte à son nez et hume la fragrance subtile du tabac tout frais, pas encore grillé. « J’aime l’odeur. » Elle se justifie un peu rapidement en reposant timidement le paquet sur le sol. T’as pas envie de ça, ça sert à rien. Elle se répète, mais déjà ses pensées ne sont plus à la cigarette, et elle sait bien que c’est des conneries tout ça. Elle en crève d’envie. Toutes les fibres de son corps et de son âme appellent à la délivrance qu’elle n’a jamais trouvée que dans ces petites pilules mignonnes aux couleurs pastelles. Mais elle ne peut plus. Elle a promis. Alors elle se concentre sur la voix de Bonnie qui lui raconte ses déboires avec les drogues. Une overdose lui aussi, il y a quelques mois. Une histoire bien plus banale que la sienne puisqu’il voulait juste un médicament pour soulager sa migraine. Ce serait comique si ce n’était pas la cause de tant d’hospitalisations et de décès tous les ans. Mais contrairement à Sid, le pote de son camarade de voyages interdits n’est pas très présent. Elle perçoit de l’émotion dans la voix de Bonnie. Une variation légère de son timbre qu’elle ne sait comment interpréter. Un truc dans son regard qui semble se rigidifier. « Il a pas le temps ou bien il s’en fiche ? » Elle demande innocemment, parce que pour elle ça fait toute la différence. Elle ne s’attend pas forcément à une réponse, mais elle aurait préféré qu’ils continuent de discuter de son pote et de leurs déboires. Parce que la prochaine question à franchir les lèvres de Bonnie la fige dans une transe désagréable.
Tu vas faire quoi, hein ? Faudrait peut-être songer à ton avenir maintenant, alors dis-nous tout Aisling : comme t’as plus les drogues pour t’échapper, tu vas en faire quoi de toute cette réalité ? L’irlandaise lève à nouveau les yeux vers le ciel mais les étoiles ne lui sont plus d’aucune aide. Ces astres scintillants lui semblent si éloignés et le chemin si dangereux, si vertigineux. Elle ne peut plus les regarder sans se sentir glisser sans fin et sans but dans ce désert inter-galactique. Son cœur tombe dans son estomac et remonte dans sa gorge comme dans un grand huit, mais en moins rigolo. Elle passe ses bras autour de ses mollets et serre ses jambe contre elle pour lutter contre cette sensation de chute qui brouille tout et ses yeux glissent vers le béton grisâtre qui recouvre le petit toit. « J’sais pas trop. » Elle avoue d’une voix blanche. « J’me suis pas vraiment posé la question. J’ai jamais trop sût ce que je voulais faire quand j’étais petite. » A quoi bon rêver puisqu’il ne s’agira jamais que de désirs impossible à concrétiser ? Trop moche, trop conne, trop pauvre. Tant d’injections négatives qui se dressent comme des ronces, des cratères, des ravins et des rivières sur les chemins qu’elle pourrait être tentée de suivre. « J’aime pas me projeter. J’aurais jamais pensé que je vivrais jusqu’à 24 ans. Et puis je me sens mieux dans le présent, là où le passé n’existe plus et le futur n’existe pas encore. Tu vois ? » Elle murmure pour tenter encore de repousser ce vide effrayant qui ne cesse de s’agrandir. Comme il est sombre le futur, depuis qu’elle ne peut plus se bercer de l’illusion rassurante que lui offrait la religion catholique quand elle était enfant. « Des fois j’ai l’impression que rien n’a de sens. Que la vie n’a aucun but. Alors pourquoi essayer ? Autant abandonner tout de suite. » Autant s’abandonner. Son cœur est lourd sans qu’elle sache trop pourquoi. Ses doigts fins tirent sur une cigarette sans qu’elle s’en rende vraiment compte et jouent avec le bâtonnet blanc sans y réfléchir. « Pourquoi t’as décidé d’étudier la physique ? » Elle contre-attaque, sincèrement intéressée. Ça lui semble si compliqué comme études, pas le genre de trucs dans lequel on s’engage quand on ne vit que dans le présent, sans se soucier de son avenir. A moins d'avoir une vision sacrément chiante de ce qui peut s'apparenter à un loisir... « Est-ce que t’as vraiment un but ou bien tu te laisses porter de décision en décision comme un radeau secoué par les vagues d’une mer déchaînée ? »
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A
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Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 21:57, édité 2 fois
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Aisling & Ambroise
Aisling n’aime pas la répartie du jeune homme, mais il a l’habitude. Il aurait même été étonné qu’elle prenne cette vérité avec un grand sourire. Le plus dur est toujours d’accepter ses erreurs. Mais Bonnie ne s’arrête pas à des considérations telles que les sentiments des autres, l’honnêteté est plus importante. Il s’en fiche aussi de la façon dont la brune s’imprègne de ce qu’il vient de dire, si ça l’aidera dans une réflexion. Il dit ça comme ça, c’est tout. Le reste l’importe peu, chacun gère sa vie comme il l’entend, mais se voir comme une victime lui est personnellement insupportable. Mais c’est un autre débat, certains n’ont peut-être pas la force tout simplement se prendre en main, préférant la facilité du courant de l’existence. Peut-être aussi qu’à force d’errer dans ce milieu, d’entendre des choses dévalorisantes qui ont fini par se loger dans son crâne, Aisling n’imagine pas être capable de se sauver elle-même. Car tout part de là, de l’intérieur. Il y a une analogie avec les étoiles, la transformation venant du cœur, et il part là-dessus le temps que dure le silence. Jusqu’à ce qu’il en ai assez, brise ces minutes en disant qu’il comprend l’arrêt de la jeune femme, puis lui propose une clope. Plus ou moins, de façon détournée. Il s’en allume une lui-même, et la laisse décider, déposant le paquet entre eux. Elle préfère tout arrêter d’un coup, pour éviter de reporter son addiction. Logique, encore.
Ambroise acquiesce, mais la remarque tout de même jouer avec le paquet, senti les cigarettes encore vierges. Elle aime l’odeur du tabac, se justifie-t-elle. Il en sourit, légèrement, et la laisse y réfléchir. A ça, ou aux bonbons. Quel petit con, à la tourmenter ainsi. Nonchalamment. Il ne devrait pas l’inciter, il ne devrait même pas être à côté d’elle avec ces pilules arc-en-ciel, mais il n’a pas envie d’être seul ce soir, maintenant. Surtout si c’est leur dernière avant le tomber de rideau. Il reprend la parole, presque étonnement, pour évoquer sa propre overdose. S’évitant de penser à Andreï, mais s’énervant à la place de l’absence de Clément à ses côtés depuis des mois. Il serre la mâchoire lorsque Aisling demande des précisions, de choisir entre “il n’a pas le temps” et “il s’en fiche”. Sa clope. Que bouffée. Le regard fixé droit devant. Il articule à peine. « Ça r’vient au même. » L’intransigeance d’Ambroise, le sentiment d’abandon. Son meilleur ami ne dégage plus beaucoup de temps pour lui, dans cette montagne de travail qu’il s’est infligé tout seul comme un grand en surestimant ses capacités. Donc, il s’en fiche, voilà tout. Il ne pense même pas que Bonnie pourrait déraper encore une fois, qu’il faut peut-être qu’il mette un terme aux drogues. Il n’a même pas essayé. Il s’en fiche. Et c’est aussi bien comme ça.
Il change totalement de sujet, comme s’il frappait la brune à son tour, en vengeance. L’avenir est vaste, et terrifiant, il le voit dans ses beaux yeux qui se figent un instant. Le regard qui cherche une échappatoire aux émeraudes qui le scrute. Le corps qui se tend, puis se recroqueville. Elle avoue ne pas savoir, jamais la question n’a vraiment interpellé son esprit. Déjà petite. Elle n’aime pas plus se projeter, ce qui est un sacré frein à l’imagination d’un futur. Il la laisse parler, ressentir que le présent est la seule chose qui compte, que le passé et l’avenir n’existent plus ou pas encore. Et puis des questionnements bien trop métaphysique rongent ses pensées, alors elle croit que tout ça ne sert à rien. « Et ben suicide-toi, si tu veux abandonner. Comme ça qu’ça marche », rétorque-t-il avec une froideur dans la voix à geler un ours polaire. Il déteste le défaitisme, même s’il n’a par exemple pas beaucoup d’espoir l’humanité. Toute une contradiction ce garçon. Comme son regard qui, en se posant sur Aisling, est plus concerné, la voix moins tranchante. Et quelques gestes pour accompagner ces propos, avec cette flamme de passion dans les yeux. « Tu sais, le temps n’existe pas vraiment au fond. C’est relatif, comme dans l’espace, aux abords des trous noirs le reste de l’univers défile si vite qu’on y verrait l’avenir. Dans le présent, tout existe en même temps, en gros. Si tu prends l’Europe ils sont dans le passé par rapport à nous, pourtant ce moment ici arrive en même temps que leur moment là-bas. Du coup, vois pas la question comme, qu’est-ce que tu veux faire pour ton avenir et ton futur, mais qu’est-ce que tu aimerais faire là, maintenant que t’as le choix, sans drogue et sans mauvaises fréquentations ? »
Il esquisse un sourire, reprenant une bouffée de tabac qui fait le chemin jusqu’à ses poumons. Ferme partisan du : quand on veut on peut. Le travail, se donner à fond, il suffirait de pas grand-chose. Mais c’est déjà beaucoup la plupart du temps. « Me suis pas posé la question non plus, c’est les gens qui me demandaient, alors j’disais astronaute, ça faisait rire. » Il la regarde s’amuser avec une des cigarettes qu’elle vient de sortir du paquet, peut-être sans s’en rendre compte. Tandis qu’elle le questionne sur son choix d’études. S’il se laisse porter de décisions en décisions, ou s’il a un plus grand schéma en tête. « Même si j’adore ça, j’étudie la physique parce que c’est un passage obligé, mais c’est l‘astronomie qui m‘intéresse, et toute la palette de trucs à faire. Astrophysique, planétologie, cosmologie... » ll rigole légèrement. « Non j’aime ça, vraiment, j’ai pour seul but de.. comment dire, ma passion c’est ce qui me fait vivre littéralement parlant, par chance c’est tombé sur les sciences et j’peux en faire une carrière, voilà tout. Après j’m’en tape de bien gagner ma vie, c’est pas le boulot à la clé qui m’intéresse, j’aime trop étudier, apprendre, comprendre, découvrir, c'est fascinant l’univers, c’est tellement plus que nous. Peut-être ça donne un sens à ma vie oui. J’suis pas philosophe, j’me demande juste concrètement d’où ça vient et où ça va, pas pourquoi. » Il hausse les épaules, après cette petite tirade qui lui a donné faim d’une autre taffe. « Mais t’as raison, ça a pas de sens tout ça de base, y’a pas de réponse au "pourquoi", alors autant kiffer ou crever. Chacun trouve son truc. » Dans tous les sens du terme, chacun fait ce qu’il veut comme il veut pour trouver cette étincelle qui lui donne envie de se lever le matin. Sinon, du point de vue de Bonnie, une vie morne est absolument sans intérêt. Assez parlé, il s’empare un instant du petit sachet pour en voler un nouveau bonbon coloré.
Emi Burton
Aisling Hayes
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
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The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
Et ben suicide-toi, si tu veux abandonner. Les paroles résonnent dans son esprit, percent son cœur, tranchent son âme. Un frisson glacé parcourt sa moelle, serre ses poumons et glace le coin de ses yeux. « C’est super méchant de dire ça. » Elle bredouille comme une enfant blessée, les yeux résolument fixés sur le ciment qui recouvre le toit de l’hôtel particulier. Les doigts de sa main droite arrachent une petite motte de mousse qui dépasse on ne sait trop comment de cette surface stérile tandis que l’autre tient toujours sa cigarette éteinte et tremblotante. Mais Ambroise continue, imperturbable. Comme s’il n’avait pas conscience de l’impact que de telles paroles peuvent avoir sur une junkie en rédemption. Comme si une fois de plus les mots qu’on échange peuvent n’être que ça : des mots. Des théories froides, détachées, impartiales, factuelles. Ça marche peut-être avec certaines personnes. Pas avec elle. Aisling absorbe tout comme une éponge, jette son cœur en pâture, sacrifié aux aléas des sentiments de ceux qui l’entourent, de leur jugement, de leurs encouragements comme de leurs insultes. Elle n’existe pas en tant que telle, seulement à travers le regard des autres. Et le tableau qu’ils lui renvoient est rarement bien glorieux. Mais Ambroise, c’est différent, c’est toujours… neutre. Objectif. Rationnel. Et ça la perturbe autant que ça l’intrigue. Alors elle écoute, d’une oreille distraite, ses histoires de relativité, de trous noirs qui disent l’avenir comme une boule de cristal, la vieille Europe qui a un train de retard mais qui coexiste quand même avec l’Australie ; et elle ne comprend pas trop toutes ces théories mais elle se dit que ça doit être une histoire de décalage horaire ou quelque chose dans le genre. Elle relève les yeux vers Bonnie, ses prunelles océan s’accrochant aux orbes émeraude de son étrange compagnon décidément trop intelligent pour elle. Elle s’étonne de la lueur passionnée qui y luit, de l’absence d’animosité comme de méchanceté. Elle laisse retomber sa garde, boit ses paroles, sent un sourire rêveur étirer ses lèvres alors même qu’une larme solitaire continue son chemin sur ses joues creuses. « Je voudrais flotter. » Elle répond simplement, l’air rêveur, une brume dans le fond des yeux. « Je voudrais être légère comme une bulle et aller là où le vent me portera. Je voudrais être heureuse, mais je sais pas comment. » Elle avoue enfin, incapable de visualiser les étapes, désespérée à l’idée du travail à fournir pour tenter de toucher cet idéal, certaine que ce sera de toutes les façons en vain et qu’elle finira par tout faire foirer, comme d’habitude. Désillusionnée, persuadée d’avoir dit adieux à cette douce insouciance - ces voyages sereins de l’âme, le jour où elle a décidé de ne plus jamais s’abandonner à l’emprise délicieuse des drogues.
Aisling détourne les yeux et son attention dans la foulée. Elle se concentre sur Bonnie et son aveu. Ses lèvres peignent un sourire complice lorsqu’il lui avoue ne pas s’être posé la question non plus. Il lui parle d’astronomie, des planètes, de toutes ces matières compliquées et barbantes qui semblent le passionner, de sa passion plus grande encore pour le savoir, l’apprentissage, la découverte. Elle s’émerveille face à ce junkie intello comme une scientifique se fascinerait pour une nouvelle espèce absolument incompréhensible et absolument géniale qu’elle vient de découvrir ; un extraterrestre trop différent d’elle pour qu’elle puisse comprendre ses motivations. « D’où ça vient. Où ça va. Pas pourquoi. » Elle répète à voix basse pour essayer de comprendre comment fonctionne son esprit bien trop vif, bien trop complexe. Elle transpose cette méthode aux personnes pour tenter de visualiser ce qu’il raconte, se demande si elle cherche à savoir d’où elles viennent et où elles vont mais réalise qu’elle fait plutôt tout l’inverse. « C’est marrant, moi je m’en fiche pas mal de savoir d’où ça vient et où ça va. Je me demande plutôt pourquoi. » Elle rigole et glisse la cigarette entre ses lèvres gercées, tâche le filtre de son rouge à lèvre criard. Pourquoi t’es là ; qu’est-ce que tu veux ; qu’est-ce que tu ressens ? Qui tu es, là, en cet instant ? « Et comme tu dis qu'il y a pas de réponse au pourquoi, bah moi j’arrive pas à trouver un sens à tout ça. » Elle conclut avec un haussement d’épaules. Rien n’a de sens, autant kiffer ou crever. Et moi j’ai bien trop peur de crever. La pensée sinue dans son esprit sans être une décision consciente. Elle sème les graines de sa discorde, grignote ses résolutions fébriles.
Ses doigts attrapent le briquet aussi surement que Bonnie s’empare du sachet. La flamme jaillis dans la nuit et brûle devant ses yeux, danse comme au ralenti dans l’air doux du soir. La clope s’embrase avec un petit crépitement et elle tire sur la fumée, emplit ces poumons de cette grisaille. « Autant kiffer ou crever. » Elle répète après avoir recraché la fumée devant elle. Puis elle relève les yeux vers Ambroise et tend sa petite main dans sa direction avec un sourire énigmatique au coin des lèvres. Un sourire pas franchement défaitiste, mais pas bien glorieux non plus. Un sourire qui dit que quoi qu’elle fasse, dans le fond elle perd son temps, alors autant choisir la folie. Ses yeux se détachent de Bonnie et glissent sur le paquet qu’il tient entre ses mains, sur les bonbons multicolores qui s’entrechoquent d’un délicieux craquement comme pour l’appeler. Hypnotisée, elle les voit presque au ralenti, les entend comme dans du coton. Elle savoure ce délicieux tiraillement dans ses tripes, cette agitation dans son esprit avide d’une vie en barbe à papa, d’un songe trop sucré, éternel. Elle goûte à la tendre amertume de l’attente, cette exquise anticipation dans ces secondes qui s’étirent. Pourquoi ? Parce que tout au fond du gouffre dans lequel sa résolution sombre, une voix lui dit qu’elle ne mérite pas Sid de toutes les façons. Que quelque part, ça fait trop longtemps déjà qu’elle le traîne dans la boue avec elle. Il est trop pur, trop bien pour elle et son amitié au goût d’arsenic. Toutes les fibres de son corps lui disent qu’il est temps de le libérer, de le laisser partir loin d’elle et de son chemin semé d’embuches. Il ne tardera pas à les voir de toutes les façons ; ses failles. Les creux dans son âme vide comme une passoire. Il réalisera bientôt qu’elle ne peut pas être sauvée.
Une petite étoile rose glisse dans la paume de sa main ; douce comme une caresse, légère comme une plume. Elle l’effleure de son doigt, la contemple presque tendrement. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’a pas peur qu'il s'en aille, qu'il la laisse seule. Parce qu’être seule c’est plus facile que d’affronter la douleur, la déception et la tristesse qui se reflètent bien trop souvent dans les mirettes bleues électriques de Sid. Elle n’aura plus à essayer s’il s’en va. Il lui suffira de se laisser glisser dans les méandres de sa mélancolie. « A tous les pourquoi sans réponse et à tous les trous noirs bouffeurs d’avenir. » Elle clame en posant la pastille sur le bout de sa langue. Parce que la vie est faite de rien et qu’elle n’est rien elle non plus. Tout ça n'est qu’un immense brouillard qui recèle de davantage de peines et d’efforts qu’elle ne peut en supporter. Alors autant continuer à se voiler la face, oublier ses craintes comme ses espoirs et s’évader. S’évader aussi loin qu’elle le peut dans cet étrange espace-temps où tout est moins merdique, presque drôle, quasiment serein et teinté d’une excitation fugace. S’évader, et peut-être ne jamais en revenir. La salive afflue derrière sa langue, glisse comme une mini cascade pour emporter sa précieuse cargaison dans les profondeurs de son être. Elle repose sa tête en arrière contre le bloc de bitume qui leur sert de dossier, laisse ses yeux errer dans l'immensité astrale qui semble l'inviter à errer parmi le voile des galaxies. « Dis, il te manque ton ami ? Celui qui bosse trop, qu'a plus l’temps de rien. » Elle demande innocemment, comme cette histoire restée en suspend la travaille et lui rappelle un peu trop ce qu'elle pourrait vivre après cette erreur contrôlée, ce dérapage conscient, ce renoncement à l'espoir d'une vie meilleure. « Tu t'es jamais dit que c'est peut-être justement parce qu'il s'en fiche pas du tout qu'il est obligé de s'éloigner de toi et de... tout ça ? » D'un geste du menton, l'Irlandaise désigne le petit sachet de bonbons inerte sur le sol grisâtre, le paquet de clopes ouvert, le briquet balancé dessus en travers. Instruments de leur déchéance, vestiges de leur jeunesse gâchée, gaspillée, perdue.
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Aisling & Ambroise
Sobre, Ambroise a peu d’empathie, et n’estime que rarement l’impact de ses paroles. De ses actes. Il dit et fait ce qui lui chante, pour n’importe quelle raison, les conséquences ne l’inquiètent pas. Sous l’influence de l’alcool et de drogue, il cent fois pire. Mais son instinct marche encore, et le prépare quasiment à toutes réponses, cependant sans son cerveau pour traiter les infos. Ou pour ressentir un énorme choc de surprise à la réaction d’Aisling. Ainsi sa réponse blessée ne l’émeut guère. Il se contente de lui jeter un regard, lui laissant le temps de comprendre que cet ultimatum est, au fond, synonyme d’un désespoir si intense que la vie perd réellement tout intérêt, tout espoir. Si elle pense de base que rien n’a de sens, pourquoi continuer en effet ? Pourquoi vivre s’il n’y a aucun sens à souffrir ? Bonnie a bien réussi à la refroidir, et tout l’effet que ça lui fait, c’est qu’il reprend une taffe de sa cigarette. Il laisse un silence voguer, avant de reprendre la parole, exposant ses idées comme toujours à la manière d’un scientifique, avec des faits, des comparaisons dont lui seul a le secret. L’univers est au dehors comme au-dedans pour lui, composés d’éléments atomiques venant réellement des étoiles l’humain ne fait exception à cette grande marche des choses. Mais il se pose trop de questions l’humain, et pas les bonnes. Aisling cherche un ‘’pourquoi’’ que personne n’a trouvé et que personne ne trouvera jamais. Car chacun à sa définition. Trouver la sienne est inné ou au contraire, le fruit d’un travail acharné. Ambroise est là pour apprendre, pour percer quelques mystères, attiré par le cosmos comme un insecte par la lumière. C’est ce qui le guide, sa passion. La jeune femme doit trouver ce qui la guide, elle.
Et il lui est impensable qu’elle ne réussisse pas. Elle n’est pas de ceux qui sont faibles, quoiqu’elle puisse en penser. Elle n’est pas de ceux qui n’ont aucune valeur, qui ne servent à rien. Les mauvais choix sont monnaie courante, en aucun cas une fatalité. Tout ce qu’elle a traversé d’ailleurs, il l’admire de s’en être sortie, d’être toujours bien là et bien vivante, grâce à la drogue ou non. Ce n’est pas simple de survivre à ce qu’elle traverser, elle a utilisé les moyens du bord. Il se sent un peu mal d’essayer de la faire replonger, mais dans sa tête il ne veut pas cela. Simplement une dernière fois, une unique, avec elle. Un hommage. Un adieu. Lui disant que le temps ne sert à rien, que sa peur de l’avenir est quasiment irrationnelle au fond, que cette idée de vivre dans le présent est presque bête, puisqu’elle y est. Il est juste étrangement passionné, étrangement factuel. Il ne la rabaisse pas, il n’est pas méchant avec elle, il ne la porte pas au nu. Et ils s’évadent en un sens, il devine presque comment elle s’apaise et de met à rêver aussi. Il rit légèrement à son élan poétique. Qui lui en rappelle un autre, mais cette fois-ci la voix du russe n’est pas source négative d’émotions. Son sourire finalement se borde de douceur. Au souvenir dans sa tête et à l’image de larme sur sa rétine. Heureux, c’était le mot adéquat dans ces bras. « Joliment dis... Et peut-être qu’il faut juste... Être heureux, pour être heureux... » Son regard glisse sur le sol devant lui, mais il préfère encore les étoiles pour réfléchir et relève la tête. « C’est facile à dire mais.. J’pense qu’il faut trouver sa façon d’être heureux, commencer par l’intérieur peut-être, les petites choses... J’sais pas comment ça marche, j’y ai pas réfléchi, mais t’as jamais de moments où, genre, avec le regard de quelqu’un que t’apprécie, ou son rire tu te dis ‘ok ça ça me rend heureuse’ ? »
Il tourne la tête vers elle, et l’observe avec une certaine attention. A trop se poser de questions sur comment être heureuse, elle va finir par passer à côté... Il laisse échapper un léger soupire avant de reprendre un ton plus décidé et de raconter comment il en est venu à la science. Rien de plus naturel pour lui. Peu de choses vont autant de soi que son amour pour le savoir. Ses études sont juste compliquées pour les autres, des montagnes de calculs qui ne servent qu’à lancer des fusées, mais c’est tellement plus que ça. Il pense au fait que ça donne peut-être un sens à la vie en général de savoir d’où l’on vient et où l’on va, mais il n’aime pas trop cette question. Pourquoi. Pourquoi quoi. Pourquoi d’un coup y’a eu le Big Bang, les étoiles, la vie. Des raisons scientifiques qui sont découvertes petit à petit en fait. Parce qu’une énergie intense ne peut qu’exploser, parce que la force gravitationnelle à attirer les atomes entre eux, formant des molécules, menant aux étoiles qui naissent, meurent. Parce que des conditions précises ont été réunies sur terre et le résultat s’est assez développé pour mener à la conscience. Il voit le monde par ce prisme pragmatique. Tu obtiens une vie, à toi d’en faire ce que tu veux. La vie est. Avec ou sans toi. Au final.
Elle essaye de suivre, mais il lui pardonne aisément de ne pas y arriver. En réfléchissant à ses paroles il y perçoit le reflet de ses pensées alcoolisées. L’effet des petits bonbons colorés. Il esquisse un sourire en coin, regrette un instant de ne pas avoir un verre à la main, et se contente de sa cigarette. Aisling voit cela différent, préfèrent s’intéresser au pourquoi. « C’est lié pourtant... Pourquoi tu te droguais ? Tu viens d’un milieu compliqué et t’allais nulle part. Pourquoi tu te drogues plus ? T’as trouvé où tu veux aller, qu’t’en ai conscience ou non d’ailleurs. » marmonne-t-il vaguement, à moitié absent maintenant. Du coin de l’œil il la voit allumer sa clope jouet. Avec amusement. « Tu cherches trop fort. Tu penses trop. » Sa conclusion le fait sourire car c’est ce qu’il se reproche lui-même. Mais Aisling ne pense pas pareil, elle pense philosophie, elle pense sentiments. Et il trouve sa quête de sens profondément futile. Si elle n’en avait vraiment pas, de but, elle ne serait pas là. Déjà au fond d’un lac, au bout d’une corde, ou encore complètement défoncée parce que la drogue la libère de façon illusoire. En parlant de ça, il reprend une couleur, bleu cette fois, en forme de fleur grossièrement représentée. Il aurait préféré une étoile. Mais c’est du pareil au même lors de la descente. Il arque un sourcil lorsque la jeune femme lui tend la main. Le sachet. Son regard se pare de complicité, son sourire éclot, et il pourvoit à sa demande. La regarde faire. Petite ange tombé au mauvais endroit. Mais qui l’assume dans son sourire.
Elle a une étoile. Lui un sourire. Elle va le rejoindre. Il l’attend. Un nouveau voyage, un dernier. Ils sont tous les deux improbables dans ce monde de perdus. Trop intelligent, trop beau. Trop douce, trop gentille. Délicats. Et pourtant ils y plongent. Incapable de saisir en profondeur toutes les émotions animent les yeux de la demoiselle, il s’en tient à son toast, et lève sa cigarette pour suivre le mouvement. Murmurant un ‘amen’ il prend une bouffée de tabac tandis qu’elle avale son premier bonbon. L’impression d’être un petit démon l’amuse, il l’a, au fond, pousser à ces questionnements et à reprendre ce chemin psychédélique. Si elle se croit irrécupérable, il n’est pas mieux. A ce moment elle parle de Clément. Et ça le touche bien plus qu’il ne l’aurait cru. Pas tant la question sur le manque qu’il ressent, mais la suite. Son visage se ferme entièrement, ou presque. Il n’y a jamais réfléchi, parce qu’il ne réfléchit pas à ça. Il voit juste les faits ; Clément travaille plus, alors il n’a plus le temps pour lui, et n’en prend pas. Mais le fond de vérité qu’il peut avoir dans ces paroles le heurte, parce qu’il a conscience de se comporter comme un connard. Insensible il l’est la plupart du temps, il se montre comme tel le reste. L’histoire avec Andreï a bel et bien donné un coup à leur amitié, et c’est peut-être à cause de son besoin ferme d’être libre au détriment des sentiments de son meilleur mai que ce dernier s’éloigne complètement. Il ne lui en voudrait pas. Sa sœur est la seule à le supporter entièrement. Même son beau russe le repousserait au bout d’un moment, s’ils avaient fait davantage connaissance. Comme elle a assumée de replonger dans ses ténèbres, il assume d’être comme il est.
« Ca le dérangeait pas avant, et il est loin de tout savoir. » explique-t-il, un peu sèchement. De façon neutre plus précisément. Un fait. Encore. « Si Clément s’inquiétait il ferait quelque chose, il dirait un truc, n’importe quoi. » Il tire sur sa clope. « Là il n’a plus le temps et il n’essaie pas d’en trouver. » Donc, il s’en fiche. Conclusion. Le regard droit devant lui, ses pensées tournent en boucle et dans le vide. Il ne comprend même pas ce à quoi il pense. Clément est au centre, son absence, le ‘non’ omniprésent sur ses lèvres lorsqu’on propose une sortie. Sa passion du théâtre qui n’en est plus une et qui lui bouffe la vie. Le fait qu’il se surestime comme seul un crétin fini peut le faire. Le fait que le seul crétin ici soit Bonnie lui-même et que ça ne l’affecte pas tant que ça. « Peut-être il a enfin compris qu’j'ai un caractère horrible et il me supporte plus, ça s’rait plus logique. » Pas le premier, pas le dernier. « L‘année dernière j’avais repéré un mec en allant voir une pièce de théâtre. Quelques semaines plus tard je l’ai revu, plusieurs fois, toujours par hasard, dans des boîtes de nuit et des bars. Une œuvre d’art cet homme. J’avais envie de lui et il avait envie de moi, mais on faisait que se tournait autour, on flirtait sévère, j’le maintenais en haleine, j‘voulais prendre mon temps, pas lui sauter dessus comme un sauvage. Il tenait bon, il revenait vers moi pour me faire céder dès qu’il me voyait. » Il a un peu chaud d’en parler, mais aussi cette lueur rêveuse dans le regard. Aucun regret, juste celui que toute bonne chose à un fin qu'il est presque déçu d’avoir atteinte. Même si les sms de tout à l‘heure entrouvre à nouveau, d’un infime millimètre, le champ des possibles.
« J’en ai pas parlé à Clément, sauf qu’un soir il m’invite à le rejoindre boire un verre et mon inconnu est là, il s‘avère être dans sa compagnie de théâtre. Un gars qu’il respecte. » Il ne sait pas trop pourquoi il raconte tout ça, mais il le fait. Sa sœur a déjà été une oreille attentive, il n’a logiquement plus ce besoin de se confier à quelqu’un. Et il ne sait même plus si Aisling est au courant pour sa pansexualité. Sûrement cela a-t-il du filtrer dans une de leurs conversations. Il n‘est pas sûr cependant, et ne s’arrête pas pour y réfléchir. « Et ça lui a pas plu à Clément que je veuille coucher avec un de ses collègues. Il est impulsif, alors il a finit par s’énerver, et on s’est engueulé. J‘aime pas être possédé, qu’on me dise quoi faire, et il était franchement jaloux à la fin, je comprends pas pourquoi. Toujours est-il qu’il croyait avec un quelconque avis à me donner et que je devais respecter, et je pensais qu’il me connaissait mieux que ça. On s’est pas revu pendant trois semaines après ça. Ça m’a pas empêché de conclure avec mon russe et j’peux te dire que j’arrive même pas à regretter quoique ce soit. » Peut-être une preuve que c’est un crétin complet, voilà ce qu’il cherche racontant ça. Ou pour retrouver les débuts de leurs distances. « Mais ça fait plus longtemps que ça que mon meilleur ami est trop occupé pour passer du temps avec moi. J’suppose que ça a juste aggravé les choses. » Il hausse les épaules. Achève sa cigarette. Soupire.« Whatev’. »
Emi Burton
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
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The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
La nuque confortablement calée en arrière, Aisling laisse son regard dériver parmi les étoiles. Elle peut presque sentir le sang courir dans ses veines, avide de sensations, porteur des molécules de folie qu’elle vient d’ingérer. Oh, elle n’en ressent pas encore les effets. Simplement l’excitation de l’attente, le frémissement délectable de l’évasion à venir. Elle prend une profonde inspiration, repense à la question d’Ambroise sur les petites choses qui nourrissent le bonheur. Ça. C’est ça qui me rend heureuse, elle lui répond dans sa tête, un sourire sur ses lèvres écarlates, un nuage dans ses yeux gris. C’est dans la sérénité qui l’envahi toute entière lorsqu’elle attend que les drogues l’arrachent à la réalité, à son quotidien, à la grisaille dans son cœur. Dans la sensation de flotter hors de son corps, hors de son cœur, tout en étant étrangement présente dans sa peau, dans ses lèvres, dans les rires des âmes qui l’entourent et l’accompagnent sur ce chemin coloré ; ce chemin de vie, de parfums, d’épices et de partage. Qui pourrait donc se contenter du bruit des klaxons, de l’odeur des moteurs, des visages absents qui peuplent les transports en commun terrassés par trop de problèmes et de paperasse administrative ? Qui voudrait s’imposer tous ces petits soucis du quotidien, la saveur amère des relations sans âme, des barrières que les gens dressent entre eux, la solitude, le désespoir ? N’y pense pas. Demain est un autre jour. Seul le présent compte. Aisling ignore la crispation dans ses muscles, dessine des caresses sur ses avant-bras jusqu’à l’oublier totalement. Ambroise lui reproche de trop penser, et un petit rire enfle dans sa gorge. C’est bien la première fois qu’on lui dit ça ! D’ordinaire, on lui dit surtout qu’elle ne pense pas assez. Qu’elle est trop idiote pour aligner un raisonnement cohérent et qu’elle ferait mieux de ne pas se mêler de choses qu’elle ne peut pas comprendre. Des reproches fondés s’il en est. Aisling n’a jamais été très cultivée, et sa façon de voir le monde est si différente de ce qui est considéré comme la norme qu’elle paraît naïve au mieux et stupide la plupart du temps. C’est peut-être pour ça qu’elle aime bien lui parler, à Ambroise. Son intelligence est à des années lumières de la sienne, mais il lui expose ses théories comme si elle pouvait les comprendre, comme s’il gagnait lui aussi un peu de leurs discussions. Il fait des liens logiques entre les faits de son passé et les décisions de son présent, des liens qu’elle est incapable d’entrevoir par elle-même mais qu’elle comprend d’instinct lorsqu’il les lui expose. Il met des mots clairs sur des ressentis qui la torturent sans relâche, simplifie les questions qu’elle se pose, expose sa vérité sans jugement. Et quelque part elle sait qu’ils vibrent dans des univers similaires, que leurs pensées s’étirent en dehors des sentiers érigés par les raisonnements étriqués de quelques connards bienpensants. Mais c’est peut-être la drogue qui rompt ainsi les barrières entre eux, libère son esprit et l’autorise à trotter aux côtés d’Ambroise dans la voie lactée.
Ambroise dont le visage se ferme, dont le corps se crispe à sa remarque. Elle se détourne des étoiles et l’observe silencieusement, envahie par une étrange compassion détachée. Elle réalise que la blessure de son compagnon est plus profonde qu’elle ne le croyait, peut-être plus profonde qu’il n’ose même se l’avouer. Bonnie a des sentiments ! Ce ne devrait pas être une révélation mais il lui semble si supérieur, si détaché des petits tracas humains, si dédié à l’étude des sciences et des phénomènes qu’il est presque étrange de l’entendre parler de son meilleur ami, de la frustration que lui procure son absence ; de la colère qui émerge des hypothèses qui assaillent son esprit pour essayer de l’expliquer. « T’as pas un caractère horrible, t'es juste différent. » Elle murmure. Elle ignore s’il l’a entendue. Il se lance dans une exploration du passé, un retour sur image pour expliquer les prémisses de leur déchirement, les racines de la rancœur qui grandit entre lui et cet homme qu’il adore, cet homme qu’il déteste. C’est l’ombre d’un troisième qui plane sur leur amitié. Aisling sent ses joues la brûler lorsqu’il parle de son désir aussi librement que s’il décrivait son plat préféré. Son éducation religieuse laisse des marques profondément ancrées qui rejaillissent dans sa gêne lorsqu’on aborde la sexualité, cet acte sacré qui fait de tous les humains des pécheurs. Depuis le temps qu’ils s’évadent ensemble dans l’espace, Aisling sait que Bonnie aime les hommes comme il aime les femmes. L’idée la perturbe, la bouscule dans ses certitudes, l’interroge. L’homosexualité était taboue dans sa famille, un mal qui frappe au hasard et que l’on se doit de guérir dans la plus grande discrétion, en remettant les jeunes qui en sont touchés entre les mains de religieux chargés de leur faire entendre raison. Mais Bonnie n’a pas l’air malade. Bonnie se laisse porter avec fluidité là où le mènent son corps et ses pensées. Alors Aisling n’est pas inquiète pour lui ni pour sa santé. Quant à son âme, et bien elle est coupable de bien d’autres péchés pour que celui d’aimer penche vraiment dans la balance.
Elle visualise alors leur histoire dans un tourbillon de fraternité, de quiproquos, de joutes verbales, de déchirements qu’elle ne comprend pas. Ses sourcils se froncent. « T’es sûr que c’est juste ton meilleur ami ? » Elle s'interroge enfin. « Je veux dire, comme tu le racontes moi j’ai plutôt l’impression qu’il est amoureux de toi. » Elle hausse les épaules, écrase la cigarette sur le sol et jette le mégot vers les étoiles. « Tu vois, le gars qui te plait, on s’en fiche un peu qu’il soit dans sa troupe en vrai. C’est juste un gars, ça change rien, t’aimes qui tu veux. » Elle explique, hésite sur les mots. C’est si clair dans son cœur, si difficile à exprimer à haute voix. Elle voudrait prendre sa main et transmettre ce sentiment dans ses veines, cette intuition, c’est sûr qu’il comprendrait ! Alors elle laisse courir ses doigts sur les veines qui décorent le dos de la main de Bonnie et elle sait que c’est la drogue qui l’emporte doucement, qui la pousse à explorer ses sens, particulièrement le toucher qu’elle évite le reste du temps. « Moi je pense que c’est de mettre un nom sur un type que t’aimes qui le dérange. Que tant que t’es avec des gens loin ils ont pas de visage, alors ils sont pas réels et il peut faire comme s'il s'en fichait. Mais le gars de sa troupe il est réel et alors ça lui fait mal et ça l’énerve que ça le rende triste, alors il te fait chier. Parce qu’il est amoureux de toi. » Voilà, c’est l’explication ultime, une explosion de sens dans une rencontre étoilée. L'idée que le Clément en question puisse ne pas être homosexuel ne lui traverse pas l'esprit : Aisling est certaine de son diagnostic. Si certaine d’ailleurs qu’elle s’imagine déjà fine psychologue, prête à dénouer les liens complexes qui étouffent tant d’individus. Quelle ironie, quand on sait qu’elle n’est pas capable de panser les plaies qui saignent son propre cœur. Trop aveugle pour comprendre qu’elle s’identifie un peu trop au Clément colérique nourrissant une passion secrète pour son meilleur ami ; inconsciente des sentiments ambigus qui s’insèrent depuis toujours dans les liens de l’amitié qu’elle tisse avec Sid. Des sentiments qu'elle cherche à fuir, des ponts qu'elle explose sans le savoir ; avec la destruction qui brûle dans ses veines mais surtout sur le bout de sa langue : une micro bombe en forme d'étoile.
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F R I M E L D A
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Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 22:11, édité 1 fois
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Aisling & Ambroise
Ces questions philosophiques de pourquoi et de comment passent bien mieux lorsque la drogue coule dans les veines. Pas un truc trop fort, bien entendu, mais qui se rapproche de l’effet de la bonne herbe. Le terme planer n’a pas été choisi au hasard. L’esprit divague, s’envole, s’intéresse plus particulièrement à un sujet ou à un autre. Ou pas du tout. Ambroise murmure, sachant qu’il n’aura plus de réponses car les pensées d’Aisling, se réjouissant de nouvelles sensations diffusées par le bonbon coloré. Il la laisse toute à ses retrouvailles. Ni heureux ni mécontent de l’avoir poussée à rompre une promesse. Satisfait quelque part de ne pas être seul, mais il ne pense pas à l’avenir, aux conséquences dans la vie de la jeune femme suite à cet écart. Souhaiter que cela ne reste que ça, qu’un écart, et savoir pertinemment que ça ne sera pas aussi simple pour elle. Seul le présent. Seul le moment. L’effet est bien là, dans tout son corps, le sujet clos il n’y accorde presque plus un souffle, tout à la question suivante qui amène sur le tapis son meilleur ami. Se retrouvant à dévoiler plus qu’il n’apprécie leurs déboires. Et il évoque son russe, pierre angulaire de cette dispute encore gravée entre eux qu’il aimerait pourtant effacer. Qu’il a effacé. Plus rapide à passer à autre chose une fois un conflit résolu que Clément, apparemment.
Il entend à peine la phrase d’Aisling visant à le rassurer ; il est juste différent, mais pas insupportable. Une moue. C’est tout. Elle ne le connait pas en dehors de ces parties de voyages lunaires, de ces soirées qui n’ont plus de chronologies. Elle ne sait pas tout. Il continu donc, l’histoire faisant suite à ce préambule d’hypothèses foireuses ou non. Il y prête attention cette fois, à ces théories qu’il énumère sans jamais y avoir véritablement pensé avant. Ce n’est pas une habitude de disséquer ce qu’il ressent, de chercher pourquoi il est aussi en colère, même si dans ses phrases cela s’entend. Il est juste ainsi, détestant cette distance avec son ami et le fait qu’il préfère encore blinder son emploi du temps jusqu’à ne plus accorder de minute à leur amitié. Comme toujours, seule sa sœur est encore présente à ses côtés de la même façon depuis leur naissance. Il a peur que Clément ne s’éloigne définitivement, mais ne l’exprimerait pas. Mais la question d’Aisling, une fois qu’il s’est tût, le fait arquer un sourcil. Et ses réflexions vives n’y trouvent aucune réponse. L’explication est que, d’un point de vue extérieur, Clément a tout simplement l’air jaloux. Et amoureux. Fronçant les sourcils, Bonnie reporte son attention sur les étoiles. Fixé sur un point lointain, il laisse son cerveau écouter, et comprendre des vérités qu’il n’a qu’à peine aperçues.
La jalousie, il l’a remarquée à un moment, quelques minutes, en cherchant à comprendre la réaction de son meilleur ami. Et elle trouve sa place dans l’histoire, mais, pour lui, pas à un tel niveau. Pas ancré si profondément qu’elle est encore un voile au-dessus d’eux. D’autres fois, depuis qu’ils ont couchés ensemble, Clément a tenté et a réussi à le dissuader de finir dans le lit d’autres. Deux fois c’est arrivés, et une fois à la plage en prévention pourrait-on dire, mais il plaçait ça soit une envie de son meilleur ami de simplement rester avec lui ; il prendrait bien son pied un autre jour mais Clément passe avant, ce genre de délire. Mais tout ceci, où il a perçu une pointe de jalousie, il le voit sous un nouveau jour. Jaloux oui, mais jaloux d’amour, ce qui porte une toute autre lumière. Déstabilisé, il n’aime pas du tout le tourbillon en lui, comme si quelque chose avait rompu la balance. L’équilibre. Mais il ne perd pas de vue le reste des paroles d’Aisling. Le problème ici est la réalité d’Andreï. Cet homme que Clément connait, qu’il voit souvent, donne aux aventures charnelles de Bonnie une réalité bien trop présente. Et c’est au fond ce qui le gêne le plus, explique ses réactions violentes, son éloignement nécessaire puisqu’il ne peut plus faire comme si Ambroise n’avait que des ombres pour partenaires. Comme pour mieux faire passer ce qu’elle a envie de porter à voix haute, Aisling glisse ses doigts sur le dos de la main de l’australien, qui n’y voit aucun inconvénient. Très peu tactile d’ordinaire, il la laisse faire pour une fois. Perturbé par la substance dans son sang et par les révélations qu’il n’arrive pas à synthétiser entièrement.
« Il est pas amoureux de moi il pense l’être, et j’aime pas Andreï je le désire c’est différent », souffle-t-il en réponse aux mots précis qui l’insupporte. Une strate de sentiments qu’il évite, puisque dangereux. Des premières histoires classiques, mais qui l’ont approché d’autres règles que celles classiques et traditionnalistes du couple. La jeunesse et l’attirance mais non l’amour. Mot trop grand pour lui. Il n’aime et n’aimera à jamais que sa sœur, la certitude est son refuge. Sans certitude il n’est pas à son aise. Alors les sentiments laissés de côté, il se laisse guider vers les uns ou les autres par son corps, ses envies, un peu de fun. Il a eu conscience après coup de ne pas en laisser certains indifférents, ou quand on le lui faisait clairement comprendre, puisqu’il repère mieux les signes chez les autres que lorsqu’ils lui sont adressés, même si son instinct lui donne envie de partir. Se montrer enamouré ou sentimental est la meilleure façon de le repousser. Et Clément n’est absolument pas ainsi. Il n’a aucun des signes avant-coureurs. Aussi Bonnie ne peut pas se résoudre à penser qu’il est amoureux. Il soupire profondément, en ramenant ses genoux à lui, les entourant de ses bras et appuyant sa tête contre eux. « C’est parce qu’on a couché ensemble, genre... deux fois, alors il croit être amoureux mais il l’est pas, il est juste possessif peut-être un truc comme ça, et ça se mélange dans sa tête parce que les sentiments c’est de la merde. »
Il gronde légèrement, contre lui-même, parce qu’il a été vraiment con de se laisser aller à ces pulsions. De se taper son meilleur ami. Vierge. Toutes les alertes étaient aux rouges. Des signaux d’alerte qu’il n’a pas écouté. « Je suis vraiment con putain », marmonne-t-il en relevant la tête. L’arrière de son crâne se cogne contre le mur mais il s’en fiche, et perd son regard dans les étoiles qui s’en fichent tout autant. « Quel crétin aussi il connait rien à rien », siffle-t-il avant de se taire pour de bon. Finalement, cet éloignement a du bon si ça permet à Clément de prendre du plomb dans la tête et de comprendre qu’il n’y a aucun amour là-dessous. De sa part, comme de celle d’Ambroise, qui pourrait rire si l’idée n’était pas aussi dramatique. Leur amitié compte davantage pour lui. Il préfère l’avoir en ami, il sait qu’il ne gâchera pas tout ainsi. Il est incapable de rester fidèle à une seule personne, pas par manque d’amour, mais parce qu’il s’ennuie vite. Et les attraits sont nombreux. Il reviendrait toujours faire ce phare, sentiments et sexe ne jouant pas sur le même terrain. Mais Clément ne pourrait l’accepter, et le supporter, à long terme, et lui faire du mal est la dernière chose qu’il souhaite. Pire, même en se demandant si lui aussi est amoureux, Ambroise ne trouve qu’une page blanche. Où l’angoisse se tapi. Comment dire non sans heurter ? Comment dire non en sauvant leur amitié si chère à son cœur ? La question ne se pose pas avec les autres, voilà pourquoi il préfère encore sauter d’homme en femme. Les choses se feront si elles doivent se faire, un jour, mais sa priorité n’est pas au grand amour qu’il pense illusoire, ni à la fondation d’un foyer. Au moins avec Andreï, pas de problème ; aussi fort le lien physique eût été entre eux, il est assez mature pour comprendre qu’il n’y a que ça.
« Termine ta pensée, je dois faire quoi alors s’il est vraiment amoureux de moi ? Je suis obligé de lui briser le cœur ? De perdre mon meilleur ami ? » demande-t-il soudainement, après de très longues minutes de silence entre les deux jeunes gens. Il sait au fond de lui qu’il n’hésiterait pas. Mieux vaut une blessure immédiate qu’une autre par mensonge, en faisant croire à des sentiments réciproques. « T’as déjà été amoureuse toi ? Genre vraiment ? » Son ton se fait plus enfantin, plus curieux. Une curiosité quasi scientifique cependant. Ça ne lui est jamais arrivé. Et il n’a pas envie que ça lui arrive. Il ne s’imagine vieillir qu’avec ses calculs et ses télescopes. Il n’a d’élévation de l’âme que lorsque les mystères de l’univers se dévoilent un peu plus à ses yeux. Ou comme en ce moment, où le calme lui revient par simple vision du scintillement des étoiles. Il aimerait ne pas avoir de sentiments du tout, ça serait mieux ainsi. A côté de lui Aisling paraît si douce, si normale. Une petite fée souriante qui n’a rien vécu d’horrible. Ouais. Ça serait mieux ainsi.
Emi Burton
Aisling Hayes
les fleurs du mal
ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
Sid ♡ I won't turn back I won't cross that hidden danger line. It's a loud and dark world but I think I found the light. I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night; when they call my name.
Robin ♡ you lead the blind you lead the stream, the current ways are much to lean, you are the captain of the team!
Phoenix ♡ I need a hero, I'm holding out for a hero 'til the end of the night. He's gotta be strong and he's gotta be fast, and he's gotta be fresh from the fight. He's gotta be larger than life!
We are fashion lined junks, all colorful punks and we dance all night
The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
Les protestations ne tardent pas à fuser. Son meilleur ami n’est pas amoureux de lui, ce n’est qu’une illusion. Et Ambroise n’aime pas Andreï, il le désire simplement. Aisling hausse les épaules, forte du savoir inter-galactique que le petit bonbon insuffle dans ses veines comme une source d’énergie. « Appelle ça comme tu veux, mais ça change rien. » Elle souffle avec un petit sourire en coin, celui de la fille à qui on ne la fait pas et qui sait bien de quoi elle parle – oubliant au passage qu’elle n’y connait rien à rien en relation amoureuse, en jalousie, en désir. Tous ces trucs ça reste dans le domaine du fantasme chez elle, des histoires qu’elle entend mais ne vit jamais. Et pourtant, elle est sûre de ce qu’elle avance, jusqu’au plus profond de son âme. Mais Ambroise ne l’écoute pas, il ne l’écoute plus. Ses prunelles bondissent d’une étoile à l’autre, reflet de son être happé par des pensées qui fusent et se mélangent. Aisling devine son trouble. Non, elle le sent. Comme une aura sur sa peau, comme une brume dans l’air. Aisling voudrait la toucher pour en connaître la substance. Elle lève les mains vers le visage de Bonnie mais s’arrête à quelques centimètres lorsqu’il reprend la parole, déterminé à traduire les affres de son supplice. Elle apprend alors que les deux amis ont déjà couché ensemble et ses joues se teintent de rose. Elle lutte contre l’envie réflexe de faire un signe de croix, convaincue qu’il vaut mieux ne pas trop attirer l’attention divine sur elle en cet instant précis. La drogue, c’est mal. Montrer ses seins en ligne, c’est pire et c’est ce qu’elle a fait hier. C’est presque pire que de coucher avec un ami quand on est un homme, elle en est certaine. De toutes les façons, elle a remarqué que Dieu tout puissant est souvent plus clément avec ces derniers qu’avec les femmes. Elle sait pas trop pourquoi, c’est comme ça, c’est tout. Mais après Bonnie essaie de lui expliquer pourquoi son ami n’est pas amoureux et elle fronce les sourcils parce que ça elle ne peut pas le laisser passer. « T’en sais rien. On s’en fou si ça se mélange dans sa tête, l’important c’est ce qu’il y a dans son cœur. Et moi j’te le dit. Il est amoureux. C’est clair. » Après tout, l’amour n’est-il pas un état censé confondre les sens ? Dans le fond, c'est comme une drogue de qualité supérieure dont les effets restent aléatoires.
Et parlant de drogues, Aisling ressent rapidement le besoin d’augmenter la dose. Elle n’a pas encore atteint le pic, elle le sait, mais pourquoi attendre ? Quitte à plonger dans ce délicieux abysse, autant y aller franchement. Et puis elle a besoin de ressentir, de voir plus clairement, de se connecter plus intensément à Bonnie pour démêler avec lui sa passionnante histoire. Sa petite main plonge dans le sachet en plastique et tire un smiley jaune qu’elle dépose sur le bout de sa langue avec un sourire joyeux. Elle attrape une bière qui traîne par-là - probablement abandonnée par quelqu’un qui était monté fumer une cigarette - et rince sa gorge du liquide tiédasse. L’amertume la fait grimacer, mais elle reporte rapidement son attention sur Ambroise qui s’accable désormais de reproches et en profite pour tailler son meilleur ami au passage. Mais Aisling ne les trouve pas cons, ni crétins. En fait, c’est plutôt beau. C’est plutôt pur. C’est plutôt cool. Elle voudrait le prendre dans les bras pour lui signifier tout ça, mais les effets ne sont pas assez forts. Pas encore. Alors elle les lève vers les étoiles et c’est la galaxie toute entière qu’elle attire contre son cœur en s’étirant lascivement comme un chat. Le silence retombe sur eux mais Aisling ne le trouve pas pesant. Elle sait qu’il n’existe que dans cette réalité, car dans l’autre, leurs esprits volatiles continuent de voyager, d’explorer, de questionner. Une de ces questions franchit la barrière des mondes, et Ambroise lui demande de finir sa pensée, de lui dire ce qu’il doit faire si son meilleur ami est vraiment amoureux de lui. Aisling fronce les sourcils : elle ne comprend pas les options qu’il énumère. Lui briser le cœur ? Le perdre ? Mais quelle idée saugrenue ! Elle se sent vexée, presque autant que si c'était elle qu'on rejetait aussi froidement. « Tu t’prends vachement la tête Bonnie, tu pourrais aussi lui proposer une date. Pas la peine d’être si dramatique. » Elle suggère, soudain boudeuse. Ses doigts agrippent une petite pierre de rien du tout qu’elle balance au loin avec la force d’un nourrisson moyennement déterminé. Elle n’a jamais eu de force dans les bras, c'est rageant. « J’sais pas moi. Tu ressens quoi toi ? T’as envie de lui refaire l’amour ou tu préfères jamais le revoir ? » Elle questionne, sautant à pieds joint dans cet emportement de l’âme qu’elle vient de lui reprocher. « Et si tu décides d’être juste son ami, t’auras jamais envie d’avoir plus ? » Elle secoue la tête et pousse un soupir, lève la main comme pour le couper. « Me réponds pas tout de suite. Pose-toi les questions à l’intérieur d’abord. Reprend un cachet. Tu me diras après. » Elle prescrit avec le sérieux d’une guérisseuse. Tiens. Voilà encore une carrière qu’il lui faudrait explorer. A l’instar de Robin, auto-proclamée docteur love, Aisling se verrait bien comme une infirmière de l’âme.
Hélas son instant de suprématie prend rapidement fin car Bonnie contre-attaque avec une interrogation de son jus. Peut-être pour échapper aux questionnements qui lui froissent les entrailles - peut-être par simple curiosité. Son ton enfantin et léger n’empêche pas la gorge d’Aisling de se serrer. Un voile humide recouvre la paume de ses mains qu’elle essuie maladroitement sur son jean noir. « Non, jamais. » Elle répond d’une traite. Sans prendre la peine d’y réfléchir, sans prendre le temps de se poser vraiment la question. « Mais j’aimerais bien. » L’image de Sid s’impose à son esprit. Ce sourire qu’il lui réserve réchauffe son être, ses yeux bleus sondent son âme. Poignardent son cœur. Elle ferme brusquement les yeux comme pour chasser cette vision, se renferme comme un petit hérisson terrifié et mal luné. « Mais ça me fait peur. Alors j’aimerais pas. » Elle avoue d’une petite voix et cherche un réconfort dans le ciel criblé d’étoiles. Guides brillantes, témoins de tous les possibles, porteuses de lumière et d’espoir qui se détachent de toutes les ombres de l’infini. « Mais j’aimerais bien. » Elle soupire finalement, les yeux brillants comme les astres qui scintillent. Elle baisse les yeux, cherche ceux d’Ambroise. « Tu vois ? » Sincérité naïve, battements de cils. Son regard se trouble et elle se détourne pour laisser une larme rouler sur ses joues creusées par ses régimes forcés et une mauvaise hygiène de vie. « Et puis honnêtement Bonnie, qui pourrait m’aimer ? » Elle demande d’une voix tremblante, fantôme de tant de souffrances et de doutes qui lui écrasent la poitrine depuis l’enfance. Ses dents pincent le renflement de ses lèvres, retiennent un sanglot. « Je suis pas… » Elle réfléchit, s’étouffe de toutes les qualités qui lui manquent, de tous les défauts qui l’assaillent et la mettent hors course. Elle butte sur les explications et les mots, jusqu’à trouver ce qui résume au mieux sa situation merdique : « Pas assez. »
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.
F R I M E L D A
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Dernière édition par Aisling Hayes le Dim 26 Juil 2020 - 22:18, édité 1 fois
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Aisling & Ambroise
Aisling rétorque que peu importe le nom que l’on donne à ces choses-là, c’est pareil. Ambroise lui lance simplement un regard en coin, ayant quelques arguments sous le coude pour en démontrer les différences, mais il se retient. La jeune femme paraît si sûre d’elle. L’insinuation lui brouille le cerveau ; et s’il n’était pas aussi clairvoyant que d’habitude ? La drogue ne l’aide pas y voir plus clair, aussi reste-t-il fortement campé sur ses positions. Il ne ressent rien pour Andreï autre qu’une attirance physique. De même pour Clément, qui se fourvoie par inexpérience. Les yeux de nouveau lever vers les astres, il tente de calmer la tempête. Indomptable. Il n’aime pas ça, ne pas savoir, ne pas être certain. Ses pensées complexes et contradictoires forment une boule dans son torse, bien désagréable. Pensées qu’il repoussent comme il le peut. Mais, surprenant Aisling à deux doigts de toucher son visage, il reprend la parole. Afin d’éclaircir un détail, le pourquoi du comment son meilleur ami a été amené à penser qu’il est amoureux. Ils ont couchés ensemble. Du rose colore les joues de la brunette, à l’inverse de Bonnie qui déclare ça comme si c’était une chose tout à fait normale. Juste une erreur. C’est donc ça.
Et pourtant Aisling suppose qu’il se trompe. Bien que cela soit confus pour le comédien, qui mélange ses sentiments amoureux ou non, l’important est dans le cœur. Ce qu’il ressent est important, pas ce que sa tête lui dit. Et c’est entièrement l’inverse de ce que fait Ambroise. Bien peu à l’aise avec ses émotions, qui le guident pourtant parfois, son instinct se montrant efficace, il préfère les faits et la raison. Et auquel cas il suit ses envies pour les combler, comme un gamin gâté et égoïste, il ne réfléchit pas. Devoir se pencher sur ce que lui éprouve vis-à-vis de son meilleur ami le révulse presque physiquement. Clément est amoureux, d’après Aisling. Bonnie non, loin de là, il n’imagine pas l’aimer de cette façon. Il bloque tout simplement, parce qu’il ne peut le voir autrement qu’un meilleur ami. Et il se tait. Il réfléchit. Ou pas. Ce n’est pas très efficace en tout cas, de ressasser encore et encore les paroles de la jeune femme et les pensées qu’il veut éviter. Il a été stupide, il le sait. Il aurait dû savoir que Clément n’allait pas réagir comme lui vis-à-vis de ces choses-là, il a joué avec le feu et c’est son ami qui va en payer le prix. Aisling de son côté tente de le rejoindre dans son abysse provoqué, ingérant un petit smiley bourré de joie et de chimie.
Le silence les enveloppe alors, jusqu’à ce que, tournant en rond dans sa tête, Bonnie porte à voix haute ses questions. Quelle option a-t-il. Si Clément est effectivement amoureux de lui. D’une part, il espère qu’il saura faire comme si de rien n’était, profiter de cet éloignement, remettre les choses en ordre. Mais, et si ça ne suffisait pas. Aisling paraît réellement outré qu’il ne voit que le côté sombre de l’affaire, c’est à dire ne pas lui rendre ses sentiments et devoir lui briser le cœur. Pour elle c’est tout un monde de possibilités qui s’ouvre. Organiser un date, sortir ensemble réellement, un rancard. Pourquoi pas ! Il hausse les épaules à ses questions, n’étant pas sûr lui-même. Il pose ses bras croisés sur ses genoux rassemblés contre lui. « Je sais pas », marmonne-t-il, quand bien même elle lui précise de réfléchir avant de répondre, et de prendre son temps. Mais il est assez sûr de lui concernant un point. Et il reprend quand même un cachet, qu’il observe un instant avant de le glisser sur sa langue. « Je dirais pas non à coucher avec lui, c’est sympa, mais je préférerai encore revoir Andreï. Et je veux pas ne plus le revoir, mais je l’aime pas comme lui m’aime, s’il est vraiment amoureux... Et je veux pas le faire souffrir non plus... Et j’aurais peut-être envie de recommencer, mais de là à l’aimer, à être un couple, les bisous et tout, argh non. Je peux pas lui donner ça, naturellement de base, c’est pas mon fonctionnement, et c’est hors de question que je me force aussi... » Même en en parlant, ses pensées de s’ordonnent pas, et rien est clair. Il doute qu’il pourra un jour y voir clair d’ailleurs, dans cet entremêlement de sentiments. Sauf qu’il ne pourra jamais lui rendre la pareille, et être sur la même longueur d’onde. Il lui faut de la liberté, trop pour se satisfaire d’un couple comme Clément l’entend. Et il ne supporterai pas de changer qui il est. N’est-ce pas la preuve qu’il n’est pas amoureux, lui, s’il n’a pas envie de faire des compromis ?
Coupant à ce sujet porté sur lui, et désirant retourné la tendance, il interroge Aisling. De but en blanc. Aussi rapidement que ses pensées virevoltent en temps normal. Ici, une pause, un demi-tour, on repart. Les amours d’Aisling. Son cerveau ainsi retourné, il ne prête plus d’attention à ses interrogations. Sa concentration sur la jeune femme, il guette ses gestes gênés, et sa réponse. Elle n’a jamais connu l’amour, le grand ou pas, et elle ne veut pas, mais elle aimerait bien, tout en ayant peur. Il reste interloqué par ses réponses, et lorsqu’elle lui demande s’il comprend, il répond très franchement : « Non. » Sobre et net. Un timing qui le fait pouffer puis rire tout simplement de la situation. Il ne voit absolument pas où elle veut en venir, entre sa peur et le fait qu’elle aimerait bien quand même. L’un ou l’autre, qu’elle se décide. Il a noté sa gêne, et un détail qu’il n’arrive pas à comprendre, cependant aucune question ne se forme sur ses lèvres. Mais il ne lui en veut guère, et se calme assez rapidement, pour hausser les épaules, parce qu’elle se dévalorise ensuite. Peu sensible à son mal être qu’il trouve idiot et sans fondement, il le ressent pourtant.
Et comme à son habitude, ça ne peut être par une présence réconfortante qu’il peut aider. « Va voir un psy sérieux, parce que même si je te disais tout ce qui est cool chez toi, tu m’croirais pas. » Il la voit sombre, enfoncée dans des ténèbres profondes. Les filaments qui l’y retiennent remontent à l’enfance lointaine. Trop loin pour qu’il ait un effet réel. « C’est facile à dire, mais une fois que tu t’assumes pleinement, ce que tu fais, ce que tu es, tout va mieux. » Il parlait en grande connaissance de cause. Son regard perdu sur la nuit éclairée de la ville, concurrence des étoiles, il se remémore son adolescence. Plus jeune même encore. Il n’a jamais été accepté complètement, pourtant il faisait des efforts, mais sa timidité était bien ancrée. Timidité de ne pas se dévoiler, montrer toutes ses différences. Puis même en se fondant dans la masse on le cherche et on le persécute. Seule Sybbie est présente en tout temps à ses côtés, car il le sait, il n’a jamais été facile à suivre. Ou à supporter. Et petit à petit, il a compris que se cacher ne résoudrait rien. En se dévoilant et en s’affirmant au monde, au moins, il vivait libre de pression intérieure. Le reste n’avait plus qu’à couler sur lui comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Pas facile à faire non, mais une vraie délivrance. « Regarde, t’es drôle, et mignonne. Et naïve, c’est adorable ça. » Il tourne son regard sur elle, et l’observe avec attention. Sans arrières pensées. « On dirait une petite poupée. Dans d’autres circonstances j’aurais peut-être cherché à t’avoir dans mon lit, parce que vraiment t’es belle. Et assez mon type, enfin si j’ai un. Et puis t’es gentille, même avec ce que t’as vécue t’es pas rancunière ou méchante. » Il penche la tête sur le côté. « Un peu mélancolique peut-être. Mais t’aurais ta place dans un tableau. Du coup... Ouais... Je suis sûr que sur 7 milliards y‘a bien quelques personnes à qui tu plairais... » conclut-il, pensif.
Emi Burton
Aisling Hayes
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ÂGE : 28 ans, née le 20 février 1994 SURNOM : Ash par ses amis, Bambi ou le faon par Phoenix, Leen par son Sid... et Ivana Rose sur instagram. STATUT : Essaie d'écouter son cœur, de le confier à Sid malgré sa peur. MÉTIER : Modèle alternative (Suicide Girls, OnlyFans) effeuilleuse quelques soirs par semaine, poupée brisée à plein temps. LOGEMENT : Appart' #353 à Redcliffe POSTS : 1377 POINTS : 40
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : Née en Irlande du Nord dans une famille très catholique, parle avec un accent gaélique. A troqué les rues pluvieuses de Belfast pour le soleil de Brisbane mais son existence est toujours aussi grise. Se croit bonne à rien si ce n’est à jeter son corps en pâture aux caméras. Faut bien payer le loyer et sa dette envers le club. Aisling se réfugie dans les bras de son Sid et dans les chansons qui ouvrent son cœur à sa place. Le son à fond, elle danse pour extérioriser le tumulte de ses sentiments. Parfois, elle chante aussi… mal, elle trouve. Végétarienne, ancienne junkie, sobre depuis 10 moisCODE COULEUR : #ff6699 RPs EN COURS : Sid [14] ♡ Sid [16] ♡ Sid [fb2] ♡ Sinner [r.a.] ♡ Robin [4] ♡
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The harder as it gets and we're pumpin' more sweat you keep those mirrors clean. Livin' on the edge just to cure us from the trams that put you in the machine. Always standin' broke but we still afford to smile cuz we love the time. A California White lush life is wicked on your rush, you're a glammer swine •• Crashdïet
La réponse d’Ambroise ne tarde pas à fuser. « Non ». Il ne comprend rien à son charabia, aux nœuds complexes de ses sentiments qui semblent s’opposer à ses envies. Leurs regards se croisent et ils pouffent comme des enfants bienheureux qui viennent de se raconter une blague dans le dos de leur prof. Aisling décide qu’elle aime sa sincérité, ses réponses directes. Avec Ambroise, elle n’a pas besoin de se demander ce qu’il pense parce qu’il le lui dit sans prendre de gants, sans jouer un double jeu. C’est simple, c’est direct et c’est rassurant quelque part, même si ça peut faire mal parfois, comme maintenant. Parce qu’il enchaîne immédiatement en lui conseillant d’aller voir un psy. La brunette sent son cœur se serrer comme si on venait de lui donner une petite baffe. Elle sait qu’il ne cherche pas à la blesser, qu’il expose simplement sa vérité. Mais elle le prend comme une insulte, comme une énième preuve de son incompétence, de ses défauts, de son incapacité à trouver sa place parmi les autres, dans cette société moisie. « Dis-moi quelque chose que je ne sais pas. » Elle marmonne pour faire comme si ça ne coupait pas si profondément dans sa chaire. Mais Ambroise continue, imperturbable. Surement qu’il ne l’a même pas entendue d’ailleurs. Il est persuadé qu’elle ne croirait pas un traître mot de son discours s’il lui disait tout ce qui est cool chez elle. Aisling hausse les épaules et détourne les yeux, persuadée qu’il ne trouve aucun compliment à lui faire parce qu’elle est bien trop nulle. Et pendant ce temps, Bonnie lui balance un truc bien gros, bien hors d’atteinte, le genre de conseil que les blogueurs qui se prennent pour des coach mettent en description Instagram : « Aimez-vous, assumez-vous et vous trouverez enfin le bonheur ! ». Comme si c’était facile de s’aimer et de s’accepter ! Comme si on pouvait décider du jour au lendemain que nos défauts ne sont pas si gros et nos qualités plutôt chouettes ! Aisling n’a même pas envie d’essayer, elle est sûre que ça ne mènerait qu'à plus de doutes, de blessures, de déceptions et de peine. Elle préfère encore s’enrober dans son triste manteau de pessimisme, et rester couchée sur l’asphalte humide plutôt que d’essayer de se relever au risque de tomber de plus haut. Et puis elle n’a pas les moyens de se payer un psy, une thérapie. Pourquoi dépenser une fortune dans cette entreprise vouée à l’échec alors qu’il lui suffit de tendre la main pour prendre glisser une petite pastille de bonheur entre ses dents ? Plus de passé, plus d’avenir, juste le présent. Ses doigts se referment autour d’un cacheton qu’elle avale encore sans compter, sans se questionner, sans même y penser. Oubliées ses bonnes résolutions, ses promesses, ses espoirs. La route devant elle est familière, rassurante, et c’est presque avec sérénité qu’elle laisse ses pas l’y guider.
Elle ne remarque ni le silence, ni les minutes qui s’étirent. Elle ne s’intéresse qu’au scintillement de la guirlande lumineuse qui clignote un peu plus loin et semble danser au bord du vide, comme plein de petites étoiles brillantes attachées à une jolie corde. C’est la voix d’Ambroise qui la ramène dans le présent. Les qualités tant attendues se bousculent sur sa langue et elle relève des yeux surpris vers lui. Drôle, elle ne se trouve pas drôle, sauf contre son grès. Mignonne, d’accord, mais avec beaucoup de maquillage. Naïve ? Peuh, elle appellerait ça de la stupidité plutôt ! Adorable… mouai, comme un chat errant qu’on recueille quelques jours et qu’on finit par déposer à la fourrière parce qu’on vient de réaliser qu’il vient aussi avec son lot de puces et de problèmes, alors qu’on préfère un bébé tout beau et tout neuf, modelable à son image. Ses yeux se bordent de larmes alors qu’elle réalise combien il a raison : peu importe la sincérité dans ses paroles, elle est incapable d’y trouver une vérité qui résonne dans son cœur. Pourquoi je suis comme ça, mon Dieu pourquoi je suis comme ça ? Mais elle n’a pas le temps de paniquer davantage qu’Ambroise enchaîne en lui avouant qu’en d’autres circonstances il aurait surement cherché à l’avoir dans son lit, parce qu’elle est vraiment belle, et plutôt son type. Les yeux arrondis par la surprise, Aisling ne sait pas très bien si elle se sent plus joyeuse qu'outrée. « Hey ! » Elle proteste en lui balançant un petit coup de coude dans les côtes. Ça la fait marrer, et son rire crève la tristesse qui pesait sur son cœur, libère ses poumons dans un grand bol d’air. Quand il lui dit qu’elle a sût rester gentille malgré ce qu’elle a vécu, l'irlandaise hoche la tête avec un sourire, sincèrement touchée par ce compliment qui résonne déjà un peu plus que les autres. Elle laisse même un petit rire s’échapper de ses lèvres lorsqu’il la décrit comme mélancolique, parce que c'est sûr qu'elle ne pourrait pas le nier.
Une sorte de soulagement l’enveloppe et c’est presque mieux que la sensation de plénitude de ses cachetons. C’est vrai après tout, sept milliards d’habitants sur terre ça fait quand même beaucoup. Y’a bien une personne là-dedans qui pourra la regarder et trouver quelque chose à aimer. Elle relève les yeux vers Bonnie et le remercie d’un regard qui en dit beaucoup plus que des paroles auraient pu le faire. Puis elle prend une grande inspiration et repose sa tête en arrière pour regarder encore les étoiles et leur danse dans la nuit. C’est étrange comme elle se sent ; c'est comme si certaines vieilles certitudes se bousculent dans sa tête pour faire place à un nouveau constat : Bonnie la trouve belle, mais pour autant il ne s’est jamais comporté comme un gros lourdaud pervers avec elle. Peut-être que si tous les hommes étaient comme lui, elle n’en aurait pas aussi peur. « Dis Bonnie, » elle demande, une pensée en amenant une autre. « Comment tu sais quand l’affection que tu ressens pour quelqu’un, c’est du désir ? » Elle se redresse pour le regarder et devant son air perplexe, se sent obligée d’expliciter davantage sa question et sa pensée. « Imaginons qu'je sois attirée par quelqu’un. Bah des fois j'préfère que ça en reste-là ; et si le mec en question il me montre qu’il est attiré lui aussi, ça m'fait carrément flipper. Sans déconner, j'crois que ça bloque tout à l’intérieur. » Elle essaie d’être la plus précise possible tout en restant évasive ; de se remémorer exactement ce qu’elle avait ressenti avec le jeune russe qu’elle avait hébergé en Angleterre, l’attirance d’abord puis l’angoisse ensuite. Une peur si bloquante qu’elle avait précipité sa fuite. Elle essaie aussi de ne pas penser à quel point son cœur se tord un petit peu chaque fois qu’elle pense à Sid, et comme les dangereux sentiments qui l’animent pourraient prendre cette direction fatidique, irrévocable, qui mettraient forcément leur amitié à mal. « Si j’ai peur c’est probablement qu'j’en avais pas vraiment envie, pas vrai ? » Elle conclut mais cherche tout de même son approbation, son expérience. C’est qu’il a l’air de sacrément s’y connaître en désir, Bonnie, même si c’est une quiche ultime en amour. « Ça t’est déjà arrivé de ressentir un truc comme ça ? »
black pumpkin & whitefalls
you feel like heaven
Thunder in the blue skies, lightning in the daylight, storm clouds in our eyes. Tidal waves in my heart, earthquakes in the still dark, eclipses in the night.