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 street cats + fresh air, open ways

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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyLun 30 Juil 2018 - 19:01

“Annie, pourquoi tu ressembles à un membre de boys band des années 90 ? ” Dernière arrivée, presque pas en retard, et je plante devant les garçons mon air de diva. Je balade mon bikini riquiqui sur ma peau nue à la vue de tous depuis que j'ai quitté le motel, un paréo pour la décence dans le bus jusque ici. Les tongs à mes pieds claquent sur mes talons dans un bruit mat au un rythme régulier de mes pas sur le quai. Derrière mes grandes lunettes de soleil aux verres qui bouffent la moitié de mon visage, je toise Anwar et les mèches décolorées qui trônent sur le haut de son crâne d'une manière disgracieuse. S'il n’y avait que nous, je le chambrerais à mort sur la dégaine trash que cela lui donne, cet air de moi du temps où Mitchell ne rêvait pas de ma tête sur un plateau. Même s'il n’est pas bien grand, le flic a encore de la marge avant de réussir à se faire passer pour moi histoire de faire diversion. J'ai surement moins de poitrine que lui de pectoraux, certes, mais le problème de taille c'est que je n’ai jamais été aussi bronzée de ma vie. Et je n’ai pas de barbe. Le brun ne m’a pas l'air enclin à confesser sur quelle fesse une mouche l’a piqué pour qu'il se retrouve en train de se vider des bouteilles d'eau oxygénée sur la tête jusqu'à obtenir ce résultat. “Oublie ça.” je balaye d'un revers de la main avant de me tourner vers le second membre du groupe que j'entends déjà pouffer comme un abruti. “Tad ? Pourquoi Annie ressemble à un membre de boys band des années 90 ? ” je réitère. Qu'est-ce que t’as encore fait ? que l'on devine facilement entre les lignes, l'accusation à peine voilée issue de quelques années d'expérience en ce qui concerne l'humour du rouquin. Ça sent le pari, la fausse bonne idée, la soirée arrosée qui finit mal, et si je me fiche assez des détails en revanche je ne serais pas contre une réponse générale. Ou un “ta gueule“Bref. J'ai la bouffe” , je reprends, sautant du coq à l'âne. C'était ma mission pour cette virée, car les cure dent qui me servent de bras ne sont pas assez costauds pour porter des packs de bière d'après le trio de machos ici présent. J'allais ramener un énième paquet de chips -de vraies chips, parce que les carottes et les betteraves bio ça va deux secondes- jusqu'à ce que je me motive pour fournir un effort supplémentaire, à ma mesure. “Des sandwichs pour tout le monde.” C'est dans le sac jeté sur mon épaule que j'ouvre en tirant sur la ficelle. Et comme pour leur prouver que je ne me fous pas d'eux, je sors un exemplaire de jambon-crudités bien garni et momifié dans quinze couches de cellophane. “Juré, j'ai checké les dates de péremption. En théorie, personne devrait mourir ou être l'heureuse maman d’un ver solitaire. ” J’ai fait les choses bien, jusqu'au bout. J'ai essayé en tout cas. Et je songe que si Tad grimace devant les légumes dans son sandwich, je le lui fourre dans le fion bien profond. Du sac, je leur donne également un aperçu d'une petite boîte en carton rose poudré ornée d'un ruban bleu, totalement le genre de dessert dont les trois énergumènes testostéronés doivent raffoler au quotidien. “J'ai des cupcakes aussi. Blanche m’en a filé une boîte de quatre quand je lui ai dit qu'on se voyait. Elle doit croire que ça lui fera de la pub.” Raté. Je n’ai pas refusé parce que ma patronne est une bonne personne qui ne mérite pas de se retrouver confrontée à la Lou sauvage que le reste du monde subit. Je me tiens à carreau avec elle, je fais bien mon travail, je suis polie. J'essaye de la rendre un peu fière d'avoir su donner sa chance à une junkie en guérison. Et je me suis rapidement faite à l'idée d'avoir un salaire toutes les semaines pour un boulot décent. Cependant, je ne me suis toujours pas découverte une passion pour ces desserts que je vois et hume toute la journée. "À moins que tu les veuille pour Ellie, Jack, je propose qu'on les jette à la flotte et que je lui dise de votre part que c'était délicieux.” Les poissons seront contents, nos estomacs seront épargnés par une indigestion, et tout le monde sera gagnant.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyMer 15 Aoû 2018 - 14:22

C’était partie d’une délicate attention que de préparer le bateau à l’avance afin que l’excursion de la journée se passe sans anicroche et sans contretemps non désiré au moment de partir. Cependant, à en observer par l’aspect des deux garçons, surtout au niveau capillaire pour l’un d’entre eux, cette délicate intention cache autre chose que Tad n’est présentement pas capable de se remémorer. Juste que, avant que le tas de bière qui trône dans un coin du bateau ne soit vide, ça avait l’air d’être une super idée que de passer la nuit à la belle étoile. C’est Jack qui les avait trouvés dans leur état actuel, puis Lou était arrivée ne manquant pas d’entrer dans le cœur du sujet avant même d’avoir pris le temps de dire bonjour. “Annie, pourquoi tu ressembles à un membre de boys band des années 90 ? ” Et probablement que s’il avait eu un cerveau fonctionnel et non pas en train de décuiter, il lui aurait demandé pourquoi elle s’est attifé comme un aimant à pédophile et si elle a au moins ses papiers sur elle pour justifier son âge en cas de contrôle policier pour montrer que cette sortie en mer entre trois hommes et une gamine n’a bien rien d’illégal ou d’immoral. Maaais, là, maintenant, c’est la tentative de retrouver les souvenirs de la veille qui sont son principal sujet de réflexion. “Oublie ça.” Qu’elle ajoute à l’adresse d’Anwar, visiblement pas plus bavard et pas mieux réveillé que lui, pour finalement réitérer la question en espérant – peut-être – qu’il en saura plus. Comment lui dire que non. “Tad ? Pourquoi Annie ressemble à un membre de boys band des années 90 ? ” Un coup d’œil sur le policier et la pensée qu’un anneau sur une oreille irait de paire avec son nouveau style capillaire plus tard. « Il a découvert mon penchant pour les blondes, du coup, il m’aguiche. » Réponse idiote venant d’un idiot. Probablement qu’il ignore autant que lui comment toutes leurs bonnes idées a pu finir là-dedans mais maintenant qu’il est dans la blague, Tad se contente d’ajouter un « Trainée !» à l’adresse d’Anwar afin que tout ça est bel et bien l’air de l’extérieur d’une bonne blague. “Bref. J'ai la bouffe” enchaine Lou, sans se laisser abattre par le manque de réponse et ne manquant pas d’annoncer qu’elle a pour une fois, fait ce qui lui avait été demandé, chose que Tad se retient de souligner de peur de la vexer et de mal encourager les progrès qu’elle fait depuis quelques temps. “Des sandwichs pour tout le monde.” Qu’elle s’écrie, visiblement fière d’elle, Tad se congratule intérieurement de ne pas avoir été mauvais. Cela dit, on devrait probablement remercier la cuite qui le rend bien moins créatif que d’habitude et beaucoup plus docile à la démonstration de Lou et de son modèle type de sandwich, réalisé pour la bande. “Juré, j'ai checké les dates de péremption. En théorie, personne devrait mourir ou être l'heureuse maman d’un ver solitaire. ” Bonne nouvelle. Bien que de toute manière, vu la salade qu’elle a l’air d’avoir enfilé la dedans, il y’a clairement zéro chance d’avoir à nourrir ce genre de bestiole. Et Lou poursuit, Tad arrive à lui trouver des p’tits airs de père Noël, avec tout ce qu’elle amène. Ou de Mary Poppins. Les vêtements en moins, clairement. “J'ai des cupcakes aussi. Blanche m’en a filé une boîte de quatre quand je lui ai dit qu'on se voyait. Elle doit croire que ça lui fera de la pub.” Et il ne sait pas si c’est son estomac vide, la cuite, ou l’alignement des astres mais le contenu de cette petite boite, ça le branche pas mal pour une fois. Il y’en a même un en forme de Kermit la grenouille. "À moins que tu les veuille pour Ellie, Jack, je propose qu'on les jette à la flotte et que je lui dise de votre part que c'était délicieux.” Quelle négativité. Bien qu’il soit vrai que la team préfère le gras au sucre. C’est avant qu’elle ne mette en action ses paroles que Tad passe le bras dans la boite pour engouffrer dans son gosier la moitié d’un gâteau. « Non, on peut les garder. J’aime ça moi ! » Bon, si on retire à quel point c’est pas pratique à manger à moins de tout enfouir dans sa gorge. « T’as fini de déballer du coup ? En ce qui nous concerne, on a laissé quelques bières et des frites, mais je crois qu’on va les réserver à Marilyn vu qu’il ne pourra pas manger tes sandwichs. » Deuxième bouchée du cupcake engloutie dans le fond de sa gorge. C’est en postillonnant quelques petits bouts qu’il demande. « Et sinon, j’ai croisé une petite fille pas loin, elle cherchait justement son maillot de bain. » Oui, parce que c’était soit ça, soit lui demande si sa maman lui avait donné la permission de 16h30.


Dernière édition par Tad Cooper le Jeu 16 Aoû 2018 - 1:47, édité 2 fois
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyMer 15 Aoû 2018 - 22:50

Anwar n’avait pas le mal de mer. Anwar n’avait jamais eu le mal de mer. Et ce matin-là pourtant – ou était-ce midi ? – il avait le mal de mer du siècle et la migraine de sa vie, les lunettes de soleil posées sur le nez et la tête entre ses bras croisés sur le bastingage tandis que Jack faisait état de sa nonchalance naturelle et que Tad cuvait ses propres excès non loin de lui. Probablement parce qu’on n’apprenait pas au vieux singe à faire la grimace, le doyen du groupe s’en était tenu à un silence relatif peut-être parce qu’il n’avait pas de commentaire à faire, mais sans doute avant tout parce qu’il avait une idée de la manière désagréable dont chaque mot prononcé plus haut que le murmure raisonnait dans la boite crânienne des deux plus jeunes avec violence. Et le silence Anwar le trouvait d’autant plus précieux qu’il savait très bien qu’à peine Lou arrivée … « Annie, pourquoi tu ressembles à un membre de boys band des années 90 ? » Voilà. Grognant pour unique réponse, le brun réalisait qu’il aurait bien vendu père et belle-mère contre de l’ibuprofène, et surtout contre la réponse à cette question, que lui-même ne possédait pas à l’heure actuelle. A vrai dire, jusqu’à ce que Lou ne mette le doigt dessus sans aucun tact il avait presque eu espoir d’avoir rêvé le réveil à côté de Tad, sur le pont du voilier, et la gueule qu’avait tiré le rouquin en désignant sa tignasse avant de se mettre à ricaner comme une hyène. Face à son air de poisson mort et son absence de réponse, la jeune femme avait néanmoins changé de tactique et lancé un « Oublie ça. » avant de faire volte-face pour s’en remettre au guitariste. « Tad ? Pourquoi Annie ressemble à un membre de boys band des années 90 ? » L’espace d’un instant les regards de l’un et de l’autre s’étaient croisés, Anwar presque aussi suspendu à ses lèvres que Lou avec l’espoir qu’il l’ait précédemment fait marcher et ait au moins une vague d’à quel moment leur soirée avait dépassé de trop loin le cap du raisonnable. Goguenard, pourtant, Tad avait lancé un « Il a découvert mon penchant pour les blondes, du coup, il m’aguiche. » qui aurait presque pu faire éclater Anwar de rire s’il n’avait pas peur de littéralement faire éclater sa tête par la même occasion. « Trainée ! » Laissant un sourire narquois s’étirer sur ses lèvres, le policier avait momentanément fait glisser ses solaires sur le bout de son nez et agité ses sourcils d’un air racoleur. « T’occupe, c’est une histoire de grandes personnes. » qu’il avait ensuite envoyé à Lou en remettant ses lunettes en place, la gratifiant d’un baiser moqueur à distance et tentant d’ignorer le début de nausée que lui pesait sur l’estomac. Raison pour laquelle lorsque la jeune femme avait annoncé « Bref. J'ai la bouffe. Des sandwichs pour tout le monde. » lui n’avait pensé qu’à fuir pour descendre dans sa cabine récupérer une casquette – il aurait dû y penser avant l’arrivée de Lou – et patienter les quelques secondes qu’il espérait suffisantes pour ne pas avoir les sandwichs sous le nez. « … maman d’un ver solitaire. » Nouveau grognement de la bête tandis qu’elle remontait à la surface, définitivement dégouté à l’idée d’avaler quoi que ce soit. Du moins avant que son besoin incessant de sucre ne soit attiré par ce qu’avait ajouté Lou ensuite « J'ai des cupcakes aussi. Blanche m’en a filé une boîte de quatre quand je lui ai dit qu'on se voyait. Elle doit croire que ça lui fera de la pub. » la chanteuse enchaînant pourtant presque aussitôt « À moins que tu les veuille pour Ellie, Jack, je propose qu'on les jette à la flotte et que je lui dise de votre part que c'était délicieux. » et arrachant à Anwar une sorte de glapissement de protestation suivi d’un « Méçavapalatête ! » outré qui lui avait désagréablement raisonné dans la boite crânienne, parce que l’adolescente de Jack était – peut-être – bien gentille mais elle n’était pas là, et ce n’était pas pour elle que Blanche – et qui s’appelait Blanche d’ailleurs ? – avait cédé ces cupcakes méritant bien mieux que le dédain que leur accordait Lou. « Non, on peut les garder. J’aime ça moi ! » avait de son côté renchéri Tad en se servant déjà dans la boite avec gourmandise. « T’as fini de déballer du coup ? En ce qui nous concerne, on a laissé quelques bières et des frites, mais je crois qu’on va les réserver à Marilyn vu qu’il ne pourra pas manger tes sandwichs. » Depuis l’arrière de ses verres teintés Anwar avait ouvert des yeux ronds comme des soucoupes, en se demandant bien comment Tad pouvait ne serait-ce qu’envisager boire une bière alors que lui sentait littéralement son foie implorer pitié. « Qui ça, moi ? » qu’il avait néanmoins questionné après les quelques secondes nécessaires pour comprendre que Marilyn lui était probablement attribuée. « Pourquoi je pourrais pas … et questionnant il avait attrapé un sandwich, qu’il avait ouvert … oh. » Ravalant néanmoins fissa sa déception en réalisant que Lou semblait réellement fière d’avoir amené de quoi tous les nourrir – quand bien même il n’envisageait actuellement pas d’avaler quoi que ce soit de solide – il avait dodeliné la tête « Bwah, j’lui filerai mon poulet contre sa verdure. » en direction de la chanteuse et haussé les épaules, réajustant par la même occasion sa casquette Superman en espérant cacher la misère de ses cheveux, faute d’avoir la moindre idée de comment il en était arrivé là. Pourvu que ses cheveux ne se mettent pas à tomber, qui sait quelle saloperie toxique était à l’origine de ce massacre. « Et sinon, j’ai croisé une petite fille pas loin, elle cherchait justement son maillot de bain. » Formant un « ouh » muet avec ses lèvres, Anwar avait préféré la mettre en veilleuse pour ne pas récolter une nouvelle réflexion sur sa tignasse, et combattu l’estomac qui tanguait pour s’affairer à dénouer l’amarrage du voilier. Reste qu’une fois tout le monde sur le pont il avait lancé « Est-ce qu’on est bons ? Personne n’a envie de faire pipi … ? » Et s’il avait volontairement pointé Lou du regard c’était parce qu’elle était la seule d’entre eux à avoir une vessie de fillette, et à ne pas pouvoir – à priori – simplement jouer à qui pisserait le plus loin depuis la proue du bateau une fois au milieu de la baie.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyMar 21 Aoû 2018 - 4:33

Besace sur l’épaule, clope au bec. C’était devenu une habitude maintenant d'aller du côté de la marina, de venir voir les bateaux, de laisser les flots rythmer mes pas. Je faisais exprès pour y passer quelques fois par semaine, accentuant mon impression de faire un peu plus attention à ma santé, ignorant volontairement les nombreuses cigarettes qui brûlaient tout de même durant les balades à perdre mon regard sur l’horizon et à imaginer le jour où j’en aurais un, un voilier, accosté ici. Le Borealis que je remarque dans l’angle la minute d’après, et sur lequel je grimpe apparemment au pire moment d’entre tous, comme tous ceux qui suivront, à voir la gueule commune que tirent Tad et Anwar. Sourire en coin, je les laisse cuver, me posant là où y’a de la place et un signe de tête plus tard, c’est mon carnet que je sors, commence à y gribouiller. On avait dit qu’on passerait quelques heures à naviguer, à être ensemble ailleurs que sur les scènes boboches de la ville, et l’air salin m’allait, me changeait. Puis, il ferait sûrement du bien aux deux pauvres types qui, à ce que je remarquais contre les quelques reliques et autres indices traînant sur le pont, avaient vécu le vrai rock n’ roll lifestyle la veille - crinière blonde peroxydée à la clé. « Annie, pourquoi tu ressembles à un membre de boys band des années 90 ? » le mutisme sur le bateau est cassé par la voix de Lou qui débarque, et à qui j’accorde un sourire, après avoir levé la tête. Beaucoup mieux spectateur que le trio qui s’épanche les uns sur les autres, je me contente d’assister à la scène, bien calé sur la rambarde. « Oublie ça. Tad ? Pourquoi Annie ressemble à un membre de boys band des années 90 ? » ma mine faussement affectée se tourne vers la tête du Cooper, attendant moi aussi des explications maintenant que je me prenais au jeu de tenter d’élucider la nouvelle couleur du capitaine. Un pari sûrement? Ou une excellente fausse-bonne idée infusée à maintes quantités d’houblon. « Il a découvert mon penchant pour les blondes, du coup, il m’aguiche. Trainée ! » « T’occupe, c’est une histoire de grandes personnes. » et j’éclate de rire, la dynamique que j’ai appris à comprendre, à retrouver avec eux. C’est pas comme avec mon ancien groupe, c'est une autre ambiance, un autre humour, mais ça va, ça passe. Et quand j’ai tendance à me murer trop longtemps dans mes silences et mes pensées, y’a toujours l’un ou l’autre d’entre eux qui se charge de combler les vides. « Café, et lunettes de soleil. C’est le meilleur médicament. » à l’intention du duo sentant encore un brin l’alcool, et qui malgré leurs vannes bien aiguisées parlent à un ton frôlant le lendemain de cuite encore étalé comme un reminder sur leurs tronches. Puis, dédicace à Annie, parce que c’est ce qui semble être de bon goût aujourd’hui. « Ellie a des bouteilles de shampooing bleu à la maison. T’as qu’à demander si tu veux ta ration. Ça serait dommage que tu vires au canari. » ma fille et ses frasques de teindre ses potes de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel au fond du bain - autant que cela serve.

« J'ai des cupcakes aussi. Blanche m’en a filé une boîte de quatre quand je lui ai dit qu'on se voyait. Elle doit croire que ça lui fera de la pub. À moins que tu les veuille pour Ellie, Jack, je propose qu'on les jette à la flotte et que je lui dise de votre part que c'était délicieux. » haussant le sourcil à mon nom et encore plus à celui de ma fille, j’ai une pensée honnête et le moindrement sérieuse sur le style de dessert qu’elle aime. Le temps que Anwar et Tad s’insurgent, ça me revient, ça glisse sur mes souvenirs, et ça pue le chocolat brûlé et l’herbe gaspillée dans toute la maison, jusqu’au jardin. « Elle préfère les brownies, anyways. » au weed, à noter pour soi-même, et je garde, humant une dernière bouffée de nicotine avant de glisser mon mégot au fond d’une bouteille de bière restante que j'aperçois dans l’angle - et qui finit la seconde suivante aux poubelles. On parle de bouffe, on parle de sandwichs, de frites, et d’autres snacks. Mon appétit, lui, reste au beau fixe maintenant que j’entends le signal d’Anwar pour lancer les derniers préparatifs et activer le bateau hors de la baie. « Est-ce qu’on est bons ? Personne n’a envie de faire pipi … ? » vrai voyage de gamins, et mon sourire en coin qui n’arrête pas de grandir sans que je n’ajoute rien, marinant mon méfait, attendant le bon moment pour poursuivre sur la lancée. On s’attendait pas à grande discussion de ma part, ni à beaucoup d’échanges, de mots envolés, mes silences étaient pas mal toujours ce qui comblaient le reste. « J’ai pas amené des tonnes d’instruments aujourd'hui, mais y’a un banjo, un tambourin et deux guitares. »  je pointe du menton le sac posé plus loin sur le pont, au cas où l’inspiration monterait entre les attaques verbales. Qui sait. Une fois le bateau en mouvement, et la confiance des autres gagnée sur le fait qu’on était le moindrement adultes, je siffle, attire l'attention, fronce les sourcils vers Anwar, poursuis. « Et sinon Annie j’me demande depuis tout à l’heure. Les rideaux matchent la carpette? » pouffant d'un rire bien con à mon tour.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyMer 26 Sep 2018 - 12:46

« Méçavapalatête ! »
« Non, on peut les garder. J’aime ça moi ! »
Si je m’attendais à un tel engouement pour les cupcakes de Blanche. Les yeux écarquillés, dévisageant le rouquin et la fausse blonde, je laisse Tad voler un gâteau et en caler la moitié jusqu’au fond de ses amygdales aussitôt. La bouche ouverte sans un son façon merlan frit pendant quelques secondes, je finis par hausser les épaules et lui mettre toute la boîte dans les bras. S’il les veut, il les porte, y’a pas écrit conchita sur mon front. « T’as fini de déballer du coup ? (J’acquiesce d’un signe de tête en tirant sur la cordelette de mon sac afin de le refermer.) En ce qui nous concerne, on a laissé quelques bières et des frites, mais je crois qu’on va les réserver à Marilyn vu qu’il ne pourra pas manger tes sandwichs. » « Hein ?! » L’exclamation m’échappe, à la fois surprise et offusquée ; s’il préfère ses frites froides de la veille à mes sandwichs préparés avec amour, je vais forcément me vexer. Annie, d’abord aussi surpris que moi, en inspecte le contenu ; et ça nous fait percuter en même temps que j’ai oublié son régime alimentaire. « Bwah, j’lui filerai mon poulet contre sa verdure. » Ca fera l’affaire, j’imagine. Déçue que ce détail vienne entacher mon grand élan de bonne volonté, je me passe de commentaire ou de me confondre en excuses. Cependant, l’épisode ne me met pas en condition pour réussir à amortir la lourdeur des éternelles moqueries de Tad, dont je sais habituellement faire fi, quand mon orgueil ne s’est pas éclaté l’orteil sur le coin de la table une seconde avant. « Et sinon, j’ai croisé une petite fille pas loin, elle cherchait justement son maillot de bain. » Mon regard noir le fusille instantanément. « Je vais te transformer en bouffe à poisson et te foutre à l’eau, Tad. » je siffle, trop sérieuse pour que le doute ne plane pas sur mes intentions tandis que je grimpe à bord du bateau d’Anwar. Pour un bronzé, le batteur est drôlement pâle, et je me demande s’il va parvenir à garder tout le contenu de son estomac à l’intérieur de son corps à force de subir la houle. Sa gueule de bois ne l’empêche pas de faire cette remarque qui me donne presque l’impression que je tape l’incruste dans une sortie de bonhommes, de vrais ; « Est-ce qu’on est bons ? Personne n’a envie de faire pipi … ? » « Non, daddy. Maintenant, bouge ton rafiot. » Jusqu’à présent, Jack étant le seul à s’être passé de m’enquiquiner allègrement, c’est à côté de lui et son gros sac que je m’installe. A la forme, je devine qu’il nous a rapporté de quoi faire de la concurrence aux sirènes qui font habituellement chavirer les marins au large. « J’ai pas amené des tonnes d’instruments aujourd'hui, mais y’a un banjo, un tambourin et deux guitares. » De toute manière, j’imagine qu’il y a un poids à ne pas dépasser sur le bateau, alors le listing que le brun nous expose me paraît plus que correct. Je ne peux pas m’empêcher de songer que vu l’état d’Anwar, le tambourin correspond bien au maximum de capacités qu’il sera capable de fournir aujourd’hui. « Toi, tu sais me parler. » dis-je en battant des cils avec insistance pour souligner que les deux autres, eux, ne sont qu’une bande d’énergumènes. Je suis d’autant plus team Jack quand il en rajoute une couche sur le blond peroxydé qui nous éblouit tous comme un reflet du soleil dans les yeux. Satisfaite de ma vengeance par son intermédiaire, je retrouve toute ma bonne humeur temporairement disparue et m’atèle à l’ouverture des bières comme s’il n’y avait pas de temps à perdre alors que le bateau quitte le quai. Pas de verre d’eau qui tienne pour les deux gueules de bois ambulantes, on n’est pas des anémones ; chacun aura une bouteille à la main, et quand je lève la mienne pour trinquer brièvement, j’entonne ; « Trinquons mes amis, yoho. »

Anwar à la barre, Tad se demandant sûrement si une ligne attachée à son zgeg ferait une bonne canne à pêche, et Jack remplissant son habituel rôle de fournisseur officiel de smoulder du groupe, je me contente de profiter de la caresse du soleil et du vent. J’attends que nous soyons assez au large avant d’aller chercher le banjo et tripoter discrètement ses cordes, de manière purement aléatoire, parce que le moment mérite une bande son qui se marie bien avec le bruit des vagues. Puis je reprends une gorgée de gorgée de bière, attrape mon sac et me décide enfin à en sortir le petit cahier de notes qui se cache tout au fond, qui fait son timide. « Au cas où l’air marin nous inspire, j’ai apporté quelques ébauches de textes… Je suis ouverte aux suggestions. » Je pose juste le tas de feuilles là, disponible pour quiconque s’en saisira le premier. Je m’éclaircis la gorge, mais je ne veux pas avoir l’air nerveuse ; j’écris rarement, mais lorsque c’est le cas, les paroles touchent forcément aux univers qui me sont connus et ouvrent une porte sur mon vécu, mon ressenti ou mes divagations. Je n’écris pas sur l’amour, ce n’est pas mon domaine. De manière générale, je me juge plus légitime dans un rôle basique d’interprète plutôt que dans l’écriture et la composition. Alors je m’attends à me faire remballer et remettre à ma place vite fait. « Je me dis qu’on devrait peut-être songer à enregistrer une sorte de démo, qu’est-ce que vous en dites ? » Nous avons toujours convenu que le groupe ne visait pas à faire carrière, que nous sommes à l’aise dans notre modeste vitesse de croisière. Mais en soi, un enregistrement clean n’engage à rien, si ce n’est qu’à garder une trace de notre petite aventure ensemble, pour la postérité.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptySam 29 Sep 2018 - 13:21

Tad aurait pu avaler n’importe quoi après sa soirée d’hier soir et les grosses pâtisseries bien trop sucrée que Lou avait apporté ne font pas défaut à cette dalle qui l’habite et si elle ne pense pas un moment à s’en nourrir, alors qu’elle partage parce que ça en fera plus pour lui (et pour Anwar, par extension) et il s’en faut de peu avant qu’elle ne les balance à la flotte. Il se faut une intervention de Tad pour que les précieux soit en sa possession. Des fois, il ne comprend pas Lou. Pourquoi avoir trimballé cette boite jusqu’ici pour en jeter le contenu ? Lou rangeant son sac, Tad expose le maigre pécule qu’il a à proposer pour que le groupe survive à cette journée. Sachant que tout est de la veille, ça ne donne pas envie mais compte tenu des choix de menu de Lou, il vote pour tout réserver à Pamela, à côté. « Hein ?! » Elle devrait voir sa tronche. Il faut beaucoup de force mentale à Tad pour ne pas rire devant l’expression de son visage et heureusement qu’Annie prend le relais parce qu’il n’aurait pas pu expliquer le pourquoi de ses propos calmement. Réalisant son oubli, elle n’ajoute rien bien que comme c’était à prévoir elle boude. Généreux au point de lui remonter le moral, c’est un bras qu’il passe par-dessus ses épaules, l’autre tenant toujours la boite à cupcake avant de réciter. « Allez, boude pas ! Nous te sommes grés d’avoir eu la démarche de penser à nos pauvres estomacs ingrats qui nous auraient poussé à tuer une mouette en cours de route pour nous nourrir si tu ne nous avais pas fait l’honneur de ta présence et de ta prévoyance. Et Shakira serait morte de faim anyway. » Evidemment, de tels paroles ne pouvaient pas rester longtemps sans une petite vanne signé Cooper à l’horizon. Ce serait presque mettre le mauvais œil sur le voyage en bateau que de ne pas le faire et comme on peut s’y attendre, Lou reprend très vite sa moue boudeuse avant de lui crier dessus. « Je vais te transformer en bouffe à poisson et te foutre à l’eau, Tad. » Bien qu’il ait la gueule de bois et une difficulté à surmonter un certain nombre de décibel, il ne regrette pas sa vanne. Annie fait le tour des dernières vérifications. Evidemment, les regards se tournent vers la pisseuse (au propre comme au figuré) quand il est question de vessie, dame nature s’étant assuré que tout l’monde ait de quoi se vidanger pendant le voyage. On tient peut-être la raison pour laquelle les pirates ne voulaient pas de femme à bord. Rien à voir avec la superstition mais plutôt qu’à faire des arrêts pipi toutes les cinq minutes, ils n’auraient pas pu piller grand-chose. « Non, daddy. Maintenant, bouge ton rafiot. » Il a quand même envie de lui demander si elle est sûre parce qu’il n’a pas confiance (en même temps, vu la taille, on ose croire que la vessie est proportionnelle et que par conséquent, certaines choses reste inévitable) Tout le monde à bord, Tad se garde un peu en retrait de la demoiselle. Des fois qu’elle l’attaque et qu’il n’ait pas le temps de réagir. « J’ai pas amené des tonnes d’instruments aujourd'hui, mais y’a un banjo, un tambourin et deux guitares. » ajoute Jack, resté en dehors de toute déclaration depuis que le groupe s’était réuni. Visiblement, ce n’est pas un marrant. « Toi, tu sais me parler. » ajoute Lou, sous le charme, ce qui provoque un haussement de sourcil chez le faux rouquin. « Et sinon Annie j’me demande depuis tout à l’heure. Les rideaux matchent la carpette? » Ah, voilà la blague. Dommage qu’elle soit vieux jeu. Cela dit, ça semble fonctionne sur une personne au moins et vu la moue de Lou, qui semble aux anges à ses côtés, Tad ne retient pas le commentaire suivant. « Suçeur. » Parce que là, c’était presque du charme qu’il allait lui faire à la petite. De meilleure humeur, Lou semble néanmoins prête à lever son verre et à son « Trinquons mes amis, yoho. », il suit le geste et lève la main.


Posé dans son coin, occupé à décuver tout en gardant l’œil ouvert sur une possible malversation venant de leur pimbêche nationale, Tad s’est posé dans son coin, observant à l’horizon le port qui s’éloigne et profitant d’un calme très attendu, bien que ponctué par quelques fautes notes au banjo (on te pardonne Lou) et malheureusement … de courte durée parce que lassée de l’instrument, c’est de sa bouche qu’elle se sert pour gâcher le son du silence que ces chers Art & Paul ont si bien chanté. « Au cas où l’air marin nous inspire, j’ai apporté quelques ébauches de textes… Je suis ouverte aux suggestions. » Malgré tout intéressé, il s’empresse de se jeter sur les feuilles qu’elle vient de poser au sol afin d’en savoir plus sur sa plume. Là, ça parle de chose sérieuse et ça l’intéresse vachement parce que pour le moment, il a toujours des compo à mettre en parole en magasin.  « Je me dis qu’on devrait peut-être songer à enregistrer une sorte de démo, qu’est-ce que vous en dites ? » Qu’elle poursuit, sauf que là, il se fige. C’est un sujet dont il aimerait parler, mais les promesses faites à Anwar la dernière fois qu’ils en avaient parlé le bloquaient. Il ne voulait pas mentir, mais ce n’était pas à lui d’amener le sujet alors il s’empresse de jeter discrètement un regard à son pote à la compote, l’air de lui dire de répondre quelque chose avant de faire le gars archi-concentré dans ce que Lou a pu écrire. Qui aurait cru qu’il saurait fermé sa gueule autant de temps.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyVen 5 Oct 2018 - 19:42

Non seulement Anwar n’avait pas la moindre idée des circonstances dans lesquelles ses cheveux s’étaient changés en un tel désastre, mais il n’avait pas non plus la moindre idée de comment il était supposé entretenir cette chose – si tenté qu’il ait envie de le faire, et dans l’immédiat son esprit était plutôt tourné vers la tondeuse rangée dans un coin de sa salle de bain. Aux solutions probablement bien intentionnées de Jack, qui lui avait proposé « Ellie a des bouteilles de shampoing bleu. T’as qu’à demander si tu veux ta ration. Ça serait dommage que tu vires au canari. » d’un ton à priori tout à fait sérieux, le policier avait donc arqué un sourcil suspicieux et fait remarquer d’un ton pince sans rire « Va déjà falloir que je trouve comment assumer ça, tu penses vraiment que j’vais pouvoir me pointer au boulot avec les cheveux couleur schtroumpf sans qu’on me renvoie illico chez moi ? » Il n’y avait assurément qu’un hippie dans l’âme pour penser que ce genre de fantaisie pourrait passer dans un commissariat, dire qu’on les autorisait déjà à peine à arborer la moustache ou la barbe. Mains interrompus par la fierté de Lou vis-à-vis des sandwichs qu’elle leur avait préparé, tuée dans l’œuf lorsqu’il s’était avéré qu’ils ne conviendraient pas au régime végétarien d’Anwar – bien que le brun ne soit pas certain de pouvoir avaler la moindre bouchée de sandwich quel qu’il soit – Tad l’avait gratifiée d’un « Allez, boude pas ! Nous te sommes grés d’avoir eu la démarche de penser à nos pauvres estomacs ingrats qui nous auraient poussé à tuer une mouette en cours de route pour nous nourrir si tu ne nous avais pas fait l’honneur de ta présence et de ta prévoyance. Et Shakira serait morte de faim anyway. » plus amusé que sarcastique, après quoi avait suivi une vanne qu’il semblait avoir retenu aussi longtemps que possible avant de se résoudre à la balancer. Pas encore remise de la vexation précédente, Lou n’avait grommelé qu’un « Je vais te transformer en bouffe à poisson et te foutre à l’eau, Tad. » mauvais en guise de réponse, Annie coupant court en défaisant les amarres qui tenaient encore le bateau à son emplacement sur la Marina après s’être assuré que tout le monde – mais surtout Lou – avait bien vidangé sa vessie avant qu’ils ne prennent le large. « Non, daddy. Maintenant, bouge ton rafiot. » Bien.

Laissant les trois moussaillons du jour prendre leurs aises, de son côté bien trop heureux d’avoir l’excuse de devoir conduire pour se cramponner à la barre et se concentrer sur autre chose que les petits bonhommes jouant du tambour entre ses tempes, le policier écoutait malgré tout d’une oreille Jack informant « J’ai pas amené des tonnes d’instruments aujourd'hui, mais y’a un banjo, un tambourin et deux guitares. » et obtenant au passage l’approbation d’une Lou qui ne répondait plus de rien dès lors qu’on lui mettait un instrument quel qu’il soit sous la main. « Et sinon Annie j’me demande depuis tout à l’heure. Les rideaux matchent la carpette ? » Insensible aux ricanements de Lou tant qu’au « Suçeur. » sifflé par Tad entre ses dents, Anwar avait d’abord eu besoin d’une seconde pour capter la référence d’un autre siècle balancée par Jack, puis d’une autre – longue – seconde pour estimer mentalement si l’alcool pouvait l’avoir mené à de telles extrémités. « On n’est pas encore assez intimes pour que je réponde à cette question, Ishmael. Faudra revenir plus tard. » Et puisque le bonhomme semblait amateur des expressions et références d’un autre temps, en voilà une autre, qu’Anwar avait lancé depuis le dessus de ses lunettes de soleil avec un clin d’œil, avant de les replacer sur le haut de son nez avec nonchalance. Et toujours ce besoin de se cramponner au gouvernail pour s’empêcher de rendre son non-déjeuner, d’où le verre d’eau comme seul allié au moment de trinquer, Lou se targuant d’un « Trinquons mes amis, yoho. » avant de lui jeter un regard entre accusation et jugement. « Boire ou conduire il faut choisir, t’as jamais entendu le dicton ? » Voiture, bateau, les règles étaient les mêmes et Anwar ironiquement nettement plus enclin à suivre le code maritime que le code de la route. Sans compter qu’il était à peu près certain que son taux d’alcoolémie n’avait pas encore terminé de redescendre de la veille.

Chacun s’occupant ensuite à profiter au choix de la vue ou des instruments à disposition, un calme relatif s’était installé à bord seulement trompé de temps à autres par les doigts de la benjamine sur le banjo qu’elle semblait avoir adopté. L’air marin les prenant à revers, le policier avait de son côté la sensation de se sentir moins nauséeux à mesure que les minutes défilaient, et inspirant à grandes bouffées il se délectait avec un plaisir non feint de l’odeur d’iode qui enveloppait la baie. « Au cas où l’air marin nous inspire, j’ai apporté quelques ébauches de textes … Je suis ouverte aux suggestions. » Quittant sa place pour récupérer son sac un peu plus loin, Lou en était revenue avec un carnet usé, à l’intérieur duquel les feuilles semblaient à peine tenir entre elles. « Je me dis qu’on devrait peut-être songer à enregistrer une sorte de démo, qu’est-ce que vous en dites ? » Se saisissant le premier du carnet, Tad avait lancé vers lui une œillade aussi furtive qu’insistante, le laissant entre malaise et incertitude tandis que ses mains lui semblaient devenir moites autour du gouvernail. « Pourquoi pas. Pour la postérité, ça nous fera un souvenir de notre folle jeunesse. » qu’il avait alors lancé l’air de rien, se permettant même un « Enfin, pour Lou, Tad et moi, en tout cas. » en guise de boutade à l’âge de Jack, et fuyant délibérément le regard de Tad pour aller le poser vers Lou en ébauchant un sourire se voulant concerné. Après tout c’était peut-être sa chance, si Lou se mettait à l’écriture on laisserait la sienne où elle était pour de bon et il n’y aurait plus besoin de revenir dessus. « J’suis sûr que ces deux messieurs auront bien quelques mélodies à accorder avec, hm ? » Et ce n’était pas Tad qui pourrait dire le contraire, comme était supposé lui faire remarquer le regard qu’Anwar venait de darder vers lui en retour. « Je jetterai un œil quand on sera sortis de la baie et que je pourrai lâcher la barre. » avait-il ensuite ajouté pour justifier son immobilisme, ayant hésité un moment à demander à Tad de lui à voix haute avant de réaliser que Lou pourrait peut-être trouvé gênant de voir sa prose récitée ainsi aux quatre vents.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptySam 13 Oct 2018 - 5:35

N’ayant pas eu la plus grande des envies de s’empêtrer de sa malle aux trésors en sachant que de toute façon, l’air du large était la parfaite excuse pour se sortir du local habituel, pour changer d’horizons littéralement et pour creuser du côté de leurs liens bien avant de leurs mélodies, Jack s’était contenté du strict minimum, le coeur et les bras léger. L’annoncer à tous dégaine de suite un grand, un énorme sourire sur les lèvres de Lou auquel il assiste l’oeil brillant, son  « Toi, tu sais me parler. » qui doucement lui confirme que malgré les vannes et les piques et les attaques, il se fait doucement une place dans un groupe d’amis de qui il se tient volontairement à une brève distance, juste pour ne pas s’imposer, juste pour ne pas prendre trop de place en attendant que ce soit légitime, qu’il l’ait gagné. « C’est la sagesse, vois-tu. » pourtant, il joue de plus en plus le rôle, et ses solaires se redressent sous son nez qui se retrousse de malice. Il prend en confiance, Jack, il se cale contre le siège de fortune qu’il s’est aménagé le long de la rambarde, il suit la scène d’un regard moqueur et contre toutes attentes, s’y tâte même à faire une blague, une légèreté qui ne retient l’attention que pour être en plein de son temps, de sa génération, et dévoiler au passage que les cheveux blancs ponctuants sa tignasse ébouriffée et sa barbe de quelques jours, quelques semaines, ne sont pas là que pour le style. « On n’est pas encore assez intimes pour que je réponde à cette question, Ishmael. Faudra revenir plus tard. » « Courageux, sachant qu’à mon âge mes jours sont sûrement déjà comptés. » sa répartie qui le surprendrait lui-même s’il n’avait pas passé les 3 dernières années à entendre Ellie grincer dès que l’occasion se présentait, et de qui visiblement il avait commencé à prendre de la graine. « Trinquons mes amis, yoho. » s’arrimant aux autres le temps de prendre une bouteille comme le voulait si généreusement Lou, les bonnes intentions et la responsabilité d’Annie qui lâche un « Boire ou conduire il faut choisir, t’as jamais entendu le dicton ? » se voient soulignées du Epstein par un exercice de logique qu’il tend à justifier le sourire aux lèvres. « Hier, tu buvais. Aujourd’hui, tu conduis. Question d’équilibre. »

Puis, le bateau quitte le port, le quai, vogue à nouveau, laisse l’air marin caresser un peu plus leurs joues, plus fort, juste assez. Les vagues sont calmes pour le moment, mais ne tarderont pas à s’agiter quand Anwar commence à aligner le gouvernail vers l’extérieur de la baie qu'on discerne de plus en plus difficilement au loin. « Au cas où l’air marin nous inspire, j’ai apporté quelques ébauches de textes… Je suis ouverte aux suggestions. » décelant les regards entre Tad et Anwar, Jack ne dit rien, bien trop curieux de voir le nouveau matériel mis sous leurs yeux, bien trop poli, bien trop respectueux pour se mêler de ce qui ne le regarde pas, et l’impression que ses affaires restent limitées aux instruments à disposition et encore.  « Je me dis qu’on devrait peut-être songer à enregistrer une sorte de démo, qu’est-ce que vous en dites ? » mais il s’étonne, de suite. Parce que voilà quelque chose où il peut vraiment avoir sa place, où il peut être bel et bien utile, ce qu’il espère, ce qu’il attend depuis une poignée de semaines, depuis qu’il sent avoir plafonné au sein de ce qu’il pouvait leur apporter.  « Pourquoi pas. Pour la postérité, ça nous fera un souvenir de notre folle jeunesse. Enfin, pour Lou, Tad et moi, en tout cas. » satisfait de l’engouement, Epstein hoche toutefois de la tête avec l’expression du bon joueur qui finit de se peindre sur son visage, sa clope qu’il allumera en aparté. « J’en ai déjà pleins, des souvenirs de jeunesse folle. Je peux vous laisser ce tour-là. » serait-il déplacé de dire qu’Ellie en était un bel exemple? Bien sûr. Il se retient, lâchement.  « J’suis sûr que ces deux messieurs auront bien quelques mélodies à accorder avec, hm ? »  la balle est lancée, le sujet est posé, et Jack s’active au même rythme que Tad, sans rien presser, le rythme du bateau se mouvant sur les flots suffisant pour calmer leurs ardeurs. « Celles sur lesquelles tu travaillais la dernière fois ont l’air de quoi maintenant? »  faisant mention des feuilles que le guitariste lui avait montrées à la toute première répétition où il s’était pointé avec eux.  « Je jetterai un œil quand on sera sortis de la baie et que je pourrai lâcher la barre. »  Jack attend, patient, tente de combiner, sachant exactement là où il peut insérer ses connaissances, finissant par attraper sa guitare au sol pour en gratter distraitement les cordes, les prunelles caressant de loin les paroles qu’il lit pour la première fois. « C’est le bon moment pour vous parler du studio d’enregistrement que j’ai à disposition, n’est-ce pas? » une fois les qui, les quand, et les comment statués pour les écrits qu’a présentés Lou, le canadien juge qu’il est maintenant plus que temps de lever les quelques zones d’ombres restantes sur ce qu’il pouvait faire de ses journées lorsqu’il ne buvait pas des bières à leurs côtés sur scène. « On a signé des artistes indépendants pour la plupart, pas de grosses têtes d’affiches, mais c’est ce que je voulais. Du vrai talent, pas de l’autotune - comme vous dites, vous, les jeunes. »  


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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyDim 23 Déc 2018 - 16:33

Si je pensais éveiller la dynamique du groupe en proposant mes textes, c’est une toute autre atmosphère qui s’installe. Tad se jette sur les feuillets mais n’en dit rien, Jack s’en saisit à la suite et fronce ses épais sourcils, concentré sur sa lecture. Un ange passe avant que Anwar ne réagisse, avec plus de détachement que je ne l’aurais cru. Je mets le temps de réaction sur la soirée de la veille, mais le ton de sa voix me dit autre chose que “deux secondes, je décuve”. Mon visage se ferme, je les scrute tous. J’ai peut-être fait peur avec ma suggestion d’enregistrer une démo, et personne ne s’en sent prêt ou n’en a réellement l’envie. Notre chauffeur -qui a visiblement trop peur de renverser un poisson au passage piéton pour prendre une bière avec nous- rebondit le premier à ce sujet. Pourquoi pas n’est pas tant le niveau d’enthousiasme que j’espérais. “Ma folle jeunesse est derrière moi déjà, je vais avoir trente ans j’te rappelle.” dis-je comme si ce chiffre était synonyme de maison de retraite, incontinence et sénilité. Un regard sur le passé suffit néanmoins à confirmer que l’entièreté de la check-list de ce que d’une jeune fille peut faire de stupide a été cochée, que des lignes ont été rajoutées d’une écriture manuscrite relativement droite, et furent cochées à leur tour. En matière de folies et autres actes parfaitement inconscients, j’ai fait le tour, et en cela tout ce que la trentaine peut représenter comme jeunes années pour d’autres n’est que la dernière décennie avant que les excès d’hier se répercutent. Le début de la fin, en somme. Je me tourne vers Jack, dont ma remarque a dû donner quelques rides supplémentaires. A l’inverse, lui évoque un studio d’enregistrement qui lui appartient ; mes yeux grossissent, s’arrondissent, s’exorbitent. Derrière les mots choisis, il y a plus qu’un simple local. “Signé ?” Comme le fait un label, un prod, un agent ; un truc mille fois trop professionnel pour eux. “Woh, il est pas question de signer quoi que ce soit.” Je vois déjà l’engagement que ça représente, lourd et oppressant. Je vois l’autorité que cela peut avoir sur nous, la pression sur le flot créatif. “Je pensais juste à une cassette à léguer à vos petits enfants.” Je pose furtivement mes yeux sur Anwar. C’est lui qui, parmi nous, a le plus de chances de finir grand-papa le premier, sauf si Elie pousse vraiment la rébellion à l’extrême. Je ne vois pas tant Tad avoir des gosses, sa future Madame Cooper aura déjà bien assez à faire avec un seul grand enfant. Quant à moi, la question ne se pose même pas. “On s’est toujours dit que ça ne serait jamais aussi sérieux que ça, je reprend. Il faut que ça reste sans prise de tête. Hein, Tad ?” Je m’adresse à lui, désormais, et cherche son soutien du regard, un signe de tête pour approuver mes dires, parce qu’on est dans l’aventure ensemble depuis le plus longtemps et que je suis certaine qu’il sera de mon côté. Je n’ai pas la moindre ambition, et cela vaut pour tous les aspects de ma vie, il faut croire. Je n’ai même jamais espéré que l’une de nos chansons puisse passer à la radio locale. L’essence du Street Cats, c’est d’écumer les bars et se faire payer des coups pour jouer. C’est faire la musique qu’on veut, quand on veut, naviguer dans les styles, les messages, sans se prendre au sérieux. “T’en a rien dit, c’est si mauvais que ça ?” que je demande au jeune homme par la même occasion, le coup de tête indiquant le carnet noirci de paroles maladroites à la rime approximative.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyDim 6 Jan 2019 - 22:22

Dès le moment où Lou aborde la suite du groupe, l’idée d’enregistrer quelque chose qu’ils auraient créé, Tad se met soudainement dans un état de panique, qu’il dissimule par son silence. Il n’avait jamais reparlé à Anwar de leur conversation au sujet de ses compos, de leur besoin de texte et Tad sentait que maintenant n’était pas le moment pour qu’ils se mettent à trois sur le sujet. Sûr et certain que si l’italien avait su nagé, il aurait sauté par-dessus bord. Au lieu de ça, grosse surprise, il entre dans un mutisme, plonge son visage dans ce que Lou a apporté et laisse la conversation aller là où elle doit aller, vu qu’il aura très bien compris en observant le regard d’évitement d’Anwar que c’est la technique qu’ils allaient devoir adopter. « Pourquoi pas. Pour la postérité, ça nous fera un souvenir de notre folle jeunesse. » Ajoute le capitaine à la barre, avant de poursuivre sur une tentative d’humour qui, il le sent bien, est là pour le ramener dans sa zone de confort. « Enfin, pour Lou, Tad et moi, en tout cas. » Si ça n’avait été un de ces moments où il ne pense qu’à se cacher dans un trou de souris, Tad aurait certainement répliqué à Donatella qu’elle n’avait rien à envier à ce cher Jack du point de vue de l’âge mais il saura taire sa connerie, pour une fois. « J’en ai déjà pleins, des souvenirs de jeunesse folle. Je peux vous laisser ce tour-là. » Que Jack rajoute, amenant Tad à se demandant s’il est naturellement bienveillant ou s’il est tellement au-dessus d’eux dans l’univers de la vanne que rien de ce qu’ils disent le touche. « Ma folle jeunesse est derrière moi déjà, je vais avoir trente ans j’te rappelle. » enchérit Lou, et là, sur la tête de sa chère maman, Tad n’aura jamais vécu de moment où il est aussi difficile de taire une remarque parce que Lou qui se qualifie de vieille, ça reste un sacré matériel. Mais, il continue de se pincer la lèvre assez fort pour se faire tout petit. « J’suis sûr que ces deux messieurs auront bien quelques mélodies à accorder avec, hm ? » relance Anwar, en l’observant avec insistance ce qui par l’occasion, grille un peu ce qu’il était en train de cacher. Doit-il le prendre donc comme une invitation à traiter du sujet sans réveiller les angoisses de son vieux partenaire ? Il en est encore à comprendre ce que veut dire ce jeu de regard et où pourra bien aller cette conversation. « Celles sur lesquelles tu travaillais la dernière fois ont l’air de quoi maintenant? » Il acquiesce pour répondre à Jack, visiblement ça n’avait été un secret pour personne qu’il avait bossé ses compos et tenté de ramené un matériel qui ferait que le band gagnerait en sérieux et serait plus qu’un petit band de divertissement composé à l’arrache. « ça avance » « Je jetterai un œil quand on sera sortis de la baie et que je pourrai lâcher la barre. » annonce Anwar, ce qu’il décode comme une tentative d’évitement qui n’a pas lieu d’être traitée maintenant. De toute façon, toute cette réflexion s’envole au moment où Jack commence sa grande annonce. « C’est le bon moment pour vous parler du studio d’enregistrement que j’ai à disposition, n’est-ce pas? » Parce que ça existe ça, d’avoir un studio comme ça en claquant des doigts. Les sourcils de Tad se froncent, ne comprenant pas trop ce que Jack veut dire. Il y met ce qu’il peut pour tenter de le déchiffrer. « On a signé des artistes indépendants pour la plupart, pas de grosses têtes d’affiches, mais c’est ce que je voulais. Du vrai talent, pas de l’autotune - comme vous dites, vous, les jeunes. » Au moins, ça répond à la question qui était de savoir ce qu’il faisait dans la vie. Anwar et lui ne pourront passer les soirées à l’imaginer en parrain de la mafia ou en chef d’une secte adoratrice de chtulu. Seulement, c’est sur autre chose que la fin du secret qui entoure Jack que Lou rebondit et semblerait que très vite, Tad va se retrouver à gérer une seconde angoisse. “Signé ?” Il ne s’étonne pas qu’elle ne réagisse pas sur la même chose que lui, elle n’a jamais à « que fait-Jack ? » “Woh, il est pas question de signer quoi que ce soit.” Et il devrait lancer le décompte jusqu’à ce qu’elle se braque, parce que signer, ça veut signer comme dans un bail, ou quand on se marie, ou quand on prend un engagement. Un mot qui lui fait peur à Polly Pocket. “Je pensais juste à une cassette à léguer à vos petits-enfants.” Devrait-il se sentir vexer qu’elle ne semble pas l’inclure dans le « vos petits-enfants » ? L’heure n’est pas à réagir à cet avancement. “On s’est toujours dit que ça ne serait jamais aussi sérieux que ça. Il faut que ça reste sans prise de tête. Hein, Tad ?” Et elle le prend à partie, ce qui lui glace le sang parce que lui, son but dans tout ça, c’était de rester en dehors de tout ce qui pourrait constituer une conversation sérieuse. C’est l’unique but de son comportement d’attardé, qu’on ne lui demande rien qui nécessite une réponse intelligente. « C’est ce qu’on a toujours dit. » Qu’il appuie, parce qu’il sent bien que son silence n’aide pas la conversation, qu’il va devoir se mouiller et qu’il a comme l’impression qu’un truc se joue là, mais qu’il ne comprend rien quand même. “T’en a rien dit, c’est si mauvais que ça ?” Qu’elle ajoute, le visage qui montre ses écrits et Tad qui se rend compte avec sa question, qu’en voulant éviter de mettre Anwar dans une situation malaisante à parler d’écriture, il en avait dénigré le travail de Lou. « Bwah tu sais, moi, je ne suis pas auteur hein ! » Qu’il répond, prenant son air de garçon stupide afin de faire descendre la pression d’un cran, que ça revienne à une ambiance chill. « Mais, pour sûr que je peux déjà te caler deux-trois compo là-dessus ouais, si tu veux qu’on y bosse, c’est avec plaisir. Il me juste le temps de tout étudier, tu sais bien que je suis lent. » Pour une fois que ça lui sert d’excuse. « Mais, on va bosser ça, et on enregistrera dans le studio que Jack met à notre disposition. Comme ça, mes petites enfants pourrons chanter les chansons de papi Tad et tatie Lou au karaoké. On n’a pas besoin d’signer pour ça, pas vrai Jack ? »

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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyVen 8 Fév 2019 - 20:17

Le sens du mélodrame que cultivait parfois Lou aurait pu se résumer à cette seule phrase, et à la manière dont elle avait affirmé « Ma folle jeunesse est derrière moi déjà, je vais avoir trente ans j’te rappelle. » comme si ce changement de dizaine lui avait directement mis un pied dans la tombe. Pouffant malgré lui Anwar n’en avait pas lâché la barre pour autant, trop heureux d’avoir encore l’excuse de les conduire pour se distancier un peu de l’atelier composition qui s’amorçait de seconde en seconde et dans lequel il se sentait comme pris au piège. Renvoyant donc la balle dans le camp des deux autres bonhommes du quatuor, le faux blond avait écouté avec attention tandis qu’on questionnait « Celles sur lesquelles tu travaillais la dernière fois ont l’air de quoi maintenant? » d’un côté et répondait évasivement « Ça avance. » et avec un peu trop de modestie de l’autre. Un ange prenant le temps de passer tandis que chacun semblait jauger les réactions de l’autre au lieu de se mouiller à dévoiler les siennes, Jack le premier avait fini par reprendre la parole pour balancer l’air de rien « C’est le bon moment pour vous parler du studio d’enregistrement que j’ai à disposition, n’est-ce pas ? » Comme ça, sur le même ton que s’il avait complimenté Lou sur les cupcakes qu’elle s’était contenté d’amener mais dont les lauriers revenaient à une autre. « On a signé des artistes indépendants pour la plupart, pas de grosses têtes d’affiches, mais c’est ce que je voulais. Du vrai talent, pas de l’autotune – comme vous dites, vous, les jeunes. » A nouveau un silence de quelques secondes était tombé sur le groupe telle une chape de plomb, le vétéran du groupe n’obtenant probablement pas l’enthousiasme qu’il aurait souhaité déclencher en faisait une telle révélation. Lou la première avait alors remis les choses en perspective, insistant le sur « Signé ? » d’un air méfiant avant de poursuivre « Woh, il est pas question de signer quoi que ce soit. Je pensais juste à une cassette à léguer à vos petits-enfants. » Anwar ne prenant pas le temps de s’outrer à l’idée qu’elle l’imagine déjà fort bien dans ce rôle simplement parce qu’elle ne lui en avait pas laissé le temps, prenant Tad à parti en ajoutant « On s’est toujours dit que ça ne serait jamais aussi sérieux que ça. Il faut que ça reste sans prise de tête. Hein, Tad ? » obtenant du rouquin un signe de tête affirmatif – quoi qu’un brin dubitatif à première vue – et un « C’est ce qu’on a toujours dit. » ajouté presque par principe. Pas des plus emballé par l’idée de se la jouer band qui subitement se prenait au sérieux, Anwar avait à son tour acquiescé d’un signe de tête et reporté son attention sur Jack pour justifier de cette prise de position le laissant soudain seul contre le trio qui lui faisait face « On n’a jamais eu de prétentions aussi élevées, se faire payer un coup à boire par les bars qui nous laissent jouer chez eux c’est le genre d’engagement pile à notre niveau. » Juste assez d’enjeux pour avoir l’impression de faire ça pour quelque chose, mais pas assez pour qu’aucun d’entre eux ne se sente écrasé par une quelconque pression – du moins c’était l’idée, de base. « On est des musiciens du dimanche, au sens premier du terme. » Et Anwar s’en était toujours satisfait sans attendre autre chose. Mais Jack n’avait pas le même regard qu’eux sur le passif du groupe, et sur le fait que cette simplicité relevait déjà du miracle si l’on regardait un ou deux ans en arrière, à une époque où les dérapages de Lou bien plus que l’évaporation d’Elio avaient failli sonner le glas de leur alliance musicale. Devant les réactions un peu légères suscitées par la divulgation de ses écrits, Lou avait repris « T’en as rien dit, c’est si mauvais que ça ? » s’adressant à Tad d’un ton un brin déçu, ou un poil hésitant. « Bwah tu sais, moi, je ne suis pas auteur hein ! » s’en était aussitôt justifié le légiste « Mais, pour sûr que je peux déjà te caler deux-trois compo là-dessus ouais, si tu veux qu’on y bosse, c’est avec plaisir. Il me faut juste le temps de tout étudier, tu sais bien que je suis lent. » Lâchant finalement la barre, Anwar avait enjambé Lou et esquivé Jack pour aller manœuvrer la voile d’avant, enroulant le cordage autour de ses bras et tirant avec habitude pendant que Tad terminait d’exposer son point de vue et ses propositions, rejoignant à la fois les propositions de Lou et de Jack avec la visible volonté de trouver un terrain d’entente « Mais, on va bosser ça, et on enregistrera dans le studio que Jack met à notre disposition. Comme ça, mes petites enfants pourrons chanter les chansons de papi Tad et tatie Lou au karaoké. On n’a pas besoin d’signer pour ça, pas vrai Jack ? » Les regards se tournant tous vers Jack dans l’attente de son approbation, Anwar n’avait pu s’empêcher de se sentir de son côté un brin dubitatif. Il craignait une volonté de Jack de s’imposer comme décisionnaire de quoi que ce soit, de sauter sur l’occasion de son studio et de ses locaux pour imposer des conditions et remettre en cause démocratie et égalité sur lesquelles étaient basées les décisions prises par le groupe lui déjà débarqué avec ses gros sabots pour se présenter comme un pape de la musique au milieu de leurs absences de prétentions. Mais ne se sentant pas en position de négocier quoi que ce soit dans l’immédiat il s’était contenté de hausser les épaules, réajustant ses lunettes de soleil et terminant de fixer sa voile « Si c’est ok pour Lou et Tad, c’est ok pour moi. » Après tout, l’idée de base l’intéressait suffisamment pour l’avoir tenté, quand Lou l’avait proposée. « Mais faut que ça reste bon enfant. Pas que ce soit source de contraintes ou d’obligations une fois dedans. » Il comprenait la démarche de Jack, dans un certain sens, s’il s’agissait de son métier en dehors de leur garage de répétitions rien de plus normal que de le voir essayer de pousser les choses à plus loin que ce qu’elles étaient à l’heure actuelle … Mais le groupe devait rester une échappatoire, aux yeux d’Anwar, et cela sous-entendait de ne pas y ressentir une quelconque pression autre que celle qu’il parvenait déjà à se mettre tout seul. Rejoignant le groupe et arrêtant enfin de s’affairer deux minutes – chose dont son estomac jusque-là malmené le remerciait – le brun avait enfin pris le temps de jeter un œil aux textes apportés par Lou « C’est du bon boulot. » qu’il avait fini par en dire en relevant vers elle, y allant d’un sourire aussi léger que sincère mais tout en évitant soigneusement de regard du côté de Tad au moment d’ajouter « Y’a vraiment moyen que vous nous pondiez de quoi faire honneur au studio de l’ancêtre. » avec au final le sentiment qu’il ne demandait pas mieux que cela.
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Message(#)street cats + fresh air, open ways EmptyDim 10 Fév 2019 - 23:43

Il laisse aller l’information sans vraiment réfléchir, parce qu’il est comme ça Jack, il pense pas, il pense peu, il offre, il partage. Le studio qu’il a monté il y a un peu plus de trois ans qui fait office de seconde maison pour la plupart de ses potes en musique rencontrés au fil du temps à travers le globe, qui tente au quotidien d’aider certains artistes, certains groupes indépendants à être pris un peu plus au sérieux, ou tout simplement à faire ce qu’ils aiment le plus au monde, créer de la musique, l’entendre sonner à son meilleur. Il ne s’attendait pas surtout au raz-de-marée de questions, la sensation de les avoir pris au piège d’une simple suggestion inoffensive, son regard qu’il avait perdu vers les ondées qu’il ramène approximativement sur Lou, Tad et Anwar au fur et à mesure de leurs objections. “Signé ? Woh, il est pas question de signer quoi que ce soit. Je pensais juste à une cassette à léguer à vos petits enfants.” un fin sourire se dessine sur ses lèvres, sachant qu’entre lui et Anwar, la course à celui qui aura le rôle de grand-père le premier est toute aussi léguée dans un coin empli de déni de leur cervelle qu’ils ne souhaitent pas nécessairement gratter.  « C’est ce qu’on a toujours dit. » Tad confirme que la formule n’a jamais été d’être (re)connus ni même sérieux, Jack l’avait bien retenue dès le début. Encore une fois, sa simple générosité sans arrières pensées malhonnêtes ou lucratives a semblé soulever des foudres dont il ne saisit pas tout à fait les motifs, habitué à offrir pour offrir, sans jamais y voir d’opportunité à la clé. C’était bien ce qui l’avait foutu dans la merde financière un nombre incalculable de fois, après tout.

« On n’a jamais eu de prétentions aussi élevées, se faire payer un coup à boire par les bars qui nous laissent jouer chez eux c’est le genre d’engagement pile à notre niveau. » Jack n’est pas non plus du genre à insister. Plutôt, il se laisse couler dans leurs réflexions, réalisant qu’ils s’entendent sur la longueur d’ondes du groupe bien plus que les nombreuses piques, vannes et autres attaques bon enfant et envoyés fréquemment les uns vers les autres peuvent donner l’impression vu de quelqu’un de l’extérieur comme lui, d’un retardataire qui commence à peine à faire ses marques parmi eux. « On est des musiciens du dimanche, au sens premier du terme. » doucement, finement, il s’active à répondre, il s’assure de bien choisir ses mots cette fois-ci, d'éviter une seconde vague de panique alors que les flots les surplombant sont ironiquement un peu plus calmes qu’il y a quelques minutes à leur sortie de la baie. « Je faisais qu’offrir l’espace, rien de plus, rien de moins. Le reste vous appartient. » s’excluant sans en faire de cas, il juge bien que peu importe leur décision, il se gardera d’émettre le moindre avis. Il préfère rester en retrait Jack, se plier aux décisions de la majorité, et dans l’instant, il refuse d’être celui qui mettra un grain de sel dans un engrenage qui semble de plus en plus se donner des chances d’avancer et de créer quelque chose de cool, sans prise de tête. « Mais, on va bosser ça, et on enregistrera dans le studio que Jack met à notre disposition. Comme ça, mes petites enfants pourrons chanter les chansons de papi Tad et tatie Lou au karaoké. On n’a pas besoin d’signer pour ça, pas vrai Jack ? »  quand Tad prend à nouveau la parole, ce serait mentir de dire qu’Epstein ne souffle pas un peu, soulagé de voir que l’incompréhension n’a été que momentanée, et que tous sont enfin sur le même diapason. « Exactement. Y’aura aucun papier et crayons autres que pour les partitions et les paroles, si ça peut même vous rassurer. » il les dégage de toutes responsabilités, jamais l’idée de les signer officiellement n’ayant été proposée ni mise sur la table. « Si c’est ok pour Lou et Tad, c’est ok pour moi. Mais faut que ça reste bon enfant. Pas que ce soit source de contraintes ou d’obligations une fois dedans. » d’un geste de la tête, il nie toutes autres sources de stress, retrouvant son calme de nature lorsque les yeux se vrillent sur les compositions amenées, et que la tension précédente est vite envolée. Curieux, il étire tout de même le cou, une fois ayant validé qu’Anwar n’avait pas besoin de plus d’aide pour naviguer, préférant se complaire une fois de plus dans un poste d’observateur le temps que les dernières mélodies soient partagées, lues et discutées. « C’est du bon boulot. » que le Zehri confirme, Jack hochant lui-même de la tête après un bref coup d’oeil soutenu ayant lu en diagonale les feuilles sollicitées. « Y’a vraiment moyen que vous nous pondiez de quoi faire honneur au studio de l’ancêtre. » « Vous mettez pas la pression non plus. Je suis certain que sur l'inspiration du moment y'aura d'excellentes idées qui ressortiront d'elles-mêmes. » et le voilà qui tente d'alléger un peu plus une ambiance retrouvera sa légèreté d'elle-même, sans forcer, sans plus d'autres révélations du genre.  

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