Maze eut un sourire en rentrant dans cette salle de classe qui lui était si familière puisqu’elle la côtoyait maintenant depuis plusieurs semaines déjà. Loin d’elle l’idée de rattraper des lacunes en quelque matière que ce soit pourtant. Non, elle était là pour une toute autre affaire : apprendre à jouer de la batterie. Instrument un tantinet encombrant pour son modeste appartement, l’Anglaise avait été ravie de découvrir que l’école du coin mettait à disposition sa salle de musique et ses instruments pour quiconque souhaitait devenir le nouveau mélomane de l’année. Passionnée de musique depuis bien longtemps, Maze avait débuté par l’apprentissage de la flûte à bec à 10 ans. Qu’on se le dise, il y avait clairement plus glamour comme instrument. Mais c’est bien la flûte qui l’avait amenée à se diriger par la suite vers la clarinette à ses 12 ans. Volage, elle ne s’y était tenue que durant 2 ans. En effet, faire partie d’une harmonie n’était pas vraiment ce qui la passionnait et c’était pourtant bien cette passion qu’elle recherchait afin de rester motivée suffisamment longtemps pour maîtriser comme il se devait un instrument. La guitare, elle, avait bénéficié d’un sort plus favorable que ses deux prédécesseurs puisque Maze s’y était tenue 6 ans. Elle en jouait encore régulièrement afin de ne pas perdre le niveau qu’elle avait réussi à acquérir, mais elle n’était pas certaine que cela soit pour autant son instrument de prédilection. Depuis ses 15 ans, elle n’avait cessé d’évoquer son envie d’apprendre à jouer de la batterie. Seulement cela ne semblait pas être au goût de ses parents qui, étrangement, semblaient bien réticents à lui acheter le dit instrument afin qu’elle puisse s’entraîner chez eux. Ils l’avaient donc bien vite orientée vers d’autres choses moins encombrantes et moins risquées d’un point de vue volume sonore. Petits joueurs. C’était bien mal connaître leur fille que de penser qu’elle résisterait à la tentation que représentait l’appel de la batterie. Et la tentation avait fini par se concrétiser sous la forme d’un simple bout de papier. Quelques semaines plus tôt, Maze était en effet tombée sur une annonce pour quelques cours de batterie par mois. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps avant de contacter Anwar, qui était à l’origine de cette annonce. Et si ses débuts musicaux avaient été plutôt laborieux – était-elle certaine d’avoir le rythme dans la peau ?-, l’entente avec Anwar avait en revanche été bon enfant très rapidement. A tel point qu’elle se réjouissait maintenant à l’avance du prochain cours ; d’une part car elle était contente de retrouver son vaillant professeur, et d’autre part car il semblait avoir trouvé la technique à adopter pour la discipliner et faire en sorte qu’elle s’améliore jour après jour. Et parler discipline avec Maze, ça n’était pas une mince affaire. Surtout quand elle passait la majeure partie des cours à s'imaginer comme la nouvelle star montante de la batterie, celle que tous les groupes s'arracheraient sous peu. Encore quelques cours et elle finirait probablement par suggérer à ses chefs de la mettre en première partie des artistes qu'ils programmaient pour leur festival. En attendant, elle était plus que ravie de pouvoir enfin apprendre à jouer de cet instrument qui l'intriguait et l'attirait depuis de nombreuses années déjà. L’Anglaise venait donc de faire son entrée dans la salle de classe, un sourire aux lèvres. Première arrivée, elle fit craquer les articulations de ses doigts avant de s’installer à la batterie, armée de ses deux baguettes et prête à en découdre avec ce nouveau cours. Elle retravailla quelques enchaînements avant qu’Anwar ne débarque, déjà fière comme un paon à l’idée de lui montrer les progrès qu’elle avait fait d’une semaine sur l’autre. Elle ne s’arrêta pas de jouer en entendant la porte s’ouvrir et hurla par dessus le son de sa batterie -mais néanmoins toujours très concentrée sur l’instrument- : « EH ! JE VAIS BIENTÔT ÊTRE AU NIVEAU DE TRAVIS BAR…. » Levant la tête, elle s’arrêta net dans sa phrase comme dans son mouvement. Alors que sa main gauche était levée et prête à frapper d’un coup décidé sur la caisse claire, sa baguette lui échappa des mains à la vue d’Anwar. Un silence de plusieurs secondes s’ensuivit, le temps que la jeune femme ne reprenne ses esprits. « Oh mon dieu. » Son professeur avait visiblement subi quelques changements capillaires ces derniers jours…et elle s’attendait à tout, sauf à le voir débarquer les cheveux teints en…blonds ?! Elle ne se remettait pas de cette vision et il lui fallut quelques secondes supplémentaires avant de finir par exploser de rire, manquant presque de tomber de son tabouret. « C’est sérieux cette histoire ? Je rêve ou quoi ? » Elle se leva et s’approcha du jeune homme, l’air intrigué et résolument moqueur. Elle esquissa un geste en direction de ses cheveux, comme pour les toucher mais se ravisa à la dernière minute, se sentant à nouveau prise d’une crise de rire. « Tu t’es pris pour Pamela Anderson ? Le chanteur de Nickelback ? Eminem à ses débuts ? » Elle marqua un temps de pause avant de déclarer avec son air le plus sérieux possible et en fronçant légèrement les sourcils : « Will the real Slim Shady please stand up ? », suivi d’une piètre imitation d’un quelconque rappeur avant de se remettre à rire. « C’est pas un crime cette couleur ? Mais que fait la police ? Oh wait… » Ses blagues volaient décidément très bas, mais elle ne pouvait plus s’arrêter. Cette coiffure l’inspirait grandement et elle avait l’impression que des dizaines, des centaines de moqueries potentielles n’attendaient plus qu’elle. Néanmoins, elle jugea bon de se calmer…pour le moment. Mais uniquement car cette coiffure, en plus de beaucoup l’amuser, suscitait de nombreuses questions. « Excuse-moi mais….dis-moi au moins qu’il y a une bonne histoire à raconter derrière tout ça ?! », demanda-t-elle avec un sourire en coin, se mordant la lèvre inférieure afin d’éviter de repartir dans un nouveau fou rire.
Il lui avait fallu longtemps, à Anwar, pour pardonner les actions – ou plutôt l’inaction – du corps enseignant face aux problèmes auxquels avaient été confrontés son fils durant sa scolarité. Pourtant pas de nature à faire des amalgames, le brun avait eu vite fait de mettre tous les professeurs et autres représentants de l’éducation dans le même panier, non sans oublier avec quel dédain et quel jugement il avait déjà été lui-même traité à l’époque où l’adolescent qu’il était s’était retrouvé père. Alors c’était un euphémisme que de dire qu’il n’était jamais entièrement à l’aise lorsqu’il pénétrait dans l’établissement scolaire, offrant à ceux qui le souhaitaient un accès réglementé à ses salles de classe et à son matériel de musique en dehors des heures de cours. Là-bas il y avait le bureau du proviseur dans lequel il s’était entendu dire que son fils n’était victime que d’enfantillages sans importance, par ici la rangée de casiers dont l’un était plus fraîchement repeint que les autres, cachant ainsi le « tapette » tagué en rouge du temps où les affaires de Tarek le remplissaient, et par là la cantine théâtre de la bagarre qui avait valu au jeune homme une exclusion dont il n’était finalement jamais revenu. Et la rancœur d’Anwar dirigée contre l’établissement l’était sans doute aussi un peu contre lui-même, de n’avoir rien vu avant, de n’avoir compris que trop tard l’ampleur de la situation, et celle des dégâts sur son fils. Alors il y avait toujours un fond d’amertume dans la gorge lorsqu’il arrivait ici, remontait les couloirs et atteignait la porte de la salle de musique, d’où s’échappait aujourd’hui déjà le rythme d’une batterie dont il aurait pu parier qui se trouverait derrière avant même d’ouvrir la porte à la volée. Sans s’interrompre, Maze avait continué sa démonstration avec une fierté non dissimulée, s’époumonant déjà à faire remarquer « EH ! JE VAIS BIENTÔT ÊTRE AU NIVEAU DE TRAVIS BAR.… » en tentant de couvrir son propre bruit tandis qu’il refermait derrière lui, retirait son blouson pour l’abandonner sur une chaise et se défaisait de sa casquette The Incredible Hulk comme on dégoupillait une grenade, en sachant que l’explosion suivrait. Et justement : « Oh mon dieu. » L’une de ses baguettes lui échappant des mains, la jeune femme l’avait ramassée promptement avant de s’étouffer dans un rire qui avait manqué la faire s’écrouler de son tabouret. Littéralement. « Allez, va, je te laisse dix secondes de plus pour pleurer de rire autant que tu veux. C’est cadeau. » Croisant les bras, l’air faussement impassible, il avait pris ses aises sur le bureau inoccupé de la salle de classe et s’y était assis sans la moindre gêne. « C’est sérieux cette histoire ? Je rêve ou quoi ? » La crise de rire – plus ou moins – passée, la britannique avait quitté sa place pour venir se planter devant lui, tendant la main comme pour vérifier que ses cheveux n’étaient pas un mirage et Anwar lui offrant un regard sévère qui lui avait déclenché un nouvel éclat de rire « Tu t’es pris pour Pamela Anderson ? Le chanteur de Nickelback ? Eminem à ses débuts ? Will the real Slim Shady please stand up ? » Et difficile alors de savoir si elle riait de son propre trait d’humour ou simplement de la façon dont Annie fronçait les sourcils avec sévérité en tentant de garder une contenance. « C’est pas un crime cette couleur ? Mais que fait la police ? Oh wait … » Impassible, les gardes de Buckingham comme modèle soudain quand en réalité il aurait bien ri lui aussi, le policier s’était fendu d’un « Ah. Ah. » moqueur. Retrouvant finalement un semblant de contenance, toujours plantée devant Anwar et ses bras croisés, Maze ne semblait néanmoins pas prête à sacrifier son besoin de satisfaire sa curiosité dans cette sombre affaire capillaire. « Excuse-moi mais … dis-moi au moins qu’il y a une bonne histoire à raconter derrière tout ça ?! » Au sourire en coin de Maze avait répondu celui narquois du brun, et sa tête qui se secouait avec résignation « Peut-être bien, mais peut-être aussi que je devrais te réduire au silence après te l’avoir racontée. » Quittant le bureau en passant volontairement au plus près de Maze, il n’avait pas attendu qu’elle lui oppose une quelconque protestation pour tenter de le faire flancher, et avait récupéré sa casquette Hulk pour l’enfoncer sur son crâne, un regard presque provocateur dirigé vers la jeune femme. « Mais je suppose que si tu reprends ce que tu étais en train de jouer à mon arrivée, que tu fais attention à la coordination entre le rythme de tes pieds et celui de tes baguettes, et que tu réussis à me jouer quelque chose de propre, je pourrai envisager de satisfaire ta curiosité. » En partie, du moins, mais ça elle n’était pas forcée de le savoir, et après tout c’était elle qui payait pour ces cours de batterie alors c’était elle qui voyait. Interrompu soudainement par la sonnerie de son téléphone, il avait vaguement regardé l’appelant et rejeté l’appel avant de passer l’objet en silencieux, faisant de nouveau quelques pas pour aller s’adosser au mur près de la porte d’entrée. « Allez, je t’écoute. » Il la pressait volontairement, houspillait pour le principe et presque comme un jeu, et s’était finalement fendu d’un sourire narquois en ajoutant « Et en t’appliquant, si tu ne veux pas finir locked in my basement like Dr. Dre » pour faire écho au Real Slim Shady mis sur le tapis par elle-même juste avant.
L'humour et le second degré faisaient partie intégrante de la personnalité survoltée de l'Anglaise. Ils étaient peut-être même un peu trop intégrés au goût de certains. Ajoutez à cela un franc-parler et une capacité légendaire à mettre les pieds dans le plat pour obtenir une jeune femme qui avait le don d'en agacer plus d'un. Mais Maze était ainsi depuis 29 ans et il était un peu trop tard pour essayer de la changer à présent. Rares étaient ceux qui arrivaient à la supporter dans son état naturel. État naturel qui était présentement décuplé par la découverte de la nouvelle coupe de cheveux de son très cher professeur de batterie. Si intérieurement elle se disait qu'Anwar était plus que courageux de ne pas avoir encore pris ses jambes à son cou suite à sa réaction disproportionnée, elle ne pouvait pour autant pas cesser de rire et d'enchaîner les mauvaises plaisanteries. C'était plus fort qu'elle. Elle avait déjà du mal à se retenir de rire quand une personne trébuchait devant elle, alors face à cette nouveauté capillaire, cela lui était tout bonnement impossible. "Dix secondes ? C'est pas assez, je suis désolée. Il va me falloir bien plus que ça pour réussir à me remettre de...." Sans même finir sa phrase, elle reporta à nouveau son regard sur ses cheveux et se mit à glousser bêtement. Elle se sentait telle une petite fille à Noël à qui il restait encore des dizaines de cadeaux à ouvrir ; sauf que présentement, les cadeaux étaient simplement la perspective de dizaines de blagues qu'elle allait pouvoir enchaîner. Elle n'était plus très loin d'un retour violent à la période collège durant laquelle les pré-adolescents étaient habitués à rire pour tout et n'importe quoi. Si Maze était capable de passer pour une personne adulte, sérieuse et responsable, son comportement actuel était loin de le laisser deviner. D'autant plus qu'elle adorait tout particulièrement taquiner Anwar et le piquer au vif. Elle s'était donnée pour mission de le faire rire coûte que coûte. Un vrai et sincère fou rire, voilà ce qu'elle voulait obtenir de lui qui, bien qu'agréable et appréciable à tout point de vue, semblait ne pas vouloir afficher son sens de l'humour à outrance. Et quand Maze avait une idée en tête, il était difficile -voire quasiment impossible- de lui faire lâcher prise. Et cette vision de l'inspecteur les bras croisés et le visage impassible ne fit que renforcer encore plus son envie de le faire rire. Ce qui était certain, c'est qu'elle ne se sentirait pas pleinement satisfaite tant qu'il lui resterait des plaisanteries sous le coude. A défaut de le faire rire, elle s'amusait de son propre humour. "Je suis désolée...vraiment..." Elle prit un air faussement contrit avant de brandir fièrement une de ses baguettes en direction d'Anwar. Pourquoi n'avait-elle pas pensé plus tôt à transformer ses baguettes de batterie en baguettes magiques ? Non, mieux : pourquoi n'avait-elle jamais pensé à transformer ses répliques de baguettes magiques qu'elle gardait précieusement chez elle -en bonne potterhead qu'elle était- en baguettes de batterie ?! Elle se jura intérieurement d'y penser pour le prochain cours. "Je sais que ça fait beaucoup de blagues à encaisser d'un coup Malfoy....Will your father hear about this ?" Elle avait définitivement passé trop de temps à se faire des marathons Harry Potter, c'était indéniable. Mais l'Anglaise aurait regretté toute sa vie d'être passée à côté d'une si belle occasion de faire référence à cette réplique devenue culte aujourd'hui. Nouveau sourire en coin et regard rieur ; elle avait bien l'intention d'avoir le fin mot de cette histoire. "Même si tu dois me réduire au silence, je prends le risque. Il FAUT que je sache !" Elle était même prête à abandonner le cours d'aujourd'hui pour passer une heure entière à poser des questions à Anwar s'il le fallait. Grand sacrifice étant donné son réel intérêt pour l'apprentissage de la batterie. Mais son interlocuteur, plus sérieux qu'elle, ne semblait pas voir les choses de la même façon. Elle soupira en levant les yeux au ciel, telle une gamine dont la curiosité maladive n'avait pas été satisfaite, mais de manière bien trop exagérée pour qu'on puisse penser qu'elle faisait ça sérieusement. "C'est du chantage ça. C'est pas très beau pour un flic." Néanmoins, elle s'exécuta. Mais non sans un dernier acte de rébellion pour répondre au regard provocateur du jeune homme. En effet, alors qu'elle s'apprêtait à se rassoir à sa place d'origine, elle fit volte face et attrapa la casquette qu'Anwar venait de visser sur sa tête. Il était hors de question qu'elle ne puisse pas profiter pleinement de cette fabuleuse coupe de cheveux tout en jouant. C'était à son tour maintenant de lui adresser un regard provocateur tout en mettant sa casquette sur sa propre tête. Avantage : celui lui éviterait peut-être d'avoir les cheveux dans les yeux quand elle se prendrait pour la nouvelle star montante du rock. Alors qu'elle s'asseyait enfin derrière la batterie, elle releva brusquement la tête, surprise par la dernière interpellation faisant référence à Eminem et sa plaisanterie. Un fin sourire vint rapidement s'afficher sur son visage. Elle mourrait d'envie d'applaudir ce trait d'humour de génie mais elle opta pour une réaction plus sobre : elle attrapa la visière de la casquette et hocha légèrement la tête comme pour le féliciter et signifier qu'elle allait enfin obéir à ses ordres par la même occasion. "Et il se passe quoi si mon rêve c'était justement de finir locked in your basement ?" Tout de suite beaucoup moins sobre comme réaction. Elle lui lança un nouveau sourire avant de reporter son attention sur l'instrument, reprenant soudain tout son sérieux. Les sourcils froncés, l'air concentré voire limite soucieux, Maze était encore loin de pouvoir crâner et de se la jouer détendue. Bonne élève, elle s'appliquait à suivre les instructions données, à coordonner ses mouvements et à prouver à Anwar qu'elle avait bossé depuis leur dernier cours. Et cela tout en gardant à l'esprit qu'une possible révélation était à la clé si elle se débrouillait bien. L'enjeu était de taille.
Il s’était psychologiquement préparé à ce second flot de blagues douteuses et à la crise de rire qui succéderait probablement au moment où il retirerait sa casquette ; Même Tad qui ne faisait pourtant pas plus le fier que lui après leur soirée d’abus n’avait pu s’empêcher de s’en donner à cœur joie, dès l’alcool suffisamment estompé pour que les neurones connectent correctement son sens de l’humour. La vérité c’est que lui-même en aurait probablement fait autant si la tignasse en cause n’était pas la sienne, et s’il se donnait des airs sérieux et impassible face à Maze c’était avant tout par esprit de contradiction. Faisant mine de retrouver un tant soit peu ses esprits la jeune femme s’était fendue d’un nouveau « Je suis désolée ... vraiment ... » Qu’on aurait presque pu penser sincère. Mais c’était bien entendu sans compter la baguette qu’elle avait pointé dans sa direction, un sourire à nouveau triomphant sur le visage et le plaisir d’asséner « Je sais que ça fait beaucoup de blagues à encaisser d'un coup Malfoy ... Will your father hear about this ? » avec suffisamment d’aplomb pour que cela en devienne presque admirable. Malheureusement pour Maze les quelques années d’écart qui subsistaient entre le policier et elle avaient empêché Anwar de prendre le même train qu’elle dans la folie entourant les aventures d’un sorcier binoclard et britannique, et seule la mention du nom Malfoy avait fait tilt dans son esprit et l’avait empêché de passer entièrement à côté de la nouvelle tentative d’humour. « Range ta baguette, Potter, avant de te crever un œil par mégarde. » La casquette Marvel enfoncée sur le crâne sans aucune forme de cérémonie et dans l’espoir de clore – temporairement – le sujet, il y était allé au bluff et avait affirmé pouvoir la gratifier de quelques détails supplémentaires sur sa mésaventure capillaire si elle se pliait un minimum au rôle de l’élève studieuse. Et si elle avait d’abord tenté la négociation avec le « Même si tu dois me réduire au silence, je prends le risque. Il FAUT que je sache ! » puis la protestation avec le « C'est du chantage ça. C'est pas très beau pour un flic. » qui avait suivi, arrachant à Anwar un regard et un rire moqueur au moment de répondre « Tu as raison, tu devrais probablement prévenir la police. » elle avait finalement décidé de s’exécuter, non sans se permettre de chiper sa casquette au passage pour la faire trôner fièrement sur sa propre tête. Soit, sans faire trop d’efforts pour tenter de la récupérer Anwar était retourné s’asseoir sur le bord du bureau comme le professeur qu’il était supposé être, puis avait machinalement passé une main dans sa tignasse blonde au moment de citer Eminem – question de prouver qu’il n’était pas aussi à la ramasse dans le fil de ses blagues que Maze n’aurait pu le penser. « Et il se passe quoi si mon rêve c'était justement de finir locked in your basement ? » Croisant les bras pour se donner une contenance, et ce malgré le sourire narquois qui lui avait échappé, le policier avait fixé son regard sur la jeune femme avec un brin d’insistance « Proposition indécente ET tentative de corruption sur un professeur. C’est du joli, Mademoiselle Crawley. » La seconde suivante néanmoins il avait pris un malin plaisir à récupérer son air sérieux et officiel, désignant du menton la paire de baguettes qu’elle tenait toujours dans les mains « Allez. Propre et en rythme. » Et parce qu’elle était tout de même là pour ça et qu’elle avait à cœur de progresser enfin s’était-elle exécutée, la concentration creusant un léger début de ride entre ses yeux et lui donnant soudainement l’air à des kilomètres du comportement dissipé qu’elle arborait quelques instants plus tôt. Elle s’améliorait de semaine en semaine, Anwar ne pouvait pas le nier et avait même tendance à s’en satisfaire, tant parce qu’il était toujours agréable de voir quelqu’un maitriser un instrument avec de plus en plus de facilité que parce qu’il en concluait que ses capacités de pédagogue n’étaient pas aussi mauvaises qu’on aurait pu le penser. Que lui-même aurait pu le penser, s’il était totalement honnête. Il y avait des évidences qu’il n’avait plus besoin de rappeler, des réflexes finalement adoptés, et loin de la cacophonie qu’on pouvait attendre d’un musicien débutant Maze parvenait désormais à produire quelque chose de satisfaisant, d’agréable à l’oreille même pour le policier et ses airs de bougon avare de compliments. Lorsqu’elle eut terminé sa démonstration néanmoins, il avait laissé courir quelques secondes de silence pour le simple plaisir de la voir questionner du regard avec impatience, avant d’admettre « C’était pas mal. Mais attention à ne pas confondre enthousiasme et sauvagerie, quand tu frappes trop fort sur la caisse claire le son perd en résonance et le rendu a l’air moins fluide. » Bougon avare de compliments, ou pinailleur en chef, au choix. Mais dans un cas comme dans l’autre Anwar s’estimait légitime dans la mesure où Maze ne prenait pas de cours dans le simple but de s’entendre dire que sa maitrise était parfaite, sans quoi cela reviendrait pour elle à jeter de l’argent par les fenêtres. « Même si je comprends, un tel enthousiasme à l’idée de revoir ton professeur de batterie favori, c’est difficile à canaliser. » A la manière dont elle le fixait néanmoins, elle attendait à cet instant autre chose de lui que son simple avis sur le morceau qu’elle venait d’interpréter, et si le brun savait bien pourquoi il s’était délecté quelques instants de la possibilité de jouer à celui qui ne voyait pas de quoi il retournait. « Oh, le pourquoi du comment ? » qu’il avait ensuite questionné d’un air innocent, pointant ses cheveux du doigt avant de hausser les épaules « Quoi, on n’a plus le droit d’avoir envie de changement ? » Il espérait la voir se sentir bien attrapée en réalisant qu’il n’y avait rien de plus drôle ou intéressant que ce simple fait à se mettre sous la dent. Néanmoins, une fois cela dit il avait sur ses deux pieds pour quitter le bureau et était allé se planter devant la batterie, se penchant au-dessus de l’instrument et vers son occupante pour récupérer sa précieuse casquette « Ça et une autre certitude : l’alcool, c’est mal. » Avait-il pour autant cessé l’alcool depuis son passage au blond platine ? Les mauvaises langues assureraient que non, et elles auraient raison.
Tels les yeux d’une pie qui repéraient instantanément les objets brillants, les yeux de Maze étaient quant à eux irrémédiablement attirés par les cheveux d’Anwar. Se détacher de cette vision hilarante s’avérait difficile et requerrait toute sa volonté. Plus dur encore que de ne pas fixer avec insistance cette nouvelle couleur solaire, Maze avait bien du mal à arrêter de plaisanter à ce sujet. Elle s’exécuta néanmoins docilement lorsque son cher professeur lui demanda de ranger sa baguette. Avec sa maladresse légendaire, elle n’était en effet pas à l’abri de se crever un œil à force de gesticuler dans tous les sens armée de la sorte. Elle souffla sur le bout de la baguette, comme pour éteindre une flamme imaginaire, et fit mine de la ranger dans un étui tout aussi imaginaire à sa ceinture. Calamity Maze en action. Il allait falloir qu’elle songe à grandir et à arrêter de se comporter comme une adolescente un de ces jours. Mais Anwar lui donnait beaucoup trop matière à plaisanter pour que ce jour-là soit aujourd’hui. « Tu as raison, tu devrais probablement prévenir la police. » Lui, le blond platine qui ne s’assumait pas, se permettait de se moquer d’elle, elle qui avait une coupe de cheveux décente ? « Peut-être que c’est ce que je vais faire, Barbie. J’ai mes entrées dans la police justement ! » Mensonge éhonté et très peu crédible. D’ailleurs, tenter un tel coup de bluff face à un inspecteur de police était sacrément gonflé, ou juste complètement stupide. Les seules forces de l’ordre auxquelles Maze avait affaire régulièrement étaient celles qui se présentaient en cas de dérapages -souvent alcoolisés- lors des concerts qu’elle organisait. En dehors de ça, elle se tenait suffisamment à carreau pour ne pas s’attirer de problèmes et n’avait aucune connexion avec la police, si ce n’était un professeur de batterie un peu bourru. « Proposition indécente ET tentative de corruption sur un professeur. C’est du joli, Mademoiselle Crawley. » Tout de suite les grands mots. « Que veux-tu, je n’ai jamais été une élève très modèle. Une vraie rebelle. » Enfin une rebelle des bacs à sable. « Mais ne fais pas comme si mes tentatives de corruption te laissaient de marbre. Je peux voir à ton œil vitreux et tes sourcils froncés que tu es conquis ! » Si Maze était d’ores et déjà ravie de la tournure que prenait cette leçon, Anwar quant à lui regrettait peut-être amèrement d’avoir fait le déplacement. Mais était-ce de sa faute si le taquiner était si plaisant ? Il était de nature pince sans rire et Maze s’était fait un devoir de le dérider. Elle considérait qu’elle aurait réussi sa mission le jour où elle le verrait rire de manière franche et spontanée. Ça n’était pas gagné, mais c’était jouable. Pour l’heure, l’instant n’était plus à la rigolade mais bien à l’apprentissage. Elle aurait volontiers continué sur sa lancée des heures durant, mais elle ne tenait pas à sacrifier son cours de batterie pour autant. D’autant plus qu’il serait toujours temps de tenir la jambe d’Anwar une fois le cours terminé, jusqu’à ce qu’il daigne lui en dire plus sur ce qui s’était passé. Ou jusqu’à ce qu’il décide de l’assassiner et de cacher son cadavre, las de ses réflexions et plaisanteries déplacées. Cette possibilité n’était pas à exclure. Potter reprit donc son sérieux et ressortit ses baguettes magiques pour tenter de provoquer quelques étincelles du côté de son nouvel instrument de prédilection. Maze était du genre à se poser beaucoup trop de questions, tout le temps, pour tout et n’importe quoi. Elle se prenait facilement la tête pour des broutilles et ses neurones menaçaient de plus en plus de faire grèves, jugeant qu’ils étaient sollicités plus que de raison. Mais ses cours de batteries avec Anwar constituaient une véritable parenthèse pour elle au milieu de tout ce tumulte cérébral. Plutôt de nature dissipée, elle devenait un modèle de concentration une fois installée derrière l’instrument. Elle tenait à s’améliorer et, même si elle ne l’avouerait jamais directement au principal intéressé, à rendre son professeur fier. Une fois son enchaînement terminé, elle laissa les dernières notes raisonner avant de poser ses mains sur ses cuisses et de relever la tête vers Anwar. Ses sourcils étaient toujours froncés alors qu’elle attendait le verdict. Et ce sadique faisait visiblement durer le plaisir. Il aurait cependant eu tort de s’en priver étant donné tout ce qu’il avait dû supporter depuis qu’il avait passé la porte. « C’était pas mal. Mais attention à ne pas confondre enthousiasme et sauvagerie, quand tu frappes trop fort sur la caisse claire le son perd en résonance et le rendu a l’air moins fluide. » Elle eut un léger sourire en coin. « Pas mal » dans la bouche d’Anwar s’approchait vaguement d’un compliment et elle s’en contenterait. « C’est toi la sauvagerie ! » Répartie incontrôlée, partie trop vite pour qu’elle ait le temps de la retenir. Réminiscence de ses années lycées durant lesquelles elle et ses amis avaient choisi de s’insulter à base de « C’est toi le… » suivi du dernier mot employé dans la conversation faisant office d’insulte. Le bon côté des choses, c’était que le fils d’Anwar ne devait pas trop lui manquer lorsqu’il était avec elle étant donné qu’elle gardait visiblement la mentalité d’une adolescente. « Même si je comprends, un tel enthousiasme à l’idée de revoir ton professeur de batterie favori, c’est difficile à canaliser. » Réaction prévisible : Maze leva presque instantanément les yeux au ciel tout en affichant une moue désapprobatrice. « C’est ça. Parce que t’es le meilleur Anwar et je ne peux plus me passer de toi, ça n’est un secret pour personne ! De tout le village, c'est toi le chouchou, c'est toi le préféré de la bande. Toutes les femmes devant toi sont à genoux et c'est pas difficile à comprendre...Le plus beau, c'est Anwar, le plus costaud, c'est Anwar, et personne n'a un cou de taureau comme Anwar. » A quel moment avait-elle dérapé en partant sur la chanson de Gaston tout en s’accompagnant ici et là à la batterie ? Elle l’ignorait. Elle-même ne comprenait pas toujours le cheminement de ses pensées. Et même si elle avait eu l’air ridicule, elle espérait au moins qu’il ait eu la décence de regarder ce chef d’œuvre de Disney avec son fils et qu’il comprenne la référence. Mais cet interlude musical fut rapidement éclipsé par la perspective d’enfin découvrir la vérité sur la nouvelle coupe d’Anwar. Maze trépignait d’impatience à l’idée de connaître le fin mot de l’histoire, tant et si bien qu’elle resta bouche bée lorsque l’inspecteur laissa entendre qu’il avait simplement eut envie de changement. Sa frustration était totale ; il n’espérait tout de même pas s’en tirer à si bon compte ? Toutefois, elle n’eut pas à attendre bien longtemps avant que sa curiosité ne soit satisfaite. Enfin, tout du moins, en partie. « Une soirée arrosée ? C’est tout ce que tu as à avouer ? » Arriverait-elle à avoir davantage de détails sur ses péripéties ? Elle se leva et se dirigea vers lui d’un pas décidé, tirant une chaise au passage jusqu’à sa hauteur. Elle plaça une main sur l’épaule d’Anwar et le força à s’asseoir avant de s’accroupir afin d’avoir son visage au niveau du sien. La réaction de la jeune femme avait été, comme bien souvent, imprévisible et l’effet de surprise lui avait permis de faire s’asseoir l’inspecteur. En temps normal, il ne faisait aucun doute qu’elle n’aurait pas fait le poids et qu’il n’aurait eu aucun mal à résister à la malheureuse pression qu’elle avait exercée sur son épaule. Mais présentement, elle était entièrement dans le rôle qu’elle venait de se constituer. Les yeux mi-clos, l’air grave, le ton menaçant, elle continua sur sa lancée : « T’as rien d’autres à cacher ? Je veux savoir tout ce qui s’est passé ce soir-là. TOUT. Je suis certaine que tu ne me dis pas tout et qu'il y a des actions honteuses et potentiellement illicites à découvrir. Une bagarre ? Un règlement de compte ? Un meurtre ? Un tatouage mal placé ? Un tramp stamp peut-être ?! » sans ordre de préférence. « Va falloir répondre de tes actes maintenant Zehri. A moins que tu ne préfères que je t’emmène dans la salle d’interrogatoire ? » Quelle actrice de génie. Encore un peu et elle pourrait se reconvertir pour devenir l’acolyte d’Anwar.
Trop heureuse de pouvoir faire la maligne, Maze n’avait pas manqué l’occasion qui lui était faite de pouvoir affirmer avec aplomb « Peut-être que c’est ce que je vais faire, Barbie. J’ai mes entrées dans la police justement ! » ce qui, alors qu’elle était ainsi coiffée d’une casquette trop grande pour elle et armée de baguettes en bois uniquement lui donnait, au mieux, l’air mignon. Mignon comme inoffensif, et donc comme risible. « Avoir gravé ton nom sur le banc d’une cellule de dégrisement ça ne compte pas, tu sais ? » s’était-il alors contenté de faire remarquer d’un ton narquois, croisant les bras tandis qu’elle retournait s’asseoir derrière sa batterie en faisant preuve du minimum syndical pour ce qui était d’avoir l’air studieuse « Que veux-tu, je n’ai jamais été une élève très modèle. Une vraie rebelle. » Avait-elle d’ailleurs justifiée ensuite, papillonnant du regard au moment d’ajouter « Mais ne fais pas comme si mes tentatives de corruption te laissaient de marbre. Je peux voir à ton œil vitreux et tes sourcils froncés que tu es conquis ! » Faute d’un rire qu’elle ne lui aurait toujours pas arraché, Maze était parvenue à obtenir de sa part un sourire entendu, un brin narquois tandis qu’il lui faisait un signe pour lui suggérer de retrouver un semblant de concentration derrière son instrument. Ils pouvaient bien se charrier un peu et y aller d’un brin de légèreté, mais reste que dans les murs de cette salle de classe elle le payait pour progresser derrière une batterie – et il était justement temps pour lui de jauger, des progrès en question mais également de la capacité de la jeune femme à mettre en application conseils et remarques qu’il aurait pu lui faire lors de leurs sessions précédentes. Quand elle s’en donnait les moyens, quand elle cessait de faire le pitre, Maze savait faire preuve d’application et traiter l’instrument comme il le méritait – elle jouait de la batterie, mais elle ne jouait pas avec la batterie. Un instrument n’était pas un jouet, et que la jeune femme l’ait compris rapidement pesait son poids dans la balance de la décision d’Anwar à continuer de lui donner des leçons.
Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu’il ne trouvait plus rien à redire à ses performances. Comme toute bonne débutante en phase d’amélioration, l’anglaise devait lutter contre les mauvais réflexes tenaces et difficiles à corriger, et parce qu’il estimait ne pas être là pour brosser son élève dans le sens du poil Anwar était toujours à l’affût de ces détails et ne se gênait généralement pas pour les pointer du doigt – avec une relative diplomatie, ce qui pour lui était un effort conséquent. Pas mal, dans sa bouche, relevait donc d’un compliment véritable et dont il fallait savoir se contenter, et parce qu’il n’était pas non plus question qu’il faillisse à sa réputation de pinailleur professionnel il avait tout de même trouvé à redire sur deux ou trois détails … Mais en vérité, Maze venait de le gratifier d’un morceau propre, et à la hauteur. « C’est toi la sauvagerie ! » s’était-elle néanmoins offusquée pour la forme de son côté, ne récoltant en réponse qu’une paire de sourcils arqués et un air de jugement totalement artificiel, avant qu’Anwar ne la prenne à son propre jeu en lui tendant une perche qu’elle se sentirait forcée de saisir … À force, il allait presque finir par la connaître. « C’est ça. Parce que t’es le meilleur Anwar et je ne peux plus me passer de toi, ça n’est un secret pour personne ! De tout le village, c'est toi le chouchou, c'est toi le préféré de la bande. Toutes les femmes devant toi sont à genoux et c'est pas difficile à comprendre ... Le plus beau, c'est Anwar, le plus costaud, c'est Anwar, et personne n'a un cou de taureau comme Anwar. » Prise dans l’élan de ses propres pitreries, Maze avait de nouveau tâté de la batterie comme pour s’accompagner, le brun se surprenant à secouer la tête l’air de dire que la donzelle l’étonnerait toujours. Faisant mine de soupirer pour s’accorder une grande respiration pour s’empêcher de rire – il en allait de son honneur, désormais – il s’était fendu d’un « Tu sais, parfois mon fils me semble faire un meilleur adulte que toi. » pince sans rire, et dans la mesure où il ne s’était jamais donné la peine de mentionner l’âge de Tarek à la concernée, elle pourrait bien prendre ce faux reproche à plus ou moins grande échelle.
Ne perdant pas le Nord, Maze n’en avait en tout cas pas oublié l’accord qu’elle pensait avoir scellé avec lui, bien qu’il n’ait en réalité promis que d’envisager une réponse et non pas de répondre. Subtilités de la langue auxquelles la jeune femme ne semblait pas décidée à se plier tandis qu’elle lui offrait son plus beau regard insistant, son air sournoisement impatient, et un regard finalement outré tandis qu’il s’en sortait avec une pirouette sur les méfaits de l’alcool. Comme s’il avait la moindre crédibilité, tandis que ses cheveux pleuraient encore leur brun d’origine. « Une soirée arrosée ? C’est tout ce que tu as à avouer ? » Le plus triste en fin de compte, restait que la réponse à cette question soit effectivement positive – et il était presque le premier à s’en désoler. « Tu voulais une réponse. Tu n’as pas dit qu’elle devait être détaillée. » qu’il avait alors justifié en haussant les épaules, l’air de jouer les innocents. Mais bien décidée à ne pas en rester là, l’anglaise avait fait faux bond à sa batterie et tiré une chaise dans son sillage pour venir se planter devant lui et l’y faire asseoir d’un air décidé. Décidé à tirer cela au clair, comme s’il s’agissait là d’un problème de sécurité nationale plutôt que d’une expérience capillaire discutable. « T’as rien d’autres à cacher ? Je veux savoir tout ce qui s’est passé ce soir-là. TOUT. » S’abaissant à sa hauteur, elle avait planté son regard dans celui d’Anwar, et repris « Je suis certaine que tu ne me dis pas tout et qu'il y a des actions honteuses et potentiellement illicites à découvrir. Une bagarre ? Un règlement de compte ? Un meurtre ? Un tatouage mal placé ? Un tramp stamp peut-être ?! » Presque pour la narguer, il l’avait gratifiée d’un sourire narquois bien que ses lèvres soient restées scellées dans un silence calculé, un silence dont il se délectait à la hauteur de l’impatience de la jeune femme. Parce que ce cinéma l’amusait bien plus qu’il n’était prêt à l’admettre, en définitive « Va falloir répondre de tes actes maintenant Zehri. A moins que tu ne préfères que je t’emmène dans la salle d’interrogatoire ? » Agitant ses doigts avec provocation, le Bouh, I’m terrified sous-entendu sans qu’il n’ait même besoin de le formuler. « T’es mignonne. » avait-il préféré conclure, le nez plissé par l’amusement et l’index allant appuyer avec légèreté sur celui de Maze pour couper son élan de sévérité. Les bras se posant ensuite le long du dossier de la chaise, placé devant lui, le policier était venu y poser son menton d’un air dissipé « Je suis innocent, et tu n’as pas la moindre preuve pour m’incriminer. » Et si elle se plaisait à se glisser dans la peau d’un inspecteur, lui n’avait aucun mal à traverser le miroir pour se donner des airs de suspect récalcitrant, du genre qui avait réponse à tout et que la joute verbale avec la police amusait plus qu’elle n’inquiétait. « J’aurais dû me douter que tu étais le genre à fantasmer sur les méthodes d’interrogatoire ... Goût inavouable pour les menottes, en prime ? » Il ne jugerait pas, promis.
« Avoir gravé ton nom sur le banc d’une cellule de dégrisement ça ne compte pas, tu sais ? » Maze répondit à cette attaque par une moue dubitative. Comme si cela lui était déjà arrivé de finir en cellule de dégrisement. Non pas que son état ne l’ait jamais mérité, mais plutôt qu’elle avait réussi à y échapper jusqu’à présent, malgré ses nombreuses soirées bien arrosées. Et puis maintenant qu’elle avait fait la connaissance d’Anwar, elle craignait moins de finir dans une quelconque cellule. Elle se rassurait en se disant que si cela devait un jour se produire, elle pourrait toujours pleurer lamentablement tout en avançant qu’elle connaissait un inspecteur de police à qui elle voulait parler. Cependant, son petit doigt lui soufflait également que la première réaction d’Anwar face à elle en cellule ne serait certainement pas de la faire sortir, mais plutôt de se moquer d’elle et de la laisser croupir quelques heures dans son coin histoire qu’elle retienne bien la leçon. Et, ne nous mentons pas, elle ne l’aurait certainement pas volé. Mais Maze préférait continuer de se voiler la face en songeant qu’il l’aiderait coûte que coûte. « J’ai jamais fait ça. Moi mon nom je le grave dans le bras de mes victimes directement ». Elle avait pris son plus bel air de gangster des bacs à sable pour proférer cette menace. Menace si peu crédible qu’elle ne mit pas 3 secondes avant de finir par rire. Elle ne tiendrait certainement pas longtemps en tant que suspecte dans une quelconque affaire de meurtres. Trop habituée à parler franchement et parfois sans réfléchir, la jeune femme n’était clairement pas la mieux placer pour mentir de manière éhontée. Mais qui sait, peut-être pourrait-elle demander à son professeur de batterie préféré de lui apprendre ? Après tout, il avait réussi à la canaliser suffisamment pour qu’elle réussisse à progresser cours après cours, et ça n’était pas chose aisée à faire avec son caractère dissipé.
Caractère dissipé qui reprit d’ailleurs le dessus dès lors qu’Anwar la gratifia d’un sincère, généreux, et grandiose « pas mal ». Elle était lancée et enchaînait les remarques les plus absurdes les unes après les autres, se délectant presque d’observer les sourcils arqués de son professeur, plus dubitatif que jamais face à son comportement. Elle n’était pas loin de le faire craquer, elle le savait, elle l’espérait, il finirait par rire ! Un rire franc et spontané s’échappant de la bouche d’Anwar, voilà le défi personnel qu’elle s’était fixé. Sans raison particulière si ce n’était pour le plaisir de le voir s’amuser et profiter de l’instant présent sans se poser de questions. Et il fallait dire qu’elle avait sorti ses plus grands arguments en entamant tout simplement la chanson de Gaston et en s’accompagnant à la batterie. Elle pouvait donc faire le pitre tout en prouvant qu’elle avait néanmoins fait des progrès avec l’instrument. Maze était plutôt fière d’elle, bien qu’elle n’ait récolté qu’un « Tu sais, parfois mon fils me semble faire un meilleur adulte que toi » en guise de réponse. Elle le regarda quelques secondes sans prononcer un seul mot. C’était à son tour maintenant de froncer les sourcils. Toutefois, son visage se dérida rapidement et elle finit par hausser les épaules avant d’ajouter «Honnêtement…j’aimerais bien m’offusquer de cette remarque mais au final ça ne me semble pas très compliqué d’être plus adulte que moi. Tu n’as donc pas gardé une petite part de ton âme d’enfant Anwar ? La mienne est juste un peu plus grande que la moyenne, c’est tout ! » Un peu plus grande, plus exacerbée, plus bruyante et à de rares occasions plus agaçantes que la moyenne. Et le fait qu’Anwar ne lui ait toujours pas donné les détails de la soirée qui l’avait transformé en blond platine n’aidait pas la jeune femme à se contenir. Bien au contraire, voilà qu’elle les avait tout naturellement mis dans la peau d’un policier et de son suspect. Elle n’était pas certaine que cela lui amène de quelconques aveux supplémentaires mais elle pouvait toujours tenter le coup. « Tu voulais une réponse. Tu n’as pas dit qu’elle devait être détaillée. » Il jouait le suspect difficile à faire parler ? Très bien ! Après un nouveau froncement de sourcils, elle s’était lancée dans une série de questions pour tenter de lui faire avouer la vérité. A défaut de réussir à paraître menaçante, peut-être réussirait-elle à le pousser à bout et à le faire craquer à force de parler sans arrêt. « T’es mignonne. » Optant pour une tonalité plus grave pour essayer de se faire plus convaincante, elle répliqua le plus sérieusement du monde : « Non Zehri, je suis pas mignonne. Tu ferais mieux de me craindre quand je suis dans cet état-là. » Elle était parvenue à ne pas rire et à garder son sérieux cette fois-ci. Néanmoins, la façon dont Anwar venait de replier son index accusateur avait quelque peu cassé son effet. « Je suis innocent, et tu n’as pas la moindre preuve pour m’incriminer. » Elle devait avouer qu’il jouait à merveille le rôle du suspect difficile à faire parler quand elle, de son côté, peinait à prendre un air inquiétant et menaçant. « J’ai cru comprendre qu’il y avait des témoins. Et je n’hésiterai pas à user de mes connaissances pour arriver jusqu’à eux et les faire avouer. » Elle en rajoutait, mais elle était néanmoins tout à fait capable de voler le téléphone d’Anwar et de passer son carnet d’adresses en revue jusqu’à trouver les personnes qui avaient pris part à cette fameuse soirée arrosée et qui seraient en capacité de lui raconter en détail ce qui s’était passé. « J’aurais dû me douter que tu étais le genre à fantasmer sur les méthodes d’interrogatoire ... Goût inavouable pour les menottes, en prime ? » Difficile de rester dans la peau de son personnage jusqu’au bout, elle ne réussit pas à retenir un sourire en coin suite à cette remarque qu’elle n’avait définitivement pas vu venir de la part de l’inspecteur. « Peut-être bien. Mais pas quand c’est moi qui les porte. » Regard appuyé et sourire entendu s’ensuivirent. Elle était rarement en manque de répartie dans ce genre de situation. « Me dis pas qu’il suffit juste de te faire boire quelques verres pour te convaincre de changer de couleur de cheveux…Non parce que sinon tu sais, j’ai toujours beaucoup aimé le violet. Et on pourrait peut-être aller boire un verre demain soir du coup, non ? Ça t’irait super bien le violet. » Elle se pinça légèrement les lèvres pour s’empêcher de rire alors qu’elle l’imaginait affublé de cette nouvelle couleur. « Je crois que l’étape suivante après m’avoir appris à jouer de la batterie, ça sera de me montrer comment mener un interrogatoire sérieusement… » parce que là, elle n’était plus très loin de simplement se mettre à le supplier à coup de « pretty please, avoue tout ». Et elle n’obtiendrait certainement pas d’aveux avec une telle technique.
Difficile d’obtenir de Maze le minimum de concentration, la chose relevait parfois du parcours du combattant, et Anwar n’avait assurément pas hérité de la plus concentrée des élèves. La jeune femme était comme une enfant, se laissant distraire par un rien et peinant à conserver son sérieux plus de quelques minutes d’affilée – un défaut seulement par intermittence, et que le policier aurait pu pointer du doigt avec plus d’impatience, un autre jour. Pour l’heure le brun n’avait de sévérité que l’apparence, et les pitreries de Maze parvenaient à l’amuser malgré les efforts qu’il déployait pour garder un air blasé. « Honnêtement … j’aimerais bien m’offusquer de cette remarque mais au final ça ne me semble pas très compliqué d’être plus adulte que moi. » avait néanmoins admis la concernée sans mauvaise foi, lorsque le faux blond avait pointé du doigt le fait que, peu importe son âge, son propre fils semblait dans l’ensemble faire un adulte plus accompli qu’elle. « Tu n’as donc pas gardé une petite part de ton âme d’enfant Anwar ? La mienne est juste un peu plus grande que la moyenne, c’est tout ! » En guise de réponse le policier s’était lui contenté de secouer la tête, son âme d’enfant depuis longtemps disparue et ne s’exprimant désormais plus que par le goût prononcé qu’il gardait pour les bonbons – les Skittles en particulier – et le sucre en général. La faute à l’adolescence que sa paternité imprévue ne lui avait pas permis de vivre de bout en bout, peut-être … Ça et d’autres choses, auxquelles il ne pensait désormais plus ou presque pour en avoir verrouillé les souvenirs à triple tour dans un coin reculé de son esprit. « Il faut bien que quelqu’un ici joue à l’adulte. » Peine perdue pourtant, car dès l’instant où Maze avait quitté son tabouret et sa batterie pour revenir faire état de ses pitreries auprès de lui, il avait compris qu’il ne pourrait plus espérer la faire revenir au niveau de concentration suffisant pour terminer la leçon. Et qu’il le veuille ou non il en était en partie responsable, par la crise capillaire dont il s’était rendu coupable et qui semblait obnubiler la curiosité de la jeune femme bien plus que n’importe quel rythme de baguettes. Peu satisfaite de ce qu’elle parvenait à tirer de son suspect, lequel n’avait pas manqué de moquer ses maigres tentatives d’intimidation, la voilà qui protestait à nouveau « Non Zehri, je suis pas mignonne. Tu ferais mieux de me craindre quand je suis dans cet état-là. » en persuadant au passage Anwar de jouer le jeu, au moins un instant, parce qu’après tout il n’avait que rarement l’occasion d’user des phrases sans originalité des suspects qui croisaient sa route. « J’ai cru comprendre qu’il y avait des témoins. Et je n’hésiterai pas à user de mes connaissances pour arriver jusqu’à eux et les faire avouer. » Croisant les bras, forçant le trait de la nonchalance à un niveau qui le persuaderait presque de tenter sa chance dans la comédie s’il envisageait un jour une reconversion professionnelle, il avait arqué un sourcil « Menacer des témoins du supposé crime pour faire pression sur le coupable ? C’est probablement le pire mouv’ que j’ai jamais vu, vous les flics vous êtes vraiment des bons à rien. » Maintenant Maze saurait qu’il n’y avait pas qu’en matière de maniement de baguettes qu’Anwar était pointilleux – et aurait au passage la preuve, si elle en doutait, que le brun était capable de se moquer de lui-même. Ou tout du moins de sa profession, ce qui quand on connaissait l’amour qu’il portait à son travail revenait pratiquement au même. « Et puis, si j’étais un criminel, je me ficherais bien des dommages collatéraux, mais je dis ça je dis rien. » Haussant les épaules avec conviction, il s’était accordé un sourire narquois tandis que Maze approchait, essayait, faisait au mieux pour obtenir des informations qu’il avait de toute façon décidé de verrouiller. Plaçant ses sous-entendus comme on tâtait le terrain, il affichait une innocence feinte que le « Peut-être bien. Mais pas quand c’est moi qui les porte. » de la jeune femme était néanmoins venu bousculer, cette dernière ne manquant pas de revenir rapidement au sujet de base – plus tenace qu’elle n’y paraissait, en fin de compte. « Me dis pas qu’il suffit juste de te faire boire quelques verres pour te convaincre de changer de couleur de cheveux … Non parce que sinon tu sais, j’ai toujours beaucoup aimé le violet. Et on pourrait peut-être aller boire un verre demain soir du coup, non ? Ça t’irait super bien le violet. » Faisant mine d’être choqué par la proposition, le brun – désormais blond – avait secoué la tête avec désapprobation « Offrir un verre à un suspect. Je suis choqué, vraiment. C’est la deuxième fois aujourd’hui que vous essayez de me corrompre Miss Crawley, vous devriez avoir honte. » Ironiquement, il peinait à s’imaginer crédible affublé de ce blond javellisé. Un trait qui semblait également faire défaut à son élève puisqu’elle avait finalement éclaté de rire « Je crois que l’étape suivante après m’avoir appris à jouer de la batterie, ça sera de me montrer comment mener un interrogatoire sérieusement … » Prenant un air solennel, Anwar s’était enfin décidé à quitter la chaise sur laquelle il était jusque-là assis, et passant derrière la batterie il s’était fendu d’un « Une cause désespérée à la fois, padawan. » avant qu’un coup de baguette sur l’une des cymbales ne vienne ponctuer son effet. Cédant cependant rapidement la place à nouveau, il avait invité Maze à retourner à son instrument d’un geste de la main, mettant fin à la récréation d’un « Allez, on reprend. » de nouveau sérieux, parce qu’après tout elle ne le payait pas à sortir des punchlines.
Maze s’était essayée à la pratique de plusieurs -nombreux- instruments par le passé. Simplement par passion de la musique ou bien parce qu’elle avait tendance à se lasser un peu trop rapidement ? Difficile à dire. Il y avait certainement un peu de vrai dans ces deux affirmations. Ajoutons à cela que les professeurs de solfège ayant réussi à capturer son attention étaient rares. Qui avait donc décrété que le solfège était nécessaire à la pratique d’un instrument ? Ok, cela pouvait s’avérer utile, mais tous les professeurs qu’elle avait eu jusqu’à présent s’étaient montrés extrêmement rébarbatifs sur le sujet. Anwar, quant à lui, avait une méthode d’enseignement tout à fait différente. Il savait à la fois supporter les pitreries de la jeune femme sans perdre son calme, mais était aussi capable de la canaliser quand il le fallait. Somme toute, Maze racontait beaucoup de choses stupides mais avait tout de même l’impression d’avoir progressé depuis qu’elle prenait des cours avec l’inspecteur de police. Et il ne lui en fallait pas plus pour avoir envie de continuer sur cette voie, tenter de s’améliorer et, qui sait, réussir à arracher un ou deux sourires à son professeur au passage. « Il faut bien que quelqu’un ici joue à l’adulte. » Elle fit mine de réfléchir quelques secondes avant de proposer : « La prochaine fois, je joue l’adulte et toi tu auras le droit de faire ressortir ton âme d’enfant alors. Deal ? Deal. » Les questions rhétoriques, le fort de Maze. Pourquoi laisser le choix à son interlocuteur quand on pouvait prendre la décision à sa place ? « Enfin ton âme d’enfant ou bien ton âme d’adolescent, au choix. Je ne te retiendrai pas si tu as envie de boire quelques verres avant de faire un passage chez le coiffeur… » Elle n’en manquait pas une et oubliait rarement son objectif une fois qu’elle s’en était fixé un. Elle avait toutefois du mal à hiérarchiser ses priorités et hésitait encore sur son but premier : faire boire Anwar et le traîner chez le coiffeur, ou réussir à lui arracher un rire franc. En y mettant toute son énergie, peut-être réussirait-elle à faire d’une pierre deux coups. Ou bien peut-être finirait-il enfin par perdre son sang-froid avant de l’envoyer balader et de lui jeter ses baguettes à la tête. En attendant, il semblait plutôt bien tenir le coup. « Menacer des témoins du supposé crime pour faire pression sur le coupable ? C’est probablement le pire mouv’ que j’ai jamais vu, vous les flics vous êtes vraiment des bons à rien. » Le fait qu’il rentre dans son jeu l’avait déjà surprise, mais qu’à cela s’ajoute de l’humour et de l’autodérision avait achevé de l’impressionner, comme ses sourcils levés, ses yeux grands ouverts et ses lèvres s’étirant en un sourire pouvaient d’ailleurs en témoigner. Quittant finalement son rôle de piètre inspectrice, elle était une nouvelle fois revenue à la charge quant à la mystérieuse coupe de cheveux d’Anwar. Elle ne désespérait pas de le voir un jour dans l’état dans lequel il avait dû être pour accepter de se faire cette couleur. En profiterait-elle alors pour le convaincre de réitérer cette erreur ? Était-elle si malhonnête ? Si elle avait la certitude qu’Anwar aurait le lendemain une gueule de bois suffisamment marquée pour ne pas réussir à la relier au lieu du crime, alors oui, la malhonnêteté l’emporterait certainement sur toute forme de bonne conduite. Le « Une cause désespérée à la fois, padawan. » qu’il venait de lui lancer finit de la convaincre quant à l’option qu’elle choisirait si la situation venait à se produire. Elle s’apprêtait à protester quand il fit raisonner dans la foulée une des cymbales, signalant par la même occasion qu’il était temps de se remettre au travail. Reprenant son sérieux -mais pour combien de temps ?- elle s’installa à son poste et se remit à jouer scrupuleusement. Elle avait commencé à prendre ces cours parce que la batterie était un instrument qui l’avait toujours fascinée. Mais à présent elle continuait de les suivre car, quelque part, et malgré toutes les boutades qu’elle pouvait lui envoyer à longueur de journée, elle avait envie de faire en sorte que son professeur soit fier d’elle.