La puissance qui se dégageait des œuvres d’Ugo m’avait toujours coupé le souffle. Il n’était encore qu’un timide artiste lorsque je l’avais repéré dans l’amphithéâtre. C’était un gars mystérieux, à l’air sombre, qui ressemblait à s’y méprendre à Vincent Van Gogh dans ses jeunes années. Comme le célèbre peintre, il semblait habité par une imagination qui le dépassait. Le chemin avait été long avant qu’il se mette à nu mais son intérêt pour l’art, grandissant chaque jour davantage, m’avait poussé à le soutenir dès le début. Il avait fallu un certain temps pour qu’il se laisse amadouer, et plus encore pour qu’il m’apprivoise à son tour, mais j’étais devenu son directeur de thèse. Plongé dans un art éphémère, il travaillait ses peintures et ses sculptures comme un architecte crée un bâtiment : avec des plans, des fondations, des matériaux … Toutes ces idées, tous ces rêves étaient étudiés dans les moindres détails. C’était d’ailleurs la particularité qui rendait ses œuvres éphémères particulièrement complexes, et critiquées – dans le bon ou le mauvais sens, son art déclenchait des émotions. Et à son grand étonnement, il avait rapidement exposé ses œuvres dans cinq ou six commerces et plusieurs parcs publics de la région avant de gagner les entrées de quelques établissements scolaires ou culturels puis, aujourd’hui, la galerie d’art de Brisbane. Et pour l’occasion, parce qu’il ne faisait jamais rien d’ordinaire, il avait réussi à obtenir une exposition nocturne de vingt heures à minuit. C’était une belle opportunité professionnelle à laquelle j’avais, bien sûr, été convié. Le carton d’invitation en main, c’est après avoir enfin boucler mon programme universitaire que je m’étais rendu sur place. Il était vingt-deux heures passées lorsque je félicitai mon protégé pour cette exposition incroyable. Des mobiles démesurés sans queue ni tête, des peintures ridiculement chatoyantes, des sculptures « humanimales » comme j’aimais les appeler … Ugo était un artiste surréaliste 2.0. Son travail était absolument unique, et la foule qui s’amassait dans la galerie à cette heure tardive en attestait : des bobos curieux, des journalistes intrigués, des blogueurs en quête de buzz et des passionnés comme moi se côtoyaient dans un esprit indéfinissable. C’était le mot : Ugo était indéfinissable. Il parvenait à titiller des esprits diamétralement opposés dans une espèce de monde en ébullition, et j'adorais ça. Mais c'est après plus de deux heures à voguer entre ses oeuvres d'art que je découvris certainement la plus surprenante : élancée, brune, la peau mate, et un sourire à en faire pâlir un revenant. Une étrange sensation parcourut mon corps. Je me sentis soudainement stressé, heureux et gêné de me trouver là, immobile, face à l'héroïne de la relation épistolaire que nous avions entamé deux ans auparavant. Je m'approchai, le coeur battant la chamade, de l'auteur de la plume qui m'avait transporté pendant tout ce temps. Armé d'un sourire légèrement crispé, je fendis la foule pour la rejoindre et m'assurai d'un pitoyable : « Evelyn ? » Bien sûr que c'était elle, mais je n'arrivai pas à croire que notre relation se matérialisait cette nuit-là, dans cette exposition surréaliste. « Des retrouvailles à minuit, dans cette galerie d'art... c'est à peine croyable. » Je roulai les yeux et tournai les paumes de mes mains vers le ciel. « Tu es très élégante. » Comme cela avait été le cas lors de notre première rencontre, deux ans plus tôt, Evelyn rayonnait. Mais cette fois, après les milliers de mots que nous nous étions échangés par courrier, j'avais l'impression que nous nous connaissons depuis une décennie - et cela n'aidait pas à me détendre car je craignais que la vie, la vraie, ne soit pas à la hauteur des lettres que nous nous échangions avec impatience chaque semaine. Cette soirée était vraiment indéfinissable.
Dernière édition par Marius Warren le Dim 30 Sep 2018 - 11:30, édité 1 fois
Alma Barton
le bonheur illusoire
ÂGE : 35 ans (03.09.1989) SURNOM : alma est à peine utilisé par son entourage qui s’obstine à l’appeler lola depuis sa plus tendre enfance. c’est comme ça qu’elle jauge la valeur qu’elle a dans le coeur des gens qui se trouvent en face d’elle. lorsqu’on l’appelle alma, ça la met en alerte, et elle reste sur ses gardes STATUT : elle compte ses années de mariage comme d’autres comptes leurs années de captivité. ils en sont à six avec jake, et pourtant elle a le sentiment d’en avoir subi davantage. ça aurait pu s’adoucir depuis qu’elle est devenue maman : c’est pire, bien pire encore MÉTIER : récemment promue nouvelle directrice artistique des bijoux du géant de la joaillerie, michael hill, elle a travaillé longtemps au sein de l’entreprise en tant qu’acheteuse de pierres précieuses. elle garde un pied dans ce domaine aujourd’hui, assumant fièrement sa double casquette, ne tenant pas en place, plus que jamais motivée à redorer le blason de cette maison à laquelle elle tient malgré la réputation sulfureuse qui la précède LOGEMENT : #99 st pauls terrace, spring hill, dans une villa de type hacienda construite juste après son mariage. elle aimerait sans doute cette maison si elle n’avait pas autant l’allure d’une cage ; son mari y est heureux, leur fille aussi, mais le sentiment n’est pas partagé, de ce fait elle la fuit dès qu’elle le peut POSTS : 10419 POINTS : 620
TW IN RP : accident de la route, délit de fuite, mensonges, manipulation, jeux de pouvoir, chantage, mention d’alcoolo-dépendance, mariage plus ou moins arrangé, déni de maternité (j’adapte mes rps sans problème, contactez-moi si besoin) GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : cubaine par sa mère ◦ nepo-baby ◦ ex-employée chez vogue australia, surtout ex-assistante de son éditorialiste phare, nicole greene, sa tante ; cousine de micah tomlinson ◦ carnet d’adresses aussi précieux que les pierres qu’elle déniche depuis 8 ans pour le compte de la mhi ◦ as des codes sociaux, pas contre d'utiliser son physique pour atteindre ses objectifs, adepte de l’opportunisme et de la manipulation ◦ épouse par dépit, mère par obligation ; n’aime pas son mari, déplore la naissance de leur fille, claudia ◦ alcoolo-dépendance tapie entre ses mensonges, sa culpabilité et son déniDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7AA1D2 RPs EN COURS :
GREEDE ◦ so when i touch down call the amateurs and cut 'em from the team ditch the clowns get the crown baby i'm the one to beat cause the sign on your heart said it's still reserved for me honestly who are we to fight the alchemy?
MALONE ◦ what if i roll the stone away? they're gonna crucify me anyway what if the way you hold me is actually what's holy? if long-suffering propriety is what they want from me they don't know how you've haunted me so stunningly
JAKE ◦ i would've died for your sins instead i just died inside and you deserve prison but you won't get time you'll slide into inboxes and slip through the bars you crashed my party and your rental car (scénario libre)
Le Destin, c’était comme la Chance, il fallait savoir le provoquer. Faire en sorte que toutes les conditions soient réunies pour faire d’un instant banal et sans envergure un moment inoubliable et déterminant, c’était comme qui dirait devenu le domaine de prédilection d’Evelyn. Et ce n’était pas manquer d’humilité que d’admettre qu’elle était plutôt douée à l’exercice. Mais ce soir, perchée sur des talons à faire pâlir le plus talentueux des équilibristes, elle se sentait moins apte à réussir à mettre en place ce plan qu’elle pensait sans failles. Elle avait pourtant passée des semaines entières à l’établir sous le coup d’une impulsion étrange, d’une envie furtive de passer un cap et de matérialiser des échanges réguliers autour d’un thé, d’un café ou d’un verre, tout simplement. Une brise légère s’échappait de la climatisation installée au-dessus de sa tête, et pendant un bref instant, elle caressa l’idée d’aller sécher ses dessous de bras directement à la source en grimpant sur la tenture classieuse qui parachevait le parcours stricte et imposé par l’artiste exposé. Seulement, elle abandonna très vite l’idée, les allers-retours du public présent ce soir l’exemptant même d’essayer, et sa tenue – une robe fourreau vert-émeraude, en accord avec sa carnation – devenant soudain trop serrée. Elle distribua des sourires contraints aux curieux qui la fixaient en passant, se demandant sans doute ce qu’elle fichait dissimulée derrière ce pan de mur, stoïque et nerveuse. Evie soupira, roulant des yeux pour les fixer sur le haut-plafond. Tout au plus, le souffle léger atténua les rougeurs infimes qui donnaient à son teint caramel tout le pep’s dont il avait besoin pourtant, et elle dut malheureusement s’en contenter. En dernier recours, elle s’éventa les aisselles avec sa pochette, geste qu’elle regretta quand l’œil aiguisé d’un mécène se perdit dans sa direction pour la juger.
Elle avait retrouvé quelques couleurs, c’est vrai. Car lorsqu’elle avait dépassé les portes de la galerie d’art de Spring Hill, son audace l’avait rendue livide ; provoquer le Destin était une chose, se lancer dans une filature au milieu de sculptures surréalistes et d’installations éphémères s’en était une autre qui pourrait lui valoir une mesure d’éloignement, d’ailleurs. Un couinement s’échappa de ses lèvres serrées, peintes en rouge foncé, quand la silhouette du responsable de son mal soudain apparut pile dans son champ de vision – elle s’arrêta graduellement de s’éventer. A quelques mètres de là se tenait Marius Warren. L’homme, en pleine conversation avec l’artiste de la soirée, ignorait absolument tout de la présence de la jeune femme, planquée entre deux angles de la galerie, le poids du paraître pesant brusquement trop lourd sous ses épaules dénudées. Elle aurait dû se satisfaire des dernières nouvelles reçues de son correspondant attitré, et elle s’en était toujours contentés jusqu’à présent, en vieille âme romanesque qu’elle était, si seulement elle n’était pas tombée sur les affiches de l’exposition de ce soir. Le nom inscrit en police d’écriture bien trop clinquante, selon elle, avait fait briller l’ampoule de sa mémoire et fait ressasser les récits universitaires de Marius qui lui avait beaucoup parlé d’Ugo, à l’époque où il était encore son directeur de thèse. Parce qu’elle pouvait se targuer de le connaître au moins un peu, et frustrée par la proximité qui était la leur depuis que Marius avait rejoint leur terre natale huit mois après elle, elle avait vérifié ses doutes en effectuant quelques recherches Internet, et attrapé la balle au bond, persuadée qu’il serait présent lors de cette exposition. Et il l’était, comme le prouvait le panorama qu’il lui offrit en se retournant brusquement dans sa direction. Evelyn cligna des yeux avec l’enthousiasme d’un lapin pris dans les phares d’une voiture. Le cheminement de son discernement prenant enfin racines dans les rouages lents de son pauvre cerveau en surchauffe, elle s’agita nerveusement sur ses talons hauts. Elle faillit aller à droite, mais estima que ce n’était pas une bonne idée ; elle faillit aller à gauche, mais là encore, elle ne réussit pas à se décider : elle finit planté au milieu de l’allée en ne sachant pas si elle devait aller à sa rencontre et lui crier un surpriiiiiise ! de circonstance – on était bien loin du hasard qui avait accompagné leur toute première rencontre.
« Pfff, cette vieillerie ? » répondit-elle en balayant son compliment d’une main leste, légèrement tremblotante et resserrée sur sa minuscule pochette. Elle croisa les doigts et les orteils pour qu’aucune auréole ne vienne entacher l’image d’élégance que lui trouvait Marius, et enfin, le regarda bien en face malgré l’état de nervosité profonde qui la faisait sourire trop fort – peut-être qu’elle n’aurait pas dû se jeter sur les petit-four, cette sévère conclusion lui fit fermer la bouche pour balayer sa rangée de dents du haut avec un coup de langue rapide, mais efficace. Prête à lui retourner le compliment, amplement mérité toujours selon elle, elle entrouvrit de nouveau la bouche. C’était toujours éprouvant de fixer ce bel et grand homme qu’elle avait désormais face à elle – ça ne lui était arrivé qu’une seule et unique fois, certes, elle en gardait un souvenir aussi transparent que la couleur de ses pupilles, semblables à des gemmes, fixées rien que sur elle. Et ce qu’elle murit un instant dans l’espoir de le prononcer se perdit avant même que ses propres yeux ne terminent leur trajet – le charisme, on l’avait ou pas, et Marius en était l’heureux détenteur. Un babillement prononcé en sourdine s’échappa de ses lèvres vermeilles. Elle se somma de reprendre le dessus, ce qu’elle fit finalement en s’approchant de lui pour lui donner l’accolade la plus moite de toute l’Histoire des accolades « Je suis si contente de te voir, j’étais sûre que tu serais de la partie. » lui avoua-t-elle en lui parlant tout bas à l’oreille, si près qu’une légère trace de rouge vint souiller son lobe droit Son étreinte chaleureuse s’étirant une seconde de trop, et s’en apercevant, Evelyn se recula d’un tout petit bond. Le retenant par les avant-bras, elle lui dit avec une confusion teintée d’un sourire plus timide « Pardon, il fait suffisamment chaud comme ça. »
AVENGEDINCHAINS
they said the end is coming, everyone's up to something, i find myself running home to your sweet nothings. outside, they're push and shoving, you’re in the kitchen humming, all that you ever wanted from me was sweet nothing.
« Pfff, cette vieillerie ? » Cette robe, une vieillerie ? Mes lèvres s'étirèrent jusqu'à former un mince sourire amusé. Plutôt de nature clairvoyant, j'analysai les gestes maladroits et le regard papillonnant d'Evelyn comme la traduction sans équivoque d'une grande nervosité - ceci dit, amplement partagée. Fort heureusement, son regard sombre finit par se fixer sur le mien. Comme un plongeon dans les eaux profondes d'un océan où nous perdîmes pied, nous restâmes quelques secondes à nous observer, à s'assurer que tout était bien réel, que nous ne nous étions pas simplement plongés corps et âmes dans nos échanges épistolaires. Et comme une preuve ultime de cette nouvelle proximité, Evelyn vint me donner une accolade malhabile. Après l'incommensurable soutien dont elle avait fait preuve à mon égard, après la confiance mutuelle et les souvenirs, étrangement, que nous avions construit ensemble pendant ces deux dernières années, je crevais d'envie de la serrer dans mes bras, intensément, et de la remercier d'être ce qu'elle était. Mais la bienséance et mon caractère peu enclin aux grandes effusions en public me conduit à lui caresser brièvement le dos d'une main de velours. « Je suis si contente de te voir, j’étais sûre que tu serais de la partie. » Un frisson parcourut mon corps à l'écoute de ces quelques mots susurrés à l'oreille. Et alors même que je n'eus le temps d'en comprendre vraiment le sens, Evelyn mit fin à notre chaleureuse, mais retenue, étreinte, s'excusant d'un : « Pardon, il fait suffisamment chaud comme ça. » Son sourire timide m'attendrit, tant et si bien que je réduisis naturellement la distance protocolaire entre les deux inconnus que nous n'étions plus depuis longtemps. Signe de l'impact que l'héroïne de mes courriers avait sur moi, mes bras vinrent l'entourer avec un peu moins de pudeur que la première fois. « Je suis vraiment heureux de te voir, moi aussi. Vraiment. » Je pesai chacun des mots que je choisissais, de ceux dont on espère qu'ils seront assimilés à leur juste valeur. La retrouver ici, ce soir, chez moi, chez nous, après tant de proximité amicale et, de manière contradictoire, tant de distance géographique... c'était presque un mirage. Mon retour à Brisbane n'était pas de tout repos et sentir la présence d'une si précieuse alliée m'ôtait un poids énorme. J'inspirai profondément, savourant l'instant et le parfum délicat de ces cheveux, avant de me reculer sensiblement, mon bras droit l'entourant toujours. Je ne pus me départir d'un large sourire qui la rendit visiblement perplexe. « Tu savais que je serais là, ou tu espérais que je le sois ? » la taquinai-je d'un regard suspicieux, curieux de connaître la véritable raison de sa présence ici. Amatrice d'art, elle aurait pu entendre parler des travaux d'Ugo et, comme la plupart des habitants de la ville, de son vernissage nocturne auquel elle se serait innocemment rendue. Ou alors, et c'était là tout l'intérêt de ma question, elle avait noté la date de mon retour à Brisbane et misé sur ma présence à l'exposition de cet artiste que j'avais mentionné dans l'une de mes lettres. Qu'il s'agisse d'un coup du Destin, comme cela avait été le cas lorsqu'il l'avait mis sur ma route à Paris ou qu'elle l'ait provoqué, comme cela avait été le cas pour le début de nos échanges, peu importait. Le résultat était le même : mon amie, mon héroïne, celle qu'aucun mot ne saurait décrire, se tenait devant moi. Et honnêtement, cela me faisait perdre mes moyens. Perdu dans l'intensité de ses iris ébènes, je me rendis soudainement compte de la proximité que j'imposais. Gêné, déconcerté, je l'en délivrai en me reculant d'un bond. Socialement parlant, j'étais un handicapé des émotions : incapable de jauger si j'en faisais trop, pas assez, si la bienséance imposait tel comportement ou si je pouvais me permettre de prendre des initiatives. Intellectuellement, je savais quoi faire : notre étreinte n'avait rien d'excessif, et Evelyn semblait aussi heureuse que moi de partager ces retrouvailles, mais le retranscrire physiquement sans paraître froid ou, à l'inverse, lourdingue, était une autre paire de manche. Bordel, j'étais certainement le mec le plus maladroit qu'il lui ait été donné de rencontrer. Afin de couper court à toute gaucherie supplémentaire, j'écartai les bras et lançai un pitoyable : « Alors, qu'est-ce que tu en penses ? » avant de remarquer que l'exposition touchait à sa fin. Quelle poisse. Trinquant à leur réussite dans la pièce adjacente, il ne restait plus qu'un journaliste, le propriétaire de la galerie, un ami et Ugo qui, au loi, m'adressa l'autorisation d'une dernière visite en bonne compagnie - et quelque geste obscène qui lui valut un regard désapprobateur de ma part. Retenant presque ma respiration, je me tournai lentement vers Evelyn pour tenter de rattraper le coup. « Nous sommes les derniers, apparemment. » Une moue mi-amusée, mi-inquiète s'installa sur mon visage, craignant que la situation ne mette déjà un point d'orgue à nos retrouvailles. « Je peux te proposer une visite individuelle de cette expo, au risque que le prof d'université que je suis transforme ça en ennuyant cours particulier, ou nous pourrions errer dans la ville comme deux âmes en peine jusqu'à trouver un endroit où partager un verre. » Nul doute quant au fait que je savais me vendre.
Dernière édition par Marius Warren le Dim 30 Sep 2018 - 11:31, édité 1 fois
Alma Barton
le bonheur illusoire
ÂGE : 35 ans (03.09.1989) SURNOM : alma est à peine utilisé par son entourage qui s’obstine à l’appeler lola depuis sa plus tendre enfance. c’est comme ça qu’elle jauge la valeur qu’elle a dans le coeur des gens qui se trouvent en face d’elle. lorsqu’on l’appelle alma, ça la met en alerte, et elle reste sur ses gardes STATUT : elle compte ses années de mariage comme d’autres comptes leurs années de captivité. ils en sont à six avec jake, et pourtant elle a le sentiment d’en avoir subi davantage. ça aurait pu s’adoucir depuis qu’elle est devenue maman : c’est pire, bien pire encore MÉTIER : récemment promue nouvelle directrice artistique des bijoux du géant de la joaillerie, michael hill, elle a travaillé longtemps au sein de l’entreprise en tant qu’acheteuse de pierres précieuses. elle garde un pied dans ce domaine aujourd’hui, assumant fièrement sa double casquette, ne tenant pas en place, plus que jamais motivée à redorer le blason de cette maison à laquelle elle tient malgré la réputation sulfureuse qui la précède LOGEMENT : #99 st pauls terrace, spring hill, dans une villa de type hacienda construite juste après son mariage. elle aimerait sans doute cette maison si elle n’avait pas autant l’allure d’une cage ; son mari y est heureux, leur fille aussi, mais le sentiment n’est pas partagé, de ce fait elle la fuit dès qu’elle le peut POSTS : 10419 POINTS : 620
TW IN RP : accident de la route, délit de fuite, mensonges, manipulation, jeux de pouvoir, chantage, mention d’alcoolo-dépendance, mariage plus ou moins arrangé, déni de maternité (j’adapte mes rps sans problème, contactez-moi si besoin) GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : cubaine par sa mère ◦ nepo-baby ◦ ex-employée chez vogue australia, surtout ex-assistante de son éditorialiste phare, nicole greene, sa tante ; cousine de micah tomlinson ◦ carnet d’adresses aussi précieux que les pierres qu’elle déniche depuis 8 ans pour le compte de la mhi ◦ as des codes sociaux, pas contre d'utiliser son physique pour atteindre ses objectifs, adepte de l’opportunisme et de la manipulation ◦ épouse par dépit, mère par obligation ; n’aime pas son mari, déplore la naissance de leur fille, claudia ◦ alcoolo-dépendance tapie entre ses mensonges, sa culpabilité et son déniDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7AA1D2 RPs EN COURS :
GREEDE ◦ so when i touch down call the amateurs and cut 'em from the team ditch the clowns get the crown baby i'm the one to beat cause the sign on your heart said it's still reserved for me honestly who are we to fight the alchemy?
MALONE ◦ what if i roll the stone away? they're gonna crucify me anyway what if the way you hold me is actually what's holy? if long-suffering propriety is what they want from me they don't know how you've haunted me so stunningly
JAKE ◦ i would've died for your sins instead i just died inside and you deserve prison but you won't get time you'll slide into inboxes and slip through the bars you crashed my party and your rental car (scénario libre)
D’ordinaire, Evelyn pouvait se targuer d’être quelqu’un pour qui la gestion des émotions n’était pas un problème. Elle en avait fait une force, se coupant volontairement de tout ce qui aurait pu la pousser à se montrer plus émotive qu’il ne le fallait ; de sa famille, en particulier. Elle n’était pas expansive au sens propre du terme, elle savait juste se montrer reconnaissante et affectueuse à certaines occasions, et parvenait à doser ce qu’elle donnait aux autres, par crainte ou par pudeur, elle-même ne saurait le dire vraiment. Souvent, elle recevait plus qu’elle ne le méritait, et elle n’éprouvait aucun sentiment de culpabilité à ce sujet. Elle le reconnaissait, sous ses allures de fille de bonne famille, indépendante et carriériste, se cachait quelques névroses qu’elle avait su apprivoiser, un peu comme une plante verte qu’elle chérissait chaque jour en taillant ses feuilles avec soin, appréciant de la voir grandir et prospérer. Elle non plus, elle n’était pas particulièrement douée pour exprimer ce qu’elle ressentait en société, se cachant derrière les codes de la bonne éducation qu’on lui avait inculquée, et nourrissant peu à peu une espèce d’abomination pour tout ce qui la forçait à se montrer plus sentimentale qu’elle ne l’était. Combien de fois avait-elle grimacé en s’apercevant que Neal avait la larme à l’œil devant un parterre de convives participant à une cérémonie qu’ils avaient organisés, et combien de fois ça l’avait rendue jalouse de ne pas être capable d’être aussi spontanée que son assistant, toujours présent quand il s’agissait de s’extasier, sincèrement ou non, devant les vœux rédigés et échangés par leurs clients ? Un trop nombre de fois pour qu’elle ne s’échine à compter, malheureusement. Sa carapace était solide, sans doute un peu trop pour son propre bien, et chaque fois qu’elle tentait de démontrer qu’elle n’était pas qu’une statue de marbre face aux démonstrations d’affection, qu’elle aussi était capable de démontrer un peu de sensibilité au bon moment, l’impression désagréable d’en faire trop la faisait faire machine arrière quasiment sur le champ. C’est ce qui se passa lorsqu’elle prit Marius dans ses bras. Elle se sentait atrocement nerveuse face à lui. Et leur proximité de l’aida pas sur le moment, la bouche pâteuse, le corps bouillonnant d’une énergie dangereuse, et les mains moites. Dans le fond, elle ne comprenait pas pourquoi elle était aussi tendue. Ils se connaissaient, plutôt bien, qui plus est. Ils ne s’étaient jamais rencontrés plus d’une fois, mais elle savait des choses sur cet homme qui l’avait fait l’apprécier, et le ranger dans la case du peu d’amis sur qui elle pouvait véritablement compter : il avait su la toucher, rien qu’avec des mots, et ça comptait pour elle, tant est si bien que c’était un sentiment de pression malsaine qui la faisait agir aussi fébrilement près de lui ; elle avait peur de ne pas respecter la vision qu’il s’était d’elle à travers leurs écrits. Le fait qu’il semblait aussi sûr de lui en comparaison l’impressionna également, et quelque part, elle redoutait que l’étape qu’ils venaient de franchir en se revoyant depuis tout ce temps ne gâchent la bulle magique dans laquelle elle s’était complu en le lisant. Parce qu’elle le savait, c’était inévitable : il ne retrouverait sans doute pas celle qui avait réussi à attirer son attention grâce à ses phrases bien tournées, son intérêt sincère, et son écriture soignée. Et peut-être que finalement, c’était ça qui la terrifiait, au point que pendant quelques secondes, elle s’en voulut un peu d’avoir craquer, et d’être venue le trouver sans y avoir davantage réfléchi, trop impatiente et exaltée.
Le pas qu’elle fit pour rompre leur étreinte, alors que ses pensées tournaient à plein régime, ne la priva pas d’un contact immédiat avec le professeur. Elle ne put se résoudre à le lâcher totalement, ses mains tenant ses avant-bras avec une force timide. Comme s’il avait senti qu’elle n’avait pas envie de le lâcher en vérité, Marius l’empêcha de prendre davantage ses distances, et ses bras, qui l’entourèrent moins hésitants que les siens, la forcèrent à se presser un peu plus contre lui. Une autre sorte de bulle se forma autour d’eux, Evelyn la sentit l’envelopper, apaisant ses montées de touffeur et les battements de son cœur, quand il lui dit qu’il était heureux de la voir. Elle se grandit subtilement, tendant le cou pour continuer à le regarder ; l’espace entre leurs visages était moindre, ce qui ne laissait pas d’autres choix à Evie que de lui avouer, sans mentir, mais la voix opérant une nette embardée vers les aigues « Un peu des deux ? C’est une longue histoire. » Elle fit mine d’épousseter une poussière invisible sur l’épaule de Marius. Changeant sa pochette de main, elle déporta son regard sur la trace de rouge qu’elle avait laissé sur son oreille ; ce qui lui donna l’occasion de cesser son faux dépoussiérage lorsque, du bout des doigts, elle s’affaira à effacer toute trace de son passage. Elle explicita sa confession, et un petit sourire coupable fendit son visage au milieu de son explication « Je suis tombée sur des affiches annonçant l’exposition de ce soir. Je me suis souvenue que tu m’avais parlé d’un Ugo plusieurs fois au cours des deux dernières années, alors j’ai vérifié sur internet que c’était bien le Ugo auquel je pensais, et je ne me suis pas trompée. Comme ça coïncidait avec ton retour en ville, le calcul était vite fait. » Elle sourit plus fort « Ne prends pas peur, c’est la toute première fois que je fais ce genre de choses, et c’était pour la bonne cause. J’avais envie de te voir. » lâcha-t-elle, plus bas que le reste de sa phrase, donnant des accents de secret à ce qu’elle venait de lui confesser. Elle termina d’enlever la fameuse trace de rouge à lèvres sur son oreille, et s’apprêta à le regarder de nouveau, mais il sembla se ranimer. Le sursaut de Marius qui mit fin à leur seconde étreinte la laissa perplexe une seconde, tandis que leur bulle éclata en même temps, à son grand désarroi ; sans doute était-ce mieux comme ça, comme elle l’avait dit plus tôt, elle avait trop chaud, de toute façon.
Se contraignant à la nouvelle distance qu’il instaura entre eux, Evelyn suivit le mouvement de ses bras pour embrasser la galerie du regard. Le sourire qu’elle laissa poindre de nouveau ne laissait aucun mystère quant à l’opinion qu’elle s’était faite du talent d’Ugo « C’est audacieux. Sans doute un peu trop pour moi, mais ça m’a permis de sortir un peu de ma zone de confort. J’ai adoré cette pièce, là-bas. » S’avançant d’un pas en avant, et regardant dans cette direction, c’est avec un coin de sa pochette qu’elle désigna une structure au fond de la galerie ; une version hybride d’un animal qu’elle n’aurait su reconnaître sans l’aide du descriptif qui l’accompagnait. Marius n’avait rien à craindre, elle ne remarqua pas les gestes obscènes d’Ugo, trop occupée à plisser les paupières pour mieux distinguer les contours d’autres structures qu’elle n’avait pas pu admirer de près, tant l’exposition avait eu du succès. Elle se retourna vers le jeune homme lorsqu’il reprit la parole « J’ai toujours été une élève très studieuse, alors tu sais. » Elle haussa les épaules, l’air de rien, et pencha la tête sur le côté en cherchant son regard sous la rangée de cils qu’elle fit battre une seconde « Je serai curieuse de te voir endosser le rôle du professeur particulier. Et puis l’un n’empêche pas l’autre, on pourra toujours prendre un verre plus tard. La nuit est à nous, comme on dit. » Secrètement, elle fût horrifiée par sa prise d’initiatives, et puisqu’elle restait une jeune femme trop polie, et que sa nervosité choisit ce moment-là pour se repointer et la faire dérailler – elle repensa à ses aisselles humides, et elle croisa très brièvement les bras sur sa poitrine au-cas-où – elle se reprit aussi vite. Fermant les yeux, elle ajouta avec un débit plus rapide, ses mains se tendant devant elle cette fois, donnant l’impression qu’elle essayait désespérément de saisir une perche beaucoup trop longue pour elle « A moins que tu n’aies d’autres projets ! Ne te sens obligé de rien ; je me suis déjà suffisamment imposée, je comprendrais tout à fait. »
AVENGEDINCHAINS
they said the end is coming, everyone's up to something, i find myself running home to your sweet nothings. outside, they're push and shoving, you’re in the kitchen humming, all that you ever wanted from me was sweet nothing.
« Un peu des deux ? C’est une longue histoire. » Au fond de moi, c'était la réponse que j'espérais. J'aurais sans doute été davantage perturbé - paniqué, avouons-le - si elle m'avait confié avoir fondé d'intenses espoirs en nos retrouvailles, redoutant terriblement qu'elles ne viennent assombrir la relation si particulière que nous avions commencé à construire. Je n'eus guère le temps de m'interroger davantage sur cette mystérieuse "longue histoire" qu'elle vint me conter d'une voix de velours. « Je suis tombée sur des affiches annonçant l’exposition de ce soir. Je me suis souvenue que tu m’avais parlé d’un Ugo plusieurs fois au cours des deux dernières années, alors j’ai vérifié sur internet que c’était bien le Ugo auquel je pensais, et je ne me suis pas trompée. Comme ça coïncidait avec ton retour en ville, le calcul était vite fait. » Je n'avais écouté qu'à moitié le fond de sa pensée, trop occupé à savourer la volupté de son élocution. Depuis notre première rencontre, de l'eau avait coulé sous les ponts, emportant avec elle, petit à petit, le souvenir de cette douce sonorité qui animait ses lettres manuscrites. « Ne prends pas peur, c’est la toute première fois que je fais ce genre de choses, et c’était pour la bonne cause. J’avais envie de te voir. » Un sourire sans retenue s'étira naturellement sur mon visage. Plus encore qu'une flatterie - n'importe quel homme aurait été flatté d'entendre ces mots, c'était un fort soulagement de réaliser que nos retrouvailles, tant espérées que redoutées, se déroulaient sous les meilleurs auspices. Je profitai pleinement de ce moment suspendu dans le temps, avant d'imposer une distance plus adaptée. Suivant la retenue qui m'habitait d'habitude, je bifurquai sur un sujet moins intime : l'exposition nocturne à laquelle nous nous trouvions, et m'enquis de connaître l'avis d'Evelyn. « C’est audacieux. Sans doute un peu trop pour moi, mais ça m’a permis de sortir un peu de ma zone de confort. J’ai adoré cette pièce, là-bas. » Je suivis son bras puis sa main, jusqu'à son ongle parfaitement soigné, pour déposer mon regard sur la pièce qu'elle désignait : une sculpture excessivement contemporaine créée à partir d'un mélange d'alliages de métal. Je ne pus retenir un haussement de sourcils, surpris par l'audace de ce choix. Jusqu'à lors, je n'avais entendu que des commentaires négatifs ou, et c'était le pire pour un artiste, indifférents. Elle n'avait déclenché de grandes émotions que chez deux visiteurs : Evelyn et moi-même, sacrée coïncidence. Soucieux de ne pas passer pour le gros lourd qui cherchait à nous trouver des points communs, je tus cette curieuse anecdote pour le moment, trop occupé à bondir sur l'opportunité de poursuivre la soirée avec elle. Ce risque, que je me surpris à prendre, me confortait dans l'idée qu'Evelyn exerçait sur moi une étrange attraction. L'universitaire froid et distant que j'étais s'estompait en sa présence, au profit d'un homme ouvert et un tantinet plus chaleureux. Heureusement pour mon égo, ma proposition fut accueillie avec intérêt. « Je serai curieuse de te voir endosser le rôle du professeur particulier. Et puis l’un n’empêche pas l’autre, on pourra toujours prendre un verre plus tard. La nuit est à nous, comme on dit. » Je penchai légèrement la tête sur le côté, un léger rictus venant réhausser mes pommettes et plisser mes yeux jusqu'à ce que quelques ridules malicieuses se dessinent. « A moins que tu n’aies d’autres projets ! Ne te sens obligé de rien ; je me suis déjà suffisamment imposée, je comprendrais tout à fait. » Mes ridules s'évanouirent instantanément devant cet invraisemblable postulat. « Non, non, j'ai tout mon temps ! » lançai-je les yeux écarquillés, priant pour qu'elle n'ait pas pris mon silence précédent pour une forme d'indifférence ou d'ennui. La nervosité soudaine d'Evie, traduite par ses bras croisés, puis décroisés, son débit de paroles accéléré et son léger recul, gagna mon esprit déjà embué. J'avais suffisamment entendu de reproches sur mon apparence froide et solitaire pour savoir que je n'avais, hormis via l'intimité de nos lettres, que de mes maigres chances d'intéresser une femme dynamique et enjouée comme Evelyn. Une légère torsion noua mon estomac, trop peu habitué à sociabiliser de la sorte, tandis que je cherchais à rebondir avec conviction. « Smell of data. » lâchai-je à demi-mot en accompagnant Evelyn, d'une main sur son omoplate gauche, devant l'objet du premier cours que je lui dispenserai. Il était plus aisé de me plonger dans le rôle stérile de professeur que celui d'écrivain-ami susceptible de commettre un faux pas toutes les deux secondes. Ainsi, nous nous retrouvâmes devant une oeuvre plutôt curieuse : une sculpture octogonale aussi grande que la paume de ma main. Translucide, en trois dimensions, l'objet laissait deviner un réseau de câbles colorés. « Un circuit électrique. » précisai-je en guettant les sourcils froncés d'Evelyn. « Pousse l'interrupteur, c'est assez surprenant. » Mon élève s'exécuta ; une fine colonne de fumée blanche s'échappa du sommet de la sculpture, tourbillonna en quelques arabesques fantomatiques avant de disparaître dans l'espace. « L'odorat a aidé les premiers humains à survivre. Mais maintenant que nos activités de chasse et de cueillette ont évolué vers l’environnement numérique, nos nez ne peuvent plus nous avertir des dangers cachés dans la nature sauvage en ligne. C'est un nouveau parfum créé pour alerter instinctivement les internautes des fuites de données sur les appareils personnels. » Prenant conscience de l'ennui professoral vers lequel je pouvais aisément glisser lorsqu'il s'agissait de ma passion pour l'art, je balayai le vide d'un revers de la main et ajoutai plus brièvement : « Ugo a poussé l'ironie d'un monde numérique à l'extrême. Heureusement, d'irréductibles âmes résistent encore et toujours à l'envahisseur... en s'envoyant des courriers manuscrits, par exemple. » Je souris timidement à une Evelyn contemplative, tentant de jauger dans son attitude si je l'avais déjà convaincue de me fuir dès que possible.
Spoiler:
Rendons à César ce qui est à César Je me suis basée sur la sculpture décrite par ses auteurs, Leanne Wijnsma and Froukje Tan. Si tu veux voir ce que ça donne :
Spoiler:
C'est chelou, mais ça m'a intriguée EDIT : je viens de capter que c'est vrai genre "Le gaz n'a pas d'odeur. Les données n'ont pas d'odeur. Comme le montrent les récents incidents de violation de la vie privée, les fuites de données peuvent avoir de graves conséquences. C'est pourquoi nous avons développé l'odeur des données pour avertir les internautes des fuites de données." C'est encore plus bizarre Dans quoi je me suis embarquée, merde on va rester sur l'idée que pour Ugo, c'est juste pour dénoncer la sur-numérisation, le trop-virtuel, un truc du genre et on passera vite à autre chose dans le prochain post
Dernière édition par Marius Warren le Dim 30 Sep 2018 - 11:31, édité 1 fois
Alma Barton
le bonheur illusoire
ÂGE : 35 ans (03.09.1989) SURNOM : alma est à peine utilisé par son entourage qui s’obstine à l’appeler lola depuis sa plus tendre enfance. c’est comme ça qu’elle jauge la valeur qu’elle a dans le coeur des gens qui se trouvent en face d’elle. lorsqu’on l’appelle alma, ça la met en alerte, et elle reste sur ses gardes STATUT : elle compte ses années de mariage comme d’autres comptes leurs années de captivité. ils en sont à six avec jake, et pourtant elle a le sentiment d’en avoir subi davantage. ça aurait pu s’adoucir depuis qu’elle est devenue maman : c’est pire, bien pire encore MÉTIER : récemment promue nouvelle directrice artistique des bijoux du géant de la joaillerie, michael hill, elle a travaillé longtemps au sein de l’entreprise en tant qu’acheteuse de pierres précieuses. elle garde un pied dans ce domaine aujourd’hui, assumant fièrement sa double casquette, ne tenant pas en place, plus que jamais motivée à redorer le blason de cette maison à laquelle elle tient malgré la réputation sulfureuse qui la précède LOGEMENT : #99 st pauls terrace, spring hill, dans une villa de type hacienda construite juste après son mariage. elle aimerait sans doute cette maison si elle n’avait pas autant l’allure d’une cage ; son mari y est heureux, leur fille aussi, mais le sentiment n’est pas partagé, de ce fait elle la fuit dès qu’elle le peut POSTS : 10419 POINTS : 620
TW IN RP : accident de la route, délit de fuite, mensonges, manipulation, jeux de pouvoir, chantage, mention d’alcoolo-dépendance, mariage plus ou moins arrangé, déni de maternité (j’adapte mes rps sans problème, contactez-moi si besoin) GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : cubaine par sa mère ◦ nepo-baby ◦ ex-employée chez vogue australia, surtout ex-assistante de son éditorialiste phare, nicole greene, sa tante ; cousine de micah tomlinson ◦ carnet d’adresses aussi précieux que les pierres qu’elle déniche depuis 8 ans pour le compte de la mhi ◦ as des codes sociaux, pas contre d'utiliser son physique pour atteindre ses objectifs, adepte de l’opportunisme et de la manipulation ◦ épouse par dépit, mère par obligation ; n’aime pas son mari, déplore la naissance de leur fille, claudia ◦ alcoolo-dépendance tapie entre ses mensonges, sa culpabilité et son déniDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7AA1D2 RPs EN COURS :
GREEDE ◦ so when i touch down call the amateurs and cut 'em from the team ditch the clowns get the crown baby i'm the one to beat cause the sign on your heart said it's still reserved for me honestly who are we to fight the alchemy?
MALONE ◦ what if i roll the stone away? they're gonna crucify me anyway what if the way you hold me is actually what's holy? if long-suffering propriety is what they want from me they don't know how you've haunted me so stunningly
JAKE ◦ i would've died for your sins instead i just died inside and you deserve prison but you won't get time you'll slide into inboxes and slip through the bars you crashed my party and your rental car (scénario libre)
Un moment de flottement fit mentalement s’affaisser les sourcils bien dessinés d’Evelyn, quand après avoir laissé sa nervosité s’exprimer de nouveau, Marius la conduisit vers le cœur de l’exposition. Le costume de professeur lui allait toujours à ravir, c’était bien dans celui-ci qu’elle l’avait le plus apprécié au début, peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de le voir autrement qu’impeccablement habillé, la barbe rase, et l’œil frisant à la mention de tout ce qui avait un rapport proche ou éloigné avec l’art et son ensemble ; elle savait pourtant qu’il cachait une facette moins classique, plus roublarde que grand gentleman, et ça l’intriguait plus qu’elle ne l’avouerait jamais. Pour l’instant, il ne lui fallut pas bien longtemps pour de nouveau se laisser charmer par les récits académiques de son correspondant attitré, et pendant qu’elle le suivait docilement, un peu trop consciente de la main qu’il avait posé sur son omoplate, mais déterminée à ne pas le lui faire sentir pour qu’il ne la récupère pas tout de suite, elle se concentra sur les souvenirs qui se mirent à jouer par intermittence dans son esprit, chevauchant les informations qu’il prononçait en même temps, et la plongeant dans une espèce de confusion discrète qu’elle dissimula par des petits hochements de tête et des hum, hum intrigués, de circonstance. Elle se revoyait, un peu plus de deux ans plus tôt, au milieu d’une rangée d’illustres inconnus, le menton calé dans la paume de sa main, pendue à ses lèvres – exactement comme maintenant. Son français lui avait fait défaut sur certains termes qu’il avait employé pour mener la conférence à laquelle elle avait tant tenue à participer, à l’époque – une rencontre pas si hasardeuse, là non plus, comme si elle s’était toujours sentit obligée de provoquer le Destin pour apparaître sur son chemin au moment où il s’y attendait le moins. Mais le charisme de Marius Warren, et sa passion pour les arts qui transpirait par tous les pores de sa peau, lui avait permis de suivre le dialogue, tandis qu’en même temps que naissait un intérêt vivace pour ce qu’il dégageait, l’idée qu’elle ferait ce qu’il faut pour percer les mystères qui semblaient donner de l’épaisseur au personnage qu’on lui avait décrit – un homme distant, voire même un peu froid, vraiment ? – se présenta à elle comme une maigre consolation pour ne pas avoir su l’alpaguer, trop impressionnée pour oser s’imposer au travers des étudiants plus courageux qu’elle, et lui faire savoir qu’elle avait adoré sa vision. Elle l’avait finalement fait, tentant le tout pour le tout en le contactant via l’adresse de son bureau parisien ; la suite, c’était un amoncellement de lettres qu’elle se hâtait de lire sitôt rentrée dans son petit appartement londonien, et dont les réponses lui venaient aussi naturellement qu’une inspiration, essentielle à son équilibre.
Son froncement de sourcils mental permuta pour exploser au grand jour, donnant à son visage des airs sévères qui ne lui allaient définitivement pas ; ses traits se détendirent aussitôt qu’elle distingua mieux ce qui se présentait à elle. Le regard glissant vers la minuscule structure que le jeune homme lui décrit, et devant laquelle ils s’arrêtèrent, elle resta un moment à la contempler avec l’envie réelle d’en découvrir elle-même le message et la fonction. Mais elle resta coite, perdue dans l’amoncellement de fils et de résistances qu’elle perçut derrière la transparence d’une coque en matière rigide. La main de Marius quitta son omoplate à ce moment-là, laissant un macaron de fraîcheur soudaine qui la fit se redresser légèrement et se frotter furtivement les bras pour se soustraire au changement de température imposée par la rupture de ce contact qu’elle avait apprécié en secret. Elle maintint alors une mèche de cheveux en arrière pour qu’elle ne lui dégringole pas sur le visage et ne la prive pas de mieux voir ce sur quoi elle se concentra. Evie se pencha un peu, et se mit à tourner doucement autour de l’objet qu’elle fixa, toujours aussi interdite et silencieuse, jusqu’à ce qu’elle dise.
« Ça ne va pas m’exploser à la figure ? » lui demanda-t-elle dans un rictus à demi nerveux pendant qu’il l’invitait à pousser l’interrupteur qu’elle mit du temps à remarquer. Elle lui adressa un regard en coin, élargissant son sourire, puis cala sa pochette sous son bras ; elle fit pianoter ses doigts dans l’air, autour de la petite structure, comme un savant fou, prêt à changer la face du monde « Très bien, c’est vous l’expert, professeur. » finit-elle par concéder, taquine, et non sans pencher la tête sur le côté. Elle coinça la langue entre ses dents en fermant un œil pour se prémunir d’une rafle quelconque, mais ce fût une mince fumée qui s’éleva, libérant une fragrance qu’elle ne réussit pas à reconnaître, et qui la laissa tout de même perplexe un instant. Au point d’ailleurs qu’elle posa la pulpe de son index sur le cœur de ses lèvres maquillées, à l’image d’une petite fille peu convaincue par la morale qu’on venait de lui dicter. C’était une des raisons pour laquelle son cursus artistique ne l’avait finalement menée à rien d’autre qu’à la calligraphie, elle n’était pas capable d’autant d’imagination que les gens comme Ugo chez qui la vision du monde était si tranchée qu’ils pouvaient les intégrer à leurs œuvres sans craindre de dénoter ou d’en faire trop ; elle admirait ce genre de personnes, elle n’était pourtant pas à l’abri de ne pas se sentir touchée ou visée par ce qu’ils tentaient de faire entendre au commun des mortels – c’était le cas ici, elle n’était franchement pas transcendée. Elle fit changer son index de direction, le plantant droit vers Marius à qui elle adressa un sourire mi-figue, mi-raisin « Comment ça ? Ça existe encore ? » L’éloquence de son ton se répercuta en écho sur les murs fins de la galerie « C’est tellement vieux jeu de s’envoyer des lettres. Qui osent encore user autant de papier pour correspondre, alors qu’il suffit d’une pression sur un petit écran pour s’appeler, ou même se donner rendez-vous ? » Elle fit mine de secouer la tête, dépitée par l’attitude de ces gens qu’elle condamnait pour se faux, et contourna la structure qui la laisserait perplexe quelques heures encore. Gardant le cap de la petite comédie dans laquelle elle s’était lancée, elle s’approcha de nouveau de Marius « Rien qu’une belle bande de réfractaires au changement, si tu veux mon avis. Il faut savoir vivre avec son temps, non ? » Un soupir théâtral qui dura, avant de s’éteindre, sur le fil ; puis elle éclata de rire, s’éloignant pour continuer à fureter ailleurs. A mi-chemin, elle vérifia si Marius la suivait en jetant un rapide coup d’œil par-dessus son épaule « Tu ne crois pas qu’on sauverait une bonne quantité d’arbres si on laissait tomber notre manie de s’envoyer des courriers ? » Elle pivota sur ses talons pour marcher un pas ou deux à reculons, tenant à regarder Marius en face lorsqu’elle ajouta avec un enthousiasme qu’elle eut un peu de mal contenir – son sourire était radieux sous l’éclairage plus intimiste de la galerie « Surtout que ça y est : on est tous les deux sur le même territoire maintenant. »
AVENGEDINCHAINS
they said the end is coming, everyone's up to something, i find myself running home to your sweet nothings. outside, they're push and shoving, you’re in the kitchen humming, all that you ever wanted from me was sweet nothing.
« Ça ne va pas m’exploser à la figure ? » Ne sachant déceler s'il s'agissait d'humour ou d'ironie, mon corps s'emprisonna dans une brusque immobilité. Ne pas passer pour un blaireau. Mes yeux clairs, écarquillés, se murent dans une lente rotation, jusqu'à gagner le visage de mon élève qui, aussi nerveux soit-il, me délivra de mes inquiétudes. Ouf, il n'y avait là aucun mépris. Chaque fois que l'occasion se présentait de partager mes connaissances, que je savais particulièrement pointues en matière d'histoire de l'art, une indicible fierté s'emparait de mon être. C'était toujours le même processus : une vague de liberté m'emportait pour me lâcher sur un nuage que je conduisais à la perfection. Et, voguant avec aisance au-dessus de la plupart des gens, je m'attelais à leur enseigner une discipline complexe, sujette à autant d'interprétations que les cartes que les cartomanciennes, de leur longs doigts fins, tiraient dans leurs roulottes bohèmes. Comme ces vieilles dames en quête d'ésotérisme, je tirais les cartes de mon esprit, les battais consciencieusement, divisais le jeu, le reconstituais, une, deux, trois fois, jusqu'à parvenir un mettre sur table le meilleur tirage. Dans la fosse aux lions que représentait le monde de la recherche, j'avais bâti ma carrière sur des détails infimes. Chacun des mots que j'employai était d'une parfaite précision, je ne m'autorisai guère la moindre erreur, pas même lorsqu'il s'agissait d'une simple discussion entre amis. C'était sûrement une simple déformation professionnelle, mais cela avait le don d'agacer mes proches : Thomas, par exemple, m'avait déjà conseillé de prendre un peu de recul. Beth, ma soeur, m'avait maintes fois sommé de faire des efforts en terme d'interactions sociales. Et ne parlons pas de l'avis de mon cadet. Ce souci de perfection associé à un besoin exacerbé de contrôle sur à peu près tous les sujets, me portait souvent préjudice. Ce qui était ma force était aussi ma faiblesse, et aux côtés d'une femme aussi distinguée qu'Evelyn, je ne pouvais me permettre de sombrer à nouveau dans des travers qui la mettraient mal à l'aise. « Très bien, c’est vous l’expert, professeur. » Grâce à la confiance qu'elle finit par m'accorder en actionnant l'interrupteur, l'objet d'art révéla ses mystères... devant la profonde interrogation de la néo-zélandaise. Un léger rictus vint progressivement se dessiner sur ma joue gauche, titillée par l'effort qu'elle fournissait à tenter de trouver un intérêt à cette oeuvre néo-contemporaine et engagée... en vain. L'idée d'être en désaccord avec elle, qui faisait preuve de bien plus d'esprit qu'elle n'osait se l'accorder, me plaisait. Je me plus à observer la scène, main gauche et poignet droit liés sagement dans le dos, avant d'oser mettre de côté mon costume de professeur sur une boutade étonnamment bien placée. « Comment ça ? Ça existe encore ? » « Ma foi, oui. » répondis-je d'un air faussement grave. « C’est tellement vieux jeu de s’envoyer des lettres. Qui osent encore user autant de papier pour correspondre, alors qu’il suffit d’une pression sur un petit écran pour s’appeler, ou même se donner rendez-vous ? » Si les correspondances électroniques pouvaient parfois avoir du bon - ce dont j'avais fini par me convaincre après deux ans de relation à longue distance avec ma tendre nièce, elles n'avaient rien de comparable avec les courriers manuscrits. Découvrir au petit matin, avec des yeux émerveillés, une surprise de papier dans notre boîte aux lettres, reconnaître la calligraphie de son auteur, ouvrir cette fragile boite de Pandore, effleurer les fibres végétales d'un papier et, enfin, s'abreuver d'une valse de mots rédigés avec soin. Ce n'était guère comparable à la froideur d'un mail impersonnel. « Rien qu’une belle bande de réfractaires au changement, si tu veux mon avis. Il faut savoir vivre avec son temps, non ? » Je roulai des yeux, l'air faussement indigné, et soupirai bruyamment. Vivre avec son temps, une épreuve qui, me concernant, se révélait parfois beaucoup plus complexe qu'il n'y paraissait. « Tu ne crois pas qu’on sauverait une bonne quantité d’arbres si on laissait tomber notre manie de s’envoyer des courriers ? » "Notre manie de s'envoyer des courriers", quelle manie en effet. Une lettre de la part d'Evelyn avait suffi à éveiller ma curiosité, à titiller mon esprit. Les suivantes avaient, quant à elles, rapidement suffi à aiguiser une addiction inédite à une vie de papier entre deux âmes que d'immenses contrées séparaient. « Surtout que ça y est : on est tous les deux sur le même territoire maintenant. » Mes iris bleu lagon, semi-ouverts devant l'intense joie, teintée d'une once de nostalgie, que cela représentait. « Je n'ai pas l'impression d'avoir été si loin de toi, pendant tout ce temps. » Après deux ans d'une relation épistolaire, l'encre de nos plumes ne coulerait peut-être plus. Ce n'était plus le papier que nous pouvions ressentir, mais nos corps, en chair et en os. Chacun des mots que nous avions écrit durant cette précieuse période que notre rencontre clôturait résonnait davantage aujourd'hui. « Mais pour l'environnement, au nom de la planète, je pense que nous sommes prêts à renoncer à nos courriers. » Je ne l'étais pas du tout. L'idée de mettre fin à nos correspondances sans l'assurance de maintenir un lien, fût-il différent, peut-être moins fort que celui que nous connaissions depuis deux ans, avec Evelyn me paniquait. Contre toute attente, cette relation, aussi particulière et platonique eût-elle été, m'avait permis de garder la tête hors de l'eau dans les moments les plus difficiles. Plus encore, elle avait ponctué chacune de mes semaines parisiennes d'un soleil brillant - et je n'étais pas prêt à renoncer à cette chaleur, sous prétexte que nous nous trouvions sur le même territoire. « Cette oeuvre plaît beaucoup. » annonçai-je subitement en désignant une sculpture de fils métalliques rigides, reliés en une toile entourant une boule d'or d'une exquise rondeur. J'aurais pu parler de cette oeuvre pendant des heures, mais rien ne sortait. J'étais préoccupé par les dernières paroles d'Evelyn. Merde, il aurait suffi que je m'assure auprès d'elle que nous garderions contact. Simplement. Et pourtant, cette rencontre imprévue - elle l'était pour moi, en tous cas - était d'une autre intensité. C'était un cran au-dessus de nos échanges habituels, et la barre sociale était sûrement un peu trop haute pour l'homme réservé que j'étais. Dans un autre monde, j'aurais peut-être su prononcer les mots justes pour colorer cet instant, mais pas dans celui-ci. Comme à l'accoutumée, je profitai donc d'une porte de sortie pour fuir une conversation presque trop intime. « C'est une.. une sorte de représentation des réseaux sociaux. » finis-je par dire, sans grand intérêt. La situation me perturbait tant et si bien que j'en perdais mon latin - et il était vraiment, vraiment, rare que mon cerveau peine à discuter d'art. Et pourtant, il tournait à plein régime. Je baissai les yeux pour me ressaisir, me raclai la gorge et repris du poil de la bête - enfin, autant que possible. « Je t'invite à boire un verre ? » lançai-je sans crier gare. Un peu trop direct. Les yeux papillotants, je lui adressai un sourire faussement assuré en espérant qu'elle y croit. « Je crois qu'Ugo aimerait fermer. » mentis-je en espérant que l'artiste ne fasse pas voler ma couverture en éclats.
Dernière édition par Marius Warren le Dim 30 Sep 2018 - 11:32, édité 1 fois
Alma Barton
le bonheur illusoire
ÂGE : 35 ans (03.09.1989) SURNOM : alma est à peine utilisé par son entourage qui s’obstine à l’appeler lola depuis sa plus tendre enfance. c’est comme ça qu’elle jauge la valeur qu’elle a dans le coeur des gens qui se trouvent en face d’elle. lorsqu’on l’appelle alma, ça la met en alerte, et elle reste sur ses gardes STATUT : elle compte ses années de mariage comme d’autres comptes leurs années de captivité. ils en sont à six avec jake, et pourtant elle a le sentiment d’en avoir subi davantage. ça aurait pu s’adoucir depuis qu’elle est devenue maman : c’est pire, bien pire encore MÉTIER : récemment promue nouvelle directrice artistique des bijoux du géant de la joaillerie, michael hill, elle a travaillé longtemps au sein de l’entreprise en tant qu’acheteuse de pierres précieuses. elle garde un pied dans ce domaine aujourd’hui, assumant fièrement sa double casquette, ne tenant pas en place, plus que jamais motivée à redorer le blason de cette maison à laquelle elle tient malgré la réputation sulfureuse qui la précède LOGEMENT : #99 st pauls terrace, spring hill, dans une villa de type hacienda construite juste après son mariage. elle aimerait sans doute cette maison si elle n’avait pas autant l’allure d’une cage ; son mari y est heureux, leur fille aussi, mais le sentiment n’est pas partagé, de ce fait elle la fuit dès qu’elle le peut POSTS : 10419 POINTS : 620
TW IN RP : accident de la route, délit de fuite, mensonges, manipulation, jeux de pouvoir, chantage, mention d’alcoolo-dépendance, mariage plus ou moins arrangé, déni de maternité (j’adapte mes rps sans problème, contactez-moi si besoin) GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : cubaine par sa mère ◦ nepo-baby ◦ ex-employée chez vogue australia, surtout ex-assistante de son éditorialiste phare, nicole greene, sa tante ; cousine de micah tomlinson ◦ carnet d’adresses aussi précieux que les pierres qu’elle déniche depuis 8 ans pour le compte de la mhi ◦ as des codes sociaux, pas contre d'utiliser son physique pour atteindre ses objectifs, adepte de l’opportunisme et de la manipulation ◦ épouse par dépit, mère par obligation ; n’aime pas son mari, déplore la naissance de leur fille, claudia ◦ alcoolo-dépendance tapie entre ses mensonges, sa culpabilité et son déniDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7AA1D2 RPs EN COURS :
GREEDE ◦ so when i touch down call the amateurs and cut 'em from the team ditch the clowns get the crown baby i'm the one to beat cause the sign on your heart said it's still reserved for me honestly who are we to fight the alchemy?
MALONE ◦ what if i roll the stone away? they're gonna crucify me anyway what if the way you hold me is actually what's holy? if long-suffering propriety is what they want from me they don't know how you've haunted me so stunningly
JAKE ◦ i would've died for your sins instead i just died inside and you deserve prison but you won't get time you'll slide into inboxes and slip through the bars you crashed my party and your rental car (scénario libre)
« Aww. » Une réaction délicieusement enfantine qui reflétait toute la tendresse que ressentait Evelyn pour Marius à ce moment précis. Elle se répercuta en léger écho sur les parois fines de la galerie d’arts, réveillant la curiosité des derniers invités, dont Ugo, occupé à la jauger avec appréciation dans son dos. Même s’il manquait cruellement de classe et de discrétion, Evelyn ne s’en soucia pas, perchée sur ses hauts talons, et l’attention dirigée ailleurs, elle passa outre les clins d’yeux appuyés qu’il adressait à son ancien professeur ; ils devaient être proches pour qu’il se permette d’user d’autant de familiarité. Elle inclina la tête sur le côté, le long et épais rideau de ses cheveux bruns dégringolant de son épaule légèrement dénudée pour venir caresser sa propre joue, et s’autorisa à stopper sa marche à reculons pour poser un regard insistant sur Marius. Un regard excessivement teinté de douceur qui lui était entièrement destinée ; elle crut entendre Ugo soupirer. Ce choix de formulation de la part de Marius, c’était encore une des raisons pour lesquelles elle avait tant aimer correspondre avec lui. Il se jugeait moins doué pour les mots qu’il ne l’était en réalité, pourtant il savait viser juste lorsqu’il s’agissait de ranimer un dialogue comme celui qui était en train de se jouer entre eux. Néanmoins, elle sentait une résistance émaner de sa façon de rétorquer quand elle tentait de les conduire sur un terrain moins vaste que celui de l’art. Peut-être avait-elle eu tort de se considérer comme la seule à endurer les caprices de sa nervosité, puisqu’elle constata de nouveau qu’il préférait la guider vers une nouvelle pièce de l’exposition plutôt que développer le fond de sa pensée en faisant durer le petit jeu qu’elle avait voulu mettre en route pour alléger son propre trouble, à grands coups de boutades et de sous-entendus qu’eux seuls seraient capables de déceler, partageant une complicité difficile à ignorer. Ça ne les engageait à rien, elle essayait simplement de poser les bases réelles de la relation presque fictive qui avait été la leur pendant ces deux dernières années, alors pourquoi lui donnait-il soudain l’impression d’autant hésiter ? Elle n’était pas sans savoir que les conventions sociales n’étaient pas le fort de tout le monde – Celie aurait grincé des dents en la voyant aussi fébrile dans un environnement comme celui-ci, un environnement qu’elle connaissait par cœur, autant par les coulisses que par la grand-place des courbettes et des compliments hypocrites qui régissaient ces grandes soirées, car elle lui avait appris à évoluer au travers, comme une ballerine sur le plancher d’une salle de danse. Dans leur cas, elle estimait qu’ils n’avaient pas besoin de se craindre autant, parce qu’ils se connaissaient malgré tout, qu’ils savaient plus ou moins comment l’autre fonctionnait. Et pourtant, que ce soit elle ou que ce soit lui, quelque chose les empêchait d’apprécier leur présence respective, une présence qu’ils avaient su anticiper dans leurs écrits, sans prendre en compte qu’il était plus facile de se cacher derrière des lignes bien tournées, à la calligraphie impeccable, que derrière des sourires crispés, et des pirouettes gênées. Ils avaient pris goût à la sincérité en s’écrivant, mais ici, Evelyn avait de plus en plus l’impression qu’ils en manquaient atrocement, et elle ne réussissait pas à comprendre pourquoi.
Elle battit plusieurs fois de ses longs cils maquillés, sentant l’incertitude de Marius dans les mouvements qu’il executait. Elle se souvint du temps qu’il avait marqué quand elle l’avait salué tout à l’heure, le prenant dans ses bras, comme tout le monde le faisait, et cette bribe fugace de réminiscence fit s’accroître le sentiment obscur qui naquit doucement chez elle. Comme une vilaine grippe, le scepticisme était contagieux, tant est si bien que ça réveilla celui d’Evelyn qui, foncièrement, restait consciente d’avoir fait dans l’excès zèle en se pointant, fraîche et disposée, dans un lieu où elle n’était pas certaine d’avoir sa place en réalité ; encore une fois, elle payait son élan de spontanéité, son ennemie jurée. Elle ne l’aurait pas fait pour quelqu’un d’autre, ce qui témoignait de l’empressement inexprimable qui s’emparait d’elle chaque fois qu’elle pensait à sa relation épistolaire avec Marius ; elle avait voulu précipiter les choses, elle avait eu tort, mais comment réparer son erreur maintenant ?
Forcée de suivre le mouvement, très peu encline à mettre le jeune homme plus mal à l’aise qu’elle ne le voyait désormais, elle ne rechigna pas à s’intéresser à l’œuvre qu’il lui désigna, et se détourna de lui pour poser son regard sur la boule d’or qu’elle contempla aussi distraitement que ce fût possible ; elle était en fait trop occupée à laisser filtrer des œillades en biais vers Marius qui butait sur les mots, si bien qu’elle ne put s’empêcher de lui demander, les sourcils à peine froncés, mais des accents concernés enrouant subitement le son de sa voix « Tout va bien, Marius ? » Elle tendit la main pour la poser sur son épaule, et la pressa du bout des doigts en espérant qu’il ne se dérobe à ce contact ; en même temps il l’invita à boire ce verre qu’il lui avait déjà promis, quelques instants plus tôt. L’expression sur le visage d’Evie se ranima d’un sourire timide « Oh. Tu en es sûr, parce que, je… » Elle récupéra sa main, opérant un pas en arrière pour réinstaurer une distance entre eux. Elle aussi se mettait à trébucher sur des obstacles invisibles, tandis qu’elle essayait de se raccrocher aux lignes qu’il lui avait écrites dans le passé, et qui expliquerait son attitude ; elles étaient trop nombreuses pour qu’elle ne sache par quoi commencer pour le rassurer, et lui faire comprendre qu’elle n’avait pas voulu le brusquer en venant ce soir. Il parla d’Ugo, à qui Evelyn lança un regard hésitant par-dessus son épaule ; il tapota le cadran de sa montre avec un sourire plutôt amène, mais ça ne la rassura pas quant aux soupçons qui s’ancrèrent dans son esprit, et qu’elle articula en se réintéressant progressivement à Marius « J’ai ruiné les plans de tout le monde ce soir, j’aurais vraiment dû te tenir au courant de ma présence. » Elle laissa filer un petit rire court, inclinant le menton par le bas, et porta ses doigts à son front pour s’aider à réfléchir à la suite des évènements. Elle tritura un instant sa peau lisse et poudrée, son regard s’arrêtant sur les carrés du sol qui s’étalait sous ses pieds. Elle ajouta, après un instant de pensées désordonnées « On peut toujours remettre ça à plus tard si tu ne te sens pas en état, je comprends, je… » Elle secoua la tête en la relevant, souriant sans doute plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. Elle s’appliqua à ne pas regarder Marius dans les yeux lorsqu’elle admit enfin, sa pochette s’agitant au rythme de ses mouvements, et ses paupières papillonnant compulsivement « Je suis nerveuse aussi, et c’est normal, je crois. » Elle regarda sur le côté gauche de la pièce, cherchant un point d’ancrage pour ne pas paraître plus vulnérable qu’elle ne l’était à ce moment-là. Ses lèvres s’étirent encore un peu, et quand elle faillit ajouter quelque chose, rien d’autre qu’un gloussement irrattrapable dépassa le seuil de ses lèvres.
AVENGEDINCHAINS
they said the end is coming, everyone's up to something, i find myself running home to your sweet nothings. outside, they're push and shoving, you’re in the kitchen humming, all that you ever wanted from me was sweet nothing.
« Tout va bien, Marius ? » je me redressai sensiblement à la sensation de la main d'Evelyn délicatement posée sur mon épaule. Je rêvais d'élargir cette infime proximité, mais la spontanéité qui s'était emparée de moi à l'instant même où j'avais découvert mon écrivaine des temps modernes s'était aussitôt évaporée. Et alors que ma main s'apprêtait à rejoindre la sienne, pour la rassurer d'un geste maladroit, mon esprit bloqua toute tentative. J'allais bien, j'allais même plus que bien. Et pourtant, une étrange sensation me paralysait désormais ; j'avais tant espéré ces retrouvailles, j'avais mis tellement de sincérité et d'espoir en cette relation épistolaire que je craignais que la vie, la vraie, ne soit pas à la hauteur de nos écrits. Plus exactement, je craignais de ne pas l'être. Au fil des mois, j'avais appris à découvrir cette femme extraordinaire d'ambition, d'élégance, de courage et de bienveillance, et très honnêtement, pour la première fois de ma vie, je ne me sentais pas à la hauteur. Et pourtant, nos écrits étaient tellement riches que nous nous connaissions bien plus l'un, l'autre que certains de nos plus proches parents. Elle me connaissait, je la connaissais. Alors pourquoi étais-je à ce point hésitant ? Au fond, nous le savions tous les deux, et c'était bien ce qui me rendait nerveux. Alors, de but en blanc, j'optai pour la première porte de sortie. « Oh. Tu en es sûr, parce que, je… » Mon air faussement assuré ne l'avait pas dupé, et pire encore, il avait englouti d'une bouchée son éternel enthousiasme. Le malaise que j'avais réussi à lui communiquer se matérialisa par le retrait de ses doigts longilignes et soignés de mon épaule. La distance que je venais d'instaurer entre nous était aussi pitoyable qu'inédite. Jamais, non jamais, je ne m'étais senti aussi loin d'Evelyn. Pas même à des milliers de kilomètres. J'agissais, malgré moi, comme si nous n'étions que deux étrangers. Je serrai la mâchoire en la voyant se décomposer, cherchant presque à s'excuser d'être là. « J’ai ruiné les plans de tout le monde ce soir, j’aurais vraiment dû te tenir au courant de ma présence. » Les regards insistants d'Ugo n'arrangeaient pas la situation. Je lui jetai à mon tour un regard noir plein de sens qui me fit gagner quelques minutes de répit. Son attitude me restait en travers de la gorge, et à cet instant, je réfrénai l'envie de le lui faire savoir. Plus tard. Sourcils froncés, lèvres pincées, je me concentrai de nouveau sur Evelyn qui piétinait nerveusement sur ses talons hauts. Je jetai mon regard ici et là, plus loin, plus près, espérant trouver une solution à cette situation embarrassante avant que cela ne mette en péril notre relation. Si ce n'est pas déjà le cas, pensai-je le coeur serré. « On peut toujours remettre ça à plus tard si tu ne te sens pas en état, je comprends, je… » « Non, c'... » ajoutai-je immédiatement de manière inaudible, sans prendre soin d'insister. Finalement, elle avait sûrement raison. Nos retrouvailles, que dis-je notre rencontre, cette soudaine proximité, le clap de fin de notre monde de papier ... nous cherchions à écrire une nouvelle page alors que la précédente n'était pas tournée. Evelyn avait raison : nous devions remettre ça à plus tard, et manier ce nouveau temps présent que nous explorions ensemble avec des gants de velours. Je relevai le menton, prêt et décidé à reporter notre rendez-vous, pour notre bien - mais surtout pour le mien. « Je suis nerveuse aussi, et c’est normal, je crois. » Comme si elle lisait dans mes pensées, Evelyn dénoua un premier noeud. Son sourire communicatif vint étirer mes lèvres, plus fort que je ne l'aurais cru. J'étais vraiment con à la laisser croire, par cette attitude de vieux loup solitaire, que je n'avais pas envie de rester en sa compagnie. Un double de moi-même me gifla mentalement. Sérieux, ressaisis-toi. « Excuse-moi, c'est... c'est un peu étrange. » Sans me départir d'un sourire qui, à défaut d'être tout à fait serein, se voulait rassurant, mes paumettes se réhaussèrent, plissant la chair jusqu'entre ses sourcils roux dans une moue traduisant une gêne désormais assumée. La situation était plus qu'étrange, et nul besoin de se sonder l'un, l'autre pour savoir que cette sensation était amplement partagée. Je m'apprêtai à quitter ma zone de confort quand j'entendis les pas lourds d'Ugo s'approcher de nous. Avant même qu'il ne soit arrivé à notre hauteur, j'osai glisser une main dans le dos d'Evelyn et ouvris avec galanterie le chemin vers la sortie. Une fois de plus, c'était dans l'absence de réflexion que je me surpris à me rapprocher d'elle, comme si mon instinct prenait naturellement le pas sur les pensées désordonnées qui brouillaient mon esprit en sa présence. Et tandis qu'elle passait le pas de porte pour rejoindre l'extérieur, je m'assurai qu'elle ne détecte pas le message amer lancé à Ugo pour ses actions intempestives.
Nous nous retrouvâmes alors dehors, sous les halos orangés des lampadaires d'une rue presque déserte, quand je pris enfin les rênes. J'inclinai mon visage vers la main que je venais de poser délicatement sur le haut de son bras dénudé, avant de relever les yeux vers ses iris sombres. « Je ne veux pas t'inviter à boire un verre dans un bar. » Je marquai une demi-seconde de répit, suffisamment pour gagner en confiance et éviter à Evelyn de croire en un triste retournement de situation. « Ce serait trop classique, trop... banal. » Elle méritait mieux que ça. Mon esprit se concentrait sur cette idée, laissant de nouveau s'exprimer mon instinct de protection avec le mouvement régulier de mon pouce effleurant la douce peau hâlée d'Evelyn. « Tu me fais confiance ? » lançai-je d'un air de défi, l'assurance retrouvée, et ma main quittant son épaule pour la lui tendre. Elle avait pris l'initiative de ces retrouvailles surprises, et je comptais bien lui rendre la pareille.
Dernière édition par Marius Warren le Dim 30 Sep 2018 - 11:32, édité 1 fois
Alma Barton
le bonheur illusoire
ÂGE : 35 ans (03.09.1989) SURNOM : alma est à peine utilisé par son entourage qui s’obstine à l’appeler lola depuis sa plus tendre enfance. c’est comme ça qu’elle jauge la valeur qu’elle a dans le coeur des gens qui se trouvent en face d’elle. lorsqu’on l’appelle alma, ça la met en alerte, et elle reste sur ses gardes STATUT : elle compte ses années de mariage comme d’autres comptes leurs années de captivité. ils en sont à six avec jake, et pourtant elle a le sentiment d’en avoir subi davantage. ça aurait pu s’adoucir depuis qu’elle est devenue maman : c’est pire, bien pire encore MÉTIER : récemment promue nouvelle directrice artistique des bijoux du géant de la joaillerie, michael hill, elle a travaillé longtemps au sein de l’entreprise en tant qu’acheteuse de pierres précieuses. elle garde un pied dans ce domaine aujourd’hui, assumant fièrement sa double casquette, ne tenant pas en place, plus que jamais motivée à redorer le blason de cette maison à laquelle elle tient malgré la réputation sulfureuse qui la précède LOGEMENT : #99 st pauls terrace, spring hill, dans une villa de type hacienda construite juste après son mariage. elle aimerait sans doute cette maison si elle n’avait pas autant l’allure d’une cage ; son mari y est heureux, leur fille aussi, mais le sentiment n’est pas partagé, de ce fait elle la fuit dès qu’elle le peut POSTS : 10419 POINTS : 620
TW IN RP : accident de la route, délit de fuite, mensonges, manipulation, jeux de pouvoir, chantage, mention d’alcoolo-dépendance, mariage plus ou moins arrangé, déni de maternité (j’adapte mes rps sans problème, contactez-moi si besoin) GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : cubaine par sa mère ◦ nepo-baby ◦ ex-employée chez vogue australia, surtout ex-assistante de son éditorialiste phare, nicole greene, sa tante ; cousine de micah tomlinson ◦ carnet d’adresses aussi précieux que les pierres qu’elle déniche depuis 8 ans pour le compte de la mhi ◦ as des codes sociaux, pas contre d'utiliser son physique pour atteindre ses objectifs, adepte de l’opportunisme et de la manipulation ◦ épouse par dépit, mère par obligation ; n’aime pas son mari, déplore la naissance de leur fille, claudia ◦ alcoolo-dépendance tapie entre ses mensonges, sa culpabilité et son déniDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7AA1D2 RPs EN COURS :
GREEDE ◦ so when i touch down call the amateurs and cut 'em from the team ditch the clowns get the crown baby i'm the one to beat cause the sign on your heart said it's still reserved for me honestly who are we to fight the alchemy?
MALONE ◦ what if i roll the stone away? they're gonna crucify me anyway what if the way you hold me is actually what's holy? if long-suffering propriety is what they want from me they don't know how you've haunted me so stunningly
JAKE ◦ i would've died for your sins instead i just died inside and you deserve prison but you won't get time you'll slide into inboxes and slip through the bars you crashed my party and your rental car (scénario libre)
Un peu étrange, ça l’était, indéniablement, en témoignait le rire qui s’échappa des lèvres d’Evelyn sitôt qu’elle partagea son malaise latent avec Marius. Il n’y avait vraiment pas de quoi considérer leur rencontre comme une épreuve impossible à surmonter, néanmoins tous les éléments propres à l’ascension d’une quelconque montagne, légendaire ou pas, s’étaient soumis à elle, la décourageant presque d’essayer d’atteindre la ligne d’arrivée avec tout le succès qu’elle méritait ; ses sueurs froides, le battement de son cœur au travers du tissu de sa robe qui n’en finissait plus de resserrer son étau autour de son corps tendu par la nervosité ; sa façon qu’elle avait de constamment rabattre ses cheveux derrière ses oreilles et de le toucher, lui, Marius. Il était plus difficile à déchiffrer en chair et en os qu’il ne l’était à l’écrit, et les contradictions qui émanaient tantôt de son élocution, tantôt de son comportement, la laissait perplexe à bien des égards, au point d’envisager sérieusement de battre en retraite pour de bon et de rentrer à la maison pour retrouver l’agréable compagnie de son colocataire, tout aussi secret que son correspondant attitré, pourtant. A croire que le mystère était une ombre qui planait constamment sur son existence. Pendant longtemps, elle avait su s’en accommoder, tenant d’une main de maître les parties de devinettes auxquelles elle contraignait gentiment ses interlocuteurs trop curieux à son sujet. Elle était passée experte dans l’art de choisir ce qu’elle donnait aux autres pour satisfaire leur besoin d’en connaître plus à son sujet, se complaisant dans l’aura de discrétion qui faisait sa très bonne réputation, et ne répondant jamais aux rumeurs et autres affabulations qui finissaient toujours par naître au fur et à mesure des contacts réguliers qu’elle entretenait avec les autres. En règle générale, c’était à ce moment-là qu’elle choisissait de s’éclipser et de disparaître complètement du tableau dans lequel elle s’était pourtant insérée bon gré, sentant peser lourdement sur son estomac le poids des explications de circonstances qu’on lui demandait de dérouler pour commenter son propre choix de ne pas se servir de l’image de marque qui rengorgeait le nom de prestige qu’elle portait ; elle avait le contrôle, à l’aise dans l’exercice de soumettre les autres à sa pudeur pour préserver ses sentiments et ses petits secrets. Peu de personnes avaient réussi à passer outre cette soif inassouvie de garder la main pour protéger sa retenue instinctive – Owen, Matteo et Neal étaient les plus doués à ce jeu, ils avaient aussi été plus proches d’elle que personne auparavant – et parfois même à percer les quelques mystères qui l’entouraient. Mais ils étaient restés ses amis, et plus, pendant la moitié d’une vie pour deux d’entre eux ; avec Marius, ils ne se connaissaient que depuis une paire d’années, sans doute que c’était ce qui expliquait cette barrière qu’il tentait de dresser entre eux, lui donnant l’impression d’avoir fait irruption dans l’espace qu’il avait tenté sciemment de creuser, préférant la correspondance à d’autres moyens de communications plus intrusifs comme la rencontre en bon et due forme – quelle idiote, quelle naïve elle faisait. Son rire s’amenuisant petit à petit tandis qu’elle réalisait la grossière erreur qu’elle avait commise, elle releva la tête à temps pour prendre le coche, et emprunter le chemin que Marius lui indiqua pour se dérober à l’offensive d’un Ugo enthousiaste à l’idée de venir mettre son grain de sel dans les affaires privées de son ancien professeur. Evie ne s’en aperçut pas tout de suite, mais elle fit un pas de côté pour éviter à Marius de supporter sa présence dans son espace personnel, puisqu’elle venait de comprendre que c’était ce qui l’indisposait sans doute, et roula même des épaules pour lui indiquer qu’il n’avait pas besoin de la soutenir pour marcher. Elle savait très bien le faire toute seule, même si à ce moment-là, elle se sentit très subtilement flancher sur ses talons vertigineux.
« Une minute, je dois récupérer mon manteau. » lui fit-elle remarquer après avoir marqué un stop. N’attendant pas qu’il l’accompagne, elle tourna doucement à l’angle du dernier mur de la galerie qu’ils rencontrèrent, ses talons faisant résonner leur mélodie claquante sur le sol impeccable de la galerie. Se dirigeant seule vers le vestiaire mis à la disposition des convives, elle adressa un sourire poli, mais absent, à la jeune femme qui lui tendit son trench avec bienveillance. Les doigts recroquevillés sur le devant de sa pochette, Evie opéra un instant de réflexion intense. Elle avait saisi, elle s’était beaucoup trop exaltée à l’idée de lui faire la surprise avec cette rencontre soi-disant fortuite, et maintenant, elle était condamnée à payer les frais de son élan de spontanéité, trop gros à considérer pour l’homme qu’elle avait voulu flatter, et voire même impressionner. Elle se sentit plus cruche que jamais, elle, la femme indépendante et sans attache qu’elle était, plus féministe que la majorité, et campée sur ses principes d’autarcie assumée, et qui s’était soudain abaissée à faire la roue et à parader pour s’attirer les faveurs de quelqu’un qui soufflait d’abord le chaud, brûlant et progressif, puis le froid, glacial et immuable. Elle n’avait jamais été bonne pour porter son cœur en bandoulière, son échec cuisant la forcerait à ne plus jamais tenter l’expérience, pas de cette façon, en tout cas. Pendant qu’elle sortait de sa rêverie profonde, elle tourna le dos à plusieurs choses à la fois : à la jeune femme qui lui souhaita une bonne nuit, mais surtout aux efforts qu’elle avait voulu accomplir pour sortir de sa carapace aussi soudée que ses mâchoires qui se mirent à rouler au bas de son visage, creusant une ombre étrange de vexation qui se fit ressentir quand, sortis ensemble de la galerie, elle répondit à Marius :
« Il se fait tard en vérité. » Elle glissa sa pochette sous son bras, évitant soigneusement son regard, plus blessée par ses sautes d’humeurs contiguës qu’autre chose. Elle ne mima même pas le geste de jeter un œil au cadran de sa montre, préférant à la place baisser les manches de son trench sur ses poignets délicats. Puis, elle noua fermement sa ceinture, marquant les contours de sa taille fine et le renflement de sa poitrine qui se souleva légèrement lorsqu’elle ajouta, la voix ferme, soucieuse de masquer la menace chevrotante de son accent « J’ai une longue journée qui m’attend demain, je vais devoir te fausser compagnie, excuse-moi. » Le regard qu’elle glissa sur la main que Marius lui tendit se fit tour à tour hésitant et déterminé ; si elle lui faisait confiance ? Elle ne lui répondit pas, balayant une mèche de cheveux derrière son épaule. L’ego d’une femme était parfois aussi difficile à dompter que celui d’un homme, si ce n’était davantage ; aussi elle tendit la sienne pour la lui serrer dans une poignée de mains des plus formelles. Elle lui serra le cœur, mais visiblement, c’était le seul contact que le jeune homme était prêt à supporter venant d’elle. Comme il lui semblait qu’elle avait déjà beaucoup trop insistée, elle lui dit « Mon bureau se trouve à quelques pâtés de maison d’ici. » Elle secoua deux fois encore leurs mains scellées par l’implicite, et conclut, récupérant la sienne pour la glisser dans la poche de son manteau ; elle était agréablement tiède, c’en était presque douloureux. Toutefois, Evelyn s’obligea à paraître plus distante malgré son affliction secrète face à cette versatilité à laquelle elle ne s’attendait pas. En même temps, elle posa de nouveau son regard sur Marius « Si le cœur t’en dit, tu n’as qu’à passer me voir, je ferai en sorte d’être disponible. » Lui laisser le choix, aussi blessant que ça l’était à cet instant-là à ses yeux, lui apparaissait cependant comme la meilleure des solutions.
AVENGEDINCHAINS
they said the end is coming, everyone's up to something, i find myself running home to your sweet nothings. outside, they're push and shoving, you’re in the kitchen humming, all that you ever wanted from me was sweet nothing.
D'innombrables émotions venaient se bousculer en moi depuis que la silhouette d'Evelyn s'était dessinée sur mon paysage. La surprise, bien entendu, de nos retrouvailles nocturnes dans cette galerie dont je n'attendais guère plus qu'une dose de plaisir culturel ; la joie de la sentir près de moi, en chair et en os ; la mélancolie d'achever la relation épistolaire qui m'avait tant apportée ; et puis, enfin, l'anxiété de ne pas être à la hauteur. De toute mon existence, jusqu'à ces retrouvailles, une seule personne avait été en mesure de me mettre à ce point en difficulté - et cela s'était plutôt mal terminé. Coincé dans ce flot d'émotions que l'ombre d'un passé dramatique surplombait, il me fallut plus de temps qu'il n'en aurait fallu à n'importe qui pour remarquer qu'Evelyn en pâtissait. Tentant tant bien que mal de rattraper la situation dans laquelle je m'étais embourbé, elle m'asséna un frustrant : « Il se fait tard en vérité. » Les deux papillons noirs qui donnaient des ailes à ses paupières timides se tournèrent vers vers son trench, qu'elle noua avec grâce et précision, puis s'envolèrent au bout de la rue. L'ombre d'une vexation se lit aisément sur son visage, et je m'en voulus terriblement. Pire encore, je la jalousais d'avoir eu le cran de lâcher-prise en mettant de côté son besoin de tout contrôler, point commun que nous partagions ouvertement, pour amorcer la proximité que nous attendions impatiemment depuis deux ans. Elle avait eu le cran de balayer le stress, l'appréhension et, telle une improvisatrice de génie, s'était retrouvée à quelques mètres de moi... sûrement l'homme le plus inconstant qu'elle ait pu rencontrer. « J’ai une longue journée qui m’attend demain, je vais devoir te fausser compagnie, excuse-moi. » Je l'avais craint à juste titre : la déception qu'elle éprouvait à mon égard n'avait d'égale que le flou opaque dans lequel ses battements de cils me plongeaient. Ses yeux sombres, intenses, accentuaient tant et si bien ma gaucherie que je réfrénai l'envie de la retenir. Mon menton pivota vers le creux de mon cou, s'intéressant avec hypocrisie aux pavés de la ruelle, avant de recroiser ceux d'Evie. Je feignis un sourire compréhensif. « Mon bureau se trouve à quelques pâtés de maison d’ici. » Une petite lueur se raviva à l'intérieur de moi, soulagé qu'en dépit de l'incertitude que je laissais paraître, elle me laisse une porte entrouverte. Elle saisit la main que je lui tendais et, d'une main de fer dans un gant de velours, la secoua avec respect. La confiance que nous avions nourri l'un envers l'autre à des milliers de kilomètres était tout aussi puissante qu'elle était fragile, et après m'être attaché ce soir - malgré moi - à effilocher ce fil qui nous reliait, je ne pus lui en vouloir d'opter pour une solution plus confortable. « Si le cœur t’en dit, tu n’as qu’à passer me voir, je ferai en sorte d’être disponible. » Sur le moment, je crus reconnaître dans cette discrète proposition une once de cynisme que je m'empressai de désamorcer par un signe de tête appuyé. « Tu peux compter sur moi. » Cette fois, je n'eus absolument aucun doute : j'aurais souhaité poursuivre la soirée en sa compagnie, mais s'il était plus sage que nous reprenions nos esprits chacun de notre côté, il était évident que ce serait à moi de faire le second pas. Evie m'avait surpris, elle avait mis la barre haute, et je comptais bien lui rendre prochainement la pareille. Le coeur serré par cette nouvelle séparation, je tendis la main pour arrêter un taxi dans lequel elle s'installa. Je logeai mes mains dans mes poches comme un enfant timide et lui adressai un dernier sourire. « Merci pour cette belle surprise, c'est ... wow, c'est troublant. » Un léger pouffement de rire, nerveux, précéda un ton soudainement plus voluptueux : « Bonne nuit, Evie. » soufflai-je doucement, profitant des dernières secondes suspendues en sa compagnie, avant de refermer la portière du taxi qui s'éloigna lentement... laissant place au silence que, pour une fois, j'exécrai. Les prémices d'un manque que seule la présence de cette héroïne littéraire comblait ?